Ann. Univ. Lomé, série Sc.Gest.

, 2022 (Déc), Volume XXIII : 32-45

De l’intention à l’acte d’entreprendre : le rôle modérateur de la

motivation

Moctar HAROUNA1, Rahila HASSANE AMADOU2 et Djibrill ABDALLAH HAMIL

MAÏGA3
1Institut Universitaire de Technologie (IUT)

Laboratoire de Recherche sur les Dynamiques Managériales (LARDYM)

Université de Dosso (Niger)
moctarhi@yahoo.fr
2Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG)

Laboratoire de Recherche sur les Dynamiques Managériales (LARDYM)

Université Abdou Moumouni (Niger)
ha.rahila@gmail.com
3Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG)

Laboratoire de Recherche sur les Dynamiques Managériales (LARDYM)

Université Abdou Moumouni (Niger)
drdjibrillmaiga@gmail.com

Résumé :
L’objectif de cette recherche est d’analyser le rôle modérateur de la motivation entrepreneuriale sur la relation intention
de devenir entrepreneur et l’acte d’entreprendre considéré par bon nombre de chercheurs comme un domaine peu étudié.
L’étude mobilise la théorie du comportement planifié comme base théorique. Elle utilise des données collectées auprès
de 311 étudiants de dernière année de DUT et de licence professionnelle à l’IUT de l’université de Dosso au Niger et le
logiciel statistique SPSS 25.0. L’étude montre que la motivation entrepreneuriale modère la corrélation entre l'intention
entrepreneuriale et l’action de créer une entreprise. Cette réflexion fournit une base pour de futures recherches sur le lien
intention-action en utilisant la théorie du comportement planifié pour expliquer le comportement entrepreneurial pour
une application dans diverses perspectives. Ces résultats illustrent également que la théorie du comportement planifié
peut être mise en œuvre de manière appropriée dans le contexte de recherche des pays en voie de développement afin de
faciliter la création des entreprises économiquement viables par des jeunes diplômés des universités.

Mots clés: théorie du comportement planifié, intention entrepreneuriale, motivation entrepreneuriale, acte
d’entreprendre, rôle modérateur.

Abstract:
The objective of this research is to analyze the moderating role of entrepreneurial motivation on the relationship between
the intention to become an entrepreneur and the act of entrepreneurship, which is considered by many researchers to be
an understudied area. The study mobilizes the theory of planned behavior as a theoretical basis. It uses data collected
from 311 students in their final year of a DUT and a professional license at the IUT of the University of Dosso in Niger
and the SPSS 25.0 statistical software. The study shows that entrepreneurial motivation moderates the correlation
between entrepreneurial intention and the act of creating a business. This reflection provides a basis for future research
on the intention-action link using the theory of planned behavior to explain entrepreneurial behavior for application in
various perspectives. These results also illustrate that the theory of planned behaviour can be appropriately implemented
in the research context of DCs to facilitate the creation of economically viable enterprises by young university graduates.
These results also illustrate that the theory of planned behavior can be appropriately implemented in the research context
of developing countries to facilitate the creation of economically viable enterprises by young university graduates.

Keywords: theory of planned behaviour, entrepreneurial intention, entrepreneurial motivation, entrepreneurial act.
moderating role.

