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Production de biogaz : réalisation d'un biodigesteur opérationnel au Nord


Cameroun 1987-1988.

Technical Report · July 1988

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Jean-Luc Ponche
University of Strasbourg - France
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PRODUCTION DE BIOGAZ
REALISATION D’UN DIGESTEUR

Etude Réalisé par :

Jean-Luc PONCHE
Georges CANCHES

Association Française des Volontaires du Progrès (AFVP)


Délégation du Nord Cameroun

Mai 1988
Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Table des matières

I – ETUDE DU MILIEU D’IMPLANTATION p2


1. Situation du lieu d’implantation p2
2. Milieu Humain p2

II – DANS QUEL CADRE PLUS GENERAL S’INSCRIRE CE PROJET DE


CONSTRUCTION D’UN BIO-DIGESTEUR ? p6
1. Intérêts du projet. p6
2. Extensions possibles. p6
3. Choix du type de digesteur. p7
4. Le Digesteur Lui-même et les installations annexes. P9

III – CONSTRUCTION DES INSTALLATIONS p13


1. Réalisation du Digesteur p13
1.1 Creusement de la fouille. p13
1.2 Dalle de fond. p13
1.3 La cuve du Digesteur. p13
1.4 Le Joint Hydraulique. p14
1.5 Fabrication de la cloche gazométrique. p18
1.6 Caractéristiques générales du digesteur : récapitulatif. p19

2. Installations en sortie du Digesteur p21


2.1 Les Canalisations de gaz p21
2.2 Les Installations des canalisations ; piège à eau. p21
2.3 Manomètre à Eau. p22
2.4 Compteur Volumétrique de Gaz. p22

3. Etable et Fosse Fumière p22


3.1 L’Etable. p22
3.2 La Fosse Fumière. p23

IV – RECAPITULATIF DU COUT DU DIGESTEUR ET DES


INSTALLATIONS ANNEXES p25

BIBLIOGRAPHIE p26

REMERCIEMENTS p26

ANNEXES p27

Annexe I-a et I-b : Le choix d’un système de fermentation p27

Annexe II : Modifications nécessaires apportées après la mise en service du digesteur p30

Annexe III : Mise en place d’un brûleur adapté, à partir de matériaux récupérés p32

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

I – ETUDE DU MILIEU D’IMPLANTATION

I-1 Situation du lieu d’implantation :

Géographiquement, le lieu d’implantation se situe au Nord Cameroun, près de Garoua et, plus
exactement, dans un village de brousse, Mayo-Dadi. Situé à 25kms au Sud de Garoua, Mayo-Dadi
est relié à la route goudronnée qui part de Garoua vers N’Gaoundéré par une piste de 7 km environ,
praticable, sauf peut-être en saison des pluies par endroits.

Le village est traversé par un mayo (rivière temporaire) qui ne coule que pendant quatre ou cinq
mois de façon apparente. Le reste de l’année, les marigots formés dans les creux du mayo
disparaissent peu à peu, sauf en quelques endroits précis, notamment dans le village.

Le village entier ne dispose pas ni d’eau courante ni d’électricité et, partir de février / mars, la
plupart des puits individuels se tarissent et les villageois ont recours aux 2 puits villageois. Le
problème de la sécheresse s’est aggravé depuis quelques années mais n’a pas encore atteint des
proportions dramatiques. Les températures enregistrées sont en moyenne assez élevées, avec une
amplitude thermique somme toute faible.

 De janvier à mai/juin, la température augmente graduellement (de 20° à 45°C durant la


journée et de 10-12° à 30°C la nuit), avec une hygrométrie qui tombe à un seuil inférieur à
10%.
 De juillet à septembre/octobre, c’est la saison des pluies et les températures restent autour
de 30°C le jour et 25°C la nuit, avec cependant une hygrométrie comprise entre 40 et 90%
suivant les années (fréquence des pluies).

Il s’agit d’un climat semi-aride de type soudano-sahélien, avec une courte saison des pluies et une
saison sèche très marquée.

I-2 Milieu Humain

Dans cette région, la densité de population reste très faible/4habitants au km². Le village de Mayo-
Dadi compte actuellement environ 900 personnes formant 166 sarés. La population se répartit
comme suit :
 . Homme : 234
 . Femmes : 260
 . Enfants : 398 dont 50 de 0 à 1 an ; 119 d’1 an à 4 ans ; 229 de 4 à 14 ans

Il s’agit d’une population jeune puisque 44,6% de la population à moins de 15 ans.

On trouve à Mayo-Dadi un grand nombre d’ethnies, ce qui résulte d’une grande activité migratoire
qui existait encore récemment.
Les ethnies : . Moundang (migrants Bibémi – Léré (Tchad)*
. Lamé *
. Banana
. Guidar
. Toupouri (région de Kaélé)
. Haoussa (Nigéria)
. Fali (Locaux)

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

. Sara
. Ouldémé
. Kessa
. Lébé
*(Possédant tout un quartier dans Mayo-Dadi)

On dénombre une majorité de chrétiens pour une minorité de musulmans. La plupart des gens qui
composent le village sont des agriculteurs ou des planteurs possédant néanmoins presque tous des
bêtes, du fait que la traction animale est ici bien implantée (traction bovine). On compte quelques
grands bêtes (sauf celles qui travaillent ce jour-là dans les champs) sont confiées à des gardiens.
Les principales cultures locales sont le mil blanc et le mil rouge (en fait du sorgho), et l’arachide
pour les cultures vivrières. Le coton est, pour la plupart des planteurs, la culture principale. De ce
fait, elle constitue la plus grande partie du revenu des paysans. Les problèmes relatifs au coton sont
ici cruciaux : d’un côté, les prix de vente des récoltes stagnent, voire baissent, par l’introduction
d’une qualité inférieure lors du ramassage de la récolte.

