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Jean-Luc Ponche
University of Strasbourg - France
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Jean-Luc PONCHE
Georges CANCHES
Mai 1988
Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
BIBLIOGRAPHIE p26
REMERCIEMENTS p26
ANNEXES p27
Annexe III : Mise en place d’un brûleur adapté, à partir de matériaux récupérés p32
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Géographiquement, le lieu d’implantation se situe au Nord Cameroun, près de Garoua et, plus
exactement, dans un village de brousse, Mayo-Dadi. Situé à 25kms au Sud de Garoua, Mayo-Dadi
est relié à la route goudronnée qui part de Garoua vers N’Gaoundéré par une piste de 7 km environ,
praticable, sauf peut-être en saison des pluies par endroits.
Le village est traversé par un mayo (rivière temporaire) qui ne coule que pendant quatre ou cinq
mois de façon apparente. Le reste de l’année, les marigots formés dans les creux du mayo
disparaissent peu à peu, sauf en quelques endroits précis, notamment dans le village.
Le village entier ne dispose pas ni d’eau courante ni d’électricité et, partir de février / mars, la
plupart des puits individuels se tarissent et les villageois ont recours aux 2 puits villageois. Le
problème de la sécheresse s’est aggravé depuis quelques années mais n’a pas encore atteint des
proportions dramatiques. Les températures enregistrées sont en moyenne assez élevées, avec une
amplitude thermique somme toute faible.
Il s’agit d’un climat semi-aride de type soudano-sahélien, avec une courte saison des pluies et une
saison sèche très marquée.
Dans cette région, la densité de population reste très faible/4habitants au km². Le village de Mayo-
Dadi compte actuellement environ 900 personnes formant 166 sarés. La population se répartit
comme suit :
. Homme : 234
. Femmes : 260
. Enfants : 398 dont 50 de 0 à 1 an ; 119 d’1 an à 4 ans ; 229 de 4 à 14 ans
On trouve à Mayo-Dadi un grand nombre d’ethnies, ce qui résulte d’une grande activité migratoire
qui existait encore récemment.
Les ethnies : . Moundang (migrants Bibémi – Léré (Tchad)*
. Lamé *
. Banana
. Guidar
. Toupouri (région de Kaélé)
. Haoussa (Nigéria)
. Fali (Locaux)
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
. Sara
. Ouldémé
. Kessa
. Lébé
*(Possédant tout un quartier dans Mayo-Dadi)
On dénombre une majorité de chrétiens pour une minorité de musulmans. La plupart des gens qui
composent le village sont des agriculteurs ou des planteurs possédant néanmoins presque tous des
bêtes, du fait que la traction animale est ici bien implantée (traction bovine). On compte quelques
grands bêtes (sauf celles qui travaillent ce jour-là dans les champs) sont confiées à des gardiens.
Les principales cultures locales sont le mil blanc et le mil rouge (en fait du sorgho), et l’arachide
pour les cultures vivrières. Le coton est, pour la plupart des planteurs, la culture principale. De ce
fait, elle constitue la plus grande partie du revenu des paysans. Les problèmes relatifs au coton sont
ici cruciaux : d’un côté, les prix de vente des récoltes stagnent, voire baissent, par l’introduction
d’une qualité inférieure lors du ramassage de la récolte.
Il apparaît clairement ici que le revenu moyen du planteur, s’il avait beaucoup progressé depuis
1974, est actuellement en baisse du fait notamment :
De l’introduction d’une 3ème qualité de coton qui permet d’acheter les récoltes à un prix
plus bas ;
De l’augmentation du prix des engrais et des herbicides.
Ceci s’explique également par les difficultés financières énormes auxquelles doit actuellement faire
face la SODECOTON le coton camerounais se vend mal car sa qualité n’est pas excellente du fait
qu’il est souvent chargé d’impuretés au moment de la récolte (vent de poussière, harmattan,…).
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Sachant que le coton nécessite environ 4 sacs d’engrais par hectare, plus les traitements
phytosanitaires contre les parasites et les maladies pour sa mise en culture, on s’aperçoit des
difficultés croissantes éprouvées par les planteurs.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Ce projet fournit un aval très intéressant à un autre projet : celui du développement local de la
culture attelée. En effet, la culture attelée utilise ici essentiellement des bovins qui fournissent, par
leurs déjections, une très bonne matière première permettant d’alimenter des bio-digesteurs. Ceux-
ci permettent en outre d’utiliser beaucoup plus efficacement le fumier qui ne serait autrement
d’aucun profit pour l’enrichissement des sols.
