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LICENCE 1
Sciences Juridiques et Politiques
Semestre 2
DROIT DE LA FAMILLE
COURS MAGISTRAL : Pr. Mbissane NGOM
TRAVAUX DIRIGÉS :
M. Abdoulaye DIOP M. Michel Guedj SENE Mme NDIAYE Ndèye Amy
M. Ousseynou SEYE M. Abdou Lahat MBAYE NDIAYE
M. Soulèye FAYE M. Mamadou CISSÉ Mme DIALLO Khadidiatou LY
Mme NDIAYE Khady NIANG
ANNÉE UNIVERSITAIRE :
2022/2023
1
DÉROULEMENT DES SÉANCES
Les travaux dirigés de Droit de la famille comporteront trois (03) Thèmes répartis en six (06)
séances, qui se dérouleront comme suit :
« Chacun des époux a pouvoir pour passer seul les contrats relatifs aux charges du
ménage. L’autre époux répond solidairement des dettes ainsi contractées. Cette
solidarité, cependant, n’a pas lieu pour des dépenses dont l’exagération est
manifeste par rapport au train de vie du ménage ou qui seraient contractées avec
un tiers de mauvaise foi ».
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THÈME 1 : LA FORMATION DU LIEN MATRIMONIAL
PRESENTATION DU THÈME
Les conditions de forme sont marquées par la prise en compte des réalités
religieuses et sociologiques par le législateur à travers la dualité des
formes de mariage consacrée à l’article 114 du Code de la famille. En droit
sénégalais, les futurs époux ont le choix entre la forme coutumière ou
civile du mariage. Le mariage civil est le mariage de droit commun. Le
mariage coutumier non constaté est inopposable à l’Etat. Le mariage
coutumier doit être constaté par l’officier d’état civil pour valoir au même
titre que le mariage civil.
3
Les séances proposées interpellent les étudiants sur les conditions de
formation du mariage : conditions de fond et de forme. Elles sont
également une occasion pour aborder l’entrée en mariage par l’analyse
des conditions de validité et des conséquences attachées à leur
inobservation, des moyens accordés aux intéressés ou aux tiers pour
réagir contre la violation de ces conditions avant ou après la formation du
lien matrimonial.
Objectifs pédagogiques :
4
DOCUMENTS
1. Ch. Réunies, 24 avril 1862, D.P. 1862.I.153 ; S 1862.I.341.
2. TGI Grenoble, 13 mars et 20 novembre 1958, D. 1959.495.
3. Extrait de « Les mariages mixtes en droit international privé sénégalais », Thèse
pour le Doctorat (3ème Cycle.), présentée et soutenue publiquement en 1979 par
Abd'El Kader BOYE
4. Cour d'appel de Lyon, 17 octobre 2011, 10/04754
Depuis quelques mois les préparatifs vont bon train. Les futurs époux
baignent dans une grande euphorie. Cependant, la famille est divisée sur
ce futur projet car Ousmane, oncle de Moustapha, espère un mariage
entre son neveu et sa fille ainée, Mariama. Aussi tente-t-il de convaincre
ce dernier de reporter son mariage avec Aïcha en raison de son jeune âge
au profit sa fille, veuve du frère de Moustapha.
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1. Si l’âge de Aïcha, (15ans) constitue véritablement un obstacle à leur
mariage, car physiquement et physiologiquement elle devrait pouvoir se
marier, voire être mère comme les sont Fatima et Nafissatou ses amies
d’enfance de même âge ;
4. Il veut savoir quelles sont les conditions sine qua non et celles
facultatives ;
Il veut savoir :
6
7. Quels sont les moyens juridiques dont dispose Aïcha pour exécuter sa
menace ?
LA COUR ; - Attendu que l’erreur dans la personne dont les art. 146 et
180 c. nap. ont fait une cause de nullité de mariage ne s’entend, sous la
nouvelle comme sous l’ancienne législation, que d’une erreur portant sur
la personne elle-même ; - Attendu que si la nullité ainsi établie ne doit pas
être restreinte au cas unique de l’erreur provenant d’une substitution
frauduleuse de personne au moment de la célébration, si elle peut
également recevoir son application quand l’erreur procède de ce que l’un
des époux s’est attribué les conditions d’origine et de filiation qui
appartiennent à un autre, le texte et l’esprit de l’article 180 écartent
virtuellement de sa disposition les erreurs d’une autre nature, et
n’admettent la nullité que pour l’erreur qui porte sur l’identité de la
personne et par le résultat de laquelle d’une des parties a épousé une
personne autre que celle dans la personne reste sans extension possible
aux simples erreurs sur des conditions ou des qualités de la personne, sur
des flétrissures qu’elle aurait subies, et spécialement à l’erreur de l’époux
qui a ignoré la condamnation à des peines afflictives ou infamantes
antérieurement prononcées..., contre son conjoint et la privation des droits
civils et civiques qui s’en est suivie ; - que la déchéance établie par l’art.