.
 /
M. HAROUNA, R. H. AMADOU et D. A. H. MAÏGA Ann. Univ. Lomé, série Sc.Gest., 2022 (Déc), Volume XXIII : 32-45
Introduction
La création d’entreprise constitue un objectif et un
enjeu majeur pour plusieurs pays notamment ceux
en voie de développement. Elle rend autonome les
couches les plus vulnérables qui sont les jeunes et
les femmes, et constitue ainsi une alternative pour
prévenir le chômage. A cet effet, plusieurs pays ont
adopté une politique volontariste de
développement et de motivation de
l’entrepreneuriat sous forme de programmes,
d’outils et de structures d’aide à la création
d’entreprises (Firlas, 2012). Le Niger n’est pas
resté en marge. En effet, le gouvernement nigérien
a décidé de promouvoir l’entrepreneuriat, et
particulièrement celui des jeunes, à travers la
création ou l’accompagnement de plusieurs
structures telles que le Ministère de
l’Entreprenariat des Jeunes, la Maison de
l’Entreprise, etc. Malgré les milliards de francs
injectés dans ce secteur, les résultats ne sont pas du
tout satisfaisants. En fait, les entreprises créées par
ces jeunes, peinent à émerger et le chômage
(23,7%) pour la tranche d’âge des 15-29 ans et le
sous-emploi (68,4%) de la population active
touchent une grande partie des jeunes, qui
représentent près de 65% de la population (ERI-
ESI, 2017).
Or plusieurs travaux montrent le rôle positif de
l’enseignement sur le développement de l’intention
entrepreneuriale des étudiants et le passage à l’acte
(Boisson et al, 2009 ; Tounès, 2003 ; Abbés et
al.2016 ; Tchanga, 2017). De nombreux chercheurs
ont également comparé les IE chez les étudiants qui
acquièrent une formation en entrepreneuriat à ceux
qui n'ont pas acquis de formation à l'entrepreneuriat
(Yemini& Haddad, 2010).
Mais malgré cette pléthore de recherches sur
l’intention entrepreneuriale, Peu de recherches sont
menées sur l'écart entre l'intention et l’action. De
ces recherches, certaines affirment que l'intention
est la variable principale qui influe sur la décision
individuelle de se lancer dans la création d’une
entreprise (Schlaegel et Koenig, 2014 ; Bird, 1988).
Alors que d’autres conclu que les activités
entrepreneuriales dépendent de l'intention
entrepreneuriale (Shook et al., 2014), Douglas,
2013). Et Zhang et Yang (2006) ont conclu que
l’acte et l’intention d’entreprendre sont
positivement corrélés.
Pour cela, les chercheurs ont suggéré d'examiner le
comportement qui s'est transformé à partir de
l'intention par le biais d'une étude longitudinale
(Farooq et al. 2018). Dans le même ordre d’idée,
une étude exploratoire de Harouna (2020) portant
33
sur « Les déterminants de l'intention
entrepreneuriale chez les étudiants de l’Université
de Dosso au Niger » propose une étude
longitudinale sur le lien intention-acte afin de
vérifier la stabilité temporelle de l’intention.
Le lien entre l'intention et l’action par le biais de la
motivation peut exister, mais il n'a pas été testé
dans les perspectives d'extension de la TCP
(Carsrud & Brännback, 2011). Ainsi, nous
baptisons la théorique du comportement planifié
(Ajzen, 1991) qui considère l'intention
entrepreneuriale comme variable dépendante des
variables personnelles et contextuelles. Dans cette
perspective de la Théorie du Comportement
Planifié (TCP), les attitudes associées aux
comportements (AAC), les normes subjectives
(NS) et les perceptions du contrôle comportemental
(PCC) déterminent l'intention qui, en fin de
compte, se transforme en action (Ajzen, 1991).
Dans cette étude, le modèle TCP a été adopté et
étendu aux étudiants de l’Université de Dosso pour
mesurer le rôle modérateur de la motivation
entrepreneuriale pour combler le fossé entre
l'intention et l’acte d’entreprendre.
Ainsi notre question principale de recherche
s’inscrit en amont d’une telle perspective et est
formulée comme suit : quel est l’effet modérateur
de la motivation dans la relation entre
l’intention entrepreneuriale et l’acte
d’entreprendre ?
S’il est reconnu que la relation entre l’acte
d’entreprendre et l’intention entrepreneuriale qui
est une conséquence des attitudes associées aux
comportements (AAC), des normes subjectives
(NS) et des perceptions du contrôle
comportemental (PCC) peut être modérée par la
motivation, il s’avère nécessaire de savoir dans le
cadre des étudiants de façon spécifique :
 quel est l’effet de l’intention entrepreneuriale
sur l’acte d’entreprendre ?
 dans quelles mesures la motivation
entrepreneuriale affecte la relation entre
l’intention et l’acte d’entreprendre ?
L’objectif général est de mettre en évidence l’effet
modérateur de la motivation entrepreneuriale dans
la relation entre l’intention et l’acte d’entreprendre
Si nous présumons que la motivation facilite le
passage à l’action, il est important de connaitre son
intensité de façon spécifique. Ceci se fera à travers
deux objectifs spécifiques qui sont :
 évaluer l’effet de l’intention entrepreneuriale
sur l’acte d’entreprendre ;
 vérifier dans quelles mesures la motivation
affecte la relation entre l’intention
entrepreneuriale sur l’acte d’entreprendre
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M. HAROUNA, R. H. AMADOU et D. A. H. MAÏGA Ann. Univ. Lomé, série Sc.Gest., 2022 (Déc), Volume XXIII : 32-45
Bien évidemment, l’atteinte de tels objectifs passe
par la description des modèles d’évaluation de
l’action entrepreneuriale des étudiants.
La présente recherche est organisée en quatre
points. Dans un premier temps, nous passons
d’abord en revue le cadre théorique, suivi de la
démarche méthodologique de l’étude. Le troisième
point est consacré à la présentation des résultats
obtenus et enfin, nous analyserons et discuterons
nos résultats à la lumière de la littérature mobilisée.
1 Cadre théorique de l’étude
Dans cette section, le cadre théorique de la
recherche est posé. Il s’agit, tout d’abord, de
clarifier les notions d’intention entrepreneuriale,
d’acte d’entreprendre et de motivation
entrepreneuriale, suivi de la théorie du
comportement planifié (TCP), puis des
mécanismes de l’intention-acte pour finir par la
motivation entrepreneuriale.
1.1 Les notions d’intention
entrepreneuriale, d’acte
d’entreprendre et de motivation
entrepreneuriale
La variable intention a été utilisée par les
chercheurs pour expliquer le comportement
humain. Pour Ajzen (1991), un comportement
social planifié, comme la création d'une nouvelle
entreprise peut être bien prédit par la mesure des
intentions. Ainsi, L’intention se place en amont du
processus décisionnel qui pourra se transformer en
un comportement entrepreneurial (Sadgui et al.
2016). C’est dans ce cadre que (Bird, 1992)
affirme que la création d’une entreprise est
considérée comme le résultat direct des intentions
des individus qui sont influencées par les variables
socioculturelles. L’intention devient alors le lien
entre les croyances du futur entrepreneur (qui
traduisent les attitudes) et les comportements.
Ainsi, le comportement entrepreneurial est dérivé
de l'attitude entrepreneuriale, qui influence encore
les intentions entrepreneuriales Hernandez (2006)
appréhende l’acte d’entreprendre en trois
dimensions : la décision d’entreprendre, la décision
ou l’engagement à la création d’activités, la
décision et la conduite de l’activité.
Les intentions et les attitudes sont principalement
axées sur la perception et peuvent être améliorées
par le développement de compétences. Pour Alam
et al. (2019) les attitudes entrepreneuriales et les
intentions entrepreneuriales peuvent effectivement
être améliorées grâce à l'apprentissage de
l'entrepreneuriat, ce qui encouragera globalement
l'esprit d'entreprise. De plus, ces dernières années,
plusieurs chercheurs (Salah et al. 2012 Sadgui et
34
al., 2016) tentent d’expliquer l’intention
