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LABORATOIRE DE RECHERCHE
Entreprise et Recherche en Marketing
Pr Imed ZAIEM
Résumé
L’entrepreneuriat jouit d’un fort engouement tant au niveau de la recherche que de la pratique.
Toutefois, l’examen de la littérature sur ce sujet n’a pas révélé assez de recherche sur
l’intention entrepreneuriale. De plus, à notre connaissance, rares sont les études en Tunisie qui
se penchent sur l’intention des femmes à se lancer dans les affaires.
Pour parer à ce vide, la présente communication avait pour objectif d’examiner les
déterminants qui influencent l’éclosion de l’intention entrepreneuriale. Pour ce faire, nous
avons privilégié le recours au modèle de comportement planifié développé par Ajzen (1991),
mettant l’accent sur les trois antécédents susceptibles de stimuler l’intention d’entreprendre:
l’attitude entrepreneuriale, la norme subjective et l’auto-efficacité entrepreneuriale perçue. A
cet effet, nous sommes partis d’une revue de littérature portant sur ce phénomène et d’une
étude qualitative exploratoire auprès d’un échantillon de 15 femmes tunisiennes. Ce qui nous
a permis de proposer un nouveau modèle conceptuel présentant les antécédents de l’intention
entrepreneuriale des femmes. Nos résultats ont montré, à ce niveau, que l’âge de la femme
joue un rôle modérateur dans la relation entre l’attitude entrepreneuriale et l’intention
d’entreprendre. En outre, il s’avère que la norme subjective influence indirectement
l’intention d’entreprendre dont l’attitude entrepreneuriale serait intermédiaire. Plus encore, il
nous a apparu que l’impact de la norme subjective sur l’attitude entrepreneuriale dépend du
niveau d’instruction des femmes. Par ailleurs, il semble que le type de secteur
(formel/informel) modère la relation entre l’auto-efficacité perçue et l’intention
entrepreneuriale.
Mots clés : intention entrepreneuriale- attitude entrepreneuriale- normes subjectives- auto-
efficacité entrepreneuriale perçue- le modèle de comportement planifié - femmes.
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Les antécédents de l’intention entrepreneuriale des femmes
Etude exploratoire : Cas de la Tunisie
Introduction
L’entrepreneuriat est un levier majeur pour la richesse d’une nation (Koubaa et Sahibeddine,
2012). Il constitue un vecteur de développement économique permettant la création de la
valeur ajoutée et le développement de la croissance nationale, et aidant à parer au chômage et
au travail informel (Maâlej, 2013). Devant cet enjeu, plusieurs pays se retrouvent souvent en
concurrence pour susciter les vocations d’entrepreneurs, les séduire et faire naître chez les
individus l’esprit d’entreprise, l’ambition entrepreneuriale, ainsi que l’amélioration des
compétences nécessaires à la création et à la pérennité de la nouvelle entreprise (Gasse, 2003).
La Tunisie n’en est pas en reste. D’ailleurs, les institutions de microcrédit, les formations
universitaires, le lancement des pépinières dans les universités et les politiques
d’accompagnement des entrepreneurs, etc…, sont autant d’éléments témoignant du
dynamisme entrepreneurial.
Toutefois, il est important de préciser que le passage à l’acte de la création d’une nouvelle
entreprise est précédé par une intention de créer son propre projet (Amari et Boudabbous,
2014). En ce sens, cette intention constitue un antécédent de l’acte d’entreprendre (Maripier et
Gasse, 2007). Elle a été définie par Boudabbous (2011) comme, « le premier acte dans le
processus entrepreneurial. Elle résume la volonté d'une personne de créer sa propre
entreprise». Dans cette perspective, Maâlej (2013) et Amari et Boudabbous (2014) attirent
notre attention sur le fait que toutes les intentions ne sont pas nécessairement concrétisées où
elles ne conduisent pas dans bien des cas à la réalisation effective d’un projet. Malgré cela,
bon nombre de chercheurs s’accordent pour affirmer que l’intention est capitale dans le
processus entrepreneurial (Amari et Boudabbous, 2014) et ils recommandent de prêter une
attention particulière à cette phase intentionnelle de ce processus qui constitue un
bon prédicateur des prédispositions et du potentiel entrepreneurial d’une population (Emin,
2003, Saleh, 2011). Pareillement, Maripier et Gasse (2007) considèrent l’intention comme un
excellent indicateur du passage à l’action. Partant de là, décrire et expliquer l’intention
entrepreneuriale s’avèrent indispensables pour comprendre les comportements conduisant à la
création d’entreprise (Tounés, 2006; Boudabbous, 2011 ; Maâlej, 2013). C’est ainsi que, les
études portant sur cette intention se sont fortement intensifiées ces dernières années,
témoignant de l’immense intérêt y manifesté par les chercheurs. A cet égard, il est important
de mentionner que de nombreuses recherches se sont penchées sur les facteurs susceptibles de
stimuler l’intention entrepreneuriale (Maâlej, 2013). La majorité de telles études se sont
basées essentiellement sur le modèle de comportement planifié d’Ajzen (1991) qui constitue
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une alternative prometteuse afin de comprendre le comportement entrepreneurial et expliquer,
de ce fait, l’acte d’entreprendre (Mahmoudi et al, 2014).