1973 – 74 : Ouverture de la SODECOTON dans le département de la Bénoué


Surface cultivée : 265 ha.
Rendement : 650kgs/ha.

Secteur de Djalingo (dont fait partie Mayo-Dadi).


1985-86 : Surface cultivée : 2495 ha.
Tonnage : 3561t. - Rendement : 1427kgs/ha.

1986-87 : Surface cultivée : 3301 ha.


Tonnage : 4709 t. - Rendement : 1426kgs/ha.

Prix d’achat du coton


1987 : 2 qualités : . 1ère qualité – 140 FCFA/kg.
. 2ème qualité – 130 FCFA/kg.

1988 : qualité : . 1ère qualité – 140 FCFA/kg.


. 2ème qualité – 130 FCFA/kg.
. 3ème qualité – 110 FCFA/kg.

Prix de vente des engrais (type NPK 15-20-15)


1986 : environ 7.000 FCFA/sac de 50kgs
1987 : environ 8.500 FCFA/sac de 50kgs.
1988 : environ de 9.000 à 10.000 FCFA/sac de 50kgs.

Il apparaît clairement ici que le revenu moyen du planteur, s’il avait beaucoup progressé depuis
1974, est actuellement en baisse du fait notamment :
 De l’introduction d’une 3ème qualité de coton qui permet d’acheter les récoltes à un prix
plus bas ;
 De l’augmentation du prix des engrais et des herbicides.

Ceci s’explique également par les difficultés financières énormes auxquelles doit actuellement faire
face la SODECOTON le coton camerounais se vend mal car sa qualité n’est pas excellente du fait
qu’il est souvent chargé d’impuretés au moment de la récolte (vent de poussière, harmattan,…).

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Sachant que le coton nécessite environ 4 sacs d’engrais par hectare, plus les traitements
phytosanitaires contre les parasites et les maladies pour sa mise en culture, on s’aperçoit des
difficultés croissantes éprouvées par les planteurs.

La diversification des cultures pourrait venir contrecarrer éventuellement cette tendance :


maraîchage, agrumes, vergers, sylviculture,… mais elle reste rare. Cependant, à Mayo-Dadi, une
pépinière, ainsi qu’un verger et un champ de maraîchage ont été mis en œuvre grâce à la volonté de
deux agriculteurs, dont Monsieur Daniel PAZEN (chez qui est implanté le bio-digesteur), qui ont su
tirer profit de la proximité d’un marigot quasi-permanent dans le mayo. Une telle action mérite
d’être relevée mais reste malheureusement un cas trop rare encore dans cette zone. D’autre part, elle
ne se poursuit que grâce à la volonté de ses deux initiateurs.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

II – DANS QUEL CADRE PLUS GENERAL S’INSERE CE PROJET DE CONTRUCTION


D’UN BIODIGESTEUR ?

Ce projet fournit un aval très intéressant à un autre projet : celui du développement local de la
culture attelée. En effet, la culture attelée utilise ici essentiellement des bovins qui fournissent, par
leurs déjections, une très bonne matière première permettant d’alimenter des bio-digesteurs. Ceux-
ci permettent en outre d’utiliser beaucoup plus efficacement le fumier qui ne serait autrement
d’aucun profit pour l’enrichissement des sols.
Il est à noter l’habitude de rentrer chaque nuit les bœufs dans les sarés (pour surveillance et
récupération des forces !) – pâturage pendant la journée avec l’ensemble du troupeau villageois.

II-1. Intérêts du Projet

Les intérêts par rapport au développement de cette technique sont multiples et variés. Nous n’en
retiendrons que les principaux :
a) L’utilisation rationnelle des déjections des besoins et leur stockage en des lieux confinés.
Il y a là un aspect sanitaire certain concernant l’hygiène au niveau des concessions.

b) La production d’un combustible à bon coefficient calorifique, à moindres frais, permettant


d’effectuer des économies substantielles au bout de quelque temps (amortissement du coût de
construction et d’entretien). En effet, la zone de Mayo-Dadi, comme tout le Nord Cameroun,
est, depuis les sécheresses des années 70, en proie à une déforestation massive, due :
- à la sécheresse ;
- aux feux de brousse,
- aux troupeaux ;
- à l’utilisation des arbres comme bois de feu.
Le prix du bois de feu a considérablement augmenté dans les villes ; en brousse, le problème
se pose un peu différemment : il faut aller assez loin pour en trouver et quand bien même on
en trouve, ceci contribue à l’appauvrissement du capital végétal et forestier de la région.
L’implantation d’un biodigesteur peut apporter des éléments de solutions à ce problème.

c) Le troisième intérêt – et qui n’est pas le moindre est de permettre la production d’un compost
à haute teneur en azote et en sels minéraux directement assimilables par les végétaux.
Il apparaît alors évidement que la production d’un tel engrais, naturel de surcroit, et son
utilisation, entraineraient une baisse très sensible du rpix de revient par hectare de cultures
comme celles du coton et du sorgho ou des cultures maraichères. Ceci permettrait de
compléter, voire remplacer, dans une certaine mesure, la fertilisation chimique.

II-2 Extensions Possible

Il s’agit actuellement d’une phrase expérimentale d’implantation d’un biodigesteur, simple de


conception, qui doit permettre d’évaluer, dans un premier temps, les potentialités locales de cette
technique.

L’extension possible de celle-ci dépendra principalement des motivations personnelles au niveau de


la population, qu’il conviendra d’informer et de former à travers cette phase expérimentale.
Il faut noter également qu’un suivi régulier de l’installation devra être assuré afin d’éviter toute
panne prolongée du biodigesteur.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

II-3 Choix du Type de Digesteur

Il existe actuellement deux grands types de digesteurs :


- Les digesteurs continus.
- Les digesteurs discontinus.
-
Ils peuvent être à substrat liquide ou solide, suivant la manière dont se présente celui-ci et les
critères spécifiques liés à l’environnement. En général, le substrat liquide est utilisé dans les
digesteurs continus et le substrat solide dans les digesteurs discontinus.

