La Nouvelle Science de Guerir

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La Nouvelle Science

de Guérir
basée sur le principe de

L’UNITÉ DE TOUTES LES MALADIES


et leur traitement méthodique,
excluant les médicaments
et les opérations conformément à ce principe

— Louis Kuhne —
en 1893

version originelle intégrale


8 conférences + 16 chapitres + rapports de guérison + témoignages originaux

2011

www.peupleconscient.com/edenum/nouvellesciencedeguerir

1612 m g
La Nouvelle Science de Guérir

Établissement international
pour
la guérison sans médicaments et sans opérations

Fondé le 10 octobre de 1883, agrandi en 1892, 1901 et 1904

Louis Kuhne, Leipzig, Floßplatz 15–24, Allemagne

www.peupleconscient.com/editionsinterdites/nsg
U nité de T outes les M aladies

En 1893, La Nouvelles Science de Guérir a été traduite dans 25 langues :


allemand, anglais, français, espagnol, portugais, hollandais, italien, russe,
danois, suédois, norvégien, roumain, hungrois, polonais, bohemio, croate, eslovaco,
grec, malayo, hindi, gujarãti, tamoul, ourdou, telugou et hindustani.
4 La Nouvelle Science de Guérir

Introduction de notre première édition (papier)

Il est quelque peu difficile de présenter ce livre tant il Vous trouverez dans ce recueil beaucoup de réponses
semble invraisemblable. Dire que voilà plus de cent (116) et d’explications à plusieurs phénomènes qui nous en-
ans, un homme pratiquait et enseignait une conception tourent. Il est d’autant plus intéressant de constater que
tout à fait logique et naturelle de toutes les maladies et ces paroles, traduites de l’allemand au français, peuvent
par conséquent de la santé. plus facilement être reconnues puisqu’elles datent de la
Avec « ses agents curatifs » on ne peut plus naturels fin du siècle dernier (1893), . Nous avons cent ans d’ex-
— eau, air, chaud, froid — il favorisait la guérison de périences confirmant la véracité des tendances exposées
toutes les maladies y compris la lèpre, le cancer, le dia- dans cet ouvrage.
bète, l’arthrite, les déviations de colonne, la constipation, Au travers les tournures de phrases un peu lourdes,
les caries dentaires, l’épilepsie, les maladies mentales, toute personne éveillée saisira aisément les prédictions
l’asthme et la tuberculose. le Louis Kuhne, que ce soit sur l’industrialisation, sur les
Son approche de la maladie nous éclaire également sur médicaments et la recherche pharmaceutique, sur l’édu-
les coupures, les contusions, les brûlures, les morsures cation des enfants et sur la tendance de l’humanité vers
et sur les venins (insectes, vipères). la maladie. À partir de ces conférences, une projection
de quelques décennies d’abus, de stress, de pollution. . .
J’ai le plaisir de partager ces connaissances, qui fu- nous mène directement au SIDA, surcharge importante
rent pour moi une grande révélation. Ces observations de l’organisme et faiblesse énergétique.
simplement exposées, vieilles de plus de 100 ans, éclai-
rèrent grandement mes études et mes recherches dans Même si ces techniques semblent difficilement
le domaine de la santé et de la guérison. praticables dans notre société de vitesse et de miracles, il
n’en demeure pas moins que l’individu prenant le temps
Il est indiscutable que cette scien- de saisir toutes les portées de ces
ce est d’une importance capitale, car
“Il se pourrait que, parmi mes vérités, ne pourra faire autrement
elle facilite la compréhension du
lectrices et lecteurs, il s’en trou- que de les perfectionner en les
fonctionnement de la maladie et de
vat qui, très érudits, jugent les adaptant.
la guérison. Il est facile d’appliquer
explications et réflexions de cet Voici donc un guide de
cette science à la compréhension des
ouvrage comme n’étant pas assez travail utile pour toutes personnes
nouvelles thérapies de croissance ou
scientifiques. oeuvrant dans le domaine de la santé
de guérison. Trop souvent, nous
oublions que la matière se déplace Mon but, cependant, a été et de la croissance personnelle.
plus lentement que l’énergie. Si d’écrire clairement, et d’une façon Son imaginerie simple le
l’on débloque l’énergie trop rapide- pratique, afin de me faire bien com- rend également accessible à toute
ment, il s’ensuit souvent des effets prendre par tous. Ceci n’empêche personne qui s’intéresse à sa santé
secondaires ou malaises tant sur pas que l’ensemble de mon sujet et à la connaissance de traitements
le plan physique que mental. En reste scientifique. vraiment naturels: qui sont en
soulageant le corps de sa surcharge, Car, qu’est-ce que la science, accord et qui utilisent les Lois de
toute thérapie s’avère alors aisée, sinon une collection d’expériences la Nature.
douce, plus rapide et beaucoup classées et confirmées sur lesquelles
plus efficace. Car toute surcharge on a médité ?” René Lefort,
engendre des tensions et des ralen-
Louis Kuhne, 1894 décembre 2009
tissements d’énergie.

i
Unité de Toutes les Maladies 5

Avertissement de l’éditeur
édition 1956

Toutes les personnes qui s’intéressent aux Je me devais de réaliser une réimpres-
moyens de recouvrer la santé connaissent le livre sion de ce document considéré, à juste
de Louis Kuhne, au moins pour en avoir entendu titre, comme un des fondements les plus
parler. Mais il devient de plus en plus difficile de solides, malgré son ancienneté, de la
s’en procurer un exemplaire. thérapeutique naturelle.

Bien que traduit dans toutes les langues et Puisse ce livre éclairer le public, tout
édité dans 32 pays, ce livre a mystérieusement en permettant à de nombreux médecins
disparu de la circulation et, dès qu’un exem- de retrouver la voie de la Tradition hip-
plaire est signalé dans une vente, il est acquis pocratique.
à prix d’or …

Présentation de cette première édition électronique (2011)

Nous avons voulu produire une publication Explication des STYLES de carac-
soignée où l’information est facilement repérable. tères: encore une fois, pour rendre l’infor-
Nous croyons qu’ainsi les connaissances exception- mation plus dynamique et assimilable, nous
nelles de cet éminent chercheur sont plus facilement avons utilisé plusieurs styles de caractères
assimilables. (ici, texte normal).
Nous avons également ajouté un Index pour Pour les passages de toute importance,
faciliter les recherches. le gras est utilisé et la marge est accrue d’un
Il y a deux numérotations de pages, une classi- côté.
que générale (pour la Table des matières et l’Index),
et une autre dépendante des conférences et des Cet italique sans serif sert à identifier les nom-
chapitres. breuses observations faites de la Nature (climat,
Les illustrations ont été saisies dans une version animaux, végétaux...). Encadré.
espagnole du livre, car celles des versions franco-
phone et anglophone n’étaient pas de suffisante
qualité, ou étaient inexistantes. Enfin, les témoignages de cas traités par
la N.S.G. utilisent cet italique serif et cette
Chaque conférence et chapitre sont commentés
barre plus large.
en introduction et affichent une mini t.d.m.

www.peupleconscient.com/editionsinterdites/nsg

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6 La Nouvelle Science de Guérir

Préface de la sixième édition


Louis Kuhne

Il y a quelques mois à peine que la Le succès a toujours excité l’envie. Par-


cinquième édition a paru et il a déjà fallu tout on a cherché à s’approprier de la ma-
imprimer la présente édition. Je ne pouvais nière la plus effrontée ce que j’ai acquis avec
vraiment pas être mieux récompensé de mes tant de peine. Un professeur et conseiller
peines, car la rapide propagation de ce ma- aulique n’a point eu honte de reproduire
nuel a implanté partout mes principes. Mais textuellement dans ses écrits des chapitres
c’était justement le but que je poursuivais en tout entiers de mes conférences et de les
publiant le présent ouvrage et je crois qu’il donner expressément comme les produits
est difficile d’atteindre si bien son but. Je de son intelligence.
reçois tous les jours des lettres enthousias- Mes adversaires semblent même mettre
tes de toutes les parties du monde et cela une grande adresse à me contester mes
me prouve mieux que tout le reste que les découvertes. Ils commencent à redouter
explications de mon manuel sur le domaine les lumières que répand la propagation du
de la Science de guérir gagnent un nombre présent manuel. C’est ce qui m’oblige à un
toujours croissant de lecteurs. redoublement de reconnaissance envers tous
Personne ne peut se faire une idée des ceux qui, par un dévouement inébranlable,
difficultés énormes que j’ai eues tout d’abord ont concouru à propager mes principes et je
pour faire comprendre convenablement mes prie mes amis et mes partisans de me conti-
nouveaux principes et à quel travail pénible nuer à l’avenir leur bienveillant concours, car
et presque trop grand pour moi il m’a fallu c’est là le seul moyen de continuer avec succès
me soumettre. Il en est tout autrement le travail si généreusement commencé.
aujourd’hui. Partout on a compris conve- Les étrangers apprendront peut-être
nablement la nouvelle Science de guérir avec plaisir que mon manuel a aussi paru en
excluant les opérations et les médicaments. anglais, en hollandais, en danois, en espagnol
Je ne parlerai pas de quelques sceptiques qui et en portugais.
n’ont pas cru qu’il valait la peine de faire
l’essai pratique de ma méthode. Ils peuvent Puisse cette nouvelle édition avoir le
s’entêter dans leur doute et continuer à me succès de ses aînées et répandre la lumière
combattre; l’expérience m’a prouvé que, sur le domaine de la science de guérir dans
loin de nuire à ma cause, ils contribuent, au le monde tout entier.
contraire, à sa prospérité.

Leipzig, 1893.

iii
Unité de Toutes les Maladies 7

Liste des conférences

première partie

1. Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir. 16


Proclamer la vérité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
État maladif de l’auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Observations de la Nature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Découverte de la N.S.G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Méthode expérimentale rigoureuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
N.S.G. vs méthodes traditionnelles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Emplois dangereux des médicaments. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Quel corps est sain ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Évacuation propre des excréments. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2. Comment s’engendre la maladie ? Qu’est-ce que la fièvre ? 25


Qu’est-ce que la maladie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Altérations du corps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Sentinelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Aliments contre nature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Substances étrangères. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
La fermentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Nature de la fermentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
La fièvre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Sentiment de froid. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Soulagement de la fièvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Résumé de ce qu’est la maladie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

3. Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité.
Rougeole, fièvre scarlatine, diphtérie, petite vérole, coqueluche, scrofulose. 38
Qu’est-ce que la maladie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Nature uniforme des maladies infantiles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Rougeole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

iv
8 La Nouvelle Science de Guérir

Qu’est-ce que la fièvre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41


Traitement de la rougeole. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Fièvre scarlatine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Diphtérie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Petite vérole, picote noire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Coqueluche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Écrouelles (adénite cervicale) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Torsion des mains et des pieds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Traitement de la scrofulose. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Diète indiquée en cas de maladie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Danger d’infection, contagion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Nuisance des médicaments, inoculation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Causes des épidémies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

4. Rhumatismes et goutte, sciatique, torsions, estropiements, extrémités froides,


tête chaude, leur origine et leur guérison. 61
Rhumatismes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Résumé de la maladie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Changement de température. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Pourquoi les rhumatismes d’un seul côté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Goutte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Sciatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Extrémités froides. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Tête chaude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Torsions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Développement anormal de la tête. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Autopsie (vs Études sur le corps vivant). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

5. Mes agents curatifs. 79


Bains de vapeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Bain de vapeur pour la tête et le cou. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Bain de soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Bains de soleil partiel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Manière de couvrir le corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Action des bains de soleil sur la digestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Bain de tronc à friction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Bain de siège à friction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

v
Unité de Toutes les Maladies 9

Bain de siège à friction pour les femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89


Bain de siège pour les haommes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Pourquoi les bains de siège . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Énergie vitale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

6. Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ? 99


Comment prévenir la supernutrition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Force vitale du corps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Aliment indigeste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Quelle est la diète conforme à la Nature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
La dentition. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Le canal digestif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
Les sens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
Nourriture de la progéniture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Éducation morale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

7. Affections nerveuses et maladies mentales. 114


Affections nerveuses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Maladies mentales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

8. Maladies des femmes. 124
Fièvre puerpérale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Accouchements heureux et faciles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
Lois immuables de la Nature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Comment s’achemine la maladie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
L’acte charnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Accouchement, Fausses présentations de l’enfant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
Gerçure aux mamelons, manque de lait. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Stérilité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
Descente de la matrice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Traitement de l’enfant, premiers mois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Nourriture de l’enfant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

vi
10 La Nouvelle Science de Guérir

Liste des chapitres

deuxième partie

9. Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments. 148


Fièvre des blessés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Coupures, Piqûres, Contusions, Déchirures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Mâchures, Contusions et Lésions internes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
Brûlures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
Blessures d’armes à feu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
Fractures d’os. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
Plaies ouvertes sans lésions externes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
Piqûres d’insectes venimeux, Morsures de chiens enragés, Morsures de serpents. . . . . . 167
Empoisonnement du sang. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168

10. Appauvrissement du sang et Pâles couleurs. 171


Traitements médicaux dangereux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
La peau normale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
Le refroidissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
L’importance de l’air frais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
Quelle est la nature d’une digestion normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
Observation des excréments. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
Médicaments affaiblissants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
Valeur nutritive des aliments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
Transgression des lois de la Nature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
Zones tempérées vs zones tropicales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181

11. Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus,


Pleurésie. 184
Respirer la bouche ouverte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
Stade antérieur des affections pulmonaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
Origine et cause de toutes les affections des poumons. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
Digestion normale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188

vii
Unité de Toutes les Maladies 11

Origine des abcès. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190


Abcès et noeuds tuberculeux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
La vaccine, la plus grande charlatanerie du monde. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
Asthme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
Tuberculose (avancée) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
Tuberculose des os et Carie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
Lupus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199

12. Affections cancéreuses, Excroissances de chair. 201


Le Cancer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
Noeuds hémorroïdaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
Maladie de la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
Injections de morphine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
Dérivation de la maladie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
Pus lors des bains à friction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
Cancer de la langue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
Effet des bains de siège à friction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
Excroissance de chair . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209

13. Affections du coeur et Hydropisie. 211


La cause et la véritable nature des affections du coeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
Troubles du fonctionnement des valvulves du coeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
Affections nerveuses du coeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
Hydropisie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
Gangrène interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
Intentions curatives du coprs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216

14. Léphantiasis, Lèpre, Léprose. 221


Symptôme de la lèpre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
Lèpre humide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
Lèpre sèche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
Danger de contagion par la lèpre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
Soin de la peau et air frais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228

15. Malaria, Fièvre climatérique, Fièvre des tropiques, Fièvre bilieuse,


Fièvre jaune, Fièvre intermittente. 232
Que faire en cas de fièvre ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234

viii
12 La Nouvelle Science de Guérir

16. Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse. 238


Typhus ou Fièvre nerveuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
Dysenterie, Choléra. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
Curabilité du choléra. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
Diarrhée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
D’où vient le choléra? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242
Variation de température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
Qui attrape le choléra? Qui reste indemne? Qui meurt du choléra?. . . . . . . . . . . . . . . 244
Le choléra et les enfants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245

17. Maladies des organes génitaux. 248


Transmission de substances mauvaises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
L’instinct sexuel anormal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
Crises curatives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
Erreur de l’école moderne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
Syphilis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
Les descendants contaminés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
Pertes blanches, Gonorrhée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255
Impuissance de l’homme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
Impuissances des femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
Disposition à l’onanisme, Masturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257

18. Urémie, Affections des reins et de la vessie, Calculs vésicaux et


calculs urinaux, Diabète sucré, Affections du foie, Calculs biliaires,
Jaunisse, Pieds suants, Dartres et Maladies de la peau. 259
Origine de toutes ses affections. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
Odeur corporelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
La sueur et l’urine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
Inconvénients de la rétention d’urine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
Formation des pierres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
Diabète ou diabète sucré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
Urémie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
Incontinence d’urine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
Catarrhe de la vessie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
Affections du foie, Affections de la vessie, Jaunisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
Pieds suants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265

ix
Unité de Toutes les Maladies 13

Dartres et Maladies de la peau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266

19. Affections des yeux et des oreilles. 267


Maladies antérieures refoulées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
Catarrhe de l’oreille. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
Plaies ouvertes, abcès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
Cararacte verte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
Inutilité des opérations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
Double vue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
Stabisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
Curabilité des affections des yeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
Maladie des yeux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
Cataracte ordinaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
Surdité d’un seul côté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
Sensation de faim maladive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
Couleur d’une peau saine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278

20. Affections des dents, Maux de dents, Rhume de cerveau, Affections de la gorge,
Maladie de la peur des places (Agoraphobie), Ruptures abdominales (Hernies). 281
Source des douleurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282
Ma méthode représente un remède assuré contre les maux de dents . . . . . . . . . . . . . . 282
Nettoyage des dents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282
Les dents sont des os . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
Rhume de cerveau, Influenza . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
Affection de la gorge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
Maladie de la peur des places (Agoraphobie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
Ruptures abdominales, hernies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284

21. Épilepsie, Crampes. 285


Curabilité de l’épilepsie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
Fermentations subites intenses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
Éruption volcanique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
Ravages au cerveau irrémédiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
Éviter les bains de vapeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288

22. Affections de la moelle épinière (Consomption dorsale). 288


Disposition à ces affections reconnaissable longtemps à l’avance . . . . . . . . . . . . . . . . 289

x
14 La Nouvelle Science de Guérir

Les pollutions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289


Sentiment de froid. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
Danse de Saint-Guy. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
Guérison d’une surcharge dorsale avancée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290

23. Maux de tête, Migraine, Tuberculose du cerveau, Inflammation du cerveau,


Affections hémorroïdales. 292
Migraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
Science de l’expression du visage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
Présence de noeuds. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
Tuberculose du cerveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
Hémorroïdes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
Faire cesser immédiatement un mal de tête. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294

24. Gale, Vers, Ver solitaire, Parasites. 296


Terrain convenable aux acarus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
Les acarus et les vers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
Pou du pubis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298

xi
Unité de Toutes les Maladies 15

La Nouvelle Science
de Guérir
basée sur le principe de

L’UNITÉ DE TOUTES LES MALADIES


et leur traitement méthodique,
excluant les médicaments
et les opérations conformément à ce principe

Conférences offertes par

— Louis Kuhne —
en 1893

première partie

Les huit conférences


16 La Nouvelle Science de Guérir

Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir

première conférence

Voilà 120 ans, Louis Kuhne eut plusieurs “Je me présente devant vous, Mesdames et
difficultés à faire reconnaître sa nouvelle Messieurs, avec la joyeuse et fière conviction d’un
Science de guérir. (L’expression allemande homme qui, après avoir combattu près de vingt-cinq
qu’il utilisait se traduit également par le nouvel ans avec la ruine physique, s’est sauvé lui-même et
art de guérir). Il se devait donc de débuter a trouvé en même temps pour le bien de l’humanité
sa série de conférences par une certaine le moyen longtemps cherché par les esprits les plus
justification, ou plutôt en expliquant ses distingués de remédier réellement aux maladies.”
motivations à poursuivre sa pratique et son —p. 1.3
enseignement.
La simplicité de son approche face à la “C’est alors que je découvris par mes observa-
complexité de la médecine traditionnelle et tions, au milieu de la Nature, les lois sur lesquelles re-
de l’élan scientifique de l’époque (1893), ne pose le traitement que j’exerce et que j’enseigne.”
pouvait rapidement et clairement produire —p. 1.2
une union.
Pas étonnant non plus que la nouvelle “Je considère l’empoisonnement si fréquent de
Science de guérir tomba dans l’oubli ou malades par les médicaments de la médecine interne,
plutôt fut forcée de disparaître: la N.S.G. comme l’une des causes, sinon comme la principale
enseigne les lois de la Nature et la cause, de ce qu’on trouve aujourd’hui si peu d’hom-
liberté totale face aux médecins, aux mes vraiment sains et que les maladies chroniques
médicaments et aux opérations. Louis s’accroissent d’une manière effrayante.” —p. 1.6
Kuhne enseignait à reconnaître l’état de son
propre corps et d’agir de manière à le libérer “Le papier hygiénique est une conquête de l’hu-
de tous les états morbides, et cela tout à fait manité souffrante, mais les personnes parfaitement
réalisable chez soi, et quasi gratuitement— bien portantes n’en ont réellement pas besoin.”
mais surtout en suivant les règles, les lois, —p. 1.7
les processus que la Nature impose.
Louis Kuhne a tout de même gagné, SOMMAIRE
puisque plus de 100 ans après, les Vérités
qu’il a synthétisées sont encore disponi- Proclamer la vérité........................................ 1.1
bles. État maladif de l’auteur.................................. 1.1
Ayant trouvé un moyen simple et ef- Observations de la Nature............................. 1.2
ficace d’enrayer toutes les maladies, Louis Découverte de la N.S.G................................ 1.2
Kuhne a tout abandonné pour se consacrer Méthode expérimentale rigoureuse.................. 1.3
à ce nouvel art de guérir, qu’il n’hésitait pas à N.S.G. vs méthodes traditionnelles.................. 1.3
qualifier de « nouvelle science de guérir ». Emplois dangereux des médicaments.............. 1.4
Puisse ses conférences être encore utiles Quel corps est sain ?..................................... 1.5
dans 100 ans. Évacuation propre des excréments.................. 1.7

1.0
Unité de Toutes les Maladies 17

Comment j’ai été amené à la découverte


du nouvel art de guérir

Mesdames et Messieurs, Permettez-moi donc de vous expliquer


C’est le propre de la nature humaine en peu de mots comment j’ai été amené à
que quiconque croit avoir trouvé quelque élever mon système.
chose de neuf et d’original, sent un besoin
J’ai été de tout temps un grand ami de la Nature,
irrésistible d’affirmer ses découvertes et de
de sorte qu’il n’y avait point pour moi de joie plus
les communiquer à ses semblables.
grande que d’observer dans les campagnes et
Il peut bien y avoir de l’ambition et de
dans les forêts les phénomènes dont dépendent
la vanité dans ce désir qui est pourtant, au
la réussite et le bon développement des plantes et
fond, tout à fait justifié et essen­tiellement
des animaux, de poursuivre l’action de la Nature
humain. Il faut proclamer la vérité, même
sur la terre et dans le ciel, de reconnaître et de
quand on veut fuir l’éclat et qu’on trouve
déterminer ses lois.
l’ardeur fiévreuse du monde pleine de dé-
goûts et de vanité. C’est aussi à cette loi de
J’étais en outre toujours fort désireux
la Nature que j’obéis en essayant de vous
d’apprendre ce que les grands savants
communiquer les résultats auxquels je suis
comme le professeur Ross­maessler avaient
arrivé après un rude travail de vingt-cinq
découvert, et tout cela bien longtemps
années. Il serait plus prudent en vérité de
avant de songer seulement à me consacrer
ne confier mes découvertes qu’au papier
spécialement à la science de guérir.
muet et d’en appeler au jugement de la
postérité. Mais dans cette cause à laquelle Ce qui m’y a poussé, c’est seulement
j’ai consacré ma vie, il ne s’agit point d’une la nécessité, cette puissante souveraine,
connaissance purement théorique, mais cette maîtresse éducatrice des peuples
d’une connaissance dont découlent des faits et des individus.
pratiquement réalisables. Lorsque j’eus accompli ma vingtième
Si donc je veux garder ma méthode pour année, mon corps ne voulait plus fonction-
mes contemporains et pour la postérité et ner convenablement, les poumons et la tête
si je ne veux pas mourir avec la réputation commençaient à me causer de violentes
d’un « charlatan », je suis forcé de dével- douleurs. Je recourus d’abord à la méde-
opper, de prouver et de communiquer par cine, mais cela sans succès. Il est vrai que
l’enseignement et par la démonstration j’avais peu de confiance en elle. Ma mère
sur les modèles vivants les vérités que j’ai qui avait été infirme et malade pendant
découvertes. de longues années, nous avait toujours
conseillé de nous méfier des « docteurs »
Je ne puis, il est vrai, présenter des
et nous répétait sans cesse que les médecins
malades dans cette grande assemblée et il
étaient seuls cause de son misérable état.
faudra me contenter de vous expliquer de
Mon père était mort d’un cancer à l’estomac
mon mieux mes idées uniquement à l’aide
entre les mains des médecins.
de la parole.

1.1
18 La Nouvelle Science de Guérir

Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir

C’est alors que je lus en 1864 l’annonce Je puis le dire aujourd’hui: si j’avais
d’une assemblée des amis de l’art de guérir alors l’air bien nourri et de fortes cou-
par la Nature même. Mon attention fut leurs, j’étais pourtant un pauvre malade.
vivement excitée, et quand je vis cette an- Je faisais cependant, avec la plus grande
nonce pour la deuxième fois, je me rendis exactitude, tout ce que prescrivait la mé-
dans cette assemblée. C’était un cercle de thode naturelle. Bains (d’eau et de soleil),
gens de bien qui s’étaient réunis autour enveloppements, lavements, douches, diète,
de notre regretté Meltzer. Je demandai j’appliquais absolument tout sans trouver
très modestement à l’une des personnes autre chose que l’allégement et l’adoucis-
présentes ce que je devais faire contre les sement de mes douleurs.
douleurs lancinantes que je sentais alors
dans les poumons. Je le demandai très C’est alors que je découvris par mes observations,
modestement, car mon excitation nerveuse au milieu de la Nature, les lois sur lesquelles repose
était si forte que je n’aurais jamais pu parler le traitement que j’exerce et que j’enseigne.
à haute voix devant plusieurs personnes. On
m’ordonna une compresse qui produisit Je fondai d’abord sur ces lois un plan de
aussitôt un excellent effet. Je me rendis dé- traitement pour moi-même et je construisis
sormais régulièrement à ces assemblées. ensuite les ustensiles les plus pratiques à cet
Quelques années plus tard, c’était en effet. Mon essai fut couronné de succès.
1868, mon frère tomba gravement malade Mon état s’améliora de jour en jour. D’autres
sans que la méthode naturelle telle qu’elle personnes qui suivirent mes conseils et
était alors, pût le soulager. C’est alors que se soumirent au même traitement, furent
nous entendîmes parler des cures pleines satisfaites. Les appareils faisaient très bien
de succès de Théodore Hahn auf der Waid. leurs preuves. Les diagnoses des maladies
Mon frère résolut d’y aller et en revint beau- existantes, les prognoses des maladies fu-
coup mieux au bout de quelques semaines. tures que le malade ne sentait pas encore,
Je reconnus moi-même l’excellence de cette mais qui étaient déjà visibles dans ses dis-
méthode naturelle et je m’y appliquai alors positions, se trouvaient toujours être justes.
avec une conviction pleine et entière. Je pouvais être assuré que mes découvertes
Cependant, mon mal ne s’était pas n’étaient pas de simples illusions.
arrêté. Les germes de maladie transmis Cependant, quand j’en parlais, je ren-
par mes parents avaient continué de se contrais un étonnement incrédule, un refus
développer, d’autant plus que le traitement plein d’indifférence, un renvoi moqueur et
médical avait ajouté de nouvelles causes cela non seulement de la part des méde-
de maladie aux anciennes affections. Mon cins ou des partisans de la médecine, mais
état empirait de plus en plus et bientôt il encore et surtout de la part des amis de la
fut littéralement insupportable. méthode naturelle et même de la part de
Le cancer héréditaire avait attaqué ses meilleurs représentants. Pour rendre
l’estomac, les poumons étaient détruits en mes découvertes utiles à l’humanité, j’avais
partie, les nerfs de la tête étaient tellement mis mes appareils à leur disposition. Mais
atteints que je ne trouvais plus de repos sans daigner en faire un essai sérieux, ils les
qu’en plein air et qu’il m’était impossible déclarèrent inutiles et les reléguèrent dans
de songer à un sommeil tranquille ou au un coin pour pourrir sous la poussière et
travail. les toiles d’araignées.

1.2
Unité de Toutes les Maladies 19
Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir

Je fus alors convaincu qu’il ne suffit pas La fréquentation augmenta avec le


d’avoir trouvé la théorie de l’origine et de temps, surtout du dehors, parce que presque
la marche de la maladie et de sa guérison tous ceux qui j’avais traités, devenaient des
et d’avoir fait des ustensiles convenables proclamateurs et des agents volontaires. Ma
pour le traitement des malades; qu’il est méthode curative et ma dia­gnose avaient fait
suffisant d’avoir découvert une nouvelle leurs preuves sur des centaines de malades
diagnose et prognose infaillible fondée et je pouvais préserver un grand nombre
sur l’essence même de l’organisme; que ce de personnes de dangers très graves, en
n’était pas assez de montrer sur moi, sur les leur prédisant des maladies futures. C’est
membres de ma famille, sur mes amis et sur précisément à cela que j’attache la plus
mes connaissances les succès du nouveau grande valeur. En effet, c’est uniquement
traitement; c’est alors qu’il me parut évident ainsi qu’il nous est possible de re­faire une
qu’il fallait m’adresser au grand public et génération véritablement saine.
surpasser par des succès manifestes dans Mes découvertes se sont confirmées
des cas innombrables l’allopathie, l’ho- dans chaque cas particulier, mon expérience
méopathie et la méthode naturelle usitées s’est considérablement enrichie dans les
jusque-là pour convaincre petits et grands années suivantes et ma propre santé, qui
de la justesse indubitable de ma méthode et était presque condamnée, s’est tellement
de sa conformité aux lois de la Nature. améliorée par l’application rationnelle du
Cette conviction me lança dans un rude nouveau procédé que je me sens entière-
combat. En effet, pour me con­sacrer à ment capable de supporter les fatigues de
l’exercice du nouvel art de guérir excluant les ma pratique très étendue. Mais cela n’a été
médicaments et les opérations, il me fallait possible que parce que j’ai trouvé en fin
céder à d’autres une fabrique dirigée depuis de comp­te, et après bien des réflexions, un
24 années avec succès et dépenser toutes mode perfectionné de bain de siège dont
mes forces pour une nouvelle profession l’efficacité est telle que je puis en toute sûreté
qui ne pouvait m’apporter tout d’abord déclarer curable chaque maladie, quelque
que du dédain, des injures et des pertes nom qu’elle porte. J’ai dit chaque maladie
certaines sans me procurer le moindre avan- et non pas chaque malade. En effet, celui
tage matériel. Le combat resta longtemps dont l’organisme est par trop ébranlé, celui
indécis entre la raison qui me retenait et ma en particulier qui est déjà complètement
conscience qui me poussait à remplir une empoisonné par un long usage des médi-
vocation intérieure. caments, trouvera bien dans ma méthode
J’ouvris enfin mon établissement le 10 un soulagement et un adoucissement à ses
octobre 1883. L’idée avait vaincu. Mais ce douleurs, mais il ne sera pas toujours sauvé
que j’avais prévu arriva dans une mesure qui et complètement guéri.
dépassa presque toutes mes prévisions les
plus pessimistes. Mon établissement ne fut Je me présente devant vous, Mesdames et
presque point visité pendant les premières Messieurs, avec la joyeuse et fière conviction
années, malgré quelques succès qui auraient d’un homme qui, après avoir combattu près
dû attirer l’attention. Puis vinrent peu à de vingt-cinq ans avec la ruine physique, s’est
peu quelques simples baigneurs, et ensuite sauvé lui-même et a trouvé en même temps
des malades de plus en plus nombreux qui pour le bien de l’humanité le moyen longtemps
voulaient suivre un traitement. cherché par les esprits les plus distingués de
remédier réellement aux maladies.

1.3
20 La Nouvelle Science de Guérir

Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir

Ces paroles sentent peut-être la vanité Le nouvel art de guérir excluant les
et la présomption. Cependant, l’expérience médicaments et les opérations n’a qu’une
a entièrement confirmé ma théorie sous seule chose commune avec l’allopathie,
tous les rapports et dans tous les cas, même c’est le corps humain. Tout le reste est
quand il ne m’a pas été donné de sauver le diamétralement opposé. Il y a plus; je
malade. considère l’empoisonnement si fréquent
de malades dans ces derniers temps
Ce qui m’a conduit à mes découvertes, c’est la par les médicaments de la médecine
méthode expérimentale la plus rigoureuse élevée interne, comme l’une des causes, sinon
sur les observations les plus consciencieuses, sur comme la principale cause, de ce qu’on
le jugement et sur des expériences. trouve aujourd’hui si peu d’hommes
vraiment sains et que les maladies
Et si l’on m’appelle pourtant « charla- chroniques s’accroissent d’une manière
tan » en me contestant l’instruction spéciale effrayante.
pour l’exercice de ma profession naturelle, je En exerçant convenablement et à
supporte cela avec une tranquillité parfaite temps le nouvel art de guérir, la chirurgie
et avec l’impassibilité la plus inébranlable. est absolument superflue.
Les plus grands bienfaiteurs de l’humanité et
Je salue l’homéopathie comme une
surtout les grands inventeurs ont aussi été,
vaillante alliée dans le combat contre la
presque sans exceptions, des « charlatans » et
pernicieuse croyance aux médicaments.
des « gens étrangers à la partie », sans parler
Grâce à ses petites doses de médicaments
du paysan Priessnitz, du voiturier Schroth,
dans lesquelles la chimie ne peut plus dé-
du théologien et forestier Francke (Rausse),
couvrir de substances médicamenteuses et
du pharmacien Hahn, qui ont créé par leur
grâce au soin avec lequel elle choisit la diète
esprit éclairé et leur forte volonté une nou-
convenable, l’homéopathie sert de transition
velle et meilleure science de guérir.
et d’intermédiaire à l’art de guérir, excluant
les médicaments.
Quel est le rapport de la nouvelle science
de guérir avec la méthode traditionnelle de Il lui manque cependant un principe
l’allopathie, de l’homéopathie et de l’ancienne fixe et clair par rapport à la diète et
méthode naturelle ? même ses petites doses de médicaments
ne sont point entièrement inoffensives
Je ne critiquerai ces méthodes et ne dé-
d’après ce que j’ai pu observer.
couvrirai les défauts et côtés faibles qu’elles
ont comme toutes les choses humaines, L’ancienne méthode naturelle qui sur-
qu’en tant que l’exposition de ces méthodes passe de beaucoup toutes les autres mé-
sous leur vrai jour sera nécessaire au bien de thodes, est la base du nouvel art de guérir
l’humanité et à la parfaite intelligence de mes excluant les médicaments et les opérations.
explications. Chacun est libre d’accepter et Cependant, j’ai dû suivre plutôt les grands
de faire ce qu’il croit être le meilleur. Mais inventeurs et fondateurs du système: Pries-
il faut absolument savoir, pour comprendre snitz, Schroth, Rausse, Théodore Hahn
ce que je vais dire, en quoi mon procédé que les représentants modernes. Par leur
est conforme aux anciens systèmes et en manie d’individualiser, ces derniers courent
quoi il en diffère afin de déterminer ce qui le risque de tomber dans les subtilités et
lui est propre, ainsi que sa valeur absolue de s’écarter des voies claires et simples de
ou relative. la Nature.

1.4
Unité de Toutes les Maladies 21
Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir

L’ancienne méthode naturelle n’a point vu guérir excluant les médicaments et les
le caractère et la nature de la matière mor­­bide opérations.
et elle n’a point reconnu la loi naturelle en vertu Je ne puis vous décrire chacun des essais
de laquelle cette matière se meut dans le corps que j’ai faits pour constituer mon système.
et se dépose dans certaines parties. Cela serait certainement intéressant, mais
En d’autres mots, il lui manquait la n’aurait point d’utilité pratique. C’est un
connaissance de la véritable nature de la grand avantage d’aller directement au but
maladie et par suite de toutes les mala- et de pouvoir éviter les nombreux détours
dies, la connaissance de cette loi physique qu’il a fallu faire avant de l’atteindre.
aussi vieille que le monde, mais inconnue Passons donc à notre sujet proprement
jusqu’ici, sur laquelle se basent mes dé- dit après ces remarques préliminaires.
couvertes. De plus, elle se sert encore de La question fondamentale qu’il me faut
la diagnose de la médecine bien qu’il soit examiner tout d’abord et sur laquelle repose
connu qu’elle n’a point besoin d’une telle tout le traitement, est celle-ci : « Quel corps
diagnose « exacte » ; elle a donc encore un est sain ? Quel corps ne l’est point ? »
pied dans l’ancien camp. Le nouvel art de Les opinions courantes sont très différentes.
guérir enseigne au contraire une diagnose Qui n’en a point déjà fait l’expérience?
différente qui est une suite de la nature de
la maladie et qui se trouve extérieurement L’un prétend être tout à fait sain, mais
déjà dans le visage et dans le cou; c’est la il a quelques rhumatismes; l’autre est atteint
science de l’expression du visage. de nervosité, mais pour tout le reste il est la
La méthode naturelle dispose d’un santé même, absolument comme si le corps se
grand nombre de formes d’application de composait de sections séparées entièrement
l’eau: enveloppements, lavements, douches, indépendantes les unes des autres et à peine
arrosements, demi-bains, bains entiers, réunies en un tout.
bains de siège, bains de vapeur de différentes
Il est étrange que cette opinion soit
sortes. Ces nombreux moyens curatifs sont
encouragée par le traitement ordinaire. En
en partie superflus et embarrassants quand
effet, la médecine opère souvent sur des
on a reconnu la véritable nature de la mala-
organes séparés et tient parfois à peine
die. Le nouvel art de guérir simplifie autant
compte des organes voisins. Il est cepen-
que possible l’application de l’eau.
dant évident que le corps humain est un
Tandis que l’ancienne méthode naturelle tout plein d’ensemble dont les parties sont
accommodait au moins fréquemment la constamment en corrélation, de sorte que le
diète d’une manière indécise et arbitraire à malaise d’une partie doit avoir de l’influence
l’alimentation mixte traditionnelle, le nouvel sur d’autres parties.
art de guérir a prescrit une diète non exci-
tante, clairement et exactement déterminée, Qu’il en soit réellement ainsi, c’est ce que nous
qui est basée sur la loi de la Nature. pouvons observer tous les jours. Si vous avez des
Vous le voyez, les différences de l’an- maux de dents, vous êtes presque incapables de
cienne méthode naturelle qui, je le répète, tout travail et vous ne trouvez bon ni la manger ni
a eu et a encore d’excellents résultats, le boire. Un éclat de bois dans le petit doigt a un
sont tellement grandes que j’ai eu raison effet analogue, une pesanteur dans la région de
de donner un nom nouveau à ma théorie l’estomac nous enlève toute envie de nous livrer
et à ma pratique, celui de nouvel art de à un travail matériel ou intellectuel.

1.5
22 La Nouvelle Science de Guérir

Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir

Ce n’est tout d’abord que l’influence votre attention sur quelques phénomènes
exercé immédiatement par les nerfs. Mais bien connus.
nous voyons déjà qu’un trouble en entraîne
un autre. Si ce trouble dure longtemps, les Je vous rappellerai en première ligne les per-
suites en sont durables, n’importe si elles sonnes atteintes d’obésité dont le corps prend
sont toujours sensibles ou non. Un corps le développement que vous connaissez bien, et
ne peut donc être sain que si toutes ses puis par contraste les personnes maigres chez
parties sont dans leur état normal et lesquelles il n’y a presque point de couche de
font sans douleur, sans oppression et graisse. Ce sont là indubitablement des phéno-
sans tension le travail auquel elles sont mènes morbides. Je vous rappellerai la perte des
destinées. Mais ces parties doivent aussi dents qui altère tout le visage, les états goutteux
avoir la forme la plus pratique et répondant qui font gonfler des parties tout entières du corps,
le mieux à notre idée du beau. Si la forme les rhumatismes articulaires dans lesquels il se
extérieure n’est pas convenable, il y a eu forme des nœuds articulaires.
des influences qui l’ont altérée.
Dans tous les cas, les altérations sont si
Mais il faut des observations fort multipliées pour frappantes que l’homme le moins exercé les
déterminer les formes normales dans tous les cas reconnaît sur-le-champ. Dans d’autres cas
jusque dans le détail; il faut surtout chercher les morbides, elles sautent moins clairement
aux yeux et cependant je puis vous rappeler
personnes vraiment saines sur lesquelles on puisse
encore certaines expériences. Vous savez
étudier les formes normales. tous que l’homme bien portant a l’œil clair
et tranquille et que les traits de son visage ne
Mais c’est justement cela qui est de- doivent point être contractés. La difficulté
venu presque impossible. Nous parlons de est de déterminer la limite à laquelle le vi-
personnes saines et fortes, bien des gens sage a pris l’expression convenable et vous
prétendent être forts et bien portants; si avouerez sans peine que l’un a la vue plus
pourtant nous les interrogeons plus perçante que l’autre pour voir juste dans
précisément, chacun d’eux a un petit cette matière.
rien, une douleur insignifiante, des maux de
tête qui se présentent parfois, des maux de Ainsi, nous trouvons souvent une per-
dents qui le gênent de temps en temps ou sonne qui a beaucoup changé à son désa-
bien des symptômes analogues qui prouvent vantage depuis plusieurs années que nous
qu’on ne peut nullement parler d’une bonne ne l’avons vue et pourtant il a été impossible
santé parfaite. C’est pour cette raison qu’il de déterminer exactement la nature de ces
faut des études très variées pour apprendre altérations.
à connaître la forme convenable du corps.
Cependant, cela réussit en comparant les Et pourtant ces transformations qui
malades et les personnes à peu près saines enlaidissent le corps, ont un sens profond
et vous verrez encore plus clairement dans sur lequel nous reviendrons plus tard. Il
la suite de mes explications par quel moyen ressort de tout cela que les maladies se ré-
cela est possible. vèlent par des altérations du corps surtout
Si je vous ai dit tout d’abord en à la tête et au cou et que c’est un problème
quelques mots que la maladie altère très important de reconnaître et d’interpré-
les formes du corps, je vais encore attirer ter ces altérations.

1.6
Unité de Toutes les Maladies 23
Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir

Que cela réussisse à tout le monde, c’est Le papier hygiénique est une conquête
ce que je ne déciderai point, car il faut une de l’humanité souffrante, mais les personnes
grande persévérance et un exercice infati- parfaitement bien portantes n’en ont réelle-
gable pour ces observations. Les auditeurs ment pas besoin. Qu’on n’aille pourtant pas
de mon cours de science de l’expression du me mal comprendre; je ne veux nullement
visage reçoivent les instructions nécessaires dire que celui qui n’est pas réellement sain,
à ces observations. doive croire qu’il a remporté un triomphe
Je vais encore appeler aujourd’hui votre en ne se servant pas du papier pour les
attention sur une autre pierre de touche de besoins de la propreté.
la santé. Chacun désormais peut voir par sa diges-
tion s’il est bien portant ou non; cette pierre
Évacuation propre de touche est extrêmement importante, je
Si le corps tout entier participe toujours ne crains pas de la dire de la manière la plus
à tout malaise particulier, nous pouvons positive malgré les railleries des sceptiques.
éprouver l’état de santé sur chacun des or- Heureux celui qui apprend par le
ganes en particulier, mais nous choisissons moyen ci-dessus qu’il est en parfaite
pour le mieux ceux dont l’activité peut se santé !
contrôler très bien et très facilement et ce
sont justement les organes de la digestion. L’homme bien portant se sent toujours
Une bonne digestion est un signe de bonne parfaitement à son aise, il ne sait ce que c’est
santé et si elle se fait chaque jour sans trou- que la douleur ou le malaise aussi longtemps
ble, le corps est indubitablement tout à fait qu’ils ne lui viennent pas du dehors; en réa-
bien portant. lité, il ne sent jamais son corps. Il aime le
travail et se réjouit de son activité jusqu’à ce
C’est surtout sur les animaux que nous pouvons qu’il soit fatigué et alors il jouit de tous les
faire ces observations de la manière la plus agréments d’un doux repos. Il lui est facile de
claire. Nous le voyons le mieux aux excréments supporter la douleur morale contre laquelle
qui doivent être rejetés de manière à ne point son corps lui fournit un baume adoucissant
dans les larmes qu’un homme n’a point honte
salir le corps. C’est ce que vous pouvez observer
de verser dans ce cas. Un homme bien portant
tous les jours sur les chevaux et sur les oiseaux n’est point anxieux pour sa famille, car il sent
qui vivent en liberté. en lui-même la force de pourvoir aux besoins
des siens. Une mère bien portante soigne ses
Vous me pardonnez de vous donner enfants avec bonheur, car elle peut les nour-
ici de plus amples explications sur cette rir d’une manière conforme à la Nature dès
matière, mais il faut appeler chaque chose leur naissance et quelle vie délicieuse quand
par son nom quand on parle de santé et ces chers petits sont aussi tout à fait sains !
de maladie. Le visage des enfants bien portants rayonne
L’extrémité de l’organe défécateur est si presque toujours de bonheur; on n’y voit point
parfaitement disposée que les excréments cette inquiétude continuelle, on n’y entend
qui arrivent en bon état, peuvent être rejetés point ces pleurs et ces cris à tout propos; en
sans difficulté tout en excluant toute salis- un mot, l’éducation des enfants bien portants
sure du corps. Je me suis exprimé là-dessus est un plaisir, d’autant que l’influence péda-
avec détail dans ma petite brochure « Suis-je gogique est beaucoup plus facile et beaucoup
bien portant ou suis-je malade ? » plus durable sur ces enfants.

1.7
24 La Nouvelle Science de Guérir

Comment j’ai été amené à la découverte du nouvel art de guérir

Récapitulons ce qui précède : de chaque organisme par la maladie; la


manière dont cette altération s’accomplit
goût irrésistible pour les sciences naturel- et dont elle disparaît avec la maladie, m’a
les, maladie grave mal soignée par la mé- fait reconnaître ce que c’est que la maladie
decine ordinaire, voilà ce qui m’a conduit et comment elle s’engendre.
à la méthode naturelle; mais reconnaissant
que cette dernière ne pouvait pas non plus Le sujet de ma prochaine conférence
faire disparaître mes affections chroniques, sera de vous exposer les résultats de mes
je me sentis poussé à faire des investiga- investigations et de vous dire ce qu’est la
tions plus approfondies; une observation maladie d’après sa nature, comment elle
continuelle de la nature vivante me révéla s’engendre, quel est son but et comment
l’altération inévitable de la forme extérieure il faut la guérir.

1.8
Unité de Toutes les Maladies 25
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

deuxième conférence

Voilà la conférence centrale de la “C’est ainsi que s’affermit en moi la conviction


nouvelle Science de guérir de Louis Ku- que chaque corps devait avoir une forme normale
hne. Tout au long des autres conférences, caractéristique qu’il présenterait toujours à l’état
il poussera plus loin, et confirmera sans de santé parfaite, …” — p. 2.3
aucune opposition possible, ces vérités
émises par la Nature. “Faut-il vous rappeler les aliments variés
De la première conférence, il faut com- qui nous semblent indispensables, mais qui étaient
prendre que la voie que Louis Kuhne suit inconnus aux siècles précédents et auxquels nous
est celle qui sert à reconnaître les lois de la nous sommes tellement habitués peu à peu que nous
Nature. De ses observations, il en tire des aimons mieux renoncer aux aliments naturels qu’à
conséquences, pour enfin prouver par des ces aliments imposés par la mode ?” — p. 2.6
expériences la justesse de ses conclusions.
Fidèle observateur de la Nature et des “C’est ainsi que le corps est toujours prêt à
organismes vivants qu’elle renferme, Louis réparer les suites de nos fautes. Mais il ne faut pas
Kuhne utilise aussi souvent que possible lui demander trop. Si nous exigeons de notre corps un
des exemples concrets témoignant de son trop grand travail d’élimination, il ne peut pas s’en
approche—on ne peut plus scientifique acquitter longtemps et il est obligé alors de loger en
(observations et édification d’un système lui-même les substances étrangères.” — p. 2.7
complet).
“L’unité de la maladie est donc ce que j’en-
De tous les malaises connus de l’homme,
seigne et ce que je soutiens en m’appuyant sur les
Louis Kuhne est en mesure d’en expliquer
observations que je vous ai communiquées. Je vous ai
les causes, la source, le développement et la
montré le chemin qui m’a conduit à cette conviction, ...
guérison (sans oublier qu’il pouvait prédire
qu’il n’y a en vérité qu’une seule maladie.”— p. 2.14
très justement les affections futures qui
guettent les gens).
À la lecture de cette conférence, vous re- SOMMAIRE
connaîtrez facilement l’impor­tance de bien
Qu’est-ce que la maladie...................................2.1
comprendre ce que sont les maladies avant
Altérations du corps..........................................2.2
d’envisager des remèdes. C’est un nouveau
Sentinelles........................................................2.3
regard sur les tentatives de purification
Aliments contre nature.......................................2.4
du corps et surtout de la fièvre.
Substances étrangères.......................................2.5
Gardez toujours en mémoire que cette
La fermentation.................................................2.6
conférence fut offerte au public en 1893 !
La fièvre...........................................................2.7
Elle est toujours très actuelle avec nos an-
Sentiment de froid.............................................2.9
nées de preuves, nos années de souffrances,
Soulagement de la fièvre..................................2.11
nos années de futiles recherches.
Résumé de ce qu’est la maladie........................2.11

2.0
26 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Comment s’engendre la maladie,


qu’est-ce que la fièvre ?

Mesdames et Messieurs, J’ai déjà dit dans ma précédente confé-


rence que nous observons dans certaines
Qu’est-ce que la maladie ?
maladies des altérations remarquables de
Comment s’engendre-t-elle ? la forme du corps. C’est justement cette
Comment se manifeste-t-elle ? circonstance qui m’a poussé à rechercher
Telles sont les questions que je vais si cette altération ne se présentait pas chez
vous expliquer aujourd’hui. Si vous lisez tous les malades.
dans le programme cette autre question: L’expérience a toujours démontré et dé-
« Qu’est-ce que la fièvre ? » vous verrez montre encore qu’il en est réellement ainsi,
bientôt comment elle sera vidée en même que ce sont surtout le visage et le cou qui
temps que les autres. s’altèrent et que c’est dans ces deux parties
La réponse aux questions ci-dessus du corps que ces altérations s’observent de
est importante non seulement en théorie, la manière la plus claire.
mais encore et tout particulièrement en
pratique; en effet, ce n’est qu’après avoir J’ai fait de longues études pour voir si
clairement reconnu la nature de la mes observations individuelles étaient justes
maladie que nous sommes à même de dans tous les cas et si l’état de la santé se
trouver le traitement sûr et convenable modifiait dans chaque cas en même temps que
excluant absolument tout essai inutile et l’altération de la forme extérieure, et voilà
tout tâtonnement. qu’il en était invariablement ainsi.

La voie que nous suivons et celle qui sert à re- C’est ainsi que s’affermit en moi la
connaître les lois de la Nature. Nous prenons conviction que chaque corps devait
pour point de départ nos observations, nous en avoir une forme normale caractéristique
qu’il présenterait toujours à l’état de santé
tirons des conséquences et prouvons enfin par
parfaite, que tout écart de cette forme
des expériences la justesse de nos conclusions. normale était causé par la maladie et
que les altérations de la forme du cou et
Nos observations doivent s’étendre tout d’abord du visage donnaient une image sûre de
aux symptômes que nous reconnaissons dans l’état de santé du corps en question.
les malades et il s’agit ensuite de découvrir les
symptômes qui se renouvellent toujours et qui se C’est ce qui m’a conduit à la découverte
présentent dans chaque malade. et à l’application de ma nouvelle diagnose, la
science de l’expression du visage, dont
Ces symptômes sont essentiels et je me sers depuis plus de neuf ans dans ma
c’est sur eux qu’il faut nous baser pour pratique étendue.
reconnaître la nature de la maladie.

2.1
Unité de Toutes les Maladies 27
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Les altérations que nous apercevons Ces nœuds de toute grosseur se sentent
dans le visage et dans le cou se répètent et se voient facilement sur l’abdomen. En
dans une mesure bien plus grande dans les effet, les nœuds du cou ne se sont produits
parties correspondantes du bas-ventre et du qu’après que les nœuds du bas-ventre se
tronc, parce que, comme nous le verrons sont formés et déposés. On trouvera dans
plus tard, ces altérations sont parties du bas- la deuxième partie, au chapitre des affec-
ventre, de sorte que la seule inspection du tions des poumons, l’explication exacte de
visage et de la tête du malade nous donnent la nature et de l’origine des nœuds qui se
une image exacte de son état interne. Ces trouvent dans le corps, phénomène qu’on
altérations du cou et de la tête consistent n’a jamais pu expliquer avant moi. Nous
d’abord en un surcroît de volume quand les voyons au contraire dans les malades
substances morbides ont pénétré entre les trop maigres que les tissus normaux du
tissus musculaires et que le corps élastique corps ont été littéralement chassés par
comme du caoutchouc s’est distendu par les substances morbides et que les restes
suite de cette interposition; cet état est le de ces tissus demeurent comme desséchés
moins dangereux. Ces altérations peuvent entre les substances étrangères.
consister encore en un surcroît de tension, Les différentes colorations anorma-
c’est-à-dire en un durcissement des diffé- les de la peau sont aussi un moyen sûr
rents tissus. de reconnaître les maladies et cet indice
ne manque jamais de se présenter dans
Pour vous représenter cet état de la manière la certaines maladies.
plus facile, prenons l’exemple de la saucisse. Les deux figures ci-contre, faites
Remplie comme d’ordinaire, elle est encore tout d’après nature, vous présentent un malade
à fait flexible. Mais si l’on bourre cette saucisse atteint tout à la fois d’une grave affection
jusqu’à la limite de résistance du boyau, elle de- du cœur et d’hydropisie. Ces
vient tellement dure et raide qu’il n’y a plus moyen deux images ont été faites
l’une avant le traitement
de la faire fléchir sans que le boyau crève.
du malade chez moi et
l’autre quatre mois
La distension du corps ne peut éga-
après le commen-
lement se faire que jusqu’à une certaine
cement de la cure.
limite et la conséquence la plus prochaine
Vous voyez claire-
en est une tension des tissus. Les tensions
ment les grandes
se voient très distinctement quand le ma-
altérations qui se
lade tourne la tête et le cou. Cet état est
sont produites pen-
déjà plus dangereux. Mais s’il n’y a plus
dant ce temps dans cette
de place entre les tissus pour le dépôt
personne. Comme vous
des substances étrangères, ce dépôt se
le voyez, ce malade était
fait sous la forme de nœuds à côté des
fortement chargé de
tissus musculaires et sous la peau; on
substances étrangè-
le voit alors distinctement au cou. Si nous
res et cependant en
trouvons ces nœuds au cou et à la tête, nous
trois mois de mon
ne pouvons nous tromper en concluant
traitement il avait
qu’il y en a encore beaucoup plus dans les
pu se débarrasser
parties correspondantes du tronc.

2.2
28 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

d’une grande partie de ces substances par aurait aussi des dépôts d’un côté du corps
les organes naturels de la sécrétion, ce que de l’homme bien portant dès que celui-ci
montre distinctement la deuxième figure. aurait l’habitude de dormir toujours sur le
même côté.
Altérations des formes du corps
Le corps est du reste visiblement porté à éloigner
Mais qu’est-ce que ce phénomène des al- ces substances; il se forme des abcès et des
térations des formes du corps nous enseigne plaies ouvertes ou bien il se produit de violentes
sur la nature de la maladie ? sueurs ou éruptions par lesquelles le corps veut
se débarrasser de ces substances. Si cela réussit,
Il est tout d’abord indubitable que ces un sentiment de bien-être remplace aussitôt le
élévations et gonflements proviennent de sentiment de la maladie pourvu que l’élimination
substances quelconques qui se sont dépo- ait été suffisante.
sées sur les parties en question. Nous ne
savons pas d’abord si ce sont des substances C’est ainsi que nous arrivons à l’ex-
que le corps pouvait employer et qui se sont plication toute naturelle de la notion de
simplement déposées à une place indue ou la maladie qui est la présence de subs-
bien si ce sont des substances qui ne doivent tances étrangères dans le corps. Il y a
point se trouver dans le corps. Nous ne une preuve infaillible de la justesse de notre
savons point non plus au commencement explication. En effet, si la maladie disparaît
si ces substances causent la maladie ou bien et si le corps reprend en même temps sa
si la maladie est la cause de ce dépôt. formule normale dès que les substances que
Une nouvelle observation va nous rap- nous appelons morbides sont éloignées du
procher de la vérité. Les dépôts commen- corps par un moyen convenable, la preuve
cent presque toujours d’un côté du corps de la vérité se trouve être fournie.
et y sont toujours beaucoup plus forts que Mais cette preuve, nous l’avons déjà
le l’autre côté; les dépôts commencent du devant les yeux et il me faudra vous pré-
côté sur lequel nous avons l’habitude de senter dans mes prochaines conférences les
dormir. diverses expériences qui ont eu lieu.
Les substances étrangères obéissent Mais examinons encore de quel genre
donc à la pesanteur. Mais comme ce côté sont ces substances étrangères et comment
et aussi toujours le plus malade, il s’ensuit elles parviennent dans le corps.
que ce sont les substances étrangères qui
produisent la maladie. Autrement la maladie Entrées du corps humain
commencerait aussi parfois de l’autre côté.
On trouvera plus loin d’autres preuves de Il y a deux chemins par lesquels les
ce que j’avance. substances peuvent être introduites dans le
Nous pouvons en outre conclure que corps, à savoir par le nez dans les poumons
ces substances doivent être des substances et par la bouche dans l’estomac.
étrangères, c’est-à-dire des substances qui S’il y a des sentinelles sur ces che-
ne doivent pas être dans le corps, du moins mins, elles ne sont pas absolument in-
sous leur forme spéciale, car les substances corruptibles et laissent parfois pénétrer
nutritives ne peuvent point obéir à la des substances qui ne devraient pas
pesanteur dans le corps; autrement il y entrer dans le corps.

2.3
Unité de Toutes les Maladies 29
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Ces sentinelles sont le nez pour l’air, cet animal supportera certainement assez long-
et la langue pour la nourriture. temps ce surcroît de charge, mais ce surmenage
Dès que nous commençons à ne plus montrera insensiblement ses suites désastreuses.
obéir ponctuellement au sens de l’odorat Le cheval aura toujours plus de peine à traîner sa
et à celui du goût, ces sens remplissent leur charge et à la fin il ne pourra même plus tirer les
devoir avec moins de zèle et laissent peu à 2,500 kg auxquels il était habitué. Tout le monde
peu les substances nuisibles pénétrer dans dira alors que cet animal a été surmené et cela
le corps sans opposer leur veto. pourra se voir clairement aux tumeurs dures de
ses jarrets et à d’autres symptômes.
Vous savez qu’on peut s’habituer à rester dans
la plus épaisse fumée de tabac et à la respirer Il en est exactement ainsi des organes de
la digestion chez l’homme. Continuellement
comme si c’était un air sain.
excités par les stimulants de notre temps, ils
On a même corrompu la langue et tout le font longtemps, très longtemps même, un
monde sait qu’on peut l’habituer peu à peu à travail excédant leurs fonctions naturelles.
des aliments entièrement contre nature. Mais leur force naturelle se mine peu à peu
et ils ne font plus que partiellement ce qu’on
Faut-il vous rappeler les aliments variés qui en exige. La transition de l’état sain à l’état
nous semblent indispensables, mais qui étaient malade se fait si insensiblement (souvent
inconnus aux siècles précédents et auxquels nous au bout de quelques dizaines d’années)
nous sommes tellement habitués peu à peu que que le malade reste très longtemps sans
nous aimons mieux renoncer aux aliments na- s’apercevoir de ce changement.
turels qu’à ces aliments imposés par la mode ? Il est très difficile de déterminer la
quantité de nourriture qu’un estomac ma-
Cependant, la nourriture des poumons lade peut encore supporter.
n’est point si dénaturée en somme que la
nourriture de l’estomac, car nous ne pouvons Prenons la pomme qui est un aliment tout à fait sain
point faire de luxe avec la première et nous pour un malade. Souvent une seule pomme fait
préférons encore aujourd’hui généralement du bien à un malade déjà faible, tandis que deux
l’air le plus pur, tandis que la fortifiante pommes peuvent déjà lui faire du mal. L’estomac
soupe à la farine qui donnait à nos ancêtres malade pouvait encore digérer une pomme, mais
du sang et de la vigueur, n’est plus du goût deux pommes étaient déjà trop pour lui. Mais
que d’un petit nombre de personnes. tout excès est un poison pour le corps.
Pour vous montrer clairement com-
ment les organes de la digestion suc- N’oublions jamais que tout ce qui
combent insensiblement aux exigences entre dans l’estomac, doit y être digéré.
contre nature qui leur sont imposées, je L’estomac le plus sain ne peut digérer
vais vous donner un exemple. véritablement qu’une certaine quantité de
nourriture.
Le cheval de somme qui traîne facilement ses Tout ce qui et de trop est aussi un poison
2,500 kg, pourra aussi traîner une fois par pour lui et devient substance étrangère si l’éli-
hasard une plus grande charge de 4,000 kg mination ne s’en fait pas.
par exemple. Mais si, après qu’on a vu qu’il La plus grande tempérance dans le
peut traîner ses 4,000 kg, on allait le condam- boire et le manger est donc la base d’une
ner à tirer tous les jours une si grande charge, santé durable.

2.4
30 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Mais que deviennent ces substances Cet état est encore supportable aussi
étrangères ? longtemps que les organes sécréteurs fonc-
— Je les appelle étrangères parce qu’elles tionnent bien, autant que l’intestin, les reins
n’appartiennent pas au corps. — Le corps et les poumons sont pleins d’activité et que
cherche à s’en débarrasser par les voies desti- la peau produit une bonne transpiration.
nées par la nature à cet effet. Les substances Mais dès que cette activité se ralentit, le
étrangères passent des poumons directement malade sent aussitôt un assez grand malaise
dans l’air ambiant à l’expiration. L’intestin et se plaint de son état.
expulse au-dehors celles qui ont pénétré dans Ainsi, le dépôt commence dans le
l’estomac. Mais celles qui sont entrées dans voisinage des organes sécréteurs, mais il
le sang, s’éliminent par la sueur, par l’urine continue bientôt vers les parties plus éloi-
et par l’air expiré, c’est-à-dire par la peau, gnées, surtout vers les parties supérieures
par les reins et par les poumons. du corps. C’est au cou qu’il se remarque
le plus distinctement. Les altérations se
C’est ainsi que le corps est toujours prêt à voient bientôt à la naissance du cou et c’est
réparer les suites de nos fautes. Mais il ne faut pourquoi, dès que le sujet tourne la tête, il
pas lui demander trop. Si nous exigeons de se produit sur le cou des tensions qui font
notre corps un trop grand travail d’élimination, reconnaître de quel côté les substances
il ne peut pas s’en acquitter longtemps et il est étrangères ont fait leur ascension.
obligé alors de loger en lui-même les substances
Mais avant de parler davantage des
étrangères. Loin de servir au développement du
suites de cette accumulation de substan-
corps, elles ne font que le gêner, puisqu’elles
ces, je ferai encore observer qu’il est très
troublent la circulation du sang et par suite la
rare aujourd’hui de pouvoir poursuivre le
nutrition.
développement tout entier de la maladie
Elles se déposent peu à peu à certains depuis le commencement, car la plupart
endroits, surtout dans le voisinage des des hommes naissent chargés de subs-
organes sécréteurs dont elles ont déjà pris tances morbides et je puis ajouter ici que
le chemin. c’est la raison pour laquelle presque aucun
Dès que cela a commencé, le dépôt fait enfant n’est épargné par les maladies dites
de rapides progrès si l’on ne change pas des enfants, qui sont une espèce de procès
bientôt de vie. de purification, parce que le corps s’efforce
de se délivrer ainsi des substances étrangères
C’est alors que se présentent les premiè- qu’il renferme. J’entrerai dans le détail à ma
res altérations des formes qui ne sont encore prochaine conférence.
visibles que pour un œil exercé. Le corps est Les substances qui se sont principalement
déjà malade, mais sa maladie est sans dou- déposées dans le bas-ventre, envahissent
leur, chronique ou latente. Elle se développe finalement le corps tout entier et empêchent
si lentement que le malade ne s’en aperçoit le développement régulier des organes.
pas; ce n’est qu’au bout d’un assez long temps
Si les organes se tirent parfois d’affaire en
qu’il ressent des altérations désagréables. Il
augmentant de volume, ils ne peuvent pourtant
n’a plus le même appétit, son corps ne peut
point se développer dans toute leur perfection,
plus fournir le même travail, il ne peut plus
car les substances étrangères usurpent toujours
tendre aussi longtemps son esprit, ou bien il
la place des substances nutritives.
se présente d’autres symptômes analogues.

2.5
Unité de Toutes les Maladies 31
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Dès que la circulation du sang est trou-


blée, la nutrition souffre totalement et les Aussi me contenterai-je de vous rappeler comment
organes deviennent alors plus petits, malgré dans la Nature la glace fond en eau, comment
ou plutôt à cause des substances étrangères l’eau se transforme en vapeur par la chaleur et
qui y sont déposées. par le vent et comment cette eau évaporée et
Ces substances peuvent rester longtemps devenue invisible se condense de nouveau, de-
tout à fait tranquilles à l’état chronique ou la- vient visible sous forme de nuage, redevient eau
tent, mais il peut s’y produire un changement sous forme de pluie ou bien tombe sous forme
soudain dans des circonstances convenables. de neige et de grêle et remplit les étangs et les
Ce sont presque toujours des substances rivières et redevient glace par un grand froid. Et
solubles et qui peuvent se transformer, se tout cela n’a été produit que par des différences
décomposer ou se recomposer dans des de température. C’est la chaleur toujours crois-
conditions favorables et même fermenter. sante qui a produit la décomposition de l’eau
Le lecteur voudra bien prendre ici et et c’est encore le froid toujours croissant qui a
dans la suite le mot fermentation dans un recomposé l’eau.
sens un peu plus étendu que le sens usité
jusqu’ici. La signification de ce mot sera Le développement des substances
souvent la même qu’autrefois, mais bien étrangères dans le corps amène des faits
souvent elle sera plus étendue. J’aurais bien analogues et c’est dans des conditions
voulu me servir d’un mot plus exact, mais semblables que se fait la rétrogression ou
je n’ai pas pu en trouver de plus convenable leur éjection.
dans notre langue. Nous ne rechercherons point ce que
Mais c’est bien la fermentation qui se sont ces organismes végétaux, mais il est
produit réellement maintes fois dans le corps important de savoir qu’ils ne peuvent se
et qui est d’une importance toute spéciale développer que sur un terrain convena-
pour tout l’organisme humain. ble où ils trouvent des substances disposées
Dans toute fermentation pullulent de à entrer en putréfaction.
petites substances végétales ou plutôt les Si ces substances s’y trouvent, il n’y a
substances en fermentation elles-mêmes qui plus besoin que du temps convenable ou
subissent des transformations remarquables d’une impulsion quelconque pour que la
et gagnent beaucoup en volume. fermentation commence.
Toute fermentation produit de la chaleur; Dans le corps humain, cette fer-
plus la fermentation est violente, plus l’élévation mentation se présente dès que le terrain
de la température est grande. Cette chaleur est convenable s’y trouve, dès qu’il y a
produite par le frottement des masses entre elles suffisamment de substances étrangères
et sur le corps, ainsi que par l’acte de la fermen- qui menacent de se transformer ou de
tation et par les transformations que cet acte se décomposer et dès que l’impulsion
fait subir aux substances en fermentation. externe indispensable se produit.
Tout acte de fermentation peut être réduit Une de ces causes occasionnelles est
dans des conditions convenables; il en est de le changement de temps (d’où le refroidis-
même de toutes les transformations produites sement), puis un aliment fermentescible,
par ces fermentations. C’est là un fait vieux qui reste plus longtemps qu’il ne faut dans
comme le monde, mais qui n’a jamais été le canal digestif, puis le dépit, l’effroi, les
reconnu jusqu’ici de la manière convenable. grandes émotions, un choc, etc.

2.6
32 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Mais il faut se représenter ce déve-


Mes observations m’ont démontré que la fermen- loppement en tant que les bacilles ne se
tation commence toujours dans le bas-ventre. développent point uniquement parce qu’ils
Souvent elle amène la diarrhée et cesse ainsi; viennent d’ailleurs dans la masse en fermen-
mais maintes fois et surtout quand il y a de la tation, comme on l’admet fréquemment,
constipation, le corps ne réussit point à se tirer mais encore et aussi parce que les bacilles
aussi promptement d’affaire et la fermentation sont engendrés par la transformation de la
envahit toutes les parties où sont déposées les masse et qu’ils sont eux-mêmes simplement
la masse transformée ou le produit de la
substances étrangères.
fermentation. L’acte de la fermentation
C’est la même chose que dans la bou- ou de la décomposition altère la forme
teille ci-dessus où, le fond n’ayant point primitive de la masse. C’est ainsi que le
d’issue, toute la masse en fermentation corps vivant de l’animal est produit par
cherche à sortir par le haut. C’est dans les les aliments et les boissons transformés
parties supérieures que nous sentons alors par l’acte de fermentation de la digestion.
la marche de cette fermentation et nous C’est également ainsi que nous arrivons
avons des maux de tête. tout naturellement à cette conviction que
La fermentation produit de la cha- toute vie n’est qu’une transformation conti-
leur et nous sentons bientôt une éléva- nue dans des conditions données et qu’on
tion de la température à l’intérieur. C’est ne peut s’en faire une idée sans l’état que
là l’état connu sous le nom de fièvre. j’appelle fermentation. Les symptômes de
la fermentation sont les suivantes:
Cet exposé vous donne une explication
très simple de la fièvre, explication qui a
l’avantage de reposer sur des observations Les substances en fermentation qui se séparent
rigoureuses et sur des constatations irré- du liquide se déposent au fond de la
futables. bouteille. Si l’on agite cette dernière
La fièvre est une fermentation qui se fait ou bien s’il y a un changement de
dans le corps. Nous comprendrons donc pour température, les substances déposées
le mieux les symptômes de la fièvre en nous sur le fond se mettent en mouve-
faisant une juste idée de l’acte de fermenta- ment et montrent leur tendance à
tion tel que nous pouvons très fréquemment se dilater. Cette dilatation se fait
l’observer hors du corps de l’homme. vers le haut et elle est d’autant plus
forte qu’il y a plus de substances
Si par exemple on laisse reposer quelques jours en fermentation sur le fond de la
une bouteille de bière fraîchement brassée, on bouteille.
remarque dans le liquide une altération que l’on
désigne sous le nom de fermentation. Cherchons un exemple dans la
vie journalière. Chacun sait qu’on met en bou-
Nature de la fermentation teilles la bière et le vin et qu’on les met en cave
Quant à la nature de la fermentation, pour produire une fermentation aussi lente que
nous savons que c’est une décomposition, possible. La température de la cave est à peu
une transformation ou une espèce de pu- près uniforme hiver et été, elle n’y varie jamais
tréfaction et qu’il s’y développe de petits rapidement, aussi n’y rencontre-t-on point la cause
organismes végétaux, appelés bacilles. occasionnelle d’une fermentation subite.

2.7
Unité de Toutes les Maladies 33
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

C’est aussi de cette manière qu’on s’ex-


Nous faisons la même observation en comparant plique que l’homme qui a la fièvre, a plus
les tropiques avec nos zones tempérées. Nous de volume quand il est exempt de fièvre. La
voyons que les différentes formes de fièvres peau étant dilatable, elle cède à la pression
aiguës règnent continuellement dans le sud et des substances en fermentation et plus la
dans les tropiques, tandis que nos contrées plus pression est forte, plus la tension de la peau
fraîches sont beaucoup plus le siège de toutes les est grande. Quand la peau a atteint sa ten-
maladies chroniques. Ce phénomène s’explique sion la plus grande et qu’elle ne peut plus
par les changements de température qui sont plus céder, le feu et le danger de la fièvre sont
rapides et plus grands dans les climats chauds où aussi au plus haut degré. En effet, les masses
l’on a quelquefois 38°C de chaleur pendant le en fermentation ayant toujours tendance à
jour et 5° de froid pendant la nuit, tandis que les se dilater et ne trouvant plus d’espace au
différences ne sont chez nous que très rarement dehors, elles cherchent une place à l’inté-
de plus de 12°C. rieur. Le corps brûle intérieurement et la
conséquence inévitable est la mort quand
Les fièvres se présentent le plus
la peau reste imperméable, cela va s’en dire.
fréquemment chez nous au printemps,
Dès qu’on réussit à rendre la peau per-
parce que c’est alors qu’il y a les plus
méable, il n’y a déjà plus de danger. Les
grandes différences de température.
substances en fermentation ont alors
C’est tout à fait de la même manière qu’on expli- une issue et se dégagent du corps avec
que pourquoi les enfants ont plus facilement des la sueur. L’intérieur du corps est ainsi
maladies aiguës (crises d’expulsion), connues sous déchargé, la pression de la peau et la
le nom de maladie des enfants, tandis que les états chaleur diminuent immédiatement.
chroniques dominent à un âge plus avancé. Il faut Il va sans dire que la comparaison du corps
encore ajouter ici au changement de température chargé de substances fermentescibles avec la
la force vitale qui est plus grande dans les jeunes bouteille remplie de substances en fermentation
organismes et qui n’a pas ou presque pas besoin n’est point juste sous tous rapports. La fermentation
d’impulsion externe pour produire une véhémente de la bouteille est tout à fait libre, les masses en
intention curative, c’est-à-dire une maladie aiguë fermentation peuvent se dilater librement de tous
destinée à expulser les substances étrangères. côtés sans aucun obstacle jusqu’à ce qu’elles
atteignent les parois.
Nous pouvons observer dans le corps les mêmes
phénomènes que la bouteille. Les substances en Elles rencontrent partout des obstacles
fermentation s’y déposent aussi dans le bas du dans le corps humain. Chaque organe leur
tronc et de là sont mises en mouvement par un fait résistance et arrête leur marche. Elles
changement de température, par des ébranle- pressent alors, choquent et frottent l’organe
ments externes ou par des émotions. Le mouvement qui leur fait obstacle et elles y produisent
s’y dirige également vers le haut, les substances de la chaleur et puis elles le détruisent à
en fermentation tendent à se dilater et se pressent moins qu’on ne leur trouve une issue ou
contre la peau qui renferme le corps. Tant que la un dérivatif.
peau est imperméable, cette pression rencontre Suivant la partie qu’ils affectent particuliè-
de la résistance. Cela cause un frottement qui rement, on appelle ces symptômes morbides
développe de la chaleur. C’est là l’explication maladie de l’estomac, maladie des poumons,
du feu bien connu de la fièvre. maladie du foie, maladie du coeur, etc.

2.8
34 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Mais la partie spécialement affectée dans En parlant plus haut de la nature de la


chaque cas particulier dépend du chemin pris fermentation, j’ai fait remarquer qu’il s’y
par les substances en fermentation et ce chemin développait spontanément de petits orga-
dépend lui-même du lieu et de la manière dont nismes végétaux appelés bacilles.
s’est fait le dépôt. Cela est aussi vrai pour la fièvre et c’est
là une solution bien simple de la question
Sentiment de froid si controversée des bacilles. Dès que les
substances déposées dans le bas-ventre
Je vous montrerai plus bas comment
entrent en fermentation, les bacilles se
on rend la peau perméable. Mais il me
produisent spontanément dans le corps.
faut tout d’abord vous parler d’un autre
Les bacilles sont le produit de la fermenta-
phénomène.
tion et ils disparaissent spontanément dès
Avant le sentiment de chaleur, nous que la fermentation cesse et que le corps
observons toujours pendant des jours, des recouvre la santé, c’est-à-dire dès que l’acte
semaines et même des mois entiers un sen- de fermentation a rétrogradé.
timent absolument opposé en apparence,
c’est-à-dire un sentiment de froid. Cepen-
Il ne peut donc point être question d’infec-
dant, l’explication en est très simple. Il
tion mystérieuse par les bacilles sans qu’il y ait
se produit dès que le dépôt est devenu
déjà des substances étrangères dans le corps.
si considérable que le sang ne peut plus
Il ne s’agit donc point de tuer les bacilles, mais
pénétrer suffisamment jusqu’aux extré-
plutôt d’éloigner les causes de la fermentation,
mités. Le sang se comprime alors d’autant
c’est-à-dire les substances étrangères.
plus dans les parties internes où il se produit
une grande chaleur. Ce dépôt dure plus ou
moins longtemps jusqu’à ce que les substan- Alors disparaissent spontanément ces
ces accumulées soient mises en fermentation petits monstres qui ont déjà inspiré tant de
par l’une des causes mentionnées ci-dessus, terreur aux esprits faibles.
c’est-à-dire par un changement de tempé- Je m’étendrai davantage sur le danger
rature, par un ébranlement externe ou par de contagion aux pages 3.18 à 3.24.
une forte émotion. Le dépôt de ces subs- Quelques exemples bien simples vous
tances cause des troubles dans la circulation rendront mes assertions encore plus pal-
du sang et dans la nutrition. Les vaisseaux pables.
sanguins s’obstruent partiellement surtout
dans leurs ramifications les plus ténues, de Représentez-vous une chambre qui n’a été ni ba-
sorte que le sang ne peut plus circuler jusqu’à layée ni nettoyée depuis des semaines bien que
l’épiderme. C’est de là que proviennent les la saleté s’y accumule tous les jours. Bientôt la
extrémités froides et le sentiment de froid vermine de toute sorte y fera irruption et gênera
dans le corps tout entier. tous les habitants qui s’occupent activement de la
détruire. Si nous voulions chasser cette vermine
Le sentiment de froid est donc le
par le poison, comme cela s’est pratiqué de tout
précurseur du feu de la fièvre et ce se-
temps, nous en tuerions ainsi une grande quan-
rait une grande faute de n’y point faire
tité sans doute, mais nous n’obtiendrions point
attention. Si l’on applique immédiatement
de succès durable, car la saleté est le véritable
un traitement convenable, la maladie ne
producteur et conservateur de la vermine qu’elle
peut pas se développer entièrement et elle
se charge de faire prospérer.
est étouffée dans son germe.

2.9
Unité de Toutes les Maladies 35
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Nous aurions obtenu un tout autre ré- empesté par la putréfaction des animaux morts
sultat si nous avions nettoyé parfaitement et deviendrait irrespirable pour les vivants. Vous
la chambre, et si nous avions continué de comprendrez également pourquoi les principaux
le faire tous les jours, nous aurions enlevé carnivores vivent justement dans les tropiques et
d’un seul coup à la vermine son terrain non point dans les régions glaciales où le renne
convenable et nous en aurions été délivrés herbivore a de la peine à se maintenir.
pour toujours.
Nous ne réussirions donc à détruire les
Représentez-vous une lisière marécageuse de carnivores des tropiques qu’en détruisant
forêt en été. Chacun sait combien les moustiques les conditions de leur existence, c’est-à-dire
sont gênants dans un tel endroit. Il est évident l’immense quantité d’animaux qui vivent
que ce serait inutile de vouloir les détruire par dans ces pays et alors ces carnivores disparaî-
le poison. On en tuerait sans doute des millions, traient d’eux-mêmes. Tous les autres moyens
mais le marais produirait sans cesse de nouveaux seraient inutiles. Mais plus les êtres sont
millions de cousins. C’est donc le marais qui est petits, plus il est difficile de les détruire
le terrain de culture de ces persécuteurs et le directement. Aussi en est-il surtout de
seul moyen de les faire disparaître est de faire même des bacilles. Pour les éloigner, il ne
disparaître également le marais. faut point les détruire avec des médica-
ments, mais nous n’atteindrons le but qu’en
On peut voir qu’il ne vit presque point de mous- éloignant leur cause, c’est-à-dire en expulsant
tiques sur les hauteurs sèches. Si l’on essayait de du corps les substances étrangères.
mettre une grande quantité de moustiques sur une Je vous ai montré par ces exemples
hauteur sèche pour les y faire rester, on verrait comment la Nature agit sur une grande
bientôt ces petites bêtes apportées avec tant de échelle, car ses lois sont uniformes.
peine se diriger vers leur marais, parce que la Elle n’a point non plus de lois exception-
hauteur sèche n’est point leur élément. On ne nelles pour les symptômes des maladies.
pourrait acclimater les moustiques sur la hauteur
sèche qu’en y transportant également le marais. De même que la vermine, les moustiques, les
carnivores et les animaux qui se nourrissent de
Un troisième exemple va vous rendre la chose charogne ne se trouvent, vivent et subsistent que
encore plus sensible. Vous avez tous que les dans les contrées où ils trouvent un terrain conve-
tropiques où l’ardeur du soleil produit un déve- nable, et périssent sans ce terrain, de même la
loppement beaucoup plus varié du règne animal fièvre est impossible sans terrain convenable, sans
que dans les zones tempérées et dans les zones dépôt de substances étrangères dans le corps; ce
glaciales, la Nature fait justement prospérer les n’est que quand il y a de ces substances étran-
carnivores les plus nombreux et les plus remar- gères dans un corps qu’il peut s’y produire par
quables. On aurait beau vouloir les détruire, la une cause quelconque cet acte de fermentation
place des animaux détruits serait toujours reprise que nous appelons fièvre.
par de nouveaux carnivores. Vous voyez donc
que ces animaux ne se présentent que dans les Mais si nous savons ce que c’est que la fièvre,
pays où un développement plus intense de la il s’ensuit que nous avons un moyen facile de
vie cause une mortalité beaucoup plus grande la guérir. La peau imperméable contre laquelle
et où la putréfaction se fait plus rapidement. S’il se pressent les masses en fermentation doit
n’y avait point ces animaux qui se nourrissent d’abord être rendue perméable et cela se fait
de chair et de charogne, l’air y serait bientôt en mettant le corps en sueur.

2.10
36 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Au moment même où la sueur paraît, Cependant, ce dépôt des substances


les substances en fermentation ont trouvé étrangères n’est point douloureux, parce
une issue et la grande tension diminue ainsi qu’il est latent, chronique et qu’il se fait
que le feu de la fièvre. assez longtemps sans qu’on puisse le
Mais la sueur n’a point encore éloigné remarquer.
la cause de la maladie. La fermentation ne Les termes les plus convenables pour
s’étend, en effet, la plupart du temps que désigner les phénomènes morbides qui en
sur une partie des substances déposées dans résultent, sont les mots indolores et latents;
le corps; les autres substances qui ne sont ce sont, en somme, les mêmes symptômes
point entrées en mouvement et qui sont aug- qu’on désigne ordinairement sous le nom
mentées par de nouveaux dépôts, forment de chronique.
ainsi un foyer permanent de fièvre qui n’a Les substances étrangères sont putres-
besoin que d’une occasion convenable pour cibles (décomposables), elles sont le terrain
éclater de nouveau. Il s’agit donc d’expulser sur lequel une fermentation (bacilles) peut
ces substances qui sont encore dans le corps se développer. La fermentation commence
et c’est à cet effet que j’ai introduit les bains dans le bas-ventre où sont déposées la
dérivatifs à friction de tronc et de siège plupart des substances étrangères, mais elle
dont la description sera donnée plus tard. continue rapidement en montant dans le
Ces bains excitent le corps à expulser d’une corps. L’état morbide se transforme, il se
manière naturelle les substances morbides produit des douleurs et puis la fièvre. Nous
qui reposent dans le corps. désignons pour le mieux ces symptômes
C’est seulement après cela que la cause morbides sous les noms de douloureux et
de la maladie et la maladie elle-même sont inflammatoires qu’on appelle ordinairement
détruites. aigus.
De cet exposé, nous tirons l’importante
Récapitulons ce qui a été dit pour en tirer conséquence suivante:
les conséquences importantes.
Tous les malades présentent des altéra- Il n’y a qu’une seule cause de maladie, il
tions des formes naturelles du corps. Ces n’y a également qu’une seule maladie qui se
altérations sont produites par des substances manifeste par différents symptômes.
étrangères. La présence de ces substances
étrangères sont des substances que le corps Rigoureusement parlant, nous pou-
ne peut point employer et qui restent dans vons distinguer non point différentes
le corps par suite d’une digestion insuffi- maladies, mais seulement différents
sante. Les substances étrangères se déposent symptômes morbides. Remarquons en
tout d’abord dans le voisinage des organes passant que les blessures directes sont seules
sécréteurs, mais ils se propagent peu à peu, exclues, car ce ne sont point des maladies
surtout par la fermentation, dans tout le dans le sens ci-dessus. Je m’y arrêterai da-
corps. Tant que les organes sécréteurs vantage au traitement des blessures dans la
expulsent toujours de nouveau une partie seconde partie.
des substances étrangères, l’état du corps L’unité de la maladie est donc ce que
est supportable, mais dès que l’activité de j’enseigne et ce que je soutiens en m’ap-
ces organes se ralentit, il se présente d’assez puyant sur les observations que je vous ai
grands troubles. communiquées.

2.11
Unité de Toutes les Maladies 37
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Je vous ai montré le chemin qui m’a des formes du corps et de leurs forces et
conduit à cette conviction, hardie aux yeux d’entendre leurs rapports sur les progrès
de beaucoup de gens, qu’il n’y a en vérité de leur traitement. Je donnerai dans les
qu’une seule maladie. rapports des malades à la fin de ce livre,
c’est-à-dire en citant des faits, les preuves
À l’aide d’observations et de déductions, nous de ce que j’avance, preuves de la vérité
avons établi une assertion qui est d’une impor- desquelles chacun peut se convaincre et je
tance fondamentale pour le traitement entier des ferai toujours suivre de ces preuves l’étude
malades. Mais suis-je en état de prouver par des des différentes maladies, autant que la place
le permettra.
faits la justesse de cette assertion ?
Je n’ai plus désormais qu’à vous pré-
Il y a aujourd’hui dans les sciences naturelles senter dans mes prochaines conférences
une démonstration qu’on préfère à toute autre quelques-unes des formes morbides les
plus connues, les plus fréquentes et les plus
et qu’on regarde presque exclusivement comme
redoutées, à vous en exposer clairement les
valide, c’est la démonstration expérimentale.
causes détaillées, à vous expliquer le cours
de la guérison et à vous donner en même
Dans le cas présent, l’expérience ne temps autant d’exemples que possible,
pouvait se faire qu’en traitant uniformé- pris dans ma pratique, pour vous montrer
ment les maladies les plus différentes et clairement dans chaque cas particulier que
en les guérissant uniformément et avec le toute maladie doit être ramené à une seule
même succès. cause uniforme.
Il va sans dire qu’il est impossible de
conseiller et de traiter toute sorte de malades
Les maladies des enfants formeront le
dans une si grande assemblée, de déterminer
sujet de ma prochaine conférence.
ici sous vos yeux les altérations de leur état,

2.12
38 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

troisième conférence

À chacune de ses conférences, Louis “La maladie est la présence de substan-


Kuhne réussit à approfondir et à démontrer ces étrangères dans le corps. Les substances
de manière de plus en plus convaincante, y sont présentes depuis la naissance ou bien
ce que sont réellement les réactions d’un elles y ont été introduites par l’admission de
corps malade. Il nous oblige à reconsidérer substances nuisibles. Le corps cherche à les
la notion de santé, du moins celle reconnue expulser par l’intestin, par les poumons, par
par la science. les reins et par la peau; s’il ne peut y réussir,
Puisque la maladie consiste en dépôts de il les dépose partout.” — p. 3.1
substances étrangères à l’intérieur du corps,
il est évident que ces dépôts prennent de “Aussi ne puis-je répéter trop souvent
l’importance à mesure que l’on pratique des qu’il faut combattre la fièvre dès le commen-
habitudes de vie contre nature. Il est de plus cement et ne pas attendre pour savoir sous
en plus urgent de reconnaître la nocivité quelle forme la maladie se manifestera.”
de stopper l’organisme dans un processus — p. 3.10
de purification, tout particulièrement chez
l’enfant en pleine croissance. “... la transmission et l’infection des
maladies ne peut jamais se faire que quand il y
Plus nous avançons en âge, plus les
a des substances étrangères dans le corps.”
dépôts sont importants, et moins d’énergie
— p. 3.21
avons-nous pour stimuler leur évacuation.
C’est au stade de l’enfance que débute les
premières intoxications: principalement SOMMAIRE
produit par l’admi­ nistration de médica-
ments bloquant les tentatives naturelles Qu’est-ce que la maladie...........................3.1
de purification du corps, et par l’incitation Uniformité des maladies infantiles..............3.2
à la consommation d’aliments trafiqués et Rougeole..................................................3.2
complètement indigestes et encrassant. Qu’est-ce que la fièvre...............................3.3
Nous avons tous été éduqués à craindre Traitement de la rougeole...........................3.3
les crises d’évacuation que le corps choisit Fièvre scarlatine........................................3.4
pour sa survie. Nombre de maladies ont Diphtérie..................................................3.6
leur racine dans une maladie mal traitée à Petite vérole, picote noire...........................3.8
l’enfance. M. Kuhne commence donc par ce Coqueluche............................................3.11
thème sa série d’explications sur les maladies Scrofulose...............................................3.13
les plus courantes. Voici enfin beaucoup Torsion des mains et des pieds..................3.14
de matière à réflexion, mais surtout des Diète indiquée en cas de maladie.............3.15
explications simples de sujets inexpliqués Danger d’infection, contagion..................3.16
jusqu’alors et aisément vérifiables dans notre Nuisance des médicaments......................3.17
passé et notre présent. Causes des épidémies..............................3.29

3.0
Unité de Toutes les Maladies 39

Nature, origine, but et traitement des maladies


des enfants et leur unité

Mesdames et Messieurs, Vous aurez une représentation encore


La maladie est la présence de substances plus fidèle du corps humain en supposant
étrangères dans le corps. Tel est le grand ré- une bouteille à parois dilatables et per-
sultat auquel nous sommes arrivés par suite mettant de voir distinctement la masse en
des observations que je vous ai exposées fermentation. Vous y verriez comment la
dans ma dernière conférence. Cependant, tension se fait sentir dans toute la bouteille
il me faut vous rappeler le plus brièvement et comment l’altération de la forme de cette
possible les autres observations et conclu- bouteille dépend seulement de la pression
sions de ma dernière conférence, parce que des substances en fermentation.
c’est là-dessus qu’est fondé le traitement Tout se passe de même dans le corps
que je vais vous expliquer dans ce qui va humain à la seule différence près que
suivre et que le cours du développement l’espace n’y est point libre partout et
est le même dans toute maladie. qu’il y a partout des organes qu’il faut
La maladie est la présence de substances pénétrer ou tourner et qui font toujours
étrangères dans le corps. Les substances étran- obstacle au libre développement de la
gères y sont présentes depuis la naissance ou fermentation.
bien elles y ont été introduites par l’admission Le foyer de la fermentation est du reste
de substances nuisibles. Le corps cherche à les dans le bas-ventre, tandis qu’il se trouve
expulser par l’intestin, par les poumons, par les sur le fond de la bouteille.
reins et par la peau; s’il ne peut y réussir, il les Autrement les change-
dépose partout. ments de forme s’y font
de la même manière que
C’est ainsi que s’altèrent les formes du dans la bouteille.
corps, ce qui se voit le mieux à l’endroit le Les substances
plus étroit, au cou et au visage. déposées dans le
corps s’altèrent,
Représentez-vous la bouteille de substances en
fer mentent et
fermentation de la figure suivante. Tant qu’elle sont por tées
est ouverte, le liquide en fermentation ne trouve dans tout le
point d’obstacles. Supposons un tube en caout- cor ps par la
chouc monté sur le goulot de la bouteille et ne fer mentation.
laissant plus échapper les gaz de la bouteille, Cette dernière
produit de la cha-
le caoutchouc d’abord mou se tendra peu à peu
leur et met tout le
à mesure que les masses en fermentation aug-
corps en agitation:
menteront de volume et il prendra bientôt tout le nous donnons à cet
développement dont il est capable. état le nom de fièvre.

3.1
40 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Si la fermentation se fait plutôt dans les


parties internes, la chaleur est également plu- Pour préserver de la destruction nos villes et nos
tôt interne, et c’est justement un sentiment villages, on n’y souffre jamais de grands dépôts
de froid qui se présente extérieurement. Cet de poudre ou d’autres matières explosibles. On
état est plus dangereux que l’autre. sait pour sûr que, malgré la surveillance la plus
On sait que le sentiment de froid rigoureuse, l’étincelle pourrait y tomber un jour
précède toujours le feu de la fièvre et ou l’autre. Pourquoi, je vous le demande, ne
il est important de transformer cet état prendrions-nous pas les mêmes précautions pour
de froid en un état de chaud, c’est-à-dire notre corps ?
de conduire au dehors la fièvre interne et
d’amener à la surface les substances en Pourquoi y introduire continuellement
fermentation. Si cela ne réussit pas, la fièvre de nouvelles substances étrangères qui
amène une maladie grave ou même la mort, amèneront des révolutions? Pourquoi ne
car les organes internes brûlent réellement nous occupons-nous pas plutôt d’expulser
ou bien sont absolument surchargés de les substances étrangères qui s’y trouvent ?
substances étrangères quand la fermenta- Ces révolutions du corps ne sont pas tou-
tion cesse auparavant. jours de nature aussi désastreuse, mais elles
amènent souvent la mort, surtout quand la
Nature uniforme des maladies infantiles fermentation ne trouve point d’issue.

Je vais faire passer aujourd’hui sous vos Considérons maintenant le cours des mala-
yeux une série de fièvres dans leur dévelop- dies des enfants. Nous conserverons les noms
pement et dans leur cours, c’est-à-dire les en usage, bien qu’ils n’aient plus de valeur pour
maladies des enfants. nous, parce qu’ils désignent très bien les formes
Je vous montrerai qu’elles ont toutes caractéristiques de la maladie des enfants.
une cause commune, que la seule chose
importante est de reconnaître exactement Toutes les maladies des enfants se pré-
la nature uniforme de ces maladies et que sentent sous des formes si diverses et avec
tout autre nom spécial est inutile et même un danger si différent qu’il ne semble pas
quelquefois trompeur. facile de trouver dans chaque cas le moyen
Ces maladies ne peuvent se pré- convenable de guérison. Je vais donc essayer
senter que lorsque le corps contient de vous faire comprendre ce qui consti-
suffisamment de substances en fer- tue la différence des maladies, comment
mentation; il est certain que la plupart des on les traite avec succès et comment les
hommes en ont une provision suffisante en symptômes morbides les plus disparates
venant au monde. Aussi est-il presque sûr ont toujours en commun deux conditions
que tout homme doit avoir les maladies des principales: « redoublement de chaleur ou
enfants. Mais j’ai déjà dit page 2.10 pourquoi sentiment de froid ».
les enfants ont plus souvent des maladies Rougeole
aiguës que les adultes.
Imaginons-nous un enfant atteint de
Cependant, on peut prévenir ces la rougeole; nous le trouvons inquiet, sans
maladies. sommeil, la peau sèche et brûlante et l’on
Je vais vous donner encore un autre dit simplement aujourd’hui: « Cet enfant a
exemple. la fièvre ».

3.2
Unité de Toutes les Maladies 41
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Pour soulager cet enfant de la fièvre, Il s’ensuit que la fièvre sera coupée pour
il faut tout d’abord savoir ce que c’est que le mieux de la manière suivante: il faut nous
la fièvre et comment elle s’engendre. Qui- efforcer d’ouvrir les pores de la peau; il faut
conque a suivi ma dernière conférence n’y essayer de faire transpirer le corps, et la
verra plus de difficultés. fièvre cédera immédiatement. Mais il nous
faut en même temps enlever la chaleur au
La fièvre est une fermentation qui se fait moyen d’un procédé rafraîchissant.
dans le corps. La fermentation provient de ce Dès que nous faisons cela, la maladie
que des substances étrangères se sont déposées disparaît dans la plupart des cas sans que
dans le corps. La cause en est une digestion la rougeole éclate, c’est-à-dire que les subs-
insuffisante ou plutôt l’introduction de trop tances étrangères sont dérivées et expulsées
de nourriture ou d’une nourriture insuffisante. sous une forme que nous ne pouvons point
J’appelle aussi nourriture insuffisante l’air in- désigner par un nom de maladie spéciale
salubre mélangé de gaz délétères. Les restes parce que les substances étrangères ont
de la nourriture ne trouvant point d’issue, doi- été éliminées par les organes sécréteurs
vent se déposer dans le voisinage des organes naturels en urine, en sueur, par l’intestin
sécréteurs, c’est-à-dire dans le bas-ventre. et par la respiration. Si cela ne se fait pas
Imaginons-nous, dans le bas-ventre, la fer- à temps, la rougeole éclate et se présente en
mentation telle qu’elle se fait dans la bouteille. petits boutons très rouges et gros comme
Les substances étrangères accumulées dans le des lentilles. Plus l’éruption est forte, ou
bas-ventre sont portées dans tout le corps par bien ce qui est la même chose, plus les
la fermentation. Elles ne se restreignent point substances en fermentation se transportent
aux voies de la circulation du sang, mais elles abondamment vers l’épiderme, moins il y a
pénètrent aussi directement tous les organes. de danger pour la vie de l’enfant. Mais plus
Les substances en fermentation prennent beau- l’éruption est faible, plus il y a de danger
coup plus de place qu’avant la fermentation. à cause de la chaleur développée dans les
Aussi pénètrent-elles dans toutes les parties organes internes qui se consument faci-
du corps dont elles cherchent à sortir. Mais si lement ensuite par l’action des masses en
la peau est imperméable, elle est tendue par la fermentation. Il se produit facilement alors
pression interne, car la peau cède autant que une fluxion de poitrine et le corps périt non
le permet son élasticité. point parce qu’il a la rougeole, mais parce
qu’il ne l’a eue qu’imparfaitement.
La fermentation, c’est-
à-dire la transformation des
Traitement de la rougeole
substances étrangères en un
autre état, produit de la cha-
Nous avons donc deux choses à faire
leur. Cette chaleur, continue
pour guérir la rougeole.
par la pression des masses
en fermentation contre les Il faut essayer de régler la digestion et de
organes et surtout contre la tenir libres les voies des reins, de la peau et
peau, n’est autre chose qu’un de l’intestin. La pression de la fermentation
frottement produisant néces- se dirigera non plus vers le haut, mais vers
sairement de la chaleur. Nous le bas. Cela s’obtient à l’aide de mes bains
appelons fièvre l’état produit de tronc à friction et de mes bains de siège
ainsi par la fermentation. à frictions.

3.3
42 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Après ces bains, il faut faire suer l’en- Si vous résumez ce que j’ai dit sur la
fant. Cela s’obtient de la manière la plus rougeole, vous comprendrez que cette
simple et la plus facile quand la mère maladie n’a pu se produire que parce
le prend avec elle dans son lit et le fait qu’il y avait dans le corps une quantité
suer à l’aide de sa propre chaleur. considérable de substances étrangères à
Autrement on y arrive très souvent en l’état latent qui sont entrées en fermen-
couvrant simplement l’enfant avec un lit de tation par suite d’une cause quelconque,
plume et avec des couvertures en laine dans ce qui a produit la fièvre et le symptôme
un grand lit. Mais il faut en même temps morbide (la rougeole).
ouvrir jour et nuit les fenêtres pour qu’il y Vous voyez donc que la rougeole a
ait toujours de l’air frais dans la chambre. Si exactement la même cause que la fièvre en
l’on n’obtient point de transpiration par ce général et je vous montrerai dans la suite
moyen, il faut recourir au bain de vapeur. La que tous les symptômes morbides que je
manière la plus commode de l’administrer, vais vous exposer peuvent être ramenés à
c’est de se servir de l’appareil introduit par cette unique cause. Voir le rapport de trai-
moi. Mais on peut aussi le faire autrement tement tiré de la pratique, troisième partie,
au besoin (voir page 5.4). Après chaque Lettres originales (Tome III de la présente
bain de vapeur, il faut rafraîchir le malade édition de 2010).
par un bain de tronc à friction.
Si l’on réussit à faire transpirer l’enfant, Fièvre scarlatine
il y a déjà une amélioration importante. Si
la fièvre revient, il faut renouveler le L’enfant atteint de la fièvre scarlatine
rafraîchissement, c’est-à-dire le bain de présente à peu près les mêmes symptômes
tronc à friction ou le bain de siège à fric- que l’enfant atteint de la rougeole; mais
tion et puis remettre l’enfant au lit afin de la fièvre est ordinairement beaucoup plus
le faire transpirer. forte encore, aussi les parents ont-ils raison
d’être beaucoup plus inquiets.
Il faut rafraîchir et puis réchauffer
La peau est parsemée de taches rouge
le malade chaque fois que la fièvre se
écarlate d’où le nom de fièvre scarlatine. Ces
présente.
taches d’abord petites se réunissent plus tard
et deviennent ainsi grandes et larges. Mais
Si la pression est surtout forte à la tête, l’éruption n’est point aussi générale que dans
aux yeux ou à une autre partie, il faut tout la rougeole, elle ne s’étend souvent que sur
d’abord paralyser cette pression par un une partie du corps et se présente surtout à
bain local de vapeur appliqué aux organes la tête, à la poitrine et au ventre, tandis que
les plus chargés. Dès que la peau transpire les pieds sont plus ou moins libres. Souvent
ensuite, cette partie affectée est immédia- ces derniers sont froids tandis que le reste
tement dégagée et il n’y a plus de danger du corps est brûlant de fièvre.
qu’un organe quelconque soit détruit par
la pression des substances en fermentation. La tête et le cœur sont le plus fortement
Chaque bain local de vapeur doit être éga- atteints par la fièvre scarlatine, et c’est un
lement suivi d’un rafraîchissement à l’aide symptôme ordinaire que les enfants atteints
d’un bain de tronc à friction ou d’un bain de cette fièvre se plaignent de douleurs dans
de siège à friction. les oreilles et dans les yeux.

3.4
Unité de Toutes les Maladies 43
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Mesdames et Messieurs, il vous sera La fièvre enlève aux organes de la digestion


facile de comprendre ce symptôme: c’est leur masse muqueuse et visqueuse; ces organes
là l’état déjà cité plus haut dans lequel se dessèchent et ne peuvent plus remplir leurs
les substances morbides en fermentation fonctions.
dans le bas-ventre n’ont pris que la voie La conséquence nécessaire en est la
ascendante vers la tête et le cou et où les constipation. La digestion est influencée
substances morbides déposées dans le haut de la manière la plus avantageuse par le
du corps sont seules entrées en fermenta- rafraîchissement ci-dessus et par les fric-
tion violente. tions qui suivent et bientôt après se font
Plus la partie du corps qui participe les éliminations désirées, ce qui est toujours
à l’expulsion des substances morbides un bon signe du cours favorable de la fièvre
par la production de l’éruption est petite, scarlatine. Mais il faut presque toujours assez
plus le danger est grand. longtemps et une application énergique des
remèdes indiqués pour obtenir du succès,
Mais la grande question est toujours nouvelle preuve qu’il y a plus de substances
de savoir ce qu’il faut faire pour soulager morbides dans la fièvre scarlatine que dans
rapidement et sûrement le malade. Il s’agit la rougeole.
tout d’abord d’écarter tout danger de Vous voyez que la fièvre scarlatine
destruction des yeux et des oreilles. Cela ne s’est également produite que par la fer-
se fait en ouvrant rapidement les pores de mentation des substances étrangères dans le
la peau en soumettant la tête à l’action de corps, ce qui a amené la fièvre; mais comme
la vapeur. L’exécution du bain entier de il y avait plus de substances morbides, la
vapeur et des bains locaux de vapeur est fièvre a été plus forte, et la fermentation
expliquée aux pages 5.3 à 5.6. s’est dirigée surtout vers le haut du corps,
Dès que la tête est parfaitement la cause de cette maladie est donc la cause
humide et que les pores sont ouverts, commune à toutes les fièvres. Je vais vous
la douleur cesse et le premier danger donner un exemple tiré de ma pratique.
a disparu. Mais il est possible qu’il faille
renouveler plusieurs fois ces bains de vapeur La petite fille de sept ans et le petit gar-
de la tête, car les douleurs reviennent fré- çon de deux ans d’un fabricant de notre ville
quemment au bout de quelque temps. Elles avaient été atteints de la fièvre scarlatine, et
se représenteraient même régulièrement à le médecin de la famille avait déclaré que
de courts intervalles si nous n’avions pas c’était un cas très grave dont la guérison
soin de faire par une autre voie l’élimination demanderait six ou huit semaines. Monsieur
des substances en fermentation. Cela se fait W. . . qui avait acheté chez moi un appareil
de nouveau à l’aide d’un rafraîchissement et à bains de vapeur pour rétablir sa propre
d’un frictionnement du bas-ventre au moyen santé, me consulta au sujet de ses enfants,
de mes bains dérivatifs qui provoquent des car la cure médicale proposée par son mé-
éliminations par l’intestin par les reins et decin lui semblait par trop longue. Après
même par la peau. avoir examiné les enfants, je pus consoler le
La digestion était indubitablement trou- père en lui assurant que tout le procès de la
blée depuis le premier accès de fièvre, mais maladie durerait une huitaine de jours dans
elle était déjà troublée auparavant, que les mon traitement. Ce dernier était absolument
parents l’aient remarqué ou non. le même que j’ai décrit plus haut:

3.5
44 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

les enfants furent exposés tous les jours à par l’épiderme comme dans la rougeole et
la vapeur dans l’appareil à bains de vapeur dans la fièvre scarlatine, tout danger dispa-
et puis mis au bain de tronc à friction de 17 raîtrait sur-le-champ; mais si la fièvre (les
- 18° R. Chaque fois qu’une forte fièvre se substances en fermentation) reste dans le
présentait, on renouvelait les bains de tronc corps, il y a grand danger.
à friction, ce qui fut d’abord nécessaire à peu Si nous ne réussissons pas à déri-
près toutes les deux heures. Que la diète ait dû ver ce feu intérieur de la fièvre vers la
être observée avec le plus grand soin pendant surface de la peau, il y a peu d’espoir
cette maladie, c’est ce qui est d’autant plus de guérison. Le corps n’a plus qu’un seul
clair qu’il est de fait que les mets excitants expédient, c’est le cou vers lequel la masse en
et épicés de viande, etc., favorisent la fièvre fermentation se précipite avec la plus grande
et l’empêchent de disparaître. Ces enfants violence, de sorte que l’asphyxie est souvent
ne mangèrent donc que du pain, de la soupe imminente. Quand ce danger se présente, il
de froment égrugé, du fruit cru ou cuit et faut tout d’abord apporter un soulagement
seulement quand ils avaient réellement faim. local et dégager le cou, même si ce n’est tout
Comme je l’avais prévu, les enfants étaient d’abord possible que pour très peu de temps.
guéris au bout de huit jours à la grande joie de Nous y arrivons de la manière la plus facile
leurs parents, et ce médecin qui avait prétendu et la plus sûre même dans la diphtérie par
d’abord qu’une guérison si prompte aurait la vapeur d’eau qui adoucit les douleurs et
nécessairement pour conséquence une mala- amène l’expulsion des masses. Il est vrai que
die des reins fut bien obligé de reconnaître cela n’est pas encore un grand succès, mais
plus tard que les enfants étaient réellement ce soulagement momentané nous donne
tout à fait bien portants. le temps d’éliminer le principal foyer de la
substance morbide qui se trouve derechef
Diphtérie
dans les organes du bas-ventre.
Le mot diphtérie ou diphtérite inspire
à tous les parents une grande peur, car on C’est étonnant avec quelle rapidité l’état
sait le danger de cette maladie redoutée. du cou est modifié par mes bains dérivatifs;
Les symptômes en sont un peu différents ce sont surtout les bains de siège à friction
de ceux qui ont été mentionnés ci-dessus; qui agissent d’une manière si excellente
cependant, nous y rencontrons également que les végétations cessent parfois dès le
la fièvre comme indice important. Parfois la premier bain ou après quelques bains. Mais
fièvre est faible en apparence, surtout dans la pression vers le cou a encore produit
les enfants qui restent apathiquement éten- une autre altération dans cet organe qui
dus dans leur lit et qui ne se plaignent que de est enflé et enflammé; cette enflure et cette
leur respiration, mais qui sont réellement le inflammation sont beaucoup plus dangereu-
plus grièvement atteints la plupart du temps. ses que les végétations. Avant l’explosion
La fièvre sévit d’autant plus violemment à de la diphtérie proprement dite, le malade
l’intérieur, l’épiderme ne subit presque aucu- s’est généralement plaint déjà de douleurs
ne réaction, l’intestin et les reins reposent dans d’autres articulations, par exemple
presque entièrement et pourtant la masse dans le genou ou dans les épaules. Une
en fermentation voudrait sortir à la surface, inflammation des articulations de ces parties
car elle n’a plus de place à l’intérieur. Ces peut se supporter longtemps, même quand
cas sont les plus dangereux. Si le corps réus- elle éclate avec violence, mais il n’en est
sissait à expulser les substances morbides pas de même d’une inflammation du cou;

3.6
Unité de Toutes les Maladies 45
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

aussi faut-il la combattre aussi énergique- Même dans la diphtérie, une mère bien
ment que possible. Ce serait donc une portante ne doit point craindre de prendre
grande faute de cesser la dérivation vers les l’enfant dans son lit; elle sauvera peut-être
organes du bas-ventre après l’éloignement ainsi son enfant. Aussi longtemps en effet
des végétations; il faut au contraire continuer qu’il n’y a pas encore de selle convena-
cette dérivation le plus rapidement possible ble, c’est la peau que la Nature emploie
jusqu’à ce que la selle soit bonne et que la comme principal organe sécréteur, mais
digestion soit bien réglée. C’est alors seu- elle s’en sert toujours encore plus tard sans
lement qu’on pourra considérer le malade interruption. Si la mère avait eu soin d’ame-
comme sauvé. Ainsi que je l’ai expliqué ner l’ouverture des pores et une élimination
plus haut, la peau est aussi un organe convenable par l’intestin et par les reins à
important de sécrétion; elle a surtout l’aide de sa propre chaleur avant que la peau
pour mission d’expulser les substances commençât à devenir sèche, la diphtérie
morbides qui sont accumulées à la sur- n’aurait probablement point éclaté.
face du corps. C’est seulement quand il est impossible
L’exemple suivant vous montrera cela de produire autrement la transpiration,
encore plus exactement. qu’il faut recourir aux moyens artificiels et
donner à l’enfant même des bains entiers
Imaginez-vous encore la bouteille aux parois de vapeur.
dilatables. Tant qu’elle est fermée, la masse en Vous avez désormais appris que la
fermentation ne peut point sortir de la bouteille diphtérie a exactement la même nature que
et la conséquence en est dilatation et tension. les autres symptômes morbides, c’est-à-dire
Mais dès que vous faites dans les parois des que la fièvre et que seuls les signes extérieurs
sont différents, de manière qu’on pourrait
petits trous à l’aide d’une aiguille, ces petits trous
s’y laisser tromper et croire que ces divers
semblables aux pores de la peau permettent à la
symptômes morbides ont aussi des causes
masse en fermentation de sortir, et la bouteille différentes. Un rapport de guérison tiré de
reprend bientôt sa forme première. ma pratique vous rendra la chose encore
plus plausible.
Il en est absolument de même pour
la peau du corps. Toute sueur n’est autre Je fus appelé au mois de novembre
chose que la substance étrangère expulsée de auprès d’une femme S... de cette ville dont le
l’intérieur par l’acte de fermentation. Mais petit garçon de neuf ans venait d’être atteint
toute digestion est déjà une fermentation d’une diphtérie assez violente. On donna
et la peau doit fonctionner constamment d’abord un bain de vapeur à l’enfant. Comme
pour que le corps ne soit pas malade. il n’y avait pas d’appareil à bains de vapeur,
comme ceux que je fais faire, il fallut en im-
Aussi trouverez-vous que toutes les personnes proviser un le plus rapidement possible. Nous
bien portantes ont la peau chaude et humide. assîmes donc le petit garçon sur une chaise de
Une peau sèche est déjà un signe certain de canne et sous cette chaise nous plaçâmes un
maladie. pot rempli de 4 ou 5 litres d’eau bouillante.
Les pieds furent posés sur un seau à moitié
Chez les malades atteints de diphtérie, rempli d’eau bouillante recouvert de deux
la peau est presque complètement inerte, lattes. Tout le corps avait été soigneusement
et il faut de forts excitants. recouvert auparavant d’une couverture en

3.7
46 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

laine qui empêchait tout dégagement de vapeur. C’est pour cela qu’on la redoute si fort,
Le malade une fois en sueur abondante, on le car on regarde toujours les maladies dont
mit dans un bain de tronc à friction de 18° où on le traitement irrationnel est suivi d’une
lui lava le bas-ventre jusqu’à ce que la chaleur mort prompte comme plus dangereuses
de la tête eût disparu. La grande difficulté de que celles dans lesquelles la catastrophe
respirer qui se faisait sentir d’abord diminua finale est précédée d’une longue infirmité
peu à peu, mais pour maintenir cet état, il ou qui ne peuvent se guérir que beaucoup
fallut appliquer toutes les trois heures un plus difficilement et avec beaucoup plus de
bain de tronc à friction d’une demi-heure et temps même par un traitement rationnel
même pendant la nuit. Il va sans dire que, quand la guérison est encore possible. Ce
tout le temps que l’enfant était couché, la n’est que parce qu’on ne savait pas traiter
fenêtre était un peu ouverte jour et nuit pour la petite vérole qu’elle est devenue si dan-
avoir constamment de l’air frais. Grâce aux gereuse qu’on a cru devoir recourir à la
fréquents bains de siège à friction, on réussit à vaccine contre elle. On n’en serait jamais
couper immédiatement le feu de la fièvre qui se venu là si l’on avait traité la petite vérole
renouvelait toujours, et tout danger avait déjà d’une manière rationnelle.
disparu au bout d’un jour de ce traitement. Le La picote noire est facile à reconnaître
petit garçon fut complètement rétabli au bout quand elle est convenablement développée,
d’à peu près cinq jours. mais elle ressemble entièrement tout d’abord
C’est ainsi qu’on guérit la diphtérie si aux autres maladies des enfants, car on n’y
redoutée contre laquelle la science médicale remarque pas autre chose qu’une forte fièvre.
est encore assez aveugle pour chercher un Peu à peu, il se présente des taches rouge
remède. foncé et grosses comme des lentilles; ces ta-
ches ressemblent à l’épuration de la rougeole.
Petite vérole Elles continuent à s’élever et ressemblent
La petite vérole se présente plus souvent alors à une graine de cassis dont une moitié
qu’on ne croit. Il est vrai que cela ne résulte est dans le corps et dont l’autre moitié fait
pas des statistiques officielles. saillie. Il se forme un point noir au milieu. La
picote noire peut s’étendre sur tout le corps
En effet, tout père de famille un peu
ou bien ne se présenter que sur certaines
versé dans le procédé de la médecine na-
parties. La cause en est une répartition
turelle se gardera bien de déclarer ce cas
et une accumulation plus ou moins forte
comme la police le prescrit, car il s’exposerait
des substances étrangères dans le corps
inutilement ainsi, lui-même et sa famille, aux
dont dépendent la marche et le cours de la
désagréments et aux restrictions les plus
fermentation. Les malades les plus éprouvés
vexatoires. La petite vérole convenablement
sont ceux dont l’éruption se fait sur le visage,
traitée est généralement presque sans danger,
car les marques peuvent y rester quand le
comme nous allons le voir. La petite vérole se
traitement n’est pas rationnel.
présente sous des formes très variées, telles
que varicelle, varicelle pustuleuse, varicelle Ce n’est nullement par hasard que la
conoïde acuminée, picote noire. La plus petite vérole affecte diverses parties du
dangereu­se est incontestablement la picote corps et qu’elle attaque surtout la tête, ce
noire, car la fièvre y est la plus forte et elle qui fait que beaucoup de varioleux n’ont
amène rapidement la mort quand elle est très souvent que fort peu de marques sur
traitée d’une manière irrationnelle. le corps, tandis que tout le visage en est

3.8
Unité de Toutes les Maladies 47
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

défiguré. Pensez encore une fois à la compa- varioleux ont la fièvre la plus forte
raison donnée à la page 3.1 pour la bouteille surtout avant la sortie des pustules. Le
et le tube en caoutchouc. C’est sur le côté corps étant brûlant, ces pustules causent des
du corps où se trouve le plus grand dépôt douleurs cuisantes et des démangeaisons
de substances étrangères que se fait aussi la qui portent le malade à se gratter. C’est cela
principale fermentation et c’est également qui fait crever les pustules avant maturité
là qu’il se formera le plus de pustules. Mais et rester les grains qui défigurent le visage.
s’il y a quelques petites parties isolées On sait cela depuis longtemps et l’on a
du corps qui sont tout spécialement souvent lié les mains des pauvres malades
chargées de substances étrangères, ces pour les empêcher de se gratter. Un lexique
parties seront tout spécialement garnies de conversation très répandu conseille cela
de pustules, de façon qu’il peut arriver encore aujourd’hui. Quels tourments pour
qu’un malade soit plein de pustules d’une les malheureux varioleux !
oreille à l’autre en travers par-dessus le nez Nous connaissons de meilleurs moyens
tandis que le reste du corps n’en présente pour guérir la petite vérole sans qu’elle
que quelques-unes très clairsemées. laisse ces grains qui défigurent le vi-
sage et même pour faire disparaître toute
La tête est pour ainsi dire le terminus crainte de cette maladie si redoutée. Nous
du corps. Les masses en fermentation empêchons les démangeaisons et l’envie
une fois en mouvement y rencontrent de gratter par les mêmes moyens simples
toujours une limite infranchissable. que nous employons contre les fièvres déjà
Mais, comme nous l’avons vu pour la bou- mentionnées.
teille sur laquelle nous avions mis un tube en Nous ouvrons les pores de la peau
caoutchouc, les substances en fermentation pour faire transpirer le malade et nous
tendent constamment à monter et, si la tête rafraîchissons le foyer de fermentation
oppose un obstacle à leur libre développe- dans le bas-ventre.
ment, elles agissent tout particulièrement
sur ces derniers obstacles. Quand il s’agit de la bière et du vin, chacun sait que
la fermentation se développe le plus difficilement et
Dès que l’éruption variolique est com-
le plus lentement dans une température très basse.
plètement faite, le danger disparaît plus ou
Mais les substances étrangères en fermentation
moins, car ordinairement il ne meurt que dans le corps obéissent également à cette loi de
les malades dont le corps n’est pas capable la Nature. Une augmentation de chaleur favorise
d’expulser les masses en fermentation. toute fermentation, tandis que le froid l’empêche,
Souvent même les pustules ne se forment la ralentit et la détruit complètement.
subitement qu’après la mort, de sorte qu’on
pourrait également dire alors que ces ma- C’est surtout dans cette maladie qu’on
lades sont morts, non point pour avoir eu ne peut pas agir trop sérieusement, car le
la petite vérole, mais pour ne l’avoir point corps y travaille avec une violence toute
eue. Les malades meurent toujours dans la particulière. Cependant, ce traitement
fièvre la plus forte. enlève à cette maladie tout ce qu’elle a de
Que cette maladie soit nécessairement redoutable, et l’on peut être sûr que la gué-
accompagnée d’une fièvre violente, c’est rison sera rapide et entière à quelques rares
une chose qui ne peut souffrir aucun exceptions près. Ces exceptions dépendent
doute, et nous trouvons, en effet, que les de l’état du corps.

3.9
48 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Il peut se présenter des cas où le corps Dans la famille d’un ouvrier qui avait
est tellement surchargé de substances étran- cinq enfants, trois enfants de 7, 9 et 13 ans
gères que les masses ne peuvent pas être furent atteints de la picote noire. Le père, qui
expulsées assez tôt malgré l’activité de la avait eu lui-même cette maladie, en connaissait
peau ou que le corps est trop faible pour parfaitement les terribles effets et sentit bientôt
effectuer cette expulsion. Mais cela n’arrive dans quel danger se trouvaient ses enfants,
ordinairement que quand le traitement mais il savait aussi à quels désagréments et à
commence trop tard. quelles difficultés indicibles il allait être exposé
avec toute sa famille s’il déclarait ce cas aux
autorités. Il appliqua donc mon traitement à
Aussi ne puis-je répéter trop souvent qu’il
ses trois enfants dans le plus grand secret et
faut combattre la fièvre dès le commencement
leur donna seulement des bains de vapeur et
et ne pas attendre pour savoir sous quelle forme des bains de tronc à friction. L’état des enfants
la maladie se manifestera. était très dangereux. Ils avaient la peau toute
garnie de pustules. Pour cacher cela à tout le
Vous voyez comment nous appliquons monde, il avait frotté de cendre le visage et
avec succès contre la petite vérole si re- les mains de ses enfants pour rester à l’abri
doutée le même moyen curatif appliqué de toutes les mesures préventives de l’hygiène
par nous contre les autres maladies. Mais moderne. La fièvre très forte des enfants fut
cela n’est possible que si cette maladie a la adoucie par quatre bains de vapeur et par
même cause que les précédentes, c’est-à-dire dix bains de tronc à friction de 17° R. Il n’y
l’accumulation des substances étrangères avait déjà plus de danger et la peau commen-
dans le corps, et nous avons vu qu’il en est çait à peler. Une diète non excitante et l’air
réellement ainsi. frais aidèrent à amener cet heureux résultat.
Aujourd’hui qu’on ne met plus comme Des bains de vapeur et des bains à friction
autrefois la rougeole et la fièvre scarlatine appliqués pendant quelques jours encore
au même rang que la petite vérole et que permirent aux enfants de se lever et de sortir.
cette dernière est devenue ainsi moins Mais mon traitement dura encore une semaine
fréquente en apparence, on ne peut plus se pour obtenir une guérison complète. Ce qu’il
faire une juste idée de l’époque à laquelle y a de plus intéressant dans ces cas sérieux
de petite vérole, c’est que pas un seul de ces
ces maladies étaient un fléau désastreux et
enfants n’a gardé les marques de la maladie.
la terreur de nos ancêtres. Maintenant que
Les cinq enfants de cette famille avaient été
nous connaissons l’unité de toutes les ma-
tous vaccinés à plusieurs reprises et pourtant
ladies et leur traitement, cette pensée perd
trois furent atteints de la petite vérole.
d’elle-même tout ce qu’elle a de terrifiant.
Du reste, nous sommes à même de re-
On voit par ce rapport que la picote
connaître plusieurs années à l’avance, par
noire n’est point dangereuse quand on sait la
la science de l’expression du visage, dans
traiter et que la vaccine préserve très peu de
quelle partie du corps il y a une si grande
la petite vérole. Celui qui connaît les mesures
accumulation des substances étrangères
contre nature et gênantes que le conseil de
qu’une intention curative, comme la petite
santé prend dès qu’il apprend le lieu où la
vérole, pourrait se produire dans une oc-
petite vérole a éclaté, peut d’autant moins
casion convenable.
comprendre ces mesures après la vaccine
Je vais vous communiquer à ce sujet un que cette dernière doit nous protéger ab-
cas tiré de ma pratique. solument contre la petite vérole.

3.10
Unité de Toutes les Maladies 49
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

J’ai à peine besoin de parler encore parti- Le sang finit souvent par jaillir des yeux,
culièrement sur ce qu’il y a de condamnable du nez et des oreilles, car toutes les subs-
dans la vaccine. La vaccination introduit tances étrangères voudraient s’échapper par
artificiellement et directement des subs- ces voies. Quand le malade en est là, il n’y
tances étrangères dans le sang. Que les a généralement plus moyen de le secourir.
hommes aient pu s’éloigner tellement de la Mais si le corps est soutenu à temps, il
Nature, c’est ce qu’on peut appeler presque triomphe de la maladie même dans les cas
énigmatique; mais quand la science est en assez graves.
défaut, on croit facilement au prodige.
On trouvera plus de détails sur la vaccine Le traitement de cette maladie est
dans ma petite brochure sur l’éducation le même que pour les autres, il ne peut
des enfants. pas être différent puisque la nature de
cette maladie est la même.
Coqueluche
La première chose est de faire suer bien
La coqueluche ne passe pas, il est vrai, vite le malade. Mais en même temps il est
pour être aussi dangereuse que la diphtérie indispensable de refouler vers les organes
et la petite vérole, mais il meurt pourtant excréteurs naturels la pression ascendante
beaucoup d’enfants de cette maladie, et les des substances étrangères. Le corps a des
autres souffrent au moins horriblement des organes sécréteurs tout à fait déterminés,
accès de toux. Je ferai remarquer tout de suite et ce n’est que par ces organes et ces voies
que toute toux doit être regardée comme un qu’il est possible d’expulser les substances
signe de maladie grave, car l’homme bien étrangères d’une manière naturelle. Nous
portant ne doit ni tousser ni cracher. obtenons ce résultat d’une manière remar-
quable par nos bains de siège à friction. Dès
La toux ne se produit que quand la que la sueur se présente, la toux se calme
pression des substances étrangères se dirige d’une façon surprenante, mais si la diges-
en haut et que le dégagement naturel par tion s’améliore, elle disparaît entièrement
en bas est arrêté. Ou bien c’est la peau qui dans un temps indéterminé. Il est possible
fonctionne mal, ou bien ce sont les reins qu’elle disparaisse pour toujours au bout
et l’intestin qui sont dérangés. de quelques semaines et souvent même au
Les enfants atteints de la coqueluche bout de quelques jours de ce traitement,
présentent également les symptômes bien et c’est une erreur de croire qu’elle dure
connus de la fermentation, c’est-à-dire qu’ils nécessairement deux ou trois mois.
ont eux aussi la fièvre. Les masses veulent Je vous ai désormais montré que la
sortir par le cou et par la tête, bien que le coqueluche s’est produite de la même ma-
corps n’y ait point d’organes excréteurs. nière que les autres maladies par l’entrée
Il est extrêmement important de savoir en fermentation des substances morbides
si le malade sue ou non pendant les accès dans le corps et par la fièvre qui résulte de
de toux; dans le premier cas, il peut guérir cette fermentation.
sans aucun autre traitement. Mais s’il n’y a
point de sueur pendant les accès de toux,
Toutes ces explications vous auront
le visage rougit et bleuit de plus en plus, et
convaincus que toutes les fièvres aiguës ne
la coqueluche amène une mort certaine si
sont qu’une intention curative du corps pour
l’on ne combat pas cette maladie.
chasser les substances étrangères.

3.11
50 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Nous devrions donc saluer avec joie cause fondamentale en était dans le premier
chacune de ces fièvres aiguës, car nous cas la surcharge et la lourdeur de l’air et dans
avons vu qu’elles peuvent être de la plus le second cas l’accumulation de substances
grande utilité pour le corps par un trai- morbides ou étrangères dans le corps. Par
tement convenable parce que le corps y cet exemple également l’uniformité des lois
peut être délivré de toutes ces substances de la Nature dans tous les phénomènes
étrangères. Vous me comprendrez encore naturels s’imposera clairement à vous avec
mieux par une nouvelle comparaison. une nécessité logique.

La fièvre peut se comparer à un orage. De même Voici une guérison obtenue par ma pra-
que la fièvre aiguë est précédée quelque temps tique. Au milieu de juin 1889, le petit garçon
d’un sentiment de froid et de malaise, de même de quatre ans des époux B... de notre ville fut
l’air est lourd et accablant avant l’orage, ce que atteint de la coqueluche. La maladie atteignit
chacun sent même à son insu. Nous disons alors que son plus haut degré au commencement d’août,
et la petite fille de deux ans est également
l’air est chargé, qu’il nous presse et nous accable
atteinte du même mal. La coqueluche empire
et nous avons le sentiment que notre délivrance
pendant dix jours pendant lesquels l’enfant
doit être opérée par un orage qui est déjà dans ne prend point de nourriture. Les parents, qui
l’air pour ainsi dire. La chaleur étouffante devient avaient appliqué de leur mieux jusque-là la
excessive et atteint ensuite le degré qui précède méthode naturelle, s’adressent alors à moi.
immédiatement l’orage. Nous sentons le danger Je me chargeai du traitement. La petite fille
imminent de l’orage qui ne se dégage qu’avec la s’était affaiblie d’une manière effrayante et ne
tempête et dure jusqu’à la fin de cette dernière. pouvait plus marcher. J’ordonnai quatre bains
Dès que la tempête est passée, il se produit un ra- dérivatifs de siège à friction par jour et puis une
transpiration dans le lit ou par un bain de soleil
fraîchissement général, toute la Nature se ranime.
après chaque bain de siège, le tout soutenu par
L’orage est un acte de fermentation des substances
une simple diète naturelle. Un temps splendide
étrangères de l’air qui s’efforce de chasser la vapeur permettait tous les jours des bains de soleil
d’eau qui joue alors le rôle de substance étrangère qui firent de vrais prodiges en combinaison
et qui plane invisible dans l’air; c’est donc un acte avec les bains de siège à friction. Au bout de
de purification de l’air. Par cette fermentation, quelques semaines de ce traitement suivi avec
la forme de la vapeur d’eau s’altère également. énergie, les deux enfants étaient hors de danger
Invisible d’abord, elle se condense en nuages et au bout de deux mois ils étaient entièrement
sous l’influence du changement de température guéris. La nourriture de la petite fille présen-
tait cette particularité que l’enfant refusait
et tombe ensuite en pluie ou en grêle.
absolument la crème d’avoine sans sel, sans
Il en est de même de la fièvre dans le sucre et sans graisse qui lui aurait été le plus
corps; dès qu’elle éclate, le corps est en utile et ne prenait que sa nourriture ordinaire,
danger. Ce dernier disparaît avec la fièvre c’est-à-dire du lait non cuit et du chocolat. On
qui fait place à une nouvelle vie. voit par là combien il est important d’habituer
Vous voyez que dans les deux cas le les enfants aux aliments les plus simples. De
danger ne s’est produit que par l’orage et même, il était impossible de la garder dans le
lit de sa mère, bien qu’elle eût transpiré ainsi
par la fièvre qui ont eu pour conséquences
le plus rapidement. Habituée à coucher seule
une nouvelle vie et la guérison. Cette nou-
dans son petit lit, elle le réclamait avec tant
velle vie et la guérison ne pouvaient donc
d’énergie qu’on était obligé de lui céder.
être obtenues que par ce danger, mais la

3.12
Unité de Toutes les Maladies 51
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Et pourtant la chaleur du corps humain est le C’est précisément cet état frileux qui rend
meilleur sudorifique et le meilleur calmant. cette maladie dangereuse. Cela prouve,
en effet, que les parties externes du corps
Il ne faut point redouter les suites des exhalaisons.
ont perdu une grande partie de leur force
vitale et active par leur énorme surcharge
Les animaux sont nos meilleurs modèles sous ce
de substances étrangères et qu’il règne à
rapport. Ils échauffent simplement de leur corps
l’intérieur une inflammation d’autant plus
leurs petits, faibles et maladifs, qui prennent ainsi dévorante.
des forces. Il faut donc habituer les enfants bien
portants à chercher leur place favorite sur le cœur Il faut penser que les parties externes du corps et
de leur mère et alors ils n’y répugneront pas quand surtout les extrémités les plus déliées des vaisseaux
ils seront malades. Il va sans dire qu’on emploie sanguins sont obstruées par les substances étran-
ici les mots malade et bien portant dans leur sens gères, comme des tuyaux de drainage obstrués
par la boue, de façon que le sang ne peut plus
ordinaire, car nous savons bien qu’un enfant
circuler jusqu’aux parties extrêmes de la peau,
réellement bien portant et traité d’une manière
ce qui produit un sentiment de froid.
rationnelle ne peut point être malade.
Cette maladie n’étant point inflamma-
Écrouelles (adénite cervicale) toire, elle ne cause point de douleurs et
elle ne se reconnaît qu’à la conformation
Les écrouelles ou la scrofulose ne
générale du corps. Personne n’a pu dire au
sont point fébriles et ne sont point comp-
juste jusqu’ici d’où vient cette maladie, en
tées d’ordinaire au nombre des maladies
quoi elle consiste et encore moins comment
inflammatoires, bien qu’elles y doivent
on peut la guérir. On espérait ordinairement
être complétées en réalité. La scrofulose
du mieux par un changement d’air et l’on
est pour le moins aussi dangereuse que
envoyait les malades aisés dans un autre
les maladies nommées jusqu’ici, je la crois
climat ou du moins dans une ville d’eaux.
même plus dangereuse. C’est une de ces
Mais le succès n’était jamais radical, s’il est
maladies latentes et chroniques qui
vrai qu’on obtenait parfois un changement
sont causées pour la plupart par une
favorable.
surcharge héréditaire.
L’expérience nous a démontré qu’un
La force vitale du corps ne suffit pas
enfant scrofuleux est complètement
pour amener une maladie inflammatoire
pénétré de substances étrangères qu’il a
aiguë, et, comme je vous l’ai déjà dit dans
héritées en grande partie de ses parents.
ma deuxième conférence, ce sont surtout
Ces substances se portent surtout vers les
les régions tempérées et assez froides du
organes extrêmes et font disparaître peu
globe qui sont le siège de cette maladie. Les
à peu la rondeur de la tête qui prend une
symptômes sont à peu près les suivants: tête
forme carrée très remarquable.
forte, visage carré, yeux enflammés, ventre
ballonné ou dur, jambes faibles, mains et Reportez-vous encore une fois à la bouteille de
pieds difformes, esprit paresseux. Nous liquide en fermentation dont le goulot est garni
ne rencontrons ordinairement qu’un ou d’un tube de caoutchouc comme celle que je vous
deux de ces symptômes à la fois. Ils ne se ai présentée au commencement de cette confé-
présentent que fort rarement tous à la fois. rence. De même que ce tube se tend et se dilate
Il faut ajouter les extrémités froides et un sous l’influence des masses en fermentation, de
sentiment de froid dans tout le corps. même le corps se distend dans la scrofulose.

3.13
52 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

La science de l’expression du visage fièvre, notre traitement est logiquement le


nous met à même de reconnaître les pre- même que dans les autres maladies fébriles,
miers commencements de cette maladie. il nous faut ouvrir les issues pour expul-
Mais il faut savoir bien entendu comment ser peu à peu la masse des substances en
un corps normal doit être conformé. Je fermentation. Nous agissons donc de la
me réserve de donner des détails complets manière connue sur l’intestin, les reins et
à ce sujet dans mon cours de science de la peau. Cette dernière devient peu à peu
l’expression du visage, car on ne peut en chaude, brûlante peut-être mais ce dernier
donner une explication approfondie qu’avec état ne dure que jusqu’à ce que la sueur se
le secours de bons modèles. présente et alors la peau reprend son activité
normale. Le traitement n’amène d’abord
Torsions des mains et des pieds qu’une amélioration temporaire et ce n’est
qu’à force de persévérance et d’énergie
La torsion des mains et des pieds a tout à qu’on obtient un succès durable.
fait les mêmes causes. La peau est à peu près Il est difficile de dire combien il faut
inactive et ne peut pas expulser la quantité de temps pour une guérison entière, mais
de substances déposées au-dessous d’elle. il ne s’agit ni de jours ni de semaines; il faut
Ces substances troublent la circulation du des mois, des années peut-être et parfois
sang et c’est pour cela que la peau est froide on ne réussit point du tout quand le corps
au toucher dans beaucoup de cas. n’a plus assez de force vitale.
Mais la chaleur est d’autant plus consi- Je vous ai déjà montré dans ma deuxième
dérable dans les organes internes et elle conférence que le sentiment de froid des
produit une agitation interne que nous malades a la même cause que la trop grande
rencontrons toujours à un certain degré chaleur. Cette cause, c’est la fièvre et vous
chez les scrofuleux. C’est là justement un venez de voir encore la même chose pour
état frileux latent ou chronique qui dure les scrofuleux. Voilà donc deux états
souvent des années quand on ne le combat morbides complètement différents
pas. S’il ne disparaît pas, il en résulte peu à quant aux formes, qui sont sortis d’une
peu de nouvelles phases encore beaucoup même source et qui ne sont différents
plus dangereuses et plus difficiles à guérir que parce qu’ils se présentent dans des
que la scrofulose. La scrofulose non guérie phases différentes.
ou négligée produit la plupart du temps
des affections des poumons, de sorte que De même qu’on ne soupçonne pas sous la che-
cette maladie n’est pour ainsi dire que la nille et la chrysalide le même animal que nous
phase préliminaire ou initiale d’affections voyons voler plus tard comme papillon et que
internes graves. pourtant la chenille et la chrysalide ne sont que
les phases préliminaires du papillon, de même
Traitement de la scrofulose aussi en est-il ici des différentes maladies. Vous
vous moqueriez de quiconque prétendrait que
Or, comment nous y prendrons-nous la chenille est un animal à part et indépendant
pour traiter la scrofulose ? Notre mission du papillon et vice versa, mais il est regrettable
doit être de transformer l’état frileux en que cette croyance subsiste encore aujourd’hui
un état de chaleur, l’état chronique en par rapport aux maladies et que personne ne
un état aigu, de rendre externe la fièvre se soit encore avisé de reconnaître également
interne. Comme il s’agit également de ici la vérité de l’unité.

