Vous êtes sur la page 1sur 4

Cours : Pascal Rubellin Année 2019 / 2020

TD : Hugo Pelletier


Master 1 - Droit et Techniques de l’assurance

T.D. Régimes matrimoniaux et Successions

Séance n°4 – La dévolution successorale

I – La dévolution successorale légale en l’absence de conjoint survivant

La dévolution successorale a pour objet de déterminer qui sont les héritiers du défunt.

La dévolution successorale permet de désigner les personnes qui héritent d'un défunt,


et la quote-part de chacun des héritiers. Elle définit l'ordre d'héritage.

La dévolution résulte des règles légales contenues aux articles 733 et suivants du Code
Civil, mais également de la volonté du défunt, qui a pu consentir
des libéralités (donations, testament).

Établir la dévolution successorale

C'est le notaire qui établit la liste des héritiers appelés à recueillir la succession. Une fois
la dévolution établie, elle est relatée dans un acte de notoriété.

Bon à savoir : cet acte est le premier acte dressé par le notaire dans le cadre d'une
succession ; il atteste de la qualité d'héritier. Des attestations dévolutives reprenant les termes
de l'acte de notoriété sont remises aux héritiers.

Pour les successions dont le règlement n'est pas confié à un notaire (si les sommes en
jeu sont inférieures à 5 335,72 €), les héritiers peuvent demander un certificat
d'hérédité à la mairie. Cependant, certaines mairies refusent d'en délivrer. Dans ce cas,
une attestation signée de l'ensemble des héritiers peut permettre de faire certaines
démarches et notamment de débloquer les comptes en banque (pour un montant
inférieur à 5 000 €), dans les conditions fixées par l’article L. 312-1-4 du Code monétaire
et financier.

A l’aide, notamment, des articles 720 et suivants du Code civil, définir les notions suivantes :

Ordre : L'ordre successoral établit une hiérarchie qui détermine quels sont ceux qui
participent au partage et ceux qui, en présence de parents plus proches du défunt,
se trouvent écartés de la succession.
-

1
- Degré : Le degré de parenté est le nombre de générations qui séparent deux
personnes. C'est une notion juridique qui permet de définir la proximité de
parenté existant entre elles, notamment dans le cadre des successions

- Indignité : L'indignité successorale est la peine civile privant une personne


de la possibilité de recueillir un héritage du fait de ses fautes envers le défunt

- Fente : En l'absence d'héritier réservataire et collatéraux, le principe de la fente


successorale est appliqué : il permet de diviser l'héritage en deux, la moitié
pour la ligne maternelle et l'autre pour la ligne paternelle. l'héritage revient aux
ascendants (parents, grands-parents, etc.)

- Représentation : La règle de la représentation permet aux descendants d'une


personne décédée d'hériter à sa place. On dit qu'ils viennent par
représentation. Par exemple, Jean a 2 enfants : Michel et Sophie. Sophie a 2
enfants : Caroline et Bruno. Sophie décède avant son père Jean. Pour la
succession de Jean, Caroline et Bruno vont représenter leur mère Sophie : ils
recueillent sa part, c'est-à-dire la moitié de la succession, l'autre moitié
revenant à leur oncle Michel.

Cas pratique n°1 :

Albert décède le 11 novembre 2007. Il laisse à sa succession : son fils Paul ; le fils de Paul,
Antoine ; une sœur, Aude ; sa mère, Marie ; le frère de sa mère, Pierre ; la mère de son père,
Jeanne ; le fils du frère de Jeanne, Sébastien ; le fils de Pierre, Jacques.
- Dresser le tableau des successibles (à la manière d’un arbre généalogique).
- Classer les personnes ci-dessus dans les différents ordres en indiquant leur degré.
- Indiquer la dévolution successorale.

2
Cas pratique n°2 :

Il y a ainsi quatre ordres d'héritiers :

  1er ordre, l'ordre des descendants : les enfants, petits-enfants, arrière-petits-


enfants, etc. du défunt ;
  2e ordre, l'ordre des ascendants et collatéraux privilégiés ou leurs
descendants : les père et mère du défunt à égalité avec ses frères et sœurs ou leurs
descendants (c'est-à-dire les neveux et nièces) ;
  3e ordre, l'ordre des ascendants ordinaires : les grands-parents, arrière-
grands-parents, etc. du défunt ;
  4e ordre, l'ordre des collatéraux ordinaires : les oncles, tantes, cousins,
cousines, etc.