34 c. pén. ne constitue par elle-même ni un empêchement au mariage, ni
une cause de nullité de l’union contractée ; - qu’elle ne touche non plus en
rien à l’identité de la personne ; qu’elle ne peut donc motiver une action
7
en nullité du mariage pour erreur dans la personne ; qu’en le jugeant ainsi
et en rejetant la demande en nullité de son mariage formé par ZOE H. et
motivé sur l’ignorance ou elle avait été, à l’époque du mariage, de la
condamnation à quinze ans de travaux forcés qu’avait antérieurement
subie B., son mari, et la privation des droits civils et civiques qui en avait
été la suite, l’arrêt attaqué n’a fait qu’une juste et saine application des art.
146 et 180 c. nap.
Rejette.
10
Homologuant le rapport de l’expert C. prononce par vice du consentement
la nullité du mariage contracté le 8 mars 1952 devant l’officier de l’état de
la commune de R. entre les époux X., Y. ; dit qu’il sera fait mention du
dispositif du présent jugement en marge dudit acte de mariage ;
condamne X. en tous les dépens.
L'article 114 du Code de la famille n'a pas encore reçu une interprétation
de la part de la jurisprudence, du moins à notre connaissance. Dans ces
conditions, la bataille doctrinale qui s'est engagée à son propos est
destinée à orienter les tribunaux dans un sens ou dans un autre. Il faut
sans doute souligner que l'ombre de l'arrêt Lochet continue à planer sur
le sens et la portée de cet article. Il n'est donc pas surprenant de constater
que les deux interprétations diamétralement opposées, proposées par la
doctrine, prennent appui explicitement ou implicitement sur cet arrêt.
11
La première interprétation, nous la qualifierons de libérale et la deuxième
de restrictive.
Mais une chose est l'abrogation des statuts particuliers et une autre
l'appartenance à une ethnie régie de fait par certaines règles coutumières.
Or la loi ne peut pas supprimer l'existence des ethnies et la croyance de
ces dernières à certaines valeurs de leur civilisation. Disons que dans la
mesure où le législateur sénégalais a cru nécessaire de maintenir les
règles coutumières relatives à la forme du mariage, il devient évident qu'il
entend maintenir dans le cadre légal un certain nombre de réalités
irréductibles. Dès lors, la formule "observer une coutume" ne saurait être
interprétée que par rapport au "vécu" qui lui sert de support matériel.
Autrement, on ne comprendrait rien au maintien par le législateur de la
forme coutumière du mariage. Ce qu'il faut comprendre, c'est le fait que la
célébration coutumière du mariage n'est pas du tout l'équivalent de la
célébration par l'autorité publique au cours de laquelle l'officier de l'état
civil interpelle les futurs époux, parfois distraits, sur leur consentement et
attire leur attention sur les effets du mariage. Le recours aux formalités
coutumières du mariage est d'abord la marque de la fidélité de l'individu à
ses traditions. C'est ce qui explique encore la réticence de plus de la
majorité de la population à choisir la forme civile. Il est en outre l'occasion
d'attester l'établissement de liens nouveaux entre deux familles. Cela est
si vrai que dans la coutume ouoloff islamisée, que nous connaissons le
mieux, les futurs époux ne sont pas présents physiquement aux
cérémonies consacrant le mariage. On ne saurait par conséquent, si l'on
14
entend respecter encore la coutume sous ce seul aspect, permettre à
deux personnes étrangères à un tel univers de choisir la forme coutumière
du mariage. Il faut au moins que l'un des deux époux appartienne à une
ethnie ou à une communauté régie de fait ou de droit par des règles
coutumières. Nous verrons plus tard l'explication de cette réserve.
15
futurs époux à l'ordre traditionnel, quelle que soit la coutume propre à
chacun d'eux est la condition essentielle du recours à la forme coutumière
du mariage. Dès lors, lorsque cette condition n'est pas remplie par les
futurs époux, leur union ne peut être célébrée que par l'officier de l'état
civil si leurs coutumes ne sont pas reconnues applicables au Sénégal"7.
L'auteur vise explicitement8 les mariages mixtes du type de l'arrêt Lochet
ou de l'arrêt Roca. Et on se souvient que sa thèse consistait à imposer la
forme civile du mariage dans de pareilles hypothèses9 , contrairement à
la solution de l'arrêt Lochet.
Cette thèse nous paraît pour le moins excessive. Elle fait bon marché de
la jurisprudence Lochet. De l'avis même des magistrats ayant participé de
Pour l'ensemble de ces raisons, nous militons pour une thèse médiane.
2. Interprétation proposée.
Par contre, nous pensons que ce rattachement peut avoir lieu par
conversion car il n'y a aucune raison d'empêcher l'étranger de vivre sous
tous ses aspects sa conversion.
