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Choix D'investissement PDF
Choix D'investissement PDF
Ar naud THAUVRON
Maît r e de Conf ér ences
(École Supér ieur e des Af f air es
Univer sit é Par is XI I )
Tout e r epr oduct ion même par t ielle, par quelque pr océdé que se soit est int er dit e sans
aut or isat ion. Une copie par xér ogr aphie, f ilm, bande magnét ique, ou aut r e pr océdé, const it ue
une cont r ef açon passible des peines pr évues par les ar t icles L335-2 et L335-3 du Code de la
Pr opr iét é int ellect uelle.
Page 2 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Résumé
Réaliser un invest issement est une décision qui se pose à t out manager
au cour s de sa car r ièr e. L’invest issement se dist ingiue de la simple
dépense par le f ait que ce der nier est censé pr oduir e des ef f et s
posit if s pour l’ent r epr ise sur plusieur s années. Le choix de f air e ou non
un invest issement est donc un pr oblème cr ucial pour t out e sociét é.
L’obj et de cet e-book est de pr ésent er les dif f ér ent s cr it èr es de choix
qui s’of f r ent aux manager s, d’en pr ésent er leur s int ér êt s et limit es.
Dans la pr emièr e par t ie, les pr incipes génér aux sont pr ésent és. Le
cr it èr e de la VAN (Valeur Act ualisée Net t e) est dét aillé, ainsi que les
aut r es cr it èr es de choix d’invest issement (TI R, DR, VAN globale et
TI R global). La det er minat ion des f lux de t r ésor er ie est ét udiée en
dét ail, de même que cer t ains pr oblèmes par t iculier s (compar aisons de
pr oj et s de mont ant s et / ou de dur ées dif f ér ent s).
SOMMAIRE
PARTIE I : Les principes généraux
Biogr aphie 55
Select ion de sit es int er net 56
Page 4 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
PARTIE I
Les principes généraux
La polit ique f inancièr e d’une ent r epr ise s’ar t icule pr incipalement aut our
de 3 gr andes décisions :
Ces t r ois décisions ne sont pas indépendant es les unes des aut r es.
La polit ique de f inancement ne peut se concevoir sans
invest issement à r éaliser . La polit ique de dividendes suppose que
la sociét é ait r éalisé des bénéf ices et donc qu’elle ait invest i dans
des pr oj et s r ent ables.
La polit ique d’invest issement est donc cent r ale dans la vie d’une
ent r epr ise. La quest ion qui se pose alor s est de savoir quels sont
les invest issement s à r éaliser et ceux à r ej et er . I l en découle
immédiat ement un pr oblème : selon quel(s) cr it èr e(s) doit se f air e
cet t e sélect ion ?
Un invest issement est une dépense qui est r éalisée dans l’espoir d’en
r et ir er un pr of it f ut ur . Ce qui le dist ingue d’une simple char ge est le
f ait que le pr of it espér é doit se r éaliser sur plusieur s années et non sur
un seul exer cice. I ls peuvent êt r e classés en plusieur s cat égor ies.
L’invest issement peut por t er sur des élément s t angibles (machine par
exemple) ou des élément s int angibles. Dans ce der nier cas, le car act èr e
d’invest issement dépend de la dur ée pendant laquelle la dépense va
avoir des ef f et s posit if s pour l’ent r epr ise. Si cet t e dur ée est
inf ér ieur e à 1 an, il s’agit d’une char ge. Si elle est supér ieur e à 1 an, il
est possible de la considér er comme de l’invest issement . Les dépenses
concer nées peuvent êt r e t r ès var iées. I l peut s’agir de dépenses de
f or mat ion ou d’une campagne de publicit é. Ainsi, la f or mat ion, en
per met t ant aux salar iés de l’ent r epr ise d’acquér ir de nouvelles
compét ences, va avoir des ef f et s sur la per f or mance de la sociét é sur
plusieur s exer cices, et peut donc légit imement êt r e considér ée comme
un invest issement .
Pour cela, il f aut conf r ont er les sommes que l’ent r epr ise va devoir
débour ser aux sommes qu’elle va, par la suit e, encaisser et qui vont
appar aît r e à des dat es dif f ér ent es. Ceci impose d’avoir r ecour s aux
pr incipes de l’act ualisat ion. En ef f et , disposer d’un eur o auj our d’hui
n’est pas équivalent à r ecevoir cet eur o dans cinq ans. Le t emps a un
pr ix et l’act ualisat ion per met de r endr e compar ables des sommes qui
sont per çues à des dat es dif f ér ent es.
n
Ft
VAN = −I 0 + ∑ = −I 0 + F1(1 + k ) + F2 (1 + k ) + ... + Fn (1 + k )
−1 −2 −n
t =1 (1 + k )t
Un signe négat if symbolise un f lux de t r ésor er ie qui sor t de l’ent r epr ise
(c’est not amment le cas de la dépense d’invest issement ) et un signe
posit if r epr ésent e un f lux de t r ésor er ie qui ent r e dans l’ent r epr ise (les
vent es par exemple).
Un pr oj et peut êt r e r éalisé dès lor s que sa VAN est posit ive, c’est -à-
dir e qu’il y a cr éat ion de valeur . Le t aux d’act ualisat ion à r et enir est le
coût du capit al du pr oj et . I l r epr ésent e la r ent abilit é minimale qui est
exigée du pr oj et , compt e t enu du r isque de ce der nier .
Lor sque deux pr oj et s sont mut uellement exclusif s (on ne peut r éaliser
les deux en même t emps) et ont une VAN posit ive, il f aut choisir celui
qui a la VAN la plus élevée.
Les choix d’invest issement Page 7
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Illustration :
Année 0 1 2 3 4
0 1 2 3 4
203,37 320
213,53 300
239,16 300
223,21 250
879,27
Dans cer t ains cas, le calcul de la VAN peut êt r e f acilit é par l’ut ilisat ion
de f or mules de mat hémat iques f inancièr es. Ceci est possible lor sque les
f lux connaissent une cer t aine r égular it é.
Lor sque le f lux (F) est const ant sur une pér iode donnée de n année,
alor s la VAN s’obt ient comme suit :
1 − (1 + k )
−n
VAN = −I 0 + F ×
k
Page 8 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Lor sque le f lux est st able et inf ini, la VAN est alor s de :
F
VAN = −I 0 +
k
VAN = −I 0 +
F1
×
(1 + g)n − (1 + k )
n
(1 + k )n g−k
Enf in, si cet t e cr oissance géomét r ique est sur un hor izon inf ini,
F
VAN = −I 0 +
k −g
Illustration :
Soit un pr oj et d’invest issement d’un mont ant de 1.000. Le coût du
capit al du pr oj et est de 10%.