Il est à noter l’habitude de rentrer chaque nuit les bœufs dans les sarés (pour surveillance et
récupération des forces !) – pâturage pendant la journée avec l’ensemble du troupeau villageois.
Les intérêts par rapport au développement de cette technique sont multiples et variés. Nous n’en
retiendrons que les principaux :
a) L’utilisation rationnelle des déjections des besoins et leur stockage en des lieux confinés.
Il y a là un aspect sanitaire certain concernant l’hygiène au niveau des concessions.
c) Le troisième intérêt – et qui n’est pas le moindre est de permettre la production d’un compost
à haute teneur en azote et en sels minéraux directement assimilables par les végétaux.
Il apparaît alors évidement que la production d’un tel engrais, naturel de surcroit, et son
utilisation, entraineraient une baisse très sensible du rpix de revient par hectare de cultures
comme celles du coton et du sorgho ou des cultures maraichères. Ceci permettrait de
compléter, voire remplacer, dans une certaine mesure, la fertilisation chimique.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Le choix du système de digestion se fait à ce point d’avancement du projet. Il est basé sur la
synthèse des conditions d’environnement et des possibilités techniques.
La collecte des données de l’environnement et des données techniques se fait comme indiqué dans
le dossier A. Les deux grands types de digesteurs et leur mode de fonctionnement sont repris dans
des tableaux qui figurent en Annexe 1.
Un nouveau type de digesteur a récemment été mis au point : il s’agit d’un digesteur continu pour
substrat solide, nécessitant cependant une main-d’œuvre qualifiée (cf. réf. Dossier B, P.18).
En ce qui nous concerne, le type que nous avons retenu pour notre démonstration à caractère
expérimental est un digesteur discontinu à substrat solide. L’étude de terrain préliminaire et les
possibilités sur le terrain nous ont amenés à un tel choix. Nos critères de sélection peuvent être
schématisés dans la figure 1 qui résume d’ailleurs très bien la démarche à suivre.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Figure 1 : les différents critères de sélection et paramètres d’un dispositif de production de biogaz
(Les dossiers du Biogaz, Dossier B, page 2)
Le substrat se présente sous forme de fumier de bovins essentiellement (déjections et paille) auquel
peuvent être ajoutés des déchets organiques divers (coques d’arachides, fanes de légumes,…). De
l’eau sera ajoutée au substrat de manière à transformer celui-ci en une boue assez liquide dans le
digesteur. Il a été tenu compte des possibilités locales d’approvisionnement en eau.
Le choix de ce type de digesteur se justifie par un volume de substrat disponible assez peu
conséquent puisque le fumier utilisé provient en grande partie d’une seule paire de bœufs utilisés
en traction animale pour les travaux agricoles. D’autre part, il ne s’agit pour le moment que d’un
dispositif expérimental, qui se veut démonstratif et à l’échelle d’une concession (environ huit
personnes). Il est destiné à faire entrevoir aux gens les possibilités et le potentiel que représente le
biogaz et à leur permettre de se familiariser avec cette technique, nouvelle dans cette région du
Cameroun.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Il est envisagé par la suite une extension possible du projet, par la construction d’une station
complète de biogaz visant à une production de méthane régulière et plus importante (cf. Figure 2 :
schéma d’une station de biogaz).
Figure 3 : schéma d’une station de biogaz. Les parties mentionnées en traits doubles représentent
les réalisations effectuées durant le projet initial. (Les dossiers du Biogaz, Dossier B,
page 38)
Notre choix s’est porté sur un digesteur expérimental de petite capacité (CIEH) qui a été modifié
légèrement en fonction des matériaux disponibles localement. L’idée et le souci est toujours
d’utiliser au maximum les matériaux disponibles afin de diminuer au maximum les coûts de
fabrication
Nous nous sommes donc inspirés du modèle de digesteur discontinu de type CIEH, d’après un
rapport de J. Fr. COUSIN (réf. 1, P.35) qui est représenté sur la figure 2.
La cuve :
Le corps cylindrique du digesteur est réalisé en béton armé moulé à l’aide de moules de puits. La
dimension (diamètre intérieur) est fixée par celle du moule : ø 1,40m. un crépissage
complémentaire est réalisé pour assurer définitivement l’étanchéité ; cela induit une augmentation
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
du coût de construction mais, en revanche, l’étanchéité est quasi parfaite. L’étanchéité du joint
d’eau est réalisée à l’aide d’un caoutchouc liquide, genre ¨rustol¨, et semble convenir parfaitement,
bien que ce matériau ne soit pas toujours facile à trouver en brousse… Les parois ont entre 10 et 15
cm d’épaisseur, ce qui est amplement suffisant.