entrepreneuriale chez un groupe d’individus,
notamment les étudiants. Ils s’appuient sur
l’ancrage des théories psychosociales qui ont
permis l’élaboration de la plupart des modèles sur
l’intention entrepreneuriale des étudiants.
Pour Diop, (2012) La motivation entrepreneuriale
traduit les liens entre l'activation de l'énergie
interne et son orientation vers la création d'une
entreprise. La motivation provient de la cognition
de l'individu et de paramètres naturels et sociaux
(Ryan & Deci, 2000). Un important chaînon
manquant entre l'intention et l’action découle de la
poursuite de la motivation, c'est-à-dire des objectifs
et des motifs de l'individu. En effet, la motivation
est le résultat de déterminants personnels et
contextuels plus ou moins conscients. Elle pousse
les porteurs de projets vers la création d'une
entreprise. Shane et al. (2003) ont indiqué que les
personnes très motivées sont plus enclines à
devenir des entrepreneurs et Collins et al. (2004) de
conclure que la motivation entrepreneuriale joue un
rôle important dans le choix de la carrière d'un
individu.
1.2 La théorie du comportement planifié
(TCP) : base théorique de l’analyse de
l’intention entrepreneuriale
La théorie du comportement planifié de Ajzen
découle de la théorie de l’« action raisonnée »,
(Ajzen et Fishbein ; 1975, 1980) qui modifie la
démarche classique de l’attitude. De façon globale,
Ajzen et Fishbein (1975 ; 1980) présentent la
décision de s’engager dans un comportement
donné en fonction de l’attitude portée à l’égard de
ce même comportement et de la norme subjective
figurée par l’avis et l’opinion de ce qu’un
entourage (perçu comme référence par l’individu)
pense du comportement à adopter par la personne
en question. La théorie du comportement planifié
(Ajzen, 1991) veut pousser l’analyse plus loin en
insistant sur la reconnaissance de jugements non
plus seulement affectifs mais aussi évaluateurs.
Ainsi, la théorie a été révisée par Ajzen lui-même
dans la théorie du comportement planifié. Cette
extension implique l'ajout d'un facteur prédictif
majeur, le contrôle comportemental perçu, au
modèle. Cet ajout a été fait pour tenir compte des
moments où les gens ont l'intention de procéder à
un comportement, mais le comportement réel est
contrarié parce que les individus manquent de
confiance ou de contrôle sur le comportement
(Miller, 2005). Pour Ajzen (1991), les attitudes
sont la clé pour comprendre le comportement
humain. L’intention entrepreneuriale dépend des
attitudes envers les comportements que l’on
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M. HAROUNA, R. H. AMADOU et D. A. H. MAÏGA Ann. Univ. Lomé, série Sc.Gest., 2022 (Déc), Volume XXIII : 32-45
souhaite atteindre. Selon Tounès (2003), l’idée
d’entreprendre peut avoir de nombreuses origines :
elle peut être née de l'expérience professionnelle du
créateur, d'un savoir-faire, d'une formation initiale
lui ayant permis d'acquérir les compétences
indispensables, des rencontres ou tout simplement
lors des voyages à l’extérieur. Ainsi, les individus
qui manifestent des attitudes entrepreneuriales
fortes sont enclins à concrétiser leur idée
d’entreprendre car ils disposent des attitudes et des
informations suffisantes pour l’atteinte de leurs
objectifs.
Quant au deuxième variable, les normes
subjectives sont des attentes généralisées
concernant le comportement adopté au cours d’un
processus de socialisation. Les normes constituent
des modèles d'approbation ou de désapprobation
sociales. Dans les sociétés d'aujourd'hui, les
normes subjectives s’acquièrent principalement
par le biais de la famille, de l'école et du milieu
professionnel. Les études empiriques montrent que
le fait d’être issu d’une famille d’entrepreneur
augmente les chances de réussite de son entreprise
(Hamidi, et Djaider, 2013). La troisième et dernière
variable de la TCP, Les perceptions du contrôle
comportemental impliquent les perceptions de ses
propres aptitudes entrepreneuriales, des ressources
et obstacles de l’environnement qui peuvent
favoriser ou entraver l’intention entrepreneuriale
(Tounès, 2003). Il est question ici des perceptions
de faisabilité du comportement auquel on aspire.
Krueger et al. (2000) affirment qu'en l'absence des
perceptions du contrôle comportemental, il ne peut
y avoir de comportement. Ainsi, Boissin et
al.(2009), en s’appuyant sur la théorie du
comportement planifié et en la testant sur un
échantillon de 655 étudiants grenoblois
parviennent aux résultats qui montrent l’intérêt
porté par les étudiants à la création d’entreprise. De
plus, si les formations et programmes en
entrepreneuriat, les attitudes, les aptitudes et les
traits de la personnalité sont indispensables pour la
réalisation d’idées d'affaire ou de projets
d'entreprise, elles resteraient sans effet si les
étudiants peuvent percevoir des obstacles en termes
de disponibilité des ressources matérielles et
financières. La faisabilité exige des perceptions
que les obstacles soient surmontables et que les
ressources soient disponibles (Tounès, 2003).
1.3 Les hypothèses de la recherche
A ce niveau, nous formulons d’abord la
relation entre l’intention et l’acte
d’entreprendre avant de finir par la dimension
modératrice
35
1.3.1 La relation entre l’intention et l’acte
d’entreprendre
L’intensité de l’intention entrepreneuriale est liée
au désir de posséder une entreprise (Thompson,
2009). Cet état de fait qui pousse un individu à
créer une entreprise ou de devenir indépendant en
termes d’emploi peut être associé aux facteurs
individuels et sociétaux. L’intention
entrepreneuriale est un déterminant stratégique de
la tendance d'un individu à créer et à exploiter des
entreprises. Pour Eresia-Eke et Gunda (2015), les
intentions précèdent et peuvent prédire le
comportement. Ainsi, la connaissance des
intentions entrepreneuriales des étudiants devrait
contribuer à déterminer dans quelle mesure ils sont
susceptibles d'opter pour l'entrepreneuriat comme
choix de carrière une fois leur formation terminée
(Tounès, 2003 ; Boissin et al, 2009 ; Tchanga,
2017). Ainsi, selon le modèle de création d’une
nouvelle organisation de Greenberger et Sexton
(1988), l’acte d’entreprendre est basé sur
l’interaction d’un certain nombre de facteurs parmi
lesquels on peut citer des variables de situation,
certains traits de personnalité et l’esprit
d’entreprendre. Dans ce même ordre d’idée, pour
Eisenhauer (1995), la décision d’entreprendre
dépend à la fois des caractéristiques personnelles
(aversion au risque ou perception des bénéfices
procurés par la création d’entreprise) et des
facteurs contextuels (taux d’intérêt, richesse
accumulée, conditions de travail et salaires, risque
de chômage, générosité du système social). Par
ailleurs, la création d’activité et l’engagement dans
une action entrepreneuriale sont un processus
complexe qui mêle plusieurs dimensions. Les
analyses en entrepreneuriat ont bien montré que la
décision d’entreprendre résultait d’un certain
nombre de facteurs. Sur la base de ces
considérations, nous proposons notre première
hypothèse :
H1 : L’intention entrepreneuriale influence
positivement l'acte d’entreprendre.
1.3.2 La dimension modératrice dans la
transformation de l’intention en action : la
motivation entrepreneuriale
Le choix d'une carrière entrepreneuriale passe par
différentes phases d'engagement croissant qui vont
de la formation d'une intention entrepreneuriale au
comportement entrepreneurial effectif (Fayolle et
Gailly 2009). Dans cette situation, les chercheurs
ont essayé de comprendre quelles motivations de
carrière peuvent emmener certaines personnes
plutôt que d'autres à entrer et à progresser dans des
parcours entrepreneuriaux (Manolova et al.2010).
Un certain nombre d’entre eux ont avancé des