11 Cet avis résulte d'une discussion que nous avons eue avec certains magistrats à la radiodiffusion
sénégalaise en 1976 et portant sur les problèmes de mariages mixtes.
17
S'agissant des personnes qui doivent remplir la condition d'observation
d'une coutume matrimoniale, il ne parait pas que le législateur ait entendu
exiger que les deux futurs époux la réalisent. Il suffit à notre avis que l'un
seul des époux puisse se prévaloir d’un rattachement à une coutume en
usage au Sénégal12. Une telle interprétation serait plus conforme à la
solution de l'arrêt Lochet, qu'on n'a pas voulu remettre en cause. Au
surplus, on comprendrait mal qu'au Sénégal on puisse refuser à un
Sénégalais la possibilité de se conformer aux règles de sa tradition sous
le seul prétexte que son épouse est étrangère à son univers.
C'est là une erreur de jugement. En effet sur un plan plus général, l'officier
de l'état civil a toujours le devoir de vérifier si les conditions exigées par la
loi des futurs époux sont réalisées. S'il s'aperçoit qu'une condition fait
défaut, il a l'obligation de refuser la célébration du mariage, ou pour le cas
du mariage coutumier, de faire mention sur ses registres du mariage. Il en
est particulièrement ainsi dans les cas où les deux futurs époux ne sont
12 La question de savoir quelle coutume doit prévaloir au cas où les deux futurs époux relèvent de
coutumes différentes est un faux problème. Il suffit en effet que les futurs époux se mettent d'accord sur
lune d'elles pour la célébration du mariage pour que l'exigence de la loi soit satisfaite. Il n'y a là aucun
cas de conflit dans la nouvelle règlementation.
18
pas de même nationalité. Ce contrôle sur les conditions de fond du
mariage est aussi valable sur les conditions de forme. Autrement le rôle
de l'officier de l'état civil serait réduit pratiquement à néant. Mais même
sur le plan des textes, ce contrôle peut trouver son fondement dans l'article
118 du Code de la famille, bien qu'il n'y soit question que de faits
susceptibles de constituer des empêchements au mariage prévus dans
certains articles dudit Code13. En d'autres termes, l'officier de l'état civil a
le devoir de ne pas constater le mariage ou de l'enregistrer si la condition
de l'article 114 n'est pas remplie. Il devra alors surseoir à toute décision et
aviser, comme le requiert l'article 118, dans les 48 heures le Procureur de
la République. Il appartiendra à ce dernier, soit de demander à l'officier de
l'état civil de passer outre, soit de former opposition au mariage (ou plus
précisément à sa constatation ou son enregistrement).
13 L'article 118 dispose "Durant le délai de publication, lorsqu'un fait susceptible de constituer un
empêchement au mariage, en vertu des articles 107 et 109 à 113, est porté à la connaissance de l'officier
de l'état civil compétent pour procéder à la célébration, il doit surseoir à celle-ci et en aviser, dans les 48
heures, le Procureur de la République.
Celui-ci peut, soit demander à l'officier de l'état civil de passer outre, soit former opposition au mariage
••• ".
14 Pierre MAYER, op. cit. p. 402, n. 545.
19
conférant spécialement ce pouvoir de refus à l'officier de l'état civil. C'est
un pouvoir qui découle naturellement de ses fonctions15.
EXPOSÉ DU LITIGE :
15 En France, c'est l'instruction générale relative à l'état civil qui détermine la conduite que doit observer
l'officier de l'état civil, en s'inspirant de la jurisprudence Bisbal ; cf. P. J4AYER, op. cit. p. 402, n. 546.
20
du mariage dans une autre liaison qu'elle n'avait pas l'intention
d'interrompre et dont elle n'avait pas informé son futur mari,
Elle soutient qu'elle n'entretenait plus aucune liaison en août 2008 et que
c'est avec sincérité et réflexion qu'elle s'est engagée dans les liens du
mariage avant de se rendre compte, deux mois plus tard, que cette union
ne la rendait pas heureuse. Elle ajoute que son mari avait lui aussi
entretenu à plusieurs reprises une liaison avec une autre femme avant
leur mariage.
