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Cet ouvrage collectif réunit les meilleures communications issues du Colloque

Sous la direction de

P. NINGAYE et J. R. FEUDJO
Sous la direction de G. WANDJI,
International sur le thème Décentralisation, Déconcentration et Développement
Local en Afrique : Enjeux et perspectives, tenu les 28, 29 et 30 octobre 2022 à Georges WANDJI,
l’Université de Dschang. Il apporte une contribution substantielle à la
compréhension des effets de la coexistence des deux modes d’organisation Paul NINGAGYE
administrative que sont la déconcentration et la décentralisation sur le
développement dans le contexte africain. En traduisant la coexistence des deux
et Jules Roger FEUDJO
modes d’organisation administrative dans les théories de développement les plus
pertinentes et à l’épreuve des faits, il apparaît que cette coexistence est un levier
de développement certain, mais en même temps source de pesanteurs sur
certaines dimensions. Nous souhaitons des mesures correctrices de ces
pesanteurs, mises en évidence dans l’ouvrage.

Le Professeur Georges WANDJI est Doyen de la Faculté des


Sciences Économiques et de Gestion à l’Université de
Dschang (Cameroun). Il est par ailleurs le Directeur de
Décentralisation, déconcentration

Décentralisation, déconcentration et développement local en Afrique :


publication de la Revue Internationale de Management et
d’Économie Appliquée (RIMEA) de ladite Faculté.

Outils, gouvernance et politiques publiques de développement


et développement local en Afrique :
Paul NINGAYE est Maître de Conférences en Sciences
Outils, gouvernance et politiques
Économiques. Membre de plusieurs sociétés savantes, il est publiques de développement
Directeur du Centre d’Études et de Recherches en
Management et Économie (CERME) et Rédacteur en Chef
Adjoint de la Revue Internationale de Management et
d’Économie Appliquée (RIMEA) de la Faculté des Sciences
Économiques et de Gestion de l’Université de Dschang.

Jules Roger FEUDJO est Professeur titulaire des universités


du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement
Supérieur(CAMES) en Sciences de Gestion. Membre de la
Société Camerounaise des Agrégés et de l’Association des
Économistes de Langue Française, il est Rédacteur en Chef de
la Revue Internationale de Management et d’Économie
Appliquée (RIMEA) et Vice-Doyen chargé de la Recherche et
de la Coopération de la Faculté des Sciences Économiques et
de Gestion de l’Université de Dschang.

ISBN 978 - 9956 - 30 - 115 - 7

9 789956 301157
Décentralisation, déconcentration et développement local
en Afrique : Outils, gouvernance et politiques publiques de
développement
DSCHANG UNIVERSITY PRESS
Au service de la formation pour le développement
La Dschang University Press (DUP) est une maison d’édition
universitaire mise en place par le Groupement International
Entrepreneurial (GIE SA) de l’Université de Dschang. Elle publie des
documents de culture, de formation et d’information pour l’éducation et
le développement. Il s’agit des ouvrages pédagogiques, des travaux de
recherche et des livres de vulgarisation en parfaite cohérence avec les
missions de l’université. Son offre éditoriale se décline en trois
principales collections : Syllabus pour les manuels d’enseignement,
Knowledge pour les travaux de recherche, Impact pour les livres de
vulgarisation. La DUP est dotée d’un Conseil éditorial et d’un Conseil
scientifique qui travaillent pour arrimer les objectifs de publication
scientifique aux exigences du développement.
Sous la direction de
Georges WANDJI, Paul NINGAGYE et Jules Roger FEUDJO

Décentralisation, déconcentration et développement local


en Afrique : Outils, gouvernance et politiques publiques de
développement
© Dschang University Press, GIE-UDs – 2023

BP : 08, Dschang, République du Cameroun


Tél. : (237) 670 44 80 92 / 690 74 90 75
Adresses de courriel : university.press@univ-dschang.org
gie.sa.univdschang@gmail.com
roger.mondoue@univ-dschang.org

ISBN : 978-9956-30-115-7
Tous droits de reproduction et d’exploitation réservés.
SOMMAIRE

PRÉFACE ................................................................................................... 7

INTRODUCTION ...................................................................................... 11

Première partie
Décentralisation et outils de pilotage des CTDs ............................................ 15

Chapitre 1 Financiarisation des collectivités territoriales décentralisées ....... 17


UM-NGOUEM Marie-Thérèse, BOOK NYOBE Aurélien Bertrand

Chapitre 2 Finance décentralisée et financement du secteur informel : le


numérique comme facteur résilient d’inclusion financière suite à la crise du
Covid19 ............................................................................................................ 41
KOUMETIO KENFACK Mireille

Chapitre 3 Le tableau de bord stratégique : Une opportunité de création de la


valeur financière pour le développement local. ............................................... 67
MAYEGLE François Xavier, BOOK NYOBE Aurélien Bertrand

Chapitre 4 Pratiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et


développement local : une étude de cas sur trois entreprises d’exploitations
forestières dans la Région de l’Est Cameroun ................................................. 93
WANDJI Georges, NDOUMBE BEROCK Isaac Bernard

Chapitre 5 Appréciation des stratégies de promotion de l’auto-emploi des


jeunes utilisées par les Collectivités Territoriales Décentralisées au Cameroun.
....................................................................................................................... 121
FEUDJO Jules Roger, WADOUM FOFOU Chamberlain

Deuxième partie
Décentralisation, gouvernance et développement local ............................... 141

Chapitre 6 Décentralisation et Coûts de transaction institutionnels en Afrique


Subsaharienne ................................................................................................ 143
NINGAYE Paul, TANGA TADOUNKENG Achille

Chapitre 7 Décentralisation, déconcentration et diplomatie des villes : entre


omniprésence des SDE et stratégies de contournement des CTD dans le champ
du développement local à Yaoundé. .............................................................. 159
NZIGOU UZUEGBU Victor Emeka
Chapitre 8 La décentralisation fiscale réduit-elle les conflits internes en
Afrique subsaharienne ? ................................................................................. 177
NGUENA Christian Lambert, NZOMO TCHEUNTA Joseph Christian,
TCHOUALA FEUTSA Sostella Arida

Chapitre 9 Le genre est-il pertinent dans les approches participatives


d’amélioration des conditions de vie au Cameroun ? .................................... 197
Clémence Zite KOUHOMOU, Alphonse BOYEGUENO, Georges NKAMI et
Clovis MIAMO WENDJI

Chapitre 10 Sous consommation du Budget d’Investissement Public par les


CTD et les organes déconcentrés du MINEPAT dans la Région du Centre
Cameroun : Pesanteurs ou entraves systémiques ? ........................................ 221
ESSOMME Innocent, KABWE OMOYI Fanny et NTSE Landry Philémon

Troisième partie
Décentralisation et amélioration des politiques publiques de développement 243

Chapitre 11 Décentralisation, accès à l’électricité et capture politique au


Cameroun ....................................................................................................... 245
Désiré AVOM, Rosine POUMENI FASSI et Bruno Emmanuel ONGO NKOA

Chapitre 12 La décentralisation améliore-t-elle l’état de santé des populations


au Cameroun ? ............................................................................................... 271
Fon Dorothy Engwali, Messie Pondie Thierry et Nchinda Mbognou Cérapis

Chapitre 13 Influence du statut perçu du citoyen sur son degré d’implication


dans la gouvernance locale au Bénin : cas des communes du département des
collines. .......................................................................................................... 289
ADISSO Akotchayé Nestor, ADONON Z. Brice et GLIDJA B. M. Judith

Chapitre 14 Rôle de la déconcentration et de la décentralisation éducative sur


l’efficience scolaire en Afrique subsaharienne .............................................. 309
Bruno Emmanuel ONGO NKOA, Romuald NGUEMKAP KOUAMO et Hervé
NENGHEM TAKAM

POSTFACE ..............................................................................................331

6
PRÉFACE
DÉCENTRALISATION, DÉCONCENTRATION ET
DÉVELOPPEMENT LOCAL EN AFRIQUE : OUTILS,
GOUVERNANCE ET POLITIQUES PUBLIQUES DE
DÉVELOPPEMENT
La déconcentration est une technique consistant à confier les prérogatives de
l’État central aux autorités locales nommées et placées à la tête des
circonscriptions administratives. La décentralisation consiste à transférer une
partie des prérogatives du pouvoir à des entités élues et donc plus autonomes,
aussi bien pour des raisons d’efficacité que pour atteindre des objectifs de
démocratie. Bien que les deux modes d’administration aient pour finalité le
rapprochement des administrations des administrés, la déconcentration vise d’une
part, à mieux faire comprendre les décisions prises au niveau central par les
administrés et d’autre part, à mieux percevoir les doléances des ces administrés.
La délégation des prérogatives aux collectivités territoriales décentralisées leur
confère ainsi des pouvoirs réels sur les populations locales en matière de
planification du développement et de résolution des problèmes de proximité.
Sous cet angle, les deux concepts déconcentration et décentralisation peuvent
sembler antinomiques du point de vue du niveau de la décision sur le
développement local. C’est pourquoi leur rapprochement analytique dans cet
ouvrage collectif intitulé « Décentralisation, déconcentration et développement
local en Afrique : outils, gouvernance et politiques publiques de
développement » constitue un réel motif de satisfaction. Il s’agit du fruit des
rencontres scientifiques des 26, 27 et 28 octobre 2022, organisées par la Faculté
des Sciences Économiques et Gestions de l’Université de Dschang qui s’est
inscrite depuis un certain nombre d’années dans une tradition des colloques
internationaux.
Au cours des années 1990, l’espoir du développement et de la démocratisation
des pays africains s’est fondé principalement sur la décentralisation. Cet espoir a
connu un début de réalisation au cours des années 2000, d’une part avec la prise
en compte de la décentralisation dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et
d’autre part, par la mise en œuvre concrète des cadres institutionnels et juridiques
relatifs à la décentralisation, qui est désormais appréhendée par de nombreux
acteurs comme un outil de relance de développement local et comme un levier de
lutte contre la pauvreté, à travers sa capacité à répondre directement aux multiples
besoins des populations. Il était donc urgent que les chercheurs et praticiens en
matière du développement local mènent des réflexions visant à questionner les
outils, la gouvernance et les politiques publiques mises en place dans le cadre de
la décentralisation en Afrique. Les communications sélectionnées sur la base de
leur pertinence ont été regroupées en trois parties.
La première partie est intitulée « décentralisation et outils de pilotage des
collectivités territoriales décentralisées ». Étant donné que les collectivités
territoriales décentralisées ont besoin des ressources financières pour le
développement local, cette première partie pose la problématique de mobilisation
des ressources à travers un certain nombre de travaux qui suggèrent de positives
recommandations aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) pour
optimiser la mobilisation de leurs ressources. Il s’agit entre autres (i) d’un modèle
de financiarisation adapté aux CTD pour un développement local plus efficace,
avec comme indicateurs de suivi la gouvernance financière locale, la réduction
des conflits, la légitimation des projets de développement économique local, et la
construction d’une convention d’interprétation des résultats ; (ii) d’une
décentralisation des services financiers par l’adhésion massive à la finance digitale
en vue de rendre le secteur informel plus résiliant face aux chocs endogènes et
exogènes ; (iii) d’un tableau de bord stratégique visant une gestion plus efficace
de la richesse des communes par la facilitation de la prise des décisions par les
maires, pour contribuer à détecter les signaux, à la réduction des conflits
d’intérêts, à la résolution des problèmes de coordination et à la détection des
ressources rares dans les communes. Les maires devraient être accompagnés dans
ce défi de développement local par des entreprises pratiquant la responsabilité
sociétale à travers la construction des centres de santé, l’aménagement des routes
rurales, la construction des écoles, etc.
Toutefois, le succès de la décentralisation dépend de la pertinence des
stratégies de planification du développement élaborées aussi bien par l’État
central que par les CTD. C’est pourquoi la troisième partie de l’ouvrage porte sur :
« décentralisation et amélioration des politiques publiques de développement ».
Elle regroupe les travaux portant sur la problématique de l’accès des populations
aux services sociaux de base. C’est ainsi que, pour atténuer la capture politique
ainsi que la corruption en faveur d’une amélioration de l’accès des populations à
l’énergie électrique au Cameroun, l’État devrait donner plus d’impulsion à la mise
en place du Budget-Programme dans les CTD, conformément aux dispositions de
l’article 373 de la loi de 2019. En ce qui concerne l’accès à la santé, il ressort de
l’analyse que la décentralisation a un effet positif et significatif sur l’état de santé
au Cameroun, d’où la recommandation invitant les autorités à l’accélération du
processus pour le bien des populations. Pour ce qui est de l’efficience de
l’éducation en Afrique subsaharienne, il est suggéré d’améliorer les compétences
managériales des responsables des écoles, de renforcer les dotations financières
des communes destinées à l’éducation, de repenser les politiques de distribution
des infrastructures des établissements scolaires, et d’élaborer une législation de
réglementation sur la participation financière des acteurs locaux dans l’éducation
de base ainsi que les autres services sociaux de base. Il devient alors urgent de
renforcer le degré d’implication des populations dans la gestion des collectivités
territoriales décentralisées.