3.14
Unité de Toutes les Maladies 53
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Voici un exemple de guérison de la Dans tous les symptômes morbides men-


scrofulose. tionnés, nous avons constamment observé
deux choses, ou bien un surcroît de chaleur
Un petit garçon de cinq ans était tel-
ou bien un surcroît de froid. Ces deux
lement scrofuleux depuis l’âge de deux ans
symptômes sont de la fièvre comme nous
qu’il ne pouvait pas encore marcher à l’âge
l’avons vu, ainsi faut-il les faire disparaître
de cinq ans. Il gisait misérablement dans sa
voiture comme un gros bloc. Son père l’avait
de la même manière, ce que j’ai éprouvé
fait traiter sans le moindre succès par les dans des milliers de cas. En effet, toutes
médecins les plus célèbres. Les médicaments les formes morbides se ramènent à la dif-
avaient même fait considérablement empirer férente surcharge de substances morbides,
son état, de sorte que le professeur qui donnait en d’autres termes: il n’y a qu’une seule
ses soins, avait déclaré que l’enfant n’ap- maladie qui se manifeste sous les formes
prendrait jamais à marcher. Médicaments, les plus diverses, aussi n’y a-t-il qu’un seul
appareils plâtrés, bains, électricité, tout avait mode de traitement possible. Toutes ces
été appliqué, mais sans aucun succès parce différentes formes des symptômes morbi-
que les personnes qui soignaient l’enfant des ne sont, comme nous l’avons vu, que
ignoraient complètement la nature de la des intentions curatives du corps, aussi
scrofulose. C’est alors que l’enfant me fut s’agit-il non pas de les supprimer et de les
confié à la fin de sa cinquième année. La di- rendre latentes comme le fait la médecine
gestion dont il n’avait jamais été suffisamment de l’école, mais il s’agit au contraire de les
tenu compte pendant le traitement antérieur, seconder en aidant le corps à surmonter
était complètement troublée. Le ventre était ces crises d’une manière rapide et sans
ballonné, dur et rempli de nœuds. Au bout danger pour lui, car c’est seulement ainsi
de huit jours de mon traitement, la digestion que le corps peut réellement recouvrer sa
s’améliora tellement que je pus espérer une santé. Les maladies étouffées ou ren-
guérison parfaite. La nutrition s’activa de dues latentes amènent insensiblement
jour en jour et le malade put se tenir debout mais sûrement des maladies toujours
tout seul au bout de six semaines. Le ventre plus graves et plus difficiles à guérir,
avait beaucoup perdu de son volume et de sa car la substance ne reste jamais inactive
dureté, beaucoup de nœuds s’étaient dissous
dans le corps, elle est soumise au contraire
et avaient disparu. Au bout de six mois, la tête
à des altérations et à des transformations
beaucoup trop grosse était devenue bien plus
continuelles comme tout ce qui est dans la
petite et plus normale et l’enfant pouvait enfin
Nature et elle engendre ainsi sans cesse de
être considéré comme guéri, car il courait et
sautait comme ses camarades et il était frais
nouvelles maladies.
et dispos. Encore quelques mots sur la diète indiquée
Faut-il encore nommer toutes les autres dans tous les cas de maladie.
maladies si nombreuses ? Il suffira d’indiquer
encore quelques noms: inflammation de la Cette diète doit être composée de
glande auriculaire (parotidite), fièvre ortiée, manière à ce que le corps ne reçoive point
convulsions, diarrhée, muguet, impétigo, de nouvelles substances étrangères et que
etc., etc. Toutes se ramènent à la même cause, la fermentation ne soit pas activée encore
toutes sont accompagnées d’une fièvre davantage. Le corps travaillant déjà beau-
plus ou moins forte et par conséquent leur coup intérieurement, il faut le surmener le
guérison doit se faire de la même manière. moins possible par la digestion.

3.15
54 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Le principe fondamental est donc de de même une maladie aiguë n’est concevable
donner au malade peu de nourriture et de que si un état morbide latent ou chronique (sur-
ne jamais le forcer à manger ou à boire charge de substances étrangères) l’a précédée,
tant qu’il ne le demande pas de lui-même. et la transmission de la maladie, ou plutôt des
On trouvera de plus amples détails sur la substances morbides, à l’état latent ou à l’état
diète dans le chapitre: « Que devons-nous aigu est la même chose, elle est seulement dif-
manger, que devons-nous boire ? » férente, comme la chenille et le papillon.

Danger d’infection Une maladie aiguë (petite vérole,


Je vais ajouter ici quelques explications fièvre scarlatine, diphtérie, choléra, rou-
sur le danger d’infection par les malades. geole, syphilis, etc.) n’est, je le répète,
qu’un état de fermentation dans le
On ne peut se représenter aucune
corps qui s’efforce ainsi d’expulser ses
maladie aiguë (fièvre) sans qu’elle ait été
substances étrangères. Cette fermenta-
précédée d’un état chronique (latent) de
tion des substances étrangères varie suivant
maladie (fièvre) consistant en une surcharge
son genre et a par conséquent différentes
de substances étrangères. Aussi cet état
températures. Les substances étrangères
chronique est-il justement le plus dange-
changent elles-mêmes de formes suivant
reux. La transmission de cet état morbide
la fermentation et se présentent comme
ne peut avoir lieu que des parents à leurs
bacilles, bactéries, microbes et autres mi-
enfants, mais cette transmission se fait dans
cro-organismes tant redoutés qui sont le
tous les cas où les parents sont surchargés
produit de la fermentation.
de substances étrangères et c’est là une
propagation sûre, quoique latente, de toutes Pendant la maladie aiguë, il s’échappe
les substances morbides. continuellement du corps des substances
étrangères en fermentation. Cela arrive
Quand on voit que les enfants héritent les formes surtout quand le malade recouvre la santé,
extérieures, la couleur des yeux et même les qua- c’est-à-dire quand il expulse ses substances
lités intellectuelles de leurs parents, on conçoit morbides par la sécrétion. C’est pourquoi
que les substances étrangères soient transmises, le danger d’infection est le plus grand à la
convalescence des malades.
surtout celles de la mère. Il y a une preuve directe
de cette transmission dans ce fait d’expérience Je vais essayer de vous montrer par un
fait bien connu comment se fait l’infection
que les enfants présentent les mêmes formes
elle-même.
morbides que les parents.
Chacun sait que quand on met en fermentation
L’infection dans l’acception ordinaire de
une substance très fermentescible comme la
ce mot n’était concevable jusqu’ici que dans
levure et le levain et qu’on l’ajoute en cet état à
les maladies aiguës et cependant je vous ai
une autre substance très fermentescible comme
montré que la transmission des substances
la pâte, le lait, etc., cette dernière substance
étrangères à l’état latent des parents à leurs
entre facilement en fermentation par une chaleur
enfants est absolument la même chose.
suffisante. La levure, qui est elle-même un produit
Chacun sait que le papillon n’est que la dernière de fermentation, produit donc un nouvel état de
fermentation quand elle est ajoutée à la pâte ou
phase d’un animal et qu’il ne peut exister que s’il
au lait. Nous disons que le pain lève ou que le
a été précédé de la chenille et de la chrysalide, lait caille et aigrit.

3.16
Unité de Toutes les Maladies 55
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Il en est de même dans les maladies plus fortement quand elles sont diluées
aiguës. Ce sont les substances étrangères et c’est pourquoi la substance morbide
en fermentation qui s’échappent dans en fermentation a une action si éminente
l’atmosphère par la respiration et l’ex- dans sa dilution naturelle sur le terrain
halaison du malade ou bien qui montent convenable.
de ses excréments. Si elles arrivent par
cette voie dans le corps d’un autre individu Le poison inoculé à dose allopathique agit
surchargé de substances étrangères et qu’el- comme tous les remèdes allopathiques d’une
les n’en soient point expulsées immédiate- manière paralysante sur la force vitale du corps,
ment, elles y agissent sur les substances c’est-à-dire qu’il enlève au corps la force dont
étrangères absolument comme le levain il a besoin pour expulser ses substances étran-
dans la pâte ou comme la levure dans le gères par une maladie aiguë (crise curative,
lait, c’est-à-dire qu’elles produisent une fièvre), qu’il en augmente encore la quantité et
fermentation et c’est ainsi que s’engendre qu’il amène un état morbide chronique encore
dans le nouveau corps la même maladie beaucoup plus dangereux, ce que prouve clai-
que dans le premier. C’est la plupart du rement l’augmentation toujours croissante de
temps la même maladie parce que l’état de toutes les maladies chroniques depuis l’exercice
fermentation (fièvre) est spécifique dans de la vaccination.
chaque maladie, ce qui est fondé par la
différence des bacilles d’après les examens Mais tous les autres remèdes fébrifuges
microscopiques. Tout cet état d’infection tels que la quinine, l’antipyrine, l’antifibrine,
n’est autre chose qu’une vaccination de la le morphium et les autres produisent le
substance morbide en fermentation sur un même effet. Ils paralysent toutes les
autre corps par les voies naturelles et dans intentions curatives du corps et font
une dilution naturelle. seulement diminuer ou même cesser la
La substance morbide ne peut fermentation des substances étrangères,
produire la fermentation que si elle mais ils n’amènent jamais l’élimination
trouve dans un autre corps une quantité des substances étrangères.
suffisante de substances étrangères à C’est de là que proviennent ces
l’état latent. maladies autrefois très rares, telles que
Le danger d’infection par une maladie le cancer, la nervosité aiguë, la folie, la pa-
aiguë ne menace donc que celui qui est ralysie, la syphilis, la phtisie, la scrofulose,
déjà suffisamment surchargé de substan- etc. Le corps est toujours de plus en plus
ces étrangères ou bien, selon le langage chargé de substances étrangères et ne
ordinaire, celui qui porte en lui-même une trouve plus la force de les expulser par
disposition à cette maladie; seulement on ne une crise curative quelconque.
savait pas jusqu’ici en quoi cette disposition La surcharge atteint son degré le plus
consiste. La différence d’action entre cette haut dans les maladies ci-dessus et une gué-
vaccination naturelle de cette substance rison entière n’est plus possible alors dans
morbide et la vaccination contre nature de la plupart des cas parce que les substances
cette substance à l’aide de la lancette ne étrangères ont déjà détruit plus ou moins
consiste que dans la différence de la subs- d’organes du corps et que ces organes ne
tance inoculée et de sa dilution. repoussent pas comme chez les amphi-
Mais l’homéopathie nous apprend bies. C’est ainsi que les médicaments qui
que toutes les substances agissent le possèdent la propriété d’étouffer la fièvre

3.17
56 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

le plus promptement tels que la quinine, il prouve qu’il a encore assez de force vitale
l’antifibrine, l’antipyrine, etc., sont justement et qu’il est par conséquent assez fort pour
devenus les fébrifuges les plus apprécies des se délivrer à tout prix du poison. Mais
médecins. Or, nous sommes convaincus dès qu’il le prend sans protester, sa force
que ces remèdes sont précisément les plus vitale naturelle d’autrefois est perdue, il
nuisibles de tous pour la santé. Mais il s’y s’est affaibli.
rattache une autre observation. Par ce surcroît de charge latente (ma-
Nous avons tous appris que la ladie), le corps a désormais besoin d’une
science médicale cherche tous les jours influence externe beaucoup plus grande
de nouveaux remèdes et qu’elle les ap- pour trouver l’occasion suffisante d’ex-
plique parce que les anciens n’agissent pulser les substances étrangères parce qu’il
plus suffisamment (On n’a qu’à songer à est affaibli. Mais j’ai déjà expliqué en quoi
l’aveugle enthousiasme pour les inoculations consistent ces occasions. C’est la plupart du
de Koch avant qu’aucun malade ait été guéri temps un changement de température qui
même en apparence. On n’a vraiment jamais donne cette occasion et c’est pourquoi nous
vu de spectacle pareil au monde). En voici avons constamment observé les grandes
la raison: épidémies après des hivers très rigoureux.
Tout nouveau médicament paralyse d’abord
Je vais vous donner encore quelques exemples
la force vitale, mais le corps s’émousse tellement
à ce sujet. Prenez une bouteille de bière et
avec le temps qu’il ne réagit plus sur ce remède
mettez-la dans une cave sombre et fraîche; la
qui doit être remplacé par un remède plus fort
fermentation ne s’y fera pas facilement. Mais
pour paralyser encore la force vitale jusqu’à ce
dès que la bouteille sera exposée au soleil, la
qu’enfin l’acte de fermentation des substances étran-
fermentation se produira sur-le-champ bien que
gères ne puisse plus être supprimé et qu’il détruise
la bouteille soit parfaitement bouchée. Ce ne
la vie. Un exemple rendra cela encore plus clair.
sont ni les bacilles ni les microbes qui ont causé
Quiconque commence à fumer des cigares doit cette fermentation, c’est simplement la lumière et
la chaleur. L’apparence de la bière s’est altérée
d’abord combattre contre son estomac jusqu’à ce
en même temps; de claire, elle est devenue toute
que ce dernier soit devenu insensible à la nicotine.
trouble. S’il s’y trouve maintenant des bacilles,
L’estomac avait d’abord assez de force vitale pour ils sont le produit de la fermentation.
se défendre victorieusement contre ce poison,
mais cette force n’a été paralysée que trop tôt et Nous observons la même chose dans l’air. Nous
avons aujourd’hui une splendide journée d’été
le corps s’est complètement blasé contre le poison.
bien claire, demain nous aurons un temps tout
Il faudrait maintenant un poison déjà fort pour que
à fait couvert. Mais chacun sait que la vapeur
l’estomac se révoltât de la même manière. d’eau qui plane invisible dans l’air, se condense
À notre grand étonnement, nous en- en nuages par un changement de température
tendons dire par la plupart de ceux qui ne (rafraîchissement dans le cas présent) et nous
peuvent pas supporter les premiers essais voyons également ici comment le mode spécial
de fumer que leur estomac est encore trop du refroidissement produit les différentes formes
faible, qu’il faut l’habituer d’abord au tabac sous lesquelles tombe cette vapeur d’eau (rosée,
et qu’il ne peut pas encore supporter le brouillard, pluie, grêle, neige) et pourtant per-
cigare. C’est justement le contraire; tant sonne ne fait de difficultés pour les regarder toutes
que l’estomac se révolte contre le tabac, comme de simples produits de l’eau.

3.18
Unité de Toutes les Maladies 57
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Dans les contrées marécageuses des tropiques, Mais tout le monde sait bien que la
les substances en fermentation des marais remplis- rougeole, la fièvre scarlatine, la diphtérie,
sent continuellement l’atmosphère, de sorte qu’un la coqueluche, le rhume de cerveau et
homme surchargé de substances étrangères n’a l’influenza éclatent épidémique­ment tous
qu’à y faire un court séjour pour être atteint d’une les ans en certaines saisons.
maladie fébrile, c’est-à-dire pour mettre en fermen- Les hommes ayant généralement à peu près
tation ses substances étrangères. Ces miasmes la même manière de vivre sont aussi presque
agissent sur les substances étrangères du corps également surchargés de substances étran-
comme le levain sur la pâte, ils produisent une gères quantitativement et qualitativement. Si
fermentation (fièvre). Toutes nos eaux stagnantes la même action dégageante affecte ces subs-
agissent de la même manière, mais point aussi tances, c’est-à-dire si la température excite
fort peut-être. On n’a qu’à voir la différence entre également la force vitale du corps, ce dernier
les limpides lacs des montagnes qui ne permettent s’efforcera aussi par une intention curative du
aucune fermentation à cause de leur fond pierreux même genre (fièvre) de se débarrasser de ses
et entre les autres lacs tout troubles des pays plats. substances étrangères.
Ces derniers sont parfois assez limpides, mais
leurs eaux fermentent à chaque changement de Quand il y a une surcharge assez uni-
température; cette fermentation vient du fond et forme d’un certain nombre d’individus, la
trouble toute la masse de l’eau, de sorte qu’on même cause produira le même effet chez
peut savoir souvent très exactement quel est le beaucoup de malades simultanément et
fond de l’eau. Les eaux stagnantes à fond boueux c’est ainsi que s’engendre une épidémie.
entrent en une espèce de fermentation à chaque Cependant, il ne faut jamais oublier que
changement de température et transmettent leur même pendant les épidémies, les différents
fermentation à d’autres substances. Ces différents
cas morbides ne se présentent jamais entiè-
états se présentent très clairement en été et en
rement uniformes, mais qu’ils se montrent
hiver. Les eaux croupissantes elles-mêmes sont
constamment différents et ont toujours un
cours différent.
assez claires en hiver parce que le froid arrête
la fermentation, mais ces mêmes eaux sont hor- Si une épidémie éclate tantôt ici et
riblement troubles et boueuses en été. Le langage tantôt là comme nous l’avons vu pendant
populaire dit alors que l’eau fleurit. l’influenza, cela dépend de la cause occa-
sionnelle, c’est-à-dire la température. Il en
Cause d’une épidémie est de ces maladies comme des orages qui
éclatent dans un autre endroit. Mais quand
Il s’agit seulement de savoir ce qui est la l’épidémie est déclarée quelque part, l’in-
cause d’une épidémie quand une infection fection directe décrite ci-dessus se charge
directe paraît impossible. Nous voyons la de la propager comme dans la dernière
même maladie éclater ici aujourd’hui et là influenza.
demain. Nous n’avons qu’à réfléchir à la ma-
Sans la présence des substances nière dont la vermine et les poux se ren-
étrangères dans le corps des hommes, contrent sur le corps des enfants. Quand
toute épidémie est inconcevable. les conditions voulues sont remplies, ils
En y regardant de près, nous avons y proviennent d’une manière mystérieuse
tous les ans des épidémies bien qu’elles en apparence, mais une fois qu’ils y sont
n’aient pas toujours la même étendue que établis, ils pullulent avec une rapidité ex-
l’influenza de 1890. traordinaire.

3.19
58 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Les grandes épidémies sont devenues plus 2° L’infection par les maladies aiguës
rares en général dans ces derniers temps, mais se fait par la transmission des substances
j’ai déjà dit que l’unique raison en est que la étrangères en fermentation de l’un à l’autre,
science médicale a su par des médicaments mais elle est causée la plupart du temps par
toujours nouveaux paralyser considérablement l’air atmosphérique. Cependant, on ne peut
la force vitale des hommes, de sorte que le corps la concevoir sans la présence de substances
ne trouve la force nécessaire à toutes les grandes étrangères (disposition) dans l’autre corps,
crises curatives épidémiques que lorsqu’il en a car la maladie n’est engendrée que par la
une occasion tout particulièrement forte. fermentation de ces substances. Un air pur
est donc la première condition de la cham-
Mais un état morbide chronique (latent) bre des malades. Mais vouloir obtenir cela
beaucoup plus dangereux et plus général autrement qu’en ouvrant les fenêtres ou
en a été la conséquence inévitable et nous qu’en installant une bonne ventilation bien
sommes convaincus qu’il viendra un temps pratique, est absolument impossible.
où l’on comprendra cela partout d’autant
plus qu’il pourra venir et qu’il viendra à Tous parfums et désinfectants employés
l’occasion convenable des épidémies qui à cet usage ne chassent point les substances
constateront la vérité de ce que j’ai dit. étrangères; au contraire cela ne fait que contri-
L’influenza de 1891/92 et le choléra de 1892 buer à rendre l’air encore plus mauvais et plus
prouvent déjà cela d’une manière irréfutable. impur.
Voir à ce sujet le traité sur le choléra dans
la seconde partie. Mais ces désinfectants exercent en même
temps une action paralysante sur le gardien de
Si nous tirons les conclusions de cet exa- notre santé, le nez, qu’ils rendent insensible
men des maladies, nous établissons les trois aux exhalaisons les plus nauséabondes des
points suivants: malades; ils agissent donc exactement comme
les médicaments ci-dessus, non point pour
1° Les substances étrangères sont seules produire du mieux, mais encore pour amener
la cause de la transmission des maladies à un empirement.
l’état chronique, c’est-à-dire des parents à
leurs enfants. Celui donc qui veut prévenir On peut essayer tant qu’on voudra de
cette circonstance, doit s’occuper avant tout détruire les substances en fermentation
de chasser ces substances. Cette transmis- de l’air par les poisons, on ne réussira
sion est la propagation la plus dangereuse jamais et comme une très petite quantité
des maladies, car elle se fait dans tous les de ces substances suffit pour exciter la
cas, tandis que l’infection par un malade fermentation dans le corps, la désinfec-
atteint d’une maladie aiguë n’a lieu que tion est une peine inutile.
quand l’autre corps présente la disposition
nécessaire à cette maladie. Le seul antidote convenable ne peut être
La surcharge latente plus ou moins que celui qui purifie le corps et qui expulse
grande du corps en substances étrangères se les substances étrangères ou la disposition.
reconnaît par la science de l’expression du Vous connaissez déjà ce moyen, c’est le bain
visage et cela avec une sûreté infaillible. de tronc à friction, c’est le bain de siège à
friction, c’est le bain de vapeur.

3.20
Unité de Toutes les Maladies 59
Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

En traitant les malades, j’ai eu assez vérole, le choléra, nous avons presque un senti-
l’occasion de respirer les exhalaisons les ment de pitié en voyant avec quelle anxiété on
plus horribles. Au prochain bain de siège exclut des maisons entières de tout commerce et
à friction que je prenais ensuite, j’ai sou- on répand partout de l’acide phénique et d’autres
vent observé que je répandais moi-même désinfectants inutiles dans les logements des
absolument la même puanteur horrible, malades pour détruire la substance contagieuse.
seulement elle était un peu affaiblie. C’est Nous nous révoltons quand nous lisons à chaque
là une preuve évidente que le corps recevait instant dans les journaux que des vaisseaux sont
du bain un surcroît de force vitale qui le exposés pendant des semaines et des mois à une
rendait capable d’expulser aussitôt le poison quarantaine inutile pour empêcher l’infection.
des malades. Celui qui a soigné pratiquement les malades aussi
longtemps que moi, doit avoir une autre idée de
3° Ce moyen bien simple nous préserve l’infection à moins d’être aveugle.
aussi de l’atteinte de toute épidémie, car
il expulse du corps les substances étran- J’ai vu des enfants atteints de diphtérie,
gères (disposition) et il est impossible de de fièvre scarlatine, de rougeole et de petite
concevoir une maladie quelconque et par vérole coucher dans le même lit que leurs
conséquent aussi une maladie épidémique frères et sœurs parce que les circonstances
sans ces substances étrangères. ne permettaient pas de faire autrement et
J’ai ainsi montré que la transmission cependant aucun de ces derniers n’avait été
et l’infection des maladies ne peut jamais infecté parce qu’aucun d’eux ne portait en
se faire que quand il y a des substances lui la disposition, c’est-à-dire une surcharge
étrangères dans le corps. Sans substances de substances étrangères qui auraient pu
étrangères point de maladie et sans maladie fournir le sol favorable au développement
point d’infection ! Toute surcharge du corps de ces maladies.
en substances étrangères n’est autre chose
qu’une infection interne du corps. J’ai vu au contraire dans d’autres
familles tous les enfants être atteints succes-
Qui donc sait tenir son corps propre inté-
sivement de fièvre scarlatine, de rougeole et
rieurement et non pas seulement extérieure-
de petite vérole malgré tous les désinfectants
ment, est assuré contre toute infection. Netteté
de la médecine de l’école. J’ai même prédit
nourrit santé, dit le proverbe.
dans ces cas à maints parents que bien qu’un
La différence des formes nous fait seul de leurs enfants fût atteint, les autres
supposer toujours de nouvelles causes tomberaient également malades selon toutes
différentes et nous oublions entièrement les prévisions parce qu’ils y étaient disposés,
que la Nature nous présente souvent un ce que je pouvais exactement déterminer par
seul et même être sous les formes les plus ma science de l’expression du visage. Dans
différentes, ce que je vous ai montré par tous ces cas, ma prophétie s’est vérifiée.
l’exemple de la chenille et du papillon,
par la pluie, la neige, la grêle, la rosée et le On voit clairement par là qu’il n’y a rien
brouillard. de plus insensé que les mesures de sûreté de
la médecine de l’école contre les maladies
Si nous nous représentons maintenant les mesures
contagieuses. Il n’y a qu’à regarder dans la
de la médecine de l’école contre l’infection des Nature pour trouver la constatation encore plus
maladies aiguës telles que la diphtérie, la petite évidente de cette vérité.

3.21
60 La Nouvelle Science de Guérir

Nature, origine, but et traitement des maladies des enfants et leur unité

Puisse tout ce que j’ai dit sur le danger


Nous voyons dans la forêt un tronc d’arbre qui
d’infection être compris et apprécié par les
périt rongé par les vers, les coléoptères et les
cercles les plus étendus de la population
champignons, tandis que tout à côté de ce tronc
pour mettre enfin un terme à la superstition
pourri un jeune arbre élève son front altier sans
et aux erreurs de la médecine de l’école. On
se soucier de ces redoutables ennemis et à l’abri
ne perdra plus si facilement la tête pendant
de toute maladie. Si ce jeune arbre portait déjà
les épidémies, mais on agira avec calme et
en lui des germes morbides et des humeurs cor-
réflexion.
rompues, il ne serait certainement pas épargné
par les champignons, par les coléoptères et par
les vers, mais comme il est parfaitement sain, il
croît fièrement, aucun ver, aucun coléoptère ne
le ronge, aucun champignon ne peut y prendre
racine, car il leur manque à tous le terrain de
culture convenable.

3.22
Unité de Toutes les Maladies 61
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

4e conférence

Comme toutes les conférences de Louis Facile de se cacher derrière de longs


Kuhne, celle-ci est particulièrement riche noms scientifiques épeurants (en plus d’une
d’explications. Nous savons l’importance écriture quasiment toujours illisible).
de l’alignement normal du corps pour un
Les uns regardent le patient comme un
fonctionnement sans douleur. On nous a dit
sauvetage d’un futur cadavre, tandis que
que l’enlignement de la colonne vertébrale
l’autre vise à prolonger la vie et à expliquer
affectait tous les organes et spécialement le
les attitudes à prendre pour nourrir la force
processus de digestion. Mais nous appre-
vitale.
nons ici que c’est le processus inverse:
la digestion est responsable de toutes
les maladies et l’enlignement de l’épine
dorsale n’y fait pas exception.
Nous avons un bagage d’innombrables
individus souffrant de maux de dos et de
rhumatismes. Au lieu de chercher à couper
ou à pousser les bosses pour les aplanir ou à
détordre, Louis Kuhne trouva ce qui créait
ces malaises.
La différence majeure de la diagnose
classique (seule reconnue officiellement et
imposée et protégée scrupuleusement par
la Loi) et celle de Louis Kuhne est celle-ci:
les observations faites sur le corps pour en
comprendre la maladie sont faites sur des
cadavres pour la médecine traditionnelle et
SOMMAIRE
sur le corps vivant pour la Nouvelle Science
de Guérir. Rhumatismes.....................................................4.3
Et le simple exemple de la machine à Résumé de la maladie.......................................4.4
coudre (p. 4.18) réussit à faire comprendre Changement de température..............................4.4
les multiples erreurs de la médecine, mais Pourquoi les rhumatismes d’un seul côté..............4.6
surtout laisse matière à réflexion sur la Goutte..............................................................4.6
pratique que font les médecins depuis plus Sciatique..........................................................4.7
de 100 ans tout en ne pouvant répondre Extrémités froides..............................................4.8
directement aux questions de leurs patients, Tête chaude......................................................4.8
et surtout en déviant, en cachant qu’ils ne Torsions............................................................4.9
sont pas en mesure d’expliquer ce qui se Développement anormal de la tête....................4.13
passe réellement. Études sur le corps vivant (vs autopsie)..............4.16

4.0
62 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions,


estropiements, extrémités froides, tête chaude, leur origine et leur guérison

Mesdames et Messieurs,
Envoyons par exemple à la promenade en plein
Les rhumatismes ou douleurs dans les air par un temps froid et humide un régiment qui
muscles et les articulations sont une maladie se compose toujours, à ce qu’on croit du moins
tellement répandue qu’il sera sans doute généralement, d’hommes choisis à peu près
intéressant d’apprendre les progrès que j’ai également bien portants et approximativement du
faits dans le traitement de cette affection. même âge. L’action du temps et le résultat de cette
Autrefois, les personnes âgées et surtout action sur les soldats de ce régiment seront pourtant
les hommes étaient presque exclusivement différents au retour. Quelques-uns attraperont de
tourmentés par les rhumatismes, mais la toux ou un rhume de cerveau, d’autres auront
aujourd’hui ils n’épargnent aucun âge et peut-être des maux de dents ou d’autres douleurs
aucun sexe, et beaucoup d’enfants en sont rhumatismales, mais la plupart seront tout à fait
déjà atteints. à leur aise ou bien même auront été débarrassés
Nous pouvons prétendre en toute d’un petit malaise tel que les maux de tête.
conscience que malgré les remèdes
très variés qu’on applique contre cette Tout cela est imputé au temps et ceux
affection, elle ne fait que se répandre qui le prétendent, ont raison en apparence,
davantage. car l’altération produite dans le corps de ces
gens est bien l’effet du temps, seulement
on en a cherché la cause là où elle ne peut
Chaque partie du corps peut en être
pas être et il n’y a jamais eu au monde de
atteinte. Presque tout le monde a déjà senti
conclusion plus fausse et d’erreur plus
une fois au moins les tourments que cette
désastreuse que celles par lesquelles
maladie peut causer dans les jambes, dans
le même temps peut d’un seul coup
les bras, dans les épaules, dans la tête ou
rendre un homme malade et un autre
dans les dents. Mais les rhumatismes les
bien portant.
plus redoutés sont bien sans contredit les
rhumatismes articulaires. Une théorie qui ne peut point sortir
de telles contradictions, n’a pu rendre en
On se donne peu de peine pour dé-
réalité que très peu de services à l’humanité
couvrir la cause de cette maladie. On
souffrante depuis des siècles qu’elle est en
dit et on répète tout simplement qu’elle
vigueur et les maladies rhumatismales
est due à un refroidissement et vraiment
se sont au contraire répandues partout
il faut s’étonner que notre siècle si fort en
avec une rapidité énorme.
intentions n’ait point encore essayé de faire
un temps qui n’ait point la mauvaise pro- Nous voyons souvent les rhumatismes
priété de refroidir petits et grands. Mais ce n’affecter qu’un côté du corps, qu’une
sempiternel refroidissement est une chose jambe, qu’un bras ou qu’une épaule et je
curieuse. crois que ce phénomène

4.1
Unité de Toutes les Maladies 63
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

devrait déjà prouver que le temps n’est Voyons comment cela se fait.
point la cause proprement dite, car il n’est
pas concevable que les rhumatismes n’attei- Résumé de ce qu’est la maladie
gnent qu’une seule jambe ou qu’un seul bras
puisque les deux jambes et les deux bras ont Quiconque a suivi ma dernière confé-
été exposés aux mêmes influences. rence se souviendra que la maladie n’est
autre chose que la présence de substances
Il arrive aussi bien souvent qu’une personne assise étrangères qui se déposent dans le corps
à une fenêtre du côté de son bras droit, attrape par suite d’une digestion insuffisante. Ces
des rhumatismes au bras gauche qui était plus substances se déposent d’abord dans le
éloigné que le bras droit et mieux protégé que bas-ventre, mais la fermentation les dis-
ce dernier contre le courant d’air. tribue ensuite dans le corps tout entier.
Tout changement de température, toute
Si donc nous voulons combattre avec excitation, tout dépit, tout choc est capable
succès les rhumatismes, il faut en rechercher de déplacer et de mettre en fermentation
plus sérieusement la cause. les substances étrangères du corps. Toute
notre vie n’est même qu’un mouvement
Voyons maintenant ce que cette maladie
continuel de toutes les substances. S’il y a
a de commun avec d’autres affections. Si
suffisamment de substances morbides dans
nous examinons sérieusement un malade
le corps, ce dernier est entièrement chargé
souffrant de rhumatismes, nous trouvons
jusqu’aux points extrêmes. Cela n’amène
qu’il a également la fièvre et que les parties
point toujours des intentions curatives vio-
endolories présentent une inflammation et
lentes ou maladies aiguës que nous avons
une enflure; la digestion est aussi troublée.
étudiées dans ma dernière conférence, cela
Nous trouvons en outre que l’inflammation
arrive même rarement chez les adultes. Je
se présente toujours aux mêmes endroits
vous rappellerai seulement ce fait mentionné
surtout dans les rhumatismes articulaires.
dans ma deuxième conférence à la page 2.10,
Grâce à ces symptômes, nous nous que ce sont juste­ment les tropiques qui sont
sommes déjà rapprochés de la cause et nous plutôt le siège des maladies fébriles aiguës,
nous en tiendrons rigoureusement tout tandis que les affections chroniques domi-
d’abord aux trois principaux symptômes nent plutôt dans notre zone plus fraîche.
de la fièvre, de l’inflammation et des
troubles de la digestion et nous recherche- La cause en est dans le plus ou moins grand
rons la manière dont ils se produisent. J’ai changement de température. Nous trouvons à
dit que les douleurs se présentent toujours peu près la même chose chez les jeunes per-
aux mêmes endroits dans les rhumatis- sonnes et chez les personnes d’un âge mûr. Les
mes articulaires. Il est étrange que je n’aie premières sont plus sujettes aux fièvres aiguës
pas encore trouvé dans ma pratique très que les secondes, parce que la force vitale est
étendue un seul cas de rhumatisme où le plus énergique chez les jeunes personnes que
siège principal des douleurs ait été ailleurs chez les personnes d’un certain âge. Le même
qu’avant l’articulation à partir des parties changement de température qui suffisait pour
extrêmes du corps, au-dessous du genou, faire éclater chez les premiers une fièvre aiguë,
par exemple, et jamais au-dessus. Cela ne n’est plus capable d’exciter la force vitale des
peut point être l’effet du hasard, cela doit secondes de manière à amener une intention
avoir une raison. curative du corps.

4.2
64 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Quand un changement rapide de tem- Pour secourir un malade atteint de


pérature produit un rafraîchissement, les rhumatismes, il est faux de soumettre
substances se mettent à rétrograder vers les parties malades à un traitement ex-
leur point de départ. clusivement local. On ne peut administrer
un bain local de vapeur que pour adoucir
Nous savons que la chaleur dilate tous les corps les douleurs, pour liquéfier les substances
et que le froid les contracte. et pour améliorer les voies destinées à
transporter les substances morbides. Il faut
Cette loi invariable de la Nature se amener peu à peu la totalité des substan-
trouve entièrement vérifiée dans le corps ces étrangères aux organes excréteurs
humain. Nous y observons très clairement naturels qui doivent les éliminer.
une dilatation dans le feu de la fièvre et vice
versa une contraction des membres pen- Nous savons donc parfaitement
dant le froid surtout aux chaussures et aux comment se produisent les rhumatismes
gants. La contraction des membres exerce articulaires. Il en est de même de tous les
une pression sur les substances étrangères autres rhumatismes. Qu’ils se présentent aux
qui y sont déposées. Cette pression les met épaules, dans le dos, dans le côté, au cou
en mouvement et les fait rétrograder vers ou aux articulations, ils sont toujours pro-
leur point de départ, c’est-à-dire vers le duits par le frottement; il faut un obstacle,
bas-ventre. Il se produit alors une accu- une résistance que les substances morbides
mulation des substances étrangères aux (substances étrangères) rencontrent. Les
articulations, car le chemin n’y est point substances en fermentation rencontrent
libre et les articulations s’opposent à la des obstacles parce que la fermentation ne
circulation de ces substances. peut pas se faire librement comme dans la
bouteille (ci-contre) et qu’elle est arrêtée
En exerçant une pression sur l’obstacle,
par des organes tels que
les substances étrangères produisent
les reins, l’estomac, le cœur,
une inflammation et des douleurs
les poumons et les articu-
violentes. Le mouvement des substances
lations, il y a partout du
étrangères étant alors un mouvement en
frottement. C’est ce dernier
arrière. L’inflammation et les douleurs se
qui produit les douleurs
produisent toujours avant les articulations,
quand le mouvement est
c’est-à-dire au-dessous du genou, de l’arti-
violent. Mais comme les
culation des épaules, etc.
substances étrangères se
frottent, se déposent et
Revenons à l’exemple des soldats et nous serons
se fixent sur les organes,
forcément convaincus que la cause proprement il est clair que les organes
dite de la maladie devait se trouver dans le corps doivent s’altérer et devenir
même, tandis que la température avait simplement malades.
occasionné les intentions curatives du corps, c’est-
Toute douleur, tout
à-dire qu’elle avait changé son état morbide latent rhumatisme de n’importe quel nom spécial,
et chronique en un état aigu. Les phénomènes toute douleur lancinante ou cuisante, toute
morbides ne se présentent donc que dans les corps pression, tout cela n’est produit que par le
ou dans les parties qui possèdent une quantité frottement; mais le frottement n’a été produit
suffisante de substances étrangères. que par le mouvement.

4.3
Unité de Toutes les Maladies 65
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Voilà donc ce que j’avais d’abord à vous produites comme je l’avais expliqué et ne
dire sur l’origine des rhumatismes. pouvaient être éloignées que de la manière
Pour vous prouver la justesse de mes ci-dessus. Au bout de quelques jours, cette
assertions, je vais vous dépeindre quelques- femme était en état de sortir toute seule de
uns des nombreux cas que j’ai observés si son lit et de s’appliquer elle-même les bains.
fréquemment dans ma pratique et vous Au bout de quelques semaines, elle pouvait
expliquer ainsi la manière de guérir les déjà reprendre son travail.
rhumatismes.
Un homme d’un certain âge qui avait été
Au commencement de cette année, déjà traité sans succès pendant des mois pour
je fus appelé auprès d’une femme qui, me ses rhumatismes articulaires, me fit venir et
disait-on, avait des rhumatismes violents, me demanda si je pouvais le secourir. Après
surtout dans la jambe droite, puis plus haut l’avoir examiné au point de vue de la science
dans l’articulation, dans le dos et au cou. de l’expression du visage, je lui déclarai qu’on
«Qu’avez-vous l’intention de faire, M. Ku- pouvait encore le secourir. C’était la jambe
hne?» telle fut la question qu’elle m’adressa. gauche qui était endolorie. Le traitement fut
Le traitement antérieur de plusieurs semaines fait d’une manière analogue au précédent et
avait été sans succès. Je suis habitué depuis deux bains suffirent pour que cet homme pût
très longtemps à ces sortes d’examen et il ne partir à pied après être venu en voiture. Mais
me fut pas difficile de soutenir l’examen en pourquoi est-ce la jambe gauche qui avait été
question. Je dis et expliquai d’abord comment
atteinte et non pas la jambe droite ?
ces douleurs s’étaient produites. « Selon mon
expérience, il est faux de faire un traitement C’est ce que je vais vous expliquer par
quelconque aux jambes, au cou, au dos et aux les faits suivants.
cuisses (Enveloppement avec de la ouate ou
Je vous ai déjà expliqué dans ma
autre chose). Toutes les douleurs dont vous
conférence sur la fièvre l’accumulation des
vous plaignez, sont une fièvre interne. Il ne
substances étrangères d’un seul côté par
faut donc point lui opposer de la chaleur,
des faits analogues dans une bouteille; je
mais il faut commencer le traitement là où la
vais vous présenter de nouveau ces essais.
maladie a pris son origine et dériver la trop
Mais maintenant il est sans doute évi-
grande chaleur intérieure. Vous verrez bientôt
dent pour vous que la maladie frappant
la justesse de cette méthode ». Comme cette
un seul côté du corps doit provenir de
femme ne pouvait pas se soigner elle-même, je
l’accumulation des substances étrangè-
fis placer la baignoire tout auprès du lit. Trois
res d’un seul côté. Vous me demanderez
personnes eurent de la peine à mettre au bain
cette femme qui poussait des cris à chaque
peut-être d’où vient cette accumulation d’un
mouvement. Je chargeai une garde-malade
seul côté. On croirait a priori que le corps
d’administrer le bain de siège à friction à la doit distribuer les substances d’une
pauvre malade. Au bout de 15 minutes à peine, manière aussi uniforme que possible
autant que je me rappelle, cette femme qui parce qu’il gagne ainsi plus d’espace
gémissait d’abord sans cesse, se tranquillisa. pour les loger.
« Eh bien », lui dis-je, « vous êtes joliment Eh bien, les dépôts ne se font généra-
tranquille ». – «  Les douleurs ont diminué lement pas tout à fait d’un seul côté, mais
», me répliqua-t-elle. Vous voyez donc que ils commencent presque toujours d’un seul
le traitement était tout à fait juste. Les dou- côté auquel ils se restreignent jusqu’à ce
leurs du dos, des cuisses et du cou s’étaient qu’il se soit produit un certain trop-plein

4.4
66 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

qui pousse plus ou moins les substances La fermentation se serait faite du reste
vers l’autre côté. Mais un côté reste long- dans la boue, même sans addition d’une
temps plus chargé que l’autre. La cause de substance fermentescible spéciale, mais elle
ce dépôt d’un seul côté est purement aurait dépendu de la totalité des conditions
mécanique, c’est simplement que les de la température et nous aurions dû l’at-
substances obéissent aux lois de la pe- tendre peut-être très longtemps. Vous aurez
santeur. Quelques essais fort simples vont un tableau encore plus fidèle du corps en
nous rendre cela plausible. vous représentant les masses en fermen-
tation dans une bouteille hermétiquement
Prenons deux bouteilles de verre et remplissons-les fermée à parois dilatables. Les substances
d’abord d’eau pure; bouchons-les et laissons-les en fermentation ont besoin de place et elles
reposer une nuit tout entière. Si nous les examinons se la procurent en dilatant les parois parce
que la bouteille est fermée.
le lendemain matin, nous n’y observons aucune
altération et nous ne voyons point comment elles Ces faits très simples nous offrent le tableau
ont été couchées. Ajoutons maintenant pour la de ce qui se passe dans le corps; les substances
nuit prochaine un peu de boue dans l’eau de s’y déposent dans les parties inférieures et elles
chaque bouteille et faisons-leur passer cette nuit se dirigent littéralement vers le côté sur lequel
dans la même position; le tableau sera tout dif- nous couchons pendant la nuit.
férent le lendemain. Dès que nous prenons ces On ne peut pas voir chez un homme
bouteilles avec précaution, nous voyons aussitôt parfaitement bien portant de quel côté il a
dans quelle position elles ont passé la nuit, car l’habitude de dormir, car il dort indifférem-
la boue s’est déposée sur le côté sur lequel les ment d’un côté ou de l’autre; mais quand
bouteilles étaient couchées et l’eau est restée le corps est rempli de substances mor-
passablement claire au-dessus de ce dépôt. bides, on voit du premier coup sur quel
côté il couche ordinairement, car il est
Si nous ajoutons encore une substance très facile à ma nouvelle diagnose de déterminer
fermentescible à la boue pour la troisième nuit, la plus ou moins grande surcharge du corps
d’un côté ou de l’autre.
le tableau sera d’abord le même le lendemain
matin, mais si nous ouvrons la bouteille et que
Mais si les substances morbides pren-
nent par trop le dessus, la
nous l’exposions à la chaleur, la fer-
répartition est plus uniforme
mentation commencera à l’intérieur
et l’état de la personne est
de la masse boueuse. La masse tel qu’elle ne peut plus
en fermentation sort de la bou- dormir tranquillement
teille du côté sur lequel elle a d’un côté, mais qu’elle
été couchée (fig. A et fig. B). se tourne de côte et
Ce n’est donc point par un effet d’autre dans son som-
du hasard que les masses sont meil inquiet.
expulsées de la bouteille par la Quand donc un côté
fermentation, mais elles sortent est tout particulièrement
constamment du côté sur lequel surchargé, il tombe tou-
les masses se sont accumulées et jours malade le premier
déposées dans la bouteille. Fig. A Fig. B et est toujours atteint plus
gravement.

4.5
Unité de Toutes les Maladies 67
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Cet homme était absolument surchargé


Cela vous explique pourquoi une personne qui
de substances morbides. Les nouvelles
a été assise à une fenêtre du côté du bras droit, substances étrangères s’avançaient vers le
attrape quelquefois des rhumatismes au bras genou, les anciennes voulaient rétrograder.
gauche par suite du courant d’air. Il y aurait eu bientôt induration et la goutte
eût été parfaite. Cela provenait en partie de
Il est vrai que le dépôt d’un seul côté ne ce que la maladie avait toujours été soumise
se fait pas si vite dans l’homme que dans la jusque-là à un traitement local par la chaleur.
Ce traitement avait modifié l’état, il est vrai, et
bouteille; il faut beaucoup de temps pour
le malade s’était toujours remis en apparence,
cela, mais il arrive souvent que des en-
mais en réalité la maladie n’était devenue
fants naissent surchargés d’un seul côté, que chronique; les substances se reposaient
ce qui provient de ce que la mère a couché pour reprendre un mouvement plus violent
sur un seul côté pendant sa grossesse ou à chaque nouvelle fermentation. Les parties
bien de la position de l’enfant dans le sein malades furent d’abord amollies par un bain
de sa mère. de vapeur et les bains de siège à friction se
prolongèrent considérablement. Le succès le
plus éclatant couronna ces efforts au bout de
Vous comprenez maintenant pourquoi, parmi les
quelques jours.
soldats mentionnés au commencement de cette
conférence, l’un n’avait des maux de dents que Une femme vint me consulter qui souf-
d’un seul côté, etc. Vous comprenez également frait horriblement de la goutte aux mains et
sans aucune difficulté pourquoi mon malade aux pieds. Elle me dit que tous les remèdes
employés jusque-là n’avaient eu aucun suc-
n’avait des rhumatismes qu’à la jambe gauche,
cès. J’essayai également de démontrer à cette
il avait dormi pendant des années sur le côté femme que ses douleurs ne provenaient que
gauche : de là provenait la surcharge d’un seul d’une digestion insuffisante et qu’un mieux
côté. n’était possible que si sa digestion s’amélio-
rait, que si elle obtenait des évacuations plus
Peu de temps après ce cas, je fus ap- abondantes et que si elle pouvait suer. Je lui
pelé à Magdebourg où il était question de conseillai de prendre trois bains de siège à
rhumatismes extraordinaires. Je me rendis à friction et de suivre un régime convenable
cet appel et je trouvai que ce n’était point un pour ne pas laisser pénétrer de nouvelles
cas extraordinaire, mais que les symptômes substances étrangères dans son corps. Au
bout de quelques semaines, les articulations
se présentaient avec une grande violence.
n’étaient plus froides comme auparavant,
Les articulations du genou et du pied étaient
mais elles avaient une chaleur qui se sentait
fortement enflées et horriblement endolories
distinctement à une petite distance. Les bains
le malade ne pouvait plus remuer la jambe.
froids, loin de refroidir le corps, avaient au
Les articulations au-dessous du genou étaient contraire produit de la chaleur, ils doivent
fortement enflammées, mais il y avait en même expulser les substances étrangères et amener
temps au-dessus du genou un endroit fort une circulation plus active du sang, de façon
enflé, de sorte que le malade ne pouvait pas à rétablir la circulation normale et la cha-
dresser la jambe. Il me dit qu’il avait déjà leur normale. Au bout de très peu de temps,
eu beaucoup à souffrir dans sa vie, que cette la chaleur excessive disparut également des
maladie l’avait atteint chaque année, mais articulations et fut remplacée par une chaleur
qu’elle avait empiré à chaque attaque. normale; la guérison était accomplie.

4.6
68 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Encore un cas de goutte. Cette femme avait la goutte qui s’était


Dans une famille où je soignais avec produite en premier lieu par suite d’une mau-
succès les enfants depuis des semaines, on vaise digestion et les rhumatismes avaient
m’appela dans une chambrette occupée par la été l’une des premières conséquences de
grand-mère qui désirait vivement me parler: cette digestion insuffisante. « Aussi longtemps
« Je vois avec quel succès vous traitez mes que j’étais dans les affaires, j’avais toujours
petits-fils, ne pourriez-vous pas me guérir beaucoup de travail et je n’ai pas tenu compte
également ? Je souffre beaucoup et cause de mes douleurs rhumatismales », me dit un
beaucoup de peine à mon entourage. Je ne jour la malade. « Depuis que je suis retirée
quitte plus le lit depuis trois ans ». Tel fut son des affaires, j’ai la goutte ». Vous voyez que
exorde. Je lui répondis ces quelques mots: « la goutte provenait de ce que les rhumatismes
C’est possible pourvu que vous remplissiez n’avaient été ni soignés, ni guéris.
trois conditions. Les voici: évacuations plus
La sciatique
abondantes par l’intestin, par les reins et
par la peau. Votre maladie provient d’un La sciatique n’est pas non plus autre
manque d’évacuations ». — « Vous pouvez chose qu’une inflammation des articula-
bien avoir raison, Monsieur Kuhne; je ne tions des hanches; elle s’engendre de la
sue plus depuis bien des années et j’en suis même manière que les rhumatismes et elle
bien contente; autrefois, je suais … C’est la disparaît de la même manière. Écoutons
même chose pour les selles: tous les quatre, ce que m’écrit un malade reconnaissant de
cinq et même six jours; autrement, j’ai une sa guérison.
bonne digestion ».
« Je vous remercie du fond du cœur de
On entend très souvent prétendre que m’avoir guéri de mes douleurs indicibles.
l’estomac et la digestion sont excellents, mais « Pendant l’automne de 1885, je fus
qu’on souffre seulement de constipation. atteint pour la première fois de violentes dou-
C’est un triste signe du peu d’idée qu’on a leurs et de raideur dans la hanche gauche, puis
d’une bonne digestion. dans la hanche droite et dans les reins, puis
d’une raideur générale. Le médecin auquel
« Oui, cela entre bien dans le corps, mais
je m’adressai, me dit que j’avais la sciatique.
cela n’en sort pas régulièrement. Que devien-
Dans le cours du traitement se présentèrent
dront ces substances introduites dans le corps
? — La goutte n’est pas autre chose qu’une encore une forte photophobie, un tremblement
suite de la digestion insuffisante ». Cette des paupières, des douleurs faciles, une pe-
dame de soixante-dix ans parut comprendre santeur dans la tête, des tiraillements terribles
cela et elle me pria de commencer bientôt le dans le bras gauche et dans la main gauche et
traitement. Je lui envoyai ma baigneuse et je une faiblesse telle que je ne pouvais mettre ni
lui expliquai comment il fallait appliquer les mes souliers, ni mes bas et que je ne pouvais
bains. La malade dut prendre trois bains de pas me mettre au lit sans être soutenu. Ces
siège à friction par jour et être mise ensuite terribles douleurs me firent grisonner en très
au lit pour suer si c’était possible. La sueur peu de temps.
se produisit avec une rapidité surprenante. « Je fus traité sans succès par plus de
Elle suait si abondamment après chaque bain douze professeurs célèbres et médecins et pré-
qu’il fallait la changer deux fois par nuit. senté aux étudiants par quelques professeurs
Quelques semaines suffirent pour que cette de l’Université comme un sujet très remarqua-
femme pût se lever sans douleurs et aller et ble. Un jeune médecin a fait sur moi sa thèse de
venir dans sa chambrette. doctorat. J’ai été à plusieurs reprises pendant

4.7
Unité de Toutes les Maladies 69
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

des mois entiers dans l’hôpital municipal et Nous allons voir comment ces phéno-
dans la clinique de l’Université.—En fin de mènes morbides se sont produits. J’ai dit
compte, un professeur et un docteur de la dans l’une de mes précédentes conférences
polyclinique de l’Université me conseillèrent (deuxième) qu’il n’y a point de maladies
en janvier 1889 de consulter M. Louis Kuhne sans fièvre et point de fièvre sans maladie.
qui faisait justement alors des conférences Il faut donc, d’après mes assertions, que cet
publiques. Je le fis le 23 janvier 1889. état soit aussi un état fébrile. On ne doute
« Je pris les premiers bains le lendemain. point qu’il n’en soit pour les chaleurs à la
Des quantités considérables d’eau disparu- tête. Mais on regarde moins les pieds et les
rent au premier bain, le ventre s’affaissa, mains froids comme un état fébrile. Je pré-
la tête devint plus légère et je pus marcher tends que ces deux états, chaleurs à la
sans béquilles pour la première fois depuis
tête, mains et pieds froids, proviennent
des années. Le même jour, je me présentai à
d’une seule et même cause.
Messieurs les professeurs de la polyclinique
de l’Université conformément à leur désir
et ils constatèrent l’amélioration éclatante Comment cela se fait-il ? Toute maladie a pour
survenue dans mon état. condition indispensable la présence de substan-
« Après avoir suivi consciencieusement ces étrangères dans le corps. Par la fièvre et la
pendant trois semaines de suite la méthode fermentation, ces substances sont réparties dans
prescrite par vous, je pus déclarer le 13 les parties les plus éloignées du bas-ventre, leur
février 1889 dans une consultation publique point de départ. Il se fait un dépôt aux endroits
donnée par vous à 20 - 30 de vos élèves que les plus éloignés, c’est-à-dire aux mains, aux
j’étais parfaitement guéri et leur en donner la pieds et à la tête. Si les substances en fermenta-
preuve en faisant en même temps toute sorte tion pénètrent dans les mains et dans les pieds,
de mouvements. elles n’y trouvent que très peu de résistance. Les
« Depuis ce temps-là, je suis bien por-
substances étrangères se déposent d’abord dans
tant et capable de travailler. Je puis porter
les orteils, puis dans les pieds et remontent peu
un quintal dans chaque main, tandis que je
à peu dans les jambes et gênent la circulation
ne pouvais pas même me remuer auparavant
du sang et l’échauffement des pieds. Il se passe
et que j’étais incapable de travailler ou de
la même chose dans les mains.
porter le moindre fardeau. Depuis l’automne
1885 jusqu’au 23 janvier 1889, j’ai été traité
par les premiers médecins de Leipzig et mon Beaucoup de personnes n’ont d’abord
état n’a fait qu’empirer. Depuis le 23 janvier froid qu’au bout des doigts; d’autres n’ont
jusqu’au 13 février 1889, vous m’avez rendu froid qu’à un seul pied; plus tard, au bout
par votre nouvelle méthode la santé et la force de quelques années, on se plaint aussi des
de travailler. jambes qui sont froides jusqu’aux genoux.
Leipzig, le 16 juin 1890. Heinrich K. » On met alors des bas chauds, mais cela n’y
fait rien à la longue. On met des souliers
Extrémités froides fourrés, mais cela ne fait du bien que pendant
Passons maintenant à l’origine des ex- quelque temps et bientôt cela ne suffit plus.
trémités froides et de la tête chaude. Nous On ne peut plus alors réchauffer les pieds.
savons que c’est justement la tête qui devrait Il s’ensuit évidemment et vous savez
être fraîche et les pieds et les mains qui doi- bien que ce ne sont pas les vêtements
vent être chauds. Cependant, on rencontre qui réchauffent le corps, mais que c’est
fréquemment le contraire. le corps qui échauffe les vêtements.

4.8
70 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Et si pourtant les vêtements plus chauds J’ajouterai que tous ceux qui ont les extrémi-
protègent d’abord contre la sensation du tés froides, sont toujours exposés au danger
froid, c’est seulement parce qu’il y a toujours d’être atteints de rhumatismes.
une certaine chaleur dans les membres et
que ce reste de chaleur se communique J’arrive maintenant aux Torsions
aux vêtements qui le retiennent. Mais cette
protection des vêtements chauds n’est point Vous avez vu par mes explications que
de longue durée. Dès que l’élimination par toutes les formes morbides qui vous ont
la peau et la circulation normale du sang été présentées jusqu’ici, se rapportent à une
cessent de plus en plus, le vêtement le plus cause commune. Mais vous serez peut-être
chaud ne sert plus de rien. étonnés que je fasse suivre immédiatement
Mais il en est tout autrement de la après la goutte et les rhumatismes les al-
tête. Le cerveau riche en sang est mieux à térations morbides du corps désignées au
même que les pieds et les mains de résister commencement de cette conférence telles
aux substances étrangères qui montent que les épaules trop hautes, le dos voûté, les
vers la tête. Cette résistance produit déviations de l’épine dorsale, les torsions,
un frottement et de la chaleur. Nous etc. Elles ont pourtant la même cause que
avons donc la solution de l’énigme: ce les maladies mentionnées, c’est-à-dire une
sont absolument les mêmes substances accumulation de substances étrangères
qui refroidissent les mains et les pieds dans le corps et un dépôt intensif de ces
et qui échauffent d’abord la tête. Mais substances à certaines parties du corps.
les chaleurs à la tête ont aussi une fin. J’ai Ces maladies se présentent fréquemment
trouvé dans ma pratique assez de malades ensemble. Si l’on vous demande la cause
chez lesquels la tête était déjà entièrement des symptômes morbides, vous répliquerez
froide. Il y a donc également ici une certaine vous-mêmes: les altérations ne peuvent être
limite. Si les substances étrangères pénè- produites que par le dépôt des substances
trent en trop grande quantité dans la tête, étrangères qui sont pour ainsi dire un état
la résistance finit également par y cesser et goutteux sur une grande échelle. Vous avez
la tête devient froide à son tour. La preuve rencontré juste. Mais je vais vous montrer
de ce que j’avance ne peut être faite que à l’aide de quelques figures comment le
par la guérison qui ressort d’un traitement dépôt a eu lieu et comment il a pris peu
conforme à cette assertion. à peu le chemin d’une certaine partie du
Pour se délivrer du froid aux mains et aux corps. L’expérience démontre qu’il faut
pieds et de la chaleur à la tête, il faut com- beaucoup de temps pour que les subs-
mencer le traitement au point de départ de la tances étrangères puissent produire
fermentation, c’est-à-dire au bas-ventre. de grandes déformations et altérations
dans le corps; il faut des années. Le corps
Il faut régler la digestion et alors les se dégage parfois par des maladies aiguës et
mains et les pieds se réchaufferont et la expulse alors assez de substances étrangè-
tête se rafraîchira nécessairement. La tête res pour faire disparaître temporairement
froide redeviendra d’abord chaude, puis elle les déformations et altérations du corps
prendra une fraîcheur normale. Mais tous de sorte qu’il peut se passer des dizaines
ces symptômes ont été observés dans des d’années jusqu’à ce que la déformation soit
milliers de cas et je les observe tous les jours complètement achevée.
dans de nouveaux cas de ma pratique.

4.9
Unité de Toutes les Maladies 71
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Les mêmes substances étrangères qui rement à cacher d’abord les parties
produisent chez l’un la petite vérole, chez contrefaites en recou­rant à l’art du
l’autre la fièvre typhoïde, chez un troisième tailleur ou de la tailleuse, mais cela
la diphtérie, etc., causent ces torsions et ne sert de rien à la longue.
ces estro­piements dès que le corps n’a Les formes des parties
plus assez de force vitale pour s’en dé- contrefaites peuvent être
barrasser par des fièvres aiguës. extraordinairement variées et
Les substances morbides choisissent cer- ces différences ont leur cause
tains dépôts collecteurs, surtout à des endroits dans les occupations, dans les
où elles gênent le moins possible l’organisme et habitudes, dans la position
où elles soient aussi éloignées que possible du pendant le sommeil et en
mouvement continuel. C’est ainsi que, quand grande partie dans les dispo-
les dépôts se font à un endroit où il ne se trouve sitions innées. On ne trouvera
point d’organes importants, la maladie elle- peut-être pas deux formes qui
même peut ne gêner que très peu. soient absolument semblables,
mais on peut distinguer certai­nes
Les altérations externes se font remar-
formes fondamentales que je vais
quer peu à peu et l’on cherche toute sorte
vous présenter.
d’explications.
La fig. A vous présente un
La plupart du temps on en accuse la profession homme bâti d’une manière à peu
près normale et l’harmonie de ses Fig. A
du malade obligé de se livrer à une occupation
qui absorbe spécialement une partie du corps membres saute aux yeux. Il n’y a rien de trop
ou de prendre une habitude spéciale, comme long, rien de trop court, rien de trop gros,
d’être assis de travers. Certainement cela y fait rien de trop mince, tous les membres
sont bien proportionnés.
quelque chose, mais cela ne contribue qu’à tracer
le chemin des substances étrangères et seulement La fig. B vous présente un autre
tableau. Vous reconnaissez sur-le-
à déterminer la forme de l’altération.
champ les altérations, du côté
Les personnes parfaitement bien por- gauche: en bas, un allongement,
tantes ne peuvent jamais devenir contre- en haut une surélévation du tronc;
faites par suite de positions unilatérales l’allongement est certainement
du corps dès qu’elles donnent au corps antérieur à la surélévation, car les
le temps de se reposer quand la fatigue se substances ont leur point de dé-
fait sentir. part dans le bas-ventre où se fait
toujours la première altération
J’ai souvent observé que les habitants des campa- et il a sûrement fallu des années
gnes courbés toute la journée en travaillant la terre, pour produire la surélévation de
prenaient une belle position parfaitement droite l’épaule. Si les parents avaient vu à
dès qu’ils avaient l’occasion de se redresser. temps l’allongement inférieur et s’ils
en avaient connu les conséquences,
Si ces hommes n’étaient pas bien ils n’auraient certainement pas hésité
portants, leur attitude serait certainement à faire un traitement convenable.
devenue défectueuse sous l’influence des Il est vrai qu’on ne peut faire de
substances étrangères. On cherche ordinai- reproches à personne, car les
Fig. B

4.10
72 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

méthodes usitées jusqu’ici n’étaient pas Vous avez appris aujourd’hui pour la
le moins du monde en état de guérir ces première fois comment les torsions et les
maladies, qu’elles ne reconnaissaient point estropiements se produisent. Je vais vous
du reste comme maladies. montrer par d’autres cas comment toutes
ces formes ont la même cause.
Ces personnes, ainsi contrefaites, étaient
simplement des estropiées et ce mot disait tout. La fig. C vous montre un corps dont le
Mais, comment ces estropiements, s’étaient-ils tronc est dilaté des deux côtés. Vous n’aurez
produits quelles, en étaient les causes c’est ce peut-être tout d’abord que le sentiment
que personne jusqu’ici n’a reconnu clairement. confus que ce corps n’a plus les véritables
Ma nouvelle méthode n’est plus, aussi perplexe proportions. Mais en comparant avec la
que les autres en présence de ces malades et fig. A, vous verrez sur-le-champ que tout
la preuve de sa justesse a été présentée par la le tronc est trop dilaté. C’est surtout le
guérison des cas les plus divers. J’ai toujours bas du tronc qui est trop allongé, ce qui a
tiré ma théorie de ma pratique. raccourci les jambes et le cou. Ce dernier
est presque dans les épaules.
Les substances étrangères s’étaient
déposées principalement sur le côté gau- Dans ce cas, non seulement il y a eu une
che de ce corps. La dilatation s’y était faite surcharge d’un côté du tronc, mais les deux
absolument comme dans la bouteille à côtés ont été uniformément surchargés de
parois dilatables dans laquelle la masse en substances étrangères et cette surcharge
fermentation n’était déposée que sur le côté s’est étendue au tronc tout entier. Il arrive
gauche. Ces substances demandent un em- parfois que les substances pénètrent dans
placement plus grand, et comme elles n’ont la tête et il se présente alors de ces défor-
point d’autre issue, elles dilatent peu à peu mations que vous avez eu souvent occasion
les parois sur lesquelles elles exercent une d’observer.
pression continue. Si la masse en fermen-
tation n’est que du côté gauche comme ici,
c’est aussi ce côté seul qui se dilate d’une
manière remarquable. Fig. A Fig. C
Par ma nouvelle diagnose, la science
de l’expression du visage, il eût été facile
de déterminer cette maladie dans ses pre-
miers commencements et de prendre les
moyens convenables pour expulser du corps
les substances étrangères, cause de cette
surchar­ge du côté gauche. Bien des années
avant cet allongement du tronc inférieur,
où pouvait déjà constater un surcroît de
surcharge du côté gauche du cou et mainte-
nant que nous connaissons l’unité de toutes
les maladies et que nous savons que cette
torsion n’avait été également produite que
par les mêmes substances étrangères qui
causent chez d’autres personnes la fièvre
typhoïde, la diphtérie, etc., il est facile de
prévenir et de guérir ces estropiements.

4.11
Unité de Toutes les Maladies 73
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Je vous rappellerai ici l’exemple de la C’est à cet âge que les secours agissent
bouteille sur laquelle nous avions mis un le plus rapidement et le plus facile-
tube en caoutchouc. Les altéra­tions de la ment. Un mois de traitement selon ma
tête se sont produites absolument comme méthode fait souvent faire à un jeune
dans cette bouteille. corps plus de progrès en un mois qu’à
un corps vieux en une année. La cause
Mais vous avez aussi souvent l’occasion d’obser- en est dans la force vitale qui est plus
ver le symptôme justement opposé, à savoir de grande dans la jeunesse. Mais je vous ai
trop longues jambes, des bras trop longs et un déjà dit com­ment on parvient à s’aperce-
tronc relativement trop court. La cause en est la voir des premiers commencements de ces
même, seulement les substances étrangères ont déformations: cela n’est possible qu’à l’aide
pris de bonne heure le chemin de ces extrémités de ma science de l’expression du visage.
et ont empêché le développement du tronc de Les substances étrangères peuvent
marcher du même pas que celui des membres. prendre parfois un chemin fort irrégulier,
passer d’un côté à l’autre et puis rétrograder.
Personne ne soupçonnera que notre mé-
thode si simple puisse rendre aux membres Nous voyons cela dans la fig. E. Les princi-
dans tous ces cas leurs proportions norma- paux dépôts de ces substances se sont faits
les. Cela demande, il est vrai, l’application surtout sur le côté gauche, mais ensuite le
énergique de mon traitement pendant des chemin libre a été arrêté au milieu par l’un
années, la plupart du temps jusqu’à ce que des organes qui s’y trouvent et repoussé
ces états chroniques se compensent, et quand du côté droit, mais il a repassé ensuite du
l’organisme est trop vieux et qu’il n’a plus côté gauche. Vous voyez distinctement la
la force vitale indispensable, une guérison dilatation de tout le côté gauche vers le haut
Fig. D complète ne peut plus avoir lieu. et vers le bas et vous apercevez au milieu la
La fig. D nous donne une forme qui direction vers la droite. Il y a déjà eu ici une
est malheureusement très fréquente de déviation de l’épine dorsale. C’est une Fig. E
nos jours. Les dépôts ont produit une surcharge certainement héréditaire
surélévation du dos qui empêche en dans ses commencements.
même temps le développement normal Si l’on voulait rétablir les
de la poitrine qui est d’une platitude propor tions nor males par
frappante. On dirait presque que ce l’application de ban­ dages
qu’il a de trop dans le dos, manque mécaniques ou d’autres
à la poitrine. Cette dernière aug- appareils pour redresser
mente de volume dès que le dos le malade, on ne ferait que
est délivré de sa charge. Il va sans tourmenter ce dernier, mais
dire que le tronc était fort surchargé on n’obtien­­drait jamais de
bien longtemps auparavant, aussi ce guérison. Il faut absolument
symptôme est il toujours accompagné de l’empla­­cement pour les
d’un ventre trop gros ou trop bal- substances, et il m’est arrivé
lonné. Cette surcharge remonte parfois assez souvent dans ma pra-
jusqu’aux premières années du malade tique que quand on avait fait
ou bien même elle se produit avant la entrer de force un dos voûté,
naissance, et c’est pour cela que nous les substan­ces étrangères se
voyons déjà des enfants de 4 - 5 ans qui déposaient un beau jour sur la
ont le dos voûté et la poitrine plate. poitrine.

4.12
74 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

On avait donc réussi à chasser ces subs-


tances de leur position sur l’arrière, mais elles La preuve de mes assertions ne peut être faite
se sont représentées par devant. On n’a pas que par la guérison basée sur ces théories. Je
pu enlever aux substances l’emplacement vous ai déjà dit que mes théories ont été déduites
qu’il leur fallait, on n’a pu que changer le de la pratique et qu’elles ont été basées sur ma
lieu de leur dépôt. pratique et sur mes nombreuses observations.
La fig. F nous présente une personne
chez laquelle les substances étrangères se sont Il s’est réellement opéré sous ma direc-
déposées au milieu du dos et ont courbé en- tion une foule de ces guérisons. Le traite-
tièrement le corps. Ce symptôme est plus rare, ment était le même que dans les symptômes
car les substances pénètrent généralement morbides mentionnés plus haut. Il peut
jusqu’aux extrémités. Je vous présenterai paraître étrange de m’entendre dire que
ci-dessous un exemple frappant tiré de ma je prétends guérir un dos voûté de la
pratique dans les figures G et H. même manière qu’un catarrhe et qu’un
Vous penserez tous à cette occasion rhume de cerveau, mais comment faire
aux pauvres bossus qui sont absolument autrement puisque la cause morbide est
défigurés par leur estropiement. Chez la la même ? Les faits ont prouvé que j’ai
plupart des bossus, il s’est produit une raison, car tous les symptômes morbides
déviation complète de l’épi­ne dorsale. Il y disparaissent par une cure persévérante.
a presque dans tous les cas exclusivement Il y a toujours et dans tous les cas cette
une surcharge héréditaire. Mais avant de condition indispensable que le corps doit
passer aux différents cas morbides, je vais avoir encore assez de force vitale et que la
encore men­tionner une autre difformité communication des nerfs ne soit interrom-
particulière. pue nulle part, et je répète ce que j’ai déjà
dit: Toutes les maladies (ou plutôt la maladie
Développement anormal de la tête dans toutes ses formes) sont guérissables,
sans exception.
Il arrive souvent que les substances
traversent le cou et se déposent dans la tête.
J’ai déjà expliqué comment la tête froide
en provient. Cela amène facilement chez
les enfants un développement anormal
de la tête. Une tête démesurément grosse
est toujours un signe de grave maladie
chronique. Ce développement excessif de
la tête se produit très fréquemment avant
la naissance, et la première conséquence
en est un accouchement laborieux. Mais le
peuple a lui-même observé que les enfants
qui ont une grosse tête meurent plus tôt
que les autres. Vous avez appris aujourd’hui
une cause que vous n’aurez probablement
apprise de personne jusqu’ici. Je vous ai déjà
expliqué cette surcharge par la bouteille à
tube en caoutchouc. Fig. F

4.13
Unité de Toutes les Maladies 75
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Je vais vous présenter maintenant quel- Si je prétends que les substances étran-
ques guérisons de ces cas tirés de ma pratique. gères qui ont produit cette affection sont
En 1889, une femme m’amena dans une voiture les mêmes que celles qui ont produit chez
d’enfant son fils de 13 ans sur le dos duquel d’autres personnes la petite vérole, la fièvre
une bosse assez considérable s’était déjà for- scarlatine, la diphtérie, etc., il faut qu’elles
mée par suite d’une déviation douloureuse de soient expulsées par la même méthode et
l’épine dorsale, comme vous le voyez sur la que le corps soit guéri absolument de la
fig. G. Ce garçon ne pouvait marcher qu’avec même manière, et c’est ce que j’ai prouvé
la plus grande peine à l’aide de deux bâtons, aux parents par leur fils.
et il fallait le transporter en voiture la plupart
du temps. Elle me dit qu’elle avait consulté Le jour même où ce garçon était venu
les médecins parce que les douleurs étaient me consulter, j’avais chez moi une femme qui
intolérables depuis plus de deux ans. souffrait de pertes de sang énormes et une
Un professeur de cette ville avait opéré petite fille de neuf ans qui avait des dartres
l’enfant et l’avait horriblement tourmenté sur épouvantables. Ces deux personnes avaient
un lit expansif, par des appareils orthopédi- essayé toutes les autres méthodes sans le
ques en fer et par d’autres moyens cœrcitifs, moindre succès. Elles firent le même traitement
mais tout cela sans le moindre succès. La que le garçon et elles furent guéries comme
femme H... avait dû se convaincre que la lui. Mais cette guérison n’était possible que si
chirurgie et la médecine étaient impuissantes la cause de ces trois affections était la même,
à secourir son fils, aussi avait-elle soigné son ce qui est prouvé par le fait.
fils à l’aide de remèdes domestiques jusqu’au
moment où elle vint chez moi. Je lui expliquais Dans un autre cas, un homme de cin-
que les substances morbides avaient choisi quante ans réussit au bout d’un traitement
la bosse de son fils pour s’y déposer et qu’il persévérant de quatre années à compenser
s’agissait d’expulser ces substances pour gué- son tronc trop long, ses jambes et son cou trop
rir cette maladie. Elle me comprit et me pria courts. De six mois en six mois, ses pantalons
de commencer le jour même mon traitement. étaient trop courts et les épaules de ses pa-
L’enfant prit trois bains de siège à friction par letots trop hautes. Il était toujours obligé de
jour d’une demi-heure chacun. Sa nourriture faire changer ces vêtements par son tailleur
était absolument sans excitant et l’enfant jusqu’à ce que son corps
passait la plus grande partie de la journée fût redevenu à peu près
en plein air hors de la ville. Les substances normal.
étrangères rétrogra­dèrent avec une rapidité
surprenante dans ce jeune corps et le succès
dépassa toute attente. Au bout de huit jours,
l’enfant n’avait plus besoin de sa voiture et
pouvait marcher avec le seul secours de ses
deux bâtons. Quinze jours plus tard, les bâ-
tons étaient devenus inutiles et l’attitude était
déjà presque droite. Au bout de deux autres
semaines de traitement, l’enfant put retourner
à l’école qu’il avait dû quitter depuis long-
temps. Le traitement dura six mois et l’enfant
est si bien rétabli qu’il peut marcher tout à
fait droit comme le montre la fig. H.
Fig. G Fig. H

4.14
76 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

J’espère qu’après toutes ces explications Vous voyez quelle diagnose a été la plus
vous avez compris l’unité des maladies, juste. Il se présente presque tous les jours
c’est-à-dire la cause uniforme de toutes les dans ma pratique de ces cas où, comme
maladies. Vous pouvez en avoir tous les ici, les malades sont regardés par tout le
jours la preuve dans ma pratique. monde comme ayant une santé exubérante
Mais, avant de terminer, je vais vous bien qu’ils se sentent eux-mêmes gravement
parler de ma nouvelle diagnose, la science de malades et où ils ont de la peine à se dé-
l’expression du visage, parce qu’elle est en- cider à consulter un médecin parce qu’ils
core bien souvent mal comprise, quoi qu’elle craignent d’être traités encore une fois de
soit tout aussi simple et tout aussi naturelle malades imaginaires.
que toutes mes autres découvertes. J’ai donc eu assez souvent l’occasion
Le fait que beaucoup de mes mala- d’apprendre à connaître l’insuffisance des
des ne recourent à moi que comme à leur diagnoses usitées jusqu’ici.
ancre de salut après avoir essayé en vain
toutes les autres méthodes, m’a permis Il me vint une autre fois une jeune fille
de jeter sur la diagnose de ces savants de 18 ans atteinte d’une forte chlorose (pâles
messieurs un regard plus profond qu’on couleurs). Les médecins lui avaient dit qu’elle
ne saurait croire. avait un peu de chlorose, mais qu’elle était
autrement tout à fait bien portante et qu’elle
En voici quelques exemples n’avait qu’à prendre du fer pour faire dis-
paraître son indisposition. Elle avait pris du
Je vis venir un jour chez moi un homme fer, mais la chlorose n’avait point disparu. Je
grand et fort que tout le monde aurait cru très déterminai par ma science de l’expression du
bien portant. Il se plaignit d’être absolument visage qu’il ne pouvait nullement être question
incapable de tout travail. Il avait consulté bien de parfaite santé avec des pâles couleurs, car
des médecins qui l’avaient tous examiné avec le corps de cette jeune fille était fortement
soin, qui l’avaient consulté, tâté et écouté. surchargé de substances étrangères. Tous les
Ils avaient fini par lui déclarer qu’il était vaisseaux les plus déliés qui doivent amener
parfaitement bien portant, qu’on ne pouvait le sang jusqu’à l’épiderme étaient tellement
trouver aucune maladie en lui et qu’il était obstrués par ces substances que le sang ne
un malade imaginaire. Il n’avait qu’à faire pouvait circuler qu’insuffisamment jusqu’à
un voyage pour avoir d’autres pensées et il l’épiderme, qui était blafard, pâle et flétri.
ne sentirait plus son mal. Ce qui fut dit, fut La cause de cette maladie était une digestion
fait. Mais, ce moyen n’ayant servi de rien, il insuffisante depuis de longues années, ce dont
était venu chez moi. Un regard sur son cou la malade convint elle-même.
et sur sa tête et l’observation de son cou
quand il tournait la tête à droite et à gauche Je vous ferai remarquer en passant
me montrèrent distinctement la forte accu- que la plupart des gens ignorent com-
mulation des substances étrangères dans son plètement ce que c’est qu’une digestion
corps qui en était absolument pénétré partout. normale et qu’on ne sait presque nulle
J’ordonnai mon traitement ordinaire, et au part apprécier la valeur d’une bonne
bout de dix semaines il avait expulsé tant de digestion.
substances étrangères qu’il m’apprit avec joie Je fais tous les jours cette triste expé-
qu’il pouvait déjà travailler toute la journée rience dans ma pratique.
sans s’arrêter.

4.15
Unité de Toutes les Maladies 77
Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

J’ordonnai à cette demoiselle le même Autopsie


traitement qu’au malade précédent. Au bout
de quelques mois, la maladie était conjurée Un médecin sérieux me dit un jour
et l’air de la jeune fille était tout autre. Vous qu’il s’était souvent creusé la tête à l’exa-
voyez que également dans ce cas la diagnose men anatomique des cadavres pour
de la médecine de l’école était incapable de
comprendre comment le défunt avait pu
reconnaître le véritable état morbide. Les
mourir précisément de telle ou telle mala-
pâles couleurs n’étaient qu’un symptôme
die. Toutes les parties et tous les organes
externe de la maladie; mais celle-ci avait
du corps étaient absolument en ordre et
été produite par les substances étrangères
restées dans le corps par suite de la diges-
sans altération à l’intérieur et il n’y avait
tion insuffisante. Je déterminai tout cela par nulle trace de maladie. Je lui répondis que
un coup d’œil jeté sur le cou et la tête de la la différence de sa diagnose et de la
malade, tandis que cela avait échappé à la mienne était justement que les médecins
perspicacité de messieurs les représentants s’efforçaient surtout d’étudier par la
de la médecine de l’école. dissection des cadavres, tandis que ma
science ne s’occupait que des faits qui
Voici un autre cas. Il me vint une dame se passaient dans le corps vivant dont
de New York qui souffrait d’une constipation elle étudie les causes et les troubles, tandis
opiniâtre. Aucun remède n’agissait plus et le que toutes les observations faites sur le
médecin lui avait dit qu’elle devait se résigner, cadavre sont pour moi sans valeur.
que beaucoup de personnes bien portantes Pour lui faire comprendre mieux cela,
souffraient de constipations et que cela se fe- je lui proposai l’exemple suivant.
rait tout seul. Je constatai que cette dame était
fortement surchargée de substances étrangères Quelqu’un va s’acheter une machine à coudre.
qui produisaient surtout dans le ventre une Cette personne voit un grand nombre des plus
violente chaleur fébrile chronique qui séchait belles machines et en choisit une. Il n’y voit aucun
toutes les sécrétions muqueuses des entrailles défaut apparent, tout est parfaitement travaillé
et qui consumait presque les excréments qui jusque dans les plus petits détails. Mais un ami
restaient tout secs dans l’intestin. J’ordonnai lui fait remarquer que la machine peut être aussi
mon traitement et dès les premiers bains, la belle qu’elle voudra au repos, chaque défaut ne
chaleur interne fut déri­vée vers les parties se montrera que quand elle marchera. Alors, en
externes et la selle se présenta. Vous voyez effet, un défaut absolument invisible autrement
aussi clairement dans ce cas l’in­suffisance suffit pour rendre toute la machine complètement
complète de l’ancienne diagnose. inutile et sans valeur et qu’il vaut mieux par
conséquent l’essayer en la faisant marcher.
J’oserai prétendre qu’il n’y a point d’erreur plus
désastreuse et plus répandue que celle de croire Il en est de même de la connaissance de
qu’une personne tout à fait bien portante puisse ce qui se passe dans le corps humain.
pourtant souffrir de constipation. Que cette déter-
Si le corps est inerte ou plutôt mort
mination de la maladie s’est éloignée du vrai chemin
dans le cas présent, on ne peut souvent
! Elle s’en est tellement écartée qu’elle ne voit que ce
point voir le moins du monde les défauts
que tout enfant peut voir, c’est-à-dire des symptô-
qu’il a.
mes externes dont elle ignore la signification. Pour
moi, je prétends que les troubles de la digestion Mais toute irrégularité se fait sentir sur-
sont la cause de toutes les maladies. le-champ dans le corps vivant.

4.16
78 La Nouvelle Science de Guérir

Rhumatismes et goutte, sciatique et torsions, estropiements, extrémités froides, tête chaude

Ainsi donc, pour étudier ces irrégu- Il s’agit bien plutôt de déterminer si un
larités (la maladie dans toutes ses formes corps est bien portant ou malade, c’est-à-dire
et sa diagnose), il ne faut point disséquer s’il est libre de substances étrangères ou bien
un cadavre, mais faire des études sur le s’il en est surchargé, comment cette accumula-
corps vivant. Ma science de l’expression tion s’est faite et combien de temps elle a duré
du visage repose sur cette étude. pour pouvoir déterminer approximativement le
temps nécessaire à la guérison.
Maintenant que je crois vous avoir prouvé
l’unité des formes morbides, il sera évident pour En effet, dès que nous savons que le
vous que la diagnose du nom et du siège des corps est malade, nous savons aussi ce qu’il
maladies telle que l’a fait la médecine moderne faut faire pour le rendre bien portant, de
est entièrement superflue et absolument sans sorte que toute erreur dans le traitement
valeur pour la guérison, et qu’elle peut même d’un malade est absolument exclue dès le
conduire facilement à des erreurs. commencement.

4.17
Unité de Toutes les Maladies 79
Mes agents curatifs

5e conférence

Louis Kuhne, lors de ses conférences Toute maladie ne peut être expulsée du corps
de 1893, avait déjà essuyé d’innombrables qu’en la faisant rétrograder par la même voie que
critiques et diverses attaques quant à sa nou- celle par laquelle elle y est entrée.
velle Science de guérir. Toutes ses réussites
et les milliers de personnes ayant retrouvées Ainsi, nous ne pouvons guérir réellement
la santé grâce à son nouvel art, nourrirent
les maladies que si nous réussissons à trouver le
cette pulsion qu’il avait d’aider l’humanité. Il
moyen de faire rétrograder la maladie vers son
n’avait pas compris que chacun est prêt en
son temps à s’ouvrir au nouveau, mais surtout foyer primitif.
à abandonner l’ancien et l’inutile.
Ayant très clairement établi l’unité de J’ai expliqué en détail dans ma deuxième,
toutes les maladies ainsi que leur dévelop- dans ma troisième et dans ma quatrième conférence
pement particulier, il lui a suffi d’imaginer en la Nature inconnue jusqu’ici ou la cause de toutes
quelque sorte que serait le chemin inverse. les maladies. Quiconque a suivi attentivement ces
La simplicité de son approche éloigna mal- explications saura que la maladie ne peut se dével-
heureusement la majorité de ses concitoyens, opper dans le corps que par l’introduction ou par
mais heureusement attira tous les cas dits la production de substances étrangères.
incurables, solidifiant son approche.
Vous retrouverez tout au long des confé-
Ces dernières pénètrent dans le corps que
rences et des chapitres suivants des explica-
tions additionnelles structurant de mieux en par une digestion insuffisante à laquelle concourt
mieux sa nouvelle méthode curative. Pour une activité défectueuse des poumons et puis par
bien comprendre comment chasser la maladie une nutrition absurde ou irrationnelle à laquelle
de son corps, il se devait de nous expliquer le concourt un air corrompu.
cheminement de celle-ci. Ayant établi que tous
les symptômes morbides se révélant chez les Les substances étrangères du corps sont
humains (et les animaux) se rapportent à une soumises à des lois immuables comme tout ce qui
seule cause fondamentale, il ne pouvait donc est dans la Nature.
y avoir qu’un traitement unique. Cela pourra
sembler simpliste à certains, mais c’est pour-
tant en accord avec les lois de la Nature. SOMMAIRE
Il est difficile de concevoir la puissance,
la rapidité et l’efficacité de ces agents dits Bains de vapeur........................................5.1
curatifs sans avoir approfondi la connaissance Bain de vapeur pour la tête et le cou ��������5.4
de l’établis­sement de l’état maladif dans un Bain de soleil............................................5.6
organisme. Pour comprendre ce chapitre, je Bains de soleil partiel................................5.7
vous conseille donc de relire attentivement la Bain de tronc à friction............................ 5.10
deuxième conférence avant d’aborder celle-ci. Bain de siège à friction............................ 5.10
Vous reviendrez à ces pages sur les agents Pourquoi les bains de siège..................... 5.14
curatifs après avoir parcouru tout l’ouvrage. Énergie vitale......................................... 5.15

5.0
80 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

Vous avez vu par les déductions pré- Les objets indispensables sont une
cédentes comment je rapporte tous les grande couverture, quelques pots et une
symptômes morbides à une seule cause petite baignoire (baignoire à bains de tronc)
fondamentale. Cette unité de la maladie ou une cuve. Cet ap­pareil permet d’appliquer
exige aussi le traitement uniforme de tous la vapeur au corps tout entier et à chaque
les symptômes morbides et je vais mainte- partie du corps séparément, ce qui est un
nant vous donner une description détaillée avantage d’une grande importance.
de tous mes facteurs curatifs uniformes L’appareil une fois installé comme dans
et extrêmement simples qui ne consistent la fig. A, on fait bouillir de l’eau dans trois
qu’en bains de différentes sortes. ou quatre pots sur un poêle ordinaire ou
bien on se sert des pots à vapeur chauffés
Bains de vapeur de différentes sortes à l’alcool et des réservoirs d’eau construits
à cet effet. On prend trois de ces pots à
Le bain de vapeur est le moyen le vapeur pour administrer un bain entier de
mieux éprouvé pour rétablir l’activité vapeur.
cutanée indispensable à la santé par- Pour plus de commodité, on ne remplit
faite et qui se fait d’elle-même d’une pas entièrement les pots d’eau.
manière normale chez les personnes Dès que l’eau bout, le malade se couche
bien portantes. complètement nu sur l’appareil et se couvre
d’une couverture en laine qui doit retom-
J’ai cherché longtemps un appareil ber des deux côtés de manière à retenir
simple et pratique pouvant s’appliquer dans toute la vapeur. Il est bon de tenir aussi
chaque famille et même dans les cas mor- la tête sous la couverture, au moins au
bides les plus graves. Ces recherches m’ont commencement. Une deuxième personne
amené à la construction de mon « Appareil met les pots sous le banc en soulevant un
démontable à bains de vapeur ». peu la couverture.
Fig. A.
Cet appareil au re-
pos prend à peine
autant de place
qu’une chaise ordi-
naire et son traite-
ment ne demande
point de tours de
main difficiles.

5.1
Unité de Toutes les Maladies 81
Mes agents curatifs

La chaleur se règle suivant le besoin en Au bout de dix ou quinze minutes,


donnant plus ou moins de jour au couvercle le baigneur peut se retourner afin que la
des pots et en laissant se dégager ainsi plus poitrine et le bas-ventre soient plus éner-
ou moins de vapeur. On prend trois pots giquement échauffés. Si la sueur ne s’est
pour les grandes personnes, deux pour les pas déjà présentée, elle se produit alors
personnes moyennes et un pour les enfants. avec la plus grande abondance et la tête
On met un pot en réserve dans le poêle. Le et les pieds se mettent à suer en même
premier pot, ou l’unique pot pour les petits temps. Souvent, pour les enfants, il n’y a
enfants, se met dans la première division point besoin de changer les pots. Ceux qui
sous la région lombaire, le deuxième se place entrent difficilement en sueur peuvent
sous les pieds, et le troisième se met en cas tenir la tête sous la couverture; cela ne
de besoin devant le premier sous le dos. les gênera pas trop et c’est nécessaire pour
Dès que le dégagement de la vapeur faire suer également la tête.
diminue (au bout d’à peu près dix minu- On peut suer à volonté un quart d’heure
tes), on met le pot de réserve qui est dans ou une demi-heure et faire renouveler les
le poêle à la place du premier pot qui se pots ou non tout à fait suivant le désir du
remet dans le poêle. Il n’est généralement baigneur. Les parties tout spécialement
pas nécessaire de renouveler le pot qui est riches en substances fermentescibles en-
sous les pieds. Quand on se sert de pots trent difficilement en sueur et le malade
à vapeur de construction spéciale, toutes demande de lui-même plus de chaleur dans
ces prescriptions n’ont plus lieu d’être. Il ces parties. Il faut toujours répondre à ce
n’y a plus besoin alors de changer les pots désir, car c’est justement par là que ces bains
et tous les détails sont contenus dans les de vapeur donnent des résultats curatifs si
instructions faites avec le plus grand soin remarquables.
et qui accompagnent constamment chaque Les personnes faibles et fortement at-
appareil. teintes, ainsi que les malades dont les nerfs
sont fortement atteints, ne doivent jamais
prendre des bains de vapeur. Ces malades
sont soulagés de la manière la plus efficace
Fig. B par mes bains dérivatifs de siège et de tronc
à friction en combinaison avec les bains de
soleil dont je donnerai plus loin la descrip-
tion. Les personnes qui suent facilement
d’elles-mêmes peuvent parfois se passer
complètement de bains de vapeur.

On ne prendra pas plus de deux bains


de vapeur par semaine, même dans les
maladies légères, que sous la direction
d’un expert.

Il faut rafraîchir le corps immé-


diatement après le bain de vapeur en
prenant un bain de tronc à friction de
20 - 25° C.

5.2
82 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

Ce bain de tronc à friction s’applique On met sous la chaise un pot d’eau


exactement comme il est décrit et repré- bouillante et l’on pose également les
senté à la page 5.12, mais tout en lavant le pieds sur un seau à moitié rempli d’eau
bas-ventre, il faut aussi laver rapidement bouillante et recouvert de deux lattes.
les autres parties du corps, la poitrine, les Le grand avantage de l’appareil à bains
bras, les jambes, les pieds, la tête et le cou de vapeur consiste en ce qu’on peut aussi
au commencement ou à la fin du bain pour appliquer la vapeur à chacune des parties
que tout le corps soit convenablement ra- du corps isolément. La fig. B représente
fraîchi après le bain de vapeur. Plus le corps un appareil pour le bas-ventre. Cet appareil
est chaud, moins il sent le froid. Quand le à bains de vapeur est surtout avantageux
corps sue, il n’est point excité, la peau seule pour combattre les affections opiniâtres
est échauffée à fond, aussi ne faut-il pas du bas-ventre, tout spécialement les pâles
redouter ces lotions. couleurs, les troubles des menstrues et
d’autres maladies des femmes quand l’état
L’acier rougi au feu doit être trempé dans l’eau de surcharge le permet.
froide pour recevoir la dureté nécessaire et pour
Le maniement est le même que pour
ne pas devenir mou et inutile. Il en est de même le bain entier de vapeur, mais on peut, si
du corps humain. Il faut éviter tout frottement l’on veut, n’y mettre qu’un seul pot qui
violent. se rechange à volonté. Comme les autres
Après le bain de tronc à friction, il faut parties du corps sont également échauffées,
réchauffer le corps et le faire suer autant il faut rafraîchir tout le corps exactement
que possible en prenant du mouvement en comme après le bain entier de vapeur. Tout
plein air s’il y a moyen, ou bien en se cou- le procédé est du reste le même que pour
vrant parfaitement dans le lit et en laissant l’autre bain. Ce qu’il y a surtout d’important
la fenêtre un peu ouverte, ou bien par des après ce bain de vapeur, c’est le bain de
bains de soleil. siège à friction qui se renouvelle tous les
jours de la manière indiquée plus loin. Le
Je ferai encore remarquer que la vapeur se
bain de siège à friction et le bain de tronc à
produit dès que l’eau est à 100° C. La vapeur
friction doivent cesser dès que la sensation
qui se dégage des pots est donc la même que
du froid se présente.
celle qui est produite dans les chaudières à
vapeur. La seule question est de savoir si la
quantité de vapeur est suffisante et chacun Fig. C
peut s’en convaincre en faisant un essai.
Cette manière de produire la vapeur a encore
l’avantage que cette vapeur sans tension est
très douce et ne peut point piquer ni brûler
comme la vapeur des chaudières fermées.
Quand on ne dispose ni d’un
appareil à bains de vapeur ni un
banc de canne pouvant le remplacer
au besoin, on prend une chaise de
canne. Le malade s’assied sur cette
chaise et se couvre entièrement avec
sa couverture.

5.3
Unité de Toutes les Maladies 83
Mes agents curatifs

Quand on applique exactement ces Bain de soleil


bains de vapeur, on est sur­pris de leurs
effets salutaires. Le bain de soleil se fait comme suit.
Le malade se couche légèrement vêtu au
Bain de vapeur pour la tête et le cou soleil sur une couverture en un endroit
bien abrité du vent. Le soleil de midi est
Le bain de vapeur pour la tête et le cou le plus avantageux dans notre climat. Le
est représenté par la fig. C. On met le pot bain de soleil se prend pour le mieux
sur la planchette qu’on a posée sur le banc après le repas de midi. Le malade ôte ses
et l’on applique la vapeur à la tête et au cou chaussures, les femmes et les jeunes filles
jusqu’à ce qu’ils suent abondamment. Les ne doivent point avoir de corset.
douleurs disparaissent de plus en plus dès Il faut mettre la tête et le visage à l’abri
l’entrée en sueur et cela s’observe surtout du soleil, mais la manière de s’abriter contre
distinctement dans les maux de dents. Il le soleil n’est point indifférente.
faut aussi se laver à l’eau froide la tête et la Le bain de soleil atteint son effet le
poitrine jusqu’à la limite de l’échauffement, plus parfait quand la figure est abritée
mais le mieux est de prendre en outre encore par du feuillage vert. Le mieux est de
un bain de siège à friction après ce bain prendre à cet effet une grande feuille qui
local de vapeur. abrite toute la tête, par exemple les feuilles
Si les douleurs reviennent au bout de de rhubarbe, de glouteron, etc. Quand on
quelque temps, on prend alternativement n’a pas de feuillage vert à sa disposition, on
un bain entier de vapeur pendant lequel on se couvre la tête avec un mouchoir.
applique énergiquement la vapeur surtout La durée du bain de soleil se règle
au bas-ventre, et un bain de vapeur du cou, entièrement sur la volonté et le bien-
car le mal est alors plus profond. être du baigneur. Il peut durer une ou
deux heures.
Ces bains partiels de vapeur sont très impor-
tants et calment extrêmement vite les douleurs Tous ceux auxquels le bain de soleil
des affections des oreilles, des yeux, du nez, cause d’abord des maux de tête ou une
du cou, des dents, des abcès et des tumeurs certaine pesanteur ne doivent point le
charbonneuses. prolonger trop au commencement, mais
cet inconvénient ne frappe que ceux qui ne
Ils doivent être aussi constamment suivis suent pas en même temps. Après le bain
d’un bain rafraîchissant de tronc à friction. de soleil, il faut toujours prendre un bain
dérivatif de siège à friction ou bien un bain
Pour prendre ces bains partiels, on de tronc à friction (p. 5.12).
peut se tirer d’affaire autrement qu’avec Tous ceux qui se réchauffent difficile-
mon appareil qui est pourtant ce qu’il y a ment après les bains dérivatifs à friction
de plus commode. Le bain de vapeur du peuvent se servir du bain de soleil pour se
bas-ventre (fig. B) peut se prendre sur une réchauffer après les bains à friction. Cela
chaise de canne; pour le bain de vapeur est d’une importance toute particulière pour
de la tête, on se sert d’un banc de cuisine tous ceux qui sont trop faibles pour faire
sur lequel on met le pot à vapeur et l’on des promenades après les bains dérivatifs
met une chaise devant ce banc pour servir à friction ou qui ne peuvent point du tout
d’appui aux bras. marcher.

5.4
84 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

Bains partiels de soleil Mais cela ne peut avoir lieu que par une
élévation ou par un renforcement de sa force
Dans certains cas morbides, tels que la vitale. Les premiers symptômes sont des
formation de nœuds articulaires, hydropisie, maux de tête, une certaine pesanteur, une
plaies ouvertes, indurations, formations fatigue et une lourdeur dans tout le corps.
nouvelles à l’intérieur, places endolories, Nous voyons donc que le soleil est
etc., ces bains partiels introduits par moi aussi un moyen remarquable de relever
s’appliquent avec le plus grand succès. notre force vitale. Mais le bain de soleil
Si ce nom n’est pas tout à fait juste, c’est tout seul ne nous procurerait jamais le
du moins la désignation la plus pratique. succès voulu.
Le bain partiel de soleil s’administre Les personnes malades ressentent
comme le bain entier de soleil, mais on facilement après le bain de soleil une
découvre la partie qui doit recevoir le grande fatigue, des vertiges et une cer-
bain partiel de soleil et l’on ne s’abrite taine pesanteur dans tout le corps.
contre les rayons du soleil que par une Ce sont des signes certains de ce que
ou plusieurs feuilles vertes. Il n’y a donc l’action du soleil a détaché dans le corps
ici qu’un traitement spécial des différentes des substances étrangères, ce qui produit
parties du corps en même temps que le bain une trop grande chaleur interne qui alan-
de soleil ordinaire. guit le corps. Pour profiter de ce succès
Les bains de soleil sont d’une impor- avantageux par lui-même en faveur de la
tance remarquable et servent tout particu- santé ultérieure du corps, il faut absolument
lièrement à rehausser l’effet de mes bains recourir à l’action de l’eau.
dérivatifs à friction.
Nous voyons que les plantes elles-mêmes ne
L’existence de tous les êtres animés est intimement
prospèrent que sous l’action réciproque du soleil
liée à l’action du soleil, de l’eau, de l’air et de la
et de l’eau et qu’elles périssent dès qu’elles ne
terre. De même que les plantes et les arbres ne
sont exposées qu’au soleil.
peuvent prospérer que s’ils ont du soleil, de l’eau,
de l’air et de la terre en proportions convenables Si nous comprenons l’exemple de la
et qu’ils sont malades ou végètent misérablement Nature, nous n’hésiterons pas un seul instant
dès qu’on leur en­lève partiellement ou entièrement à compenser immédiatement par des bains
un seul de ces agents vitaux, de même tous les dérivatifs d’eau les effets utiles et momen-
êtres animés et l’homme ne doivent leur bien-être tanément perturbateurs des bains de soleil
qu’à l’action réciproque de ces quatre agents. La chez les malades. Mes bains dérivatifs à
plus grande partie de notre génération actuelle friction permettent d’atteindre ce but d’une
évite trop le soleil et l’eau. Aussi s’amollit-elle et manière remarquable. Si donc les bains de
est-elle disposée aux maladies. soleil peuvent être bons et fortifiants pour
les personnes réellement bien portantes, ils
Un corps bien portant supporte toute chaleur ne peuvent point obtenir même d’une ma-
solaire sans inconvénient et sans gêne, tandis que nière approchante les succès que donnent
le corps malade évite instinctivement le soleil parce ces bains quand ils sont en combinaison
qu’il lui cause des inconvénients causés seulement avec mes bains dérivatifs de siège à friction.
parce que le soleil sollicite puissamment le corps L’effet qu’ils produisent ainsi est vraiment
à réagir contre la maladie qu’il renferme. étonnant.

5.5
Unité de Toutes les Maladies 85
Mes agents curatifs

Manière de couvrir le corps Ce que nous observons dans les


J’ai déjà dit que la manière dont on fruits s’observe aussi dans le corps
couvre les parties nues pendant le bain de humain. L’action du soleil sur le corps
soleil n’est point du tout indifférente. humain est différente suivant que le corps
est couvert ou découvert.
De même, l’action du soleil est bien dif­ L’objet qui protège le corps contre
férente si elle frappe le corps nu et non point le les rayons du soleil n’est point indifférent.
corps couvert. On pensera peut-être au premier Chacun sait qu’un vêtement noir fait sentir
moment que l’action du soleil devrait être bien l’action des rayons du soleil tout autrement
plus intensive si elle se faisait sur le corps nu qu’un vêtement blanc. La différence est
que sur le corps habillé. C’est une erreur qui a tout aussi grande quand nous protégeons le
déjà été fatale à bien des gens corps contre les rayons du soleil à l’aide de
vêtements, de feuilles vertes ou de feuillage.
Un regard dans la Nature suffit pour nous convain-
Quand on se couvre de feuillage, on trouve
cre de cette fausse conclusion. Ne voyons-nous pas
que le soleil exerce une action tout spécia-
que les grappes de la vigne se mettent toujours
lement résolutive sur les humeurs corrom-
à l’abri des rayons du soleil sous les feuilles pro-
pues du corps. C’est ainsi que les nœuds
tectrices ? Les grappes mûrissent le mieux quand
du bas-ventre que tout autre traitement ne
elles sont partout protégées par les feuilles, tandis
peut résoudre, disparaissent souvent avec
qu’elles restent aigres et dépérissent quand elles
une rapidité étonnante au moyen des bains
sont librement exposées au soleil.
de soleil en combinaison avec mes bains
Nous observons la même chose dans les cerisiers dérivatifs à friction.
quand les chenilles ont dévoré toutes les feuilles à Le bain de soleil concourt à la gué-
l’époque de la maturité des cerises. Maintenant rison de toutes les maladies chroniques
toutes les cerises sont librement exposées au soleil, ou aiguës. Aussi ne peut-on point recom-
mais ce serait une erreur de croire qu’elles vont mander trop vivement les bains de soleil.
mûrir mieux qu’auparavant, car c’est justement le Mais ils ont une valeur toute particulière
contraire qui arrive, toutes les cerises se dessèchent contre les pâles couleurs, l’appauvrissement
et dépérissent sans jamais obtenir leur entier déve- du sang, la scrofulose, toutes les affections
loppement. Nous pouvons observer la même chose des poumons et la goutte.
dans tous les autres arbres fruitiers. Pour mûrir, le Il y a bien longtemps que les bains de
fruit a besoin de la protection des feuilles. soleil s’appliquent à la guérison des ma-
ladies et l’on a déjà beaucoup écrit sur ce
Quiconque est versé dans l’agriculture sait l’action
sujet. Si j’écris moi-même sur ce sujet déjà
remarquable produite sur le champ par l’engrais
bien connu, ce n’est point pour répéter ce
étendu sur le sol. Si le champ était auparavant
qu’on sait partout, mais pour essayer de le
sec et durci par les rayons du soleil, il s’ameublit
présenter sous un nouveau jour.
remarquablement sous la couche protectrice
De même que ma méthode de guérir
d’engrais. Le paysan dit que «le champ devient
les maladies forme un procédé absolument
meuble».
complet et particulier qui a non seulement
Ces exemples tirés de la Nature nous des agents curatifs qui lui sont propres,
montrent très clairement combien l’action bains à friction et diète naturelle, mais en-
du soleil est différente quand ses rayons core une diagnose basée sur des principes
frappent indirectement les objets. tout nouveaux, la science de l’expression

5.6
86 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

du visage, qui servent tous à un but tout à Nous avons déjà fait un pas pour ré-
fait déterminé, de même la manière dont pondre à la question: Quel est le but du
j’applique les bains de soleil est spéciale- bain de soleil ? Il ne nous reste plus qu’à
ment adaptée à ce but déterminé. Mais expliquer comment peut se faire l’ex-
comme l’expérience montre que beaucoup pulsion des substances morbides ou
de gens ne peuvent comprendre pourquoi étrangères. Elle ne peut se faire que par
je fais appliquer les bains de soleil de cette la sueur d’une part et d’autre part par une
manière particulière et non point comme digestion plus active et plus complète. C’est
on les administre fréquemment ailleurs, je ainsi que nous concluons que l’effet curatif
vais encore expliquer avec plus de détails des bains de soleil ne peut s’obtenir que si
les raisons de ces mesures. Une question nous réussissons à atteindre ces deux buts
toute naturelle se présente d’abord à nous: par l’application des bains de soleil.
Quel est le but du bain de soleil ? Voici la
réponse à cette question: Le but unique Nous ne pouvons donc compter les bains de soleil
du bain de soleil est de soulager le malade, au nombre des véritables agents curatifs que si
c’est-à-dire de l’aider à recouvrer la santé nous obtenons ainsi de la sueur et une digestion
qu’il a perdue, ou bien en d’autres termes plus active et plus complète. Or, j’ai trouvé dans
de guérir les maladies. ma pratique que les bains de soleil atteignent ces
deux buts d’une manière surprenante.
Pour obtenir cela avec suite et d’une
manière conforme au but, il est absolument
Action des bains de soleil sur la digestion
indispensable de nous faire une idée par-
faitement claire de la nature de toutes les
Pour ce qui est de l’accélération de la
maladies. Si nous avons le moindre doute à
digestion, chacun de mes partisans sait que
cet égard, il nous sera impossible d’appliquer
l’acte de la digestion est un acte de fermen-
le bain de soleil d’une manière conforme
tation et que tout acte de fermentation
au but. Le bain de soleil doit donc tout
s’accélère par l’action de la chaleur. Tout
d’abord aider à éloigner les maladies.
le monde comprendra donc sans autres
Comment faut-il comprendre cela ? Nous
explications que l’échauffement extraor-
ne pouvons point nous en faire une idée
dinaire du corps par le bain de soleil doit
juste si nous avons le moindre doute sur la
activer l’acte de fermentation de la digestion
nature des maladies. J’ai donné sur ce sujet
et la digestion elle-même. Mais il y a un
très important des explications approfon-
autre agent qui concourt essentiellement
dies dans ma deuxième conférence.
à accélérer la digestion pendant le bain
de soleil, c’est le repos. Le sommeil et le
Il s’ensuit que je ramène la nature de tou- repos activent énormément la digestion,
tes les maladies à la présence de substances ce qui est déjà prouvé par la science. Nous
morbides dans le corps. La guérison ne peut voyons donc deux agents importants de
donc se faire selon moi que par l’expulsion des l’accélération de la digestion pendant le
substances morbides ou étrangères. C’est un bain de soleil; en d’autres termes, ces deux
fait que quiconque a des yeux peut observer agents activent l’acte de l’assimilation et de
clairement dans mon traitement. Le but unique la désassimilation. Il s’y trouve par consé-
que nous essayons d’atteindre par le bain de quent dans les conditions pour atteindre
soleil est donc d’expulser du corps les subs- l’un des buts que nous nous proposions
tances morbides. en appliquant le bain de soleil.

5.7
Unité de Toutes les Maladies 87
Mes agents curatifs

Voyons maintenant ce qu’il en est du Il en est de même de l’homme. Si nous


deuxième but du bain de soleil, la « sueur ». l’exposons tout nu aux rayons du soleil, cela
Nous savons tous que la sueur est une produit un tout autre effet que si nous l’ex-
sécrétion qui a presque la même va- posons tout habillé à l’action du soleil.
leur que l’urine et personne ne peut
douter que l’urine ou la sueur ne Le corps habillé entre facilement en sueur,
soient des substances étrangères au le corps nu sue difficilement. Le soleil ferme
corps, c’est-à-dire des produits de l’acte les pores du corps nu, mais il attire quand
d’assimilation et de désassimilation qui même les humeurs corrompues à la surface
doivent être expulsés et qui devien- de la peau, et comme les pores sont fermés,
nent nécessairement des substances il se forme souvent sur la peau des ampoules
morbides ou étrangères en restant ou des inflammations très douloureuses et en
dans le corps, car ils renferment la dis- tout semblables aux ampoules produites par
position à toutes les maladies possibles. les brûlures.
Dès que nous faisons suer le corps d’une
manière naturelle sans le fatiguer, nous La peau du visage, des mains et des
avons un important agent curatif. pieds est la plupart du temps si dure qu’il
ne s’y forme point d’ampoules, mais tout
Le corps peut alors se comparer au linge que nous le reste du corps y est disposé, surtout le
portons. Si le linge ne se lave pas, il finit par tronc. Mais ces ampoules produites par le
être tellement sale qu’on ne peut plus le porter et soleil sont extrêmement douloureuses et
ce n’est que par un lavage continu que le linge gênantes. Nous voyons donc que le soleil
reste pour nous ce qu’il doit être. ne donne pas de bons résultats dans ce
cas. L’action du soleil sur la tête nue est du
Il en est de même pour notre corps. Il reste désavantageuse, car elle peut produire
est sali intérieurement par les substances toute sorte de désagréments. Mais l’action
étrangères, et il faut avoir soin de purifier le du soleil sur le corps habillé est bien dif-
corps chaque fois qu’il a été sali intérieure- férente. Si le corps n’est couvert que de
ment, ce qui se détermine facilement dans ses vêtements ordinaires, l’action du soleil
tous les cas par la science de l’expression est déjà extrêmement agréable et salutaire,
du visage. Le soleil nous permet d’atteindre la peau ouvre ses pores, devient bientôt
ce but d’une manière remarquable. chaude et humide et entre en sueur. Mais
cette action est tout particulièrement
Nous savons tous que si nous faisons sécher au augmentée si nous mettons sur le corps
soleil du linge sale, la saleté s’y attache encore nu une couverture qui contienne le plus
mieux, mais que si nous mouillons le linge le d’eau possible dans sa substance.
soleil blanchit alors le linge et en enlève plus ou
moins la saleté. Fig. D

C’est ainsi que l’expérience prouve que les ta-


ches d’humidité du papier ne peuvent s’enlever
qu’en mouillant le papier avec de l’eau et en
l’exposant ensuite au soleil qui enlève peu à peu
les taches de manière à ce qu’il n’en reste plus
la moindre trace.

5.8
88 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

Ici l’eau joue un rôle aussi important Mais il en est tout autrement des mala-
qu’au blanchissement du linge. Il n’y des qui ne suent pas suffisamment au bain de
a point de meilleure couverture que les soleil soit parce que le corps n’est pas assez
feuilles vertes. Les feuilles vertes contien- couvert, soit pour d’autres raisons. L’action
nent autant d’eau dans leur substance du bain de soleil sur ces malades n’est point
qu’aucune autre couverture applicable à cet rafraîchissante, allégeante, mais elle est
effet. Les nombreux essais consciencieux au contraire accablante, car les substances
faits dans mon établissement et école du morbides sont mises en mouvement dans le
traitement excluant les médicaments et les corps sans en être expulsées, ce qui produit
opérations ont prouvé cela de la manière un état d’inquiétude, de lourdeur et d’engour­
la plus évidente. dissement.
Toutes les fois que nous couvrons le
Nous avons alors les états capables de
corps avec une feuille verte et fraîche, la
causer les évanouissements, les insolations,
sueur se produit le plus facilement et le plus
les attaques d’apoplexie, etc., à moins qu’on
abondamment. On peut s’en convaincre
ne dérive autrement les substances morbides
d’une manière fort simple en couvrant le
mises en mouvement. Dans ces cas-là, il est
corps partie avec des feuilles, partie avec
indispensable d’expulser rapidement par
des vêtements. On verra immédiatement la
des bains dérivatifs les substances morbides
différence. Cela prouve que la couverture du
détachées et mises en mouvement et de faire
corps pendant le bain de soleil n’est point du
participer ces malades à l’action favorable
tout indifférente. La production de la sueur
des bains de soleil. Ce but s’atteint d’une
sous une couverture de feuilles pendant le
manière tout à fait remarquable à l’aide de
bain de soleil est littéralement surprenante
mes bains dérivatifs à friction. C’est ce que
et nous avons ainsi obtenu « la sueur » qui
l’expérience a suffisamment prouvé.
est le deuxième but du bain de soleil.
Nous pouvons déclarer désormais sans hé-
siter que le soleil est notre agent curatif le plus
C’est pour ces raisons que le bain de soleil important après l’eau et la diète, car ses effets
est d’une importance tout à fait remarquable. Il ne peuvent être remplacés par rien au monde.
aide d’une manière impossible à atteindre sans C’est ainsi qu’on applique le bain de soleil d’une
lui à purifier et à guérir le corps intérieurement manière conforme au but proposé. Nous savons
sali, impur et malade. exactement ce que nous voulons en obtenir et
nous n’avons pas le moindre doute sur les effets
Dès que le corps sue abondamment à atteindre. Aussi ne pouvons-nous jamais avoir
pendant le bain de soleil, le malade se sent même une ombre de doute sur la manière dont il
allégé comme d’un poids qui pesait en lui faut appliquer le bain de soleil.
ou sur lui. Dans ces cas, les bains de soleil Ce qui m’a déterminé à écrire ce qui
ont effectué une dérivation considéra- précède sur ce sujet, c’est le fait que je vois
ble de substances étrangères et il n’est que les bains de soleil, « ce moyen curatif
plus indispensable de faire une dérivation si excellent », sont souvent appliqués sans
ultérieure à l’aide de bains quelconques, car but, sans suite, d’une manière absurde et
le malade se sent renaître et devient frais très peu pratique. On voit évidemment
et dispos par le seul secours des bains de qu’il y a encore beaucoup de gens qui ne
soleil. savent pas ce qu’ils veulent obtenir par les
bains de soleil.

5.9
Unité de Toutes les Maladies 89
Mes agents curatifs

Bain de tronc à friction On amène en même temps un rafraî-


chissement immédiat à l’intérieur du corps
La baignoire à bain de tronc dont la qui est souvent consumé par le feu de la
fig. D, p. 5.8, donne la forme, se remplit fièvre. Comme une très petite partie seu-
d’eau jusqu’à ce que cette dernière monte lement du corps est rafraîchie, le malade
jusqu’aux hanches ou jusqu’au nombril. On sent, non pas du froid, mais une agréable
se sert d’eau de 20 - 14° R (25 - 17° C) et chaleur. Le lieu où se prennent les bains
l’on prend une position demi-assise et demi- de siège à friction doit être agréablement
couchée. On frotte ensuite continuellement chaud, surtout en hiver.
et fortement avec un linge grossier (jute,
toile grossière) tout le bas-ventre depuis le Bain de siège à friction pour les femmes
nombril en descendant et latéralement. Ce
lavage dure jusqu’à rafraîchissement com- Tandis que la baigneuse est dans l’eau
plet. Il suffit d’abord de 10 à 15 minutes, jusqu’aux hanches pendant le bain de tronc
plus tard on peut prolonger un peu plus les à friction, il faut qu’elle soit assise à sec au
bains. Mais quelques minutes suffisent pour bain de siège à friction et que son corps ne
les gens très faibles et les enfants. soit point en contact immédiat avec l’eau.
Il est important de ne pas rafraîchir À cet effet, on met dans la baignoire qui
en même temps les jambes, les pieds sert aux bains de tronc à friction un
et les parties supérieures du corps, car tabouret ou bien la garniture en planches
ces parties sont ordinairement affectées de construite par moi et l’on ne remplit d’eau
manque de sang, aussi les enveloppe-t-on que jusqu’à ce que cette dernière monte
dans une couverture de laine. jusqu’au bord supérieur du siège du ta-
Après le bain de tronc à friction, il bouret ou de la garniture, mais qu’elle ne
faut réchauffer le corps et cela s’obtient le dépasse pas le siège. La baigneuse s’assied
plus facilement en prenant du mouvement sur la planche absolument sèche ou sur
en plein air ou bien en s’appliquant des le banc parfaitement sec, plonge un linge
bains de soleil. Si le réchauffement se fait grossier (jute ou toile grossière) dans l’eau
trop lentement, on peut aussi porter une qui se trouve dessous et se met à se laver
ceinture hygiénique. doucement les parties sexuelles en prenant
Il ne faut pas manger après le bain toujours autant d’eau que possible avec le
avant que le corps ait repris sa chaleur linge. Il faut bien veiller à ne laver que l’ex-
normale. On peut prendre de un à trois térieur et non pas l’intérieur; il ne faut pas
de ces bains de tronc à friction par jour frotter violemment, mais laver doucement
suivant l’état du malade. Dans bien des cas, avec le plus d’eau possible.
il faut les remplacer par les bains de siège Il va sans dire que la baigneuse risque
à friction. de se mouiller davantage, mais cela n’a
aucune conséquence. Les femmes et les
Bain de siège à friction jeunes filles suspendent les bains de siège
Les bains de siège à friction donnent des à friction pendant la menstruation. Mais
résultats encore plus éclatants et plus rapides quand les règles durent trop longtemps, il y
que le bain de tronc à friction. L’intestin et a des prescriptions spéciales pour les bains
les reins y sont amenés à développer leur pendant la période, mais je me réserve de
plus grande activité sans aucune fatigue. les ordonner dans chaque cas particulier.

5.10
90 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

Je ferai encore observer que les règles Bain de siège pour les hommes
normales durent 2 ou 3 jours et 4 jours
tout au plus; toute durée plus longue est L’arrangement de la baignoire est le
anormale. même pour les hommes ; les baigneurs
L’eau des bains de siège à friction est se lavent sous l’eau le bord extrême ou la
toujours aussi froide que la Nature nous pointe du prépuce. Le mieux est de tenir
la donne (10 à 15°C), mais on peut prendre avec le majeur et l’index ou avec le pouce et
dans certains cas une température un peu l’index de la main gauche le prépuce rabattu
plus douce (jusqu’à 20°C). Plus l’eau des jusqu’au-dessous de la pointe du gland qui
bains de siège à friction est froide, plus est ainsi complètement recouvert par le
ces bains sont efficaces. Cependant l’eau prépuce et de laver doucement, continuelle-
doit toujours avoir une température que les ment, sous l’eau froide avec un linge de jute
mains puissent commodément supporter. ou de toile de la grandeur d’un mouchoir
Dans les tropiques et les zones torrides, il qu’on tient sous l’eau dans la main droite,
n’est pas possible de prendre de l’eau aussi la pointe extrême ou le bord extrême du
froide que chez nous; on la prend telle qu’on prépuce recouvrant le gland.
la trouve, car le rapport de l’eau de ces pays Ce bain est tellement simple qu’on
avec l’air de la température est à peu près a peine à comprendre qu’il puisse être si
le même que chez nous, aussi l’efficacité souvent mal exécuté malgré cette exacte
de ces bains y est-elle la même que chez description.
nous. J’ai reçu beaucoup de rapports des Dans la plupart des cas on lave au-dessus
tropiques qui constatent cela sous tous les de l’eau et l’on plonge seulement le linge au
rapports. lieu qu’il faut laver constamment sous l’eau.
Quand on n’a pas de baignoire à bains Dans d’autres cas, on avait saisi le membre
de tronc à sa disposition, on peut prendre convenablement et on avait bien tenu la
pour les bains de siège à friction une cuve pointe dans l’eau, mais au lieu de laver le
quelconque pourvu qu’on y puisse mettre bout du prépuce sous l’eau, on avait lavé le
un tabouret ou un siège commode et 30 à bout supérieur du membre depuis la main
40 litres d’eau jusqu’à la surface du siège. jusqu’au ventre. Il faut que le membre
Une cuve de 10 à 25 litres d’eau jusqu’au et les mains soient en partie sous l’eau
siège suffit pour les enfants. Quand on prend pendant ce bain.
trop peu d’eau, l’eau s’échauffe trop vite et Quand on les exécute mal, les bains
le bain perd de son efficacité de siège à friction ne peuvent point avoir
L’eau douce est préférable à l’eau fraî- l’efficacité qui leur est propre. La durée
che de fontaine. Quand on ne dispose que des bains est de 10 à 60 minutes suivant
d’eau de fontaine, on la fait reposer quelque l’âge et la force du malade.
temps, quand on peut le faire, sans qu’elle
Chez les malades qui ont des parties
devienne trop chaude.
enflammées ou gangrenées à l’intérieur
Dans presque toutes les familles on
du corps ou dont l’état morbide chronique
connaît depuis longtemps ces lavages de
et latent se transforme en un état aigu,
pure propreté sur le bidet, seulement ils ne se
l’inflammation interne descend rapidement,
font pas avec de l’eau aussi froide, ils durent
souvent dès le premier bain et se représente
moins longtemps et se font autrement que
à la partie où se fait la friction ou du moins
mes bains de siège à friction.
dans son voisinage immédiat.

5.11
Unité de Toutes les Maladies 91
Mes agents curatifs

Je parlerai avec plus de détail sur ce avec le cerveau, permettent d’exercer ainsi
symptôme dans mon traité sur les affections une influence sur le système nerveux tout
cancéreuses (douzième conférence). Mais entier. Ce n’est qu’aux parties génitales de
c’est toujours un symptôme heureux qui l’homme qu’on peut influencer le système
ne doit empêcher personne de continuer nerveux tout entier de l’organisme.
les bains.
C’est là pour ainsi dire que se trouve
Maintes personnes demanderont peut-être la racine de l’arbre de vie.
pourquoi cette partie du corps a été choisie de
préférence à toutes les autres pour y appliquer Les lavages à l’eau froide fortifient
ces bains. considérablement les nerfs, et la force
vitale du corps tout entier est ainsi ravivée
La raison en est bien simple. L’action jusque dans les plus petites parties. Il n’y
des bains de siège à friction est double. Elle a d’exception que quand la connexité des
est d’abord purement mécanique parce que nerfs est interrompue.
l’intérieur du corps dans lequel presque
Pour démontrer plus clairement encore
tous les états morbides produisent une
à tout le monde l’efficacité des bains de
trop grande chaleur, est ainsi rafraîchi
siège à friction et pour donner en même
d’une manière particulière absolument in-
temps une explication plus exacte de la
connue avant moi. Ce rafraîchissement se
force vitale que les bains ont pour but de
fait d’une manière normale sans rafraîchir
fortifier, je vais encore approfondir un peu
inutilement le reste du corps, de sorte qu’il
plus ce sujet.
se produit simultanément pendant chaque
bain de siège à friction un échauffement J’ai dit plus haut que l’action des bains
caractéristique de l’épiderme trop froid de siège à friction est d’abord purement
surtout chez tous les malades chroniques. mécanique. J’ajouterai encore que cette
Grâce à cette action surtout propre au action mécanique dépend uniquement de la
bain de siège à friction, mais également cause ou de la nature de toutes les maladies
particulière au bain de tronc à friction, les et peut se résumer comme suit:
températures anormales produites dans le Toute maladie ne peut être expulsée du
corps par la maladie redeviennent normales, corps qu’en la faisant rétrograder par la même
ce qui arrête la fermentation des substances voie que celle par laquelle elle y est entrée.
étrangères. Le rafraîchissement empêche
ou fait rétrograder toute fermentation, Ainsi nous ne pouvons guérir réelle-
comme je l’ai dit plus haut. ment les maladies que si nous réussissons
Les bains de siège à friction fortifient à trouver le moyen de faire rétrograder la
en outre dans un degré inconnu jusqu’ici maladie vers son foyer primitif.
les nerfs et la force vitale du corps tout J’ai expliqué en détail dans ma deuxième,
entier. Dans aucune autre partie du corps dans ma troisième et dans ma quatrième
ne se rencontrent autant de nerfs impor- conférence la nature inconnue jusqu’ici ou
tants qu’à l’endroit auquel s’appliquent les la cause de toutes les maladies. Quiconque
bains de siège à friction. Ce sont surtout a suivi attentivement ces explications saura
les extrémités d’un grand nombre de nerfs que la maladie ne peut se développer
de la mœlle épinière et du nervus sympa- dans le corps que par l’introduction
thicus qui constituent les principaux nerfs ou par la production de substances
du bas-ventre et qui, par leur connexité étrangères.

5.12
92 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

Ces dernières ne pénètrent dans le substances étrangères ont toujours pénétré


corps que par une digestion insuffisante à justement dans les parties extrêmes du corps
laquelle concourt une activité défectueuse en comptant à partir du bas-ventre. Bien
des poumons et puis par une nutrition ab- que j’aie déjà donné cette explication, je vais
surde ou irrationnelle à laquelle concourt encore présenter par un exemple palpable
un air corrompu. ce fait que tant de personnes n’ont pas
Les substances étrangères du corps encore compris.
sont soumises à des lois immuables comme
Si quelqu’un nous demandait de faire parvenir
tout ce qui est dans la Nature. Comme elles
au plafond d’une chambre une certaine quantité
parviennent dans le corps par les organes
d’eau sous sa forme liquide, nous refuserions
de la digestion, elles remplissent d’abord le
tous en lui disant que c’est une chose impossible.
ventre et empêchent de plus en plus le cours
Mais si nous versons cette quantité d’eau dans
normal de la digestion. Mais ce qu’il y a de
un chaudron et si nous l’y faisons bouillir, nous
plus important à savoir pour nous, c’est que
voyons bientôt l’eau devenue vapeur se diriger
ces substances étrangères exercent une
d’elle-même vers le plafond et vers les parties
influence anormale sur la température
extrêmes de la chambre. S’il y avait des trous très
interne et externe du corps.
petits dans le plafond de la chambre, la vapeur
Cela est très facile à expliquer. Chaque subs- d’eau passerait à travers ces trous et monterait
tance étrangère doit conquérir pour ainsi encore plus haut, mais comme le plafond est
dire par une lutte sa place dans le corps, imperméable, la vapeur reste invisible dans la
car elle chasse autant de substance du corps qu’il chambre jusqu’à ce qu’il s’y produise subitement
lui faut de place à elle-même. Cette pression et une température plus froide. Cette température
cette oppression sont inconcevables sans une lui fait subir une nouvelle transformation. La
friction remarquable des substances. Cette fric- vapeur doit redevenir liquide et nous la voyons
tion produit de la chaleur. Tant que cette friction bientôt pendre en grosses gouttes au plafond et
n’est pas très grande, la température du corps ne aux murs d’où elle tombe ensuite. Ce fait peut
dépasse que très peu la chaleur normale, mais s’observer tous les jours dans les établissements
elle monte dès que la friction augmente. de bains à vapeur.

Mais à chaque accumulation des substances Si nous nous demandons ce qui rend
étrangères dans le corps, nous observons les ces faits possibles, chacun de nous répondra
symptômes suivants. La température augmente immédiatement qu’ils n’ont pu être produits
à l’intérieur, tandis que l’épiderme perd sa tem- que par les différentes températures. Nous
pérature normale, se dessèche et se refroidit. voyons l’eau impossible à transporter à l’état
La peau normale est toujours chaude et humide liquide se transformer par l’échauffement
et aller d’elle-même au lieu où aucun art
au toucher.
humain ne pouvait la transporter à l’état
J’ai déjà expliqué à la page 4.11 pour- liquide. Nous voyons ensuite cette même
quoi la tête fait pendant quelque temps eau se recondenser en eau sous l’influence
exception à cette règle et j’ai déjà dit que de la température refroidie et retourner
ce refroidissement de la peau ne provient d’elle-même à l’endroit d’où elle était ve-
que de ce qu’elle est rendue imperméa- nue. Nous observons continuellement
ble par les substances étrangères. Il ne dans la Nature ce fait qui dépend de
s’agit plus que de savoir comment ces lois immuables.

5.13
Unité de Toutes les Maladies 93
Mes agents curatifs

C’est la même chose pour la transformation le corps et la maladie sont également sou-
des substances étrangères dans le corps. En mis et nous ne pouvons trouver le droit
frottant contre la substance du corps, elles pro- chemin qu’en épiant la conduite et l’action
duisent d’abord un surcroît de chaleur surtout de la Nature.
à leur point de départ, c’est-à-dire dans le bas-
ventre. Ce surcroît de chaleur transforme les Mais les substances morbides ou la maladie
substances étrangères en parcelles toujours plus se comportent comme l’eau. La maladie a été
subtiles jusqu’à la forme gazeuse et alors elles produite par un surcroît de température, elle
ont comme la vapeur, la tendance à s’éloigner ne peut disparaître, c’est-à-dire se reconden-
autant que possible de leur point de départ cer et retourner à son point de départ comme
vers les parties extrêmes du corps. Tant que l’eau, que s’il se produit des conditions tout à
la peau fonctionne d’une manière normale, les fait opposées, c’est-à-dire un rafraîchissement
substances étrangères sont éliminées en sueur continu et un abaissement de la température
par les pores; il ne se fait plus de surcharge de intérieure du corps.
substances étrangères dans le corps et il n’y
a point de maladie chronique. C’est de là que Aucun autre moyen ne permet d’obte-
provient la peau chaude et humide des person- nir cela aussi parfaitement que le bain de
nes bien portantes. siège à friction. Ce bain nous met à même
d’abaisser la température intérieure trop
Mais dès que la peau ne peut plus éliminer par élevée sans refroidir inutilement la surface
la sueur toutes les substances étrangères, la sur- du reste du corps déjà trop froide la plupart
charge du corps commence tout naturellement du temps. Mais dès que nous réussissons à
d’abord sous la peau et surtout aux extrémités abaisser d’une manière durable la chaleur
des membres et c’est de là que proviennent intérieure trop élevée (foyer de la maladie), la
les mains et les pieds froids. Les substances possibilité de l’engendrement ultérieur et du
étrangères gazeuses se condensent ensuite et développement de toute maladie se trouve
nous observons alors les altérations des formes être immédiatement écartée et le corps
du corps. Mais le corps n’est point un espace élimine par ses organes sécréteurs naturels
creux comme la chambre; il s’y trouve partout les substances étrangères qui pénétraient
des organes qui gênent le libre mouvement des auparavant dans toutes ses parties. Mais les
substances étrangères. Ces dernières doivent substances étrangères déjà déposées dans
se frayer un passage entre les organes qui sont le corps se transforment de nouveau sous
ainsi exposés à un certain danger. C’est de cette l’influence de cette nouvelle température et
manière que se produisent ensuite les différentes prennent le chemin des organes sécréteurs,
affections internes. car tout corps vivant a la tendance à
En parlant des causes de la maladie, expulser les substances étrangères par
nous avons vu qu’elle s’engendre en produi- ses organes sécréteurs naturels.
sant des températures trop élevées et nous Après ces explications, vous compren-
avons vu également que les températures drez du premier coup pourquoi je recom-
se modifient ensuite dans tout le corps, mande des bains si fréquents dans certains
l’intérieur est trop chaud, l’extérieur est cas. On m’a souvent demandé pourquoi
trop froid et trop sec. Pour guérir cet état j’ordonnais trois bains par jour, tandis
morbide, il nous faut prendre le chemin qui que le malade ne se baignait auparavant
nous a été montré par l’exemple ci-dessus, qu’une fois tout au plus par semaine.
car il y a des lois immuables auxquelles

5.14
94 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

La réponse ressort de la nature des


choses. Si nous pensons à une machine quelconque,
machine à vapeur, moissonneuse, machine à
Nous réussissons sur-le-champ à abaisser par le coudre, moulin à eau, etc., nous trouvons que ces
bain de siège à friction la température intérieure machines sont mortes et sans mouvement quand
trop élevée, mais nous n’y réussissons que pour elles ne sont pas soumises à une force motrice
une très courte durée. Suivant les cas morbides, quelconque, vapeur, chevaux, bras des ouvriers,
la chaleur intérieure trop grande reprend tôt ou eau. Elles ne peuvent marcher et servir que sous
tard le dessus; il nous faut absolument la rabais- l’influence de l’une de ces forces motrices. Mais
ser aussitôt par un bain de siège à friction, car nous savons tous que l’influence des forces ne
on ne peut obtenir un mieux durable que par donne tout son effet qu’en un point unique de
un refroidissement permanent des températures toute machine. Pour faire travailler une machine
à coudre, nous mettrons en mouvement la pédale
intérieures trop élevées.
qui transmet la force motrice. Si nous ne tenons
pas ces machines propres, si nous les laissons
C’est pour cette raison que le bain de
rouiller, si nous laissons sécher l’huile, etc., leur
siège à friction est nécessaire toutes les
marche auparavant si facile deviendra difficile
fois que la température intérieure du corps
et la même force qui était à même de mouvoir
dépasse la température normale. Il ne faut
facilement et sans peine toutes les machines,
pas croire cependant que cela puisse se
pourra à peine leur donner un mouvement lent
faire dans tous les cas sans restriction.
et traînant. Il faut déjà une force beaucoup
Les malades dont la force vitale et réactive
plus grande pour mouvoir la machine aussi vite
ne permet plus aucune guérison et qu’on
qu’auparavant.
peut appeler pour cette raison candidats de
la mort, ne sont plus capables de supporter Il en est de même du corps humain. Notre
un traitement produisant des réactions dans corps a besoin d’une force qui le nourrisse
le corps. continuellement. Où le corps prend-il cette
force ? En quoi consiste cette force que nous
Énergie vitale appellerons force vitale ? Le corps puise cette
Passons maintenant au deuxième point force dans sa nourriture. Mais cette nourriture
de la confirmation de l’efficacité des bains de se compose non seulement du boire et du man-
siège à friction. J’ai déjà dit que les bains de ger, comme on le croit ordinairement, mais
siège à friction fortifient d’une manière frap- encore de l’air que nous respirons.
pante les nerfs, la force vitale et le pouvoir
Nous pouvons faire immédiatement la preuve
digestif du corps. Pour comprendre cela, il
de ce que j’avance en enlevant au corps ces
faut savoir que cette force vitale est identique
sources de force. Si nous lui enlevons l’air, il
avec ce qu’on appelle pouvoir digestif dans
meurt en quelques minutes; si nous lui enlevons
lequel le corps puise sa force vitale. Il nous
la nourriture, il meurt aussi, mais cela ne va pas
reste encore à expliquer pourquoi ce n’est
aussi vite que par la privation d’air.
que de cette partie d’application que nous
pouvons obtenir ces effets par le bain de Nous voyons donc que le corps ne puise
siège à friction et pourquoi nous ne pouvons toute sa force vitale qu’à ces sources et que
les obtenir d’aucune autre partie du corps. par conséquent toute sa force vitale ne peut
Je vais essayer d’abord de vous rendre cela dépendre que de ces sources, c’est-à-dire
palpable par un exemple. de la nourriture.

5.15
Unité de Toutes les Maladies 95
Mes agents curatifs

Mais il n’y a certainement qu’un très Il en est absolument de même des autres
petit nombre de gens capables de se faire aliments de l’homme. Dans leur forme la plus
une juste idée de l’énorme force que le naturelle, ils donnent à l’homme le plus de
corps peut tirer de sa nourriture. Je vais force vitale et plus on transforme ces produits
donc approfondir cette question. Prenons par la cuisson, plus la quantité de force vitale
la principale force motrice du corps, l’air que le corps peut en tirer, est petite.
atmosphérique qui se compose d’azote et Ces explications nous font reconnaître
d’oxygène combinés dans des proportions que la force vitale du corps dépend uni-
exactement déterminées. C’est une force quement et résulte seulement du matériel
énorme qui maintient l’air justement de la digestion et de la capacité du corps à
dans cette combinaison exacte d’azote transformer ce matériel de la manière la plus
et d’oxygène. Essayons de diviser l’air dans avantageuse. Je compte toujours l’activité
ses différentes parties composantes. C’est un des poumons au nombre des éléments de
essai qui ne réussit à nos chimistes que sur la digestion. Les nerfs sont les conduc-
de très petites quantités d’air et seulement à teurs de cette force, le cerveau et la mœlle
l’aide de moyens tout spéciaux. Mais ce que épinière en sont les réservoirs. Cette force
la chimie ne peut faire qu’avec difficulté, elle-même est négative et positive comme
notre corps le fait à chaque souffle. on peut le voir par ses différents modes de
L’air que le corps aspire se divise immé- développement.
diatement dans les poumons en ses parties
composantes, oxygène et azote. Il prend l’oxy- La force vitale du corps est donc analogue à la
gène comme nourriture et expire l’azote. Mais force de l’électricité. Le corps ressemble à une
l’énorme force qui était auparavant nécessaire batterie galvanique. Ses éléments sont l’air et
pour maintenir l’azote et l’oxygène dans l’air, la nourriture, ses acides sont la salive, le suc
se dégage dans le corps et est utilisée par ce gastrique et les poumons.
dernier. Plus l’air est pur et naturel, plus le
Quand le corps est surchargé inté­rieure-
corps en retire de force vitale.
ment de substances morbides de manière à
Le corps accomplit un acte à peu près ressembler à une machine rouillée, sa digestion
semblable sur le boire et le manger. Le corps troublée ne peut plus retirer assez de force vi-
transforme complètement par la digestion tale de la quantité ordinaire de nourriture pour
les substances qui lui sont données en maintenir le corps aussi dispos qu’auparavant.
nourriture et il en retire les parties qu’il peut Il faut déjà de plus grandes quantités de nour-
utiliser. Plus ces aliments sont naturels et riture et la plupart du temps des excitants tout
peu apprêtés, plus la force que le corps particuliers pour conserver au corps toute sa
en extrait est grande. fraîcheur.
Prenons une pomme qui a une forme déterminée; Il va sans dire que cela ne peut se faire
il faut déjà une force respectable pour désintégrer qu’aux dépens de sa force digestive. Une
cette substance de pomme. Si nous cuisons cette digestion normale souffrira désormais de
pomme, toute sa forme, toute sa nature interne plus en plus.
se transforme en une autre substance et sa Pour relever maintenant la force vitale
force innée se dégage. La marmelade ainsi du corps, il faut nécessairement un moyen
produite a encore une certaine force nutritive, qui améliore la digestion. Mais le meilleur
mais seulement une partie de la force nutritive moyen que je connaisse à cet effet, outre
de la pomme crue. la nourriture conforme à la Nature, c’est le

5.16
96 La Nouvelle Science de Guérir

Mes agents curatifs

bain de siège à friction qui améliore la diges- La force vitale du corps tout entier se
tion la plus délabrée aussi longtemps qu’elle relève, et il est impossible, à moins qu’il n’y
est capable d’être améliorée, et cela, dans le ait une solution de continuité dans les nerfs,
plus bref délai et d’une manière naturelle. qu’un membre soit plus excité qu’un autre.
La constipation la plus opiniâtre qui a Mais la plupart des gens ignorent complète-
résisté pendant des années à tous les ment comment se manifeste le relèvement
remèdes se guérit souvent en quelques de la force vitale, car il se présente souvent
jours par les bains de siège à friction des symptômes qui sont absolument oppo-
qui produisent et maintiennent une sés à l’attente du malade.
selle normale.
Mais, de même qu’une machine ne peut Il arrive que des fumeurs ne peuvent plus supporter
se mouvoir parfaitement que d’un seul le cigare après le bain et croient que leur estomac
point, de même la force vitale du corps s’est affaibli, tandis que c’est tout le contraire.
ne peut s’influencer très efficacement que Auparavant, leur estomac n’aurait plus la force
d’un seul point que j’ai choisi comme partie de se révolter contre la nicotine, tandis qu’il a
d’application des bains de siège à friction. recouvré maintenant cette force. Je ne tarirais
Il va sans dire qu’il ne faut point prendre point, si je voulais vous exposer tous les cas du
strictement la comparaison du corps avec la même genre.
machine, car nous savons tous que le corps
n’est point une machine. Toutes les fois que les nerfs peuvent
toujours être fortifiés par ces bains, le corps
Mais nous comprendrons maintenant pourquoi reçoit toujours par ces bains la force d’ex-
la nourriture la plus facile à digérer est toujours pulser par les organes sécréteurs naturels
la plus nourrissante et pourquoi les aliments les toutes les substances étrangères qui s’y
moins préparés sont toujours les plus faciles à sont déposées.
digérer et les plus utilisables.
Il ne faut point croire cependant que tous
Cela nous explique également ce phénomène les malades doivent nécessairement être guéris
que les Arabes, les Chinois et les trappeurs de par ce moyen. Je l’ai dit et je le répète:
l’Amérique du Nord peuvent supporter les plus
Je puis guérir toutes les maladies, mais je ne
grandes fatigues avec une quantité relativement
peux pas guérir tous les malades. Quand la force
très petite de nourriture conforme à la Nature
vitale et la force digestive sont déjà anéanties,
et restent bien portants, tandis que nos viveurs quand certains organes sont déjà détruits en
modernes aux nerfs délabrés mangent quatre fois grande partie, ce moyen adoucit mieux toutes
plus de nourriture cuite et préparée et ne peuvent les douleurs que tout autre moyen, mais une
pas fournir la moitié du travail des premiers. guérison complète est impossible.
Ces explications nous permettent de Je ne crois pas qu’on puisse trouver
considérer le bain de siège à friction à un une autre partie du corps d’où l’on puisse
point de vue qui nous le présente sous un influencer de la même manière tout l’or-
jour tout particulier. Tout le monde com- ganisme. Mais, de même que personne ne
prendra maintenant comment je traite avec peut changer ce fait constant que toute vie
succès les affections des yeux et des oreilles dépend de l’action réciproque du soleil, de
de la même manière que la fièvre scarlatine, l’air et de l’eau, de même on ne peut rien
la petite vérole, le choléra, etc. changer à cet arrangement.