1 − (1,10 )−5
VAN = −1.000 + 250 = −52,30
0,10
250
VAN = −1.000 + = 1.500
0,10
VAN = −1.000 +
250
×
(1,05 )5 − (1,10 )5
= 37 ,65
(1,10 )5 0,05 − 0,10
Les choix d’invest issement Page 9
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
250
VAN = −1.000 + = 4 .000
0,10 − 0,05
350
300
250
200 courbe de la VAN
150
VAN
100 TI R
50
0
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
-50
-100
Taux
Illustration :
Enf in, lor sque deux pr oj et s sont mut uellement exclusif s, l’int er sect ion
ent r e les deux cour bes de la VAN des deux pr oj et s donne le t aux
d’indif f ér ence ent r e ces pr oj et s.
Illustration :
Soit les pr oj et s A et B qui sont mut uellement exclusif s. I ls nécessit ent
t ous les 2 un invest issement init ial de 250. Les f lux qu’ils doivent
génér er sont pr ésent és dans le t ableau ci-dessous :
Le gr aphique ci-dessous r epr ésent e les cour bes de VAN de chacun des
2 pr oj et s :
400
300
VAN projet A
200
taux d'indifférence
VAN
0
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
-100
-200
Taux
L’int er sect ion ent r e les 2 cour bes donne le t aux d’indif f ér ence, c’est -à-
dir e le t aux pour lequel la VAN des 2 pr oj et s est ident ique.
0 1 2 3 4 5
Soit un TI R de 22,07 %.
Illustration :
Soit un pr oj et d’un mont ant de 100 M€. I l va génér er les f lux de
t r ésor er ie qui sont r ésumés dans le t ableau ci-dessous. À l’année 4, il
f aut pr évoir un invest issement complément air e de 300 M€ af in de
r emet t r e en l’ét at les t er r ains sur lesquels le pr oj et va êt r e r éalisé. Le
coût du capit al du pr oj et est de 10%.
0 1 2 3 4
50
0
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Illustration :
Soit un invest issement de 10.000 € qui peut êt r e r éalisé au t r aver s de 2
pr oj et s. Le t aux d’act ualisat ion à r et enir pour le pr oj et est de 10%.
Éléments de solution :
1 2 3 4 5
Avec la mét hode de l’int er polat ion linéair e, il est possible de dét er miner
plus pr écisemment ce délai. Pour le pr oj et A, à l’issue de l’année 3, il
r est e 1.000 de f lux à génér er pour at t eindr e le DR. Or 4.000 vont
appar aît r e au cour s de l’année 5. En supposant qu’il se r épar t issent
r éguliér ement sur l’année, les 1.000 vont appar aît r e en :
Illustration :
Soit un pr oj et de 100 M€, qui va génér er des f lux de t r ésor er ie de 60
M€ pendant 3 ans. Le coût du capit al est de 10%. On est ime pouvoir
r éinvest ir les f lux int er médiair es au t aux de 8%.
[ ]
VAN Globale = 60 (1,08 )2 + 60 (1,08 )1 + 60 (1,10 )−3 − 100 = 46,34
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Ar naud THAUVRON pour e-t heque
[60 (1,08 )
2
]
+ 60 (1,08 )1 + 60 (1 + TI RG) − 100 = 0
−3
−1
⎛ 100 ⎞ 3
TI RG = ⎜⎜ ⎟
⎟ − 1 = 24,8 %
⎝ 60 (1,08 ) + 60 (1,08 ) + 60 ⎠
2
Les f lux à r et enir sont des f lux de t r ésor er ie et non les r ésult at s
compt ables associés au pr oj et . Le r ésult at compt able n’est pas une
bonne mesur e de la cr éat ion de valeur pour plusieur s r aisons :
Les f lux de t r ésor er ie à r et enir sont les f lux qui sont dir ect ement ou
indir ect ement liés au pr oj et d’invest issement , sans t enir compt e de son
mode de f inancement , mais apr ès pr ise en compt e de l’impôt sur les
sociét és.
Les choix d’invest issement Page 17
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Les f lux de t r ésor er ie qui ne sont pas dir ect ement liés au pr oj et
r ésult ent des int er act ions possibles ent r e le pr oj et et la sociét é qui le
r éalise (ef f et s de syner gie, économies d’échelle, …). C’est pour quoi le
f lux à act ualiser est un f lux dif f ér ent iel, qui se calcule par dif f ér ence
ent r e les f lux de t r ésor er ie de l’ent r epr ise si le pr oj et est r éalisé et
les f lux de t r ésor er ie si cet t e der nièr e ne f ait pas l’invest issement .
Les f lux de cet t e pér iode cor r espondent aux f onds qui sont invest is à
l’occasion du lancement du pr oj et . Ce mont ant compr end
l’invest issement en lui-même, les dépenses qui lui sont liées (f r ais de
mise en ser vice par exemple), l’accr oissement du BFRE qu’il est
suscept ible d’ent r aîner , les évent uels coût s d’oppor t unit és, sous
déduct ion des f lux liés à la cession des anciens mat ér iels, net s d’impôt .
Les coût s d’oppor t unit é pr oviennent du f ait que des r essour ces
disponibles dans l’ent r epr ise peuvent êt r e ut ilisées pour la r éalisat ion
du pr oj et d’invest issement . De ce f ait , ces r essour ces ne pour r ont plus
êt r e ut ilisées, louées ou cédées. Si l’ent r epr ise const r uit une usine sur
un t er r ain qui lui appar t ient déj à, elle va économiser le coût qu’aur ait
r epr ésent é l’achat de ce t er r ain. Cependant , en ut ilisant son pr opr e
t er r ain, elle s’int er dit à l’avenir de le vendr e ou de le louer , ce qui
r epr ésent e un coût de r enonciat ion pour elle. C’est ce coût qu’il f aut
inclur e dans les f lux de t r ésor er ie de la pér iode init iale.
Illustration :
Apr ès une ét ude de mar ché qui a coût é 50 K€, la sociét é Mont mor ency
décide d’invest ir dans une machine à impr imer en of f set , dont le pr ix
est de 1.200 K€. Les f r ais de mise en ser vice sont d’envir on 100 K€.
L’acquisit ion de cet t e machine va per met t r e de céder une ancienne
r ot at ive qui avait ét é acquise il y a 7 ans au pr ix de 700 K€ et dont la
dur ée d’ut ilisat ion ét ait est imée à 10 ans. Le pr ix de vent e de la
r ot at ive est de 240 K€.
Solution :
Les f r ais d’ét ude de mar ché sont des dépenses qui ont déj à ét é
r éalisées et qui ne doivent donc pas êt r e pr ises en compt e.