8
Cette dernière préoccupation fait l’objet de la deuxième partie de l’ouvrage
intitulé « décentralisation, gouvernance et développement local » qui traite des
questions de gouvernance qui sont transversales à tout le processus de la
décentralisation. Les résultats de travaux regroupés dans cette partie montrent
qu’une bonne décentralisation politique et financière permet de réduire les risques
de conflits internes en Afrique subsaharienne. Il en est de même des coûts de
transaction liés à l’enregistrement des droits de propriété, à l’exécution des
contrats, aux importations et aux exportations. C’est pourquoi les États africains
sont invités à accroître l’autonomie des gouvernements infranationaux dans le
respect du principe de subsidiarité. Toutefois, pour permettre aux collectivités
territoriales décentralisées de consommer de manière efficiente leurs budgets
d’investissement public (BIP) face aux chocs exogènes et endogènes, il est
recommandé la formation et le recyclage des acteurs locaux de la chaine
d’exécution du BIP ainsi que le respect des normes sectorielles dans la
planification des projets. Une autre dimension de la gouvernance porte sur le genre
à travers les différences entre les hommes et les femmes dans l’adoption des
approches participatives. Pour réduire le déficit de participation des femmes au
développement local et au bien-être des populations, il est recommandé d’élaborer
des politiques spécifiques et plus incitatives en faveur de leur émancipation.
Tout bien considéré, la pertinence des communications regroupées dans le
présent ouvrage constitue une source d’inspiration de tous les acteurs impliqués
dans le processus de la décentralisation en Afrique. Chaque acteur devrait
s’approprier les recommandations relatives à son champ d’intervention et les
mettre en pratique en faveur d’une amélioration du développement local en
Afrique.

Prof. Roger Tsafack Nanfosso


Recteur de l’Université de Dschang

9
INTRODUCTION
La décentralisation est un mode de gouvernance et d’administration publique
qui vise à transférer le pouvoir (les compétences et les ressources) et les actions
de développement local, de l’État central vers les collectivités territoriales
décentralisées (CTD). Ces CTD sont certes, des entités autonomes, mais qui
agissent sous la régulation et le contrôle de l’État central, représenté au niveau
local par les unités administratives déconcentrées. Il peut dès lors, et à priori,
paraitre incongru ou tautologique, de mettre côte à côte les concepts de
déconcentration et de décentralisation, dans une perspective de développement
local. Il ne s’agit, pourtant, que d’une incongruité apparente ; car, si on est en droit
de dire qu’il s’agit de deux systèmes différents de gouvernance et d’administration
du territoire, dont l’un fonctionne sur la base de la légalité et l’autre sur la base de
la légitimité, il ne faut point perdre de vue que ces deux systèmes de gouvernance
publique sont implémentés au Cameroun. Dans ce contexte particulier, les
autorités déconcentrées coexistent et fonctionnent au quotidien avec celles
décentralisées. En dépit de cette coexistence et de la trivialité trompeuse des deux
concepts, la pensée scientifique voudrait que la déconcentration et la
décentralisation soient admises comme les principaux leviers du développement
local. Même si leur coexistence n’est pas toujours empreinte de confiance et de
quiétude dans la prise de décision et dans l’action des collectivités territoriales
décentralisées. Les CTD fonctionnent et accomplissent leurs missions sous la
régulation et le contrôle des autorités déconcentrées. La décentralisation, dans ce
cas singulier, est une décentralisation contrôlée.
Cet ouvrage collectif est fruits des rencontres scientifiques des 26, 27 et 28
octobre 2022, organisées par la Faculté des Sciences Économiques et Gestions de
l’Université de Dschang, sur la déconcentration et la décentralisation dans une
perspective de développement local. Ce rendez-vous, légitime, a été l’occasion
d’un foisonnement des idées et des débats, internationaux et pluridisciplinaires,
qui ont permis d’éclairer et d’édifier les participants, les acteurs du développement
local, ceux de la décentralisation et de la déconcentration, chacun à son niveau,
sur les enjeux et les perspectives du développement local en Afrique. La
cohabitation entre ces deux entités peut-elle aboutir à une synergie en termes de
développement local ? Quelles sont la nature et l’ampleur des conflits observés
entre les services déconcentrés de l’État et les collectivités territoriales
décentralisées ? Ces conflits peuvent-ils hypothéquer le développement local ?
Quelles sont les formes de répartition des compétences susceptibles d’impulser le
développement local tant souhaité ? Dans quel sens la déconcentration modère-t-
elle la relation entre décentralisation et développement local ? Autant de
questionnements soulever, débattus et discutés lors de ce colloque et dont les
résultats et les meilleures idées sont mis en relief dans ce livre.
En effet, durant les trois dernières décennies, les questions de décentralisation
et de déconcentration ont suscité un engouement dans un grand nombre de pays
africains. Ces deux notions restent cependant très difficiles à définir ; car elles
renvoient à des arrangements institutionnels d’une grande variété et l’objectif qui
leur est assigné, celui du développement local, n’est pas aisé. Il est d’ailleurs
pertinent de noter que les espaces de description, et peut-être de confusion, entre
décentralisation, déconcentration et développement local restent difficiles à
cerner. Dafflon et Madiès (2008) à la suite de Roig (1966), ont pu caractériser la
décentralisation de deux manières : La décentralisation descendante « Up-down »
et celle ascendante « Down-Up ». Pour ce qui est de la déconcentration, il est
généralement considéré comme la forme la plus faible de la décentralisation et
plus fréquemment utilisée dans les pays à régime unitaire. La déconcentration est
également de nature à amplifier le développement local. Nous constatons que ces
deux notions ont un but ultime : le développement local. C’est donc pour analyser
les enjeux et les perspectives de la relation entre la décentralisation et la
déconcentration en lien avec le développement local en Afrique que les
chercheurs, les praticiens, la société civile et les acteurs politiques ont approfondi
la réflexion sur cette problématique.
Persuadé que la cohabitation entre la déconcentration et la décentralisation
peut être un levier ou une source de pesanteur, pour le développement local, les
enseignants – chercheurs et les acteurs publics, du processus de décentralisation,
proposent des contributions fructueuses dans ce livre collectif intitulé
« Décentralisation, Déconcentration et développement local en Afrique : Outils,
Gouvernance et politiques publiques de développement ». La pensée des
différents auteurs, indépendamment du mode de raisonnement scientifique retenu,
permet dans ce livre de questionner les outils de pilotage des CTD, la gouvernance
et les politiques publiques de développement local. L’ouvrage a mobilisé une
équipe diversifiée de chercheurs et de praticiens dans divers domaines
(l’économie, la gestion, le droit, la sociologie, etc.,). Il apporte, à travers la
contribution de ces auteurs, une production scientifique riche et un éclairage
théorique et conceptuel pertinent, fondés sur des constructions intellectuelles
validées empiriques. Cette logique constructive et positive de la production
scientifique se reflète dans les trois axes de recherche contenus dans ce livre.
Le premier axe regroupe cinq articles. Um-Ngoum Marie-Thérèse et Book
Nyobe Aurélien Bertrand, dans le premier article, proposent un modèle de
financiarisation adaptée aux CTD pour un développement local efficace et à
moindre coût. Dans cette perspective, Koumetio Kenfack Mireille, questionne
l’importance de l’inclusion financière pour le financement du secteur informel.
Elle démontre que la décentralisation des services financiers par l’adoption de la
finance digitale est de nature à renforcer la résilience du secteur informel face aux
chocs qu’ils soient endogènes ou exogènes. Pour créer de la valeur financière
nécessaire au développement local, d’autres outils comme me tableau de bord
s’avèrent nécessaire. C’est dans cette logique que Mayeglé François Xavier et
Book Nyobe Aurélien Bertrand, proposent un tableau de bord prospectif pour