Figure 2 : Schéma de construction d’un digesteur de petite capacité (Les dossiers du Biogaz –
Dossier B, P.37)
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
* guidage extérieur des bâches non satisfaisant lors de la mise sous pression.
Couvercle en tôle : * volume de stockage est limité ;
* manutention plus difficile (poids : environ de 95 à 105 kgs pour un couvercle
d’une capacité d’1,8 m³ environ).
* matériaux : tôle d’1,5 mm d’épaisseur, soudée + Traitement de surface
éventuelle (intérieur et extérieur) contre la corrosion.
L’installation peut admettre par la suite un système intermédiaire, comprenant l’adjonction d’un
gazomètre qui permet d’assurer un approvisionnement continu en gaz lors des vidanges.
* Equipement périphérique après la production du gaz
Piège à eau : destiné à évacuer une grande partie de la vapeur d’eau mélangée au biogaz.
Cette eau, en se condensant, peut boucher les canalisations par siphonage si l’on ne prend
pas de précautions ; on veille donc à toujours laisser une légère pente (› 1%) de manière à
évacuer l’eau condensée des tuyaux vers le piège à eau.
* Equipement d’épuration : le méthane constituant une grande partie du biogaz est
pratiquement le seul composant intéressant pour l’utilisateur. D’autres composants se
forment : CO2, H2S, NH3, qui limitent, de façon non négligeable dans certains cas, le
pouvoir effectué, on choisira d’abord d’épurer le biogaz en H2S e/ou NH3.
* Installations Annexes.
a) Fosse à fumier
Cette fosse est destinée à collecter et stocker au fur et à mesure le fumier produit par les
animaux. D’autre part, cette fosse est compartimentée en deux parties : l’une destinée à
stocker le fumier avant utilisation dans le digesteur ; l’autre servant à stocker le résidu issu
du digesteur après fermentation.
Dimensions : Longueur = 5m.
Largeur = 3m.
Profondeur = 0,60m.
Matériaux : Dalle de fond : ciment armé de 10cm d’épaisseur, reposant sur un lit de
graviers vers des pierres en dessous. La couche superficielle de la dalle est rendue
étanche par adjonction d’un additif spécial dans le ciment.
Murs : en parpaings, à leur tour recouverts d’un crépis étanche éventuellement, ou en
béton armé par des pierres et coulé dans un coffrage en bois.
Cette fosse est mise à l’abri du soleil à l’aide de sekkos reposant sur des bois
(traditionnels), de manière à éviter un dessèchement complet de la matière organique
entrant dans le digesteur.
Toutes les installations (stockage des pailles, étable, fosses à fumier et à compost, biodigesteur, à
l’abri du soleil et, éventuellement, de la pluie manière traditionnelle : des poteaux en bois sont
plantés tout autour, tous les mètres ou tous les mètre et demi ; sur ces bois, dont l’extrémité
supérieure est une fourche, reposant des traverses en bois destinés à soutenir des sekkos.
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Un sekko est un panneau fait de paille tressé assez serrée, ce type de ¨panneau¨ est très courant et
sert beaucoup, entre autres, à délimiter les concessions. Les sekkos servent aussi à procurer de
l’ombre lorsqu’ils sont placés sur des supports (bois), horizontalement.
Ceci à l’avantage d’être solide, simple, facile à fabriquer et à changer (tous les ans en général).
Bâche en plastique (ne pas oublier alors de laisser « une pente » .
Figure 4 : Plan d’ensemble des installations avec les extensions possibles (Les dossiers du Biogaz
– Dossier B, P.37)
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Les différentes étapes sont bien entendu chronologiques, mis à part le couvercle–cloche gazométre
dont la réalisation peut être entreprise parallèlement aux différentes étapes.
Dans la mesure où la terre était suffisamment compacte pour éviter l’éboulement des parois, il
n’a pas été nécessaire d’étayer les parois. Cependant en fonction du type de sol cette opération
peut s’avérer nécessaire
Il s’agit de l’opération la plus délicate d’un point de technique, car il est nécessaire de disposer d’un
coffrage ou moule démontable en plusieurs parties pour fabriquer des buses.. Ce type de coffrage
est généralement utilisé par des puisatier pour réaliser le busage des puits.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Sur la dalle de fond est posé un moule à base circulaire, d’un diamètre intérieur d’1,32m environ.