5.17
Unité de Toutes les Maladies 97
Mes agents curatifs

De même, les effets des bains de siège


Le soleil influence toute la terre d’une seule et à friction varient suivant les individus et la
même manière, mais les phénomènes de cette force vitale que les malades possèdent en-
influence varient suivant les climats. Là où son core. Mais ces bains constituent le meilleur
action est la plus intensive, dans les tropiques, moyen que je connaisse pour relever et
fortifie d’une manière durable l’organisme
le développement de la vie est le plus grand et
tout entier.
le plus varié; mais la végétation et le monde
des animaux diminuent à mesure qu’on avance
vers le nord.

5.18
98 La Nouvelle Science de Guérir

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

6e conférence

Ne pas tomber dans ce piège d’établir Dans cette conférence, il y a plusieurs


une diète miracle est difficile pour plusieurs points très intéressants, et le chercheur évite
thérapeutes, puisque la demande est là. De de produire une diète précise généralisée.
par son approche naturelle —telle que la Ce sont les principes naturels derrière
Nature nous l’offre—, Louis Kuhne cherche l’alimentation qui importent de connaître.
à établir les lois qui régissent le corps humain En fait, chacune de nos cellules les con-
à partir d’observations minutieuses. naît, ce n’est que notre mental qui a été
De par la compréhension de la maladie programmé par l’industrie alimentaire et
(entendre toutes les maladies) et de son trai- la pharmaceutique.
tement unique, il en découle nécessairement Il est important de saisir ce qu’est réel-
des règles pour maintenir le fonctionnement lement un aliment digeste et fortifiant. Cela
du corps humain dans un état de fonction- bien entendu, en dehors de toute publicité
nement aisé, normal, soit optimal. faite par des compagnies qui produisent
Vous comprendrez qu’une pomme pour de l’argent et non pour votre santé.
peut aider à se guérir une journée, que Sans l’énoncer directement, Kuhne se
deux peut rendre malade, ou même qu’une base sur la Loi universelle de l’Alimentation:
autre journée, aucune pomme ne pourrait un aliment doit être agréable à la vue, au
être bénéfique. Nous n’avons pas été créés toucher, à l’odorat, au goût, et doit être
avec des fourchettes dans les mains, ni de sous sa forme naturelle (tel que la Nature
réfrigérateur et de cuisinière et la batterie nous l’offre). Avec cette simple définition,
de casseroles. que TOUS les organismes vivants (sauf
Les observations sur la constitution l’humain) respectent (selon les sens qu’ils
des systèmes digestifs de l’homme et des possèdent), il est facile de déterminer votre
animaux nous éclairent sur l’alimentation diète idéale.
naturelle particulière aux espèces. L’homme
a la liberté de s’éloigner de ces règles, mais
SOMMAIRE
à quel prix et pour combien de temps ?
Soulignons également que déjà en Prévenir supernutrition...............................6.3
1893, Louis Kuhne avertissait la population Force vitale du corps.................................6.4
contre les aliments trafiqués de l’industrie Aliment indigeste......................................6.4
alimentaire “moderne”, et de l’air insalubre Diète conforme à la Nature.......................6.6
des villes. Observations des animaux........................6.7
Il utilise l’expression supernutrition. La dentition..............................................6.7
Cela regroupe l’alimen­tation excessive, la Le canal digestif........................................6.9
nourriture contre nature: une alimentation Les sens....................................................6.9
poussée au-delà des limites que la Nature a Nourriturre de la progéniture.................. 6.10
fixées pour le nourrissement du corps. Éducation morale.................................... 6.12

6.0
Unité de Toutes les Maladies 99

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Les explications sur les effets des bains Il en est de même de la formation de
de siège à friction et sur la force vitale la force vitale dans le corps qui est plus
préparent déjà la réponse à ces questions. ou moins grande suivant le choix des élé-
Nous avons déjà vu que la maladie ne peut ments ou de la nourriture. Nous savons
se produire que par suite d’une supernutri- tous qu’il y a des aliments avantageux
tion ou d’une nour­­ri­ture irrationnelle, car pour le corps et qu’il y en a d’autres
ce n’est qu’ainsi que la digestion se délabre qui lui nuisent. Mais ce phénomène se
et que les substances étrangères ou morbi- manifeste de la manière la plus évidente au
des se forment dans le corps. La question choix de notre prin­cipale nourriture, l’air
de savoir « ce que nous devons manger et atmosphérique.
boire pour prévenir toute supernutri­tion »
est déjà bien plus brûlante. Si l’on enlève à un homme son air atmosphéri-
que ordinaire et qu’on le plonge dans un autre
Nous savons très exactement que, pour produire
gaz pour quelques minutes seulement, on le
une force électrique ou bien un courant constant, verra périr infailliblement, parce que ce nouvel
la batterie galvanique doit avoir des éléments élément ne peut pas lui procurer la force vitale
composés d’une manière absolument déterminée, dont il a besoin.
comme par exemple d’une plaque de zinc et
d’une plaque de charbon dans un récipient rempli Les inconvénients d’une nourriture
d’acide. La décomposition ou transformation de la irrationnelle sont moins rapides et moins
plaque de zinc et de la plaque de charbon dégage frappants. Les limites entre l’alimentation
la force qui servait auparavant à maintenir dans conforme à la Nature et le poison mortel
leur agrégation primitive la plaque de zinc et la sont très étendues, et le passage de l’ali-
plaque de charbon. On dérive tout d’abord cette ment conforme à la Nature à l’aliment
force par un fil positif et par un fil négatif et puis contraire à la Nature est souvent si petit
la réunion de ces fils donne l’électricité. Si l’on qu’on a de la peine à le distinguer.
voulait rem­­placer ces éléments, zinc et charbon, Mais si nous savons que les substances
par d’autres éléments qui leur ressemblent ou qui étrangères ne peuvent parvenir dans le
sont composés de parties analogues ou bien qui corps que par la supernutrition, c’est-à-
contiennent aussi du zinc et du charbon, mais sous dire par la mauvaise digestion, comment
une autre forme, en poudre ou comme vitriol, on empêcherons-nous la super­nutrition ou
verrait bientôt qu’il ne se ferait plus aucun déga- mauvaise digestion ?
gement de force électrique ou du moins que cette Pour expliquer d’une manière plus
force serait très différente et beaucoup moindre palpable la notion de supernutrition ou
quoique ces nouveaux éléments eussent été faits mauvaise digestion, je vais vous donner
absolument dans les mêmes conditions que la encore quelques exemples tirés de ma pra-
plaque de zinc et la plaque de charbon. tique journalière.

6.1
100 La Nouvelle Science de Guérir

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Cette personne corpulente qui nous Ce que nous avons appris dans l’article
assure qu’elle mange et boit très peu et qui sur la force vitale nous indiquera mainte-
se plaint de ce qu’elle engraisse pourtant, nant le chemin qu’il faut suivre pour se pré-
est atteinte de supernutrition. server de la supernutrition. Nous sommes
déjà convaincus que ce ne sont point
Nous rencontrons une autre per- les œufs, la viande, le vin, la bière, les
sonne qui présente les symptômes oppo- extraits de viande, le cacao, le café, le
sés. Elle est sèche, maigre et pâle, bien thé, etc., qui sont le plus fortifiant et le
qu’elle prenne des quantités énormes de plus nourrissant aliment du corps, mais
boissons et d’aliments qu’elle croit très que les aliments les plus nourrissants
nourrissants. D’après la quantité qu’elle et les plus convenables sont ceux qui se
consomme journellement, elle devrait être digèrent le plus rapidement et le plus
dans un tout autre état. facilement.
Plus notre corps transforme rapide-
La nourriture traverse bien le corps
ment la nourriture qu’on lui donne, plus
de cette personne, mais le corps n’est pas
il peut digérer d’aliments et produire
capable de profiter de ces aliments. C’est
d’autant plus de force vitale. La quan-
pour cela qu’une grande partie de cette
tité de force vitale à produire dépend
nourriture quitte le corps sans avoir été
uniquement du degré de digestibilité
suffisamment utilisée.
des aliments.
Cela nous montre que le simple
passage des aliments et des bois-
Plus un aliment est indigeste, plus le corps
sons à travers le corps ne comprend
doit travailler pour le digérer.
aucunement une digestion normale,
comme le pensent malheureusement Quiconque prend des aliments indiges-
tant de gens et surtout beaucoup de tes doit attendre qu’ils soient suffisamment
médecins. digérés pour introduire de nouveaux ali-
Ces deux personnes nous offrent un ments dans son corps, autrement il ruine son
contraste frappant. La première nous estomac. Malheureusement, on observe
montre qu’on peut engraisser même rarement cette règle de nos jours, car
quand on ne mange et ne boit que très nos habitudes s’opposent à un jeûne
peu, la seconde nous enseigne qu’on peut de ce genre. On ne connaît plus du reste
maigrir même quand on boit et mange aujourd’hui la véritable importance du
beaucoup. Malgré cette opposition appa- jeûne. Nous trouvons par tout un temps
rente, la cause de l’affection est la même de jeûne dans la Nature.
dans les deux cas, mauvaise digestion ou
supernutrition. Nous comprenons main- Nous voyons les serpents jeûner fréquemment
tenant pourquoi un pulmonique peut pendant des semaines quand ils ont fait un repas
manger les aliments les plus fortifiants copieux. La Nature impose chez nous un jeûne très
et les plus nourrissants d’après lui, sans rigoureux aux animaux sauvages pendant l’hiver.
que son corps en soit mieux nourri et Nous voyons alors les chevreuils et les lièvres se
nous ne nous étonnons plus du man­ nourrir souvent pendant des semaines et des mois
que d’appétit des personnes fortes en de la manière la plus insuffisante et supporter
apparence, mais nerveuses. malgré tout les fatigues d’un rude hiver.

6.2
Unité de Toutes les Maladies 101
Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Si ces animaux étaient à même de man- Comment prévenir la supernutrition


ger en hiver autant qu’en été, ils seraient
certainement malades et ne pourraient pas Revenons à la question de savoir com-
supporter les rigueurs de l’hiver, car le froid ment il faut prévenir la super­nutrition. Si
empêche tout acte de fermentation et nous savons que la maladie ne peut se
par suite la digestion elle-même. Ainsi produire que par suite de la supernutri-
la quantité de nourriture facilement diges- tion, il faut nous dire qu’il ne peut pas être
tible en été serait beaucoup plus difficile à indifférent de savoir ce que nous mangeons,
digérer en hiver. sous quelle forme nous mangeons nos ali-
ments et où nous les mangeons.
C’est aussi ce qui confirme ce fait que nos ani-
maux domestiques nourris la plupart du temps Si nous mangeons une soupe à l’eau sans assai-
dans les écuries et atteints presque sans exception sonnement ou si nous buvons de l’eau bouillie,
de supernutrition ne peuvent plus supporter en chacun de nous trouvera que cela est fade,
liberté les rigueurs de l’hiver, tandis que les ani- mauvais et ne nous rafraîchit nullement. Mais au
maux sauvages résistent à toutes les intempéries contraire un verre d’eau fraîche ou une pomme
des saisons. nous rafraîchissent et nous réconfortent.

Nous observons le même fait pour l’air que nous


Mais c’est là sans aucun doute une force respirons. L’air corrompu et plusieurs fois respiré
corporelle qu’on apprécie trop peu et qui ne des chambres agit d’une manière accablante et
se trouve que dans un corps bien portant. affaiblissante et cause même des maux de tête à
bien des gens. C’est ce que nous observons tout
L’homme n’observe point la plupart du particulièrement quand beaucoup de personnes
temps le jeûne prescrit par la Nature. demeurent ensemble dans des chambres trop peti-
tes. Chacun soupire après l’air frais du dehors.
Nous le voyons au contraire manger plus
souvent et plus abondamment en hiver qu’en Le lieu où nous mangeons est également
été, et nous entendons souvent exprimer cette très important. Ce qu’on mange en plein air se
opinion absolument erronée et malheureuse- digère toujours plus facilement que ce qu’on
ment fort répandue qu’il faut manger solide- mange dans une chambre, car nous mélangeons
ment en hiver pour supporter mieux le froid. souvent de l’air avec les aliments que nous
mâchons et l’air frais agit tout autrement que
l’air corrompu des chambres sur la digestibilité
Cette opinion est diamétralement
des aliments.
opposée à toutes les lois de la Nature. J’ai
eu maintes fois l’occasion d’obser­ver les J’ai déjà dit que les aliments les plus
effets funestes des excès dans le boire et faciles à digérer sont toujours les plus
le manger pendant l’hiver. La plupart se profitables sur le corps. La super­nutrition
consolent en disant que c’est l’habitude ou mauvaise digestion se produisent le
générale de s’engraisser en hiver et ne plus difficilement par une nourriture
soupçonnent nullement que c’est ainsi facile à digérer.
qu’on introduit dans le corps le germe Il s’agit donc de déterminer tout d’abord
de toutes les maladies au changement quelle est la nourriture la plus facile à digérer
de température au printemps. et celle qui nous donne par conséquent le plus
de force vitale.

6.3
102 La Nouvelle Science de Guérir

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

La réponse à cette question si étendue et C’est surtout la viande qui appartient au


si controversée est aussi simple que tous les nombre de ces aliments. Personne n’a jamais
problèmes de la Nature et peut s’exprimer l’idée de mordre dans un bœuf vivant ou
comme suit. de manger de la viande crue de mouton. La
préparation de la viande trompe simplement
Tous les aliments que nous trouvons bons
notre instinct et notre sentiment naturel,
et qui nous invitent à manger dans leur état
mais jamais on ne peut rendre inoffensives
naturel sont aussi toujours ceux qui sont les
les substances qui répugnaient auparavant
plus faciles à digérer et qui nous donnent le
à notre instinct, à notre odorat et à notre
plus de force vitale.
goût.
Tout aliment dont nous altérons la subs- J’ajouterai les observations suivantes à
tance naturelle par la cuisson perd ainsi une ces principes fondamentaux de l’alimenta-
partie de sa digestibilité et ne nous fournit tion conforme à la Nature.
plus autant de force vitale que la nourriture Tous les aliments sont plus diges-
non préparée. tibles et plus fortifiants à l’état de ma-
Plus les aliments sont altérés dans leur turité incomplète qu’à l’état de maturité
forme naturelle primitive par la cuisson, l’as- complète. L’instinct naturel et incorrompu
saisonnement et la préparation, plus ils sont ne s’y trompe jamais.
difficiles à digérer sous leur nouvelle forme.
Tout ce qui empêche et retarde l’acte Il suffit d’observer les êtres vivants dont l’instinct
de transformation, de décomposition n’est point corrompu, on trouve toujours qu’ils pré-
et de fermentation des aliments ou en fèrent constamment ce qui n’est pas mûr à ce qui
d’autres termes tout ce qui augmente leur est mûr. Nous voyons les animaux des pâturages
durée, comme le salage, le marinage, le chercher constamment les herbes et les plantes les
fumage, la cuisson et la préparation, rend plus jeunes et les moins mûres et ne brouter les
ces aliments plus difficiles à digérer. plus vieilles et les plus mûres que quand ils n’ont
plus autre chose. Nous préférons également les
De tous les aliments cuits et préparés,
jeunes légumes aux légumes tout à fait mûrs.
ceux-là sont les plus faciles à digérer qui
sont préparés et cuits de la manière la plus
De même, tous les fruits sont plus
simple et qui sont le moins salés et le moins
faciles à digérer à l’état de verdeur ou de
assaisonnés.
semi-maturité qu’à l’état de maturité com-
Les aliments liquides, tels que la soupe, plète. Quiconque a eu l’occasion d’observer
la bière, le vin, le cacao, etc., sont beaucoup des naturels qui se nourrissent la plupart
plus difficiles à digérer que les aliments du temps de fruits aura vu qu’ils préfèrent
solides qu’il faut mastiquer. toujours les fruits demi-mûrs aux fruits
L’usage continu d’aliments liquides amène tout à fait mûrs.
toujours une dilatation de l’estomac et des Mais l’opinion dominante est que
troubles de la digestion. le fruit vert est nuisible à la santé parce
qu’il produit la diarrhée, le dévoiement et
Tous les aliments qui nous causent
la dysenterie. C’est une grande erreur. Il est
du dégoût sous leur forme naturelle sont
certain que celui qui est habitué à manger
toujours nuisibles à notre santé, même
de la viande et qui prend par hasard des
quand ils flattent le goût après qu’ils
pommes vertes ou d’autre fruit non mûr
ont été apprêtés et cuits.
attrape facilement la diarrhée.

6.4
Unité de Toutes les Maladies 103
Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Mais ce n’est là qu’une preuve cer- Cela dépend très peu des légumes,
taine de la digestibilité extraordinaire mais pour la plus grande partie du mode
du fruit vert. En effet, toute nourriture de préparation. Sous forme de purée ou
rapidement et facilement digestible est de soupe, comme on les mange presque
plus rapidement transformée par l’acte de partout aujourd’hui, ils sont très difficiles
fermentation de la digestion que tout autre à digérer, et il ne faut pas s’étonner qu’ils
aliment plus difficile à digérer. causent des troubles digestifs. C’est surtout
S’il y a dans les organes digestifs des sous forme de soupe qu’il faut s’en défier,
aliments plus difficiles à transformer ou car ils arrivent dans l’estomac sans avoir
moins fermentescibles, ils sont tellement été mâchés suffisamment, et ils sont
influencés par l’acte de fermentation plus déjà impropres à la digestion.
rapide du fruit vert qu’ils entrent eux-mê-
Prenons au contraire la même quantité de pois
mes plus vite en décomposition et en fer-
que nous aurions mangée en une fois sous forme
mentation. Mais cela produit la diarrhée si
de souper et cuisons-la sous une autre forme
redoutée à tort. Une telle crise de diarrhée
avec très peu d’eau, de façon que les pois cuits
délivre souvent le corps d’une grande
à point ne contiennent plus d’eau et conservent
partie de ses substances étrangères et est
leur forme naturelle, nous trouverons que nous
un véritable bienfait pour l’orga­nisme.
aurons à manger à peine le tiers de ce que
J’ai expliqué en détail mon opinion sur la
nous aurions dû avaler sous forme de soupe, et
diarrhée dans le chapitre de la dysenterie.
nous verrons en outre que cette petite quantité
Nous voyons aussi que les chiens trop grassement mangée avec la pelure ne nous cause absolu-
ment aucune difficulté et nous fortifie beaucoup
nourris par leurs maîtres mangent fréquemment
plus que la soupe. Mais la quantité que nous
de l’herbe, aliment qui n’a point été destiné par
pourrions manger serait encore plus petite si
la Nature à un carnivore. Mais si nous deman- nous voulions essayer de manger les légumes
dons pourquoi le chien mange alors de l’herbe, féculents à l’état cru. Sous cette forme, le tiers
il n’y a qu’une seule réponse possible, c’est que de la quantité ci-dessus suffirait largement pour
son instinct lui dit que l’herbe, très digestible, nous faire le même profit.
l’aide à accélérer sa digestion troublée par une
J’ai connu un ouvrier qui, forcé par les
nourriture trop grasse.
circonstances, n’avait mangé qu’une poignée
de pois crus par jour pendant près de trois
Si nous avons des malades dont l’esto- mois. C’est avec un véritable plaisir que cet
mac est gravement atteint ou des malades homme me parlait de cet épisode et qu’il
dont la digestion ne veut plus se relever, il appuyait particulièrement sur cette circons-
faut que tous ceux qui veulent pratiquer ma tance qu’il lui fallait souvent laisser tremper
méthode sachent que, dans tous ces cas, le les pois des heures entières dans sa bouche
fruit mûr doit être remplacé par du fruit pour qu’ils fussent propres à la mastication.
vert jusqu’à ce que l’estomac du malade se Malgré cette nourriture très riche, il était
fortifie peu à peu et soit capable de digérer resté tout aussi bien portant que dans toute
le fruit mûr. autre circonstance de sa vie.
On entend souvent dire: « Je ne puis
digérer les légumes féculents, ils me donnent On voit clairement par cet exemple
trop de vents, etc. ». que les aliments à l’état naturel nous
offrent la plus haute valeur nutritive.

6.5
104 La Nouvelle Science de Guérir

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

On voit de plus que le grand principe par- une chambre chargée de fumée, car son odorat
tout visible dans la Nature: « Produire les plus le prévient à chaque souffle. Mais, si le séjour
grands effets par les moyens les plus simples et dans un tel lieu se renouvelle, l’avertissement
les plus petits » , se présente également dans s’affaiblit de plus en plus et finit par se taire.
la question de la nourriture de la manière la L’odorat s’y accoutume tellement, peu à peu,
plus évidente. que ces nuages de fumée lui sont agréables. Il
est corrompu et il lui faut quelque temps pour
Chacun verra désormais par cet exposé se débarrasser de ses appétits séducteurs.
comment il faut prévenir la supernutrition.
Il n’est pas possible, cela va sans dire, de Mais, comme nous respirons 16 à 20
déterminer d’une façon uniforme pour tous fois par minute, les suites fâcheuses de
les hommes et pour tous les malades ce l’admission directe des substances étrangè-
qu’ils doivent manger et combien ils doivent res se font rapidement sentir, et la raison
prendre de nourriture pour empêcher la doit bientôt intervenir quand l’odorat nous
super­nutrition. Il n’y a pas deux malades trahit.
dont la digestion soit absolument égale ; Il en est bien pis de la langue, que
ainsi on ne peut jamais déterminer d’avance nous avons malheureusement l’habitude
la quantité et la forme des aliments. Cha- de corrompre dès l’enfance et qui finit par
cun doit trouver tout seul ce qui vaut le ne plus être sûre du tout. Tout le monde
mieux pour lui. Il suffira donc d’indiquer sait combien le jugement du goût peut
les différents degrés de diges­tibilité des s’altérer suivant nos habitudes. Cependant,
aliments. Passons maintenant à la preuve il est extrêmement important de n’ad-
théorique de ce mode d’alimentation. mettre dans le corps qu’une nourriture
Je donne ici une conférence de M. convenable, car tout aliment contre nature
E. Hering, président de la Société des contient des substances qui ne doivent
végétariens de Leipzig, conférence dans point entrer dans le corps, et il y apporte
laquelle cet orateur fait cette preuve d’une les germes bien connus de toutes les ma-
manière remarquable. ladies. Le régime conforme à la Nature
forme donc l’une des parties essentielles
C’est par deux organes que nous ad- de la nouvelle science de guérir excluant les
mettons les substances dans notre corps, médicaments et les opérations. Étudions
les poumons et l’estomac (L’admission des donc cette question:
substances par la vaccination des liquides
est absolument contre nature, aussi a-t-elle Quelle est la diète conforme à la Nature?
presque toujours des suites fâcheuses). La
Nature a posé une sentinelle devant chacun Comme nous ne pouvons plus nous
de ces organes, le nez pour les poumons, la fier à notre langue et à notre instinct, il
langue pour l’estomac. Malheureusement, faut acquérir une certitude sur ce sujet
l’expé­rience prouve que ces sentinelles ne à l’aide d’observations et de conclusions
sont point incorruptibles. Sans aucun doute, exactes.
l’air des montagnes est la meilleure nourriture
Cette question appartient dans toute
de nos poumons, et notre odorat est parfai-
son étendue aux sciences naturelles
tement satisfait quand nous inspirons cet air.
et c’est par la méthode d’induction, la
Celui qui se meut toujours dans cet air pur ne
seule admise pour les sciences naturelles,
peut jamais rester des heures entières dans

6.6
Unité de Toutes les Maladies 105
Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

c’est-à-dire par le raisonnement du particu- On peut même classer les animaux


lier au général, qu’il nous faut la résoudre. d’après leur mode de nutrition. Le peuple
Pour cela, nous avons trois conditions sait déjà ranger les mammifères en carni-
principales à remplir: vores et en herbivores. Mais cette division
est tellement superficielle qu’elle ne peut
1. Rassembler des observations ; pas nous suffire. En y regardant de plus
près, nous remarquons bientôt qu’il nous
2. en tirer des conséquences ;
faut séparer les insectivores des carnivores
3. faire des essais. proprement dits et que les herbivores se
distinguent en herbivores proprement dits
Le domaine d’observation est énorme et en frugivores. Nous trouvons en outre
et personne ne peut l’étudier dans toutes un petit nombre d’omnivores.
ses parties. Nous nous contenterons donc L’observation doit s’étendre dans les
de quelques excursions, à peu près comme diverses classes aux organes qui servent à
nous ferions pour apprendre à connaître la la nutrition. Ces organes expriment si sû-
flore de l’Allemagne. rement le mode de nutrition qu’on peut le
Le domaine en question pour la reconnaître même au squelette de l’animal.
démonstration d’une forme d’ali­mentation Nous étudierons principalement les dents,
quelconque est tellement considérable qu’il le canal digestif, les organes des sens qui
faut se restreindre autant que possible dès dirigent l’animal dans son alimentation et
le commencement, autrement il faudrait enfin la nutrition de la progéniture. Ce sont
s’occuper du mode d’alimentation de tous donc quatre excursions que nous allons
les êtres organiques. entreprendre dans le domaine déjà limité et
Pour tirer des conséquences et obtenir auxquelles nous lierons nos observations.
des preuves convaincantes, il nous suffira
de nous occuper surtout du monde des La dentition
animaux supérieurs qui nous regardent de
On distingue trois sortes de dents: les
plus près. Mais je supposerai connus tous les
canines, les incisives et les molaires. Les
principes sur lesquels on est déjà d’accord
incisives des animaux féroces sont peu
et qui ressortent clairement de l’expérience
développées et ne servent presque point,
ou qui sont sûrement prouvés.
tandis que les canines ont une longueur
Le premier coup d’œil jeté sur les êtres
frappante. Elles dépassent de beaucoup les
vivants nous montre qu’ils doivent né-
autres dents, et il faut une lacune spéciale
cessairement prendre de la nourriture
dans la rangée de dents opposée pour les
pour entretenir leur nutrition, mais qu’ils
recevoir. Elles sont pointues, lisses et un
sont assez restreints dans le choix de cette
peu courbées. Elles sont impropres à la
nourriture. La plante luxuriante sur le sol
mastication, mais elles conviennent très
salé du bord de la mer périt à l’intérieur du
bien pour saisir et tenir la proie. Nous les
pays; la plante qui prospère sur un terrain sec
désignons simplement chez les animaux
et caillouteux périt dans la terre des jardins;
féroces sous le nom de crocs et nous voyons
la plante qui aime une terre riche en humus
que ces animaux s’en servent comme des
périt dans un terrain sablonneux.
crochets. Mais, pour déchiqueter la chair,
Nous trouvons le même phénomène ils se servent des molaires, qui sont toutes
fortement marqué dans le règne animal. pointues.

6.7
106 La Nouvelle Science de Guérir

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Ces pointes ne se rencontrent point, C’est d’autant plus remarquable que les
mais passent très près les unes des autres de omnivores, au nombre desquels on ne peut
manière à ne séparer que les fibres muscu- compter réellement que les ours, possèdent
laires. Le mouvement latéral de la mâchoire des molaires pointues et des molaires pla-
inférieure ne serait que gênant, aussi est-il tes. Les omnivores ont aussi, comme les
impassible aux animaux féroces. Il s’ensuit animaux féroces, des crocs sans lesquels ils
qu’ils ne peuvent point exécuter de mou- ne pourraient point saisir leur nourriture
vement triturant et l’on peut voir tous les animale, mais leurs incisives sont semblables
jours combien il est difficile aux chiens de à celle des frugivores.
déchiqueter les morceaux de pain qu’il leur
faut avaler presque sans mastication. À laquelle de ces dentures ressemble
la denture de l’homme ? On reconnaît
Chez les herbivores, les incisives sont
sans doute et sans peine qu’elle est presque
remarquablement développées; elles leurs
absolument conformée comme celle
servent à couper l’herbe et les plantes. Les
des frugivores. Les canines de l’homme
canines sont généralement gâtées et parfois
n’atteignent jamais la hauteur des canines
développées pour servir d’armes comme
des frugivores et elles dépassent très peu
chez les éléphants. Les molaires sont larges
ou point les autres dents, mais ce n’est
en haut et émaillées seulement sur le côté.
point là une différence essentielle. On a
Elles conviennent parfaitement pour écraser
souvent conclu, de la seule présence des
et triturer les aliments.
canines, que le corps de l’homme était
Il n’y a pas beaucoup de frugivores; les aussi organisé pour la nourriture animale,
plus importants sont pour nous les singes mais cette conclusion ne serait juste que si
dont la conformation se rapproche de celle les canines de l’homme pouvaient remplir
de l’homme. C’est chez les frugivores que le même but que les canines des animaux
nous trouvons la denture la plus uniforme. féroces et si nous avions au moins comme
Les dents ont à peu près la même hauteur, les ours quelques molaires convenables au
seules les canines dépassent un peu les déchiquetage de la viande.
autres, mais trop peu pourtant pour servir
aux mêmes usages que chez les animaux
féroces. Elles sont de forme conique, Voici les conclusions qu’il nous faut tirer
mais tronquées en haut et raboteuses, de de nos observations
sorte qu’elles ne peuvent jamais remplir les
fonctions des crocs. Elles sont évidemment 1. La denture de l’homme n’est point la
destinées à un grand travail, et l’on sait que même que celle des carnivores, par consé-
les singes font des tours de force étonnants quent l’homme n’est point un carnivore.
avec ces dents. Les molaires de ces animaux
sont munies de plis émaillés à la partie su- 2. La denture de l’homme n’est point
périeure et comme la mâchoire inférieure égale à celle des herbivores, par conséquent
permet un grand mouvement latéral, leur l’homme n’est point un omnivore.
activité peut se comparer à celle des meu-
les. Il est surtout important de remarquer 3. La denture de l’homme est presque
qu’aucune molaire n’est pointue à sa partie absolument égale à celle des frugivores
supérieure et qu’aucune par conséquent ne ressemblant à l’homme par conséquent
convient à la mastication de la chair. l’homme est un frugivore.

6.8
Unité de Toutes les Maladies 107
Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

La fausse conclusion indiquée plus haut Mais cette contradiction apparente s’ex-
se tire encore bien souvent sous la forme plique d’une manière bien simple. On a pris
suivante: comme la longueur du corps de l’homme
« D’après sa denture, l’homme n’est ni la distance entre le sommet de la tête et la
un carnivore ni un herbivore, mais il tient plante des pieds, mais on a oublié que, pour
le milieu, donc il est un carnivore et un être juste dans tous les cas de comparaison,
herbivore. » il fallait prendre seulement la distance entre
Il ne vaut pas la peine assurément de l’ouverture de la bouche et l’extrémité de
démontrer que cette conclusion ne peut l’épine dorsale. La conclusion des anato-
subsister devant le tribunal de la logique. mistes est donc une fausse conclusion. La
La notion de milieu est trop générale et longueur du canal intestinal de l’homme est
trop indécise pour être employée dans une de 5 à 8 mètres 50 centimètres suivant la
démonstration scientifique; on ne peut s’en grandeur de l’individu, et la distance entre
faire une idée précise que dans les mathé- l’ouverture de la bouche et l’extrémité de
matiques. l’épine dorsale 50 - 80 centimètres, de sorte
que la division donne à peu près 10 comme
Le canal digestif quotient. C’est ainsi que nous concluons
pour la deuxième fois que l’homme est un
Faisons notre deuxième excursion dans frugivore.
notre riche domaine d’observation et diri-
Les sens
geons notre attention sur le canal digestif
des animaux. Les animaux féroces ont Faisons maintenant notre troisième
l’estomac petit et presque rond; leur canal excursion et étudions les sens qui sont les
intestinal a 3 - 5 fois la longueur de leur indicateurs de nos aliments. Ce sont surtout
corps en comptant cette longueur du corps l’odorat et la vue qui guident les animaux
entre l’ouverture de la gueule et la nais- dans leur alimentation et qui excitent en
sance de la queue. Les herbivores, surtout eux le désir de la nourriture. Si l’animal
les ruminants, ont l’estomac très étendu et féroce trouve la trace d’un gibier, ses yeux
composé; le canal intestinal a 20 - 28 fois étincellent, il s’élance sur la trace, saisit la
la longueur du corps. L’estomac des frugi- proie d’un bond hardi et lèche avidement le
vores est un peu plus large que celui des sang qui jaillit; tout cela le satisfait évidem-
carnivores; le duodénum des frugivores est ment. L’herbivore va tranquillement à côté
un appendice qu’on peut appeler un second des autres créatures et si des circonstances
estomac. Le canal intestinal des frugivores a extraordinaires lui font attaquer une autre
10 - 12 fois la longueur du corps. On trouve créature, il n’est jamais excité par son odorat
souvent dans les ouvrages anatomiques à dévorer de la chair et il ne touche même
cette assertion que l’intestin de l’homme a pas à sa nourriture quand elle est souillée de
3 - 5 fois la longueur du corps et qu’il est sang. Son odorat et sa vue le guident vers
par conséquent organisé surtout pour la les plantes et les herbes qui conviennent à
nourriture animale. son goût.
C’est accuser la Nature d’une contra-
diction grossière, car elle aurait destiné Nous observons absolument la
l’homme à être omnivore quant aux dents et même chose chez les frugivores qui sont
selon l’opinion courante et puis à être carni- guidés par leurs sens vers les fruits des
vore par la conformation de son canal. arbres et des champs.

6.9
108 La Nouvelle Science de Guérir

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Comment se comportent les organes des Nourriture de la progéniture


sens chez l’homme ? Notre odorat et notre vue
nous invitent-ils jamais à tuer un bœuf  ? L’enfant Si nous considérons dans notre qua-
qui n’a jamais entendu parler de l’abattage des trième excursion les mesures que la Nature
animaux, mais qui a déjà mangé de la viande, a prises pour la conservation de l’espèce,
pensera-t-il en voyant un bœuf gras: « Quel les observations sont bien plus difficiles.
bon morceau ne serait-ce pas pour moi ?  » Ce Toutes les créatures reçoivent dès leur entrée
n’est qu’en établissant dans notre esprit une dans la vie une nourriture qui favorise leur
association d’idées entre l’animal vivant et le développement rapide. Le lait de la mère
rôti qu’on nous sert à table que nous pouvons est sans aucun doute l’unique aliment
avoir de telles pensées, mais la Nature ne les naturel pour l’enfant qui vient de naître.
a point mises en nous. Mais nous observons qu’une foule de mè-
res ne peuvent point remplir leurs devoirs
Nos sens répugnent même de la les plus sacrés parce que leur organisme
manière la plus décisive à l’abattage, et n’est pas en état de produire la nourriture
la viande fraîche ne plaît ni au goût ni de l’enfant. Cela est très fâcheux parce
à la vue. Pourquoi construit-on toujours que les enfants perdent des leurs premiers
les abattoirs en dehors des villes ? Pourquoi jours la véritable mesure des impressions
défend-on dans beaucoup d’endroits de des sens, car la nourriture artificielle ne
porter la viande découverte ? peut jamais remplacer complètement
la nourriture naturelle.
La viande peut-elle réellement être appelée Nos observations nous montrent bien-
un aliment conforme à la Nature si la vue et tôt que les classes aisées qui se nourrissent
l’odorat en sont tellement offensés ? surtout de viande ont surtout à souffrir de
ce manque de nourriture naturelle et qu’el-
Avant de la manger, il faut la rendre les sont souvent obligées de faire venir des
agréable à l’odorat et même au goût en nourrices de la campagne où l’on mange
l’assaisonnant, à moins que ces sens ne très peu de viande. Ces nourrices mangent
soient déjà par trop blasés. Le parfum des alors généralement à la table de la famille et
fruits est au contraire très agréable, et ce elles perdent assez fréquemment au bout de
n’est point par un effet du hasard que les très peu de temps les conditions nécessaires
rapporteurs des expositions de fruits ex- pour tenir lieu de mère à l’enfant.
priment régulièrement leur sensation par Ces observations nous font conclure
cette phrase stéréotypée: « La vue de ces que la viande ne contribue que peu ou
beaux fruits fait venir l’eau à la bouche du même point du tout à la production du
visiteur. » Je puis ajouter que les céréales lait de la mère (Nous ne voulons point
ont également une odeur agréable quoique prétendre par là que toute mère végétarienne
faible et qu’elles sont bonnes même crues. puisse allaiter son enfant; il faut pour cela
Toute leur production et préparation n’a un certain degré de santé qui ne peut pas
rien de repoussant, et ce n’est point à tort s’acquérir du jour au lendemain). Nous
qu’on appelle « heureux » l’homme des sommes également amenés à conclure pour
champs. Mais, nous nous concluons pour la la quatrième fois que l’homme est destiné
troisième fois que l’homme est décidément par la Nature à se nourrir de fruits.
frugivore de sa nature.

6.10
Unité de Toutes les Maladies 109
Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Si notre conclusion est juste, il s’ensuit C’est ce qui a été confirmé par les essais
nécessairement que la plupart des hommes se les plus récents.
sont plus ou moins éloignés de leur nourriture Il est donc certain que les animaux peu-
naturelle. Des créatures se sont éloignées vent s’écarter de leur nourriture naturelle et
de leur nourriture naturelle ! Cela semble l’opinion qu’une grande partie de l’humanité
presque monstrueux et demande encore une a également renoncé à sa nourriture natu-
confirmation. Est-il possible que d’autres relle gagne déjà beaucoup en probabilité.
créatures puissent également devenir infidèles Mais, s’il en est ainsi, les conséquences
à leur nourriture naturelle et quelles en sont doivent aussi en être visibles pour nous, et
les conséquences ? Il faut résoudre la question il faut également qu’il se présente ou qu’il
intermédiaire avant de poursuivre. se soit déjà présenté des maladies.
Si nous demandons aux hommes de nous
Nous savons bien que des chiens et des chats se dire en toute conscience combien d’entre eux
sont habitués à la nourriture végétale, mais nous n’ont jamais eu recours à un médecin, je crois
pouvons aussi donner des exemples d’ani­maux que nous n’en trouverons qu’un nombre extrê-
qui se sont habitués à la nourriture animale. mement petit.
Et combien y en a-t-il qui meurent de
J’ai eu l’avantage d’observer un cas vieillesse ? Les cas sont tellement rares que
très intéressant. Une famille avait élevé un les journaux en prennent note. On trouve
jeune chevreuil qui avait bientôt fait amitié réellement très peu d’hommes qui n’aient
avec le chien de la maison. Le chevreuil point de substances étrangères dans leur
voyait souvent le chien laper sa soupe grasse corps. En général, la population campa-
et il essaya bientôt de lui tenir compagnie. gnarde plutôt frugi­vore mais ne vivant pas
Il se détournait d’abord avec dégoût chaque encore d’une manière tout à fait conforme
fois qu’il y trempait sa langue, mais à force à la Nature est beaucoup plus heureuse
d’essayer il réussit et au bout de quelques sous ce rapport; si l’air pur y est pour une
semaines il lapait joyeusement la soupe de grande part, c’est pourtant la nourriture
son camarade. Au bout de quelques autres qui joue le principal rôle. Il est certain
semaines, il était déjà capable de prendre que le mauvais état sanitaire de l’homme
de la viande et il finit par préférer la chair dépend aussi d’autres conditions, mais on
à sa nourriture naturelle. Les conséquences peut reconnaître que la nourriture en est la
ne se firent pas attendre longtemps; le che- principale condition par un exemple tiré du
vreuil tomba malade et mourut avant l’âge monde des animaux.
d’un an. J’ajouterai que ce chevreuil n’était
point enfermé et qu’il pouvait s’ébattre dans Les animaux des étables vivent dans les conditions
le jardin et dans la forêt. hygiéniques les plus détestables qu’on puisse ima-
giner. Ils sont obligés de respirer continuellement
Nous savons aussi que les singes en captivité les gaz qui se dégagent de leurs excréments, et
s’habituent facilement à la nourriture animale, ils sont presque toujours empêchés de se mouvoir
mais qu’ils meurent de la phtisie ordinairement au librement. Il faut nécessairement qu’ils soient ma-
bout d’un ou deux ans. On attribue généralement lades, et l’on peut admettre que le bétail abattu
cela au climat, mais, comme les autres habitants n’est jamais absolument sain, mais malgré ces
des tropiques s’acclimatant très bien chez nous, conditions hygiéniques détestables il n’y a pas
on peut bien admettre que c’est une nourriture autant de maladies parmi ces animaux que parmi
contraire à la Nature qui est la principale cause les hommes, qui peuvent beaucoup mieux se
de cette mort prématurée. soigner sous tous rapports.

6.11
110 La Nouvelle Science de Guérir

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

La faute en est donc principalement à Éducation morale


la nourriture (Cette observation, très juste à
l’époque de l’auteur, ne l’est plus à présent Cela m’amène à ajouter encore quelques
où les animaux domestiques nourris, de mots sur l’éducation morale. Cette ques-
plus en plus, de façon contraire à la Nature, tion est véritablement pleine d’actualité et
connaissent autant de maladies que les l’on entend tous les jours des plaintes sur
hommes. Mais n’est-ce pas là une preuve de l’immoralité de la jeunesse. Mais quel est le
plus ? —Note du commentateur, 1956). principal ennemi de la morale ? Demandez-
Nous sommes enfin arrivés à la der- le aux prêtres de toutes les religions, à tous
nière condition qui est de prouver par des les philosophes et à tous les moralistes. La
expériences la solidité de nos conclusions. réponse invariable: « Les passions sensuelles
Il y a surtout deux objections dont il faut ». On s’est donné beaucoup de peine pour
étudier en même temps ]a valeur. les étouffer, mais on a employé la plupart
La première est que l’homme, dont du temps des moyens contre nature, tels
l’organisation est supérieure, ne doit pas que les jeûnes exagérés, les mortifications,
être soumis aux mêmes conditions que les le séquestre dans des couvents, etc., mais
autres créatures qui lui sont inférieures, et tout cela sans succès suffisant. Le pédagogue
la seconde objection est que par un long doit agir comme le général qui triomphe le
usage de nourriture animale le corps s’est plus rapidement et le plus sûrement de l’en-
adapté à cette alimentation à peu près dans le nemi en l’empêchant de mettre son armée
sens de la théorie de Darwin. Cette seconde en ordre de bataille. Dès que le pédagogue
objection se subdivise en deux assertions, réussit à empêcher le développement des
d’abord que tout le genre humain a déjà passions sensuelles, il a déjà écarté le prin-
subi ce procès d’adaptation et puis que les cipal ennemi de la morale. Un puissant
adultes tout au moins ne pourraient point moyen à cet effet est une nourriture non
s’y dérober sans danger. excitante ou végétarienne.
Toutes ces questions ne peuvent être Les expériences ont prouvé la justesse
vidées que par des expériences et par des de ces assertions, et ce fait est si important
expériences faites sur des enfants et sur des qu’on ne peut trop le faire ressortir.
adultes. Mais ces essais ont été déjà faits en
grand nombre, et je vais vous en présenter L’exemption des passions sensuelles et
à grands traits les résultats. la tranquillité d’âme qui en résulte sont le
fondement assuré d’une excellente culture
Les enfants d’une assez grande série intellectuelle. Tout psychologue sait que l’état
de familles ont été nourris absolument sans de contentement est certainement le plus fa-
viande, et je me suis toujours fait un devoir vorable à l’activité intellectuelle, à la clarté de
d’observer le développement de ces enfants. la pensée et du jugement. Or, cet état ne peut
Je puis affirmer en toute conscience que ces être amené d’aucune manière aussi bien que
essais ont donné des résultats décidément par l’alimentation végétarienne.
favorables au régime végétarien. Ces enfants
se développent parfaitement, au physique et Malgré tout le plaisir que j’aurais à
au moral, presque sans exception; le dévelop- poursuivre ici ces pensées, il me faut y re-
pement moral est excellent au point de vue de noncer pour ne pas abuser trop longtemps
l’intelligence, de la volonté et du cœur. de votre attention.

6.12
Unité de Toutes les Maladies 111
Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Il faut encore jeter un coup d’œil sur Tous ceux qui ne peuvent se décider à
les expériences faites sur les adultes. Il y en renoncer au pot-au-feu et aux spiritueux
a aussi une foule, et nous autres représen- obtiennent des succès curatifs beaucoup
tants du régime conforme à la Nature, nous plus lents, parce qu’ils introduisent sans
sommes les sujets de ces expériences. Les cesse de nouvelles substances étrangères
résultats obtenus par nous, nous les expri- dans le corps qui doit les expulser de nou-
mons de la manière la plus claire en restant veau. Ces personnes ne se déferont jamais
les fidèles partisans de ce régime. Il faut de leur disposition aux maladies.
considérer en même temps que la plupart des Les personnes à peu près bien portantes
végétariens n’ont embrassé ce système que sont plutôt en état de charger leur corps de
parce qu’ils y ont été contraints par de graves ce travail, bien que ce ne soit jamais à leur
maladies. Si ces végétariens sont heureux avantage, mais ceux qui veulent devenir
d’avoir recouvré la santé par ce régime, on bien portants ont besoin de toute leur
ne peut pas demander qu’ils aient tous une force vitale pour expulser les substances
mine florissante de santé; beaucoup y réus- morbides.
sissent, d’autres n’y arrivent pas. Si Theodor La nourriture mixte qui domine de
Hahn a été au bord de la tombe à l’âge de nos jours nous explique du reste pourquoi
29 ans et que les médecins déclaraient que les maladies et les infirmités se présentent
toute guérison était impossible, et s’il s’est partout.
assez bien remis par le régime conforme Mais maintenant vous me demanderez
à la Nature et a pu vivre encore 30 autres d’une manière plus pressante : « Que de-
années, l’expérience a certainement décidé vons-nous donc manger ? Que devons-nous
en faveur de ce régime. On s’est singulière- boire ? » Pour ce qui regarde le boire, il
ment affecté quand les adversaires s’écrient faut revenir à nos domaines d’observation.
alors d’une voix triomphante: « Tenez, il n’a Il n’y a aucun autre être que l’homme qui
vécu que 59 ans. » Dans sa petite brochure cherche par instinct un autre liquide que
intitulée: « Ancien et nouveau sur le régime l’eau pour étancher sa soif. Il est remar-
végétarien », Alfred von Seefeld a rassemblé quable que les animaux préfèrent presque
un grand nombre de cas intéressants dans toujours l’eau courante des rivières et des
lesquels des médecins non végétariens et ruisseaux à l’eau des sources ou à l’eau qui
par conséquent non partisans du système jaillit des rochers, et en effet l’eau qui a
ont guéri et guérissent encore les maladies été exposée au soleil et qui coule sur les
en faisant suivre le régime végétarien. cailloux est préférable à l’eau fraîche
de source. Les animaux qui mangent des
La nouvelle science de guérir excluant les aliments savoureux boivent du reste très
médicaments et les opérations a trouvé que peu, et l’homme lui-même a rarement soif
la nourriture non excitante et conforme à la quand il ne néglige pas les fruits savoureux
Nature est absolument indispensable pour tout dans son alimentation. Mais, quand il a
traitement radical. besoin de boire, c’est aussi l’eau qui est
pour lui l’unique boisson véritablement
L’expérience a constamment prouvé conforme à la Nature. Les eaux coupées
que les succès sont toujours plus rapides de jus de fruit l’invitent déjà à boire plus
quand on suit le régime non excitant le plus qu’il ne faut absolument, du moins quand
rigoureux. elles sont fortement sucrées.

6.13
112 La Nouvelle Science de Guérir

Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Quiconque veut se guérir doit s’en tenir Celui qui a un bras malade ne peut pas
rigoureusement à la boisson qui nous a été travailler d’une manière normale, de même
destinée par la Nature et n’étancher sa soif l’estomac malade ne peut pas digérer d’une
qu’avec de l’eau. manière normale. Il nous indique lui-même
ce qu’il peut faire. Dès qu’il se présente des
Mais que devons-nous manger ? La renvois, des oppressions, des vents, des
Nature nous a indiqué les fruits, c’est aigreurs ou une irrégularité quelconque,
donc cette nourriture qui est conforme c’est signe qu’on a mangé trop ou quel-
à la Nature. Tous les fruits des arbres, que chose qu’il ne fallait pas manger.
toutes les baies et tous les tubercules Le malade trouvera bientôt ce qui lui fait
qui ne répugnent ni à la vue ni au goût, du bien s’il s’observe exactement.
mais qui flattent au contraire ces sens,
La tempérance dans le manger est de la plus
peuvent servir à notre nourriture. Nous
grande importance pour les malades après le
trouvons ces produits de la Nature en quan-
choix des aliments convenables. La nourriture
tité suffisante dans toutes les contrées et
la plus convenable devient nuisible dès qu’on
dans toutes les zones, c’est tout au plus s’ils
en mange trop.
manquent dans les régions glaciales. Mais
ces régions ne sont point destinées à être
Mais, pour prévenir tout malentendu,
habitées par l’homme, aussi les habitants de
je vous rappellerai encore que les malades
ces régions sont-ils dégénérés au physique
gravement atteints, et surtout ceux qui
et au moral.
digèrent difficilement, ne doivent manger
Il faut manger les dons de la Nature que la nourriture la plus simple et que celle
dans leur état naturel autant que possi- qu’il leur faut mâcher à fond. Il n’est permis
ble, ce que nous ne pouvons pas toujours de tenir un peu plus compte du goût de la
faire à cause des nombreuses dégénéres- lan­gue que quand la santé s’est améliorée.
cences auxquelles nous avons été soumis
Mais est-ce que c’est bon ? me deman-
(surtout pour les dents). Mais il faut éviter
dera-t-on. D’où vient donc la jouissance en
autant que possible tous les supplé-
mangeant ? Elle provient du charme que les
ments et tous les extraits artificiels, car
aliments exercent sur les nerfs de la langue.
toute nourriture concentrée est contre
Ce charme se compare aux charmes ordinai-
nature, car la nature n’en présente nulle
res, et il nous plaît s’il répond à ces charmes
part. Il faut aussi éviter les assaisonnements
connus. Ce charme peut être un peu plus
piquants et même le sucre et le sel autant
grand exceptionnellement, et il nous donne
que possible.
alors une jouissance particulière. Mais si ce
La cuisson des aliments est presque charme plus grand se représente souvent
toujours défectueuse aujourd’hui. On jette nous nous y habituons, et le charme spécial
ordinairement l’eau qui a servi à cuire les disparaît. Ainsi, dès que nous sommes ha-
légumes et qui contient une grande quantité bitués aux jouissances raffinées, elles nous
de substances nutritives, et puis on sert les donnent exactement autant de jouissance
légumes qui ont perdu leur principale force. que les jouissances simples et bon marché
Cette manière est absolument condamnable. d’autrefois qui avaient en outre l’avantage
Il faut cuire tous les légumes avec aussi peu de ne pas ébranler les nerfs avec une vio-
d’eau que possible ou dans un pot à vapeur, lence inutile pour leur faire une impression
et on y laisse toute l’eau de la cuisson. agréable.

6.14
Unité de Toutes les Maladies 113
Que devons-nous manger ? Que devons-nous boire ?

Vous rappellerai-je encore les consé- Je vais terminer en exprimant le vœu


quences mentionnées au commencement que la conférence d’aujourd’hui vous invite à
de cette conférence ? C’est une nourriture réfléchir et à essayer afin qu’on reconnaisse
contre nature qui a surchargé de substances de plus en plus dans notre peuple quel grand
étrangères le corps humain; la nourriture bienfait un régime conforme à la nature est
conforme à la Nature n’amène point de ces pour chaque homme en particulier, pour la
substances dans le corps, ou du moins elle famille et pour la nation tout entière.
ne le fait que quand elle n’est pas conve-
nablement digérée ou bien quand elle est
prise immodérément. Si nous réussissions à
expulser les substances étrangères, le régime
conforme à la nature nous donne la garantie
que nous pourrons nous maintenir en bonne
santé si nous ne négligeons pas entièrement
les autres conditions hygiéniques.

6.15
114 La Nouvelle Science de Guérir

Affections nerveuses et Maladies mentales

7e conférence

Si Kuhne affirme que le 19e siècle est “Quand on administre des médicaments, il ne
le siècle des affections nerveuses (incluant faut jamais oublier que ce n’est point le médica-
les maladies mentales), l’on ne peut pas dire ment qui agit, mais que c’est le corps tout seul qui
que cela s’est amélioré aux 20e et au 21e. réagit d’une manière quelconque sous l’influence
La seule différence est que depuis un demi- du remède.” –p. 7.2
siècle, l’industrie pharmaceutique a élargi
son marché en produisant des médicaments “La science si vantée de la médecine de l’école
psychotropes sous ordonnance. Oh! quel est presque déconcertée et inactive en présence des
commerce lucratif! Plus de 20 milliards de affections nerveuses.” –p. 7.2
dollars annuellement que pour les antidé-
presseurs! Les ventes d’antipsychotiques ont “Les spécialistes de la science médicale
atteint plus de 15 milliards de dollars. Un doivent nécessairement conduire cette science à
examen attentif nous révèle qu’aucun de sa perte et à un discrédit toujours croissant. Com-
ces médicaments ne guérit, qu’ils ont tous ment en effet un spécialiste pourrait-il contribuer
des effets secondaires, parfois horribles, et aux progrès d’une science quand, méprisant la
que leurs propriétés toxicomanogènes et principale condition de toute connaissance de la
psychotropes les rendent susceptibles de nature et de ses lois, il n’étudie et ne traite qu’une
détruire la vie d’une personne. partie du grand tout sans tenir compte des rapports
Le monde actuel est totalement sous le des parties avec le tout ?” –p. 7.2
contrôle des drogues... et c’est normal puis-
que l’alimentation générale est composée “Si tous les hommes ne sont point frappés
d’aliments trafiqués et ajoutés de produits d’affections mentales par suite du régime unifor-
chimiques. En plus, on habitue les enfants mément contre nature, c’est seulement parce que
très jeunes à la consommation de médica- l’accumulation se fait diversement ...” –p. 7.6
ments. Aux États-Unis, approximativement
“L’enfant procréé à l’état d’ivresse ou de
4 millions d’enfants sont actuellement sous
forte gaieté comme cela arrive si fréquemment, est
l’effet de la drogue psychiatrique Ritalin
presque toujours atteint plus tard d’une maladie
(classée dans la même catégorie que les
mentale...” –p. 7.7
opiums, telles la cocaïne et la morphine).
Il faut sérieusement s’interroger du “La disposition aux maladies mentales se
pourquoi les sociétés, qui luttent contre trouve chez tous ceux qui ont surtout une surcharge
les drogues, permettent la mise en marché de substances étrangères dans le dos,...” –p. 7.8
de médicaments dangereux (avec une in-
terminable liste d’effets secondaires)? La
SOMMAIRE
psychiatrie a plongé le monde dans l’enfer
des drogues... qui sont les plus destructives Affections nerveuses................................. 7.1
de notre société actuelle. Maladies mentales.................................... 7.5

7.0
Unité de Toutes les Maladies 115

Affections nerveuses et Maladies mentales

Le dix-neuvième siècle est le siècle des Voilà un millionnaire que tourmentent


affections nerveuses sous toutes leurs mil- journellement de vains soucis pour son
liers de formes. Ces formes sont si variées, entretien et qui ne peut s’en débarrasser.
si différentes et souvent si contradictoires Partout il est poursuivi de cette pensée
qu’on n’a point eu jusqu’ici de base conve- accablante qu’il ne peut plus se nourrir
nable pour en faire même la nomenclature, lui-même ni subvenir aux besoins de sa
sans parler d’un traitement sûr de son fait. famille. D’autres sont atteints d’insomnies
Cela n’a pu arriver que parce qu’on ne qui résistent à tous les remèdes et qu’on
connaissait pas et qu’on ne trouvait pas ne peut s’expliquer. D’autres tremblent de
la véritable cause de ces affections. On tout leur corps, d’autres au contraire sont
s’évertuait à dénommer convenablement les paralysés dans tout leur corps ou bien d’un
nouveaux symptômes et à répartir les nou- côté ou de l’autre, ou bien d’un membre
velles variétés entre les formes déjà connues quelconque.
ou dénommées et tout cela sans connaître Il faut ajouter les manifestations infi-
la véritable nature de ces maladies. niment variées et souvent contradictoires
Voici les noms de ces maladies: Nervosi- de la manie et de la folie dont la paralysie
té, Névrasthémie, Névralgie, Hypochondrie, est l’une des formes les plus pernicieuses.
Hystérie, Folie, Maladie mentale, Paralysie, Il est vrai que nous observons toujours
etc., auxquelles s’ajoutent en nombre tou- la même chose chez toutes les personnes
jours croissant les nouveaux symptômes atteintes de ces observations, c’est-à-dire
nerveux généraux et spéciaux. Si nous ne un mécontentement intérieur, un ma-
voulions regarder que les symptômes de ces laise interne, ce sentiment inconscient
maladies, il serait difficile de nous faire une et indécis de maladie sans savoir où en
idée claire de leur nature, car les symptômes chercher la cause et surtout sans vouloir
externes ne donnent aucun point d’appui avouer qu’on est malade. Nous voyons
suffisant pour cela. en outre que ces affections gênent plus ou
moins les gens dans l’exercice normal de
Nous voyons par exemple qu’une per- leurs fonctions. L’un n’est plus maître de
sonne est immodérément causeuse, tandis ses membres, l’autre n’est plus maître de ses
qu’une autre se distingue par un mutisme et pensées, des manifestations de sa volonté
un silence tout particuliers. Bien des gens et de ses paroles. Si nous observions des
souffrent d’insomnies. Les uns montrent milliers de malades qui souffrent des nerfs,
une activité fiévreuse et infatigable, les autres nous en trouverions à peine deux dont les
au contraire manifestent une insurmontable symptômes seraient absolument les mêmes,
paresse. L’un est tourmenté sans cesse de tant ces symptômes se manifestent diverse-
pensées de suicide parce qu’il se croit de ment. Il ne faut donc point s’étonner si des
trop et qu’il est mécontent de tout. symptômes si divers n’ont point présenté à la

7.1
116 La Nouvelle Science de Guérir

Affections nerveuses et Maladies mentales

médecine de l’école un point pour nommer paralysie du corps semble se transformer


et guérir les affections nerveuses. Il n’y a en état tout à fait contraire, parce que le
point encore eu jusqu’ici de remède pour corps, loin d’en être paralysé, fait des efforts
guérir ces maladies. encore plus grand pour se débarrasser du
Quand on administre des médi- poison. Cette activité redoublée du corps
caments, il ne faut jamais oublier que est absolument celle que tout danger im-
ce n’est point le médicament qui agit, minent produit dans tous les êtres vivants
mais que c’est le corps tout seul qui pour les repousser. C’est donc une erreur
réagit d’une manière quelconque sous de prétendre que les poisons tuent quand ils
l’influence du remède. Ou bien il mani- sont administrés à grandes doses et qu’ils vi-
feste par un surcroît d’activité une intention vifient quand on les applique à petites doses
visible de se débarrasser à toute force de ou suffisamment dilués. Ce redoublement
ce poison qui lui est nuisible, et il en est d’activité du corps n’est que le précurseur
ainsi chaque fois que le médicament est de sa paralysie et jamais autre chose.
administré en doses si petites qu’il ne peut La science si vantée de la médecine
pas encore paralyser l’organisme, ou bien de l’école est presque déconcertée et
le corps qui a reçu des doses allopathiques, inactive en présence des affections
peut bien faire d’abord des efforts pour s’en nerveuses. On conseille un changement
débarrasser, mais sa force vitale n’est plus d’air, des distractions, des voyages et
capable de résister à ce travail et elle suc- autres palliatifs innocents qui prouvent
combe sous les symptômes de la paralysie. bien que l’école dominante connaît en-
Dans le premier cas, le corps est excité à core très peu les causes et la nature de
redoubler d’activité et puis il se produit un ces maladies. Mais c’est au traitement des
abattement compensateur; dans le second affections nerveuses que l’impuis­sance de
cas, le corps est paralysé et avec lui ses cette école se montre au grand jour, car elle
intentions curatives (maladies aiguës) et n’avoue que trop souvent qu’elle ne peut rien
les symptômes externes de ses affections y faire. Ce franc aveu de ses représentants
chroniques. Cette circonstance explique les plus célèbres s’impose avec une nécessité
aussi la disparition temporaire de ces symp- rigoureuse et ne contribue guère à rehausser
tômes morbides au traitement allopa­thique notre estime pour cette méthode curative.
et puis leur réapparition constante. Ils sont Ce qui était impossible et incompréhensible
d’abord étouffés par la paralysie du corps à l’école dominante et à ses représentants,
et puis ils reviennent quand la paralysie du a été rendu possible et a été expliqué par
corps a cessé. Les médicaments en fortes la nouvelle science de guérir sans médica-
doses paralysent tellement le corps qu’il en ments. Mes rapports sur les guérisons et les
meurt; pris à petites doses, les médicaments lettres originales de remerciements et de
paralysent le corps sans le tuer, mais ils nui- reconnaissance d’un petit nombre de mes
sent à l’organisme tout entier et l’on peut malades parleront plus éloquem­ment et
prétendre que beaucoup d’affections d’une manière plus probante que toutes les
nerveuses ont été et sont produites par démonstrations scientifiques et théoriques.
l’application de médicaments qui devai- Je me contenterais donc d’indiquer quelques
ent guérir un mal moins grand. circonstances essentielles.
Quand les médicaments sont admi- Chacun sait que nous avons des nerfs
nistrés à doses encore plus petites, la soumis à notre volonté et des nerfs

7.2
Unité de Toutes les Maladies 117
Affections nerveuses et Maladies mentales

indépendants de notre volonté qui règlent Ce sont également les nerfs attaqués
l’activité de la respiration, de la digestion et de en même temps par ces maladies qui nous
la circulation. Mais si je prétends que toutes font nous apercevoir de ces affections. Ces
les maladies causées par l’accumulation des nerfs ne sont pas soumis à notre volon­té,
substances étrangères dans le corps sont aussi mais c’est pourtant de leur activité normale
des affections nerveuses, on sera peut-être que dépend le fonctionnement normal des
étonné au premier moment. Je vais donc organes non soumis à notre volonté, tels
m’exprimer d’une manière plus claire. que les poumons, le cœur, l’estomac, les
Toute maladie qui s’est développée, reins, l’intestin, la vessie, etc. Jamais nous ne
ne se fait remarquer que quand elle gêne pouvons reconnaître le trouble de la diges-
d’une manière quelconque notre corps tion, une affec­­tion des reins, de la vessie, du
ou notre esprit dans leurs fonctions coeur, des poumons et de l’estomac avant
normales ou bien qu’elle leur cause des que les nerfs correspondants soient égale-
douleurs. Mais cela suppose toujours un ment surchargés de substances étrangères
état morbide assez avancé qui a été précédé qui rendent impossible leur activité et leur
pendant longtemps d’un état chronique et conduite normale. Chacune des affections
latent que nous appelons accumulation des ci-dessus renferme donc constamment la
substances étrangères dans le corps, état qui même affection nerveuse. Une affection
est heureusement reconnu de la manière de la digestion est donc impossible sans
la plus sûre et la plus facile par la science une affection simultanée des nerfs de la
de l’expression du visage. Or, on sait aussi digestion.
que chaque organe est mis en action et en Chacun de vous aura certainement
fonction par les nerfs. compris que la digestion normale est la
Nous avons vu par mes références première condition de santé du corps. En
précédentes que la maladie est inconcevable effet, toutes les substances étrangères qui
sans la présence de substances étrangères ne sont pas héritées, ne parviennent dans
dans le corps. Mais toute accumulation de le corps que par une digestion et une res-
substances étrangères dans le corps exerce piration insuffisantes. Il faut donc ramener
une action destructrice non seulement sur toutes les maladies et par conséquent toute
les divers organes, mais encore sur les nerfs affection nerveuse à un trouble de la diges-
qui sont reliés aux organes et aux endroits tion ou à l’hérédité. Mais c’est aussi la cause
surchargés, car nous ne sentons la maladie commune à toutes les maladies. Quand le
que parce que les conduites des nerfs ont corps a assez de force vitale, il essaie par
été également atteintes par le mal. une maladie aiguë (crise curative) de se
Tous les observateurs superficiels ne débarrasser de ses substances étrangères.
tiennent compte la plupart du temps que Quand il n’a plus le degré suffisant de force
des nerfs soumis à notre volonté et des vitale, il est atteint de ces cas morbides la-
maladies qui affectent des organes soumis tents et chroniques qui n’ont jamais de fin,
au contrôle permanent de ces nerfs soumis qui changent tout au plus de forme et qui
à notre volonté. se terminent par les affections nerveuses
et par les maladies mentales.
Toutes les maladies qui troublent la
respiration, la circulation et la digestion se Les affections nerveuses ne sont autre
font sentir beaucoup plus difficilement et chose que des maladies latentes et chroni-
plus lentement. ques quels que soient leurs symptômes.

7.3
118 La Nouvelle Science de Guérir

Affections nerveuses et Maladies mentales

Nous observons dans toutes les af- division un général qui combatte à volonté
fections nerveuses comme dans toutes les sans connaître ni voir la marche des opé-
maladies ou bien un sentiment de froid ou rations, serait sûr d’être défait. Il en est de
bien un redoublement de chaleur. Mais il même des spécialistes de l’école moderne.
résulte de mes conférences précédentes Les spécialistes de la science médicale doi-
que ce sentiment de froid et cette chaleur vent nécessairement conduire cette science à
ne sont que les conséquences d’un état de sa perte et à un discrédit toujours croissant.
fièvre interne. Comment en effet un spécialiste pourrait-il
C’est ainsi que nous en venons à cette contribuer aux progrès d’une science quand,
importante conclusion que toutes les méprisant la principale condition de toute
affections nerveuses ne sont également connaissance de la Nature et de ses lois, il
que des états fiévreux internes, latents n’étudie et ne traite qu’une partie du grand
et chroniques du corps. J’ai déjà montré tout sans tenir compte des rapports des
dans ma deuxième conférence l’importance parties avec le tout ?
de la manière dont elle se guérit. Si je pré- Pour nous, tous les spécialistes de la
tends que les affections, nerveuses ont la science médicale ont fait leur temps.
même cause que la petite vérole, la rougeole, Celui qui comprend bien la Nature
la scarlatine, la diphtérie, la syphilis, etc., comme un grand tout, uniforme et indivi-
il faut aussi par conséquent que le même sible, celui-là seul peut la juger convenable-
moyen par lequel nous traitons avec succès ment dans tous ses symptômes et profiter
ces maladies, guérisse aussi les affections de ses lois.
nerveuses et c’est ce que j’ai prouvé dans
ma pratique par des centaines et des milliers Que de fois la Nature nous montre une seule et
de cas certifiés par les rap­ports de guérisons même substance sous les formes les plus diver-
dans la IIIe partie. ses et les plus disparates qui sont simplement le
Cet exposé nous donne maintenant un résultat de diverses températures. Je vous rappel-
point d’appui sûr et solide pour déterminer lerai seulement comment nous avons l’occasion
la nature, l’origine et la guérison de toutes d’observer presque tous les jours l’eau sous ses
les maladies nerveuses et nous ne sommes formes les plus diverses telles que glace, neige,
plus aussi déconcertés et aussi inactifs que la grêle, eau liquide, brouillard, vapeur d’eau,
médecine en présence de ces affections. nuage et comment cette diversité de formes dé-
pend seulement de la température. Nous voyons
Celui qui se met à mon point de vue,
comme dans les maladies des formes diverses
qui jette un regard sur l’armée des maladies
sorties d’une substance uniforme.
et passe en revue leurs divisions et leurs
sections, comprendra que celui-là seul peut
embrasser toute cette armée d’un coup C’est ainsi que la Nature nous
d’oeil qui observe ces lésions d’un point montre souvent des phénomènes diver-
de vue convenable. Mais celui qui veut sement formés, bien qu’ils soient tous
combattre avec cette armée sans connaître sortis d’une seule et même substance.
sa nature et sans avoir ce coup d’œil qui Le rapport uniforme de ces phénomè-
est la première condition que tout général nes ne nous reste caché que parce que
doive remplir, n’aura certainement aucun nous avons la vue trop courte et que
succès. Mais celui qui voudrait vaincre nous ne pouvons pas encore saisir et
avec cette armée en nommant pour chaque concevoir l’action uniforme ou l’unité
de la Nature.

7.4
Unité de Toutes les Maladies 119
Affections nerveuses et Maladies mentales

De même que la science médicale est Maladies mentales


déconcertée en présence des affections
nerveuses, de même aussi sa diagnose est Tout ce que nous avons dit s’applique
insuffisante en présence de ces affections. également aux maladies mentales déjà
Dans beaucoup de cas, la médecine de l’école mentionnées. Écoutons le jugement des
n’est même pas en état de reconnaître les représentants de l’école moderne qui a
affections nerveuses. Que de malades j’ai paru dans presque tous les journaux de
traités après qu’ils avaient cherché partout l’Allemagne sur cette sinistre maladie:
ailleurs du soulagement avant de venir me « Depuis quelques années, les méde-
consulter comme leur dernier refuge. Tous cins aliénistes observent ce fait inquiétant
ces malades étaient des preuves vivantes et que les maladies mentales sévissent de plus
parlantes de l’insuffisance de la médecine en plus surtout sous l’une de leurs formes
de l’école dans ce domaine. Beaucoup de les plus fréquentes, savoir la paralysie des
ces malades avaient été déclarés absolument aliénés. On sait depuis longtemps que cette
bien portants par les médecins de l’école, maladie est beaucoup plus fréquente chez les
leur maladie devait n’être qu’imaginaire, tan- hommes que chez les femmes, le rapport est
dis que je pouvais constater sur-le-champ, de 7 à 1 en Allemagne, mais cette maladie a
à l’aide de ma science de l’expression du beaucoup augmenté dans ces dix dernières
visage, la forte accumulation de substances années chez les deux sexes. C’est ainsi qu’à
étrangères dans ces malades. Tous les ma- la maison des aliénés de Hambourg il y avait
lades nerveux traités par moi ont remarqué un paralytique sur 12 aliénés en 1875 et 1
et m’ont communiqué avec quelle rapidité paralytique sur 6 aliénés en 1883. Parmi les
inattendue le mieux s’était opéré dans leur malades admis, il y avait un paralytique sur
état par mon traitement et que ce mieux 17 malades en 1873 et un paralytique sur 4
s’était toujours fait sentir en même temps malades en 1883. Presque toutes les maisons
que l’expulsion de la substance morbide. d’aliénés font des rapports semblables sur
Dans ma méthode, tout malade voit l’augmentation de cette affection mentale dans
clairement chaque jour les fruits de son ces derniers temps. La paralysie progressive
travail par les expulsions quotidiennes se présente à l’âge du développement le plus
de substances morbides. Quiconque s’est complet de la force vitale, entre 35 et 45 ans,
aperçu de ces éliminations et a ainsi senti et c’est justement parmi les hommes les mieux
le mieux croissant de son état, ne doute portants, les plus forts, les plus intelligents,
les plus décidés et les plus capables qu’elle
plus un seul instant que l’application de ce
fait la moisson la plus abondante, ce sont
traitement ne soit de la plus grande utilité
justement les classes moyennes qui sont le
pour son corps.
plus décimées par cette terrible maladie qu’on
Mais ma diagnose assure pour toujours appelle aussi la maladie du dix-neuvième
aux représentants de mon procédé une place siècle. Il est absolument certain qu’il faut
privilégiée dans la science de guérir, car c’est chercher les causes de la propagation conti-
par cette diagnose seule qu’on peut déter- nue de cette maladie dans les progrès de la
miner avec sûreté toute affection nerveuse civilisation, dans le redoublement de culture
et même observer pendant des années le intellectuelle, dans le développement fâcheux
développement de toutes ces affections, des conditions sociales, dans les difficultés du
bien longtemps avant que le malade lui- combat de la vie, dans la poursuite effrénée
même en ait la moindre idée. du bonheur et du gain.

7.5
120 La Nouvelle Science de Guérir

Affections nerveuses et Maladies mentales

Comment expliquerait-on autrement que Si tous les hommes ne sont point


cette maladie est très rare parmi les habitants frappés d’affections mentales par suite du
des campagnes ? Elle est presque inconnue régime uniformément contre nature, c’est
dans la Haute-Écosse et dans les campagnes seulement parce que l’accumulation se fait
de l’Irlande et du Pays de Galles ainsi que diversement chez tous les hommes et que
dans tout le pays plat, mais on a observé que la maladie mentale n’est amenée que par
les habitants de ces contrées perdent leur im- certaines surcharges tout à fait déterminées
munité dès qu’ils se rendent dans les grandes à moins qu’il ne se produise une élimination
villes. Tant que les nègres de l’Amérique ont avec le temps, tandis que tous les autres
été esclaves, ils n’ont jamais eu cette maladie; états morbides latents qui diffèrent de ces
mais depuis qu’ils sont obligés de subvenir surcharges, mais qui sont également graves,
eux-mêmes à leurs besoins, ils sont soumis à amènent finalement d’autres stades morbi-
cette maladie tout aussi bien que les autres des décisifs.
races. Si les femmes des pays civilisés sont
beaucoup plus frappées aujourd’hui qu’autre- Les progrès continuels de la civilisation
fois de cette maladie, c’est simplement parce ne portent la faute de ces inconvénients qu’en
que les conditions sociales de notre temps tant qu’ils forcent nécessairement l’homme à
leur font un devoir de se créer une position s’éloigner de la Nature et à agir contre ses lois
indépendante qui leur cause des soucis et des immuables.
émotions dont le cerveau a continuellement à Mais la plus grande faute en est aux
souffrir. L’augmentation des maladies men- mesures hygiéniques opposées aux lois
tales est d’autant plus triste que l’état actuel de la Nature et recommandées par l’école
des choses est loin de faire espérer un temps moderne, ainsi qu’à ses opinions erronées.
d’arrêt dans cette augmentation et qu’il paraît C’est l’école moderne qui a fait qu’on
impossible de la prévenir. » évite déjà l’eau comme malsaine, et
qu’on la remplace par la bière, par le
Ce jugement exprime bien clairement vin et par l’eau alcoolique, gazeuse ou
la perplexité et l’impuissance de l’école minérale.
moderne en présence des maladies menta-
les et nous donne des preuves frappantes C’est ainsi que beaucoup de fumeurs sont deve-
de son ignorance de la véritable nature de nus de véritables cheminées, que beaucoup de
ces maladies redoutées. Ce ne sont point, buveurs sont devenus de véritables tonneaux de
comme on le croit actuellement, les causes bière et que pour empêcher les nerfs de s’engour-
mentionnées dans le jugement ci-dessus dir et de refuser tout service, il faut les secouer
qui amènent l’aliénation mentale, mais c’est sans cesse par les aliments les plus excitants et
simplement et exclusivement l’accumulation par des boissons narcotiques.
des substances étrangères depuis des années
qui atteint dans la maladie mentale et dans C’est enfin ainsi que, le corps s’amollis-
la paralysie progressive un degré souvent sant de plus en plus, on vit plus renfermé
incurable. Cette surcharge latente et lente qu’autrefois ou bien on travaille dans des
n’est produite, je l’ai déjà dit ailleurs, que par fabriques trop pleines et dans des locaux
le délabrement progressif de la digestion malsains toujours insuffisamment aérés
par suite d’un régime contre nature ou en de peur des refroidissements et donnant
d’autres termes par suite de l’éloignement constamment un air préjudiciable à tout
progressif de la Nature. l’organisme.

7.6
Unité de Toutes les Maladies 121
Affections nerveuses et Maladies mentales

Dans les plaines dont les habitants digestion anormale dans notre sens et se
vivent de la manière la plus naturelle et trouve également dans le bas-ventre comme
travaillent toujours en plein air, où tous les celle de toutes les autres maladies. Grâce à
vices de la civilisation et les mesures hygiéni- leur régime simple et naturel et à leur vie
ques absurdes de l’école médicale moderne en plein air, les habitants des campagnes
n’ont pas encore pu s’introduire parce digèrent beaucoup mieux et sont par consé-
qu’ils y sont impraticables, les affections quent beaucoup mieux portants que tous
mentales sont à peu près inconnues. les habitants des villes.
On les y rencontre tout au plus chez les C’est la cause pour laquelle la population
enfants des ivrognes qui ont procréé à des campagnes ne connaît presque point les
l’état d’ivresse ou quand ils avaient une maladies mentales et la plupart des autres
forte pointe de gaieté. Dans ces cas, il se maladies malignes. Plus la vie de l’homme
transmet à l’enfant une accumulation de est simple et naturelle, plus l’homme est bien
substances étrangères qui amène la maladie portant et heureux. C’est aussi pourquoi les
mentale ou d’autres affections graves, car nègres, esclaves forcés de vivre simplement
l’enfant est toujours la fidèle copie de et sobrement et de travailler beaucoup,
l’état corporel de ses parents. L’ivresse étaient libres d’affections mentales, tandis
est une espèce de folie qui nous permet que maintenant qu’ils ont les mêmes avan-
d’observer exactement comment la folie tages et les mêmes inconvénients que les
provient d’une nourriture absurde, d’un autres hommes, ils sont également soumis
trouble de digestion et par conséquent du aux affections mentales.
bas-ventre. Si la statistique prouve que les femmes
sont moins sujettes que les hommes aux
La trop grande quantité de boisson alcoo- affections mentales, c’est qu’elles sont
lique donne au corps un si grand travail de généralement beaucoup plus sobres que
digestion qu’il ne lui reste plus de force pour un les hommes et qu’elles ne s’adonnent ni
autre travail, ce qui explique la fatigue excessive au tabac ni aux boissons alcooliques. Chez
et le sommeil souvent anormal qui frappent tous les femmes, c’est presque toujours une
les ivrognes, tant que leur estomac est encore surcharge héréditaire qui amène la maladie
capable de digérer les quantités énormes qu’on mentale.
lui ingurgite. Cette pression que les gaz de Un phénomène incompréhensible pour
l’acte de fermentation de la digestion exercent l’école moderne, c’est que chez beaucoup
sur le cerveau, cause les ténèbres intellectuelles d’aliénés, l’affection mentale est précédée
des ivrognes. ou accompagnée d’un redoublement d’ac-
L’enfant procréé à l’état d’ivresse ou tivité intellectuelle ou physique et souvent
de forte gaieté comme cela arrive si fréquem- d’aptitudes toutes spéciales. La surcharge
ment, est presque toujours atteint plus tard progressive du corps et spécialement du
d’une maladie mentale s’il ne meurt pas cerveau exerce constamment et souvent
auparavant parce qu’il n’est pas viable. pendant des années une pression sur le
cerveau et sur les centres nerveux, ce qui
Je l’ai déjà dit au sujet des maladies cause tout d’abord un redoublement anor-
nerveuses, la cause de toute maladie mal d’activité. Cette activité se manifeste
mentale provenant d’une surcharge hé- très diversement comme je l’ai déjà montré
réditaire ou acquise est toujours une aux maladies nerveuses.

7.7
122 La Nouvelle Science de Guérir

Affections nerveuses et Maladies mentales

Le corps et l’esprit passent sans cesse se présenter aussi subitement, mais que ses
d’une occupation à l’autre sans trouver différents degrés peuvent être observés long-
jamais l’état de tranquillité satisfaite. Cette temps auparavant par les initiés à la science de
activité anormale se manifeste souvent l’expression du visage et que par conséquent
comme aptitude spéciale pendant le temps il ne peut être nullement question que les
de l’école et cesse quand l’enfant est devenu hommes les mieux portants puissent être
homme. C’est aussi pourquoi les petits pro- frappés d’aliénation mentale.
diges tournent souvent si mal plus tard. Pour guérir les affections mentales, il
La disposition aux maladies mentales se faut absolument les rapporter à la surcharge
trouve chez tous ceux qui ont surtout une qui en est la condition nécessaire. J’ai réussi
surcharge de substances étrangères dans à guérir par ma méthode un certain nom-
le dos, surcharge qui attaque fortement les bre d’aliénés et j’ai ainsi donné la preuve
nerfs abdominaux, la moelle épinière et victorieuse de la justesse de mes assertions.
le nervus sympathicus. Si ces substances Voici un rapport tiré de ma pratique.
étrangères ne sont point éliminées par des
maladies aiguës, cette fièvre latente peut Une jeune fille de 23 ans souffrait depuis
produire un état morbide chronique qui de longues années d’aliénation complète.
atteint son degré le plus élevé dans l’affec- Les parents me demandèrent si je pouvais
tion mentale. Il faut se rappeler que dans secourir la malade qui leur causait des soucis
les maladies aiguës il y a aussi des troubles continuels.
de l’esprit, c’est-à-dire une inconscience L’accumulation des substances mor-
accompagnée de délire qui se présente bides était favorable et je pus encourager
subitement et disparaît de même suivant les parents à faire au moins l’essai de mon
que la pression inter­ ne des substances traitement. Le malade ne pouvait pas se bai-
étrangères est plus ou moins grande. On gner toute seule et c’est sa mère qui devait se
rencontre souvent du reste chez les aliénés charger de ce soin. Au bout de quatre semai-
des moments de lucidité parfaite plus ou nes, son état était tellement amélioré qu’elle
moins longue. C’est que la pression des pouvait se baigner toute seule et qu’elle ne
substances morbides était temporairement se salissait plus. Au bout de six mois, elle
moins grande. Les moments lucides dispa- pouvait compter parmi les personnes bien
raissent dès que la pression des sub­­­stances portantes.
morbides redevient plus forte.
Cette guérison si rapide n’avait été
La paralysie progressive n’est qu’un possible que parce que la malade était assez
degré encore plus avancé de l’affection favorablement surchargée de substances
mentale. morbides et que sa digestion pouvait s’amé-
Si la presse dit comme organe de la mé- liorer peu à peu, et puis parce qu’elle était
decine de l’école, que la paralysie progressive non point furieuse, mais assez apathique et
moissonne surtout les hommes « les mieux recueillie, ce qui permit d’appliquer mon
portants » et « les plus forts », cela prouve traitement.
d’une manière éclatante combien l’école Dans beaucoup de cas où l’accumu-
moderne est peu en état de reconnaître la lation des substances mor­bides n’est pas
véritable santé. Nous avons déjà fait un pas en aussi favorable et où l’état des malades ne
avant, car nous savons qu’une maladie aussi permet point l’application de ma méthode,
grave que la paralysie progressive ne peut pas l’affection mentale est incurable.

7.8
Unité de Toutes les Maladies 123
Affections nerveuses et Maladies mentales

J’ai vu beaucoup de cas où les aliénés ne L’état du malade était tel qu’il répétait
voulaient absolument point entendre parler seulement les questions des médecins sans
de bains de siège à friction. Dans de tels cas, pouvoir répondre. Tout espoir de guérison
il ne faut point songer à une guérison. étant perdu, on envoya le malade à Vienne
L’affection mentale étant une période pour y voir le célèbre aliéniste M... Ce mé-
finale comme la tuberculose, il s’agit avant decin déclara que le malade était atteint
tout d’écarter la maladie tandis qu’il en d’atrophie du cerveau à base contagieuse
est temps encore. Cela était impossible et de paralysie progressive et qu’il faudrait
autrefois parce qu’on ignorait les moyens bientôt l’enfermer. Tout en désespérant ab-
convenables et qu’on n’apercevait la maladie solument du malade, il ordonna des potions
que quand il était trop tard pour la guérir; d’iode qui ne furent point administrées. Sur
mais aujourd’hui que ma science de l’ex- le conseil d’un ami, les parents amenèrent
pression du visage permet d’observer des sans retard le malade à Leipzig pour lui faire
années d’avance l’approche de l’affection suivre mon traitement. Le malade ne disait
mentale et que ma méthode est le moyen pas un seul mot au commencement de la cure,
assuré d’éloigner ces dispositions morbides, il était absolument apathique et semblait ne
nous voyons sans inquiétude les affections pas entendre les questions qu’on lui adres-
mentales les plus redoutées. Mais comme sait. Il n’était plus capable de satisfaire ses
on regarde jusqu’ici les maladies mentales besoins naturels comme les autres personnes.
comme incurables, je vais citer encore un Le corps fonctionnait absolument sans obéir
cas d’intérêt général parce qu’il y a proba- à la volonté. Les bains de siège à friction et
blement aujourd’hui beaucoup de personnes le régime naturel amenèrent un mieux très
qui sont dans le même état. rapide. La digestion s’améliora au bout de
trois jours. Au bout de huit jours, le malade
Il s’agissait d’un cas très grave de avait repris ses sens et recouvré la parole. À
paralysie progressive à la base syphilitique. partir de ce moment, le mieux s’accentua de
Le malade digérait mal depuis des années. jour en jour et la guérison définitive fut par-
Sa digestion empirait de jour en jour par faite au bout de huit semaines et toute trace
suite de ses occupations fatigantes pour son de paralysie progressive disparut.
esprit. Aucun remède ne pouvait le soulager
désormais. Sur le conseil de différents mé- Ces deux rapports de guérison prouvent
decins, il se rendit en juillet de cette année d’une manière éclatante la cause uniforme
aux bains de W. où il but une forte source de toutes les maladies. Si l’affection men-
minérale. Mais cette eau le fatigua tellement tale n’avait pas eu la même cause que les
que son état devint inquiétant, car il ne savait symptômes morbides déjà mentionnés, elle
plus ce qu’il disait. Les quatre médecins les n’aurait jamais pu être guérie par le même
plus célèbres de B..., ordonnèrent après une moyen qui a amené la guérison complète
longue consultation, des frictions au mercure de toutes les autres affections.
qui ne furent faites que deux fois.

7.9
124 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

8e conférence

Ce chapitre s’adresse à celles qui sont “Ce ne sont point la nature et ses lois im-
généralement responsables de la santé dans muables qui sont devenues imparfaites pour justifier
chacun des foyers. C’est toujours les mères les nombreuses maladies de l’humanité.” –p. 8.3
de famille qui ont en premier la tâche de
prendre soin des malades. Ce sont les fem- “Le paradis de la santé parfaite est perdu,
mes qui devraient en premier reconnaître mais le cœur de tout homme en a conservé une
les lois immuables de la Nature et ensuite obscure idée.” –p. 8.4
les faire respecter dans sa demeure.
“Comme les enfants n’ont point vécu selon
La différence majeure entre les êtres la nature, le genre humain est devenu de plus
humains et les animaux est qu’ils sont les en plus malade de génération en génération.”
seuls à déroger aux lois de la Nature; ce qui –p.8.4
fait que les humains sont les seuls à souffrir,
les seuls à enfanter dans la douleur, les seuls “Les grandes douleurs à l’enfan­tement ne
à avoir recours à des poisons chimiques... proviennent également que de l’accumulation des
Ce chapitre pourra également servir aux substances étrangères.” –p. 8.6
sagefemmes pour faciliter des accouche-
“La femme qui ne peut pas nourrir elle-même
ments sans complication. L’accouchement à
son enfant ou bien qui n’a pas suffisamment de
la maison revient à la mode et ce que révèle
lait n’est pas véritablement propre à la reproduc-
Louis Kuhne est de la plus haute importance
tion” –p. 8.14
en ce domaine.
Le nouveau-né doit se développer les “Le lait doit passer immédiatement de la
premiers mois uniquement du lait maternel. mamelle dans le corps de l’enfant, sans entrer en
Ceci est le gage d’une longue vie en santé. contact avec l’air.” –p. 8.18
Si vous construisez une maison sur des
fondations avec du ciment de mauvaise SOMMAIRE
qualité, vous aurez toujours des problèmes.
Nourrir le nourrisson de lait de vache et de Fièvre puerpérale.....................................8.1
lait maternisé (très longue liste de produits Accouchements heureux et faciles..............8.2
chimiques dévitalisés) ne peut que produire Lois immuables de la Nature......................8.3
des individus qui rentabiliseront à l’extrême Comment s’achemine la maladie................8.4
(durant toute leur vie de souffrances) le L’acte charnel...........................................8.5
système médical pharmaceutique. Accouchement, Fausses présentations ��������8.6
Est-il trop tard pour corriger les fautes Gerçure aux mamelons, manque de lait �� 8.10
de l’humanité? Le rythme de vie effréné Stérilité.................................................. 8.15
(causé principalement par le système écono- Descente de la matrice............................ 8.16
mique) ne permet pas d’enfanter et d’élever Traitement de l’enfant, premiers mois....... 8.17
des êtres humains sains. Alors que faire? Nourriture de l’enfant............................. 8.17

8.0
Unité de Toutes les Maladies 125

Maladies des femmes

Mesdames et Messieurs, Fièvre puerpérale

Dans ma pratique très étendue j’ai Cette maladie redoutée qui enlève im-
été souvent frappé de la manière dont les pitoyablement plus de 11,000 mères par
femmes et les jeunes filles ont compris en an en Allemagne suivant la statistique, est
très peu de temps ma méthode simple, bon devenue pour ainsi dire l’effroi des femmes.
marché et pourtant d’un succès éclatant. Mais si l’on a été si impuissant jusqu’ici
Dès qu’elles ont vu les succès surpre- contre cette maladie, c’est seulement qu’on
nants de ma méthode en comparaison de ne connaissait pas sa nature. La fièvre puer-
toutes les autres, cela leur suffit pour être pérale s’engendre comme toutes les autres
convaincues. maladies par la fermentation des substances
D’autres sont gagnées par ma nouvelle étrangères dans le corps.
science de l’expression du visage qui exclut Elle ne se présente donc que chez
absolument toutes les explorations locales si les femmes qui ont encore suffisamment
désagréables aux personnes du sexe et qui de substances étrangères après l’accou-
permet pourtant de déterminer l’affection chement. Il n’est point nécessaire que le
avec plus d’exactitude et de justesse que sang ou les membranes restés dans la ma-
toute exploration locale. trice fermentent d’abord et communiquent
Quand je disais alors à une dame com- ensuite leur fermentation aux substances
ment sa maladie s’était développée et que étrangères du corps; l’acte de l’enfantement
ce jugement était juste dans tous les cas, agit déjà suffisamment sur ces substances
même quand il se rapportait à des faits pour produire la fermentation. Pour guérir
passés depuis des années, cela lui inspirait la fièvre puerpérale il faut donc expulser du
nécessairement une surprise pleine de res- corps les substances étrangères qui en sont
pect pour la nouvelle science, car personne la cause, et cela se fait le plus rapi­­­­-dement
n’avait pu faire cela auparavant. par les bains de siège à friction.
On n’avait alors aucune idée de la
Pour rendre la chose plus claire, je vais
grande simplicité de mon procédé et de
citer un cas de ma pratique. Le lendemain de
cette diagnose. Mais quand les femmes
son heureux accouchement, Madame B... fut
apprirent ensuite que ma méthode rendait
atteinte d’une forte fièvre puerpérale en mai
inutile toute opération du vagin et de la
1887. La sage-femme avait fait des compres-
matrice, etc., et que l’unique moyen curatif
ses d’eau tiède, mais sans succès, car elle ne
consistait en lotions spéciales, en bains d’un
savait pas quelle grande chaleur interne était
genre particulier et en un régime naturel et
produite dans ce corps par la fermentation
adapté à chaque état morbide, j’acquis leur
des substances étrangères et que le rafraî-
entière confiance.
chissement pouvait seul y remédier.

8.1
126 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

On m’appela et je déclarais à la malade on ne fait qu’amener ainsi tout le sang


que je pouvais la soulager, mais que je crai- à la tête et tout le monde sait bien que
gnais qu’elle ne fit pas ce que j’ordonnerais. « ce n’est point la tête qui doit expulser
Ordonnez toujours », répondit-elle, « je ferai les substances étrangères, mais que ce
tout ce que vous voudrez ». Je lui ordonnais soin est réservé aux organes sécréteurs
alors de trois à quatre bains de siège à friction naturels. De plus la glace non seulement
par jour de 15 - 30 minutes chacun avec de refroidit, mais encore engourdit le cerveau.
l’eau à 17,5° C. L’organisme s’efforce sur-le-champ de
Bien que j’eusse ordonné de l’eau 17,5° compenser ce refroidissement en essayant
C, la malade n’avait pas d’eau chaude à sa de rétablir la chaleur normale du corps en
disposition, avait pris de l’eau de conduite à redoublant l’activité de la circulation. Il se
8°R = 10°C; autrement elle avait parfaitement fait ainsi un redoublement de circulation
suivi mes prescriptions. Mais cette infraction du sang dans l’intérieur du cerveau et cela
ne lui avait pas fait de tort, elle avait même produit nécessairement une augmentation
accéléré la guérison; si la température plus de chaleur. Il y a donc un froid engourdis-
douce ordonnée par moi est plus agréable, sant à l’extérieur et une chaleur brûlante à
une température plus froide est toujours plus l’intérieur de la tête. Ce contraste suffit déjà
efficace. Au bout de 18 heures, la fièvre avait tout seul à amener la mort par son action
disparu et l’accouchée était hors de danger. sur le cerveau.
Au bout de huit jours elle pouvait déjà vaquer
à ses occupations ordinaires. Accouchements heureux et faciles

C’est là l’un des nombreux cas auxquels La conception, la grossesse et l’accou-


on peut reconnaître l’étonnante rapidité de chement sont des faits journaliers dans la
l’action des bains de siège à friction. Les Nature qui ne perdent leur cachet naturel
substances étrangères avaient été dérivées et ne sont accompagnés de désagréments
vers leurs organes sécréteurs naturels, ce et de difficultés quelconques que lorsqu’on
qui avait arrêté leur fermentation comme abandonne la Nature et qu’on agit au mépris
dans toute autre fièvre. de ses lois.
Voyons dans quelles conditions et avec
Sur mon conseil, cette femme fit encore quelle facilité les animaux, indépendants de
des bains pendant un certain temps et elle l’homme, mettent bas leurs petits.
devint mieux portante qu’elle ne l’avait été
auparavant. Observons les chevreuils ou les lièvres, les chats
ou tout autre animal en liberté, nous ne trouverons
On voit que mes prescriptions étaient cette jamais qu’ils aient besoin d’aucun secours ou
fois diamétralement opposées à celle de la que la mise-bas soit difficile et douloureuse ou
médecine de l’école. qu’elle dure plus longtemps qu’il ne faut. Nous
ne voyons aucun animal témoigner de la peur
Celle-ci ordonnait, comme je l’ai vu fré- ou de l’inquiétude avant de mettre bas.
quemment, l’échauffement du bas-ventre, ce
qui ne faisait qu’y favoriser la fièvre, et le ra- Nous pouvons nous convaincre
fraîchissement de la tête avec un sac de glace. tous les jours du contraire, c’est-à-dire
Je n’ai jamais pu m’expliquer pourquoi on que cet acte souvent si difficile chez
met justement sur la tête le sac de glace, car les femmes, se fait partout sans peine,

8.2
Unité de Toutes les Maladies 127
Maladies des femmes

sans difficulté et rapidement chez les ani- il faut en conclure que ces écarts de la
maux sans causer même pour quelque temps loi de Nature imposée à toute créature
le moindre trouble dans leurs fonctions. réellement bien portante reposent sur
J’ai eu souvent l’occasion de me des faits décisifs qui étaient capables
convaincre de la justesse de ce fait. d’amener ces écarts et ces troubles qui
ne peuvent absolument point être dans
J’ai observé ces animaux et j’ai trouvé qu’immé- les intentions de la Providence et de la
diatement après la mise-bas ils vaquaient à leurs Nature.
occupations ordinaires comme si de rien n’était,
tout en montrant la tendresse la plus grande pour Lois immuables de la Nature
leurs petits.
Ce ne sont point la Nature et ses lois immua-
Je n’ai jamais vu que les choses se pas- bles qui sont devenues imparfaites pour justifier
sassent autrement dans la Nature à l’état les nombreuses maladies de l’humanité.
de bonne santé parfaite.
Il n’y a rien dans l’univers qui ne
J’ai vu de mes propres yeux qu’une hase qui
soit soumis à ces lois de la Nature et
venait de mettre bas deux petits et qui avait
prétendre que ces lois de la Nature
été dérangée dans cet acte par des chasseurs,
ne sont en vigueur que pour certains
s’était sauvée si vite que personne ne pouvait se phénomènes et qu’elles n’ont aucune
douter qu’elle eût été dérangée au milieu de sa influence sur d’autres phénomènes
mise-bas. Cette hase fut tirée et une fois qu’on tels que les symptômes morbides les
l’eut examinée, on vit qu’elle avait été dérangée plus différents et cela pour un seul des
pendant sa mise-bas. Le chasseur lui ouvrit le milliers de corps célestes, pour la terre,
ventre et y trouva encore un petit, vivant, qu’il cela n’a pas le sens commun.
voulait essayer d’élever et il trouva bientôt les
deux autres petits. Il fallait nécessairement que le mépris des
lois de la Nature exerçât une influence sur le
• Si ces accouchements si faciles sont extrê-
genre humain et qu’il le conduisît si près de
mement rares et exceptionnels chez les
femmes, l’abîme du délabrement physique que la chute
devînt inévitable.
• si les accouchements difficiles, longs et mal-
heureux et surtout les fausses-couches et toute
sorte d’incom­mo­dités pendant la grossesse Ce n’est qu’après l’écart de la Nature que
sont à l’ordre du jour, l’humanité tomba peu à peu malade, c’est-à-
• s’il ne se fait que rarement un accouchement dire se chargea de substances étrangères, et
sans sage-femme qu’elle dut bientôt sentir de quelle manière
• et si l’acte de l’accouchement est bien plus désagréable cette infraction aux lois de la
artificiel que naturel, Nature se faisait remarquer justement à la
• si toute jeune mère doit rester couchée plus propagation de l’espèce. C’est seulement
ou moins longtemps pour ne point s’attirer ainsi que fut perdu le paradis, ce bon-
de longues maladies heur terrestre qui ne peut se révéler que
• et si enfin l’on ne voit qu’à la campagne quelques par le sentiment et la présence d’une
rares femmes qui vaquent à leurs occupations santé parfaite et de toutes les conditions
ordinaires aussitôt après l’accouchement, de la conserver sûrement, ce qui n’est

8.3
128 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

et ne sera possible que si l’humanité vit en pendant la procréation se reproduisent


union intime avec la Nature et si elle suit encore plus faibles chez l’enfant sans
rigoureusement ses lois. garder les proportions naturelles. S’il se
produit une accumulation de substances
Le paradis de la santé parfaite est perdu, étrangères chez l’enfant, ce qui est inévita-
mais le cœur de tout homme en a conservé ble aujourd’hui à cause de la vaccine et de
une obscure idée. Si cette idée semble souvent l’usage du lait cuit, comme les substances
disparaître entièrement par suite des préjugés, étrangères se déposent toujours et se di-
il suffit aussi souvent d’une simple lueur de rigent constamment où elles trouvent le
cette lumière lointaine pour la faire paraître moins de résistance, ce sont justement les
dans tout son éclat devant les yeux étonnés de organes relativement les plus faibles du
l’humanité trompée. corps qui deviennent alors le centre des
substances étrangères et qui reproduisent
Après ce que nous avons dit, nous pou- la maladie des parents.
vons poser le principe suivant: « Les parents Si au contraire nous réussissons à préserver
entièrement bien portants dans notre sens l’enfant de toute accumulation de subs-
auront toujours des grossesses faciles, des tances étrangères par un régime naturel et
accouchements heureux et faciles et des en observant rigoureusement les lois de
enfants bien portants. » Tous les écarts de ce la Nature et nous fortifions ainsi et main-
principe naturel sont uniquement causés par tenons en bonne santé les organes plus
la maladie, c’est-à-dire par l’accu­mulation faibles de nature et disposés à la maladie,
des substances étrangères dans le corps. Il nous pourrons obtenir une race beaucoup
va sans dire qu’il faut comprendre le mot plus saine et beaucoup plus forte au bout
maladie dans le sens d’état latent et chro- de plusieurs générations.
nique d’accumu­lation successive de subs- Dans bien des cas où les parents sont
tances étrangères qui est souvent tel qu’on déjà fortement surchargés, l’enfant naît aussi
parle même quelquefois d’excès de santé. fortement surchargé bien qu’il ait été formé
Cet état ne peut être justement reconnu que des meilleurs éléments dont disposaient les
quand on connaît exactement ma science parents. C’est ici qu’on peut appliquer jus-
de l’expression du visage. tement ces paroles: « Vous les reconnaîtrez
à leurs fruits ».
Comment s’achemine la maladie Mais comme les enfants n’ont point vécu
selon la Nature, le genre humain est devenu
J’ai déjà expliqué comment se fait l’ac- de plus en plus malade de génération en gé-
cumulation des substances étrangères ou nération.
comment s’achemine peu à peu la maladie Il y a cependant d’autres circonstances
dans notre sens. Il reste encore à dire que qui nuisent aujourd’hui à notre santé.
la Nature s’efforce toujours de former tout Nous ne trouvons nulle part dans la
fœtus, c’est-à-dire tous les petits dans le Nature que la mise-bas affaiblisse, enlai-
ventre de leur mère, en prenant les meilleurs disse, ou même défigure les animaux. Si
éléments des parents et que la transmission nous observons que presque toutes les
directe des germes morbides ne consiste femmes deviennent moins belles et qu’elles
souvent qu’en ce que les organes malades sont même défigurées quand elles ont eu
ou surchargés chez le père ou la mère plusieurs enfants, si nous voyons en outre

8.4
Unité de Toutes les Maladies 129
Maladies des femmes

que les jeunes filles les mieux portantes et vomissements, malaises, maux de dents,
vivant dans les conditions les plus avanta- changements de couleurs, frissons passagers
geuses à la campagne vieillissent très vite alternant avec des sensations de chaleur,
comme femmes mariées et ont même des penchant à la mélancolie et aux pleurs, irri-
rides dès les premiers accouchements, il tation facile des nerfs, dégoût des aliments
faut regarder comme des fables les vieilles ordinaires et appétits souvent inexplicables,
traditions qui nous parlent de femmes qui sont les suites directes de cette infraction
avaient déjà de grands enfants et qui étaient quand ils ne se rapportent pas à la maladie
encore si jeunes et si appétissantes qu’elles dans notre sens.
avaient encore beaucoup de prétendants L’infraction à cette loi de la Nature cause
même à un âge avancé, comme Pénélope. un mal indicible à l’humanité. Non seule-
Ce n’est point par un effet du hasard ment la santé de la femme et de l’enfant est
que les cas de ce genre sont extrêmement ruinée par cette action, mais encore tous les
rares aujourd’hui. Mais voici encore une rapports moraux et physiques de l’homme
cause importante. Nous ne trouvons nulle et de la femme sont ainsi troublés. L’ins-
part dans la Nature, en dehors du genre tinct pur de toute femme lui défend tout
humain privilégié, qu’une femelle se acte charnel après que la conception a eu
prête encore à l’acte charnel une fois lieu, c’est ce que j’ai eu souvent l’occasion
que la conception a eu lieu; elle le défend d’observer, mais nos habitudes et nos usages
même de la manière la plus rigoureuse. Cela contribuent d’une part à faire taire cette voix
est tout à fait naturel, car l’acte charnel ne de la Nature, mais l’instinct sexuel des hom-
doit servir qu’à la conception et non point mes qui redouble d’une manière morbide et
au plaisir, c’est là une loi de la Nature. contre la Nature à chaque accroissement de
l’accumulation des substances étrangères, y
L’acte charnel cause un redou­blement
contribue aussi pour sa bonne part.
de circulation du sang vers les parties
génitales et cela exerce constamment une
influence délétère sur le fœtus, c’est-à-dire Tout agriculteur sait que l’instinct sexuel excessif
sur l’embryon ou petit qui se développe de son bétail est le signe certain d’une maladie
déjà. Mais c’est surtout sur la mère que déjà déclarée.
retombe cette influence délétère, car la Na-
ture s’efforce constamment de protéger le Cette loi s’applique pleinement aux
fruit dans le ventre de la mère contre tout hommes et quiconque veut ouvrir les yeux
ce qui pourrait lui nuire et cette influence peut s’en convaincre journellement. Je n’ai
se manifeste par une vieillesse prématurée, qu’à vous rappeler la surexcitation sexuelle
un affaiblissement rapide de la force vitale des phtisiques.
et un grand nombre de ces maladies des L’instinct sexuel des hommes bien
femmes que l’on compte aujourd’hui par portants, c’est-à-dire bien portants en notre
centaines. sens, est absolument différent de l’instinct
sexuel dominant de nos jours. Libre de toute
Mais cette infraction à la loi de la Nature
pensée érotique, libre de toute envie désor-
cause aussi des troubles directs pendant la
donnée, l’instinct sexuel de l’homme ne sert
grossesse.
également qu’à la conservation de l’espèce,
Bon nombre de ces désagréables mais il ne doit jamais devenir un besoin
compagnons de la grossesse tels que dont l’inassouvissement temporaire cause

8.5
130 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

les tourments de la privation. Il va sans dire déjà tellement surchargé qu’il a des di-
que cet état ne peut être justement apprécié mensions beaucoup trop grandes surtout
que par celui qui est bien portant et qui sait pour la tête, ce qui amène également un
préserver son corps de toute accumulation accouchement laborieux surtout si les
de substances étrangères par une nourriture organes génitaux de la femme sont ré-
non excitante et par une vie conforme à la trécis. La surcharge des organes génitaux
Nature. Mais le meilleur juge est celui qui doit se comprendre en tant que tous les
connaît les deux états. Quiconque veut que muscles, tendons et ligaments en question
sa volonté ne soit pas en contradiction avec sont tellement imprégnés de substances
la Nature et régler son corps de manière à ce étrangères qu’ils paraissent enflés et qu’ils
que ses appétits contre nature soient réduits perdent beaucoup de leur élasticité, de leur
à leurs proportions naturelles sans diminuer souplesse, de leur dilatabilité et de leur
et même en augmentant sa force réelle de contractilité, et pourtant leur parfait état
manière à sentir comme un bienfait ce qui de santé dans notre sens est la première
paraît la contrainte la plus violente dans condition d’un accouchement facile.
d’autres circonstances, doit donc revenir à la
Nature en adoptant et suivant mes règles de Le travail de l’enfantement est surtout
santé pour expulser les substances étrangères produit par les contractions spasmodiques
de son corps et il obtiendra ce qu’il cherche des muscles qui entourent la matrice comme
si son corps n’est pas encore trop ruiné. des anneaux. Si ces muscles sont également
Voyons un peu quels accouchements surchargés, ils perdent de leur contractilité
monstrueux se présentent partout à nos et les contractions elles-mêmes ne pour-
yeux. Et d’abord que de fausses couches ront jamais être exécutées avec la force et
et d’accouchements avant terme. Ici un l’énergie suffisantes. En effet, tout muscle
accouchement par le siège, là l’enfant vient surchargé perd beaucoup de ses propriétés
en travers, puis nous trouvons des enfants à et cause de grandes douleurs quand il est
têtes énormes et des organes si étroits chez soumis, comme dans le travail de l’enfan-
la mère que l’accouchement est impossible tement, à des contractions spasmodiques
sans opération. D’autres mères ont un travail qui dépassent ses forces; il est alors sur le
d’enfantement trop inerte, etc. Ce ne sont en point de casser, et c’est ce sentiment qui
un mot que des faits contre nature et qui ne est extrêmement douloureux.
peuvent s’expliquer que par l’accumulation Nous voyons que les grandes dou-
des substances étrangères dans la mère ou leurs à l’enfan­tement ne proviennent
même dans l’enfant. également que de l’accumulation des
Les fausses présentations de l’enfant substances étrangères ou de la maladie
dans le ventre de la mère sont toujours dans notre sens. L’adhérence de l’arrière-
causées par l’accumulation des substances faix a la même cause, ce n’est jamais une
étrangères qui dérangent l’enfant de sa adhérence réelle, mais c’est seulement une
position normale. Quand les organes de liaison produite par les dépôts de substances
la femme sont rétrécis par les dépôts de étrangères.
substances étrangères, il y a toujours un La conséquence nécessaire de ces
accouchement difficile. Mais si les parents états de souffrance pendant les accou-
étaient fortement chargés de substances chements et de toute maladie même la
étrangères, l’enfant peut être lui-même moins grave, c’est l’anxiété éprouvée

8.6
Unité de Toutes les Maladies 131
Maladies des femmes

par toutes les femmes surchargées avant L’opération contre nature eut pourtant
l’acte de l’accouchement. Cette anxiété des suites fâcheuses, car la mère resta dange-
n’est point une loi de la Nature, c’est pu- reusement malade pendant neuf semaines;
rement et simplement une conséquence de elle était presque paralysée et elle ne dut son
l’accumulation des substances étrangères. salut qu’à sa forte constitution.
La femme véritablement bien portante ne J’accorderai que les nombreuses ma-
connaît pas ce sentiment. Cette anxiété n’est ladies chroniques et latentes de l’espèce
que la voix de notre instinct qui, bien qu’il humaine amènent des conditions et des
soit souvent étouffé, nous montre pourtant complications qui déconcertent médecins et
clairement dans des cas aussi décisifs que accoucheurs. Mais l’expérience m’a démon-
les accouchements que nous avons mal tré que dans tous ces cas le mieux est de s’en
administré ce bien qui nous a été confié par rapporter entièrement à la Nature. Personne
la Nature et qui n’est autre chose que notre n’agit mieux qu’elle. Mais je ne connais pas
corps et la santé. Mais qui est encore capable de meilleur moyen que les bains de siège à
aujourd’hui de comprendre cette voix de friction pour ranimer l’action des douleurs
l’instinct ? On m’objectera peut-être qu’il de l’enfantement. Des milliers de femmes
y aura certainement beaucoup de cas où le ont été précipitées dans la tombe pour
secours du chirurgien sera toujours indis- avoir été opérées trop tôt. Je suis toujours
pensable aux accouchements. Je répondrai contre toute opération à l’accouchement. Si
en citant un seul cas. la femme devait être réellement incapable
d’accoucher, il vaudrait mieux pour elle
Une femme de 36 ans sur le point d’ac- qu’elle n’accouchât point du tout. La Nature
coucher de son deuxième enfant avait déjà a aussi prévu ce cas qu’elle arrange sans le
passé deux jours et deux nuits dans de grandes moindre danger. Le fruit mûr meurt et se
douleurs sans que son enfant se remuât dans dessèche de plus en plus jusqu’à ce que le
ses entrailles. La sage-femme déclara qu’il ventre de la mère reprenne à peu près sa
fallait appeler un médecin et que l’accouche- forme normale.
ment était impossible autrement. On fit venir
un médecin très habile et célèbre accoucheur. J’ai observé un grand nombre de cas semblables
parmi les vaches et parmi les brebis et jamais
Il travailla pendant quatre heures avec tous
ces animaux n’en ont souffert le moindre dom-
ses instruments. Enfin, il déclara que, vu la
mage.
présentation de l’enfant, il était impossible
de le faire sortir sans danger pour la vie de la
La Nature agit dans tous ces cas de
mère. La pauvre femme déclara qu’elle aimait
la manière la moins dangereuse et la plus
mieux mourir que de supporter plus longtemps normale et empêche alors d’une manière
le secours du médecin. Le médecin partit en naturelle toute grossesse ultérieure. Quelle
déclarant que la mère mourrait parce qu’il serait la joie de maintes mères tourmen-
était impossible de retirer l’enfant. Mais la tées et combien de misère indicible serait
Nature en avait décidé autrement que le mé- épargnée à maintes pauvres familles si la
decin. L’enfant vint au monde sans le secours seule Nature veillait sur les mères en travail
du médecin au bout de 24 heures de douleurs d’enfant au lieu des accoucheurs qui ont la
ininterrompues et avec le seul secours de la manie de vouloir mettre au jour par la force
sage femme. Qui avait le mieux agi dans ce et par l’art, tout enfant qui ne peut être mis
cas, le célèbre accoucheur ou la Nature ? au monde d’une manière naturelle.

8.7
132 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

Mais il ne faut pas oublier que c’est tou- guérir dont le régime naturel forme une
jours par leur propre faute que les femmes partie indispensable.
en sont réduites à un état où l’accouchement La preuve de ce que j’ai dit ne peut être
paraît impossible sans instruments. L’état de faite que par la pratique, aussi vais-je vous
grossesse se remarque toujours bientôt et il citer quelques cas concluants.
reste encore assez de temps pour faire le né-
cessaire jusqu’à l’accouchement. Quiconque Une femme que je traitais depuis assez
connaît ma méthode, sait ce qu’il faut faire longtemps à cause de ses rhumatismes ar-
pour obtenir des accouchements faciles. ticulaires et qui était par conséquent assez
Maintenant qu’il s’est déjà passé une fortement surchargée de substances étran-
année depuis l’apparition de la dernière gères, avait déjà eu cinq enfants dans les
édition du présent ouvrage, j’ai reçu un conditions les plus difficiles. Il était tout simple
grand nombre de nouvelles constatations que ces accouchements fussent très difficiles
de mes enseignements dans ce domaine. puisqu’elle était fortement surchargée de
Mes bains de siège à friction appliqués en substances, surtout dans le bas-ventre. Les
même temps que mes prescriptions sur accouchements avaient toujours duré deux ou
le régime n’ont jamais manqué leur effet. trois jours, avec les plus grandes douleurs,
Partout où mon traitement a été appliqué mais avec un travail d’enfantement beaucoup
à temps, on a obtenu des accouchements trop inerte, de sorte qu’il avait toujours fallu
faciles. Les remerciements les plus cha- appliquer le forceps. Pendant sa sixième gros-
leureux ont imprimé aux bains de siège à sesse, cette femme avait rigoureusement suivi
friction, justement dans ces cas, le cachet toutes mes prescriptions et pris deux ou trois
de l’incom­parabilité. bains de siège à friction par jour. Le succès
Chacun sentira bien maintenant fut tel que le sixième accouchement qui eût
qu’il est plus facile de prendre des me- été certainement le plus laborieux, fut le plus
sures préventives contre les accouche- facile. L’acte de l’accouchement proprement
ments difficiles que de porter secours dit avait duré à peine une heure. Le travail de
au moment de l’accouchement. l’enfantement s’était fait rapidement dès le
commencement et presque sans douleurs.
Si nous résumons ce que nous avons
Cette femme considérait ce succès
dit, nous verrons que l’accrois­sement des
comme un prodige, car elle n’avait jamais
accouchements artificiels à l’aide des nom-
connu ces états conformes à la Nature et
breux instruments des accoucheurs est la
quand je lui disais avant l’accouchement
suite nécessaire de l’état morbide chronique
que j’espérais ce succès, elle me regardait
toujours côte à côte.
toujours avec méfiance et me disait que je
Les parents qui veulent avoir des n’inventerais point les accouchements sans
accouchements heureux et des enfants douleurs. Elle regrettait désormais d’être
bien portants, doivent veiller à temps à trop vieille pour oser espérer une nouvelle
ce que leur propre corps soit libre de grossesse. Maintenant qu’elle connaissait
substances étran­gères et par conséquent le moyen d’accoucher sans douleurs et fa-
bien portant. Mais j’ai démontré qu’on cilement, elle voudrait bien avoir d’autres
n’obtient un corps bien portant qu’en enfants. Elle était également bien étonnée
expulsant les substances étrangères et de pouvoir nourrir elle-même son sixième
en évitant toute nouvelle surcharge, c’est- enfant, bonheur dont elle n’avait jamais pu
à-dire en appliquant la nouvelle science de jouir auparavant.

8.8
Unité de Toutes les Maladies 133
Maladies des femmes

Tout cela n’avait été produit que parce que « Je quittai l’hôpital parce que je n’y
cette femme vivait d’une manière rigoureu- trouvais aucun soulagement et je me fis traiter
sement conforme à la Nature et prenait mes pendant quatre ans par le docteur M... qui
bains depuis qu’elle avait appris à connaître combattit également un catarrhe de la vessie
ma méthode. Son corps auparavant forte- et une inflammation de la matrice et m’envoya
ment surchargé de substances étrangères fut trois ans de suite à Franzensbad pour y prendre
bientôt régénéré et cela se montra par un des bains de boue et des bains ferrugineux et
redoublement d’activité physique et morale. boire les eaux minérales. Mais tout cela n’eut
L’acte de l’accou­chement avait clairement aucun effet durable. À mon dernier séjour
prouvé combien son corps s’était fortifié à Franzensbad, le conseiller de santé des
dans toutes ses fonctions. bains me renvoya ici parce qu’il croyait qu’il
fallait absolument m’opérer. Le docteur L...
Une femme Z... de cette ville ayant suivi m’opéra et me traita ultérieurement et mon
mon traitement sur mes conseils pendant sa état devint temporairement supportable. Je
grossesse obtint au bout de sept mois de traite- sentais toujours mon ancien mal et m’aperce-
ment un accouchement presque sans douleur, vais parfaitement qu’il n’avait été qu’étouffé
sans sage-femme en une demi-heure. par l’opération, mais qu’il n’avait nullement
été arraché avec les racines et rejeté de mon
Madame Louise B... de notre ville m’écri-
corps. J’étais obligée de temps en temps de
vait ce qui suit en septembre 1890.
me procurer de l’adoucissement par des com-
« J’ai maintenant 28 ans et j’ai fortement
presses et autres remèdes, mais il me fallut
souffert de la vessie et des reins depuis ma
enfin recourir de nouveau à un médecin. Je
quinzième année. J’avais d’abord passé huit
m’adressai au docteur Z... qui me traita une
semaines dans un institut et mon catarrhe de
année entière sans aucun succès. Il finit par
la vessie était simplement devenu insupporta-
me déclarer que j’avais des reins ambulants
ble, de sorte que je ne pouvais plus que rester
et qu’il n’y avait plus rien à faire, mais il
couchée et qu’il m’était impossible de me tenir
m’envoya à tout hasard chez le docteur Sch...
debout ou de marcher, car cela me causait les
de notre ville. Ce dernier m’examina pendant
douleurs les plus épouvantables.
huit jours de suite, me déclara également qu’il
« Cet état dura quatre semaines après
n’y avait plus rien à faire et me renvoya.
lesquelles j’entrai à la clinique de la rue L. où
« C’est ainsi que je m’adressai toute dé-
j’obtins après un temps assez long l’adoucis­ sespérée à vous au mois de juillet 1888. Dès les
sement temporaire de mes douleurs. Mais premiers jours de ce traitement, je fus délivrée
comme on n’avait encore jamais coupé mon de mes douleurs insupportables et au bout de
mal dans ses racines, il revint au bout d’un quatre semaines j’étais capable de travailler
an avec un redoublement de violence. Il me et je suis restée jusqu’ici capable de travailler
fallut y passer trois mois à l’hôpital où je fus et bien portante grâce à votre méthode.
traitée à la salicyle et à la pierre infernale, « Je me sentais tellement fortifiée et
aux compresses et à l’électricité, de sorte qu’à réconfortée dès la première année de ce trai-
mon retour à Leipzig en 1880 il me fallut entrer tement que je me mariai malgré les conseils
à l’hôpital où je fus traitée pendant quatre contraires qui me vinrent de toutes parts et
semaines pour une maladie de la matrice et bien que les médecins me promissent des
cela avec si peu de succès que les douleurs accouchements laborieux. Mais vos conseils
me permettaient souvent à peine de faire le et ma propre expérience me promettaient
chemin de l’hôpital jusqu’à ma demeure. autre chose et tout s’est passé exactement

8.9
134 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

comme vous me l’aviez dit. Je me mariai, je J’ai toujours observé au contraire que
suivis rigoureusement vos prescriptions pen- quand les seins étaient trop développés avant
dant ma grossesse et j’eus un accouchement la grossesse, les mères ne pouvaient point
heureux et facile sans sage-femme au grand du tout nourrir leurs enfants ou bien elles
étonnement général. Tout cela, je le dois à avaient des gerçures aux mamelles quand
votre méthode si simple.» elles allaitaient leurs enfants. J’ai observé la
Leipzig. même chose chez les personnes trop mai-
Femme Louise B... gres, état qui dépend d’une accumulation
chronique encore plus pernicieuse. Dans
Gerçures aux mamelons, manque de lait ces cas et surtout quand on se nourrit de
viande, de vin, de bière, d’œufs, de lait, etc.,
Les mamelles de la femme ne servent à
nourriture qu’on croit la plus fortifiante
la nourriture de l’enfant que pendant l’allai-
et la plus nutritive, j’ai observé que les
tement et elles ne servent à rien autrement.
femmes ne pouvaient point nourrir parce
Si l’on observe le règne animal en dehors de
qu’elles n’avaient point de lait. La source
nos animaux domestiques, on trouve que
était tarie.
partout où il y a santé parfaite les mamelles
des femelles sont petites et à peine plus L’allaitement est l’une des plus grandes
grosses que celles des mâles en dehors de jouissances pour la femme bien portante,
la grossesse et de l’allaitement des petits. mais c’est un tourment dès que le corps est
Nous ne trouvons pourtant jamais qu’un surchargé de substances étrangères. Pour
animal ne puisse pas nourrir ses petits ou mieux faire comprendre cela, il faut que
qu’il ait des gerçures aux mamelles par suite je touche à un domaine qui n’a pas encore
de l’allaitement. été bien reconnu même par les autorités
Si les femmes ont souvent des seins les plus remarquables. C’est la menstrua-
d’un développement extraordinaire avant tion ou le sang mensuel de la femme. On
la grossesse et même avant tout allaite- a tant écrit sur ce sujet que je ne vais pas
ment, il faut se demander avant tout si cet m’y arrêter. Je montrerai simplement en
état est normal ou non, car beaucoup de quoi mon opinion diffère de celle des
ces femmes ne peuvent plus nourrir leurs autorités les plus remarquables de nos
enfants ou bien elles ont fréquemment des jours. Je prétends que de même que ces
gerçures aux mamelles quand elles allaitent autorités ne connaissent point la nature
leurs enfants. Les seins fort développés ne des maladies et leur uniformité, de même
sont jamais naturels chez les jeunes filles, elles ne connaissent point la nature et le
ils sont au contraire un signe assuré que véritable but de la menstruation.
le corps est déjà fortement surchargé de On a expliqué la menstruation comme
substances étrangères. une purification mensuelle ou comme un
J’ai eu l’occasion d’observer, surtout à fait dépendant de l’ovulation qui se fait
la campagne, des jeunes filles et des femmes à la puberté, c’est-à-dire le détachement
bien portantes et j’ai constamment trouvé d’un œuf mûr des ovaires et son pas-
que les femmes qui pouvaient enfanter sans sage à travers les oviductes jusque dans
peine et allaiter leurs enfants sans dou- la matrice où il s’attache dès qu’il est fé-
leurs, n’avaient jamais de seins fortement condé. D’autres autorités prétendent que
développés avant leur grossesse et avant l’ovulation se fait indépendamment de la
l’allaitement. menstruation qui n’est qu’une purification

8.10
Unité de Toutes les Maladies 135
Maladies des femmes

dont elles essayent de donner des preuves. La menstruation n’est qu’un acte de
Mais les femmes qui n’ont point de sang nutrition de l’embryon et cet acte fait mûrir
corrompu ne devraient donc point avoir l’ovule en dehors de la grossesse. Mais il n’est
de menstruation, car il n’y aurait rien à pas vrai que, comme on le trouve dans beau-
purifier en elles. Enfin, plus on questionne coup de livres de médecine, le sang mensuel
les autorités sur ce point, plus on entend soit causé par la maturité d’un ovule et par
d’opinions différentes; seulement ces l’éclatement des vésicules de Graaf.
opinions sont formées et exprimées sans Dès qu’on retient cette explication,
aucun rapport avec l’action de la Nature et on comprend sur-le-champ pourquoi la
sans faire reconnaître ses intentions. menstruation cesse pendant l’allaitement à
Dès que le jeune homme entre dans l’état normal chez la femme. La Nature a
l’âge de puberté, il se forme continuel- désormais remis aux mamelles la nourriture
lement en lui le produit générateur dont de l’enfant. En relation intime avec l’utérus,
dépend chez l’homme l’instinct toujours les mamelles se préparent à leurs fonctions
renouvelé de la génération. Les substances aussitôt après la dernière menstruation
qui ne servent plus à la conservation de avant l’accouchement. Ce dernier a lieu
son corps et qui ne sont pas absorbées par à la dixième menstruation et cet acte de
un trop grand travail de corps ou d’esprit l’enfantement rend les mamelles normales
forment le produit générateur qui est capables de nourrir l’enfant.
toujours composé de la quintessence de Tant qu’il n’y a pas de grossesse, le sang
toutes les humeurs. mensuel s’écoule sans pouvoir remplir son
but. Mais cette fonction ne doit pas être ac-
Le procédé est tout différent chez la compagnée de désagréments dans un corps
femme. Les ovaires sont déjà développés à l’état normal, elle ne doit point causer de
avec tous leurs ovules quand la jeune fille douleurs remarquables, mais surtout elle
entre dans l’âge de puberté. La femme n’a ne doit point manquer. Pour être normale,
donc point besoin d’un renouvellement cette fonction doit se remplir sans causer
continuel de son produit générateur. aucun trouble. Quand la menstruation est
Chez elle, le sang mensuel ou plutôt de ac­compagnée de douleurs et de troubles,
tous les 28 jours se forme de l’excédent on peut dire en toute sûreté que le corps
des humeurs du corps. Ce sang n’a point est déjà surchargé de substances étrangères.
d’autre but que de nourrir l’embryon. La Je n’ai rencontré que trop de jeunes filles et
menstruation n’est donc autre chose qu’un de femmes dont les menstruations étaient
acte de nutrition pour le fœtus. L’ovulation difficiles ou douloureuses, trop insuffisantes
n’est produite selon moi que par le redou- ou trop abondantes et qui remplissaient
blement de la circulation du sang vers les cette fonction facilement et sans douleur,
organes génitaux pendant la menstruation. c’est-à-dire d’une manière normale, au bout
C’est ce surcroît de sang qui fait crever de quelques mois de mon traitement.
les vésicules de Graaf dans les ovaires;
Dès qu’il y a grossesse, le sang mensuel
le liquide de ces vésicules s’épanche avec
sert à nourrir l’enfant. Si le fœtus grandit
l’ovule devenu mûr qui est amené dans
aussi entre les mens­truations, les époques
l’oviducte par l’épithélium à cils vibrati-
les plus importantes pour le fœtus et son
les des fimbriaires et dans la matrice par
développement sont toujours celles aux-
l’épithélium à cils vibratiles.
quelles se présenterait la menstruation

8.11
136 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

en dehors de la grossesse. On sait depuis très elle s’en occupait même dans ses rêves. Quand
longtemps l’importance de ces époques pour elle accoucha d’une fille au bout de cinq mois,
le développement du fœtus. Quiconque sait cet enfant présentait bien les traits extérieurs
observer sérieusement trouve toujours que de ses parents, mais en même temps une res-
les résultats de ces époques se font clairement semblance frappante avec la jeune fille aux
reconnaître chez l’enfant. Mais je vais pren- cheveux roux dont elle était la copie fidèle
dre des exemples de ma pratique pour vous jusque dans les plus petits détails, surtout
montrer cela avec la plus grande clarté. pour ce qui regardait la chevelure.

Une femme qui avait grand peur des Une autre fois, une dame fit une prome-
souris était à lier des gerbes et une souris lui nade en voiture avec son petit chien qu’elle
passe sur son bras nu. Cette femme était au aimait beaucoup. Un objet quelconque attire
milieu de sa grossesse et justement à l’époque l’attention de l’animal, qui veut sauter hors de
de son sang mensuel. la voiture, mais il est retenu par sa maîtresse et
Le sentiment désagréable des griffes il s’échappe pourtant. La dame avait essayé au
pointues de la souris sur son bras et la vue dernier moment de le rattraper par les pattes
de cette souris causèrent une grande frayeur et avait tellement gêné son saut que la roue de
à cette femme qui poussa des cris et chassa derrière écrasa la tête de l’animal. La dame
la souris. Mais, toute la journée, elle eut peur avait parfaitement vu la roue écraser la tête de
de la souris qui occupa même ses rêves de la son favori. Elle fut tellement effrayée qu’elle
nuit suivante. Quand l’enfant vint au monde eut toute la journée devant les yeux cette tête
au bout de six mois, il avait sur le bras une écrasée qui occupa encore ses rêves. Quand
envie garnie de poils qui avait la forme et elle accoucha, un mois plus tard, l’enfant vint
les dimensions d’une souris avec une queue mort au monde, avec une tête anormale qui
de souris. Cette envie était grise et garnie ressemblait absolument à une tête écrasée par
de petits poils absolument semblables aux une roue de voiture.
poils d’une souris. Cette tache ne dépassait Dans un autre cas de ma connaissance,
nullement le reste de la peau, seulement elle une femme mit au monde un enfant dont la bou-
était couverte de ces poils tout à fait carac- che allait d’une oreille à l’autre et qui n’avait
téristiques de souris. point de palais. Cet enfant mourut bientôt
Une autre femme qui avait les cheveux après sa naissance. La cause de ce monstre
bruns comme son mari et ses cinq enfants avait été une peur indicible d’un masque qui
devint grosse pour la sixième fois. Dans la avait également une bouche allant d’une oreille
première moitié de sa grossesse, elle avait à l’autre. Selon l’usage des campagnards,
tous les jours dans son entourage une jeune quelqu’un s’était amusé à parcourir le village
fille qu’elle aimait tendrement et qui avait dans ce déguisement. Cette femme qui était
des cheveux remarquablement luxuriants, dans la première moitié de sa grossesse et à
d’un blond ardent et tout à fait ondulés, l’époque de sa menstruation se trouvait au
chevelure très rare qu’on n’oublie plus milieu d’autres femmes qui filaient; ce masque
quand on l’a vue. Cette femme avait un tel entra tout à coup pour effrayer ces femmes.
attachement pour cette jeune fille et trouvait La peur de la femme enceinte fut tellement
sa chevelure si belle qu’elle souhaitait à son grande qu’elle ne put dormir de toute la nuit
enfant des cheveux semblables. Ce désir était et que son enfant fut un monstre.
tout spécialement vif aux époques auxquelles Je pourrais vous citer beaucoup d’autres
elle avait ordinairement son sang mensuel ; cas, mais je crois que c’en est assez.

8.12
Unité de Toutes les Maladies 137
Maladies des femmes

J’ajouterai que les différents caractères Que nous enseignent tous ces exemples?
et qualités ou dispositions anormales des Ils nous prouvent que des influences
enfants dépendent souvent de l’état, de la étrangères et des perceptions que nous
disposition et des conditions dans lesquelles observons et sentons par nos sens et
les femmes ont passé leur menstruation par la tête exercent leur principale
pendant la grossesse. Si elles sont tristes influence, non point sur la tête, mais
et pessimistes pendant ce temps, cette sur le bas ventre et sur ses organes par
disposition ne manquera certainement pas le moyen des nerfs. Celui qui a suivi at-
d’influer sur le caractère de l’enfant. Mais tentivement ma théorie de la fièvre aura vu
on peut également expliquer ainsi la colère, que je place dans le bas-ventre le point de
la timidité, le courage et toutes les autres départ de toutes les causes d’engendrement
passions, mais aussi la clepto­ manie, la des maladies. Cela est parfaitement fondé
fourberie, la cupidité et toutes les autres et reçoit même une nouvelle confirmation
mauvaises dispositions. par les explications ci-dessus, car le bas-
ventre est et demeure le principal de nos
La production des moutons et veaux organes. Ma méthode curative donne des
tachetés de blanc que Jacob obtint en jetant preuves éclatantes de cette vérité. Mais
des branches partiel­lement écorchées dans l’histoire du développement du règne ani-
l’eau que buvaient les troupeaux de son mal en fournit également la preuve, et j’y
maître, se trouve expliquée et prouve que ces reviendrai plus tard.
faits étaient connus dans les temps les plus
reculés, car les abreuvoirs sont justement les Pour déterminer les conditions d’exis-
lieux où il se procrée le plus de petits. tence des créatures les plus perfectionnées,
il faut d’abord étudier à fond les groupes
d’animaux et de créatures les plus infimes,
Un éleveur de chevaux me dit un jour qu’il avait car c’est sur eux qu’on reconnaît le plus
reçu un poulain à tache blanche de parents uni- facilement les conditions d’existence.
formément bruns et que la tache blanche avait la
En considérant les classes les plus
forme d’un chien. Il m’expliqua ce phénomène par infimes, on en trouve qui ne se composent
le passage à l’impro­viste d’un chien blanc devant que du canal digestif et de l’appareil repro-
les yeux de la jument pendant l’accouplement, ce ducteur. Plus on remonte l’échelle, plus on
qui avait visiblement inquiétée la jument. trouve de développement dans la tête et ses
fonctions. Mais en y regardant de plus près
On sait du reste quelle influence il me semble que son état de développement
directe exerce sur le bas-ventre et sur plus ou moins grand n’a été produit que
la digestion toute frayeur ou toute autre par le besoin progressif d’une question
occasion extérieure agissant sur nous. d’existence plus compliquée et qu’il dépend
Beaucoup de gens ne peuvent plus retenir des transformations, perfectionnements et
leur urine quand ils sont frappés d’une développements progressifs et continus de
grande terreur; le phénomène contraire se toute la terre.
présente chez d’autres gens. Tout cela peut Toutes ces explications sur la mens-
également s’observer chez les chiens. L’effet truation et sur son importance ne sont
de la frayeur se manifeste souvent par de que pour montrer au lecteur les rapports
simples troubles de la digestion, etc. de la menstruation avec l’allaitement et

8.13
138 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

les mamelles et en même temps l’importance Les individus de ce genre, surtout quand
du bas-ventre et de l’état de cette partie de ils sont élevés artificiellement, sans le secours
l’organisme. Le cours des menstruations des nourrices, ne peuvent quelquefois plus
donne donc un tableau de l’état que pré- absolument devenir bien portants, même
senteront les mamelles à l’allaitement. Si la quand on leur fait suivre mon traitement de
menstruation est toujours accompagnée la manière la plus consciencieuse. Ce n’est
de grandes douleurs, l’allaitement est que quand plusieurs générations auront vécu
presque toujours douloureux, car les d’une manière rigoureusement conforme
mamelles attrapent des gerçures. La mens- à la Nature que l’homme recouvrera un
truation irrégulière et anormale est seu- meilleur état de santé général.
lement causée par la surcharge du corps Le manque de lait et les gerçures aux
en substances étrangères. Les gerçures mamelles à l’époque de l’allaitement ne
aux mamelles ont la même cause. sont donc que les suites d’une affection
du bas-ventre causée par la surcharge du
Mais le manque de lait se rapporte corps en substances étrangères. Ces deux
également à cette même cause et malheu- maladies ont par conséquent la même cause
reusement ce défaut se présente de plus en commune à toutes les maladies. Dès que cela
plus de nos jours à cause de la manière de est compris, on comprend aussi l’absurdité
vivre si excitante et si souvent irrationnelle. du traitement local des gerçures par les opé-
Ainsi les femmes peuvent encore enfanter rations et les médicaments, comme le fait
dans la douleur, mais elles ne sont plus à malheureusement encore partout l’allopa-
même d’allaiter leurs enfants. Elles se pri- thie. On n’attaque ainsi que les ramifications
vent donc elles-mêmes des plus grandes du mal sans toucher aux racines. Il ne faut
joies maternelles, et elles privent involon- donc point s’étonner si la même affection
tairement leurs enfants de la nourriture qui revient sous une autre forme. Mais, d’un
leur revient de droit et qui leur est destinée autre côté, chacun comprendra les grands
par la Nature. Leurs enfants s’en ressentent succès qu’obtient ma méthode sans opéra-
pendant toute leur vie. tions et sans médicaments en s’attaquant
La femme qui ne peut pas nourrir uniquement au foyer de toutes les maladies,
elle-même son enfant ou bien qui n’a c’est-à-dire au bas-ventre.
pas suffisamment de lait n’est pas véri- La preuve de mes assertions ne peut
tablement propre à la reproduction. être fournie que par la pratique.
Or, l’expérience de ma pratique m’a
Nous voyons toujours dans le règne ani- montré que la nourriture absolument sans
mal que les petits de telles mères périssent. excitants et l’application de mes bains
Si le génie inventif de l’homme a réussi à dérivatifs et de mes bains de vapeur font
élever pourtant les enfants que leurs mères cesser l’incapacité d’allaiter et les gerçures
ne peuvent pas nourrir elles-mêmes, on ne aux mamelles.
peut pas attendre d’une telle génération les
qualités qui font les personnes bien por- Une femme qui avait eu trois enfants et
tantes. Ces enfants restent nécessairement qui n’avait jamais pu leur donner le sein se
des créatures malsaines et imparfaites dont guérit parfaitement en suivant assez long-
on peut attendre tout, excepté une bonne temps mon traitement. Ma pratique présente
santé parfaite. beaucoup de cas semblables.

8.14
Unité de Toutes les Maladies 139
Maladies des femmes

Quelques semaines après son accou- Nous atteindrons tout autrement notre
chement, les mamelles de la jeune femme but en commençant à l’extrémité opposée et
R... s’enflèrent d’une manière si inquiétante en attaquant l’arbre dans ses racines. Nous
que le médecin déclara qu’il faudrait inciser sommes à même d’influencer du même
le lendemain les deux mamelles et qu’il n’y coup le tronc et toutes les branches simul-
avait pas autre chose à faire. La jeune femme tanément. Il en est absolument de même
ne pouvant se décider à cette opération, elle de l’arbre si ramifié des maladies. C’est
m’envoya chercher le soir même. Je lui dé- seulement en l’attaquant à la racine que nous
clarai que je regardais cette opération, non pourrons l’influencer tout entier.
seulement comme inutile, mais même comme
nuisible et qu’il y avait moyen de la guérir Stérilité
autrement en très peu de temps. Elle suivit mes Que je connais de femmes qui désirent
prescriptions avec joie et prit la nuit même ardemment des enfants et qui ne peuvent
quatre bains de siège à friction d’une demi- jamais atteindre ce but de leurs désirs. Si
heure chacun avec de l’eau à 12,5° C. Son elles savaient ce qui cause leur stérilité et
état était déjà tellement amélioré le lendemain qu’il dépend la plupart du temps d’elles-
qu’elle ne pensait plus à une opération. Toutes mêmes d’atteindre ce but, que de larmes
ses douleurs disparurent au bout de quelques leur seraient épargnées !
jours, et son état redevint tout à fait normal au La stérilité n’est causée que par la pré-
bout de quelques semaines de traitement. sence de substances étrangères dans le corps.
Si la fièvre puerpérale mentionnée plus Ces substances peuvent se répartir tellement
haut n’avait pas eu la même cause que les dans les parties génitales que ces dernières
gerçures aux mamelles, c’est-à-dire les en soient comme fermées et excluent toute
substances étrangères en fermentation, ces activité normale. Dans certains cas, les ovi-
deux maladies n’auraient jamais été guéries ductes sont complètement obstrués de subs-
par le même moyen. Vous voyez donc que tances étrangères et semblent être fermés.
l’uniformité de toutes les maladies se prouve Il n’y a alors jamais de conception possible.
de plus en plus. S’il y a parfois conception, la surcharge des
substances étrangères est tellement grande
On peut comparer la maladie à un arbre, et les que cette pression ou tension interne amène
diverses formes morbides pour lesquelles la méde- bientôt une fausse couche, la plupart du
cine a une infinité de noms, aux branches. Bien que temps pendant les quatre premiers mois
celles-ci aient différentes formes, elles sortent toutes de la grossesse.
d’un même tronc. Si l’on voulait arrêter la croissance Quand une femme enceinte est sur-
de certaines branches ou de l’arbre tout entier en chargée de substances étrangères, il suffit
coupant leurs extrémités, on n’obtiendrait jamais le souvent d’un petit choc, d’une frayeur ou
résultat désiré, car cela n’empêcherait point l’arbre d’une autre occasion insignifiante pour
causer une fausse couche ou un accouche-
de faire recroître à un autre endroit les extrémités
ment prématuré. Les femmes de nos villes
coupées. Nous agirions comme la médecine de
devraient aller au milieu des paysannes pour
l’école avec son traitement local des maladies; elle
voir ce que ces femmes enceintes font sans
étouffe temporairement leurs symptômes externes, songer aucunement à une fausse couche et
mais elle ne peut empêcher la maladie de pro­duire alors elles verront la pleine vérification de
sans cesse de nouveaux rejetons. mes assertions.