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données qui font ressortir six raisons de carrière :
l'innovation, l'indépendance, la reconnaissance, les
rôles, la réussite financière et la réalisation de soi
(Manolova et al. 2010). D’autres par ailleurs
évoquent entre autres l'effort de travail,
l’autonomie, un besoin de réussite, un besoin
d'accomplissement, l'indépendance et l’innovation
(Van Gelderen et Jansen, 2015 ; Zellweger et al.
2011). Dans notre cas d’espèce, le choix
qu’effectue les étudiants se traduit par la
formulation d’un projet professionnel qui, dans la
logique de Gollwitzer (1996, 2014), renvoie à
l’intention. Le projet ainsi formulé, entraine la mise
en place d’un plan d’action et des moyens
permettant sa réalisation avec un niveau de
motivation conséquent (Tounès, 2003). Cette
motivation est fonction de la perception de
l’étudiant en ses capacités à créer et gérer une
Motivation Entrepreneuriale
(ME)
Intention Entrepreneuriale
(IE)
Figure 1 : Le modèle incluant les dimensions utilisées dans la recherche.
Source : Auteurs, à partir de la littérature existante et propre au thème de recherche
2 La démarche méthodologique
Pour la démarche méthodologique, notre choix doit
se porter sur les méthodes d’analyse explicatives
multivariées. Les données collectées sont
analysées par la méthode des régressions c’est-à-
dire que les données mesurent les concepts sans
erreur. De plus, la validité convergente de nos
construits permet de vérifier si les indicateurs qui
sont supposés mesurer le même phénomène sont
parfaitement corrélés. Le critère des communautés
permet de mettre en évidence l’intensité du degré
d’information restitué par chaque variable
observée dans le facteur. Au cas où la communalité
d’une variable est inférieur à 0,5, après réflexion,
cette variable doit être retirée du facteur (Roussel
et al 2005). Une nouvelle analyse factorielle doit
être réalisée. De même, à la question de savoir si la
motivation entrepreneuriale modère-t-elle la
relation entre l’intention entrepreneuriale et l’acte
/
36
entreprise économiquement viable (Sirois et
Pychyl, 2013 ; Diaz-Moralès, Cohen et Ferrari,
2008). Par ailleurs, le lien entre l'intention et le
comportement par le biais de la motivation peut
exister, mais il n'a pas été testé dans les
perspectives d'extension de la TCP (Carsrud &
Brännback, 2011). Cela nous pousse à examiner
cette existence dans cette étude afin d'expliquer les
liens entre les intentions, les motivations et
l’action. Ainsi, l'hypothèse pour tester le rôle de la
motivation entrepreneuriale dans le lien intention-
action est la suivante :
H2 : la motivation entrepreneuriale affecte
positivement la relation entre l’intention et
l’acte d’entreprendre.
La figure qui suit présente notre modèle de
recherche :
H2
Acte d’Entreprendre
(AE)
H1
d’entreprendre ? Nous avons utilisé la méthode de
modération proposée par Hayes et Preacher (2013).
Ainsi, le cadre opératoire se traduit par le fait qu’il
y a un effet
modérateur de L sur la relation entre M et N si
le coefficient β est significatif (p < 0,05) et si
l’intervalle de confiance exclut zéro.
Par ailleurs, le modèle conceptuel que nous visons
tester est composé de trois variables : l’intention
entrepreneuriale (IE), la Motivation
Entrepreneuriale (ME) et l’Acte d’Entreprendre
(AE). Ces trois variables de mesure sont réparties
entre les trois variables latentes (la variable
indépendante, la variable modératrice et la variable
dépendante).
L'intention entrepreneuriale implique la volonté
d'atteindre un but, la création d’entreprise. Cette
variable est mesurée par cinq (5) items adaptés des
travaux de Tounès (2003) et Abbés et al. (2016).
Les items permettant de mesurer cette variable
pourraient être les suivants :
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J’ai l’intention de créer ma propre entreprise. IE 1