MOTIVATION :
Attendu qu'aux termes de l'article 146 du code civil, il n'y a pas de mariage
lorsqu'il n'y a point de consentement ;
21
Qu'encore, l'article 180 alinéa 2 dispose que s'il y a eu erreur dans la
personne, ou sur les qualités essentielles de la personne, l'autre époux
peut demander la nullité du mariage ;
Attendu qu'en l'espèce, il n'est pas contesté que madame Y... avait débuté
une relation avec un collègue de travail en mars 2008, soit six mois avant
la célébration du mariage, et que cette relation n'était pas connue de son
fiancé ; Qu'en revanche, la question de la poursuite de cette liaison au jour
du mariage ou de la volonté de l'épouse d'y mettre un terme est débattue
et que de ce débat dépend la solution du litige ;
Attendu que les premiers juges, par une motivation pertinente que la cour
adopte, ont retenu que monsieur X... ne démontrait pas qu'au jour du
mariage madame Y... aurait entendu poursuivre sa relation avec son
collègue ; Qu'ils ont dès lors justement considéré que l'intimée avait
contracté mariage avec l'appelant dans le souci de respecter
intégralement ses obligations à son égard, en sorte que le consentement
de ce dernier ne pouvait être vicié au jour du mariage ;
Que mademoiselle Christine A...atteste ainsi que l'intimée " désirait mettre
un terme à son aventure pour consolider son union avec monsieur X... " ;
22
Que le fait pour la future épouse d'avoir pensé à un autre homme le jour
de l'union ne signifie pas qu'elle n'entendait pas s'engager pleinement
dans les liens du mariage avec l'intention sincère de respecter les devoirs
et obligations énoncés aux articles 212 et suivants du code civil ;
Attendu que monsieur X..., qui succombe, sera tenu aux dépens ; Qu'en
revanche, il n'apparaît pas contraire à l'équité de laisser à chaque partie
la charge des frais irrépétibles qu'elle a dû engager.
Dit n'y avoir lieu à application de l'article 700 du code de procédure civile,
Le Greffier, Le Président.
23
THÈME 2 : LES EFFETS DU MARIAGE
PRESENTATION DU THÈME
24
OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES :
janvier 1877)
25
SOUS-THEME 2 : LES EFFETS PATRIMONIAUX DU MARIAGE
« Chacun des époux a pouvoir pour passer seul les contrats relatifs aux charges du
ménage. L’autre époux répond solidaire- ment des dettes ainsi contractées. Cette
solidarité, cependant, n’a pas lieu pour des dépenses dont l’exagération est manifeste
par rapport au train de vie du ménage ou qui seraient contractées avec un tiers de
mauvaise foi ».
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Mais attendu que, par motifs propres et adoptés, la cour d'appel a, dans
l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation, relevé que si M.
Manigas justifiait de ressources très limitées, il n'apportait aucune preuve
de la recherche d'emplois ou de démarches pour se procurer des revenus
lui permettant de faire face à ses obligations familiales ; qu'elle a, de
même, estimé qu'il avait manifestement organisé délibérément son
insolvabilité à seule fin de ne pas payer la pension litigieuse ; que sa
décision se trouve légalement justifiée par ces seuls motifs, abstraction
faite des motifs surabondants critiqués par les deuxième et troisième
branches du moyen ;
REJETTE le pourvoi.
Bastien C. Bastien
Attendu que par ces dernières expressions le législateur n'a pas borné sa
sollicitude aux besoins matériels de la vie, mais qu'il a entendu protéger
également la dignité et la sécurité de la femme ;
Attendu que l'arrêt attaqué déclare en fait que la présence dans le domicile
du sieur Bastien de personnes étrangères, la situation qu'il leur a faite
dans son intérieur, l'espèce d'autorité qu'il leur attribue sur l'enfant né de
son mariage et sur sa femme, sont de nature à blesser celle-ci dans sa
27
dignité et à lui faire dans le domicile commun une position intolérable ;
Attendu que, dans ces circonstances, la Cour de Douai a pu, sans violer
aucun principe, autoriser la dame Bastien à se retirer dans sa famille
jusqu'à ce que les personnes dont s'agit aient quitté le domicile conjugal,
et contraindre le mari à lui payer jusqu'alors une pension mensuelle ; -
Attendu qu'une telle disposition n'établit point entre les époux une
séparation de corps illicite, en les dispensant contrairement à la loi du
devoir de la vie commune ; qu'elle a pour objet d'assurer l'exécution
réciproque de ce devoir dans les conditions d'assistance et de protection
qui sont tracées aux époux par la loi ;
Attendu, dès lors, que l'arrêt attaqué ne viole aucun des articles invoqués
;
REJETTE... ".
Attendu que Mme X... fait grief au jugement attaqué (tribunal d'instance
de La Ciotat, 5 mai 2000), qui l'a condamnée à payer à la société Cofinoga
le solde du crédit, de l'avoir déboutée de sa demande formée contre M.
Y... pour qu'il la garantisse de cette condamnation alors, selon le moyen :
Par ces motifs, rejette le pourvoi ; condamne Mme X... aux dépens ;
29
véritable intention matrimoniale, et n'était destinée qu'à permettre la
régularisation de la situation de l'épouse. Les juges du fond ont prononcé
la nullité du mariage, et le pourvoi présenté par les intéressés a été rejeté.