8.15
140 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

J’ai vu des femmes bien portantes Descente de la matrice


danser des nuits entières sans le moindre
inconvénient pendant les six premiers Les descentes ne sont également produi-
mois de leur grossesse. Il faut ajouter que tes que par la pression interne exercée sur
cette danse n’était point celle qui est usitée la matrice et sur les ligaments de la matrice
aujourd’hui dans nos sociétés, mais que par les substances étrangères. La matrice est
c’était cette danse beaucoup plus longue pour ainsi dire expulsée par cette pression.
qui n’est connue que de celui qui connaît C’est à peu près la même chose que dans les
la campagne, ses habitants et ses mœurs. hernies, seulement c’est la matrice qui est
Elles sont véritablement à plaindre, les expulsée au lieu des intestins. Comme on
femmes qui, par suite de l’accumulation ignorait jusqu’ici la véritable cause de cette
de substances étrangères dans leur corps, affection, on retenait la descente à l’aide
sont incapables de se mouvoir librement d’un anneau en caoutchouc qu’on adaptait
pendant leur grossesse et ont à craindre à au vagin. J’ai traité beaucoup de ces femmes
toute occasion un avortement. qui portaient des pessaires. Je les ai toujours
Il y a une stérilité qui provient de invitées à purifier leur corps des substances
l’homme, mais cette stérilité a la plupart étrangères qui le chargeaient, et toujours
du temps la même cause que celle de la ce traitement a rendu inutile le port d’un
femme. Dans les deux cas, cette stérilité pessaire et écarté en peu de temps toute
disparaît par l’expulsion des substances cause de nouvelle descente, car la tension ou
étrangères. pression interne ne tardait pas à cesser.
Il en est de même des flexions de la
J’ai recueilli des preuves suffisantes de matrice qui ne sont produites que par la
ces deux assertions dans ma pratique. pression interne des substances étrangères
dans le corps. Les parties internes du bas-
Une femme mariée depuis huit ans sans ventre enflent tellement que la matrice est
avoir jamais conçu, désirait ardemment des chassée de sa position naturelle et doit
enfants, et elle s’adressa en dernier lieu à prendre une autre place ou bien elle subit
mon traitement après avoir essayé vaine- une flexion. Cet état ne peut se guérir qu’en
ment tout ce que les médecins lui avaient expulsant les substances étrangères. Toutes
conseillé. Je lui déclarai que sa stérilité ne les opérations ne font que nuire la plupart
provenait que d’une trop grande accumula- du temps pour longtemps à la santé. Dans
tion de substances étrangères dans son corps bien des cas, les flexions sont causées par
et qu’il dépendait d’elle d’atteindre le but des formations de nœuds dans le ventre.
de ses désirs en expulsant ces substances
Nous voyons que toutes ces maladies
étrangères. Elle devait prendre par jour trois
des femmes n’ont également qu’une
bains dérivatifs, manger des aliments non
seule cause uniforme, l’accumulation
excitants et vivre conformément à la Nature.
de substances étrangères dans le corps,
Elle suivit ces prescriptions sans aucune
c’est-à-dire la cause commune à toutes les
hésitation et elle conçut au bout de six mois.
autres maladies.
Cette femme continua de prendre ses bains et
de vivre d’une manière conforme à la Nature Vous comprenez maintenant pourquoi
pendant toute sa grossesse, et elle eut ainsi j’ai écrit en titre de mon livre: « La Nouvelle
un enfant bien portant et un accouchement Science de Guérir ou Principe de l’Unité de
heureux et facile. toutes les maladies. »

8.16
Unité de Toutes les Maladies 141
Maladies des femmes

Traitement de l’enfant pendant les Nourriture de l’enfant


premiers mois
Encore quelques mots sur la nourriture
J’ai été appelé dans une famille dont des enfants quand la nourriture naturelle,
le plus jeune membre, un enfant de trois se- la mamelle de la mère, manque et qu’on ne
maines, ne voulait plus rester tranquille dans peut pas la remplacer par une nourrice bien
son berceau. Il causait beaucoup de peine à portante. On se trompe bien souvent dans
sa mère et ne restait tranquille que quand elle le choix des nourrices. On déclare assez
le prenait sur ses genoux, et il avait du reste fréquemment parfaitement saines, après
une mauvaise digestion. Je déclarai à la mère l’examen le plus attentif, des nourrices qui
que son enfant ne redeviendrait tranquille que ont des maladies chroniques graves et l’on
si elle le faisait coucher avec elle, car il ne en voit bientôt les conséquences sur l’état
pouvait pas encore se passer de la chaleur de de l’enfant. Ma science de l’expression du
sa mère parce que ces deux corps ne faisaient visage garantit contre ce danger. Il est facile
encore qu’un, pour ainsi dire. On suivit mon de découvrir par elle toute maladie interne
conseil, et la mère m’annonça au bout de quel- cachée aux autres et même quand cette
ques jours que son enfant était beaucoup plus maladie en est à sa période initiale.
tranquille et qu’elle avait parfaitement observé
qu’elle était toujours beaucoup plus chaude du Je l’ai déjà dit, les mères qui ne peuvent
côté où l’enfant couchait à côté d’elle que de pas allaiter elles-mêmes leurs enfants
l’autre côté. C’est là une preuve évidente de ne sont pas véritablement propres à la
l’action d’un corps sur l’autre. La constipation reproduction. Il n’y a point de succédané
n’avait point encore suffisamment disparu. parfait du lait de la mère; ainsi il ne faut point
Je conseillai à la mère de donner trois bains s’étonner que les enfants qui ne sont point
dérivatifs par jour à son enfant et de veiller à nourris par la mère ne se développent jamais
ce qu’il se réchauffât convenablement après aussi parfaitement que d’autres enfants qui
chaque bain. L’état de l’enfant était redevenu reçoivent le lait de leur mère.
normal au bout de deux jours. J’ai fait l’expérience que les nombreux
succédanés usités en pareil cas sont ou bien
Je suis tous les jours témoin de cas impratiques ou bien mal choisis.
semblables. Si l’on donne du lait de vache, il faut le
On sépare beaucoup trop tôt donner non cuit, seulement un peu chauffé,
aujourd’hui les enfants de leur mère car le lait cuit est beaucoup plus difficile à
au grand détriment de ces petits êtres digérer que le lait non cuit, et la destruction
qui ont encore besoin de la chaleur de des miasmes nuisibles par la cuisson est très
la mère pendant la première année de peu importante. Il est très facile d’en faire
leur existence. la preuve. Notre digestion n’est qu’un acte
S’ils sont séparés de la mère, ils sont de fermentation qui transforme les aliments
encore en relations intimes avec elle, et si dans le corps humain. Nous voyons tous
nous voulons vérifier la justesse de cette les jours que les substances les plus dis-
assertion nous n’avons qu’à regarder dans parates sont assimilées au corps vivant de
la Nature ou tous les animaux réchauffent l’homme par le seul acte de fermentation
leurs petits avec le plus grand soin dans les de la digestion.
premiers temps.

8.17
142 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

Mais toute influence exercée sur nos ali-


Il est vrai qu’on ne voit jamais dans la Nature
ments pour en retarder la fermen­tescibilité
que le lait soit en contact avec l’air avant d’être
rend aussi ces aliments plus difficiles à
sucé par l’enfant.
digérer. Chacun sait qu’on cuit le lait pour
l’empêcher de tourner. Mais dès que le
lait tourne, c’est le com­mencement de sa Le lait doit passer immédiatement
fermentation. La première condition des de la mamelle dans le corps de l’enfant,
aliments est la digestibilité, car ce sont les sans entrer en contact avec l’air. Dès
aliments les plus digestibles qui sont aussi qu’il y a contact avec l’air, le lait subit un
les plus nourrissants. S’il y a réellement changement qui est déjà préjudiciable à
des parties nuisibles dans ces aliments, la digestion de l’enfant. Cette circonstance
notre sang et le suc gastrique agissant en si simple et si insignifiante en apparence est
commun avec la fermentation produite pourtant de la plus grande importance. Le
par le mélange des aliments ont la force lait, qui n’est autre chose qu’un suc nour-
de détruire et d’expulser immédiatement ricier de la mère pour l’enfant, doit passer
tous les éléments nuisibles aussi longtemps de la mère à l’enfant sans même entrer en
que la digestion est en ordre. Quand le lait contact avec l’air. Ce n’est que dans ce cas
non cuit est gâté, notre langue s’en aperçoit qu’il est le produit inaltéré que doit avoir
sur-le-champ; quand le lait cuit est gâté, cet l’enfant. Cette nourriture convient seule à
avertissement du nez fait défaut. Le lait cuit l’alimentation réelle des enfants; par elle
reste plus longtemps qu’il ne faut dans le seule ils peuvent se développer de manière
canal digestif et cau­se un degré trop élevé à devenir réellement bien portants.
de fermentation de genre nuisible. Il ne faut du reste jamais oublier que
Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir le lait des vaches qui restent tout l’été
partout quelles maladies et quelle mor- et tout l’hiver à l’étable ne peut pas être
talité règnent aujour­ d’hui parmi les sain, quelque soin qu’on leur donne.
enfants parce qu’on leur donne du lait Suivant l’opinion générale, on regarde
cuit, d’autres laits désignés sous le nom comme sain le bétail qui est gros et gras,
de lait nutritif des enfants et toutes sortes et l’on se réjouit quand l’une de ces vaches
d’extraits. pèse ses 1,000 - 1,400 livres. Mais, quand
La première conséquence de ces ali- on connaît mon explication de la maladie,
ments est toujours un ventre ballonné, on ne se réjouit point de ce gonflement
une digestion insuffisante et une grande morbide des animaux, mais on sait com-
agitation des enfants. bien il s’y trouve de santé et de maladie en
Le lait cuit dans l’appareil Soxhlet ou le comparant leur état à celui des autres rumi-
lait stérilisé recommandé par les autorités nants qui vivent en liberté. On ne se laisse
de notre ville, lait également cuit pour y plus tromper par l’opinion de la médecine
détruire tous les bacilles nuisibles, est aussi moderne. Il n’y a qu’à se rappeler l’énorme
nuisible, impratique et dangereux que le lait propagation de la tuberculose du bétail et
cuit simplement dans un pot. C’est justement qu’à bien retenir qu’aucun agriculteur n’est
ce que les savants veulent tuer dans le lait, capable de reconnaître cette affection avant
qui rend ce dernier plus facilement digestible. qu’elle soit devenue aiguë et incurable, parce
Dès que le lait arrive dans le canal digestif, il que l’état morbide latent transmis depuis
doit se décomposer sur-le-champ. des années déjà d’animal à animal n’a été

8.18
Unité de Toutes les Maladies 143
Maladies des femmes

connu de personne jusqu’ici et qu’on n’a trouve point et l’on se console en fin de


regardé comme maladie que ce qui était compte en accusant l’esprit du siècle sans
seulement un stade final ou bien un stade soupçonner que tous ces cas reposent sur
spécial des états morbides latents. Il n’y a des faits naturels. En effet, partout où le
plus de lait de vaches saines dans nos corps des enfants est surchargé de substan-
pays de haute civilisation, parce que ces étrangères, les fonctions naturelles du
tout le bétail est déjà fortement atteint cerveau et du corps tout entier sont altérées
à l’état latent. d’une manière contraire à la Nature. Dès
qu’au contraire cette surcharge cesse, il se
J’ai déjà eu l’occasion de boire du lait de
représente un état tout à fait naturel.
vaches à peu près saines, et j’ai été étonné
de son bon goût et de ses effets incompa-
J’ai vu souvent dans ma pratique des
rables. Il est impossible de le comparer à
enfants incapables de toute éducation en
ce qu’on appelle du bon lait dans la plupart
apparence, devenir par mon traitement les
des grandes villes. Mais je n’ai point manqué
enfants les plus aimables, les plus tranquilles
d’observer la différence qu’il y avait entre
et les plus sages qu’on pût s’imaginer. J’ai
le bétail fournissant le bon lait et celui qui
même très souvent observé que les petits
donne le mauvais lait. Il y avait autant de
garçons qui ne voulaient rien apprendre du
différence qu’entre le buffle et le taureau
tout et qui perdaient souvent des heures en-
moderne.
tières au plus petit travail sans être capables
Celui qui boit chez nous du lait et de l’achever et qui faisaient toujours l’effet
surtout du lait cuit, introduit dans son d’élèves paresseux et incapables, s’étaient
corps, non seulement un produit entière- absolument transformés par l’expulsion de
ment imprégné de substances morbides leurs substances étrangères. Ils comprenaient
qui ne peut point être sain, mais encore et apprenaient rapidement, ils n’étaient plus
un aliment rendu beaucoup plus difficile si mous et faisaient la joie de leurs parents.
à digérer par la cuisson.
Mais quand on sait la joie qu’on ressent à
Nourrir et élever des enfants bien
élever des enfants bien portants et combien
portants est une joie. Les enfants malades
peu de soucis et de peines cela demande,
sont un véritable malheur. Que de fois n’en-
on ne peut certainement plus hésiter un
tendons-nous pas les parents dire à leurs
seul instant à procurer aux siens toutes les
enfants que l’éducation de ces derniers cause
conditions préliminaires qui conduisent
beaucoup plus de soucis que l’éducation de
à ce résultat. C’est donc d’autant plus un
leurs parents. Partout on voit la peine que
devoir pour tous les parents de s’approprier
les parents ont à faire l’éducation de leurs
ma nouvelle méthode curative et avant
enfants. Les petits garçons ne veulent rien
tout ma nouvelle diagnose, la science de
apprendre, ils pensent trop à autre chose, ils
l’expression du visage, car ils seront ainsi
sont méchants, coléreux, irritables, intraita-
en état de reconnaître sur-le-champ et avec
bles et insupportables. Cependant parents
une exactitude infaillible toute surcharge des
et maîtres se donnent toutes les peines
enfants en substances étrangères.
du monde pour les rendre raisonnables.
Parents et maîtres ne peuvent comprendre Il me faut toucher ici encore à un point
que l’éducation soit si difficile; on cherche qui est trop important pour être passé sous
les causes de cet état de choses, on n’en silence.

8.19
144 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des femmes

C’est l’instinct sexuel toujours crois- Si une volonté forte permet aux enfants
sant de la jeunesse et l’assou­vissement de renoncer à ce défaut, le penchant demeu-
contre nature de cet instinct par l’onanisme. re en eux jusqu’à l’expulsion des substances
Il est vraiment triste qu’on n’ait pas encore étrangères qui en sont la cause. Les parents
reconnu jusqu’ici la cause de ce défaut de croient agir sagement en se servant de la
la jeunesse, mais qu’on évite au contraire férule, mais comme ils ne connaissent pas
avec une pruderie anxieuse tout ce qui s’y la véritable cause du mal, ils ont choisi un
rapporte. Mais cela ne fait point disparaître mauvais moyen pour le combattre. J’ai trop
le mal. connu d’onanistes pour ne point proclamer
Pour corriger les fautes de l’huma- ici que le meilleur moyen de combattre et de
nité, il faut en parler. À la campagne, où faire disparaître ce crime, c’est de prendre
la Nature et la pratique se donnent la main, des bains dérivatifs, de prendre des aliments
on sait depuis longtemps que les animaux non excitants et de vivre d’une manière
qui montrent un surcroît d’instinct sexuel absolument conforme à la Nature.
sont certainement malades. Que ces lois Ces moyens servent réellement à don-
de la Nature aient la même valeur pour ner de meilleurs mœurs à la jeunesse, car
l’hom­me, c’est ce qu’on ne sait pas encore ils éloignent avant tout la cause du vice,
assez. Bien des gens croient réellement que c’est-à-dire les substances étrangères. Je
l’homme occupe une position exception- serai reconnaissant à celui qui pourra m’en-
nelle dans la Nature et qu’il est soumis à seigner un moyen plus convenable que les
des lois spéciales de la Nature. Il n’en est bains ci-dessus.
point ainsi. De même que l’état morbide Pour vous rendre cette chose plus
des animaux ou la surcharge du corps en palpable, je vais vous donner encore une
substances étrangères produit un surcroît comparaison.
d’instinct sexuel, de même l’homme est
soumis à la même loi. L’organisme n’est Vous savez tous quelle terrible ennemie les forêts
point autre chose qu’un signe certain que le de pins ont dans la chrysalide du scarabée dissé-
corps de l’onaniste est fortement surchargé queur. On a tout essayé pour détruire cet animal;
de substances étrangères qui exercent une mais tout a été inutile jusqu’au jour où l’on a re-
pression continuelle sur les parties sexuel- connu que le scarabée disséqueur ne dépose ses
les. Dès que l’enfant expulse peu à peu ses œufs que dans les endroits qui remplissent certai-
substances étrangères, il perd aussi en même nes conditions. Il n’attaque point tous les pins sans
temps le goût de l’onanisme. exception, mais seulement ceux qui sont tombés
malades par suite d’un terrain impropre et trop
Je connais des cas où les parents avaient sec. Il ne fait donc que remplacer les coléoptères
constamment une férule à la main pour punir coprophages qui sont destinés à faire disparaître
sur le-champ leurs enfants qui portaient tou- les excréments des animaux et il détruit un peu
jours la main à leurs parties sexuelles. Mais plus rapidement par sa progéniture les arbres
tous les coups étaient inutiles, car la Nature qui périraient toujours tôt ou tard même sans lui.
qui a mis les parties sexuelles de l’homme en
communication avec les organes sécréteurs C’est une loi de la Nature qu’un être
naturels, y conduit toujours les substances est souvent destiné à faire disparaître
étrangères pour qu’elles soient expulsées d’autres êtres et à accélérer l’acte de
et ces substances y exercent une irritation décomposition.
continuelle.

8.20
Unité de Toutes les Maladies 145
Maladies des femmes

Nous voyons que le scarabée disséqueur n’est Il en est de même de l’onanisme. Ce vice n’atteint
point cause du dépérissement des arbres comme pas tous les enfants; il n’attaque que ceux qui y sont
on le croyait autrefois par erreur, mais ce dépé- disposés. C’est l’état morbide qui est également la
rissement est causé par le sol impropre à la nour- cause de ce vice. L’instinct irrésistible qui porte à
riture des arbres. C’est seulement la maladie des l’onanisme dépend donc uniquement du degré de
arbres qui a attiré les scarabées qui ne peuvent surcharge du corps en substances étrangères.
vivre que sur des arbres malades. Aussi trouvons-
nous des parties de forêts qui restent indemnes
parce que le sol y est plus riche et que l’état de
la nutrition des arbres y est meilleur.

8.21
146 La Nouvelle Science de Guérir
Unité de Toutes les Maladies 147

La Nouvelle Science
de Guérir
basée sur le principe de

L’UNITÉ DE TOUTES LES MALADIES


et leur traitement méthodique,
excluant les médicaments
et les opérations conformément à ce principe

Conférences offertes par

— Louis Kuhne —
en 1893

deuxième partie

Seize chapitres ajoutés à la première édition


148 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

9e chapitre

Ce chapitre sera très utile pour les “Si je dis et prétends que les lésions
personnes adeptes du plein air et des ex- se guérissent presque sans douleur par
péditions dans la Nature, où les blessures l’eau en un tiers à peine du temps que de-
sont fréquentes. mande le traitement médical antiseptique et
Il est capital de comprendre la relation cela sans jamais laisser des cicatrices...”
entre la blessure, l’état de fièvre qui est –p. 9.1
associé et les douleurs.
“Cette intention curative produit
Ses observations sur des animaux d’abord à la place lésée et cela par suite
blessés nous enseignent des pratiques na- du redoublement d’irritation des nerfs
turelles et efficaces. C’est la logique même attaqués par la blessure, un surcroît de
de la Nature qui nous est enseignée, sans circulation de sang et d’autres substances
programmation de l’industrie médicale. réparatrices, ce qui cause
Concernant les piqûres (fourmis, mous- une augmentation de chaleur et un
tiques, abeilles, scorpion...), la réaction du gonflement de la partie lésée.” –p. 9.1
corps dépend strictement du niveau d’in-
toxication de l’individu. Plus un organisme “Les douleurs commencent toujours
est intoxiqué, soit surchargé de substances au moment seulement où le corps manifeste
étrangères, plus l’action de l’agent extérieur son intention curative;...” –p. 9.1
(venin) sera importante et généralisée à tout le
corps (réaction en chaîne). Il en est de même “Moins le malade mange pendant le
pour les morsures de serpents venimeux. cours de la guérison et moins ses aliments
sont excitants, plus l’acte de guérison se
Plus une personne est intoxiquée, plus
fait rapidement et facilement.” –p. 9.7
elle attire les moustiques (et autres petites
vermines comme les poux). Les insectes,
avec leurs fines antennes, sont très sensibles SOMMAIRE
aux molécules subtiles qui émanent d’un Coupures, Piqûres.....................................9.5
corps. Les mouches à fruits sont un exem- Contusions, Déchirures..............................9.5
ple: elles repèrent de loin un fruit... car elles Mâchures, Contusions, Lésions internes �����9.9
captent les molécules qui s’échappent du Brûlures.................................................. 9.10
fruit en décomposition. Un corps intoxiqué Blessures d’armes à feu........................... 9.11
libère dans l’air ambiant une forte concen- Fractures d’os......................................... 9.14
tration de molécules (substances étrangères Plaies ouvertes sans lésions externes........ 9.15
pulvérisées et évacuées par la peau). Piqûres d’insectes venimeux.....................9.20
L’hydrothérapie est encore une fois Morsures de chiens enragés....................9.20
très efficace pour traiter les « accidents » Morsures de serpents..............................9.20
énumérés dans le sommaire ci-contre. Empoisonnement du sang........................9.20

9.0
Unité de Toutes les Maladies 149

Traitement et guérison des blessures de toute sorte sans le


secours des médicaments et des opérations

Presque tout le monde et même ceux Cette intention curative produit


qui reconnaissent le plus volontiers l’ex- d’abord à la place lésée et cela par suite du
cellence de l’hydrothérapie dans toutes les redoublement d’irritation des nerfs attaqués
autres maladies, croient que les blessures par la blessure, un surcroît de circulation
et les lésions internes et externes peuvent de sang et d’autres substances réparatrices,
être guéries non point par l’eau et d’une ce qui cause une augmentation de chaleur
manière naturelle, mais par un traitement et un gonflement de la partie lésée.
chirurgical et antiseptique. Il est vrai que
le nombre de ceux qui connaissent les Cette augmentation de température
grands succès obtenus par mon procédé est la conséquence nécessaire du frot-
dans le traitement des blessures, est encore tement des substances réparatrices.
relativement petit.
Le corps amène ainsi une grande quan-
tité de matériaux curatifs pour réparer le
Si je dis et prétends que les lésions dommage aussi rapidement que possible.
se guérissent presque sans douleur Si l’on soutient convenablement cette
par l’eau en un tiers à peine du temps intention du corps, la guérison se fait si
que demande le traitement médical rapidement et d’une manière tellement
antiseptique et cela sans jamais laisser sans douleur qu’on a peine à le croire.
des cicatrices aussi enlaidissantes que
celles qui résultent toujours malheureu- Les grandes douleurs qui accompa-
sement du traitement chirurgical, cette gnent beaucoup de lésions, surtout les
assertion s’appuie sur un grand nombre brûlures et les contusions, et que doivent
de succès obtenus sur des malades et souffrir tous les malades traités d’après
sur un grand nombre d’essais pratiques l’ancienne méthode et tous ceux dont les
parmi lesquels je n’ai pas eu même un lésions guérissent lentement en s’aggravant
seul insuccès. continuellement, proviennent unique-
ment de la trop grande chaleur et du
Le point principal du traitement des gonflement qui sont produits par le frot-
blessures est de se faire une juste idée de la tement redoublé des molécules entre elles
nature des blessures et de leur aggravation comme je l’ai expliqué plus haut.
éventuelle.
Les douleurs commencent donc toujours
Dès que quelqu’un a une lésion occa- au moment seulement où le corps manifeste
sionnée par une coupure, une piqûre, une son intention curative; elles ne sont autre chose
mâchure, une brûlure, ou par le froid, le qu’un mouvement moléculaire de la masse du
corps se prépare immédiatement à com- corps ou le frottement des substances entre
penser ou à guérir cette lésion. elles et la chaleur ainsi produite.

9.1
150 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

En d’autres termes, ces douleurs ne Il faut nécessairement alors que la fièvre


sont qu’une fièvre locale des blessés ou se propage dans tout le corps et qu’elle fasse
un état fébrile local. Cette notion nous fait fermenter les substances étrangères qui se
faire un grand pas en avant. Dès que nous trouvent dans le corps. Chez les person-
savons que nous avons encore affaire ici à nes tout à fait bien portantes dans notre
des états fébriles comme dans toutes les sens, les blessures même les plus graves
autres maladies et que les blessures et les guérissent avec une rapidité incroyable.
lésions sont accompagnées de la fièvre Malheureusement il n’y a plus aujourd’hui
comme toutes les autres maladies, quoi- que très peu de gens parfaitement sains
que sous une autre forme, le chemin de la car s’il y a beaucoup de gens qu’on regarde
guérison nous est exactement prescrit. comme tout à fait bien portants, notre
Il s’agit tout d’abord d’éloi­gner la science de l’expression du visage nous
fièvre qui n’a souvent qu’un foyer local, prouve infailliblement le contraire.
mais qui peut aussi envahir tout le corps Étudions la Nature pour y trouver les
quand on ne la chasse pas assez vite, surtout preuves de ce que j’avance.
dans les grandes blessures.

C’est l’état que les médecins appellent J’ai souvent eu l’occasion d’observer comment
« fièvre des blessés ». les animaux blessés qu’on pouvait présumer
bien portants, guérissaient eux-mêmes leurs
J’expliquerai en détail à chacune des
blessures.
espèces de blessure et de lésion la manière
dont nous chassons la fièvre.
Dès que nous avons entièrement J’ai vu comment ces animaux entièrement aban-
triomphé de la fièvre, les douleurs ces- donnés à eux-mêmes se rétablissaient souvent
sent sur-le-champ. avec une rapidité incroyable sans aucun secours
absolument. J’ai souvent observé des cas sem-
On ne peut observer nulle part aussi clairement blables et j’ai toujours été frappé de l’énorme
qu’au traitement de blessures que la fièvre n’est différence qu’il y avait entre ces guérisons et celles
pas autre chose que l’intention du corps de guérir de l’homme qui a pourtant à sa disposition tous
la blessure. les secours de la science et les soins de personnes
dévouées. Rien au monde n’a excité davantage
en moi l’envie de réfléchir et de dévoiler à tout
Si la fièvre fait des progrès rapides
prix ce secret de la Nature. Je croyais alors
dans certains cas et met bientôt tout
comme tout le monde que les pauvres animaux
le corps, en péril de façon que la bles-
étaient bien plus mal partagés que nous autres
sure devient un foyer purulent et ne
hommes en cas de blessures. Mais quand mes
guérit que lentement et difficilement,
observations m’ont prouvé le contraire et m’ont
cela provient d’autres causes que de la
montré que les animaux ont beaucoup moins à
simple blessure.
souffrir des blessures que la plupart des hommes
Dans ces cas malheureusement si
qui suivent un traitement antiseptique et que la
fréquents aujourd’hui, il y a déjà depuis
guérison des animaux se fait trois fois plus rapi-
longtemps une surcharge de substances
dement que celle des malades des hôpitaux et
étrangères dans le corps et par conséquent
des cliniques, il a été évident pour moi que ce
un état fébrile (morbide) couvant depuis
fait reposait sur des circonstances importantes et
longtemps dans les malades en question.
ne pouvait nullement être l’effet du hasard.

9.2
Unité de Toutes les Maladies 151
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Je vais vous expliquer cela par des Je lui offris d’abord quelque nourriture
exemples. pour rétablir ses forces. Mais je fus bien étonné
quand il me fallut constater qu’il refusait tout,
Un chat s’était pris en hiver dans un même les morceaux les plus délicats. Je crus
traquet (piège) tendu devant une grange contre que la soif tourmentait peut-être mon chat et
les bêtes nuisibles. Le fer lui avait cassé la je lui apportai de l’eau, mais il refusa obsti-
patte droite de derrière à 3 centimètres au- nément de boire.
dessus du jarret, juste à l’endroit où la cuisse Comme tout cela m’intéressait vivement,
commence. Dans sa douleur et dans l’effroi de j’accordai toute mon attention à la pauvre bête
cet événement imprévu, le chat avait tout tenté surtout parce que je vis que cette grave blessure
pour sortir du piège. Il avait traîné le traquet était étonnamment bien guérie jusqu’ici. Le
en rond aussi loin que le permettait la chaîne chat tenait étendue la patte blessée et il avait
et avait tourné plusieurs fois sur lui-même, de soin de la maintenir dans la même position et
façon que les deux bouts d’os ressortaient de léchait continuellement de tous côtés l’endroit
deux centimètres au moins en haut et en bas blessé et faisait preuve d’une habileté toute
et que la peau, les muscles, les veines et les particulière. Il adoucissait évidemment ainsi
tendons étaient tordus comme une forte ficelle ses douleurs et il se léchait avec une ardeur
et couverts de saletés, de la poussière et de la
infatigable. Dès qu’il cessait un moment de se
paille qui se trouvaient devant la grange.
lécher, il recommençait ensuite de plus belle,
Quand j’allai voir le piège le lendemain
de sorte qu’on ne pouvait absolument point
matin, j’y trouvai mon pauvre chat. La bles-
douter que ce ne fussent exclusivement les
sure montrait clairement que l’animal avait
douleurs qui poussaient la pauvre bête à se
dû se prendre la veille au soir et qu’il s’y
lécher. Quand il avait léché un certain temps, il
était tourmenté toute la nuit de façon que la
y avait un petit intervalle de tranquillité com-
guérison de cette blessure allait se faire dans
plète et d’indolence visible. Mais le jeûne de
les conditions les plus défavorables qu’on
mon chat avait aussi sa raison d’être. L’acte
puisse imaginer. J’avais l’intention de tuer la
pauvre bête pour mettre fin à ses tourments; de digestion est un acte de fermentation qui
mais il en fut autrement. Le chat se démenait ne peut se concevoir sans une production de
d’une manière si furieuse et si sauvage dans chaleur. Le chat n’ayant point d’eau à sa dispo-
le piège que j’eus toutes les peines du monde sition pour dériver la chaleur défavorable à la
à le délivrer sans attraper d’égratignures ou guérison de la blessure, renonçait absolument
de morsures. À peine délivré, il fit des bonds à toute nourriture. Son instinct lui disait plus
énormes et la patte cassée tournoyait en l’air et sûrement qu’on n’aurait présumé, ce qui lui
sur son dos. L’animal ne reparut point les jours était avantageux. Le dixième jour, mon malade
suivants et je croyais déjà qu’il avait péri. essaya de parcourir le toit du fenil en levant
Au bout d’une huitaine de jours on constamment la patte malade sur laquelle il
m’annonça qu’il y avait un chat malade sur ne pouvait pas encore s’appuyer.
le grenier à foin. J’y montai et reconnus mon Le matin du douzième jour, je le trouvai
chat. Mais quel ne fut pas mon étonnement à mon grand étonnement en train de laper sa
quand je remarquai que la patte de derrière portion de lait dans l’étable pendant la traite
était redevenue tout à fait normale et qu’il n’y des vaches. Presque aussi maigre qu’un sque-
avait plus qu’un fort gonflement à l’endroit de lette, il avait recouvré sa vivacité normale au
la fracture. Le pauvre chat était terriblement quinzième jour, je remarquai qu’il s’appuyait
amaigri, car il avait évidemment jeûné pendant de temps en temps sur la patte blessée tout en
tout ce temps-là. léchant encore assidûment la blessure.

9.3
152 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Au trentième jour, personne n’était plus Dès que ces blessures commencèrent à lui
capable de remarquer que le chat fût boiteux faire mal, il choisit un endroit humide, frais et
ou qu’il ne pût pas se servir indifféremment entièrement à l’ombre où il rafraîchit son corps,
de toutes ses pattes. Il était cependant resté à surtout les endroits endoloris. Il regrattait le
l’endroit de la fracture un nœud ferme et dur sol dès qu’il était devenu trop chaud pour
qui semblait ne gêner nullement mon chat. lui. Il léchait sans cesse les blessures de ses
jambes, surtout la lésion très sérieuse de ses
Si nous nous imaginons tout ce procédé pattes de derrière. Il refusait obstinément toute
se passant chez l’homme, quel cours la nourriture et se rendait seulement deux fois
guérison aurait-elle pris par le traitement par jour à l’étang voisin pour boire de l’eau.
antiseptique ? Il aurait absolument fallu Son unique nourriture se composait d’eau.
faire l’amputation et l’affaire aurait duré Au bout de cinq jours, les lésions des jambes
des semaines et des mois jusqu’à ce que le que le chien pouvait lécher sans cesse, étaient
malade eût recouvré la santé de manière tellement améliorées qu’elles pouvaient passer
à rester estropié toute sa vie. Dans le cas pour guéries bien qu’elles fussent encore un
peu enflées. Le cou, que le chien ne pouvait pas
le plus favorable, on aurait peut-être évité
lécher, n’était pas encore aussi bien guéri, bien
l’amputa­tion, mais on n’aurait pu empêcher
que ses lésions ne fussent pas aussi graves que
la jambe de rester raide.
celles des jambes. Mais elles étaient également
Je comprends parfaitement que les guéries au bout de huit jours et les grains de
chirurgiens qui appliquent les antiseptiques plomb s’étaient enkystés entre la peau et les
les plus variés tels que l’acide phénique, muscles. Le chien ne commença à reprendre
l’iodoforme, le sublimé, la cocaïne et qui ne de la nourriture que le huitième jour.
connaissent pas les succès du traitement par
l’eau, regardent le cours de leur traitement Une autre fois, un grand terre-neuve
comme absolument naturel, tandis qu’ils se avait été écrasé par un lourd camion. La roue
sont bien éloignés du droit chemin. Ils ne avait écrasé la patte droite dont la peau était
connaissent point la guérison par la Nature arrachée et dont l’os était réduit en esquilles.
elle-même parce qu’ils ont surtout affaire à L’animal ne pouvait plus marcher et dut être
des malades fortement surchargés. transporté en fiacre. Il se coucha dans un en-
droit ombragé et lécha constamment sa patte.
Mais je vais d’abord vous présenter Son maître, qui avait beaucoup d’amitié pour
encore d’autres cas tirés du règne animal. son chien, lui apportait toute sorte de choses à
Ces cas ont été observés par moi-même et manger et ne pouvait comprendre pourquoi le
ils sont tout à fait propres à expliquer mon terre-neuve refusait toute nourriture. Le chien
traitement des blessures. ne recommença à manger que le quatrième
jour quand sa blessure lui permit de courir
J’ai eu l’occasion d’observer pendant commodément sur trois pattes en levant la patte
l’été un chien qui avait été grièvement blessé malade. Le chien boita une vingtaine de jours
d’un coup de fusil. Plusieurs grains de plomb jusqu’à complète guérison de sa patte.
avaient traversé les pattes de derrière et de
devant et deux grains avaient pénétré par la On peut voir dans ce cas, comme dans
droite du cou et étaient restés dans la peau le cas précédent, que toute blessure cause
du côté gauche. Heureusement la trachée, non point seulement un trouble, mais un
l’œsophage et les principaux vaisseaux san- trouble qui s’étend au corps tout entier.
guins étaient restés indemnes.

9.4
Unité de Toutes les Maladies 153
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Ce chien qui mangeait ordinai­rement Toutes ces observations m’ont démon-


plus que l’homme le plus fort mangeur, tré clairement qu’il devait être possible
ne prit pas une seule bouchée pendant les d’amener un traitement naturel des blessu-
quatre premiers jours. Si son corps avait res de l’homme pour obtenir des résultats
réclamé de la nourriture et de la bois- bien meilleurs et bien plus rapides que
son, l’animal ne les lui aurait jamais ceux de nos médecins, d’autant plus que
refusées. Son estomac était donc incapable l’homme peut se conduire avec intelligence
de prendre de la nourriture, car toute la et réflexion, tandis que les pauvres animaux
force de l’organisme était occupée à n’ont que leur instinct pour guide. C’est
guérir la blessure. Si le terre-neuve avait justement pour cela que l’homme est en
voulu charger encore son organisme du droit de prétendre à être également mieux
travail de la digestion, ses forces auraient partagé que les animaux sous ce rapport.
été divisées et la guérison eût été beaucoup Cette pensée occupa longtemps mes mé-
plus lente. Le chien savait par l’instinct ditations jusqu’à ce que mes expériences
ce qu’il devait faire pour se guérir le plus personnelles me permirent de faire des
rapidement possible. essais pratiques qui ont été réalisés pour
l’utilité et le bien de l’humanité.
J’ai observé encore plusieurs cas semblables et Je savais d’avance pourquoi un corps
j’ai toujours trouvé que les animaux recherchent guérit plus vite que l’autre. Cela dépend
l’ombre pendant l’été pour rafraîchir leurs blessu- uniquement de la plus ou moins grande sur-
res et qu’ils refusent toute nourriture à l’exception charge du corps en substances étrangères.
de l’eau jusqu’à la guérison la plus rudimentaire Ce que je cherche avant tout c’est à
des blessures. faire disparaître les douleurs. Je vais mon-
trer tout à l’heure comment cela se fait.
Si nous voyons au traitement antisep-
tique des blessures dans les cliniques et Passons maintenant au traitement des
dans les hôpitaux nos médecins ordonner différentes blessures.
aujourd’hui les aliments « les plus nourris-
sants » tels que viandes, bouillon, œufs, lait, Coupures, Piqûres, Contusions
vin aux malades, surtout à ceux qui sont et Déchirures
affaiblis par des pertes de sang, je crois que
c’est là justement le contraire de ce qu’il Dès que le corps est lésé par une cou-
faudrait faire. pure, une piqûre, une contusion ou une
déchirure, les vaisseaux sanguins plus ou
Je crois que le mieux est de ne char- moins grands ainsi ouverts épanchent du
ger le corps d’aucune autre fonction que sang jusqu’à ce que la pression interne
du travail de la guérison pendant les pre- soit compensée par une pression externe
miers temps du traitement des blessures, contraire. Comme ce fait joue un rôle
parce que tout autre travail se ferait aux assez important dans mon traitement des
dépens de la guérison. Tout le mode de blessures, je vais l’étudier ici en détail. Il y
traitement des blessures dans les cliniques a toujours une pression atmosphérique qui
prouve clairement qu’on n’a pas encore bien pèse sur nous et dont le poids est d’à peu
compris la nature et l’importance de ce qui près 1 kilogramme par centimètre carré.
se passe dans le corps vivant.

9.5
154 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Notre corps ne pourrait jamais Il y a des moyens plus efficaces et qui


supporter cette pression s’il n’exerçait excluent absolument toute ligature. C’est
point une pression interne contraire as- seulement quand la lésion de grands
sez grande pour compenser la pression vaisseaux sanguins peut faire craindre
atmosphérique externe. de trop grandes pertes de sang mettant
en danger la vie du blessé et quand on
Nous voyons clairement l’importance de cette n’a pas immédiatement sous la main les
pression interne et externe dès que nous gravissons compresses et l’eau nécessaires, qu’il y
des montagnes. La pression externe diminuant a lieu de faire la ligature des veines et
sur les montagnes. La pression interne contraire des membres. Il est vrai que la ligature
n’a plus besoin d’être aussi forte et cela se fait des vaisseaux sanguins amène toujours une
remarquer par la légèreté que les ascensionnistes guérison plus difficile et plus lente.
ressentent dans toutes leurs fonctions corporelles. Le saignement étant toujours accompa-
Sur les montagnes très hautes ou dans les voyages gné de douleurs dont j’ai décrit exactement
en ballon, la pression externe devient tellement la cause dans l’introduction de cette étude,
faible en comparaison de la contre-pression interne il faut arrêter les douleurs en même temps
que le sang sort souvent par la bouche, par le que le saignement.
nez, par les oreilles et par les yeux, parce qu’il
Il n’y a pas de moyen plus conve-
est chassé au dehors par la trop grande pression
nable à cet effet que de bien panser
interne. Mais dès que la pression interne est com- la blessure avec de la toile mouillée et
pensée par la pression externe, le saignement plusieurs fois repliée et de l’appliquer en
cesse sur-le-champ. une couche assez épaisse pour compenser la
pression interne du sang et par conséquent
Il en est de même des lésions. À le saignement lui-même. Quand cela peut
l’endroit blessé, le corps est privé de la se faire, on met ensuite la partie blessée
paroi par laquelle il restreint la pression dans de l’eau froide jusqu’à ce que les
interne du sang et il se produit un saigne- douleurs cessent, ce qui peut durer plu-
ment comme premier signe de la piqûre, de sieurs heures. Si cela n’est pas possible, on
la coupure, etc. Il s’agit donc tout d’abord rafraîchit continuellement la blessure en
d’arrêter le sang. faisant dégoutter continuellement ou à de
J’ai déjà dit plus haut que le saignement très courts intervalles de l’eau froide sur la
cesse dès qu’on exerce extérieurement sur la compresse pour que cette dernière reste
blessure une contre-pression assez grande constamment froide.
pour compenser la pression interne du sang.
Dès que les douleurs et le saignement
Selon la grandeur et la profondeur de la
ont presque entièrement cessé, ce qui peut
blessure et suivant les vaisseaux sanguins
durer de 1 à 3 jours, on met et on attache
qui sont atteints, la pression du sang est
sur la blessure une compresse de toile gros-
plus ou moins grande.
sière, mouillée, plusieurs fois repliée et assez
Dès qu’il y a moyen, il faut éviter toute épaisse pour que la contre pression exercée
ligature des vaisseaux, car cette action par cette compresse puisse compenser la
sur l’organisme ne peut jamais répondre pression interne du sang. On empêche ainsi
aux intentions de la Nature et empêche une perte inutile de sang.
constamment la circulation normale.

9.6
Unité de Toutes les Maladies 155
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Le nombre de fois qu’il faut replier La douleur est toujours le signal de l’ac-
la toile grossière dépend uniquement de tion. Le renouvellement des compresses est
la blessure, c’est-à-dire du plus ou moins beaucoup plus fréquent au commencement
de pression interne. Il suffit de replier 2 – que pendant le cours ultérieur de la guérison,
4 – 6 fois le linge de la compresse pour les car les douleurs se représentent surtout
petites blessures, tandis qu’il faut le replier fréquemment au commencement.
10 – 15 – 20 – 30 fois dans les grandes
Il faut que je mentionne ici une circons-
blessures. Si l’on mettait une compresse
tance qui mérite d’être l’objet d’une critique.
trop mince sur une grande blessure, cela
Je m’aperçois depuis quelque temps déjà que
n’arrêterait point le sang et ralentirait
les représentants de l’école moderne appli-
la guérison. De même les coupures aux
quent également des compresses d’eau dans
doigts et autres petites blessures guérissent
certains cas morbides, mais sans connaître
plus difficilement et plus lentement sous
à fond la nature du traitement par l’eau
une compresse repliée vingt fois que sous
et sans succès. Aussi ont-ils apporté un
une compresse plus mince et pliée en deux
perfectionnement véritablement « chirur-
ou en quatre.
gico-médical », c’est-à-dire une couche de
La compresse d’eau doit être repliée caoutchouc entre la compresse et le ban-
de manière à ne dépasser les dimensions dage en laine. Ces compresses sont à peu
de la blessure que de quelques centimè- près inutiles, car le caoutchouc empêche la
tres de tous côtés. Cela est important parce vaporisation de l’eau de la compresse et la
que la compresse d’eau s’applique sur un libre évaporation du corps, ce qui annule
membre tout entier ou sur une partie tout l’application de l’eau. Une compresse ainsi
entière du corps et empêche la circulation appliquée ne peut jamais avoir le succès
du sang dont la libre circulation joue un voulu, aussi ne puis-je que prévenir contre
très grand rôle dans la guérison. une application de ce genre tous ceux qui
craignent peut-être de mouiller leur lit avec
La compresse d’eau se recouvre d’un la compresse.
bandage de laine qu’on enroule une ou Le régime suivi par le blessé exerce
plusieurs fois pour tenir la compresse, la plus grande influence sur le cours de la
régler la pression et ramener la chaleur guérison. Moins le malade mange pen-
normale du corps. Avant de s’appliquer, dant le cours de la guérison et moins
la compresse se plonge dans de l’eau froide, ses aliments sont excitants, plus l’acte
propre et douce autant que possible, puis de guérison se fait rapidement et fa-
elle se tord légèrement, se replie convena- cilement. Le pain de Graham, le fruit et
blement et s’applique ensuite. l’eau, sans autre chose, sont ce qu’il y a de
Tant que la compresse rafraîchit, il plus convenable; mais il faut éviter tous les
n’y a point de douleurs appréciables. aliments trop chauds et trop excitants.
Mais dès que la compresse prend la chaleur Les aliments qui se digèrent le
du corps, la douleur et la chaleur augmen- plus facilement et le plus rapide-
tent aussitôt dans la blessure et il faut par ment, sont les meilleurs parce qu’ils
conséquent renouveler les compresses produisent le moins de chaleur dans
toutes les fois que les douleurs se re- le corps pendant l’acte de digestion
présentent. et parce qu’il est surtout important

9.7
156 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

d’éviter tout échauffement inutile du corps jours et les premières nuits, on pensa dès le
pendant le traitement des blessures et de quatrième jour à diminuer la grande com-
dériver rapidement et à fond tout échauf- presse de manière à ne plus envelopper toute la
fement interne. main. On posa alors une compresse repliée à
Mais quand la blessure le permet, il y a peu près 20 fois qui fut pressée sur la blessure
encore un autre moyen dont l’application à l’aide d’un bandage de laine enveloppant
soutient et fait avancer l’acte curatif d’une toute la main. Ce bandage en laine rendit
manière inconnue jusqu’ici, et ce moyen est bientôt à la main sa chaleur normale qui
mon bain dérivatif de tronc et de siège à fric- amena une circulation convenable du sang.
tion. Toutes les fois que cela se peut, il faut On arrosa d’eau froide la compresse d’abord
appliquer sur-le-champ et chaque jour pour toutes les demi-heures et puis à des intervalles
n’importe quelle blessure plusieurs bains de toujours plus grands jusqu’à ce qu’au bout
d’une quinzaine, la blessure guérit de ma-
tronc à friction ou plusieurs bains de siège
nière à ne plus demander de soins spéciaux.
à friction. On prévient ainsi de la manière
Quatre semaines plus tard, le blessé pouvait
la plus sûre toute fièvre des blessés et l’on
se resservir de sa main gauche. Il faut encore
opère simultanément la dérivation de la fièvre
mentionner que le blessé avait pris deux bains
locale qui accompagne toute blessure. Mais
de tronc à friction par jour depuis le deuxième
ces bains excitent en même temps à un tel
jour de son accident, ce qui avait accéléré
degré la force vitale de l’organisme tout entier
énormément l’acte curatif.
que l’acte curatif est accéléré de la manière
Mais il faut également mentionner que
la plus avantageuse qu’on puisse imaginer. l’état de santé du blessé n’était point du tout
De plus, ma méthode guérit les blessures brillant, de sorte qu’un traitement antisepti-
de façon à ce qu’elles ne laissent point que aurait certainement amené chez lui une
de cicatrices pour ainsi dire. guérison lente et douloureuse et une vilaine
Mais je vais vous communiquer quel- cicatrice pour la vie.
ques cas tirés de ma pratique pour vous Dans mon traitement, on ne songea
faciliter l’intelligence de ces faits. nullement à suturer la blessure, ce qui eût été
sans doute ce qu’on aurait fait tout d’abord
Un homme de quarante-cinq ans avait au traitement antiseptique et la blessure guérit
eu la partie charnue entre l’index et le pouce tellement bien qu’on n’aperçut pas la moindre
de la main gauche coupée par une scie circu- trace de cicatrice. Si la blessure avait présenté
laire et la chair était restée sur la scie. Heu- une ouverture béante au commencement, le
reusement, l’os était resté intact. Quelques corps avait guéri la blessure sans aucune ci-
minutes après l’accident, le blessé fut pris catrice de dedans en dehors et les bords de la
d’un évanouissement dont il ne sorti qu’au plaie tombèrent tout seuls avec le temps. Comme
bout d’une demi-heure. Pendant ce temps-là, la blessure avait interrompu plusieurs fois la
on avait replié plusieurs fois une chemise connexité des nerfs, la moitié du pouce était
de toile qu’on avait solidement attachée restée d’abord complètement insensible et le
autour de la main blessée de manière que malade n’avait plus pu saisir et tenir les petits
le saignement avait à peu près entièrement objets avec le pouce pendant des mois et des
cessé. On mit alors cette main ainsi bandée années. Mais après avoir pris mes bains de siège
dans un plat d’eau froide. Les douleurs di- à friction tous les jours pendant trois ou quatre
minuèrent considérablement au bout d’une ans, la connexité des nerfs s’était tellement bien
heure et disparurent en un jour. Tandis que rétablie que le pouce avait recouvré toute sa
le rafraîchissement occupa les premiers sensibilité à l’extrémité insensible jusque-là.

9.8
Unité de Toutes les Maladies 157
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Mais que serait-il arrivé au traitement Ces produits d’élimination, si difficiles à


antiseptique ? J’admets le cas le plus heureux transporter pour le corps, deviennent ainsi
et crois faire encore beaucoup de conces- d’une expulsion plus facile et sont ainsi chas-
sions en prétendant qu’on n’aurait pas pu sés dans un temps extrêmement court. Voici
éviter la rigidité du pouce et l’insensibilité quelques exemples tirés de ma pratique.
complète pour la vie. Je communiquerai à
propos des contusions un cas traité d’abord Il se présenta chez moi une jeune fille
d’une manière antiseptique et guéri ensuite dont l’index de la main droite s’était pris dans
par ma méthode; je donnerai plus loin des une tricoteuse et avait été plusieurs fois tra-
explications plus détaillées sur le traitement versé. Cette jeune fille avait été d’abord traitée
antiseptique et quelques exemples explica- pendant plusieurs semaines par le médecin
tifs tirés de ma pratique. de la caisse des malades. Ce docteur avait
employé tous les remèdes antiseptiques pour
Mâchures, Contusions et Lésions faire guérir la blessure, mais tout avait été
internes inutile. Sans s’émouvoir des terribles douleurs
que la pauvre enfant avait à souffrir, il avait
Le traitement des mâchures est abso- appliqué iodoforme, acide phénique et salicyle
lument le même que le précédent. Il arrive et n’avait point manqué de consoler la jeune
souvent aux mâchures, aux contusions et fille en lui disant qu’elle devait supporter ces
aux lésions internes qu’il se forme des douleurs parce que c’était le seul moyen de
bulles et des amas de sang qui produisent l’empêcher de perdre le doigt ou la main. La
des troubles dans l’organisme tout entier. jeune fille était résignée à endurer tous les
Quand on ne peut point avoir accès du tourments de ce traitement inutile, pourvu
dehors, on applique mes bains dérivatifs qu’elle conservât son doigt. Mais comme son
qui amènent la guérison la plus rapide et doigt ne faisait qu’enfler pendant les deux
la plus sûre du monde en rafraîchissant premières semaines, qu’il était devenu tout
simplement l’intérieur du corps et en violet, que les douleurs ne faisaient qu’aug-
fortifiant simultanément tous les nerfs menter et que toute la main avait tellement
de l’organisme d’une manière tout à fait enflé pendant la troisième semaine qu’elle
incroyable. était également toute violette, le médecin lui
demanda si elle avait toujours du courage et
Les masses de sang caillé et séché que il la prépara peu à peu à une amputation de la
le corps n’aurait jamais expulsé autrement, main parce que la gangrène s’était déclarée.
se dissolvent ainsi et s’éliminent dans un La pauvre enfant fut tellement effrayée qu’elle
temps relativement très court. Il n’a point accourut chez moi et me demanda si je pou-
non plus d’autre moyen pour enlever les vais lui conserver sa main. Je lui dis que oui
douleurs aussi rapidement et d’une manière et j’appliquai sur-le-champ des compresses
aussi durable. d’eau froide et lui ordonnai deux bains locaux
de vapeur par jour suivis de bains dérivatifs
Quand il arrive parfois que les amas de siège à friction. Au bout de deux heures de
internes de sang caillé et les autres pro- traitement, les douleurs disparurent presque
duits de décomposition ne s’élimi­nent que entièrement et elles ne reparurent plus pendant
difficilement et pas assez vite par mes bains tout le traitement. L’enflure énorme de la main
dérivatifs, on applique avec un succès remar- et du doigt diminuait d’heure en heure et la
quable mes bains locaux de vapeur suivis de main et le doigt avaient à peu près repris leur
mes bains de siège dérivatifs à friction. forme et leur couleur normale au bout de

9.9
158 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

deux jours. Trois ou quatre semaines plus Quand les brûlures ainsi traitées ne
tard la jeune fille pouvait retravailler bien guérissent pas promptement, on peut pré-
qu’elle ne pût pas encore se servir tout à fait tendre en toute assurance que l’état général
librement de la main. du blessé était déjà mauvais avant l’accident,
ou en d’autres termes que le corps de ce
C’est ainsi que j’empêchai une opération
blessé est fortement chargé de substances
intéressante peut-être pour la science, mais
étrangères et qu’il a une maladie chronique
qui aurait rendu une jeune fille estropiée
en notre sens. Dans ces cas-là, il faut abso-
pour toute sa vie.
lument soumettre le corps à un traitement
C’est la même nécessité qui amena chez général par mes bains dérivatifs. Mais même
moi un charpentier qui s’était mâchuré et quand la guérison suit son cours normal, mes
blessé grièvement la main gauche intérieu­ bains soutiennent remarquablement l’acte
rement et extérieurement dans la chaîne qui curatif dès qu’on est en état de les exécuter.
tenait les poutres enlevées par un treuil. Un régime rigoureusement sans excitants et
Cet homme qui avait fait déjà de tristes naturel et la sobriété la plus grande exercent
expériences, n’avait aucune confiance dans aussi une influence toute spéciale sur la
le traitement antiseptique et vint chez moi. rapide guérison des brûlures.
Le bras tout entier était déjà enflé jusqu’à Voici un exemple tiré de ma pratique.
l’épaule et tout à fait immobile. Au bout de Un monsieur avait attrapé trois blessu-
trois heures de mon traitement, les douleurs res très graves. Deux de ces brûlures étaient
étaient arrêtées et 48 heures plus tard l’enflure au cou et avaient la grandeur d’une pièce
avait complètement disparu et cet homme de cinq francs en argent; la troisième qui
pouvait travailler au bout de huit jours bien était la plus grande et la plus profonde avait
que sa main ne fût remise tout à fait que deux atteint le cou-de-pied. Le malade avait été
semaines plus tard. d’abord soumis à un traitement antisepti-
que, mais il n’avait pas pu le supporter plus
Brûlures d’un jour à cause de douleurs excessives et
Les douleurs très sensibles causées il s’était mis à se soigner tout seul suivant
par les brûlures ne peuvent être arrê- les prescriptions de la méthode naturelle.
tées que par l’eau froide. Il faut parfois Mais comme ce traitement n’arrêtait point
tenir la blessure dans l’eau froide pendant ses douleurs et qu’il ne sentait point encore
plusieurs heures. Si les brûlures ne restent de mieux au bout de huit jours, il s’adressa à
que peu de temps dans l’eau, les douleurs moi. Je m’efforcai tout d’abord d’arrêter les
s’accroissent dès qu’on retire de l’eau la douleurs, ce qui me réussit au bout de deux
partie blessée et c’est la raison pour laquelle heures à l’aide de compresses d’eau froide
beaucoup de personnes ne veulent point après avoir éloigné préalablement l’huile et
entendre parler du traitement des brûlures le pus des brûlures. Au bout de deux jours
par l’eau. Dès que les douleurs brûlantes de ce traitement, les brûlures avaient déjà
ont diminué, on con­tinue les compresses un tout autre aspect. La plus petite blessure
comme pour les autres blessures. Quant à du cou était déjà presque guérie et les deux
l’eau d’ap­plication, il faut préférer l’eau de autres étaient en bonne voie de guérison. De
pluie ou de rivière à l’eau de fontaine, car même la profonde blessure du pied était déjà
cette dernière contient souvent des subs- réduite de moitié. Au bout de cinq jours, le
tances qui sont défavorables à la guérison blessé était capable de reprendre son travail
et qui augmentent les douleurs. dans la fabrique.

9.10
Unité de Toutes les Maladies 159
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Les brûlures du cou étaient complète- blessure et un déchirement encore plus


ment guéries, et la brûlure du pied était en grands des parties du corps. On sait que
si bon état qu’il pouvait déjà marcher sans l’intérieur du corps est assez visqueux
pouvoir toutefois mettre ses bottes. pour permettre aux projectiles d’y glisser
et que l’endroit où ils percent le corps est
Blessures d’armes à feu toujours l’ouverture la plus petite qui donne
juste passage à la balle. Cela provient de ce
Bien que le traitement de ces blessures que la pression exercée sur les tissus par le
soit le même que celui des coupures et des projectile pénétrant dans le corps tend et
piqûres, je vais encore m’en occuper tout distend les tissus élastiques, de sorte que
spécialement ici à cause de l’importance le passage du projectile produit toujours
qu’elles ont en cas de guerre. Il est surtout une ouverture plus petite que celle qui se
important pour tout soldat, qui est le premier produirait si les tissus étaient percés à l’état
exposé à être atteint d’un coup de feu, de inerte sans cette contre-pression par un
savoir exactement ce qu’il a à faire s’il reçoit objet de la grosseur du projectile.
un coup de feu, car il arrive trop souvent
que le temps qui se passe jusqu’à ce que le
secours arrive, est cause de la mort ou du Pensons au caoutchouc que nous traversons par
moins d’une amputation qui rend le blessé un grain de plomb. Nous trouvons que le trou
estropié pour la vie. Quand les blessés sont ainsi produit ne permet plus au grain de plomb
obligés d’attendre des heures entières un d’y repasser à moins que nous distendions le
secours quelconque, il n’est point étonnant caoutchouc pour agrandir le trou. Il en est de
que la gangrène se présente dans beaucoup même du corps.
de cas surtout au traitement antiseptique et
par l’ignorance générale de la Nature et des Dès que les parties blessées commen-
conditions de la vie, ainsi que la manière cent à se gonfler, ce qui arrive bientôt après
dont l’organisme effectue la guérison des la blessure, elles perdent bientôt leur élasti-
blessures, on ne connaît plus alors d’autre cité parce qu’elles sont pleines de sang et de
moyen que l’amputation. matériel curatif qui les tendent et les rendent
rigides. Pour retirer maintenant la balle
La médecine de l’école ne guérit les comme on essaie de le faire au traitement
blessures par l’amputation qu’en faisant ordinaire, non seulement l’entrée et tout le
des blessures beaucoup plus profondes et
passage de la balle sont enflés, mais les tissus
en imprimant d’une manière indélébile sur
internes, si élastiques auparavant, ne cèdent
le blessé le cachet de son mode de traite-
plus aussi facilement désormais, parce qu’il
ment. Elle éteint le feu par du feu et cause
sont tendus et il faudrait les déchirer et
beaucoup de mal.
les blesser beaucoup plus qu’auparavant.
On a cru jusqu’ici que les balles ou les
éclats de projectiles restés dans le corps Le projectile lui-même est beaucoup
devaient en être absolument éloignés moins dangereux pour le corps que la
pour ne pas lui nuire. C’est une erreur manie de l’extraire à tout prix. Le corps
épouvantable qui a déjà coûté la vie à des rend bientôt cette grande substance étran-
milliers de personnes, car on sait que les gère absolument inoffensive en l’envelop-
projectiles et les éclats de projectiles ne pant tout d’abord d’une masse aqueuse qui
peuvent être enlevés du corps que par une se transforme avec le temps en un kyste

9.11
160 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

solide autour du projectile. Du reste, le Il est donc très important d’instruire


corps auquel le traitement antiseptique n’a exactement tout soldat de ce traitement
point encore enlevé toute sa force vitale, naturel des blessures sans médicaments
expulse bientôt ces substances étrangères et sans opérations afin qu’il puisse agir
ou bien il ne le fait parfois qu’au bout d’un d’une manière compétente aussitôt après
temps assez long. Obéissant ordinairement avoir reçu une blessure, sans attendre
à la loi de la pesanteur, ces substances sont en gémissant l’arrivée du chirurgien. Les
toujours éliminées par les voies les plus soldats légèrement blessés pourront alors
convenables pour le corps. C’est ainsi qu’il secourir sur-le-champ leurs frères d’armes
arrive que des projectiles qui ont pénétré grièvement atteints.
par l’épaule, sont expulsés des mois ou des Pendant et après la guerre de 1870
années plus tard par un abcès au siège ou -1871, j’ai eu assez souvent l’occasion
à la hanche. de me convaincre des inconvénients que
peut avoir le traitement antiseptique et des
La grande affaire au traitement des conséquences désastreuses qu’il a souvent
blessures par les armes à feu n’est donc au bout de nombre d’années.
point d’extraire le projectile resté dans
le corps, mais d’empêcher une trop Il vint chez moi en 1883 un homme qui
grande chaleur à l’endroit de la blessure avait reçu un coup de feu dans le ventre pen-
et d’arrêter le saignement. J’ai déjà dit dant la guerre de 1870. La balle était sortie
comment on obtient ce résultat. par le dos tout près de l’épine dorsale. Malgré
le traitement antiseptique le plus complet, la
Il serait bon à cet effet que chaque soldat
blessure n’avait pas encore pu guérir depuis
eût sur lui un peu de toile et un bandage de
13 ans et elle suppurait continuellement. Elle
laine pour être à même de se donner sur-
s’était parfois fermée, mais elle s’était toujours
le-champ les premiers soins afin de ne pas
rouverte à une occasion quelconque, de façon
perdre un temps précieux. Il est aussi plus
que l’état du malade était déjà très inquiétant
facile la plupart du temps de se procurer
et que la marche devenait difficile. Grâce à ma
de l’eau qu’un autre remède quelconque.
science de l’expression du visage, je reconnus
On peut presque partout atteindre facile-
sur-le-champ que la cause de cette guérison
ment une rivière, un étang, une fontaine ou
difficile était simplement la forte surcharge du
une source et même parfois trouver l’eau
malade en substances étrangères à l’état fébrile
souterraine en donnant quelque coups de
chronique de son corps. Je ne touchai point à
bêche. Mais s’il est absolument impossible
sa blessure, mais je m’appliquai tout d’abord à
de se procurer de l’eau, le soldat cherche
éloigner cette fièvre chronique et cette surcharge
un rafraîchissant quelconque tel que de
au moyen de mes bains dérivatifs, d’un régime
l’herbe, de la terre glaise ou autre chose,
convenable et de mes bains de vapeur. Au bout
car ces substances peuvent aussi servir au
de huit jours, la blessure était déjà fermée et
besoin à rafraîchir la blessure bien bandée
elle ne s’est point encore rouverte jusqu’à ce
parce qu’elles enlèvent aussi la chaleur. C’est
jour. Au bout de quinze jours, le blessé pouvait
ainsi que bon nombre de blessés capables
marcher sans gêne et était on ne peut plus aise
de se mouvoir encore sont à même de se
de ce rapide succès. Il continua mon traitement
donner les premiers soins sans perdre de
pendant un certain temps encore, car il va sans
temps précieux en attendant le secours
dire que son état de surcharge ne pouvait point
étranger.
être complètement compensé en 15 jours.

9.12
Unité de Toutes les Maladies 161
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Je vais vous communiquer ici trois Le second éclat d’os assez gros fut éliminé le
rapports intéressants qui, s’ils ne provien- sixième jour. Comme la jeune fille n’était pas
nent point de blessés de guerre, montrent trop bien portante, je lui avais fait prendre dès
cependant très clairement que le traitement le deuxième jour des bains de siège à friction
antiseptique et clinique ne fait point obtenir qui accélérèrent considérablement l’acte cu-
de guérisons proprement dites, mais seule- ratif. Au bout de trente jours, cette jeune fille
ment un stade intérimaire de guérison. pouvait déjà retravailler et quand son doigt
fut complètement guéri en six semaines, il ne
Deux jeunes filles avaient été blessées présentait ni estropiement ni insensibilité, pas
en même temps à l’index de la manière la plus même une cicatrice. Elle n’a jamais eu depuis
uniforme par une seule et même machine. L’os cette époque-là des douleurs quelconques au
de la phalange supérieure avait été plusieurs changement de temps.
fois brisé et réduit en éclats, tandis que les
autres articulations étaient restées intactes. On voit par là quel est le meilleur méde-
Ces jeunes filles étaient du même âge et avaient cin, la nature ou le traitement antiseptique
absolument la même constitution. L’une se qui empoisonne les blessures et diminue la
soumit à un traitement antiseptique, l’autre force vitale en guérissant imparfaitement la
vint chez moi. Le médecin avait immédiatement blessure, de sorte qu’on pourrait croire que
enlevé les éclats d’os et n’avait point ménagé les représentants de la méthode antiseptique
l’iodoforme. La jeune fille avait horriblement craignaient de travailler avec toute la force
souffert et son doigt était insuffisamment guéri vitale de l’organisme.
au bout de huit semaines pour lui permettre
de retravailler au besoin. Malheureusement Dans le second rapport, il s’agit d’un
l’articulation supérieure avait été estropié par homme qui s’était distendu et lésé plusieurs
l’enlèvement des éclats d’os et le doigt tout tendons et muscles de l’articulation du pied
entier avait reçu ainsi une forme défigurée; il gauche en 1879. Le malade avait dû garder
était également resté une vilaine cicatrice. À le lit pendant huit semaines et avait été traité
chaque changement de température, la jeune à l’aide d’onguents. Le pied une fois guéri
avait conservé une faiblesse qui se manifestait
fille ressentit en outre pendant des années des
surtout par un déboîtement très douloureux
élancements douloureux dans la vielle bles-
et assez fréquent à la marche. Cet état durait
sure; en d’autres termes elle avait attrapé un
encore au bout de dix ans sans aucune amé-
rhumatisme qui n’avait été causé que par la
lioration. Le pied était reste enflé. Au mois de
substance étrangère (iodoforme) directement mars 1889, cet homme suivit mon traitement
introduite par le traitement antiseptique. Il pour une autre cause et il le continua assez
résultat de cette même cause une insensibilité longtemps parce qu’il s’en trouvait fort bien.
partielle du bout du doigt. Au commencement de février 1890, le même
Ma malade se tira mieux d’affaire. Je endroit du pied s’enflamma. Il se présenta
me gardai bien d’empiéter sur la nature en aussi de grandes douleurs qui durèrent trois
enlevant les éclats d’os, mais je m’appliquai jours. Le quatrième jour, cette inflammation
d’abord à enlever entièrement les douleurs, et ces douleurs avaient disparu. Mais à
ce qui me réussit dès le premier jour. Je fis partir de ce jour la faiblesse extérieure et
simplement ce que j’ai décrit plus haut. Dès le le désagréable tournement du pied avaient
troisième jour, le doigt fut en état d’expulser également disparu. On voit aussi très clai-
peu à peu l’un des éclats d’os. Cette élimina- rement, par ce cas, que cette lésion n’avait
tion se fit sans aucun secours étranger et sans pu être réellement guérie qu’au bout de onze
grande douleur dans le délai de 48 heures. années par mon traitement.

9.13
162 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Une chose semblable arriva à un sol- de carton, de bois ou d’écorce, mais jamais
dat qui s’était brisé la rotule contre un mur d’appareil plâtré qui empêche le traitement
pendant la guerre. Malgré tous les remèdes par les compresses d’eau froide. Dans mon
employés pour lui rendre l’ancienne liberté de traitement, les fractures guérissent avec
ses mouvements, il avait conservé une jambe une rapidité incroyable, sans grandes
non point tout à fait raide, mais considéra- douleurs, et je vais vous communiquer un
blement gênée dans ses mouvements. Ce cas exemple tiré de ma pratique.
est d’autant plus remarquable qu’il avait été
traité pendant 20 ans selon les principes de Un homme de trente ans s’était cassé le
l’ancienne méthode naturelle sans pourtant bras droit tout près de l’articulation du coude.
amener le succès voulu. Vingt ans après son Arrivé chez lui, ce partisan de la méthode
accident, cet homme appliqua ma méthode naturelle avait fait sur-le-champ des com-
pour apprendre à connaître sa valeur et sans presses d’eau et pris des bains froids de bras
compter sur une amélioration remarquable jusqu’à ce que les douleurs eussent disparu
dans son genou. Au bout de plusieurs mois, la et que l’enflure eût commencé à diminuer. Le
rotule se mit à s’enflammer, et bientôt après, médecin appelé ensuite déclara qu’il fallait
la jambe devint de plus en plus libre dans ses appliquer un appareil plâtré et que le bras
mouvements et enfin complètement normale. resterait raide selon toutes les prévisions. Cela
n’avait rien de bien attrayant pour le malade
qui s’adressa alors à moi. Je lui conseillai de
Fractures des os mettre son bras dans un appareil composé d’un
treillis en fil de fer et d’éclisses en carton, de
Quel est le remède de la médecine contre rafraîchir la fracture par des compresses froi-
les fractures des os ? Des appareils plâtrés des décrites plus haut et de prendre en même
et rien autre chose, bien qu’un appareil temps mes bains dérivatifs. Je lui imposai
semblable soit une bien plus grande peine un régime simple et non excitant et la plus
que la fracture elle-même. Il n’y a point grande tempérance. Le succès fut surprenant.
de traitement plus contraire à la Nature Les douleurs et l’enflure avaient disparu en
que le traitement par l’appareil plâtré. Ce vingt-quatre heures. Au bout de sept jours, le
traitement prouve également que la méde- malade pouvait déjà prendre des notes et huit
cine de l’école moderne a encore très peu jours plus tard il pouvait lever sans peine une
compris et reconnu la nature et l’essence chaise, de façon que la guérison était complète
au bout de 2 à 3 semaines.
de la vie, autrement elle ne pourrait pas
être aussi pauvre en bons remèdes. Mon
traitement des fractures est absolument
le même que celui des autres lésions. Plaies ouvertes sans lésions externes
D’abord du rafraîchissement jusqu’à
ce que toute douleur et l’enflure soient Les blessures reçues à la guerre ou
éloignées, puis, toutes les fois que c’est ailleurs par des lésions externes portent en
possible, des bains de siège à friction qui elles-mêmes un caractère honorable. Venues
exercent sur la guérison des fractures une rapidement, elles se guérissent aussi promp-
influence tout particulièrement favorable. tement. Mais il en est autrement des plaies
En même temps, quand le membre ne ouvertes qui suppurent sans cesse, sentent
peut pas garder la position voulue pour les horriblement, atteignent tous les membres
compresses d’eau, on applique des éclisses et toutes les parties du corps et ne sont autre

9.14
Unité de Toutes les Maladies 163
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

chose que des états de décomposition du tels que le mercure, l’iode, l’iodure de po-
corps vivant, n’importe si la diagnose de la tassium, le brome, la salicyle, la digitale, la
médecine de l’école prétend que ces plaies quinine qui sont toujours des poisons pour le
sont de nature cancéreuse, tuberculeuse, corps et qui ont été appliqués plus tôt contre
syphilitique ou autre. des affections quelconques. Ces maladies
Toutes ces plaies sont et seront contre lesquelles les médicaments ne
toujours incurables pour l’allopa­thie, peuvent plus rien, sont les conséquences
absolument comme les affections men- inévitables de mesures aussi contraires à
tales et les autres stades extrêmes des la Nature que la vaccine contre la petite
maladies. vérole et l’application d’autres poisons
Si l’allopathie réussit à empêcher l’acte avec lesquels on prétend guérir.
de décomposition du corps par ces plaies Tous ces remèdes dont la science de
ou à les transformer en un autre stade au l’école n’a pas encore pu s’expli­quer
moyen de médicaments très forts en clairement jusqu’ici le séjour et la véritable
refoulant ainsi dans le corps les subs- action sur le corps, mettent des années
tances étrangères que la fermentation auparavant le germe de cet empestement
allait éliminer, l’état des malades ne fait intensif du corps par les substances étran-
qu’empirer et la plaie se rouvre bientôt gères sans lesquelles il ne peut y avoir de
à un autre endroit. Souvent ces plaies ne plaies ouvertes. C’est surtout la vacci-
sont point douloureuses comme les autres nation qui empeste toute l’humanité
blessures, mais chacun sait que leur présence
et qui fait souvent sentir ses effets au
indique toujours une affection chronique
bout de 20 et même 40 ans, raison pour
très profonde (forte surcharge du corps
lesquelles ils ont complètement échappé à
en substances étrangères). Cette affection
la médecine de l’école.
dure des années, jusqu’à la mort, et il faut
souvent des années pour guérir quand elle Si l’on objecte que nous n’avons plus
est encore curable. L’humanité ressent de d’épidémies de petite vérole depuis la vac-
l’effroi et de l’horreur depuis qu’elle connaît cine, cela n’est vrai qu’en partie, parce que
ces épouvantables compagnons de la vie. ces épidémies se présentent tous les ans et
Il a été commis et il se commet encore sur une petite échelle sous forme de fièvre
journellement des suicides innombrables scarlatine, rougeole, petite vérole volante et
dont il ne faut chercher la cause que dans que d’ailleurs la vaccine a tellement affai-
des affections de ce genre. Ces plaies sont bli la force vitale du corps que ce dernier
devenues le fléau de l’humanité, mais en n’est plus capable de crises curatives aussi
même temps une preuve irréfutable de ses énergiques que la petite vérole, car il faut
prévari­cations systématiques contre les lois une force vitale pour amener ces crises. La
de la Nature. Si nous nous demandons les conséquence inévitable est que la substance
causes de ces plaies, il faut répondre que morbide qui couve depuis longtemps par
ces plaies proviennent de l’accumula- transmission héréditaire dans le genre hu-
tion de substances étrangères dans le main, ne se manifeste plus par les épidémies
corps, mais qu’elles sont toujours un de petite vérole, mais qu’elle se présente
stade avancé d’autres stades morbi- sous des formes morbides beaucoup
des. Dans bien des cas, ces états extrêmes plus horribles et beaucoup plus difficile
ont été amenés par les médicaments à guérir telle que la tuberculose, le cancer,

9.15
164 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

la syphilis, l’épilepsie et les affections men- En y réfléchissant, on comprend facile-


tales. Malheureusement la nature de la force ment ce principe irréfutable, surtout quand
vitale et de la vie est un nouveau domaine on considère que tout médicament est un
encore trop inconnu à la médecine de l’école poison et une substance étrangère pour le
qui ignore par conséquent les effets funestes corps qui fait tous ses efforts pour le rendre
exercés par ces poisons administrés comme inoffensif, ce qui lui réussit en l’envelop-
médicaments et qui agissent sur l’organisme pant de mucosités et en l’enkystant comme
non point le jour de leur administration, toute autre substance étrangère introduite
vaccination ou onction, mais souvent bien du dehors. Si la force vitale est grande, elle
des années plus tard. renonce rapidement et intensivement à la
crise curative proprement dite et s’occupe
Il suffit d’avoir un tout petit peu d’esprit de rendre inoffensive la substance médicale
d’observation pour être frappé de ce que la vénéneuse. Mais si cette force est affaiblie,
science médicale moderne cherche continuel- une petite dose ou un poison faible ne
lement de nouveaux remèdes, désinfectants et suffit déjà plus pour la secouer, elle est
antiseptiques dont l’un est toujours plus violent émoussée et elle ne réagira que quand elle
et plus vénéneux que l’autre. y sera contrainte. Mais maintenant il lui
faudra beaucoup plus de temps pour rendre
La raison toute simple et toute naturelle inoffensive la substance vénéneuse, car on
en est qu’au premier accès d’une maladie sait qu’une machine à vapeur va plus vite
(crise curative) la force vitale du corps a et plus fortement avec quatre qu’avec deux
pu être tellement affaiblie par un remède atmosphères.
que cette force vitale n’était plus capable
de continuer la crise curative ou la mala- Quand on comprend cela, on re-
die. Le symptôme morbide disparaît et connaît aussi que la science clinique et
cela suffit à l’allopathie pour parler de médicale moderne ne pourra jamais en
guérison, mais la substance morbide, la finir en suivant cette tactique, mais qu’il
véritable cause de la maladie, est tou- lui faudra continuer à rechercher sans
jours dans le corps à l’état latent encore cesse de nouveaux médicaments jusqu’à
plus chronique. ce qu’elle finisse par faire banqueroute.
Si cette même maladie ou une autre Je vais vous communiquer à ce propos un
affection se présente au bout de quelque exemple tiré de ma pratique.
temps dans le même corps quand la force
vitale est devenue plus grande, nous voyons Un médecin avait trouvé un excellent
alors que la force vitale modifiée ne réagit remède contre les plaies ouvertes aux jambes
plus contre l’ancien remède, mais qu’il faut et avait ainsi acquis une grande célébrité.
déjà des remèdes plus violents et plus Le remède agissait si bien que les plaies se
vénéneux pour obtenir le même effet que fermaient la plupart du temps très vite parce
la première fois. Cela provient de ce que que la substance morbide était refoulée dans le
plus la force vitale est grande et intacte, corps. Ce remède avait guéri très rapidement
plus il est facile de la détourner d’une un malade qui avait eu des plaies rongeuses
crise curative par un médicament; mais très profondes sur tout le tibia. Quand les
plus elle est faible, plus il faut de remè- vieilles plaies se rouvrirent au bout de deux
des forts et vénéneux pour la détourner ans, le malade retourna chez le même médecin
de son but. pour se faire guérir de nouveau.

9.16
Unité de Toutes les Maladies 165
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

On réappliqua le vieux remède éprouvé, Il me faut toutefois supposer que cha-


mais malgré l’accroissement des doses, le cun se représente clairement comment des
remède n’eut aucun succès. Cela déconfit substances altèrent leurs formes par un état
tellement le médecin qu’il déclara que les de fermentation dépendant de la différence
plaies étaient maintenant de nature toute de la température comme nous le voyons
différente, que ce n’était plus la même mala- dans tout acte de fermentation et que ces
die qu’auparavant, que le remède ne pouvait transformations se présentent partiellement
plus agir et qu’il n’y avait plus qu’à faire comme bacilles dans les êtres vivants.
l’amputation. Si nous retenons bien cette expli-
cation que les bacilles nuisibles au
Pauvre science que celle qui se laisse dé- corps ne s’engendrent et ne peuvent se
passer même par des médecins naturalistes développer que par des températures
peu instruits, qui veut se protéger contre des anormales trop élevées (fièvre en notre
maladies telles que la petite vérole par l’ino- sens) dans les différents états chroniques et
culation d’un virus, simplement parce qu’elle latents du corps, il s’ensuit incontestable-
n’est pas capable de guérir ces maladies et qui ment que pour éloigner ces états et pour
redoute tellement la plénitude de la force vitale détruire les bacilles tant redoutés, nous
et l’action de la Nature sur cette force qu’elle n’avons qu’à régler ces températures
ne peut se tirer d’affaire à chaque maladie anormales.
(crise curative) qu’en affaiblissant la force
Cette vérité est aussi grande qu’elle
vitale de façon à l’empêcher de produire tout
est simple.
son effet.
Celui qui connaît mon procédé, sait
Quand on connaît la nature de ces plaies bien que mes bains dérivatifs à friction
rongeuses et qu’on sait qu’elles ont la même et de vapeur ne se proposent que cela et
cause uniforme commune à toutes les que ma méthode tout entière ne consiste
autres maladies, c’est-à-dire l’accumu- principalement qu’en une étude continuelle
lation des substances étrangères dans le de ce réglage de la température qui a un
corps, on sait exactement le moyen de les thermomètre infaillible dans ma science
guérir. Personne n’ira contester que le pus de l’expression du visage et une clef très
sortant de ces plaies ne soit composé de sûre dans l’eau.
substances étrangères venant du corps. Que ces plaies rongeuses soient de
nature cancéreuse, tuberculeuse ou sy-
Mais l’état dans lequel nous observons philitique, elles sont tout à fait curables
ici les substances étrangères, est déjà très aussi longtemps que la force vitale est
avancé et dépend constamment de tempé- encore suffisante et si l’application de
ratures anormales du corps. Les études si ma méthode et l’exécution rationnelle de
dispendieuses de la bactériologie ont mon traitement se font sous une direction
également appris que le développement consciencieuse.
de tout bacille, spirille et coccus dépend J’ai traité d’innombrables malades at-
de températures exactement détermi- teints de ces plaies rongeuses et je vais vous
nées. Ces différents degrés de températures communiquer un cas tout à fait grave dont
anormales amènent dans le corps cet état de la guérison a demandé de trois à six fois plus
fermentation décomposante des substances de temps que la plupart des autres.
étrangères qui produit les bacilles.

9.17
166 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Un homme de cinquante ans était at- n’avait jamais fait attention, était tout à fait
teint depuis des années de plaies ouvertes délabrée, les poumons étaient en outre sérieu-
purulentes aux jambes entre l’articulation du sement attaqués. La digestion qui doit amener
pied et le genou et aux pieds. Il avait appliqué continuellement de nouveaux matériaux pour
toutes les méthodes sans le moindre succès. réparer le corps, était complètement délabrée
C’était surtout la jambe gauche qui souffrait et le malade ne pouvait plus digérer à fond
tout particulièrement. Ces plaies étaient très et suffisamment l’aliment le plus léger, d’où
rapprochées et variaient depuis les plus pe- il suit que son corps n’était plus capable de
tites jusqu’à celles de la grandeur d’un billet préparer un sang normal. Les poumons étaient
de cinq francs. Depuis l’articulation du pied du reste dans un tel état qu’ils ne pouvaient
jusqu’au milieu du tibia la peau était encore plus remplir suffisamment leurs fonctions qui
intacte, mais brun foncé, d’où il suit que tout sont d’éliminer du sang les éléments corrom-
le bas de la jambe était déjà gangrené. Quel- pus. Ces explications feront comprendre au
ques plaies étaient déjà tellement profondes lecteur d’où venaient ces masses toujours
qu’on pouvait voir l’os. Quand enfin rien ne plus nombreuses de substances étrangè-
voulait plus y faire et que le malade se vit dans res. L’estomac et les poumons recrutaient
l’alternative de se faire amputer la jambe ou journellement les substances nécessaires.
de mourir, la nécessité l’amena aussi chez Au commencement de mon traitement, le
moi, bien qu’il ne fût point sympathique à malade n’avait pas encore assez de confiance
ma cause. Je n’oublierai jamais l’aspect en ma méthode. Il ne pouvait surtout point
de cette jambe. Depuis le genou jusqu’au concevoir que son estomac et ses poumons
pied de la jambe gauche il y avait au moins fussent malades. Il m’assurait mille fois que
trente plaies et avaient une profondeur d’un tout le reste de son corps était bien portant
centimètre et demi avec un fond irrégulier. Il et que ses jambes étaient seules malades. Il
s’écoulait continuellement de ces plaies un pouvait manger tout ce qu’il voulait et avait
pus aqueux et nauséabond. Le malade avait tous les jours une bonne selle et une bonne
temporairement réussi autrefois à faire fermer digestion. Il n’avait pas la moindre idée de
ces plaies à l’aide de médicaments, mais il ce que ma science de l’expression du visage
ressentait des démangeaisons tellement fortes me permettait de déterminer avec sûreté tous
à l’endroit des plaies qu’il ne pouvait pas les ces symptômes morbides qui lui étaient restés
supporter et ne pouvait plus se retenir. Il se cachés à lui-même. Il ne pouvait également
grattait sans cesse jusqu’à ce que la plaie point concevoir que mon traitement s’occupât
fût revenue. Ces terribles démangeaisons plutôt de l’état général du corps. Je n’avais
ne provenaient que de la forte fermentation ordonné pour les jambes que de légères com-
interne des substances étrangères contre presses de toile mouillée qu’on recouvrait de
la peau fermée et lisse et de la trop grande laine, tandis que j’avais surtout recommandé
chaleur ainsi produite dans la jambe. Dès un régime absolument sans excitants et tout
que les plaies se rouvraient, les substances à fait conforme à la Nature, beaucoup d’air
étrangères étaient libres et les démangeaisons frais et tous les jours quatre bains de siège
cessaient. Il n’y avait plus de démangeaisons à friction après lesquels il fallait faire suer
insupportables qu’aux endroits qui étaient le malade. Ce dernier au contraire avait
sans plaies ouvertes. Quand une plaie se donné toute son attention aux compresses
fermait, une autre se rouvrait. C’était une qu’il renouvelait sans cesse parce qu’il les
misère sans pareille. Le malade ne pouvait regardait comme la chose essentielle, tandis
rien supporter sur ces plaies, ni emplâtre ni qu’il négligeait le régime et les bains dont il
bandage. La digestion à laquelle le malade ne pouvait pas s’expliquer les effets.

9.18
Unité de Toutes les Maladies 167
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

La conséquence fut que nous ne fîmes médecins célèbres. Cela était absolument
presque point de progrès pendant six mois. Sur vrai au point de vue médical, car les plaies
mes représentations, il finit par se décider à étaient non seulement tuberculeuses, mais
suivre scrupuleusement toutes mes ordonnan- encore cancéreuses.
ces et à ne plus s’en rapporter à ses propres On y trouva non seulement des ba-
idées. Une application assidue de mes bains cilles tuberculeux, mais encore des bacilles
de siège à friction et l’observation sérieuse spéciaux que le savant chargé de l’analyse
de mon régime nous firent faire des progrès regardait comme des bacilles cancéreux.
remarquables pendant le semestre suivant. Malheureusement on n’a point déterminé
Les plaies s’étaient déjà réduites de moitié et définitivement le bacille spécifique du
beaucoup des plus petites étaient complète- cancer, aussi ce point reste-t-il indécis.
ment fermées. Les démangeaisons si gênantes Nous voyons cependant combien peu
avaient complètement cessé. La suppuration
d’influence eut sur la guérison du ma-
avait disparu. L’état général était beaucoup
lade cette circonstance qu’on ne savait
meilleur qu’auparavant. La digestion s’était
pas quel était véritablement le bacille qui
également bien améliorée et l’action des
causait tant de ravages. Celui qui connaît
poumons s’était complètement arrêtée. Sous
la nature des bacilles, la nature et l’unité de
ces favorables auspices, le malade continua
toutes les maladies, a en même temps la
énergiquement et avec confiance mon traite-
clef de leur guérison sans avoir besoin de
ment pendant la deuxième année et il réussit
savoir le nom des bacilles qui sont en jeu
bientôt à voir les plaies remonter par-dessus
le genou et se rapprocher continuellement du
dans telle ou telle maladie.
ventre et de l’endroit des frictions. Le bas de la
jambe devenait de plus en plus normal. Quand Piqûres d’insectes venimeux,
la première plaie s’ouvrit au-dessus du genou Morsures de chiens enragés
où il n’y en avait jamais eu auparavant et et de serpents,
qu’elle ie prit les dimensions d’un billet de cinq
Empoisonnement du sang
francs, le malade me fit de grands reproches et
me dit que mon traitement ne valait rien non Chacun sait qu’une masse fermentesci-
plus et que les plaies ne faisaient que gagner ble telle que la pâte de pain fermente très
en gravité. Je lui expliquai au contraire que rapidement quand on y ajoute un tout petit
c’était là un grand progrès en mieux, car les peu de levure et qu’on l’expose à la tempé-
substances étrangères introduites autrefois rature convenable. J’ai déjà mentionné ce
dans les extrémités inférieures revenaient fait en expliquant le danger de contagion
avec un redoublement de force à leur point et je reviens maintenant à ce sujet.
de départ pour être éliminées par les organes Le sang est une masse encore plus
sécréteurs naturels. Il me comprit et continua fermentescible que la pâte.
le traitement. Il a fallu trois ans pour que sa Supposez qu’un homme absolument
digestion et ses poumons fussent assez fortifiés sain dans notre sens fût mordu par un ser-
et améliorés pour que toutes les plaies se fer- pent très venimeux, le sang de cet homme
massent à tout jamais. Dès qu’elles furent fer- pourtant tout à fait bien portant serait mis
mées, la couleur de la peau redevint normale. en état subit de fermentation (fièvre) par le
poison du serpent et cet état peut amener
Il a fallu à peu près quatre ans pour rapidement la mort à cause de l’ignorance
obtenir une guérison complète de ce cas de la nature de ce fait; il peut même causer
qui avait été déclaré incurable par des

9.19
168 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

la mort même quand on sait comment on Le danger n’est point toujours dans
affaiblit et rend inoffensif l’effet mortel la morsure, mais il est aussi fréquem-
du poison des serpents si l’on ne peut pas ment dans l’état de celui qui a été mordu.
appliquer assez rapidement les moyens Il en est de même des empoisonnements du
convenables. Quand il y a encore une sang qui se présentent si fréquemment après
accumulation de substances étrangères les opérations « heureusement réussies »
dans le corps, il va sans dire que le venin chez l’un il y a un soi-disant empoisonne-
agit encore beaucoup plus fortement. ment du sang, chez l’autre il n’y en a pas.
Je vous ai dit déjà que les substances J’ai dit soi-disant empoisonnement du sang
étrangères entrent elles-mêmes en fer- parce que tous ces cas qui sont produits par
mentation sous l’influence d’une occasion l’introduction d’une substance empoison-
quelconque et nous appelons cette fer- née dans le sang comme dans les morsures
mentation, fièvre. Si le sang d’un corps des serpents, les piqûres des insectes et les
surchargé de substances étrangères est mis morsures des chiens enragés, ne sont autre
en fermentation par un venin quelconque chose qu’un empoisonnement du sang et
d’insecte ou de serpent, par la bave d’un appartiennent tous à la même classe.
chien enragé ou par le pus d’un furoncle
ou d’une plaie, cet acte de fermentation Je ferai encore remarquer qu’un empoison-
s’étend également à une grande quantité nement du sang par les opérations peut être
des substances étrangères du corps et il va produit même sans introduction de pus dans
sans dire que le danger sera beaucoup plus le sang parce que, quand il y a grande accumu-
grand pour le corps que s’il n’y avait point lation de substances étrangères dans le corps
de substances étrangères. comme cela se présente presque constamment
dans ces cas, l’opération elle-même et l’anxiété
Suivant le plus ou moins de substances et le sentiment désagréable qu’elle produit sur
étrangères qu’il y a dans un corps, l’effet de le malade, sont des occasions suffisamment
l’empoisonnement du sang est plus ou moins fortes pour mettre en fermentation les subs-
dangereux. tances étrangères du corps.

C’est là une cause occasionnelle de


C’est ainsi que j’ai observé qu’une piqûre
fièvre que je vous ai déjà communiquée plus
d’abeille produit chez l’un une enflure énorme, haut et à laquelle je reviens ici. L’expression
tandis qu’elle cause à peine l’enflure d’une mor- empoisonnement du sang n’est donc
sure de cousin chez un autre. point juste dans beaucoup de cas; quand
elle est juste, elle désigne le fait véritable
J’ai encore observé qu’une personne devient en-
et le cours du procédé tout entier d’une
ragée par suite d’une morsure de chien enragé, manière si imparfaite que je la rejetterais
tandis qu’une autre personne également mordue comme tout à fait impropre si elle n’était
par le même chien, mais d’une manière beaucoup point déjà d’usage général.
plus douloureuse dans la main nue, n’en a pas
ressenti le moindre inconvénient. Ma théorie de la fermentation nous ex-
plique également l’action caractéristique des
C’est ainsi que le venin des serpents est mortel morsures des chiens enragés dans lesquelles
pour l’un, tandis qu’il ne produit qu’une forte la bave cause un état morbide latent avant
fièvre sur un autre. de manifester ses symptômes aigus.

9.20
Unité de Toutes les Maladies 169
Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

Cela provient de ce que le poison Les petites lésions, telles que les piqûres
influence tout d’abord d’une manière tout d’abeilles, restent enflées pendant un certain
à fait particulière les nerfs et les organes du temps et perdent bientôt leur action nuisible
bas-ventre et qu’il se fait sentir seulement au sans avoir d’autres conséquences fâcheuses.
bout de plusieurs semaines en transmettant Mes compresses d’eau froide expliquées
ces effets à la tête et au cerveau. Nous re- plus haut suffisent parfaitement dans ces cas
connaissons alors la rage à ces symptômes pour rendre le corps capable de détruire les
spasmodiques qui sont tout faits pour nous effets fâcheux de la substance empoisonnée
cacher le véritable siège de cette maladie qui en l’éliminant ou bien en l’enveloppant de
se trouve dans le bas-ventre. Mais quand on mucosités et en l’enkystant.
a observé un chien enragé, on ne peut douter
Quand l’enflure fait des progrès et
que le siège de sa rage ne se trouve dans son
menace les parties voisines, il y a danger
bas-ventre et qu’il ne faille y chercher les
et il ne faut pas perdre un seul instant. Le
troubles produits dans son système nerveux.
mieux alors est de mettre dans l’eau froide
La digestion et l’appétit des chiens enragés
et de rafraîchir à fond la partie en question
sont absolument délabrés et l’on observe
ou bien, si cela ne va pas, il faut appliquer
constamment qu’ils serrent anxieusement
les compresses mouillées comme je les
la queue entre les jambes.
ai décrites plus haut. Il faut auparavant
Je vais vous citer un exemple de l’effet faire suer le membre. Si les circonstan-
d’une morsure de serpent. ces le permettent, on applique des bains
de vapeur locaux ou entiers en les faisant
Un petit garçon fut mordu à la tête
suivre de bains de siège à friction ou de
par une vipère en voulant se coucher dans
bains de tronc à friction qui ont alors le
une forêt. La première conséquence de cette
succès le plus surprenant. (Voir mes Agents
morsure avait été un état spasmodique du
curatifs, page 5.1)
bas-ventre, état spasmodique caractérisé
par une rétention d’urine. Le malade ne put On ne peut du reste jamais combattre
uriner pendant quinze heures et était en grand assez énergiquement dans tous les cas la
danger. Quand on réussit ensuite à le faire chaleur fébrile. Dès qu’il y a danger, on
suer abondamment, il put uriner aussitôt et applique toutes les deux heures un bain de
le danger fut conjuré. siège à friction d’une demi-heure et un ou
deux bains de vapeur par jour. Mais il faut
Ce cas nous montre clairement l’impor- en même temps souffrir la faim ou bien ne
tance des nerfs du bas-ventre dont j’ai déjà parlé prendre que très peu de pain de Graham et
à la 8e conférence: « Gerçures aux seins ». du fruit. On peut boire de l’eau sans incon-
Passons en revue tous les empoisonnements vénient. Il ne faut jamais manquer, toutes
du sang de n’importe quelle cause. les fois que cela est possible, de réchauffer
le corps même jusqu’à le faire suer dans
Nous trouverons constamment qu’ils com- un air frais et ensoleillé ou bien par des
mencent par l’enflure de l’endroit lésé, ce qui bains de soleil après les bains dérivatifs.
amène toujours une grande chaleur (fièvre) Ce traitement fait disparaître l’enflure et la
simplement locale au commencement. fièvre qui mettait le corps en danger. Si les
Il faut tout d’abord enlever cette endroits lésés sont enflés et durs, le rapide
fièvre, et cela se fait par un rafraîchis- amollissement normal ne s’obtient que par
sement local. des bains locaux de vapeur.

9.21
170 La Nouvelle Science de Guérir

Traitement et guérison des blessures sans le secours des médicaments et des opérations

En effet, la sueur chassée du corps par Tous les jours cinq bains de tronc à
les bains de vapeur entraîne une grande friction ou bains de siège à friction, deux
quantité de substances étrangères. Il va sans bains locaux de vapeur et dans les intervalles
dire qu’il faut continuer le traitement jusqu’à toutes les compresses nécessaires remplirent
disparition complète de tout danger. les quatre jours suivants jusqu’à disparition
Si nous récapitulons ce que nous complète de tout danger. Outre les bains,
avons dit, nous trouvons que les effets de le malade devait profiter de la magnifique
ces lésions ne sont également qu’un état chaleur de l’été et marcher beaucoup en
fébrile différent et que ces lésions ont par plein air pour suer à plusieurs reprises. Au
conséquent la même cause commune à tous bout de six jours, toute trace de piqûre avait
les autres symptômes morbides. Une trop disparu et l’état général du malade était bien
grande chaleur précédée d’un sentiment de meilleur que jamais.
froid, c’est-à-dire la fièvre dans ses différents
stades, tels sont les premiers symptômes qui Il faut encore faire observer que les
s’y manifestent. Nous avons donc affaire insectes ne piquent point l’homme au
à des formes morbides connues depuis hasard, mais qu’ils choisissent la plupart
longtemps et dont nous connaissons déjà du temps des endroits qui contiennent
le traitement. beaucoup de substances étrangères.
Notre malade était justement surchargé
Encore un exemple tiré de ma pratique
fortement de substances étrangères; aussi
pour expliquer cela avec plus de détails.
la piqûre d’un insecte, à peu près inoffensif
autrement, avait-elle causé chez lui des effets
Un jeune homme de vingt ans à peine
dangereux pour sa vie.
avait été piqué à la main gauche par un
insecte venimeux. On était au milieu des
plus grandes chaleurs de l’été et la piqûre
avait eu lieu vers midi. Comme la lésion ne
causait pas de douleurs et qu’elle ne faisait
que le démanger un peu, le jeune homme
n’y fit point attention et l’endroit lésé n’était
pas plus enflé qu’à une piqûre ordinaire de
cousin (moustique). Mais au bout de quatre
heures se présentèrent des frissons et toute
la main se mit à enfler. Bientôt tout le bras
se gonfla également et le médecin constata
un empoisonnement du sang et ordonna son
transfert immédiat dans sa clinique où il
faudrait faire une amputation selon toutes
les prévisions. Heureusement on ne suivit
pas cette prescription du médecin, car il se
trouvait là un partisan de ma méthode qui
fit appliquer mon traitement. On administra
sur-le-champ des bains de vapeur suivis de
bains de tronc à friction, ce qui empêcha dès
le second jour les progrès de l’enflure.

9.22
Unité de Toutes les Maladies 171
Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

10e chapitre

Ce n’est pas parce que ces malaises, “...le traitement et la nutrition modernes
« appauvrissement du sang », « pâles cou- usités jusqu’ici ne peuvent point avoir été
leurs » et « chlorose », ne font plus partie justes...” –p. 10.1
du vocabulaire médical qu’ils ont nécessai-
rement disparu. Ils ont tout simplement été “La peau normale ne doit jamais avoir la
remplacés par des termes plus épeurants. couleur blafarde des chlorotiques, elle ne doit
point être non plus rouge, brune ou jaune et il
Le teint pâle est tellement répandu qu’il
faut qu’elle soit toujours chaude et humide au
est considéré normal, pourtant il ne l’est
toucher.”
pas du tout.
–p. 10.2
L’état de santé délabrée que l’on ob-
serve partout aujourd’hui, causé par une “Les excréments doivent quitter le corps
alimentation contre-nature, n’est maintenu sous forme de boudins sans salir l’individu.”
qu’en ayant constamment recours aux mé- –p. 10.5
decins et à leurs médicaments (incluant les
vitamines). “La valeur nutritive des différents ali-
Louis Kuhne s’attaque également dans ments dépend donc purement et simplement du
ce chapitre aux médecins qui ne compren- pouvoir digestif de l’estomac et de la capacité
nent rien à la santé et prescrivent des pro- d’assimilation du corps et non pas de leur te-
duits chimiques au lieu de conseiller une neur en substances nutritives.” –p. 10.9
alimentation naturelle. Il ne manque pas de ”Quand on a compris les principes de la
rappeler que la science médicale reconnaît Nouvelle Science de guérir, on comprend que
que les poumons purifient le sang, alors c’est justement la digestion qui joue le rôle
qu’elle fait anxieusement rester le malade le plus important dans le corps vivant...”
dans une chambre à l’air vicié (fenêtres –p. 10.11
closes/scellées, air propulsé/ventilation).
Ceci simplement parce que la médecine a
SOMMAIRE
remarqué que les malades à l’air frais étaient
encore plus malades (ou bien que l’air frais Traitements médicaux dangereux............. 10.1
soudain avait rendu malade une personne La peau normale.....................................10.2
qu’elle reconnaissait saine). Cela vient de Le refroidissement...................................10.3
leur ignorance de la maladie et leur deni de L’importance de l’air frais........................10.4
la force vitale (puisée dans la Nature). Nature d’une digestion normale...............10.4
Ici aussi, il révèle l’importance d’une Observation des excréments....................10.5
digestion normale, ce que les excréments Médicaments affaiblissants......................10.8
révèlent! Ils sont directement associés à la Valeur nutritive des aliments....................10.9
digestibilité des aliments, ce qu’il faut en Transgression des lois de la Nature........ 10.10
premier surveiller pour rétablir la santé. Zones tempérées vs zones tropicales.......10.11

10.0
172 La Nouvelle Science de Guérir

Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

Riches et pauvres, jeunes et vieux,


Notre expérience nous prouve que tous les extraits
toutes les classes de la société se plaignent
artificiels sont précisément les plus lourds pour
de l’appauvrissement du sang et des pâles
l’estomac et souvent même absolument impos-
couleurs, les enfants eux-mêmes souffrent
sibles à digérer.
déjà de cette maladie de nos jours. Ce sont
justement les classes les plus aisées et
même riches qui présentent le plus d’ané- Les aliments les plus faciles à digérer sont
miques et de chlorotiques bien que ces toujours, comme je l’ai déjà dit plus haut, ceux
classes ne manquent point d’aliments qui conservent leur forme naturelle et qui ne
soi-disant très fortifiants (œufs, viande, sont point altérés par la cuisson et par les as-
bouillon, vin et bière) et qu’elles puissent saisonnements.
recourir à temps aux médecins, ce qu’el-
les font aussi régulièrement. Examinons maintenant les résultats
du traitement médical, nous trouverons
La science médicale moderne prétend avoir à notre grand étonnement tout le contraire
fait de si grands progrès, les chimistes se vantent de ce qu’on voulait atteindre et de ce qu’on
d’avoir déterminé exactement la valeur nutritive devait attendre, à savoir une anémie et
de tous les aliments et de leur avoir donné les une chlorose toujours plus graves ou bien
formes les plus convenables pour l’estomac d’autres affections qui doivent leur origine
de l’homme, le bien-être est très répandu et à un traitement contraire à la Nature.
pourtant l’appauvrissement du sang et les pâles
couleurs font toujours des progrès, ainsi que On en est même arrivé à un tel point
leurs compagnons inévitables, la faiblesse, le qu’il y a aujourd’hui des nouveau-nés
manque de forces, l’incapacité physique et in- qui sont déjà anémiques.
tellectuelle, la nervosité, le manque de lait des
mères, l’instinct sexuel anormal, etc. De cette observation il faut tirer l’im-
portante conclusion que le traitement et
Voyons d’abord tout ce que la médecine la nutrition modernes usités jusqu’ici
de l’école a appliqué jusqu’ici contre ces af- ne peuvent point avoir été justes et que,
fections. dans tout ce qui regarde les faits internes
du corps vivant, la chimie (entendre la
On ordonne en première ligne les
pharmaco­logie) est insuffisante ou bien
médicaments les plus variés au fer,
même elle cause des erreurs et des
sans savoir comment ce dernier agit sur le
déceptions.
corps; on recommande en même temps une
nourriture forte et abondante, surtout les Ma nouvelle science de guérir enseigne
extraits qui contiennent tous les éléments un traitement absolument différent et même
principaux dont le corps a besoin pour sa tout à fait contraire de cette maladie.
conservation.

10.1
Unité de Toutes les Maladies 173
Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

Nous observons chez tous les chloro- Les vaisseaux les plus déliés (min-
tiques un épiderme pâle, flétri et inerte; les ces) de la peau sont peu à peu obstrués
anémiques présentent souvent les symptô- par ces substances et le sang finit par ne
mes opposés, un teint frais en apparence, un plus pouvoir affluer jusqu’à la surface.
extérieur florissant à côté d’une incapacité La peau devient blafarde et se flétrit et perd
complète, d’un manque absolu de forces la chaleur normale qu’elle avait à l’état de
et d’humeurs. bonne santé parfaite.
C’est cet état que l’école moderne La peau normale ne doit jamais avoir
traite souvent de maladie imaginaire la couleur blafarde des chlorotiques, elle
parce qu’elle est incapable de reconnaître ne doit point être non plus rouge, brune
le véritable état des malades à cause de sa ou jaune et il faut qu’elle soit toujours
diagnose insuffisante. chaude et humide au toucher. Le sang
Les formes extérieures de l’anémie normal est rouge clair et très liquide même
et de la chlorose ne nous donnent aucun dans les veines, mais le sang chargé de
point d’appui certain pour reconnaître substances morbides est plus foncé, pres-
leur nature. que noir, épais, à demi caillé. Les vaisseaux
Nous y observons constamment au sanguins d’un corps fortement surchargé
contraire une trop grande chaleur interne de substances étrangères sont partiellement
et un sentiment de froid externe. élargis et il s’y forme de véritables sacs
pour recevoir les masses de sang les plus
Ce sont là, comme je l’ai expliqué à diver- épaisses. Cet élargissement provient de
ses reprises, les symptômes de fièvre latente la tension continuelle et de la pression
qui se représentent dans toutes les maladies interne qui accompagne l’état de sur-
chroniques. charge. Tous les chlorotiques et tous les
J’ai déjà décrit dans le plus grand dé- anémiques présentent donc, outre un teint
tail, à ma deuxième conférence, la manière blafard, des veines d’un sombre qui
dont cet état se produit. Nous voyons saute aux yeux.
que la seule cause de cette maladie est
dans une digestion insuffisante et dans Les veines normales remplies d’un sang liquide et
une activité insuffisante de la peau et sain s’aperçoivent à peine à travers la peau ou
des poumons. Par suite de la digestion du moins ne présentent jamais la nuance bleue
insuffisante, car l’activité de la peau, des et l’étendue des chlorotiques.
poumons et des reins font partie du travail
de la digestion, il reste dans le corps des La digestion défectueuse est la cause
substances de désassimilation (substances principale de l’anémie et de la chlorose.
étrangères ou morbides) qui autrement
devaient être éliminées par l’intestin et les L’activité défectueuse des poumons, c’est-
reins, par les poumons et par la peau. Ces à-dire le manque d’air frais et pur, en est aussi
substances étrangères produisent une ten- partiellement cause, et nous trouvons malheu-
sion et un redoublement de chaleur dans reusement presque partout cet air impur dans
le corps pénètrent dans tout l’organisme à nos chambres d’habitation et dans nos cham-
l’état de fermentation gazeuse et se déposent bres à coucher imparfaitement aérées parce
tout spécialement aux extrémités, c’est-à- que tout le monde redoute les refroidissements,
dire sous l’épiderme et dans la peau. crainte qui est entretenue par les médecins.

10.2
174 La Nouvelle Science de Guérir

Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

L’école moderne sait parfaitement que « Gardez-vous bien contre


les poumons sont les organes essentiellement tout refroidissement et évitez tout ce qui
purificateurs du sang aussi longtemps qu’on
leur donne de l’air frais et cependant dans toutes pourrait vous refroidir, c’est-à-dire
les maladies, c’est-à-dire précisément quand le et avant tout évitez l’eau froide
sang a le plus besoin d’être purifié, l’école mo- et l’air frais ».
derne fait anxieusement rester le malade dans
sa chambre et lui fait éviter tout air frais exté- Telles sont les recommandations de
rieur, de sorte qu’il est absolument impossible l’école moderne, car elle ne connaît pas la
aux poumons de remplir leurs fonctions d’une nature du refroidissement et ne peut pas le
manière naturelle et convenable. Mais ce fait rendre latent sans nuire trop profondément à
qui caractérise si bien l’imperfection de l’école l’organisme; aussi doit-elle veiller avant tout
moderne, à une cause plus profonde. à ce qu’on évite ces refroidissements, mais
ses moyens sont malheureusement les plus
Le principe curatif de l’allopathie (du
propres à causer des refroidissements.
grec allos, autre, et pathos, maladie) consiste,
comme je l’expliquai en détail à la dix-sep- Quand, au contraire, on connaît ma mé-
tième conférence (Maladies des organes thode et qu’on s’est approprié mes théories
génitaux), non point dans l’élimination et ma pratique, on comprend tout autrement
de la cause morbide, car l’allopathie ne le mot refroidissement, on n’a plus aucune
connaît pas la véritable cause morbide, mais peur des refroidissements. On reconnaît
il consiste seulement dans la suppression bien un refroidissement, mais dans un sens
des symptômes morbides dans l’intention absolument étranger à la méthode curative
de rendre latente toute maladie, ce qu’elle moderne et l’on trouve que les effets du
appelle ensuite une guérison sans craindre et refroidissement sont tout autres et qu’ils
sans avoir honte de tromper par cette gué- ont même quelque chose d’avantageux.
rison apparente non seulement le malade, Quand un homme absolument bien
mais encore la science elle-même. portant se refroidit réellement, son corps
Malheureusement, personne n’a pos- est capable de produire assez de chaleur
sédé jusqu’ici de moyen infaillible de recon- pour compenser ce refroidissement et le
naître ces guérisons apparentes comme j’en rendre inoffensif. Il ne peut point avoir
possède un dans ma science de l’expression une fièvre de refroidissement parce qu’il
du visage qui permet à tous ceux qui l’ont n’y a point de substances étrangères
étudiée, de déterminer infailliblement et dans son corps.
facilement ces déceptions. Celui au contraire qui est surchargé
L’air frais que nous ne trouvons qu’en de substances étrangères, mais qui
dehors de nos chambres ou bien dans ces vit conformément à la Nature, sait
dernières en laissant les fenêtres ouvertes que l’application convenable de l’eau
a, comme l’eau, la force de soutenir et froide et de l’air frais et l’observation
d’encourager dans le sens de la Nature d’un régime non excitant le mettront
les crises curatives commencées dans à même d’améliorer l’état de sa santé
le corps. Cette crise curative est ce que et d’obtenir une force, une résistance
nous connaissons tous sous le nom de et une pureté interne qu’il n’a jamais
refroidissement. connues auparavant.

10.3
Unité de Toutes les Maladies 175
Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

Il sait avant tout que ces refroidissements des déductions logiques en apparence sur ces
causés par l’air frais, surtout dans les brusques analyses infaillibles en s’efforçant d’introduire
changements de température, ne sont pro- dans le corps les éléments qui lui manquent
duits que parce que l’air frais a suffisamment par des extraits artificiels, par des médicaments
augmenté la force vitale du corps pour que chimiques ou bien par des aliments jugés simplement
ce dernier puisse supporter une crise curative d’après leur composition chimique. Mais cette
telle qu’un rhume de cerveau, etc., qui le rend école ignore complètement que la chimie, telle
capable de se débarrasser d’une partie de ses qu’elle est exercée de nos jours, est incapable
substances étrangères et que, par conséquent, la de juger convenablement la vie et ses forces
crise de refroidissement ne sert qu’à améliorer et conditions impondérables, insaisissables et
l’état des individus et non point à leur nuire invisibles. Ces forces ne peuvent se déterminer
comme le prétend encore l’école moderne. ni par des poids, ni par des cornues (vase à
col étroit et courbé, utilisé pour la distillation), ni
La crise de refroidissement ne peut par les autres appareils chimiques parce que
être dangereuse que quand on ne sait pas ce sont surtout les différences de température
la guérir. interne qui y sont en jeu et qu’on ne peut ni les
peser ni même les déterminer dans un cadavre.
On ne peut donc jamais recommander trop
L’insuffisance de la chimie sur le domaine
d’air frais dans les chambres jour et nuit. Dès
de la vie a contribué aux fausses conclusions
que cela est possible, il faut coucher la fenêtre un
des médecins dont dépend l’insuccès de leur
peu ouverte, sans qu’il y ait de courant d’air.
traitement.
Mais revenons à notre sujet et étudions
la digestion défectueuse qui est la principale Quelle est la nature d’une digestion
cause de l’appauvris­sement du sang et des normale ?
pâles couleurs. Où trouver des points d’ap- La digestion est un acte de fermentation
pui certains d’une digestion normale et de dans le corps. Cet acte de fermentation
son importance pour l’organisme ? transforme les aliments dans le corps vivant
L’école moderne ne vous donne point d’ex- qui s’assimile toutes les substances qui lui
plications suffisantes sur ce point important sont assimilables. Mais tous les aliments
d’hygiène. Du reste le domaine de la digestion ne sont assimilables qu’après digestion
est de l’hébreu pour l’école moderne. Elle convenable ou bien à l’état de fermentation
sait s’envelopper de mystérieuses ténèbres en suffisante. Tous les aliments dont nous alté-
donnant des noms scientifiques aux différen- rons la fermentes­cibilité par le sel, le sucre
tes parties et fonctions de l’appareil digestif. ou la cuisson, deviennent plus, difficiles à
Malheureusement aucun rayon de lumière n’a pu digérer et moins, assimilables. Ces aliments
pénétrer ces ténèbres et faire le jour sur la véritable restent alors plus de temps qu’il ne faut dans
nature de ces faits. L’importance de l’assimila- le canal digestif et demandent aussi plus de
tion des aliments pour le corps le rapport des temps pour se digérer convenablement. Ce
aliments et de la digestion, en un mot l’im- trop long séjour est accompagné d’un état
portance la plus grande de ces phénomènes de fermentation particulièrement violent
du corps vivant, tout lui est presque étranger. qui amène nécessairement une élévation de
Elle ne connaît que les qualités nutritives des la température du corps. Si l’on n’y remédie
différentes substances telles qu’elles ont été pas à temps, cette trop grande chaleur
déterminées par la chimie; elle sait aussi la interne fait d’abord durcir et foncer les
composition chimique du corps et elle fait excréments dans les intestins.

10.4
176 La Nouvelle Science de Guérir

Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

Pour vous faire mieux comprendre cela, je Les gaz dégagés pendant cet acte de
vais expliquer en quelques mots la marche de fermentation et inutiles à la conservation
la digestion. du corps, sont dirigés vers la peau et s’élimi-
La digestion commence dans la bouche nent sous forme de sueur et d’exhalaisons
par l’insalivation convenable des aliments. ou s’échappent comme flatuosités. Quand
Tous les aliments que la préparation em- on retient ces flatuosités (accumulation de
pêche d’insaliver aussi à fond que nous le gaz dans l’estomac ou intestin), on nuit en
ferions si nous les mangions à l’état naturel tous cas au corps, car si ces flatuosités ne
ne sont pas convenablement préparés pour s’échappent pas par leur voie naturelle, el-
la digestion dans l’estomac. Ce n’est point les remontent vers la tête et causent les
la cuisson ou l’assaisonnement qui forme maux de tête, la nervosité, l’inquiétude
la meilleure préparation des aliments pour et le malaise du corps.
l’estomac; mais c’est uniquement l’insali- Chez tous ceux qui s’habituent à retenir
vation à fond dans la bouche. Quand les ces flatuosités, ce qui arrive très souvent
aliments arrivent convenablement insalivés aujourd’hui qu’on ignore universellement
dans l’estomac, ils s’y mélangent intimement l’importance de ces faits, le corps s’ha-
avec le suc gastrique et se décomposent bitue également à cette contrainte et
en même temps d’une manière qui les ne se débarrasse plus des flatuosités
altère déjà essentiellement. Il se fait dans par la voie naturelle et il les dirige sur-
les intestins un nouveau mélange avec les le-champ vers la tête. Cela arrive tout
sécrétions du pancréas et des autres sucs particulièrement à ceux qui sont obligés
digestifs, ce qui rend l’état de fermentation de mener une vie sédentaire (qui reste or-
des aliments toujours plus intense. dinairement chez soi).
Pendant cet acte, le corps s’assimile
Quand la digestion est normale, les ex-
toute la nourriture qui est capable d’assi-
créments présentent constamment une masse
milation et dont il a besoin; tout le reste
molle brun clair ayant encore la viscosité des
finit par être éliminé comme inutile par les
différents sucs salivaires du corps, de sorte
excrétions de l’intestin et des reins.
qu’ils sont comme enveloppés d’une couche
Nous voyons par exemple que des animaux digè- de mucosités.
rent entièrement en très peu de temps des aliments Les excréments doivent quitter le
absolument indigestes en apparence, tels que des corps sous forme de boudins sans salir
os, des cailloux et des morceaux de chaux comme l’individu.
nous en trouvons tous les jours dans l’estomac de
nos poules. Quand on examine les excréments de Nous voyons tous les animaux éliminer leurs
ces animaux, on n’y trouve absolument point de excréments sans salir leur corps. Il en est ab-
pierres dures ni de morceaux d’os. solument de même pour l’homme bien portant.
L’extrémité de l’organe défécateur est si bien
Nous observons au contraire bien souvent que les
organisée qu’elle expulse sans aucune souillure
aliments restent huit jours, et plus, dans le canal les excréments d’une digestion normale.
digestif de l’homme.
J’ai déjà dit à la page 1.7 que le papier
Cela occasionne toujours un état chimique est une conquête de l’huma-
spécial de fermentation. nité souffrante.

10.5
Unité de Toutes les Maladies 177
Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

La population saine des campagnes n’en les substances étrangères se déposent


a pas besoin et j’ai eu souvent l’occasion de tout d’abord auprès des pores, puis
faire cette observation. elles se logent de plus en plus sous
l’épiderme.
D’un autre côté les excréments ne doivent La peau devient encore plus inerte et
jamais avoir une odeur dégoûtante, désagréable prend une température au-dessous de la
et repoussante. Dès que cette puanteur se pré- température normale. Les vaisseaux san-
sente, c’est signe que l’acte de fermentation a guins les plus déliés se remplissent et s’obs-
été trop peu avancé et la digestion anormale. truent tellement de substances étrangères
Quand les aliments deviennent indiges- que le sang, unique réchauffeur de la peau, ne
tes par suite d’une préparation impropre et peut plus pénétrer jusqu’à l’épiderme, ce qui
d’une insalivation insuffisante, ils produisent produit non seulement la température trop
par la trop longue durée de l’acte de fermen- froide, mais encore cette douleur morbide
tation dans le corps une chaleur qui dessèche et chlorotique si variée qui joue un rôle de
de plus en plus les sécrétions muqueuses des la plus grande importance dans ma science
intestins (cause de la viscosité), fonce les de l’expression du visage.
excréments et les dessèche en leur enlevant Ordinairement, la peau prend cette couleur pâle
également leur viscosité. C’est alors l’état qu’on appelle cadavérique, mais la peau peut
que nous appelons constipation, dureté prendre une couleur toute différente, car la cou-
du ventre. Les excréments sont desséchés leur dépend des substances étrangères
dans les intestins également dépouillés qui obstruent les pores et de la qualité
de leur viscosité et ils ne peuvent plus ni du sang. S’il y a beaucoup d’urée dans le
avancer ni reculer. Il ne faut pas croire que sang, la peau est rouge; dans d’autres cas elle
ces excréments puissent impunément rester est jaune, brune ou grise.
dans les intestins jusqu’à leur élimination,
car il n’en est jamais ainsi. La température externe, trop froide en comparai-
son de la chaleur interne, recondense les subs-
L’acte de fermentation y fait toujours de tances étrangères gazéiformes qui remplissent
nouveaux progrès, il altère toujours davantage les extrémités du corps par suite de la pression
les formes des excréments qui passent de l’état interne et du refroidissement externe.
solide à l’état gazeux et sont ainsi dirigés dans
toutes les parties du corps et la pression interne Nous sommes alors en présence de
ou tension causée par l’acte de fermentation cet état que nous appelons surcharge de
les pousse constamment vers les extrémités et substances étrangères et qui est toujours
vers l’épiderme. accompagné d’une altération des formes
du corps, altération inconnue et négligée
Dès que les fonctions de l’activité jusqu’ici. C’est ainsi que s’engendrent
cutanée ne sont plus remplies d’une toutes les affections de la tête telles
manière suffisante, ce qui arrive fréquem- que les affections des oreilles, des yeux,
ment par notre manière absurde de nous du cerveau, les maux de tête, les maladies
vêtir, par notre séjour prolongé dans des mentales, etc. C’est ainsi que se résolvent ces
chambres mal aérées et par l’insuffisance énigmes que personne ne pouvait résoudre
de nos mouvements, et que les substances jusqu’ici. Mais cela prouve aussi en même
étrangères gazéiformes ne trouvent plus temps l’insuffi­sance de tout traitement
une issue suffisante à travers les pores, exclusivement local.

10.6
178 La Nouvelle Science de Guérir

Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

Les excréments qui ne s’éliminent point Le tabac est et reste un poison pour
sans peine et qui ne présentent pas une viscosité le corps, même quand ce dernier peut le
visible, ne proviennent déjà plus d’une digestion supporter longtemps.
normale. Qu’ils soient aussi peu solides et aussi L’estomac bien portant se révolte
peu foncés qu’ils voudront dès le commence- toujours contre le tabac; c’est seulement
ment, s’ils restent trop longtemps dans le corps, quand il est affaibli et émoussé par suite
ils subissent des altérations anormales par leur de mauvais traitements journaliers qu’il se
état de fermentation toujours croissante et il résigne à supporter le tabac, mais le corps
se fait à chaque fois un dépôt de substances se fatigue constamment à expulser le poison
étrangères dans le corps. de la nicotine et il va sans dire qu’il doit
souffrir dans son fonctionnement normal
Quand la peau fonctionne bien et que et dans sa productivité normale.
les substances étrangères pressées contre la Il en est absolument de même du man-
peau sont complètement éliminées par les ger et du boire.
pores, cet état peut se supporter très long-
temps sans inconvénient sensible. Un estomac bien portant ne peut pas supporter
la moindre nourriture impropre, il montre sur-le-
Mais une digestion normale demande aussi champ, par des troubles tels que les renvois, les
un bon et prompt fonctionnement des reins et aigreurs, les oppressions, etc., qu’on lui demande
de la vessie. un travail dont il est incapable.
Ces organes sont toujours plus ou
moins en souffrance quand il y a trop Un estomac affaibli supporte tout au
de chaleur et de tension à l’inté­rieur contraire en apparence, c’est-à-dire qu’il n’a
du corps. C’est surtout l’urée qui pénètre plus la force de protester contre une nourri-
dans tout le corps quand l’élimination est ture impropre ou contre une nourriture trop
insuffisante et c’est aussi l’urée qui concourt abondante qui donne au corps trop peu de
surtout à altérer la couleur de la peau et à substances assimilables. En un mot, il a perdu
produire des troubles de toute sorte. (On son instinct naturel. Les aliments quittent le
trouvera de plus amples détails à ce sujet corps dans un état insuffisamment digéré et
à la conférence sur les « Affections de la sans avoir rempli parfaitement leur but.
vessie, des reins, etc. »).
Nous rencontrons souvent des gens On ne peut déterminer sûrement
qui nous disent: et comprendre cette vérité que quand
“Ma digestion est tout à fait excellente; je puis on est devenu soi-même tellement bien
manger tant de biftecks et boire tant de verres portant par l’application d’un traitement
de vin sans m’apercevoir d’irrégularité dans ma convenable qu’on puisse comparer son
digestion. Je trouve tout bon et je vais tous les état peu satisfaisant d’autrefois avec un
jours à la selle.” état meilleur et plus normal qu’on a obtenu
soi même.
Tout cela est bel et bon. Mais de même Les hommes élevés et gâtés au milieu
que l’un peut fumer dix cigares par jour et des raffinements et des efféminements de la
prétendre que cela lui fait du bien, de même mode ne pourront comprendre cela qu’avec
un autre peut prétendre la même chose des la plus grande difficulté, car ils se sont déjà
aliments ci-dessus. beaucoup trop éloignés de la Nature.

10.7
Unité de Toutes les Maladies 179
Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

Dans ma méthode curative qui C’est alors que les médecins mo-
cherche en première ligne à ranimer la dernes recommandent justement des
digestion et l’activité de la peau et des aliments nourrissants, des vins, de la
poumons, on observe journellement ce viande, des œufs et des médicaments
fait inévitable que les malades ne tardent toujours plus forts.
point à ne plus pouvoir supporter des Le malade est dans cet état désespéré où
aliments qu’ils prenaient autrefois sans il ne sait plus que faire; l’appétit disparaît,
aucune gêne et cela parce que leur esto- les maux de tête, le malaise et le mécon-
mac se révolte contre ces aliments. C’est tentement prennent le dessus et le malade
à tort que bien des gens en concluent que commence à douter de la sagesse de son
leur digestion est devenue plus mauvaise, médecin qu’il a cru infaillible jusque-là. C’est
c’est tout juste le contraire. Mais revenons l’état dans lequel ces malades jettent leur
à notre sujet. dernière ancre de salut et se soumettent à
L’anémie et la chlorose sont produites mon traitement. Les huit premiers jours
par une digestion défectueuse et par une sur- de ce traitement suffisent ordinairement
charge inévitable de substances étrangères. pour les édifier sur les succès de l’école
Elles ont donc la même cause uniforme de moderne sans que j’aie besoin d’en dire
toutes les autres maladies. un mot et pour les rendre les partisans les
Nous savons que cette surcharge amène plus convaincus de ma méthode, ce qui ne
chaque fois une altération du corps nor- peut être que le résultat de succès évidents
mal, ce qui se présente si clairement dans et palpables.
la chlorose et dans l’anémie que personne
Dès que les substances étrangères obstruant les
n’a besoin d’avoir étudié ma science de
pores de la peau et arrêtant la circulation du
l’expression du visage pour reconnaître
sang ont été expulsées, le sang circule de nou-
ces maladies.
veau jusqu’aux parties extrêmes de l’épiderme
Celui qui applique à la guérison de cet qui se réchauffe, reprend sa couleur normale
état morbide des médicaments contraires à et redevient chaud et humide au toucher. Les
la nature, amène encore plus de substances extrémités froides et la tête chaude disparaissent
indigestes à l’estomac et ne fait qu’empirer alors peu à peu.
son état.
J’ai déjà expliqué souvent comment il
C’est seulement par l’expulsion des faut faire cette expulsion.
substances étrangères que la chlorose
peut se guérir, mais les médicaments ne Mon traitement force la maladie à
peuvent jamais effectuer cette guérison. rétrograder peu à peu.
Mais pour cela il faut rétablir tout
Les médicaments affaiblissent bientôt l’estomac d’abord la digestion. Nous obtenons cela par
de telle manière que le malade en arrive en très mes bains dérivatifs, par une diète simple et
peu de temps à n’avoir d’appétit que pour les sans excitants et par mes autres mesures.
aliments piquants et fortement épicés qui sont
Les bains décrits dans le chapitre
à peu près impossibles à digérer selon notre « Mes agents curatifs » ont une action
conviction et qui n’agissent sur le corps qu’en tout particulièrement avantageuse dans
l’excitant. La sensation normale de la faim finit ce cas comme dans la plupart des autres
par cesser. états morbides.

10.8
180 La Nouvelle Science de Guérir

Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

En très peu de temps, le malade sent une Le corps humain n’est point une cornue;
faim naturelle qui lui était inconnue depuis la décomposition et la transformation
longtemps et il a peine à assouvir cette faim des aliments par la digestion ne sont
au commencement. Les aliments digestibles point de simples actions chimiques;
et non excitants, que je prescris, sont tou- d’autres forces y sont en jeu et ces forces
jours mieux digérés par le malade qui réussit n’ont pas encore pu être mesurées jusqu’ici.
bientôt à les digérer complètement. La chimie et la pratique sont tout à fait
opposées l’une à l’autre. Il ne faut jamais
La valeur nutritive des différents aliments oublier que le corps qui digère bien, n’a
dépend donc purement et simplement du nullement besoin d’extraits artificiels tels
pouvoir digestif de l’estomac et de la capacité que l’alcool, le sucre, le sel, etc.
d’assimilation du corps et non pas de leur te-
Si la science médicale déclare que ce
neur en substances nutritives.
sont précisément l’alcool, le sucre, l’albu-
mine, etc., qui doivent fournir les substan-
C’est ainsi que le pain de Graham, le fruit ces nutritives les plus convenables pour le
cru, les légumes et les mets farineux conve- corps, c’est tout à fait juste. Mais quand
nablement cuits dans l’eau sans graisse, sans cette même science prétend que le plus
sucre et sans sel, ont une valeur nutritive plus convenable et le plus avantageux pour le
grande et contiennent plus de substances corps est de lui amener ces éléments sous
assimilables que le meilleur vin, la plus belle forme d’extraits, c’est là une grave erreur
viande, les œufs et le fromage. qui enlèvera à la science médicale toute
Ces derniers aliments contiennent bien son autorité. Ces substances ne sont les
suivant les analyses chimiques les éléments aliments naturels les plus assimilables
dont se compose en apparence le corps pour le corps que quand le corps les
humain. prépare lui-même dans ses fabriques de
Mais les chimistes peuvent-ils me- produits chimiques, c’est-à-dire dans ses
surer et taxer la capacité d’assimilation organes digestifs et se les rend assimilables
de la digestion de l’homme par leurs et seulement alors.
médicaments. Peuvent-ils déterminer la
digestibilité des différents aliments pour notre Si les personnes qui mangent de la
corps ? Sont-ils du reste capables de se faire viande et boivent de l’alcool regardent avec
une juste idée de l’acte de fermentation de tant de compassion les gens qui vivent d’une
la digestion puisqu’aucun d’eux n’a encore manière conforme à la Nature —ou ceux
traversé l’appareil digestif et que l’acte de qui mangent seulement du fruit et du pain—
fermentation de la digestion ne peut s’ob- et si elles considèrent la vie végétarienne
server convenablement que dans un corps comme une vie de privations, c’est qu’elles
vivant et bien portant que nous ne pouvons oublient complètement les principes sur
point ouvrir pendant cet acte ? lesquels ces opinions sont fondées. Quand
D’après ce que nous avons vu et entendu on dit que l’alcool est l’un des aliments les
jusqu’ici des succès de la chimie dans ce plus importants, il faut voir d’où l’on ex-
domaine et de leur utilisation pratique par trait l’alcool le plus fin et nous trouverons
nos médecins, il nous faut malheureuse- que c’est du blé. Le grain de blé renferme
ment répondre négativement à toutes ces des substances nutritives les plus impor-
questions. tantes, mais sous leurs formes naturelles

10.9
Unité de Toutes les Maladies 181
Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

ou primitives dont le corps doit le dégager Partout où l’on est à même de faire
par l’acte de la digestion. Si nous facilitons aujourd’hui ces observations on les voit se
ou enlevons ce travail au corps, c’est toujours confirmer entièrement. C’est ainsi qu’un
à son préjudice. Nous voyons donc que ce missionnaire m’écrit d’Honolulu:
n’est qu’une fausse conclusion qui pousse
“Avant de connaître les blancs, les natu-
les buveurs d’alcool à avoir pitié de la vie
rels du pays se nourrissaient exclusivement de
simple et naturelle de ceux qui suivent la
Poi, mets national d’Honolulu, mélange d’eau
méthode naturelle.
et de taro réduit en bouillie, puis de bananes
et d’autres fruits et ne buvaient que de l’eau
Nous voyons également que c’est précisé- pure. Ils vivaient d’une manière absolument
ment cette vie simple et naturelle qui est le seul naturelle, étaient d’une taille colossale,
moyen d’obtenir une véritable bonne santé, de d’une force remarquable et parfaitement bien
rester bien portant et surtout de bannir pour portants. Mais quand les blancs arrivèrent
jamais ces spectres que nous appelons le re- dans le pays, ils apprirent aux naturels que
froidissement et la maladie. la viande seule contenait des fortifiants et
que les boissons alcooliques, surtout le gin,
Quiconque ne vit point d’une manière entretenaient les forces. Bientôt après, on
conforme à la Nature dans notre sens, est introduisit du bétail et la vente de l’alcool
constamment exposé au refroidissement, à répandit ses bienfaits.
la maladie, à la contagion, etc. Il est même dit dans l’histoire d’Hawaii
quel a été le premier chef qui renonça publi-
Quand on ne reconnaîtrait aucune autre quement à son ancien genre de vie. On y lit
preuve de ce que j’avance, on serait pourtant sous la date du 18 mai 1819: « During the
obligé de reconnaître que l’armée toujours balance of this year the Kapu (genre de vie
croissante des maladies de toutes sortes prescrit au peuple) in regard of eating was
parle d’une manière plus convaincante pour frequently and openly broken by Liholiho and
nous que toutes les autres preuves. Mais most of the highest chiefs ! ».
si ce sont précisément les mangeurs de La conséquence fut que les naturels
viande et les buveurs d’alcool qui sont changèrent tous le choix de leurs mets quand
le plus disposés au refroidissement et à ils s’adonnèrent à l’alcool.
la maladie, c’est seulement parce qu’ils Ils ne cessèrent point de manger leur
se sont laissé séduire par les enseigne- Poi, mais ils consommèrent en même temps
ments erronés de la médecine de l’école beaucoup de viande de porc et beaucoup de
et qu’ils ont transgressé les lois de la poisson; ils mangent aussi maintenant de
Nature tout en croyant agir sagement. grandes quantités de viande salée. Quand
l’estomac était rempli de ces aliments difficiles
à digérer, on y versait du gin qu’on boit
Mais la transgression de ces lois ne pouvait aujourd’hui dans des verres à eau.
point rester impunie. La conséquence en a été la La viande de porc est actuellement le
maladie et les infirmités de toutes sortes. mets national et le gin, la boisson nationale.
Mais quelles en sont les conséquences? La
Bien des gens ne pourront pas saisir plupart des naturels ont des éruptions; on y
la vérité de cette assertion et pourtant rencontre aussi beaucoup d’asthmatiques et
on ne peut rien y changer. de vénériens. Ils sont aussi fort disposés à la
lèpre qui est très répandue parmi eux”.

10.10
182 La Nouvelle Science de Guérir

Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

Telles sont les communications textuel- ne peuvent se concevoir et se comprendre


les du missionnaire dont on peut consulter convenablement que quand on étudie
chez moi la lettre originale. Je crois que les faits de la vie, de l’édification, de
rien ne peut parler plus clairement que ce la consommation et de l’élimination
rapport pour ce que j’avance. On voit com- dans le corps et qu’on tient compte des
ment les naturels étaient bien portants et ne relations réciproques de ces faits avec
connaissaient point les maladies tant qu’ils l’action de l’eau, du soleil et de l’air.
ne buvaient point de boissons alcooliques
Mais ce sont là des faits que la chimie
et ne mangeaient point de viande, tandis
ne peut point déterminer à l’aide de ses
qu’ils sont devenus malades dès qu’ils ont
instruments et que le bon sens tout seul
renoncé à leurs aliments naturels. Mais que
peut comprendre et juger. En d’autres
devient la haute valeur nutritive des vian-
termes et sans vouloir rabaisser les
des et de l’alcool, valeur tant vantée par la
éminents services rendus par la chimie
médecine de l’école ?
dans d’autres domaines, la solution de
Si les habitants des zones tempérées et froides tous les problèmes vitaux est beaucoup
supportent plus longtemps en apparence les effets plus simple qu’on ne croit généralement.
nuisibles d’un tel genre de vie, cela dépend surtout En tout cas il est impossible d’arriver à une
connaissance convenable de ces faits à l’aide
de ce que le climat plus frais cache plus longtemps
des appareils compliqués de la chimie et
les symptômes morbides qui en résultent, tandis
par les moyens si mystérieux et souvent si
que la chaleur des tropiques fait que ces mêmes
énigmatiques de l’école moderne.
symptômes se montrent plus rapidement et sont
beaucoup plus aigus, ce que j’ai déjà expliqué Quand on a compris les principes de la
plus haut. Nouvelle Science de guérir, on comprend
que c’est justement la digestion qui joue
Mais c’est aussi la raison pour la-
le rôle le plus important dans le corps
quelle un genre de vie contraire à la Na-
vivant et que l’intelligence convenable
ture a pu s’introduire dans notre climat
de l’importance de la digestion est la
et que ses conséquences désastreuses
première condition que doive remplir le
ont pu échapper en apparence à toute
médecin qui veut secourir un malade.
observation.
Celui qui a suivi mes explications, com-
Cependant le nombre toujours croissant prendra désormais pourquoi je n’ai pas pu
des maladies de toute sorte nous fournit ménager davantage la science médicale et
une preuve irréfutable de ce que j’avance. la chimie dans ma critique.
Quiconque veut perdre toute disposition
aux maladies, ne peut atteindre ce but que Il faut dire la vérité.
par un genre de vie et des aliments entière-
Mais revenons à notre sujet.
ment naturels. Il n’y a point d’autre moyen
d’y arriver. Quand la digestion est devenue plus
J’attirerai encore votre attention forte et plus normale, le corps est à même
sur un seul point. Tous les faits qui d’empêcher toute surcharge ultérieure de
se passent dans le corps vivant, tels substances étrangères et a en même temps
que la digestion et l’assimilation des la force de commencer l’expulsion des
différents aliments par le corps, ainsi substances étrangères qui se sont déposées
que tous les symptômes morbides, etc., en lui.