Mon objectif professionnel est de devenir entrepreneur. IE 2
J’ai très sérieusement pensé à démarrer une entreprise. IE 3
L’idée de créer ma propre entreprise me semble réalisable. IE 4
Je mobiliserai toutes mes énergies pour concrétiser mon idée. IE 5

Notre deuxième variable a opérationnalisé est la création d'une entreprise. Cette variable aussi est
variable modératrice : La motivation évaluée par cinq (5) items et est adaptée des travaux
entrepreneuriale. Elle correspond à l’énergie de Diop (2012) et Shah (2018).
interne qui pousse le porteur de projet vers la
Besoin d’autonomie, d’indépendance et de liberté (le fait de pouvoir choisir son lieu de ME1
travail, ses horaires, ses collaborateurs
Besoin d’accomplissement personnel, de reconnaissance et de réalisation de soi ME2
Réussite financière ; Gagner beaucoup/plus d’argent, avoir un mode de vie plus aisé ME3
Effort de travail : Désir de créer de la valeur, de l’emploi ME4
Innovation : Goût d’entreprendre, excitation de l’entrepreneuriat, goût du risque, désir de ME5
créer quelque chose de nouveau, de réaliser un projet

Quant à la variable dépendante, acte situationnels. La variable acte d’entreprendre est

d’entreprendre, elle est basée sur l’interaction d’un estimée par cinq (5) items et est adaptée des travaux
certain nombre de facteurs personnels et de Eisenhauer (1995) et Diop (2012)
l’acte d’entreprendre est pour moi une manière d’accéder à un statut valorisé socialement AE1
Mes capacités me permettent de saisir et transformer les événements en opportunités AE2
entrepreneuriales
Mon affaire est basée sur un produit / service connu dans mon secteur AE3
d'activité.
L'environnement dans lequel se situe mon entreprise est très dynamique avec des AE4
possibilités d’innovation énormes.
Beaucoup de nouveauté arrive régulièrement sur le marché que je compte exploiter. AE5

Chacune de ces trois variables est
unidimensionnelle et nous adoptons le même outil
de mesure (échelle de Likert à cinq points) pour
mesurer les différents items de ces variables. En
effet, il est reproché que les déviations aux
propriétés strictes de l’échelle à intervalles fixes
n’affectent pas significativement le risque d’une
erreur d’inférence statistique ni la stabilité des
estimations statistiques telles que le coefficient de
corrélation (Desrochers et al 2006).
Nous avons collecté les données à l’aide d’un
questionnaire. Ce questionnaire est subdivisé en
deux parties. La première partie porte sur l’acte
d’entreprendre et ses déterminants. La seconde
partie du questionnaire porte sur les
caractéristiques du répondant. Dans cette seconde
partie, l’étudiant doit répondre à des questions
dichotomiques et aux choix multiples. Ainsi, 337
questionnaires correspondant à l’effectif des
inscrits de la dernière année de DUT et licence
professionnelle à l’IUT de l’université de Dosso au
Niger ont été distribués directement à ces étudiants.
Il faut noter au passage que cette recherche est le
prolongement d’étude exploratoire de Harouna
(2020) sur les déterminants de l'intention
entrepreneuriale chez les étudiants de l’Université
de Dosso au Niger. En effet, Comme perspective
l’auteur propose d’étudier le lien intention-acte de
création pour vérifier la stabilité temporelle des
intentions. Entrepreneuriales de ces étudiants.
L'enquête ne consistait pas seulement en des
explications directes en termes de l’objet de la
recherche, mais aussi des instructions sur la façon
de remplir le questionnaire en salle de cours.
Cependant, seuls 319 questionnaires ont été
remplis, soit 94,65 %. Le reste de l’échantillon, soit
18 questionnaires, n’ont pas été remplis du fait que
les étudiants étaient absents au moment de notre
passage. De ces 319 questionnaires, 8 ont été
écartés en raison des réponses incomplètes ou
inadéquates. Ainsi, l'étude a recueilli des données
auprès de 311 étudiants de dernière année de DUT
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et licence professionnelle à l’IUT de l’université de