Tableau I : caractéristiques générales des digesteurs continus et discontinus (Les dossiers du


Biogaz, Dossier B, page1)

Synthèse de l’analyse du milieu

Le choix du système de digestion se fait à ce point d’avancement du projet. Il est basé sur la
synthèse des conditions d’environnement et des possibilités techniques.
La collecte des données de l’environnement et des données techniques se fait comme indiqué dans
le dossier A. Les deux grands types de digesteurs et leur mode de fonctionnement sont repris dans
des tableaux qui figurent en Annexe 1.

Un nouveau type de digesteur a récemment été mis au point : il s’agit d’un digesteur continu pour
substrat solide, nécessitant cependant une main-d’œuvre qualifiée (cf. réf. Dossier B, P.18).

En ce qui nous concerne, le type que nous avons retenu pour notre démonstration à caractère
expérimental est un digesteur discontinu à substrat solide. L’étude de terrain préliminaire et les
possibilités sur le terrain nous ont amenés à un tel choix. Nos critères de sélection peuvent être
schématisés dans la figure 1 qui résume d’ailleurs très bien la démarche à suivre.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Figure 1 : les différents critères de sélection et paramètres d’un dispositif de production de biogaz
(Les dossiers du Biogaz, Dossier B, page 2)

Au niveau expérimental, du coût de construction et de l’environnement, le digesteur discontinu de


faible capacité constitue un bon compromis.

Le substrat se présente sous forme de fumier de bovins essentiellement (déjections et paille) auquel
peuvent être ajoutés des déchets organiques divers (coques d’arachides, fanes de légumes,…). De
l’eau sera ajoutée au substrat de manière à transformer celui-ci en une boue assez liquide dans le
digesteur. Il a été tenu compte des possibilités locales d’approvisionnement en eau.
Le choix de ce type de digesteur se justifie par un volume de substrat disponible assez peu
conséquent puisque le fumier utilisé provient en grande partie d’une seule paire de bœufs utilisés
en traction animale pour les travaux agricoles. D’autre part, il ne s’agit pour le moment que d’un
dispositif expérimental, qui se veut démonstratif et à l’échelle d’une concession (environ huit
personnes). Il est destiné à faire entrevoir aux gens les possibilités et le potentiel que représente le
biogaz et à leur permettre de se familiariser avec cette technique, nouvelle dans cette région du
Cameroun.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Il est envisagé par la suite une extension possible du projet, par la construction d’une station
complète de biogaz visant à une production de méthane régulière et plus importante (cf. Figure 2 :
schéma d’une station de biogaz).

Figure 3 : schéma d’une station de biogaz. Les parties mentionnées en traits doubles représentent
les réalisations effectuées durant le projet initial. (Les dossiers du Biogaz, Dossier B,
page 38)

II-4. Le Digesteur lui-même et les Installations Annexes

Notre choix s’est porté sur un digesteur expérimental de petite capacité (CIEH) qui a été modifié
légèrement en fonction des matériaux disponibles localement. L’idée et le souci est toujours
d’utiliser au maximum les matériaux disponibles afin de diminuer au maximum les coûts de
fabrication

Nous nous sommes donc inspirés du modèle de digesteur discontinu de type CIEH, d’après un
rapport de J. Fr. COUSIN (réf. 1, P.35) qui est représenté sur la figure 2.

La cuve :
Le corps cylindrique du digesteur est réalisé en béton armé moulé à l’aide de moules de puits. La
dimension (diamètre intérieur) est fixée par celle du moule : ø 1,40m. un crépissage
complémentaire est réalisé pour assurer définitivement l’étanchéité ; cela induit une augmentation

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

du coût de construction mais, en revanche, l’étanchéité est quasi parfaite. L’étanchéité du joint
d’eau est réalisée à l’aide d’un caoutchouc liquide, genre ¨rustol¨, et semble convenir parfaitement,
bien que ce matériau ne soit pas toujours facile à trouver en brousse… Les parois ont entre 10 et 15
cm d’épaisseur, ce qui est amplement suffisant.

Dimensions : . ø intérieur = 1, 32m.


. Hauteur = 1,60m.
. Volume de la cuverie = 2,20m³
Matériaux : . Ciment CIMENCAM, env. 45.000 FCFA /tonne (au détail par sacs de 50kgs
. Sable
. Pierres sur place, disponibles localement
. Graviers .
. Sikalite : additif d’étanchéité pour le crépis, à raison d’1½ sac pour 50kgs de ciment.

Figure 2 : Schéma de construction d’un digesteur de petite capacité (Les dossiers du Biogaz –
Dossier B, P.37)

Couvercle - cloche gazomètre


La solution du couvercle gazomètre en tôle soudé a été retenue, par rapport au couvercle gazomètre
en bâche plastifiée. Chaque solution a ses inconvénients :
 Bâche plastifiée : * l’étanchéité à long terme dans ce type de climat n’a pas pu être encore
vérifiée
* risques de crevaison importants lors des montages/démontages ;

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

* guidage extérieur des bâches non satisfaisant lors de la mise sous pression.
 Couvercle en tôle : * volume de stockage est limité ;
* manutention plus difficile (poids : environ de 95 à 105 kgs pour un couvercle
d’une capacité d’1,8 m³ environ).
* matériaux : tôle d’1,5 mm d’épaisseur, soudée + Traitement de surface
éventuelle (intérieur et extérieur) contre la corrosion.

