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En cette période de changement climatique, l’économie d’énergie est de

mise ; bonjour.

On consomme chaque jour une part importante d’énergie pour chauffer nos
bâtiments. Ma thèse propose de réduire ce besoin en énergie. Pour ce faire,
j’aimerais placer dans les murs des bâtiments, des sortes de batteries
thermiques qui stockent l’énergie du soleil. C’est bien beau mais comment
faire des batteries thermiques ?
Pour ce faire, j’utilise des matériaux à changement de phase. Les matériaux à
changement de phase sont des composés chimiques qui stockent beaucoup d’énergie
en changeant de phase, c'est-à-dire qu’ils stockent beaucoup d’énergie en se
liquéfiant.
Mais, prenons un exemple concret, qui plus est, un ami à l’heure de l’apéro : un
glaçon. Lorsque vous placez un glaçon dans un verre de mojito, le glaçon va finir par
fondre. Il fond parce qu’il reçoit de l’énergie de la part du mojito qui est plus chaud
que lui. Un glaçon, quand il fond, absorbe de l’énergie. A l’inverse, de l’eau qui se
solidifie en glace va relâcher de l’énergie. Cette énergie, qui est stockée ou relâchée
résulte de la modification de liaisons moléculaires. De la glace, pour se transformer
en eau liquide, doit voir certaines de ses liaisons brisées et ceci nécessite un apport
d’énergie. Vous l’aurez compris, le quotidien de ma thèse, c’est de mettre des glaçons
dans des verres de mojito.
Plus sérieusement, j’aimerais placer dans les murs des bâtiments, non pas des
glaçons, mais des composés qui fondent aux alentours de vingt degrés Celsius.
Comme ça, la journée, grâce au soleil, le composé va fondre dans les murs,
emmagasinant de l’énergie, et la nuit venue, la température de la pièce baisse, le
composé se solidifie et restitue l’énergie à la pièce.

Alors, vous allez me dire : « oui, des batteries thermiques, ça va encore


prendre des matériaux pas écologiques ! ».
Et bien non, cher public, puisque cette thèse s’inscrit dans une démarche
complète de développement durable. Les matériaux à changement de phase
que j’utilise sont des acides gras, des substances naturellement présentes
dans certains végétaux. Et ces acides gras, je les incorpore dans du bois. Mes
batteries thermiques sont des panneaux en bois qui contiennent des acides
gras.
Je suis en deuxième année de thèse. Ce que j’ai fait jusqu’à présent c’est,
premièrement, mettre en forme de tels panneaux. Le principe est assez
simple. Il s’agit de prendre un panneau en bois, de le creuser et d’y placer un
sachet hermétique contenant des matériaux à changement de phase. On
referme le panneau à l’aide d’un placage de bois dense. Ensuite, j’ai testé les
propriétés thermiques de ces panneaux. Les résultats sont très
encourageants. Un tel panneau de deux centimètres d’épaisseur est capable
au cours d’une journée de stocker autant de chaleur qu’un mur en briques de
vingt centimètres d’épaisseur.
La dernière partie de ma thèse sera consacrée à étudier combien
d’énergie peut être sauvée, chaque année, dans un bâtiment, dans le
climat québécois.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’énergie solaire est une
ressource inépuisable. En plusieurs milliards d’années, le soleil, il n’a pas
pris un seul jour de congé. En fait, le soleil, c’est un peu comme un
doctorant, c’est une énergie incroyable qu’il faut absolument s’astreindre
à récupérer au maximum et c’est ce que j’essaie de faire.
Merci.

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