30
En l'espèce, les juges du fond, constatant que postérieurement au
mariage l'épouse ne vivait pas avec son mari (mais avec un tiers), en ont
déduit que l'intention matrimoniale faisait défaut. Et la Cour de cassation
leur reconnaît, sur ce point, un pouvoir souverain d'appréciation. A cet
égard, la décision est également très classique (rappr. Cass. 1re civ., 22
avr. 1997, Defrénois 1997, p. 1326, obs. J. Massip ; et dans des
circonstances un peu différentes, CA Paris, 17 juin 1999, RTD civ. 1999,
p. 816, obs. J. Hauser, la Cour a estimé en l'espèce que la preuve du
défaut d'intention n'était pas rapportée de la part de deux époux qui
prétendaient respectivement avoir commis une erreur sur les qualités
essentielles de l'autre).
31
de vie (c. civ., art. 215 ; V. cep. Mazeaud, op. cit., n° 1078 qui conserve la
terminologie ancienne), semble avoir été le point de départ d'une évolution
constante dans le sens de la dématérialisation de cette communauté de
vie. Très largement, la doctrine insiste sur le fait que la communauté de
vie ne peut plus se réduire à la cohabitation (en ce sens M. Lamarche,
thèse préc., n° 314 et s. ; C. Brunetti-Pons, L'émergence d'une notion de
couple en droit civil, RTD civ. 1999, p. 27 ; V. Larribau-Terneyre, J.-C.
Civil, art. 212 à 215, Fasc. 20). Elle suppose une dimension spirituelle et
affective, qui finit par éclipser l'aspect matériel, au point de concevoir et
d'admettre que la communauté de vie puisse exister sans cohabitation
(CA Versailles, 30 mars 1995, RTD civ. 1995, p. 606, obs. J. Hauser ;
rappr. à propos de la jurisprudence européenne relative au mariage des
prisonniers, plusieurs décisions de la Commission citées in La Convention
européenne des droits de l'homme, sous la direction de L.-E. Petiti, 2e éd.,
p. 449). Discrètement, la Cour de cassation remet les choses à leur juste
place. La cohabitation reste bien, en principe, l'une des conditions de la
communauté de vie. Elle est, par excellence, le moyen et le lieu
d'accomplissement des obligations du mariage (comme il faudrait se
convaincre que la cohabitation parents/enfants reste tout de même le
meilleur moyen d'exercice de l'autorité parentale). Les dérogations
demeurent l'exception, et ce n'est pas parce que les sanctions ont changé
que l'obligation a disparu. En général d'ailleurs, les gens mariés vivent
ensemble... quelles que soient les contraintes de la vie moderne (Rapport
sur la situation démographique de la France, 1999, p. 48). C'est une
obligation inhérente à la communauté de vie (en ce sens F. Dekeuwer-
Défossez, Couple et cohabitation, in La notion juridique de couple, Etudes
juridiques sous la direction de C. Brunetti-Pons ; G. Cornu, op. cit., n° 25).
Il n'était pas inutile de le rappeler pour ne pas trop laisser se développer
l'idée qu'on pourrait être marié à temps partiel. Le droit a aussi un rôle
pédagogique... quoi qu'en disent, hélas, certains de nos députés (J.-P.
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Michel et J.-P. Pouliquen, L'élu, l'expert, le citoyen et le Conseil
constitutionnel, Dr. fam., déc. 1999, Le PACS, p. 25).
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THÈME 3 : LA DISSOLUTION DU LIEN MATRIMONIAL
PRESENTATION DU THEME
Le divorce contentieux, désigne, quant à lui, la situation où une partie à l’union désire
la rupture, nonobstant éventuellement l’absence de consentement de l’autre. Dès lors,
elle devra initier la procédure de divorce en invoquant à l’appui de ses prétentions, au
moins une des causes de divorce énumérées par l’article 166 du code de la famille.
En pareille occurrence, les pouvoirs du juge sont plus accrus dans la mesure où il
devra examiner le bien-fondé des allégations du demandeur en divorce et se
prononcer sur les prétentions subséquentes. En tout état de cause, afin d’éviter une
procédure contentieuse passionnelle, le code de la famille impose une tentative de
conciliation obligatoire dont seul l’échec éventuel peut autoriser le juge à examiner la
demande au fond.