12
faciliter la prise de décisions dans les CTD et contribuer aux activités de veille
stratégique et de coordination dans les communes. Outre ces outils qui peuvent
être considérés comme pédagogiques pour les dirigeants des CTD, la
responsabilité sociétale des entreprises et l’auto-emploi des jeunes se présentent
comme des outils stratégiques pour le développement local. Cette réflexion
constitue l’essentiel de la contribution respective des auteurs Wandji Georges et
Ndoumbé Berock Isaac Bernard ; Jules Roger Feudjo et Wadoum Fofou
Chamberlain.
Le deuxième axe regroupe également cinq articles et question la gouvernance
dans les CTD. Dans cette deuxième partie, Ningaye Paul et Tanga Tadounkeng
Achille questionnent l’effet de la décentralisation sur les coûts de transactions
institutionnelles en Afrique subsaharienne. Ils mettent en relief l’existence d’un
effet entre la qualité de la décentralisation et les coûts de transaction et suggèrent
des arguments de politique économique susceptibles de réduire les coûts de
transaction dans ce contexte géographique. La diplomatie des villes en contexte
de déconcentration et de décentralisation est l’objet de la réflexion menée Nzigou
Uzuegbu. En se fondant sur une convention de coopération décentralisée Sud-Sud
entre la ville de Yaoundé (Cameroun) et celle de Marrakech (Maroc) en matière
de planification urbaine signée lors du sommet des Africités en 2018, l’auteur
cherche à comprendre l’impact de la relation entre services déconcentrés de l’État
et collectivités territoriales décentralisées, dans la logique de construction d’un
impératif du développement local par le biais de la diplomatie des villes. Quant à
savoir si la décentralisation fiscale réduit les conflits internes dans cette même
zone géographique, Nguena Christian Lambert, Nzomo Tcheunta Christian et
Tchouala Feutsa Sostella Arida proposent une réflexion dans ce livre. La
problématique du genre n’est pas du reste dans cet ouvrage. Dans cette
perspective, Clémence Zite Kouhomou, Alphonse Boyegueno, Georges Nkami et
Clovis MIiamo Wendji questionnent la pertinence du genre dans les approches
participatives d’amélioration des conditions de vie au Cameroun. Le dernier
article de cette deuxième partie est rédigé par les auteurs Essomé Innocent, Kabwe
Omoyi Fanny et Ntse Landry Philémon. Ces auteurs expliquent la sous-
consommation du budget d’investissement public au Cameroun par des pesanteurs
systémiques endogènes et exogènes.
Le dernier axe de ce livre porte sur la décentralisation en lien avec les
politiques publiques de développement local. L’accès à l’électricité, à la santé et
à l’éducation dans le contexte de la décentralisation a été questionné, discuté et
étayé. Il en est de même pour l’influence du statut perçu du citoyen sur son degré
d’implication dans la gouvernance locale. Sur le premier sujet, Désiré Avom,
Rosine Poumeni Fassi et Bruno Emmanuel Ongo Nkoa montrent que sous l’effet
de la capture politique par les élites locales, la décentralisation n’améliore pas
l’accès des populations à l’énergie électrique. En ce qui concerne la santé, Fon
Dorothy Engwali, Messie Pondie Thierry et Nchinda Mbognou Cérapis, montrent
que la décentralisation a un effet positif et significatif sur l’état de santé au
Cameroun. Ce résultat renseigne les autorités gouvernementales sur la nécessité

13
d’accélérer le processus de décentralisation en vue de renforcer l’efficacité des
secteurs sociaux. S’agissant de l’accès à l’éducation, les auteurs
Bruno Emmanuel Ongo Nkoa, Romuald Nguemkap Kouamo et Hervé
Nenghem Takam, mettent en relief, l’effet contrasté de la décentralisation
éducative sur l’efficience technique des écoles au Cameroun. Parlant du dernier
article, les auteurs Adisso Akotchayé Nestor, Adonon Z. Brice et Glidja B. M.
Judith, questionnent l’implication des citoyens dans la gouvernance locale. Au-
delà des résultats mis en relief et qui consacrent la non-prise en compte des
citoyens dans le processus de la gouvernance locale au Bénin, la question du
caractère actif ou passif du citoyen dans l’administration municipale et sa capacité
à impulser un mode de gouvernance locale se pose avec acuité. Ces quatre articles
permettent de requestionner, dans le cas singulier du Cameroun et du Bénin, le
rythme de transfert des compétences et des ressources au CTD, le niveau
d’implication des populations dans la gestion et le contrôle des CTD, l’efficacité
du contrôle des autorités éluées, par celles nommées, ou alors plus simplement, la
coexistence dans les CTD des autorités déconcentrées et celles décentralisées. Ce
requestionnement permettra d’évaluer et de mieux apprécier l’efficacité des
politiques publiques de développement dans les secteurs sociaux en particulier.
Lorsqu’on est appelé à introduire un ouvrage collectif en faisant la synthèse
des travaux d’auteurs, des domaines et des spécialités divers, sur des concepts
complexes et parfois antagonistes dans leur usage, le risque de mal comprendre
ou de n’ai pas saisir la totalité de la pensée des auteurs dans leur contexte est réel.
Nous pensons, et vous allez en juger, que l’écart entre la pensée authentique des
auteurs et notre résumé synthétique et un infiniment petit. La densité de l’ouvrage
et la richesse des différents sujets abordés permettent de comprendre les enjeux et
les perspectives de la décentralisation et du développement local, dans un contexte
marqué par les autorités déconcentrées. Vivement que les différents outils de
pilotage, les différents modèles et les mécanismes de pouvoir mis en relief, les
politiques publiques qui se dégagent, ainsi que les différentes suggestions des
auteurs, constituent de véritables ressources pour l’État et les différents acteurs du
sujet.
Je voudrais terminer, mon propos, en adressant mes sincères félicitations et
mes souhaits de prouesse à tous les auteurs de ce livre et à tous ceux qui de prêt
ou de loin ont contribué à sa publication effective.

Jules Roger FEUDJO

14
DEUXIEME PARTIE

DECENTRALISATION, GOUVERNANCE
ET DEVELOPPEMENT LOCAL
Chapitre 9

Le genre est-il pertinent dans les approches participatives


d’amélioration des conditions de vie au Cameroun ?

Clémence Zite KOUHOMOU1,


Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, Université de Dschang, BP.
110 Dschang, Cameroun, Tel : (+237) 699 14 00 89, Email :
ckouhomou@yahoo.com
Alphonse BOYEGUENO,
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, Université de Dschang,
Responsable du suivi et de l'évaluation du PNDP, Tél. : (+237) 676 00 28 06,
Email : aboyogueno@yahoo.fr
Georges NKAMI,
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, Université de Dschang,
Spécialiste socio-environnemental du PNDP, Tél. : (+237) 698 49 88 40, Email :
nkamig@yahoo.fr
Clovis MIAMO WENDJI
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, Université de Dschang, BP.
110 Dschang, Cameroun, Tel : (+237) 699 32 97 06, Email :
c_miamo_w@yahoo.fr

Résumé :
L’objectif de cette étude est d'analyser les différences entre les hommes et les
femmes dans l'adoption des approches participatives au Cameroun, tout en
déterminant lequel des groupes est le plus actif. Pour y parvenir, nous mobilisons
la littérature décrivant les approches participatives comme un mécanisme issu de
l'engagement citoyen et de la participation citoyenne. L'application des tests de
khi deux, de différences de proportion et une décomposition de Shapley-
Shorrocks aux données ECA-PNDP permet d'obtenir plusieurs résultats. Les
hommes et les femmes expriment des opinions de participation similaires, mais
adoptent des actions différentes. Les femmes sont moins engagées dans les
activités de développement de la communauté, participent moins au processus de
planification, sont moins consultées pour les actions de développement et leur
contribution à l'indicateur de participation est significativement plus faible que

1 Corresponding author

197
celle des hommes. Ces résultats suggèrent la nécessité d'élaborer des politiques
devant favoriser une participation plus accrue des femmes.
Mots clés : Condition de vie, Engagement citoyen, Genre, Participation
citoyenne, Voix.

Does gender matter in participatory approaches to improving living


conditions in Cameroon ?
Abstract
This study aims to analyse the gender differences in the adoption of
participatory approaches in Cameroon, while determining which group is more
active. For this purpose, we mobilise literature describing participatory
approaches as a mechanism of citizen engagement and citizen participation.
Applying chi-square tests, proportional difference tests and a Shapley-Shorrocks
decomposition to the ECA-PNDP data yields several results. Men and women
express similar views of participation, but take different actions. Women are less
involved in community development activities, participate less in the planning
process, are less consulted on development actions and contribute significantly
less to the participation indicator than men. These results suggest the need to
develop policies to promote greater participation of women.
Keywords : Living conditions, Civic engagement, Gender, Civic participation,
Voice.
JEL : H70, H77, J16, P21

Introduction
Les approches participatives sont prioritaires au développement durable. Elles
sont établies dans plusieurs cibles des Objectifs du Développement Durable
(ODD) comme prérequis à l’atteinte de ceux-ci (Kenny, 2015). Plus
spécifiquement, ces approches à l’instar de la participation, la consultation et
l’engagement constituent des facteurs essentiels pour une mise en œuvre effective
des ODD (Mohammed, 2018).
La priorisation de ces approches au développement est suscitée par les effets
positifs qu’elles peuvent produire à la fois pour les personnes, les institutions ou
la société dans son ensemble (Mannarini et al., 2010 ; Hong et Cho, 2018). Au
plan institutionnel, les approches participatives constituent le levier de la
démocratie, facilitent les pratiques de bonne gouvernance et le respect des droits
de l'homme (Arnstein, 1969 ; Wallis et Dollery, 2002 ; Gaventa, 2009 ;
Armstrong, 2013). Elles sont propices à la performance des collectivités locales
(Petrova, 2011) et à la provision des biens et services publics de qualités dans ces
collectivités (Petrova, 2011 ; Hong et Cho, 2018).
Au plan individuel et social, les approches participatives constituent des liens
sociaux qui associent les individus au sein des communautés et créent des ponts