Dosso au Niger. Le tableau 1 présente les
statistiques démographiques des répondants.
Tableau 1 : Informations descriptives de l'échantillon démographique
Informations sur le répondant Fréquences Pourcentages

Masculin 209 67.2

Sexe
Féminin 102 32.8

15 ans à 20 ans 174 55.9

20 ans à 25 ans 128 41.2

Tranche d’âge 25 ans à 30 ans 7 2.3

30 ans à 35 ans 1 0.3

35 ans et plus 1 0.3

DUT 186 59.8

Niveau d’étude
Licence 125 40.2

Indépendants 146 46.9

Fonctionnaire ou
Activités professionnelles des parents 136 43.7
salarié

Autres 29 9.3

Enseignement en entrepreneuriat ou en Oui 175 56.3

création d’entreprise suivi à l’université Non 136 43.7

Enseignement en entrepreneuriat hors de Oui 61 19.6

l’université Non 250 80.4

Formation en développement personnel, jugé Oui 259 94.9

nécessaire dans le cursus universitaire Non 16 5.1

Oui 231 74.3

Avoir une expérience professionnelle
Non 80 25.7

Musulman 303 97.4

Religion
Chrétien 8 2.6

Source : Auteurs

De ce tableau, il ressort que 67.2% de notre
échantillon est de sexe masculin. De plus, 97.1%
des étudiants interrogés ont moins de 25 ans. Par
ailleurs les données recueillis montrent que 56.3 %
des répondants affirment avoir suivi des
enseignements en entrepreneuriat ou en création
d’entreprise à l’université et 94.9% des enquêtes
juge nécessaire une formation en développement
personnel dans leur cursus universitaire. En fin il
est à noter que 74.3% de ces étudiants ont une
expérience professionnelle pour avoir suivi des
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stages en entreprise ou même exercer avec un 3.1 Les résultats

contrat de travail. Afin d'assurer la qualité des résultats de l'analyse
du modèle, il est nécessaire d'analyser la fiabilité et
3 Résultats et discussions la validité des données du questionnaire. Dans cette
étude, le logiciel statistique SPSS 25.0 a été utilisé
Nous exposons dans un premier temps les pour l’analyser. Les résultats obtenus sont résumés
résultats obtenus avant de les discuter. dans le tableau 2 ci-après :
Tableau 2 : résultat des analyses de fiabilité, de validité et de l’ACP

Composantes
Intention Entrepreneuriale (IE) α = 0.815 1 2
IE 1 J’ai l’intention de créer ma propre entreprise 0.786
IE 2 Mon objectif professionnel est de devenir entrepreneur 0.797
IE 3 J’ai très sérieusement pensé à démarrer une entreprise 0.761
IE 4 L’idée de créer ma propre entreprise me semble réalisable 0.713
IE 5 Je mobiliserai toutes mes énergies pour concrétiser mon idée 0.738
KMO= 0.826
Test de Bartlett =0.000 < 0,001 (significatif)
Composantes
Motivation Entrepreneuriale (ME) α = 0.411 1 2
ME 1 Besoin d’autonomie, d’indépendance et de liberté (le fait de pouvoir 0.804
choisir son lieu de travail, ses horaires, ses collaborateurs
ME 2 Besoin d’accomplissement personnel, de reconnaissance et de 0.784
réalisation de soi
ME 3 Réussite financière ; Gagner beaucoup/plus d’argent, avoir un mode de 0.813
vie plus aisé
ME 4 Effort de travail : Désir de créer de la valeur, de l’emploi 0.774
ME 5 Innovation : Goût d’entreprendre, excitation de l’entrepreneuriat, goût 0.725
du risque, désir de créer quelque chose de nouveau, de réaliser un
projet
KMO= 0.663
Test de Bartlett =0.000 < 0,001 (significatif)
Composantes
Acte d’Entreprendre (AE) α = 0.718 1 2
AE 1 L’acte d’entreprendre est pour moi une manière d’accéder à un statut 0.887
valorisé socialement
AE 2 Mes capacités me permettent de saisir et transformer les événements 0.887
en opportunités entrepreneuriales
KMO= 0.500
Test de Bartlett =0.000 < 0,001 (significatif)
Source : Auteurs