La machine ayant 7 ans, on peut f air e l’appr oximat ion que 7 dot at ions
aux amor t issement s ont ét é compt abilisées, sachant que sa dur ée
d’amor t issement est de 10 ans, soit :
700
VNC = 700 − 7 × = 210
10
Soit :
Flux de la pér iode init iale :
1.200.000 + 100.000 + 2.500 – 210.000 = 1.092.500 €
I l s’agit du f lux dif f ér ent iel de t r ésor er ie qui est génér é par le pr oj et ,
indépendamment de ses modalit és de f inancement . I l s’agit donc d’un
f lux de t r ésor er ie d’exploit at ion apr ès impôt sur les sociét és (I S).
Illustration :
Soit un pr oj et d’invest issement dans une machine qui doit êt r e r éalisé
le 01.01.N. La machine a une valeur de 10 M€, une dur ée d’ut ilisat ion de
5 ans et est amor t issable en linéair e. À la f in de la 1èr e année, les
vent es du pr oduit se sont élevées à 15 M€ et les char ges r elat ives à 11
M€. Par ailleur s, il vous est indiqué que cer t aines f act ur es n’ont pas
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Ar naud THAUVRON pour e-t heque
encor e ét é r églées par les client s à haut eur de 700 K€. De la même
f açon, la sociét é doit encor e à cer t ains de ses f our nisseur s 450 M€.
Lor s du lancement du pr oj et , en j anvier N, la sociét é avait const it ué un
st ock de mat ièr es pr emièr es d’une valeur de 800 K€. Au 31.12.N, le
st ock de mat ièr es pr emièr es est est imé à 1 M€. Le t aux de l’impôt sur
les sociét és est de 33,1/ 3%.
Vent es 15.000
- Char ges - 11.000
EBE 4.000
- DAP - 2.000
Résult at d’ exploit at ion 2.000
- I mpôt sur les sociét és - 667
Résult at net d’exploit at ion 1.333
Illustration :
Soit un pr oj et d’invest issement d’une dur ée de 5 ans, amor t issable en
linéair e et d’un mont ant de 1 M€. Af in que la pr oduct ion puisse
démar r er dès la mise en ser vice de la machine, le 1er j anvier 2003, il
f aut const it uer au pr éalable un st ock de mat ièr es pr emièr es pour un
mont ant de 100 K€.
Les choix d’invest issement Page 21
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Solution :
Comment air e :
Dans la const r uct ion du t ableau des f lux de t r ésor er ie, un cer t ain
nombr e de pr oblèmes peuvent se r encont r er . L’obj et de ce
chapit r e est de t r ait er ceux qui se r encont r ent le plus
f r équemment : choix du mode d’amor t issement , impact f iscal du
déf icit engendr é par le pr oj et , st r uct ur e des char ges
(f ixes/ var iables), t r ait ement de l’inf lat ion. Nous t er minons par
quelques r appels de mat hémat iques f inancièr es qui peuvent êt r e
ut iles lor s du calcul de la VAN.
La char ge que r epr ésent e l’amor t issement est une char ge calculée,
c’est -à-dir e qu’elle ne r epr ésent e pas une sor t ie de t r ésor er ie
pour l’ent r epr ise, à la var iable f iscale pr ès. En ef f et , la dot at ion à
l’amor t issement ét ant une char ge qui est f iscalement déduct ible,
elle va venir r éduir e l’impôt à payer par l’ent r epr ise. La r épar t it ion
dans le t emps des amor t issement s a donc une incidence sur la
r épar t it ion dans le t emps de l’impôt sur les sociét és.
Les choix d’invest issement Page 23
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Illustration :
Soit un mat ér iel qui est acquis le 20 j uin 2003 pour 1.000.000 eur os. La
dur ée nor male d’ut ilisat ion est de 10 ans et l’amor t issement se f er a
selon le mode linéair e. La mise en ser vice int er vient le 7 j uillet 2003.
L’amor t issement nor mal du bien est de : 1.000.000/ 10 = 100.000 par an.
L’amor t issement dégr essif est un amor t issement dont les annuit és sont
décr oissant es dans le t emps. De ce f ait , les pr emièr es annuit és sont
plus élevées qu’avec un amor t issement linéair e, ce qui le r end plus
int ér essant pour les ent r epr ises car la déduct ion f iscale est plus
r apide. Chaque année, il f aut calculer la valeur r ésiduelle du bien, qui
devient la nouvelle base de calcul de l’amor t issement . Pour dét er miner
le t aux d’amor t issement , il f aut mult iplier le t aux de l’amor t issement
linéair e (f onct ion de la dur ée d’ut ilisat ion du bien) par un coef f icient qui
dépend également de cet t e dur ée d’ut ilisat ion.
Illustration :
Soit un mat ér iel qui est acquis le 20 j uin 2003 pour 1.000.000 eur os. La
dur ée nor male d’ut ilisat ion est de 10 ans et l’amor t issement se f er a
selon le mode dégr essif .
1 7
1.000 .000 × × 2,25 × = 131.250
10 12
Les choix d’invest issement Page 25
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
1
868.750 × × 2,25 = 195 .469
10
soit l’ent r epr ise a d’aut r es act ivit és qui sont bénéf iciair es.
Dans ce cas, la per t e liée au pr oj et va venir s’imput er sur les
bénéf ices génér és par les aut r es act ivit és et r éduir e ainsi
l’impôt à payer . I l f aut alor s, dans le t ableau des f lux de
t r ésor er ie, t enir compt e d’un impôt négat if , qui est assimilable
à un f lux de t r ésor er ie posit if .
soit l’ent r epr ise n’a pas d’aut r e act ivit é ou ces act ivit és sont
déf icit air es. La per t e ne peut donc êt r e imput ée au cour s de
l’exer cice. Elle viendr a s’imput er sur les bénéf ices f ut ur s, s’il y
en a. Elle r éduir a alor s l’impôt à payer les années suivant es. I l
f aut pr endr e gar de cependant au f ait que les déf icit s ne sont
r epor t ables que 5 ans. Au-delà, ils sont per dus.
Les choix d’invest issement Page 27
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Illustration :
Cas n° 1 : 1 2 3 4 5
Résult at d' ex ploit at ion - 300 - 200 400 550 600
I mpôt sur les sociét és 100 67 - 133 - 183 - 200
Cas n° 2 : 1 2 3 4 5
Résult at d' ex ploit at ion - 300 - 200 400 550 600
Base imposable 0 0 0 450 600
I mpôt sur les sociét és 0 0 0 - 150 - 200
Dans le 2nd cas, le r ésult at de 400 à l’année 3 n’est pas imposé car les
500 de déf icit qui ont ét é accumulés au cour s des 2 pr emier s exer cices
vont s’y imput er . De ce f ait , à l’issue de l’année 3, le déf icit qui r est e
r epor t able est de 500 – 400 = 100. L’année 4, les 100 de déf icit vont
s’imput er sur le bénéf ice de 550. L’impôt à payer ser a de (550-100)/ 3 =
150.