L’installation peut admettre par la suite un système intermédiaire, comprenant l’adjonction d’un
gazomètre qui permet d’assurer un approvisionnement continu en gaz lors des vidanges.
* Equipement périphérique après la production du gaz
Piège à eau : destiné à évacuer une grande partie de la vapeur d’eau mélangée au biogaz.
Cette eau, en se condensant, peut boucher les canalisations par siphonage si l’on ne prend
pas de précautions ; on veille donc à toujours laisser une légère pente (› 1%) de manière à
évacuer l’eau condensée des tuyaux vers le piège à eau.
* Equipement d’épuration : le méthane constituant une grande partie du biogaz est
pratiquement le seul composant intéressant pour l’utilisateur. D’autres composants se
forment : CO2, H2S, NH3, qui limitent, de façon non négligeable dans certains cas, le
pouvoir effectué, on choisira d’abord d’épurer le biogaz en H2S e/ou NH3.
* Installations Annexes.
a) Fosse à fumier
Cette fosse est destinée à collecter et stocker au fur et à mesure le fumier produit par les
animaux. D’autre part, cette fosse est compartimentée en deux parties : l’une destinée à
stocker le fumier avant utilisation dans le digesteur ; l’autre servant à stocker le résidu issu
du digesteur après fermentation.
Dimensions : Longueur = 5m.
Largeur = 3m.
Profondeur = 0,60m.
Matériaux : Dalle de fond : ciment armé de 10cm d’épaisseur, reposant sur un lit de
graviers vers des pierres en dessous. La couche superficielle de la dalle est rendue
étanche par adjonction d’un additif spécial dans le ciment.
Murs : en parpaings, à leur tour recouverts d’un crépis étanche éventuellement, ou en
béton armé par des pierres et coulé dans un coffrage en bois.
Cette fosse est mise à l’abri du soleil à l’aide de sekkos reposant sur des bois
(traditionnels), de manière à éviter un dessèchement complet de la matière organique
entrant dans le digesteur.

b) Dalle en ciment constituant le plancher de l’étable


Pour deux bœufs, une dalle de 10cm d’épaisseur reposant sur un lit de graviers et des
pierres en fondation. Cette dalle doit permettre de récupérer plus facilement le fumier ;
d’autre part, les bœufs piétinant la paille qui leur sert de litière, un mélange, ainsi
qu’un broyage des pailles, peut se faire grâce à la dureté de cette dalle.
Un caniveau relie la dalle, qui a une légère pente, et la fosse à fumier, de manière à
récupérer les urines, par simple écoulement.

Toutes les installations (stockage des pailles, étable, fosses à fumier et à compost, biodigesteur, à
l’abri du soleil et, éventuellement, de la pluie manière traditionnelle : des poteaux en bois sont
plantés tout autour, tous les mètres ou tous les mètre et demi ; sur ces bois, dont l’extrémité
supérieure est une fourche, reposant des traverses en bois destinés à soutenir des sekkos.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Un sekko est un panneau fait de paille tressé assez serrée, ce type de ¨panneau¨ est très courant et
sert beaucoup, entre autres, à délimiter les concessions. Les sekkos servent aussi à procurer de
l’ombre lorsqu’ils sont placés sur des supports (bois), horizontalement.

Ceci à l’avantage d’être solide, simple, facile à fabriquer et à changer (tous les ans en général).
Bâche en plastique (ne pas oublier alors de laisser « une pente » .

Figure 4 : Plan d’ensemble des installations avec les extensions possibles (Les dossiers du Biogaz
– Dossier B, P.37)

Figure 5 : Abri couverture des installations en matériaux traditionnels

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

III-CONSTRUCTION DES INSTALLATIONS

III-1. Réalisation du Digesteur

Les différentes étapes sont bien entendu chronologiques, mis à part le couvercle–cloche gazométre
dont la réalisation peut être entreprise parallèlement aux différentes étapes.

1.1. Creusement du trou (figure 6) :

Dans la mesure où la terre était suffisamment compacte pour éviter l’éboulement des parois, il
n’a pas été nécessaire d’étayer les parois. Cependant en fonction du type de sol cette opération
peut s’avérer nécessaire

1.2. Dalle de fond (figure 7) :

Les épaisseurs du soubassement et de la couche intermédiaire peuvent varier en fonction du type de


terrain au fond de la fouille. Pour des terrains meubles, il sera le cas échéant nécessaire d’augmenter
quelque peu ces épaisseurs.

1.3. La cuve du digesteur

Il s’agit de l’opération la plus délicate d’un point de technique, car il est nécessaire de disposer d’un
coffrage ou moule démontable en plusieurs parties pour fabriquer des buses.. Ce type de coffrage
est généralement utilisé par des puisatier pour réaliser le busage des puits.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Sur la dalle de fond est posé un moule à base circulaire, d’un diamètre intérieur d’1,32m environ.
Du béton est coulé entre la paroi en terre et le moule et vient noyer des armatures circulaires et
verticales en fer (ø de 0,6 cm). A chaque coulée, on monte le moule de 0,40m (la hauteur du moule
étant de 0,50m). On effectue ainsi quatre coulées successives.

1ère buse :

Matériaux nécessaires par buse :


 1 sac de 50 kgs de ciment (pour 4 brouettes de sable et 2 de graviers).
 Fer à béton : Ø = 6mm
Longueur – cercles = 2x4,60m Total :
Verticale = 140x0,55m 17 m par buse
.
Figure 8 : Réalisation de la buse inférieure (du fond) :

Fabrication des trois autres buses

Après avoir coulé la première buse, le décoffrage peut se faire 48h après. Il serait maladroit
d’attendre trop longtemps pour des questions de jonction entre les différentes buses : celle-ci est
plus solide lorsque le béton de la buse précédente est encore « frais »
Le coffrage (moule) est déplacé vers le haut puis soutenu par des étais pour la réalisation de la
deuxième buse

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Figure 9 : réalisation de la seconde buse

On procède de manière identique pour couler la 3ème buse.