Du béton est coulé entre la paroi en terre et le moule et vient noyer des armatures circulaires et
verticales en fer (ø de 0,6 cm). A chaque coulée, on monte le moule de 0,40m (la hauteur du moule
étant de 0,50m). On effectue ainsi quatre coulées successives.
1ère buse :
Après avoir coulé la première buse, le décoffrage peut se faire 48h après. Il serait maladroit
d’attendre trop longtemps pour des questions de jonction entre les différentes buses : celle-ci est
plus solide lorsque le béton de la buse précédente est encore « frais »
Le coffrage (moule) est déplacé vers le haut puis soutenu par des étais pour la réalisation de la
deuxième buse
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
a) Pour cela il faut excaver une partie de la terre sur le pourtour sur 30 cm (voir figure 10) afin de
déchausser le haut de la 3ème buse sur 20 cm pour solidariser la base du joint hydraulique à la
3ème buse et il sera nécessaire de placer un coffrage extérieur.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
b) On place un moule en terre séchée circulaire, de 12cm d’épaisseur, sur tout le périmètre de la
cuve et en veillant à ce que l’épaisseur de la buse soit environ 15cm (jamais inférieure à
10cdans tous les cas). La hauteur de ce moule en terre doit être de 0,60m. Une fois ceci réalisé,
la coulée de la 4ème buse peut être faite (figure 11).
c) Pour couler le mur extérieur du joint hydraulique, on construit sur le sol un second mur
circulaire de 25cm de hauteur, en briques de terre séchée (ou en boue séchée). Ce mur est en
béton armé, tout comme les buses (figure 12).
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
d) Fond du joint hydraulique : après séchage du béton, on concasse les deux moules circulaires en
terre et on enlève cette terre de l’intérieur du joint hydraulique. Il reste à bétonner le fond du
joint hydraulique, puis une fois le béton sec, de passer du caoutchouc liquide ou du goudron
éventuellement sur toute la surface interne de la gorge du joint hydraulique pour rendre les
parois imperméables à l’eau (environ 10 litres de produit de type FLINT-KOTE) (voir figure
13).
e) La dernière opération est d’appliquer un crépi d’étanchéité sur toute sur la paroi interne de la
cuve du digesteur (figure 13) ainsi que sur le fond. Pour cela les matériaux nécessaires sont
indiqués et quantifiés ci-dessous :
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Elle est faite à partir de tôles en acier d’une épaisseur de 15/10e de mm, de dimensions 2mx1m. Le
plus délicat à Garoua, a été de trouver la cintreuse qui permettre de donner aux tôles leur forme
cylindrique.
Les travaux de soudure ont été réalisés également gratuitement par l’atelier de mécano-soudure des
BRASSERIES DU CAMEROUN, grâce à la compréhension de Monsieur ROY (Directeur) et de
Monsieur TARDIVEL (Directeur-Adjoint).
La surface interne de la cloche est traitée avec du caoutchouc liquide (FLINT-KOTE) (surface
en contact avec le gaz), de manière à limiter la corrosion par le gaz.
La surface externe sera peinte (couleur claire : blanc) pour éviter que la rouille ne détériore la
cuve à la longue.
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H = 1,10m
Ø = 1,30m
Vf = 1,46m³
Remarque :
Le joint hydraulique a pour fonction essentielle d’assurer l’étanchéité entre la cuve du digesteur et
la cloche gazométrique. Le liquide qui assure cette étanchéité est l’eau.
On veillera toujours les deux ou trois jours ce niveau et on complétera en fonction de la hauteur
(suppression) indiquée par le manomètre à eau, afin de compenser ne serait-ce que l’évaporation.
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En outre, ce joint liquide permet d’obtenir, à l’intérieur de la cloche gazométrique, une légère
surpression qui facilite l’acheminement du gaz dans les canalisations.
En cas de surpression, le gaz peut s’échapper à travers l’eau du joint, ce qui permet d’avoir une
surpression maximale constante (figure 16a).
Le gaz a atteint, pour une raison quelconque (production sans utilisation, blocage de la sortie des
gaz,…), une pression maximum (prédéterminée par la conception de l’installation : le gaz s’échappe
jusqu’au rétablissement d’une pression satisfaisante : celle de la hauteur du joint d’eau (P max.)
(Figure 16.b).