Dans ce même ordre d’idées, il est important de mentionner que l’examen de la littérature sur
ce sujet n’a pas révélé assez de recherche sur l’intention entrepreneuriale menées dans le
contexte tunisien. De plus, à notre connaissance, rares sont les études en Tunisie qui
examinent l’intention des femmes à s’engager dans la voie entrepreneuriale. D’ailleurs, les
études s’y rapportant concernent surtout les pays développés et particulièrement les pays
anglo-saxons (Gupta et al, 2009 ; St-Jean et Tremblay, 2013 ; Ndjambou et al, 2014).
Pour combler ce vide et en se basant sur les fondements du modèle de comportement planifié
d’Ajzen (1991), nous tenterons dans le cadre de cette communication d’étudier les antécédents
de l’intention entrepreneuriale des femmes appartenant au contexte tunisien. Ceci étant, notre
objectif final est de proposer un modèle conceptuel présentant les relations entre les variables
retenues qui s’adaptent le mieux au contexte de l’étude.
En s’appuyant sur une revue de la littérature consacrée au phénomène entrepreneurial, nous
tenterons dans la première section de cerner le cadre théorique de notre recherche qui s’appuie
sur la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991). A ce niveau, nous avons fait la
lumière sur le modèle d’intention développé par Ajzen (1991) en mettant l’accent sur les trois
antécédents qui sous-tendent l’intention d’entreprendre: l’attitude entrepreneuriale, les normes
subjectives et l’auto-efficacité entrepreneuriale perçue. Dans la seconde section, nous
exposerons, la méthodologie de recherche adoptée afin d’asseoir notre étude empirique pour
présenter, ensuite, les résultats fondés sur des entretiens semi-directifs menés auprès d’un
échantillon de 15 femmes tunisiennes. Nous achèverons ce travail de recherche par une
conclusion générale comportant les apports, les limites ainsi que les voies futures de la
présente étude.
Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes appuyés sur la théorie de comportement
planifié d’Ajzen (1991) en psychologie. Selon cet auteur, tout acte réfléchi (planifié) peut être
prédit par l’intention d’opter pour un comportement donné. Il postule dans sa théorie que
l’intention d’une personne est conditionnée par trois déterminants tels que : son attitude vis-à-
vis d’un comportement spécifique, sa perception des normes subjectives et de son auto-
efficacité dans une situation donnée.
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L’attitude entrepreneuriale
La norme subjective
D’une manière générale, la norme subjective correspond à la pression sociale perçue par un
individu à adopter (ou pas) certains comportements (Delanoë et Brulhart, 2011). Dans le
phénomène entrepreneurial, elle correspond au concept de désirabilité de Shapero et Sokol
(1982). Selon Boissin et al (2009), cette norme renvoie au degré d’approbation ou de
désapprobation perçue par le créateur potentiel en provenance des personnes dont l’opinion
lui importe et qui le pousse à se lancer ou non dans les affaires. Ainsi, un individu dont les
parents valorisent la carrière entrepreneuriale et pour qui l’opinion parentale est importante
sera plus incité à s’engager dans cette voie lorsque comparé à un autre dont les parents sont
réticents à l’idée d’entreprendre (St-Jean etTremblay, 2013).
A ce sujet, une étude réalisée par Zaiem et al (2014) portant sur un échantillon de femmes
tunisiennes a révélé que la majorité des porteuses de projet ont bénéficié de l’encouragement
et du soutien de leur environnement social, ce qui a alimenté leur intention d’entreprendre.