Dans les deux cas, l’impôt t ot al qui est payé par la sociét é est indique,
seule dif f èr e sa r épar t it ion dans le t emps.
Un des point s cr uciaux dans l’est imat ion des f lux de t r ésor er ie est la
pr évision des vent es. En ef f et , la plupar t des post es de char ges vont en
dépendr e car une par t signif icat ive des dépenses est pr opor t ionnelle
aux vent es. C’est pour quoi ces post es sont souvent expr imés en f onct ion
du chif f r e d’af f air es. Pour la dét er minat ion des f lux int er médiair es, il
f aut donc t enir compt e du f ait que cer t aines char ges sont f ixes (non
pr opor t ionnelles au CA) et d’aut r es var iables.
Illustration :
Soit un pr oj et d’invest issement d’un mont ant de 1 million d’eur os. Les
vent es pr évues dépendent de la conj onct ur e, comme indiqué dans le
t ableau ci-dessous. Le pr ix de vent e d’un pr oduit est de 10 eur os. Le
besoin en f onds de r oulement est est imé à 10% du chif f r e d’af f air es. Le
pr oj et a une dur ée de 5 ans. Les char ges f ixes qui y sont associées sont
de 150.000 eur os par an (hor s DAP linéair es). Les char ges var iables
sont de 2 eur os par pr oduit . Le t aux de l’impôt sur les sociét és est de
33, 1/ 3 %.
Page 28 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Solution :
Flux de t r ésor er ie pr évisionnels :
Remar que : en r ègle génér ale, la var iat ion du BFRE qui est est imée
en N est f onct ion du chif f r e d’af f air es de N+1 et de N.
J usqu’à pr ésent , nous n’avons pas t enu compt e de l’inf lat ion. La quest ion
qui se pose désor mais est de savoir si cet t e der nièr e a un impact sur la
VAN et à quel niveau f aut -il en t enir compt e (t aux d’act ualisat ion,
est imat ion des f lux, …) ?
Pour ce qui est du coût du capit al, ce der nier t ient déj à compt e de
l’inf lat ion. En ef f et , il r epr ésent e la r ent abilit é exigée par les
dif f ér ent s appor t eur s de f onds, compt e t enu du r isque qu’ils
suppor t ent . De ce f ait , si les appor t eur s de f onds ant icipent une
inf lat ion de 4%, ils en t iendr ont compt e dans leur exigence de
r ent abilit é.
Quant aux f lux de t r ésor er ie, ils sont est imés eu eur os cour ant s, c’est -
à-dir e apr ès pr ise en compt e de l’inf lat ion ant icipée. I l doit en ef f et y
avoir cohér ence ent r e le mode de dét er minat ion du coût du capit al et
celui des f lux de t r ésor er ie.
En pr incipe, ce t ype de cont r aint e ne devr ait pas exist er dès lor s qu’un
pr oj et a une VAN posit ive et donc qu’il est cr éat eur de valeur . Dans
cet t e sit uat ion, il devr ait pouvoir t r ouver un f inancement . Plusieur s
r aisons peuvent cependant conduir e à limit er les possibilit és de
f inancement d’un pr oj et :
l’incer t it ude qui pèse sur les pr évisions de f lux de t r ésor er ie,
qui r end les banques méf iant es ;
un endet t ement t r op impor t ant de la sociét é, qui l’empêche de
souscr ir e à t out nouvel empr unt ;
l’impossibilt é à r ecour ir à des f onds pr opr es, les act ionnair es
ne souhait ant pas per dr e le cont r ôle de leur ent r epr ise et ne
pouvant par t iciper à une augment at ion de capit al.
Dans ces cas, il f aut calculer un indice de pr of it abilit é (I P) qui per met
de dét er miner le niveau de la cr éat ion de valeur par eur o invest i. I l
Page 30 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
VA VAN
I P= = 1+
I0 I0
Cet t e mét hode peut conduir e à des classement s dif f ér ent s de la VAN.
En ef f et , l’I P conduit à une mesur e par eur o invest i de la cr éat ion de
valeur , cont r air ement à la VAN qui évalue la cr éat ion de valeur t ot ale.
Illustration :
Pr oj et 0 1 2 3 VAN IP
Lor sque 2 pr oj et s ont des dur ées dif f ér ent es, l’ut ilisat ion de la VAN
peut conduir e à des r ésult at s biaisés. Deux mét hodes per met t ent de
compar er ce t ype de pr oj et s.
Horizon commun
La pr emièr e consist e à r enouveler à l’ident ique les pr oj et s af in de f air e
coïncider leur dur ée. I l f aut donc r echer cher la dur ée cor r espondant au
plus pet it mult iple commun. Ainsi, si un pr oj et dur e 3 ans et l’aut r e 4
ans, un hor izon commun de 12 ans va êt r e r et enu. Le pr oj et de 3 ans
ser a f ait 4 f ois et celui de 4 ans, 3 f ois. Dans la const r uct ion du t ableau
des f lux de t r ésor er ie, il f aut f air e at t ent ion au f ait qu’il y a
chevauchement du der nier f lux de r ecet t e avec le nouveau f lux
d’invest issement pour un même pr oj et . L’un est au 31 décembr e de
l’année n et l’aut r e au 1er j anvier de l’année n+1.
Pour êt r e per t inent e, cet t e mét hode suppose que les pr oj et s puissent
êt r e r épliqués à l’ident ique plusieur s f ois, à des dat es dif f ér ent es. Or
cet t e hypot hèse est souvent peu vr aisemblable.
Les choix d’invest issement Page 31
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Illustration :
A 2 ans - 100 80
B 3 ans - 100 70
0 1 2 3 4 5 6
Pr oj et - 100 80 80 80 80 80 80
A - 100 - 100
Pr oj et - 100 70 70 70 70 70 70
B - 100
VAN Pr oj et A = 94,47
VAN Pr oj et B = 129,74
Annuité équivalente
1 - (1 + k )
−n
VAN du pr oj et = AEQ ×
k
d’où :
VAN du Pr oj et × k
AEQ =
1 - (1 + k )
−n
Page 32 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Illustration :
PARTIE II
Prise en compte de l’incertitude
L’est imat ion du t aux d’act ualisat ion à r et enir pour le calcul de la VAN
est sans cont est e l' ét ape la plus délicat e dans le choix d' un pr oj et
d’invest issement . Cet t e est imat ion se f onde sur la r elat ion
f ondament ale ent r e le r isque et la r ent abilit é, illust r ée par la dr oit e de
mar ché. Deux cas sont à dist inguer . Dans le pr emier , il est possible
d’ut iliser le coût du capit al de l’ent r epr ise en t ant que t aux
d’act ualisat ion. I l f aut pour cela que le pr oj et r éponde à cer t aines
condit ions (r isque et f inancement ). Dans le second cas, lor sque le pr oj et
ne r épond pas à ces condit ions, il f aut est imer un coût du capit al aj ust é,
qui est spécif ique au pr oj et .