Objectifs pédagogiques :
À l’issue de cette séance, l’étudiant devrait être en mesure de :
35
1996 rendu par le Tribunal Régional Hors Classe de Dakar dans la cause l'opposant à Ad
C;
VU le certificat attestant la consignation de l'amende de pourvoi et la somme pour garantir
le paiement des droits de timbres et d'enregistrement ;
VU la signification du pourvoi à la défenderesse par exploit du 18 août 1997 de Maître
Marne Gnagna SECK, Huissier de Justice ;
La Cour,
OUI Madame Célina CISSE, Conseiller, en son rapport;
OUI Monsieur François DIOUF, Avocat Général, représentant le Ministère Public en ses
conclusions ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Vu la loi organique n° 92-25 du 30 mai 1992 sur la Cour de cassation ;
Vu les textes reproduits en annexe ;
Attendu que selon le jugement attaqué le Tribunal Départemental Hors Classe de Dakar a
prononcé le divorce d'entre les époux Ab Ae A et Ad C aux torts et griefs exclusifs de
l'épouse, pour injures graves rendant intolérable le maintien du lien conjugal ;
Attendu que par la décision déférée, le Tribunal Régional Hors Classe de Dakar, par
infirmation du premier jugement, a prononcé le divorce aux torts exclusifs de l'époux
pour incompatibilité d'humeur ;
Sur les moyens réunis pris de la violation des articles 165 et 166 du Code de la Famille et
de l'absence de motivation, en ce que le juge d'appel a prononcé le divorce aux torts
exclusifs de LO, en se fondant sur l'incompatibilité d'humeur qui n'était invoquée par
aucune des parties et en se bornant à dire, pour retenir cette cause de divorce, que « le
sieur LO estime que le maintien du lien conjugal demeure impossible ;
Mais attendu que c'est dans l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation des faits
et des éléments de preuve qui lui sont soumis, que le juge d'appel, après avoir constaté,
d'une part, qu'aucune des parties n'établit la preuve des griefs articulés à l'encontre de
l'autre, et relevé, d'autre part, que «cependant le sieur LO estime que le maintien du lien
conjugal demeure impossible », a décidé que « cette attitude peut être assimilée à une
incompatibilité d'humeur» motivant ainsi sa décision;
D'où il suit que les moyens ne sont pas fondés ;
Par ces motifs ;
Rejette le pourvoi de Ab Ae A formé contre le jugement numéro 1615 rendu le 21 août
1996 par le Tribunal Régional Hors Classe de Dakar ;
Le condamne aux dépens ;
Ordonne la confiscation de l'amende consignée ;
36
capital d'un montant de 2 500 000 F, outre lui accorder la somme de 10 000 F sur la base
de l'art. 700 NCPC ;
Attendu que l'intimé s'opposait par conclusions signifiées le 24 nov. 1995 et sollicitait
sur appel incident le prononcé du divorce aux torts exclusifs de l'épouse «avec toutes
conséquences de droit » mais en lui donnant « acte de ce qu'il offre de verser à Mme T...
une somme de 4 000 F par mois pendant quatre années à titre de prestation
compensatoire », outre lui allouer la somme de 10 000 F sur la base de l'art. 700 NCPC ;
Attendu qu'au soutien de son opposition il faisait valoir que c'était le détachement
progressif mais sensible de son épouse qui l'avait conduit, puisqu'elle menait une vie
indépendante au point de commettre l'adultère, à faire de même et que sa propre liaison
adultère n'avait pas été la cause de la rupture du lien conjugal mais au contraire l'effet de
l'attitude adverse ; que d'ailleurs son propre adultère avait été accepté par l'appelante qui
lui avait exposé « que seul importait pour elle le fait qu'elle reste officiellement son épouse
dans le cadre d'une vie mondaine et publique mais que chacun pourrait garder son
indépendance dans le cadre de sa vie privée » ;
LA COUR - Attendu que chaque partie reconnaît l'adultère en cours de vie commune, que
le premier juge en a prononcé le divorce aux torts partagés, mais que chacun des époux a
fait appel de cette décision en demandant à la Cour de juger que seul l'autre était fautif ;
Qu'en ayant modulé les cas de divorce, notamment par consentement mutuel ou sur
demande acceptée, pour rupture de la vie commune et pour faute, le législateur a entendu
réserver à ce dernier les seules procédures dans lesquelles la faute adverse, présentant
les critères énoncés à l'art. 242 c. civ., était prouvée selon les règles de la procédure civile,
et que le juge doit s'en montrer d'autant plus rigoureux dans l'admission de cette preuve
et la caractérisation de cette faute.