10.11
Unité de Toutes les Maladies 183
Appauvrissement du sang et Pâles couleurs

La tension intérieure qui poussait les La digestion était devenue beaucoup plus
substances étrangères dans les parties ex- mauvaise et la jeune fille mourait littéralement
trêmes du corps diminue, et le rafraîchisse- de faim par la nourriture la plus fortifiante,
ment interne obtenu par les bains de siège car elle s’affaiblissait, pâlissait et s’attristait
à friction crée un état tout opposé à l’état de plus en plus. Elle sentait clairement que les
antérieur. Au lieu de la chaleur interne et ordonnances de son médecin ne lui servaient à
du froid externe, nous trouvons désormais rien, mais loin d’en accuser son médecin, elle
un rafraîchissement interne et une chaleur ne s’en prenait qu’à son corps qu’elle croyait
externe. Les substances étrangères déposées tout à fait incurable. La nourriture fortifiante
sous la peau peuvent maintenant faire leur qu’elle prenait, traversait bien son corps, mal-
retraite vers le bas-ventre et c’est cela qui gré son état continuel de constipation, mais
amène la guérison. elle ne le nourrissait pas suffisamment parce
que la digestion était absolument insuffisante.
Mes guérisons journalières fournissent les Son sang menstruel n’avait jamais été normal
preuves les plus éclatantes de ce que j’avance. et se présentait toujours à des intervalles
Mais il ne faut point croire que tout corps irréguliers. Son état était devenu intolérable
puisse obtenir de bons résultats de l’applica- au bout de quatre années de traitement allo-
tion convenable de ma méthode; seul le corps, pathique. Triste et fatiguée de la vie, flétrie et
dont la digestion et la force vitale peuvent être méfiante, hantée d’idées de suicide, nerveuse
suffisamment relevées et influencées ou qui à l’excès, objet de dégoût pour les autres et
ont encore la force de réaction suffisante, est pour elle-même, c’est dans cet état que la
capable d’en obtenir de bons résultats. pauvre jeune fille s’adressa à moi.
Je lui ordonnai sur-le-champ un régime
Un cas tiré de ma pratique nous mon- absolument sans excitants, facile à digérer
trera cela d’une manière plus palpable. et végétarien, de l’eau pure et beaucoup de
mouvement en plein air. Mes autres prescrip-
Une jeune fille de dix-neuf ans avait tions furent de dormir les fenêtres ouvertes et
été traitée depuis sa quinzième année par de prendre deux bains dérivatifs par jour et
l’allopathie contre les pâles couleurs. Son deux bains de vapeur par semaine. Au bout de
médecin lui avait prescrit d’abord du fer huit jours, l’état moral de la jeune fille était
en pilules, puis du fer combiné avec de la tout à fait transformé. La joie de vivre avait
pepsine et enfin d’autres médicaments. Il lui remplacé son humeur pessimiste. Au bout
avait conseillé de prendre une nourriture très de quatre semaines, la digestion et le sang
forte, surtout du bouillon et de la viande tous mensuel avaient repris leur cours à peu près
les jours ainsi qu’un ou deux verres de vin de normal et la jeune fille se sentait toute refaite.
Hongrie, de manger des œufs ou du jambon Sa peau, qui n’avait jamais pu rendre une sueur
cru à son déjeuner et de remplacer le café normale autrefois, était désormais chaude et
par du lait cuit. Le succès ne tarderait pas humide au toucher. Dans les six autres mois
à se manifester. Elle devait remplacer par de mon traitement, cette jeune fille se déve-
de la bonne bière l’eau qui pouvait contenir loppa d’une manière étonnante, ce qui jette
des miasmes délétères. Les prescriptions une lumière caractéristique sur la soi-disant
du médecin furent suivies scrupuleusement nourriture fortifiante de l’école moderne. Il en
pendant des mois et des années, mais sans résulte évidemment que le corps n’est nourri
le moindre succès. Si l’état de la jeune fille que par les aliments qu’il digère réellement.
était déjà mauvais avant ce traitement, il ne Au bout d’un an, c’était la personne la mieux
fit qu’empirer par la suite. portante qu’on pût s’imaginer.

10.12
184 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

11e chapitre

La majorité d’entre nous a évolué dans “Quand on est initié à ma théorie de la


la pollution atmosphérique et dans des en- surcharge et de la fermentation, on sait qu’il faut
vironnements de fumeurs (maison, travail, déjà des températures internes très élevées pour
lieux publics). Lorsqu’on sait que les pou- le développement de la tuberculose, parce que les
mons sont les organes le plus importants bacilles tuberculi­fères ne sont dévelop­pables qu’à
pour la vitalité du corps (purification du sang ces hautes températures, ce que l’école moderne
et apport en Énergie vitale), il ne faut pas a constaté à grands frais.” –p. 11.3
s’étonner des débordements des hôpitaux
et des salles d’urgence. “Il est donc de la plus grande importance
Si les poumons encrassés ne peuvent pour tous ceux qui ont des dispositions héréditaires
plus purifier le sang suffisamment, que aux affections des poumons, de pouvoir éviter toute
pensez-vous qu’il survient dans tout le surcharge ultérieure de substances étrangères.”
corps et en particulier dans les alvéoles –p. 11.4
pulmonaires? Il y a une relation étroite
entre le système circulatoire et le système “C’est ainsi que des gens tout à fait bien por-
sanguin. Plus le sang est intoxiqué, plus les tants n’ont besoin que de très peu d’aliments très
poumons le seront et vice versa. simples et en retirent suffisamment de force et de
Il faut comprendre que les symptômes stimulant de la force vitale pour en pouvoir vivre...
arrivent toujours lorsque les dépôts de Il y a aujourd’hui une foule de gens qui meurent
substances étrangères ont atteint une de faim physiquement et intellectuellement malgré
concentration critique dans une partie du l’alimentation la plus délicate.” –p.11.4
corps. Le symptôme est une révélation
de l’organisme qui tente de se purifier (ce “La valeur nutritive dépend absolument que
n’est absolument pas une maladie). Nous de la digestibilité des aliments pour le corps en
avons été éduqués à attendre les douleurs question.” –p. 11.5
pour se décider à faire quelque chose pour
remédier à l’intoxication interne. Il est fac- SOMMAIRE
ile de comprendre que plus vous attendez
pour faire quelque chose dans la direction Respirer la bouche ouverte.......................11.1
de la détoxication, plus il sera difficile et Stades antérieur des affections.................11.1
douloureux de la faire. Plus l’intoxication Origine et cause des affections des poumons
est grande, plus l’évacuation des substances 11.3
étrangères sera perçue douloureusement, et Origine des abcès................................... 11.6
plus cela prendra de temps. Asthme.................................................. 11.11
Nous vous conseillons grandement la Tuberculose (avancée)...........................11.12
lecture de “Je Me Fais Sain, Je Respire”. Le Tuberculose des os et Carie....................11.15
respir, c’est la Vie, c’est la Santé. Lupus....................................................11.15

11.0
Unité de Toutes les Maladies 185

Affections des poumons, Asthme,


Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie.

Il n’y a certainement point de maladies Ce qu’il y a de caractéristique chez


plus répandues aujourd’hui que les affec- la plupart des pulmoniques, c’est une
tions des poumons et surtout la tuberculose bouche plus ou moins ouverte jour et
dans ses différents états et symptômes. Les nuit pour respirer plus rapidement.
formes de ces maladies redoutées sont L’explication en est que la trop grande
si diverses qu’il est presque impossible chaleur interne demande constamment
de les retrouver absolument semblables de l’air frais pour rafraîchir le corps.
dans deux individus. Les poumons ont pour fonction de
L’un se plaint d’une respiration gênée, purifier constamment le sang du corps par
de son asthme, l’autre se plaint de maux de le moyen de l’air frais.
tête, un troisième a une mauvaise digestion, Si l’accumulation des substances étran-
un quatrième ne s’aperçoit de rien jusqu’au gères dans les poumons ne permet plus à
moment où il est conduit à la tombe par ces organes de purifier suffisamment le
une fluxion de poitrine qui l’atteint soudain, sang, ces substances étrangères, au lieu
un cinquième ne remarque également rien d’être expulsées, restent d’abord en pe-
jusqu’au moment ou la phtisie galopante le tite quantité, puis en masses toujours
frappe et le met en quelques jours au tom- plus grandes et vont s’ajouter aux autres
beau. Un sixième est atteint de la carie, sans substances étrangères du corps; mais
avoir idée qu’il souffre de la tuberculose. comme ce fait se passe dans les poumons,
c’est surtout cet organe qui est le plus sur-
Beaucoup de pulmoniques ont des chargé de substances étrangères.
douleurs dans les épaules; j’expliquerai plus
La conséquence en est que toute la
loin la cause de ces douleurs; d’autres ont
masse du sang devient anormale et qu’il se
des affections des yeux et des oreilles qui
produit une chaleur consomptive à l’inté-
cachent la véritable cause.
rieur du corps. Cette trop grande chaleur
Dans beaucoup de malades ce sont interne met les poumons dans un état
les affections de la gorge, les catarrhes du d’inflammation chronique gangreneuse.
pharynx et des bronches, les enchifrène- Les parties gangrenées se transforment en
ments, etc., qui cachent les affections des tissus inertes qui sont partiellement expulsés
poumons; il se présente chez d’autres des par la toux.
affections continuelles des pieds, des plaies C’est avec raison qu’on a actuellement
ouvertes aux pieds et au bas des cuisses, le une crainte infinie des affections des pou-
lupus et de vilaines dartres qui trompent mons, car la médecine moderne de l’école
sur le véritable siège de ces affections ne sait les reconnaître que quand elles
ceux qui ne sont pas initiés à ma science ont déjà atteint un stade auquel l’inté-
de l’expression du visage. rieur des poumons est déjà ravagé.

11.1
186 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

Elle les reconnaît alors au moyen de C’est pour cela que ma science de
l’auscultation, mais cette diagnose est l’expression du visage est d’une valeur
insuffisante et peu sûre et même tout à fait inappréciable justement pour toutes les af-
fausse dans certains cas. fections des poumons, car elle nous permet
Les stades antérieurs des affections des de les observer exactement jusque dans leur
poumons sont malheureusement inconnus à première phase.
l’école moderne, parce que sa diagnose im- Ces premiers stades sont des états dont
parfaite ne suffit pas pour les faire connaître le malade n’a point la moindre idée la plu-
et qu’il est impossible même à la « Tubercu- part du temps et dont il est très difficile de
line », si injustement célèbre, de rétablir un le convaincre.
poumon détruit; la chirurgie échouera aussi
comme dans les essais récents d’éloigner les C’est ainsi qu’il m’est arrivé une fois
cavernes des poumons. d’avertir charitablement une très jolie jeune
fille en service chez moi qu’elle était dange-
Il n’y a absolument pas moyen de com-
reusement atteinte des poumons et qu’elle
penser entièrement les actes de décompo-
devait se soumettre à mon traitement, sans
sition des poumons, à moins que ce ne soit
quoi elle mourrait probablement dans un an.
en faisant rétrograder par le même chemin
Cette servante se fâcha tout rouge, m’assura
cet acte de destruction qui s’est souvent
qu’elle était parfaitement bien portante et elle
préparé peu à peu pendant des années.
ne pouvait en revenir de ce que j’osasse lui
C’est moi qui ai réussi le premier par dire de pareilles choses. Je me tus alors et lui
ma méthode à opérer cette rétrogression donnai un nouvel avertissement quatre mois
de l’acte morbide d’une manière qu’il avant sa mort. Je lui dis que c’était le moment
était impossible jusqu’ici d’effectuer aussi ou jamais d’obtenir sa guérison. Mais tout
parfaitement par un autre moyen. Je m’ex- cela fut sans succès. Trois mois plus tard, elle
pliquerai bientôt avec plus de détails sur la se mit au lit et la phtisie galopante l’emporta
curabilité des affections des poumons par en quatre semaines.
ma méthode.
Je mentionnerai d’abord ce qui me J’ai appris par ce fait et par beaucoup
semble le plus important au traitement de d’autres qu’il n’est pas toujours bon de
toutes les affections des poumons, c’est-à- faire remarquer aux gens leur dispo-
dire la reconnaissance en temps opportun sition à certaines maladies, mais qu’il
des stades antérieurs des affections des vaut toujours beaucoup mieux attendre
poumons qui deviennent souvent visibles qu’on nous demande nos conseils, car
des années d’avance et même dans l’enfance la science de l’expression du visage est
par ma science de l’expression du visage. encore trop neuve et trop peu comprise
Cette reconnaissance à temps des affections pour que les gens puissent en comprendre
des poumons est assez indifférente à la la portée et parce que bien des gens ne
médecine de l’école qui n’a pas encore su croient à ces nouveaux domaines que
guérir ou empêcher les stades postérieurs quand ils sont professés à une université
de la tuberculose. Il est de la plus grande quelconque.
importance pour mon traitement de recon- Un temps viendra où cela arrivera égale-
naître le plus tôt possible les affections des ment à ma science de l’expression du visage,
poumons, car cela permet de guérir plus vite mais pour le moment elle est seulement ma
et plus sûrement ces affections. propriété et celle de mes élèves.

11.2
Unité de Toutes les Maladies 187
Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

Mais cette science est d’une importance une quintessence qui a exactement les mê-
toute particulière pour tous les parents qui mes propriétés que le sujet en question et qui
ont à cœur le bien de leurs enfants, car c’est transmet ces propriétés. (Voir page 3.9.)
seulement la connaissance de cette science
qui leur permettra d’observer exactement à J’ai surtout observé que la scrofulose est toujours
toute heure, à tout âge, et avec une sûreté un stade antérieur à la tuberculose. On voit
infaillible, l’état de santé de leurs enfants clairement que le jeune corps scrofuleux a assez
et de déterminer sur-le-champ toute ma- de force pour pousser les substances étrangères
ladie dans ses premiers stades latents qui au-dehors et pour les tenir éloignées des organes
commencent souvent des années avant la les plus nobles; mais cette force vitale se perd peu
manifestation proprement dite de la mala- à peu et puis elle est incapable d’empêcher la
die. C’est ainsi que chacun sera en état de tuberculose de décomposer les organes internes
prévenir toutes les maladies assez tôt pour par les substances étrangères.
les empêcher de parvenir à des degrés aussi
destructeurs que la tuberculose.
Il est absolument impossible que des
gens bien portants dans notre sens soient
Passons maintenant à l’origine et à la cause atteints d’une tuberculose quelconque
de toutes les affections des poumons. aussitôt qu’il se présente une surcharge
de substances étrangères, même s’ils ont
Ces affections sont toutes des états inspiré un nombre énorme de bacilles
extrêmes d’autres symptômes morbides tuberculifères.
antérieurs, surtout de maladies des organes Quand on est initié à ma théorie de la
génitaux ou bien en suite directe, c’est-à- surcharge et de la fermentation, on sait
dire dans un seul et même individu qui a eu qu’il faut déjà des températures internes
d’abord une maladie des organes génitaux très élevées pour le développement de
ou une autre maladie avant d’être atteint la tuberculose, parce que les bacilles
des poumons, ou bien en suite indirecte, tuberculi­fères ne sont dévelop­pables
c’est-à-dire par une disposition transmise qu’à ces hautes températures, ce que
héréditairement aux enfants. l’école moderne a constaté à grands frais.
Mais ces températures internes
Cela arrive quand les parents ont eu
d’une élévation anormale ne sont pos-
autrefois des maladies des organes géni-
sibles que dans les états de surcharge
taux ou d’autres maladies qui n’ont pas
héréditaire de plusieurs générations
été réellement guéries, mais seulement
ou bien quand on vit d’une manière
refoulées dans le corps par les médica-
tellement contraire à la Nature que
ments et qui reposaient à l’état chroni-
l’orga­nisme tout entier se ruine en très
que et latent dans le père et la mère ou
peu de temps.
dans l’un des parents seulement, mais
qui n’ont pu renier leur véritable siège à la La chose principale est de se repré-
génération et qui se sont fait sentir chez les senter clairement que toutes les affec-
enfants comme disposition à la scrofulose tions des poumons et toutes les autres
ou à la tuberculose, car les produits de maladies ont leur source dans le bas-
la génération sont toujours le résultat ventre, c’est-à-dire dans une digestion
de l’organisme tout entier, c’est-à-dire de plus en plus anormale.

11.3
188 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

S’il y a en effet une cause héréditaire La plupart des gens croient que si
dans la plupart des cas de tuberculose, les aliments introduits dans l’estomac
il faut se la représenter dans la plupart traversent le corps sans encombre, c’est
des cas, comme je l’ai déjà indiqué dans déjà une digestion normale. Mais le petit
la cinquième conférence: «  Comment on nombre sait seul que l’acte de la digestion
obtient des accouchements faciles et heu- est un acte de fermentation qui se fait dans
reux », c’est-à-dire non pas comme une des conditions et à des températures fort dif-
imprégnation et destruction directe des férentes, qu’une seule température bien
poumons par les substances étrangères, mais déterminée peut amener une digestion
seulement comme un développement trop complète pour l’organisme en question et
faible, trop délicat et trop peu résistant que tout écart de cette température occa-
des poumons en proportion des autres sionne des troubles. L’école moderne ne
organes, état produit par hérédité chez connaît également que très peu ce domaine
les descendants et qui fait de cet organe extrêmement important.
affaibli le siège tout spécial des substances
étrangères. J’ai déjà donné des explications dé-
taillées sur la digestion à la dixième confé-
La pression interne fait déposer les rence intitulée: « Appauvrissement du sang
substances produites dans le corps par suite et Pâles couleurs » et je me réserve de revenir
de la digestion insuffisante; ce dépôt se fait plus tard sur cette question.
surtout sur les organes qui présentent
le moins de résistance et ce sont alors les Plus l’acte de fermentation de la
poumons qui résistent le moins. digestion est normal, plus la nutrition
de l’individu en question est parfaite.
Il est donc de la plus grande importance
pour tous ceux qui ont des dispositions hérédi- C’est ainsi que des gens tout à fait bien
taires aux affections des poumons, de pouvoir portants n’ont besoin que de très peu
éviter toute surcharge ultérieure de substances d’aliments très simples et en retirent
étrangères. suffisamment de force et de stimulant de
la force vitale pour en pouvoir vivre, tandis
On a déjà vu dans le développement de que d’autres personnes, atteintes de maladies,
ma théorie de la fièvre que la cause de toutes absorbent souvent des portions énormes de mets
les maladies se trouve dans le bas-ventre, délicats sans en retirer un avantage appréciable
ce qui est surtout le cas dans les maladies pour leur corps qu’ils font tellement travailler
qui sont pour ainsi dire la phase extrême ainsi qu’il est la plupart du temps incapable de
des maladies aiguës et latentes. tout autre travail, surtout d’un travail qui
demande de la persévérance.
Si ce fait paraît inconcevable à la
plupart des gens, cela provient tout na-
Il y a aujourd’hui une foule de gens
turellement de ce que presque personne
qui meurent de faim physiquement et
ne connaît la véritable valeur d’une di-
intellectuellement malgré l’alimentation la
gestion normale et surtout parce que la
plus délicate. Tout le monde s’en étonne
plupart des gens ne savent pas en quoi
et dit alors d’une telle personne que « rien
consistent la digestion normale et la
ne lui profite ».
digestion anormale.

11.4
Unité de Toutes les Maladies 189
Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

C’est ainsi qu’il m’arrive tous les jours Il en est absolument de même pour nous
de voir des personnes qui mangeaient trois autres hommes, avec la seule différence
fois plus avant qu’après mon traitement et que nous sommes acclimatés et que nous
qui, malgré la nourriture soi-disant la plus n’agissons contre notre digestion que
fortifiante (viande, vin, bière, œufs, etc.), deve- par suite d’une nourriture impropre et
naient tous les jours plus incapables de travail, d’un genre de vie absurde.
tandis qu’après un assez long usage de mon C’est seulement ma science de l’ex-
traitement, quand leur digestion était consi- pression du visage qui m’a mis à même de
dérablement améliorée, elles consommaient trouver une mesure infaillible de ces états
trois fois moins d’aliments qu’aupa­ravant et ne anormaux de la digestion qu’on ne peut
prenaient que de la nourriture non excitante et reconnaître presque toujours qu’aux états
facile à digérer qui augmentait leurs aptitudes du corps, c’est-à-dire par leurs résultats,
corporelles et intellectuelles. parce que nous ne pouvons pas obser-
ver directement ce qui se passe dans le
Des milliers de malades, qui ont éprouvé bas-ventre.
sur eux-mêmes ce renouvellement de leur santé,
Nous voyons souvent chez les pulmo-
sont et demeurent à jamais les témoins vivants
niques que le corps ne peut plus se nourrir
de la fausseté des prescriptions de l’école mo-
malgré les aliments les plus recherchés et
derne qui donne une attention toute particu-
qu’il se dessèche au contraire par suite d’une
lière à la consommation des viandes et autres
trop grande chaleur interne.
aliments et boissons irritant les organes et qui
concourt ainsi d’une manière tout à fait inouïe
à rendre malades les organes digestifs. La valeur nutritive ne dépend pas de la
composition des aliments; elle ne consiste pas
non plus dans ce que les aliments contiennent,
La même cause qui fait mourir si vite de la phtisie même sous forme d’extrait, toutes les subs-
les singes de nos jardins zoologiques parce qu’ils tances que la chimie et la médecine moderne
n’ont plus la même nourriture que dans les tropi- considèrent comme indispensables à la conser-
ques, est aussi ce qui les frappe sitôt la phtisie. vation du corps humain.
Le froid qu’on a accusé jusqu’ici, ne contribue à
cette maladie qu’en tant que l’acte de fermentation Nous avons déjà dit au contraire que
de la digestion est plus lent et plus difficile dans cette valeur ne dépend absolument que de la
les températures basses et tout particulièrement digestibilité des aliments pour le corps
quand les animaux ne peuvent même pas recevoir en question.
la nourriture qui leur a été destinée par la Nature. Mais quiconque a beaucoup affaire aux
Ils sont alors en butte à l’action combinée à deux malades sait très bien la diversité qu’il y a
agents nuisibles à leur santé. entre la capacité digestive des individus et
surtout des malades.
J’ai eu très souvent l’occasion d’observer Quand le corps est déjà fortement
les singes dans les différentes phases de surchargé de substances étrangères, les
leur état de santé après leur arrivée chez poumons sont tout particulièrement en
nous et j’ai pu déterminer à l’aide de ma danger à cause de leur étendue et de leur
diagnose que la digestion devenait tout volume, car les substances qui se pressent
d’abord anormale avant qu’il se présentât vers la tête, sont souvent obligées de se frayer
d’autres affections. un chemin à travers les poumons.

11.5
190 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

Ces derniers (les poumons) une fois for- tout le corps ou seulement par endroits.
tement surchargés deviennent fréquemment Dans le premier cas, le corps a encore
le dépôt principal des substances étrangè- toute sa force vitale pour expulser toutes
res qui ne tendent plus à se diriger vers la les substances étrangères qui pourraient lui
tête, mais qui restent dans les poumons, de nuire; dans le second cas, il a perdu cette
sorte que ces malades ne sentent plus rien force. Beaucoup de substances destinées
jusqu’à ce que la mort soit imminente, car à être éliminées restent alors dans le
il arrive souvent alors que la tête et le cou corps et forment ainsi la disposition
ne présentent aucune trace d’accu­mu­lation aux maladies.
de substances étrangères. Or, beaucoup de mes lecteurs auront
Quand l’acte de décomposition des déjà fait l’observation que certaines per-
poumons se présente, ce sont la plupart du sonnes ont périodi­quement des abcès
temps les pointes des lobes qui sont d’abord au fondement, au cou ou aux bras à
détruites. Cela provient de ce que les des époques déterminées. La personne
substances étrangères du corps tendent en question a toujours senti longtemps
toujours à s’élever à leur transformation auparavant dans tout son être une pesan-
ou fermentation absolument comme teur qui disparaît quand l’abcès crève, car
dans la bouteille (Voir page 2.7). Les dès que cette crise est passée, le malade
pointes des lobes se terminent aux épaules; se sent presque toujours comme refait ou
pendant la fermentation, les substances se du moins beaucoup plus frais et dispos
répandent dans les pointes extrêmes des qu’auparavant.
lobes et comme elles ne peuvent pas aller
plus loin à cause des épaules qui leur font Étudions ce fait de plus près et pour-
obstacle, c’est justement à ce point extrême suivons l’origine de ces abcès. Nous
que se passent les faits les plus désastreux de observons d’abord, à l’endroit où va se
cette fermentation et les frottements les plus former un abcès, une certaine dureté qui
forts. C’est là la cause des douleurs dans rougit peu à peu et qui se fait remarquer
les épaules et des douleurs lancinantes que des jours et des semaines d’avance. L’endroit
les poitrinaires sentent aussi longtemps que dur augmente ensuite d’étendue, s’élève de
les poumons ne sont point détruits. plus en plus et forme enfin dans la peau
Je vais expliquer maintenant l’origine un nœud épais et solide qui rougit et
des nœuds tuberculeux. s’enflamme de plus en plus en causant
La formation et l’origine des nœuds de vives douleurs. Il y a en même temps
tuberculeux sont absolument les mêmes que des tiraillements de tous côtés vers ce nœud,
pour les nœuds hémorroïdaux et cancéreux ce qui peut devenir très douloureux surtout
et pour tous les autres nœuds du corps dans les mouvements. Dès que l’abcès a
jusqu’aux boutons les plus insignifiants. atteint son degré le plus élevé, il passe peu
Pour décrire en détail les causes qui pro- à peu à un état plus mou, crève ensuite et se
duisent ces nœuds, il me faut remonter un vide. La substance morbide nécessaire
peu plus haut. à la formation de cet abcès est ainsi
J’ai déjà dit qu’un corps bien portant expulsée du corps.
a la peau chaude et humide au toucher, Ce fait n’est donc autre chose qu’une
tandis que les malades chroniques ont fré- expulsion des substances étrangères par
quemment une peau sèche et inerte dans le corps.

11.6
Unité de Toutes les Maladies 191
Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

Mais si nous observons ces phénomènes Quand le corps a encore beaucoup de


sur certaines personnes, il s’agit de savoir force vitale, il amène ces nœuds jusque
pourquoi nous ne les rencontrons point sous l’épiderme et nous pouvons alors les
chez tout le monde. J’ai déjà mentionné sentir et les voir distinctement au cou et
que nous observons la même chose à propos même partout ailleurs, car ils se présentent
de la sueur qui se trouve chez les uns et qui souvent en masse. Mais quand la force
manque chez les autres. J’ai déjà montré que vitale est insuffisante pour faire avancer
cela dépend du degré de force vitale que le procédé jusqu’à ce point, il se forme de
possèdent les différentes personnes. ces nœuds même à l’intérieur du corps et
nous les trouvons dans le ventre sous les
Il en est de même des abcès. noms de nœuds hémorroïdaux, tuberculeux
et cancéreux. C’est là la manière jusqu’ici
Quand le corps dispose encore d’une inconnue dont les différents nœuds s’en-
grande quantité de force vitale, il élimine gendrent dans le corps. On avait toujours
sous forme d’abcès les substances étrangè- essayé vainement jusqu’ici d’expliquer
res qu’il ne peut pas expulser entièrement par l’origine de ces nœuds.
ses organes sécréteurs. Mais quand le corps La preuve de ces assertions ne peut être
ne dispose plus d’une aussi grande mesure faite que par la pratique. Si nous réussis-
de force vitale pour amener et supporter sons à relever la force vitale du corps par
de telles crises, soit par suite d’un affaiblis- un moyen quelconque, nous observons
sement produit par les médicaments, soit immédiatement une altération des nœuds.
par suite d’une faiblesse survenue pendant On a toujours observé de ces formations
la crise elle-même ou enfin par suite d’un d’abcès pendant le traitement par l’eau.
genre de vie contraire à la Nature, que La force vitale du corps est suffisamment
deviennent alors les substances morbides relevée par ce traitement encore appliqué
destinées aux abcès ? par l’ancienne méthode naturelle pour que
Les contractions et les agglomérations le corps puisse achever l’acte imparfait
ont encore lieu comme aux abcès, mais le des formations d’abcès dont résultent les
corps n’a plus la force vitale suffisante nœuds. C’est là l’explication des formations
pour amener ces contractions jusqu’à critiques d’abcès et de boutons qui se pré-
l’épiderme et pour les expulser par un sentent à ce traitement au moyen de l’eau.
abcès. Il se forme encore ces parties dures Mais si nous parvenons à influencer et à
qui accompagnent toujours ces contrac- relever dans une plus grande mesure que par
tions, mais elles sont indolores et elles se ces méthodes la force vitale du corps, nous
transforment ensuite en nœuds durs ou réussissons même à résoudre et à dissoudre
mous; mais la force vitale ne suffisant plus directement tous ces nœuds. En effectuant
pour achever cet acte, le procédé reste ina- alors une dérivation suffisamment rapide
chevé et nous avons désormais un nœud de ces substances dissoutes comme cela
au lieu d’un abcès. s’obtient par mes bains dérivatifs et en
n’introduisant plus de nouvelles substances
Ces nœuds ne sont donc autre chose morbides dans le corps par la nourriture,
que des abcès à l’état rudimentaire, toute formation d’abcès est impossible et
c’est-à-dire des substances morbides les nœuds se résolvent et se dissolvent à
accumulées en tas que le corps enkyste l’intérieur absolument comme ils se sont
même dans certains cas. formés à l’origine.

11.7
192 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

L’ancien traitement au moyen de l’eau les mêmes, aussi arrive-t-il que chez l’un les
amenait bien aussi, comme je l’ai déjà dit, la pointes des lobes des poumons sont atta-
résorption des nœuds, mais il lui manquait quées tout d’abord, tandis que les masses en
la dérivation sûre de son fait et il ne se for- fermentation montent plutôt vers le milieu
mait des abcès et des boutons que quand ou par devant chez un autre, ce qui produit
le corps possédait encore suffisamment de l’asthme, les catarrhes et les inflammations
force vitale, tandis que ces abcès et boutons de toute sorte des voies respiratoires. Il
sont presque exclus de mon traitement parce se présente du reste chez la plupart des
que j’ai réussi à effectuer la dérivation des poitrinaires une inflammation des voies
substances d’une manière beaucoup plus respiratoires, bien que cette inflammation
naturelle et plus rapide. soit souvent à l’état latent. Ces circonstan-
Nous avons vu que les nœuds tubercu- ces expliquent la diversité des affections
leux ne sont autre chose que des abcès à des poumons.
l’état rudimentaire qui ont la même cause
Les différents états de surcharge latente
que toutes les autres formations de nœuds
des poumons amènent les inflammations
dans le corps.
aiguës telles que la fluxion de poitrine et
La diversité de l’emplacement des la pleurésie. Ce sont toujours des crises
nœuds dépend uniquement des diffé- curatives aiguës par lesquelles le corps
rents degrés de surcharge des individus essaie de se débarrasser de ses substan-
en substances étrangères. ces étrangères et qui amènent facilement
Maintenant que nous connaissons la la mort quand on ne sait pas les traiter.
véritable origine et la véritable nature de tous Ces maladies fébriles aiguës sont pourtant
les nœuds et aussi les tuberculeux, le chemin absolument sans danger pour la plupart
de leur guérison nous est tout indiqué. quand on les attaque sur-le-champ par mes
Nous dirons de nous-mêmes désor- bains dérivatifs. Nous avons ainsi la maladie
mais que l’excision des nœuds pratiquée aiguë absolument en notre pouvoir et elle
par la médecine de l’école pour les can- ne peut jamais se développer de manière à
céreux, est le moyen le plus contraire mettre l’organisme en danger. La guérison
à leur guérison, car cela n’écarte que de toutes ces crises aiguës est généralement
le phénomène externe, mais jamais la d’une rapidité étonnante.
cause des nœuds. L’unique moyen de
guérir ces nœuds c’est de relever la force C’est ainsi que je fus appelé à la fin de
vitale et de rendre au corps la force d’ex- 1890 dans une famille où une petite fille de
pulser les nœuds. Grâce aux propriétés neuf ans était atteinte d’une grave fluxion
caractéristiques de la force vitale du corps et de poitrine. Le médecin allopathe avait déjà
aux conditions de la vie, ces nœuds, même traité l’enfant pendant deux mois sans succès
à l’état calcifié, peuvent rétrograder sur le par la créosote et ce poison avait tellement
chemin qu’ils ont suivi à leur formation délabré la digestion de la malade que les pa-
et s’éliminer entièrement du corps, ce qui rents s’attendaient à voir mourir bientôt leur
demande souvent, il est vrai, un usage de fille. C’est alors qu’on m’appela au dernier
mon traitement pendant des années. moment. Je dis aux parents qu’il se produirait
Les voies que suit la fermentation probablement bientôt du mieux s’ils voulaient
des substances étrangères dans le corps, renoncer aux ordonnances du médecin et
pour arriver jusqu’à la tête, ne sont jamais suivre en tous points les miennes.

11.8
Unité de Toutes les Maladies 193
Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

Il en fut réellement ainsi. Dès le deuxiè- le développement du bacille tuberculeux


me jour de mon traitement, il se déclara un dépend de ces températures élevées.
mieux sensible qui s’accentua de jour en jour C’est ce que l’école moderne sait éga-
de sorte que tout danger de mort était conjuré lement. Malheureusement elle ne sait que
au bout de huit jours et que l’enfant pouvait faire de cette science et cherche toujours
courir en plein air au bout de quelques se- des remèdes contre les bacilles dont elle
maines. Si mon traitement avait été appliqué méconnaît entièrement la nature.
dès le commencement de ce cas grave, et si Pour celui qui a compris mes explica-
l’on n’avait point suivi d’abord pendant deux tions, la guérison est tellement naturelle et
longs mois le traitement médical absolument simple qu’on a réellement peine à concevoir
contraire à la Nature, la guérison se serait qu’on ait pu la chercher autrement qu’en
faite aussi entière en quelques jours qu’elle réglant continuellement ces températures
se fit ensuite en quelques semaines. internes anormales et en relevant et excitant
en même temps la force vitale jusqu’à ce
Les températures particulièrement qu’il se soit produit une réduction entière
élevées, qui règnent à l’intérieur des des états anormaux du corps. Mes bains
poumons de tous les poitrinaires, s’ex- dérivatifs combinés avec mes mesures diété-
pliquent d’une manière toute naturelle. Il y tiques et autres nous permettent cela d’une
a déjà un acte de décomposition très rapide manière remarquable. Le plus difficile est de
de l’air atmosphérique dans les poumons à prendre les bains à propos. Les tempéra-
l’inspiration et à l’expiration. Au moment où tures très élevées du corps ne peuvent
nous inspirons et où nous expirons, nos pou- point s’abaisser d’abord d’une manière
mons ont décomposé l’air en ses éléments durable, aussi faut-il adapter la durée
(oxygène et azote). L’oxygène reste dans le et la succession des bains à l’état du
corps et l’azote est expiré en combinaison malade, ce qu’on peut apprendre sous ma
avec les gaz impurs du corps. surveillance ou sous celle de mes élèves, car
C’est ainsi qu’il se produit dans les on ne comprend généralement point du tout
poumons un acte continuel de combustion cette partie importante du traitement.
et de décomposition qui a longtemps coûté Un air frais et ensoleillé et un séjour
beaucoup de peine à la chimie et qui produit prolongé dans un air semblable sont des
déjà par lui-même de hautes températures auxiliaires très précieux qu’il ne faut jamais
qui montent encore et deviennent plus négliger. Les bains de soleil sont surtout
anormales, dès qu’il y a à l’intérieur des d’une importance tout à fait remarquable
poumons un état de surcharge ou de fer- pour tous les poitrinaires. Rien ne peut
mentation des substances étrangères. augmenter l’efficacité des bains dérivatifs
dans une plus large mesure que ces bains
J’ai déjà expliqué que les bacilles ne de soleil. Il faut les appliquer de la manière
sont que le produit de la fermentation décrite plus haut.
des substances étrangères dans le corps Quant à la vaccine de Koch contre la
et que leur développement dépend tou- tuberculose, mes lecteurs ne seront point
jours de certaines températures suivant étonnés si je la réprouve, malgré l’enthou-
leur diversité. siasme général qui l’accueillit à la fin de
La tuberculose étant toujours ac- l’année 1890. Son effet s’explique très
compagnée de températures très élevées, simplement.

11.9
194 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

La substance vénéneuse inoculée aux Quand on a observé comme moi que


tuberculeux agit parfois sur les subs- mon traitement ne peut effectuer une
tances étrangères comme la levure sur guérison parfaite d’affections avancées des
la pâte en produisant une fermentation poumons que par une application compé-
(fièvre) qui peut amener un changement tente de ma méthode pendant des années
de l’état primitif de fermentation des subs- et qu’il a obtenu dans beaucoup de cas de
tances étrangères dépendant bien entendu ces guérisons complètes, on sait bien ce que
d’autres températures internes, ce qui peut veut dire une guérison semblable.
avoir pour conséquence que le bacille tu- L’école moderne tend à expliquer
berculeux, développable seulement dans sa chaque maladie par la présence d’un
température antérieure, passe dans une autre bacille spécial, mais elle oublie entiè-
phase qu’on a regardée jusqu’ici comme sa rement que:
destruction. Mais il n’y a certainement
jamais d’élimina­ t ion complète des de même qu’une seule et même plante se
substances étrangères ni d’éloignement développe différemment et a une apparence
absolu de la cause fondamentale de la différente suivant les climats et que les volatiles
maladie. d’une seule et même espèce deviennent différents
Qu’on prétende le contraire autant dans différents climats bien qu’ils aient tous une
qu’on voudra, la vaccine est et demeure un origine commune, de même tous les bacilles n’ont
simple palliatif dont les effets pernicieux qu’une seule et même origine comme produits
se montreront certainement au grand jour de la fermentation des substances putrides, mais
même s’ils se font attendre longtemps. Le leur forme, leur structure et leur nature diffèrent
grand enthousiasme causé par la méthode suivant les diverses températures (climats).
de Koch a fait place à une désillusion amère
au bout de quelques mois. On n’entend de La guérison de toutes les affections des
tous côtés que des rapports défavorables poumons dans notre sens n’est possible
qui émanent de personnes bien informées que par la rétrogression des états morbides
et surtout de médecins de l’école moderne du corps. La curabilité elle-même dépend
qui pensent d’une manière indépendante. de différentes circonstances et peut être
Il meurt tous les jours un certain nombre souvent d’une rapidité surprenante même
de personnes vaccinées avec la tuberculine dans des cas très avancés, tandis qu’elle
et les espérances exagérées s’évanouissent demande des années dans d’autres cas et
de plus en plus. qu’elle ne peut plus s’obtenir dans d’autres
C’est une nouvelle confirmation du cas trop avancés, bien que l’état puisse
proverbe: être rendu supportable jusqu’au dernier
moment. La curabilité des affections des
« La montagne en travail accouche
poumons dépend donc uniquement de
d’une souris. »
la force vitale du malade et de la manière
Aujourd’hui que la présente édition dont la digestion peut encore se relever.
est lancée dans le monde, la vaccine de Si l’on réussit à relever cette dernière et à
Koch semble être déjà à peu près oubliée. la rendre normale, il se présente un mieux
Nos assertions n’ont été que trop bien très rapide; si cela ne réussit point, toute
confirmées partout. guérison est absolument exclue. J’ai eu en
La vaccine est et demeure la plus traitement beaucoup de malades qui ont
grande charlatanerie du monde. été délivrés avec une rapidité incroyable

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Unité de Toutes les Maladies 195
Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

de leurs affections des poumons parce que C’est comme si le médecin disait aux
j’ai réussi à améliorer très vite leur digestion. malades: “Il n’y a plus rien à faire. Pour
J’ai observé au contraire chez d’autres ma- nous, vous êtes perdus; essayez cependant si
lades qui avaient déjà des tubercules solides la Nature peut encore vous sauver !”
dans les poumons, que la rétrogression de La malade sentait bien cela, aussi
ces nœuds durait souvent des années et qu’à s’adressa-t-elle à moi sur la recommandation
chaque résolution d’un de ces nœuds, ce qui d’une de ses amies après avoir déclaré à son
se faisait presque toujours par l’extension médecin qu’elle aimait mieux mourir ici que
de ces nœuds, il y avait une crise violente d’aller expirer à l’étranger.
qui, pour n’être pas dangereuse, n’en était
Elle commença mon traitement au com-
souvent que plus douloureuse. Une guéri-
mencement de décembre par un mauvais temps
son complète de toutes les affections des
de brouillard. Elle pouvait à peine faire dix
poumons, à l’exception des affections trop
pas sans s’arrêter tant le temps était mauvais
avancées qui s’améliorent sans pouvoir
et tant elle respirait difficilement.
jamais être guéries, s’obtient sûrement par
l’application compétente de ma méthode, La pression des substances étrangères
mais la durée de la cure dépend de la manière était énorme chez elle. La malade suivit
dont le corps réagit contre le traitement. consciencieusement toutes mes ordonnan-
Mon traitement s’occupe immédiatement ces et la pression ne tarda pas à cesser. Les
de régler les températures internes, ce qui, éliminations des substances étrangères se
par une application convenable, fait rétro- firent abondamment par la sueur et par les
grader les états pernicieux sur leur propre excrétions et je réussis bientôt à relever sa
chemin, jusqu’à obtention d’une guérison digestion. Elle prenait tous les jours trois
complète. bains dérivatifs d’une demi-heure chacun et
un bain de vapeur toutes les semaines. C’est
Pour faire mieux comprendre ce que ainsi que se fit au bout de quelques mois la
j’avance, je vais communiquer ici quelques rétrogression de la maladie par le même
cas de différentes guérisons d’affections des chemin qui avait servi à sa formation. Tous
poumons tirées de ma pratique. les symptômes, qui avaient accompagné le dé-
veloppement de sa maladie, se représentèrent
Asthme à la différence près que la rétrogression se fit
à peu près douze fois plus vite que l’accumu-
Une dame de soixante-cinq ans était lation. Chaque fois le traitement compensait
tellement asthmatique et tellement gênée à peu près une année d’accumu­lation, de
dans sa respiration que son médecin, dont les sorte qu’elle fut complètement délivrée de
pilules de créosote et les poudres n’avaient son asthme en trois mois. Maintenant qu’il
fait qu’empirer de plus en plus la maladie, lui s’est écoulé une année depuis l’apparition
conseilla comme dernier secours un séjour de la troisième édition, l’état de cette dame
dans le Midi parce qu’il n’y avait plus aucun est tout à fait satisfaisant.
remède capable d’agir contre un asthme si
avancé. Mon traitement ne donne point de
Mais pour celui qui connaît les remèdes résultats aussi rapides dans tous les cas
de la médecine de l’école, l’envoi des malades d’asthme. D’autres asthmatiques ont eu
dans un climat plus chaud équivaut à une besoin du double ou du triple de ce temps
condamnation. pour obtenir le même succès.

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196 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

La durée du traitement dépend tout Il s’est écoulé une année depuis que j’ai
d’abord du degré d’accumulation des subs- écrit ce rapport de guérison. Malgré son âge
tances étrangères, puis de la force vitale avancé, mon malade se porte à merveille. Ce
du malade et enfin de la manière dont son qu’il y a de caractéristique pour les progrès
corps réagit à mon traitement. continuels de sa bonne santé, c’est que ce
vieillard absolument chauve autrefois a,
Le cas le plus grave que j’aie jamais depuis à peu près huit mois, une recrue assez
traité, est bien celui d’un homme d’une soixan- abondante de cheveux gris. Ce succès a causé
taine d’années qui souffrait de son asthme la stupéfaction de toutes ses connaissances.
depuis plusieurs années et qui était absolument
condamné par ses médecins. L’usage des Tuberculose (avancée)
médicaments appliqué pendant des années
J’ai eu en traitement une femme de trente
avait tellement délabré son état que je ne
ans qui était atteinte d’une tuberculose avan-
voulais plus le prendre en traitement parce que
cée. Elle respirait presque toujours la bouche
j’avais moi-même peu d’espoir; je me laissai
ouverte, surtout en dormant. La mère était
cependant fléchir à force de prières.
morte de la tuberculose à l’âge de cinquante-
Les premiers bains apportèrent déjà du cinq ans et cette disposition morbide s’était
soulagement au malade qui, encouragé par communiquée à tous ses enfants. La mère
ce succès, exécuta mon traitement avec une avait vécu d’une manière plus naturelle que
persévérance et une énergie qui dépassa de ses enfants, aussi ces derniers avaient-ils été
beaucoup mes ordonnances et que je n’ai pas frappés plus rapidement des suites mortelles
encore rencontrées jusqu’à ce jour. La peur de de cette maladie. Ma malade avait été très
la mort lui donnait seule cette ardeur. scrofuleuse dans son enfance ainsi que tous
Chaque bain soulageait sa forte fièvre ses frères et sœurs.
interne et le délivrait de la pression des subs- À l’âge de vingt ans, elle avait eu un
tances étrangères vers les parties supérieures. visage plein et des joues fortement colorées
Comme ce soulagement ne se produisait qui devenaient rouge bleuâtre en hiver et elle
d’abord que pendant le bain et ne durait que était déjà corpulente et pleine d’embonpoint.
très peu de temps après le bain, le malade se Dans les années suivantes, elle perdit sa cor-
baignait beaucoup plus souvent, bien que je pulence et ses fortes couleurs et ses formes
ne lui eusse ordonné que trois bains par jour. redevinrent normales. Mais la tuberculose
Il se baignait même la nuit, car la toux ne héréditaire se faisait sentir de plus en plus à
lui permettait pas de dormir. Après chaque l’approche de la trentaine.
bain d’une demi-heure, il pouvait dormir La digestion était irrégulière, la consti-
une heure entière, puis la fièvre augmentant pation alternait avec la diarrhée, la couleur
la toux et lui rendant le sommeil impossible, et l’odeur des excréments montraient clai-
il se remettait au bain. rement combien l’acte de fermentation de la
Chaque bain donnait assez de force digestion était irrégulier et anormal dans ce
vitale à son corps pour faire des expectora- corps. Outre de fréquents maux de dents et
tions purulentes qui lui apportaient toujours de tête, il se présentait parfois des douleurs
du soulagement. De mois en mois ce cadavre lancinantes dans la poitrine et dans les
vivant reprenait sa fraîcheur, sa vivacité et son épaules. Ces douleurs n’ont jamais lieu que
amour de la vie, de sorte qu’aujourd’hui cet pendant l’acte de décomposition.
homme qui était un candidat de la mort en ve- Dès qu’il y a des parties des poumons
nant chez moi, a obtenu une cure merveilleuse qui sont déjà décomposées, ces douleurs
par un traitement de quinze mois. cessent sur-le-champ.

11.12
Unité de Toutes les Maladies 197
Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

Le sang mensuel de cette dame était Il se présenta deux crises violentes


toujours très douloureux et fort irrégulier; il pendant la première année de traitement, à la
cessait souvent pendant des mois entiers, puis résolution des nœuds des poumons. Pendant
il revenait trop fréquemment. Tout cela était ces crises, qui duraient deux ou trois semaines,
accompagné d’une faiblesse générale, d’une la malade pouvait à peine se remuer, chaque
grande fatigue après tout travail corporel, mouvement lui causait des douleurs insup-
d’un sentiment d’anxiété et d’un méconten- portables dans la poitrine, elle ne pouvait
tement insurmontable. que rester couchée en dehors des bains; il lui
Pour celui qui ne connaît point ma était impossible de respirer profondément et
science de l’expression du visage, cette sa respiration était même fort gênée.
dame devait être l’image de la santé la plus Pendant la deuxième année de traite-
florissante quand elle vint suivre mon trai- ment, l’état de la malade s’améliora consi-
tement. De belles joues roses et des formes dérablement. La rétrogression des substances
pleines de rondeur trompaient tout profane étrangères à travers le cerveau lui causait bien
sur l’état critique de cette malade, état qui ne des rêves inquiétants, mais les maux de dents
m’était point caché. Cette femme commença avaient cessé, son état général était devenu
mon traitement en pleine connaissance de son beaucoup plus normal.
état dangereux.
Il n’y avait eu que deux crises pendant
Je lui prescrivis deux ou trois bains de
cette deuxième année. La première avait été
siège à friction par jour et un ou deux bains
semblable à celles de la première année; la
de vapeur par semaine, un régime absolument
deuxième avait été accompagnée de crampes
sans excitants, beaucoup de séjours en plein
dans les mollets.
air et les fenêtres ouvertes pendant la nuit. Son
état général s’améliora si bien en six mois de Si je ne peux pas encore regarder cette
ce traitement qu’elle n’était plus fatiguée en malade comme entièrement guérie dans notre
montant l’escalier et en marchant longtemps, sens après deux années de traitement, son
ce qui l’épuisait complètement autrefois; sa affection des poumons a du moins entièrement
digestion était satisfaisante et sa tristesse avait cessé et il y a tout lieu d’espérer que son état
fait place au contentement; tous ses maux de deviendra encore beaucoup plus normal dans
tête avaient complètement disparu depuis le quelques années.
commencement du traitement. On pouvait Aujourd’hui, il y a un an que la troisième
voir distinctement que la surcharge avait édition de cet ouvrage a paru, je puis dire que
commencé à rétrograder vers le bas-ventre. La l’état de la malade s’est encore beaucoup amé-
malade le sentait très douloureusement à ses lioré. Pour celui qui ne connaît pas à fond ma
maux de dents. Il se forma pendant une année science de l’expression du visage, cette femme
tout entière, jusqu’à la rétrogression complète est véritablement la santé personnifiée et il
de la surcharge de la tête, des fluxions de dents est impossible de croire qu’elle serait morte
et des abcès qui se présentaient soudainement au plus tard au bout d’une année si elle avait
et disparaissaient au bout de quelques jours continué de vivre comme auparavant sans sui-
en causant des douleurs lancinantes de haut vre mon traitement. (Voir 3e partie, n° 54)
en bas qui duraient sans aucune interruption.
Il s’était également formé de chaque côte du Il y a cinq ans qu’il vint chez moi un
cou un canal purulent visible à l’extérieur et homme de plus de quarante ans qui était tu-
douloureux au toucher; c’était comme une berculeux selon plusieurs médecins célèbres
veine par laquelle les substances étrangères et qui devait aller faire un long séjour dans
descendaient. le sud de l’Italie.

11.13
198 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

Son état était tel qu’il aurait bien pu C’est une grande tranquillité pour les
vivre une année dans le sud, mais qu’il serait membres de la famille qui ne peuvent oublier
mort ensuite de la tuberculose. C’est ce que de longtemps la misérable fin du cher malade
je déterminai par ma science de l’expression dans beaucoup d’autres cas. C’est qu’alors la
du visage. Ce malade a suivi mon traitement décomposition interne est déjà trop avancée
pendant dix-huit mois et il est complètement pour permettre encore la guérison.
guéri aujourd’hui. Dès la 4e semaine de Je vais toucher ici à un point qui a une
mon traitement, tandis que son état général importance générale. Quand il s’agit de
s’améliorait sans cesse, il se présenta un
malades dont l’état est déjà très avancé,
catarrhe de la vessie et des intestins dont il
que ce soit la tuberculose ou une autre
avait souffert violemment et longtemps neuf
maladie, il ne faut point croire qu’on
ans auparavant, mais qui se renouvela sous
puisse toujours obtenir une guérison.
une forme beaucoup plus bénigne et qui fut
guéri en quinze jours par ma méthode. Cela
Dans beaucoup de cas, la force vitale et
prouve que ces deux affections n’avaient la faculté de réagir du corps ne suffisent
point été guéries autrefois par les médi- plus et il vaut beaucoup mieux alors que
caments pris par le malade, mais qu’elles les malades renoncent à toute espèce de
avaient été simplement étouffées et réduites traitement. Il est toujours bon d’essayer,
à un état latent qui était redevenu aigu au même dans ces cas, la faculté réactive du
relèvement de la force vitale. Il se présenta corps en commençant mon traitement pour
plus tard un écoulement passager qu’il avait apprendre à connaître quelle réaction se
eu plusieurs fois entre vingt et trente ans, présente ainsi.
mais qui avait toujours été étouffé par les Quand la digestion est encore ca-
médicaments. Quand cet écoulement fut guéri pable de s’améliorer, on peut continuer
en deux semaines, l’affection des poumons en toute tranquillité mon traitement;
prit une tournure toute différente de sorte mais si la digestion ne peut point être
que le malade se croyait entièrement guéri. influencée, il n’est jamais bon de continuer
Il continua pourtant mon traitement pendant le traitement.
encore assez longtemps et il fut entièrement
Je vais vous citer un exemple tiré de
guéri au bout de quelques mois.
ma pratique.
J’ai rencontré beaucoup de ces cas qui
prouvent clairement que la tuberculose Il y a six mois qu’une jeune fille pulmo-
n’est jamais qu’un état final d’autres ma- nique à un très fort degré me fut amenée par
ladies et qu’elle remonte presque toujours ses parents. On commença mon traitement qui
aux maladies des organes génitaux. fut suivi par la malade de la manière la plus
consciencieuse. Dès les premières semaines,
J’ai aussi traité des cas de tuberculose
il se trouva que la digestion très défectueuse
dans lesquels il n’était plus possible d’obtenir
ne se laissait point du tout améliorer par le
une amélioration entière, mais dans lesquels traitement. Je conseillai de cesser mon trai-
mon traitement permettait aux malades de tement et de renoncer aux bains, quoique les
vivre trois fois plus longtemps que sans mon parents, les membres de la famille, et surtout
traitement. Mais dans tous les cas, il y avait la malade, voulussent continuer à toute force
dès le commencement de mon traitement mon traitement. On interrompit cependant mon
un soulagement inconnu auparavant et un traitement et le corps de la malade fut exempté
relèvement de l’état général jusqu’à une fin de tout travail réactif ultérieur qui l’aurait
tranquille. fatigué inuti­lement sans jamais le guérir.

11.14
Unité de Toutes les Maladies 199
Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

Tuberculose des os et Carie Au bout de quatre semaines, les plaies


commencèrent à se fermer du dedans et la peau
J’ai traité beaucoup de malades frappés se voûta sur les plaies de 8 pouces de long
de ces affections et j’ai obtenu d’excellents comme dans un arbre dont l’écorce repousse
résultats. Ces malades avaient presque sur une blessure. Les deux jambes étaient
tous été atteints de rachitisme dans leur guéries au bout de six mois; il n’y restait plus
enfance, maladie qui avait été pour ainsi que deux petites croûtes insignifiantes qui dis-
dire le stade préliminaire de leurs affections parurent entièrement au bout de deux autres
mois. L’état général de l’enfant s’était du reste
ultérieures.
tout autre; sa mélancolie désespérante avait
Les os étaient déjà mous, friables et fait place à une véritable gaieté enfantine.
cassants de nature, ce qui pouvait se déter-
miner avec sûreté dans la plupart des cas. Dans un autre cas, un enfant de dix ans
À l’âge de puberté ou même encore plus avait un genou tuberculeux qui était devenu
tôt, la carie se présentait, les os des jambes inerte et devait être amputé. Il fallut plus de
ou des bras pourrissaient partiellement et neuf mois pour faire passer toutes les subs-
se distendaient comme une éponge tandis tances étrangères du genou dans la hanche
que les articulations enflaient fortement. et dans le bas-ventre où elles furent éliminées
Les extrémités, les bras et les jambes avaient par une plaie de l’os de la hanche qui sup-
déjà été amputés dans la plupart des cas par pura pendant trois mois sans interruption. Il
les représentants de l’école moderne qui ne fallut encore trois autres mois à ce garçon
sait guérir ces plaies qu’en en faisant pour pouvoir marcher et courir comme ses
d’autres plus grandes (Voir le Traitement camarades.
des blessures, p. 12.1), et les malades avaient
été déclarés incurables pour la plupart avant La durée de ces traitements dépend
de venir suivre mon traitement. uniquement de la surcharge du malade
La rétrogression du procédé morbide et de sa force vitale.
commença dès l’application de mon traite-
ment. Mais les membres amputés ne peuvent
Lupus
point se remplacer et les opérations sont,
selon moi, les moyens les plus impropres Celui qui sait les succès curatifs obtenus
à la guérison de tous ces cas morbides. par mon traitement, ne peut comprendre
Je prétends même que ces manipulations que les malades atteints de lupus puissent se
contraires à la Nature n’ont jamais amené une livrer aux essais d’une méthode aussi dou-
seule guérison véritable d’un cas de ce genre. teuse que la vaccine de Koch. Bien avant que
Ces procédés morbides ne sont curables que Koch ait fait connaître son remède contre
quand on sait les faire rétrograder. la tuberculose, j’ai déjà guéri le lupus par
ma méthode dérivative d’une manière que la
C’est ainsi que j’ai traité un garçon de médecine de l’école ne peut concevoir parce
quatorze ans dont les deux tibias étaient com- qu’elle n’a jamais eu jusqu’ici l’occasion
plètement ouverts depuis le genou jusqu’au d’observer une guérison semblable.
cou-de-pied et pourris jusqu’à la moitié. C’est ainsi que j’ai eu, il y a assez
Comme les médecins voulaient amputer les longtemps, un cas de lupus présentant un
deux jambes, les parents m’amenèrent leur intérêt général qui me décide à le commu-
enfant. niquer ici.

11.15
200 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des poumons, Asthme, Fluxion de poitrine, Tuberculose, Lupus, Pleurésie

La malade était une dame de quarante et qui ont demandé beau coup plus de temps.
et un ans. Elle avait été parfaitement bien Mais les cas les plus longs sont toujours
portante jusqu’à l’âge de deux ans, époque ceux qui présentent une surcharge du
à laquelle elle avait été vaccinée et à laquelle dos ou du côté gauche.
remontait également sa maladie. Parmi ces malades, il y en a beaucoup
La première suite de la vaccine avait été qui abandonnent mon traitement dès la
une éruption opiniâtre qui s’était transformée quatrième semaine, parce qu’ils ne voient
en lupus quand la malade avait atteint sa aucune amélioration, si ce n’est celle de
dixième année. Pendant plus de trente ans, leur digestion, et parce qu’ils n’ont point
cette pauvre dame avait souffert de cette vi- le courage d’attendre le temps nécessaire à
laine et douloureuse maladie sans trouver le leur guérison. Beaucoup de gens ne veulent
moindre soulagement, bien qu’elle eût consulté absolument pas comprendre pourquoi l’un
un grand nombre de médecins célèbres. Sa
guérit plus vite que l’autre, et pourtant cela
figure était horrible, elle ne pouvait réelle-
se comprend tout seul et est évident pour
ment se montrer nulle part sans épouvanter
quiconque connaît ma science de l’expres-
ses semblables.
sion du visage.
C’est ainsi qu’elle s’adressa à moi en
désespoir de cause après que tous les mé- Pendant que j’écris ceci, il m’arrive
decins l’avaient déclarée incurable. Après de Stettin une lettre d’une dame qui était
l’avoir examinée, je pus lui promettre un atteinte depuis dix-neuf ans d’un lupus au
succès très prompt, parce que sa surcharge visage et qui ne pouvait plus se montrer à
était tout particulièrement avantageuse pour personne. Elle était toujours voilée et cachait
mon traitement. Ce que j’avais prédit arriva. avec le plus grand soin ses traits défigurés.
Au bout de quinze jours, le lupus avait déjà Mademoiselle Sch. avait inutilement appli-
une apparence toute différente et ne défigurait qué tous les remèdes dont dispose la science
presque plus la malade. Même sa digestion médicale moderne. Ma méthode lui apporta
complètement négligée dans les autres traite- sur-le-champ le soulagement et la guérison.
ments avait subi une amélioration étonnante Elle m’écrit au sujet de sa guérison:
pendant ce court espace de temps. Il y avait eu “Mon état me fait un devoir de vous ex-
des évacuations énormes qui avaient éliminé primer mes remerciements les plus chaleureux
les humeurs morbides. pour le bon effet de votre méthode contre ma
Au bout de sept semaines, il n’y avait plus grave maladie. Je suis votre traitement avec
aucune trace du mal et cette dame avait un le plus grand succès; je me sens maintenant
teint florissant qu’elle n’avait jamais connu. forte et bien portante et je puis travailler sans
Depuis une année que ce traitement a peine. Je suis d’autant plus heureuse que tous
eu lieu, l’état de cette dame est tout à fait
les médecins consultés pendant dix-neuf ans
normal.
n’ont pu ni me guérir ni me soulager.
Ce succès d’une rapidité si surprenante Je recommande donc à tous les mala-
contre un mal si enraciné n’avait été possi- des de n’importe quel genre de suivre votre
ble que parce que la malade n’avait qu’une méthode, car je suis fermement convaincue
surcharge antérieure. Tous ceux qui ont qu’ils seront soulagés.
suivi mes cours de science de l’expression Je vous prie de publier cette lettre
du visage sauront s’expliquer cela. dans l’intérêt de votre cause et dans celui
J’ai traité au contraire d’autres cas de lu- des malades.
pus qui étaient beaucoup moins enracinés — A. Sch., Stettin”

11.16
Unité de Toutes les Maladies 201
Affections cancéreuses, Excroissances de chair

12e chapitre

Voici un chapitre qui en intéressa plus “Le cancer est toujours l’état final d’autres
d’un, car le cancer est certes la maladie la maladies antérieures non guéries ou bien
plus populaire et la plus crainte. Les con- étouffées.” –p. 12.1
naissances partagées par Louis Kuhne se
veulent rassurantes... à condition que l’on “Mais j’ai également observé que l’usage
décide de les mettre en pratique. C’est un prolongé de ces purgatifs et surtout des pilules
choix personnel de continuer d’avoir peur développe constamment un état de gangrène interne
de la maladie ou d’entreprendre l’évacuation qui amène la tuberculose et tout spécialement le
des substances étrangères accumulées cancer.” –p. 12.1
depuis des années.
Le cancer, tout comme le sida, est l’état
“La disparition de la vermine ne s’obtient
final d’une série de maladies refoulées tout
donc point directement par l’empoisonnement,
au long de sa vie grâce à l’aide de la méde-
mais seulement en lui enlevant son terrain conven-
cine. Peu importe le lieu où le cancer est
able...” –p. 12.2
trouvé, on le retrouve toujours là où il y a un
dépôt important de substances étrangères.
Ces dernières empêchent totalement le bon “La morphine est un remède qui stupéfie les
fonctionnement cellulaire, dont la mitose. nerfs, mais qui nuit en même temps à la force vitale
Vous le savez, dès que de la matière inerte tout entière et qu’il faut par conséquent rejeter
est déposée dans un vase clos, elle pour- absolument.” –p. 12.2
rit rapidement. Et qu’une pomme pourrie
placée dans un baril de pommes saines les “Le pus éliminé par le malade sentait parfois
contaminera toutes. Le cancer procède de absolument comme les médicaments appliqués
même que cette une réaction en chaîne de autrefois contre son affection des reins, contre son
pourrissement. Il ne peut pas avoir de can- affection des organes génitaux.” –p. 12.6
cer s’il n’y a pas d’intoxication. Encore une
fois, il n’en tient qu’à vous d’entreprendre
la pratique des agents curatifs découverts SOMMAIRE
et enseignés par Louis Kuhne. Ils sont cu- Le Cancer............................................... 12.1
ratifs, mais également préventifs si on les Noeuds hémorroïdaux............................ 12.1
applique à temps. L’avantage est que tout Maladie de la vigne................................12.2
au long de cet ouvrage, il nous révèle les Injections de morphine............................12.2
signes qui longtemps à l’avance annoncent Dérivation de la maladie.........................12.4
les futurs malaises physiologiques. Pus.........................................................12.5
Mais, avant toute chose, il faut bien saisir Cancer de la langue...............................12.7
le grand danger de l’utilisation de tous les Effet des bains de siège à friction.............12.8
médicaments. Excroissance de chair..............................12.8

12.0
202 La Nouvelle Science de Guérir

Affections cancéreuses, Excroissances de chair

Le Cancer toujours complètement délabrée souvent


depuis des années. La selle ne venait plus
Cette maladie est toujours, comme la tu- depuis des années qu’à l’aide de purgatifs
berculose et l’hydropisie, l’état final d’autres et de lavements.
maladies antérieures non guéries ou bien
étouffées, maladies des organes géni- Mais j’ai également observé que l’usage prolongé
taux pour la plupart, surtout la syphilis, de ces purgatifs et surtout des pilules développe
directes ou héréditaires. constamment un état de gangrène interne qui
Quelle que soit la partie du corps amène la tuberculose et tout spécialement le
atteinte de cancer, ce sont toujours les cancer.
substances étrangères qui causent les
Le corps supporte pendant des années
végétations, les formations nouvelles et
l’application des pilules et des purgatifs ainsi
les décompositions gangreneuses ab-
que l’irritation causée par ces remèdes sur
solument comme dans toutes les autres
les nerfs de la digestion et du bas-ventre.
maladies.
Mais ces nerfs se surexcitent tellement
La disposition au cancer se détermine peu à peu qu’ils ne sont plus capables de
clairement des années d’avance par ma fonctionner sans une excitation encore
science de l’expression du visage, car bien plus grande, et c’est ce qui amène les états
longtemps avant que le cancer éclate, cancéreux.
on trouve toujours chez ces malades les
Si la tuberculose et l’hydropisie font,
nœuds dont j’ai expliqué l’origine à la page
comme tous les autres stades définitifs
11.6 et des tumeurs qui affectent le cou et
d’autres maladies antérieures, supposer une
qui permettent de conclure avec sûreté à une
vie tout à fait contraire à la Nature, presque
formation très nombreuse de nœuds dans
toujours un excès de délicatesse, une super
le corps, surtout à une formation tout à
nutrition et surtout une surexcitation des
fait importante de nœuds hémor­roïdaux
nerfs par les aliments ou des médicaments
dans le bas-ventre qui occasionnent une
raffinés, il en est absolument de même du
digestion anormale pendant des années
cancer si redouté contre lequel l’allopathie
d’avance.
de l’école moderne est impuissante comme
Ces nœuds hémorroïdaux peuvent pren-
contre toutes les phases définitives des
dre de telles dimensions dans les entrailles
autres maladies.
et obstruer tellement le canal digestif qu’il
n’est plus possible d’éliminer les excréments Mais on est vraiment impressionné
d’une manière naturelle. Dans plusieurs cas d’une manière triste quand on voit que
de cancers très graves traités assez longtemps cette école ne s’occupe que de traiter
avec le plus grand succès par ma méthode, j’ai localement le cancer en essayant de
observé que la digestion de ces malades était guérir les végétations et les formations

12.1
Unité de Toutes les Maladies 203
Affections cancéreuses, Excroissances de chair

nouvelles par la cautérisation, la corro- La disparition de la vermine ne


sion et l’excision, comme cela s’est montré s’obtient donc point directement par
d’une manière si frappante chez l’empereur l’empoisonnement, mais seulement
Frédéric, et qu’elle oublie complètement et en lui enlevant son terrain convenable,
ne peut pas s’expliquer d’où viennent c’est-à-dire la maladie interne du cep cau-
ces formations nouvelles. sée par un traitement contre nature et trop
Il est évident qu’elle ignore absolument d’engrais; on guérit le cep en lui rendant une
la nature de cette maladie, autrement elle terre vierge dans laquelle repose la force
n’aurait pas pris comme sujet de ses ob- naturelle non encore altérée par la main de
servations et de son traitement les rejetons l’homme, c’est-à-dire en soumettant le cep
extrêmes de cette maladie et pour ainsi dire la à un régime conforme à la Nature.
lie gangreneuse de ces états de fermentation L’école moderne s’est toujours ef-
de substances étrangères, mais elle aurait forcée jusqu’ici de combattre par des
dû se dire que ces formations nouvelles injections de morphine les douleurs
ont nécessairement une cause qui se trouve insupportables et les sensations désagréa-
dans les humeurs corrompues qu’il faut bles qui se présentent dans le corps à tous
absolument éliminer pour parvenir à faire les états gangreneux et non pas seulement
disparaître les formations nouvelles. au cancer. Elle veut ainsi procurer un peu
de sommeil aux malades. Cela provient
Il en est de même du phylloxéra si redouté et si
tout naturellement de ce que ces grandes
préjudiciable qui détruit souvent l’espoir de toute douleurs et ces sensations désagréables
la vendange. Il n’y a point de remède externe réclament à toute force un narcotique. La
contre le phylloxéra. Quand on connaît la nature morphine est un remède qui stupéfie les
et l’origine du phylloxéra, on sait qu’il ne peut nerfs, mais qui nuit en même temps à la
exister que là où il trouve un terrain convenable. force vitale tout entière et qu’il faut par
Le cep bien portant n’offre jamais au phylloxéra conséquent rejeter absolument.
un terrain convenable. Mais il lui présentera Mes bains dérivatifs sont un moyen
un bon terrain de culture quand il sera tombé beaucoup plus actif de faire cesser les
lui-même malade par suite de trop d’engrais douleurs des nerfs; loin de stupéfier ces
et d’un traitement contre nature de la part de derniers, il les fortifie au contraire.
l’homme qui, méconnaissant la Nature de ses
conditions d’existence, ne pense qu’à lui faire J’ai également observé que l’ivrognerie ne
rapporter autant que possible et nuit ainsi à ses provient que de l’état gangreneux du corps
conditions vitales en lui donnant trop d’engrais. qui réclame continuellement un narcotique,
La sève du cep en souffre, le pied de vigne tombe de sorte que l’ivrogne n’est heureux que quand
malade et présente un bon terrain de culture au il est dans la narcose de l’ivrognerie. Dès qu’on
phylloxéra dès que la température convenable donne au corps un meilleur fortifiant que la nar-
en donne l’occasion. cose, c’est-à-dire dès qu’on fait disparaître l’état
gangreneux interne d’une manière naturelle en
soumettant le malade à mon traitement, l’ivrogne
De même que les poux et les mites n’attaquent
n’a plus envie de boire.
que les animaux malades, de même le phylloxéra
n’attaque que le cep qui est tombé malade par Il en est absolument de même du morphisme.
suite d’une influence quelconque.

12.2
204 La Nouvelle Science de Guérir

Affections cancéreuses, Excroissances de chair

J’ai traité un si grand nombre de mor- Un homme de près de cinquante ans


phismes que je puis prétendre tout cela avec avait un cancer au nez. Les médecins les plus
la plus grande certitude. célèbres de l’école moderne consultés par lui
Je vous communiquerai tout à l’heure n’avaient pu lui procurer aucun soulagement,
deux rapports de guérisons tirées de ma car aucun d’eux ne connaissait la nature et la
pratique pour vous procurer encore plus cause de cette affection. Tous les représentants
clairement tout ce que j’ai dit et je vais de cette école avaient appliqué les médica-
parler d’abord un peu de la curabilité du ments violents et vénéneux pour chasser les
cancer par ma méthode. symptômes cancéreux locaux.

Je n’entrerai pas dans le détail au sujet de


l’origine et de la nature du cancer dont j’ai Mais de même qu’une branche pourrie n’est point
suffisamment parlé en général au chapitre seulement pourrie à l’endroit où elle sort du tronc
« Plaies ouvertes et plaies rongeuses » de et où elle est visible à nos yeux, mais sa pourriture
la neuvième conférence. s’étend jusqu’à la mœlle de l’arbre et toujours à
Que le cancer soit à la langue, au nez, au l’intérieur de la mœlle et souvent même jusque
sein, à l’estomac, à la matrice ou à une autre dans les racines, de même la maladie proprement
partie du corps, c’est toujours l’accumu- dite du cancer n’est point la formation extérieure
lation des substances étrangères qui l’a gangreneuse et putride qui n’en est que le siège
causé et son siège dépend uniquement le plus avancé. On reconnaît sur-le-champ que la
de la place que ces substances ont choi- pourriture de la branche n’est point une maladie
sie comme dépôt principal et du chemin locale de l’arbre quand on abat ce dernier, car
que prend la principale pression de la on voit aussitôt que la pourriture de la branche
fermentation. Cela n’a point d’influence se prolonge à l’intérieur de la mœlle souvent
spéciale sur la curabilité (Voir les n° 6, 21, jusque dans les racines.
45 et 66 de la troisième partie). C’est ainsi que le médecin peut consta-
Ma méthode peut guérir tous les cancers ter en faisant l’autopsie du cadavre, que le
dans lesquels la digestion peut encore se corps du cancéreux était aussi malade. Mais
relever convenablement et dans lesquels il vaut beaucoup mieux pour le malade
la force vitale du malade suffit pour sup- que le médecin le voit et le sache avant
porter les crises inévitables dans toutes ces d’en arriver à cette extrémité.
affections graves.
Il y avait plusieurs années que le malade
Le cancer est une de ces maladies qu’on
souffrait d’une mauvaise digestion, siège du
ne peut guérir par ma méthode que quand
cancer. Il est incompréhensible que cela ait
on connaît à fond mon procédé. Il en est
complètement échappé aux médecins mo-
absolument de même de la tuberculose,
dernes qui s’occupent exclusivement du nez
de l’hydropisie et des autres symptômes
du malade. S’ils avaient eu la moindre idée
morbides graves qui ne sont que les
de ma science de l’expression du visage, la
stades définitifs d’autres maladies an-
gangrène du nez leur aurait donné des indi-
térieures.
cations infaillibles au sujet d’états semblables
Pour prouver ce que j’ai dit, je vais vous dans le bas-ventre du malade. Ce dernier, qui
citer deux cas de cancer que j’ai traités avec était heureux de vivre, vit bientôt pour son
succès. bonheur l’inutilité de tout traitement local
et vint chez moi.

12.3
Unité de Toutes les Maladies 205
Affections cancéreuses, Excroissances de chair

Le nez et la lèvre supérieure étaient le malade. Dès le deuxième jour commença


complètement minés par le mal rongeur, le la dérivation de l’inflammation gangreneuse
bout du nez était sur le point de s’affaisser, la interne vers le bas, ce qu’on pouvait voir à
couleur du nez était gangreneuse. La digestion l’endroit des frictions dès le deuxième bain de
était absolument délabrée. L’évacuation de siège. Cela causa une grande peur au malade,
l’urine était irrégulière laissait beaucoup à car cet état était douloureux. Je lui expliquai
désirer et était souvent accompagnée de ter- qu’il fallait absolument que l’inflammation
ribles douleurs qui n’altéraient heureusement gangreneuse interne fût dérivée par les bains
que pour très peu de temps la bonne humeur vers les parties inférieures et qu’il ne lui restait
du malade. plus que cette alternative, ou bien de supporter
La nature de ce cancéreux réagit très stoïquement ce procédé de dérivation ou bien
rapidement contre mon traitement, car sa d’aller à sa perte assurée. Je lui fis remarquer
force vitale était encore grande. La digestion en même temps que l’inflammation de son
s’améliora surtout vite et releva ainsi l’état nez disparaissait dans la même mesure que
général. L’inflammation gangreneuse du l’inflammation se présentait à l’endroit des
nez diminuait de semaine en semaine sans frictions. Le malade s’en convainquit et conti-
qu’on y appliquât la moindre chose. Cette nua de se soumettre sans aucune réclamation
inflammation fit d’abord place à une rougeur à toutes mes prescriptions. Les bains seuls
interne et puis la couleur de la peau redevint pouvaient le délivrer de ces états gênants et
absolument normale au bout de quatre mois. il eut la joie d’atteindre bientôt son but.
Le nez et la lèvre supérieure guérirent dans
le même délai sans laisser de cicatrices et Cette dérivation caractéristique d’un
le malade était entièrement bien portant au état inflammatoire latent est un fait qui n’a
bout de quatre mois. été malheureusement compris jusqu’ici que
par très peu de personnes en dehors de
Comment cette guérison s’était-elle mes malades. Elle a même été méconnue et
faite ? En dehors d’un régime sec abso- mal interprétée par les représentants de la
lument sans excitants et adapté à l’état et médecine moderne qui sont surtout imbus
à la digestion du malade, et en dehors du de préjugés contre ma méthode.
genre de vie conforme à la Nature tel que Cette dérivation a été aussi peu comprise
je le recommande toujours et tel que je l’ai que l’apparition de certaines crises et le re-
décrit plus haut, on n’avait appliqué que tour de symptômes morbides qui ont été,
mes bains dérivatifs de tronc et de siège à non point guéris, mais seulement étouffés
friction dans l’ordre le plus convenable à par les médicaments et qui réapparaissent
l’état du malade et un ou deux bains entiers en passant dans mon traitement. On s’est
de vapeur de la tête par semaine. souvent servi de ces symptômes criti-
ques contre moi et ma méthode. Ce sont
La longueur et la succession des bains surtout les allopathes qui ont eu recours à
dérivatifs se réglaient entièrement sur ces armes. Aussi conseillerai-je à chacun de
l’état du malade. Dès que les douleurs et ne s’informer de la valeur de mon traitement
l’inflammation étaient insupportables, on que chez des personnes qui comprennent
baignait le malade toutes les deux heures. parfaitement la nature de ma méthode et de
Les douleurs cessaient constamment pen- ne se faire traiter que par des représentants
dant les bains qui étaient toujours le temps de ma méthode qui se fassent une idée claire
le plus agréable ou le plus supportable pour de la nature de son traitement.

12.4
206 La Nouvelle Science de Guérir

Affections cancéreuses, Excroissances de chair

C’est une opinion très erronée et Bien loin de présenter le moindre ca-
prouvant une grande ignorance que de ractère inquiétant, ces symptômes donnent
prétendre que la peau doive s’écorcher la certitude que le corps réagit rapidement
à l’endroit des frictions quand on la lave contre le traitement, et qu’il dérive vers le
continuellement dans l’eau froide au bain bas-ventre l’état d’inflammation interne.
de siège à friction. L’écorchure de l’endroit Il y a sous cette forme parfois doulou-
des frictions au bain de siège à friction a reuse, le premier germe d’une guérison
une signification tout à fait claire pour les réelle.
initiés et elle ne se présente que dans des
Quand l’inflammation interne est déjà
cas déterminés et sous certaines formes.
entrée dans un état définitif aussi gan-
Celui qui n’a point d’inflammation interne
greneux que dans le cancer, il y a aussi la
ou qui élimine ses substances étrangères
plupart du temps des excoriations énormes
par un autre chemin, ne s’écorche jamais à
et de grandes plaies purulentes à l’endroit
l’endroit des frictions.
des frictions, et il faut alors un traitement
J’ai déjà eu des malades qui se baignaient spécial des frictions.
une heure et demie ou deux heures par jour
Dans tous ces cas, le malade doit ap-
depuis trois ans sans s’être jamais écorchés.
pliquer sur l’endroit des frictions un linge
D’autres ne se sont écorchés que pendant
mouillé et plusieurs fois replié. Ce linge se
la transformation de leur état latent en un
porte pendant tout le temps que le ma-
état aigu, c’est-à-dire pendant les symptô-
lade n’est point au bain et il faut veiller
mes critiques et seulement jusqu’à ce que
à ce que cette compresse reste toujours
les inflammations aiguës internes fussent
mouillée autant que possible.
dérivées vers les parties inférieures. Ensuite
l’écorchure cessait pendant le bain comme
Pour en revenir à mon rapport de
elle était venue. Chez certains malades il se
guérison, je rappellerai que le malade fut
forme des plaies purulentes plus ou moins
atteint de nouveau pendant le traitement
grandes dépassant fréquemment l’endroit
d’une ancienne affection des reins et puis
des frictions et dégageant constamment du
d’une affection des organes génitaux. Mais
pus, c’est-à-dire des substances étrangères
ces affections ne furent que passagères et se
sous forme aiguë à l’état de fermentation.
présentèrent sous une forme beaucoup plus
Ce pus vient, non point de l’eau pure
bénigne qu’autrefois. Ces maladies n’avaient
comme le croient sottement bien des
point été guéries autrefois; elles avaient été
gens, mais purement et simplement
simplement étouffées par les médicaments.
du corps du malade et il n’est produit
que par l’inflammation aiguë ou latente Ce sont ces affections qui avaient été
causée par les substances étrangères le stade préliminaire du cancer au nez, mais
en fermentation. Ce pus n’est donc autre elles n’avaient pu amener ce dernier que
chose que la cause de la crise, c’est-à-dire par leur combinaison avec les médicaments
les substances étrangères elles-mêmes. Les appliqués contre elles.
malades qui suivent mon traitement, sans
mes conseils et sans mes prescriptions, Les éliminations critiques faites pendant
redoutent par conséquent bien à tort ces le traitement du cancer au nez ne laissèrent
symptômes qu’ils ne savent pas interpréter aucun doute à ce sujet.
convenablement.

12.5
Unité de Toutes les Maladies 207
Affections cancéreuses, Excroissances de chair

En effet, le pus éliminé par le malade Une femme de plus de 50 ans était
sentait parfois absolument comme les atteinte d’un cancer du sein. La mamelle
médicaments appliqués autrefois contre gauche avait été opérée par ces célèbres
son affection des reins et contre son affec- autorités de Berlin qui avaient soigné l’em-
tion des organes génitaux. pereur Frédéric.
Cette odeur était tellement pénétrante Bientôt après la mamelle droite fut éga-
qu’il ne pouvait y avoir aucun doute sur son lement envahie par le cancer. L’opération si «
rapport avec les anciens médicaments. heureusement réussie » n’avait donc pas eu le
moindre succès; l’état général de la malade
était même devenu certainement plus triste.
J’ai déjà expliqué plus haut que cela provient
Quand la pauvre femme se représenta à ces
de ce que le corps enveloppe de mucosités les premières autorités de l’école moderne pour
médicaments qui sont des poisons pour lui et leur demander conseil au sujet du nouveau
que ces pelotons muqueux restent dans le corps, cancer, il lui fut répondu que le seul moyen
se transforment en cartilage, peu à peu, sous de guérir était d’opérer également la ma-
l’influence de la chaleur interne et de la tension melle droite, mais que son corps était déjà
trop faible et qu’il ne pourrait pas résister à
caractéristique du corps, se dessèchent entière-
cette opération. Mais il n’y avait plus moyen
ment et deviennent durs comme des os.
de la secourir autrement. C’est ainsi que,
condamnée par les « premiers » médecins,
Par un traitement hydro-thérapique cette malade vint me demander si je pouvais
convenable, ces masses muqueuses durcies encore la soulager. Son état était pitoyable. La
se dissolvent absolument comme elles mamelle droite était gangreneuse; à côté de
se sont formées et puis elles s’éliminent la mamelle et jusque sous l’aisselle, il y avait
entièrement à mesure que la force vitale plusieurs nœuds de la grosseur d’une noisette,
se releva. d’une noix et d’un œuf de poule et ces nœuds
J’ai pu constater ce fait dans plusieurs avaient également une couleur gangreneuse.
milliers de cas. Le ventre présentait aussi des nœuds et était
J’ai également observé que la consom- beaucoup trop gros et trop dur. La digestion
mation ou l’incorporation des médica- était mauvaise et la selle ne venait que tous
ments est le plus grand obstacle à la les trois ou quatre jours et seulement à force
guérison réelle par mon traitement et que de lavements. Les excréments se composaient
les éliminations critiques de vieux médica- de boules dures et solides. L’évacuation de
ments sont les plus douloureuses de toutes l’urine était insuffisante. L’état des forces était
les éliminations critiques. très inquiétant, d’autant plus que des maux
de tête très violents affaiblissaient de plus en
Mon malade dut faire cette triste expé- plus la malade. Mon traitement fut suivi de
rience sur lui-même. Mais comme il sentait la manière la plus consciencieuse. Les maux
toujours du mieux, il ne s’arrêta pas et ne cessa de tête diminuèrent rapidement. La digestion
mon traitement que quand il eut obtenu la s’améliora lentement de semaine en semaine.
guérison complète de sa très grave maladie. Il fallait régler absolument sur l’état des forces
de la malade le nombre de bains quotidiens.
Je vais vous citer un second cas de Le traitement lui-même fut assez douloureux
cancer qui présente également un intérêt pendant les six premières semaines. L’effet
général. de l’opération, si heureusement exécutée à

12.6
208 La Nouvelle Science de Guérir

Affections cancéreuses, Excroissances de chair

Berlin, se montra très clairement pendant Les bains continuels rendirent sup-
le cours de ce traitement. À la place de la portables les douleurs qui accompagnent
profonde cicatrice du sein gauche, il se forma nécessairement ces grandes altérations du
dès la première semaine une plaie cancéreuse corps; on réussit même à dériver sur-le-champ
ouverte qui augmenta pendant les quatre pre- vers l’endroit des frictions l’inflammation
mières semaines jusqu’à ce qu’elle atteignit gangreneuse interne.
les dimensions d’un billet de cinq francs. Il se forma à l’extrémité des parties
La guérison de cette plaie se fit lentement génitales de grandes plaies purulentes qui
en six semaines. On pouvait observer très évacuaient continuellement des substances
distinctement pendant ces phénomènes que inflammatoires dans l’eau du bain.
la gangrène de la mamelle droite diminuait Les nœuds de l’aisselle droite s’amol-
à mesure que celle de la mamelle gauche lirent et se réduisirent dans le premier mois
augmentait. L’opération de la mamelle gau- et se retirèrent de plus en plus vers le bas-
che n’avait point du tout éloigné la cause de ventre. Pendant les deux premiers mois la
l’affection cancéreuse, elle n’en avait éliminé malade n’avait vécu que de pain Graham sec
que le foyer extrême de fermentation, ce qui et de fruits. Ce régime rigoureux avait seul
avait forcé le corps à changer la marche de la permis à son état de s’améliorer tellement
fermentation cancéreuse et à transporter cet en trois mois que la plaie ouverte de la ma-
acte de fermentation dans la mamelle droite, melle gauche était à peu près fermée et que
après avoir formé autour de cette mamelle la malade put rentrer dans sa famille. Dans
et jusque sous l’aisselle un certain nombre les deux mois suivants, son état s’améliora
de nœuds durs. Mon traitement contraignit encore notablement.
la maladie à rebrousser chemin et cela ne
pouvait se faire autrement qu’en faisant re- Dans d’autres cas surtout dans le cancer
passer à l’état aigu dans la mamelle gauche à la langue, quand cet organe était déjà gan-
les substances morbides qui en avaient été greneux et couvert de nœuds gangreneux de
violemment chassées et refoulées dans le la grosseur d’un pois aux endroits les plus
corps à l’opération. malades, il y avait au cou des malades de
grandes tumeurs cancéreuses qui rendaient
C’est là une preuve éclatante que la la déglutition très difficile et mettaient leur
Nature ne se soumet jamais aux violen- vie en danger. Le traitement de ces mala-
ces que l’école moderne s’efforce de lui des par ma méthode a souvent donné des
faire partout. Toute opération prouve de résultats surprenants. Au bout de quelques
plus en plus l’insuffisance de l’école médi- semaines, ces nœuds s’amollissaient en se
cale moderne et son extrême indigence en réduisant en pus puis ils n’offraient plus
véritables remèdes. aucun danger à la déglutition. Après les
Les opérations sont encore plus bains à friction, il se détachait toujours de
contraires à la Nature que les médica- la langue une couche brunâtre et les nœuds
ments. de la langue disparaissaient beaucoup plus
Maintenant mes lectrices et mes lecteurs tôt que les nœuds inférieurs, de sorte que la
comprendront pourquoi j’ai prie pour titre langue redevenait propre et normale.
du présent manuel la Science de guérir ex- J’ai observé que les trop gros nœuds
cluant non seulement « les médicaments », hémorroïdaux du bas-ventre étaient tou-
mais encore « les opérations ». jours ce qu’il y avait de plus dangereux

12.7
Unité de Toutes les Maladies 209
Affections cancéreuses, Excroissances de chair

pour ces malades. Dans quelques-uns de que contre les attaques d’étouffement de
ces cas où les malades ne pouvaient plus la diphtérie, de sorte que toute opération
prendre de nourriture solide on réussissait y devient également superflue.
bien à faire disparaître entièrement, dès les C’est ainsi que ma méthode rend
premiers jours du traitement, les douleurs superflue, dès les premiers jours, toute ap-
insupportables à guérir le morphisme, à plication ultérieure de la morphine même
empêcher le malade de mourir de faim, à dans les cancers les plus graves.
éloigner la gangrène de la langue, à résoudre
les nœuds du cou et à bannir les tourments Excroissance de chair
insupportables de l’insomnie, mais le malade
mourait inévitablement parce que les nœuds Cette végétation et reformation mor-
du bas-ventre, n’admettant qu’une nourri- bide des caroncules a beaucoup de ressem-
ture liquide, ne permettaient plus d’évacua- blance avec le cancer, seulement elle se guérit
tions normales. On voit par là l’importance généralement beaucoup plus vite.
du bas-ventre. La langue et le cou avaient
L’acte de fermentation des substances
toujours causé aux malades les plus grandes
étrangères ne peut s’observer nulle part aussi
douleurs et les plus grands désagréments;
distinctement que dans les excroissances de
cependant ils n’avaient point causé la mort.
chair. Ces dernières ne sont curables que
La catastrophe finale avait été amenée par
quand elles se transforment en pus. Nous
les nœuds et par l’état gangreneux du bas-
n’obtenons une guérison que quand nous
ventre et de l’appareil digestif.
réussissons à produire cette transformation.
L’effet des bains de siège à friction s’est Le pus n’est pour ainsi dire que la transfor-
manifesté de la manière la plus frappante mation des excroissances, et les excrois-
dans les attaques d’étouffement. J’ai eu des sances de chair ne sont que du pus à un
malades qui avaient jusqu’à quatre attaques stade préliminaire ou des substances
d’étouffement par jour. Dans tous ces cas étrangères à un état spécial de fermen-
critiques, on applique sur-le-champ des tation. Cette transformation n’est possible
bains de siège à friction et tout danger que par le réglage des températures internes,
d’étouffement disparaissait en quelques ce qui s’obtient le plus rapidement à mon
minutes. Ces attaques d’étouffement se avis par mes bains dérivatifs à friction. Un
présentaient chaque fois qu’un nœud rapport tiré de ma pratique montrera cela
se dissolvait dans la gorge et épanchait d’une manière encore plus palpable.
son contenu dans le conduit aérifère ou
bien fermait la gorge simplement par Une femme enceinte, d’une trentaine
son agrandissement. d’années, avait depuis assez longtemps mal
Les bains de siège à friction arrêtaient à l’index de la main droite. Le bout du doigt
toujours ces attaques d’étouffe­ment parce s’était enflammé à la suite d’une blessure
que le pus descendait aussitôt et les nœuds et rien ne voulait guérir, bien que les mé-
en dissolution diminuaient de grosseur. decins fissent tout leur possible. Bien des
Ces symptômes, qu’on ne savait combat- semaines avant son accouchement, l’état du
tre autrefois que par la trachéotomie, ont doigt empira d’une manière remarquable,
une importance remarquable. Mes bains l’inflam­mation augmenta et il se forma à
de siège à friction agissent dans toutes ces l’endroit de la blessure une grande végéta-
crises désespérées avec la même sûreté tion de chair. Le médecin coupa aussitôt ces

12.8
210 La Nouvelle Science de Guérir

Affections cancéreuses, Excroissances de chair

excroissances et les cautérisa avec du siège à friction comme femme en couches,


nitrate d’argent (pierre infernale) et d’autres mais elle s’y décida rapidement quand je
corrosifs, mais tout fut inutile. Comme malgré lui déclarai que je n’avais point de meilleur
des opérations réitérées les excroissances conseil à lui donner et quand je lui conseillai
recommençaient de plus belle dès le troisième de renoncer plutôt au traitement que de faire
jour après son heureuse délivrance et que son une chose dans laquelle elle n’avait aucune
doigt présentait une couleur gangreneuse, confiance, elle se prêta d’autant mieux à mes
le médecin déclara que l’os était attaqué et conseils qu’elle n’avait d’autre alternative
qu’il fallait absolument faire l’amputation que l’amputation. Elle se mit au traitement de
du doigt pour empêcher le mal de s’étendre la manière prescrite et le succès se présenta
plus loin. Mais la malade ne pouvait pas plus rapidement que d’ordinaire grâce à son
se résoudre à une amputation et m’envoya état de femme en couches, car le corps est
chercher. Je lui déclarai que, non seulement capable alors d’un redoublement d’activité
je regardai comme absolument inutile une interne. L’amélioration était surprenante
opération comme celle que le médecin avait dès le troisième jour. Toute végétation avait
l’intention de faire, mais que cette opération cessé entièrement dès le premier bain et l’ex-
était même tout à fait nuisible à mon avis et croissance de chair avait commencé dès le
que ce mal au doigt était au contraire une troisième jour à se transformer en pus. Dès
suite d’une affection du bas-ventre qu’il lors tout danger avait disparu pour le doigt.
fallait d’abord guérir et puis le mal au doigt Son état gangreneux avait cessé et il n’y avait
disparaîtrait. Je lui ordonnai trois ou quatre plus aucun danger pour l’os dont la carie
bains de siège à friction de 30 minutes chacun avait été également chassée. La transforma-
par jour, un régime naturel absolument sans tion du reste de l’excroissance en pus se fit
excitants et pour les trois ou quatre premiers rapidement et le doigt était guéri au bout de
jours un bain local de vapeur par jour pour quinze jours de façon qu’il était absolument
le doigt avant le bain de siège à friction. semblable à l’autre index. Il n’était pas resté
Cette femme hésitait à prendre des bains de la moindre cicatrice.

12.9
Unité de Toutes les Maladies 211
Affections du coeur et Hydropisie

13e chapitre

Le coeur n’est pas le centre de la vie, il “... les substances étrangères trouvent moins
n’est qu’un muscle qui réagit à la respiration. de résistance dans le cœur que dans les autres
On meurt à la dernière expiration et non organes;...” –p. 13.1
au dernier battement de coeur.
Comme tous les autres muscles, son bon “Il ne faut pas absolument, dans tous les
fonctionnement dépend de sa flexibilité. Si cas, que l’étendue des muscles du cœur devienne
toutes les fibres qui le composent sont libres, beaucoup plus grande: la surcharge des tissus
ses mouvements sont réguliers, puissants et musculaires se fait souvent par un redoublement
sans douleur. Mais, s’il y a des substances de dureté, de tension et de fermeté.” –p. 13.1
étrangères (disons des « grains de sable »)
qui s’y déposent, alors le muscle ne peut
plus travailler aussi efficacement. Plus les “Aucun organe ne peut être malade sans que
dépôts sont importants, plus le muscle se ses nerfs soient également malades.” –p. 13.2
durcit ou s’atrophie.
Ce sont ces substances étrangères, que “... la maladie change constamment d’habit
les cellules ne pourront jamais utiliser, et se présente sous les formes et les stades les
qui créent des frictions qui produisent plus variés bien qu’elle n’ait qu’une seule cause
l’usure, la déformation, l’inflammation et uniforme.” –p. 13.3
les douleurs.
Toutes les maladies cardiaques existent
“Dès qu’on réussit à éliminer les substances
que par un sang intoxiqué: il doit véhiculer
étrangères et la surcharge, ces deux affections sont
des molécules totalement inutiles pour
vaincues.” –p. 13.5
l’organisme, des molécules qui blessent les
parois (réaction normale d’accumuler du
cholestérol sur les parois pour se protéger “Cette lassitude était produite par les efforts
des frictions), qui étouffent les globules que faisait son corps pour chasser les substances
rouges (empêchant leur formation parfaite), étrangères. Ces efforts étaient tellement grands
qui drainent l’Énergie vitale (qui s’active à qu’il ne lui restait presque plus de forces pour les
les déplacer vers les sorties ou des dépôts autres fonctions.” –p. 13.8
temporaires moins nocifs pour l’instant).
L’autre réaction normale du corps face SOMMAIRE
à l’intoxication interne est la rétention
d’eau pour réduire les frictions des matières Troubles des valvulves du coeur...............13.2
inorganiques (les toxines et les multiples Affections nerveuses du coeur..................13.2
produits chimiques) contre les matières Hydropisie..............................................13.2
organiques (cellules, tissus, organes). L’eau Gangrène interne...................................13.3
est également un puissant solvant. Intentions curatives du corps....................13.5

13.0
212 La Nouvelle Science de Guérir

Affections du cœur et Hydropisie

Quelle est la cause et la véritable nature Non seulement les parties avoisinantes
des affections du cœur ? présentent un redoublement d’accumulation
« Les substances étrangères » diront des substances étrangères, souvent sous
sur-le-champ nos lecteurs. Il est vrai que la la forme d’une transformation en graisse
surcharge du cœur en substances étrangères (cholestérol), mais les muscles sont fréquem-
est la cause de cette maladie. Mais comment ment tellement imprégnés de substances
se fait-il que les substances étrangères aient étrangères et tellement gonflés pour ainsi
pris justement le chemin du cœur dans dire que tout fonctionnement normal de-
cette maladie puisqu’elles ont tant de place vient absolument impossible. Il ne faut pas
ailleurs dans le corps. Cela dépend du genre absolument, dans tous les cas, que l’étendue
de surcharge. des muscles du cœur devienne beaucoup plus
Quand les substances étrangères ont grande: la surcharge des tissus musculaires se
remonté surtout le côté gauche du corps fait souvent par un redoublement de dureté,
il y a aussi plus ou moins de disposition à de tension et de fermeté.
une affection du cœur, car le cœur penche On observe aussi fréquemment une
plus du côté gauche. imprégnation de graisse ou une enflure
Mais si le cœur est faible, en comparai- dans les muscles qui deviennent ainsi de
son des autres organes du corps, ce qui peut plus en plus incapables de tout fonction-
arriver par suite d’une disposition hérédi- nement normal.
taire, les substances étrangères trouvent Tout le monde sait que la tension et
moins de résistance dans le cœur que la pression de la peau tuméfiée trouble et
dans les autres organes; il se fait avec arrête le libre fonctionnement du corps
le temps une surcharge du cœur et de tout entier. Cette surcharge des muscles se
la région du cœur et alors se présentent les fait remarquer dans le cœur par une activité
différentes affections du cœur. irrégulière de cet organe.
J’ai déjà expliqué dans le chapitre Dès qu’on demande au cœur un redou-
« Comment on obtient des accouchements blement d’activité, comme dans la frayeur
heureux et faciles » de la huitième confé- ou à un autre événement inattendu et
rence, que les accouchements laborieux émouvant, ainsi qu’à un surcroît d’activité
et douloureux ne sont causés que par du corps et qu’il se produit ainsi un re-
l’accumulation des substances étran- doublement de circulation du sang dans le
gères dans le bas-ventre, parce que ces cœur, nous sentons distinctement que cet
substances ont aussi imprégné les parties organe ne peut plus remplir entièrement
musculaires qui produisent les douleurs de ses fonctions nous avons des battements
l’en­fantement. de cœur, des angoisses des engorgements
Il en est de même de la surcharge du du sang, des paralysies, une respiration
cœur. gênée, etc.

13.1
Unité de Toutes les Maladies 213
Affections du coeur et Hydropisie

On ne sent généralement point de Cette opinion a fait son temps. Il s’agit


douleurs, il n’y a la plupart du temps qu’une au contraire de montrer si c’est d’abord
sensation désagréable et une pression conti- l’organe et puis les nerfs, ou bien les nerfs
nuelle ou seulement temporaire ou bien le d’abord et l’organe ensuite, ou bien tous les
sentiment qu’il se trouve dans le cœur ou deux simultanément, qui tombent malades et
dans son voisinage quelque chose qui ne se surchargent de substances étrangères.
devrait pas y être. Aucun organe ne peut être malade
C’est de la même manière que se pro- sans que ses nerfs soient également
duisent les troubles du fonctionnement des malades.
valvules du cœur. Ces appendices cutanés C’est ainsi que toutes les différentes
ne peuvent plus remplir convenablement affections du cœur aux cent noms divers,
leurs fonctions d’huissiers, dès qu’ils ont aux formes et aux apparences différentes
atteint un certain degré de surcharge parce n’ont qu’une seule cause commune, à
que leurs surfaces sont tellement défor- savoir la surcharge du corps en substances
mées par l’accumulation des substances étrangères qui peut être et est presque tou-
étrangères qu’elles ne vont plus sur les jours différente dans ses formes.
ouvertures du ventricule du cœur. Mais il
peut aussi se produire un défaut des valvules C’est ainsi que nous voyons que toutes les plan-
du cœur par une transformation des surfaces tes et les fleurs d’une prairie n’ont qu’une seule
des ouvertures du ventricule du cœur. La condition commune d’existence malgré leur
cause est la même dans les deux cas. grande variété.

Quant aux affections nerveuses du Mais comment expliquer l’hydropisie ?


cœur, on peut les appeler une invention Quand le côté gauche du corps est surchar-
tout à fait remarquable, car aucun organe ne gé, l’hydropisie se présente fréquemment
peut être malade sans que ses nerfs soient en même temps qu’une affection du cœur,
également malades. de sorte qu’on peut dire que l’affection
du cœur n’est qu’un stade préliminaire de
On fait preuve d’une profonde igno- l’hydropisie. Cette dernière maladie n’est
rance de la Nature et de ses intentions du reste que le stade définitif d’affections
quand on croit que les nerfs peuvent être précédentes non guéries, qu’elle se présente
entièrement bien portants, tandis que l’un à la surcharge du côté gauche ou du côté
ou l’autre des organes est seul malade et que droit du corps.
le corps tout entier peut être la santé même
La présence des substances étrangères
tandis que les nerfs seuls sont malades.
à l’hydropisie est évidente même pour un
J’ai déjà expliqué mon sentiment à ce esprit faible, car l’eau qui se montre dans
sujet dans mon article sur « les affections le corps de l’hydropique est sûrement un
nerveuses » dans la septième conférence. produit que personne ne pourra considérer
J’ajouterai simplement que cette comme concourant au bien-être du corps.
connaissance insuffisante de la Nature et On voit clairement par l’hydropisie que
des conditions vitales du corps humain le corps n’est plus en état de produire du
concourt très peu à relever l’autorité du sang normal, parce que d’abord il ne peut
corps médical. plus former de nouveau sang normal, et
puis parce qu’il est incapable de purifier
suffisamment le sang existant.

13.2
214 La Nouvelle Science de Guérir

Affections du coeur et Hydropisie

C’est ainsi que les humeurs se décom- après d’un défaut des valvules du cœur. Il
posent de plus en plus et se transforment s’était produit plus tard une hydropisie du
complètement. Nulle part on ne peut cœur qui avait fini par devenir une hydropisie
observer plus distinctement—que dans générale. Le malade avait appliqué toutes
l’hydropisie—l’acte de la formation et de la les méthodes de traitement et avait fini par
décomposition des substances dans le corps s’adresser à moi quand il était déjà beaucoup
et les transformations qui sont du domaine trop tard pour faire usage de mon traitement
de ma science de l’expression du visage. et il s’était réellement trouvé qu’il était trop
Tous ces faits y sont tellement palpables faible pour pouvoir suivre ce traitement. On
que l’observateur le plus novice peut les avait traité de toutes les manières avec toutes
voir et les étudier tout à son aise. sortes de remèdes et de poisons et chaque
stade de sa maladie avait reçu un nom et un
J’ai eu dans ces derniers temps un hy- remède différents. On a peine à concevoir
dropique tellement plein d’eau que son corps qu’aucun des médecins chargés de le soigner
était comme un tuyau en caoutchouc gonflé. n’ait réfléchi qu’il n’avait affaire dans ce
La pression interne de l’eau était si forte que cas qu’à une seule affection ou à une seule
le liquide coulait constamment à travers la maladie dans ses différents stades.
peau des jambes et que le malade laissait de
véritables mares partout où il s’asseyait. Mais De même, en effet, que l’acte de décomposition
voici ce qu’il y avait de plus remarquable d’un cadavre est sensible à la vue, à l’odorat et
dans son état: le malade avait été toute sa vie au toucher et passe à d’autres stades, de même
marchand de beurre et avait dû goûter tous les les substances étrangères et leur décomposition
jours de grandes quantités de beurre. L’eau ou la maladie se manifestent de différentes
éliminée par les jambes sentait tellement le manières.
beurre qu’il n’y avait plus moyen de douter
de son origine. Les quantités de beurre prises Comme je vous l’ai déjà montré dans
autrefois, chaque jour, sans aucune addition ma deuxième et dans ma troisième confé-
de pain, etc., n’avaient pas été suffisamment rence, la maladie change constamment
digérées par son estomac; le beurre s’était d’habit et se présente sous les formes
accumulé de plus en plus dans le corps et et les stades les plus variés bien qu’elle
y était devenu une substance étrangère qui n’ait qu’une seule cause uniforme.
avait d’abord surchargé le côté gauche sur La formation de l’eau dans le corps est
lequel le marchand de beurre dormait et avait toujours précédée d’une gangrène interne
causé des dépôts visibles de graisse dans le pendant des années, et c’est seulement
cœur, dans la région cardiaque et dans tout quand cet état gangreneux a atteint un
le reste du corps. certain degré que l’eau se forme. La plupart
Il en était résulté une affection du cœur des malades ne sentent pas cette gangrène
qui durait depuis des années. Enfin, les subs- latente; ils ne sont gênés que par l’eau qui
tances étrangères passèrent à un nouvel état gêne leur respiration et cause des oppres-
de décomposition et se montrèrent sous forme sions du cœur. Mais dès que le corps se met
d’eau. Son affection du cœur avait traversé à réagir contre la maladie, c’est-à-dire quand
tous les degrés et tous les stades. On l’avait on est à même de relever sa force vitale, la
d’abord appelée battements de cœur, puis gangrène, autrefois latente, se manifeste à
affection nerveuse du cœur, ensuite dégénéra- l’état aigu. Si l’état morbide est déjà très
tion graisseuse du cœur accompagnée bientôt avancé, cette gangrène interne produit un tel

13.3
Unité de Toutes les Maladies 215
Affections du coeur et Hydropisie

affaiblissement qu’il n’y a plus moyen d’es- force vitale suffisante, le corps élimine par
pérer une guérison entière, car le malade se cette crise de transformation les substances
consume intérieure­ment. Mais si la force vi- étrangères qui ont causé cet état et la guéri-
tale est assez grande pour prendre le dessus, son se fait bientôt après; mais quand la force
elle réussit à chasser cette gangrène. Pour vitale est insuffisante, le corps se consume
vous rendre cela plus palpable, je vais vous intérieurement.
citer deux cas tirés de ma pratique. C’est ce deuxième cas qui se présenta
chez mon malade, comme je l’avais prévu.
Il m’est venu de très loin, il y a quelques Au bout de trois semaines commença dans
la jambe droite la transformation de la
mois, un malade qui souffrait de l’hydropisie
gangrène latente. La jambe enfla de plus
depuis des années et qui s’était fait traiter en plus et finit par avoir une plaie ouverte
jusqu’alors par la méthode allopathique. Les qui s’étendait depuis les orteils jusqu’à la
jambes et le ventre avaient doublé de volume moitié du tibia.
par suite de la formation de l’eau. Malgré Dès le deuxième jour, cette plaie se mon-
cela le malade ne se plaignait que de sa res- tra toute noire. C’était la gangrène—latente
piration gênée pendant le sommeil et d’une jusque-là—qui était devenue externe et qui
causait de grandes douleurs au malade.
certaine pesanteur dans les jambes, mais il Dans la quatrième semaine, le noir de la
pouvait encore marcher allégrement. Je lui plaie se détacha comme une peau épaisse et
déclarai que son état était déjà trop avancé la plaie commença à se refermer. Mais alors
pour pouvoir obtenir une guérison et que je la chaleur interne de ce malade encore assez
préférais qu’il ne suivît pas mon traitement. corpulent augmenta de jour en jour, signe
Le malade insista cependant pour suivre mon certain que la gangrène interne du ventre
commençait à se transformer. Une soif dé-
traitement parce qu’il avait essayé tout le vorante en fut la première conséquence.
reste. Dans tout autre traitement il ne voyait Malgré la dérivation la plus énergique
que sa perte assurée, tandis qu’il lui restait de la trop grande chaleur interne, il fut im-
encore un rayon d’espoir dans le mien. Il possible de se rendre maître de la gangrène
commença donc mon traitement malgré moi. interne, ce qui se manifesta clairement par
Voici le résultat qu’il obtint. l’affaiblissement croissant au malade. Il
n’eut bientôt plus la force de prendre les
Tout alla contre toute attente pendant les
bains et il mourut le trentième jour après
quinze premiers jours. L’eau diminuait tous avoir perdu connaissance dès le vingt-neu-
les jours et il n’y en avait plus aucune trace vième. Le malade était mort à cause de la
dans tout le corps au bout de quinze jours. trop grande chaleur interne.
D’abondantes sueurs et de fortes évacua- J’ai traité ici, il y a dix-huit mois, un
tions l’avaient éliminée. Le malade était on malade qui était également hydropique
ne peut plus heureux et espérait fermement depuis assez longtemps, mais qui avait
heureusement pris peu de médicaments,
sa guérison. car il n’avait suivi qu’un traitement ho-
Jusque-là son corps n’avait éliminé méopathique.
que le produit de la maladie, c’est-à-dire Il perdit toute son eau en trois semai-
« l’eau »; maintenant il fallait éliminer la nes et il se manifesta une grande chaleur
cause de la formation de l’eau. Mais cette interne pendant la quatrième semaine. Le
cause n’était que la gangrène interne restée deuxième jour de cette quatrième semaine,
il eut des évacuations d’excréments noirs
latente jusque-là.
et d’une puanteur pestilentielle sous des
La guérison ne pouvait se faire que si symptômes cholériques et dysentériques.
le corps transformait la gangrène latente en Ces évacuations durèrent trois jours.
une gangrène aiguë. Quand il y a encore la Aucun des membres de la famille ne pouvait

13.4
216 La Nouvelle Science de Guérir

Affections du coeur et Hydropisie

s’expliquer ces symptômes; tout le monde était si redouté, de la dysenterie et des autres états
d’autant plus consterné que le malade n’avait morbides analogues. Ces crises ne sont que
pris que très peu de nourriture et que personne des intentions curatives du corps pour
ne savait par conséquent d’où provenaient lesquelles ce dernier reçoit l’impulsion et la
ces évacuations épouvantables. La femme du force nécessaire d’une influence quelconque
malade vint dans la plus grande angoisse me de la température ou peut-être des tensions
raconter ce qui était arrivé et je lui déclarai électriques nouvellement découvertes à
que son mari était désormais sauvé, parce que certains phénomènes météorologiques.
cette crise avait, non seulement transformé la Je viens de montrer encore une fois que
gangrène latente interne, mais encore éliminé toutes les affections du cœur et l’hydropisie
les substances étrangères déposées depuis ont également la même cause uniforme
des années dans son corps. commune à toutes les autres maladies.
Le malade était devenu extrêmement fai-
Je vais ajouter quelques mots sur
ble après cette crise et son corps ressemblait
la guérison et sur la curabilité de ces
à un squelette. Il se refit bientôt après.
deux formes morbides. Dès qu’on réussit
Maintenant qu’il y a dix-huit mois qu’il a
à éliminer les substances étrangères et la
fait ce traitement, il est aussi bien portant qu’il
surcharge, ces deux affections sont vaincues.
y a vingt ans et il ne s’est plus produit dans
Les affections du cœur impliquent la plupart
son corps la moindre trace d’eau. Dans ce
du temps une surcharge du côté gauche du
cas, le corps avait supporté victorieusement la
corps. Tous les états de surcharge du côté
transformation de la gangrène latente interne,
gauche sont beaucoup plus difficiles à
mais cette cure nous montre en même temps
faire disparaître que ceux du côté droit,
quelles grandes et quelles sérieuses crises
du moins il faut presque toujours plus de
cette transformation peut présenter.
temps; c’est ce que j’ai toujours observé.
Les malades surchargés du côté gauche
Cependant tout homme qui réfléchit sé- suent plus difficilement que les malades
rieusement à ces rapports tirés de la pratique surchargés du côté droit.
et cités ici, bien qu’ils appartiennent plutôt
à une autre partie de ce manuel, doit faire L’hydropisie n’est plus curable dans
encore d’autres observations que voici. certains cas, parce que la force vitale est
déjà tellement délabrée qu’elle ne suffit plus
J’ai déjà dit que la formation de l’eau pour effectuer l’élimination des substances
dans le corps est toujours précédée d’une étrangères et que surtout la digestion ne
gangrène latente interne qui dure des années peut plus se relever pour longtemps.
et qui est toujours la suite d’une accumula-
tion de substances étrangères. Le corps à L’hydropisie n’est encore réellement cu-
cet état peut encore subir avant la forma- rable que quand le malade sue de lui-même
tion de l’eau par suite de causes externes aux parties atteintes d’hydropisie tout en
quelconques, telles que le changement de suivant rigoureusement mes prescriptions,
température, le refroidissement, la frayeur, car il est possible ainsi que l’eau et les autres
les émotions, etc., des crises ou états fébriles substances étrangères s’éliminent; mais il
ou morbides aigus qui ont absolument—ou faut en outre qu’une digestion plus normale
à peu près—le même caractère que les crises se rétablisse d’une manière durable.
mentionnées ci-dessus dans les rapports sur J’ai dit et je répète que ma science
mon traitement. C’est là l’origine du choléra de l’expression du visage présente un

13.5
Unité de Toutes les Maladies 217
Affections du coeur et Hydropisie

moyen infaillible d’observer longtemps— se présenta une énorme évacuation de sang


et même des années d’avance—l’approche par l’intestin. C’était le signe infaillible que
de l’hydropisie de façon que, grâce à cette des nœuds hémorroïdaux s’étaient dissous à
nouvelle science, nous n’avons plus besoin l’intérieur. Peu de temps après, il se forma
d’attendre que les maladies soient avancées au pied gauche une plaie ouverte qui dura
au point d’être incurables, mais que nous et suppura assez longtemps.
pouvons commencer un traitement sérieux à Les compagnons si gênants de toute
l’époque où le stade morbide permet encore grande surcharge du corps tels qu’extrémités
une guérison facile et radicale. froides, sueur froide, accès fréquents de fièvre
La preuve de ce que j’avance ne peut ne quittaient jamais Monsieur R... En février
être faite que par la pratique et par la mar- 1882, il se présenta une fièvre plus forte que
che de la guérison. Je vais donc vous citer d’ordinaire qui dura plusieurs jours avec
ici un cas intéressant d’affection grave du une violence égale. Le médecin ordinaire de
cœur compliquée d’hydropisie et de lèpre Monsieur R... déclara que cet état était très
qui vous prouvera pleinement la justesse dangereux parce qu’il regardait cette maladie
de mes assertions. comme une léprose et il lui conseilla un voyage
en Europe pour aller se guérir dans une ville
Monsieur J. E. R. de Batavia, île de de bains. Monsieur R... partit de Batavia le 13
Java, avait fait pendant 24 ans, dans cette avril 1882 et consulta à Bâle le professeur J...
ville, son commerce d’exportation et avait qui constata un échauffement du sang, envoya
joui pendant tout ce temps-là d’une santé le malade aux bains de Krankenheil par Tœlz
qui le satisfaisait, seulement il avait souf- (Haute-Bavière) et le recommanda au Dr H...
fert parfois de la fièvre, de maux d’yeux et Pendant le cours de ce traitement, Monsieur
de plaies aux jambes. Ces symptômes nous R... reçut à l’avant-bras droit une tache rouge
suffisent pour savoir que son corps était non qui ne disparut point malgré les frictions au
pas bien portant, mais fortement surchargé sublimé corrosif et qui était le signe certain
de substances étrangères qui se déposaient d’un état fébrile chronique interne à un haut
à différentes parties du corps et qui entraient degré. À la fin du traitement, Monsieur R...
en fermentation par les chaleurs tropicales de se sentait allégé et plus souple, mais il reçut
Batavia plus facilement que dans notre zone pourtant plusieurs autres taches rouges sur
tempérée, c’est-à-dire qu’elles causaient un le corps pendant l’automne. L’état chronique
état morbide aigu. Le cours ultérieur de ce n’avait donc fait qu’augmenter. Monsieur R...
rapport extrêmement intéressant donne les retourna à Batavia au mois d’avril 1883 et il
preuves les plus frappantes de la justesse de perdit ces taches rouges dès qu’il arriva aux
ces assertions. tropiques parce que les grandes chaleurs le
En novembre 1879, Monsieur R..., eut firent suer et lui enlevèrent une grande partie
derrière l’oreille gauche une forte tumeur qui de ses substances étrangères. Arrivé à Batavia
fut guérie, c’est-à-dire étouffée et refoulée en mai, il fut bientôt atteint d’une affection
dans le corps par les poisons des médecins. du cœur qui se manifesta d’abord par de
Les substances morbides cherchèrent alors violents battements de cœur et plus tard il
un nouveau débouché dans un des doigts qui eut encore de fortes fièvres qui le forcèrent à
enfla tellement et rendit tant de pus qu’un recourir à son médecin et il dut repasser en
petit morceau d’os fut même éliminé par cet Europe en mai 1885 pour subir un nouveau
abcès. À peine le doigt était-il guéri qu’il traitement.

13.6
218 La Nouvelle Science de Guérir

Affections du coeur et Hydropisie

Il résulte clairement de ce qui précède contrecoup est la source de la mélancolie,


que le traitement aux bains de Krankenheil de l’humeur noire, du découragement, de
n’avait point du tout éliminé la cause de sa l’abattement et du dégoût de la vie.
maladie. La substance morbide était restée Après avoir cherché inutilement du
dans son corps, ce que prouve clairement la soulagement à ses maux jusqu’à la fin de
réapparition de la maladie dès que Monsieur 1888 en recourant à des médecins célèbres,
R... était retourné dans son pays. Le séjour il n’est point étonnant que l’état moral du
dans le climat plus frais de l’Europe avait, il malade se soit affaissé peu à peu et que cet
est vrai, fait passer son état morbide dans un homme, jusque-là plein d’espoir, soit devenu
stade latent chronique qu’il sentait très peu un vieillard fatigué de la vie, insupportable
et qui amenait rarement des états aigus, mais et déjà tout cassé. Des affaires urgentes
qui redevint aigu dès que le malade retourna rappelèrent Monsieur R... à Batavia le 19
dans les tropiques. C’est ainsi que Monsieur janvier 1889. Son affection était devenue
R... et son médecin considérèrent l’amélio­ tellement chronique que le soleil des tropiques
ration apparente causée par le changement de ne pouvait plus corriger son impossibilité de
climat comme une guérison et non pas comme suer depuis trois ans qu’en produisant une
ce qu’elle était réellement, à savoir et tout faible transpiration du dos et de la poitrine,
simplement un autre stade de la maladie. tandis que le reste du corps restait froid et
Arrivé en Europe, Monsieur R... s’établit sans sueur. Il s’était donc fait une énorme
à Fribourg (Bade) et s’occupa uniquement surcharge de substances étrangères. Les
de son traitement sous la direction de son taches rouges devinrent désormais de plus
médecin et Dr N..., conseiller aulique intime. en plus pâles. Dès son arrivée à Batavia,
Pendant l’automne, les taches rouges repa- l’état du malade était redevenu plus aigu.
rurent partout et beaucoup plus violentes L’ancienne affection du cœur reparut avec
qu’en 1882. C’était le signe évident que la un redoublement de violence et empira de
surcharge en substances étrangères avait semaine en semaine. Une fièvre continuelle
encore augmenté. Comme la nature de cette minait de plus en plus ses forces.
éruption semblable à la scarlatine et tous les En novembre 1889, cette fièvre devenant
autres symptômes morbides étaient obscurs et insupportable, il se produisit de l’eau dans les
incompréhensibles aux médecins, ils déclarè- jambes et l’activité du cœur devint de plus en
rent à Monsieur R... qu’il fallait tout attendre plus anormale et inquiétante. Les médecins du
de la Nature, car la visite des bains d’eaux pays déclarèrent en outre que cette maladie
salines de Rheinfelden ordonnée par eux en était une léprose, parce que le spécialiste
1886 n’avait point eu d’effets remarquables européen le plus célèbre pour la lèpre avait
et leurs frictions n’avaient fait qu’empirer constaté la présence de grandes quantités
l’état du malade qui se contentait la plupart de bacilles de la lèpre. Cette circonstance
du temps des bains chauds qu’il prenait dans décida les médecins de Batavia à faire tous
sa maison de Fribourg. leurs efforts pour renvoyer Monsieur R... en
Mais sa maladie devenait de plus en Europe, car, vu la grande peur qu’on a là-bas
plus chronique. Son caractère ne tarda pas de la contagion par les lépreux, on l’aurait
à se ressentir de ses douleurs corporelles. déclaré dangereux pour la santé publique et
Il était dans cet état misérable de maladie on l’aurait exclu de tout commerce avec ses
chronique qu’on regarde encore fréquemment semblables. Monsieur R... s’embarqua encore
aujourd’hui comme de la santé, mais dont le une fois le 19 décembre 1889 pour essayer

13.7
Unité de Toutes les Maladies 219
Affections du coeur et Hydropisie

de nouveau de se conserver encore quelque Les dépôts de substances étrangères du


temps si sa famille. Ses compagnons de voyage tronc étaient proportionnées à celles du cou
croyaient qu’il était presque impossible qu’il et de la tête. La digestion était absolument
atteignit vivant le port de Gênes. Cependant, délabrée. Le malade ne pouvait plus évacuer
l’air frais de la mer releva quelque peu sa force normalement depuis des années ni par l’in-
vitale, et il atteignit heureusement l’Europe testin ni par les reins.
où son état redevint chronique. Les médecins Son affection du cœur était telle qu’il ne
de Fribourg reconnurent très bien sûr état pouvait plus reposer une seule nuit et qu’il
désespéré et condamnèrent le malade. C’est était exposé aux angoisses et aux oppressions
alors que le hasard permit qu’un ancien ami les plus terribles.
de Monsieur R..., Monsieur W..., de Leipzig, Les extrémités étaient très froides et
qui avait vécu autrefois pendant des années avaient une couleur sombre bleuâtre.
dans l’île de Java, attirât l’attention de son
Monsieur R... commença immédiate-
ami sur ma méthode. Monsieur R... partit le
ment mon traitement dont l’effet ne se fit pas
20 mars 1890 pour Leipzig et se mit à suivre
longtemps attendre. Les premières altérations
mon traitement dès le 24 du même mois, mais
se présentèrent dans la digestion; la selle et
sans avoir beaucoup d’espoir. Il y a peu de
les évacuations d’urine devinrent régulières
malades qui confirment d’une manière aussi
dès le troisième jour. Tandis que la selle ne
éclatante mes théories par l’histoire de sa
s’obtenait autrefois que tous les deux ou trois
maladie et par ses symptômes morbides.
jours à force de lavements, elle se produisait
Monsieur R... était pour ma science
maintenant deux ou trois fois par jour en
de l’expression du visage un modèle comme
masses pulpeuses qui dépassaient de beau-
on en trouve rarement. C’est pourquoi j’ai
coup la quantité des aliments introduits dans
fait faire les deux portraits suivants d’après
l’estomac. L’urine qui était toujours claire
nature. Son corps était tout à fait altéré par
et transparente autrefois fut alors trouble
les substances étrangères. Il avait au cou un
et séreuse, signe certain qu’elle contenait
goitre plus gros sur le côté droit que sur le
beaucoup de substances étrangères. Le
côté gauche. On ne voyait du reste presque
malade se sentit allégé et rafraîchi dès le
point son cou qui était enfoncé dans le tronc
deuxième jour, bien qu’il fût constamment
et qui ne laissait plus apercevoir de véritable
fatigué. Cette lassitude était produite par les
délimitation du cou.
efforts que faisait son corps pour chasser les
Il y avait sur son front un bourrelet de
substances étrangères. Ces efforts étaient
2 centimètres d’épaisseur. Ses yeux gonflés
tellement grands qu’il ne lui restait presque
et serrés de tous côtés par les substances
plus de forces pour les autres fonctions.
étrangères étaient beaucoup trop petits rela-
tivement au reste du corps. Sa tête présentait Monsieur R... suait aussi jour et nuit, de
du reste des pannicules morbides tout à fait façon qu’il éliminait aussi beaucoup de subs-
énormes qui lui donnaient une expression tances étrangères par la peau. Mais comme il
toute particulière. La jambe droite était déjà ne recevait plus de substances étrangères par
fortement gangreneuse au milieu du mollet la nourriture et que sa digestion était réglée,
et contenait déjà de l’eau à l’endroit de la il pouvait éliminer de grandes quantités de
gangrène, au-dessus de cet endroit, dans le vieilles substances étrangères déposées dans
cou de pied et dans le pied, de façon que son corps, de façon qu’il ne produisait une
Monsieur R... ne pouvait se servir qu’avec altération lente, mais toujours visible des
peine de sa jambe qui était trop raide. formes de son corps.

13.8
220 La Nouvelle Science de Guérir

Affections du coeur et Hydropisie

Ce qu’il y avait de tout à fait remar- hydropiques de son corps après chaque bain,
quable, c’était la manière dont la ceinture et il lui fallut à peine quatre semaines pour
gangreneuse brun foncé, large de 4 pouces et éliminer toute l’eau de son corps.
ratatinée comme du cuir autour de son mollet Dès que cela fut fait et qu’il put marcher
droit, s’était réduite. Tandis qu’elle avait été librement, le succès du traitement fut tout à
brun foncé dès le commencement, elle devint fait remarquable. Il se sentait rajeunir tous
de plus en plus rouge bleuâtre, puis elle les jours et un traitement de quatre mois suffit
passa un beau jour de plus en plus au rouge à peine pour le changer, de façon qu’on pou-
clair et le volume de sa jambe augmenta en vait à peine le reconnaître. Son affection du
même temps. La ceinture gangreneuse s’était cœur et son hydropisie avaient entièrement
complètement réduite en eau. La jambe droite disparu et étaient parfaitement guéries; son
avait pris un tel volume qu’elle en était de- dégoût de la vie avait fait place à une joyeuse
venue absolument difforme et pour le moins humeur.
deux ou trois fois plus grosse qu’auparavant.
On ne voulut point croire à cette heu-
Elle s’était toute raidie et causait beaucoup
reuse issue de la maladie à Batavia et l’on
de douleurs et de soucis au malade. Mais ce
écrivit au malade qu’on ne le laisserait rentrer
fait permettait d’observer très distinctement le
à Java que quand il serait réellement exempt
pouvoir qu’ont les substances étrangères de se
de bacilles de la lèpre. C’est pour cette rai-
transformer et de se décomposer. Tandis que
son que Monsieur R... se fit examiner par un
ces dernières ne prenaient qu’un emplacement
célèbre spécialiste de Hambourg qui l’avait
de deux ou trois pouces cubes dans la forme
déjà examiné et traité autrefois. Cet examen
sèche et gangreneuse, il leur fallait mainte-
dura quatre semaines, mais le spécialiste
nant un emplacement de plus de deux pieds
certifia à Monsieur R... qu’il était désormais
cubes. Cet acte de transformation montrait
absolument exempt de ces petits monstres.
encore clairement que la gangrène n’avait
été que la masse des substances étrangères C’est ainsi que des médecins célèbres
desséchées par la trop grande ardeur fébrile ont constaté l’état désespéré de Monsieur
interne et latente à l’état permanent. R... avant son traitement de quatre mois
chez moi et sa guérison inconcevable après
Dans cette grave crise qui avait éclaté
ce traitement.
chez le malade, ce dernier fut secondé par
sa force vitale extraordinaire. Bien qu’il ne Il y a aujourd’hui un an que ce rapport
pût pas prendre beaucoup de mouvement, il a été écrit et le malade se porte à merveille.
suait toujours convenablement aux endroits Aucune de ses anciennes affections ne s’est
fait sentir jusqu’ici.

13.9
Unité de Toutes les Maladies 221
Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

14e chapitre

À la fin des années ‘90, lors d’un voyage “Je vais montrer que les lépreux se sont tou-
à Cuba, quelle ne fut pas ma surprise de jours attirés eux-mêmes leur maladie dont toute
voir la publicité d’un Congrès mondial horreur cesse dès qu’on en connaît la véritable
sur la lèpre. La lèpre est une maladie très cause.” –p. 14.1
ancienne et plusieurs pensent qu’elle relève
du temps de la Bible. Seulement en 2008, “Les cas de ce genre ne produisent point la
250 000 nouveaux cas ont été notifiés et cela lèpre dans notre climat qui n’est pas assez chaud
s’accroît d’année en année (un nouveau cas pour cela; nous n’avons alors que l’hydropisie
toutes les deux minutes!). ou la goutte quand la surcharge des substances
La médecine accuse le bacille Mycobak- étrangères est suffisante.” –p. 14.2
terium Leprae (bacille de Hansen) qui se
transmet de personne à personne. Mais pas “Ces substances sont poussées avec une force
tous deviennent lépreux... et les médecins toute particulière vers les extrémités où elles se
ne cherchent pas à comprendre pourquoi. déposent en couches très fermes et très compactes
Pas plus d’ailleurs à savoir pourquoi la lèpre sous l’influence de la pression interne. ” –p. 14.2
ne se retrouve pas dans les pays tempérés.
Kuhne l’explique ici en détail. “Ce qui nous nourrit, c’est seulement et
uniquement la nourriture que notre corps peut
On affirme avoir guéri plus de 14 mil-
encore réellement digérer.” –p. 14.3
lions de lépreux grâce à la polychimiothéra-
pie (PCT), composée de trois antibiotiques...
“Cette maladie ne peut point être combat-
“traitement distribué gratuitement aux
tue par les médicaments que la nature défend
malades”... Bien entendu, rien n’est gratuit
d’employer pour le corps. Les médicaments peu-
dans le domaine de la pharmaceutique, et la
vent tout au plus l’empirer d’une manière remar-
lèpre est un autre commerce payant.
quable.” –p. 14.4
En lisant ce chapitre, vous comprendrez
que les antibiotiques ne guérissent absolu- “Mon traitement a montré clairement que
ment pas la lèpre. Et ce que la médecine ne tout danger de contagion par la lèpre est exclu.”
révèle pas est que tous ces malades « guéris » –p. 14.5
contractent par la suite d’autres maladies
graves... et oh! combien payantes!
Encore une fois, le message est clair: SOMMAIRE
il suffit de mener une vie conforme à la Symptômes de la lèpre............................ 14.1
Nature et d’appliquer une méthode curative Lèpre sèche, lèpre humide.......................14.2
naturelle. Plus vous tardez à respecter les Cause de la lèpre...................................14.2
lois naturelles, plus vos souffrances seront Danger de contagion..............................14.5
grandes et prolongées. Soin de la peau et air frais......................14.7

14.0
222 La Nouvelle Science de Guérir

Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

Cette maladie qu’on appelle à bon C’est pour cette raison unique que la
droit le fléau des tropiques est tellement lèpre a été jusqu’ici un danger dont on ne
redoutable que nous ne pouvons pas nous pouvait ni se préserver ni se délivrer.
en faire d’idée dans notre climat tempéré.
Grâce à mes découvertes, ce danger est
Non seulement les malades atteints de cette
conjuré à jamais et maintenant que j’ai réussi
affection étaient perdus la plupart du temps
à guérir entièrement une longue série de
et voués à la mort parce qu’il n’y avait point
lèpres très graves, je considère comme un
encore de remède capable de les guérir,
devoir sacré de communiquer ces expérien-
mais ils étaient exclus de tout commerce
ces à tous ceux qui ont à souffrir de cette
avec leurs semblables à cause de la peur
maladie et des préjugés répandus contre
de la contagion et on les privait ainsi de la
la lèpre. Je vais montrer que les lépreux
seule consolation que puisse encore avoir
se sont toujours attirés eux-mêmes leur
un pauvre malade.
maladie dont toute horreur cesse dès
Ce n’est point ici le lieu de décrire les qu’on en connaît la véritable cause.
milliers de scènes déchirantes qui se passent
entre ces malades et leurs parents, surtout Cette maladie confirme également d’une
quand ces pauvres malades sont envoyés manière frappante mon principe de l’unité
dans des lieux écartés, dans des îles solitaires de toutes les maladies.
ou dans des hôpitaux isolés, comme cela se Je vais d’abord étudier les symptômes
fait fréquemment sur l’ordre du gouverne- de la lèpre et de l’éléphantiasis, et je ne me
ment et sur l’invitation des autorités sani- servirai que du terme de lèpre, parce que
taires, afin que cette affection ne puisse pas ces deux affections sont identiques. On
se transmettre aux personnes saines. Mais distingue la lèpre sèche et la lèpre humide.
ces malades complètement exclus de tout Dans la lèpre humide, les extrémités se
commerce avec leurs parents vivent dans déforment, perdent partiellement ou tota-
l’attente certaine d’une fin épouvantable lement la sensibilité et pourrissent ensuite
et sont déjà morts pour ainsi dire dès leur en répandant une odeur nauséabonde. Il
entrée dans ces établissements. On peut se forme des plaies ouvertes d’où découle
donc prétendre qu’ils meurent deux fois, constamment une eau purulente et san-
une fois en pleine connaissance et une guinolente. Les extrémités tombent peu
autre fois sans connaissance. Les lépreux à peu en commençant par les premières
sont véritablement repoussés de tout le phalanges des orteils et des doigts, puis les
monde et la peur de la lèpre est justement oreilles jusqu’à ce que la mort ait lieu. La
sans bornes. plupart du temps, cette perte des membres
Mais si cette maladie cause une si grande est précédée d’un autre phénomène qui se
panique, c’est qu’on a ignoré jusqu’ici sa produit ordinairement quelques semaines
nature et sa guérison. ou quelques mois avant la mort.

14.1
Unité de Toutes les Maladies 223
Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

Il se forme sur la peau des taches rou- maigres comme des squelettes. Le poids
ges ou brunes d’une nuance plus ou moins de ces morts dépasse fréquemment à peine
foncée, signe certain d’un état gangreneux celui d’une chaise.
interne qui a été longtemps latent avant de La nature et la cause jusqu’ici inconnue
passer au stade aigu de la lèpre. Les cas de ce de cette terrible maladie n’a plus de secrets
genre ne produisent point la lèpre dans pour tous ceux qui ont exactement étudié
notre climat qui n’est pas assez chaud mes enseignements. Nous connaissons aussi
pour cela; nous n’avons alors que l’hydro- parfaitement la raison pour laquelle ce sont
pisie ou la goutte quand la surcharge des justement les tropiques qui sont le siège de
substances étrangères est suffisante. La lèpre cette maladie presque inconnue aux régions
proprement dite n’est donc que le produit tempérées. J’ai déjà expliqué à la page 2.8
des climats chauds. pourquoi ces fièvres aiguës règnent préci-
sément dans les tropiques, tandis que les
Le dattier ne prospère également que dans les régions plus froides sont surtout le siège
tropiques. Bien qu’il n’ait besoin pour vivre que de maladies chroniques.
de terre, d’eau et de soleil comme tous les autres La cause de la lèpre est la surcharge
arbres, il ne peut point prospérer chez nous, parce du corps de substances étrangères,
cause fréquemment héréditaire qui
que notre climat est trop froid. Par contre, le même
peut pourtant aussi être acquise par
sol, la même eau et le même soleil produisent
une vie contraire à la Nature. Le foyer
chez nous des chênes et d’autres plantes qu’on proprement dit de cette maladie est dans
ne rencontre pas dans les climats chauds. le bas-ventre ou dans l’appareil digestif qui
fonctionne mal.
À la lèpre humide, le corps pourrit La grande chaleur qui active toute
souvent pendant des années sans aucune fermentation rend aussi beaucoup plus in-
interruption et avec des douleurs intolé- tensifs dans les tropiques tous les actes de
rables jusqu’à ce que la mort se produise décomposition des substances étrangères
quand la maladie est trop avancée. dans le corps.
La lèpre sèche se manifeste par la for- Ces substances sont poussées avec
mation de taches foncées aux extrémités, une force toute particulière vers les
absolument comme à la lèpre humide, tandis extrémités où elles se déposent en
que la digestion empire constamment. Ces couches très fermes et très compactes
taches sont le signe certain d’un état fébrile sous l’influence de la pression interne.
interne à un degré très élevé. Ensuite toute Cette accumulation de dépôts accable
la chair disparaît d’abord entre les articula- entièrement les nerfs qui conduisent à ces
tions des doigts et ensuite à toutes les autres membres, de sorte que leur fonctionnement
parties du corps, de sorte qu’il ne reste plus cesse partiellement, ce qui se manifeste
que les os et les articulations. Le corps se dans l’insensibilité des membres des
dessèche absolument comme un arbre. lépreux. Ces malades ont une chaleur
Les os et les articulations présentent alors interne énorme, et cette fièvre ne peut se
la plupart du temps une certaine tuméfac- cacher à quiconque est initié à ma science de
tion. Cette disparition de la chair continue l’expression du visage. Il y a pour ainsi dire
sans cesse jusqu’à ce que les malheureux un état gangreneux interne et une sensation
lépreux meurent absolument sans force et de froid externe.