Pour la 4ème buse :


Celle-ci devra dépasser de 15-20 cm au minimum de la fouille (excavation). Cependant En même
temps que la fabrication de la 4ème buse, on construit le joint hydraulique avec sa gorge.

1.4 Le Joint Hydraulique

a) Pour cela il faut excaver une partie de la terre sur le pourtour sur 30 cm (voir figure 10) afin de
déchausser le haut de la 3ème buse sur 20 cm pour solidariser la base du joint hydraulique à la
3ème buse et il sera nécessaire de placer un coffrage extérieur.

Figure 10 : Préparation de l’excavation pour la 4ème buse et le joint hydraulique

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

b) On place un moule en terre séchée circulaire, de 12cm d’épaisseur, sur tout le périmètre de la
cuve et en veillant à ce que l’épaisseur de la buse soit environ 15cm (jamais inférieure à
10cdans tous les cas). La hauteur de ce moule en terre doit être de 0,60m. Une fois ceci réalisé,
la coulée de la 4ème buse peut être faite (figure 11).

Figure 11 : Préparation du coffrage pour la 4ème buse et le joint hydraulique

c) Pour couler le mur extérieur du joint hydraulique, on construit sur le sol un second mur
circulaire de 25cm de hauteur, en briques de terre séchée (ou en boue séchée). Ce mur est en
béton armé, tout comme les buses (figure 12).

Figure 12 : Coulage de la 4ème buse et du mur externe du joint hydraulique

Matériaux nécessaires (mur extérieur)


 2 sacs de ciment (8 brouettes de sable et de graviers).
 Fer à béton : Ø = 6mm.
Cerclages : 2x6,45m. Total :
Piquets verticaux : 14 x 0,55m 20,6m.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

d) Fond du joint hydraulique : après séchage du béton, on concasse les deux moules circulaires en
terre et on enlève cette terre de l’intérieur du joint hydraulique. Il reste à bétonner le fond du
joint hydraulique, puis une fois le béton sec, de passer du caoutchouc liquide ou du goudron
éventuellement sur toute la surface interne de la gorge du joint hydraulique pour rendre les
parois imperméables à l’eau (environ 10 litres de produit de type FLINT-KOTE) (voir figure
13).

Figure 13 : Finition du joint hydraulique et du gros œuvre.

e) La dernière opération est d’appliquer un crépi d’étanchéité sur toute sur la paroi interne de la
cuve du digesteur (figure 13) ainsi que sur le fond. Pour cela les matériaux nécessaires sont
indiqués et quantifiés ci-dessous :

Matériaux nécessaires pour le crépi d’étanchéité :


. 1 Sac de ciment.
. 1,5 kg de SIKALITE (additif au ciment).
. 4 brouettes de sable.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

1.5. Fabrication de la cloche Gazométrique

Elle est faite à partir de tôles en acier d’une épaisseur de 15/10e de mm, de dimensions 2mx1m. Le
plus délicat à Garoua, a été de trouver la cintreuse qui permettre de donner aux tôles leur forme
cylindrique.

Le centre de Recherches Vétérinaires LANAVET, à 15kms de Garoua, a effectué pour nous


gratuitement cette opération, grâce à Monsieur HOMMEISSER.

Les travaux de soudure ont été réalisés également gratuitement par l’atelier de mécano-soudure des
BRASSERIES DU CAMEROUN, grâce à la compréhension de Monsieur ROY (Directeur) et de
Monsieur TARDIVEL (Directeur-Adjoint).

Figure 14 : Caractéristiques de la cloche gazométrique

La surface interne de la cloche est traitée avec du caoutchouc liquide (FLINT-KOTE) (surface
en contact avec le gaz), de manière à limiter la corrosion par le gaz.

La surface externe sera peinte (couleur claire : blanc) pour éviter que la rouille ne détériore la
cuve à la longue.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

1.6 Caractéristiques générales du digesteur : récapitulatif (Figure 15) :

Figure 15 : vue générale du dispositif et résumé des caractéristiques

 Volume utile de la cuve à fermentation (niveau N°1)

H = 1,10m
Ø = 1,30m
Vf = 1,46m³

 Volume de stockage du gaz (haut du digesteur + cloche)

Digesteur : H = 0,50m Cloche : H = 0,50m


Ø = 1,30m Ø = 1,75m
Vgz = 0,66m³ Vgz = 1,20m³
Vgld = 1,86m³

Remarque :

Fonctionnement du joint hydraulique

Le joint hydraulique a pour fonction essentielle d’assurer l’étanchéité entre la cuve du digesteur et
la cloche gazométrique. Le liquide qui assure cette étanchéité est l’eau.

On veillera toujours les deux ou trois jours ce niveau et on complétera en fonction de la hauteur
(suppression) indiquée par le manomètre à eau, afin de compenser ne serait-ce que l’évaporation.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

En outre, ce joint liquide permet d’obtenir, à l’intérieur de la cloche gazométrique, une légère
surpression qui facilite l’acheminement du gaz dans les canalisations.

En cas de surpression, le gaz peut s’échapper à travers l’eau du joint, ce qui permet d’avoir une
surpression maximale constante (figure 16a).

Figure 16.a et 16.b: fonctionnement du joint hydraulique

Le gaz a atteint, pour une raison quelconque (production sans utilisation, blocage de la sortie des
gaz,…), une pression maximum (prédéterminée par la conception de l’installation : le gaz s’échappe
jusqu’au rétablissement d’une pression satisfaisante : celle de la hauteur du joint d’eau (P max.)
(Figure 16.b).