Qu'en l'espèce, il est établi par attestation que depuis 1982 l'épouse menait une vie
ponctuée de grands espaces d'indépendance, passant les mardis et jeudis en ville de
Bordeaux et les fins de semaine d'hiver, le plus souvent du vendredi soir au lundi fin
d'après-midi, dans la villa du Cap Ferret, dans laquelle elle séjournait pendant la totalité
de la période d'été, laissant à ces occasions son mari seul, retenu de son côté par ses
obligations professionnelles ;
Il est constant que le mari entretient depuis 1989 une liaison adultère non dissimulée
avec une dame L.D. divorcée S. qu'il a installée et meublée dans une maison de Bordeaux,
et qu'il ne vit plus avec son épouse légitime depuis 1992 ;
Il est établi par attestations que malgré ce fait les époux continuaient à mener une
apparente vie commune, par exemple réveillon avec des amis le 31 déc. 1989 et
réceptions d'amis en 1990 et 1991 ;
Il est établi par attestations que l'épouse a manifesté à plusieurs reprises de la distance
affective à l'égard de son mari en 1990 et 1991, partant se coucher seule au milieu d'une
soirée passée avec des amis, le critiquant pour ce qui pouvait passer pour des futilités
(trop de vaisselle salie par lui qui avait préparé le repas, oubli de préparer les draps du lit
des convives) ;
Il est constant que l'épouse a entretenu depuis un temps inconnu mais au moins depuis
l'été 1993 une liaison avec un Allemand, B.H., à l'occasion de ses séjours au Cap Ferret ;
Il n'est fourni aucun élément permettant de constater que l'un ou l'autre des époux ait
manifesté, avant le départ du mari en 1992, quelque reproche que ce soit ni sur la
séparation de fait ni sur les adultères, l'attestation des époux F... selon laquelle ils avaient
recueilli l'intimée « effondrée » précisant expressément que c'était lorsque le mari avait
quitté le domicile conjugal en 1992 (et non pas à l'occasion des autres violations des
devoirs du mariage) ;
L’épouse n'a engagé aucune procédure à la suite de ce départ, et a écrit par courrier du 19
avr. 1993 qu'elle était « séparée de mon mari depuis 10 mois » ;
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La procédure de divorce a été engagée par le mari sur une requête à son initiative en avril
1993 ;
Aucun élément du dossier ne permet de conclure qu'un fait reproché à un époux ait été
commis en réaction à celui que commettait l'autre, à l'inverse la chronologie qui précède,
par l'imbrication des différentes dates, prouve un lent processus commencé en 1982 et
terminé en 1992.
Que la Cour acquiert ainsi la conviction que chaque époux a commis des violations, à la
fois graves et renouvelées, des devoirs et obligations du mariage. Mais que l'art. 242 c. civ.
impose que de tels faits soient imputables à l'autre époux et qu'ils rendent intolérable le
maintien de la vie commune. Alors qu'en l'espèce l'étude des différentes pièces sus
rappelées montre que les deux époux ont adopté depuis de nombreuses années un mode
de vie comportant pour chacun de grands espaces d'intimité hors du couple, ayant
progressivement distendu leurs liens au point de les mener à une vie commune avant tout
sociale, à s'autoriser l'adultère, lequel ne peut en soi être cause de divorce, puis à vivre
séparément, le seul choc psychologique constaté étant celui de l'épouse lors de l'épilogue
constitué par le départ du mari.
Qu'ainsi les violations que chacun aujourd'hui reproche à l'adversaire ne sont pas
imputables à l'un ou l'autre mais procèdent de ce mode de vie tout comme elles ne rendent
pas la vie commune intolérable puisqu'elles correspondent à l'inverse à une organisation
conjugale mutuellement consentie.
Que faute de rapporter la preuve de griefs comportant les caractères énoncés à l'art. 242
c. civ. les parties seront déboutées de leurs demandes en divorce, la première décision
réformée en ce sens ; Attendu qu'il n'est pas inéquitable de laisser à chacune des parties
la charge des frais non compris aux dépens ;
Par ces motifs, réformant la décision déférée, déboute les parties de l'ensemble de leurs
demandes, laisse à chacune la charge de ses dépens de première instance et d'appel.
38
Départemental de Pikine en ses dispositions qui statuent sur la pension alimentaire, alors
qu’aux termes de l’article 278 alinéa 2 du code de la famille, quelle que soit la personne
laquelle les enfants sont confiés, les père et mère contribuent à l’entretien et à l’éducation
de l’enfant dans la mesure de leurs ressources ;
Mais attendu que les juges du fond qui, dans l’exercice de leur pouvoir souverain
d’appréciation, ont relevé « qu’il résulte des pièces produites, qu’en plus de la somme de
45 000 F allouée par le premier juge, Y supporte les frais scolaires des enfants, soit 80 000
F par trimestre comme le prouvent les reçus produits et, que, par ailleurs, les père et mère
doivent contribuer ensemble aux besoins alimentaires des enfants » ont justifié la prise
en considération des conditions requises par le texte visé au moyen ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Par ces motifs :
Rejette le pourvoi formé contre le jugement n° 267 rendu en appel le 6 février 2002 par
le Tribunal Régional Hors Classe de Dakar ;
Condamne la dame X aux dépens ;
Ordonne la confiscation de l’amende consignée.