Le coefficient alpha de Cronbach est utilisé pour
tester la fiabilité de chacune des trois variables
potentielles qui ont toutes les alphas de Cronbach
supérieurs à 0.5 sauf la variable motivation
entrepreneuriale avec un α = 0.411. Mais nous
maintenons cette variable pour la validité des
échelles de mesures comme le suggère
Charbonnier (2009) pour qui « si l’échelle présente
un coefficient de cohérence interne acceptable, le
niveau très médiocre de l’alpha de la dimension….
Nous souhaitons en effet conserver cette dimension
étant donné son intérêt théorique dans la
compréhension du construit ». Lors de test de
validité des échelles de mesures, la variable
Motivation Entrepreneuriale (ME), scindée en
deux composantes, chacune regroupe 63.064% des
informations cumulées dans ces nouvelles
variables. La variable Intention Entrepreneuriale
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(IE) conserve tous ces items et reflète 57,683% de Pour la vérification de l’hypothèse 1, le résultat des
l’information cumulée. Enfin, la variable Acte tests montre que la variable indépendante intention
d’Entreprendre (AE) ne contient que deux items entrepreneuriale est positivement corrélée avec la
(AE1 et AE2) après le test de validité du construit. variable dépendante acte d’entreprendre. Cette
Ces deux items de cette variable reflètent 78.666% corrélation est de 0.348 au seuil de significativité
du cumule de l’information recueillie. Par ailleurs, de 0.000 < 0.001. Par ailleurs, l’analyse des
l’analyse en composante principale (ACP) nous régressions multiples est recapitulée dans le tableau
donne un KMO de 0.826 pour IE, de 0.663 pour suivant.
ME et de 0.500 pour AE. Notons aussi que tous les
Tests de Bartlett sont significatifs (0.0000 < 0,001).
Tableau 3 : Récapitulatif des modèles
Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard de l'estimation
1 0,458a 0,212 0,190 0,727
a. Prédicteurs : (Constante), Intention Entrepreneuriale (IE)
Source : Auteurs
Ce tableau 3 montre que le R-deux est de 0.212, variable indépendante (Intention
soit 21,2% de la variation de la variable dépendante Entrepreneuriale). Aussi, l’analyse de la variance
(Acte d’Entreprendre) peut être expliquée par la est résumée dans le tableau ci-après :
Tableau 4 : Analyse de la variance (ANOVAa)
Somme des
Modèle carrés ddl Carré moyen F Sig.
1 Régression 27,156 3 8,156 15,666 0,000b
de Student 111,739 209 0,588
Total 138,895 212
a. Variable dépendante : Acte d'Entreprendre
b. Prédicteurs : (Constante), Intention Entrepreneuriale (IE)
Source : Auteurs
De ce tableau, on remarque que la valeur du Le résultat du test de l’hypothèse sur la
coefficient de Fischer-Snedecor est de 15.666 au modération de la motivation entrepreneuriale
seuil de significativité de 0.000 < 0.05. Ainsi, (ME) dans la relation entre l’intention
dans le modèle sans modération, l’intention entrepreneuriale (IE) et l’Acte d’entreprendre
d’entreprendre explique significativement l’acte (AE) est présenté dans tableau suivant :
d’entreprendre (T= 4,235 > 1.96), d’où la
validation de la première H1.
Tableau 5 : Modèle Summary de l’effet modérateur
R R-sq MSE F df1 df2 p
0,1456 0,0212 0,5863 2,2157 3,0000 307,0000 0,0863
Source : Auteurs
L’examen du test de l’effet modérateur de la d’entreprendre (AE) indique des résultats positifs
motivation entrepreneuriale (ME) dans la relation et significatifs (R-sq = ,0212 **; **p< .05).
entre l’intention entrepreneuriale (IE) et l’Acte Par la suite prédicatif de la modération donne les
résultats qui suivent :
Tableau 6 : Modèle prédictif de l’acte d’entreprendre des étudiants par l’intention entrepreneuriale et la
motivation entrepreneuriale
Coeff SE T P
Constant 0,0560 0,2703 0,2071 0,7361
EI 0,4426 0,1586 3,4212 0,0007
ME 0,5628 0,1760 3,7667 0,0002
Int_1 0,2110 0,0906 2,3179 0,0173
Source : Auteurs

Ces résultats montrent que la motivation entrepreneuriale et l’acte d’entreprendre (t =