14.2
224 La Nouvelle Science de Guérir

Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

À la lèpre sèche, les membres se dessè- La chose principale est que nous com-
chent littéralement par suite de cette trop prenions que la lèpre a comme toutes les
grande chaleur interne, d’autant plus que la autres maladies une seule cause uniforme, à
soi-disant nourriture fortifiante ordonnée savoir la surcharge du corps en substances
alors aux lépreux comme aux phtisiques étrangères qui ne proviennent que du bas-
ne peut pas nourrir réellement le malade ventre ou plutôt de la digestion, de façon que
dont l’appareil digestif n’est plus capable le siège de cette maladie incurable jusqu’ici
de fonctionner d’une manière normale dans se trouve également dans le bas-ventre, ce
notre sens. qui prouve encore une fois l’uniformité de
Les aliments traversent bien le corps, la cause de toutes les maladies.
mais le malade meurt de faim, malgré toute Si la lèpre ne se présente pas chez nous
la nourriture qu’il prend. sous la même force que dans les tropiques,
Cela prouve encore une fois clairement nous observons cependant des cas très ana-
que ce qui nourrit et conserve le corps n’est logues; il est particulièrement indubitable
point ce que nous mangeons et ce qui, que la phtisie porte le cachet de la lèpre,
suivant l’opinion moderne, contient toutes la seule différence est que le corps ne
les substances dont le corps se compose peut pas toujours pousser les substances
chimiquement. Ce qui nous nourrit, c’est étrangères avec autant de force vers les
seulement et uniquement la nourriture extrémités des phtisiques des climats tem-
que notre corps peut encore réellement pérés que vers les extrémités des lépreux des
digérer. régions tropicales, mais que ces substances
causent déjà la destruction des poumons ou
C’est cette chaleur gangreneuse interne
d’autres organes internes.
qui produit dans la lèpre humide cette épou-
vantable décomposition et pourriture des La lèpre n’atteint que ceux qui sont
substances étrangères dans le corps qui en déjà fortement surchargés de substances
meurt lui-même. Les taches rouge foncé qui étrangères, parce que cette maladie n’est
se montrent parfois sur la peau des lépreux que le stade définitif d’un état de forte
sont la preuve infaillible de cette chaleur surcharge.
gangreneuse interne. Cet acte de décom- Grâce à ma science de l’expression du
position se fait d’une manière analogue visage, l’initié est à même de déterminer
à celui de l’hydropisie où la formation de longtemps d’avance et d’une manière in-
l’eau est constamment précédée d’un état faillible un état de forte surcharge qui doit
gangreneux interne qui dure souvent des sûrement conduire à des maladies telles
années, de façon que le stade de décom- que la lèpre, la malaria et les fièvres des
position n’est pour ainsi dire que le stade tropiques. Mais cela nous met en état
définitif de ces faits dans le corps vivant. Il de commencer à temps un genre de vie
y a aussi une décomposition aqueuse dans qui prévient et détourne sûrement la
la lèpre humide, mais sous une autre forme maladie. Il vaut mille fois mieux prévenir
que dans l’hydropisie. à temps une maladie comme la lèpre que
Le cours de la maladie du malade de de la laisser éclater.
Batavia atteint simultanément d’une affec- Si ma méthode présente un moyen cu-
tion du cœur, d’hydropisie et de lèpre est ratif de la plus grande sûreté contre la lèpre,
donc très intéressant pour nous, car il nous le succès curatif est d’autant plus facile, plus
présente clairement tous ces faits. rapide et plus exempt de douleurs qu’on

14.3
Unité de Toutes les Maladies 225
Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

commence mon traitement plus tôt. La Nous pouvons nous convaincre que le
même cause qui favorise le développement seul moyen de faire disparaître entièrement
de la lèpre, à savoir les grandes chaleurs des les vers est aussi d’enlever les cadavres sur
régions tropicales, seconde aussi sa guérison lesquels ils pullulent. Il en est ainsi de la
dans mon traitement. maladie dans le corps.
Cette maladie ne peut point être com- Nous pouvons comparer notre corps
battue par les médicaments que la Nature à une fosse; les substances étrangères
défend d’employer pour le corps. Les médi- sont les cadavres en putréfaction et les
caments peuvent tout au plus l’empirer vers (bacilles) qui en résultent, sont la
d’une manière remarquable. maladie. Pour faire disparaître cette der-
Celui qui est atteint de la lèpre et qui nière, il ne faut point l’empoisonner avec
veut la guérir à l’aide des médicaments usités des médicaments, mais il faut seulement
jusqu’ici, c’est-à-dire avec de la quinine, du veiller à éloigner son foyer du corps.
mercure et d’autres poisons et médicaments La seule différence qu’il y ait entre ma
violents, n’atteindra jamais une amélioration nouvelle science de guérir et le traitement
de son état. Il deviendra même certaine- médical, c’est que nous savons éliminer du
ment plus malade encore, car il ajoutera corps la cause de toute maladie, c’est-à-dire
de nouvelles substances étrangères à les substances morbides ou étrangères et
celles qui sont déjà dans son corps. La supprimer le terrain de culture de cha-
forme externe de la maladie peut bien se que maladie; l’école moderne travaille au
modifier, les symptômes de la lèpre peuvent contraire à grand renfort de poisons et elle
bien se supprimer partiellement, mais la obtiendrait ainsi de très bons résultats si le
conséquence en est un état beaucoup plus corps n’était qu’une fosse aux vers et aussi
désastreux un état chronique. insensible qu’elle à tous les poisons. Mais
On ne peut atteindre une véritable comme le corps ne peut recevoir aucun
amélioration et guérison de la lèpre qu’en poison sans souffrir du dommage, il se fait
chassant du corps les substances étrangères que les médicaments n’occasionnent qu’un
qui en sont la cause proprement dite. dommage plus grand que celui que la ma-
ladie toute seule aurait pu produire.
Un exemple va nous rendre cela plus
palpable. Il n’est pas possible de trouver de preuve
plus éclatante de la vérité de mes assertions
Nous savons qu’il se forme une masse de vers que le rapport de la guérison de Monsieur
R... de Batavia cité à la treizième conférence.
dans les cadavres en putréfaction de la fosse aux
On y voit clairement que les bacilles de la
vers et que ces vers sont une excellente nourriture
lèpre qui se trouvaient dans le malade et
pour les poules. C’est pourquoi l’on trouve de ces dont la présence a été constatée de la ma-
fosses dans beaucoup d’exploi­tations agricoles. nière la plus évidente par l’école moderne
Si nous voulions détruire les vers en jetant du elle-même, ne pouvaient être éliminés ni par
poison dans la fosse, nous tuerions certainement les ordonnances de cette école, ni par les
un grand nombre de vers, mais il s’en formerait médicaments, ni par les autres applications
qui ne faisaient au contraire qu’empirer l’état
toujours de nouveaux, parce que les substances
de Monsieur R...
putrides seraient toujours là.

14.4
226 La Nouvelle Science de Guérir

Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

Mais quel effet éclatant produisit ma Il n’y a qu’une seule voie par laquelle
méthode et quel succès elle obtint contre on puisse les éliminer du corps et cette voie
les bacilles de la lèpre en leur enlevant leur est conforme à la Nature, comme je vais
terrain de culture ! Ce succès radical a même le montrer par quelques exemples tirés de
été constaté par une autorité médicale ! ma pratique.
Un traitement naturel au moyen de Mon traitement a montré clairement
l’eau, mais seulement au foyer ou au point que tout danger de contagion par la lèpre
de départ des substances étrangères, c’est-à- est exclu. C’est là un fait d’une extrême
dire au bas-ventre, peut seul être couronné importance surtout pour ceux qui ont peur
de succès. Mais ce traitement est justement de la contagion. Il suffit de mener une vie
le mien. conforme à la Nature et d’appliquer ma
Dérivation des substances étrangères par méthode curative qui agit sur tout le corps
des bains dérivatifs, quelques bains de vapeur en le fortifiant et en le rafraîchissant, mé-
pour ouvrir les pores obstrués, régime et nour- thode de purification intérieure, car le corps
riture que le malade puisse réellement digérer, est délivré de ses substances étrangères, il
tels sont les moyens par lesquels la lèpre se suffit, dis-je, de faire cela pour être non
combat victorieusement et a été victorieuse- seulement à l’abri de tout danger de
ment combattue dans ma pratique. contagion, mais encore pour améliorer
l’état général et la productivité corpo-
Il ne faut point appliquer les bains de vapeur relle et intellectuelle.
dans le stade avancé de la lèpre.
La médecine de l’école fait rester les malades
Il est vrai qu’on ne pourra sauver
dans des chambres fermées et veille à ce qu’il
que ceux des malades dont la digestion
ne pénètre point d’air frais surtout pendant la
et l’activité cutanée sont encore capables
nuit. L’air de la chambre du lépreux est alors iné-
d’être relevées et dont la force vitale est
vitablement empesté par les miasmes délétères,
suffisante.
par les substances morbides en fermentation et
Mon procédé ramène les substances
il n’est point étonnant que cet air soit contagieux
morbides au bas-ventre et les élimine du
pour les autres hommes.
corps par le même chemin qu’elles ont suivi
pour aller du bas-ventre aux extrémités du
Comparez les pages 3.18 à 3.24 sur le
corps.
danger de contagion. Quand on sait qu’un
Mon traitement n’est donc autre homme qui reste plus de deux heures dans
chose que la rétrogression de la maladie une chambre d’à peu près 60 mètres cubes
sur son propre chemin. Il n’y a pas d’autre doit déjà aspirer de nouveau l’air expiré
chemin pour guérir les maladies, surtout les pour pouvoir continuer de respirer s’il n’y
maladies chroniques. a point une alimentation continuelle d’air
frais du dehors, on comprendra que les
De même qu’il y a dans chaque maison une
malades couchés dans des chambres aux
entrée et une sortie qu’il faut suivre toujours à fenêtres fermées respirent leurs propres «
moins d’endommager la maison ou de s’exposer immondices », car ce que le malade expire
soi-même à un danger, de même il y a pour les n’est point avantageux pour sa santé; ce sont
substances morbides une seule entrée et une des substances d’élimination qui sont de
seule sortie. véritables poisons pour son corps.

14.5
Unité de Toutes les Maladies 227
Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

Si tout danger de contagion est exclu de Nous reconnaissons cette disposition


ma méthode, c’est que je veille toujours à des années d’avance grâce à ma science de
ce que dans les maladies qui répandent l’expression du visage. Mais ceux même
une odeur aussi nauséabonde que la qui n’ont pas encore étudié ma science
lèpre, les chambres des malades aient de l’expression du visage peuvent sentir
les fenêtres ouvertes jour et nuit et que cette disposition d’une manière presque
les malades passent le plus de temps infaillible.
possible dans un air ensoleillé. La prévoyante Nature nous a donné un
L’air extérieur compensant constam- moyen de la reconnaître par l’instinct que
ment l’air intérieur, ce dernier ne peut jamais la plupart ne savent malheureusement pas
se saturer des gaz éliminés par le malade ni utiliser. L’instinct naturel inspire, à tous ceux
prendre assez d’impuretés pour être pré- qui sont encore suffisamment en relation
judiciable aux personnes qui suivent mon avec la Nature pour avoir une certaine
traitement, pas même quand ces personnes mesure d’instinct, une peur inconsciente et
portent en elles-mêmes la disposition à une crainte secrète de la contagion, crainte
cette maladie, c’est-à-dire quand elles sont complètement inconnue à toute per-
suffisamment surchargées de substances sonne bien portante et à tous ceux qui
étrangères, ce qui peut seul les rendre sen- suivent mon traitement, parce qu’il n’y
sibles à la contagion. a plus pour eux de danger de contagion
En effet, ma méthode dérive conti- dans le sens usité jusqu’ici.
nuellement toute disposition morbide, Dès qu’on a reconnu qu’on n’est
de façon que la maladie ne se développe point exempt de substances étrangères
jamais. Le danger de la lèpre et la peur de et qu’on a par conséquent la disposition
la contagion cessent donc pour tous ceux aux maladies, ce qui est tout spéciale-
qui se soumettent à ce traitement, et c’est ment important pour les zones tropicales
ce qui est prouvé d’une manière irréfutable où les maladies aiguës se produisent plus
par ma pratique. facilement et plus rapidement que dans
Avant de passer aux rapports de guérison les régions tempérées, il faut se mettre
des lépreux tirés de ma pratique, je vais dire immédiatement à suivre un genre de
encore quelques mots sur la manière dont vie conforme à la Nature et à appliquer
chacun peut se garantir de la lèpre et de mes bains dérivatifs.
toute autre maladie telle que la malaria et la
fièvre climatérique, du moins de façon qu’au Le genre de vie conforme à la Nature
pis aller la maladie soit sans danger et cause consiste d’abord en une nourriture non
très peu de troubles. Nous savons déjà que excitante que j’ai décrite à la sixième confé-
celui-ci seul peut être atteint de ces maladies rence, et puis en un soin suffisant de la
qui en porte la disposition en lui-même ou peau, en une consommation continuelle
bien qui est fortement surchargé de substan- d’air frais nuit et jour et en exercices
ces étrangères disposées à la fermentation corporels suffisants en plein air.
(crise curative), troublant les fonctions de Quant à mes prescriptions diététiques, je
l’organisme tout entier et mettant le corps suis en contradiction flagrante avec l’école
en danger quand on ne sait pas les rendre moderne (médecins et diététistes), mais cela
inoffensives et même salutaires en agissant ne me gêne guère.
de la manière déjà indiquée.

14.6
228 La Nouvelle Science de Guérir

Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

En effet, la science médicale moderne Trois frères de 9, 13 et 15 ans avaient été


n’a point su s’expliquer jusqu’ici l’effet de la atteints de la lèpre. Après avoir été soignés
nutrition sur le corps et ses rapports avec la en vain dans les cliniques célèbres de l’école
digestion et l’acte de fermentation de la diges- moderne à Berlin et dans d’autres villes et
tion elle-même. par de nombreux médecins particuliers, ils
me furent confiés parce qu’on avait déclaré
Je prétends qu’elle ignore les conditions partout à leur père que cette maladie était
les plus importantes de la conservation de incurable et que les pauvres malades étaient
la vie et l’unique source qui nous donne irrévocablement perdus.
des points d’appui infaillibles sur la nature La médecine de l’école avait avoué
de la vie et de la force vitale, c’est-à-dire son impuissance contre cette maladie et
sur ce qu’il y a de plus important dans le j’eus ainsi l’occasion de prouver encore une
corps vivant. fois sur ces malades la supériorité de ma
Il me faut surtout prévenir tous les méthode et la justesse de mes découvertes.
habitants des tropiques contre l’usage Comme ces cas sont d’intérêt général, j’ai
de la viande, surtout des viandes fumées fait faire de ces trois malades sept portraits
et salées, ainsi que de toutes les viandes d’après nature (Pages 14.7 à 14.10). L’état
marinées, car tout cela rend la digestion de ces enfants était désespéré au moment où
plus difficile et favorise la formation des je me chargeai de leur traitement. Les mains
substances étrangères dans le corps. Il étaient déjà privées des premières phalanges
en est de même du fromage, du tabac et il manquait même la deuxième phalange à
et des boissons alcooliques et narcoti- quelques doigts.
ques (cola).
Le soin de la peau consiste à tenir les
pores ouverts par une grande propreté afin
que les substances étrangères puissent
s’éliminer facilement et sans peine sous
forme de sueur et d’exhalaison.
Il est surtout important que le corps
sue tous les jours d’une manière naturelle
en prenant de l’exercice en plein air ou en
se couvrant dans le lit ou bien qu’il présente
du moins une peau chaude et humide.
L’air frais ne se procure qu’en compen-
sant continuellement l’air des chambres par
l’air atmosphérique surtout pendant la nuit,
ce qui s’obtient uniquement en laissant les
fenêtres ouvertes. Quand on a à redouter
les insectes, il faut se servir de fenêtres en
gaze ou en tissu métallique.
Le rapport de guérison qui va suivre
montrera comment il faut appliquer mes
bains dérivatifs. Fig. I (15 ans)

14.7
Unité de Toutes les Maladies 229
Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

Les pieds des deux aînés étaient peut-


être plus épouvantables encore. Voir les Fig
VI et VII. Difformes et surchargés de subs-
tances étrangères, ils étaient déjà rongés
par plusieurs plaies profondes qui allaient
jusqu’aux os et d’où coulait un pus sanguino-
lent, aqueux et puant. Les pieds et les mains
étaient insensibles jusqu’au dessus des coudes
et des genoux. Pour constater l’insensibilité
des membres, on avait enfoncé une longue
aiguille dans le bras jusqu’à ce que l’enfant
sentît des douleurs, ce qui ne se produisit
qu’au coude. Quelle opération remarquable
Fig. II (13 ans) Fig. III (9 ans) de la clinique berlinoise! Les exhalaisons des
malades étaient véritablement insupportables
Les autres bouts de doigt étaient forte- et avaient l’odeur de la décomposition. La
ment enflés et près de tomber de pourriture, digestion était entièrement délabrée. L’état
comme le montrent les Fig. IV et V. L’index des enfants était si pitoyable que je ne fis
de la main droite du plus jeune malade était faire leurs portraits sur nature qu’au bout de
justement en pleine pourriture. trois semaines de traitement, après que leur
état s’était déjà considérablement amélioré
et que différentes plaies s’étaient refermées.
Il n’était plus possible de montrer le stade le
plus terrible de la maladie.

Fig. IV (main de la Fig. III)

Fig. VI (Pied de la Fig. I)

Le traitement commença par trois bains


de siège à friction d’une demi-heure chacun
par jour avec réchauffement après chaque
bain en prenant de l’exercice en plein air.
Les malades respiraient de l’air frais jour
et nuit, car si les exhalaisons des malades
étaient déjà nauséabondes avant mon
Fig. V (Mains de la Fig. II) traitement, elles devinrent insupportables

14.8
230 La Nouvelle Science de Guérir

Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

Au bout de quatre semaines de traite-


ment, il pouvait déjà porter des souliers à ses
deux pieds sans en ressentir la moindre gêne.
La sensibilité revenait de plus en plus dans
les membres à chaque semaine de traitement
et les trois malades sentaient tout ce qu’ils
touchaient dès la sixième semaine de mon trai-
tement. Mais c’était surtout la digestion qui
s’était totalement transformée en deux mois,
ce qui se montrait clairement à leur appétit.
Fig. VI (Pied de la Fig. II) Tandis qu’ils n’avaient plus d’appétit à leur
arrivée chez moi et qu’on pouvait leur offrir
pendant mon traitement qui mettait en tout ce qu’il y avait de meilleur sans qu’ils
mouvement toutes les substances étrangères montrassent la moindre envie d’y toucher, il
de leur corps qui s’efforçait de les éliminer. n’y avait presque plus moyen de les rassasier
C’était surtout pendant les bains que cette au bout de huit jours de mon traitement. Leur
odeur insupportable se faisait remarquer. Les digestion était comme remise à neuf.
malades ne mangeaient que trois fois par jour.
L’eau fraîche était leur unique boisson.
Les lits des malades étaient assez chauds Au moment où j’écris ces lignes, l’état
pour leur permettre de suer malgré les fenêtres des trois frères est tellement amélioré qu’on
ouvertes. Dès les quinze premiers jours, les ne peut plus le comparer à leur ancien état.
plaies ouvertes des pieds cessèrent de suppu- Celui qui n’a ni vu ni senti dans quelle misère
rer et guérirent partiellement du dedans de et dans quelle pourriture ces pauvres enfants
façon que les deux aînés gardèrent seuls une se trouvaient déjà, ne pourra s’en faire une
assez grande plaie qui ne guérit entièrement idée. Ces garçons condamnés à une mort
que dans le cours des mois suivants. Les mains certaine sont maintenant joyeux de vivre. Si
et surtout les doigts étaient devenus un peu je ne peux pas encore les déclarer complè-
plus minces dès le deuxième mois du traite- tement rétablis, parce que la durée de leur
ment, ce qui se reconnaissait distinctement traitement n’est encore que de trois mois,
aux plis qui se formaient sur la peau. l’amélioration obtenue est déjà si éclatante
Les substances étrangères reprenaient et si remarquable qu’on a tout lieu d’attendre
leur chemin vers le bas-ventre, ce que les une guérison radicale.
malades remarquaient très distinctement à
des douleurs lancinantes qu’ils ressentirent Mais ces succès et ces améliorations
continuellement aux mains, aux bras, aux qui ont eu lieu de la même manière et dans
pieds et aux jambes, mais surtout aux arti- les mêmes conditions que chez tous mes
culations. Ces douleurs continuelles, allant autres malades prouvent, aussi clairement
de l’extrémité des membres vers le ventre, que le rapport de la guérison de Monsieur
s’étaient fait sentir aux trois malades dès le R..., de Java, la curabilité de cette maladie
commencement du traitement. réputée incurable jusqu’ici. Ces cas ont
L’aîné ne pouvait pas porter au com- prouvé encore une fois de la manière la
mencement du traitement le soulier fait exprès plus irréfutable mon principe de l’unité de
pour son pied à plaies ouvertes comme pour toutes les maladies et la justesse de toutes
ses frères. les mesures qui en résultent.

14.9
Unité de Toutes les Maladies 231
Éléphantiasis, Lèpre, Léprose

Je puis donc déclarer en toute sûreté que Dans tous les cas, ma méthode adou-
ma méthode guérit entièrement la lèpre et que cit mieux que tout autre les douleurs des
les seuls lépreux incurables sont ceux dont la malades et leur procure une fin tranquille,
maladie est déjà trop avancée et chez lesquels mais il n’y a pas moyen de remplacer les
des organes importants ont été déjà détruits. organes importants déjà détruits. La lèpre
n’est curable que dans les cas où la digestion
peut encore se relever.

14.10
232 La Nouvelle Science de Guérir

Malaria, Fièvre jaune, Fièvre climatérique, Fièvre bilieuse, Fièvre des tropiques, Fièvre intermittente

15e chapitre

La malaria, ou paludisme, est bien en- “... c’est justement dans les tropiques que tous
tendu associée à une cause extérieure, un les actes de fermentation se font le plus rapidement
parasite nommé Plasmodium (transmis par et avec le plus d’intensité, parce que c’est dans les
les moustiques). Il faut comprendre, et ce tropiques que les différences des températures du
n’est pas facile pour la majorité, qu’aucun jour et de la nuit sont les plus grandes. –p. 15.1
organisme vivant ne peut survivre, se
développer, se multiplier s’il n’y a pas un
terrain favorable, signifiant de la nourriture “On a toujours cherché la cause de ces
(de l’humidité, de la chaleur). Si ce parasite maladies en dehors du corps et cette cause ne se
se multiplie dans le foie d’un être humain, trouve pourtant que dans le corps lui-même c’est-
c’est que ce foie est déjà intoxiqué. Il faut à-dire dans la surcharge du corps en substances
absolument comprendre ce qu’est la fièvre. étrangères, tandis que le climat ne fait qu’amener
Louis Kuhne l’a expliqué en détail à plusieurs les symptômes spécifiques des maladies.”
reprises dans son ouvrage. Ici, il applique –p. 15.2
son système à aux fièvres plus importantes
et plus dangereuses.
“Le présent manuel a servi dans tous les
La malaria est l’une des maladies qui
tropiques à diriger les essais de mon traitement
causent le plus de décès dans le monde.
contre ces maladies fébriles et ces essais ont été
Chaque année, on dénombre entre 300 à
couronnés de succès si surprenants...” –p. 15.2
500 millions de cas de paludisme, dont près
de 3 millions en meurent. La maladie tue
plus d’un million d’enfants chaque année,
“Si je voulais vous parler de tous les malades
ce qui fait 2,800 enfants par jour!).
que j’ai guéris par votre nouvelle méthode, je n’en
Il faut dire qu’en 1893, La Nouvelle finirais jamais.” –p. 15.4
Science de Guérir a été traduite dans 25
langues! Cet ouvrage était très populaire
chez les missionnaires qui n’avaient pas “J’appliquerai toujours sur moi la nou-
accès aux médicaments. Ainsi, plusieurs velle méthode curative car je ne connais rien
malades de ces contrées lointaines ont pu de mieux jusqu’ici, je fais également tous mes
être sauvés par ces connaissances naturelles. efforts pour attirer l’attention de mes amis sur
Louis Kuhne a grandement été utile pour la nouvelle science de guérir.” –p. 15.5
les cas de malaria, choléra et de lèpre qui
sévissaient à la fin du 19e siècle.
SOMMAIRE
N’en demeure qu’il est encore plus
important d’en découvrir l’importance Tropiques propices aux fièvres................. 15.1
puisque nous avons à présent plus d’un siècle Que faire en cas de fièvre?......................15.2
d’observations et de constatations. Les missionnaires et la N.S.G...................15.3

15.0
Unité de Toutes les Maladies 233

Malaria, Fièvre jaune, Fièvre climatérique, Fièvre bilieuse,


Fièvre des tropiques, Fièvre intermittente

Ces maladies fébriles si redoutées dans sont relativement très peu surchargées et
les contrées tropicales confirment d’une qui resteraient indemnes dans les zones
manière frappante ma théorie de la fièvre tempérées.
et l’unité de toutes les maladies. Quels que
soient les noms et les symptômes de On ignorait jusqu’ici ces états de surcharge
ces fièvres, elles ont toutes une seule ou de maladie latente et l’on était incapable de
et même cause, et leur guérison n’est reconnaître ce stade qui ressemble beaucoup
possible que d’une seule et même ma- à la bonne santé parfaite.
nière. Ces fièvres qui répondent à notre
fièvre intermittente sont communes dans C’est ma science de l’expression du
toutes les contrées tropicales. visage qui a permis de reconnaître ces états
Il n’y a que quelques parties des tropiques avec une sûreté infaillible de façon que mes
qui soient exemptes de ces fièvres, ce sont partisans et moi nous ne pouvons plus
les contrées très sèches ou élevées; mais le tomber dans cette erreur universellement
véritable foyer de toutes ces fièvres se trouve répandue aujourd’hui d’après laquelle des
dans les contrées basses et humides. Quand personnes parfaitement bien portantes
on a compris ma théorie de la fermentation peuvent être frappées de malaria et de
et qu’on a suivi mes explications sur le dan- fièvre climatérique. Cela ne serait possible
ger de contagion, on sait aussi que c’est que dans les contrées où les substances
justement dans les tropiques que tous fermentescibles et putrescibles qui sa-
les actes de fermentation se font le plus turent l’air influenceraient le sang sain
rapidement et avec le plus d’intensité, en y mettant la fermentation comme le
parce que c’est dans les tropiques que venin des serpents.
les différences des températures du jour Nous savons aujourd’hui que l’ancienne
et de la nuit sont les plus grandes. opinion d’après laquelle aucune constitution
n’avait de sauf-conduit contre ces fièvres,
L’air de ces contrées humides et marécageuses repose sur une connaissance insuffisante
est constamment saturé de substances putrides et des faits.
fermentescibles (bacilles, basidiospores). Grâce à mes études, nous savons
aujourd’hui que ces maladies fébriles
Ces substances mettent en fermentation n’attaquent que ceux qui sont surchar-
les substances étrangères du corps comme la gés de substances étrangères ou qui ont
levure fait fermenter la pâte. Les tropiques déjà une maladie latente. Ce sont mes
présentent les conditions les plus favorables découvertes qui ont répandu la lumière
à la fermentation des substances étrangères sur la nature de ces maladies fébriles et
dans le corps de façon que les fièvres se qui ont établi leur véritable rapport avec
produisent même chez des personnes qui le climat.

15.1
234 La Nouvelle Science de Guérir

Malaria, Fièvre jaune, Fièvre climatérique, Fièvre bilieuse, Fièvre des tropiques, Fièvre intermittente

Ce n’est point le climat tout seul qui est dresseur est maître de son cheval et que ce
en cause, comme on l’a cru jusqu’ici, mais traitement ne peut jamais amener des états
c’est la surcharge des substances étrangères aussi désagréables et aussi douloureux pour
ou l’état morbide latent des hommes. On a le malade que l’ancien mode de traitement.
toujours cherché la cause de ces mala- Le présent manuel a servi dans tous
dies en dehors du corps et cette cause les tropiques à diriger les essais de mon
ne se trouve pourtant que dans le corps traitement contre ces maladies fébriles et
lui-même c’est-à-dire dans la surcharge ces essais ont été couronnés de succès si
du corps en substances étrangères, tan- surprenants que je ne puis faire autrement
dis que le climat ne fait qu’amener les que de citer ici quelques rapports originaux.
symptômes spécifiques des maladies. Monsieur R..., de Batavia, dont j’ai commu-
L’essentiel est de prévenir ces maladies niqué le rapport, à propos des affections
et l’on y arrive en suivant un régime du cœur, m’écrit de Gênes:
non excitant et composé des produits “Je viens d’apprendre que ma femme et
végétaux des pays qu’on habite, puis en mon comptable de Batavia (Indes orientales
observant l’hygiène naturelle mentionnée hollandaises), auxquels j’avais envoyé un
à l’article précèdent et enfin en appliquant manuel, ont appliqué votre procédé avec le
mes bains dérivatif. plus grand succès contre la fièvre climatérique
S’il n’est pas possible d’avoir dans qui sévit là-bas avec tant de rigueur.”
les tropiques l’eau aussi froide que
chez nous, le rapport de la température Monsieur le pasteur M. de P. L (Brésil)
de l’eau et de l’air y est à peu près le m’écrivait, le 16 décembre 1890:
même qu’ici et puis la même chaleur “Quant à moi, je puis vous communiquer
qui a produit les symptômes morbides avec reconnaissance que l’usage de vos bains
favorise aussi le procédé curatif, car le dérivatifs a parfaitement combattu la fièvre
réchauffement et la transpiration après climatérique et amélioré considérablement
les bains s’y font plus rapidement que ma digestion en très peu de temps. Le régime
chez nous. Grâce à leur propriété rafraî- nous fait quelques difficultés dans le pays du
chissante, mes bains dérivatifs ont une café où nous sommes obligés de manger du
action surprenante sur toutes les fièvres et pain de mais au lieu du pain de blé égrugé,
sur tout acte de fermentation interne des nos pois, notre riz et notre mandijoka au
substances étrangères dans le corps. lieu des légumes de chez vous, nos bananes,
topinambours, melons, oranges, figues, dat-
Que faire en cas de fièvre ? tes, marrons au lieu des poires, pommes et
Je suppose que le malade ait une fièvre de prunes.”
40° C, la température de son corps tombera
d’au moins 3 - 4° par un seul bain de tronc Monsieur le missionnaire J. S. de B.,
à friction ou de siège à friction d’une demi- Accra, Côte-d’Or (Afrique), l’un de mes
heure. Dès que la fièvre et la température nombreux partisans de la Côte-d’Or et du
remontent, on reprend un second bain Cameroun, m’écrivait en janvier 1891:
qui abat la fièvre et l’on continue ainsi de “Nous avons appliqué contre les affec-
façon qu’on est maître de la fièvre ou de cet tions fébriles de nos contrées, surtout contre la
état de fermentation interne des substances fièvre bilieuse, toutes les indications que nous
étrangères absolument comme un bon avons trouvées dans vos écrits. Nous pouvons

15.2
Unité de Toutes les Maladies 235
Malaria, Fièvre jaune, Fièvre climatérique, Fièvre bilieuse, Fièvre des tropiques, Fièvre intermittente

vous rapporter à notre grande joie que votre antipyrine, antifébrine, thé de menthe, en-
méthode procure un grand soulagement dans veloppements conformes aux prescriptions
tous les accès de fièvre qui se présentent si de l’ancienne méthode naturelle, rien ne
fréquemment chez nous.” pouvait abattre la fièvre qui se maintenait
et augmentait même de quelques divisions.
Monsieur M. H. écrit ce qui suit: Nous étions à bout de ressources hier à midi.
“Stann-Creek, Belize, Brit. Honduras, Il n’y avait plus qu’un seul moyen de sauver
Amérique Centrale, 3 juillet 1890. En posses- le malade; c’était un changement d’air et de
sion de votre manuel « La Nouvelle Science climat mais comment faire ? Nous pensâmes
de Guérir », je vous remercie vivement de alors à la méthode naturelle la plus récente
vos bons conseils que j’ai mis en pratique de Louis Kuhne, de Leipzig, dont je venais de
en le suivant aussi exactement que le permet- faire venir le manuel “La Nouvelle Science de
taient les circonstances. Je souffrais tous les Guérir”. Nous mîmes dans l’eau le malade
ans de nos fièvres des tropiques et d’autres tout brûlant de fièvre et incapable de suer,
affections, mais j’ai été exempt de tous ces c’est-à-dire que nous lui administrâmes des
maux cette année grâce à l’application de bains de tronc à friction de trois minutes
votre méthode.” chacun. Dès que la température remontait
à 39°, nous recommencions le bain et nous
Monsieur Fr. M., d’Otjimbringue (Her- nous aperçumes que la fièvre commençait à
reroland, Afrique), ajoute à la description de baisser. Le mieux se présenta pendant la nuit et
l’état morbide très grave et réputé incurable la sueur se produisit toute seule le lendemain
de sa femme: matin. C’est ainsi que ce procédé si sim­ple a
“Tous les remèdes que j’essayais depuis soulagé le malade en quelques heures.”
30 ans n’avaient rien pu faire contre la mala-
die. La digestion elle même était complètement Si les personnes qui soignaient le ma-
délabrée. C’est alors que je reçus votre lettre lade avaient administré des bains de 20
qui m’ouvrit les yeux. Maintenant ma femme minutes au lieu de 3 minutes, le mieux se
prend des bains de siège à friction. La malaria serait présenté beaucoup plus rapidement
qui s’était présentée dans ces derniers temps et beaucoup plus sûrement encore. Plus les
est déjà chassée, le pieds désenflent et les bains sont fréquents et longs, plus cela
doigts deviennent de plus en plus déliés.” est avantageux pour les fiévreux.
Monsieur le missionnaire G., de Dar-es-
Monsieur le missionnaire G., de Dar-es- Salaam, m’écrivit, le 22 décembre de l’année
Salaam (Afrique), qui a éprouvé sur lui-mê- passée, sur son propre compte:
me avec le plus grand succès mon traitement
“Pour ne point répéter ce que je vous ai
tel qu’il est expliqué dans le présent manuel,
déjà écrit au sujet de ma guérison de diverses
fait le rapport suivant dans le « Moniteur
affections de fièvres climatériques par votre
des Missions Africaines Nachrichten aus
méthode, je dirai en quelques mots que votre
den Ostafrikani­schen Missionen », Berlin,
traitement s’applique aussi aux naturels avec
septembre 1890, sur le succès de mon trai-
beaucoup de peine et de perte de temps, mais
tement appliqué à son neveu:
toujours avec beaucoup de succès.
“Dimanche, 22 juin 1890. Mon Depuis le mois de juin, je n’ai plus
neveu Daniel a eu aussi la malaria la se- employé pour moi et pour les miens d’autre
maine dernière pendant cinq jours; quinine, remède que l’eau, appliquée selon vos

15.3
236 La Nouvelle Science de Guérir

Malaria, Fièvre jaune, Fièvre climatérique, Fièvre bilieuse, Fièvre des tropiques, Fièvre intermittente

prescriptions. Nous sommes tous aussi bien Votre livre est le véritable livre du mis-
portants qu’on peut l’être dans ce contrées sionnaire dans les pays sauvages: votre livre
tropicales reconnues pour leur insalubrité. ne laisse jamais personne dans l’embarras,
Votre traitement ne pourrait-il pas réussir tandis que les autres livres que je possède
également contre la « fièvre jaune » de l’Afri- me renvoient toujours à un médecin; mais
que occidentale ? comment trouver un médecin dans ce pays
sauvage? C’est pourquoi je me réjouis de
Évidemment, Monsieur G... n’a pas posséder votre manuel.
encore parfaitement compris la pensée de
J’ai été appelé il y a trois semaines
l’unité et de l’uniformité de toutes les mala-
auprès d’une femme dont la cabane avait
dies, ce qui est l’objet de mes découvertes;
brûlé dans la rizière pendant la nuit et où
autrement il n’aurait jamais pu faire une
cette femme avait dormi jusqu’à ce qu’elle
pareille question.
avait été atteinte par les flammes. La figure
Monsieur le missionnaire A., de Kwala et les bras de cette femme étaient horrible-
Prongan (Bornéo), m’écrivait le 20 janvier ment brûlés et j’ordonnai sur-le-champ des
1892: compresses mouillées du matin au soir; je lui
“Cher Monsieur Kuhne, mis un bandage conforme à vos prescriptions
En possession de vos deux manuels : pour la nuit et cette femme reçut encore ces
« La Nouvelle Science de Guérir », je ne puis bandages pendant les huit jours suivants. Au
faire autrement que de vous remercier vive- bout de huit jours, cette femme était rétablie.
ment des succès remarquables obtenus ici par Un traitement par les onguents aurait certai-
votre méthode sur ma personne et sur d’autres nement dure des semaines ou des mois.
malades. Il y aura bientôt un an que j’appris Il y a plusieurs semaines que j’attrapai
à connaître ici la nouvelle science de guérir. à la main gauche une éruption que nous ap-
Étant un jour chez un de mes amis, je fus pris pelons ici Kihis. C’est une éruption opiniâtre
d’un accès si violent de fièvre indienne que je qui se développe circulairement sur le corps.
pouvais à peine résister. J’essayai alors votre Autrefois je chassais toujours cet ennemi à
nouveau traitement et pris d’abord un bain force d’onguents, mais il revenait toujours
de vapeur sur une chaise de canne et puis un au bout de quelque temps.
bain de tronc selon les prescriptions de votre
Le Kihis se montre tantôt aux pieds,
manuel. L’effet fut étonnant que je pus quitter
tantôt sur la figure, tantôt sur le dos, tantôt
le lit après le bain, ce qui m’aurait été abso-
sur les mains. Quand cette éruption se re-
lument impossible auparavant. Mon ami et sa
produisit sur ma main gauche il y a quelques
femme furent bien étonnés de la rapidité de
ce succès. C’est depuis cette époque-là que je semaines, je pensai à la chasser à l’aide de la
suis partisan de la nouvelle méthode curative. nouvelle méthode. Je pris d’abord un bain de
J’ai déjà observé sur les Dayaks les meilleurs vapeur et puis un bain de tronc à friction. Les
succès de la nouvelle méthode. Ces naturels, jours suivants, je pris seulement deux bains
qui n’ont point de médecins, connaissent de de siège à friction par jour. Dès le troisième
tout temps les bains de vapeur, mais les bains jour du traitement, l’éruption devint ridée
dérivatifs leur sont inconnus. et je vis qu’elle allait disparaître. J’ai aussi
Si je voulais vous parler de tous les donné des bains de vapeur à ma main toute
malades que j’ai guéris par votre nouvelle seule et puis j’ai pris chaque fois un bain de
méthode, je n’en finirais jamais. siège à friction.

15.4
Unité de Toutes les Maladies 237
Malaria, Fièvre jaune, Fièvre climatérique, Fièvre bilieuse, Fièvre des tropiques, Fièvre intermittente

Il s’est formé maintenant deux petits Mais j’ai encore reçu de nombreux
abcès sur la main gauche à l’endroit de l’érup- rapports sur l’heureux succès de mon trai-
tion, de façon que je crois que les substances tement dans l’Afrique occidentale, dans
étrangères se rassemblent en cet endroit. l’Australie, dans l’Inde antérieure, au Cap,
Dès que les abcès seront guéris, l’éruption dans l’Inde occidentale, etc. Malheureuse-
pruriteuse disparaîtra. ment le manque d’espace me défend de le
C’est ainsi qu’il faut chasser le Kihis reproduire ici
si redouté.
J’appliquerai toujours sur moi la nou-
velle méthode curative car je ne connais rien
de mieux jusqu’ici, je fais également tous mes
efforts pour attirer l’attention de mes amis
sur la nouvelle science de guérir.”

15.5
238 La Nouvelle Science de Guérir

Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

16e chapitre

La médecine se contente d’affirmer que “Le typhus perd entièrement ses redoutables
le choléra est une infection intestinale due à propriétés dans mon traitement.” –p. 16.1
l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés
par le bacille Vibrio cholerae. Pourquoi tous “La dysenterie et le choléra ne frappent pas
ceux qui les ingèrent n’ont-ils pas tous le leurs victimes au hasard; ces maladies n’atteignent
choléra? Mystère pour la science! que ceux qui y sont disposés.” –p. 16.1
L’Organisation mondiale de la Santé
estime qu’il y a chaque année, entre 3 à 5 “... le corps cherche à se délivrer tout seul
millions de cas de choléra! avec 100 000 à de sa surcharge par des crises périodiques,...”
120 000 décès. C’est tout de même ahuris- –p. 16.4
sant considérant qu’en 1893, Louis Kuhne
expliquait très bien comment prévenir le
“Il faut tout d’abord chercher la disposition au
choléra... et savait très bien le traiter pour
choléra non pas à l’extérieur, mais bien à l’intérieur
réduire considérablement le nombre de
du corps. Le danger est non pas au-dehors, mais
décès. Pourquoi ne l’écoutons-nous pas?
bien au-dedans.” –p. 16.5
Encore une fois, business, business... Les
agents curatifs de La Nouvelle Science de
Guérir sont gratuits... on ne peut pas faire “Si les enfants attrapent plus facilement le
d’argent avec. choléra que les adultes, la raison toute naturelle
en est que les enfants ont plus de force vitale que
Le choléra est une arme qui décime des
les adultes et que leur corps,...” –p. 16.7
populations d’indésirables... on préfère les
ressources naturelles de ces populations à
leur hygiène de vie... “L’allopathe a beau crier contre le fruit, c’est
À la lecture de ce chapitre, on comprend cependant le meilleur moyen de rétablir la diges-
encore mieux l’importance de neutraliser tion délabrée quand on applique simultanément
le feu intérieur suite à une alimentation mes bains de siège à friction.” –p. 16.8
indigeste. Ceci est tout particulièrement im-
portant pour toutes les maladies aiguës, dont
SOMMAIRE
le choléra (car elle a un cours rapide). Les
maladies aiguës sont plus fréquentes dans les Typhus ou Fièvre nerveuse....................... 16.1
pays tropicaux, car les gens n’accumulent pas Dysenterie, Choléra................................ 16.1
autant que dans les zones tempérées (vivant Curabilité du Choléra..............................16.2
dans des habitations hermétiques, respirant Diarrhée.................................................16.3
de l’air vicié, faisant un minimum d’exercices D’où vient le choléra?.............................16.4
physiques, ingurgitant quantité d’alcools et Variation de température.........................16.5
de produits chimiques... Les maladies aiguës Qui attrape le choléra?...........................16.6
non sont plus à craindre... Le choléra et les enfants..........................16.7

16.0
Unité de Toutes les Maladies 239

Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

Typhus ou Fièvre nerveuse Pendant que j’écris ces lignes, je reçois


d’une vieille amie de ma méthode, qu’elle a
Cette maladie si redoutée n’est dange- si bien rétabli deux personnes grièvement
reuse que quand elle est mal soignée ou atteintes de la picote noire par un bain de
quand le malade est trop surchargé. Elle vapeur et par trois bains de tronc et de siège
perd entièrement ses redoutables pro- à friction d’une assez longue durée, que
priétés dans mon traitement. ces malades ont pu se lever et prendre de
Dès qu’on réussit à faire suer les l’exercice en plein air et que toute trace de
malades d’une manière naturelle après la maladie a disparu en six jours sans laisser
les bains dérivatifs, le malade se sent à la moindre cicatrice.
peine malade et il arrive souvent que des
malades atteints d’une forte fièvre typhoïde Le cours de nombreuses fièvres ty-
peuvent déjà passer la plus grande partie du phoïdes traitées par moi a été absolument
temps de leur maladie en plein air au bout le même toutes les fois que l’organisme
des premiers jours de mon traitement. n’avait pas encore été affaibli et gâté
Dans toutes ces maladies aiguës telles par les médicaments.
que le typhus, mes bains de vapeur appliqués
en temps opportun, mais pas trop souvent Dysenterie, Choléra
et toujours avec mes bains dérivatifs de Il en est de même de la dysenterie et du
tronc et de siège à friction ont un succès choléra. Ce sont des maladies qui causent
vraiment merveilleux. des troubles violents de la digestion par
Les intervalles auxquels les bains de une fièvre interne très forte. Cette fièvre
vapeur peuvent s’appliquer dépendent interne est tellement forte dans le choléra
de l’état des forces des malades. Ceux que le ventre en devient tout noir intérieu-
qui connaissent à fond ma méthode sauront rement et que les lèvres, le nez et les yeux
toujours déterminer cela avec facilité. des cadavres des cholériques sont noirs ou
d’une couleur très foncée.
Les typhiques qui suivent sur-le-champ
ma méthode et dont le traitement médical La première condition de ces mala-
demanderait des semaines et des mois sen- dies est une forte surcharge du corps en
tent dès les premiers jours, quand leur corps substances étrangères. La dysenterie et le
n’est point trop surchargé, un mieux tel que choléra ne frappent pas leurs victimes
tout danger est écarté et qu’ils peuvent sortir. au hasard; ces maladies n’atteignent
Si le typhus traité par la médecine est devenu que ceux qui y sont disposés. Bien avant
une maladie si dangereuse et si longue, cela que ces maladies se déclarent, les individus
dépend uniquement de l’imperfection de qui doivent en être frappés ont déjà une
l’allopathie. digestion anormale.

16.1
240 La Nouvelle Science de Guérir

Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

C’est aussi pourquoi on observe ordi- Je me souviens parfaitement de ces faits,


nairement de la constipation et de l’échauf- et je puis me les expliquer aujourd’hui. Les
fement avant le choléra et la dysenterie. malades dont le corps expulsait la fièvre
Il y a constamment, plusieurs jours avant au-dehors résistaient pour la plupart au
la déclaration de ces maladies, un certain choléra, tandis que la mort emportait tous
malaise et une lourdeur dans le corps. Ces ceux chez lesquels on observait à peine la
symptômes ne sont que le commencement chaleur fébrile extérieurement. Ces derniers
de l’état de fermentation à l’intérieur du n’avaient point les grands désagréments et le
ventre. Les substances étrangères rétrogra- sentiment de malaise des malades consumés
dent violemment vers leur premier point par la fièvre externe, malaise causé par les
de départ, c’est-à-dire vers le bas-ventre. efforts que fait le corps pour rendre inof-
Il se passe dans ce dernier, pendant l’acte fensif le fait mortel qui se passe en lui.
de fermentation aiguë du choléra et de la
dysenterie, des faits caractéristiques que C’est ainsi que j’ai vu à 11 heures du
nous n’observons nulle part sous cette matin une femme se promener dans la cour
forme. L’ardeur de la fièvre interne se avec son enfant tandis qu’on emportait son
concentre souvent sur les organes intimes cadavre à 2 heures de l’après-midi. Le corps
de la digestion. Nous observons alors très de cette femme n’avait nullement réagi contre
distinctement une chaleur interne dévo- la fermentation cholérique par la chaleur ex-
rante et un sentiment de froid externe. terne, aussi la fermentation interne avait-elle
Ordinairement la dysenterie n’est point bientôt mis la gangrène dans tout le bas-ven-
aussi dangereuse que le choléra. tre, ce qui se faisait remarquer extérieurement
par une couleur noirâtre.
Pour guérir ces deux maladies, il s’agit
uniquement de dériver la trop grande chaleur
Le connaisseur de ma science de l’ex-
interne et de faire suer le malade d’une manière
pression du visage sait déjà par cette couleur
naturelle.
noire des lèvres, des yeux et du bout du
Quand le corps a encore beaucoup de nez, quelle gangrène épouvantable il devait
force vitale et qu’il n’est point trop sur- y avoir dans le bas-ventre.
chargé, nous observons déjà que le corps La curabilité du choléra au cours si ra-
s’efforce de dériver à l’extérieur la chaleur pide dépend uniquement de dériver assez
gangreneuse interne, ce qui se fait remarquer rapidement le feu mortel interne et de faire
distinctement par un état de fièvre aiguë suer vite le corps.
qui se montre extérieurement à la place du Ce but s’obtient le plus vite et le plus
sentiment de froid externe. Tous ces ma- sûrement par le bain de siège à friction. Ce
lades résistent plus facilement au choléra bain rafraîchit la chaleur interne et ranime
que ceux qui brûlent intérieurement tout tellement la force vitale que le corps est
en ayant froid extérieurement. bientôt capable de transformer en un état
Souvent la grande ardeur interne em- de chaleur générale l’état de fièvre interne
pêche de remarquer le sentiment de froid et de froid externe.
externe. Mais ce sont justement les cas les Mais aucune maladie ne prouve d’une
plus dangereux. manière aussi frappante que le choléra la
Pendant que le choléra sévissait ici en 1849 justesse de mon principe de la maladie et de
et en 1866, j’ai observé beaucoup de cas. ma science de l’expression du visage.

16.2
Unité de Toutes les Maladies 241
Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

J’ai déjà souvent communiqué à mes On était incapable jusqu’ici d’atteindre


lecteurs que ce ne sont que les substances ce but; ce sont seulement mes découvertes
étrangères qui causent la disposition au qui ont permis de déterminer avec certitude,
choléra et les altérations des formes du et des années d’avance, toute surcharge
corps. Mais le choléra est un fait violent et toute disposition capable de produire
dans lequel les substances étrangères du dans des conditions convenables des cri-
corps tout entier rétrogradent vers le bas- ses curatives telles que le choléra. Mais j’ai
ventre. Le corps élimine alors les substances déjà dit comment on se délivre de cette
étrangères avec une rapidité surprenante. disposition.
C’est pour cette raison que les altérations Dans les zones torrides et dans les
des formes du corps se manifestent avec contrées tropicales, le meilleur moyen
une clarté étonnante. de se préserver contre le choléra, la
dysenterie et toutes les autres maladies
Chez tous les cholériques que j’ai vus et qui ont fébriles aiguës, c’est de suivre un régime
résisté à cette maladie, j’ai observé après la ma- conforme à la Nature et tout à fait sans
ladie un extérieur tout différent et des altérations excitants tout en prenant régulièrement
des formes du corps, surtout de la tête. Cela avait mes bains dérivatifs. Les habitants de
ces pays ne doivent nullement craindre
attiré alors mon attention bien que je n’eusse pas
d’introduire cette diète, même s’ils ne l’ont
encore reconnu les lois sur lesquelles repose la jamais suivie.
science de l’expression du visage. Il ne faut point croire non plus que
ce qui est bon ne puisse pas s’appliquer
Le choléra a souvent fait disparaître en
sans nuire au corps qui n’y est pas ha-
peu de jours des états très remarquables de
bitué. Cette opinion est tout à fait fausse
surcharge chronique. On voit par là que la
et je ne puis que conseiller à tout le monde
Nature fait souvent en quelques jours ce
de commencer sans retard à suivre le ré-
que l’art de l’homme ne peut jamais ob-
gime recommandé par moi et personne
tenir d’une manière aussi parfaite ou bien
n’aura à s’en plaindre.
seulement à force de temps.
J’ai été amené à faire cette observation
Tous ceux qui avaient résisté au choléra
par une question qui m’a été adressée de
déclaraient ensuite qu’ils se sentaient tout
Bangkok (Siam).Voir les numéros 46, 47 et
refaits et trois fois plus capables de tra-
65 de la troisième partie.
vailler qu’auparavant, tant corporellement
qu’intellectuelle­ment. Il leur semblait qu’ils Ces explications suffisent pour nous
avaient perdu un poids qui les accablait montrer que le choléra et la dysenterie
autrefois. Cette observation était parfaite- ne sont que des crises curatives tout à
ment juste, car tout le poids des substances fait violentes que le corps est capable
étrangères leur avait été enlevé et c’est de de provoquer grâce à des influences
la que provenait leur grande capacité de externes et peut-être aux tensions électri-
travail. ques de l’air qui ont été reconnues dans ces
derniers temps.
Comme dans toutes les maladies aiguës, il
est tout particulièrement important dans une Les crises ordinaires de diarrhée sont
maladie à cours aussi rapide que le choléra absolument la même chose que le choléra
d’empêcher d’une manière sûre qu’elle ne se et la dysenterie, mais sur une échelle plus
déclare. petite.

16.3
242 La Nouvelle Science de Guérir

Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

Tous les partisans de ma méthode ne


J’ai observé depuis des années que des gens
connaissent plus cette peur.
vigoureux souffrent souvent de crises de diar-
Nous connaissons la véritable nature du
rhée qui se reproduisent périodiquement et que
choléra, et la preuve que nous ne nous trom-
ces crises avaient toujours une influence toute
pons pas, c’est que le choléra est toujours
particulière sur ces personnes. Leur corps était curable ou du moins il n’y a que quelques cas
d’abord alourdi et paresseux parce qu’il était de mort sur cent cas de choléra quand on
surchargé de substances étrangères. Après ces applique à temps les mesures convenables,
crises, l’organisme était libre et plus capable de tandis qu’il y a très souvent 40 et 50 % de
travailler qu’auparavant. Mais leur extérieur et cas mortels dans le traitement ordinaire.
les formes de leur corps se modifiaient toujours à On a assez écrit partout sur les symp-
leur avantage. Ces personnes semblaient rajeunir tômes externes du choléra, aussi n’y re-
à chaque crise. viendrai-je pas.
La réponse aux questions suivantes nous
Nous voyons donc que le corps cherche
présente seule un intérêt particulier:
à se délivrer tout seul de sa surcharge par
des crises périodiques, mais celui qui veut
éviter ces crises et les grandes attaques telles 1. D’où vient le choléra ?
que le choléra et la dysenterie atteindra sû- Quelle en est la cause ?
rement ce but en veillant à ce que son corps 2. Qui attrape le choléra ?
soit libre de toute surcharge en substances Qui reste indemne ?
étrangères. 3. Qui meurt du choléra ?
Si la diarrhée et la constipation forment Qui en réchappe ?
des contrastes en apparence, il ne faut
4. Comment se préserve-t-on
point s’étonner de m’entendre dire que ces
troubles digestifs ne proviennent que de la du choléra ?
super nutrition et d’une trop grande chaleur
interne. De même que la supernutrition Les gens compétents ont toujours
et la mauvaise digestion rendent certaines cherché jusqu’ici la cause du choléra en
personnes grasses et corpulentes, de même dehors du corps.
ces deux causes produisent la maigreur et On croit qu’un poison contagieux en-
le décharnement chez d’autres personnes. core plein de mystères (bacilles) peut seul
Il en est absolument de même de la causer le choléra. Mais on ne connaît pas
diarrhée et de la constipation qui n’ont encore la véritable nature des bacilles et
qu’une seule et même cause. l’on ne sait pas qu’ils ont tous une seule
Bien que ce que j’ai déjà dit du cho- et même origine malgré la variété de leurs
léra puisse suffire à bon nombre de mes formes.
partisans, je vais ajouter encore quelques
explications qui m’ont été suggérées par De même, en effet, que les plantes les plus variées
les expériences que j’ai faites pendant l’épi- peuvent pousser sur un seul et même sol sans
démie de 1892. qu’il vienne à l’esprit de personne d’admettre
La peur qu’on a partout du choléra ne différentes causes pour ces différents produits,
s’explique que par l’ignorance complète de de même les bacilles les plus variés peuvent se
la véritable nature de cette maladie. trouver dans un seul et même corps.

16.4
Unité de Toutes les Maladies 243
Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

Les bacilles ne sont jamais autre chose que


Il n’y a du reste point de hasards dans la nature,
le produit de la maladie.
tout se règle selon des lois constantes.

Les bacilles n’en sont jamais la cause Ce n’est donc point du tout par hasard
comme on l’admet si fréquemment et à que nous voyons le choléra se produire
tort. Si nous en arrivons à conclure que aujourd’hui ici, demain là-bas, après-demain
le choléra ne vient pas du dehors par un 100 lieues plus loin. Cela dépend unique-
poison contagieux (bacilles), il se présente ment des conditions mentionnées ci-dessus.
tout naturellement la question de savoir Mais ces faits peuvent se comparer à d’autres
comment il faut nous représenter le danger phénomènes naturels.
du choléra.
Il faut tout d’abord chercher la dis- C’est ainsi que nous voyons toute l’année se
position au choléra non pas à l’extérieur, former au ciel des nuages qui ont plus ou moins
mais bien à l’intérieur du corps. Le de dispositions pour la pluie ou pour la neige.
danger est non pas au-dehors, mais bien Cependant, nous n’observons jamais d’orages
au-dedans. Celui-là seul sera frappé du qu’après un temps lourd qui les a précédés.
choléra qui porte en lui-même la disposition Les orages se présentent eux-mêmes épidémi-
à cette maladie. quement, mais leur apparition est liée comme
celle de toutes les épidémies à des conditions
Quiconque a étudié sérieusement ma de température tout à fait déterminées.
science de l’expression du visage reconnaît
cette disposition avec la plus grande facilité
et avec une sûreté absolue. Mais la disposi- Il y a une certaine analogie avec les maladies.
tion toute seule ne peut pas encore produire Nous voyons se présenter toute l’année des
le choléra. Il faut encore nécessairement maladies de toute sorte absolument comme les
pour cela une occasion externe, mais averses qui se renouvellent sans cesse, mais nous
cette occasion se trouve non point dans n’observons des épidémies telles que le choléra
les bacilles, mais uniquement dans la qu’après des phénomènes tout à fait déterminés,
température. comme une longue chaleur extraordinaire.

Quand on a étudié les épidémies de Personne n’a prétendu jusqu’ici que la


choléra de ces 50 dernières années, on carie des os, le cancer, la scrofulose, les pâles
trouve qu’elles se sont toujours produites couleurs et les autres maladies venaient de
ou bien après un hiver très rigoureux l’extérieur dans le corps. Tout le monde dit
ou bien dans les plus grandes chaleurs au contraire que ces maladies ne se sont
de l’été. produites que par suite des humeurs cor-
Quand un été très chaud suit un hiver rompues qui se trouvaient dans ces corps.
très froid, nous avons toujours la cause
externe des épidémies telles que la petite Ces maladies peuvent se comparer aux averses
vérole, le choléra ou la peste par suite de ordinaires.
notre genre de vie généralement usité. Cette
cause n’a qu’à trouver les corps disposés à Mais quand il se présente des épidémies
ces maladies et aussitôt le choléra, la petite de maladies aiguës à cours rapide, on perd
vérole ou la peste se produisent non point la tête et l’on cherche les causes spéciales
d’une manière mystérieuse, mais bien de sans se douter que la cause fondamentale
la manière la plus naturelle. est analogue à celle des autres maladies.

16.5
244 La Nouvelle Science de Guérir

Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

De même que personne ne prétendra que « Qui attrape le choléra ?


les orages se produisent autrement que les
Qui reste indemne ? »
averses ordinaires, de sorte que les orages n’ont
point de cause spéciale, mais que leur cours est Selon moi, celui-là seul attrape le choléra
seulement plus rapide et plus énergique parce qui a déjà depuis longtemps dans son corps
qu’il y a de plus grandes différences de tempé- une forte surcharge latente de substances
rature que dans les autres averses ordinaires, morbides, car tous mes partisans savent
de même aussi le choléra a la même cause que qu’une maladie aiguë comme le choléra ne
les autres maladies. peut éclater que quand elle a été précédée
d’un état chronique de surcharge du corps
Quand il y a une forte disposition mor- en substances étrangères, absolument
bide qui amènerait peut être la tuberculose, comme un orage ne peut de former que
le typhus, etc., par une température quand il y a déjà depuis longtemps une
fraîche, il se produit le choléra, la peste grande quantité d’eau dans l’atmosphère
ou la picote noire dans les étés tout à sous forme de gaz.
fait chauds. Ce fait est tout aussi naturel Il n’attrapera jamais le choléra celui
que quoi que ce soit. Nous trouvons déjà dont le corps est complètement exempt
beaucoup plus de fièvres aiguës dans de substances étrangères. Ce corps n’est
les pays chauds que dans les contrées point le terrain qui convient aux maladies
plus froides qui sont surtout le siège des aiguës.
maladies chroniques parce que la chaleur Mais si la théorie allopathique de la
moins grande rend les symptômes contagion est juste, pourquoi tous ceux
morbides moins violents. J’ai donné des qui approchent ou touchent les cholériques
détails sur tous ces faits dans le chapitre vivants ou morts ne dont-ils point atteints
du « Danger de contagion » à la troisième du choléra ?
conférence. Pourquoi n’y a-t-il qu’un seul cas dans
une maison et peut-être dans tout le voisi-
C’est pourquoi le choléra n’est jamais nage, tandis qu’il s’en présente un second à
aussi dangereux dans les tropiques que dans mille pas plus loin dans un coin isolé ?
les zones tempérées, car le corps penche déjà
Pourquoi le choléra cesse-t-il ?
plus vers les fièvres aiguës dans les tropiques
que dans les zones tempérées et parce que les C’est seulement parce qu’il ne se sou-
substances étrangères ne s’y accumulent pas cie guère de la théorie allopathique de la
aussi longtemps que dans notre climat. contagion et qu’il ne peut éclater que quand
il trouve un terrain de culture convenable
et qu’il ne trouve ce terrain que dans les
Quand le choléra éclate chez nous, nous
malades chroniques ou surchargés de subs-
constatons toujours une plus grande mortalité
tances étrangères.
que dans les contrées tropicales.
S’il en était autrement, toute ma théorie
de la maladie telle que je l’ai établie dans le
Cela se trouve confirmé par tous les
présent manuel serait nulle. Mais la Nature
rapports des journaux.
elle-même nous fournit la preuve la plus
C’est ainsi que j’arrive à la deuxième éclatante de ce que j’avance. C’est ainsi qu’un
question: médecin, dont les indications sont absolu-
ment véridiques, a observé en 1866:

16.6
Unité de Toutes les Maladies 245
Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

Un cholérique qui souffrait depuis des Quiconque a des yeux pour voir, peut
années de polypes rebelles à tous les traite- observer quelles modifications énormes ont
ments, vit disparaître sans aucune trace ses subi les formes du corps de tous ceux qui
polypes, incurables autrefois, après avoir ont surmonté le choléra. Souvent ces per-
résisté au choléra de 1866. sonnes semblent rajeunies, elles se sentent
comme refaites et comme délivrées d’un
Cela prouve assez clairement, j’espère,
poids qui les accablait auparavant.
que si les polypes n’avaient point eu la même
cause que le choléra, c’est-à-dire les substan-
ces étrangères du corps, ils n’auraient jamais C’est ainsi qu’après l’orage, la Nature semble
pu être chassés du corps par le choléra. renaître et se ranimer après le temps lourd qui
l’accablait.
Les symptômes des polypes et du choléra ne sont
si différents que parce que les substances étrangè- Si les enfants attrapent plus facile-
res s’y trouvent à des stades tout à fait différents, ment le choléra que les adultes, la raison
absolument comme la neige et la vapeur d’eau toute naturelle en est que les enfants ont
semblent aussi être absolument différentes bien plus de force vitale que les adultes et que
qu’elles sortent toutes deux de l’eau qui est leur leur corps, quand il est déjà fortement sur-
chargé, est plus facilement disposé à des
source commune.
intentions curatives aussi aiguës.
Pour moi, qui ai attentivement étudié Si je prétends que le choléra ne peut frap-
le choléra pendant les années 1849, 1865 et per que ceux qui ont déjà depuis longtemps
1866, j’ai fait des observations analogues. une surcharge considérable de substances
J’ai connu entre autres une femme qui étrangères, il faut que cet état se manifeste
avait depuis des années une jambe gangre- distinctement et longtemps d’avance par
neuse à plaies purulentes qui étaient rebelles des indices tout à fait sûrs.
à tous les remèdes. Cette jambe devait être Ceux qui ont sérieusement étudié ma
amputée en dernier ressort quand cette science de l’expression du visage ne peuvent
femme attrapa le choléra qui la mit durant avoir aucun doute à cet égard; mais tous ceux
deux jours au bord de la tombe, mais qui qui ne connaissent point cette science ont
la quitta le troisième jour. Par ses évacua- aussi des indices infaillibles. Ces indices
tions et ses vomissements semblables à une sont un ventre ballonné, une digestion
eau de riz, cette femme avait éliminé toutes défectueuse, la constipation ou la diar-
les substances morbides de son corps et sa rhée. Ces indices précèdent constam-
jambe gangreneuse à plaies ouvertes avait ment les crises comme le choléra.
tellement bien guéri pendant ces deux jours
Il suffit d’observer tous les symptômes
qu’elle n’avait pas été en meilleur état vingt
morbides les plus variés pour se convaincre
ans auparavant.
qu’ils sont toujours accompagnés de consti-
Nous voyons par là que le choléra n’est autre pation, d’échauffement ou de diarrhée.
chose qu’une intention curative très aiguë et Nous avons donc toujours affaire à
à cours très rapide par laquelle le corps s’ef- la digestion et cela se présente dans le
force d’éliminer violemment ses substances choléra avec une évidence irréfutable.
morbides.

16.7
246 La Nouvelle Science de Guérir

Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

une crise curative dans toute la force du


Si dans sa manie de donner des noms aux dif-
terme s’il suivait consciencieusement mes
férentes formes morbides l’allopathie distingue prescriptions.
entre choléra asiatique, choléra nostras et cho-
Celui qui a le choléra et qui veut être
lérine et si elle considère et déclare le typhus, la
secouru, n’a point un moment à perdre.
dysenterie et la diarrhée comme quelque chose Il est plus facile d’y remédier qu’on ne
de particulier, il me semble entendre quelqu’un pense généralement. Nous avons vu que
qui prétend que les œillets de différentes cou- le danger du choléra est dans la trop
leurs d’un parterre sont des produits tout à fait grande chaleur interne qui consume
distincts les uns des autres, sans réfléchir que littéralement le corps. L’allopathie sait
déjà parfaitement qu’il en est ainsi. C’est
ce sont simplement les différentes formes d’une
pourquoi on a peine à concevoir que l’allo-
seule et même fleur.
pathie n’ait encore jamais essayé de guérir le
Le choléra asiatique, le choléra nostras, choléra en détruisant ou plutôt en dérivant
la cholérine, le typhus, la dysenterie et la cette trop grande chaleur interne qui amène
diarrhée ne nous semblent un peu différents la mort de l’individu. Quelle logique y a-t-il
que parce qu’ils ont été précédés de diffé- dans cette conduite de l’allopathie ?
rents états de surcharge chronique. Mes expériences ont démontré que le
choléra ne peut se guérir qu’en dérivant
De même qu’un œuf de pigeon ne peut produire cette trop grande chaleur mortelle. Tous
qu’un pigeon et jamais un vautour, de même qu’un mes partisans savent que le bain de siège
à friction contribue pour la plus grande
œuf de poule ne peut produire qu’un poulet, de
part à faire atteindre ce but, car c’est par
même les différents états de surcharge ne peuvent
ce bain que nous sommes à même de
produire que des formes morbides tout à fait déter- dériver de la manière la plus énergique la
minées selon l’état de la température externe d’où chaleur interne du corps. Que celui qui
résulte la variété des symptômes morbides. en a l’occasion prenne donc sur-le-champ
un bain de siège à friction dans ce cas et
Celui qui n’a pas encore le choléra doit
qu’il le prolonge jusqu’à ce que la chaleur
veiller à régler sur-le-champ sa digestion
fébrile interne baisse visiblement, ce qui
d’une manière naturelle, ce qui se fait le
peut durer une heure et même plus. La
plus rapidement du monde en agissant
diarrhée cesse aussitôt que la dérivation de
comme je l’ai décrit en détail. Mais que
la chaleur se fait.
personne ne craigne de manger du fruit.
L’allopathe a beau crier contre le fruit, Si le bain de siège à friction ne procure
c’est cependant le meilleur moyen de pas un mieux suffisant, il faut improviser
rétablir la digestion délabrée quand on un bain de vapeur tel que je l’ai décrit plus
applique simultanément mes bains de siège haut et passer du bain de siège à friction
à friction. au bain de vapeur qui sera suivi d’un bain
de tronc à friction.
Celui qui adopte le règlement de vie in-
diqué plus haut n’a plus à craindre le choléra. Il faut renouveler ce traitement jusqu’à
Si cependant il devait en être atteint par suite ce que tout danger soit conjuré. Dans la
d’une trop grande surcharge de substances plupart des cas, le danger disparaît dès le
étrangères, ce serait pour lui une crise premier bain de siège à friction.

16.8
Unité de Toutes les Maladies 247
Typhus, Dysenterie, Choléra, Diarrhée, Fièvre nerveuse

Quand on ne peut pas prendre mes Mais il est certain qu’elles viendront malgré
bains de siège à friction, on les remplace tous les désinfectants, tous les médicaments
par mes bains de tronc à friction de 22,5°C et toutes les opérations, car la Nature est im-
en descendant, suivis d’un bain de vapeur et pitoyable.
puis d’un autre bain de tronc à friction. Ces
mesures écarteront sûrement tout danger Si pourtant elles ne se précipitent point sur
dans tous les cas où il est encore possible nous comme choléra, peste et picote noire, elles
de sauver le malade. nous frapperont d’une manière bien plus terri-
Ce procédé a été déjà confirmé par la ble sous forme de cancers, maladies mentales,
pratique, car j’ai déjà reçu de mes partisans tuberculose, etc.
des Indes où le choléra a sévi si rigoureu-
sement cette année, la nouvelle que ma Dans ces affections désastreuses, les
méthode a eu le plus grand succès dans symptômes sont seuls différents, mais les
tous les cas où elle a été appliquée contre tourments sont encore plus grands que dans
le choléra. le choléra et dans la peste.
Si l’on me demande maintenant pour- Quelques mois après la disparition de
quoi c’est surtout Hambourg qui a été l’épidémie du choléra, la nouvelle suivante
éprouvé par le choléra en 1892, la réponse a fait le tour de la presse:
est bien simple. Le choléra marche comme
« Les conditions sanitaires de Hambourg
un ouragan. Il fauche seulement les
sont plus favorables que jamais depuis la dis-
individus absolument imprégnés de
parition du choléra. La preuve la plus évidente
substances étrangères de façon qu’on
en est la diminution frappante de la mortalité
peut prétendre que le choléra purifie
et des cas de maladie en comparaison des
l’humanité et l’empêche de pourrir sur
temps qui ont précédé l’épidémie. »
pied. Si le choléra s’est restreint surtout à
Hambourg, le danger n’est point conjuré Ce fait si naturel pour nous prouve
pour les autres villes ni pour les autres clairement ce que j’ai avancé. Nous voyons
contrées de l’Allemagne. En effet, dans les qu’en réalité l’épidémie du choléra de Ham-
pays où l’on vit depuis des siècles d’une bourg de 1892 n’a emporté que les individus
manière contraire à la Nature et où par les plus malades et les plus surchargés de
conséquent il a été créé un état morbide substances étrangères, ce qui a dû nécessai-
chronique, les catastrophes telles que le rement améliorer les conditions sanitaires
choléra, la picote noire et la peste sont de cette ville.
inévitables; si ces épidémies n’éclatent pas
cette année, elles éclateront plus tard.

16.9
248 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des organes génitaux

17e chapitre

Les traitements par les médicaments “L’ignorance générale de la nature de ces


causant des dommages beaucoup plus maladies et surtout leur traitement par les médica-
graves sont encore une fois largement dé- ments ont causé tant de mal qu’il est déjà indis-
noncés par Louis Kuhne dans ce chapitre. pensable pour cette raison d’éclairer l’humanité
Il s’indignait de constater l’ignorance et par un langage plein de franchise.” –p. 17.1
l’aveuglement de la médecine à recon-
naître la simplicité du développement des “Comme tous les autres instincts, l’instinct
maladies. sexuel a son stade normal ou un cachet anormal
À son époque, les remèdes des maladies et morbide causé par un état morbide, c’est-à-dire
vénériennes étaient très radicaux: injections par une simple surcharge du corps en substances
corrosives directement dans le canal de étrangères.” –p. 17.3
l’urètre. Comme toujours, la médecine cher-
“L’essentiel est pour nous de savoir que les
che à refouler à l’intérieur (par des produits
maladies des organes génitaux ne sont que des
toxiques)... ce que l’organisme cherche à
crises curatives par lesquelles le corps s’efforce
expulser à l’extérieur (ce qui l’intoxiquait).
d’éliminer ses substances étrangères.” –p. 17.4
La médecine s’efforcera toujours de con-
trer les actions bienfaisantes de la Nature...
“Les médicaments n’amènent jamais de
car celles-ci sont gratuites... ce qui met le
guérison, mais seulement la suppression de tous
business médical en danger de mort. Ainsi,
les symptômes morbides, de façon que je ne crains
le nombre d’institutions médicales n’a fait
pas de dire que les médicaments n’ont jamais opéré
qu’augmenter (en proportion de la popula-
une seule guérison radicale.” –p . 17.6
tion), tout comme le nombre de médica-
ments. Mais, les encyclopédies médicales “Si la médecine de l’école avait réellement
continuent d’imprimer “cause inconnue” à du succès et répandait la santé, une diminution
la majorité des maladies! constante de ces institutions devrait en être la
Et que dire de la fortune générée par conséquence.” –p. 17.8
une petite pilule bleue! Découverte fortuite
qui fait le plaisir de l’humanité masculine
SOMMAIRE
(et féminine bien entendu). Quiconque a
compris la vraie cause de la maladie, sera Transmission de substances mauvaises ����� 17.2
en mesure d’imaginer les torts d’utiliser L’instinct sexuel anormal.......................... 17.3
ses pilules dans le but de contrer les incon- Crises curatives....................................... 17.4
vénients provoqués par une intoxication Erreur de l’école moderne....................... 17.4
générale. Syphilis.................................................. 17.5
Il sera également bon de vous instruire Pertes blanches, Gonorrhée.................... 17.7
sur le redoublement d’instinct sexuel anor- Impuissance de l’homme......................... 17.9
mal et nerveux... Impuissance des femmes.......................... 17.9

17.0
Unité de Toutes les Maladies 249

Maladies des organes génitaux

Pour guérir les maux secrets de l’hu- de leurs médecins et ont bientôt appris par
manité, il faut les dévoiler ouvertement. les tristes suites de ces mariages combien
La pruderie ne m’empêchera donc point elles avaient été mal conseillées. La plupart du
de parler ici d’un sujet qui est l’un des plus temps la santé et la vie de la femme courent
scabreux et des plus désagréables. le plus grand risque quand le mari à la syphilis
Le mal causé à l’humanité par les af- à l’état latent. Les relations charnelles sont
fections des organes génitaux est tellement destinées à compenser pour ainsi dire les
répandu et tellement grand que ce serait un deux corps dans un certain degré, aussi la
véritable crime de ma part si je ne procla- syphilis latente se communique-t-elle bientôt
mais pas les résultats de ma méthode qui à la femme qu’elle fait périr par cette maladie
m’a mis en état de guérir ces maladies avec ou par une autre maladie quelconque. Les
une sûreté inconnue jusqu’ici. enfants issus de ces mariages sont tou-
L’ignorance générale de la nature de jours non viables, parce qu’ils ne peuvent
ces maladies et surtout leur traitement jamais être développés d’une manière
par les médicaments ont causé tant de normale. C’est pourquoi je prétends avec
mal qu’il est déjà indispensable pour cette raison que le stade latent de la syphilis est
raison d’éclairer l’humanité par un langage beaucoup plus dangereux que le stade aigu,
plein de franchise. Le fait bien triste que ces car dans ces derniers cas le malade porte au
maladies sont plus répandues que jamais moins sur lui une enseigne à laquelle il est
aujourd’hui et que c’est justement la syphilis impossible de se tromper.
qui fait tous les ans des milliers de victimes L’école moderne reconnaît déjà le stade
qu’elle jette dans la misère, est fondé sur des latent de la syphilis bien qu’elle ne soit ca-
causes profondes comme je le montrerai pable de le déterminer que quand le malade
dans le cours de la présente étude. est frappé de nouveau de syphilis aiguë après
Toutes les méthodes usitées jusqu’ici, une période de syphilis latente qui a duré
excepté la méthode naturelle, sont impuis- des années. Cette école qui n’en sait pas plus
santes contre la syphilis. Elles ne réussissent long, dit alors que la maladie a couvé aussi
qu’à réduire temporairement cette maladie longtemps dans le corps du syphilitique. Je
à un état latent à l’aide d’onguents au mer- crois même que, si les faits n’étaient pas si
cure, etc. évidents, la science moderne ne voudrait
Beaucoup de médecins qui ignorent la pas même dans ce cas entendre parler
nature de cette maladie et qui veulent tran- d’un stade morbide latent et chronique
quilliser les malades, regardent cet état latent dont j’ai tant parlé dans toutes mes études,
comme une guérison. Mais c’est justement mais elle prétendrait toujours que ce stade
cette médication qui a causé un mal énorme. est une guérison comme toutes les autres
Car beaucoup de ces personnes guéries en guérisons. Il est vrai que la médecine de
apparence se sont mariées sur le conseil l’école n’est pas encore assez avancée pour

17.1
250 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des organes génitaux

reconnaître et observer cette loi éternelle La Nature a placé partiellement avec


de la Nature non seulement dans le cas les organes sécréteurs naturels les organes
présent, mais encore dans tous les autres génitaux des mammifères et des hommes.
cas latents chroniques. L’organisme s’efforce constamment de
conduire à ces issues tous les produits de la
Mais est-ce qu’on n’était pas incapable autrefois sécrétion; aussi ces organes deviennent-ils
de déterminer d’une manière absolument exacte le siège tout particulier de toutes les subs-
les éclipses de soleil et de lune parce qu’on tances étrangères et de tous les dépôts des
produits de la sécrétion, ce qui s’observe
ignorait les lois de la Nature qui jouent un rôle
surtout d’une manière tout à fait distincte
dans ce calcul  ? Maintenant qu’on a reconnu
dans la femme et est très important dans
ces lois vieilles comme le monde, on calcule les relations sexuelles pendant lesquelles ces
ces phénomènes des années d’avance avec une substances très âcres passent inévitablement
sûreté absolue. Il en est de même de ma science dans l’autre individu comme un onguent par
de l’expression du visage. suite de la perméabilité de la peau. C’est ainsi
que les substances les plus mauvaises de
C’est elle qui m’a mis en état de reconnaî- la femme se transmettent à l’homme et
tre, de déterminer et d’utiliser pratiquement vice versa; quand l’homme est plus forte-
une loi naturelle, vieille comme le monde. ment surchargé que la femme, le produit
C’est pourquoi le stade latent de la syphilis générateur qui se compose des humeurs de
n’a plus de secrets pour moi et pour les ini- l’homme, s’incorpore à la femme et a sur
tiés à ma science de l’expression du visage, elle une influence morbide.
même quand il n’y a pas encore eu de ces Mais il y a encore une autre circonstance
rechutes aiguës. Mais nous sommes égale- qu’il faut expliquer en remontant un peu
ment à même de reconnaître sûrement et plus loin. L’instinct sexuel est un fait connu
longtemps d’avance la disposition à toutes de tout le monde, mais il est encore assez
les affections des organes génitaux de façon obscur et n’a jamais été clairement expliqué.
à pouvoir les prévenir de toutes les façons. L’école moderne dit peu de chose de sa
Je ne m’occuperai pas de chacune des ma- nature, encore moins de ce qui le rend
ladies des organes génitaux en particulier, normal et elle se tait sur les causes qui
telles que les pertes blanches, la gonorrhée, le rendent anormal. Cependant, on trouve
le chancre, les bubons la syphilis, etc., mais dans tous ces manuels qu’après l’instinct de
je ferai simplement remarquer que le nom la conservation, l’instinct de propagation
de ces différentes maladies est tout à fait est le plus fort du corps animal. Il est donc
indifférent pour nous qui savons parfaite- inconcevable qu’on méprise aujourd’hui
ment que toutes ces maladies ont une seule le deuxième agent de notre vie au point
et même cause et que la variété de leurs de le considérer comme quelque chose de
formes dépend uniquement de la variété contraire à la Nature et même comme une
de la disposition, c’est-à-dire de la variété chose peu esthétique et inconvenante au
de la surcharge de l’individu en substances dernier point. Pauvre humanité aveugle
étrangères ou de son état morbide latent et qui a la prétention de mettre un voile
chronique et que, par conséquent, la guéri- sur la nature qu’elle trouve inconvenante
son de toutes ces affections n’est possible parce qu’elle oublie que la Nature est
que de la manière que nous connaissons toujours pure et que tout ce qui est impur
déjà suffisamment. et inconvenant, ainsi que toutes les vues

17.2
Unité de Toutes les Maladies 251
Maladies des organes génitaux

impures et inconvenantes ne sont que dans Sans surcharge du corps en substances


les hommes et dans leurs idées, mais jamais étrangères ou sans dispositions, toute ma-
dans la Nature. ladie des organes génitaux est absolument
Comme tous les autres instincts, l’ins- exclue. Ce fait explique aussi pourquoi le
tinct sexuel a son stade normal ou un cachet virus de la gonorrhée, du chancre et de la
anormal et morbide causé par un état mor- syphilis rend malades certains individus et
bide, c’est-à-dire par une simple surcharge en laisse d’autres absolument indemnes. Je
du corps en substances étrangères. Je me connais des cas où de deux hommes expo-
suis déjà expliqué là-dessus dans la hui- sés au même danger d’infection, celui qui
tième conférence: « Comment on obtient avait été le premier exposé et qui aurait dû
des accouchements heureux et faciles » (p. être le plus facilement infecté comme cela
8.2) et j’ajouterai seulement qu’on a dans arrive ordinairement, était resté absolument
l’instinct sexuel un thermomètre très exact indemne, tandis que l’autre avait été infecté.
de l’état sanitaire des individus et tout par- Je connais également des cas du contraire.
ticulièrement du stade chronique et latent D’un autre côté, j’ai rencontré des cas où
des maladies es de l’irritation produite par une femme avait eu assez long temps des
le régime sur l’organisme. rapports sexuels avec un seul homme qui ne
voyait de son côté que cette femme. Quand
L’instinct sexuel ne devient anormal que cet homme dut se rendre dans un autre lieu,
par suite du redoublement de pression des son successeur prit aussi sa femme avec
substances étrangères vers leurs voies naturelles tout le reste. Bien qu’il fût prouvé que ni
d’élimination, c’est-à-dire par un redoublement l’un ni l’autre n’était malade ou eût d’autres
d’irritabilité nerveuse causée par la surcharge relations sexuelles, cet homme attrapa bien-
du corps en substances étrangères. tôt la syphilis, tandis que la femme resta
complètement indemne. Je connais encore
Cette même pression s’exerce aussi sur plusieurs faits semblables.
les organes génitaux, ce qui se manifeste
Les substances étrangères déposées dans
d’abord par un redoublement de l’instinct
les organes génitaux sont directement trans-
sexuel accompagné d’une diminution pro-
mises par les relations sexuelles et agissent sur
gressive de la puissance génératrice (potentia
les substances étrangères de l’autre personne
cœundi et potentia generandi).
comme la levure sur la pâte en produisant
L’instinct sexuel normal est exempt de une fermentation, surtout quand on tient
tout trouble sensuel et ne trouble l’organis- compte également de l’action calmante que
me en cherchant une compensation que la compensation du magnétisme réciproque
quand il se présente une occasion naturelle exerce en même temps sur le corps. Cette
à son assouvissement. Cet instinct n’est action donne une force vitale qui le met en
donc normal que chez les individus bien état de s’efforcer d’expulser par une crise
portants et il ne peut demeurer normal que curative telle que la gonorrhée, le chancre et
chez l’individu qui suit un régime absolu- la syphilis, les substances qui se trouvent en
ment sans excitants et vit d’une manière tout lui. Ces faits expliquent également les cas si
à fait conforme à la Nature. Cet instinct fréquents où un mari qui a eu pendant des
devient anormal dès qu’il se produit années des relations sexuelles régulières avec
une surcharge du corps en substances sa femme, attrape la syphilis en ayant une
étrangères ou un état morbide latent et seule fois commerce avec une autre femme
chronique. prétendue bien portante.

17.3
252 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des organes génitaux

Ces relations sexuelles des époux Ce que l’école moderne appelle guérison
n’avaient pas cette action parce que les corps n’est donc en réalité qu’un dommage beaucoup
s’étaient déjà compensés, mais les nouvelles plus grave pour le corps que ne l’a jamais été le
relations avaient une compensation toute stade morbide proprement dit, mais qui porte
différente qui produisait cet effet. le manteau séducteur, trompeur et mensonger
Je n’ai indiqué ces cas que pour montrer d’un état indolore et chronique et qui, pour ne
de quelle manière les maladies des organes pas montrer les symptômes aigus de l’ancienne
génitaux s’engendrent et quel est le rôle affection des organes génitaux, réussit malheu-
de la transmission directe de la substance reusement à tromper tous ceux qui ne savent
infectieuse. Je me garderai bien de toucher ni observer, ni penser logiquement.
d’une manière quelconque au côté moral ou
Celui qui reproche des erreurs si fortes
immoral des relations sexuelles en dehors
à une école et à une science si respectées
du mariage, car je n’ai à m’occuper ici que
doit le faire en s’appuyant sur les preuves
de la maladie, de sa nature, de son origine
irréfutables, autrement il s’expose à la risée
et de la guérison. Je n’ai côtoyé le domaine
publique et au danger de se voir traiter de
des relations sexuelles en dehors du mariage
calomniateur et de querelleur. Voyons donc
qu’autant que cela était nécessaire à mes
quelles sont mes preuves.
démonstrations.
J’ai dit plus haut que toutes les maladies
L’essentiel est pour nous de savoir des organes génitaux sont non point gué-
que les maladies des organes génitaux ries, mais seulement supprimées et refoulés
ne sont que des crises curatives par encore plus profondément dans le corps
lesquelles le corps s’efforce d’éliminer par les médicaments et que cette guérison
ses substances étrangères. apparente n’est que l’empirement de l’état,
Pour guérir ces maladies, il faut donc ce qui se manifeste distinctement par l’em-
soutenir convenablement cette action cura- pirement de l’état général et par une diminu-
tive du corps et ne point tomber à la légère tion de la force vitale. Si l’on réussit tôt ou
dans la grande erreur de l’école moderne tard, peut-être même seulement au bout de
qui s’efforce d’étouffer cette intention plusieurs années, à relever la force vitale et si
curative du corps et de la rendre la- cette dernière n’a point déjà été relevée par
tente et chronique en administrant des d’autres circonstances telles qu’une petite
médicaments, c’est-à-dire des poisons crise curative quelconque comme le rhume,
inouïs tels que le mercure sous toutes la diarrhée, etc., qui délivre le corps d’une
ses formes, iode, iodure de potassium, partie de ses substances étrangères, on voit
iodoforme, etc. Bien entendu cela ne peut assez fréquemment se dérouler à l’inverse
se faire qu’aux dépens de la force vitale du tous les symptômes autrefois ébauchés
corps qui était assez relevée auparavant par la force vitale encore suffisante alors,
pour mener à bonne fin cette crise curative mais qui ont dû être abandonnés parce
et qui doit nécessairement être détournée que la force vitale avait été empêchée de
maintenant de son intention curative par les exécuter à cause de son affaiblissement
l’incorporation des poisons dont la neutra- produit par les médicaments. En d’autres
lisation indispensable à la conservation de termes, ce relèvement de la force vitale fait
l’organisme demande toute son énergie, car fréquemment reparaître même au bout d’un
ce nouveau travail lui demande plus qu’elle grand nombre d’années tous les symptô-
ne peut faire. mes morbides qui ont amené à une autre

17.4
Unité de Toutes les Maladies 253
Maladies des organes génitaux

époque de la vie non point une guérison Tandis que l’état général s’améliorait
dans notre sens, mais seulement un état sans cesse et faisait place dans une infinité
latent ou un stade latent et chronique. C’est de cas à une satisfaction corporelle et intel-
ce qui a été prouvé de la manière la plus lectuelle, intérieure et extérieure, inconnue
frappante dans des centaines de cas tirés auparavant, toutes ces maladies non guéries
de ma pratique. Malheureusement la force dans notre sens, mais seulement étouffées
vitale, sa nature et ses conditions, ainsi ou devenues latentes et chroniques reparu-
que les moyens naturels pour la relever et rent pour guérir bientôt réellement dans la
renforcer sont encore une énigme pour suite par mon traitement.
la médecine de l’école. C’est seulement Ces phénomènes qui se présentèrent
par l’application de l’eau, du soleil et d’un dans une suite ininterrompue chez tous ces
régime naturel que des hommes judicieux et malades et qu’on peut encore journellement
étrangers à la médecine ont frayé le chemin observer dans ma méthode, sont des faits
sur lequel j’ai réussi à trouver dans mes qui m’ont dévoilé d’une manière infaillible
bains de tronc et de siège à friction et dans les erreurs de l’école moderne d’une part et
mes bains de vapeur le meilleur moyen du l’action de la Nature ainsi que l’essence de
monde pour raviver et relever la force vitale la force vitale du corps d’autre part.
du corps de la manière la plus naturelle. C’est ainsi qu’après des études ardues
Ma méthode caractéristique est de longues années et m’appuyant sur des
devenue comme malgré moi le témoin preuves irréfutables, je puis accuser l’école
irréfutable de l’insuffisance de la mé- moderne de cette grande erreur et faire
decine de l’école. J’ai en chez moi des connaître au monde une méthode nou-
centaines et des milliers de ces malades qui, velle et meilleure, ce dont chacun peut se
après avoir recouru sans succès à toutes convaincre soi-même.
les méthodes de l’école moderne, se sont J’ai vu des vieillards de soixante-dix ans
adressé à moi en dernier lieu et sont devenus qui avaient eu à l’âge de vingt ou trente ans
après leur guérison les preuves irréfutables des maladies des organes génitaux dont ils
de la justesse de ma méthode. La plupart de avaient été guéris en apparence par des mé-
ces malades avaient eu autrefois différentes dicaments et qui, en suivant mon traitement,
autres maladies et fréquemment aussi des rattrapaient ces maladies sous une forme
affections des organes génitaux qui avaient beaucoup plus bénigne que cinquante et
dû être absolument guéries selon eux par quarante ans auparavant. Mes bains dériva-
des médicaments avant qu’ils eussent été tifs permettent de maîtriser tellement ces
atteints de l’affection qui avait fini par les maladies qu’elles perdent entièrement leur
amener chez moi. caractère inquiétant et que nous pouvons
Dans tous ces cas, on m’assura qu’il y les traiter comme des vaincus que nous ne
avait bien eu une soi-disant guérison entière redoutons plus et qui ne peuvent plus rien
par les médicaments, mais qu’il n’y avait ja- contre nous.
mais eu ce mieux durable et ce relèvement de Ma méthode fait perdre leur épouvan-
l’état général qui auraient dû accompagner table extérieur à toutes les maladies des
une guérison entière. Ma méthode curative organes génitaux, mais surtout à la syphilis
montra bientôt en quoi avait consisté la soi- tant et si justement redoutée. Je puis préten-
disant guérison des maladies précédentes dre sans présomption que cette maladie
par les médicaments. incurable pour la médecine de l’école,

17.5
254 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des organes génitaux

est entièrement guérissable par ma méthode si répandues de la poitrine, la tuberculose,


comme toute autre maladie et même de telle la scrofulose, le rachitisme, parce qu’elles
sorte qu’il n’y a plus à redouter de suites ne savent pas la véritable cause de ces
fâcheuses d’aucune sorte sur les enfants maladies, parce qu’elles ne se sentent pas
qui pourraient venir. Ce fait a été prouvé coupables, parce qu’elles n’apprennent rien
par un grand nombre de cas tirés de ma des maladies secrètes du père et qu’elles
pratique. Je ne prétends point cependant ne savent absolument rien de l’influence
que tout cas, c’est-à-dire tout syphilitique de ces maladies sur les descendants. «
soit encore curable, mais je prétends que la Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » est-il
syphilis est encore entièrement curable dit et il en est ainsi, car les descendants
dans tous les cas où la digestion du ma- malades sont le miroir dans lequel, grâce
lade peut encore se relever et même si à mes nouveaux principes, nous voyons
ce traitement demande souvent des années exactement, reconnaissons et jugeons
entières. Je sais parfaitement qu’il y a des cas l’état de santé des parents à l’époque
de syphilis tellement désespérés que la force de la procréation.
vitale des malades est bien loin de suffire Le caractère latent des maladies, c’est-
pour une guérison radicale. Mais dans ces à-dire un stade chronique caché souvent
cas l’incurabilité dépend uniquement de pendant des années et que j’appelle sur-
l’insuffisance de la force vitale, c’est-à- charge du corps en substances étrangères,
dire uniquement des malades. se manifeste sur-le-champ aux yeux de
Nous pouvons cependant tirer encore tout le monde dans les maladies des or-
d’autres conclusions de ce que je viens ganes génitaux. Mais malheureusement
de dire. Toutes les maladies des organes ce phénomène, souvent inévitable dans
génitaux sont dès leur apparition le signe mon traitement, que toutes les anciennes
infaillible d’une grande surcharge du corps maladies étouffées par les médicaments
en substances étrangères ou en d’autres ter- se représentent encore une fois et devien-
mes d’une maladie qui couve dans le corps. nent aiguës bien qu’à un degré plus bénin
Les médicaments n’amènent jamais qu’autrefois pour guérir ensuite, est souvent
de guérison, mais seulement la suppres- cause que beaucoup de ces malades ont
sion de tous les symptômes morbides, de reculé devant mon traitement parce qu’ils
façon que je ne crains pas de dire que les croyaient follement devoir plutôt sacrifier
médicaments n’ont jamais opéré une leur santé que de subir encore une fois
seule guérison radicale. Mais toutes les passagèrement leurs anciennes affections,
maladies non guéries ne sont que des stades car ils ignoraient le cours et le caractère
préliminaires d’autres maladies chroniques inoffensif de ces maladies quand elles se
et plus malignes pour la plupart, telles que représentent dans mon traitement et ne
l’asthme, les affections des poumons, la tu- savaient que se rappeler le cours de leur
berculose, le cancer, les affections du cœur, ancienne maladie et s’induisaient ainsi eux-
l’hydropisie, la goutte, etc. Si ces maladies mêmes en erreur. Mais tous ceux qui appli-
ne frappent plus le malade lui-même, nous quent depuis longtemps mon traitement,
trouvons toujours la triste confirmation de m’ont communiqué tous sans exception
ces faits chez ses descendants. C’est ainsi que que toutes leurs anciennes maladies non
des mères absolument innocentes se chagri- radicalement guéries s’étaient représentées
nent, toutes déconcertées par ces maladies parfois au bout de plus d’un an par une
de leurs enfants, surtout par les affections amélioration constante de l’état général.

17.6
Unité de Toutes les Maladies 255
Maladies des organes génitaux

Ces maladies se représentaient la plu- aussi peu douloureux et en même temps


part du temps sous une forme beaucoup même temps aussi complet que possible,
plus bénigne, mais jamais avec la gravité ce qui s’obtient d’une manière remarquable
d’autrefois, car la dérivation constante de par mes bains dérivatifs et surtout par mes
la cause morbide enlève à chaque maladie bains de siège à friction. Il va sans dire que
son danger et sa violence. Cela s’applique la guérison par ma méthode dépend tout
non seulement aux maladies des organes à fait de la surcharge du malade, de sorte
génitaux, mais à toutes les maladies en gé- qu’elle peut s’obtenir en quelques jours et
néral et j’en ai donné quelques exemples à parfois aussi en plusieurs semaines et même
l’article du « Traitement des blessures ». en plusieurs mois.
Si nous considérons le cours des mala- Considérons les remèdes de l’école
dies les plus bénignes des organes génitaux moderne contre ces symptômes morbides
telles que les pertes blanches des fem- qui font connaître d’une manière si évidente
mes et la gonorrhée, nous voyons à leurs les intentions de la Nature. Ce sont des
symptômes la confirmation irréfutable de injections corrosives dans le canal de
mes théories sur les substances morbides, l’urètre avec des solutions de plomb,
car ces symptômes consistent en élimi- de zinc, de mercure et d’iodoforme
nations continues ou temporaires de pour refouler violemment cette action si
pus sous ses formes les plus variées. bienfaisante de la Nature. Cela suffit déjà
Le corps élimine des substances morbides pour faire reconnaître toute l’absurdité de
en fermentation ou du pus à l’aide d’états ces applications et toute l’erreur de la
fébriles d’inflammation locale. médecine de l’école. Il est inconcevable
que personne ne se soit demandé jusqu’ici
Personne n’ira prétendre que ces où le pus restera après ce refoulement
sécrétions ne sont point des substances violent de l’écoulement purulent par les
étrangères. Par ce procédé de fièvre et de médicaments et quel était son véritable
fermentation, les organes internes sont but, car on sait que la Nature ne fait rien
directement attaqués et enflammés, sans avoir de bonnes raisons et un but
comme je l’ai déjà expliqué en expo- tout à fait déterminé. Il n’est pas difficile
sant ma théorie de la fièvre. Ce procédé à mon avis de comprendre que ces subs-
d’inflammation inévitable est justement ce tances étrangères doivent nécessairement
qu’il y a de dangereux dans ces maladies et rester alors dans le corps si on les empê-
c’est lui qui cause de grandes douleurs et che de s’écouler librement. Elles y restent
détruit même les organes quand on ne sait nécessairement même à un autre stade qui
pas en neutraliser l’effet sur l’organisme. constitue le stade latent des maladies. Ce
Ce n’est qu’alors que cet acte devient une n’est qu’à l’aide de moyens naturels et
crise véritablement curative du corps, jamais à l’aide de moyens contraires à
parce que ce dernier élimine ses substances la Nature et à toutes les conditions vitales
étrangères sans se faire le moindre tort à que les faits naturels peuvent se guérir ou
lui-même. Plus il élimine de ces subs- plutôt soutenir, car guérir implique pour
tances, plus l’organisme se purifie. Ce ainsi dire l’intention de corriger la Nature,
sont donc justement ces éliminations des tandis qu’en qualité de créatures nous de-
substances étrangères qui purifient avanta- vons nous en tenir à la modeste prétention
geusement le corps, et l’essentiel de toute de seconder et de régler dans un certain
guérison est de rendre cet acte d’élimination rapport les intentions de la Nature.

17.7
256 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des organes génitaux

La preuve la plus éloquente et la plus évi- supprimé tous les symptômes inquiétants
dente de reflet de cette terrible et désastreuse de cette affection. Peu de temps après avait
erreur de l’école moderne se trouve dans le nom- commencé son affection du cœur qui avait
bre toujours croissant et toujours insuffisant résisté à tous les remèdes et qui menaçait
des hôpitaux, des maisons de fous, des clini- même de se transformer en hydropisie
ques, des maisons de santé, etc., qu’on regarde C’est pourquoi il s’était adressé à moi.
malheureusement partout comme un progrès Je lui déclarai que sa gonorrhée n’avait pas
et comme un perfectionnement. Tout homme été guérie, mais que les médicaments l’avaient
clairvoyant ne peut apercevoir qu’une triste seulement refoulée dans le corps et qu’elle
décadence et qu’une déplorable incapacité dans était simplement devenue le stade préliminaire
cette augmentation des prisons de la maladie. de son affection des reins qui, refoulée elle-
Si la médecine de l’école avait réellement du même dans le corps, avait causé son affection
succès et répandait la santé, une diminution du cœur qui aurait fini par devenir hydropisie
constante de ces institutions devrait en être la sans mon traitement. Il comprit les rapports
conséquence. de ces symptômes entre eux et fut entièrement
convaincu par son traitement que toutes ses
Avant de terminer, je vais vous commu- maladies avaient été les conséquences les unes
niquer encore un cas tiré de ma pratique. des autres. Ce malade fut radicalement guéri
Il y a plusieurs années qu’un homme de au bout de quatre mois de mon traitement.
cinquante ans vint me trouver à cause dune
affection grave du cœur. Au bout de quinze Ma pratique présente un très grand
jours de traitement, il fut atteint de nouveau nombre de cas semblables.
de son ancienne affection des reins. Cette
Voici encore un cas de syphilis.
affection une fois guérie, il se représenta au
bout de quinze autres jours une gonorrhée Il y a deux ans que vint chez moi le baron
qu’il avait eue dix-huit ans auparavant. Ces de E... âgé de 47 ans qui me communiqua qu’il
deux affections eurent un caractère beaucoup souffrait beaucoup de la syphilis depuis déjà
plus bénin qu’autrefois. La gonorrhée était dix années. Il avait déjà fait quatre traitements
également guérie au bout de huit jours et au mercure sous la direction de quatre célèbres
l’état général de cet homme était amélioré médecins; il avait aussi bu de l’iodure de po-
d’une manière surprenante et son affection du tassium, mais malgré tout cela il avait toujours
cœur avait entièrement cessé. Ce malade me eu des symptômes syphilitiques, surtout des
raconta pendant le cours de son traitement plaies ouvertes dans la bouche et aux pieds.
qu’il avait souffert autrefois d’une gonorrhée Il avait perdu toute confiance, d’autant plus
pour laquelle il s’était adressé à deux célèbres que son état général avait beaucoup empiré
professeurs dont les remèdes avaient eu sur- après les traitements au mercure.
le-champ l’effet voulu et qui avaient banni Il avait surtout depuis ce temps-là une
tous les symptômes de la gonorrhée. Il avait pression continuelle dans la tête et la moitié
eu une seconde fois la gonorrhée au bout moins de mémoire qu’autrefois. Je déterminai
de plusieurs années et s’en était rapidement d’abord à l’aide de ma science de l’expression
débarrassé à l’aide de médicaments et avait du visage que la syphilis d’autrefois était en-
été atteint deux ans plus tard d’une affection core intacte dans le corps et que le traitement
des reins qui lui avait donné beaucoup de fil à au mercure n’avait produit qu’un stade latent,
retordre jusqu’après avoir consulté huit célè- mais que de plus le malade souffrait d’une
bres médecins dont les médicaments avaient intoxication chronique très remarquable.

17.8
Unité de Toutes les Maladies 257
Maladies des organes génitaux

Je lui ordonnai un bain de tronc à friction organes génitaux internes et j’ai déjà expli-
et deux bains de siège à friction par jour avec qué cela à l’article « Stérilité » p. 8.15.
un régime simple et conforme à la Nature. L’instinct sexuel des hommes est dif-
Le succès fut frappant, car le malade s’était férent de celui des femmes, aussi l’impuis-
complètement transformé au bout de six mois. sance se manifeste-t-elle d’une manière
Sa digestion s’était surtout améliorée et il caractéristique.
avait une mine fraîche et florissante. Mais la
Mais il y a toujours des signes tout à fait
syphilis avait été bannie sans laisser aucune
déterminés que nous observons bien long-
trace, elle n’a pas encore reparu aujourd’hui
temps avant que l’impuissance se présente.
au bout de dix-huit mois et elle ne reviendra
L’impuissance est précédée pendant des
plus jamais, car le malade a éliminé de son
années d’un redoublement d’instinct
corps les substances morbides qui servent de
sexuel anormal et nerveux qui résulte
base à la syphilis.
uniquement d’une maladie chronique.
Cet instinct se manifeste chez les enfants
Impuissance de l’homme et les personnes du sexe masculin non adul-
Cette maladie qui se propage tant tes par une grande irritabilité, par une espèce
aujourd’hui, caractérise d’une manière de stade inflammatoire latent et chronique
frappante le mauvais état sanitaire de no- des organes génitaux d’où résulte le fort
tre génération actuelle. Elle n’est causée penchant si répandu aujourd’hui et la
que par l’accumulation des substances disposition à l’onanisme, et chez les adul-
étrangères et elle disparaît dès qu’on tes par un instinct sexuel surexcité d’une
élimine ces substances. Toutes les irré- manière contraire à la Nature. À ces deux
gularités du fonctionnement des organes âges, ces symptômes sont accompagnés
génitaux se guérissent ainsi et c’est égale- d’autres symptômes inévitables telles que
ment de cette manière qu’on rend normal l’obsession de l’esprit par des pensées
l’instinct sexuel. érotiques, c’est-à-dire que les pensées des
Ce traitement guérit les affections des individus en question s’occupent d’une ma-
organes génitaux, mais il fait encore plus, il nière tout à fait contraire à la Nature de sen-
met les personnes guéries en état de vivre timents érotiques, de façon que leur esprit en
d’une manière tout à fait conforme à la Na- est pour ainsi dire entièrement imbu. Il se
ture pour ce qui regarde la vie sexuelle. Nous produit souvent à l’âge viril une certaine
savons que les principes moraux les plus gêne en présence des femmes et des
solidement établis sont souvent impuissants jeunes filles et cette gêne peut dégénérer
pour prévenir les désordres sexuels les plus en une véritable peur qui est toujours
contraires à la Nature et j’ai la consolation accompagnée d’impuissance, au moins
d’avoir déjà recueilli les remerciements les d’impotentia cœundi. Il y a aujourd’hui un
plus chaleureux de jeunes gens et d’hommes très grand nombre de célibataires qui ne se
aux principes moraux les plus solides, parce marient pas parce qu’ils ont une certaine
que mon traitement les avait mis à même gêne en présence de la femme, gêne qui ne
de renoncer à des habitudes désastreuses. provient que de leur impuissance. Nous
(Voir troisième partie, N° 42) voyons également un grand nombre de
jeunes gens qui sont incapables d’exercer
L’impuissance des femmes n’existe
l’acte charnel d’une manière normale parce
que dans le sens de stérilité par suite de
que l’onanisme les a rendus impuissants.
l’obstruction ou de la déformation des

17.9
258 La Nouvelle Science de Guérir

Maladies des organes génitaux

Nous rencontrons beaucoup de ces Il était devenu absolument incapable


jeunes gens et de ces hommes qui sont d’apprendre quelque chose de raisonnable
tourmentés d’idées de suicide malgré leur et s’était livré à l’onanisme bien qu’il y eût
jeunesse. Qui sait combien de suicides résisté de toutes ses forces. Il n’avait pas en-
sont causés tous les ans par l’impuissance ? core trouvé de remède capable de le délivrer
Presque tous ces pauvres malades sont de ce mal, car il n’avait jamais eu assez de
mécontents et ce mécontentement peut force de volonté pour cela. Il avait bien réussi
augmenter jusqu’au dégoût de la vie. parfois à bannir ce vice pour quelques mois,
La science actuelle n’a jamais pu mais alors il avait eu des oppressions insup-
guérir jusqu’ici aucune de ces affec- portables vers la tête et avait été incapable de
tions: elle est absolument sans armes résister plus longtemps à l’onanisme. C’est
contre l’impuissance parce qu’elle ainsi qu’il s’était tourmenté jusqu’à l’âge de
ignore absolument la véritable nature vingt- trois ans. Il était tout à fait mécontent
de cette affection. Elle ne sait pas que de lui-même, avait des pensées de suicide et se
toute impuissance n’est qu’un état mor- croyait tout à fait inutile au monde. Il devait
bide chronique de l’individu, état produit contracter un mariage que sa famille désirait,
uniquement par la surcharge du corps en mais il n’y était point disposé et s’en sentait
substances morbides ou étrangères et absolument incapables car il était entièrement
que toute impuissance est curable dès que impuissant. Il avait mis sa dernière espérance
nous réussissons à délivrer le corps de sa dans ma méthode, autrement il désespérait.
surcharge en substances étrangères. Je déterminai tout d’abord par ma science de
Ma méthode nous a heureusement l’expression du visage qu’il y avait chez lui
mis à même non seulement d’atteindre ce une affection chronique et héréditaire du bas-
but, mais encore de pouvoir dire en toute ventre consistant en une digestion défectueuse
conscience que nous avons déjà atteint ce qui avait produit peu à peu l’impuissance. Je
but dans bien des cas et que nous l’attein- pouvais dire en toute conscience au malade
drons partout où l’on appliquera notre qu’il recouvrerait probablement en un an toute
traitement avec intelligence et énergie. sa puissance s’il suivait mes prescriptions, car
ce délai suffirait pour faire disparaître son
Un cas tiré de ma pratique journalière
affection chronique. Le traitement réussit. Le
va nous servir d’exemple.
malade prit trois bains de siège à friction par
L’héritier de vingt-trois ans d’un grand jour pendant l’été et deux seulement pendant
majorat vint suivre mon traitement il y a trois l’hiver et suivit un régime naturel absolument
ans, parce qu’il était complètement impuis- sans excitants. Au bout de treize mois de ce
sant. Il m’avoua qu’il avait senti depuis sa traitement, il me communiqua avec recon-
douzième année un instinct sexuel excessif naissance qu’il était complètement guéri de
qui l’avait obsédé jour et nuit. son impuissance.

17.10
Unité de Toutes les Maladies 259
Urémie, Affections des reins et de la vessie, Calculs vésicaux et urinaux, Diabète sucré, Jaunisse, Pieds suants

18e chapitre

C’est un autre chapitre qui fut ré- “Chaque homme a pour ainsi dire son
digé pour éclairer un peu plus sur la cause odeur caractéristique. Dès qu’il est imprégné de
commune de toutes les maladies (unifor- vieilles substances étrangères, il sent mauvais.
mité), soit l’accumulation des substances La transpiration normale n’a presque rien de
étrangères. Louis Kuhne se devait ici désagréable à l’odorat.” –p. 18.1
d’expliquer plus en détail ce que sont les
éliminations des reins et de la peau. “L’inflammation intérieure et la grande
À notre époque, la sueur est un fléau chaleur interne qui en résulte et cause la soif
et les antisudorifiques se retrouvent dans tourmentante des diabétiques...” –p. 18.4
toutes les maisons. Pourtant, ces produits
“Cette impossibilité de retenir l’urine est
chimiques empêchent le corps de se libérer
également causée par la surcharge du bas-ventre
de molécules qui lui sont toxiques. En
en substances étrangères.” –p. 18.5
général, plus une personne est intoxiquée,
plus elle transpire. Au point qu’actuellement,
“Quand je vois qu’on veut refouler la sueur
certaines personnes ont recours à des injec-
des pieds à l’aide de médicaments, c’est comme
tions de botox pour éliminer leur transpi-
si l’on voulait boucher l’égout collecteur d’une
ration! Évidemment, ces personnes vont
ville pour éloigner l’horrible puanteur qu’il
souffrir de maladies bien plus graves dans
dégage à l’endroit où il se termine.” –p. 18.6
les prochaines années.
Il faut considérer que les quatre émonc- “Le corps élimine constamment par la sueur
toires (poumons, peau, reins et intestins) des pieds des substances étrangères qui autrement
sont intimement interreliés. Si l’un deux resteraient dans l’organisme.” –p. 18.6
faillit à la tâche, ce sont les autres qui
doivent prendre la relève. En éliminant la
SOMMAIRE
transpiration, on force l’organisme à redi-
riger les substances étrangères à évacuer Odeur corporelle.................................... 18.1
par la peau, vers une voie d’évacuation La sueur et l’urine...................................18.2
alternative. Ceci engendre des déplacements Inconvénients de la rétention d’urine........18.2
inutiles de molécules... créant frictions et Formation des pierres..............................18.2
divers dépôts. Diabète ou diabète sucré........................18.4
Le principe est identique lorsqu’on Urémie...................................................18.5
retient l’urine (entre autres lorsqu’on est Incontinence d’urine................................18.5
dans un lieu public, en classe...). Plus on Catarrhe de la vessie..............................18.5
retient l’envie, plus l’envie disparaît... l’urine Affections du foie et de la vessie..............18.6
s’évapore en partie pour être dirigée vers Jaunisse.................................................18.6
les poumons (qui s’encrassent) et vers la Pieds suants............................................18.6
peau (idem). Dartres et Maladies de peau...................18.7

18.0
260 La Nouvelle Science de Guérir

Urémie, Affections des reins et de la vessie,


Calculs vésicaux et calculs urinaux, diabète sucré, Affections du foie,
Calculs biliaires, Jaunisse, Pieds suants, Dartres et Maladie de peau

Le titre même du présent chapitre


L’eau de la terre est restreinte à certaines mers
montrera déjà au lecteur que les affections
bien délimitées, à des lacs, étangs et fleuves qui
ci-dessus ont un certain rapport entre
parcourent les pays comme les veines du corps et
elles. Bien que leur cause soit leur cause
qui sont restreints à leur domaine comme le sang et
commune à toutes les autres maladies,
les substances de la digestion et cependant l’eau
c’est-à-dire l’accumulation des substan-
remplit toute l’atmosphère et toutes les parties de
ces étrangères et que l’uniformité de
la terre, bien que cette eau soit sous forme de
toutes les maladies s’impose également
gaz. Il en est de même des aliments et boissons
ici, je vais cependant présenter ici les ré-
dans le corps. Ces substances sont restreintes,
sultats de mon expérience au sujet de ces
en apparence, à des voies et organes tout à fait
différentes formes morbides et cela pour
répondre aux nombreux désirs qui m’ont déterminés, mais elles remplissent tout le corps et
été manifestés. prennent en partie pour cela la forme gazeuse.
Expliquons d’abord l’origine de tou-
tes ces affections. Les aliments parvenus C’est pour cela que l’alcool (vin capi-
dans le corps se décomposent par l’acte de teux, cognac) se fait sentir dans tout le corps
fermentation de la digestion et les éléments et surtout dans la tête bientôt, après être
inutiles à la nutrition s’éliminent ensuite par parvenu dans l’estomac. L’activité cutanée
différentes voies et de différentes maniè- normale élimine ensuite ces gaz sous
res. Nous avons suffisamment étudié les forme de sueur et d’exhalaisons. Mais
éliminations par l’intestin. Voir pp. 2.2 à c’est surtout la formation de la sueur qui
2.8 et pp. 10.3 à 10.11. Les éliminations est un fait remarquable, car c’est par elle
également importantes des reins et de la que les gaz peuvent être condensés ou
peau n’ont pas encore été expliquées avec liquéfiés (sueur) dès qu’ils arrivent en
autant de détails. contact avec l’air. On peut voir à l’odeur
de la sueur combien elle est variée.
Je mentionnerai tout d’abord qu’il
se forme à l’acte de fermentation de Chaque homme a pour ainsi dire son odeur
la digestion une grande quantité de caractéristique. Dès qu’il est imprégné de
gaz et que ces gaz concourent avec les vieilles substances étrangères, il sent mauvais.
mouvements vermiformes de l’intestin à La transpiration normale n’a presque rien de
transporter les aliments par leur tension désagréable à l’odorat.
dans le canal digestif. La propre tension de
ces gaz leur permet également de passer Il y a également à l’intérieur du corps
directement dans le corps tout entier et dans les reins une élimination de ces gaz
et dans le sang en pénétrant les parois du nuisibles déjà passés dans le sang. Les reins
canal digestif. les éliminent de nouveau du corps et les
amènent sous forme liquide dans la vessie
Je vais vous donner un exemple.

18.1
Unité de Toutes les Maladies 261
Urémie, Affections des reins et de la vessie, Calculs vésicaux et urinaux, Diabète sucré, Jaunisse, Pieds suants

à travers les uretères. La sueur et l’urine sans interruption, ce qui produit une élé-
sont donc deux sécrétions d’à peu près vation de la température dans la vessie et
la même valeur, la même espèce et les une évaporation lente de l’urine et le
mêmes propriétés, ce qui résulte déjà dépôt des sels qui s’y trouvent. Cet acte
de l’odeur qui est à peu près la même. arrête d’abord les sécrétions des reins vers
Dès que la vessie est suffisamment pleine, la vessie et les force à subir les altérations
on sent le besoin d’évacuer l’eau et il faut anormales progressives.
satisfaire immédiatement ce besoin si l’on
veut empêcher que le corps en souffre Quand on retient trop longtemps le besoin
considérablement. Je vais appuyer sur ce d’évacuer l’urine ou les excréments, on perd ce
point à cause de son importance. besoin et puis, quand on veut le satisfaire plus
tard, on ne le peut plus ou bien on ne le peut
J’ai déjà expliqué aux pages 10.5 et
qu’imparfaitement. On en a perdu l’envie. Mais
10.6, les inconvénients qui résultent pour
où est restée l’urine qui causait ce besoin ?
le corps de ce que les excréments ne sont
point éliminés à temps ou ne peuvent point Elle n’est plus dans la vessie puisqu’on
s’éliminer du tout par suite de la constipa- ne peut plus évacuer l’urine ou du moins il
tion. Je vais étudier ici les inconvénients n’en reste qu’une quantité qui ne répond
de la rétention d’urine. nullement au premier besoin.
La pruderie, les idées absurdes et surtout
l’ignorance générale de toutes les fonctions L’acte de décomposition continuelle a
du corps sont cause qu’on ne peut presque donné à une partie de l’urine la forme gazeuse
jamais satisfaire sur-le-champ le besoin et c’est ainsi que l’urine a pu se communiquer
d’évacuer l’eau. Il faut souvent attendre des au corps tout entier et au sang comme à l’acte
heures entières jusqu’à ce que les conve- de la digestion. Les substances et les sels mi-
nances et les mœurs modernes permettent néraux de l’urine restent dans la vessie et dans
de satisfaire ce besoin. La plupart croient les reins sous forme de petits calculs jaunes
que cela est sans conséquences et qu’il est cristallisés comme le sucre à la vaporisation
absolument indifférent d’attendre ou non. de l’eau sucrée.
C’est là une grande erreur que beaucoup
ont dû payer cher plus tard par leurs graves Pour s’en convaincre, il suffit d’exami-
affections de la vessie et autres formes ner le dépôt rougeâtre de l’urine. Quand on
morbides. frotte ce dépôt sur le fond du vase de nuit,
on entend un grincement semblable à celui
Dès que le besoin d’uriner se fait sentir, du sable. Mais en mettant ce dépôt sous un
l’urine de la vessie doit s’évacuer. Si cette sé- microscope grossissant deux cents fois les
crétion ne s’évacue pas et se retient jusqu’à objets, on trouve que se dépôt se compose
plus tard, elle ne reste pas inaltérable dans la de petits calculs jaunes cristallisés qui
vessie jusqu’au moment où il nous conviendra sont jaune clair séparément et rougeâtre en
de l’évacuer, mais elle est soumise à des altéra- monceau. Quand il y a encore des états de
tions continuelles comme tout ce qui est dans surcharge spéciale dans la vessie, cet acte
le corps vivant. amène l’affection bien connue de la pierre.
Cette urine produite par un acte de C’est seulement dans les circonstances
fermentation ou de décomposition spéciale anormales et par une nutrition contraire à la
continue de fermenter et de se décomposer Nature que ces pierres peuvent se former.

18.2
262 La Nouvelle Science de Guérir

Urémie, Affections des reins et de la vessie, Calculs vésicaux et urinaux, Diabète sucré, Jaunisse, Pieds suants

C’est ainsi que j’ai traité il y a quelques


Elles se produisent de la même manière que
années un jeune garçon qui avait tout le corps
l’incrustation des chaudières à vapeur qui semé de nœuds durs de la grosseur de petits
ne se forme que par des hautes températures et à pois. Ces nœuds étaient immédiatement sous
l’application d’une eau minérale, tandis qu’elle la peau et pouvaient facilement s’avancer
se forme plus difficilement à l’emploi de ou se reculer. Sa mère me dit que l’enfant
l’eau de pluie. s’était refroidi une quinzaine auparavant et
n’avait pas pu évacuer d’urine pendant plu-
L’urine retenue dans les reins s’évapore sieurs jours. Il avait pris tout d’un coup ces
et les cristaux des pierres s’agglomèrent. nœuds sur tout le corps et elle s’en était fort
Tant qu’ils sont assez petits, ils passent inquiétée. Je lui dis alors que si ces nœuds
sans difficulté dans la vessie par l’urètre, ne provenaient que d’une rétention d’urine,
mais quand ils deviennent plus gros, ils disparaîtraient avec la même rapidité dès
ils causent en traversant les uretères que nous réussirions à les retransformer en
ces états douloureux qu’on appelle co- urine. Le petit garçon commença alors mon
lique néphrétique, parce que les facettes traitement et dès les premiers bains de siège
aiguës des cristaux blessent les parois à friction il eut des évacuations énormes
des uretères. d’urine qui durèrent plusieurs jours. Mais du
même coup tous les nœuds avaient disparu
Il se passe la même chose dans la ves- sans aucune exception, ce qui avait également
sie. Quand les issues de l’urine sont encore réjoui et étonné sa mère. C’est la rétention
rétrécies par une forte surcharge du bas- d’urine qui avait fourni les substances
ventre, il arrive facilement que les grosses étrangères dont s’étaient formés ces nœuds
pierres ne s’éliminent plus avec l’urine et que le corps avait pu éliminer ensuite par un
qu’elles deviennent le point d’agglomération redoublement de sa force vitale.
de nouveaux cristaux. Le tournoiement
continuel des pierres dans la vessie Mais la rétention d’urine peut également
donne une forme arrondie à ces concré- amener toutes les autres dispositions et
tions, mais leur cassure est toujours symptômes morbides ainsi que la dispo-
cristalline. C’est ainsi que les pierres se sition à toutes les affections internes. Les
forment dans le corps. affections des reins et de la vessie se rap-
portent à ces causes.
Il ne faut point croire pourtant qu’il se forme
des pierres à chaque fois qu’on retient trop On ne peut donc recommander trop
longtemps l’urine, c’est tout à fait faux. aux parents et aux maîtres chargés de
l’éducation des enfants d’attirer l’atten-
La composition de l’urine est souvent tion de ces derniers sur les conséquences
telle qu’il ne se forme absolument aucune fâcheuses de la rétention de toutes les
pierre à sa décomposition et qu’au contraire évacuations abdominales et de ne jamais
toute la substance de l’urine se transforme leur faire prendre de ces mauvaises habitu-
et se dépose dans le corps comme substance des si répandues aujourd’hui par ignorance
étrangère. Cela peut amener les symptômes et tolérées par la médecine moderne. Si
morbides les plus variés et surtout des l’on ne veut pas provoquer des inconvé-
formations de nœuds comme ceux décrits nients quelquefois mortels, vu la nutrition
à la p. 11.6. beaucoup plus active et la force vitale

18.3
Unité de Toutes les Maladies 263
Urémie, Affections des reins et de la vessie, Calculs vésicaux et urinaux, Diabète sucré, Jaunisse, Pieds suants

beaucoup plus grande des enfants, il morbide diminue dès l’application de ces
ne faut jamais leur inspirer la moindre bains. La maladie de la pierre et le diabète
crainte de satisfaire ces besoins le plus sont donc la même chose relativement à
vite possible et d’une manière naturelle, leur nature; leurs symptômes externes sont
car les mœurs et les convenances de notre seuls différents. La preuve de la justesse de
société moderne ne nous imposent déjà cette assertion ne peut être faite que par la
que trop de choses qui sont contre nature guérison des malades et c’est justement ce
sous ce rapport. qui est arrivé dans ma pratique. La pierre et
J’ai déjà expliqué ailleurs que la diarrhée le diabète ont été guéris de la même manière
et la constipation proviennent d’une cause en faisant rétrograder leur cause par le
unique, c’est-à-dire de la surcharge du même chemin qui les avait produits.
corps, il en est de même de l’évacuation de Mon traitement fait émietter la pierre qui
l’eau, seulement la constipation ne s’y fait se dissout en graviers émis ensuite pour la
jamais sentir directement, mais seulement plupart du temps avec l’urine. Il est remar-
indirectement par une coloration anormale quable au traitement de la pierre; combien
de la peau, par la formation de dartres, de fois les malades sont obligés d’évacuer
par des maux de tête, par la formation de leur urine pendant mes bains dérivatifs
nœuds et de pierres, etc., ce qui n’est pour de façon qu’ils en sont tout étonnés et se
ainsi dire que le stade préliminaire d’autres demandent d’où peut bien venir toute cette
affections. Les symptômes dysentériques de eau. L’explication en est bien simple: c’est
l’évacuation de l’eau auxquels on a donne que toute l’urine, auparavant évaporée
le nom de: et répandue dans tout le corps comme
substance étrangère, rétrograde sans
Diabète ou Diabète sucré cesse par le chemin qu’elle a suivie
se font directement sentir. L’inflammation autrefois et quitte le corps sous forme
intérieure et la grande chaleur interne d’urine. J’ai eu des malades qui ne pou-
qui en résulte et cause la soif tourmen- vaient évacuer convenablement leur urine
tante des diabétiques, ne provoquent ni que pendant le bain et cela jusqu’à ce que
constipation, ni nœuds, ni formation de leur état s’améliorât.
pierres, mais elles amènent une élimination L’exemple de l’empereur Guillaume Ier
trop rapide des substances et par consé- qui a vécu 90 ans malgré des calculs vési-
quent une décomposition des humeurs, de caux dont il souffrait, nous montre quel
façon que l’urine sort du corps dans un âge les malades atteints de la pierre peuvent
état de fermentation morbide et sucrée. atteindre. Cela dépend uniquement de la
Que la formation du sucre ne soit due surcharge des malades. Mais cette affec-
qu’à l’état particulier de fermentation tion de l’empereur Guillaume Ier s’est déjà
interne, c’est ce que l’école moderne montrée d’une manière bien plus fatale chez
n’a malheureusement pas encore pu l’empereur Frédéric malheureusement em-
s’expliquer jusqu’ici. porté par l’impitoyable mort. Si cependant
Mes bains dérivatifs sont un véritable ra- on voulait m’opposer que cet âge si élevé
fraîchissement, surtout pour les diabétiques, est frappant par une affection si profonde
parce que leur trop grande chaleur interne et qu’il est inconcevable qu’un tel âge ait été
est ainsi rafraîchie d’une manière parfaite et atteint par une telle maladie, je répondrai
impossible autrement et parce que leur soif par une comparaison.

18.4
264 La Nouvelle Science de Guérir

Urémie, Affections des reins et de la vessie, Calculs vésicaux et urinaux, Diabète sucré, Jaunisse, Pieds suants

Cette forme morbide et les fistules rec-


Représentons-nous un ouragan qui passe sur
tales ont souvent été radicalement guéries
une forêt d’arbres également vigoureux. Nous
en très peu de temps par mon traitement,
trouverons cependant que certains arbres sont souvent en quelques jours et en quelques
déracinés, tandis que d’autres restent debout. Ils semaines. Elles n’ont demandé beaucoup de
ont tous souffert du vent, mais ils n’ont pas tous temps que quand le mal était déjà chronique
été abattus. Il en est de même des maladies. Elles et profond et que le corps avait déjà été for-
se précipitent sur l’humanité, frappent beaucoup tement endommagé par les médicaments.
de malades, emportent impitoyablement l’un ou
l’autre et en épargnent d’autres également frap- Catarrhe de la vessie
pés. Mais si l’on allait prétendre que l’ouragan ne
Cette affection n’est pour ainsi dire que
fait pas de mal parce qu’il reste encore beaucoup
le stade préliminaire aigu des maladies
d’arbres ou bien encore que les spiritueux et le graves de la vessie et de la pierre, un état
tabac ne font point de mal parce que beaucoup inflammatoire critique de la vessie et des
de gens deviennent vieux quand même, on se voies urinaires avec une urination doulou-
tromperait grandement. reuse. Ma méthode guérit ce catarrhe, ainsi
que tous les états fébriles, avec une rapidité
Urémie extrême, parce que sa cause est la même que
celle de toutes les autres maladies.
Cet état dans lequel les substances de
l’urine se trouvent dans le sang et dans le C’est ainsi que j’ai été dernièrement
corps tout entier, est toujours l’accompa- appelé au milieu de la nuit auprès d’un
gnateur des affections de la vessie et de la malade qu’il souffrait depuis quinze jours
pierre. Ceux qui connaissent ma science de d’un catarrhe de la vessie. La prostate était
l’expression du visage, reconnaissent cet fortement enflée et le malade ne pouvait éva-
état, même dans ses premiers commen- cuer son urine qu’avec les douleurs les plus
cements, quand les malades même n’en terribles. Il avait toutes les dix minutes des
avaient encore aucune idée. Il n’y a rien qui crampes extrêmement douloureuses. Comme
élimine aussi rapidement ces substances que l’urination devenait de plus en plus difficile
les bains dérivatifs à friction recommandés et douloureuse depuis quelques jours, le mé-
dans mon traitement. decin voulait faire évacuer l’urine à l’aide de
la sonde, ce qui était tellement douloureux et
Incontinence d’urine impraticable à cause de l’enflure de la prostate
que le médecin déclara qu’il fallait chloro-
Cette impossibilité de retenir l’urine former le malade. Mais celui-ci ne voulut pas
est également causée par la surcharge du y consentir et me fit chercher le soir même.
bas-ventre en substances étrangères. Mais Dès le premier bain à friction, les crampes de
la plupart du temps il y a en même temps toutes les dix minutes cessèrent et le malade
une fistule de la vessie, par laquelle l’urine put évacuer son urine sans douleurs au bout
passe malgré le malade. Ce symptôme d’une demi-heure de bain et put se remettre
morbide est presque toujours causé par au lit après un bain de trois quarts d’heure. Il
d’autres maladies antérieures non guéries et eut d’énormes transpirations pendant la nuit
refoulées au contraire dans le corps par des et dut évacuer beaucoup d’urine, mais cela
médicaments et par un traitement contraire se fit sans douleurs. Le catarrhe disparut en
à la Nature. quelques jours.

18.5
Unité de Toutes les Maladies 265
Urémie, Affections des reins et de la vessie, Calculs vésicaux et urinaux, Diabète sucré, Jaunisse, Pieds suants

Affections du foie, Affections de la vessie, Pieds suants


Jaunisse Cette affection tient intimement
Ces affections frappent surtout les aux affections du foie et ne se présente,
personnes dont le corps est surchargé autant que j’ai pu l’observer, que chez les
de substances étrangères du côté droit, malades atteints d’une maladie du foie.
parce que le foie est plutôt du côté droit et la Les pieds suants nous indiquent donc une
disposition à ces affections est déjà recon- surcharge du côté droit qui se développe
naissable dès la plus tendre enfance. souvent de nombreuses années auparavant.
La bile sécrétée par le foie se déverse, Dans les stades avancés des affections du
comme on le sait, dans le duodénum et foie et de la bile, les sueurs aux pieds ces-
sert à diminuer la fermentation de l’acte sent la plupart du temps. L’état des malades
de digestion. Partout où l’accumulation des empire alors de plus en plus parce que les
substances du côté droit du corps charge sécrétions morbides et puantes des pieds
le foie et en gêne les sécrétions normales, restent dans le corps et causent ensuite
j’ai remarqué une sueur toute différente des états morbides beaucoup plus fâcheux,
que dans la surcharge du côté gauche. tels que dartres, cancers, etc., qui sont déjà
Par la sécrétion anormale du foie surchargé beaucoup plus difficiles et beaucoup plus
du côté droit, surtout quand cette sécrétion longs à guérir.
est un peu retenue par la surcharge et ne Vouloir refouler la sueur des pieds à
peut plus diminuer d’une manière normale l’aide de médicaments tels que l’acide chro-
la fermentation de la digestion, l’acte de mique, c’est vouloir absolument nuire
fermentation de la digestion devient plus profondément à la santé du malade, car
violent et dégage plus de gaz qu’autre- les conséquences de ce traitement médical
ment. Il se forme des calculs bilieux et des ne se manifestent pour la plupart du temps
indurations du foie de la manière décrite que longtemps après et souvent même au
aux pages 18.1 et 18.2. bout de plusieurs années par une maladie
beaucoup plus fâcheuse.
Tous ces malades souffrent de transpira-
tions faciles, souvent morbides et puantes et Quand je vois qu’on veut refouler la sueur des
surtout de pieds suants. pieds à l’aide de médicaments, c’est comme
si l’on voulait boucher l’égout collecteur d’une
L’évaporation, la décomposition et
grande ville pour éloigner l’horrible puanteur
la fermentation de la sécrétion du foie se
qu’il dégage à l’endroit où il se termine. Il est
manifestent très distinctement dans une
vrai qu’on chasserait la puanteur à l’extrémité
couleur trop foncée de la peau, ce qu’on
du grand égout collecteur, mais on créerait un
appelle taches hépatiques, et elles amènent
état beaucoup plus déplorable et beaucoup plus
quelquefois la jaunisse. (Voir troisième par-
fâcheux pour la ville tout entière, qui serait bientôt
tie, N° 38.) J’ai observé au traitement de
perdue dans ses propres immondices.
ces maladies que mon procédé amène une
guérison tout à fait rapide, ce qui dépend Il en est absolument de même des pieds
de la surcharge du côté droit. Dans les suants. Le corps élimine constamment
surcharges de ce genre, ma méthode fait par la sueur des pieds des substances
quelquefois de véritables prodiges. (Voir étrangères qui autrement resteraient
troisième partie, N° 7 et 86) dans l’organisme.

18.6
266 La Nouvelle Science de Guérir

Urémie, Affections des reins et de la vessie, Calculs vésicaux et urinaux, Diabète sucré, Jaunisse, Pieds suants

Il est déplorable que notre administra- Dartres et Maladies de la peau


tion militaire, docile aux prescriptions de
l’école moderne qui ne connaît pas encore Ces affections doivent souvent leur
la nature de ces symptômes morbides, re- origine à un autre stade plus avancé du
commande à tous les soldats l’applica- refoulement des pieds suants ou en général
tion de l’acide chromique, de la salicyle de la suppression de l’activité cutanée ou
ou des poudres contre les pieds suants. Je bien encore d’autres maladies.
préviens expressément tous les intéressés Il y a des dartres humides et des dartres
contre ces médicaments désastreux. Ma sèches. Les dartres sèches sont plus lentes à
méthode fait bientôt disparaître les symp- guérir que les dartres humides. Les enfants
tômes désagréables des pieds suants parce ont souvent des dartres qui ont les mêmes
qu’elle en éloigne les causes. causes que ci-dessus, mais qui proviennent
d’une surcharge héréditaire ou bien de mala-
dies étouffées ou encore bien souvent de la
vaccine. Les dartres sont toujours des stades
plus avancés d’une assez forte surcharge.
Leur guérison demande souvent beaucoup
de temps, surtout quand elles sont sèches.
(Voir troisième partie, N° 22)

18.7
Unité de Toutes les Maladies 267
Affections des yeux et des oreilles

19e chapitre “Il faut donc toujours regarder les affections


des yeux et des oreilles comme la partie la plus
avancée d’autres affections internes... maladies
antérieures non guéries et seulement étouffées à
l’aide de médicaments...” –p. 19.1

“Le strabisme (louchement) résulte de la


surcharge des muscles rotateurs de la prunelle.”
Regardez autour de vous la popularité –p. 19.3
des paires de lunettes! Cela est particulière-
ment dramatique chez les jeunes enfants et “La variété des symptômes morbides des yeux
chez les adolescents. Les lunettes agissent et des oreilles nous est parfaitement indifférente,
comme des médicaments: refus de consi- parce que nous savons que toutes ces différentes
dérer et régler la cause, application d’un formes. n’ont qu’une seule cause commune ...”
palliatif... qui dirige toujours vers un état –p. 19.3
maladif plus important. Une fois qu’une
personne s’est vu prescrire des lunettes, il “La peau d’un blanc brillant n’est qu’une
est plutôt rare par la suite de voir sa vue peau de cadavre, c’est-à-dire qu’elle est tellement
s’améliorer... obstruée et bourrée de substances étrangères que
le sang ne peut plus circuler jusqu’à sa surface.”
En ce nouveau siècle, les opérations
–p. 19.11
pour cataracte sont de plus en plus popu-
laires, pourtant, elles ne règlent en rien le “À mesure qu’il avance en âge, le corps
vrai problème. Pas plus que les dangereuses résiste moins à la poussée des substances
opérations au laser. La chirurgie réfractive étrangères et il se trouve que la surcharge qui
n’est toujours pas approuvée officielle- dure souvent depuis de longues années et qui
ment... tous les patients sont en réalité des n’a jamais gêné le malade qu’on regardait
cobayes... Lorsqu’on comprend comment se comme parfaitement bien portant, se manifeste
génère la maladie, on réalise que la « soud- enfin par la dureté d’oreille et par la myopie.”
ure » que fait le chirurgien a un fort risque –p. 19.12
de se défaire sous les prochaines pressions
de la surfermentation de l’alimentation
SOMMAIRE
indigeste.
En ce qui concerne les oreilles, c’est Maladies antérieures refoulées................ 19.1
encore plus dramatique. Les statistiques Catarrhe de l’oreille................................ 19.1
nous révèlent qu’un jeune enfant en gard- Plaies ouvertes, abcès.............................19.2
erie souffre en moyenne de trois otites par Cataracte verte.......................................19.2
année! Et en plus, c’est contagieux! La prise Inutilité des opérations............................19.2
d’antibiotiques empire l’état délabré de la Double vue.............................................19.2
digestion. Et l’application de gouttes (an- Stabisme................................................19.3
tibiotiques, antiseptiques ou antifongiques) Curabilité des affections des yeux............19.3
ne libère pas l’oreille interne des substances Maladies des yeux..................................19.4
étrangères qui y sont déposées et qui fer- Cataracte ordinaire.................................19.4
mentent localement (inflammation). C’est Surdité d’un côté....................................19.5
encore une maladie qui s’accompagne de la Sensation de faim anormale.................. 19.10
fièvre... un mystère pour la médecine!!! Couleur d’une peau saine.......................19.11

19.0
268 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des yeux et des oreilles

J’ai déjà eu assez souvent l’occasion de Mais ce qu’on prétend souvent à tort
traiter avec un succès étonnant les affections et ce qui est tout à fait faux, c’est que
des yeux et des oreilles, aussi vais-je com- les affections des yeux et des oreilles
muniquer ici les résultats de mon expérience puissent être locales sans que le reste
dans ce domaine. Je ferai remarquer tout du corps soit attaqué. Il est vrai que
d’abord que parmi les centaines de malades l’accumulation des substances étrangères
atteints d’affections des yeux et des oreilles est souvent d’un genre tout particulier chez
que j’ai traités, je n’en ai pas trouvé un ces malades et j’ai étudié cet état avec le
seul dont le mal ne provînt pas d’autres plus grand détail dans mes cours de science
affections chroniques internes qui ne le de l’expression du visage. Les substances
gênaient pas autant, mais qui étaient étrangères ont pris surtout le chemin des
pourtant plus nuisibles à l’organisme oreilles et des yeux, ce qui est toujours
que l’affection des yeux ou des oreilles. visible extérieurement plusieurs années
Il faut donc toujours regarder les affec- auparavant.
tions des yeux et des oreilles comme la L’organe délicat de l’ouïe s’obstrue
partie la plus avancée d’autres affections et se cartilaginifie, ce qui fait souvent
internes. crever le tympan et le rend incapable
Dans beaucoup de cas c’étaient des maladies de vibrer d’une manière normale sous
antérieures non guéries et seulement étouffées l’action des ondes sonores. C’est ainsi que
à l’aide de médicaments, particulièrement la se produit le catarrhe de l’oreille. Les subs-
scarlatine, la rougeole, la coqueluche et la diph- tances étrangères se déposent surtout au
térie, mais surtout la scarlatine et bien souvent centre de l’oreille. Il arrive souvent alors
aussi la vaccine qui avalent été la cause certaine qu’il se présente des états aigus quand la
et prouvée de ces nouvelles affections. pression d’en bas (intestins) est forte. Il
se forme à l’intérieur de l’oreille de vé-
Grâce à ma science de l’expression du
ritables foyers purulents qui éliminent
visage, ce fait n’a jamais pu me rester caché,
constamment du pus et des substances
mais j’ai également reconnu que tous ces ma-
étrangères en fermentation qui produi-
lades avaient une surcharge remarquable de
sent le flux d’oreille que tout le monde
substances étrangères dans tout l’organisme
connaît. Si cet état aigu ne se guérit pas à
et je puis prétendre avec assurance que les
temps d’une manière naturelle, il a toujours
affections des oreilles et des yeux sont
pour conséquence des accumulations crois-
impossibles et inconcevables sans un
santes de substances étrangères et souvent
rapport intime avec d’autres symptômes
même la destruction directe de l’organe
morbides profonds, sans la disposition à
de l’ouïe dont l’état ne fait qu’empirer
ces maladies internes et surtout sans une
quand on cherche à étouffer cet état
surcharge très remarquable de tout le corps
aigu à l’aide de médicaments.
en substances étrangères.