Un pr oj et d’invest issement est dit r isqué dès lor s que les f lux de
t r ésor er ie qu’il doit dégager sont incer t ains dans leur mont ant et / ou
dans leur dat e de r éalisat ion.
moyenne r isque
Sour ce : St ocks, bonds, bills & inf lat ion 2000 Year book, I bbot son
Associat es (voir le sit e www.ibbot son.com)
Plus le r isque pour le dét ent eur du t it r e est élevé, plus la r ent abilit é
qu’il en at t end est impor t ant e. Dét enir une act ion d’une sociét é ayant
une pet it e capit alisat ion bour sièr e est plus r isqué que de dét enir une
obligat ion émise par l’Ét at amér icain (pr ime de r isque de 13,8% cont r e
1,7%), mais pr ésent e une r ent abilit é plus gr ande (17,6% cont e 5,5%).
E(R)
Droite de marché
Rf
Bêta
Cet t e dr oit e de mar ché per met de r elier le niveau de r isque d’un act if
au t aux de r ent abilit é qu’il exige, E(R). Elle coupe l’axe des or données au
niveau de Rf , qui cor r espond au t aux sans r isque. I l s’agit du t aux
minimal qui est exigé par les invest isseur s, lor sque leur invest issement
ne pr ésent e aucun r isque. I l r epr ésent e le coût du t emps.
Les choix d’invest issement Page 35
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Dans le 1er cas, il suf f it d’est imer le coût du capit al de l’ent r epr ise, qui
est une bonne appr oximat ion de la r ent abilit é qui est exigée pour le
pr oj et . Dans le 2nd cas, il f aut est imer un coût du capit al qui soit
spécif ique au pr oj et .
En r ègle génér ale, le coût du capit al de l’ent r epr ise qui r éalise le pr oj et
d’invest issement est r et enu comme t aux d’act ualisat ion. Ceci suppose
que le r isque du pr oj et soit ident ique à celui de l’ent r epr ise dans son
ensemble. En d’aut r es t er mes, il f aut que la sociét é n’ait qu’une seule
br anche d’act ivit é, que le pr oj et ent r e dans cet t e act ivit é et qu’il soit
d’un niveau de r isque pr oche. Par exemple, t out en ét ant r elat if à
l’act ivit é de l’ent r epr ise, il ne f aut pas qu’il pr ésent e des
car act ér ist iques t echnologiques t elles qu’il soit plus r isqué dans sa mise
en œuvr e. Ainsi, lor sque Bouygues (BTP) décide d’invest ir dans TF1
(t élévision) ou dans Bouygues Telecom (t éléphonie mobile), ce n’est pas
le coût du capit al de la sociét é qui est r et enu.
Pour est imer le coût du capit al, il f aut avoir , au pr éalable, bien compr is
la logique qui le sous-t end (6.2.1.), puis il f aut est imer le coût des f onds
pr opr es (6.2.2.) avant de pouvoir calculer le coût du capit al de
l’ent epr ise.
Page 36 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Capitaux
Actif propres
économique
Dettes
financières
Le coût du capit al r epr ésent e la r ent abilit é qui est exigée par
l’ensemble des appor t eur s de f onds. I l est donc f onct ion du niveau de
r isque de l’act if économique.
Les choix d’invest issement Page 37
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
14 % = R × 2 3 + 8 % × 13 ⇒ R = 17 %
Rc = Rf + β c × PRM
avec :
β c est une mesur e du r isque syst émat ique des capit aux pr opr es
de l’ent r epr ise. I l se calcule comme suit :
Cov[Ri , Rm ]
βc = ,
V(Rm )
Ri : Rent abilit é du t it r e i
Rm : Rent abilit é du mar ché
Cov[Ri , Rm ] =
1 n
( )(
∑ Rit − Ri Rmt − Rm
n t =1
)
[ ]
2
1 n
V(R m ) = ∑ R mt − R m
n t =1
Page 38 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Illustration :
DATE Cours FT CAC 40 Rent FT Rent CAC Rit-Ri Rmt-Rm (1) x (2) (Rmt-Rm)²
(1) (2)
02/ 01/ 2002 38,87 4617,95
01/ 02/ 2002 32,3 4483,9 -0,169025 -0,029028 -0,149801 0,001723 -0,000258 0,000003
01/ 03/ 2002 25,98 4442,4 -0,195666 -0,009255 -0,176442 0,021496 -0,003793 0,000462
02/ 04/ 2002 30,57 4673,03 0,176674 0,051916 0,195898 0,082667 0,016194 0,006834
02/ 05/ 2002 23,36 4474,63 -0,235852 -0,042456 -0,216629 -0,011705 0,002536 0,000137
03/ 06/ 2002 17,95 4247,58 -0,231592 -0,050742 -0,212369 -0,019991 0,004245 0,000400
01/ 07/ 2002 9,35 3886,12 -0,479109 -0,085098 -0,459885 -0,054347 0,024993 0,002954
01/ 08/ 2002 12,77 3426,94 0,365775 -0,118159 0,384999 -0,087408 -0,033652 0,007640
02/ 09/ 2002 11,26 3345,64 -0,118246 -0,023724 -0,099022 0,007027 -0,000696 0,000049
01/ 10/ 2002 6,24 2789,69 -0,445826 -0,166171 -0,426602 -0,135421 0,057771 0,018339
01/ 11/ 2002 9,85 3125,2 0,578526 0,120268 0,597749 0,151019 0,090271 0,022807
02/ 12/ 2002 15,65 3327,07 0,588832 0,064594 0,608056 0,095345 0,057975 0,009091
02/ 01/ 2003 14,63 3057,06 -0,065176 -0,081155 -0,045952 -0,050405 0,002316 0,002541
Moyenne : -0,019224 -0,030751 0,217904 0,071255
Rit -Ri : dif f ér ence ent r e la r ent abilit é du t it r e i à la dat e t et la r ent abilit é moyenne du t it r e i,
sur la pér iode.
Les choix d’invest issement Page 39
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
(1) Rmt – Rm : dif f ér ence ent r e la r ent abilit é du mar ché à la dat e
t et la r ent abilit é moyenne du mar ché.
1
Cov[Ri , Rm ] = × 0,217904 = 0,0181587
12
V(R m ) = × 0,071255 = 0,0059379
1
12
d’où :
0,0181587
β FT = = 3,06
0,0059375
CP DF
CMPC = Rc × + Rd (1 − T ) ×
CP + DF CP + DF
Avec
Rc : coût des f onds pr opr es.