Plus encore, une étude élaborée par Karimi et al (2013) rapporte que la norme subjective
constitue un fort prédicateur de l'intention entrepreneuriale des femmes. De même, Lu et
Chen (2013) déclarent l’existence d’une relation positive entre ces deux variables.
Cependant, contrairement à cette vision, Chowdhury et al (2012) font constater dans leur
étude menée auprès d’un échantillon d’étudiantes appartenant à une université malaisienne
l’absence d’une relation significative entre la norme subjective et l’intention entrepreneuriale.
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une perception de la disponibilité ou de l’absence des ressources et compétences individuelles
indispensables afin de réaliser ce comportement.
A titre d’exemple, Alexandre-Leclair et Redien-Collot (2013) ont mené une étude quantitative
auprès de 320 étudiants égyptiens francophones au Caire. Les auteurs font ressortir, à cet
égard, que les étudiantes égyptiennes expriment un fort désir de concrétiser assez rapidement
leurs projets, qu’elles sont assez confiantes dans leurs compétences en matière de création et
conscientes des contraintes qu’elles confronteront. Khodabakhshi et Talebi (2012) rapportent,
de leur côté, l’influence positive de l’auto-efficacité entrepreneuriale sur l’intention
d’entreprendre des femmes. Wilson et al. (2009) vont même jusqu’à signaler que la relation
entre ces deux variables est plus intense chez les femmes que chez les hommes.
Attitude
entrepreneuriale
Auto-efficacité
perçue
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Source : adapté d’Ajzen (1991)
2. Méthodologie de la recherche
Dans le cadre de ce travail, nous avons privilégié le recours à une étude qualitative. Ce choix
est cerné en fonction de l’objectif de l’étude. A cet égard, il est à rappeler que notre objectif
consiste à mieux comprendre les antécédents qui sous-tendent l’intention entrepreneuriale des
femmes. A cet effet, il s’agit d’expliciter et comprendre comment l’attitude entrepreneuriale,
la norme subjective et l’auto-efficacité perçue influencent l’intention entrepreneuriale de notre
population. Toutefois, il est à signaler que « La mise en œuvre d’un processus de recherche
qualitatif, c’est avant tout vouloir comprendre le pourquoi et le comment des événements dans
des situations concrètes » (Wacheux, 1996).Ceci étant, nous estimons que l’étude qualitative
se prête mieux à l’objet de l’étude en permettant d’apporter des éléments importants à la
problématique retenue.
Dans ce même ordre d’idées, rappelons que le présent travail concerne un contexte particulier
puisqu’il s’agit des femmes appartenant au contexte tunisien. Néanmoins, l’examen des
études antérieures nous a permis de constater l’absence des études qui ont appliqué le modèle
d’intention d’Ajzen (1991) dans ce contexte bien précis. Ainsi, les possibilités d’émergence
des variables modératrices et ou médiatrices n’était pas exclue. Dès lors, il nous semble
intéressant d’élaborer une étude qualitative exploratoire qui nous permettra de recueillir des
informations pertinentes auprès des femmes, de découvrir leurs perceptions, leurs croyances
et leurs intentions et par la suite améliorer le modèle conceptuel par l’introduction de
variables médiatrices et/ou modératrices spécifiques à cette population féminine .
Pour ce faire, nous avons opté pour la réalisation d’entretiens semi-directifs, auprès d’un
échantillon de femmes. Cette méthode amène l’interviewé à énoncer sa pensée profonde sur
ses motivations réelles, ses croyances, ses valeurs, ses intentions, et aussi à dévoiler sa vision
des choses et des événements (Diakité, 2004), ce qui permet à l’intervieweur de comprendre
en profondeur le comportement entrepreneurial des individus. En ce qui concerne le choix de
la taille de l’échantillon, notons qu’elle a été fixée à partir de principe de saturation
sémantique (Romelaer, 2005). La sélection des interrogées n’est pas aléatoire où nous avons
tenté de diversifier le profil des femmes répondantes. De ce fait, l’échantillon est hétérogène
au niveau de l’âge, de niveau d’instruction, de la catégorie socioprofessionnelle permettant,
ainsi, de bénéficier de la diversité des points de vue et explorer des situations variées. Les
répondantes appartiennent au Grand Tunis (gouvernorats de l’Ariana, de Ben Arous, de la
Manouba et deTunis).
