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Constantin Brancusi, le sculpteur de l’âme roumaine

Neagu Maria- XIIA

En égyptien, le mot sculpteur signifie « créateur ». Pour Maître Constantin Brancusi, ce titre
est le mieux adapté, car il est considéré comme le démidurg d’un univers artistique unitaire,
articulé et harmonieux dans toutes ses étapes : « L’artiste doit savoir sortir la créature de la
matière et être l’outil qui révèle son essence même cosmique dans une existence vraiment
visible. L’art ne commence qu’en continu », a dit un jour le grand artiste, soulignant le rôle
novateur de l’art et le rôle démiurgique de l’artiste. Constantin Brancusi est né le 19 février
1876 dans le village de Hobita, village de Pestrisani, dans le comté de Gorj, dans une maison
entièrement en bois. L’image du village natal a été préservée avec sainteté par le grand
artiste, confessant que "je n’aurais rien été et je n’aurais rien donné sans Hobita, ses portes et
ses fontaines, ce qui signifiait pour moi une véritable Académie de Bel-Arte".
Il n’avait pas de descendants, refusant de se marier pour préserver sa pleine liberté d’action et
de création. Mais il a eu des fils spirituels, qui « les ont amenés dans les quatre vents la
dotation artistique et spirituelle ».
Le tempérament agité et tenté, contrôlé par un fort désir d’indépendance, quitte la maison très
tôt. A seulement 7 ans, ses parents le trouvèrent "fuyant le monde" à Targu Jiu, où il s’était
engagé dans un stand, et comme apprenti chez un menuisier. À l’âge de 13 ans (1893), il
vient à Craiova, s’engageant dans la boutique du célèbre marchand Ion Zamfirescu, dont la
maison est hébergée pendant ses études. Ici, dans les quelques instants qu’il avait, il parvint à
bavarder un violon à partir d’une caisse d’oranges, dans laquelle, après que les quatre côtes
avaient été mises sur lui, il a joué avec habileté. La boutique de Zamfirescu gagna ses
premiers admirateurs et le pressa de se joindre à l’École des arts et de l’artisanat à l’automne
de 1894. Le domaine sur lequel il se spécialise est la sculpture du bois (de cette période date
plusieurs sculptures en bois : Une cassette, un placard, deux cadres en style rocoo, selon la
mode viennoise du temps.
En 1904, il quitte la Roumanie "sans autre moyen que le savoir" et après un long voyage à
travers l’Autriche, la Hongrie et la Suisse arrive dans la capitale française. Bien qu’au début
les moyens de vie ici étaient difficiles, travaillant comme serveuse, la chance revient au jeune
artiste, qui reçoit une bourse du ministère de la formation publique, à la proposition de
l’ambassadeur de Roumanie à Paris Grigorie Ghika. Il fait partie des membres de
l’Association Cerle des etudians roumains » aux côtés de George Enescu, Traian Vuia, Aurel
Vlaicu, Nicolae Daraescu, Camil Ressu. Il est très important pour la carrière du jeune artiste
qu’il ait l’expérience dans l’atelier du célèbre sculpteur français Rodin. Il n’avait que 30 ans
Ici, il connaît Henri Coanda entre autres, avec qui il va lier une amitié étroite. Sachant que
"rien ne pousse à l’ombre des grands arbres", Brancusi quitte son atelier de maître le 27 mars
1907 pour ouvrir son propre atelier. C’est le moment où l’artiste roumain vit son visage de
retour aux sources folkloriques. A partir de maintenant commencera la cascade des grandes
réalisations artistiques : "L’ensemble Buzau", la "prière" (l’œuvre qui marque le "moment de
dépasser l’influence de Rodin"), le "baiser", "l’humour de la Terre". Toutes ces œuvres
imposeront Constantin Brancusi sur le piédestal du monde artistique.
L’une des œuvres maintenant travaillées est le "baiser" ("la Baiser"). Parmi les œuvres de
grande valeur de l’artiste, nous incluons également : "Muse dormant" (1909), "l’oiseau
Mastra" (1910), "Prometheu" (1911). Il a ensuite travaillé sur une nouvelle œuvre, "l’un des
portraits les plus célèbres et les plus complets du 20ème siècle", comme A. H. Barr,
"Madeaniselle Pogany", une œuvre qui a eu la célèbre pictorita Margit Pogany comme un
déménageur. "Le poète des formes ébréchées" construit une vaste œuvre au caractère
thématique complexe.
Ainsi, il fait la triple « Table des silences », « Porte du Saruth » et « colonne sans fin » (1937-
1938). En plus du thème populaire bien connu, qui se ressent dans la plupart des œuvres du
grand artiste, l’ensemble Targu Jiu a aussi une dimension spirituelle : expression du
sentiment cosmique manifesté en réunissant les quatre éléments fondamentaux du monde :
l’eau (à partir de la rivière Jiu), la terre (la "masse de silence" incorporant la terre), le feu (la
flamme qui fournit le triomphe sur la mort dans la "Porte du Sart") et l’air (la "colonne sans
fin" qui intensifie l’air sur le chemin de l’éternité). le symbole de l’assemblée des branches à
Târgu Jiu peut aussi prendre une dimension biblique : les douze chaises, disposées autour de
la table, symbolisent les douze apôtres, la « Porte du baiser » décrit l’unité organique au sein
de la famille, et la « colonne inachevée » décrit l’ascension constante de l’âme, qui repose
pleinement dans l’éternité.
Le 16 mars 1957, le grand artiste roumain Constantin Brancusi passa pour toujours dans son
atelier à IMPASSE Rosin Paris. L’artiste roumain qui "dans la pierre, dans son bloc muet" a
senti les "rythmes universels". Il fut inhumé au cimetière Montparnasse.

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