Rd : t aux auquel l’ent r epr ise peut s’endet t er auj our d’hui. I l ne s’agit
donc pas du t aux auquel elle s’est endet t ée par le passé.
CP : valeur de mar ché des capit aux pr opr es. Dans le cas d’une
ent r epr ise cot ée, elle cor r espond à sa capit alisat ion bour sièr e.
DF : valeur de mar ché de la det t e. Cet t e valeur est égale à la valeur
act ualisée au t aux Rd de l’ensemble des f lux liés à la det t e (int ér êt s et
capit al).
T : t aux de l’impôt sur les sociét és.
Quoi qu’il en soit , le calcul du CMPC de l’ent r epr ise est t ouj our s ut ile
car il ser t de point de r epèr e dans la dét er minat ion du t aux per t inent
d’act ualisat ion.
Illustration :
Soit une ent r epr ise dont le bilan par gr andes masses peut se r ésumer
ainsi (en millier s d’eur os) :
Act if économique : 9.000
Capit aux pr opr es : 5.000
Det t es f inancièr es : 4.000
Page 40 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Solution :
1èr e ét ape : calcul du coût des f onds pr opr es de la sociét és :
2ème ét ape : calcul de la valeur de mar ché des sour ces de f inancement
:
(r emar que : il ne f aut j amais est imer le coût du capit al sur la base de la
valeur compt able des capit aux pr opr es et des det t es).
20 .000 ⎛ 1⎞ 3 .800
CMPC = 8,2 % × + 4,8 % × ⎜ 1 − ⎟ × = 7 ,40 %
20 .000 + 3 .800 ⎝ 3 ⎠ 20 .000 + 3 .800
DF
β c = β a + (β a − β d )(1 − τ )
CP
⎡ DF ⎤
⎢β c + β d (1 − T ) CP ⎥
βa = ⎣ ⎦
⎡ DF ⎤
⎢1 + (1 − T ) CP ⎥
⎣ ⎦
avec :
β a : bêt a de l’act ivit é
β c : bêt a des capit aux pr opr es
β d : bêt a de la det t e
CP : valeur de mar ché des capit aux pr opr es
DF : valeur de mar ché de la det t e
T : t aux de l’impôt sur les sociét és
Lor sque la sociét é est r elat ivement endet t ée, il n’est plus possible de
supposer que le r isque suppor t é par les cr éancier s f inancier s est nul.
Pour dét er miner alor s le bêt a de la det t e, il est possible de se r epor t er
à la r elat ion du MEDAF :
Rd = Rf + βd × PRM
d’où :
Rd − Rf
βd =
PRM
Page 42 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Illustration :
Une sociét é peut s’endet t er au t aux sans r isque plus 1 point . Sachant
que la pr ime de r isque du mar ché est de 3,5%, quel est le bêt a de sa
det t e ?
1%
βd = = 0,28
3,5 %
En f aisant la moyenne des bêt as de l’act ivit é, on obt ient une mesur e du
r isque d’exploit at ion du pr oj et d’invest issement . Puis il f aut t enir
compt e du f ait que la sociét é qui r éalise le pr oj et est endet t ée, ce qui
inf lue sur son bêt a des capit aux pr opr es. I l suf f it pour cela de
r epr endr e la f or mule pr écédent e, mais dans le sens inver se.
Illustration :
La sociét é Volt a est un des leader s f r ançais de la pât e à papier . Af in de
se diver sif ier , elle souhait e développer une act ivit é d’édit eur . Un
business plan r elat if à cet t e nouvelle act ivit é est ét abli. Se pose alor s
le pr oblème du t aux d’act ualisat ion à r et enir pour appr écier le pr oj et .
La sociét é Volt a est cot ée sur le Second Mar ché. Son bêt a est de 0,9,
le t aux sans r isque est de 4,5% et la pr ime de r isque du mar ché est
d’envir on 3,5%. Son levier d’endet t ement (DF/ CP), est imé sur la base
des valeur s de mar ché, est de 1,2. La sociét é peut act uellement
s’endet t er au t aux de 5,3%.
Pour est imer le r isque de l’act ivit é, un échant illon de 3 sociét és,
opér ant dans le sect eur de l’édit ion et qui sont cot ées, est r et enu. I l
s’agit de :
Bêt a c DF/ CP Rd
Solution :
Dans un 1er t emps, il f aut est imer le r isque de la det t e de chacune des
sociét és :
R − Rf
βd = d
PRM
Les choix d’invest issement Page 43
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
d’où :
β d Dano = 0,14
β d Lat ic = 0,20
β d Veber t = 0,08
⎡ DF ⎤
⎢β c + β d (1 − T ) CP ⎥
βa = ⎣ ⎦
⎡ DF ⎤
⎢1 + (1 − T ) CP ⎥
⎣ ⎦
d’où :
β a Dano = 0,80
β a Lat ic = 0,80
β a Veber t = 0,76
Si aucun aj ust ement n’avait ét é opér é, le coût des f onds pr opr es aur ait
ét é de 7,55%
β
Une f ois c est imé, il ne r est e plus qu’à r epr endr e la f or mule du
MEDAF pour dét er miner le coût des f onds pr opr es.
Le nouveau coût des f onds pr opr es dét er miné, il r est e à calculer le coût
du capit al du pr oj et , en t enant compt e de la st r uct ur e de f inancement
de l’invest issement :
CP D
Coût du capit al = Rc* × + Rd (1 − τ ) ×
CP + DF CP + DF
Page 44 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Illustration :
Les dir igeant s de la sociét é Per onel, dont le coût du capit al est de 7%,
s’int er r oge sur l’oppor t unit é de r éaliser un invest issement de 1,2 M€
qui, bien qu’ent r ant dans le domaine d’act ivit é de la sociét é, f ait appel à
de nouvelles t echnologies. Le bêt a d’exploit at ion du pr oj et est d’envir on
1,9 et il ser ait f inancé par det t es à haut eur de 40%, au t aux de 6%. Le
pr oj et doit génér er des f lux de t r ésor er ie de 300 K€ par an pendant 5
ans. Le t aux sans r isque est de 4,5% et la pr ime de r isque du mar ché
est de 3,5%.
Solut ion :
6 − 4,5
βd = = 0,43
3,5
DF
β c = β a + (β a − β d )(1 − T ) = 2,55
CP
60 ⎛ 1 ⎞ 40
CMPC = 13,4 % × + 6% × ⎜1 − ⎟ × = 9,64 %
100 ⎝ 3 ⎠ 100
Calcul de la VAN du pr oj et :
1 − (1 + 0,0964 )
−5
VAN = −1.200 + 300 × = −52
0,0964
Une aut r e f açon de t enir compt e du r isque est d’aj ust er les f lux
de t r ésor er ie af in de pr endr e en compt e leur niveau de r isque.