Lors du contrôle quotidien de routine, les joints d’eau sont un point important à vérifier : s’il y a des
traces d’eau le long du digesteur, cela signifie qu’il y a eu élévation du niveau. Il faut alors rajouter
de l’eau et s’interroger sur la cause de cette élévation : utilisation insuffisante du gaz ou anomalie.

Ainsi, la hauteur du joint détermine la pression maximale de l’installation. Il ne faut pas que cette
pression maximale du joint d’eau soit inférieure à la pression nécessaire à l’acheminement du gaz
dans les canalisations. Pour se ménager une sécurité, on prend ici de 50 à 55 cm comme hauteur du
joint d’eau.

Attention : On mesure la hauteur du joint d’eau du trop-plein à la base du couvercle (figure 17).

Figure 17 : mesure de la hauteur du joint d’eau

Dans le cas de notre installation, la pression maximale (surpression) admise par la hauteur du joint
d’eau est de 0,05 bars environ, soit une pression totale d’1,083 bar (dans les CNTP). Ceci porte la
capacité théorique de la partie gazométrique, ramenée à la pression normale (et à température
normale) à 1,950 m³.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

III-2. Installation en sortie du digesteur

2.1 Les canalisations de gaz

Une partie des canalisations est fixée, pour amener le gaz entre le digesteur et le lieu d’utilisation.
Le matériau le plus indiqué est le tuyau en métal galvanisé ou en cuivra (cher !). Il permet la
compatibilité avec les autres équipements (vannes, robinets, joints,…).

Etant rigide, il a l’avantage d’offrir des pentes satisfaisantes. Le métal galvanisé résiste assez bien
au gaz mais l’eau acide qui se condense peut à la longue lui causer des dommages (le cuivre, lui,
peut subir des corrosions cathodiques par le soufre).

L’autre partie des canalisations est réalisée en caoutchouc et doit être vérifiée régulièrement. Le
caoutchouc est sensible au soleil, aux coupures, etc. être la prise de gaz de la cloche gazométrique et
l’installation fixe (canalisations fixes), ainsi que jusqu’au bruleur ou à la lampe, les canalisations
sont en caoutchouc.

Note : il faut également veiller régulièrement à l’étanchéité des raccords.

Le diamètre utilisé pour les canalisations, compte tenu de la longueur totale de l’installation (10 à
20m maximum) et du débit, est d’environ 10mm, cela suffit amplement.

2.2 Installation des canalisations, piège à Eau

Le gaz, en sortant du digesteur, est chargé de vapeur d’eau. Une partie au moins de cette vapeur
d’eau va se condenser dans les canalisations (différence de température entre le jour et la nuit par
exemple). D’autre part, cette eau se charge en sulfures, carbonates (CO2), etc., ce qui la rend acide.
L’accumulation de cette et sa stagnation dans les conduites risque à la longue de détériorer les
canalisations, et surtout de les obstruer.

Figure 18 : réservoir de piégeage de l’eau de condensation

Lors de l’installation des canalisations fixes, on veille à leur mise en place de manière à ce
qu’il ya ait une pente d’1% minimum, convergente vers la trappe à eau ; celle-ci est formée
d’un raccord en ¨T¨ placé sur la canalisation principale sous laquelle est placé un petit
réservoir destiné à recueillir la vapeur d’eau condensée et un petit robinet de vidange (voir
figure 18). Ce robinet devra être vérifié régulièrement car il est soumis à la corrosion du gaz
(blocage, usure du joint).

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

2.3 Manomètre à Eau

Ce manomètre n’est pas indispensable sur ce type de digesteurs car la régulation de la pression se
fait automatiquement grâce au joint d’eau entre le digesteur et la cloche (Figure 19). Il permet
cependant de mieux apprécier la pression du gaz au moment de son utilisation, ainsi que la quantité
disponible.

Figure 19 : schéma de principe du


manomètre à eau Ce manomètre peut être réalisé avec un tuyau
d’arrosage transparent d’1cm² de section, ou avec
des tubes en verre recourbés en « U ».

La planche support est marquée d’une échelle


graduée en centimètres come sur a figure (ici
P=20+20 = 40cm).

Le vase d’expansion est très important dans le


cas où il n’y a pas d’autre régulateur de pression,
ce qui n’est pas le cas dans notre installation –
aussi n’en mettons nous pas.

La surpression maximale de 50cm d’eau fixé par


le joint hydraulique marque sur le manomètre la
différence de niveau maximale entre les deux
branches en ¨U¨. Au-delà, ce n’est plus
nécessaire puisque le joint hydraulique
fonctionne alors comme régulateur.
Fig b
2.4 Compteur volumétrique de Gaz

Le modèle est à trouver sur place. Par manque de temps cela n’a pas pu être fait. Il serait utile pour
effectuer un suivi sur la production de gaz.

Caractéristiques nécessaires : entre 0 et 1m²/heure pour le débit gradué en litres.

III-3. Etable et Fosse Fumière

3.1 L’Etable

La construction consiste à couler une dalle en ciment d’environ 10cm d’épaisseur sur un lit de
pierres recouvert de graviers. Autour de cette dalle seront plantés des poteaux en bois supportant un
toit en paille. Les murs à claire-voie-en forme de barrière plus exactement – seront faits à l’aide de
perches horizontales fixées sur les poteaux.

Intérêt de la dalle en ciment :


 elle permet une meilleure collecte du fumier et des urines grâce à une pente d’environ 3% en
moyenne et d’une rigole communiquant avec la fosse fumière.
 D’autre part, les bêtes vont piétiner la paille et vont ainsi l mélanger à leurs déjections et la
hacher, de sorte que le mélange sera plus performant pour le digesteur.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Les bêtes ne sont dans l’étable que pour la nuit mais cela reste avantageux compte tenu du
fait que la majorité de leurs déjections sont faites pendant la nuit.