19.1
Unité de Toutes les Maladies 269
Affections des yeux et des oreilles

En comparant le flux d’oreille, le longue et qui se présentent la plupart du


rhume de cerveau, la gonorrhée et les temps chez les personnes assez âgées.
fleurs blanches après avoir compris mes
La Cataracte verte qui est une tension
explications antérieures, on voit que tous ces
très forte de la prunelle, n’a point d’autre
états ne sont que le passage des substan-
cause que la tension produite dans l’œil
ces étrangères à un état de fermentation
par la fermentation des substances
aiguë, purulente ou aqueuse qui amène
étrangères, tension qui se produit à l’in-
toujours l’inflammation des muqueuses
térieur de l’œil comme dans un récipient
et des autres parties atteintes et qui se ma-
fermé pendant l’acte de fermentation.
nifeste même quelquefois par des plaies
ouvertes et purulentes accompagnées En enlevant un morceau de l’iris, l’école
de petits abcès. Ces états inflammatoires, moderne ne fait que diriger toute la force vitale
analogues à ceux du rhume de cerveau, du corps sur la nouvelle action curative devenue
s’observent partout où l’intérieur du corps nécessaire, mutiler l’œil et laisser les choses
est en communication directe avec l’air dans leur premier état. Cette manipulation
extérieur. peut pourtant amener un changement dans
l’état de l’œil.
Ces états sont donc très importants pour
nous parce qu’ils nous indiquent toujours
Maintenant que nous connaissons cette
d’une manière certaine que le corps est for-
explication, nous comprendrons l’inutilité
tement surchargé intérieurement, mais qu’il
des opérations sur les yeux, car ces opé-
possède encore assez de force vitale pour
rations ne font qu’attaquer dans chaque
amener de ces crises curatives aiguës.
cas le foyer le plus éloigné de la maladie
Il vaut toujours mieux en effet que le
sans jamais expulser la maladie elle-
corps élimine ainsi les substances étran-
même. Si cette opération n’amène aucune
gères que de voir ces dernières détruire
modification de la surcharge de l’œil, l’opé-
les organes internes.
ration peut être considérée comme réussie
C’est la même chose pour les yeux. Les autant que cet état durera, mais dès que
substances étrangères remplissent le les substances étrangères se remettent en
liquide cristallin à l’intérieur de l’œil, mouvement et se transforment, ce qui ne
puis elles le troublent et affaiblissent peut jamais tarder, les anciens symptômes
ainsi les facultés visuelles. C’est la morbides se représentent sur-le-champ ou
cause de la myopie. Dans d’autres cas, les bien nous rencontrons de nouveaux symp-
substances étrangères remplissent de tômes, et tout cela prouve irréfutablement
leurs dépôts les tuniques internes de la l’inutilité de l’heureuse opération.
prunelle, ce qui peut changer de place ou
Toutes les inflammations des yeux et
même couvrir la tache jaune de l’œil et ses
surtout l’inflammation égyptienne des yeux
nerfs (Cataracte noire).
ne sont produites que par la fermentation
La formation d’une pellicule opaque des substances étrangères déposées dans
sur le cristallin (Cataracte ordinaire) n’est les yeux.
causée que par les substances étrangères La double vue est produite par le dépôt
qui s’accumulent sous cette forme de- des substances étrangères entre la len-
vant l’œil et dans le cristallin. Ce sont des tille et la tache jaune ou bien directement
états qui présupposent une surcharge très sur et dans la lentille ou pupille.

19.2
270 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des yeux et des oreilles

La guérison par ma méthode présente Je ne veux point m’enfoncer dans le


inévitablement et par suite de la rétro- labyrinthe des maladies des yeux que les
gression des substances étrangères non spécialistes modernes ont dénommées,
seulement de fréquents cas de double vue, cependant je ferai remarquer que presque
mais encore des intervalles de vue claire chaque cas de maladie des yeux doit toujours
et des intervalles de vue complètement ou être un peu différent des cas antérieurs à
partiellement trouble. cause de la variété des surcharges des yeux et
que la surcharge progressive et interrompue
Le strabisme (louchement) résulte de
du genre humain doit amener et amènera
la surcharge des muscles rotateurs de
nécessairement des formes morbides anté-
la prunelle.
rieurement connues, de sorte que l’école
Les substances étrangères s’accumulent actuelle n’en finira jamais parce qu’il se
tout particulièrement dans l’un de ces muscles présentera toujours de nouvelles maladies
qu’elles rendent plus ferme, plus tendu, plus pour elle et qu’il lui faudra toujours leur
épais et souvent entièrement incapable de donner de nouveaux noms et leur appli-
fonctionner parce qu’elles lui enlèvent toute quer de nouveaux remèdes.
son élasticité, car la tension ainsi produite rend La variété des symptômes morbides
ce muscle plus court que les autres muscles des yeux et des oreilles nous est par-
également importants qui entourent l’œil et faitement indifférente, parce que nous
qui concourent à sa rotation. savons que toutes ces différentes formes.
n’ont qu’une seule cause commune
C’est ainsi que l’œil tout entier est attiré à toutes les autres maladies et que la
de plus en plus par le muscle surchargé guérison de tous ces états ne peut être
et qu’il perd sa position naturelle parce amenée que par un moyen qui expulse
que ce muscle ne peut plus s’étendre la surcharge de substances étrangères,
d’une manière normale. cause de toutes ces maladies. Ce moyen déjà
si souvent mentionné qui fait rétrograder
En coupant simplement ce mus-
les substances étrangères par le chemin qui
cle raccourci pour mettre fin à cet
les a amenées et qui les expulse du corps
état, l’école moderne montre encore
par les voies naturelles, se trouve dans mes
une fois de plus qu’elle ignore entiè-
bains dérivatifs accompagnés d’un régime
rement la nature de cette maladie.
non excitant et d’un genre de vie conforme
Le strabisme ne peut être guéri d’une ma-
à la Nature. Mes bains locaux de vapeur
nière radicale et conforme à la Nature s’appliquent aussi parfois avec succès.
que par l’expulsion des substances étran-
(Voir page 5.3, fig. C.)
gères qui surchargent le muscle rotateur.
Quant à la curabilité des affections des
Comme les nerfs optiques se réu- yeux et des oreilles par le secours de ma
nissent en un faisceau et se croisent à méthode, tous les états aigus dans lesquels
l’intérieur de la tête, de façon que le nerf de il s’agit d’inflammations sans destruction
gauche passe du côté droit de la tête et vice des organes, se guérissent avec une rapidité
versa, il peut se faire que l’œil droit soit étonnante et quelquefois en très peu de jours
malade à la surcharge du côté gauche ou bien ces inflammations sont rendues
parce que son nerf a été influencé par la sûrement innocentes et indolores pendant
surcharge du côté droit et vice-versa. ce temps, de sorte que la guérison se fait

19.3
Unité de Toutes les Maladies 271
Affections des yeux et des oreilles

en quelques jours ou en quelques semaines. aiguë des yeux. À l’hôpital, les disciples de
Quand il y a eu destruction partielle des l’école moderne avaient distillé dans l’œil
organes de la vue ou de l’ouïe, il y a un du jeune malade un grand nombre de gouttes
mieux plus remarquable que dans toutes d’atropine. Je ne puis m’élever trop contre
les autres méthodes, de façon que ces or- l’application de ce remède qui se compose
ganes quoique endommagés, sont encore de deux poisons tirés des sucs du datura
partiellement utilisables pendant toute la et de la belladone. Ce médicament empoi-
vie du malade. sonné ne fit qu’empirer l’état de l’œil, car
La guérison des affections chroni- ce traitement introduisait dans cet organe
ques des yeux et des oreilles demande, au des substances étrangères qui auraient
contraire, plus de temps et souvent une très déjà suffi pour empoisonner un homme.
grande persévérance, car elles sont toujours Au bout d’un traitement de six semaines par
liées à d’autres états morbides graves et l’atropine, l’œil était complètement aveugle.
remontent dans presque tous les cas à des Cet insuccès m’amena le père et l’enfant.
maladies étouffées. Suivant la différence Je renonçai à tout traitement local de l’œil
de surcharge dont dépend la manière dont et ne m’occupai que du bas-ventre qui fut
les différents corps réagissent contre ma soumis au traitement des bains dérivatifs. Il
méthode, la durée du traitement est dif- y avait déjà un mieux considérable au bout
férente; il faut souvent des mois entiers et de huit jours; la syphilis et l’affection des
quelquefois même des années. Il arrive aussi yeux disparurent entièrement au bout de six
que les affections égales en apparence de semaines. Personne n’était capable de dire
deux malades demandent des durées dif- quel œil avait été aveugle. La vis;on était
férentes par le même traitement. L’un des complètement revenue. L’état général de
malades guérit dans la moitié du temps que l’enfant était meilleur que jamais.
demande la guérison de l’autre. La raison
de ce phénomène est dans la différence Cataracte ordinaire
de la surcharge, ce que j’explique dans le Une dame de 60 ans avait été opérée
plus grand détail dans mes cours de science à l’œil gauche à cause d’une cataracte or-
de l’expression du visage. Je fais suivre ici dinaire et elle ne voyait plus du tout de cet
quelques exemples pris dans ma pratique œil depuis l’opération qui avait été du reste
pour faire ressortir encore plus clairement très heureuse. On lui avait fait entrevoir la
tout ce que j’ai dit. (Voir IIIe Partie N°s 2, même opération pour l’œil droit dès que la
3, 4, 14, 15, 16, 49, 60, 62, 92.) cataracte de cet œil serait assez avancée pour
être opérée.
Maladie des yeux Ce cas est une nouvelle preuve éloquente
Le fils d’un marchand de cette ville avait de l’insuffisance de la médecine de l’école
été frappé de syphilis dans sa neuvième année. qui voulait attendre que la cataracte fût assez
L’œil gauche avait été tout particulièrement avancée pour une deuxième opération. C’est
attaqué. Une forte inflammation menaçait de du reste le principe de cette école d’attendre
le détruire. L’enfant était fortement surchargé que la maison ne forme plus qu’un brasier
de substances étrangères, ce que sa trop ardent. Éteindre l’incendie tandis qu’il est
grosse tête montrait clairement. C’est cette encore tout petit et facile à étouffer, c’est là
forte surcharge qui avait permis à la syphilis un art que l’école moderne n’a pas encore pu
de se déclarer et de causer cette affection apprendre jusqu’à ce jour. La malade ayant

19.4
272 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des yeux et des oreilles

déjà perdu toute confiance dans la méthode Il s’y présente tout ce qui peut arriver
curative généralement usitée aujourd’hui, dans mon traitement et ce rapport confirme
s’adressa à moi. Sa vue était tellement toutes mes théories. C’est pourquoi je vais
éteinte qu’elle ne voyait plus qu’une ombre le reproduire dans le plus grand détail.
et ne pouvait plus distinguer personne. Sa Né en 1859, le malade en question
surcharge était très forte et très profonde avait été un enfant très fort et bien portant. Il
et remontait à une angine étouffée qu’elle avait été nourri par une très bonne nourrice
avait eue dans son enfance. Il lui était resté et sevré à l’âge de quinze mois. À partir de
depuis ce temps-là une myopie continuelle cette époque, son alimentation avait été l’ali-
qui avait fini par devenir cataracte. Après mentation ordinaire, c’est-à-dire qu’elle se
avoir suivi mon traitement pendant un mois, composait d’aliments simples, mais contrai-
elle était déjà tellement mieux qu’elle pouvait res à la Nature. Le lait cuit y jouait le rôle
lire les impressions en gros caractères. Son principal. l’enfant les neuf premières années
état général s’était en outre très notablement de cet enfant, le lait cuit et le pain de froment
amélioré. Sa mélancolie avait fait place à une ou de seigle avaient toujours composé son
disposition joyeuse de l’âme. Elle était comme déjeuner et son souper.
revivifiée. Sa digestion s’était améliorée dès L’enfant avait été vacciné à plusieurs
les premiers jours comme jamais. Dans la reprises parce que la lymphe ne voulait pas
suite de mon traitement, son œil s’éclaircit prendre convenablement. Ce n’était pas un
de jour en jour et fut entièrement guéri au bon signe, car le poison inoculé restait dans le
bout de six mois. corps et corrompait les humeurs. La vaccine
avait évidemment affaibli la force vitale de
Ce succès d’une rapidité étonnante
l’enfant, car son tempérament bouillant en
n’avait été possible que parce que les subs-
avait beaucoup souffert et sa tête était devenue
tances étrangères s’étaient portées vers la
beaucoup trop grosse.
tête en passant par la partie antérieure du
Le père de cet enfant était un grand ad-
corps sans surcharge dorsale. Si la surcharge
mirateur de la cuisine anglaise avec tous ses
avait été dorsale, il aurait fallu autant d’an-
aliments indigestes et surtout grand partisan
nées qu’il avait fallu de mois pour guérir la
de toutes les viandes auxquelles tous ses en-
malade. L’œil opéré resta cependant aveu-
fants s’habituèrent de préférence. Comme le
gle, car il avait été détruit par le bistouri de
père et la mère avaient cela de commun avec
l’opérateur.
un très grand nombre de familles qu’ils ne
savaient nullement ce qui fait le fond d’une
Surdité d’un seul côté
bonne santé et d’une digestion normale
Un monsieur de 33 ans qui était complè- et que le père reconnaissait aveuglément
tement sourd d’une oreille depuis de longues l’omniscience de son médecin allopathe dans
années par suite d’une fièvre scarlatine, a suivi toutes les questions hygiéniques, il devait né-
mon traitement depuis trois ans et a recouvré cessairement arriver que ses enfants fussent
non seulement l’ouïe, mais encore d’autres de plus en plus surchargés de substances
résultats tout à fait remarquables. étrangères. Cette surcharge croissante se fit
Comme ce malade a suivi ma méthode d’abord remarquer dans mon malade par une
pendant tout ce temps, non seulement avec dépression intellectuelle pendant le temps de
une rare persévérance, mais encore avec l’école. Il restait des heures entières sur ses
une grande intelligence, le présent rapport livres, étudiait avec ardeur et ne savait jamais
excitera certainement l’intérêt général. bien ce qu’il avait appris.

19.5
Unité de Toutes les Maladies 273
Affections des yeux et des oreilles

La pression des substances étrangères de sa surcharge naturelle et avait continué


rendait son cerveau incapable de tout travail de développer encore davantage sa surcharge
intellectuel normal. Par la rougeole, première d’un seul côté. Ce n’était donc point par un
crise curative qu’il eut en 1868, son corps simple effet du hasard que la fermentation
se délivra sérieusement de ses substances des substances étrangères s’était surtout faite
étrangères. Malheureusement, on ne profita du côté gauche pendant la fièvre scarlatine.
pas de la rougeole d’une manière naturelle (Voir pp. 4.5 et suivantes). L’enfant resta
et avantageuse pour le corps, mais on la re- plusieurs semaines en danger de mort et le
foula partiellement à l’aide de médicaments médecin, tout à fait déconcerté, ne faisait
violents dans le corps, qui s’y opposait de qu’augmenter constamment ce danger sans
toutes ses forces. L’état de l’enfant resta donc le savoir par ses médicaments contre nature
à peu près le même qu’avant la rougeole, mais et par ses autres prescriptions absolument
sa digestion avait été notablement affaiblie contraires à la Nature.
par les nombreux médicaments qu’il avait dû Pendant le cours de cette fièvre très
avaler, ce qui se manifesta par de fréquents dangereuse, il se produisit un flux d’oreille
troubles digestifs dans les années suivantes très remarquable, très opiniâtre et fort doulou-
et surtout par une incontinence d’urine. Sa reux. Il s’était formé à l’intérieur de l’oreille
mère, qui ne savait pas en quoi consistait la gauche une plaie ouverte gangreneuse qui
nature de cette maladie et qui croyait que suppurait abondamment et sans interruption.
c’était un défaut de l’enfant, tandis que c’était C’était un nouveau champ d’opération pour
simplement un état morbide résultant de sa le médecin. Outre les autres médicaments, il
forte surcharge en substances étrangères ordonna aussitôt des injections corrosives.
et surtout du traitement contre nature de la Heureusement l’organisme de l’enfant triom-
rougeole, faisait à son fils les reproches les pha des remèdes du médecin. Le flux d’oreille
plus amers sur ce désagréable défaut sans dura plusieurs semaines et cessa tout seul
soupçonner qu’elle était très injuste envers quand les substances étrangères eurent cessé
lui et qu’elle était beaucoup plus fautive que de fermenter. Après cette fièvre scarlatine,
son fils. Après un changement subit de tem- l’enfant se sentit très fatigué pendant plusieurs
pérature qui suivit les grands froids de 1870, mois et la dépression physique et morale
l’enfant eut la petite vérole volante au mois de était encore plus grande qu’auparavant. Sa
février. Quand cette maladie eut été refoulée surcharge était notablement modifiée à la
dans le corps au bout de cinq jours à l’aide suite de cette fièvre. La pression des subs-
de médicaments, l’acte de fermentation des tances étrangères vers le bas-ventre s’était
substances étrangères se porta de plus en portée davantage vers l’oreille gauche et la
plus vers les parties du haut du corps et il mâchoire gauche.
se déclara une fièvre scarlatine très violente Il fut mis en pension en 1871 pour aller
qui mit surtout en danger le côté gauche de au lycée. L’air corrompu de la grande ville
l’enfant. Comme ses cinq frères et sœurs, et le genre de vie insalubre qu’il y menait
ce petit garçon avait déjà une surcharge dans un lycée mal aéré et trop fréquenté,
héréditaire du côté gauche. Sa grand-mère ainsi qu’une alimentation contraire à la
maternelle était morte d’une affection du Nature, ne manquèrent pas de produire un
cœur qui avait duré de longues années et qui effet désastreux sur l’enfant habitué à l’air
résultait d’une surcharge du côté gauche. frais de la campagne. Son corps s’imprégna
Pendant toute son enfance, il avait couché de de plus en plus de substances étrangères et
préférence sur le côté gauche, ce qui résultait s’affaiblit à vue d’œil.

19.6
274 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des yeux et des oreilles

L’enfant sentait lui-même très bien l’ab- viandes les remplaçait continuellement,
surdité de cette éducation moderne. La voix c’était le travail des Danaïdes. Le précepteur
de la Nature ou son instinct se trahissaient engagé pendant le deuxième semestre de ce
par un violent désir de retourner à la cam- séjour à la campagne avait eu beaucoup
pagne. Mais qui est encore à même d’obéir de peine. Malgré tout le soin qu’il mettait
aujourd’hui à cette voix intime? La santé de à continuer l’instruction de son élève, il
l’enfant fut donc sacrifiée aux préjugés de ne trouvait dans ce dernier qu’un cerveau
l’éducation moderne. Incapable d’apprendre incapable de rien comprendre, de sorte que
avec succès parce qu’il était trop surchargé, le pauvre précepteur était souvent obligé de
il menait une existence misérable et indigne déclarer au père que son fils était absolument
de la nature humaine, toujours partagé entre incapable de rien apprendre.
vouloir et ne pas pouvoir, entre le désir de L’enfant fut mis au lycée d’une petite
remplir son devoir et l’impuissance de le faire. ville de province pendant l’année 1873. Il
C’était un tourment épouvantable pour cet y eut l’occasion de satisfaire pendant un
enfant au naturel extrêmement consciencieux séjour de cinq années sa passion pour tous
et fidèle à son devoir. les exercices corporels et se développa de
La surcharge toujours croissante amena manière à pouvoir être considéré comme très
à la fin de 1871 une forte pleurésie du côté bien portant au point de vue de l’école mo-
gauche. Cette maladie fut également refou- derne. Mais son développement intellectuel
lée en partie dans le corps par le traitement ne faisait que très peu de progrès à cause de
médical. Vers le milieu de l’année 1872, les sa surcharge encore fort remarquable. L’en-
poumons de l’enfant étaient tellement sur- fant n’apprenait rien et, par bonheur pour lui
chargés, surtout le gauche, que le médecin et pour sa santé, il réussit à se garantir de
conseilla instamment au père de retirer son l’ignorance de ses maîtres par une paresse
enfant de l’école et de l’envoyer se rétablir à permanente. S’il avait suivi les conseils de
la campagne, autrement il mourrait infailli- ses maîtres, il aurait ruiné encore une fois
blement de la phtisie. sa santé qu’il aurait sacrifiée à un savoir
Cette éducation contraire à la Nature d’une utilité fort problématique pour la vie
et ce traitement médical absurde avaient été pratique et heureusement pour lui la voix de
cause que le père se trouvait dans l’alternative la Nature ou son instinct protesta contre ce
de voir bientôt mourir son fils s’il continuait sacrifice inutile. Une seule fois sa surcharge
son instruction ou bien de le reprendre chez du côté gauche se manifesta en 1875 par une
lui pour se consacrer exclusivement au ré- inflammation parotidienne, qui fut traitée
tablissement de sa santé sans s’inquiéter de pendant quinze jours au moyen de fomenta-
toutes les choses inutiles désormais, qu’il tions à la graine de lin. Depuis ce temps-là,
avait apprises à l’école. Ce premier conseil il avait gardé un craquement continuel de la
véritablement raisonnable du médecin fut mâchoire gauche à chaque fois qu’il ouvrait
suivi et l’enfant se rétablit bientôt à la cam- la bouche. Ce craquement ressemblait au
pagne, c’est-à-dire que, vivant sans rien faire bruit des os que ronge un chien et résultait de
absolument, il réussit à expulser suffisamment la forte surcharge du côté gauche de la tête.
les substances étrangères de ses poumons L’oreille gauche, qui s’était affaiblie d’année
pour conjurer la disposition immédiate à la en année depuis la fièvre scarlatine, fut frap-
phtisie. D’un côté les substances étrangères pée de bourdonnements qui ne firent qu’aug-
avaient été notablement éliminées, mais d’un menter à partir de cette époque-là. Cette
autre côté le régime excitant et composé de surdité se produisait tellement à mesure que la

19.7
Unité de Toutes les Maladies 275
Affections des yeux et des oreilles

surcharge augmentait qu’elle se faisait à corps, était devenu assez mou et inactif. Tandis
peine remarquer, d’autant plus que l’oreille qu’il pouvait chasser dix ou douze heures de
droite devenait plus fine à mesure que suite sans se fatiguer à l’âge de vingt ans, il
l’oreille gauche devenait plus paresseuse. ne pouvait plus marcher une heure à l’âge de
Comme la surcharge de l’enfant se faisait trente ans sans ressentir une fatigue énorme.
surtout d’arrière en avant et de l’atlas vers Son état général était du reste peu enviable.
les yeux, il se présenta également à partir de Un mécontentement incompréhensible, une
ce temps-là un catarrhe du gosier qui ne fit inquiétude continuelle, une grande irrita-
que s’aggraver plus tard. Les yeux étaient bilité, une fidélité nerveuse à ses devoirs et
tellement surchargés qu’on pouvait sûrement un caractère insupportable à son entourage
attendre la cécité complète avec le temps. À pesaient sur lui d’une manière inexplicable
son arrivée ici, je reconnus cela de la manière et n’étaient que les suites inévitables de sa
la plus évidente à une inflammation qui avait surcharge croissante. J’ai déjà dit que cette
atteint les deux paupières. Cette surcharge surcharge se produisait chez lui d’arrière
était héréditaire. Son grand-père et son père en avant et c’est pourquoi sa tête, autrefois
avaient eu la même surcharge et son père était parfaitement droite, se penchait de plus en
déjà presque aveugle de l’œil gauche bien plus en avant. Cela frappait surtout ceux qui
qu’il n’eût que 65 ans. Le jeune malade, âgé le voyaient quand il lui arrivait de mettre son
de 20 ans, se déchira, en sautant, plusieurs uniforme. Sa tête penchait littéralement sur
muscles et tendons du pied gauche, ce qui le sa poitrine. Il avait fallu élargir à plusieurs
condamna à rester huit semaines dans son reprises le col de son uniforme, car le cou
lit ou sur une chaise, mais fut guéri à l’aide grossissait continuellement par suite de la
d’onguents et laissa une faiblesse continuelle pression des substances étrangères vers la
dans ce pied. Malgré sa forte surcharge, ce tête. Tel était son état à l’âge de 30 ans.
jeune homme était corporellement en assez Les médecins allopathes qu’il connais-
bon état. Rompu à tous les exercices du corps, sait et d’autres spécialistes célèbres avaient
gymnastique, natation, équitation, chasse, examiné son oreille et déclaré que la sur-
il était marcheur infatigable. Pendant son dité de l’oreille gauche dépendait d’une
service militaire, sa force corporelle excitait cartilaginification de l’aile gauche du nez
même l’admiration générale. Son oreille par laquelle la trompe d’Eustache se trouvait
gauche était cependant déjà entièrement obstruée. Le tympan lui-même était distendu et
sourde et les bourdonnements augmentaient inerte. L’un des spécialistes les plus célèbres
d’année en année. Pendant les onze années lui avait dit qu’il serait possible de le guérir
qui suivirent, sa surcharge en substances par l’opération des cartilaginifications, mais
étrangères ne fit qu’augmenter malgré ses que cette opération était douteuse et très dan-
occupations très saines d’agriculteur à cause gereuse et qu’il lui conseillait d’y renoncer,
de fion alimentation excitante et contraire à d’autant plus que cette surdité le gênait fort
la Nature. Ses bourdonnements d’oreille et peu puisque l’oreille droite était excellente;
son catarrhe du gosier ne firent qu’augmenter. il était du reste parfaitement bien portant
Il ne pouvait plus parler à haute vois sans et il lui faudrait se résigner à garder cette
s’enrouer et avoir des douleurs dans la gorge. surdité partielle. Tout le monde le regardait
La force corporelle du jeune homme de 30 comme tout à fait bien portant. Seul son
ans avait déjà tellement baissé par suite de père ne pouvait pas comprendre sa lourdeur
l’accumulation des substances étrangères croissante et lui représentait mille fois que lui,
que cet homme, rompu à tous les exercices du vieillard, était dix fois plus agile que son fils et

19.8
276 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des yeux et des oreilles

qu’il ne concevait point ce qu’il avait, d’autant générales qu’on connaît sous le nom de
plus qu’il connaissait le caractère conscien- fièvre musculaire. Pendant tout ce temps-là,
cieux de son fils et qu’il ne pouvait nullement son corps était comme moulu; il n’avait que
l’accuser de paresse. Nous savons bien ce des alternatives de fatigue et de mollesse.
qu’avait le fils, mais c’était une énigme pour Mais la réaction intellectuelle fut la même. À
le père. Le malade, qui ne connaissait point côté d’un contentement progressif, il y avait
la nature de la véritable santé, se croyait lui- aussi une certaine prostration pendant ces six
même tout à fait bien portant à l’exception premières semaines. La digestion qui avait
de son oreille gauche et de son catarrhe passé pour parfaitement normale, était de-
chronique du gosier. venue plus véritablement normale dans notre
Le hasard l’amena à Leipzig au com- sens et avait contribué à transformer l’état
mencement de mars 1889 et lui fait connaître général du malade. Il avait des élancements
mes découvertes. Pour en éprouver la vérité continuels et douloureux à partir de l’oreille
sur lui-même, il se soumit à un traitement gauche vers la poitrine. Il s’était même formé
sérieux sous ma direction. Je lui avais fait un depuis l’oreille jusqu’à la clavicule une
tableau approximatif de son état de surcharge tumeur douloureuse en forme de veine qui
et lui avais dit qu’il avait en lui la disposi- n’était qu’un canal pour les substances étran-
tion à différentes maladies et surtout à la gères. C’était un signe évident du mouvement
phtisie et qu’il avait tout lieu de commencer rétrograde des substances étrangères. Les
énergiquement mon traitement. Son vif désir bourdonnements d’oreille avaient augmenté
de connaître la vérité suffit pour faire de ce sans interruption et prouvaient clairement que
jeune homme un malade qui ne pouvait être les substances étrangères de l’oreille étaient
convaincu que de faits éprouvés sur lui-même en mouvement.
et son scepticisme naturel contribua à en Au bout de ces dix semaines, les symptô-
faire définitivement un connaisseur sérieux mes désagréables de la réaction disparurent
de toutes mes découvertes. Il prit la première et firent place à un bien-être corporel et intel-
année trois bains dérivatif d’une demi-heure lectuel inconnu jusque-là et à un contentement
ou d’une heure par jour et deux bains de va- moral beaucoup plus grand qu’auparavant.
peur par semaine. Dans la deuxième année, Le mieux général et la digestion firent des
il ne prit en moyenne que deux ou trois bains progrès constants. Les bourdonnements
d’une demi-heure ou de trois quarts d’heure d’oreille restèrent tout aussi forts, mais ils
par jour et deux bains de vapeur par semaine. disparurent temporairement. Tant qu’il y
Il prit les mêmes bains dérivatifs pendant la avait des substances étrangères qui se dé-
troisième année, mais il restreignit un peu le tachaient de l’oreille, les bourdonnements
nombre des bains de vapeur. Dès qu’il suivit continuaient, mais dès que les substances
mon traitement, il adopta aussi le régime non étrangères étaient temporairement dérivées,
excitant et toutes mes autres prescriptions. les bourdonnements cessaient complètement.
Par suite de sa surcharge qui s’était produite L’organe digestif devenait de plus en plus
surtout d’arrière en avant, son corps ne réa- normal et se révoltait de plus en plus contre
git pas aussi rapidement que dans beaucoup les aliments qui ne lui convenaient pas. Les
d’autres cas. mets qu’il avait mangés autrefois sans aucune
Le mouvement rétrograde des substan- peine lui causaient désormais les plus grands
ces étrangères produisit d’abord une réaction troubles, parce qu’ils ne valaient rien pour
désagréable de six semaines qui représenta son corps. Son estomac était déjà si faible
toutes les sensations et toutes les douleurs autrefois qu’il supportait tout sans se révolter.

19.9
Unité de Toutes les Maladies 277
Affections des yeux et des oreilles

C’est ainsi que les aliments les plus indi- et la tension des gaz ne se font que quelque
gestes avaient traversé son corps sans aucune temps après le repas. Un homme parfai-
utilité pour ce dernier et lui avaient donné tement bien portant peut supporter très
au contraire un travail tout à fait pénible. On longtemps la faim sans aucune gêne et
avait cependant regardé cet état comme une passer des journées entières sans boire.
digestion normale. L’ancienne alimentation Il en est de même des animaux bien portants
impropre avait déjà élargi l’estomac d’une tels que les chevreuils et les lièvres pendant
manière morbide et il a fallu près de neuf mois les neiges profondes de l’hiver. L’estomac
pour lui rendre ses proportions normales. Le de l’homme bien portant est fait de façon à
malade souffrait souvent pendant ce temps là ce que la contre-pression contre la pression
d’une faim maladive. Ses trois repas par jour de l’air atmosphérique n’y manque jamais
lui suffisaient à peine. Quand il avait assez même pendant la faim. Aussi n’a-t-il jamais
mangé, le vide de son estomac se faisait bientôt à souffrir des conséquences de cet état
sentir et réclamait sans cesse un supplément anormal qui rend le corps incapable de tout
de nourriture. travail. Mais quand on voit les « viveurs »
Je vais étudier ici l’origine de cette modernes dont la vie consiste en un re-
sensation de faim anormale. Il me faut pas continuel et de très peu de travail et qui
parler derechef à cette occasion de la sont incapables de travail et insupportables
contre-pression interne du corps contre la sous tous rapports dès qu’ils n’ont pas pu
pression atmosphérique que j’ai mentionnée prendre leur repas ordinaire, on comprend
au traitement des blessures à la page 9.1. la justesse de mes paroles.
Cette sensation de faim maladive
La surcharge et l’élargissement de l’estomac
de mon malade ne cessa que quand son
produisent une trop grande cavité dans le corps.
estomac eut repris ses proportions
Dès que cette cavité est vide ou insuffisamment
normales, ce qui demanda près de vingt
remplie de façon qu’une partie de cette cavité
et un mois. À partir de cette époque-là,
soit vide, cet espace insuffisamment rempli de
son besoin de prendre des aliments et des
gaz ne peut supporter la contre-pression de l’air
boissons diminua beaucoup, et il est encore
atmosphérique que quand sa tension produit
beaucoup moins grand aujourd’hui qu’il suit
elle-même la contre-pression convenable. À
mon traitement depuis trois ans. Pendant
l’état anormal de l’estomac et surtout quand
qu’il mangeait autrefois la cuisine anglaise,
ce dernier est élargi, cette compensation ne
c’est-à-dire de grandes quantités de viande,
peut se faire qu’en remplissant constamment
de soupes, de consommés de vin, de bière,
de boissons et d’aliments cet espace vide ou
d’œufs, de puddings, etc., il ne prend que le
insuffisamment rempli. L’acte de fermentation
tiers tout au plus de la quantité d’autrefois
de la digestion produit ensuite la contre-pres-
et il est trois fois plus capable de travailler
sion indispensable parce qu’il s’y dégage des
qu’autrefois tant corporellement qu’intel-
gaz compressibles.
lectuellement. Cette expérience faite par
C’est pourquoi il arrive que ces malades un grand nombre d’autres malades qui ont
ne savent jamais exactement après leurs suivi mon traitement pendant un temps
repas qu’ils ont trop mangé. En effet, suffisamment long, est diamétralement
c’est seulement par l’acte de la digestion opposée à l’opinion de la médecine de
que se produit la contre-pression nécessaire l’école qui prétend qu’il faut introduire dans
qui manque encore pendant le repas, parce le corps une énorme quantité d’aliments
que l’acte de fermentation de la digestion non excitants pour produire le même effet

19.10
278 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des yeux et des oreilles

que l’alimentation à la viande, aux œufs, aux La chaleur du corps redevient normale
bouillons, aux consommés, au vin, à la bière, en même temps que le teint du malade. Le
au lait cuit, etc. La pratique nous enseigne sang afflua peu à peu jusqu’à la surface
justement le contraire et l’opinion de la mé- de la peau et toute sensation anormale de
decine de l’école est sans aucune valeur. froid disparut aussitôt. Il lui fallait porter
constamment autrefois des vêtements de
Mais mon malade dut faire encore une dessous très chauds en hiver et il avait froid
autre observation très remarquable pendant quand même, tandis qu’il ne portait plus de
son traitement de trois années. Sa peau qui vêtements de dessous en hiver et ne mettait
avait été extrêmement délicate et d’un blanc que sa chemine de toile, son gilet et son pa-
brillant, surtout aux endroits couverts par letot sans jamais souffrir du froid. Il pouvait
ses vêtements, était devenue de plus en plus comprendre désormais comment le gibier non
brune bien qu’elle ne fût pas plus en contact seulement n’a pas besoin d’avoir froid par
avec l’air qu’autrefois. un hiver rigoureux, mais encore peut avoir
Cela n’était pas sans raison. La peau tout à fait chaud.
d’un blanc brillant n’est qu’une peau Dès la huitième semaine de son trai-
de cadavre, c’est-à-dire qu’elle est telle- tement, le malade remarqua qu’il entendait
ment obstruée et bourrée de substances un peu de l’oreille gauche. Il ne pouvait pas
étrangères que le sang ne peut plus même entendre autrefois le tic-tac de sa mon-
circuler jusqu’à sa surface. tre quand il la pressait contre son oreille; il
était désormais en état de l’entendre. L’ouïe
Une peau saine laisse passer le sang jusqu’à s’améliora sans cesse et aujourd’hui qu’il y
sa surface et à une couleur brunâtre qui passe a trois ans qu’il a commencé mon traitement,
un peu au rose et est produite par la transpa- il entend distinctement le tic-tac de sa montre
rence du sang, comme la blancheur de la peau à une distance de 40 cm. Son oreille droite
est produite par la couleur presque toujours entend distinctement le tic-tac d’une montre
blanche des substances étrangères. Quand on à une distance de 150 cm. Son catarrhe
a vu le teint d’une personne bien portante, on du gosier s’est également amélioré d’une
ne s’y trompe jamais. manière notable. Ces succès ne pouvaient
Si la connaissance exacte de la couleur avoir lieu que parce que ses substances
normale de la peau est si importante pour étrangères avaient rétrogradé. Mais toutes
ma science de l’expression du visage, c’est les maladies autrefois refoulées dans son
qu’elle a toujours un certain rapport corps devaient nécessairement se représen-
avec la composition du sang qui décide ter, mais sous une autre forme, pour être
souvent de la couleur de la peau et qu’elle entièrement guéries. C’est ainsi que revient
nous donne des indications exactes sur tout d’abord la lésion insuffisamment guérie
l’état interne du corps tout entier. La tête du pied gauche dont j’ai parlé à la p. 9.13.
et surtout le cou du malade avaient Puis vint l’inflammation parotidienne
une couleur beaucoup trop rouge et qui fut dérivée en trois jours et le craquement
beaucoup trop foncée en comparaison de la mâchoire gauche disparut. Quelques
du reste du corps qui était beaucoup mois plus tard revint l’ancienne pleurésie
trop pâle. Cette différence se compensa pendant laquelle le malade put vaquer à ses
pendant le cours du traitement et son corps occupations ordinaires, parce que l’on état
tout entier présente aujourd’hui une couleur resta toujours supportable par suite de la
uniforme. C’est là un signe de santé. dérivation continuelle de la fièvre interne.

19.11
Unité de Toutes les Maladies 279
Affections des yeux et des oreilles

Depuis Noël 1890 jusqu’au milieu de jan- la vieillesse. Pour nous, nous sommes plus
vier 1891, il eut une crise très violente qui avancés, car nous savons la véritable cause
répondait à l’ancienne scarlatine et qui lui de ces états.
causa beaucoup de douleurs dans l’oreille Ce malade a pu éprouver exactement
gauche et dans le côté gauche de la tête et ma science de l’expression du visage sur
du cou. Après cette crise, l’oreille gauche fut lui-même. Sa tête s’est notablement trans-
notablement plus libre et le bourdonnement formée pendant mon traitement de trois ans;
cessa presque complètement. c’est surtout la partie postérieure de la tête
L’état général du malade est absolument qui est devenue plus petite et plus normale.
différent de celui d’autrefois. Il dit lui-même Son cou a diminué de 5 cm au moins de
qu’il ne s’est jamais senti aussi bien portant tour. Ce qui excitera l’intérêt général, c’est
corporellement et intellectuellement, pas le portrait d’après nature (page suivante)
même pendant le temps de sa jeunesse, temps que je donne de ce malade avant et après
qu’on regrette si vivement d’ordinaire, et qu’il mon traitement afin qu’on puisse voir les
peut travailler désormais corporellement et transformations.
intellectuellement trois fois plus qu’autrefois. Bien des gens regardent probablement
L’état de son âme était aussi tout à fait différent la fig. I (page suivante) comme l’expression
de celui d’autrefois. Il était désormais content de la santé parfaite parce qu’elle est plus
intérieurement et extérieurement, car il se grosse et plus pleine. Mais c’est une erreur.
sentait en harmonie complète avec la Nature Cependant les différences ne sautent point
et les contrariétés les plus grandes n’étaient du premier coup aux yeux et ne sont point
plus capables de troubler ce sentiment d’éga- reconnaissables pour le premier venu. Tous
lité d’âme et de contentement intime. ceux qui ont étudié ma science de l’expres-
Le présent rapport a fourni de belles sion du visage, reconnaîtront sur-le-champ
preuves à mes assertions; on voit distincte- la différence.
ment que l’affection de l’oreille du malade Mais avant tout, c’est la tête qui est beau-
n’était point une maladie spéciale, mais coup mieux proportionnée dans la fig. II
qu’elle était plutôt le stade extrême d’autres (page suivante) qui nous montre clairement
maladies non guéries et la conséquence que la tête a perdu une grande quantité de
d’un long régime non conforme à la Na- ses substances étrangères. La délimitation
ture. Quand on a suivi mes explications, du visage à la mâchoire et à l’oreille est
on comprend pourquoi il y a aujourd’hui devenue beaucoup plus normale dans la
tant de vieilles gens qui souffrent de dureté fig. II. C’est justement cela qui est d’une
d’oreille et de myopie. importance remarquable dans notre mode
À mesure qu’il avance en âge, le d’examen, car cela nous révèle des choses
corps résiste moins à la poussée des de la plus grande importance sur l’état du
substances étrangères et il se trouve que bas-ventre sous un certain rapport.
la surcharge qui dure souvent depuis Le nez et le front se sont transformés
de longues années et qui n’a jamais à leur avantage dans la fig. II. L’épaule
gêné le malade qu’on regardait comme gauche était encore plus élevée que l’épaule
parfaitement bien portant, se manifeste droite dans la fig. I à cause de la surcharge
enfin par la dureté d’oreille et par la myopie. du côté gauche. La fig. II nous montre la
On dit alors que c’est l’âge qui amène ces compensation presque entière de cet état. Le
maux qu’on appelle les inconvénients de regard mélancolique et l’indécision des yeux

19.12
280 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des yeux et des oreilles

de la fig. I font contraste avec le regard J’enseigne dans mes cours de science
vif et perçant de la fig. II. Les yeux de la de l’expression du visage quelle est l’im-
fig. I ont l’air d’être enflés et scrofuleux en portance de ces transformations si peu
comparaison de ceux de la fig. II. sensibles en apparence.

Fig. I Fig. II

19.13
Unité de Toutes les Maladies 281
Affections des dents, Maux de dents, Rhume de cerveau, Affections de la gorge, Agoraphobie, Hernies

20e chapitre

Qui ne souffre pas fréquemment de “Les dents creuses, maux de dents,


mal de dent et de mal de tête ? Ces deux affections des dents sont des signes cer-
malaises sont si fréquents que de longues tains de la forte surcharge du malade en
tablettes sont remplies de médicaments en substances étrangères,...” –p. 20.1
vente libre dans les pharmacies et même les
épiceries. Ce monopole pharmaceutique, “Le nettoyage des dents n’est indis-
qui prospère par publicité faite concernant pensable qu’aux personnes malades ou
« la guérison » de ces malaises, a mis un surchargées de substances étrangères.”
voile sur les causes réelles de l’hygiène de –p. 20.1
vie inconvenante. Les migraines et les brû-
lements d’estomac sont les malaises les plus
fréquents... et ceux qui génèrent des milliards “Le rhume de cerveau provient
de dollars annuellement. “Ne changez rien d’une surcharge des poumons dont il est
à vos habitudes alimentaires... nous avons pour ainsi dire l’acte de purification.”
des pilules, des sirops (même roses!) pour –p. 20.2
vous soulager des douleurs...…”
Avez-vous déjà vu un animal sauvage “Les hernies sont produites comme
avec des caries dentaires ? Ce n’est certes les descentes de la matrice par la trop
pas à cause de leur brosse à dents ou du grande surcharge et tension du bas-ventre
dentifrice fluoré. par laquelle les viscères sortent où le
La douleur est toujours causée par le péritoine est trop faible et où la tension
frottement de substances inorganiques est trop forte.” –p. 20.3
(toxines) sur des substances organiques
(cellules, tissus, organes). L’intoxication
du corps se réalise un tout petit peu tous
les jours et est imperceptible. Alors que la
rétrogression des substances étrangères se
fait dans un court laps de temps et c’est ce
SOMMAIRE
mouvement accru des toxines vers les voies
d’évacuation qui provoque des douleurs. La source des douleurs............................20.1
Ceci explique pourquoi tant de person- Remède assuré contre le mal de dents �����20.1
nes qui optent pour le végétarisme, et encore Nettoyage des dents...............................20.1
plus pour le crudivorisme (purification plus Les dents sont des os...............................20.2
importante et puissante), souffrent de maux Rhume de cerveau, Influenza...................20.2
de dents. Il faut comprendre que ce n’est Affection de la gorge..............................20.2
que passager et nullement à cause d’une Agoraphobie..........................................20.3
carence tel que la science l’affirme. Hernies..................................................20.3

20.0
282 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des dents, Maux de dents,


Rhume de cerveau, Affections de la gorge, Agoraphobie,
Ruptures abdominales (hernies)

J’ai déjà effleuré ailleurs ce sujet, mais Ma méthode représente un remède


j’y reviens ici avec plus de détails à cause de assuré contre les maux de dents
la fréquence de ces affections. Les dents
creuses, maux de dents, affections des On applique contre ces maux mes bains
dents sont des signes certains de la forte de siège à friction et des bains locaux de
surcharge du malade en substances vapeur toujours suivis de bains de siège à
étrangères, car ces affections ne se présen- friction et d’un réchauffement en plein air
tent qu’au mouvement de ces substances ou d’un bain de soleil, autant que cela est
vers la tête et presque exclusivement à possible.
une surcharge tout à fait déterminée dans Dans la plupart des cas, il suffit de pren-
laquelle les substances étrangères montent dre un ou tout au plus deux bains locaux
des côtés et du devant et trouvent ensuite de vapeur accompagnés de bains de siège à
dans les dents un obstacle à leur acte vapeur d’assez longue durée pour faire dis-
de fermentation lente. Il n’y a point alors paraître les maux de dents pendant plusieurs
d’émail ou d’os assez dur pour résister; tout heures et même plusieurs jours. Celui qui
pourrit comme une branche d’arbre. continue assez longtemps mon traitement
Les douleurs qui accompagnent ces états n’a des maux de dents que jusqu’à ce que
ne sont causées que par la trop grande chaleur les substances étrangères qui passent par les
et le frottement de cet acte de fermentation. dents aient été dérivées vers le bas.

Il se présente quelquefois des maux de Nettoyage des dents


dents pendant mon traitement parce que Je vais mentionner ici une circonstance
la rétrogression des substances étran- d’une très grande importance, bien qu’elle
gères ramène les états qui ont eu lieu à soit insignifiante en apparence. C’est le
l’ascension de ces mêmes substances. nettoyage indispensable des dents, parce
Il arrive aussi que ces douleurs frappent qu’il s’y dépose constamment des mucosi-
temporairement des personnes qui n’ont tés jaunâtres qui se transforment même en
jamais eu de maux de dents, parce que l’éli- pierre (tartre).
mination des substances étrangères se
fait beaucoup plus vite à mon traitement Le nettoyage des dents n’est indis-
que leur ascension avant mon traitement pensable qu’aux personnes malades ou
et que ces douleurs se présentent alors surchargées de substances étrangères.
comme dans les rhumatismes. Les personnes bien portantes en ont
aussi peu besoin que les animaux bien
L’extraction des dents est absurde; elle ne portants qui ont des dents parfaitement
fait que mutiler le corps sans jamais extirper blanches et absolument exemptes de
la cause des maux de dents. mucosités et de tartre.

20.1
Unité de Toutes les Maladies 283
Affections des dents, Maux de dents, Rhume de cerveau, Affections de la gorge, Agoraphobie, Hernies

J’ai eu bien souvent l’occasion d’obser- les substances morbides se portent de


ver ce fait chez les animaux bien portants préférence et où leur fermentation se fait
et chez les personnes bien portantes des sentir le plus fortement. Mais les dents sont
campagnes. justement une de ces parties extrêmes. Si
elles étaient entourées de muscles, c’est sur
Mais dès que le corps est surchargé de
ces derniers que se ferait la fermentation
substances étrangères ou, en d’autres termes,
des substances étrangères, car ils ne lui
dès que la digestion n’est plus absolument
résisteraient pas autant que les dents.
normale, les dents se couvrent de mucosités
et de tartre, car ces deux substances sont les Le traitement des maux de dents se
produits exclusifs de l’acte de fermentation fait à peu près comme celui de la diphtérie.
anormale de la digestion. Ces deux produits Mais avant tout il faut redoubler les bains de
sont des substances étrangères qui sont ven- siège à friction. Les bains locaux de vapeur
ues du bas-ventre et qui se sont déposées sur décrits dans la cinquième conférence « Mes
les dents. agents curatifs », ont surtout une action
Cet inconvénient et toutes les autres étonnante dans ce cas.
affections des dents ne peuvent disparaître
que quand la formation des substances Rhume de cerveau, Influenza
étrangères cesse. Si les dents sont déjà
Cette inflammation aiguë et presque
creuses et détruites, on ne peut plus les
toujours bénigne des voies respiratoires
rétablir, mais il vaut mieux avoir une dent
s’attribue fréquemment à un refroidisse-
gâtée dans la gencive que de la faire arracher,
ment. J’ai déjà dit plus haut ce que je pense
parce que la Nature sait beaucoup mieux la
du refroidissement. Ce symptôme n’amène
rendre inoffensive que le dentiste. Il faut
une maladie que chez les personnes surchar-
faire plomber les dents (amalgame sans
gées de substances étrangères. Le rhume de
plomb ni mercure) qui peuvent encore se
cerveau indique donc comme les maux de
plomber afin qu’elles puissent servir aussi
dents que la personnes qui en est atteinte,
longtemps que possible à la mastication. Il
est déjà fortement surchargée de substances
ne faut faire arracher que les dents qui ne
étrangères.
tiennent plus, mais il faut les faire remplacer
par un dentier, si cela se peut. Le rhume de cerveau provient d’une
surcharge des poumons dont il est pour
Les dents sont des os ainsi dire l’acte de purification.

Si de tous les os du corps ce sont juste- Quand on applique ma méthode, qu’on


ment les dents qui pourrissent et souffrent le séjourne longtemps à l’air frais et qu’on dort
plus, cela confirme d’une manière éclatante les fenêtres ouvertes, le rhume de cerveau
toute ma théorie de la fermentation. Les perd complètement toutes ses propriétés
dents sont les seuls os qui sortent du désagréables.
corps sans être entourés de muscles.
Il en est de même de l’influenza. Tout le
Il va sans dire que ce sont surtout ces os
monde se rappelle cette épidémie; mais tous
qui doivent souffrir tout particulièrement
mes partisans n’ont point oublié les succès
de l’acte caractéristique de fermentation
surprenants obtenus par ma méthode.
des substances étrangères, car ce sont
toujours les parties extrêmes sur lesquelles (Voir troisième partie, N° 52)

20.2
284 La Nouvelle Science de Guérir

Affections des dents, Maux de dents, Rhume de cerveau, Affections de la gorge, Agoraphobie, Hernies

Affection de la gorge Il s’agit ici de toutes petites différences


de densité, mais ces différences se sentent
J’ai déjà dit dans ma troisième conféren- pourtant. Dès que l’air est libre et pur, ces
ce que le cou est une espèce de défilé entre malades sentent des oppressions et une
le tronc et la tête. Comme les substances anxiété extrême parce qu’ils ne peuvent plus
en fermentation partent du bas-ventre se soutenir à cause de la pression interne.
et se répandent tout particulièrement Cette affection n’est comme la tuber-
vers les extrémités du corps, la gorge culose et le cancer qu’un stade extrême
doit nécessairement participer plus ou d’affections antérieures directes ou indi-
moins à ces faits. Je n’approfondirai donc rectes. La curabilité dépend uniquement de
pas ce sujet et je mentionnerai simplement l’état et de la surcharge du malade; mais ma
que les affections de la gorge sont toujours la méthode peut seule amener une guérison
conséquence de fortes surcharges du corps radicale.
et la plupart du temps des stades morbides
produits par d’autres maladies étouffées ou Ruptures abdominales, hernies
bien même la disposition à ces affections est
héréditaire et c’est pourquoi ces affections Les hernies sont produites comme les
sont si fréquentes et de formes si variées. descentes de la matrice par la trop grande
surcharge et tension du bas-ventre par la-
Leur curabilité dépend absolument
quelle les viscères sortent où le péritoine
du genre de surcharge, mais on ne peut
est trop faible et où la tension est trop forte.
jamais l’obtenir par un traitement local.
Le péritoine se déchire alors et les viscères
(Voir troisième partie, N° 8, 20, 72, 73) sortent jusqu’à ce que la pression interne
soit complètement compensée. La place de
Maladie de la peur des places la rupture peut varier, mais la cause de tou-
(Agoraphobie) tes les ruptures abdominales est uniforme.
C’est une grande erreur de croire que les
Cette forme morbide qui empêche les ruptures abdominales soient nécessaire-
malades de traverser une place, ne dépend ment causées par un coup, par une chute
également que d’une surcharge de substan- ou par une commotion quelconque. Tous
ces étrangères. Cette forme morbide se ces accidents peuvent bien concourir à
manifeste parce que la tension interne produire subitement une rupture, mais
du corps n’est plus capable de produire ils n’en sont jamais la cause proprement
la contre-pression nécessaire pour ré- dite. Tous ces accidents ne sont qu’une cause
sister à la pression atmosphérique ou occasionnelle qui manifeste la disposition que
que cette tension interne exerce une nous portions depuis longtemps dans notre
pression trop forte sur certains organes. corps. La cause de toutes les ruptures ab-
Plus l’air est pur et raréfié, plus ces malades dominales n’est que la surcharge du corps
se sentent gênés. en substances étrangères. En éliminant ces
J’ai traité de ces malades qui ne pou- substances étrangères, ma méthode guérit
vaient marcher sans soutien et sans tomber ces ruptures, et le port d’un bandage devient
qu’en rasant les maisons. Cela provient de inutile pendant mon traitement. On obtient
ce que l’air est le plus dense tout auprès surtout une guérison rapide quand le malade
des maisons, ce qui donne à ces malades applique immédiatement ma méthode sans
un point d’appui suffisant. attendre que la rupture soit invétérée.

20.3
Unité de Toutes les Maladies 285
Épilepsie (Crampes)

21e chapitre

Seulement deux pages pour traiter de Le médecin se contente de dire que “la
ce fléau toujours présent à notre époque. fièvre élevée chez les jeunes enfants (au-delà
L’épilepsie est une maladie encore très de 38.5°C)” est l’une des causes... sans du
fréquente. À l’échelle mondiale, environ 40 tout faire le lien avec l’accroissement de la
millions d’individus sont atteints d’épilepsie. pression interne suite à une surcharge de
La maladie touche environ 300 000 Cana- l’organisme.
diens, ce qui représente environ 1% de la
population. 70 000 épileptiques enregistrés “...les attaques d’épilepsie ne sont que des
en Suisse. Chaque année, un Canadien sur fermentations subites des substances étrangères
2 000 reçoit un diagnostic d’épilepsie. Parmi qui se développent toujours dans le bas-ventre.”
ceux-ci, environ la moitié sont des enfants –p. 21.1
de moins de 10 ans. L’Association Qué-
bécoise de l’épilepsie estime que 120 000
québécois(es) souffrent de la maladie. “Ces accidents me font l’effet d’un volcan
qui fait subitement éruption et lance avec une
La médecine affirme que l’épilepsie
violence irrésistible les gaz et les masses qui se
est une maladie caractérisée par des crises
sont accumulés et comprimés dans le sein de la
convulsives qui sont provoquées par des
terre.” –p. 21.1
décharges électriques dans une partie ou la
totalité du cerveau. Mais, c’est encore, pour
cette fausse science, regarder par le mauvais “L’école moderne n’a pas encore reconnu
bout de la lorgnette... Les décharges électri- jusqu’ici la cause de l’épilepsie et n’a pas encore
ques détectées par leurs savantes machines pu la guérir radicalement. Elle regarde cette forme
ne sont que la réaction du cerveau face à morbide comme une affection nerveuse parce
l’éruption intérieure déclenchée dans le qu’elle ne sait point comment on guérit les nerfs
système digestif. et elle ne se doute pas que toutes ces maladies
Mais, c’est bien plus facile de nourrir mystérieuses et incurables pour elle sont surtout
la finance pharmaceutique avec un « trai- son propre ouvrage et le fruit d’une science induite
tement de fond généralement efficace »: en erreur, de prescriptions hygiéniques erronées
phénobarbital valproate de sodium (attention, et de médicaments absurdes.” –p. 21.1
éviter de le prendre pendant une grossesse),
carbamazépine. Mais pour cela, “il est
essentiel que le patient prenne régulièrement
SOMMAIRE
son traitement”... bien entendu! Donc,
depuis 1893, la science médicale n’a tout Fermentations subites intenses.................. 21.1
simplement pas trouvé la cause des crises Éruption volcanique................................ 21.1
convulsives pourtant si simplement expli- Ravages au cerveau irrémédiables........... 21.2
quées et traitées par Louis Kuhne. Éviter les bains de vapeur........................ 21.2

21.0
286 La Nouvelle Science de Guérir

Épilepsie (Crampes)

L’épilepsie est toujours le stade extrême substances étrangères qui a pour con-
de maladies étouffées et suppose la plupart séquence inévitable une fermentation lente
du temps une forte surcharge héréditaire. et continuelle et un développement ininter-
Dans beaucoup de cas elle remonte à rompu de gaz. Le foyer de cette surcharge
des maladies des organes génitaux du étant réduit à lui-même par les substances
père qui avait eu ces affections dans sa étrangères et fermentant toujours à la même
jeunesse et qui les avait fait refouler dans place, il se comprime aussi longtemps que
son organisme par les médicaments. J’ai possible et puis il fait éruption dès que la
traité beaucoup de cas d’épilepsie avec un pression interne devient trop forte et c’est
succès rapide et complet. ainsi que se produisent les crampes pendant
lesquelles les fonctions du cerveau sont
J’ai observé que les attaques d’épilepsie ne supprimées par la pression exercée sur
sont que des fermentations subites des subs- cet organe. Quand la fermentation et
tances étrangères qui se développent toujours la pression cessent peu à peu, le malade
dans le bas-ventre. reprend connaissance, mais le corps est
Dans bien des cas, cette fermentation plus ou moins affaibli par la violence de
subite se porte d’abord dans les jambes la crise.
et remonte ensuite. Dans d’autres cas, les L’école moderne n’a pas encore re-
malades tournent d’abord plusieurs fois sur connu jusqu’ici la cause de l’épilepsie
eux-mêmes avant de tomber, tandis que et n’a pas encore pu la guérir radicalement.
d’autres malades perdent connaissance dès Elle regarde cette forme morbide comme
que la fermentation monte vers la tête une affection nerveuse parce qu’elle ne sait
et tombent ensuite. point comment on guérit les nerfs et elle
ne se doute pas que toutes ces maladies
Ces accidents me font l’effet d’un volcan qui mystérieuses et incurables pour elle sont
surtout son propre ouvrage et le fruit d’une
fait subitement éruption et lance avec une vio-
science induite en erreur, de prescriptions
lence irrésistible les gaz et les masses qui se sont hygiéniques erronées et de médicaments
accumulés et comprimés dans le sein de la terre. absurdes.
Le calme succède à l’éruption jusqu’à ce que La guérison de l’épilepsie par ma
l’acte de combustion, de décomposition et de méthode dépend de la surcharge du
transformation du noyau de la terre produise malade.
une nouvelle éruption. Dans certains cas, les attaques cessent
peu à peu bientôt après le commencement
Il en est de même des crampes et de mon traitement, comme si toutes les
attaques d’épilepsie. Il s’est formé dans substances étrangères du corps devaient
le bas-ventre une surcharge spéciale de être éliminées d’abord pour qu’une guérison

21.1
Unité de Toutes les Maladies 287
Épilepsie (Crampes)

fût possible, et puis elles diminuent peu à Une jeune fille de dix-neuf ans souffrait
peu ou tout à coup quand la surcharge a depuis six ans de fortes attaques d’épilepsie
diminué, mais elles s’affaiblissent de plus en (au moins deux attaques par semaine). Je
plus et finissent par n’être plus que de sim- l’examinai et trouvai que sa digestion et son
ples évanouissements et puis une faiblesse sang mensuel étaient dans un état tout à fait
ou un soulèvement de cœur qui disparaît anormal. Elle n’avait pas eu une seule fois
aussi entièrement quand on continue mon son sang mensuel d’une manière normale et
traitement. Quand on donne des conseils à de la durée convenable. Tantôt il avait été
ces malades, il faut donc les avertir du cours supprimé pendant des mois entiers, tantôt il
que pourra prendre le traitement, surtout s’était présenté trop souvent. La pauvre jeune
quand on le prévoit exactement par ma fille était tout à fait chlorotique, disposée à
science de l’expression du visage. la phtisie et sa tête était trop grosse. Du reste
La curabilité de l’épilepsie dépend sa surcharge était encore assez favorable, de
uniquement de la surcharge du malade, sorte que je pus lui promettre une guérison ra-
mais ma méthode l’a rendue possible dans dicale. Comme je ne pouvais pas la surveiller
la plupart des cas et elle n’a été très lente et pendant mon traitement, je l’avertis que ses at-
impossible que dans les cas où la maladie taques redoubleraient probablement pendant
était déjà trop chronique ou bien quand le la première quinzaine et s’affaibliraient de
corps et la digestion étaient déjà trop dé- plus en plus et disparaîtraient complètement
labrés par les médicaments usités tels que après s’être transformées en évanouissements
le brome, ce qui avait rendu les malades et puis en simples faiblesses. Je lui prescrivis
tout à fait ou presque fous. Dans ces cas, un régime sans excitants et conforme à la
la maladie a déjà produit dans la connexité Nature et trois bains dérivatifs de siège à
des nerfs et dans le cerveau des ravages aux- friction par jour suivis de promenades en
quels il n’y a plus moyen de remédier. Bien plein air jusqu’à transpiration autant que
des cas opiniâtres ont demandé des années possible. Ces prescriptions furent suivies à la
de persévérance jusqu’à la disparition des lettre et au bout de trois semaines la malade
crampes. Mais la disparition des crampes était délivrée de toutes ses attaques qui ne se
ne signifie pas toujours la disparition des sont pas encore représentées aujourd’hui au
substances étrangères; l’élimination de ces bout de trois ans.
dernières demande généralement beaucoup Il faut éviter les bains de vapeur dans tous
plus de temps encore que n’en exige la les cas d’épilepsie.
disparition des crampes.
Le cours du traitement s’était passé
Le nombre des élèves épileptiques de la exactement comme je l’avais dit. À partir
Saxe s’est élevé à la fin de l’année 1889 à 795 du second jour, la malade avait eu tous les
ou à 13,6 sur 10,000 élèves selon le rapport jours une, deux et même plusieurs attaques
annuel du Conseil médical. Il est donc fort qui s’étaient transformées peu à peu au bout
souhaitable dans l’intérêt de l’humanité de 16 jours en évanouissements, faiblesses et
souffrante que les méthodes de médecine soulèvement de cœur et qui avaient ensuite
naturaliste se répandent de plus en plus. complètement cessé. Ce prompt succès était
(Voir troisième partie, N° 11, 63, 69) dû à l’amélioration de la digestion et que ses
règles avaient prises peu à peu.
Le rapport suivant donnera une idée
exacte du mode de traitement de cette Dans beaucoup d’autres cas, la guérison
triste affection. a demandé beaucoup plus de temps.

21.2
288 La Nouvelle Science de Guérir

Affections de la moelle épinière (Consomption dorsale)

22e chapitre

C’est ici un chapitre difficile pour Louis À la lecture de cet ouvrage, vous devriez
Kuhne, car ces certes les affections dont il être à présent en mesure de prévoir vos
avait le plus de difficulté à traiter. malaises, d’être conscient des symptômes
La surcharge dorsale, comme il l’af- que révèlent votre organisme pour vous
firme souvent, est un stade avancé de avertir d’un danger futur. Lorsqu’il y a
l’intoxication du corps. Les dépôts dans douleurs, c’est que votre état d’intoxication
le dos, particulièrement le long de la co- est important.
lonne vertébrale, sont plus difficilement L’avantage des connaissances de La
délogeables. De plus, toutes substances Nouvelle Science de Guérir, est qu’il n’y a
étrangères le long de la colonne vertébrale pas lieu de paniquer et qu’il faut tout de suite
affectent tout le système nerveux. Lorsque entreprendre un processus de détoxication.
ce dernier est affecté, tout l’organisme s’en Vous pouvez consulter le livret « Détoxi-
ressent. C’est via les nerfs que se transmet- cation », ainsi que le volumineux « Codex
tent les informations requises pour diriger Sanitas » pour découvrir toute une série de
la régénération. Si la communication est techniques de purification, incluant celles
déficiente, la guérison le sera également. de Louis Kuhne.
Les nerfs sont extrêmement difficiles à
régénérer, car ils sont continuellement en quand les malades atteints d’affections de
fonction. Lorsque l’on jeûne, l’estomac a la mœlle épinière s’adressent à nous quand leur
tout son temps pour se régénérer puisque affection est entièrement développée,
son activité de digestion est arrêtée. Il en c’est une injustice de leur part
est de même pour tous les autres organes. de nous demander l’impossible.
Mais, on ne peut pas empêcher un nerf de –p. 22.2
transmettre de l’information.
Souvent ces malades, dont ceux ne Comme ils ne pouvaient plus être guéris
pouvant plus marcher, sont condamnés par radicalement, ils trouvaient que ma méthode
la science médicale et ils se tournent vers la était imparfaite, tandis que l’imperfection était
Nature que trop tard. Mais, Kuhne est tout seulement dans leur corps et
de même rassurant et s’occupe au moins à dans leur état morbide trop avancé.
soulager ces malades de leurs douleurs, de –p. 22.2
leur insomnie...
Ce qu’il y a d’important à saisir dans ce
court chapitre est l’importance de préve- SOMMAIRE
nir l’état maladif chronique. Il ne faut pas Reconnaître cette disposition....................22.1
attendre un stade avancé de maladie pour Les pollutions..........................................22.1
agir et aider son corps à se soulager des Sentiment de froid...................................22.1
substances étrangères en lui. Danse de Saint-Guy................................22.1

22.0
Unité de Toutes les Maladies 289

Affections de la mœlle épinière (Consomption dorsale)

Les affections ne se présentent que dans Ces symptômes sont souvent accom-
les cas de surcharge dorsale et ne sont que pagnés d’un sentiment de froid. Ces
les stades extrêmes d’affections morbides symptômes ne sont produits que par les
chroniques. substances étrangères qui exercent sur le
La disposition à ces affections se ventre la pression d’une ceinture ou d’une
reconnaît d’une manière infaillible dix et cuirasse.
vingt ans avant leur apparition grâce à ma La consomption dorsale encore plus
science de l’expression du visage. Mais ceux avancée présente encore fréquemment des
mêmes qui ne connaissent pas ma diagnose, douleurs soudaines et assez opiniâtres (dou-
peuvent reconnaître cette disposition à leurs nerveuses) et même des courbatures dans
des symptômes tout à fait déterminés. les reins qui sont souvent très douloureuses
Bien avant que les malades soient atteints et très gênantes.
de consomption dorsale aiguë, il y a des Il serait difficile de trouver deux
symptômes qui indiquent une surcharge malades présentant les mêmes symp-
morbide de leurs nerfs. Ce sont surtout tômes.
des pollutions fréquentent de ces malades Il y a beaucoup d’affections qu’on
mariés ou célibataires. Mais les pollutions regarde à tort comme ayant une origine
indiquent toujours un état inflammatoire toute différente et qui se produisent à
chronique des nerfs, surtout de la mœlle égale surcharge comme les affections de
épinière et du nervus sympathicus. Cet état la mœlle épinière, par exemple la danse de
est causé uniquement et exclusivement par Saint-Guy.
la forte surcharge dorsale en substances Quant à la curabilité des affections de la
étrangères. Quand cet état inflammatoire mœlle épinière, elle est souvent impossible
continue, il rend les nerfs de plus en plus dans le stade final. Dans ces cas, tout ce
incapables de fonctionner jusqu’à ce que le qu’on peut faire, c’est d’enlever au malade
malade ne soit plus maître de ses membres. toutes ses douleurs, ce qui ne dure pas
Ce sont la plupart du temps les jambes qui ne longtemps, et puis de chasser l’insomnie et
fonctionnent plus, de sorte que les malades de ramener un bon appétit et une digestion
ne marchent plus d’abord qu’avec peine et normale.
puis, quand le stade extrême se présente, Heureusement la science de l’expression
ne peuvent plus marcher du tout. du visage (autre publication) nous permet de
Il y a encore beaucoup d’autres symp- ne pas attendre ce stade final des affections
tômes qui accompagnent les pollutions. de la mœlle épinière et de commencer à les
Bien des malades ont autour du ventre prévenir longtemps d’avance, quelquefois
un sentiment caractéristique et fort varié 20 ans d’avance. C’est justement ce qui fait
comme s’ils avaient une ceinture ou une la grande valeur de la science de l’expression
cuirasse. du visage.

22.1
290 La Nouvelle Science de Guérir

Affections de la moelle épinière (Consomption dorsale)

Les affections de la mœlle épinière La selle ne s’obtenait plus d’une ma-


sont tout aussi facilement curables au nière naturelle et l’urine s’écoulait involon­
début que beaucoup d’autres affections tairement sans que le malade en eût la moindre
insignifiantes. Mais quand les malades idée. Quand on le mettait dans son fauteuil
atteints d’affections de la mœlle épi- roulant, il fallait lui arranger les jambes, car
nière s’adressent à nous quand leur il ne pouvait absolument plus les mouvoir.
affection est entièrement développée, Ce malade vint chez moi après avoir inu-
c’est une injustice de leur part de nous tilement essayé toutes les méthodes pendant
demander l’impossible. un an. Il prit quatre bains de siège à friction
par jour et suivit un régime sec et conforme
De même qu’une maison en flammes ne peut plus à la Nature. Il n’y eut pas la moindre amélio-
être sauvée quand l’incendie est trop avancé, ration pendant le premier mois, la digestion
de même ces affections trop avancées sont était aussi mauvaise qu’au premier jour, de
incurables. sorte que je n’osais presque plus espérer le
moindre succès.
J’ai traité beaucoup de cas d’affections Dans le deuxième mois du traitement,
de la mœlle épinière et dans tous les cas la digestion s’améliora peu à peu, mais très
ces malades ont été ou bien guéris ou bien lentement, car il fallut encore plusieurs mois
soulagés comme aucune autre méthode pour la rendre normale. Au bout de six mois,
n’aurait pu le faire, et pourtant beaucoup de le malade pouvait retenir son urine.
ces malades soulagés n’étaient pas contents. Au bout de ce temps les jambes étaient
Comme ils ne pouvaient plus être guéris tellement mieux qu’il pouvait un peu les re-
radicalement, ils trouvaient que ma méthode muer et qu’il était capable de se tenir un peu
était imparfaite, tandis que l’imperfection debout à l’aide de son garde-malade.
était seulement dans leur corps et dans Maintenant il est assez avancé pour
leur état morbide trop avancé. marcher un peu dans sa chambre avec le
secours de son garde-malade et j’ai tout
Je vais vous communiquer deux lieu d’espérer qu’il sera radicalement guéri
guérisons qui vous montreront cela d’une dans un an.
manière plus palpable.
Ce cas montre très clairement com-
J’ai traité il y a neuf mois un jeune
bien il est difficile d’obtenir une guérison
homme complètement paralysé des jambes
d’une surcharge dorsale si avancée.
par suite d’une affection de la mœlle épinière.
Cette affection n’était certainement que le J’ai cru au commencement de ce trai-
stade final d’autres affections étouffées et tement que le malade n’obtiendrait jamais
devenues latentes. le moindre succès parce que sa digestion
À peine âgé de 24 ans, il n’était déjà ne voulait point se relever et le succès n’est
plus maître de ses jambes. Il lui semblait que dû qu’à la persévérance du malade. Mais
ses jambes n’appartenaient plus à son corps. si s’état adressé à moi, plus tôt, quand il
Il n’était plus capable de faire le moindre pouvait encore marcher, il n’aurait jamais
mouvement des jambes et il ne pouvait plus perdu le mouvement de ses jambes et il
se tenir debout. Il était constamment couché aurait eu une guérison très rapide.
dans son lit ou dans un fauteuil roulant. Sa Voici encore un cas tiré de ma prati-
digestion était complètement délabrée. que.

22.2
Unité de Toutes les Maladies 291
Affections de la moelle épinière (Consomption dorsale)

J’ai traité il y a quatre ans un monsieur Ce dernier rapport montre le peu d’in-
de 47 ans qui avait été traité sans succès telligence que ce malade avait de son propre
plusieurs années. Sa consomption dorsale état et des effets de mon traitement. Il aurait
était déjà assez avancée. Il ne pouvait plus dû trouver que c’était déjà un grand succès
marcher que difficilement. Il avait en outre que son affection n’empirât pas par mon
des courbatures des reins et d’autres dou- traitement et que tous les compagnons dé-
leurs soudaines qui lui faisaient pousser des sagréables de cette affection eussent disparu
cris. Le sommeil était insuffisant et souvent en très peu de temps.
impossible. La digestion était délabrée et Mais les gens sont ainsi faits. Tendez
l’état général, pitoyable. Dès les premiers la main à un homme qui se noie afin qu’il
mois de mon traitement, ce malade réussit à puisse se tenir à la surface de l’eau, il vous
triompher de ses insomnies et de toutes ses prendra le bras et considérera la main
douleurs et à obtenir quelques autres avan- comme rien.
tages. Cependant sa marche ne s’était pas Ce malade a également imputé l’imper-
améliorée et il croyait n’avoir rien obtenu fection de sa guérison à mon traitement
encore, car il avait considéré ses insomnies sans réfléchir que cette imperfection était
et ses douleurs comme une maladie à part seulement dans son état trop avancé.
qui n’avait aucun rapport avec son affection
(Voir la troisième partie, N° 10)
de la mœlle épinière. Il avait beaucoup de
peine à suivre mes prescriptions diététiques
et il abandonna mon traitement au bout de
dix mois. Son état devint bientôt tout à fait
désespéré.

22.3
292 La Nouvelle Science de Guérir

Maux de tête, Migraines, Tuberculose du cerveau, Inflammation du cerveau, Affections hémorroïdales

23e chapitre

Louis Kuhne semblait prendre un malin malaises de toutes les maladies refoulées par
plaisir à interloquer ses auditeurs et lecteurs. les médicaments tout au long de notre vie.
Ici, il regroupe, selon sa découverte de C’est un choix à faire: continuer de vivoter
l’unité des maladies, à la fois les maladies avec des douleurs ou guérir une bonne fois
du cerveau et l’autre extrémité du corps, pour toutes.
les hémorroïdes!
“...on n’a jamais cherché le siège d’une
Il prouve encore une fois l’aveuglement maladie qu’à l’endroit ou les douleurs se faisaient
de la médecine de l’école à chercher la cause sentir.” –p. 23.1
du mal à l’endroit précis des douleurs et des
symptômes. Nous l’avons vu à plusieurs “La migraine n’est engendrée que par
reprises, cette erreur provient du fait que la surcharge du côté droit ou du côté gauche
la médecine moderne s’est développée en du corps en substances étrangères qui se por-
disséquant des cadavres. Ces corps sans vie tent vers la tête et exercent une pression sur
ne peuvent en aucun cas révéler les relations le cerveau. Les affections plus graves qui
importantes qu’il y a entre la digestion et amènent l’inflammation et la tuberculose du
l’intoxication de tel organe. cerveau proviennent de la surcharge dorsale.”
Si la médecine moderne ne s’intéresse –p. 23.1
nullement à observer que TOUS ses pa-
“La raison pour laquelle ces affections dis-
tients souffrent en premier d’une digestion
paraissent si rapidement, c’est uniquement que
anormale (révélée soit par la constipation, la
mon traitement attaque sur-le-champ le mal dans
dureté du ventre; ou à l’opposé, la diarrhée,
ses racines les plus profondes.” –p. 23.2
des selles molles et malodorantes; ou par
des flatulences), c’est qu’il y a une bonne C’est ainsi que j’ai observé chez des milliers
raison. Les maîtres des médecins sont les de personnes que j’ai traitées pour des affections de
compagnies pharmaceutiques dont les ri- tête qu’un seul bain de siège à friction suffisait pour
chissimes actionnaires sont les mêmes de faire cesser immédiatement les maux de tête les plus
l’industrie alimentaire. Ainsi, les praticiens violents et les attaques de migraines les plus fortes.
de la médecine ne peuvent dénoncer ou –p. 23.2
condamner l’alimentation irrationnelle,
chimique et industrielle. Tous comme il ne SOMMAIRE
leur ai pas permis de prescrire un seul jour
de jeûne! ou une cure de fruits frais! ou un Science de l’expression du visage............23.1
cataplasme de plantain! Présences de noeuds...............................23.1
Le plus difficile à accepter dans la Tuberculose du cerveau...........................23.1
Hémorroïdes...........................................23.2
guérison naturelle par la Naturo-Thérapie
Faire cesser immédiatement un mal de tête
est qu’il faut endurer un court instant les
23.2

23.0
Unité de Toutes les Maladies 293

Maux de tête, Migraine, Tuberculose du cerveau,


Inflammation du cerveau, Affections hémorroïdales

Bien des gens s’étonneront sans doute se manifeste la plupart du temps par la
de me voir ranger sous un même titre constipation et la dureté du ventre. Ces
des maladies aussi différentes et aussi symptômes sont fréquemment accompa-
contraires en apparence que les maux de gnés d’affections hémorroïdales et de for-
tête et les affections hémorroïdales. Le mations de nœuds dans le bas-ventre. Nous
cours de la présente étude nous montrera trouvons même souvent aujourd’hui ces
que ces affections opposées en apparence symptômes chez les enfants. Nous obser-
proviennent d’une seule et même source. vons ensuite que les nœuds hémorroïdaux
J’ai déjà mentionné ailleurs qu’on n’a et autres nœuds du bas-ventre disparaissent
jamais cherché le siège d’une maladie parfois subitement et que les malades ont
qu’à l’endroit ou les douleurs se faisaient tout à coup des maux de tête.
sentir. Mais c’est justement là une grande L’observateur attentif trouvera toujours
erreur dans toutes les affections de la tête, alors des altérations tout à fait déterminées
car ces formes morbides ont toutes leur de la tête, car les nœuds autrefois dans le
foyer dans le bas-ventre et n’ont pénétré ventre se sont transportés dans la tête où
jusqu’à la tête qu’après que les affections ils se montrent beaucoup plus petits, mais
primitives s’étaient développées depuis des plus durs et même sensibles et visibles chez
années dans le bas-ventre. beaucoup de malades surtout des deux côtés
Quand on connaît ma science de l’expres- de la partie postérieure de la tête.
sion du visage, on est à même d’observer le Quand le corps, ne réussit pas à conduire
développement et l’approche des affections ces nœuds vers la tête, nous les trouvons
de la tête bien avant que les maux de tête déposés sur le chemin de la tête, c’est-à-
se déclarent. De même on reconnaît avec dire au cou, aux bras et sur la poitrine. Il
sûreté et des années d’avance la disposition ne faut pas croire que cela se fasse comme
à la migraine de droite ou de gauche, à si le nœud gardait sa forme ronde et solide
l’inflammation du cerveau et à la tuberculose en quittant le ventre; il n’en est nullement
du cerveau. La migraine n’est engendrée ainsi. Le nœud se transforme en gaz pour
que par la surcharge du côté droit ou mieux atteindre son but. Sous cette forme
du côté gauche du corps en substances gazeuse, il peut, conformément aux lois de
étrangères qui se portent vers la tête et la fermentation du corps, remonter à la tête
exercent une pression sur le cerveau. sans être notablement arrêté par les organes
Les affections plus graves qui amènent internes. Il faut se représenter ce fait tel qu’il
l’inflammation et la tuberculose du cerveau a été décrit à la cinquième conférence. Mais
proviennent de la surcharge dorsale. Nous dès que les nœuds se sont rassemblés dans
observons souvent des années d’avance la tête, c’est l’état appelé tuberculose du
chez toutes les personnes atteintes d’affec- cerveau par la médecine de l’école, car si
tions de la tête une digestion anormale qui l’on ne trouvait auparavant que des noeuds

23.1
294 La Nouvelle Science de Guérir

Maux de tête, Migraines, Tuberculose du cerveau, Inflammation du cerveau, Affections hémorroïdales

hémorroïdaux ou d’autres nœuds du bas- dissolution des nœuds pour amener un


ventre et surtout les nœuds fort répandus haut degré de fièvre dans la tête et la sa-
dans l’aine, on trouve maintenant dans le vante médecine de l’école appelle cet état
cerveau les véritables nœuds tuberculeux. inflammation du cerveau, contre laquelle
La voie que suit la guérison nous donne tous ses remèdes sont impuissants. On
aussi la preuve de la justesse de ce asser- comprendra maintenant les rapports qu’il
tions. Dès que les nœuds du cerveau ont dû y a entre les maux de tête et le bas-ventre,
se dissoudre et se réduire sous l’action de car ce ne sont pas seulement les cas graves
mes bains dérivatifs, ils disparaissent tout comme la tuberculose du cerveau qui ont
d’abord de la tête, puis ils reparaissent dans leur cause dans le bas-ventre, mais toutes les
le bas-ventre sous leur forme primitive, autres affections, jusqu’aux plus petits maux
c’est-à-dire comme nœuds hémorroïdaux de tête, y prennent également leur source.
et autres. La seule différence est que les affections
Mais c’est seulement après avoir été les plus insignifiantes n’ont pour cause
entièrement dissous et éliminés dans le bas- que des affections légères ou passagères
ventre que disparaît la disposition aux maux du bas-ventre.
de tête. Il ne faut point déduire de ce qui La preuve de mes assertions n’est jamais
précède que les nœuds hémorroïdaux soient plus prompte ni plus frappante que dans les
toujours la preuve de la disposition aux maux affections de la tête, dans la migraine, dans
de tête et que toute affection hémorroïdale les maux de tête, dans la tuberculose et dans
doit nécessairement amener des maux de l’inflammation du cerveau, car les succès de
tête. Nous trouvons aussi des malades at- mon traitement ne sont jamais si éclatants
teints d’hémorroïdes qui n’ont jamais eu de que dans ces états. Nous voyons donc que
maux de tête. Cela dépend seulement de la la cause de toutes ces affections est toujours
variété de la surcharge du corps. le bas-ventre, autrement elles ne pourraient
Dans les surcharges de la partie anté- pas se guérir par la seule application de mes
rieure ou des côtés du corps, les nœuds bains dérivatifs au bas-ventre.
ne montent pas si facilement vers la tête. La raison pour laquelle ces affections
Quand ils montent cependant à la tête, disparaissent si rapidement, c’est unique-
ils se déposent surtout au cou et dans les ment que mon traitement attaque sur-le-
poumons, tandis que les nœuds montent le champ le mal dans ses racines les plus
plus facilement à la tête dans les surcharges profondes.
dorsales et y causent les maux de tête les C’est ainsi que j’ai observé chez des
plus graves. Ma science de l’expression milliers de personnes que j’ai traitées
du visage me met à même de reconnaître pour des affections de tête qu’un seul
exactement des années, d’avance les chemins bain de siège à friction suffisait pour
par lesquels les nœuds et les substances faire cesser immédiatement les maux
étrangères se rendront un jour vers la tête. de tête les plus violents et les attaques
Mais quand on n’a rien fait pour empêcher de migraines les plus fortes.
cela et que les dépôts de nœuds sont déjà Quand je disais dans ces cas-là à des
formés dans le cerveau, il y a bien entendu dames qu’elles n’avaient qu’à prendre sur-
la disposition à l’inflammation du cerveau. le-champ un bain de siège à friction et que
Il suffit alors d’une transformation subite leurs maux de tête resteraient dans l’eau au
(fermentation) des substances étrangères ou bout d’une demi-heure, on s’est plus d’une

23.2
Unité de Toutes les Maladies 295
Maux de tête, Migraines, Tuberculose du cerveau, Inflammation du cerveau, Affections hémorroïdales

fois moqué de moi et l’on n’a compris le sens seulement. Comme aucune méthode cura-
de mes paroles qu’après le succès du bain. tive n’avait un remède contre cette grave
affection, le mal fit de rapides progrès et le
Mais quand les affections de la tête
jeune homme était quelquefois absolument
durent depuis des années et qu’elles sont
incapable de tout travail et tombait même
causées par de fortes surcharges, on ne peut
parfois sans connaissance. L’état était déjà
attendre que le premier bain fasse dispa-
si avancé que la surcharge dorsale pouvait
raître tous les maux de tête, car l’état ainsi
amener un jour ou l’autre une inflammation
créé après des années doit rétrograder et il
du cerveau. Je prescrivis quatre bains de
faut que le malade subisse bien des maux
siège à friction par jour avec un régime sans
de tête jusqu’à ce que cette rétrogression
excitants et conforme à la Nature, beaucoup
soit achevée. Je vais citer un exemple de
de séjour et d’exercice en plein air. Les maux
ma pratique pour y expliquer encore plus
de tête cessèrent dès la première semaine et ne
exactement tous ces faits.
se représentèrent temporairement que quand
les nœuds tuberculeux se réduisirent dans la
Il y a plusieurs années que j’ai traité
tête. La digestion et l’appétit s’étaient éga-
un jeune homme de 17 ans dont le père était
lement améliorés. Dès le deuxième mois, on
mort de tuberculose du cerveau, à l’âge de
pouvait distinctement voir la diminution des
39 ans. Le malade était déjà venu au monde
nœuds antérieurement sensibles sur la tête,
avec une mauvaise digestion. Puis il avait eu
diminution qui allait d’un pas égal avec celle
à l’âge de 11 ans des nœuds hémorroïdaux
des nœuds de l’intérieur de la tête, car cette
et des saignements par l’intestin. À 15 ans,
dernière était déjà devenue notablement plus
tous les nœuds et troubles hémorroïdaux
petite qu’auparavant. Cette diminution avait
disparurent et furent remplacés par des maux
encore fait de plus grands progrès dans les
de tête épouvantables contre lesquels tous les
deux mois suivants et il n’y avait plus de traces
remèdes étaient impuissants. Bientôt la partie
de nœuds à la tête au bout de six mois. Mais
postérieure de la tête présenta des nœuds
la mère me ramena alors son fils et me dit
visibles de la grosseur d’une noisette et toute
que son fils allait plus mal, car les anciennes
la tête était transformée. On voyait distinc-
hémorroïdes étaient revenues dans la même
tement que les dimensions de la tête étaient
mesure qu’autrefois. Je m’empressai de ras-
trop grandes en proportion du reste du corps.
surer la pauvre mère en lui expliquant que le
Tout le monde sentait qu’il y avait dans la tête
retour de ces hémorroïdes était inévitable, car
de l’enfant quelque chose qui ne devait pas y
les nœuds tuberculeux du cerveau étaient déjà
être et qui n’y avait pas été autrefois. C’est
redescendus et se montraient sous leur forme
ce que voyaient tous ceux qui connaissaient
primitive de nœuds hémor­roïdaux qui avaient
l’enfant, mais personne ne soupçonnait que
produit les nœuds de la tête. C’est ce qui avait
les nœuds hémorroïdaux autrefois dans le
délivré son fils de la tuberculose du cerveau
ventre fussent maintenant dans la tête sous la
et il n’y avait plus désormais qu’à éloigner
forme plus dure et plus concentrée de nœuds
la disposition à cette maladie, c’est-à-dire
tuberculeux. Les maux de tête les plus épou-
les affections hémor­roïdales. Cette femme
vantables le témoignaient éloquemment, mais
me comprit, fit continuer le traitement et eut
on ne comprenait malheureusement pas cet
la joie de voir son fils entièrement guéri de
indice. La mère inquiète voyait son jeune fils
ses hémorroïdes au bout d’un an.
impitoyablement attaqué de la même maladie
qui lui avait enlevé son père à l’âge de 39 ans

23.3
296 La Nouvelle Science de Guérir

Gale, Vers, Ver solitaire, Parasites

24e chapitre

Ce court chapitre clôt la dernière édi- Non pas celui exagérer des médica-
tion du livre publié par Louis Kuhne. Il en ments, mais celui de devoir subir de futures
profite encore une fois pour mettre dans douleurs encore plus aiguës. Car, tous les
l’embarras les médecins de l’époque, même médicaments s’opposent au processus na-
les plus célèbres, qu’ils nomment ironique- turel d’éliminer ce qui gênent le corps... ainsi,
ment « les disciples d’Esculape ». le dépôt de substances étrangères (toxines)
En réponse à la question du médecin s’accroît et le prochain malaise gagne par
concernant l’efficacité de son traitement conséquent en importance.
contre la gale, Kuhne se sert encore une
Il serait certainement recommandable pour
fois d’un exemple puisé dans la Nature.
vous de relire cet ouvrage. La Nouvelle Science
La Nouvelle Science de Guérir de Guérir est un livre qui devrait se retrouver
est sans contredit la base même de dans tous les foyers. Il offre la possibilité de
la Naturo-Thérapie. Cette dernière est vivre enfin libres de la maladie.
totalement à l’opposé de l’allopathie.
La première se base exclusivement sur les
Pouvoirs de la Nature et sur le potentiel “...mes bains rafraîchissants ont fait ici
illimité de régénération d’un organisme vi- en petit ce que la nature avait fait en grand.”
vant, tandis que la seconde n’utilise que des –p. 24.2
produits chimiques, tous plus virulents et
toxiques les uns que les autres. “Ce que le bacille est en petit, l’acarus
l’est en grand. Il est aussi le produit de
Bien entendu, les procédés de la Nature
la maladie comme le bacille, car il ne peut
prennent du temps. Pour comprendre la
guérison par la Naturo-Thérapie, il faut exister nulle part quand il lui manque
en premier bien saisir le développement le terrain de culture convenable.”
de la maladie. Puisque la guérison réelle est –p. 24.2
l’évacuation des substances étrangères qui
se sont déposées tout au long de l’existence “Nous voyons que la Nature avait fait
d’un individu, il est impossible en quelques toute seule dans ce cas un travail qui avait été
jours d’évacuer ce qui a pris des années à se impossible à tout l’art de la science approuvée
loger au plus profond de l’organisme. par le gouvernement... –p. 24.2
La rétrogression de la maladie demande
du temps et de la patience. Dans notre SOMMAIRE
société moderne, les malades sont tous
habitués à la rapidité, ainsi, les traitements Terrain convenable aux acarus................24.1
agressifs des drogues semblent très sédui- Vers et ver solitaire.................................24.1
sants. Mais, il y a un prix à payer. Le pou du pubis......................................24.2

24.0
Unité de Toutes les Maladies 297

Gale, Vers, Ver solitaire, Parasites

Je n’aurais jamais consigné par écrit les « Cependant une seule nuit froide suffit
expériences que j’ai faites dans ce domaine, pour faire disparaître entièrement tous ces
si je n’y avais pas été amené par l’ignorance parasites aussi rapidement qu’ils sont venus.
générale qui règne sur toutes ces matières. Par un simple abaissement de température.
La Nature a su faire en une seule nuit
Il y a plusieurs années que je fus appelé tout ce travail qui nous semblait impos-
auprès d’un auguste malade étranger qui avait sible. Il en est de même de tous les autres
déjà été soigné par quatorze des disciples les parasites.
plus célèbres d’Esculape dont aucun n’avait
pu soulager le malade. Les succès que j’obtins « Les acarus et les vers ne peuvent vivre
aussitôt rendirent tous ces médecins superflus, que sur un terrain convenable.
mais ils en furent réellement consternés. « On ne peut donc les trouver que sur
L’un d’eux m’adressa alors les paroles ou dans un corps malade. Pour que ces
suivantes: « Nous ne pouvons pas comprendre parasites puissent vivre, il faut aussi des
vos grands succès littéralement singuliers sur températures morbides dans le corps. Dès
notre malade—il s’agissait d’une affection que nous réussissons à rendre normales ces
cancéreuse—mais nous ne pouvons pas les températures anormales et à éliminer les
nier, puisque nous les avons vus nous-mêmes. humeurs corrompues du corps, ces parasites
Que feriez-vous cependant contre la gale. sont privés du même coup de toutes leurs
Si vous n’avez, comme vous le dites, aucun conditions d’existence et ils disparaissent
autre moyen curatif que celui que vous avez rapidement même quand ils ont été rebelles
appliqué ici dans votre traitement ? » à tous les médicaments.
« Cette normalisation des températures
Voici ce que je répondis au savant pro- s’obtient par excellence au moyen de mes
fesseur avide de science: bains dérivatifs à friction, de sorte que nous
« Cela est tout à fait simple. En un sommes également amené au sujet de ces
mot, pour guérir la gale, il faut voir dans affections à la conclusion étrange pour vous
quelles conditions l’acarus se produit, se que ces affections sont guérissables par le
développe et périt. même moyen qui guérit le cancer et toutes
« Nous voyons au printemps qu’un seul les autres affections. »
jour de chaleur développe et rend viables, Le professeur ne s’était nullement
sur les jeunes feuilles de nos arbres, des attendu à cette réplique, car il en fut tout
milliards de chenilles. Nous sommes cour- décontenancé, tandis qu’il avait bien cru me
roucés de voir dévorer sous nos yeux le mettre moi-même dans l’embarras.
beau feuillage vert de nos forêts, mais nous Ce qui est vrai de l’acarus de la gale,
ne pouvons rien y faire, car nous n’avons est également vrai de tous les vers et du
pas de remède. ver solitaire par conséquent.

24.1
298 La Nouvelle Science de Guérir

Gale, Vers, Ver solitaire, Parasites

Il en est de même absolument du pou si faire. Le malade suivit ce conseil, car il


redouté du pubis. L’onguent qu’on applique voyait bien que les médicaments ne pouvaient
contre ce pou est un remède absolument plus le soulager. Il avait bien compris le ton
insuffisant et même nuisible à la santé, moqueur du pro­fesseur, mais la nécessité
tandis que mes bains dérivatifs de tronc à l’avait conduit chez moi. Ses mains et ses
friction ont une action étonnante dans ce bras étaient hor­ribles à voir. Je constatai par
cas. Quelques exemples tirés de ma pratique ma science de l’expression du visage que ce
vous rendront cela plus clair. malade souffrait depuis des années d’une
affection chronique du bas-ventre causée par
Je traite depuis un an un monsieur qui une digestion défectueuse et que la formation
était à deux doigts de la tombe quand il vint des humeurs corrompues et du sang impur
suivre mon traitement. Il avait des affections avait créé le terrain de culture convenable à
nerveuses et digestives de la plus grande gra- l’acarus qu’on pourrait très bien comparer
vité et était tourmenté par des vers intestinaux à un bacille.
de toute sorte. Sa selle fermentait déjà dans
son ventre et était pleine de petits vers. Tout Ce que le bacille est en petit, l’acarus l’est en
son corps était déjà pour ainsi dire en décom-
grand. Il est aussi le produit de la maladie comme
position. Il avait l’air d’un cadavre ambulant.
le bacille, car il ne peut exister nulle part quand il
Il avait commencé tout seul mon traitement.
lui manque le terrain de culture convenable.
Le succès dépassa notre attente. Au bout d’un Je prescrivis à ce malade quatre bains
mois, tous les vers étaient détruits et au bout de siège à friction par jour avec régime sec et
d’un an ce candidat de la mort était devenu un conforme à la Nature et deux bains de vapeur
homme joyeux de vivre et tout à fait capable par semaine. Dès la première semaine, la
de travailler. Les vers ne s’étaient produits digestion délabrée depuis des années s’était
que par suite de la décomposition interne et relevée et l’on pouvait voir distinctement que
de la digestion morbide et ils avaient disparu l’acarus perdait ainsi son terrain de culture.
en même temps que l’acte de décomposition On voyait clairement au microscope que ces
avait cessé au relèvement de la digestion. Le insectes étaient malades. Le porteur des
rafraîchissement interne du corps par mes parasites était malade autrefois, maintenant
bains de siège à friction avait tellement baissé c’était le tour des parasites.
la température interne du corps que l’existence Cet état ne fit que progresser jusqu’à
des vers était devenue impossible. ce qu’on ne put trouver que quelques acarus
dans la troisième semaine et qu’il n’en resta
Nous observons ici un fait semblable plus aucune trace au bout d’un mois.
à celui des chenilles de tout à l’heure; mes
bains rafraîchissants ont fait ici en petit Nous voyons que la Nature avait fait toute
ce que la Nature avait fait en grand. seule dans ce cas un travail qui avait été im-
possible à tout l’art de la science approuvée
J’ai traité un autre malade âgé de 17 ans par le gouvernement et que ce succès singu-
qui était atteint de la gale depuis plusieurs lier, comme le professeur le nommait, n’avait
années. Il avait essayé de tous les médicaments été amené que par un régime conforme à la
usités dans les cliniques et dans les hôpitaux, Nature, par un abaissement et par la normali-
mais rien n’avait réussi. Un pro­fesseur de sation de la température du corps, c’est-à-dire
notre ville lui conseilla un jour en plaisantant par un moyen simple, naturel, accessible et
d’aller me trouver, car il ne savait plus que intelligible à tous.

24.2
U nité de T outes les M aladies

La Nouvelle Science
de Guérir
basée sur le principe de

L’UNITÉ DE TOUTES LES MALADIES


et leur traitement méthodique,
excluant les médicaments
et les opérations conformément à ce principe

Conférences offertes par

— Louis Kuhne —
en 1893

troisième partie

Rapports de guérison • Témoignages, Lettres originales

III.1
300 La Nouvelle Science de Guérir

Table des rapports et témoignages

Avant-propos des rapports de guérisons . . . . . . . . . III.4


Rapports de guérisons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.5
N° 1 Asthme, Scarlatine, Diphtérie et N° 23 Diphtérie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.14
tête trop grosse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.5 N° 24 Affection grave du bas-ventre.
N° 2 Inflammation égyptienne des yeux, (Excroissance dans la matrice). . . . . . . . . III.14
Hydropisie de la tête.. . . . . . . . . . . . . . . . . III.5 N° 25 Affection grave du cœur,
N° 3 Inflammation égyptienne des yeux. . . . . . . III.6 Engorgement du sang,
N° 4 Tumeur enkystée et Sortie de l’aorte, Asthme . . . . . . . . . . . . . III.15
forts bourdonnements d’oreille . . . . . . . . . III.6 N° 26 Déviation de l’épine dorsale,
N° 5 Dartre de la barbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.6 Tuberculose des os. . . . . . . . . . . . . . . . . . III.16
N° 6 Cancer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.7 N° 27 Nausées périodiques,
N° 7 Affection du foie, IInflam. du gros intestin, Affections des poumons. . . . . . . . . . . . . . III.16
Sueur aux pieds, Catarrhe de l’estomac. . . III.7 N° 28 Déviation de l’épine dorsale,
N° 8 Tuberculose du cerveau. Torsion du haut du corps . . . . . . . . . . . . . III.17
Affection de la gorge . . . . . . . . . . . . . . . . . III.8 N° 29 Calculs bilieux, Inflammation
N° 9 Rhumatismes articulaires. . . . . . . . . . . . . . III.8 chronique des intestins, Nervosité,
Insomnie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.18
N° 10 Consomption dorsale. . . . . . . . . . . . . . . . . III.8
N° 30 Catarrhe des poumons, Pieds froids,
N° 11 Crampes nerveuses internes . . . . . . . . . . . III.9
Affection de l’estomac et du foie. . . . . . . III.18
N° 12 Cyanose. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.9
N° 31 Tuberculose des os. . . . . . . . . . . . . . . . . . III.18
N° 13 Névrasthénie et
N° 32 Tuberculose des poumons . . . . . . . . . . . . III.19
catarrhe chronique du gosier. . . . . . . . . . III.10
N° 33 Tuberculose d’os. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.19
N° 14 Surdité et polype du larynx. . . . . . . . . . . . III.10
N° 34 Inflammation de l’articulation de
N° 15 Surdité-mutité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.10
la hanche, Estropiement et Perclusion . . . III.19
N° 16 Surdité du côté gauche, Flux d’oreille,
N° 35 Phtisie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.20
Bourdonnements d’oreille.. . . . . . . . . . . . III.11
N° 36 Hydropisie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.20
N° 17 Douleurs faciales névralgiques. . . . . . . . . III.11
N° 37 Paralysie complète, Erysipèle du tibia. . . . III.20
N° 18 Scrofulose et Presbytisme. . . . . . . . . . . . . III.12
N° 38 Jaunisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.21
N° 19 Polypes, Troubles digestifs . . . . . . . . . . . . III.12
N° 39 Constipation très forte. . . . . . . . . . . . . . . III.21
N° 20 Affections de la gorge et
diphtérie scarlatineuse. . . . . . . . . . . . . . . III.13 N° 40 Danse de Saint-Guy,
Affection nerveuse très grave. . . . . . . . . . III.22
N° 21 Cancer aux lèvres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.13
N° 41 Faiblesse pendant la grossesse,
N° 22 Dartre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.14
Allégement de l’accouchement . . . . . . . . III.22

III.2
Unité de Toutes les Maladies 301

N° 42 Impuissance de l’homme . . . . . . . . . . . . . III.22 N° 50 Affection grave des menstrues,


N° 43 Tumeur glanduleuse. . . . . . . . . . . . . . . . . III.22 Hémorragie de la matrice. . . . . . . . . . . . . III.25
N° 44 Tumeur charbonneuse . . . . . . . . . . . . . . . III.23 N° 51 Érysipèle de la face. . . . . . . . . . . . . . . . . . III.25
N° 45 Cancer au sein et au nez . . . . . . . . . . . . . III.24 N° 52 Influenza . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.25
N° 46 Diarrhée de plusieurs années, N° 53 Paralysie complète à cause
Dysenterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.24 d’une jambe trop courte,
Ishialgie chronique. . . . . . . . . . . . . . . . . . III.26
N° 47 Diarrhée de quatre années,
Dysenterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.24 N° 54 Paralysie et raideur du genou droit accompa-
gnées de tuberculose. . . . . . . . . . . . . . . . III.26
N° 48 Ischias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.24
N° 55 Carie dentaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.27
N° 49 Affection du cœur, Mouches volantes . . . III.24

Témoignages, Lettres originales . . . . . . . . . III.29


N° 56 Rhumatismes articulaires. . . . . . . . . . . . . III.29 N° 73 Affection chronique de la gorge. . . . . . . . III.35
N° 57 Affection grave de l’estomac, N° 74 Goutte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.35
Attaques de vertige, N° 75 Troubles de la digestion, Insomnie. . . . . . III.36
Affections des poumons. . . . . . . . . . . . . . III.29 N° 76 Troubles digestifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.36
N° 58 Maux de tête, Affection des yeux, N° 77 Affection grave du bas-ventre . . . . . . . . . III.36
Distension des tendons,
N° 78 Paralysie du bras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.36
Faiblesse générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.30
N° 79 Rhumatismes articulaires. . . . . . . . . . . . . III.37
N° 59 Affection grave des nerfs. . . . . . . . . . . . . III.31
N° 80 Névrasthénie, Insomnie . . . . . . . . . . . . . . III.37
N° 60 Rougeole et affection des yeux . . . . . . . . III.31
N° 81 Douleurs névralgiques . . . . . . . . . . . . . . . III.37
N° 61 Hémorragies de la matrice. . . . . . . . . . . . III.32
N° 82 Affection grave des nerfs. . . . . . . . . . . . . III.37
N° 62 Dureté de l’oreille,
Douleurs dans le dos . . . . . . . . . . . . . . . . III.32 N° 83 Affection nerveuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . III.38
N° 63 Névrasthénie, Névralgie, N° 84 Affection de l’estomac et des nerfs . . . . . III.38
Épilepsie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.32 N° 85 Mâchure. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.38
N° 64 Coqueluche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.33 N° 86 Rhumatismes, Affections du foie,
N° 65 Diarrhée et Dysenterie . . . . . . . . . . . . . . . III.33 hémorroïdes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.38
N° 66 Cancer à la matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . III.33 N° 87 Coqueluche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.39
N° 67 Tumeur grosse comme le poing N° 88 Empoisonnement chronique
à la jambe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.34 par le plomb. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.39
N° 68 Refroidissement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.34 N° 89 Grave affection des nerfs, Ischias. . . . . . . III.40
N° 69 Épilepsie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.34 N° 90 Catarrhe chronique de l’estomac
et de l’intestin et nervosité. . . . . . . . . . . . III.40
N° 70 Catarrhe du gosier, Éruption de la face. . . III.35
N° 91 Fluxion de poitrine, Diphtérie. . . . . . . . . . III.41
N° 71 Maux de tête . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.35
N° 92 Affection incurable des yeux . . . . . . . . . . III.41
N° 72 Maux de tête, Attaques de vertige,
Maux de gorge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.35

III.3
302 La Nouvelle Science de Guérir

Avant-propos
des rapports de guérisons

En publiant ci-dessous les rapports de lettres de reconnaissance. Ces preuves


de guérisons et les lettres originales de doivent également accompagner la présente
reconnaissance et de remerciements d’une édition. J’attire donc tout spécialement
petite partie de mes malades, je veux les l’attention sur ce fait que j’indiquerai avec
faire précéder de quelques observations. Je plaisir le nom et l’adresse de tous les malades
sais bien que la publication de rapports de mentionnés dans ces rapports de guérisons
guérisons touche au sentiment des conve- et que je permettrai aux intéressés de voir
nances et à des considérations de société, les lettres originales de remerciements et
mais qu’elle pourrait aussi faire naître dans de reconnaissance.
maints lecteurs le soupçon de la charla­ Jugés au point de vue médical, ces rap-
tanerie qui a été faite avec le plus grand ports peuvent avoir peu de valeur, mais les
succès, exclusivement par des rapports et faits ne peuvent se nier et tous ces rapports
des certificats sans authenticité. n’ont été ajoutés que pour compléter mon
L’extrême reconnaissance de tous mes traité théorique et surtout pour prouver de
malades et l’instinct de tout homme géné- plus en plus l’uniformité des causes de toutes
reux de secourir ses semblables de toutes les maladies. Je n’ai jamais voulu de rapports
ses forces ont étouffé toutes les autres faits par des gens de la partie pour des spé-
considérations chez mes clients qui sont cialistes, rapports qui sont nécessairement
devenus des partisans zélés de ma méthode. inintelligibles pour le public. Ce ne sont que
C’est ainsi que j’ai reçu de toutes parts, et des rapports qui conviennent à ma nouvelle
plus que je n’aurais jamais osé l’espérer, des science de guérir, qui la complètent et qui
rapports de guérisons, des lettres de remer- n’ont d’autre but que de constater des faits.
ciements et de reconnaissance avec prière On a évité autant que possible tout ce qui
expresse d’en faire l’usage que je voudrais n’était pas populaire, comme par exemple le
pour servir aux progrès de ma cause. latin de l’école moderne. Il est certain que
La nouveauté de mes découvertes et de bien des malades ne prendraient jamais de
ma méthode tout entière qui enseigne sou- médicaments s’ils étaient écrits en français
vent tout le contraire de ce qui a été offert sur les ordonnances au lieu d’être écrits
jusqu’ici dans le domaine de la médecine, en latin. Dès que cette politique médicale
réclamait aussi des preuves irréfutables sera abolie, la pauvreté et la défectuosité
pour se répandre dans les classes les plus de l’école médicale encore prédominante
nombreuses. Pour atteindre ce but, il ne se montreront au grand jour.
me restait plus qu’à fonder mes nouveaux
principes sur des preuves contrôlables
sous forme de rapports de guérisons et

III.4
Unité de Toutes les Maladies 303

Rapports de guérisons

N° 1 Le grand abcès continua de gonfler et creva au


Asthme, Scarlatine, Diphtérie et com- bout de quelques jours, ce qui élimina une grande
ment on diminue une tête trop grosse. quantité de substances et d’humeurs morbides. Au
bout de huit jours, l’enfant était guéri de tous ses
Mme de B. me confia, au mois de février, son maux; sa tête, beaucoup trop grosse auparavant, était
petit garçon de trois ans. Le pauvre petit avait la devenue tout à fait normale, ce qui prouve qu’une
tête beaucoup trop grosse et perdait l’équilibre en tête trop grosse peut se guérir comme toutes les
marchant. Il était en outre asthmatique à un degré autres maladies bien qu’on ait regardé cela comme
très fort, ne respirait que par la bouche et sa poitrine absolument impossible jusqu’ici. Si la tête trop grosse
faisait entendre un râle continuel. Après avoir examiné n’avait pas eu pour cause les substances étrangères
l’enfant au point de vue de ma science de l’expression qui sont la cause commune à toutes les autres formes
du visage, je trouvai que son état avait été produit par morbides, elle n’aurait jamais pu être guérie par le
une nutrition absurde et par une mauvaise digestion. même moyen qui, selon moi, est capable de guérir
Je dis pourtant à la mère que l’état de l’enfant était toutes les autres affections.
très dangereux et que le traitement présenterait des
N° 2
crises qui pourraient lui coûter la vie. Le traitement
commença par deux ou trois bains de tronc à friction Inflammation égyptienne des yeux,
par jour avec diète simple et conforme à la Nature. Hydropisie de la tête.
Au bout de quinze jours, la première crise se pré- Le fils de huit ans de Mme W... de cette ville
senta sous forme de fièvre scarlatine. On appliqua souffrait depuis quatre ans d’une inflammation égyp-
alors les bains de siège à friction au lieu des bains tienne des yeux sans obtenir le moindre soulagement
de tronc à friction. Comme l’enfant ne pouvait point des différents médecins consultés. Pendant quatre ans,
suer, le cours de la scarlatine ne fut point favorable; le pauvre enfant avait été traité à l’atropine dans les
dès le cinquième jour il se forma de gros nœuds tout différentes cliniques et maisons de santé et avait subi
autour du cou et l’enfant fut frappé de diphtérie le des opérations sans aucun succès. Ensuite le médecin
sixième jour, alors que la scarlatine était guérie. La avait déclaré que l’enfant aurait une hydropisie de la
diphtérie dura huit jours entiers pendant lesquels le tête et qu’il n’y avait rien à y faire. C’est alors que
petit malade fut entre la vie et le trépas. la mère me confia son enfant. Je déterminai d’abord
par ma science de l’expression du visage que la tête
Une forte fièvre alternait avec gêne de la respi-
beaucoup trop grosse et l’inflammation des yeux de
ration et danger d’étouffer. Cette crise était d’autant
l’enfant n’étaient que les suites d’affections antérieu-
plus dangereuse que l’enfant ne pouvait point suer. Il
res non guéries. La mère me confirma cette diagnose
fallait adapter entièrement à son état les bains de siège
en me disant que son fils avait eu la scarlatine à l’âge
à friction pendant tout ce temps. Il prenait nuit et jour
de quatre ans et qu’il ne s’en était jamais bien remis.
un bain toutes les deux ou trois heures. Le huitième C’était aussi à partir de cette époque qu’elle avait
jour de cette crise, il se forma un énorme noeud de remarqué que la tête de l’enfant devenait trop grosse
la grosseur du poing sur le côté droit du cou et cela et puis l’inflam­ma­tion des yeux s’était présentée
écarta tout danger pour la vie du petit. bientôt après.

III.5
304 La Nouvelle Science de Guérir

Je lui expliquai que la scarlatine n’était point ses yeux et je lui conseillai de ne s’attaquer qu’au
guérie et qu’elle avait été seulement refoulée chroni- foyer de la maladie, au bas-ventre, en prenant tous
quement dans le corps par suite des médicaments et les jours plusieurs bains dérivatifs et en suivant un
que les substances morbides étaient surtout montées régime sec, simple et sans excitants.
dans la tête où la scarlatine se montrait dans l’inflam­
Je lui conseillai également de prendre tous
mation chronique des yeux. Je lui expliquai ensuite
les jours des bains de soleil d’un genre particulier
que, selon toutes les prévisions, la rétro­gression des
vers midi. Ces mesures eurent un succès surprenant.
substances étrangères montées dans la tête ramènerait
L’inflammation des yeux cessa dès les premiers jours
la scarlatine et que la guérison serait lente, parce que
quand la digestion se fut considérablement améliorée.
nous avions surtout affaire à une surcharge du dos.
La malade fut complètement guérie au bout de sept
On appliqua alors quatre bains dérivatifs de siège
semaines. La guérison des yeux ne se fit que quand
à friction par jour avec diète absolument sans exci-
l’état du bas-ventre et des poumons se fut amélioré.
tants et conforme à la Nature. Au bout de huit jours,
On voit clairement par ce rapport l’uniformité de tous
l’in­­flammation des yeux avait beaucoup diminué, de
les symptômes morbides.
sorte que l’enfant pouvait ouvrir un peu les yeux, ce
qui était impossible auparavant. La digestion s’était N° 4
considérablement améliorée. Tumeur enkystée et
Il y avait eu surtout d’abondantes élimina- forts bourdonnements d’oreille.
tions d’urine. Au bout de quinze jours, les yeux ne Mme L. de Gr.-Zs. avait au-dessous de l’oreille
craignaient plus la lumière et dans la quatrième gauche une tumeur enkystée de la grosseur d’une
semaine, l’enfant eut de nouveau la scarlatine. Son grosse noix et souffrait de bourdonnements conti-
corps avait repris assez de force pour continuer la nuels dans l’oreille gauche. Elle avait appliqué
crise commencée dans sa quatrième année et puis pendant trois ans sans aucun succès tous les remèdes
interrompue plus tard. Après cette crise, les douleurs
possibles, mais elle refusait constamment de se soumet-
des yeux et l’hydropisie de la tête avaient cessé. On
tre à une opération que lui conseillait le médecin.
voit par là qu’il est possible de diminuer une tête trop
grosse. C’est là un problème qu’on était incapable C’est alors qu’elle vint chez moi. Je n’ordonnai
de résoudre autrefois. que les bains dérivatifs à friction décrits dans mon
livre: « La Nouvelle science de guérir » et un régime
N° 3 sec, naturel et sans excitants. Les bourdonnements
Inflammation égyptienne des yeux. cessèrent après les premiers bains. La tumeur enkystée
disparut en 50 jours.
Mlle M. D. de cette ville avait depuis cinq ans
une inflammation égyptienne des yeux. L’allopathie N° 5
avait essayé sans succès pendant cinq années tous les Dartre de la barbe.
remèdes dont elle dispose. Toujours on avait coupé
sans la moindre trace de mieux les petits nœuds blancs Monsieur H. de cette ville souffrait depuis
qui se reformaient sans cesse sur la paupière. C’est des années d’une dartre pilaire très gênante qui le
dans cet état que se présenta chez moi cette demoiselle défigurait tout à fait parce que sa barbe ne pouvait
de 18 ans. Je déterminai d’abord par ma science de se développer qu’insuf­fisamment. Toute cette partie
l’expression du visage que cette inflammation égyp- de la barbe était rouge foncé et il y avait partout des
tienne des yeux provenait d’une affection du bas- pellicules et de vilains boutons. Monsieur H. avait es-
ventre qui avait déjà produit une affection chronique sayé sans succès tous les remèdes de l’allopathie et de
des poumons et occasionné l’inflammation des yeux. l’homéopathie. Après avoir suivi consciencieusement
J’invitai la malade à ne plus s’occuper de ses yeux l’ancienne méthode naturelle sans aucun changement

III.6
Unité de Toutes les Maladies 305

pour sa dartre il s’était adressé à moi. Je déterminai diminué. J’avais déjà déclaré au malade lors de son
d’abord par ma science de l’expression du visage que examen que son affection ne s’améliorerait que si nous
cette dartre pilaire ne provenait que d’une affection réussissions à améliorer d’une manière durable sa
dorsale complètement négligée jusque-là parce qu’elle digestion trop inerte depuis des années, car il avait
était chronique et latente et que la dartre de la barbe déjà eu pendant des années des troubles digestifs
était pour ainsi dire le rejeton le plus éloigné de cette avant d’avoir son mal de gorge, ce qu’il m’avoua.
affection dorsale. Au bout de trois semaines, toute trace d’enrouement
et toute formation nouvelle avait disparu dans la
Le malade m’avoua qu’il souffrait depuis des
gorge et le malade se trouvait mieux que jamais. Si
années de douleurs périodiques dans le dos, mais qu’il
la médecine de l’école avait eu ce succès, le ma-
ne les avait pas crues dangereuses et surtout qu’il
lade n’aurait certainement jamais perdu confiance.
n’avait jamais soupçonné qu’elles pussent avoir un
Si les représentants de la médecine de l’école se
rapport quelconque avec la dartre pilaire. Je l’aver-
plaignent publiquement de leur détresse vis-à-vis
tis que sa guérison demanderait beaucoup de temps
des partisans de la médecine naturaliste, ils n’ont
parce qu’il avait une surcharge dorsale. Monsieur H.
qu’à éloigner la véritable cause de cette calamité.
suivit mon traitement pendant cinq mois en prenant
conscien­cieusement plusieurs bains à friction par jour,
N° 7
deux bains de vapeur par semaine et en suivant un Affection du foie, Inflammation du gros
régime naturel et sans excitants. Il fut entièrement intestin, Sueur aux pieds,
guéri au bout de ce temps. La guérison n’aurait pas Catarrhe de l’estomac.
pris le quart de ce temps si la surcharge avait été sur
le devant du corps. Le directeur M. de D. souffrait depuis longtemps
d’une inflammation du gros intestin devenue chronique
N° 6 et qui avait causé une affection maligne du foie. Cet
Cancer. état avait déjà duré des années sans que les différents
traitements allopathiques et homéopathiques y eussent
Monsieur F. de Leipzig âgé de 43 ans souffrait rien changé. L’inflammation de l’intestin était même
d’une affection de la gorge. Les médecins consultés devenue plusieurs fois aiguë et avait été accompagnée
constatèrent un cancer et déclarèrent que c’était le d’une forte fièvre.
même cas que celui de S. M. l’Empereur Frédéric.
Monsieur M. commença mon traitement au mois
Les médicaments corrosifs employés en allopa- de septembre et ne prit que mes bains dérivatifs à
thie ne firent qu’empirer le mal. On avertit le malade friction et suivit simplement un régime naturel. La
qu’il faudrait faire une opération dès que le cancer digestion délabrée depuis des années redevint normale
serait assez gros et assez mûr. Le malade ayant perdu dès les huit premiers jours. Monsieur M. eut plus
toute confiance en ses médecins se rendit chez moi au d’élimination par jour par l’intestin, les reins et la
milieu du mois d’août. Je lui prescrivis un régime na- peau qu’il ne prenait de nourriture quantitativement
turel, absolument sans excitants et sec, surtout du pain en apparence. C’est ainsi que son corps se délivra
de Graham et du fruit, puis plusieurs bains dérivatifs rapidement d’une grande quantité de substances
à friction tous les jours comme ceux qui sont décrits étrangères qui y étaient déposées depuis des années et
dans mon manuel. Le succès fut surprenant. Au bout qui avaient causé sa maladie. Son état s’améliora de
de sept jours, le malade me dit qu’il était beaucoup semaine en semaine et le malade fut entièrement guéri
mieux qu’autrefois et que surtout sa digestion était au bout de deux mois. Son ventre avait diminué de 15
beaucoup meilleure et qu’il n’avait jamais mieux centimètres et la sueur puante de ses pieds avait subi
digéré depuis 10 ans. une profonde altération; ses pieds étaient chauds et
L’enrouement avait déjà considérablement humides au toucher, mais la sueur n’était ni anormale

III.7
306 La Nouvelle Science de Guérir

ni de mauvaise odeur. Si toutes ces affections n’avaient N° 9


point découlé d’une source commune, elles n’auraient Rhumatismes articulaires.
jamais pu être toutes éloignées simultanément par le
même moyen. Monsieur W. de cette ville souffrait de rhuma-
tismes articulaires très graves. Sans recourir aux
N° 8 médicaments ni aux conseils des médecins, il se soumit
Tuberculose du cerveau. immédiatement à mon traitement. L’articulation du
Affection de la gorge. pied gauche était fortement enflée, rougie, luisante et
très endolorie. Monsieur W. était incapable de poser
La fille de 13 ans de Madame R. souffrait de le pied sur le sol et ne pouvait point du tout marcher. Il
tuberculose héréditaire du cerveau. Son père était déjà avait déjà souffert pendant des années de rhumatismes
mort de cette affection dans toute la force de l’âge
ordinaires et n’avait jamais eu de digestion normale,
et il avait transmis à tous ses enfants la disposition
de façon que les rhumatismes articulaires actuels
à cette maladie.
s’étaient développés avec le temps. Comme il n’avait
Cette fille souffrait déjà depuis des années de point encore pris de remèdes, le succès ne se fit pas
maux de tête affreux qui avaient été causés par la for- attendre. Le premier bain de siège à friction d’une
mation de nœuds dans la tête. Ces nœuds étaient même demi-heure suffit pour faire disparaître les douleurs
en partie visibles et sensibles extérieurement, surtout insupportables et pour faire diminuer l’inflammation
à la partie postérieure du cou et l’enfant souffrait et l’enflure de l’articulation. C’est là une preuve
aussi continuellement de la gorge. Elle se plaignait éclatante que ces symptômes désagréables n’avaient
constamment d’une oppression insupportable des été causés que par la trop grande chaleur (fièvre) du
yeux. Le médecin de la caisse des malades reconnut corps causée uniquement par la transformation ou
une tuberculose du cerveau et déclara qu’il n’y avait fermentation des substances morbides. Le bain avait
rien à faire. C’est alors que la mère m’amena sa fille. dérivé au-dehors de cette grande chaleur interne et
Je déterminai à l’aide de ma science de l’expression amené immédiatement du mieux. En moins de quatre
du visage que cette affection, tout héréditaire qu’elle jours, monsieur W. put marcher. Il se présenta pour-
était, ne prenait que dans le bas-ventre de l’enfant
tant à plusieurs reprises d’autres douleurs locales à
le point de départ de son développement. En consé-
l’épaule, au coude, au poignet et aux hanches. Mais
quence, j’ordonnai seulement le traitement des bains
ces douleurs furent également chassées rapidement
dérivatifs à friction et le régime naturel. Le résultat se
par les bains de siège à friction. Le malade était
manifesta très clairement dès les huit premiers jours
complètement guéri au bout de trois semaines et sa
par la diminution des maux de tête, par la disparition
digestion était meilleure que jamais.
de l’oppression des yeux et surtout par un mieux tout à
fait inattendu dans la digestion, de sorte que l’enfant
N° 10
était devenue toute joyeuse au lieu de la mélancolie
dont elle était constamment atteinte auparavant. Tous Consomption dorsale.
ses maux de gorge avaient également cessé au bout Monsieur H. de cette ville souffrait de consomp-
de ces quelques jours de traitement. tion dorsale et ne pouvait plus marcher qu’avec peine.
Dans le cours des deux mois suivants, les plus Ce malade âgé de 42 ans avait également beaucoup
grands nœuds de la tête et du cou se réduisirent et se de peine à se relever après s’être assis. Il avait déjà
dérivèrent par le bas pour ne plus revenir. Au bout de inutilement essayé tout ce que la médecine de l’école
six mois de traitement, l’enfant était complètement applique contre cette affection et il s’était adressé à
guérie de la tuberculose du cerveau, mais en même moi après s’être convaincu de toute l’inutilité de ces
temps toute transformée extérieurement. Elle s’était divers traitements. Il m’avoua qu’il digérait mal et
littéralement rajeunie et embellie. dormait mal depuis des années. Il sentait constamment

III.8
Unité de Toutes les Maladies 307

des deux côtés de l’estomac et en travers au-dessus leur diagnose était imprudente et fausse. C’était
de cet organe comme une ceinture ou une cuirasse. Il seulement l’insuccès des traitements allopathi-
était aussi très frileux à ces parties du corps. Il avait ques et homéopathiques, c’est-à-dire une nécessité
depuis plusieurs années des pollutions nocturnes bien inexorable qui avait amené chez moi Madame G.
qu’il fût marié, signe certain de sa forte surcharge
Je déterminai tout d’abord à l’aide de ma science
dorsale et de sa grave affection nerveuse. J’ordonnai
de l’expression du visage que les crampes n’étaient
à ce malade deux bains de tronc à friction par jour
que les suites d’une affection chronique du bas-ventre
pendant la première quinzaine et puis un bain de tronc
qui existait depuis des années. J’appliquai aussitôt
et deux bains de siège à friction tous les jours pendant
un traitement convenable par les bains dérivatifs à
quatre semaines. Le succès fut étonnant. Dès les quinze
frictions et par un régime conforme à la Nature. Cette
premiers jours, la digestion s’était complètement
dame fut entièrement guérie de sa longue maladie au
transformée et était redevenue normale. Ensuite la
bout de sept semaines. Cette cure n’avait pu se faire
paralysie et la faiblesse des jambes diminuèrent de
aussi rapidement que parce que la digestion s’était
jour en jour de sorte que le malade est entièrement
améliorée sur-le-champ et que les substances étran-
guéri actuellement de la consomption dorsale. Tous
gères avaient été éliminées sans retard. Ce cas, que
les médecins sauront reconnaître l’importance de cette
la médecine de l’école n’avait pas pu comprendre,
guérison, car la consomption dorsale était regardée
a fourni lui-même une nouvelle preuve évidente de
comme une affection que les méthodes existantes ne
l’uniformité de toutes les maladies.
pouvaient point guérir. Ce succès de mon procédé a
fourni une nouvelle preuve irréfutable de la justesse
N° 12
de mes découvertes et montré que la consomp­tion
dorsale a la même origine que toutes les autres Cyanose.
maladies, c’est-à-dire qu’elle est produite par les La petite fille de douze ans de Monsieur E. H. de
transformations et les fermentations des substances Pl. était atteinte de cyanose. Les différents médecins
étrangères du corps. de la caisse des maladies avaient déjà traité assez
longtemps la petite Elise sans pouvoir la soulager et
N° 11 le père vint me trouver quand il eut à peu près perdu
tout espoir. Je lui déclarai d’abord que l’état de son
Crampes nerveuses internes.
enfant était tel que j’avais moi-même peu d’espoir
Madame G. de notre ville souffrait depuis des d’un bon résultat, d’autant plus que sa petite fille
années de crampes caractéristiques qui partaient était de constitution faible. Mais je lui expliquai en
du bout des doigts, se portaient à la tête et tour- même temps que la cyanose était toujours le stade
mentaient horriblement la malade. Les médecins et final de maladies chroniques et internes, presque
les professeurs les plus célèbres de la ville avaient toujours d’affections des poumons et du cœur dans
essayé de tout pour faire disparaître cette affection; lequel l’accumulation des substances morbides
mais comme ils ne savaient pas de quelle manière produisait un état presque gangreneux de l’intérieur
elle avait été produite, tous leurs remèdes restèrent du corps. Sa petite fille était non seulement atteinte
sans succès et ne contribuèrent même qu’à empirer le d’une affection grave du cœur, mais encore elle
mal. Aucun de ces médecins n’avait vu que cette af- souffrait des poumons et ces deux affections mor-
fection ne provenait que d’une maladie du bas-ventre. bides étaient venues d’une surcharge chronique du
Chacun d’eux avait regardé ces symptômes comme bas-ventre. Une guérison n’était possible que si le
la maladie elle-même et n’avait point pu apercevoir bas-ventre et la digestion se laissaient suffisamment
le véritable foyer de cette affection. Leur traitement influencer et si la triste nutrition de l’enfant causée
purement local aux onguents et à l’électricité devait par l’alimentation soi-disant la plus fortifiante aux
nécessairement être aussi inutile et dangereux que œufs, à la viande, au bouillon, au vin, etc., se pouvait

III.9
308 La Nouvelle Science de Guérir

relever à l’aide d’une nourriture et d’un genre de vie N° 14


conformes à la Nature. On commença mon traite- Surdité et polype du larynx.
ment sans beaucoup d’espoir, mais dès la première
semaine un mieux sensible se déclara, car l’appétit Monsieur Sch. de Th. me consulta pour sa
et la digestion avaient repris leur activité presque surdité de l’oreille droite qu’il avait gardée d’une
normale. Au bout de quatre semaines de traitement, le attaque d’influenza et pour un polype du larynx qui
bon état de l’enfant me surprit extrêmement et je pus l’empêchait presque entièrement de parler. Il avait
déclarer au bout de quinze autres jours que la petite visité toutes les cliniques et tous les médecins, mais
Elise était entièrement guérie de la cyanose, ce qui personne n’avait pu le soulager. Je déterminai par
prouvait derechef l’uniformité de toutes les maladies ma science de l’expression du visage que ce malade
et la force vitale souvent admirable du premier âge. était surtout surchargé dans la partie antérieure du
corps et je pus lui prédire un succès surprenant. Son
affection de l’oreille provenait
N° 13
Névrasthénie et de ce que l’influenza avait été non pas guérie,
catarrhe chronique du gosier. mais seulement étouffée par les médicaments, ce qui
avait amené la surdité. Au bout de dix jours de mon
Monsieur Kl. de cette ville souffrait depuis plus
traitement, ce malade vint me dire qu’il entendait de
de vingt ans d’une affection nerveuse compliquée d’un
l’oreille droite et que son enrouement et les désagréa-
catarrhe chronique du gosier. L’affection nerveuse
bles chatouillements de la gorge avaient déjà nota-
avait dégénéré en névrasthénie. Tous les traitements
blement diminué. Au bout de quatre autres semaines,
suivis par le malade avaient été sans aucun succès. Je
cet homme me déclara qu’il était aussi bien portant
déterrninai tout d’abord par ma science de l’expres-
qu’il l’avait été dans sa tendre jeunesse.
sion du visage que son affection des reins n’était que
la conséquence d’une maladie des organes génitaux
qui avait été étouffée 22 ans auparavant à l’aide de N° 15
médicaments. Le catarrhe du gosier remontait à la Surdité-mutité.
même cause. Comme sa surcharge était assez favorable Madame Sch. de L. m’amena le 22 avril 1891 sa
et surtout sur le devant du corps, je pus faire espérer petite fille de quatre ans qui était devenue sourde et
une entière guérison au malade, mais je le prévins muette après la vaccination. Cette enfant avait déjà
en même temps qu’il lui faudrait inévitablement été soignée dans plusieurs cliniques et par un très
refaire sa maladie des organes génitaux qui couvait grand nombre de médecins et personne n’avait pu la
encore en lui à l’état latent. Il devait s’attendre à soulager. Les médecins avaient tellement maltraité
voir reparaître cette maladie dans la première hui- la pauvre petite par leurs opérations et leurs cauté-
taine de mon traitement, bien que cette affection fût risations qu’elle criait et pleurait dès qu’elle voyait
étouffée depuis 22 ans. J’ordonnai également à ce un médecin. Il me fut difficile d’examiner l’enfant à
malade mes bains dérivatifs et un régime sec et non cause de son anxiété terrible et de ses cris, mais je
excitant. Le succès fut surprenant. Dès le troisième vis qu’elle avait une forte surcharge de la tête et une
bain dérivatif la maladie des organes génitaux si congestion remarquable du sang vers la tête. Je pres-
bien étouffée et guérie par la médecine de l’école se crivis mes bains dérivatifs et un régime sec non excitant
représenta et dura quelques semaines pendant lesquel- et conforme à la Nature. Je recommandai en outre de
les on recourut aux bains de vapeur pour accélérer la faire coucher les fenêtres ouvertes et de la mettre
la dérivation. Quand cette affection invétérée des
le plus longtemps possible à l’air frais et ensoleillé.
organes génitaux disparut complètement, il ne resta
Le succès ne se fit pas attendre. Dès le 7 mai, la mère
plus aucune trace de névrasthénie et de catarrhe
m’avertit que son enfant était déjà beaucoup mieux
du gosier et le malade se sentait tout à fait refait.
et pouvait entendre un peu. Le 11 juin, l’enfant était

III.10
Unité de Toutes les Maladies 309

entièrement guérie. Elle entendait et parlait. La tête et qui causait ces contractions. Telle était l’opinion du
le cou avaient subi des transformations remarquables célèbre professeur qui voulait guérir en défigurant le
pendant ce traitement de 50 jours et étaient devenus malade pour le reste de sa vie. Monsieur B. renonça
beaucoup plus minces et plus élancés. à cette opération et se soumit à mon traitement sans
médicaments et sans opérations. Je constatai d’abord
N° 16 par ma science de l’expression du visage que les
Surdité du côté gauche, Flux d’oreille, douleurs faciales névralgiques de Monsieur B. étaient
Bourdonnements d’oreille. la suite d’une affection chronique du bas-ventre qui
avait commencé dix ans auparavant et avait attaqué
Monsieur E. K. de G. âgé de 35 ans souffrait surtout le côté droit du bas-ventre et c’est pourquoi
depuis des années d’un flux d’oreille très désagréable les douleurs faciales ne se présentaient que sur le
qui avait rendu l’oreille gauche sourde depuis six mois. côté droit de la face. Ce n’était point par hasard que
Aucun médicament n’avait pu guérir cette maladie ces douleurs ne se présentaient que du côté droit de
et c’est ce qui avait déterminé le malade à recourir la figure, c’était la conséquence inévitable de l’accu-
à moi. Je constatai par ma science de l’expression mulation particulière des substances étrangères chez
du visage que cette affection provenait du bas-ven- Monsieur B. Il n’y a du reste point de hasard dans la
tre et n’était que la suite d’une mauvaise digestion. Nature et aucune forme morbide ne fait exception à
J’ordonnai deux ou trois bains dérivatifs par jour et cette règle. Cette affection chronique du bas-ventre
un régime sans excitants et conforme à la Nature. Je était causée depuis des années par une digestion
recommandai en outre la transpiration par la marche anormale; l’estomac du malade en avait même été
ou bien en se couvrant chaudement dans son lit tout notablement élargi. Je prescrivis simplement mes bains
en laissant les fenêtres ouvertes. La digestion s’amé- dérivatifs et un régime conforme à la Nature. Le succès
liora dès le premier jour; le flux d’oreille et la surdité fut lent, mais sûr. Au bout de huit jours, la digestion
de l’oreille gauche disparurent au bout de 17 jours. était redevenue normale et régulière. Après un délai
Quinze autres jours suffirent pour faire disparaître de trois semaines, Monsieur B. pouvait dormir toute
toute trace de bourdonnements. Cette maladie avait la nuit sans douleurs, ce qu’il n’avait jamais pu faire
été guérie en 31 jours. une seule fois dans les quatre semaines précédentes.
Il avait toujours eu des insomnies terribles. Mais le
N° 17 voyage en chemin de fer qu’il n’avait jamais pu sup-
Douleurs faciales névralgiques. porter auparavant, ne le gênait plus désormais. Au
Monsieur R. B. de R. âgé de 39 ans souffrait bout de deux mois, monsieur B. était entièrement guéri
depuis quatre ans de douleurs faciales spasmodiques. et ses douleurs faciales avaient cessé pour toujours.
Il avait inutilement consulté un grand nombre de Le présent rapport fournit la preuve frappante de la
médecins. Les médicaments les plus forts et les plus justesse de mes découvertes et de l’unité de toutes les
variés n’avaient pu produire aucun effet favorable. maladies. Les douleurs n’étaient qu’à la tête, le traite-
L’affection était devenue telle que Monsieur B. ne ment n’avait eu lieu qu’au bas-ventre. Si les douleurs
pouvait ni parler, ni voir, ni sentir dix ou vingt fois faciales n’avaient point été causées par une affection
par heure et que les douleurs contractaient son vi- du bas-ventre, mon traitement n’aurait jamais pu
sage depuis le milieu de la mâchoire jusqu’à l’angle les guérir en les dérivant vers le bas. Monsieur B. a
de l’œil, ce qui faisait croire que Monsieur B. faisait éprouvé sur lui-même la vérité de ce traitement et il
des grimaces. Ces contractions étaient spasmodiques. a regretté vivement d’avoir suivi d’autres méthodes
Monsieur B. avait enfin consulté un célèbre profes- auparavant. L’un des médecins lui avait conseillé de
seur spécialiste qui lui avait déclaré que la guérison se faire arracher cinq dents du côté des douleurs fa-
ne pourrait se faire qu’en faisant l’excision du nerf ciales, et Monsieur B. avait suivi ce conseil parce que
le médecin lui avait garanti le terme de ses douleurs.

III.11
310 La Nouvelle Science de Guérir

Cette opération absurde n’avait fait qu’empirer les l’aide de verres et que la méthode vraiment mer-
douleurs, cela va sans dire. Les changements produits veilleuse était celle qui permettait de rétablir si bien
dans la personne de Monsieur B. pendant mon traite- les yeux malades que ceux-ci fonctionnaient ensuite
ment étaient surprenants. Il avait rajeuni de dix ans. d’une manière normale sans le secours des verres.