Plus un f lux est r isqué (incer t ain dans son mont ant ou sa dat e de
r éalisat ion), plus il ser a aj ust é à la baisse. Ceci se f ait par la
mét hode des équivalent s cer t ains qui consist e à r éduir e les f lux
r isqués pour les conver t ir en f lux de t r ésor er ie non r isqués
(cer t ains dans leur mont ant et leur dat e de r éalisat ion).
Concr èt ement , il s’agit de dét er miner le f lux non r isqué qui est
équivalent au f lux r isqué (qui est , par essence, plus élevé).
t
⎛ 1 + Rf ⎞
FTt cer t ain = FTt ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ 1 + CMPC ⎠
Une f ois les f lux cer t ains dét er minés, il suf f it de les act ualiser au t aux
sans r isque. La VAN obt enue doit êt r e équivalent e à la VAN calculée sur
la base des f lux r isqués et d’un t aux r isqué.
Illustration :
Soit un pr oj et dont les f lux de t r ésor er ie sont r ésumés dans le t ableau
ci-dessous. Le t aux sans r isque est de 5% et le coût du capit al de 9%.
Année 0 1 2 3 4 5
Flux t r ésor er ie - 1000 300,0 300,0 300,0 300,0 300,0
Flux équivalent - 1000 289,0 278,4 268,2 258,3 248,8
La pr emièr e consist e à aj ust er , soit le t aux d’act ualisat ion, soit les f lux
de t r ésor er ie ant icipés. L’avant age de cet t e mét hode est qu’elle ne
conduit qu’à un seul r ésult at (VAN ou TI R), ce qui f acilit e la pr ise de
décision. Par cont r e, elle met de cot é un cer t ain nombr e d’élément s
d’or dr e subj ect if qui peuvent int er venir dans l’analyse du r isque. Cet t e
appr oche a ét é t r ait ée au chapit r e 6.
Page 46 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Avec la seconde appr oche, les hypot hèses r et enues pour ét ablir le
t ableau des f lux de t r ésor er ie sont modif iées et l’impact de ces
changement s est ét udié. C’est not amment sur la base de ces impact s
que la décision est pr ise. Pour la mise en œuvr e de cet t e appr oche,
plusieur s t echniques sont possibles : analyse de sensibilit é, seuil de
r ent abilit é, ar br es de décision et opt ions r éelles, analyse espér ance-
var iance. Ce sont les t echniques qui ser ont ét udiées dans ce chapit r e.
I l f aut donc ident if ier quelles sont les var iables dét er minant es du
pr oj et af in de les f air e var ier . Dans la pr at ique, elles sont de 2 t ypes :
Illustration :
Soit un pr oj et d’invest issement d’un mont ant de 1 M€ et dont la dur ée
est de 5 ans. Les char ges annuelles sont est imées à 360 K€ (dont la
dot at ion aux amor t issement s de 200). Chaque année, la sociét é espèr e
vendr e 10.000 pièces. Elle souhait e est imer la sensibilit é de la
r ent abilit é du pr oj et au pr ix de vent e des pièces, qui ser a compr is
ent r e 50 et 75 eur os. Le coût du capit al du pr oj et est de 10%.
Solution :
Soit P, le pr ix de vent e des pr oduit s.
La VAN du pr oj et est :
1 − (1,10 )−5
− 1.000 .000 + (6 .667 × P − 40 .000 )
0,10
1 000 000
800 000
VAN Projet
600 000
400 000
200 000
0
50 55 60 65 70 75 80
P r ix d e v e n t e
Illustration :
Si nous r epr enons le même exemple et que nous f aisons var ier la dur ée
du pr oj et ent r e 3 et 6 ans, nous obt enons la mat r ice suivant e :
L’obj ect if de cet t e mét hode est de dét er miner le niveau minimal des
vent es qu’il f aut r éaliser pour que le pr oj et soit accept able, c’est -à-dir e
que sa VAN soit posit ive. Pour cela, il f aut met t r e en équat ion le calcul
d la VAN, avec comme inconnu le niveau des vent es.
Illustration :
Une machine qui per met de r éaliser des st ylos en plast ique t her mo-
f or mé coût e 600 K€. Le coût de r evient de chaque st ylo est est imé à
0,2 eur o alor s que son pr ix de vent e en gr os est de 0,5 eur o. La machine
a une dur ée de vie de 5 ans. Le coût du capit al du pr oj et est de 12%.
⎡ 600 .000 ⎤ 2
⎢0,3 × Q − 5 ⎥ × 3 = 0,2Q − 80 .000
⎣ ⎦
D’une f açon plus génér ale, cet t e mét hode peut êt r e ut ilisée pour t out es
les var iables qui int er viennent dans la dét er minat ion de la VAN.
Tout comme lor s de l’analyse de la sensibilit é, la mét hode ne per met pas
de décider s’il f aut ou non r éaliser le pr oj et d’invest issement . Par
cont r e, elle f our nit des inf or mat ions qui sont ut iles pour la pr ise de
décision.
évent uellement de l’ét endr e. Les manager s disposent ainsi d’opt ions qui
leur per met t ent de f air e évoluer le pr oj et d’invest issement . C’est ce
que l’on appelle des opt ions r éelles. Gr aphiquement , ces opt ions sont
r epr ésent ées sous la f or me d’ar br es de décision. Les pr incipales opt ions
dont disposent les manager s sont les opt ions d’abandon, de dif f ér er et
d’expansion.
Le pr incipal avant age des ar br es de décision et des opt ions r éelles est
qu’ils nécessit ent , pour le manager , de pr endr e en compt e les
dif f ér ent es sit uat ions qui peuvent se pr ésent er . De ce f ait , ils sont
r iches d’enseignement s dans l’analyse d’un pr oj et d’invest issement . I ls
per met t ent également de met t r e en évidence les liens qui exist ent
ent r e les décisions qui sont pr ises auj our d’hui et celles qui le ser ont
dans le f ut ur . La pr incipale limit e de la mét hode vient de la complexit é
de sa mise en œuvr e.
Dans la const r uct ion d’un ar br e de décision, il f aut bien dist inguer les
nœuds de décisions (symbolisés par un car r é), qui cor r espondent à des
choix ef f ect ués par l’invest isseur et les nœuds d’événement s
(symbolisés par un r ond), qui sont subis et qui sont af f ect és d’une
pr obabilit é de r éalisat ion.
J usqu’à pr ésent , nous avons considér é que les pr oj et s avaient une dur ée
f inie et qu’ils dur aient j usqu’à l’issue de cet t e pér iode. En r éalit é, il est
possible d’int er r ompr e un pr oj et à t out moment s’il n’est pas assez
r ent able.