198
entre divers groupes et communautés (Putnam, 2000). En effet, elles renforcent la
perception et la croyance des individus et des groupes de leur socialisation et des
bénéfices de celle-ci pour eux (Schlozman et al., 1995). Elles renforcent aussi la
confiance et la cohésion sociales, sources de la performance économique (Rahn
et Transue, 1998 ; Matthews et al., 2010). Elles génèrent des initiatives
entrepreneuriales (Mitra et al., 2020), facilitent le développement harmonieux et
inclusif (Wallis et Dollery, 2002 ; Gaventa, 2009 ; Armstrong, 2013). Elles sont
nécessaires à la priorisation des besoins et des préoccupations des citoyens (Speer,
2012) et à la prospérité des sociétés inclusives et cohésives dans lesquelles le
peuple détient plus de pouvoir (Sen, 1999 ; Hong et Cho, 2018).
Dès lors, assurer l’égalité de genre dans les approches participatives constitue
un moyen primordial à l’accroissement du bien-être, de la justice et de la cohésion
sociale (Kabeer, 2003 ; Kabeer, 2012 ; Rai et al., 2019). En effet, l'égalité de genre
est d'une importance fondamentale pour l'amélioration du bien-être (Rahman et
al., 2018 ; Roseboom, 2020). Bien plus, l'égalité de genre en matière participatif
est propice aux droits de l'homme et à la justice sociale pour tous les sexes (United
Nations, 2002).
Pourtant, l’appropriation des démarches participatives révèle toujours un
caractère disproportionné, rendant compte d’une différence de voix (Tooley,
1995). La "voix" représente la capacité de s'exprimer et d'être entendu, des foyers
aux chambres du parlement, de façonner et partager les discussions, les discours
et les décisions " (Klugman et al., 2014). Dans le cadre participatif, la voix se
manifeste par le fait que les hommes et les femmes aient des opinions et des
actions différentes ; ils orientent leurs politiques différemment dans le cadre
formel ou informel et n’agissent pas avec la même ampleur au niveau local et
qu’au niveau national (Harrison et Munn, 2007 ; Coffé et Bolzendahl, 2010).
Cette question relative aux différences de genre constitue une préoccupation
importante de la littérature consacrée aux approches participatives. Les travaux se
traduisent par les investigations relatives à l’engagement citoyen et la
participation citoyenne (Gaventa et Barrett, 2012 ; Garrigues, 2017), avec une
réelle ligne de démarcation entre la forme civique et la forme politique. Ces
travaux montrent que, les hommes et les femmes s’orientent vers des formes
d'activités atypiques ou apportent des préoccupations différentes lors de leur
participation ; ainsi, ils tirent des gratifications différentes de leur participation
(Schlozman et al., 1995 ; Norris, 2002 ; Burns, 2007 ; Coffé et Bolzendahl, 2010 ;
Brandtzaeg, 2017).
Bien que les différences de genre dans l’adoption des démarches participatives
semblent amplement documentées, peu de choses sont connues des pays en
développement. Au Cameroun où, ces approches sont implémentées dans les
Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis l’époque coloniale Britannique et
qui se sont vulgarisées dans d’autres régions du pays à travers le PNDP, la
dimension genre reste encore à explorer. À la limite de nos connaissances, les
études relevées sont celles de Njoh (2011a) ; Njoh (2011b) et Ngoran et Mougoue

199
(2021) qui se consacrent au rôle des acteurs participatifs et aux mécanismes
participatifs appliqués. Ou encore celle de Miamo et al., 2022 qui analyse la
relation entre les approches participatives, la décentralisation et le développement
local.
Ainsi, cette étude vise à combler ce gap de la littérature à travers les objectifs
de décrire les canaux à travers lesquelles les approches participatives sont
implémentées ; de déterminer celles à travers lesquelles ces approches sont
appuyées différemment entre les hommes et les femmes. Cela pourrait nous aider
à mieux comprendre les structures de pouvoir dans la sphère de prise de décision
et les forces qui impulsent la dynamique participative entre les hommes et les
femmes. Notre travail s’appuie sur les données de l’enquête de capitalisation des
acquis du PNDP (ECA-PNDP) et sur la décomposition de Shapley-Shorrocks.
Ce travail se structure en 5 sections. Après la section introductive, la section 2
présente l’approche conceptuelle et théorique du processus participatif en lien
avec le genre. La section 3 décrit l’approche méthodologique. La section 4
présente les résultats et leur interprétation et la section 5 conclut en relevant les
recommandations de politique économique.
1. Revue de littérature
1.1. Différences de genre dans l’adoption des approches participatives :
une expression de la voix singulière à chaque groupe
Les approches participatives se penchent sur le rôle actif et vigilant du citoyen
pour assurer la surveillance des activités du gouvernement ; veiller à ce que ce
dernier soit responsable et réponde aux besoins de la société ; et que ces besoins
soient clairement identifiés et satisfaits (Gaventa, 2004). Elles nécessitent une
redistribution du pouvoir aux citoyens, permettant ainsi aux personnes démunies,
actuellement exclues des processus politiques et économiques, d'être délibérément
incluses dans l'avenir (Arnstein, 1969). Un tel mécanisme peut être initié par le
gouvernement ou par les citoyens, opposant ainsi engagement citoyen et
participation citoyenne. L'engagement citoyen désigne un ensemble d’intentions
délibératives ; collaboratives et de soutiens, suscités par les besoins sociétaux
(Brandtzaeg et al., 2012 ; Brandtzaeg, 2017) ou par les questions politiques
(Emler, 2011 ; Cicognani et al., 2012). Ce mécanisme est en général suscité par le
gouvernement dans la perspective d’améliorer la qualité des services et des
programmes publics (Garrigues, 2017 ; Mitra et al., 2020). La participation
citoyenne quant à elle reflète le comportement et les actions réels vis-à-vis des
questions politiques et des besoins sociétaux (Doolittle et Faul, 2013). Elle
constitue une initiative des citoyens, maillon important des approches
participatives (Brandtzaeg, 2017).
Lorsque ces approches sont abordées sous l’angle d’une différence de genre,
elles permettent principalement de questionner la différence de voix que l’on peut
certainement observer entre les hommes et les femmes. La littérature théorique
féministe qui s’est concentrée sur un tel phénomène suggère des possibilités de
différences de genre dans la voix des citoyens. Ceci se traduit par le fait que, dans

200
le cadre participatif, les hommes et femmes ont des opinions et des actions
différentes ; ils orientent leurs politiques différemment dans le cadre formel ou
informel et n’agissent pas avec la même ampleur au niveau local et qu’au niveau
national (Harrison et Munn, 2007 ; Coffé et Bolzendahl, 2010).
S’agissant de l’Opinion et de l’action, les théoriciennes féministes soulignent
que, par rapport aux hommes, les femmes parlent et agissent de manière plus
altruiste, plus communautaire, plus pacifique et plus nourricière. Lorsque ces
orientations sont tâtées sous l’angle participatif, il est souvent commun d’observer
que les femmes activistes soient plus susceptibles que les hommes d'ancrer leur
participation dans le souci du bien de la communauté, d'être actives au nom de
questions concernant les enfants et les familles, le bien-être humain, des intérêts
largement partagés comme les préoccupations des consommateurs ou de
l'environnement, et la paix internationale, et de tirer des gratifications civiques de
leur participation.
La littérature sur la distinction entre le clivage formel et informel suggère que
les femmes s’orientent le plus vers la politique informelle et les hommes vers la
politique informelle à travers des contacts directs, des actions collectives ou des
partis politiques (Burns, 2007 ; Coffé et Bolzendahl, 2010). Contrairement à la
politique formelle, la politique informelle parait non institutionnalisée, moins "
conventionnelle", moins visible et nécessite moins de ressources (Dalton, 2008 ;
Norris, 2002). L’adoption de la politique non formelle par les femmes est liée au
fait qu’elle soit plus facile pour elles, et corresponde plus fortement à leurs propres
définitions d'un bon engagement citoyen (Harrison et Munn, 2007 ; Coffé et
Bolzendahl, 2010). Outre, par rapport aux hommes, les femmes semblent avoir le
moins accès aux informations, manifester peu d'intérêt à la politique et être moins
efficaces (Verba et al., 1997). À ceci, s’ajoute aussi le processus de socialisation
qui relègue aux femmes un rôle de genre plus passif, privé, respectueux des règles
et compatissant, tandis que celui des hommes est orienté vers le leadership, les
rôles publics, l'autonomie et l'autosuffisance (Brownmiller, 1984 ; Fox et Lawless,
2004).
L’approche participative constitue l'un des principes les plus importants du
développement local. A fortiori, le gouvernement local joue un rôle important
dans les initiatives participatives, car c'est le lieu où les préoccupations de la
"base" ou de la localité se croisent le plus directement avec celles de la
gouvernance et de l'État (Gaventa et Valderrama, 1999 ; Mizrahi et al., 2010). Par
conséquent, cette motivation du gouvernement local semble provoquer chez les
femmes plus d’enthousiasme, elles qui sont moins mobiles et les plus attachées au
bien de la communauté.
1.2. Faible participation des femmes, un fait plus manifeste dans les pays
d’Afrique
À la lumière des orientations théoriques précédentes, Bon nombre d’études
retraçant les différences de genre dans une perspective participative dans les pays
occidentaux montrent que, les hommes et les femmes se distinguent quant aux

201
questions politiques et aux besoins sociétaux traduisant la dimension civique.
Ainsi, partant de l’analyse de Verba et al. (1997), le peu d’intérêts des femmes
pour la politique est le résultat important qui ressort de la littérature. En effet, les
travaux de Verba et al. (1997) menés aux États unis relèvent que, les femmes
accordent moins d’intérêt à la politique, sont moins informées et moins efficaces
que les hommes et que, ces raisons peuvent traduire la faible participation
politique des femmes. Putnam (2000) parvient aux conclusions similaires en
montrant la domination des hommes face aux questions politiques.
L’analyse de Schlozman et al. (1995) met en évidence dans l'ensemble, plus
de similitudes que de différences entre les femmes et les hommes. Bien que les
femmes soient légèrement moins actives que les hommes, il existe une similitude
substantielle dans le modèle général des actes participatifs qu'ils entreprennent.
Matthews et al. (2010) analysent les canaux de transmission de l’engagement
civique entre les hommes et femmes trouvent moins de différenciation de genre.
L'implication des adultes dans la scolarité est cruciale pour la transmission de la
culture civique des parents aux jeunes des deux sexes.
Malgré les progrès substantiels des femmes en matière d'influence politique,
on constate qu’elles participent toujours moins à la politique officielle dans divers
pays faisant face aux contextes différents (Burns, 2007 ; Dalton, 2008 ; Coffé et
Bolzendahl, 2010). En effet, lorsque les femmes s’attachent à la politique, ceci se
fait le plus souvent en période d’adolescence (Cicognani et al., 2012) ou dans le
cadre d’un activisme " privé ", alors que les hommes sont plus susceptibles de
s'engager dans des contacts directs, des actions collectives et d'être des membres
(plus actifs) de partis politiques (Coffé et Bolzendahl, 2010). En bref, la littérature
soutient fortement que les femmes et les hommes participent différemment aux
activités politiques militantes et institutionnalisées (Kostelka et al., 2019 ; Coffé
et Bolzendahl, 2021).
D’autres études mettent en évidence la domination des femmes dans la sphère
sociale. Il est possible d’observer que les hommes et les femmes abordent des
questions similaires ; toutefois, lorsqu'il s'agit du contenu de la participation, les
hommes et les femmes parlent d'une voix différente, les questions d'éducation et
d'avortement étant particulièrement importantes dans les programmes politiques
des militantes (Schlozman et al., 1995). Selon Verba et al. (1997), les femmes sont
plus susceptibles de s'affilier à des organisations qui s'occupent d'aide humanitaire
et d'éducation. Hooghe et Stolle (2004) constatent que les jeunes de 14 ans aux
États-Unis ne diffèrent pas dans les niveaux de participation anticipés, mais que
les filles favorisent davantage les formes liées aux mouvements sociaux, tandis
que les garçons préfèrent les actions radicales et conflictuelles. Pour, Cicognani
et al. (2012), les femmes s’attachent plus aux aspects civiques de la participation.
L’analyse de la participation aux programmes d'électricité renouvelable en
Allemagne par Fraune (2015) révèle que les femmes et les hommes se distinguent
en ce qui concerne le taux moyen d'appropriation des dispositifs de participation
citoyenne, la somme moyenne des investissements et les organes de décision.
Brandtzaeg (2017) explore les différences de genre dans la pratique de