entrepreneuriale agit de façon positive et 2,3179 ; p< .05). Les résultats positifs et
significative dans la relation entre l’intention significatifs observés de l’effet d’interaction entre
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l’intention entrepreneuriale et la motivation
entrepreneuriale soutiennent l’hypothèse H2, selon
laquelle la motivation entrepreneuriale modère la
relation entre l’intention entrepreneuriale et l’acte
d’entreprendre des étudiants de l’université de
Dosso est validée.
3.2 Discussion
L’objectif de cette étude était de mettre en évidence
l’effet modérateur de la motivation
entrepreneuriale dans la relation entre l’intention et
l’acte d’entreprendre. Les résultats indiquent qu'il
existe une relation significative entre l’intention et
l’acte d’entreprendre.
L’influence positive de l’intention entrepreneuriale
développé par les étudiants de l’Université de
Dosso sur l’acte d’entreprendre est conforme au
modèle de création d’une nouvelle organisation de
Greenberger et Sexton (1988) selon lequel l’acte
d’entreprendre est basé sur l’interaction d’un
certain nombre de facteurs parmi lesquels on peut
citer des variables de situation. En effet, les
résultats montrent qu’ils mettent en avant leur
désire de disposer de leurs propres entreprises en
mobilisant toutes leurs énergies pour concrétiser
leur rêve. Ces traits de personnalité développer par
ces jeunes montrent que leurs capacités leurs
permettent de saisir et transformer les événements
en opportunités entrepreneuriales.
Par ailleurs l'écart entre l'intention et l'action, qui
est considéré comme un domaine peu étudié par
beaucoup de chercheurs (Carsrud et Brännback,
2011), a été abordé de façon adéquate dans cette
recherche à l'aide d'une analyse de modération. Les
résultats démontrent que la motivation
entrepreneuriale modère significativement la
relation entre l'IE et l’action d’entreprendre. Par
conséquent, le lien proposé (intention-action) tel
que suggéré dans notre modèle est modéré par la
motivation entrepreneuriale.
Ainsi nos résultats sont conformes à ceux
d’Eisenhauer (1995), pour qui la décision
d’entreprendre dépend à la fois des caractéristiques
personnelles et contextuels. En effet, ces jeunes
sont motivés par des forts Besoin d’autonomie,
d’indépendance et de liberté d’une part et des désirs
de créer de la valeur, de l’emploi d’autres parts.
Aussi, ces étudiants estiment disposer des capacités
leurs permettent de saisir et transformer les
événements en opportunités entrepreneuriales. Cet
état de fait est conforme aux résultats de Diop
(2012) pour qui l’intentionnalité précède l'action et
trouve son origine à la fois dans la réflexion.
En effet, L'analyse des résultats démontre que la
corrélation intention-action est faible sans la
motivation entrepreneuriale. Ainsi, pour permettre
42
aux étudiants de franchir le cap de l’intention, il
serait intéressant de développer leur motivation
entrepreneuriale en mettant par exemple l’accent
sur la première dimension de Hernandez (2006),
qui considère l’acte d’entreprendre comme une
logique de construction de soi ou de subjectivation
en tant que moyen de réaliser un projet personnel
qui donnera du sens à son existence.
Conclusion
Le développement entrepreneurial est
indispensable pour le développement socio-
économique. Il peut contribuer à la lutte contre le
chômage et favorise la diffusion de l’innovation.
L'étude s’intéresse au rôle modérateur de la
motivation entrepreneuriale dans l’écart intention-
action auprès d’un groupe d’étudiants. Les résultats
montrent un lien positif dans la relation intention-
acte d’entreprendre. Ce même lien positif plus
intense que la précédente cette fois ci est observé
dans quand cette relation est modérée par la
motivation entrepreneuriale.
Ce résultat est en accord avec des recherches
menées par Jones et al. (2011) qui ont affirmé que
la motivation entrepreneuriale est un lien entre
l’intention et l’action.
Ainsi, en influençant la motivation d'une personne,
on pourrait transformer une intention latente en
action réelle. Ceci est d’autant plus facile à mettre
en œuvre quand il s’’agit des étudiants à travers des
programmes de formations spécifiques.
Cette étude a adopté une nouvelle approche car
appliquant la théorie du comportement planifié
pour comprendre l’apport de la motivation
entrepreneuriale dans la relation intention et
création d’entreprise. Elle contribue à
l’avancement des recherches sur la motivation
entrepreneuriale qui cherchent à établir le lien entre
l'intention et la motivation d’une part et d’autres
parts le rôle de la motivation entrepreneuriale
comme lien entre l'intention entrepreneuriale et
l'action de créer en rejoignant les travaux par
exemple Fayolle et al. al. (2014) et (Carsrud et
Brännback, 2011).
Même si les résultats de l'étude expliquent dans une
certaine mesure la relation entre l'intention et
l'action, il est difficile d'expliquer complètement le
phénomène en utilisant uniquement des méthodes
quantitatives. La combinaison d'une étude
longitudinale et de méthodes qualitatives sont
nécessaires pour étudier le lien entre l'intention et
l'action en particulier dans le cas des étudiants de
l’IUT.
Mener une étude sur la relation intention-action est
toujours resté un défi pour les chercheurs. Dans le
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cas des étudiants au Niger, les études basées sur la
motivation entrepreneuriale sont rares. Cette
recherche élargit le modèle de la TCP en comblant
l'écart entre l'intention et l’action d’entreprendre et
offre aux chercheurs des perspectives pour
l’approfondir en l’étendant dans divers autres
contextes afin de le confirmer. En ce qui concerne
les implications sur la pratique entrepreneuriale,
cette étude est utile à beaucoup d’égards. Le Niger
est un pays en développement dont plus de 66% des
24.118 millions d’habitants ont moins de 25 ans.
La tendance à acquérir une formation
professionnelle et des compétences
entrepreneuriales est considérée comme une
aspiration chez les jeunes. Les résultats de l'étude
peuvent aider à sensibiliser les décideurs politiques
à l'état actuel du profil entrepreneurial des
étudiants. Il est impératif d'encourager la formation
à l'entrepreneuriat et au développement personnel
des étudiants afin de renforcer leurs motivations
entrepreneuriales. Exposer ces étudiants aux
modèles de rôle peut être envisagé comme piste.
L'exposition à l'enseignement commercial et les
visites régulières d’entreprise peuvent inciter les
étudiants à améliorer leurs comportements afin
d'être aptes à se lancer dans les affaires une fois leur
formation terminée. Le développement de la
motivation entrepreneuriale est un phénomène
complexe qui peut être amélioré en multipliant les
contacts des étudiants aux entrepreneurs et
permettre une meilleure connaissance des
questions financières par ces étudiants dans les
organisations. Par conséquent, la mise en place
d’un environnement entrepreneurial global dans les
institutions de formation supérieure peut donner de
grands résultats en termes de développement
économique.
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