EN LA FORME
Attendu qu’il y a lieu de déclarer l’action recevable pour avoir été régulièrement
introduite ;
AU FOND
Attendu qu’il résulte de l’acte de mariage n° 43 de l’année 2003 délivré le 09 décembre
2003 par l’Officier de l’état civil de la Commune de Dagana que X et Y ont contracté
mariage le 17 octobre 2003, qu’aucun enfant n’est issu de cette union ;
SUR LE DIVORCE
Attendu que suivant conclusions du 06 juin 2005, X, appelante par l’organe de son conseil
Maître BA, Avocat à la Cour, expose que dans sa lettre du 1er novembre 2003, Y a écrit ceci
: « je t’ai divorcé, je t’ai donné ta voix, tu es libre de trouver un autre mariage » ; ladite
lettre de répudiation ayant un caractère injurieux au sens de l’article 166 du Code de la
famille ;
Qu’elle soutient qu’auparavant l’intimé avait contracté mariage avec les nommées Mmes
K, S. et N pour ensuite les répudier dans les mêmes formes ;
Qu’elle conclut que le divorce doit être prononcé aux torts exclusifs du sieur Y ;
Attendu que suivant mémoire du 28 juin 2005 le sieur Y rétorque que les griefs et les torts
allégués par la dame X sont fantaisistes et sans fondements ;
Qu’il explique qu’exaspéré par les différentes attaques de l’appelante à l’endroit de ses
coépouses, les scènes de ménage interminables et les violences verbales de celle-ci à son
égard, il a estimé pour son salut mettre fin à son mariage avec X, « la remercier, ignorant
que la répudiation n’étant pas permise par le Code de la Famille » ;
Qu’il réfute avoir répudié respectivement Mmes K, S. et N comme le prétend la dame X
dans ses écritures ;
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Attendu que le sieur Y relève que c’est à bon droit que le premier juge a retenu que le fait
pour le sieur Y d’adresser le 1er novembre 2003 une lettre de répudiation à son conjoint
s’analyse en une injure grave constitutive aux termes de l’article 166 du Code de la famille
d’une cause de dissolution du mariage et a prononcé le divorce d’entre les époux aux torts
exclusifs du mari ;
Qu’en effet depuis l’avènement du Code de la famille, la répudiation consacrant la rupture
unilatérale du mariage par le mari a été supprimée ;
Attendu en conséquence qu’il échet de confirmer le jugement entrepris sur ce point ;
EN LA FORME
Déclare l’appel interjeté par X recevable ;
AU FOND
Confirme le jugement n° 33 rendu le 13 avril 2004 par le Tribunal départemental de
Dagana en ce qu’il a prononcé le divorce d’entre les époux X et Y, aux torts exclusifs du
mari pour injure grave rendant l’existence en commun impossible et déboutée la dame X
de sa demande en remboursement des frais de mariage estimés à 238 500 francs comme
non fondée.
Infirme cependant ledit jugement quant au montant alloué à X à titre de dommages et
intérêts et statuant à nouveau ;
Condamne Y à payer à X la somme de 200 000 francs à titre de dommages et intérêts en
application de l’article 179 du Code de la famille.
Confirme pour le surplus le jugement susvisé.
Que cela est confirmé par un témoin qui a déclaré que chaque fois que X est en ébriété, il
devient violent et se met à battre son épouse, ce qui est la source des problèmes
permanents du couple ;
Mais attendu qu’il n’est pas discuté que l’épouse a quitté le domicile conjugal bien avant
la demande de divorce, et que cela est étayé par la production d’un procès-verbal de
constat d’absence du domicile conjugal en date du 26 septembre 2005, qui fait état de
l’absence de l’épouse du domicile conjugal depuis le 10 août 2005 ;
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Que pour écarter ce grief formulé contre l’épouse, le premier juge se limite à affirmer que
le procès-verbal de constat ne suffit pas pour prouver l’abandon de domicile conjugal sans
tenir compte des aveux de celle-ci, ni du témoignage du Délégué de quartier qui déclare
avoir vainement tenté de faire revenir la Dame, encore moins relever qu’elle s’est
longtemps accommodée du mauvais caractère de son mari avec qui elle vivait depuis 15
ans ;
Qu’il échet, par conséquent, d’infirmer le jugement et de prononcer le divorce aux torts
partagés pour mauvais traitements et sévices contre le mari et abandon de domicile
conjugal contre l’épouse ;
LE TRIBUNAL
Par requête en date du 13 janvier 2010, les époux X et Y ont saisi la juridiction de céans
aux fins de faire constater le divorce par consentement mutuel intervenu entre eux.
Attendu que de l’union célébrée sous l’option de la polygamie avec le régime matrimonial
de la séparation des biens est issu deux enfants ;
Attendu qu’aux termes de leurs accords, les époux susnommés ont convenu :
• Que chacun dispose librement des biens lui appartenant ;
• Que la garde des enfants sera confiée à leur père M. X avec un droit de visite le plus
large accordé à la mère Mme Y ;
• Que les charges d’entretien des enfants reposeront exclusivement sur leur père ;
Attendu qu’il résulte du dossier et des débats à l’audience que la volonté des parties s’est
manifestée librement et qu’il ne résulte de leurs accords aucune disposition contraire à la
loi, à l’ordre public et aux bonnes mœurs ;
Qu’il échet en conséquence de constater le divorce par consentement mutuel des époux
précités.
PAR CES MOTIFS
Statuant en chambre du conseil contradictoirement, en matière civile et en dernier
ressort ;
Constate le divorce par consentement mutuel intervenu entre eux comme valable et
donné conformément aux dispositions de l’article 158 al.3 du Code de la Famille ;
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