202
l’engagement civique dans 10 pays du monde entier, à partir des informations
recueillies du réseau « wisdom » sur les utilisateurs de Facebook. Cette analyse
montre qu’en Amérique et en Europe les femmes sont plus susceptibles que les
hommes de soutenir l'aide humanitaire et les questions environnementales sur
Facebook.
Dans le cadre local, il est admis que l’implication des femmes est très
importante. Sur la base des données de l'enquête sur l'indice de performance de
l'administration publique (PAPI), Hue (2019) montre en appliquant une approche
qualitative par le biais d'entretiens approfondis que les femmes vietnamiennes ont
tendance à participer activement à l'administration locale plus que les hommes.
Cette conclusion est proche de ceux de Tai et al. (2020) ; Schmidthuber et al.
(2017) qui ont prouvé l’importance du genre à côté d’autres déterminants tels
l’éducation, l’emploi, l’âge, la race pour la démarche de participation citoyenne.
En Afrique par contre, le peu d'études qui se sont penchées à l’analyse du
phénomène semble soutenir que, les femmes sont socialement et politiquement
privées de pouvoir par rapport aux hommes (Logan et Bratton, 2006 ; Isaksson et
al., 2014 ; Gottlieb et Robinson, 2016 ; Brandtzaeg, 2017). En effet, d’après
l’analyse de Brandtzaeg (2017), les hommes sont plus actifs dans l'appréciation
de toutes les formes d'expressions civiques sur Facebook. Au-delà de la
dominance des hommes dans la sphère civique, la participation civique représente
toute aussi la forme dans laquelle l’exclusion est plus criarde. Par rapport à la
participation politique, Isaksson et al. (2014) prouvent l’existence d’un plus grand
écart de genre dans cette forme de participation. Pourtant, la participation
constitue le mécanisme par lequel les individus et groupes peuvent faire entendre
leur voix et demander des comptes aux dirigeants (Gottlieb et Robinson, 2016). Il
est aussi important de relever que ces dernières études se concentrent en particulier
sur les questions de participation et d’engagement civique et politique qui cadrent
au mieux avec la démarche participative traditionnelle qui est centrée sur le choix
des dirigeants politiques et le soutien politique.
Au Cameroun, tout aussi comme dans bon nombre de pays africains, les
approches participatives n’ont pas l’objet d’une ample littérature. À la limite de
nos connaissances, les quelques travaux observés sont particulièrement focalisés
sur les études de cas dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ces études
analysent le rôle et le degré d’implication des acteurs de la participation citoyenne.
Dans cette perspective, Njoh (2011b) montre que les acteurs des ONG se chargent
particulièrement du financement tandis que les acteurs locaux supervisent. Les
citoyens peuvent manifester leur participation par de contribution financière,
matérielle et manuelle (Ngoran et Mougoue, 2021). Bien plus, la participation
politique a fait l’objet d’un questionnement empirique dans le Sud-Ouest du
Cameroun afin d’en déterminer le rôle joué par l’éducation sur le phénomène
(Fanny et Oluwasanumi, 2014). Ainsi, cette analyse montre que l’éducation
formelle a un effet très important sur la participation politique. Plus son niveau est
élevé pour les femmes, plus elles ont tendance à participer à la politique en votant

203
aux élections et en occupant des postes politiques, que ce soit par le biais
d'élections ou de nominations à tous les niveaux du gouvernement.
Il serait tout aussi important de s’enquérir de la situation de participation locale
des femmes autant que les hommes de toutes les régions du Cameroun afin de
mettre en place de politiques pouvant accélérées l’implication de tous à la sphère
de prise de décision. Une analyse empirique est envisagée à cet effet, afin d’en
déterminer le niveau d’implications des citoyens camerounaises aux approches
participatives dans la perspective de déterminer les différences de genre.
2. Modélisation de la relation entre la participation citoyenne et le genre
Dans la perspective de nos objectifs, la méthodologie mobilise les données
issues de l’ECA-PNDP réalisée en 2021 dans 144 communes camerounaises tirées
de façon aléatoire. Dans ces communes, les questionnaires d’enquête ont été
adressés à l’institution communale, à ses employés et aux ménages. En ce qui
concerne les ménages, ils ont été enquêtés en rapport avec les types de
microprojets et d’infrastructures mises en place pour l’amélioration de leurs
conditions de vie. Il s’agissait d’un minimum de trois ménages sélectionnés par
microprojet dans les domaines de l’eau, l’éducation, le social, l’emploi, le
commerce, etc. Ainsi, l’enquête auprès des ménages a permis de fournir une base
de données constituée de 566 bénéficiaires, avec de nombre variable entre les
communes. Cette base de données fournit des informations relatives aux opinions
et aux actions de participation citoyenne, aux caractéristiques du capital humain
et aux facteurs locaux. Donc, par approches participatives dans ce travail, nous
faisons principalement référence à la participation citoyenne.
2.1. Test d’association de Khi Deux
Le test d’indépendance du khi deux (𝜒 ) permet de déterminer si deux variables
qualitatives sont indépendantes ou non. L’analyse des données avec le 𝜒 revient
à tester l’hypothèse d’indépendance contre l’hypothèse de dépendance. Dans
notre étude permettant de déceler s’il existe une différence de genre dans les
opinions et les actions de participation citoyenne, ces hypothèses peuvent être
formulées comme suit :
𝐻 : 𝑙 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖 à 𝑢𝑛𝑒 𝑜𝑝𝑖𝑛𝑖𝑜𝑛/𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑖𝑝𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑑é𝑝𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑢 𝑔𝑒𝑛𝑟𝑒
𝐻 : 𝑙 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖 à 𝑢𝑛𝑒 𝑜𝑝𝑖𝑛𝑖𝑜𝑛/𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑖𝑝𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑑é𝑝𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑢 𝑔𝑒𝑛𝑟𝑒
Partant de l'hypothèse nulle, ce test implique que, dans un tableau de
contingence (tableau croisé de variables) où sont représentées les deux variables,
les proportions sont identiques ou proportionnelles d'une colonne à l'autre ou
d’une ligne à l’autre et que toute différence observée est due à une variation
aléatoire. La statistique du khi-deux mesure la différence globale entre les effectifs
de cellules observés et les effectifs théoriques si les proportions étaient identiques.
Si 𝑂 représente les différentes cellules d’un tableau de contingence des variables
et 𝑇 les cellules des effectifs théoriques, cette différence est déterminée par 𝑂 −
𝑇 . Etant donné que cet indicateur est global, la statistique de khi deux calculée
est obtenue par la formule suivante :

204
(𝑂 − 𝑇 )
𝜒 = (1)
𝑇
On admet de façon plus générale que si les deux caractères sont indépendants,
la statistique 𝜒 suit une loi du 𝜒 à un certain nombre de degrés de liberté (ddl).
𝑑𝑑𝑙 = (𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑙𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒𝑎𝑢 − 1)
∗ (𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒𝑎𝑢 − 1)
Pour procéder au choix de l’hypothèse à retenir, on compare d’une part la
valeur calculée du test à la valeur tabulée à un seuil 𝛼 donné ou d’autre part le
seuil 𝛼 à la p-value. Cette valeur tabulée correspond à 𝜒 (𝑑𝑑𝑙). Si 𝜒 >
𝜒 (𝑑𝑑𝑙), on rejette l’hypothèse d’indépendance 𝐻 au profit de celle de
dépendance 𝐻 . Dans le cas contraire, on ne la rejette pas 𝐻 . En présence de la
P-value, qui correspond au seuil 𝛼, on rejette alors 𝐻 si elle est inférieure au seuil
𝛼.
2.2. Test de comparaisons des proportions
Après le test de différence, il est important de déterminer si les hommes
appuient les opinions et actions de participation citoyenne plus que les femmes et
inversement. Nous pouvons adopter le test de comparaison de proportion pour
déterminer si la part des hommes pour chaque approche est supérieure à celle des
femmes. Considérons 𝑃 et 𝑃 les populations des hommes et des femmes,
respectivement, desquelles sont extraits deux échantillons de tailles 𝑁 et 𝑁 . On
suppose les proportions π et π d’une caractéristique dans chacune des deux
populations. Si dans les différentes populations, 𝑋 représente la variable aléatoire
binaire dans la population P de moyenne π où on observe un échantillon de
taille N 𝑋 , , … , 𝑋 , et 𝑋 représente la variable aléatoire binaire dans la
population P de moyenne π où on observe un échantillon de taille
N 𝑋 , , … , 𝑋 , , Ceci revient à tester les hypothèses suivantes :
𝐻 :π = π
𝐻 :π > π
L’hypothèse alternative 𝐻 stimule qu’il semblerait que l’échantillon des
hommes soit tiré d’une population où la proportion π d'appui à une
opinion/action de participation citoyenne est supérieure celle des femmes (π ). La
proportion π commune sous l’hypothèse nulle est estimée par :
𝑁 P +𝑁 P ∑ ∑ 𝑋
𝑃= = (2)
𝑁 +N ∑ 𝑁
Lorsque les échantillons sont indépendants, de taille supérieure à trente et que
min ( 𝑁 𝜋, 𝑁 𝜋, 𝑁 (1 − 𝜋), 𝑁 (1 − 𝜋) > 5, la statistique du test qui est donnée
par :