Figure 20 : dalle en ciment de l’étable

Matériaux :
 3 sacs de ciment
 12 brouettes de ciment
 6 brouettes de graviers
 ½ m² de grillage.

Capacité de l’étable : environ 4 bêtes adultes (nuit seulement).

3.2 La Fosse Fumière

Il s’agit là d’une simple fosse bétonnée (fond et parois) dans laquelle sont stockés :
 Le fumier provenant de l’étable (l’étable est reliée à la fosse par un caniveau) ;
 Le compost à la sortie du digesteur (stockage avant utilisation).

Cette fosse comprend donc deux compartiments séparés par un murer en béton de la hauteur des
parois. L’avantage principal réside dans le fais que les déjections des bêtes, ainsi que les pailles
mélangées à celles-ci, sont rassemblées et concentrées sur un lieu et ne vont pas se perdre par
dispersion autour de la concession sans aucun profit pour personne.

Un autre avantage se situe sur le plan sanitaire. Le fait de rassembler ainsi les déjections animales
dans une fosse représente un progrès en matière d’hygiène ; cela limite les contacts que peuvent
avoir les enfants avec ces matériaux. Le stockage en bas permet également une pré-digestion du
fumier à l’air libre, ce qui facilite en principe les transformations ultérieures dans le digesteur.

Réalisation :
Figure 21 : fouille de la Fosse fumière
a) Creusement de la fouille (fig. 21)
Profondeur : environ 60cm
Largeur : 3m
Longueur : 5m.
Au fond de l’excavation est
déposée une couche de pierres,
elle-même recouverte d’une
couche de graviers.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

b) Réalisation des parois (fig. 22) Figure 22 : parois de la fosse fumière


Pour effectuer ce travail, on pose des
coffrages en bois (planches), puis on
coule le béton à l’intérieur de ce coffrage,
dont une partie au moins est la paroi du
mur ; épaisseur du mur : environ 15cm.

Une fois les murs réalisés, on coule une


bordure en béton sur tout le pourtour de
la fosse, à même hauteur de manière à ce
que les eaux de ruissellement ne puissent pas pénétrer dans la fosse.

c) Réalisation du fond Figure 23 : Fond de la fosse fumière


Il s’agit seulement de couler une dalle
en béton sur tout le fond de la fosse en
scellant les fers à béton verticaux qui
permettront d’élever le mur séparant
les deux compartiments de la fosse.

Epaisseur de la dalle : environ 10cm.

d) Réalisation de la compartimentation
On coule le béton dans un coffrage autour du ferraillage posé précédemment pour obtenir le
muret de séparation (figure 24).

Figure 24 : réalisation de la compartimentation

Matériaux nécessaires :
 Ciment :
 Sable
 Graviers :
 Fer à béton : Ø = 5mm x 9m

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

IV – RECAPITULATIF DES COÛTS : DIGESTEUR ET INSTALLATIONS ANNEXES :

Le coût total a été supporté par l’AFVP délégation de Garoua (Provinces du Nord et de l’Extrême-
Nord Cameroun). Dans le cadre du Projet Sud-Ouest Bénoué. Le coût du véhicule utilisé et du
transport de matériaux (effectués par les véhicules de l’AFVP) n’a pas été comptabilisé.

MATERIAUX (DESIGNATION) PRIX / COÛT UNITAIRE QTE PRIX TOTAL


6
1) Digesteur
 ciment : dalle de fond - 1sac
4 buses - 4 sacs
Joint hydraul. - 2 sacs 2 750 FCFA 8 sacs 22 000 FCFA
Crépis d’étanch.- 1 sac
 Additif SIKALITE 1500 FCFA 2 sacs 3 000 FCFA
 Fer à béton (ø 5mm) 1.780 FCFA (pour 9m) 9x6m 10 600 FCFA
 Sable, graviers, pierres Gratuits : fournis localement /
par M. Daniel PAZEN
 Moule à buse Gratuit : prêté par l’AFVP . /
 Axe central du digesteur busage 6 500 FCFA
 Revêtement étanche FLINT-KOTE 623,60 FCFA 10 litres 6 236 FCFA
 Tôles de 15/10e (2mx1m) CG (1) 11 429 F 5 57 145 FCFA
 Peinture externe CG 1 litre
 Revêtement protecteur interne pour 4 355 FCFA
1 litre
4 355 FCFA
la CG (goudron)

Main d’œuvre : Crépissage intérieur Technicien projet génie civil AFVP 5 000 FCFA
Gratuit : Lab Nat. Vétér.
Cintrage tôles CG /
(LANAVET) à Bocklé.
Gratuit : Brasseries du Cameroun
Soudure tôles CG /
à Garoua.
Gratification employés : 3 000 FCFA

2) Installations sorite du digesteur


a) Manomètre à eau non réalisé /
b) Piège à eau : cuve (fabric. avec bout. Fréon, jante 404), /
tube cuivre
raccord Fournitures : 5 000 FCFA 5 000 FCFA
robinet
c) Canalisations : métallique récupération AFVP /
Caoutchouc récupération AFVP /
d) Robinets Colliers, vis 1 085 FCFA
e) Compteur volumétrique non réalisé /

3) Etable et Fosse Fumière


 Ciment 2 750 F 11 sacs 30 250 FCFA
 Sable Gratuits/ fournis localement /
 Graviers, pierres Gratuits/ fournis localement /
 Grillage gratuit : fourni par l’AFVP /
 Fourche à fumier 6 875 FCFA 1 6 875 FCFA

TOTAL DES DEPENSES…………………………………………………………….… 162 876 FCFA

(1) : Cloche Gazométrique (CG)

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

BIBLIOGRAPHIE :

Les dossiers du Biogaz : Dossiers du GRET – Groupe de Recherche et d’Echanges


Technologiques (34 rue Dumont d’Urville, F-75116 Paris)
Dossier B : production et Utilisation d’Energies BIO-gaz – Gaz de fumier -1980.