Le tableau qui suit comporte les principales caractéristiques de l’échantillon :
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Tableau: Description de l’échantillon de l’étude exploratoire
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Ces entretiens avec les femmes interrogées ont été effectués au moyen d’un guide d’entretien
qui constitue « un instrument privilégié pour la compréhension des comportements
entrepreneuriaux » (Diakité, 2004). Ce guide d’entretien s’est articulé autour de trois axes. Le
premier est consacré à l’attitude entrepreneuriale, le second est relatif à la norme subjective.
Tandis que le troisième porte sur l’auto-efficacité perçue par les femmes (voir annexe1). Les
entretiens ont été enregistrés et transcrits. Ils ont fait l’objet d’une analyse de contenu. Selon
Thiétart (2003), « l’analyse de contenu repose sur le postulat que la répétition d’unités
d’analyse de discours (mots, expressions, phrases, paragraphes) révèle les centres d’intérêt,
les préoccupations des auteurs du discours ». Pour l’analyse de notre corpus, nous avons
procédé à une analyse de contenu quantitative qui consiste à apprécier l’importance d’un
thème par le « nombre d’occurrences » d’un thème (ou idée). A côté de cette analyse
fréquentielle, nous avons utilisé une autre méthode qui repose sur la « valeur d’un thème »
afin d’apprécier son importance (Thiétart et al ,1999).
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Concernant les raisons expliquant la préférence des femmes pour la création d’entreprise au
détriment du travail salarié, la recherche de l’enrichissement financier constitue l’une des
principales raisons évoquées par les répondantes de l’échantillon. D’ailleurs, de nombreuses
femmes (6/9) envisagent la création d’une nouvelle entreprise comme un moyen assurant à la
fois le bien-être financier et l’indépendance financière. De plus, signalons qu’un nombre
important des femmes (7/9) perçoivent la carrière salariale comme contraignante en termes de
temps, ce qui est préjudiciable aux responsabilités de la femme du foyer. Dans ces conditions,
elles préfèrent la carrière entrepreneuriale car elle leur permet d’arriver à une meilleure
conciliation entre les obligations familiales et la vie professionnelle. En d’autres termes, le
statut d’entrepreneur garantit à la femme davantage de flexibilité en termes d’horaire, et
conséquemment, la possibilité de mieux servir les besoins de sa famille. Cette idée est très
récurrente dans les propos des interviewées. Cependant, d’autres femmes qui constituent une
minorité, expliquent leur attrait envers l’entrepreneuriat par le fait que cette voie leur permet
d’accéder à un statut social prestigieux, de s’auto-réaliser et d’avoir la liberté d’agir.
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« Je désire faire quelque chose de différent des autres afin de
prouver ma valeur »
« Je cherche à relever des défis »
La réalisation de soi « En tant qu’ingénieur en agronomie, je souhaite créer une
entreprise spécialisée dans la production des plantes
ornementales afin d’exercer ma spécialité et appliquer mon
savoir-faire acquis précédemment … Pour moi, j’envisage ce
projet comme un moyen d’épanouissement »
Par ailleurs, certaines répondantes (6/15) affichent une attitude défavorable à l’égard de la
carrière entrepreneuriale et elles déclarent leur préférence pour le travail salarié comme choix
professionnel. Une telle situation revient à l’aspect sécurisant du travail salarié (sécurité
d’emploi, salaire fixe, avantages sociaux, ect…), à l’inverse de la voie entrepreneuriale qui
constitue, à leurs yeux, une perspective très risquée et semée de contraintes et de problèmes.
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vis-à-vis de
l’entrepreneuriat
« A mon avis, le travail indépendant ne convient pas aux femmes. Cette
voie comporte une grande part de risque…C’est une affaire
d’homme »
La norme subjective
A ce niveau, nous avons cherché à explorer l’opinion de l’entourage dans lequel opèrent nos
répondantes à l’égard de la carrière entrepreneuriale. Les réponses recueillies révèlent que la
majorité des femmes de l’échantillon (9/15) perçoivent que les membres de leur entourage
affichent une attitude favorable vis-à-vis de l’entrepreneuriat féminin et ils les encouragent à
se lancer dans les affaires. Une telle situation témoigne que les mentalités traditionnelles
assignant à la femme un rôle et un statut social différents à ceux de l’homme sont loin d’être
répandues dans le contexte actuel. Aujourd’hui, la femme n’est plus enfermée dans les tâches
ménagères, la reproduction et l’éducation des enfants. Au contraire, il lui appartient de
participer activement au développement de son pays en créant des nouvelles entreprises et des
emplois. De plus, les entretiens montrent que la création d’entreprise par les femmes est
envisagée par l’entourage social comme une solution pour résoudre les problèmes financiers
auxquels se confrontent les familles tunisiennes.