205
P −P
𝑈= ~𝒩 (0, 1) (3)
P (1 − P ) P (1 − P )
+
N N
Si 𝑈 > 𝑢(𝛼) (valeur de U d’après la lecture de la table statistique au seuil 𝛼),
on rejette alors 𝐻 .
2.3. La décomposition de Shapley-Shorrock
Dans cette section, il est question de déterminer la propension de chaque
facteur (parmi lesquels le genre) à contribuer à la participation citoyenne. Il s’agit
d’observer si ces différences de genre observées dans les opinions et les actions
individuelles persistent même à travers une agrégation de ces opinions et actions.
Nous avons adopté à cet effet une approche largement répandue dans l’analyse
des inégalités. Il s’agit de la décomposition de Shapley-Shorrock tiré des travaux
de Chameni et Miamo (2012) ; Muszyńska et Wędrowska (2018).
La décomposition de Shapley-Shorrock se formule comme suit : soit 𝐼
l'indicateur statistique dont la valeur est déterminée par une série de 𝑛 facteurs
contributifs 𝑋 , avec 𝑗 ∈ 𝑁 = 1, 2, … , 𝑛 . 𝐼 = 𝑓(𝑋 , 𝑋 , … , 𝑋 ), ou 𝑓 décrit le
modèle à examiner, par exemple si 𝐼 est le niveau global d'inégalité alors 𝑋 sera
les facteurs contribuant à l'inégalité. Par la suite, on suppose que les effets de tous
les autres facteurs influençant la variation de 𝐼 sont éliminés. 𝑉(𝑆) est utilisé pour
désigner la valeur que prend 𝐼 lorsque le facteur 𝑋 , 𝑗 ∈ 𝑆 facteurs ont été omis.
Il convient de caractériser la structure du model 〈𝑁, 𝑉〉 en termes de séquence
d’indices du facteur 𝑁 et de la fonction 𝐹 : 𝑆/𝑆 ⊆ 𝑁 → ℝ, car la séquence
d’indices du facteur contribue complètement à 𝐼 et il conviendrait de s’assurer que
𝑉 (∅) = 0. En d’autres termes 𝐼 est nul lorsque tous les facteurs sont supprimés.
Une décomposition de 〈𝑁, 𝑉〉 est une suite de valeurs réelles, avec 𝑗 ∈ 𝑁
indiquant la contribution de chaque facteur. Une règle de décomposition 𝐷 est une
fonction qui génère une suite de facteur de contribution 𝐶 = 𝐶 (𝑁, 𝑉), avec 𝑗 ∈
𝑁 pour tous les modèles possibles de 〈𝑁, 𝑉〉.
Selon Shorrocks (1999) cette décomposition doit satisfaire aux propriétés de
symétrie (ou d’anonymat), et de la précision de la décomposition. Dans le
processus établissant la règle de la décomposition de Shapley, nous considèrerons
deux possibilités :
La première possibilité serait de considérer la contribution de chaque facteur à
son impact marginal 𝑀 = (𝑁, 𝑉 ) = 𝑉(𝑁) − 𝑉(𝑁 − 𝑗) ; avec 𝑗 ∈ 𝑁. Cette règle
est symétrique, mais ne répond pas aux exigences de précision de la
décomposition. La seconde possibilité est de considérer l’impact marginal de
chaque facteur lorsqu’ils sont retirés séquentiellement. Soit 𝜎 = (𝜎 , 𝜎 , … , 𝜎 ),
l'ordre dans lequel les facteurs sont éliminés, et soit 𝑆(𝜎 , 𝜎) = 𝜎 \𝑘 > 𝑟 , le
résultat du facteur restant après que le facteur 𝜎 ait été soustrait. Ainsi, l'impact
marginal est donné par :
𝐶 = 𝑉 𝑆(𝑗, 𝜎) ∪ 𝑗 − 𝑉 𝑆(𝑗, 𝜎) = ∆ 𝑉 𝑆(𝑗, 𝜎) ; 𝑗 ∈ 𝑁 (4)

206
Où ∆ 𝑉 𝑆(𝑗, 𝜎) est l'effet marginal résultant de l'ajout du facteur 𝑗 à 𝑆.
Shorrocks (2012) a par la suite démontré que ∑ 𝐶 = 𝑉 𝑁 ce qui nous permet
d'affirmer que la décomposition de 𝐼 est exacte.
Cependant la valeur de la contribution attribuée à un facteur donné dépend de
l'ordre dans lequel les facteurs apparaissent dans la disposition de la séquence 𝜎,
et les facteurs sont traités de manière symétrique. Ce type de problème est résolu
en considérant l'élimination possible de 𝑛! séquences dénotées par ∑ et ensuite en
calculant la valeur attendue de 𝐶 lorsque les séquences dans ∑ sont choisies au
hasard. On obtient ainsi la règle de décomposition de Shapley-Shorrocks donnée
par :
(𝑛 − 𝑠 − 1)! 𝑠!
𝐶 (𝑁, 𝑉 ) = ⊆
(𝑗) ∆𝑉𝑆 (5)
| |
𝑛!
|𝑆| est la cardinalité de 𝑆
La décomposition par sources avec l'approche de Shapley-Shorrocks suppose
que la contribution de la composante 𝑗 à l'inégalité totale est la valeur attendue de
sa contribution marginale lorsqu'elle est ajoutée aléatoirement à l'un des différents
sous-ensembles de composantes que l'on peut choisir dans l'ensemble de toutes
les composantes. Lorsqu'une composante est absente de cet ensemble, nous
supposons que les valeurs d'observation de cette composante sont partout
remplacées par sa moyenne.
La valeur de Shapley de chaque composante 𝑖 correspond donc à la moyenne
de ses contributions marginales. Pour déterminer la contribution relative du
facteur 𝑗, il suffit de diviser la valeur de Shapley par l'inégalité totale, comme suit :
𝐶 (𝑁, 𝑉 )
𝜑 = (6)
𝐼
𝜑 représente la contribution relative de la source 𝑗 de l’inégalité 𝐼.
Le Pseudo R carré représente l’inégalité 𝐼 adopté dans notre travail. Ainsi,
l’approche de la régression de poisson permettra de déterminer cette inégalité et
la contribution relative de chaque facteur. En effet, suivant les analyses antérieures
(Kim et Chen, 2016 ; Tai et al., 2020 ; Miamo et al., 2022), la participation
citoyenne peut être obtenue en additionnant les variables dichotomiques de la
perception des opinions et des comportements participatifs des répondants. Ainsi,
nous avons construit l’indicateur de participation citoyenne à partir d’un ensemble
de 21 variables décrivant les opinions, les actions, les organismes et les étapes de
participation. Il s’agit de quatre variables, permettant de capter le contrôle de
l’action publique et une variable définissant la consultation lors des actions de
développement. À cela, il peut également s’ajouter le fait d’être engagé dans les
activités de développement dans la communauté et les cinq organismes à travers
lesquels, l’implication à la planification et ses cinq étapes, trois types de solutions
endogènes et la prise en compte des observations individuelles. En ce qui concerne
les variables de contrôles, elles sont représentées par l’âge, le nombre d’années

207
d’étude complète, le revenu mensuel et la durée du ménage depuis son
aménagement dans la localité.
3. Présentation et discussion des résultats
3.1. Statistiques descriptives
Dans cette sous-section, nous allons décrire les statistiques relatives à la
participation citoyenne.
Trois indicateurs permettent de décrire la participation citoyenne dans nos
analyses. Il s’agit des opinions relatives à ce que les citoyens pensent utile de faire
dans un processus de Participation citoyenne, des actions participatives et de la
consultation pour les actions de développement dans les communautés locales
avec l’accompagnement du PNDP. Nous allons également décrire ici quelques
caractéristiques individuelles pouvant stimuler la participation citoyenne (voir
tableau 1 ci-dessous).
S’agissant des caractéristiques individuelles, les données nécessaires pour
notre analyse sont constituées de 74,20% d’hommes et 25,80% de femmes. Les
hommes ont un revenu mensuel estimé en moyenne à 95240 FCFA et les femmes
de 63590 FCFA. De plus, les hommes paraissent aussi plus âgés, plus éduqués et
moins mobiles que les femmes. Les moyennes de l’âge et de l’éducation sont
estimées à 47,15 et 10,49 ans pour les hommes et à 44.84 et 9,99 ans pour les
femmes. De plus les hommes sont plus anciens dans une localité (29,1 ans contre
seulement 21,5 ans pour les femmes). Ceci révèle que les hommes sont moins
mobiles.
L’analyse statistique des variables de participation montre que les proportions
des hommes ayant des avis affirmatifs sont globalement supérieures à celles des
femmes. L’indicateur additif de participation citoyenne est estimé en moyenne à
10,36 chez les hommes et à 8,96 chez les femmes, soit une différence de 1,40
point. Néanmoins, quelques exceptions peuvent être relevées, où les femmes sont
représentées en grand nombre. Il s’agit de l’opinion concernant l’importance d'être
informé des questions communautaires où 94,52% de femmes ont jugé qu’il est
important contre 93,33% d’hommes. Pour les actions participatives, les femmes
œuvrent le plus à travers l’Assemblée villageoise et les Associations/actions
communautaires avec une proportion de plus de 6% supérieure à celle des
hommes. Nous relevons enfin que les observations des femmes sont les plus prises
en compte pendant le processus de planification (13,81% d’hommes contre
17,81% de femmes), marquant certainement une approche inclusive.