REMERCIEMENTS :

Les auteurs de ce rapport remercient


 l’Association Française des Volontaires du Progrès (AFVP) – Délégation du Nord
Cameroun) pour leur soutien financier et logistique,
 les Brasseries du Cameroun (Unité de production de Garoua) et
 le Laboratoire National Vétérinaire (LANAVET) de Bocklé pour leur participation et
leur aide ;
sans l’aide desquels ce projet n’aurait pas pu voir le jour.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

ANNEXES :

ANNEXE I : LE CHOIX D’UN SYSTEMES DE FERMENTATION

Annexe I-a : Principes des digesteurs de type discontinus

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Annexe I-b : Principes des digesteurs de type continu

Ces digesteurs s’imposent, en général, lorsque les matières :


- soit se présentent d’emblée sous forme liquide (cf. a )
- soit ne pas maniables – les excréments humains par exemple ;
- soit sont en quantités trop importantes tous les jours pour un maniements non automatisé.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

ANNEXE II : MODIFICATIONS NECESSAIRES APPORTEES APRES LA MISE EN


SERVICE DU DIGESTEUR

Arrimage de la cloche gazométrique :

La modification majeure porte sur l’arrimage de la cloche gazométrique.


Celle –ci d’un poids d’environ 100 kg, apparaît rapidement trop légère par rapport à la pression
du gaz stocké pour qu’elle repose d’elle-même sur le fond du joint hydraulique. Il a donc été
nécessaire de rajouter au moins 4 fixations pour maintenir cette cuve et éviter qu’elle ne se
soulève ou ne bascule. Le blocage de la cuve a été réalisé par des tendeurs métalliques fixés
d’une part dans le sol et d’autre part sur les poignées de manutention de la cuve.

Ancrage au sol :
 points d’ancrage bétonnés de profondeur 20 cm minimum. Faisant face aux 4 poignées de
manutention
 50 cm de grosse chaîne acier (maillons de 50mmx 25mm). On peut immerger 20 cm de
cette chaîne dans le béton, ou bien sceller un anneau ou crocher dans le béton.
 Si possible, le bétonnage se fera solidairement (jointement au poins) de celui existant de la
cuve

Fixation sur la cloche gazométrique :


A l’aide de tendeurs à doubles crochets. La chaîne permet de sélectionner le maillon approprié
à un premier réglage grossier. Le tendeur permet ensuite d’ajuster la tension appliquée à la
cuve pour que celle-ci reste horizontale

Spécifications complémentaires :
Compte tenu du bilan des forces, et des
caractéristiques de notre installation
l’angle  ne doit pas dépasser 30°.

Les forces en présence ne sont pas à


négliger, car à pression maximale
(pression de gaz équivalent à 60cm
d’eau, ce qui correspond à la hauteur
du joint hydraulique, la force exercée
sur la cloche gazométrique (verticale
et de bas en haut) peut attendre :
1,44 tonne

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

Note importante :
Vu l’importance des forces mises en jeu, il est possible d’envisager
d’autres modifications :
1) un renfort au niveau des poignées de la cloche gazométrique
2) un dédoublement des points d’ancrage sur chaque poignée en
rajoutant un tendeur supplémentaire
3) une autre possibilité consiste à diminuer la hauteur du joint
hydraulique. Les calculs ont été effectués pour une hauteur de joint
maxi de 60 cm d’eau. Si cette hauteur n’est plus que de 40 cm, on
diminue d’un tiers la force exercée sur la cloche gazométrique.
Cependant on diminuera d’autant la capacité de stockage du
méthane dans la cloche ! Cette possibilités reste envisageable
dans le cas où les modifications précédentes s’avèreraient trop
coûteuses…

Matériaux nécessaires pour les ancrages :


 1 à 2 sacs de ciment
 morceaux de chaîne de 60cm environ soit 2,40 m en tout (maillons de 50 mm x 25 mm et
de section 3-4 mm environ)
 tendeurs dont les crochets soient assez grands pour se fixer sur les poignées de la cloche
gazométrique.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

ANNEXE III : MISE EN PLACE D’UN BRULEUR ADAPTE, A PARTIR DE


MATERIAUX RECUPERES

La première condition que doit remplir ce brûleur est bien entendu de pouvoir être réalisé à
moindre coût notamment à partir de matériaux de récupération avec une bonne sécurité de
fonctionnement quand même. Les brûleurs de gazinières sont tout à fait adapté et peuvent être
monté sur une vieille jante (de 504 par exemple) modifiée de façon à servir de support stable à
celui-ci.

La jante quant à elle doit être découpée de manière à ménager un passage pour le robinet
et un autre pour le tuyau d’alimentation en gaz. On pourra également souder sur le fond
(bas) de la jante deux lames métalliques qui supporteront le brûleur. Ce dernier sera fixé
par deux boulons :

Une fois le dispositif réalisé, il reste à effectuer les réglages.

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Jean-Luc PONCHE 2010– Rapport de travail Biogaz 17/10/2014

1) le réglage du gicleur :
l’orifice du gicleur d’origine (pour du gaz butane) a été agrandi volontairement de 2-3
dixièmes de mm (initial) à environ 1 mm pour permettre d’augmenter le débit du gaz.

2) le réglage de l’entrée d’air :


l’entrée d’air a du être réduite considérablement, ceci afin d’obtenir une combustion la
plus complète du méthane. Pour du butane le rapport air/butane doit être autour de 31
alors que le rapport pour le méthane air/méthane se situe autour de 8. Il faut donc
environ 4 fois moins d’air pour brûler correctement du méthane que pour du butane.

L’orifice du gicleur étant fixé une fois pour toutes (ou presque), c’est sur l’entrée d’air
que porte le réglage principal.

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