Lors du contrôle quotidien de routine, les joints d’eau sont un point important à vérifier : s’il y a des
traces d’eau le long du digesteur, cela signifie qu’il y a eu élévation du niveau. Il faut alors rajouter
de l’eau et s’interroger sur la cause de cette élévation : utilisation insuffisante du gaz ou anomalie.
Ainsi, la hauteur du joint détermine la pression maximale de l’installation. Il ne faut pas que cette
pression maximale du joint d’eau soit inférieure à la pression nécessaire à l’acheminement du gaz
dans les canalisations. Pour se ménager une sécurité, on prend ici de 50 à 55 cm comme hauteur du
joint d’eau.
Attention : On mesure la hauteur du joint d’eau du trop-plein à la base du couvercle (figure 17).
Dans le cas de notre installation, la pression maximale (surpression) admise par la hauteur du joint
d’eau est de 0,05 bars environ, soit une pression totale d’1,083 bar (dans les CNTP). Ceci porte la
capacité théorique de la partie gazométrique, ramenée à la pression normale (et à température
normale) à 1,950 m³.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Une partie des canalisations est fixée, pour amener le gaz entre le digesteur et le lieu d’utilisation.
Le matériau le plus indiqué est le tuyau en métal galvanisé ou en cuivra (cher !). Il permet la
compatibilité avec les autres équipements (vannes, robinets, joints,…).
Etant rigide, il a l’avantage d’offrir des pentes satisfaisantes. Le métal galvanisé résiste assez bien
au gaz mais l’eau acide qui se condense peut à la longue lui causer des dommages (le cuivre, lui,
peut subir des corrosions cathodiques par le soufre).
L’autre partie des canalisations est réalisée en caoutchouc et doit être vérifiée régulièrement. Le
caoutchouc est sensible au soleil, aux coupures, etc. être la prise de gaz de la cloche gazométrique et
l’installation fixe (canalisations fixes), ainsi que jusqu’au bruleur ou à la lampe, les canalisations
sont en caoutchouc.
Le diamètre utilisé pour les canalisations, compte tenu de la longueur totale de l’installation (10 à
20m maximum) et du débit, est d’environ 10mm, cela suffit amplement.
Le gaz, en sortant du digesteur, est chargé de vapeur d’eau. Une partie au moins de cette vapeur
d’eau va se condenser dans les canalisations (différence de température entre le jour et la nuit par
exemple). D’autre part, cette eau se charge en sulfures, carbonates (CO2), etc., ce qui la rend acide.
L’accumulation de cette et sa stagnation dans les conduites risque à la longue de détériorer les
canalisations, et surtout de les obstruer.
Lors de l’installation des canalisations fixes, on veille à leur mise en place de manière à ce
qu’il ya ait une pente d’1% minimum, convergente vers la trappe à eau ; celle-ci est formée
d’un raccord en ¨T¨ placé sur la canalisation principale sous laquelle est placé un petit
réservoir destiné à recueillir la vapeur d’eau condensée et un petit robinet de vidange (voir
figure 18). Ce robinet devra être vérifié régulièrement car il est soumis à la corrosion du gaz
(blocage, usure du joint).
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Ce manomètre n’est pas indispensable sur ce type de digesteurs car la régulation de la pression se
fait automatiquement grâce au joint d’eau entre le digesteur et la cloche (Figure 19). Il permet
cependant de mieux apprécier la pression du gaz au moment de son utilisation, ainsi que la quantité
disponible.
Le modèle est à trouver sur place. Par manque de temps cela n’a pas pu être fait. Il serait utile pour
effectuer un suivi sur la production de gaz.
3.1 L’Etable
La construction consiste à couler une dalle en ciment d’environ 10cm d’épaisseur sur un lit de
pierres recouvert de graviers. Autour de cette dalle seront plantés des poteaux en bois supportant un
toit en paille. Les murs à claire-voie-en forme de barrière plus exactement – seront faits à l’aide de
perches horizontales fixées sur les poteaux.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Les bêtes ne sont dans l’étable que pour la nuit mais cela reste avantageux compte tenu du
fait que la majorité de leurs déjections sont faites pendant la nuit.
Matériaux :
3 sacs de ciment
12 brouettes de ciment
6 brouettes de graviers
½ m² de grillage.
Il s’agit là d’une simple fosse bétonnée (fond et parois) dans laquelle sont stockés :
Le fumier provenant de l’étable (l’étable est reliée à la fosse par un caniveau) ;
Le compost à la sortie du digesteur (stockage avant utilisation).