Selon la conj onct ur e, les f lux annuels de t r ésor er ie génér és par les
pr oj et s pendant 5 ans ser ont de :
Pr oj et A 35 10
Pr oj et B 25 5
La pr obabilit é que la conj onct ur e soit f avor able ou déf avor able est
ident ique.
Au niveau de chaque nœud de décision (car r é), il f aut choisir la solut ion
qui maximise la VAN. Dans le cas pr ésent , la quest ion qui se pose est de
choisir ent r e le pr oj et A, qui a une dur ée de 5 ans, et le pr oj et B, dont
la dur ée dépend de la conj onct ur e. La r ésolut ion du pr oblème se f ait en
par t ant des décisions les plus loint aines, en choisissant à chaque f ois
celle dont la valeur
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Ar naud THAUVRON pour e-t heque
1 − (1,10 )−5
VAN Pr oj et A = - 70 + (35 × 50% + 10 × 50%) = 15,29
0,10
1 - (1,10 )−5
VA cont inuer = 2 5 × = 94,77
0,10
VA abandonner = 50 (1,10 )−5 = 45,45
1 - (1,10 )−5
VA cont inuer = 5 × = 18,95
0,10
VA abandonner = 50 (1,10 )−5 = 45,45
Lor sque les f lux sont incer t ains, il est possible de leur af f ect er une
pr obabilit é de sur venance, en génér al en f onct ion des ét at s possibles de
la nat ur e. Cet t e analyse pr obabilist e per met de calculer une espér ance
de VAN, mais également la var iance de cet t e VAN, qui donne une
mesur e du r isque t ot al du pr oj et . Plus la var iance est impor t ant e, plus le
r isque est élevé. La dét er minat ion de ces pr obabilit és r ésult e soit de
l’expér ience de celui qui r éalise l’ét ude, soit de st at ist iques issues de
données passées. Elles ne pr ésent ent donc pas de car act èr e cer t ain et
sont donc ent achées d’une cer t aine subj ect ivit é. Cet t e mét hode est
pr incipalement ut ilisée lor squ’il s’agit de compar er deux pr oj et s
concur r ent s. Dans ce cas, out r e le niveau de cr éat ion de valeur génér é
Page 52 Les choix d’invest issement
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
Une f ois l’espér ance (r ent abilit é) et la var iance (r isque) calculées, il
r est e à r éaliser un ar bit r age ent r e les dif f ér ent s pr oj et s sur la base de
ces deux cr it èr es.
Pour chaque pér iode, il f aut calculer une espér ance de f lux, puis
act ualiser ces espér ances pour obt enir l’espér ance de VAN du pr oj et .
n
E(VAN ) = −I 0 + ∑ E(Ft )(1 + k )
−t
t =1
Illustration :
Soit un pr oj et d’un mont ant de 200, dont le coût du capit al est de 10%
et dont la dur ée est de 3 ans. Les f lux de t r ésor er ie qu’il va génér er
dépendent f or t ement de la conj onct ur e et sont pr ésent és dans le
t ableau ci-dessous :
Pour chaque année, il f aut calculer le f lux moyen pondér é par les
pr obabilit és (der nièr e ligne du t ableau).
Puis il suf f it d’act ualiser ces f lux espér és pour obt enir une espér ance
de VAN :
- les f lux sont par f ait ement cor r élés, c’est -à-dir e si lor squ’un
ét at de la nat ur e est vér if ié une année, il l’est pour les années
suivant es ;
- les f lux ne sont pas du t out cor r élés.
Dans un 1er t emps, il f aut ét ablir un t ableau avec la valeur act ualisée
des f lux. Puis dét er miner la var iance des f lux avant de pouvoir calculer
la var iance de la VAN.
∑ pxt (Fxt − Ft )
n
V (Ft ) =
x =1
Dans ce cas, si une hypot hèse est vér if iée une année, elle l’est les
aut r es années. Par exemple, si la conj onct ur e est bonne une année, elle
ser a nécessair ement bonne les aut r es anneés.
V(VAN ) = V(F1 ) + V(F2 ) + V(F3 ) + 2V (F1 )V(F2 ) + 2V(F1 )V(F3 ) + 2V(F2 )V(F3 )
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Ar naud THAUVRON pour e-t heque
n
V (VAN ) = ∑ V(Ft )
t =1
Bibliographie :
Ginglinger E., Les décisions d’invest issement , Exer cices et cas cor r igés,
Nat han, 1998.
Ginglinger E., Hasquenoph J M., Mat hémat iques f inancièr es, Economica,
1995.
Mour gues N., L’évaluat ion des invest issement s, Economica, 1995.
Mour gues N., Le choix des invest issement s dans l’ent r epr ise,
Economica, 1994.
La sociét é I bbot son (USA) publie chaque année un ouvr age (cost of
capit al year book) qui r ecense le coût du capit al de 5.000 ent r epr ises,
sur 300 sect eur s d’act ivit é, à t r aver s 151 pays.
www.ibbot son.com
Sur le sit e de la Bour se de Par is, vous pouvez t éléchar ger les cour s
bour sier s de t out es les sociét és cot ées à Par is, avec un hist or ique de
plusieur s années. Tr ès ut ile pour le calcul du coef f icient bêt a.
www.eur onext .f r
Dans la plupar t des r appor t s annuels, vous t r ouver ez un par agr aphe
r elat if à la polit ique d’invest issement de l’ent r epr ise. Ces r appor t s
annuels se t r ouvent sur le sit e de chaque sociét é cot ée, ainsi que sur le
sit e de la COB : www.cob.f r / f r set .asp?r br q=sophie
Af in de dét er miner le coût de la det t e (pour est imer par la suit e son
coût du capit al), il peut êt r e ut ile de pouvoir r appr ocher la sociét é
ét udiée avec d’aut r es, dont la det t e f ait l’obj et d’une cot at ion. La
cot at ion ainsi obt enue per met d’est imer le t aux auquel l’ent r epr ise
pour r ait s’endet t er auj our d’hui. I l y a act uellement 3 gr andes sociét és
dans le monde qui ét ablissent des not at ions. I l s’agit de :
St andar d & Poor ’s : www.st andar dandpoor s.com
Moody’s : www.moodys.com
Fit ch : www.f it chr at ings.com
Ce sit e br ésilien, dédié aux opt ions r éelles, cont ient de nombr eux out ils
et liens sur ce suj et .
ht t p:/ / www.puc-r io.br / mar co.ind/ main.ht ml
Les choix d’invest issement Page 57
Ar naud THAUVRON pour e-t heque
1
L’aut eur t ient à r emer cier Edit h Ginglinger et Annaick Guyvar c’h pour
leur s r emar ques qui ont per mis d’amélior er de f açon subst ant ielle cet e-
book.
2
Nous ver r ons plus loin l’incidence de la f iscalit é.