208
Tableau 1 : Description des statistiques relatives à la participation et
l’engagement citoyens
Homme Femme
Opinions de Participation citoyenne
1.Avoir une part de responsabilité dans le développement Non 7,86 8,90
de la commune Oui 92,14 91,10
2.Avoir la responsabilité d’aider les citoyens de la Non 7,14 10,96
communauté Oui 92,86 89,04
Non 7,62 9,59
3.Croyance au bénévolat des actions
Oui 92,38 90,41
4.Il important d'être informé des questions Non 6,67 5,48
communautaires ? Oui 93,33 94,52
Actions de Participation citoyenne
5.Être engagé dans les activités de développement dans Non 12,62 19,86
votre communauté ? Oui 87,38 80,14
Non 53,33 63,70
6.Avoir déjà été impliqué dans le processus de planification
Oui 46,67 36,30
7.Être consulté pour les actions de développement menées Non 44,05 61,64
avec l’accompagnement du PNDP Oui 55,95 38,36
8.Avoir connaissance du mécanisme de gestion de plaintes Non 71,90 76,03
mise en place par le PNDP Oui 28,10 23,97
Non 16,84 7,55
9.Les observations sont prises en compte.
Oui 83,16 92,45
Les organismes utilisés pour les activités de développement
Non 85,29 95,73
10.Comité de pilotage/suivi
Oui 14,71 4,27
Non 41,96 35,90
11.Assemblée villageoise
Oui 58,04 64,10
Non 45,50 66,67
12.Comité de concertation
Oui 54,50 33,33
Non 59,67 76,92
13.Comité de gestion
Oui 40,33 23,08
Non 93,19 83,76
14.Associations et actions communautaires
Oui 6,81 16,24
Quelques solutions endogènes
Non 24,80 32,48
15.Solution endogène
Oui 75,20 67,52
Non 41,96 46,15
16.Maintenance des ouvrages
Oui 58,04 53,85
Non 23,33 32,19
17.Entretien des infrastructures et des équipements
Oui 76,67 67,81
Les étapes d’intervention dans la planification locale
Non 44,90 49,06
18.Préparation
Oui 55,10 50,94
Non 40,31 50,94
19.Diagnostic participatif
Oui 59,69 49,06

209
Non 75,51 75,47
20.Mobilisation des ressources
Oui 24,49 24,53
Non 62,76 66,04
21.Planification
Oui 37,24 33,96
Non 81,12 81,13
22.Programmation
Oui 18,88 18,87
Indicateur additif de participation citoyenne 10,358 8,959
Caractéristiques individuelles
Genre 74,20 25,80
Nombre d’années d’étude complète 10,49 9,99
Âge 47,15 44,84
Revenu mensuel 95,24 63,59
Temps mis en tant que résident la localité 29,10 21,5
Standard errors in parentheses ; *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
Source : auteurs à l’aide des données ECA-PNDP
La description statistique a permis de souligner la différence de participation
entre les hommes et les femmes, avec une participation plus faible notée chez les
femmes. Ces différences sont-elles dues aux variations aléatoires des
observations ? ou persistent-elles même au sein de la population camerounaise.
3.2. Différence participative entre hommes et femmes : un phénomène
enraciné au sein de la population
La mise en application du test de khi deux sur l’ensemble des variables que
nous avons décrit précédemment a permis d’obtenir les résultats du tableau 2
suivant. Ce tableau montre que, pour la grande majorité des composantes de la
participation citoyenne, les hommes et les femmes sont différents à plusieurs
égards.
Le premier point qui retient notre attention est celui des opinions relatives à ce
que les citoyens pensent utile de faire dans un processus de Participation
citoyenne. Nous observons ici que les hommes et les femmes émettent en général
des opinions similaires puisque les valeurs des statistiques de Pearson obtenu à
travers le test de Khi deux sont non significatives pour trois des quatre variables.
L’exception observée relève au fait d’avoir la responsabilité d’aider les citoyens
de la communauté. La statistique de Pearson estimée à 2,11 est significative au
seuil de 10%. Ce qui prouve une différence entre les hommes et les femmes ayant
répondu à l’affirmation. Bien plus, les hommes sont ceux qui pensent le plus qu’il
est bien d’aider les pauvres de la communauté, car, le test de proportion montre
que la proportion des hommes est significativement supérieure à celle des
hommes, au seuil de 10%.
Contrairement aux rapprochements que nous avons observés dans les opinions,
les différences sont grandes en ce qui concerne les actions. La part des femmes
engagées dans les activités de développement de la communauté est
statistiquement différente de celle des hommes. En effet, la statistique de Pearson
de cette variable estimée à 4,59% est significative au seuil de 5%. Les hommes

210
sont plus engagés que les femmes d’après le résultat du test de proportion. En
accordant une attention aux personnes engagées, nous constatons également
qu’elles n’adoptent pas toutes les mêmes approches participatives. Tandis que les
hommes dominent les comités (de pilotage/suivi, de concertation et de gestion),
l’entretien des infrastructures et équipements, les femmes sont les plus présentent
dans les assemblées villageoises, solutions endogènes et les associations/actions
communautaires. Par exemple, la statistique de Pearson relevant du test d’égalité
du khi deux de la participation à l’entretien des infrastructures et des équipements
est estimée à 4,4615 et significative au seuil de 5%. Le test de proportion relevant
de la participation à travers les Associations et actions communautaires par contre
est négatif (-0,094) et significatif au seuil de 1%. Ces résultats prouvent que les
femmes sont moins présentes dans la sphère de prise de décision, mais qu’elles
s’orientent plus vers la politique informelle comme l’ont également montré Coffé
et Bolzendahl (2010) ; Kostelka et al. (2019) ; Coffé et Bolzendahl (2021).
S’agissant de la planification locale, nous constatons que les femmes y
participent également peu, comparés aux hommes. Au seuil de 5%, la proportion
des hommes intervenant dans le processus de planification est statistiquement
supérieure à 0,10 de celle des femmes. Ce résultat soutient l’hypothèse d’existence
de différence participative de genre tel que prouvé par les analyses de (Isaksson
et al., 2014 ; Brandtzaeg, 2017 ; Coffé et Bolzendahl, 2021). Toutefois, les
hommes et les femmes interviennent pareillement dans presque toutes les étapes
de la planification, à l’exception du diagnostic participatif où ils sont en grand
nombre. Pendant le processus de planification, il est possible que les observations
des femmes soient le plus prises en compte afin de prôner une plus grande
inclusion, car, la statistique de Pearson obtenue du test de khi deux estimée à 2,85
est significatif au seuil de 10%. Il en est de même pour la différence de proportion
dont la valeur est de -0,093 et significative au seuil de 5%.
Enfin, dans la consultation pour les actions de développement menées avec
l’accompagnement du PNDP, la part des hommes semble significativement
différente des femmes au seuil de 1%. De plus, la proportion des hommes
consultés est de 0,18% supérieure à celle des femmes.

211
Tableau 2 : Test de différence de participation citoyenne entre les hommes et
les femmes
Test de Khi deux Comparaison des proportions
Pearson chi2 Masculin–Feminin
Opinions relatives aux actions de Participation citoyenne
1. 0,1590 0,0104697
2. 2,1129* 0,0381605*
3. 0,5631 0,0196999
4. 0,2564 -0,0118721
Action de participation citoyenne dans la commune
5. 4,5889** 0,0724397**
Si oui, à travers quel organisme ?
10. 9,0342*** 0,1044039***
11. 1,3540 -0,0606442
12. 15,8954*** 0,2116258***
13. 11,4362*** 0,1725005***
14. 9,5405*** -0,0942733***
15. 2,6788* -0,0942733*
16. 0,6362 0,0419199
17. 4,4615** 0,0885845**
6. 4,7241** 0,103653**
Si oui, à quelle étape ?
18. 0,2907 0,0415864
19. 1,9309* 0,1063727*
20. 0,0000 -0,0003851
21. 0,1939 0,0328263
22. 0,0000 0,0000963
9. 2,8457* -0,0928956**
7. 13,4286*** 0,1759622***
Standard errors in parentheses ; *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
Source : auteurs à l’aide des données ECA-PNDP
À partir de l’indicateur additif de participation citoyenne, nous avons analysé
la pertinence du genre dans l’implémentation de la participation citoyenne
(tableau 3). Ce travail ressort plusieurs résultats importants.

212
Tableau 3 Résultats de la décomposition du Pseudo R carré et de la régression
de poisson
Participation Écart- Valeur de Contribution
VARIABLES
Citoyenne type Shapley (%)
Féminin -0,102*** 0,0343 0,00466 8,09
Nombre d’années d’étude 0,0194*** 0,00340
0,00645 11,19
complète
Âge -0,00155 0,000985 0,00059 1,02
Nombre d’années de résidence 0,00733*** 0,000889
0,01958 33,99
permanente dans la localité
Revenu mensuel 5,06e-05 0,000120 0,00050 0,87
Adamaoua
Centre -0,357*** 0,0511
Est -0,258*** 0,0526
Extrême-Nord -0,195*** 0,0467
Littoral -0,150** 0,0673 0,02584 44,84
Nord 0,00174 0,0525
Nord-Ouest 0,487* 0,254
Ouest -0,0859 0,0619
Sud -0,0511 0,0640
Constant 2,148*** 0,0677
Observations 559
Pseudo R2 0,05761 0,05761 100,00
*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
Source : auteurs à l’aide des données ECA-PNDP Bénéficiaire
Premièrement, le genre est un facteur très déterminant du niveau de
participation citoyenne. Le coefficient de la variable féminin estimé à -0.102 est
significatif au seuil de 1%. Le signe négatif exprime le fait que les femmes
appuient moins que les hommes, les actions et les opinions de participation
citoyenne. Cela signifie que Ceteris paribus, la probabilité de participation des
femmes est inférieure de 0,102 à celui des hommes. Ce résultat corrobore celui de
Schmidthuber et al. (2017) obtenu en prenant l'activité des citoyens sur les
plateformes et la « frequency of reporting » (fréquence de signalement) comme
une approche de participation au gouvernement local. Il en est de même pour les
travaux de Tai et al. (2020) en ce qui concerne la participation « online ». La
décomposition de Shapley Shorrock montre que, le genre contribue à 8,09% à la
variation du R-carré. Ainsi, les inégalités de participation à la prise de décision
locale pourraient réduire d’un peu plus de 8% si les freins à la participation des
femmes sont éliminés.
Deuxièmement, pour assurer la robustesse de notre approche, nous avons pris
en compte d’autres variables en plus du genre. Le premier groupe est
principalement lié au capital humain. Il s’agit du niveau d’éducation de l’âge et
du revenu. L’âge et le niveau d’éducation sont sans importance pour la culture
participative, pourtant, le niveau d’éducation est très déterminant. Avec un