Indiquer la dévolution dans les cas suivants :


A- Le défunt laisse un enfant légitime (Pierre) et un enfant naturel (Paul) :
Leurs droits sont strictement équivalents aux enfants légitimes d'un couple
marié, à condition toutefois que les parents les aient légalement reconnus. ...
En revanche, quand un enfant n'a pas été reconnu légalement par un de ses
parents, il n'a aucun droit à la succession de ce dernier.

B- Le défunt laisse un frère, son père et sa mère.


Si le défunt ne laisse aucun descendant, ce sont ses parents, ainsi que ses
frères et sœurs, qui sont appelés à la succession. Les premiers héritiers,
autrement dit les parents, sont toutefois mieux traités que les seconds : à eux
deux, ils reçoivent la même part que les frères et sœurs réunis. Chacun
hérite du quart de la succession en présence des frères ou des sœurs
du défunt

C- Le défunt laisse un frère, son père et sa grand-mère maternelle.

D- Le défunt laisse un enfant légitime, son petit-fils, et son père.

E- Le défunt laisse deux frères, son père et sa mère. Quelle serait l’incidence du prédécès
de sa mère ?

F- Le défunt laisse un frère et son grand-père maternel.

Selon la grande majorité des oulémas les frères germains ou consanguins héritent en
présence du grand-père paternel (nous savons tous que le grand-père maternel ne fait pas
partie des héritiers)
G- Le défunt laisse son arrière-grand-père paternel, Pierre ; la fille de son frère, Marie ;
son arrière-petit-fils, Sacha ; sa tante paternelle, Lydie.
H- Le défunt laisse son grand-père paternel Emile, la mère de sa grand-mère paternelle
prédécédée, Camille ; et sa grand-mère maternelle Franceline.
I- Le défunt laisse son fils Pierre ; le fils de Pierre, Marc ; les deux enfants de Paul (fils
prédécédé), Jean et Thomas.
J- Même cas que précédent mais Pierre est indigne.

3
K- Le défunt a eu trois enfants : Laure, Elodie et Marie.
Laure, prédécédée, a eu un enfant, Chloé, qui avait renoncé à la succession de Laure.
Elodie qui a deux enfants, Pierre et Paul, renonce à la succession du défunt.
Marie, prédécédée, avait eu un enfant, Pascale.

II – La dévolution successorale légale en présence d’un conjoint survivant

A l’aide des articles 756 et suivants du Code civil, savoir déterminer la dévolution
successorale légale en présence d’un conjoint survivant.

Cas pratiques :

Indiquer la dévolution dans les cas suivants :


A- Le défunt laisse un enfant légitime, Pierre, et sa conjointe, Marie, mère de Pierre.

B- La défunte laisse son conjoint, Antoine, et deux enfants, Pierre, issu d’un premier
mariage, et Paul, fils d’Antoine.
C- Le défunt laisse son père, sa mère et sa conjointe.
D- Le défunt laisse deux frères, son père, sa mère et sa conjointe.
E- Le défunt laisse son père et sa conjointe.
F- Le défunt laisse deux frères, sa mère et sa conjointe.
G- Le défunt laisse son arrière grand père paternel et sa conjointe.
H- Le défunt laisse sa tante maternelle, son grand-père paternel et sa conjointe.
I- Le défunt laisse un frère, Sacha, et sa conjointe, Carla. Il est précisé que la succession,
d’une valeur de 100, se compose notamment de biens reçus dans la succession son
père Henri (qui est aussi le père de Sacha) d’une valeur de 40.
J- Même cas que le précédent mais la mère du défunt est vivante.
K- Le défunt laisse deux frères et sa conjointe. Le défunt avait reçu de son père, par
donation, un immeuble d’une valeur de 300, immeuble qui est toujours dans le
patrimoine du défunt à l’ouverture de la succession, laquelle est d’une valeur globale
de 1000.
L- Le défunt laisse un fils naturel, Aurélien (né d’une autre femme que Jeanne), un grand
oncle paternel prénommé Henri, un fils d’Henri, prénommé Marc, un petit neveu de sa
mère, prénommé Philippe, et sa conjointe, prénommée Jeanne.
M- Le défunt laisse son neveu Pierre, fils de son frère Paul, prédécédé, et sa conjointe,
Marie. L’ensemble de la succession, composée de deux appartements, provenait du
prix de vente d’un immeuble dont il avait hérité de son père au décès de ce dernier.
N- Le défunt laisse sa conjointe, sa mère et son grand-père paternel. Il est précisé que ce
dernier est dans le besoin.
O- Le défunt laisse sa conjointe, son fils Henri, son petit-fils, Marc, fils de Jeanne enfant
prédécédée.

Vous aimerez peut-être aussi