N° 18 N° 19
Scrofulose et Presbytisme. Polypes, Troubles digestifs.
Mademoiselle H. G. de Gr. âgée de 20 ans avait Le pharmacien B. de Z. souffrait depuis 20 ans
eu des pâles couleurs et la scrofulose dans son enfance. d’une mauvaise digestion. Il avait essayé de tous les
Elle avait eu à 18 ans des tumeurs glanduleuses opi- remèdes appliqués pour amener la selle. Chacun de
niâtres et un presby­tisme remarquable. Ces affections ces remèdes avait agi pendant quelque temps, puis ils
étaient rebelles à tous les remèdes. Mademoiselle G. avaient perdu peu à peu toute leur action. On voit clai-
dut porter des lunettes qui ne tardèrent pas à devenir rement par là que le corps peut réagir quelque temps
insufflantes et auxquelles on ajouta un lorgnon. C’est contre tous les poisons, mais qu’il supporte ensuite leur
seulement ainsi que cette demoiselle était capable de action sans se révolter parce qu’il a perdu alors toute
remplir ses fonctions de maîtresse d’école. On voit force réactive. C’est aussi pourquoi tous ces malades
donc que toutes affections des yeux sont non point baissent de plus en plus et que le simple trouble de la
des maladies locales des organes de la vue, mais des digestion amène ensuite des affection bien sérieuses,
conséquences d’autres affections chroniques, surtout telles que le cancer, etc. Tel avait été le cas de Monsieur
de la scrofulose et des affections des poumons, ce qui B. Presque toutes ses dents avaient été détruites par la
rend évidente l’inutilité de tout traitement local et mauvaise digestion et par les nombreux médicaments.
l’absurdité des spécialistes dans ce domaine.
Il se formait en outre continuellement dans le
Une amie de Mademoiselle G. lui ayant fait nez et dans les voies respiratoires des polypes qui
connaître ma méthode, cette dame suivit conscien- ne voulaient pas guérir parce qu’ils n’étaient que
cieusement mon traitement pendant une année tout la suite inévitable de son affection chronique du
entière. Elle prenait deux bains de siège à friction de bas-ventre. Monsieur B. avait fait opérer 26 polypes
15 à 30 minutes chacun par jour et vivait conformé- qui ne faisaient que se multiplier. Malgré ces 26
ment à la Nature. Le succès fut excellent. La digestion opérations inutiles, son médecin était d’avis que ces
s’améliora notablement. Les tumeurs glanduleuses opérations étaient le seul remède convenable contre
disparurent ensuite l’une après l’autre ainsi que les excroissances. On voit par là combien il est difficile
la disposition aux affections des poumons. Toute aux médecins d’apprendre quelque chose dans leur
trace de tumeur glanduleuse une fois disparue, le pratique quotidienne, parce qu’ils sont trop imbus
mal des yeux s’améliora ainsi plus rapidement. Au des préjugés de l’école.
bout d’une année, Mademoiselle G. ne portait plus
En faisant un voyage d’affaires, Monsieur B.
ni lunettes ni lorgnon et voyait pourtant beaucoup
entendit parler de ma méthode et suivit mon trai-
mieux qu’autrefois. Étonnée de ce succès, Made-
tement qui lui donna de meilleurs résultats en huit
moiselle G. vint elle-même à Leipzig pour me le
jours que tous les médicaments depuis 20 ans, car
communiquer. Elle me raconta que les oculistes les
sa digestion délabrée s’était transformée pendant
plus célèbres n’avaient pas pu la soulager et qu’elle
ce court espace de temps et était redevenue normale.
avait été bien aise de recevoir des lunettes qui lui
Mais la croissance des polypes s’était arrêtée du
permettaient d’exercer sa profession. Maintenant elle
même coup. Au bout de huit autres jours, les polypes
comprenait que les lunettes et les lorgnons n’étaient
se mirent à rétrograder sur le chemin qu’ils avaient
point du tout recommandables et que ce n’était pas
suivi à leur formation.
un grand mérite de conserver des yeux malades à

III.12
Unité de Toutes les Maladies 311

Monsieur B. fut guéri au bout de quatre semaines. la diphtérie. La tête, la poitrine et le ventre avaient la
L’action et la justesse de mon traitement avaient été couleur d’une étoffe rouge foncé. Cette crise dura 5
prouvées d’une manière si irréfutable à Monsieur B. ou 6 jours jusqu’au moment où je réussis à la dériver.
sur son propre corps qu’il me déclara à son départ Dès le cinquième jour, il y eut des évacuations énormes
qu’il ne pouvait plus continuer en conscien­ce à être d’excréments foncés et d’une puanteur pestilentielle
pharmacien, que la pharmacie ne faisait que trom- et d’urine couleur de café d’une odeur dégoûtante.
per et empoisonner l’humanité et qu’il était résolu à Ces évacuations durèrent plusieurs jours, et le corps
vendre sa pharmacie aussitôt que possible. avait éliminé la maladie sous forme de ces substances
morbides. Le mieux fit alors de rapides progrès. Au
N° 20 bout de cinq semaines, l’enfant était entièrement guéri
et tout à fait transformé corpo­rellement et intellec­
Affections de la gorge et
tuellement. Il s’intéressait à tout, était plein de vivacité
diphtérie scarlatineuse.
et d’attention, tandis qu’il était apathique autrefois.
Charles Br. de Sp. âgé de 8 ans et demi vint de la
Styrie avec sa mère pour suivre mon traitement. Voici le
N° 21
rapport de la mère sur l’état de son fils. L’enfant avait
Cancer aux lèvres.
été très bien portant jusqu’à l’âge de 2 ans et demi, mais
la vaccine l’avait rendu malade. Il avait eu d’abord la Un vieillard de 72 ans avait un cancer aux lèvres
diphtérie, qui avait été étouffée par les médicaments, depuis six ans. Les allopathes et les homéopathes les
puis l’enfant avait toujours été très souffrant depuis plus célèbres l’avaient inutilement soigné pendant
cette maladie, et sa voix était restée extrêmement six ans. Les excroissances de la lèvre devenaient de
faible. Les glandes du cou présentaient constamment plus en plus malignes. Il avait aussi un flux salivaire
des points blancs et enflaient à toute occasion comme très gênant. Après avoir examiné le malade et avoir
à la diphtérie. La digestion avait également empiré. trouvé que la surcharge était surtout latérale et sur
la partie antérieure du corps, je pus lui faire espérer
En mars 1891, l’enfant avait eu des rhumatismes
une guérison complète malgré son grand âge.
articulaires à la suite d’une grande frayeur et avait été
très malade pendant trois semaines. Son état était resté Le succès fut plus rapide que je ne l’avais espéré.
si pitoyable qu’on avait voulu entreprendre une cure à Le flux salivaire disparut dès les premiers jours, et les
Leipzig comme dernière ancre de salut. L’enfant com- nouvelles formations, les excroissances et les plaies
mença son traitement chez moi le 15 avril 1891. J’avais ouvertes de la lèvre commencèrent à rétrograder. Au
constaté par ma science de l’expression du visage que bout de dix jours, la plaie ouverte était refermée et
les anciennes maladies étaient encore plus ou moins la lèvre trois fois plus petite qu’au commencement.
latentes dans le corps de l’enfant parce qu’on les avait Ces onze jours de traitement avaient amené un succès
refoulées dans l’organisme à l’aide de médicaments. inconnu pendant les six années de soins donnés par
Je préparai la mère à la réapparition de tous ces les médecins.
symptômes morbides avant leur disparition définitive.
Ce cas prouve encore une fois la vérité frappante
Le succès de mon traitement scrupuleusement de mes découvertes, mais il montre surtout que les
suivi fut surprenant. Dès le deuxième jour, la digestion affections les plus graves sont guérissables même à
s’améliora. La diphtérie étouffée se représenta avec l’âge le plus avancé et que la durée du traitement
une grande violence le troisième jour. Le cou devint dépend uniquement de la surcharge du malade. Si la
énorme, et il eut plusieurs attaques d’étouffement. surcharge de ce vieillard avait été surtout dorsale,
L’enfant resta quatre jours en danger malgré les pro- il lui aurait fallu autant de semaines pour se guérir
diges accomplis par mes bains à friction. Le cinquième qu’il lui avait fallu de jours.
jour seulement, une violente scarlatine se dégagea de

III.13
312 La Nouvelle Science de Guérir

N° 22 parents à envoyer leur enfant se promener au soleil.


Dartre. Le quin­zième jour, l’enfant était entièrement guérie.

Monsieur W. de G. âgé de 24 ans et demi avait Ce sont justement ces cas de diphtérie qui mon-
depuis un an une dartre humide au cou et à la tête; trent le plus évidemment l’absurdité d’un traitement
il ne pouvait plus porter de cols et ne pouvait plus local. Je ne touche jamais au cou des malades, mais
fermer le collet de sa chemise. Les onguents et mé- je dérive simplement les substances morbides vers
dicaments employés n’avaient eu que des influences les organes sécréteurs naturels à l’aide de bains à
désavantageuses et le malade avait perdu toute friction appliqués au bas-ventre.
confiance dans la médecine de l’école. Il vint suivre
mon traitement, et sa dartre s’améliora visiblement N° 24
parce que sa digestion se releva en quelques jours. Affection grave du bas-ventre
Cette dartre cessa de suppurer au bout de trois jours et (Excroissance de 4,5 livres dans la matrice).
disparut sans laisser de trace au bout de 16 jours. Les Le 10 juillet de cette année, une dame H. de M.
substances morbides qui avaient causé cette enflure vint me dire que sa nièce avait suivi avec tant de succès
et la dartre avaient été dérivées par les éliminations mon traitement qu’elle avait décidé sa tante à suivre
plus abondantes de l’intestin et des reins. également mon traitement. « Je suis atteinte depuis
Ce remarquable succès n’avait été possible en si plusieurs années d’une affection du bas-ventre et je
peu de temps que parce que la surcharge du malade me soigne depuis longtemps sans le moindre succès.
était surtout dans la partie antérieure du corps. Mon médecin prétend que j’ai une excroissance dans
la matrice et que cette excroissance grandit sans cesse.
N° 23 Il faudra bientôt faire une opération. Mais je me sens
Diphtérie. si faible que j’ai déclaré au médecin que j’aimais
mieux mourir sans opération, car je me sentais trop
La jeune Elise B. âgée de douze ans, de notre ville, faible pour supporter une opération. C’est presque
était atteinte d’une diphtérie fort grave. Le médecin sans espoir que je me mis à votre traitement tel que
allopathe qui la soignait avait inutilement appliqué ma nièce me l’enseignait. Dès le deuxième jour de
tous ses remèdes. Le cou était si gros, surtout du côté ce traitement, ma selle qui était dure et irrégulière
droit et garni intérieurement d’une couche horrible­ depuis des années devint plus normale, de sorte que
ment puante de l’épaisseur d’un doigt, que l’enfant j’eus désormais tous les jours plus d’évacua­tions par
avait de la peine à respirer. Le médecin parla alors l’intestin qu’autrefois. Il me fallait également uriner
de trachéotomie et de transport immédiat de l’enfant trois ou quatre fois plus qu’autrefois. En un mot, je
à l’hôpital. Heureusement, les parents refusèrent et remarquai que mes substances morbides s’élimi­naient
envoyèrent chercher un de mes représentants. On chaque jour davantage et que mon ventre diminuait
appliqua sur-le-champ un bain à friction d’assez de semaine en semaine et prenait une forme plus
longue durée, pendant lequel la forte fièvre baissa et normale. Je suais chaque nuit, ce qui ne m’était
la tension du cou diminua. Les bains à friction furent jamais arrivé autrefois, et je me fortifiais de jour en
continués chaque fois que l’état l’exigeait et puis jour. Ce qui m’étonnait le plus à ce traitement, c’était
on fit suer la petite malade. La fenêtre devait rester qu’il y avait tous les jours après le bain à friction une
ouverte nuit et jour. Au bout de 12 heures, tout danger élimination par le vagin, ce que je n’avais jamais
avait cessé. En 4 jours, la tumeur de la gorge et la eu auparavant. C’était une sécrétion muqueuse très
couche intérieure disparurent. Au bout de huit jours, ferme de la grosseur d’un œuf de poule sans coque.
la digestion était devenue normale. J’insistai pour que Quand on posait le pied dessus, cette masse ne se
l’enfant ne reçut que du pain sec de Graham et du transformait nullement, tant elle était tenace. Ces
fruit cru un peu vert. Dès le dixième jour j’invitai les éliminations se firent presque tous les jours une ou

III.14
Unité de Toutes les Maladies 313

deux fois pendant quatre semaines, de façon qu’on Tous les médecins qui la soignaient, sans ex-
aurait pu en remplir un petit seau. J’eus un beau jour cepter une autorité célèbre, étaient perplexes devant
une descente de la matrice. Le médecin que j’appelai ce phénomène.
aussitôt constata que ce n’était point une descente,
Ils déclarèrent que c’était une sortie de l’aorte
mais qu’une excroissance de 4 livres et demie et de
et avertirent cette femme que cette artère pouvait
la forme d’une cafetière s’était pratiqué un passage
s’ouvrir à chaque instant et causer la mort. L’état de
à travers l’orifice de la matrice et qu’elle était encore
la malade était si pitoyable que cette femme désirait
retenue à cet organe par deux liens. Il ne lui était
mourir. Elle ne pouvait plus rester qu’assise au lit, mais
encore jamais arrivé de voir une excroissance de
elle ne pouvait plus s’étendre ni sur le dos ni sur le
cette grosseur sortir par l’orifice de la matrice et il
côté. Tel était l’état de la malade quand elle s’adressa
ne pouvait pas en revenir d’étonnement. Je lui cachai
à moi. Les cinq médecins, parmi lesquels il y avait
avec intention que telle avait été l’action des bains à
aussi une célébrité, naturaliste, avaient condamné
friction. Il détacha l’excroissance de la matrice et je
la malade qui n’avait plus aucun espoir. Je constatai
continuai vos bains à friction et votre régime, et je
par ma science de l’expression du visage que c’était
suis mieux portante que jamais.»
une affection chronique du bas-ventre qui avait causé
ces différentes formes morbides, d’abord l’asthme,
N° 25 puis l’affection du cœur et enfin l’engorgement du
Affection grave du cœur, sang. J’ordonnai trois bains de siège à friction par
Engorgement du sang, jour et un régime complètement sec, sans excitants
Sortie de l’aorte, Asthme. et conforme à la Nature.
Madame M. de H. était asthmatique depuis Le succès fut surprenant. Au bout de huit jours,
longtemps. Elle était âgée de 58 ans. Son asthme toutes les douleurs avaient cessé. Les pulsations de
avait beaucoup augmenté dans les dernières années. l’aorte sortie cessèrent au bout de quinze jours, et cette
Depuis le commencement de 1891 elle avait dans le artère rentra au bout de trois semaines et l’engorge-
côté droit de la poitrine des douleurs qui augmentaient ment du sang et l’affection du cœur disparurent sans
sans cesse et s’étendaient jusqu’au coude du bras laisser de trace. La respiration n’était plus gênée et
droit. Ces douleurs devinrent bientôt insupportables la malade dormait tranquillement et mangeait de bon
surtout à l’inspiration. Il s’y ajouta des battements appétit. Cette affection incurable avait été entièrement
de cœur et des attaques d’anxiété. guérie en quatre semaines et ce succès était tel que
la malade ne voulait point y croire et qu’il n’a point
Ces douleurs accablantes et cette respiration
encore été égalé jusqu’ici.
gênée ne permettaient plus à cette femme de dormir
bien qu’elle fût toujours fatiguée à mourir. Elle ne L’uniformité de la cause de toutes les affections
pouvait plus faire dix pas sans se reposer; elle avait ou l’unité de toutes les maladies telle que je l’ai expli-
tant de difficulté à parler qu’elle ne disait plus un qué dans le présent manuel a reçu ainsi une nouvelle
seul mot à son entourage. Les douleurs du côté droit preuve. Car de même que les plantes et les arbres sont
augmentaient tellement que la pauvre femme criait extrêmement différents extérieurement, surtout dans
souvent malgré elle en respirant. les différentes zones bien que leur existence et leur
croissance dépendent d’agents et de lois naturelles
Il se présenta ensuite un phénomène tout à fait
uniformes, de même la croissance et le développement
singulier en conséquence d’un mouvement imprudent
de toutes les maladies dépendent de causes uniformes
de la malade en avant. Il était sorti du côté droit de
et d’une loi naturelle tout à fait déterminée. Il n’y a
la poitrine, non loin du cou, une artère de la grosseur
point de hasard dans la Nature.
du petit doigt qui avait des pulsations bien plus fortes
que celles du cœur.

III.15
314 La Nouvelle Science de Guérir

N° 26 les douleurs augmentaient, il fallut augmenter le


Déviation de l’épine dorsale, nombre des bains dérivatifs à friction et ajouter un
Tuberculose des os. ou deux bains locaux de vapeur sur la tumeur tous
les jours. Au bout de quatre jours, la malade était
La fille de quatorze ans du maître d’école Sch. tellement faible qu’il fallut renoncer aux bains de
de cette ville avait résisté à une scarlatine grave qui vapeur qui furent remplacés par des compresses d’eau
avait été refoulée dans l’organisme par les médi- chaude qu’on renouvelait toutes les demi-heures. La
caments. Mais une affection encore beaucoup plus tumeur se portait de plus en plus vers l’endroit de
grave avait succédé à la scarlatine. L’enfant était l’abcès. Il se faisait en outre beaucoup d’élimination
toute de travers du côté gauche. La hanche gauche de substances étrangères par l’intestin et par les reins.
était plus haute que la droite et c’était surtout l’épaule Le quatrième jour de la troisième semaine, l’abcès
gauche qui contrastait avec la droite. La tenue était s’ouvrit en trois endroits différents et rejeta près d’un
tellement de travers que l’épine dorsale elle-même litre de matières. On continua pendant huit jours les
avait subi une déviation. L’épaule et le bras gauches compresses d’eau chaude, les bains locaux de vapeur
s’épaissirent peu à peu et le médecin déclara qu’il et les bains dérivatifs à friction et les plaies éliminèrent
fallait une opération, parce que l’os du haut du bras sans cesse du pus. Le huitième jour après l’ouverture
était en danger. de l’abcès, les trois plaies se referment sans laisser
C’est alors qu’on m’appela parce que les parents de cicatrices. On supprima alors les compresses et
ne voulaient pas consentir à une opération. Je consta- les bains de vapeur et l’on n’appliqua qu’un ou deux
tai à l’aide de ma science de l’expression du visage bains de siège à friction par jour.
que la scarlatine avait été seulement transformée en À la fin de la crise de l’abcès, le corps était
affection chronique par le traitement contraire à la redevenu droit et normal, et toute trace de maladie
Nature par les médicaments. J’expliquai en outre que avait disparu. La petite malade était comme refaite.
ce n’était point par hasard que l’épaule gauche était Ses traits étaient devenus trois fois plus jolis, et son
si gravement atteinte et que la déviation de l’épine humeur était entièrement transformée. Les parents
dorsale avait frappé le côté gauche, car il y avait et leur enfant étaient on ne peut plus heureux de
déjà eu une surcharge du côté gauche bien avant la n’avoir plus à redouter une déviation définitive, une
scarlatine et cette surcharge, après la scarlatine (Voir tuberculose des os et la rigidité du bras gauche. La
pp. 3.6 – 3.8), devait amener inévitablement cette maladie était entièrement guérie au bout de la cin-
affection du côté gauche (Voir pp. 4.6 et suivantes). quième semaine.
Pour qu’il y eut guérison, il fallait que la scarlatine
reparût ou bien qu’il se formât un abcès dans le haut Si les parents avait suivi les conseils de leur
du bras. médecin et avaient fait opérer leur fille à l’hôpital,
la conséquence en aurait été sûrement une langueur
J’ordonnai pour tous les jours de deux à quatre incurable pour le reste de la vie de la malade. Le
bains dérivatifs à friction selon la chaleur interne conseil d’un bon ami les avait préservés d’un tel
avec régime sans excitants et absolument conforme à malheur.
la Nature. La tumeur du bras et de l’épaule diminua
un peu pendant les huit premiers jours sans mieux
N° 27
sensible et les douleurs diminuèrent également. La
tenue de travers ne s’améliora point. Au bout de la
Nausées périodiques,
deuxième semaine, les douleurs du bras et de l’épaule
Affections des poumons.
augmentèrent et la tumeur commença à se contracter L’ouvrier M. de K. souffrait depuis douze ans
à dix (10) centimètres au-dessous de l’aisselle gauche, de nausées périodiques qui étaient rebelles à tous les
signe certain qu’il allait s’y former un abcès. Comme remèdes. Ces attaques se renouvelaient régulièrement

III.16
Unité de Toutes les Maladies 315

une ou deux fois par semaine, chaque attaque durait côté droit de la poitrine était sorti en arrière et l’épine
depuis le lever jusqu’au coucher. Le malade était dorsale était courbée et cartilaginifiée. Le médecin
véritablement incapable de tout travail pendant ce avait déjà dit depuis longtemps que l’enfant devien-
temps, car les vomissements ne cessaient pas quand drait un estropié et qu’il n’y avait rien à y faire. Le
l’estomac était vide, mais il y avait constamment hasard mit un jour le présent manuel entre les mains
des vomissements de bile, ce qui fatiguait encore de son père qui lut la quatrième conférence qu’il est
davantage le malade. Après avoir essayé en vain également possible de guérir ces affections. Il me
toutes les méthodes et tous les médecins pendant confia en conséquence son fils il y a 18 mois.
douze ans, il entendit parler de moi et voulut suivre
Je constatai que cet estropiement ne s’était dé-
mon traitement.
veloppé qu’à la suite d’une affection chronique de la
Je constatai à l’aide de ma science de l’expres- digestion et que la guérison dépendait du relèvement
sion du visage que la véritable cause des nausées de la digestion. Je prescrivis quatre bains de siège à
était une affection chronique des poumons qui s’était friction par jour avec régime absolument sans exci-
dégagée d’une affection héréditaire du bas-ventre. tants et conforme à la Nature. Le succès fut lent, mais
Je prescrivis deux bains de tronc à friction par jour sûr. Au bout de six mois, l’épine dorsale était droite et
pendant la première quinzaine et un régime sec, sans la poitrine remise à sa place normale, mais toute la
excitants et conforme à la Nature. Il ne se manifesta masse de substances morbides qui avait fait changer
pas le moindre mieux pendant ce temps; l’affection de place la poitrine était descendue plus bas et avait
resta la même et il n’y eut pas la moindre altération formé au bas du dos jusqu’aux premières côtes une
dans l’extérieur du malade. Je remplaçai alors les bosse qui empêchait l’enfant de se baisser.
bains de tronc à friction par les bains de siège à fric-
Le père vint tout consterné me communiquer ce
tion. Le succès fut surprenant. Au bout de huit jours,
fait qu’il considérait comme un insuccès. J’expliquai
le malade était tout à fait transformé extérieurement.
au père et au fils que la grande masse des substances
Au lieu de son teint pâle et couleur cendre, il avait
morbides était déjà beaucoup plus près des organes
une florissante fraîcheur.
sécréteurs naturels et que c’était donc déjà un grand
Sa digestion était devenue normale. Les attaques succès, car il faudrait tout au plus encore trois mois
ne s’étaient pas renouvelées. Ce malade revint me voir pour faire disparaître cette bosse. On comprit mes
au bout d’un mois pour me remercier de sa guérison explications et l’on continua le traitement.
et il m’assura qu’il était comme refait depuis qu’il
Au bout de onze mois, l’enfant était entièrement
prenait des bains de siège à friction. Il avait tous les
guéri et s’était complètement transformé extérieu-
jours en travaillant une sueur naturelle qu’il n’avait
rement.
jamais connue jusque-là et qui lui faisait beaucoup de
bien, tandis qu’il avait toujours été accablé autrefois Ses manières lentes et gênées avaient fait place
par une chaleur sèche. à une grande vivacité et la digestion était devenue
normale. Le père et le fils étaient heureux et étonnés
Ce cas montre clairement que les bains de siège à
de ce succès inattendu, car ils croyaient comme la
friction donnent souvent des résultats plus avantageux
plupart des gens que ces estropiements ne pouvaient
que les bains de tronc.
pas se guérir radicalement. Mais ils n’auraient ja-
mais osé espérer un tel succès de l’application de
N° 28 moyens aussi simples que les miens. S’ils n’avaient
Déviation de l’épine dorsale, pas éprouvé cela eux-mêmes, ils auraient- regardé
Torsion du haut du corps. cette cure comme un conte du bon vieux temps.
Le fils de 17 ans et trois mois du paysan A. de
B. (Thuringe) était contrefait depuis des années. Le

III.17
316 La Nouvelle Science de Guérir

N° 29 rie. Le corps avait diminué de 31 livres et le ventre


Calculs bilieux, Inflammation chronique était devenu plus normal. Au bout de la cinquième
des intestins, Nervosité, semaine du traitement, les calculs bilieux se mirent à
Insomnie. se détacher et furent éliminés avec l’urine sous forme
de graviers. Ce cas si grave était guéri au bout de
Madame R. de notre ville souffrait depuis des sept semaines.
années de mauvaises digestions et de calculs bilieux.
Elle avait eu ensuite une violente inflammation des N° 30
intestins du côté droit et de grandes douleurs spasmo- Catarrhe des poumons, Pieds froids,
diques. L’inflammation aiguë une fois passée, l’endroit Affection de l’estomac, Affection du foie,
de l’inflammation était resté endolori et enflé. Les Catarrhe du gosier.
douleurs avaient cessé peu à peu, mais il était resté
M. H. de notre ville, âgé de 27 ans, surtout sur-
dans l’intestin un objet de la grosseur d’une tabatière
chargé du côté droit, s’était soumis à mon traitement
qu’on sentait parfaitement au toucher. Mme R. avait
parce qu’il souffrait des affections ci-dessus. Il prit
désormais beaucoup de peine pour aller à la selle et
pendant quinze jours mes bains de tronc à friction et
il fallait toujours lui donner des médicaments et des
pendant huit jours mes bains de siège à friction tout
lavements. Elle prenait sans cesse de l’embonpoint et
en suivant un régime spécial. Le succès fut rapide. La
son état avait pourtant fini par devenir insupportable.
digestion et l’affection de l’estomac s’améliorèrent
Extrêmement nerveuse, sans sommeil, douleurs dans
dès le deuxième jour et les autres affections s’amélio-
la région du foie à cause des calculs bilieux, inappé-
rèrent également dans les jours suivants. Le malade
tence complète, tel était son état quand les médecins
fut guéri de toutes ses affections en trois semaines,
la préparèrent à une opération des calculs bilieux.
et, ce qui l’étonnait le plus, c’est qu’il avait les pieds
Ennemie de toute opération, elle recourut à moi. Je
chauds sans qu’on y eût fait la moindre chose. Les
lui expliquai que sa guérison n’avait point besoin
pieds froids l’avaient gêné horriblement.
d’opération et que toute opération était au contraire
fort nuisible à la santé. Après avoir constaté son
état par ma science de l’expression du visage, je pus N° 31
Tuberculose des os.
lui promettre le succès, mais je l’avertis en même
temps que son ancienne inflammation des intestins Monsieur A. H. de W. était atteint de tuberculose
redeviendrait probablement aiguë et qu’alors l’ob- aux deux jambes. Il avait été traité pendant neuf mois
jet dur qui la tourmentait disparaîtrait de l’intestin, à l’iodoforme, à l’acide phénique, etc., et l’on avait
car cet objet ne se composait que de vieux restes de déjà opéré plusieurs fois les deux jambes et enlevé
substances d’élimination qui s’étaient cartilaginifiés des morceaux d’os. Tous ces traitements locaux qui
avec la paroi de l’intestin. n’attaquaient point le foyer de la maladie avaient
tellement maltraité le malade qu’il ne pouvait plus
On appliqua tous les jours de deux à cinq bains
marcher. C’est dans cet état qu’il s’adressa à moi.
dérivatifs à friction selon l’état de la malade et toutes
Comme sa surcharge était favorable, je pus lui pro-
les semaines un ou deux bains de vapeur avec un ré-
mettre sa guérison, qui arriva au bout de trois mois.
gime sec, sans excitants et conforme à la Nature. Les
Les plaies des jambes étaient guéries et les os étaient
huit premiers jours n’amenèrent point de mieux. Dans
redevenus durs. Ce premier traitement lui permit de
la deuxième semaine, tout devint normal, l’appétit,
marcher. Au bout de trois autres mois de traitement,
la selle et le sommeil. Au bout de trois semaines, il
le malade se déclara lui-même parfaitement guéri et
n’y avait plus aucune trace d’affection nerveuse. La
se sentait mieux portant qu’il ne l’avait été dans les
quatrième semaine amena la crise très douloureuse
dix dernières années.
des intestins et des évacuations énormes noires et
d’une puanteur pestilentielle sous forme de dysente-

III.18
Unité de Toutes les Maladies 317

N° 32 Comme le malade était encore vigoureux, je pus


Tuberculose des poumons. lui promettre un prompt succès. Je prescrivis trois
bains dérivatifs à friction par jour et deux bains de
Martha K., fille de quatre ans d’un citoyen de vapeur par semaine avec un régime sans excitants
Leipzig, avait la tuberculose des poumons et avait et conforme à la Nature. Dès le premier jour du
été vaccinée 14 fois avec la lymphe de Koch, mais traitement, la blessure la moins profonde cessa de
sans le moindre succès. Sa mère prétendait même que suppurer; la seconde plaie du jarret cessa également
l’enfant était beaucoup plus mal depuis le traitement de suppurer au bout de huit jours et ces deux plaies
par la lymphe de Koch. Je prescrivis plusieurs bains guérirent entièrement en quelques jours. La troisième
dérivatifs à friction par jour, un régime sec, sans plaie cessa de suppurer et guérit en trois semaines.
excitants et conforme à la Nature, des bains de soleil L’enflure de la jambe se mit alors à diminuer et re-
aussi souvent que possible et le séjour et les exercices devint normale en quatre semaines après réduction
prolongés en plein air. Au bout de huit jours, il y avait d’une grande partie des noeuds de la jambe.
un mieux notable qui continua pendant les semaines
suivantes. Au bout de trois mois, la mère cessa le Le malade était on ne peut plus heureux et as-
traitement, car elle trouvait sa fille parfaitement bien surait qu’il ne s’était jamais senti mieux portant. Il
portante. L’enfant était tellement transformée qu’on retourna complètement guéri en Silésie.
pouvait à peine la reconnaître.
N° 34
N° 33 Inflammation de l’articulation de
Tuberculose d’os. la hanche, Estropiement et Perclusion.
Le maçon Gottlieb H., âgé de 42 ans était frappé Oswald Z. de K. par Sk., âgé de 12 ans avait eu
de cette affection depuis des années. Il y avait au jarret un rhume qui avait été suivi d’une ischialgie. Cette
gauche deux plaies ouvertes de la grandeur d’une affection s’était tellement empirée par suite du trai-
pièce de dix fenins. La profondeur des plaies était de tement absurde des médecins par les médicaments,
7 et 8 cm 1/2 et remontait en biais jusqu’à l’os de la le lit expansif, etc., que le pauvre garçon souffrait de
cuisse. L’extrémité de la cuisse gauche présentait la sa hanche raidie et d’une intoxication remarquable.
troisième plaie ouverte de la grandeur d’une pièce Il était tout de travers et perclus, parce que la jambe
de deux fenins et d’une profondeur de 11 cm jusqu’à droite était non seulement courte, mais encore moins
l’os. Ces trois plaies rendaient sans interruption un développée et plus maigre que la jambe gauche.
pus aqueux. Toute la jambe était enflée et noueuse. Cet enfant ne pouvait marcher qu’à l’aide de deux
Cet homme avait suivi toute sorte de traitements sans béquilles. C’est dans cet état qu’il vint chez moi. Je
le moindre succès. constatai par ma science de l’expression du visage que
cette perclusion et cet estropiement du pauvre malade
Je constatai que la cause de son affection était n’étaient que la conséquence du traitement absurde
un trouble chronique de la digestion dont le siège était de la part des médecins qui avaient fait de cet enfant
du côté gauche. Ce n’était donc point par hasard que un estropié tout en voulant le guérir. Je constatai
la jambe gauche du malade présentait les plaies tu- en outre que cette inflammation de l’articulation de
berculeuses. Le corps avait surtout une charge du côté la hanche était simplement la suite d’une affection
gauche et la jambe gauche avait eu cette disposition de la vessie dont l’enfant avait été atteint après un
morbide bien avant la formation des plaies ouvertes. refroidissement à ce que m’assurait sa mère. Il avait
Le traitement local appliqué jusque-là devait donc eu alors une rétention d’urine pendant plusieurs jours
être sans succès parce qu’il attaquait non point le et puis il avait eu aussitôt après une inflammation de
foyer proprement dit, mais seule­ment les ramifications l’articulation de la hanche.
extrêmes de la maladie.

III.19
318 La Nouvelle Science de Guérir

Je prescrivis un traitement adapté à l’état du ma- affaissé était redevenu assez plein et assez frais. Au
lade. Je ne touchai point à la jambe estropiée, mais je bout de deux autres mois, ce malade était assez bien
lui fis prendre trois bains de siège à friction par jour en pour reprendre son travail.
lui faisant suivre un régime sans excitants et conforme
Cette guérison parut un véritable prodige aux
à la Nature. Au bout de quinze jours, le jeune malade
médecins qui lui avaient prédit une fin prochaine.
put déposer ses béquilles et marcher même sans le
Le malade m’écrivit que ces médecins n’avaient pas
secours d’une canne. Au bout de quatre semaines, la
voulu croire que ce fût une méthode qui avait amené
hanche avait perdu sa dureté et tout estropiement avait
la guérison de cet homme. Ces fils d’Esculape ont
cessé. La jambe droite était aussi souple que la jambe
tellement perdu le sens de la Nature qu’ils considèrent
gauche. Dans le délai de six mois, les dimensions de
comme des prodiges ses actions les plus simples.
la jambe et du pied s’étaient entièrement compensées.
Cette guérison n’avait été possible que parce que mes
bains de siège à friction avaient causé à l’enfant des N° 36
évacuations d’urine extraordinaires qu’il n’avait ja- Hydropisie.
mais eues auparavant et qui avaient éliminé la cause Mr K. de P. était atteint d’hydropisie depuis deux
occasionnelle de cette affection. ans. Ses jambes et son ventre étaient fortement gonflés,
sa digestion était mauvaise depuis des années, ses
N° 35 évacuations étaient insuffisantes. Ayant entendu parler
Phtisie. de mon traitement, il se mit à le suivre tout seul en se
Christian D. de N., ouvrier mineur de profession guidant simplement sur mon manuel « La nouvelle
et âgé de 49 ans, était phtisique depuis trois ans. Dix science de guérir ». Le succès ne se fit pas attendre.
médecins l’avaient soigné sans aucun succès. On Sa digestion s’améliora bientôt et le malade résolut de
avait constaté la présence de nœuds tuberculeux dans suivre mon traitement de la manière la plus conscien-
les poumons et puis on avait déclaré qu’il avait la cieuse, car il avait le ferme espoir d’obtenir ainsi sa
phtisie et qu’il n’y avait rien à y faire. Leur dernier guérison. Je lui donnai par correspondance tous les
conseil avait été de se rendre dans un climat plus conseils qu’il ne pouvait point puiser tout seul dans
doux. Mais le malade n’avait point d’argent pour ce mon manuel et le malade réussit à se guérir entière-
voyage et c’est pourquoi il s’était adressé à moi. Ma ment dans le délai d’une année. Il vint me voir une fois
science de l’expression du visage me mit en état de que l’occasion s’en présenta et je ne pus qu’admirer
constater que le malade avait réellement une grave l’intelligence avec laquelle il avait su comprendre ma
affection des poumons, la phtisie, mais que cette méthode et en obtenir un succès si éclatant.
affection ne provenait que d’une mauvaise digestion
depuis de longues années et qu’il y aurait du mieux N° 37
dès qu’on réussirait à relever la digestion d’une Paralysie complète,
manière durable. J’appliquai simplement des bains Erysipèle du tibia.
de siège à friction dont le nombre et la durée furent Madame R. de cette ville, âgée de 35 ans, avait
exactement adaptés à l’état du malade. Le succès fut autour de la jambe au-dessus du mollet gauche un
remarquable. Dès le premier mois, je pus constater érysipèle du tibia qu’elle attribuait à un excès du
un mieux tout à fait notable. La digestion s’était travail. Son médecin y avait appliqué de l’onguent
améliorée de jour en jour. Le malade était capable gris; comme cela n’y faisait rien, il avait ordonné
de refaire sans peine le chemin de son village jusqu’à de l’onguent d’ichtyole. La malade en dépensa pour
la prochaine station de chemin de fer, ce dont il était plus de 12 francs. Mais l’état ne faisant qu’empirer,
incapable depuis deux ans. L’extérieur de cet ouvrier la digestion ne faisant que se délabrer davantage et
était complètement transformé. Son visage pâle et la jambe enflant toujours davantage, les douleurs

III.20
Unité de Toutes les Maladies 319

devinrent de plus en plus insupportables et la jambe et éliminèrent une grande quantité de substances
resta tout à fait paralysée. À partir de ce moment, étrangères. La grande plaie ouverte du dos diminua
Madame R. dut garder le lit. On appela d’autres de jour en jour et se ferma au bout d’une quinzaine.
médecins plus célèbres. Le plus célèbre d’entre eux À partir de ce moment-là, cette dame put se tenir sur
ordonnait presque tous les jours un nouvel onguent ses jambes et même elle commença à marcher dans
et le régime suivant. Le matin: du thé noir avec petit sa chambre à l’aide d’une béquille au bout de trois
pain grillé; dans la matinée: du caviar et du vin de semaines. À Noël, elle était capable de marcher dans
Porto; à midi: du poulet ou du rôti de lièvre, de la sa chambre sans aucun secours et aujourd’hui elle
compote ou du petit pain; à la collation: du lait avec est entièrement guérie.
du cognac; le soir: de la viande crue sur un petit pain
et un verre de bière de Culmbach. Quel fut le succès N° 38
obtenu par ce célèbre spécialiste ? Au bout de très Jaunisse.
peu de temps, la malade était complètement paralysée
et ne pouvait plus remuer ses membres. Elle avait en Au printemps de 1887, la petite fille de treize ans
même temps une constipation opiniâtre. Le célèbre de Madame L. de notre ville se plaignit d’une grande
médecin, en ordonnant ce magnifique régime, n’avait fatigue, d’un dégoût invincible pour tout travail, d’une
nullement réfléchi que tout ce qu’on mange doit aussi faiblesse générale, de maux de tête, en un mot d’un
être digéré et éliminé par le corps. Le pitoyable état malaise général. Au bout de quelques jours, le blanc
de cette dame empirait sans cesse. Il y avait cinq des yeux se colora en jaune, puis cette vilaine couleur
semaines qu’elle était couchée et qu’elle enflait sans envahit tout le visage, le cou et enfin le corps tout en-
cesse. Il s’était formé sur son dos une grande plaie tier. On reconnaissait distinctement qu’il y avait une
ouverte et suppurante qui avait les dimensions d’un forte fièvre dans le corps et que cette fièvre partie du
billet de cinq francs et qui lui causait de très grandes bas-ventre s’était répandue dans tout l’organisme en
douleurs. Elle subissait en outre tous les tourments se manifestant d’abord dans la tête conformément à la
de l’insomnie. Tel était l’état de cette malade quand Nature de cet acte de fermentation. Le traitement se
je fus appelé auprès d’elle. Je constatai à l’aide de composa d’un régime sans excitants et de trois bains
ma science de l’expression du visage que la paralysie dérivatifs par jour pour éliminer les substances en
n’était que la conséquence d’une intoxication grave fermentation et ouvrir les pores. Au bout de 15 jours,
produite par les médicaments, mais que l’érysipèle la jaunisse était entièrement guérie.
du tibia résultait d’une affection chronique de la di-
gestion. Tout traitement local était donc exclu. Je ne N° 39
fis appliquer que trois bains de siège à friction par Constipation très forte.
jour. Il fut d’abord difficile de mettre au bain cette Madame F. de A. avait souffert depuis près de
dame absolument paralysée. Mais cela fut déjà plus 20 ans d’une très forte constipation rebelle à tous les
facile au bout de quelques jours. Mon traitement remèdes. Quand elle suivit mon traitement, elle me dit
commença le 15 novembre et il y eut déjà du mieux qu’elle n’espérait aucune amélioration de son état.
au bout de deux jours, car la selle vint alors pour la Au bout de huit jours de traitement consciencieux,
première fois toute seule depuis cinq semaines sans surtout pour ce qui regardait le régime rigoureuse-
le secours de lavements. Ce qui tourmentait le plus ment conforme à la Nature, son affection était gué-
cette pauvre dame, c’était sa grande plaie ouverte rie et en même temps un certain nombre de formes
dans le dos, car elle ne savait plus comment se cou- morbides qui en résultaient. Quant à sa nourriture,
cher. Le mieux fit désormais de rapides progrès. La cette femme avait dû se contenter de blé égrugé et
selle se présenta bientôt une fois par jour et puis de fruits aigrelets jusqu’à ce qu’elle pût digérer des
deux fois par jour en quantités inconnues jusque-là. mets cuits et du pain.
Les sécrétions de l’urine et de la sueur redoublèrent

III.21
320 La Nouvelle Science de Guérir

N° 40 était enceinte pour la septième fois et parce que ses


Danse de Saint-Guy, derniers accouchements avaient été tous fort labo-
Affection nerveuse très grave. rieux et n’avaient pu se faire qu’avec le secours d’un
médecin. Comme aucun médecin n’avait pu la guérir
Mademoiselle Antoine Gr. de Leipzig, âgée de jusqu’ici, elle avait mis son dernier espoir dans mon
15 ans, avait des affections nerveuses de l’espèce la traitement. Je lui prescrivis trois bains de siège à
plus grave. Elle ne pouvait ni marcher, ni parler, ni friction d’une demi-heure chacun par jour, puis un
dormir, ni porter la moindre chose, ne rien saisir, ne réchauffement en marchant au soleil et en même temps
rien digérer. Elle se démenait de tous ses membres un régime sans excitants. Madame F. revint chez moi
et avait la danse de Saint-Guy la plus violente. C’est le 27 mai 1890 et me communiqua ce qui suit. Elle
dans ce triste état qu’elle se trouvait quand sa mère avait consciencieusement suivi des prescriptions et
me l’amena le 14 janvier 1890. senti au bout de huit jours un mieux qui s’accentuait
Tous les remèdes et toutes les méthodes avaient à mesure que le traitement continuait. Elle avait eu
été sans aucun succès jusque-là. son accouchement le 25 avril et cet accouchement
avait été le plus facile de tous au grand étonnement
Je prescrivis trois bains de siège d’assez longue
de la sage-femme. Tandis que l’arrière-faix lui avait
durée par jour, de l’air frais jour et nuit et un régime
toujours fait des difficultés à ses autres accouchements
sans excitants. Il y eut en peu de temps un succès
et qu’il y avait toujours eu des éliminations de sang
inouï. Au bout de huit jours, cette jeune fille pouvait
gangreneux, tout s’était passé cette fois sans aucun
marcher et elle fut si bien rétablie au bout de quelques
trouble. Ce septième enfant était aussi le plus vif de
mois qu’elle put entrer en place.
tous. C’était aussi la première fois qu’elle avait suffi-
La surcharge interne de ce corps en substances samment de lait pour nourrir son enfant. Son appétit
étrangères avait tellement gêné la connexité des nerfs était bien meilleur qu’auparavant. Elle avait reconnu
que cette enfant n’était plus capable de maîtriser ses que ce genre de vie était beaucoup plus simple, mais
membres, ses pensées et ses paroles. Mais avant la aussi beaucoup plus sain que son régime d’autrefois.
destruction de la connexité des nerfs soumis à sa vo- Ce succès est une nouvelle constatation de ce que j’ai
lonté, la connexité des nerfs non soumis à sa volonté dit dans le chapitre intitulé: « Comment on obtient
était déjà détruite. La digestion de cette enfant était des accouchements heureux et faciles ».
insuffisante depuis plusieurs années et c’est ce qui
avait causé la forte surcharge du corps tout entier N° 42
en substances étrangères qui avait amené ensuite le Impuissance de l’homme.
trouble des autres nerfs. Monsieur Gl. de Sp. était entièrement impuis-
Mon traitement avait éliminé les substances sant. Rien n’avait pu y remédier. Il suivit chez lui
étrangères et amené aussitôt un mieux notable. mon traitement consistant en trois bains de siège à
friction par jour alternant avec des bains de tronc à
N° 41 friction et en un régime sans excitants. Cette affection
Faiblesse générale pendant la grossesse, disparut complètement en six semaines.
Allégement de l’accouchement.
N° 43
La femme du jardinier E. de W. par P. vint
Tumeur glanduleuse.
en septembre 1889 se plaindre d’avoir une grande
faiblesse, des douleurs dans le dos, des mains et des La petite E. K. âgée de neuf ans avait sur le
pieds froids, une grande fatigue, une anémie fort côté gauche du cou une tumeur glanduleuse qui avait
prononcée. Elle avait déjà eu toutes ces affections, atteint la grosseur d’un œuf de poule. Je la soignai en
mais elle était maintenant fort inquiète parce qu’elle lui prescrivant quatre bains de siège à friction d’une

III.22
Unité de Toutes les Maladies 321

demi-heure chacun par jour, deux bains locaux de des douleurs lancinantes dans les reins. Cette tumeur
vapeur et un régime adapté à son état. La tumeur eut bientôt la grosseur d’un œuf de poule, les douleurs
d’abord rouge foncé devint violet foncé. Au bout de devinrent intolérables et le sommeil disparut avec la
trois semaines, les bains de vapeur gênèrent l’enfant, faim. Une violente fièvre me tourmentait.
car la tête s’était penchée et raidie par suite des gran-
C’est alors que je décidai de suivre un traite-
des dimensions de la tumeur. On remplaça les bains
ment sérieux. Je pris des bains partiels de vapeur
de vapeur par des compresses d’eau aussi chaudes
en me servant avec succès de l’appareil démontable
que le corps pouvait les supporter. On aperçut alors
à bains de vapeur de Kuhne. Je repris les bains de
distinctement le mouvement des substances morbides.
vapeur à chaque fois que les douleurs revenaient et
Le pus traversait la peau et salissait le linge sans
ces bains de vapeur et les bains de tronc et de siège
qu’il y eût d’ouvertures. Il se forma enfin deux trous
à friction me soulagèrent constamment. En dehors
de la grosseur d’un pois qui évacuèrent une énorme
des bains, j’évitais tout frottement et toute impureté
quantité de pus. La tumeur désenfla alors rapidement.
en couvrant d’un linge mouillé la partie malade et en
Mais il s’en forma une nouvelle qui disparut bientôt
mettant par-dessus un morceau d’étoffe en laine. La
après avoir évacué son contenu par les trous de la
tumeur violette resta d’abord très dure. Les douleurs
première tumeur.
revenaient constamment.
Au bout de quatre semaines, la maladie était
Au bout de 4 ou 5 jours, il se présenta de petites
si bien guérie que l’enfant allait à l’école; tous les
ouvertures de la grosseur d’une tête d’épingle. Il y
désagréables symptômes avaient cessé au bout de la
en avait plus de vingt. Il en sortit du sang et de l’eau
cinquième semaine et les mouvements de la tête et du
sanguinolente. La tumeur était encore très gangre-
cou étaient absolument libres.
neuse et très dure. Au bout de quatre autres jours, les
Tout ce traitement avait été presque sans dou- petits trous se réunirent pour former de plus grandes
leurs parce que ces dernières avaient été arrêtées ouvertures qui éliminèrent un pus abondant. Tout d’un
par les bains partiels de vapeur, par les compresses coup la couverture s’affaissa et la tumeur ne présenta
chaudes et par les bains de siège à friction. Il n’était plus qu’un grand trou par lequel il coulait du sang
resté aucune cicatrice. et du pus. C’est alors seulement que j’eus du repos
et que les douleurs disparurent.
Si la tumeur avait été opérée, il serait resté de
ces cicatrices qui défigurent les plus beaux visages. La guérison se fit en quelques jours. Je suis
Mais une opération aurait contrarié la Nature et ja- aujourd’hui mieux que jamais. Je sens que mon corps
mais l’élimination des substances morbides n’aurait a été délivré d’un grand poids et qu’il a une capacité
été aussi complète. de travail inconnue jusqu’ici.
Tout le monde sait quels dangers présente le
N° 44 traitement des tumeurs charbon­neuses du cou par
Tumeur charbonneuse. l’école dominante et avec quelle facilité les opéra-
tions y amènent un empoisonnement du sang. J’ai
Monsieur S. de Halle nous a écrit ce qui suit:
guéri ce cas grave sans lancette, sans onguents, sans
J’ai attrapé au commencement d’avril une tumeur
aucun médecin, seulement à l’aide de bains locaux
dure sur la nuque. Cette tumeur était accompagnée
de vapeur et de bains de tronc et de siège à friction
d’une grande fatigue. Je n’y fis point attention d’abord,
tels que je les ai apprises de Monsieur Kuhne. Quand
parce que je croyais qu’un végétarien ne pouvait plus
on a éprouvé soi-même une chose semblable, on est
avoir d’accidents dangereux. Mais la tumeur enflait
malgré soi partisan de la nouvelle science de guérir
toujours et mon état général était peu satisfaisant.
excluant les médicaments et les opérations.
L’appétit était faible et le sommeil insuffisant. J’avais

III.23
322 La Nouvelle Science de Guérir

N° 45 N° 47
Cancer au sein et au nez. Diarrhée de quatre années,
Madame Sp. de Leipzig-Reudnitz avait recouru
Dysenterie.
sans succès à tous les remèdes contre son cancer au Une Américaine Madame W., souffrait d’une
sein et au nez. On attira un jour son attention sur ma diarrhée et dysenterie très affaiblissante qui durait
méthode curative et cette dame me pria de venir chez depuis quatre ans et qui résistait à tous les remèdes
elle. Je me rendis à ses désirs et je la trouvai dans conseillés par différents médecins. Je prescrivis un
un pitoyable état. Elle avait sur le sein une profonde régime adapté à l’état de la malade, des bains dé-
plaie rongeuse qu’une grande main pouvait à peine rivatifs de siège à friction trois fois par jour et trois
couvrir. La moitié du nez était déjà rongée. Le front bains de vapeur par semaine.
portait deux grosses tumeurs rouges qui étaient sur
Cette affection disparut entièrement en trois
le point de s’ouvrir. J’ordonnai aussitôt un traitement
semaines.
convenable qui fut couronné d’un succès éclatant.
Les tumeurs du front disparurent tout d’abord, Ces exemples montrent clairement que la consti-
puis le sein guérit et enfin le nez fut délivré. Quand pation et la diarrhée ne sont que différentes formes
cette dame vint me rendre compte de son mieux au d’une seule et unique maladie et qu’elles se guérissent
bout de quelques mois de mon traitement, elle était par la même méthode parce qu’elles remontent à une
encore tout à fait repoussante. Aujourd’hui, elle s’est seule et même cause.
transformée en une personne qu’on peut appeler jo- N° 48
lie. Et ce prodige, car c’est le nom que donne à cette Ischias.
guérison toute personne qui a vu la malade pendant
Le 11 mai 1886, je fus appelé chez le docteur
le temps de sa maladie, ce prodige a été opéré par
médecin B. qui souffrait depuis février et dont l’ischias
le régime sans excitants, par les bains de siège à
ne faisait qu’empirer malgré tous les traitements. Il ne
friction et par la sueur sans toucher au sein, au nez
pouvait plus ni marcher ni rester couché et passait jour
ou au front.
et nuit appuyé sur son sofa. Je prescrivis au docteur
Il n’a pas fallu tout à fait neuf mois à Madame B. deux bains de tronc à friction de 22°5 C à 18°7 C,
Sp. pour faire disparaître son affection en suivant par jour et un bain de vapeur tous les deux jours tout
consciencieusement mon traitement. en suivant un régime convenable. Dès le quatrième
jour, un de mes baigneurs vint m’avertir qu’il y avait
N° 46 du mieux et que Monsieur le docteur B. pouvait
Diarrhée de plusieurs années, marcher dans sa chambre. Le mieux était tellement
Dysenterie. prononcé au bout de huit jours que le traitement put
s’achever sans moi. Le mal disparut entièrement en
Monsieur R. P souffrait depuis 10 ans d’une quatre semaines.
diarrhée continuelle qui le forçait 10-15 fois par jour
à la selle et l’empêchait de prendre une place. Il avait N° 49
suivi toutes les méthodes curatives avec plus ou moins Affection du cœur,
de succès avant de suivre mon traitement. Monsieur R. Mouches volantes.
P. vit disparaître son affection au bout de quinze jours Un symptôme très désagréable, ce sont les points
de mon traitement en prenant simplement des bains noirs qui semblent voler devant les yeux sans qu’il
de tronc et de siège à friction et en suivant un régime y ait véritablement un objet extérieur devant. Cette
sans excitants et exactement adapté à son état. affection est produite par des substances étrangères
qui se logent dans le cristallin et qui projettent de

III.24
Unité de Toutes les Maladies 323

petites ombres sur la rétine. Il va sans dire que ces de la tête, quel est l’état du bas-ventre des malades.
substances étrangères s’éliminent à la purification Toutes les explorations locales sont supprimées dans
générale du corps. Monsieur l’avocat F. H .de B. votre méthode et c’est justement ce qui évite bien des
m’écrit que, tout en suivant avec succès mon traite- désagréments au sexe.»
ment contre une affection invétérée du cœur, il a été
complètement délivré de ses mouches volantes. N° 51
Érysipèle de la face.
N° 50
J’ai souvent l’occasion de constater l’action
Affection grave des menstrues,
rapide de ma méthode contre cette affection qui amène
Hémorragie de la matrice.
fréquemment la mort des malades.
Madame W. de notre ville souffrait depuis plus
J’ai traité il y a deux ans une femme qui avait
de huit ans de menstrues insuffisantes ou irrégulières,
un érysipèle grave de la face. Mes bains dérivatifs
accompagnées d’énormes pertes de sang dans les
furent adaptés à l’état de la malade. Quand la fièvre
dernières années. Elle avait perdu toutes ses forces.
et l’inflammation étaient trop fortes, le bain de siège
Elle avait d’abord eu recours au Docteur S. de notre
à friction durait quelquefois deux heures de suite avec
ville qui l’avait soignée assez longtemps sans succès.
changement d’eau toutes les demi-heures pour étein-
Son affection n’avait fait qu’empirer. Elle s’était alors
dre le feu de la fièvre. La malade prenait en outre 1-2
adressée à la clinique des femmes et y avait été soignée
bains de vapeur de la tête tous les jours immédiatement
pendant deux ans. Malgré les explorations locales du
avant les bains de siège à friction et elle en ressentait
bas-ventre et le traitement continuel de la matrice par
toujours beaucoup de soulagement. Au bout de huit
les instruments que comporte la méthode médicale,
jours à peine, l’affection avait entièrement cessé et
l’affection ne fit qu’empirer. Dans son désespoir,
cette femme était mieux portante que jamais.
Madame W. s’adressa à moi. Je lui prescrivis tous
les jours quelques bains de siège à friction à l’eau
N° 52
froide d’une demi-heure chacun et puis le régime sans
excitants. Le succès fut si éclatant que l’hémorragie Influenza.
cessa en très peu de temps et que ce traitement si Un grand nombre de mes amis m’ont com-
simple et sans frais ramena en quelques mois une muniqué qu’ils ont guéri rapidement et sans suites
régularité des menstrues qu’elle n’avait jamais connue fâcheuses des attaques légères et graves d’influenza
auparavant. Les forces lui étaient revenues. Voici ce par la seule application des bains de vapeur et des
que Madame W. m’écrivit sur sa guérison: « Je ne bains de siège à friction. Les uns ont pris, dès les
puis recommander trop vivement votre traitement premiers symptômes d’inquiétude causée par les
à toutes les femmes et à toutes les jeunes filles qui frissons, un bain entier de vapeur suivi d’un bain de
souffrent d’affections semblables. Pour moi qui ai dû tronc et d’un assez long bain de siège à friction; puis
sentir pendant des années combien les explorations ils ont continué ces bains avec plus d’énergie que dans
locales du bas-ventre et de la matrice et le traitement les temps ordinaires et ont réussi à prévenir ainsi le
de ces parties de l’organisme à l’aide d’instruments développement complet de l’attaque. D’autres ne
sont désagréables au sexe, je comprends parfaite- se sont point inquiétés des premiers symptômes, ont
ment l’immense progrès de votre méthode curative laissé grandir la fièvre et ont obtenu le même résultat
et surtout de votre examen des malades à l’aide de quand ils se sont mis à combattre le mal déclaré. Un
la science de l’expression du visage sur toutes les ou deux bains de vapeur suivis d’un rafraîchissement
autres méthodes curatives. Grâce à la science de convenable et accompagnés de bains énergiques de
l’expression du visage, vous voyez plus clairement siège à friction toujours suivis d’un réchauffement et
que tous les médecins, à la seule inspection du cou et de sueur autant que possible ont suffi pour repousser

III.25
324 La Nouvelle Science de Guérir

le mal en 12 heures ou tout au plus en 24 heures. étages sans aucun secours au bout de quinze jours.
Les parties musculaires complètement raidies jusque-
Le rhume, la fluxion de poitrine et la pleurésie que
là étaient redevenues molles. On voit distinctement
la médecine de l’école redoute tant comme les suites
aujourd’hui, au bout d’un traitement d’un mois,
de l’influenza, ont épargné tous ceux qui ont appliqué
que la jambe trop courte s’est visiblement allongée.
ma méthode. Mon principe de l’unité de la maladie a
Aujourd’hui, au bout de trois mois de traitement, il
donc été confirmé derechef par l’influenza.
n’y a plus aucune trace de l’ancienne maladie et les
deux jambes sont d’égale longueur et fonctionnent
N° 53
également bien. »
Paralysie complète à cause d’une jambe
Leipzig, le 25 août 1890.
trop courte, Ishialgie chronique.
Hinna H.
Dans sa lettre de remerciements, Mme H. m’écrit N° 54
ce qui suit sur la guérison de sa fille: Paralysie de seize années par suite de la
« Ma fille Elsa, âgée de quatre ans et trois mois, cartilaginification et de la raideur du ge-
fut frappée d’ischialgie au mois d’octobre. Elle fut nou droit accompagnées de tuberculose.
d’abord soignée par un médecin allopathe, mais sans Minna Sch. de B., actuellement âgée de 25 ans,
succès durable, car la jambe affectée commença dès le se heurta en 1874 contre une marche et s’abîma le
mois de février 1890 à devenir plus courte que l’autre genou droit. La plaie se ferma et tout était guéri en
et il y avait longtemps du reste que ma fille ne pouvait apparence. Mais sa maladie héréditaire des poumons
plus marcher. On appliqua ensuite l’appareil plâtré contribua probablement à faire enfler le genou quinze
pendant trois semaines et le lit expansif pendant un jours plus tard. Cette enflure était de nature tubercu-
mois, mais sans aucun succès et avec des douleurs leuse comme le constata le médecin venu de Wurzen
atroces pour l’enfant. Un traitement de plusieurs et résistait à tous les remèdes. Le médecin ignorait la
semaines chez le professeur Sch. de notre ville ne nature de ce symptôme morbide, mais il mit le genou
put être suivi exactement et n’eut pas de succès, car dans un appareil plâtré. Au bout d’un mois on le re-
il était impossible que l’enfant restât couchée sans tira de l’appareil, mais il était devenu complètement
bouger pendant des semaines pour recevoir des raide. Tel était le résultat de ce traitement absurde. Un
frictionnements. En dernier lieu j’amenai ma fille à autre médecin fut appelé. Malheureusement il ignorait
l’hôpital de notre ville où elle fut encore traitée sans comme son confrère la nature du mal. Il ordonna un
succès pendant trois semaines. La hanche qui était onguent qui n’eut pas le moindre succès. Un troi-
encore molle auparavant, devint tout à fait dure et sième médecin tâtonna également dans l’obscurité et
raide après ce traitement, la jambe cessa de plus en ordonna de suspendre pendant dix semaines un poids
plus de croître et l’enfant ne pouvait plus marcher de onze livres à la jambe malade qui ne fit qu’empi-
depuis neuf mois. Mais ce qu’il y avait de pis, c’est rer. Ce même médecin voyant que rien n’y faisait au
que le traitement à l’hôpital avait rendu ma petite bout de dix semaines, prescrivit un bandage silicaté
fille tout à fait mélancolique et je n’avais plus aucun pendant six semaines. Ce bandage produisit un peu
espoir de guérison. Ma fille pouvait se tenir debout de changement, car l’enfant ne pouvait plus marcher
avant le traitement à l’hôpital, mais cela n’allait désormais. Il lui fallut se traîner pendant des années
plus maintenant. Tel était l’état de ma petite Elsa sur les mains et les genoux. On fit alors des bains de
quand je vous l’amenai le 1er août de cette année. Je savon sur le conseil d’une vieille femme. Mais tout
suivis conscien­cieu­sement vos prescriptions et dès le cela eut peu de succès. Trois médecins homéopathes
troisième bain de siège à friction ma fille recouvra réussirent à faire marcher l’enfant à l’aide d’une
sa gaieté et put se tenir debout; elle marcha au bout béquille. Elle était depuis trois ans dans ce triste état
de trois jours et elle fut en état de monter nos quatre quand elle s’adressa à moi. La digestion et le sang

III.26
Unité de Toutes les Maladies 325

mensuel étaient très irréguliers, ce qu’aucun des mé- venait si tard, ce qui prouva qu’il avait complètement
decins n’avait pu reconnaître, car la jeune fille ne se oublié le malade pendant ces deux mois.
plaignait que de sa jambe. Son affection de poitrine
Le professeur déclara alors qu’il fallait absolu-
avait aussi fait de grands progrès, surtout sur le
ment amputer la tête de l’articulation de la hanche et
côté droit du poumon; la jambe droite était la moitié
qu’il était disposé à garder l’enfant dans sa clinique.
plus mince que la gauche et le genou droit était fort
Les parents refusèrent, car ils sentaient que l’enfant
enflé et la moitié plus gros que le gauche. La jeune
avait besoin des soins de sa mère.
fille n’espérait plus que le succès de mon traitement
qu’elle suivit avec confiance et énergie. Le succès Ils se rendirent sur-le-champ chez le professeur
ne se fit pas attendre. Le genou droit cartilaginifié et T. de L., qui déclara également cette opération comme
raidi se remit au bout de trois semaines et la jeune indispensable et l’exécuta bientôt après dans sa cli-
fille pouvait marcher désormais une demi-heure sans nique. On amputa donc la tête de l’articulation de
béquille. Au bout de quatre mois, elle pouvait monter la hanche et on mutila ainsi l’enfant pour toujours.
les escaliers sans béquille et aller se promener en L’opération n’avait pu se faire qu’en appliquant le
plein air. Sa digestion était devenue beaucoup plus chloroforme. L’enfant passa six semaines à la clinique,
normale dès la première quinzaine et sa menstruation mais sa mère était jour et nuit auprès de lui et ses
était redevenue régulière. Dès le commencement de soins lui rendirent bientôt ses forces. « L’opération
mon traitement, le mal des poumons s’était arrêté et la avait été heureuse », mais l’enfant resta malade. Les
guérison avait commencé. Quand on voit aujourd’hui plaies ne guérirent pas. Dès qu’elles étaient sur le
cette personne au bout de dix mois de traitement, on point de se fermer, elles se rouvraient et devaient même
ne peut se douter du misérable état dans lequel elle être ouvertes à la lancette et maintenues ouvertes à
est venue chez moi. l’aide d’un tuyau pour faire écouler le pus. Cela dura
plusieurs années. Il fallut enfin opérer de nouveau au
N° 55 bout de trois ans et regratter l’os.
Carie dentaire. Le médecin ordinaire conseilla alors d’appeler
Karl de L., actuellement âgé de 12 ans, s’était le professeur Dr L. qui appliquait des injections de
bien développé en apparence jusqu’à sa sixième an- baume du Pérou contre ces maladies. Les premières
née. Les parents s’étaient alors aperçus qu’il boitait injections semblèrent amener du mieux, mais l’état de
de la jambe gauche. On consulta aussitôt le médecin l’enfant empira bientôt d’une manière frappante. On
qui déclara qu’il fallait s’adresser à un spécialiste et le conduisit aux bains de mer pendant trois mois de
recommanda le professeur Sch. Ce dernier ordonna l’été. Les succès des bains de mer ne furent également
de faire rester l’enfant tranquillement couché pendant que de courte durée.
huit semaines et de le forcer par des coups à garder La jambe droite tomba malade tout à coup,
cette position. Malgré tous les coups, l’enfant ne l’enfant fut atteint d’une fièvre ardente et le professeur
put rester tranquille. On s’adressa alors à un autre L. déclara que des éclats d’os s’étaient détachés et
spécialiste, le plus célèbre de toute l’Allemagne, au qu’il fallait les éloigner à l’aide d’une opération. Le
professeur V. de H., qui ordonna également un repos professeur indiqua à la mère épouvantée comment il
absolu de huit semaines et attacha un poids à la jambe. fallait s’y prendre. On se décida enfin à recourir au
Pendant les huit semaines qu’il était resté étendu sur nouvel art de guérir excluant les opérations et les
le lit expansif, l’enfant avait flétri à vue d’œil et tous médicaments, méthode qu’un proche parent avait
ceux qui le voyaient disaient qu’il n’en aurait pas pour souvent vantée au père et à la mère.
deux semaines. Les parents attendirent pourtant la fin
On m’appela et je trouvai l’enfant fort amai-
des huit semaines et amenèrent leur pauvre enfant
gri, consumé par la fièvre, souffrant horriblement et
flétri au professeur qui fut tout courroucé de ce qu’on
tourmenté par l’insomnie.

III.27
326 La Nouvelle Science de Guérir

La digestion était complètement délabrée. Comme le traitement influençait le corps tout entier,
l’action se fit aussi sentir dans la jambe gauche. Les
La jambe droite était fort enflée et courbée. Il
plaies se fermèrent, puis elles se rouvrirent bientôt
fallait agir rapidement et énergiquement. On appli-
d’elles-mêmes pour lâcher leur pus et elles restèrent
qua sur-le-champ des bains de siège à friction et le
ouvertes jusqu’à leur guérison en dedans. Il n’y eut
premier de ces bains apaisa les douleurs au bout de
pas besoin de mettre un tuyau et l’on ne fit point de
vingt minutes. Dès que les douleurs se représentaient,
cautérisation pour chasser les excroissances. Main-
on administrait un nouveau bain. La première nuit
tenant qu’il y a neuf mois que le traitement a eu lieu,
donna quelques heures de sommeil à l’enfant épuisé: il
l’enfant a bonne mine et bon appétit. Il marche très
dormit toute la seconde nuit et la tumeur de la jambe
bien, mais il va sans dire qu’il est resté boiteux par
diminua peu à peu. Le professeur était stupéfait de ce
suite de l’opération. Mais ceci se corrigera encore un
changement inattendu qu’il ne pouvait s’expliquer.
peu; la jambe plus courte de 12 centimètres rattrapera
Le mieux continua, la fièvre fut bientôt chassée presque toute la croissance dont elle est en retard. On
et la jambe reprit peu à peu sa forme normale et sa aurait tout aussi bien pu éviter la première opération
couleur convenable. Il fallut beaucoup de temps et de que la deuxième.
patience, mais la persévérance atteignit le but désiré.

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III.28
Unité de Toutes les Maladies 327

Témoignages, Lettres originales

N° 56 même ordre avec lequel elles les avaient attaqués au


Rhumatismes articulaires. commencement de la maladie, mais en y provoquant les
mêmes douleurs et les mêmes inflammations. Au bout
Cher monsieur Kuhne, Je remplis un devoir de quinze jours, je pouvais reprendre mes fonctions.
profondément senti en vous exprimant ma reconnais- Les giboulées du mois de mars n’ont rien pu contre
sance la plus sincère pour l’intérêt que vous m’avez moi et je suis content et bien portant depuis lors. La
témoigné en me donnant vos excellents conseils pen- ville de Méran a perdu un habitué, mais vous avez
dant ma maladie. Souffrant presque sans interruption gagné un admirateur et un proclamateur infatigable
de rhumatismes articulaires depuis le mois de mai de votre précieuse méthode.
de l’année passée, je tombai plus dangereusement
malade en novembre de la même année malgré le J’espère et je désire sincèrement que votre
traitement suivi à Teplitz. Je n’espérais plus aucun méthode naturaliste se propage de plus en plus et
mieux. Le médecin avait épuisé tous ses remèdes, il ramène l’humanité à la Nature.
ne se montrait plus depuis des semaines et me déclara Veuillez agréer, cher monsieur Kuhne, l’as-
que le seul moyen de me guérir était de séjourner surance de l’inébranlable reconnaissance de votre
assez longtemps dans le Midi. C’est alors que ma tout dévoué.
femme s’adressa à vous.
Julius Sp., Professeur spécial.
Vous eûtes la bonté de me communiquer sur-le-
champ vos excellents conseils (janvier 1891), mais
je ne pus suivre que vos prescriptions sur le régime, N° 57
car j’étais trop faible et incapable de me mouvoir. Affection grave de l’estomac,
Je ne commençai vos bains qu’au mois de février Attaques de vertige,
après un mieux apparent. Le succès ne se fit guère Affections des poumons.
attendre et les symptômes morbides se présentèrent
La femme du soussigné, âgée de 61 ans, souffrait
dès le troisième bain dans une mesure qui aurait
depuis des années, mais surtout depuis 1890, d’atta-
épouvanté quiconque n’aurait pas déjà été édifié là-
ques de vertige en marchant, de violentes douleurs
dessus par la lecture de votre manuel. Malgré toute
dans la région de l’estomac, de manque d’appétit et
ma confiance, j’eus pourtant une certaine anxiété,
de faiblesse générale.
mais ma joie fut d’autant plus grande et inexprimable
quand je m’aperçus que la tension des articulations J’amenai ma femme en automne 1890 à la cli-
des pieds diminuait déjà d’une manière frappante nique de l’université où l’on constata une affection
après le quatrième bain. L’urine était brun foncé. chronique de l’estomac et des reins contre laquelle
C’est alors que je débordai de joie malgré toutes les on appliqua les médicaments les plus différents;
douleurs, car j’étais assuré d’appliquer un remède mais loin de s’améliorer l’état de ma femme ne fit
qui coupait le mal par les racines. qu’empirer.
Il en fut réellement ainsi. Les substances mor- Comme ce traitement médical absolument sans
bides quittèrent mes membres et mes muscles dans le succès devait être accompagné d’inoculations de

III.29
328 La Nouvelle Science de Guérir

lymphe Koch, je renonçai au traitement suivi par pendant deux ans, Monsieur Kuhne l’a fait en huit
ma femme à la clinique de l’université jusqu’en déc. semaines à peine. Il va sans dire que nous serons à
1890. jamais reconnaissants envers Monsieur Kuhne et que
nous lui souhaitons toutes les prospérités pour le bien
Ma femme s’affaissa en février 1891. Les at-
qu’il fait à l’humanité souffrante.
taques de vertige se renouvelèrent d’une manière
inquiétante et la faiblesse générale et l’inertie de Il y a enfin un médecin qui guérit et soulage
la digestion devinrent si grandes que ma femme dut réellement.
passer près de six semaines au lit.
Leipzig, le 22 janvier 1892. Gustave P.
Le docteur H. prescrivit des purgatifs, déclara
que c’était une affection incurable du cœur et cessa N° 58
bientôt de voir ma femme. Maux de tête, Affection des yeux, Disten-
sion des tendons, Faiblesse générale.
Les douleurs de l’estomac augmentèrent telle-
ment en avril 1891 que cet organe rendait presque tout Je souffrais dès mon enfance de maux de tête
ce qu’il prenait et que ces douleurs étaient accompa- périodiques qui se firent surtout sentir pendant le
gnées d’une grande gêne de la respiration, de douleurs temps de l’école et qui devinrent plus tard une véri-
dans la poitrine et d’un abattement général. table névralgie.
Je recourus à l’homéopathie et me rendis pen- Je me distendis les tendons du pied à l’âge de
dant les mois de mai et juin à la clinique de la rue quinze ans. Les médecins ne purent me guérir et le
de Sidonie où la maladie de ma femme fut également mal empira tellement qu’il me fut presque impossible
déclarée incurable et où elle ne s’améliora point d’une de marcher et que j’endurai les plus grandes douleurs
manière notable. pendant cinq ans.
Après cette longue Odyssée, nous arrivâmes enfin Mes maux de tête avaient tellement empiré que
pour le bien de ma pauvre femme dans l’établissement je fus mise à l’hôpital comme presque incurable pour
et école du traitement excluant les opérations et les ma grande nervosité et une énorme pauvreté de sang,
médicaments, de Monsieur Louis Kuhne. mais on me renvoya bientôt sans aucun mieux. Mes
yeux s’affaiblissaient de plus en plus, j’étais blasée,
On y prescrivit à ma femme un régime exacte-
incapable de tout travail, insupportable à tout mon
ment adapté à son état et des bains de siège à friction
entourage. J’avais toujours soif, une grande peine à
qu’elle devait prendre deux fois par jour conformément
respirer, une fièvre continuelle et la cécité complète
à des instructions spéciales.
en perspective.
Au bout de huit jours de ce traitement, il y eut
C’est dans cet état plus que désespéré dont
un mieux notable dans l’état général. La digestion
personne ne pouvait me sortir que je me rendis en
devint plus normale et les douleurs diminuèrent au
septembre dernier à l’établisse­ment et école du trai-
bout de quelques semaines. Les attaques de vertige,
tement excluant les médicaments et les opérations
la gêne dans la respiration et les autres affections
de Louis Kuhne.
disparurent entièrement et l’état des forces se releva
malgré la nourriture très chiche prescrite à la malade Dès le premier bain, je sentis un soulagement
qui se sent aujourd’hui mieux portante que jamais et général et un mieux qui ne fit que s’accentuer dans la
dont la guérison étonne tout le monde. suite du traitement, de façon qu’au bout de quelques
semaines mon état général était complètement trans-
Ce qui m’a frappé, c’est que la vue de ma femme
formé. Aujourd’hui que je suis ce traitement depuis
s’est beaucoup fortifiée par ce traitement. Ce que
5 mois, ma vue est tellement améliorée et mon état
les meilleurs médecins de Leipzig n’ont pas pu faire
général si satisfaisant que je me sens parfaitement

III.30
Unité de Toutes les Maladies 329

heureuse et que je ne puis re­mercier trop vivement de se reposer ou de s’arrêter une seule fois. Tous les
mon généreux sauveur. organes ont pris part à cette guérison et ma femme
autrefois mélancolique est toujours heureuse de vivre
Je vois parfaitement, je puis diriger mon ménage,
aujourd’hui.
je me sens forte et capable de travailler, mon pied est
tellement mieux que je puis marcher sans peine, je Après Dieu, c’est à Monsieur Kuhne que nous
suis transformée et je dois tout cela à cette excellente devons notre reconnaissance la plus profonde pour
méthode d’une extrême simplicité que j’applique à ses excellents conseils. Puisse-t-il travailler encore
toute ma famille et qui réussit toujours avec la plus longtemps pour le bien de l’humanité et trouver dans
grande sûreté. chacun de ses malades un partisan enthousiaste qui
proclame ses enseignements simples et réellement
Puissent tous les malades recourir avec confian-
scientifiques.
ce à cette méthode curative.
Leipzig, fin mars 1891. C. S., de Berlin.
Leipzig, le 22 janvier 1892. Marie R.
N° 60
N° 59
Rougeole et affection des yeux.
Affection grave des nerfs.
Leipzig-Gohlis, le 3 mars 1891. Cher Monsieur
Ma femme était tout à fait nerveuse depuis des
Kuhne, Comme je suis l’un de vos partisans les plus
années. Les fatigues des affaires avaient tellement
fidèles et observateur rigoureux de vos principes, je
empiré le mal dans ces derniers temps qu’il fallait
considère comme un devoir de vous faire le rapport
absolument suivre un traitement sérieux. Nous avions
suivant, car j’espère que cela servira notre bonne
recouru à tous les remèdes de la méthode naturaliste;
cause. Mais je vous prie en même temps d’en faire
ma femme avait éprouvé du soulagement, mais jamais
l’usage que vous voudrez.
un mieux réel. Le magnétisme n’avait point non plus
donné de résultats véritablement favorables. Mon fils de huit ans se plaignit, au retour de
l’école, d’un grand mal de tête et d’un malaise général.
Le traitement commencé chez Monsieur Kuhne
Je trouvai que sa température était très élevée et que
n’exerça pas d’influence notable dès l’abord et ne fit
tout son corps était couvert d’une éruption. Mon fils
même qu’empirer l’état en apparence. La transfor-
avait la rougeole. La chambre à coucher resta sans
mation se produisit au bout de 7 semaines et il y eut
feu, parfaitement claire et je laissai la fenêtre ouverte
une série de crises qui durèrent bien des mois que
malgré le froid.
nous n’oublierons jamais. Les intentions curatives
du corps soutenues par les bains de siège amenèrent Dès que le feu de la fièvre se présentait, on
des résultats magnifiques au bout de onze mois de administrait un bain de siège à friction d’une demi-
bains administrés chaque jour avec persévérance. Ma heure. Chaque bain était suivi d’un agréable repos et
femme qui se plaignait d’une diminution inquiétante d’un sommeil rafraîchissant accompagné d’une forte
de sa mémoire et de sa raison a entièrement recouvré transpiration. Dès que l’inquiétude se représentait
ses facultés. Elle est fraîche et forte comme jamais; au bout de quelques heures, on baignait de nouveau
le travail intellectuel est aujourd’hui une jouissance l’enfant.
après avoir été une fatigue pour elle.
On continua ainsi jour et nuit. Le résultat fut
Pendant les six premiers mois du traitement, ma que la fièvre quitta définitivement l’enfant le 6 février,
femme était incapable de faire une promenade de 4 c’est-à-dire le quatrième jour après que la rougeole
km sans se reposer. Après dix mois de traitement, elle s’était déclarée.
pouvait faire tous les jours pendant des semaines des
On pourrait croire ici à un prodige qui a amené
promenades de plus de 20 km sans sentir le besoin
ce résultat.

III.31
330 La Nouvelle Science de Guérir

Mon fils se sentait parfaitement bien quand il Cher monsieur Kuhne, Comme vous désirez
lui fut impossible d’ouvrir les yeux en se réveillant le recevoir de temps en temps un rapport sur notre état,
9 février. Ses yeux pleuraient et lui faisaient mal, ce je me rends à votre désir.
qui l’empêchait de les ouvrir. La rougeole était donc
Nous parlons de vous tous les jours et nous
encore dans les yeux et l’on appliqua désormais quatre
remercions Dieu tous les jours de ce que notre en-
bains de siège à friction d’une demi-heure chacun par
fant est déjà complètement guéri depuis plusieurs
jour. Le 12 février, mon fils me déclara tout joyeux
semaines de sa dureté d’oreille qui a duré dix-huit
qu’il pouvait voir de nouveau. Les bains avaient aussi
mois. C’est là le principal succès obtenu jusqu’à ce
eu un effet extraordinairement favorable.
jour, mais les glandes du cou diminuent visiblement
Ma petite fille de trois ans fut aussi atteinte en et notre enfant est complètement transformé. Il perd
même temps de la rougeole sans avoir le mal aux sa tristesse, il prend courage, il fréquente les autres
yeux de mon fils. Votre méthode a également guéri ma enfants et peut chanter et crier tandis qu’il ne faisait
fille. Grâce à Dieu et à votre méthode curative, mes entendre autrefois que des sons étouffés. Les accès
enfants sont parfaitement bien portants aujourd’hui. de toux et les attaques d’étouffement ne se sont plus
J’ai appris qu’il n’y a point lieu d’avoir peur de ce représentés jusqu’ici. Nous voyons tous les jours de
traitement et qu’il ne faut surtout point redouter les nouvelles preuves du développement avantageux de
soi-disant « refroidissements ». notre enfant tant au physique qu’au moral et nous
chantons ensemble vos louanges et je vous exprime
Je vous donne le rapport ci-dessus en toute
au nom de mon mari notre reconnaissance la plus
conscience et vous prie d’agréer, cher Monsieur Ku-
profonde.
hne, l’assurance de la considération la plus distinguée
de votre dévoué et reconnaissant. Quant à mon état, il est bien meilleur qu’autre-
fois et je reconnais comme un bienfait tout spécial
— Oscar H.
de pouvoir apaiser mes douleurs si vives dans le dos
N° 61 avec un moyen aussi simple qu’un bain de siège à
friction.
Hémorragies de la matrice.
Je pourrais vous dire encore bien des choses et
Z. (Transylvanie-Hongrie), le 12 août 1891.
vous expliquer comment votre livre nous a montré la
Cher monsieur Kuhne, La Roumaine Florika vérité sous un jour tout nouveau, comment nous avons
Schelarius qui avait depuis quatre semaines sans triomphé de toutes les attaques, comment nous avons
interruption une forte perte de sang a senti du mieux donné le nom de « charlatans » à tous les médecins et
dès le sixième jour de votre traitement consistant en comment votre principe est le seul logique et le seul
deux bains de tronc à friction et un bain entier de parfaitement clair.
vapeur par semaine et 2 à 3 bains de siège à friction
Veuillez agréer l’assurance de mon profond
par jour. Elle est complètement guérie aujourd’hui,
respect.
le quinzième jour de votre traitement. Je vous re-
mercie au nom de cette pauvre femme et au nom de — M. de P.
l’humanité souffrante. Veuillez agréer mes salutations
cordiales. N° 63
Théodore D., prêtre cath. grec. Névrasthénie, Névralgie,
Épilepsie.
N° 62
Dresde, le 27 mars 1891.— Cher monsieur
Dureté de l’oreille,
Kuhne, C’est à votre seule méthode que je dois la
Douleurs dans le dos.
guérison de ma névrasthénie, de ma névralgie et de

III.32
Unité de Toutes les Maladies 331

mon épilepsie après avoir été traité assez longtemps N° 65


et puis abandonné par deux des plus célèbres méde- Diarrhée et Dysenterie.
cins de Dresde.
Breslau, le 24 janvier 1891, Palmstr. 16—Cher
Mon état était tel que j’ai dû garder le lit pendant monsieur Kuhne, En répondant à mon télégramme du
trois mois et que j’ai été exempté définitivement du 12 courant, vous m’avez mis sur la bonne voie après
service militaire après m’être présenté plusieurs fois avoir déjà souffert pendant cinq jours, et je vous re-
au conseil de révision. mercie du fond du cœur. Les quatre ou cinq bains de
Veuillez agréer l’assurance de ma considération siège et de tronc à friction par jour ont fait cesser la
la plus distinguée. diarrhée dès le premier jour. Mais la selle redevint
très claire au bout de deux jours et ma faiblesse était
— Hans B. si grande qu’il me fallait me réchauffer dans mon
lit après chaque bain et qu’il m’était impossible de
N° 64
songer à sortir. Je n’ai changé de régime que parce
Coqueluche. que j’avais lu dans le livre de Baltzer qu’il fallait
Harzdburg, le 24 mars 1891.—Cher monsieur absolument éviter le pain de Graham dans la diarrhée
Kuhne, je me suis adressé à vous au commencement aiguë et prendre du pain blanc, car le son excitait trop
du mois de février de cette année à cause de la co- les muqueuses. La même chose m’avait été répétée
queluche de mon enfant. Nous avions surtout appris par une femme qui traite selon l’ancienne méthode
par votre lettre que l’enfant devait suer auprès de naturaliste et qui jouit d’une grande autorité. Ce n’est
sa mère. Nous avions déjà fait le nécessaire en nous qu’ainsi que j’ai pu songer à renoncer au pain de
conformant à votre manuel. Nous remarquâmes le Graham. Mais cela ne m’arrivera plus. Depuis que je
dimanche que notre enfant alors âgé de quatorze me suis remis à votre régime et que je prends le bain
semaines avait une toux sifflante et avait été infecté de vapeur surtout sur le ventre, tout va mieux.
par une écolière qui le soignait. La coqueluche régnait Veuillez agréer mes salutations les plus ami-
dans tout le pays. Nous renvoyâmes d’abord cette cales.
petite fille. Notre enfant, qui est encore nourri par
sa mère et qui est baigné deux fois par jour à 31° C, — Docteur K.
reçut encore un bain de tronc à friction à midi à 27°5
C, mais ce bain fut très court pour ne pas faire crier N° 66
l’enfant trop longtemps. Mais, ce bain, il fit son effet, Cancer à la matrice.
car la selle se présenta bientôt et le son sifflant de la Leipzig, le 1er octobre 1891.—Cher monsieur
toux disparut le troisième jour et c’est alors que nous Kuhne, Au mois de décembre dernier, ma femme eut
reçûmes votre lettre. Ma femme prit son enfant dans une forte hémorragie qui me força à aller chercher
son lit et le fit suer convenablement. Le bain de midi le docteur K. à 11 heures du soir. L’hémorragie fut
fut supprimé et la toux disparut entièrement en 12 arrêtée avec de la ouate, mais elle reprit de plus belle
jours. Je ne puis donc que confirmer tout ce que vous le len­­­-demain et j’allai chercher un second médecin,
avez écrit sur la coqueluche dans votre manuel. le docteur D. Celui-ci déclara qu’il fallait une opéra-
Nous vous remercions donc du plus profond de tion. Comme je ne voyais pas de mieux dans l’état de
notre cœur, car, après Dieu, c’est à votre méthode que ma femme, je la fis examiner par le professeur H. qui
nous devons la prompte guérison de notre enfant. déclara qu’il fallait faire l’opération sur-le-champ,
autrement tout serait perdu, car il s’agissait d’un
Veuillez agréer l’assurance de notre considéra- cancer à la matrice. Je demandai une seconde fois
tion la plus distinguée. au professeur H. s’il n’y avait pas moyen de sauver
— E. K. ma femme sans recourir à une opération, mais il me

III.33
332 La Nouvelle Science de Guérir

déclara que l’opération était indispensable. d’une nouvelle opération.


J’allai alors chez Monsieur Kuhne qui vint Si je m’étais confiée à vous au commencement
lui-même chez moi et prescrivit des bains de siège à de ma maladie, toutes ces opérations eussent été
friction et un régime particulier. À partir du moment inutiles et j’aurais maintenant mes deux jambes bien
où ma femme suivit le traitement Kuhne, son état ne portantes.
fit que s’améliorer et elle peut aujourd’hui travailler
Je vous remercie encore une fois de votre
depuis 5 heures du matin jusqu’à 10 heures du soir
secours et vous présente mes salutations les plus
sans fatigue et elle n’a jamais été mieux portante
respectueuses.
que maintenant.
— Sophie W.
Je remercie Monsieur Kuhne du fond du cœur et
je ne manquerai pas de proclamer en toute occasion N° 68
le succès de la méthode Kuhne, car ma femme serait
Refroidissement.
déjà morte sans le secours de cette méthode.
Cher monsieur Kuhne, Moi aussi je veux vous
Veuillez agréer l’assurance de ma considération
avouer que je ne puis vous être trop reconnaissant
la plus distinguée.
pour le service que vous avez rendu à ma mère et à
— Albert W. moi. Un fort refroidissement accompagné d’une fièvre
violente me décida à essayer sur moi-même l’action
N° 67 de votre méthode curative. Je fus extrêmement étonné
Tumeur grosse comme le poing à la du succès. Je suis intimement convaincu que l’avenir
jambe. appartient à votre méthode.
Reudnitz, le 12 avril 1890, Borvitzstr. Veuillez agréer l’assurance de ma considération
très distinguée.
Cher monsieur Kuhne, je ne puis résister au
désir de vous exprimer ma reconnaissance la plus — Chr. R. W., Docteur en philosophie.
profonde, car moi aussi j’ai éprouvé sur moi-même
les bienfaits de votre art de guérir excluant toutes N° 69
les opérations. Épilepsie.
J’ai été opérée huit fois à la jambe gauche par Cher monsieur Kuhne, Permettez-moi de vous
les médecins. On m’a amputé d’abord les orteils, exprimer mes remerciements les plus vifs pour ce que
puis le pied tout entier, de sorte qu’il me faut marcher vous avez fait pour ma fille que nous n’espérions plus
maintenant à l’aide de béquilles. pouvoir sauver.
Mais ma jambe ne voulait pas guérir malgré tou- Ce que les médecins et les médicaments ont
tes ces opérations. J’y sentais une pesanteur gênante été incapables d’opérer a été fait par l’eau, simple
et il s’y forma une tumeur de la grosseur du poing. produit naturel.
Cette tumeur douloureuse me faisait redouter Permettez-moi d’esquisser la maladie guérie
une nouvelle opération. grâce à votre découverte.
Heureusement, on attira mon attention sur Quand les premiers symptômes se déclarèrent,
votre méthode, je vous demandai conseil et au bout ma fille avait neuf ans, mais nous n’y fîmes guère
de quatre semaines de bains de siège à friction et attention. Elle avait des évanouissements qui duraient
d’autres mesures prescrites par vous la tumeur dis- très peu de temps. Quand ces évanouissements de-
parut entièrement et ma jambe a été ainsi préservée vinrent plus fréquents, nous consultâmes un médecin

III.34
Unité de Toutes les Maladies 333

reconnu pour ses talents. Celui-ci nous déclara que nuerai vos bains de siège à friction jusqu’à la fin de
notre fille était anémique et nerveuse. mes jours. Je souhaite que vous puissiez concourir
encore longtemps et sans la moindre difficulté au
Il ordonna une poudre et des médicaments qui
bien de l’humanité. Veuillez agréer l’assurance de
ne firent qu’augmenter le mal. Les attaques devinrent
ma considération très distinguée.
plus fréquentes et plus fortes. Nous consultâmes plu-
sieurs autres médecins qui prescrivirent toujours les — Vve M. W.
mêmes médicaments.
N° 72
Un médecin nous ayant enfin déclaré que le mal
Maux de tête, Attaques de vertige, Maux
était incurable, nous renonsâmes à tout et ne conser-
de gorge.
vâmes que le bromure de potassium. Nous croyions
toujours que le bromure de potassium était le seul Leipzig, le 23 novembre 1888. —Cher monsieur
remède capable de combattre l’épilepsie, mais vous Kuhne, Votre excellente méthode curative m’ayant
nous avez bientôt montré notre erreur. Maintenant tout guérie de mes maux de tête, de mes attaques de vertige,
est fini et ma famille et moi nous vous regarderons et de mes maux de gorge, je sens le devoir de vous
toujours comme notre sauveur et notre bienfaiteur. remercier du succès que j’ai obtenu. Je souhaite que
Permettez-moi encore une fois de vous présenter vous puissiez concourir pendant longtemps encore
l’assurance de notre dévouement le plus profond et au bien de l’humanité.
le plus respectueux.
Veuillez agréer l’assurance de ma respectueuse
— G. (Bohême), le 9 novembre 1890 F. H. considération.
— Caroline K.
N° 70 N° 73
Catarrhe du gosier, Affection chronique de la gorge.
Éruption de la face. Leipzig, novembre 1888, — Je certifie en toute
Leipzig, le 2 mai 1888. —Je certifie à monsieur vérité que j’ai été guérie par monsieur Kuhne d’une
Louis Kuhne que j’ai été complètement guéri d’un affection chronique de la gorge qui n’a pas pu être
catarrhe opiniâtre du gosier et d’une éruption de la guérie par le traitement d’un excellent médecin spé-
face en suivant trois mois son traitement de bains et cialiste. J’applique depuis deux ans les bains prescrits
de régime particulier. par monsieur Kuhne et je me sens tellement fortifiée
que je donne 30 leçons de chant par semaine sans
Je suis toujours prêt à donner à ce sujet tous les
fatigue.
renseignements qu’on pourra désirer.
— Clara, Vve Cl., née Sch., professeur de
— Emil P.
chant.

N° 71
N° 74
Maux de tête.
Goutte.
Leipzig, le 23 mars 1890.—Cher monsieur
Cher monsieur Kuhne, Je prends la liberté de
Kuhne, J’éprouve le besoin de vous remercier du
vous présenter mes remerciements les plus cordiaux
fond du coeur des excellents soins que vous m’avez
pour votre traitement. Mon affection était si opiniâtre
prodigués. C’est à l’admirable action de vos bains
que j’osais à peine espérer encore, car elle datait du
de siège à friction que j’attribue la guérison de mes
temps où j’allais à l’école. J’ai eu dès l’âge de douze
maux de tête dont je souffrais depuis des années et
ans des douleurs dans le grand orteil. Ces douleurs
qui avaient fini par devenir insupportables. Je conti-

III.35
334 La Nouvelle Science de Guérir

ont augmenté jusqu’à devenir la goutte. Mon état avait siège à friction. La santé de ma femme était délabrée
empiré avec le temps et était devenu insupportable, depuis quatre ans. Comme ni l’allopathie ni l’homéo-
d’autant plus que les nombreux médecins consultés pathie ne pouvaient la soulager et qu’elle était vouée
n’avaient pas pu me soulager. Les articulations des à une mort certaine, nous nous adressâmes à vous
pieds et des mains étaient tellement nouées et durcies en désespoir de cause. Après avoir suivi vos bains de
que je finis par ne plus pouvoir faire usage de mes pieds siège à friction pendant cinq mois et demi, ma femme
et de mes mains et que je restai dix-huit mois incapable est forte et bien portante. Elle pesait 106 livres avant
de tout mouvement, ne pouvant pas même boire et votre traitement; elle pèse 126 livres maintenant.
manger tout seul. J’étais plus en détresse que l’enfant
Agréez nos remerciements et l’assu­rance de
qui vient de naître et mon entourage avait toutes les
notre respectueux dévouement.
peines du monde à me soigner convenablement.
— Th. W.
Dès que je me soumis à votre traitement, il se
manifesta un mieux notable. Les pieds et les jambes N° 77
devinrent tellement mobiles dès les deux ou quatre
Affection grave du bas-ventre.
premières semaines que je pus marcher. Mes mains et
mes doigts complètement noués et estropiés prennent L., le 18 novembre 1888.
une forme de plus en plus normale. Celui-là seul qui Cher monsieur Kuhne, Avant de quitter Leipzig,
a connu mon misérable état comprendra avec quelle je sens le besoin de vous remercier sincèrement de
reconnaissance je vous écris cette lettre. ma guérison par votre méthode curative. J’ai consulté
— Leipzig. Emil W. pendant des années les meilleurs médecins qui m’ont
fait plus de mal que de bien et qui m’ont tous conseillé
N° 75 une opération. Vous m’avez cependant guérie sans
Troubles de la digestion, Insomnie. opération. Les brillants succès que vous obtenez à
toutes les maladies doivent être proclamés partout.
L., le 22 novembre 1888.—Cher monsieur Ku-
Je veux dire à tous les malades qu’il est encore pos-
hne, C’est avec une grande joie que je puis vous faire
sible de se guérir sans médecin et sans opération en
savoir que mon état s’est beaucoup amélioré depuis
s’adressant à vous, bienfaiteur de l’humanité.
que j’applique vos bains de siège à friction et vos
bains de vapeur. Je vous remercie encore de vos bons soins et vous
prie d’agréer l’assurance de mon profond respect.
Les troubles digestifs dont je souffrais depuis
des années sont disparus. Je me sens plus forte et — Vve E. L.
beaucoup plus gaie. L’insomnie d’autrefois a fait
N° 78
place à un sommeil bienfaisant. Je vous suis très
Paralysie du bras.
reconnaissante et vous prie d’agréer l’assurance de
ma très respectueuse considération. Dresde, le 5 mars 1888.—Mon plus jeune fils âgé
de 12 ans et demi se plaignait de violentes douleurs
— Amalie F.
et de pesanteurs dans le bras droit au commencement
de décembre 1886. Le mal augmenta si rapidement
N° 76 que le petit Auguste était incapable de se servir de sa
Troubles digestifs. main et de son bras qu’il portait en écharpe. Différents
Kirchhain N/L. le 7 octobre 1889. remèdes restèrent sans succès. J’appris par hasard
que le traitement de monsieur Louis Kuhne avait été
Cher monsieur Kuhne, Je vous remercie au nom appliqué avec succès contre des affections semblables
de ma femme pour lui avoir ordonné vos bains de et je résolus de lui confier mon fils.

III.36
Unité de Toutes les Maladies 335

J’ai suivi consciencieusement les prescriptions pendant des mois mélancolie insupportable, soucis
de monsieur Kuhne. exagérés pour les miens, dégoût de la vie qui m’était
devenue un tourment.
Il a fallu bien du temps et notre patience a été
rudement mise à l’épreuve jusqu’à la manifestation Un médecin ami de la méthode naturaliste me
d’un mieux notable dans l’affection rebelle de mon fit connaître par hasard les bains Kuhne en décembre
fils. Les bains de siège à friction et le régime spécial 1889. Je les essayai timidement et je remarquai un
sans excitants ont guéri la paralysie du bras et ont mieux incroyable dès le troisième jour. Les bourdon-
encore rétabli la digestion complètement délabrée. nements d’oreille avaient cessé, la selle et le sommeil
devinrent réguliers. Pour obtenir un succès véritable,
— Femme K.
je me rendis chez monsieur Kuhne du 12 au 20 février
N° 79 1890. Je pris les bains de vapeur et de tronc à friction
et suivis un régime absolument sans excitants.
Rhumatismes articulaires.
Non seulement les douleurs insupportables dis-
L., le 2 mai 1888.—Cher monsieur Kuhne,
parurent de jour en jour, mais encore je vais reprendre
C’est avec la plus grande joie que je vous certifie que
mes cours interrompus depuis 15 mois et j’ai le ferme
l’usage de vos bains de vapeur et de tronc à friction
espoir de me rétablir entièrement en continuant mes
m’ont rapidement délivré de mes violents rhumatismes
bains et le régime de Kuhne.
articulaires, de façon que j’ai pu marcher sans aucun
secours étranger dès le deuxième bain. Je ne puis que Je ne puis que recommander vivement à tous les
recommander vos bains à tous les malades. malades la méthode Kuhne et je remercie du fond du
cœur monsieur Louis Kuhne pour les bons soins qu’il
Veuillez agréer l’assurance de ma considération
m’a prodigués chez lui.
très distinguée.
— Professeur Fr. R.
— G. E

N° 80 N° 81
Névrasthénie, Insomnie. Douleurs névralgiques.
H. (Wurtemberg), le 20 février 1890. J’ai souffert Leipzig, le 15 juin 1888. — Je remercie du fond
pendant de longues années de toute sorte de troubles du cœur monsieur Louis Kuhne pour le secours que j’ai
que les médecins nommaient catarrhes ou rhumatis- trouvé dans l’application de son procédé naturaliste.
mes. Ces troubles s’aggravèrent en 1887. Je fus frappé Cette méthode curative m’a délivrée de névralgies
d’asthme, d’ischias, de vertiges, de maux de tête, etc., violentes et a exercé la meilleure influence sur mon
et tout cela finit en octobre 1888 par une névrasthénie état général. Je recommande donc vivement à tous les
cérébrale bien conditionnée. Je dus prendre un congé malades l’établissement de bains de monsieur Louis
sanitaire. Je recourus inutilement à l’allopathie, à Kuhne, Leipzig, Flossplatz 24.
l’homéopathie et à deux établissements. S’il y avait
— E. F., Peintre.
parfois un peu de soulagement, les vieux troubles
reparaissaient au bout de quelques jours: maux de N° 82
tête, de toute forme, bourdonnements insupportables
Affection grave des nerfs.
dans les oreilles, contractions des muscles de la face,
convulsions des bras et des pieds, coups dans le bas- Leipzig, le 18 novembre 1888.—Cher monsieur
ventre et dans la tête, battements de cœur, troubles Kuhne, Je ne puis résister au besoin de vous remer-
du bas-ventre, pertes de sang avec la selle, ventre cier encore une fois par écrit de ce que vous avez
ballonné, aigreurs après tous les aliments, insomnie fait pour ma vie et pour ma santé. Sans vous, je ne

III.37
336 La Nouvelle Science de Guérir

serais certainement plus de ce monde, car il y a d’in- N° 84


nombrables témoins qui savent que les médecins les Affection de l’estomac et des nerfs.
plus célèbres m’ont donné les consolations d’usage
et m’ont abandonnée ensuite à mes maux. Mais je Je vous dois une vive reconnaissance pour
veux proclamer que c’est vous seul qui m’avez rendu m’avoir procuré du soulagement en moins de 15
la vie qui semblait être déjà un bien perdu pour moi. jours contre mon affection grave de l’estomac et des
Puissiez-vous triompher de tous les obstacles et faire nerfs dont je souffrais depuis six ans, et tout cela sans
participer tous les peuples au bienfait de votre grande remèdes et sans opérations. Ce que des médecins célè-
découverte si simple. bres et des médicaments de toutes sortes n’avaient pu
opérer, vous l’avez atteint en cinq jours, c’est-à-dire
Veuillez agréer les respectueuses salutations de que vous m’avez rendu une selle régulière. Il me fallait
votre toute dévouée. autrefois appliquer constamment des lavements.
— Emma P.
— V. (Prusse occidentale), août 1889. Z., maître
N° 83 d’école.
Affection nerveuse. N° 85
Leipzig, le 20 novembre 1888. —Cher monsieur Mâchure.
Kuhne, J’éprouve le besoin irrésistible de vous dire
Juterbog, le 16 mai 1890. —Vos bains de siège
que votre méthode curative est d’une valeur immense
à friction ont eu une action étonnante sur moi. Je
en comparaison de toute autre qui administre des
glissai du marchepied d’un wagon pendant un voyage
poisons, car d’innombrables exemples prouvent que
d’affaires et je me détériorai tellement l’articulation
la main de l’homme de la science répand la misère
du genou et l’os de la hanche qu’il me fallut garder
et la destruction au milieu de l’humanité souffrante.
le lit quatre semaines sans pouvoir fermer l’œil de
Presque tout le monde a fait cette expérience sur sa
toutes les nuits. Mon médecin voulait appeler un de
famille ou sur soi-même et il faut être aveugle pour
ses collègues. Cela me rendit inquiet et je résolus
sacrifier au préjugé et à la routine sa propre vie et
d’essayer vos bains de siège à friction. Au bout de
celle de ses proches en s’écartant du chemin tracé
quelques bains, je recouvrai le sommeil qui m’avait
par la Nature.
fui depuis un mois, puis les douleurs diminuèrent, la
Je ne voudrais pas terminer sans vous répéter maladie disparut peu à peu et j’obtins encore d’autres
ce que j’ai déjà dit fort souvent et partout, c’est-à-dire avantages.
que je trouve votre découverte vraiment géniale et que
Je désire que votre méthode se propage par-
mon opinion n’est point le résultat d’un préjugé, mais
tout.
qu’elle s’appuie sur une expérience de plusieurs an-
nées et sur les succès les plus éclatants que vous avez — M. Str.
obtenus dans ma famille, de façon que nous pouvons
N° 86
vous appeler le sauveur de ma sœur et que l’action
frappante de votre traitement sur mes enfants que vous Rhumatismes, Affections du foie, Hé-
avez délivrés en très peu de temps des maladies les morroïdes.
plus diverses, font que votre connaissance est tout ce Barmen, le 20 octobre 1890. —Cher monsieur
que j’ai trouvé de plus précieux pendant mon séjour Kuhne, il y a bientôt deux ans que votre traitement
à Leipzig. Ma reconnaissance vous est assurée et je m’a rendu la santé et comme je n’ai plus ressenti le
combattrai partout et toujours pour vos principes. moindre inconvénient depuis ce temps, on me considère
Veuillez agréer nos salutations cordiales. partout comme un prodige. Vous savez dans quel triste
état je me présentai chez vous. Je n’avais jamais été
— Femme Olga L.

III.38
Unité de Toutes les Maladies 337

bien portant. Les rhumatismes, les refroidissements N° 88


et d’autres maladies se succédaient sans interruption. Empoisonnement chronique par le
Enfin j’eus pendant dix ans les hémorroïdes et une plomb.
affection rebelle du foie contre lesquelles je consultai
beaucoup de médecins homéopathes et allopathes et C’est de mon propre mouvement de reconnais-
en dernier lieu un célèbre professeur de l’université sance envers Monsieur Louis Kuhne, Flossplatz 24,
de Bonn. Mais mon état empirait tellement qu’il que je déclare que sa méthode m’a délivré en très peu
m’était presque impossible de remplir mes fonctions de temps d’une affection grave de plusieurs années,
et que j’avais pour ainsi dire à faire mes paquets. reconnue par les médecins comme un empoisonnement
Si le succès étonnant de votre traitement a engagé chronique par le plomb. Les médicaments de l’allopa-
beaucoup d’autres malades à se confier à vous et thie et l’homépathie n’avaient fait qu’augmenter mon
si je vous ai déjà dit souvent que ma famille et moi mal ou bien n’avaient eu aucun effet. Le régime sans
nous vous serons toujours reconnaissants, ma lettre excitants appliqué tout seul fut également incapable
d’aujourd’hui a simplement pour but de vous prier de d’amener ma guérison.
donner la plus grande publicité possible au résultat Le traitement d’après l’ancienne méthode na-
de mon traitement dans l’intérêt de votre bonne cause turaliste me montra bien l’énorme avantage de cette
et des autres malades si nombreux, comme chacun méthode sur la méthode médicale et surtout sur la
sait. Je pourrais vous parler encore d’autres succès méthode des allopathes, mais ce traitement ne me
que j’ai obtenus par vos bains dans ma famille et sur donna qu’un peu de soulagement et un mieux de peu
d’autres personnes, mais cela me mènerait trop loin. de durée qui me permit de reprendre mon travail pour
J’ai maintenant 51 ans et suis depuis 16 ans admi- quelque temps. Malgré ce traitement et un régime
nistrateur de la Maison évangélique de notre ville rigoureusement suivi, mes douleurs recommencèrent
de 115,000 habitants. Chacun a donc l’occasion de et je fus obligé de renoncer à mon travail. Quatre
prendre tous les renseignements à ce sujet. semaines passées dans l’un de nos plus grands éta-
Agréez les salutations cordiales de votre très blissements de traitement naturaliste me prouvèrent
reconnaissant. que j’avais dépensé inutilement mon argent.

— Ernest F. Je continuai chez moi le traitement prescrit par


le médecin de l’établissement, mais je n’obtins aucun
N° 87 succès. Je maigrissais toujours et perdais mes forces.
Coqueluche. J’avoue que je m’adressai à Monsieur Louis Kuhne
en simple désespoir de cause. Après quelques faits
Votre méthode m’a été recommandée par plu- critiques, éliminations, etc., que Monsieur Kuhne
sieurs de mes connaissances. Je l’ai appliquée à m’expliqua avec la plus grande bienveillance, je vis
mes trois enfants qui ont été guéris très rapidement que mon état s’améliorait. Grâce au traitement Ku-
d’une coqueluche grave au bout de huit jours. C’est hne, je suis assez bien rétabli pour remplir les devoirs
donc pour moi un besoin irrésistible, cher monsieur de ma profession et pour supporter d’assez grandes
Kuhne, de vous exprimer ma vive reconnaissance. fatigues. J’attire l’attention de tous les malades et
Puisse votre méthode faire des preuves dans les cas spécialement de mes collègues sur la méthode Kuhne.
du même genre et dans tous les autres, ce dont je Je suis tout prêt à donner tous les renseignements
ne doute nullement, afin qu’on reconnaisse de plus qu’on pourra désirer.
en plus l’utilité et la haute valeur de cette nouvelle
méthode curative. P., le 11 novembre 1890.

Leipzig, le 5 janvier 1891. — Herman R.

— Femme Thérèse B.

III.39
338 La Nouvelle Science de Guérir

N° 89 sommeil inquiet et rempli de rêves désagréables a fait


Grave affection des nerfs, Ischias. place à un sommeil rafraîchissant et profond. L’ap-
pétit et la digestion sont satisfaisants tandis que les
Cher Monsieur Kuhne, J’ai eu plusieurs fois douleurs dans le dos et dans les hanches ont presque
l’occasion de vous exprimer de vive voix ma recon- entièrement cessé. Je souffrais souvent de maux de
naissance pour les succès éclatants obtenus par votre tête, et cela m’arrive très rarement depuis lors. Il en
méthode curative. Je considère cependant comme un est de même du rhume de cerveau, du catarrhe, etc.,
devoir de vous exprimer par écrit ma reconnaissance et ma sensibilité contre les influences élémentaires
pour la disparition totale ou par- tielle de toute une et les événements du jour a beaucoup diminué. Le
série de symptômes morbides et parce que le temps succès dépasse tout ce que j’osais espérer et je vous
de ma guérison, à laquelle je ne croyais plus il y a en serai toujours reconnaissant.
six mois, me semble plus rapproché qu’il y a deux
mois. Veuillez agréer l’assurance du respectueux
dévouement de votre
Vous savez que mon état méritait dans toute la
force du terme la désignation de chronique ou latent — Aug. T.
et j’ai éprouvé par moi-même combien les affections
étaient difficiles à guérir avant vos découvertes. Je ne N° 90
veux plus parler des années où je croyais à la méthode Catarrhe chronique de l’estomac et de
médicale, car je ne veux plus y penser; mais j’ai été l’intestin accompagné de nervosité.
ensuite pendant des années partisan zélé et sincère de H. (Moravie), le 18 mars 1888.—Cher Mon-
la méthode naturaliste sans avoir recouvré la santé. sieur Kuhne, Je suis très heureux de ne pouvoir vous
Autant de médecins naturalistes j’ai consulté pendant donner que des nouvelles favorables sur le succès
cinq ans, autant j’ai appris à connaître d’opinions de votre traitement. Vous aurez bien reconnu mon
différentes sur le régime, la température de l’eau et état par le rapport que je vous ai fait avant de suivre
l’exercice du corps. Je suis bien éloigné de refuser votre traitement.
à la méthode naturaliste ses grands succès dans les
maladies aiguës, mais elle n’a pas pu guérir mon Mon affection était très grave et mes nerfs
affection chronique des nerfs. avaient énormément souffert de leur nutrition ab-
surde pendant des années. Je ne pouvais donc point
Il vous souviendra peut-être que je devins inca- me rétablir entièrement en quelques semaines ou en
pable de tout travail au mois de février de cette année quelques mois.
et que je m’adressai à vous en désespoir de cause. Dès
le premier jour, vos bains de siège à friction amenèrent Ma mémoire s’est déjà fortifiée d’une manière
un mieux notable dans mon état. Ce mieux a fait de remarquable et je suis heureux de vivre. Je ne pense
tels progrès jusqu’à ce jour que je commence à être plus au suicide et mes maux de tête ont entièrement
un objet d’étonnement pour ma famille et mes amis cessé. J’ai suivi votre bon conseil de coucher les
qui avaient fortement combattu votre méthode en fenêtres ouvertes hiver et été et cela me fait tout
voyant que vos bains et votre régime naturel avaient spécialement du bien.
produit pendant les premiers mois de mon traitement Vous voyez que votre méthode m’a rendu de
une diminution notable, mais bienfaisante du poids signalés services et je désire du fond du cœur que
de mon corps. votre établissement serve à beaucoup de malades
Je n’ai qu’à passer en revue mes douleurs de atteints des mêmes affections que moi. Je puis dire en
l’hiver dernier pour comprendre la transformation toute assurance qu’il m’aurait fallu encore bien des
qui s’est accomplie dans mon organisme. Mes nerfs années pour atteindre ce que j’ai obtenu par votre
se sont fortifiés d’une manière extraordinaire, mon méthode en 6 mois.

III.40
Unité de Toutes les Maladies 339

Je désire toutes les prospérités à votre établis- N° 92


sement et vous prie de croire au dévouement et à la Affection incurable des yeux.
reconnaissance de votre
S. (Transylvanie-Hongrie), le 5 septembre
— Hugo B., Directeur des postes. 1891.—Cher Monsieur Kuhne, Ma profonde re-
connaissance me fait un devoir de vous remettre un
N° 91 rapport exact du cours de la guérison rapide de mon
Fluxion de poitrine, Diphtérie. affection des yeux. Je vous prie d’en faire usage aussi
souvent que vous le jugerez à propos.
Leipzig, le 15 février 1891.—Cher Monsieur
Kuhne, Je ne puis résister au besoin de vous exprimer J’ai toujours eu des inflammations des yeux
toute ma reconnaissance pour votre traitement de la depuis ma plus tendre enfance. Cette disposition
maladie de ma petite fille de 9 ans. venait de la petite vérole. J’avais déjà eu recours à
beaucoup de médecins. Le traitement médical étouffait
Mon médecin ayant reconnu une fluxion de poi- bien mon mal pour quelque temps, mais il revenait
trine et ayant soigné l’enfant pendant près de deux toujours plus intense. On appliqua en vain le calomel,
mois sans le moindre succès, nous attendions la fin l’onguent au mercure et l’eau de zinc. J’ai consulté
de notre petite fille et je n’espérais plus la guérison dix médecins pendant une longue série d’années sans
de mon enfant. C’est alors que je pensai à vous. obtenir le moindre succès durable.
Je vous priai de venir chez moi et vous me dites: Cependant mon mal empirait sans cesse et finit
« Si vous avez confiance et si vous ne suivez plus les par dégénérer en inflammation égyptienne des yeux
prescriptions de votre médecin, votre fille sera bientôt (Trachome). Mon état était pitoyable. J’allai cher-
guérie pourvu que vous suiviez consciencieusement cher du soulagement dans une clinique de Vienne où
ce que je vous conseillerai. » Nous vous fimes cette je fus traité pendant six mois à l’acide borique, au
promesse et nous suivîmes toutes vos prescriptions. lapis, au fil de cuivre, au sublimé corrosif et à l’iodo-
Le succès fut tel qu’un mieux notable se manifesta forme, mais sans le moindre succès. On avait opéré
dès le jour suivant et s’accentua de jour en jour. trois fois l’œil droit et j’avais souffert des douleurs
Nous pûmes dire le huitième jour que notre fille était épouvantables.
sauvée. Elle est entièrement guérie aujourd’hui; elle
va se promener, elle rit, elle saute, etc. Mon état n’avait fait qu’empirer. Quand les
médecins virent qu’ils ne pouvaient plus rien faire,
Je suis convaincu que ma fille serait aujourd’hui ils me renvoyèrent et je serais devenu aveugle si
dans la tombe sans votre intervention. je n’avais pas appris à connaître votre méthode à
Il se présenta dans le même temps un hôte que laquelle je dois mon heureuse guérison après avoir
nous combattons depuis 14 ans, la diphtérie si redoutée suivi rigoureusement toutes vos prescriptions pendant
qui a frappé mes cinq enfants les uns après les autres. six mois.
Je certifie que votre traitement a entièrement guéri mes Votre traitement a guéri non seulement mon
cinq enfants. Je ne puis donc résister au plaisir de vous affection des yeux, mais encore mes maux de tête
exprimer encore par écrit ma vive reconnaissance à qui me tourmentaient depuis trois ans, mon catarrhe
ce sujet et je vous prie de faire usage de ce certificat chronique du gosier, une faiblesse de la vessie qui
aussi souvent que vous le jugerez à propos. m’était restée du traitement médical d’un catarrhe de
Veuillez agréer l’assurance du profond dévoue- la vessie, des douleurs dans le dos et dans les côtés
ment de votre reconnaissant qui provenaient d’une pleurésie que j’avais eue il y
a huit ans.
— Karl I.
Mon état général est devenu aussi satisfaisant

III.41
340 La Nouvelle Science de Guérir

que possible. Je me sens plus frais que jamais, tant


au moral qu’au physique, depuis que j’ai suivi votre
traitement.
Je désire vivement que beaucoup de malades
appliquent votre méthode afin qu’elle contribue de
plus en plus au bien de l’humanité, car c’est le seul
moyen de guérir toutes les maladies.
Veuillez agréer l’assurance de ma considération
la plus distinguée.
— Eugen K.

III.42
Unité de Toutes les Maladies 341

Index

A 178,  208, 241


abcès 28, 83, 160, 190-192, 197, 217, 237, 269,  amputation 152, 157, 159, 165, 170, 210
305,  314, 316 analyses chimiques 175, 180
abdomen 27 anémie 172, 173, 179, 320
accouchement 9, 74,  124–135,  140,  188, 209, 212, 251, antifébrine 235
322
antipyrine 55,  56,  235
acide chromique 266
anxiété 59,  130, 131, 168, 197,  284, 308, 327
acte de purification 50, 283
appétit 30, 100, 104, 129, 130, 169, 179, 230, 289, 295,
activité cutanée 80, 177, 226, 260, 266 308, 313, 316, 320, 321, 326, 327
affection des poumons 10, 27, 52, 85, 117, 185–189, armes à feu 159, 160
192–198, 254, 283, 294, 306, 309, 312, 316–320,
assimilation des aliments 180–182
327, 329
asthme 10, 185, 192, 195, 196, 254, 303, 313, 335
affection de la tête 11, 27, 62, 82, 83, 177,  185, 189, 192,
197, 207, 219, 256, 260, 263, 270, 271, 279, 282, atrophie du cerveau 123
284, 286, 293–295, 305, 306, 308, 309–314, 321, atropine 271, 303
325, 327, 330, 331
auscultation 186
affection de l’estomac 96, 100, 117, 121, 172, 178, 188,
averses 243,  244
204, 214, 219, 260, 307, 309, 311, 317, 318, 329,
330, 338 avortement 140
affection du cœur 27, 117, 187, 212–220, 234,  254, 256,
273, 287, 309, 315, 325, 330, 337 B
agents curatifs 80, 85–88, 169, 179, 283 bacilles 32, 34–36, 54–56, 142, 165, 167, 187, 193,
194, 218, 220, 225, 226, 233, 242,  243
agitation 39, 52, 142
bacilles de la lèpre 218,  220,  225,  226
air de la chambre 34, 35, 42, 68, 92, 101, 104, 173–177,
226–228, 290, 322, 329 bactéries 218, 220, 225, 226
alcool 80, 120, 121, 180–182, 228, 260 bain de soleil 18, 50,  79, 81–89,  96, 97, 169, 193, 218,
227, 253, 282, 304, 308, 312, 317, 320
aliénation 120, 122
bain entier 21, 43, 45, 80, 82–84, 205
alimentation naturelle 21, 104, 273
bain à friction 36, 42–50, 58, 59, 65–68, 81–99, 123–126,
aliments indigestes 176, 179, 272 131, 132, 139, 156–170, 183, 197, 205–218, 229,
allaitement 134–138 234–240, 246, 247, 253, 257, 258, 262, 264, 282,
allopathe 192,  205, 246,  272,  312,  324, 337 283, 287, 290, 294, 295, 297, 298, 303–342
allopathie 19, 20, 138, 163, 164, 174, 183, 202, 239,  bains dérivatifs 36, 43, 44, 50, 81, 83–85, 88, 138, 
246, 304, 305, 334, 335 140, 141, 144, 157, 158, 160, 162, 165, 169, 
179, 183, 191–195, 203, 205, 209, 226–228, 
altération des formes du corps 22, 27, 28, 30, 32, 36–39, 234, 236, 239, 241, 253, 255, 263, 264, 270, 
70, 71, 93, 177, 191, 219, 241, 261, 293 271, 276, 287, 294, 297, 298, 304–309, 314, 
altérations du corps 22,  26–28, 30, 36, 37, 53, 70–73, 93, 316, 317, 319, 322, 323

III.43
342 La Nouvelle Science de Guérir

bain de tronc 36, 41–48, 58, 75, 79–91, 139, 156, 169, 170, 331
205, 234–239, 246, 247, 253, 257, 298, 303, 307, carie des os 185, 199, 210, 243, 325
315, 316, 320–323
carie dentaire 325
bain de vapeur 21, 42–50, 58, 64, 67, 79–94, 138, 157,
160, 165, 169, 170, 183, 195, 197, 205, 210, 226, carnivore 35,  103, 105–107
236, 239, 246, 247, 253, 262, 270, 276, 282, 283, cataracte 269,  271, 272
287, 298, 305, 308, 314, 316, 317, 321–323, 330, chaleur de la mère 42, 45, 50, 51, 54, 67, 125, 129, 141,
331, 334, 335 306
bains locaux de vapeur 43,  157,  169,  170,  270,  282,  chancre 250, 251
283, 314, 321
changement de température 31–33, 50, 56, 57, 63, 64, 101,
bandage 73, 155, 156, 160, 166, 236, 284, 324 161, 175, 194, 216, 235
bas-ventre 27, 30, 32, 34, 36, 39, 41, 43–47, 63, 64,  chat 109, 126, 131, 151, 152, 308
69–71, 81–85, 89–93, 121, 126, 132, 137, 138, 
140, 169, 183, 187–189, 197, 199, 202, 204,  chauve 196
206–210, 212, 223, 224, 226, 230, 240, 241,  cheval 23, 29, 94, 137, 234
258, 262, 264, 271, 273, 279, 283, 284, 286,  chien 103, 106, 109, 136, 137, 152, 153, 167–169, 274
293, 294, 298, 304, 306, 307, 309, 310, 312, 
313, 315, 319, 323, 334, 335 chien enragé 167–169
besoin d’uriner 261 chimie 20, 95, 172, 175, 180, 182, 189, 193
bière 32, 47, 56, 100, 102, 120, 134, 172, 183, 189, 277, chimistes 95,  172,  180
278, 319 chlorose 76, 172, 173, 179
blancheur de la peau 278 choléra 54, 58, 59, 96, 216, 239–247
blessure 36, 148–163, 199, 209, 255, 277, 317 cicatrice 149,  156,  161, 205,  208, 210, 239, 314,  321
Bornéo 236 cigare 56, 96, 178
bosse 75 climat 33, 35, 51, 83, 97, 109, 182, 189, 194, 195, 218,
bossu 74 222–224, 227, 233–235, 244, 235, 244, 318
bourdonnements 274–276, 300  304,  309,  335 cocaïne 152

branche d’arbre 139, 204, 282 colère 137, 143

brûlure 87, 149, 158, 159 colique 279, 324, 329

buveurs d’alcool 120, 181 colonne vertébrale 71


compresse 18, 133, 154–158, 162, 166, 169, 170, 206, 236,
C 314, 321
cacao 100, 102 constipation 32, 43, 68, 77, 96, 141, 177, 183, 240, 242,
245, 263, 293, 319
café 100, 183, 234, 311, 313
contagion 34, 167, 181, 218, 22, 226, 227, 233, 244
calculs biliaux 218,  220,  225,  226
contre-pression 154, 159, 277, 284
calculs jaunes 261
contre-pression de l’air atmosphérique 277, 284
canal digestif 31, 105, 107, 137, 142, 175, 176, 
202, 260, 276 contusion 149, 153, 157
cancer de la langue 204, 208, 209 convalescence 54
cancer de la lèvre 205, 311 convulsions 53, 335
cancer du nez 204–206, 310, 322 couleur des excréments 218,  220,  225,  226
cancer du sein 204, 207, 208, 322 couleur normale de la peau 278
cancers 17, 18, 55, 91, 163, 165, 167, 190, 191, 202–209, crise curative 53, 55,  58, 117,  163–165,  174,  175,  216, 
243, 247, 254, 265, 284, 297, 305, 310, 311, 322, 227, 241, 246, 251, 252, 273, 329

III.44
Unité de Toutes les Maladies 343

crises curatives aiguës 192,  245, 269 émotion 31, 33, 34, 120, 216
empoisonnement du sang 167–170,  321
D
épaule élevée 279
danger de contagion 54, 167, 218,  222,  226,  227, 244
épidémie 56–60,  163, 243,  247,  283
danger d’infection 54, 55, 58, 60, 251
épilepsie 164, 285–287, 330–333
danse de Saint-Guy 289, 320
estomac 17, 18, 21, 28–30, 33, 56, 64, 68, 96, 
déchirure 153 100–104, 107, 112, 117, 121, 153, 166, 172, 
démangeaison 47, 166, 167 176, 178–181, 188, 204, 214, 219, 260, 276, 
277, 305, 307, 309, 315, 316, 327, 328, 336, 
dentition 105
338
dents 21, 22, 29, 62, 67, 83, 105–107, 112, 129, 179,
été très chaud 243
196, 197, 249, 282, 284–286, 309, 321
évanouissement 88, 156, 287, 332
désinfectant 58, 59, 164, 247
examen 55, 65, 141, 220, 279, 305, 323
diabète 263
excréments 23, 55, 77, 109, 175–178, 196, 202, 207, 215,
diagnose 18,  19, 21, 26, 66, 72, 76–78, 85, 119, 125, 143,
261, 311
163, 173, 186, 189, 289, 303, 307
exercices corporels 227,  274
diarrhée 32, 53, 102, 103, 196, 241–247, 252, 322, 331
exhalaisons 51, 58, 59, 176, 229, 260
diète naturelle 18, 20, 21, 50, 85, 104, 193, 304
extraction des dents 282
digestion anormale 92, 121,  122, 137, 177,  178, 185,
187–189,  202,  239,  261, 265, 277, 283, 293,  305, extraits artificiels 112,  172,  175,  180
309 extrémités froides 34, 51, 62–78, 179, 217, 219, 223
digestion défectueuse 92, 173,  175,  179,  198, 245,  258, 
298 F
dilatation de l’estomac 102 fatigue 19, 23, 71, 84, 87–89, 96, 100, 121, 178, 183, 197,
diphtérie 44–46, 49, 54, 59, 71, 72, 75, 118, 209, 283 198, 218, 219, 273, 275, 276, 313, 319–321, 329,
332, 333, 337
disposition aux maladies 58, 59, 111,  122,  137, 182,  187,
188, 190,  227, 243, 244, 250, 251, 257, 265, 268, fatigue excessive 121
284, 293, 295, 310, 339 fièvre climatérique 227,  233–235
double vue 118, 167, 269, 270 fièvre interne 40,  52,  65,  196,  239,  240,  278
douche 21 fièvre puerpérale 125,  139
douleurs dans les épaules 44, 62, 64, 185, 190, 196 fièvre scarlatine 42,  43,  44,  48,  54,  57,  59,  75,  96, 
dysenterie 102, 103, 216, 239–242, 246, 322, 331 163, 272–274
fistules rectales 264
E flatulence 292
échauffement 69, 83, 86, 91, 92, 126, 156, 217, 240,  fièvre des tropiques 33, 224,  235
245
flexion de la matrice 140
école moderne 118–122, 155, 162, 173–175, 179, 182, 
fluxion de poitrine 41,  185,  192, 324, 339
183, 186–189, 193, 194, 199, 202–204, 207, 
208, 225, 227, 228, 249, 250, 252, 253, 255,  foie 33, 260, 265, 305, 316, 336, 337
256, 263, 266, 269, 270, 271, 274, 286, 302 force vitale 33, 51, 52, 55–59, 63, 71, 73, 74, 84, 91,
écoulement purulent 255 94–102, 111, 116, 117, 119, 129, 156, 160, 161,
163–165, 175, 183, 187, 188, 190–199, 203–205,
élargissement de l’estomac 277
216, 219, 220, 226, 228, 240, 245, 251–254, 262,
électricité 53, 95, 99, 133, 307 269, 272, 308
élévation de la température 31,  175,  187 forme gazeuse 93,  260,  261,  293
344 La Nouvelle Science de Guérir

formes du corps 22, 28, 37, 39, 93, 177, 241, 245 individus bien portants 22, 23, 26, 28, 44, 45, 49, 51, 62,
fracture 151, 152, 162 66, 71, 76–78, 80, 84, 93, 96, 101, 103, 111, 119,
121, 122, 126–134, 138, 140–143, 150, 161, 166,
frugivore 105–109 167, 174, 176, 178, 180–182, 186–188, 190, 200,
fruit 44, 85, 102, 103, 107, 108, 111, 112, 119, 128, 129, 203, 205, 213, 216, 217, 227, 233, 236, 251, 272,
131, 155, 169, 180, 181, 208, 246, 254, 286, 305, 274–279, 282, 283, 308, 317, 327, 330, 332, 334,
312, 319 337
fruit vert 102,  103 inflammation des poumons 185, 192
fumée 29, 104, 228 inflammation du cerveau 293–295
influenza 57, 58, 283, 308, 323, 324
G
injection 203, 255, 273, 325
gangrène 157, 159, 202, 204, 208, 209, 214, 215, 216, 
injections corrosives 255,  273
219, 220, 240
injections de morphine 203
genre de vie conforme à la nature 138, 181, 205,  227, 
270, 308 inoculation 56, 327
germes de maladie 18, 60, 128 insalivation 176, 177
goitre 219 insomnie 115, 209, 289, 291, 309, 316, 319, 325, 334, 335
gonorrhée 250, 251, 255, 256, 269 instinct 102–104, 111, 129, 131, 135, 144, 145, 151, 
153, 172, 178, 227, 250, 251, 257, 258, 274, 
goutte 22, 67, 68, 70, 85, 92, 134, 223, 254, 271, 333, 334
302
grossesse 67, 126–140
instinct sexuel 129, 144, 172, 250, 251, 257, 258
guérison apparente 174,  218, 252
insuffisance de la force vitale 254
H insuffisance de la médecine de l’école 77, 119, 253, 271
hémorragie 323, 330, 331 intention curative 33,  48,  49,  53, 55, 57,  63,  64, 116,
149,  174, 216, 245,  252, 329
hémorroïdes 190, 191, 202, 208, 217, 292–295, 337
iode 123, 163, 252
herbivore 35, 105–107
iodure de potassium 252
hérédité 18, 51, 73, 74, 117, 121, 163, 187, 188, 196, 202,
223, 258, 266, 273, 275, 284, 286, 306, 315, 324 ivresse, ivrogne, ivrognerie 121, 203
hernie 140, 281–284
J
hiver très froid 56, 57, 101, 243
jaunisse 265, 319
homéopathie 20, 55, 304, 328, 334, 335
jeûne 100, 101, 110, 292
hôpitaux 150, 153, 222, 256, 298
justesse de ma méthode 19, 65, 72, 122, 125, 228, 253,
hydropisie 27, 84, 202, 204, 213–217, 220, 223, 224,  307, 309
254, 256, 303, 304, 318
hypochondrie 115 L
hystérie 115 lait cuit 128, 141–143, 183, 272, 278
lait de la femme 134, 138
I
lait de vache 131, 141–143, 151
ignorance 120, 159,  167, 206, 242, 249,  261,  262, 274,
lait stérilisé 142
297
langue 29, 31, 104, 109, 112, 142, 204, 208, 209, 314
impuissance 257, 258
larynx 308
incontinence 264, 273
lassitude 219
indigeste 100, 176, 179, 272
Unité de Toutes les Maladies 345

lèpre 181, 217–231 moustiques 35,  170


lésions externes 149,  162 moyens contraires à la nature 163, 179, 199, 208, 255, 257,
ligature des veines 154 273
lune 250, 310 mucosités 164, 169, 176, 207, 282, 283
lupus 185, 199, 200 myopie 269, 272, 2796

M N
maladie aiguë 33, 40, 49, 51, 54,  55, 57–59,  63, 70, 75,  nausée 314, 315
85, 116,  117, 122, 142, 188, 192, 206, 227, 239, nettoyage des dents 282
241, 243–245, 254, 338 névralgie 115, 328, 330, 335
maladie des reins 206, 256, 260–266, 308 nicotine 56, 96, 178
maladie incurable 120, 122, 123, 142, 163, 167, 183, 199, nœuds tuberculeux 190–192,  294,  295,  318
200, 217, 224, 228, 230, 235, 245, 286, 290, 313,
314, 328, 333, 339 nourriture irrationnelle 99, 138

maladie latente 30, 51, 53, 54, 56, 58, 117, 120, 122, 131,
O
173, 174, 188, 192, 206, 214–216, 220, 233, 244,
249, 253, 290, 305, 311 obésité 22
maladie mentale 115, 117, 119–123, 177, 247 odeur de la sueur 260
maladies des enfants 30,  33, 40,  121 omnivore 105–107
maladies fébriles 51, 52,  63,  150, 192,  216, 233,  234,  onanisme (voir masturbation)
241, 255, 264 onguent 161, 236, 249, 250, 275, 298, 307, 312, 318, 319,
malaria 224, 227, 233, 235 324, 339
manger du fruit 44, 102, 103, 108, 111, 112, 246 opérations 19–21, 88, 104, 111, 140, 160, 168, 199, 208,
210, 247, 269, 303, 308–310, 321, 325, 328, 332,
masturbation (onanisme) 144, 145, 257, 258
336
mauvaise digestion 99–101,  141,  179, 185,  204,  207,
ordonnances de cette école 183, 192, 196, 225, 345
242, 290, 295, 303, 309, 310, 318
oreille 42, 43, 47, 49, 83, 96, 136, 154, 177, 185, 217, 222,
maux de gorge 185, 284
268–276, 278, 279, 304, 308, 309, 330, 335
médecins de l’école 53, 75, 77, 119, 172, 173, 175, 179,
organes de la digestion 23, 29, 36, 41, 43, 45, 77, 92, 103,
194, 199, 204, 207, 227, 228, 249, 256, 305–308,
104, 117, 137, 167, 169, 180, 188, 189
310, 328, 333, 336
organes des sens 29, 105, 108
médicaments 19–21, 35, 53, 55, 58, 88, 104, 111, 
116, 138, 147, 149, 160, 163, 164, 166, 172,  organes génitaux 130, 135, 174, 187, 198, 206, 207,
175, 179, 180, 183, 187, 191, 196, 198, 202,  249–255, 257, 286, 308
204–208, 215, 225, 239, 247, 249, 252–256,  ouïe 268, 271, 272, 278
264, 265, 266, 268, 273, 286, 287, 297–299,  
304–306, 308–312, 314, 316, 317, 319, 321,  P
325, 327, 328, 332, 333, 336, 337
pâles couleurs 76, 77, 82, 85, 172, 175, 183, 243, 310
menstruation 89, 134–138, 325
pancréas 176
mercure 123, 163, 225, 252, 255, 256, 283, 339
panser la blessure (compresse) 18, 154–158, 162, 166, 170,
miasmes délétères 183,  226 206, 236, 314, 321
microbe 54, 56 papier hygiénique 23
migraine 293, 294 paralysie 115, 116, 119, 120, 122, 123, 212, 307, 318, 319,
mœurs modernes 261 324, 334, 335
morsure de chien 167, 168 paralysie progressive 119, 120, 122, 123, 219
346 La Nouvelle Science de Guérir

parasite 297, 298 réchauffement en plein air 89, 229, 282


peau saine 177, 278 redoublement de chaleur 40,  118,  173
pepsine 183 refroidissement 56, 62, 92, 126, 173, 174, 181, 216,
pertes blanches 250,  255 283, 317, 330, 332, 337

pesanteur 21, 28, 66, 68, 83, 84, 160, 190, 215, 332 régime conforme à la nature 104, 111, 113, 132, 166, 203,
205, 226, 241, 251, 257, 270, 279, 287, 290, 295,
petite vérole 46–49, 54, 59, 71, 75, 96, 118, 163, 165,  298, 304, 308, 309, 313–319
243, 273, 339
respiration 41, 44, 55, 117, 185, 195, 197, 212, 214, 313,
peur 44, 120, 126, 136, 196, 205, 218, 222, 226, 227, 242, 328,
257, 284, 330
respiration gênée 185,  195, 197, 212,  313
phtisie 55, 109, 185, 186, 189, 224, 274, 276, 287, 
318 rétablir la digestion délabrée 166, 202, 205, 216, 219, 229,
235, 246, 290, 291, 298, 305, 310, 326, 334, 335
picote 46, 48, 239, 244, 247
retarde l’acte de transformation 102
pieds froids 42, 69, 93, 316, 320
rétention d’urine 169,  261,  262,  317
pieds suants 265, 266
rétrogression de l’acte morbide 186
pierre (vessie) 261–264
rétrogression de la maladie 31, 186, 194, 195,  197, 199,
pilules 183, 195, 202 226, 282, 295, 304
piqûres d’abeilles 169 rhumatisme 21, 22, 61–65,  67, 68, 70, 132, 161, 282, 306,
piqûres de serpent 167–169, 233 311, 327, 335–337
plaies ouvertes 28, 84, 162, 163, 164, 166, 185, 219,  rhume de cerveau 57, 62, 74, 175, 269, 283, 338
222, 230, 245, 256, 269, 311, 317 rougeole 40–48, 54, 57, 59, 118, 163, 219, 268, 273, 
pleurésie 192, 274, 278, 324, 329 329, 330
pleurs 23, 129 ruptures abdominales 284
poison 29, 34,  35,  55–59,  99, 116, 163, 164, 168, 169,
178, 192, 207, 214, 217, 225, 226, 242, 243, 252, S
271, 272, 310, 336 saignement 154,  156,  160, 295
poisons inouïs 252 salage 102
pollution 289, 307 salive 95, 176
pommes 29, 95,  98, 101, 102, 234 scarlatine 42–44, 48, 54, 57, 59, 75, 96, 118, 163, 
poules 176,  225 218, 268, 272, 273, 274, 279, 303, 304, 311, 
314
poumons 17, 18, 27–30, 33, 39, 52, 
64, 85, 92, 95, 104, 117, 166, 167, 173, 174,  sciatique 68
179, 185–190, 192–198, 224, 254, 274, 283,  science clinique 164
294, 304, 307, 310, 314–318, 324, 325, 327
science de l’expression du visage 21,  23,  26,  48,  52,  58, 
poux 57,  203 59, 65, 72, 73, 76, 78, 87, 117, 119, 122, 123, 
putréfaction 31,  35,  225 125, 128, 141, 143, 150, 160, 165, 166, 174, 
177, 179, 185, 186, 189, 197, 198, 200, 202, 
Q 204, 214, 216, 219, 223, 224, 227, 233, 240, 
241, 243, 245, 250, 256, 258, 264, 268, 271, 
quarantaine 59 278, 279, 280, 287, 289, 293, 294, 298, 
quinine 55, 56, 163, 225, 235 303–309, 311, 313–319, 323
science médicale moderne 118, 119, 164,  172,
R 182, 200, 228
rage 167–169, scrofulose 51–53, 55, 85, 187, 243, 254, 310
Unité de Toutes les Maladies 347

sein 67, 134, 138, 204, 207, 208, 322 tropiques 33, 35, 57, 63, 90, 97, 109, 182, 189, 217, 
sensation de faim 179, 277 218, 222–225, 227, 228, 233–236, 244

sentiment de froid 70, 82, 179, 223, 278 troubles violents de la digestion 239

sentinelles 28,  29,  104 tuberculose 123, 142, 163, 184–188, 193, 196, 198, 199,
202, 204, 244, 247, 254, 293–295, 306, 314, 316,
serpents 100, 167–169, 233 317, 324
soif 111, 112, 151, 215, 263, 328 tumeur 29, 83, 202, 208, 217, 276, 304, 310, 312, 314,
soldat 62, 64, 67, 159, 160, 266 320–322, 326, 332
stérilité 139, 140, 257 tympan 268,  275
substances d’élimination 28, 30, 43, 45, 55, 119, 174, 177, typhus 239,  244,  246
182, 194, 195, 206, 216, 226,  251, 255, 260, 263,
287, 305, 312, 314, 316, 320, 321 U
substances étrangères 27, 28, 30–36, 38–43, 46–51,  uniformité de toutes les maladies 139,  224, 236,  260, 
53–59, 63–79, 84, 87, 88, 91–93, 96, 99, 103,  302, 307,  308, 313
104, 109, 111, 113, 117, 119, 120, 121, 122, 
urine 30, 41, 87, 137, 169, 205, 207, 219, 261–264, 
125–140, 143–145, 150, 153, 158, 160, 163, 
273, 290, 304, 311, 316–319, 327
165–168, 170–289, 293, 294, 303–305, 307, 
309, 314, 319, 320, 322, 323 utérus 135
substances en fermentation 33, 36, 40, 42–45,  49–54, 57,
63–70, 86, 91, 139, 163, 166, 173, 187, 194, 204, V
208, 217, 226,  255, 260, 261, 265, 268, 269, 283, vaccin (vaccine) 46, 48, 49, 55, 104, 128, 163, 164, 193,
284, 293, 306, 307, 319 194, 199, 200, 266, 268, 272, 308, 311, 317
sueur des pieds 265 vaccination 49, 55, 104, 164, 308
suicide 115, 163,  183, 258, 338 vaisseaux sanguins 34, 51, 152, 153, 154, 173, 177
supernutrition 99–101, 104, 242 variation de température 31–33, 50, 56, 57, 63, 64, 101,
surcharge chronique 54, 58, 93, 122, 163, 217, 218, 161, 175, 194, 216, 235
241, 244, 246, 307 ventre ballonné 51,  53, 142,  245,  335
surcharge héréditaire 51, 73, 74, 121, 163, 188, 223, 258, vérité de mes assertions 225
266, 273, 275, 284, 286 vermine 34, 35, 57, 203
surdité 272, 274, 275, 308–312 vésicules de Graaf 125
symptômes de la fermentation 32–36, 49, 51, 53, 63, 67, vision double 269, 270
70, 139, 166, 168, 173, 187, 204, 206, 209, 217,
233, 234, 240, 244, 263, 268, 269, 293, 306, 307 vomissement 129, 245, 315

syphilis 54, 55, 118, 164, 202, 249, 250, 251, 253,  Z
254, 256, 257, 271
zones tempérées 33, 35, 182, 233, 244
T zones tropicales 33, 35, 57, 63, 90, 97, 109, 182, 189, 
tabac 29, 56, 121, 178, 228, 264 217, 218, 222–225, 227, 228, 233–236, 244

tendon 56, 110, 130, 143, 151, 161, 275, 328


terrain de culture 35, 60, 203, 225, 226, 244, 298
terrain de culture convenable 60,  244,  298
théorie de la fermentation 168,  187, 233,  255, 283
toux 49, 62, 185, 196, 330, 331
transpiration 30, 42, 45, 50, 218, 234, 260, 264, 287, 309,
329
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