213
coefficient estimé à 0,0194, une augmentation du niveau d’éducation d’une année
supplémentaire peut conduire à l’amélioration de la probabilité de participation de
1,94%. Ce coefficient est significatif au seuil de 1% et explique plus de 11,19%
la variation du Pseudo R-carré.
Notre travail prouve enfin que les facteurs locaux constituent les plus
importants pour une pleine implémentation de la démarche participative. Les
facteurs locaux établissent des évidences significatives de la participation plus
élevée dans certaines régions par rapport à d’autres. En effet, les coefficients
obtenus de la régression étant respectivement estimé à - 0,357 au Centre, à - 0,258
à l’Est, à -0,150 au littoral et à -0,195 à l’extrême Nord, ceci atteste que ces régions
adoptent des démarches de gouvernement local moins participatives que celle de
l’Adamaoua. Au Nord-ouest par contre la gouvernance locale semble plus
participative. Avec un coefficient estimé de 0,487. Ce résultat peut certainement
s’expliquer par l’ancienneté de la démarche participative dans la région. La région
explique à elle seule jusqu’à 44,84% de la variabilité du pseudo R-carré. Le
deuxième facteur à prendre en compte pour l’amélioration possible de la
participation citoyenne c’est le nombre d’années de résidence dans la localité. Son
coefficient estimé est de 0,00733 et est significatif au seuil de 1%. Ce facteur
explique un peu plus du quart de la variation du pseudo R-Carré. En somme, plus
de 78% de la variation du pseudo R-carré est expliqué par les spécificités de la
localité.
Conclusion
L’objectif de cette étude était de déterminer si les approches participatives
chères au développement local du Cameroun sont inclusives. Plus spécifiquement,
il s’agissait de décrire les différentes approches participatives adoptées par les
hommes et les femmes, de déterminer si ces hommes et femmes diffèrent par leurs
opinions et actions de participation et de déterminer lequel des deux groupes est
le plus actif. À cet effet, nous avons adopté d’une part la littérature sur les
approches participatives, qui les décrit comme étant des mécanismes liés à
l’engagement et la participation citoyenne.
D’autre part, nous avons appliqué les tests de khi deux, de différences de
proportion et la décomposition du shapley-shorrock aux données ECA-PNDP. De
ce travail, nous avons obtenu plusieurs résultats importants. Premièrement, la
participation citoyenne est implémentée dans les communautés locales
camerounaises à travers plusieurs canaux dans lesquelles les hommes et les
femmes semblent émettre des opinions similaires. Toutefois, les différences sont
grandes en ce qui concerne les actions. La part des femmes consultées pour les
actions de développement, la part engagée dans les activités de développement de
la communauté et dans la planification locale est statistiquement inférieure à celle
des hommes. Bien plus, les hommes dominent les comités (de pilotage/suivi, de
concertation et de gestion), l’entretien des infrastructures et équipements, tandis
que les femmes sont les plus présentent dans les assemblées villageoises, solutions
endogènes et les associations/actions communautaires. Pendant le processus de

214
planification, il est possible que les observations des femmes soient le plus prises
en compte.
Par ailleurs, à partir de l’indicateur additif de participation citoyenne, nous
avons fourni une évidence statistiquement significative de la faible participation
des femmes de manière globale. Les inégalités de participation à la prise de
décision locale pourraient réduire d’un peu plus de 8% si les freins à la
participation des femmes sont éliminés. De plus, les facteurs locaux constituent
les plus importants pour une pleine implémentation de la démarche participative.
Somme toute, les femmes sont moins représentées dans la sphère de prise de
décision. Même si leurs opinions restent proches de celles des hommes, elles
restent néanmoins moins actives. Ceci suppose la nécessité de mettre sous pieds
des politiques pouvant susciter un réel engagement des femmes afin qu’elles
puissent participer aisément sur tous les plans. Ainsi, les femmes se doivent de
s’impliquer un peu plus aux affaires de leurs communautés principalement ceux
relevant de la sphère de prise de décisions propices au bien-être de tous. Les
autorités locales devraient multiplier et renforcer les mécanismes d’engagement
citoyen devant permettre d’attirer le plus grand nombre de personnes dans la
sphère de prise de décision. À ceci, il faut ajouter une grande communication
autour des actions participatives et la définition du rôle de chaque partie prenante.
Enfin, nous exhortons la communauté scientifique à multiplier les recherches dans
ce domaine afin de dénicher les problèmes qui freinent la pleine participation des
femmes, ce, en particulier, dans la sphère de prise de décision.
Cette étude permet d’avoir un premier aperçu de l’application des approches
participatives par les Camerounais et les Camerounaises. Néanmoins, elle reste
limitée dans la mesure où le travail a porté en particulier sur la participation
citoyenne, ce qui ne permet pas d’avoir une vision globale de l’effet du genre sur
les approches participatives au Cameroun. De plus, les résultats et conclusions qui
en découlent s'inscrivent dans un contexte strict de la participation citoyenne dans
certaines communes et présentent par conséquent des restrictions géographiques.
Par ailleurs l’existence d’une base de données fournissant des informations
relatives au « genre du Maire » et aux proportions de femmes dans le staff
dirigeant pourrait orienter les analyses futures.
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220
POSTFACE
Par Ningaye Paul,
Maître de Conférences, Directeur du Centre d'Études et de Recherche

en Mangement et Économie (CERME) de la FSEG de l'Université de


Dschang

L'objectif global assigné au Colloque était d'explorer les mécanismes


nécessaires à une coexistence féconde entre la décentralisation et la
déconcentration, qui sont les deux principaux modes de gestion des États en
Afrique. L'opérationnalisation de cet objectif global s'est traduite par la
formulation des objectifs spécifiques tels que : (i) Identifier la nature et l'ampleur
des conflits observés entre les services déconcentrés de l'État et les Collectivités
territoriales décentralisées, (ii) Émettre et tester les formes de répartition des
compétences susceptibles d’impulser le développement local, (iii) vérifier
l'efficacité des appuis que les services déconcentrés de l’État apportent aux élus
locaux ; (iv) examiner le sens dans lequel la déconcentration modère la relation
entre décentralisation et développement local. Vérification faite, la plupart des
contributions ont abondé dans le sens du dernier objectif, même si le concept de
déconcentration n'apparaît pas explicitement dans les formulations de titre. Il est
sous-entendu puisque le contexte empirique est celui d'une coexistence de la
déconcentration et de la décentralisation.
Sur le plan méthodologique, quelques productions ont adopté l'approche
qualitative appliquée sur les études de cas, face à l'approche quantitative
largement mise en œuvre pour les échantillons plus élargis. Les méthodes
d'analyse de données sont allées des plus simples aux plus complexes et on peut
recenser les tests d'indépendance de khi2, la triangulation des informations, les
analyses factorielles exploratoires, la décomposition de Shapley, les moindres
carrés ordinaires, les moindres carrés généralisés, les analyses factorielles
canoniques, les analyses factorielles confirmatoires, les probits ordonnés, les
logits, et les régressions bootstrap.
Des recommandations pertinentes qui découlent des conclusions des analyses
rigoureusement menées sont formulées suivant deux orientations principales.
Dans la première orientation, les auteurs recommandent la poursuite du processus
de décentralisation sous sa forme actuelle pour les raisons suivantes :
(i) Les systèmes financiers décentralisés encouragent l’inclusion financière et
l’innovation du secteur informel ; le financement participatif par le biais de la
finance digitale (crowdlending) qui peut constituer une opportunité et une

331
éventuelle source de capital pour les petites entreprises qui ne peuvent pas obtenir
l’aide des banques traditionnelles ;
(ii) Une amélioration de la décentralisation fiscale et la décentralisation
administrative a un effet sur les coûts de transaction liés à l’enregistrement des
droits de propriété et sur les coûts de transaction liés à l’exécution des contrats.
De même, une amélioration de la décentralisation politique conduit à une
amélioration des coûts de transaction liés aux importations et à l’insolvabilité, et
une amélioration de la décentralisation fiscale a un effet sur les coûts de
transaction liés aux exportations.
(iii) La décentralisation a encouragé la démarche de certification auprès des
entreprises forestières, et elles sont plus enclines à développer des actions de
Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) avec, notamment, la construction
des centres de santé et des écoles, l'aménagement des pistes rurales. Toute chose
qui va dans le sens de booster le développement durable.
Dans la seconde orientation, les auteurs recommandent certaines
reformulations du processus de décentralisation actuel à l'égard de certains
objectifs spécifiques.
(iv) l’État doit mettre en place le Budget-Programme conformément aux
dispositions de l’article 373 de la loi de 2019 pour accompagner la
décentralisation. Il atténuera la capture politique ainsi que la corruption et
favorisera une plus grande transparence et recevabilité des élus locaux dans
l’amélioration de l’accès des populations à l’énergie électrique.
(v) Analysant les causes de la sous-consommation des crédits d'investissement,
les auteurs recommandent la formation et le recyclage permanent des acteurs
chargés du suivi du BIP, le respect des normes sectorielles dans la planification
des projets dans l'accompagnement du processus de décentralisation actuel.
Au regard de la pertinence des recommandations de politique ainsi formulées,
nous recommandons un effort supplémentaire de vulgarisation des résultats de ce
Colloque auprès des décideurs politiques, en formulant le souhait que ceux-ci
implémentent la mise en œuvre desdites recommandations.

332
DERNIERES PARUTIONS
Collection « Impact »
André Liboire TSALA MBANI, La Francophonie : une alternative à la mondialisation du
vide ? Sauver l’humanité par la multipolarité, Sous-Coll. « Arts and Social Sciences », 2021.
SHANDA TONME, Noir je suis. Nègre je le suis aussi, Sous-Coll. « Arts and Social
Sciences », 2021.
Innoncent NYIRINDEKWE, Église Catholique et Politique en RDC. Démocratie et
Balkanisation à travers les messages de la CENCO, Préface de Roger MONDOUE, Sous-
Coll. « Arts and Social Sciences », 2021.
Sous la direction de Célestine Colette FOUELLEFAK KANA Festivals culturels
africains : espaces de promotion des patrimoines et des identités des peuples, Préface de Pierre de
MARET, Postface de Caroline GAULTIER-KURHAN, Sous-Coll. « Arts and Social
Sciences », 2022.

Collection « Knowledge »
Alexandre T. DJIMELI, Introduction à la communication des collectivités territoriales
décentralisées au Cameroun. Orientations, déploiement et défis, Préface de Jean CHARRON et
Postface de Joseph KEUTCHEU, Sous-Coll. « Arts and Social Sciences », 2021.
Jacques CHATUE, Roger MONDOUE, Marlène SOKENG-FOMENA, Christian
TOUMBA PATALE, Christelle ELYSE MEZANOU et Romuald DEZO MOUAFO,
Introduction Générale à l’Épistémologie. Tome 1 : Notion d’Épistémologie et Éléments
d’Épistémologie Régionale, 2020.

Collection « Syllabus »
Gilbert T. SAFOTSO, EAP for Franch-speaking students. My Formation Bilingue Book,
Foreword by Professor Paul MBANGWANA, Sub-Coll. « Arts and Social Sciences »,
2021.
Mise en page : Serge TAKENGNY FOMETIO (Yaoundé).
Tél. : (237) 675 44 19 49 / 699 61 01 06
Achevé d’imprimer sous les presses de
SODAB CREATIVE, Essos, à côté du Collège Mongo Béti (Yaoundé).
Contact : (+237) 222 22 55 85 / 678 68 92 68
E-mail : sodabcreative@gmail.com
Dépôt légal : juillet 2023

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