Cette fosse comprend donc deux compartiments séparés par un murer en béton de la hauteur des
parois. L’avantage principal réside dans le fais que les déjections des bêtes, ainsi que les pailles
mélangées à celles-ci, sont rassemblées et concentrées sur un lieu et ne vont pas se perdre par
dispersion autour de la concession sans aucun profit pour personne.
Un autre avantage se situe sur le plan sanitaire. Le fait de rassembler ainsi les déjections animales
dans une fosse représente un progrès en matière d’hygiène ; cela limite les contacts que peuvent
avoir les enfants avec ces matériaux. Le stockage en bas permet également une pré-digestion du
fumier à l’air libre, ce qui facilite en principe les transformations ultérieures dans le digesteur.
Réalisation :
Figure 21 : fouille de la Fosse fumière
a) Creusement de la fouille (fig. 21)
Profondeur : environ 60cm
Largeur : 3m
Longueur : 5m.
Au fond de l’excavation est
déposée une couche de pierres,
elle-même recouverte d’une
couche de graviers.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
d) Réalisation de la compartimentation
On coule le béton dans un coffrage autour du ferraillage posé précédemment pour obtenir le
muret de séparation (figure 24).
Matériaux nécessaires :
Ciment :
Sable
Graviers :
Fer à béton : Ø = 5mm x 9m
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Le coût total a été supporté par l’AFVP délégation de Garoua (Provinces du Nord et de l’Extrême-
Nord Cameroun). Dans le cadre du Projet Sud-Ouest Bénoué. Le coût du véhicule utilisé et du
transport de matériaux (effectués par les véhicules de l’AFVP) n’a pas été comptabilisé.
Main d’œuvre : Crépissage intérieur Technicien projet génie civil AFVP 5 000 FCFA
Gratuit : Lab Nat. Vétér.
Cintrage tôles CG /
(LANAVET) à Bocklé.
Gratuit : Brasseries du Cameroun
Soudure tôles CG /
à Garoua.
Gratification employés : 3 000 FCFA
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
BIBLIOGRAPHIE :
REMERCIEMENTS :
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ANNEXES :
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Ancrage au sol :
points d’ancrage bétonnés de profondeur 20 cm minimum. Faisant face aux 4 poignées de
manutention
50 cm de grosse chaîne acier (maillons de 50mmx 25mm). On peut immerger 20 cm de
cette chaîne dans le béton, ou bien sceller un anneau ou crocher dans le béton.
Si possible, le bétonnage se fera solidairement (jointement au poins) de celui existant de la
cuve
Spécifications complémentaires :
Compte tenu du bilan des forces, et des
caractéristiques de notre installation
l’angle ne doit pas dépasser 30°.
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
Note importante :
Vu l’importance des forces mises en jeu, il est possible d’envisager
d’autres modifications :
1) un renfort au niveau des poignées de la cloche gazométrique
2) un dédoublement des points d’ancrage sur chaque poignée en
rajoutant un tendeur supplémentaire
3) une autre possibilité consiste à diminuer la hauteur du joint
hydraulique. Les calculs ont été effectués pour une hauteur de joint
maxi de 60 cm d’eau. Si cette hauteur n’est plus que de 40 cm, on
diminue d’un tiers la force exercée sur la cloche gazométrique.
Cependant on diminuera d’autant la capacité de stockage du
méthane dans la cloche ! Cette possibilités reste envisageable
dans le cas où les modifications précédentes s’avèreraient trop
coûteuses…
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
La première condition que doit remplir ce brûleur est bien entendu de pouvoir être réalisé à
moindre coût notamment à partir de matériaux de récupération avec une bonne sécurité de
fonctionnement quand même. Les brûleurs de gazinières sont tout à fait adapté et peuvent être
monté sur une vieille jante (de 504 par exemple) modifiée de façon à servir de support stable à
celui-ci.
La jante quant à elle doit être découpée de manière à ménager un passage pour le robinet
et un autre pour le tuyau d’alimentation en gaz. On pourra également souder sur le fond
(bas) de la jante deux lames métalliques qui supporteront le brûleur. Ce dernier sera fixé
par deux boulons :
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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014
1) le réglage du gicleur :
l’orifice du gicleur d’origine (pour du gaz butane) a été agrandi volontairement de 2-3
dixièmes de mm (initial) à environ 1 mm pour permettre d’augmenter le débit du gaz.
L’orifice du gicleur étant fixé une fois pour toutes (ou presque), c’est sur l’entrée d’air
que porte le réglage principal.
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