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lui, la femme doit profiter à la communauté»
« Ma famille ainsi que mes amis (même les hommes) valorisent la
carrière entrepreneuriale des femmes…D’ailleurs, quelques amis
m’ont conseillé de lancer mon propre projet afin d’échapper au
problème du chômage »
Ensuite, nous avons cherché à avoir une idée sur les personnes sur lesquelles comptent nos
répondantes dans le choix de leur futur professionnel. La majorité des femmes interrogées
(10/15) rapporte l’importance accordée à l’opinion de leurs familles (notamment leurs
parents), leurs conjoints (pour les femmes mariées) ainsi celle de leurs professeurs (pour les
étudiantes) et amis proches dans le choix de leur carrière. En revanche, certaines femmes
(5/15) ont évoqué les voisins et les employeurs comme personnes dont l’opinion est
importante.
L’auto-efficacité perçue
A ce niveau, nous avons cherché à dévoiler l’auto-efficacité entrepreneuriale perçue des
répondantes de l’échantillon. Ainsi, les entretiens montrent qu’un nombre important
d’interviewées (11/15) estiment qu’elles sont efficaces en matière de management des
personnes. Tout de même, plus de la moitié des femmes (8/15) pensent qu’elles sont aptes à
accomplir facilement les procédures administratives associées à la création de nouvelles
entreprises.
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Toutefois, les entretiens font ressortir le faible sentiment d’efficacité personnelle en matière
de financement chez la majorité des répondantes (10/15). Ces dernières déclarent, à ce sujet,
que les femmes sont incapables d’obtenir les ressources financières nécessaires pour la
création de nouvelle entreprise auprès des banques, tandis que les hommes jouissent de plus
de crédibilité de la part des préteurs de fond, ce qui leur permet d’accéder plus facilement aux
prêts bancaires. Dans une telle situation, ces répondantes perçoivent qu’elles sont victimes de
discrimination de la part des institutions financières qui ont de l’incertitude sur les capacités
des femmes en matière de création d’entreprise et manifestent couramment une attitude de
méfiance à leur égard. Cette idée est très récurrente dans les propos des femmes interrogées.
A côté de cela, signalons que plusieurs répondantes (9/15) manifestent aussi un faible niveau
d’auto-efficacité entrepreneuriale stratégique. A titre d’exemple, certaines femmes jugent
qu’elles trouvent des difficultés dans l’appréhension du risque relatif à l’aventure
entrepreneuriale et qu’elles sont inaptes à gérer efficacement leur relation avec les parties
prenantes externes (clients, fournisseurs, concurrents, ect…), ce qui pourrait mettre en péril la
pérennité de la nouvelle entreprise.
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Auto-efficacité
entrepreneuriale « Il me paraît aisé de dynamiser et animer mes collaborateurs… »
managériale
« Je ne doute pas de mes capacités à pousser mes équipes à réaliser
mes objectifs… Oui, je dispose les capacités de négociation et de
communication »
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Au sujet de la relation entre l’attitude entrepreneuriale et l’intention d’entreprendre, la
majorité des femmes répondantes (12/15) affirme l’existence d’un lien positif entre ces deux
variables :
« A mon avis, nous ne pouvons pas y avoir de l’intention de créer si on n’est pas attirée par
cette voie… Certainement, l’attraction est un élément primordial dans le déclenchement de la
volonté d’entreprendre …….»
« Ma ferme intention de se lancer dans les affaires revient essentiellement à mon ambition
entrepreneuriale… A mon sens, les femmes sont des êtres très émotionnels, ce qui fait que leurs
intentions sont très conditionnées par leurs désirs…»
A ce niveau, la restitution des entretiens a montré que la question de l’âge a été largement
signalée par nos répondantes. Il semble, à cet effet, que l’attitude entrepreneuriale engendre
des niveaux plus élevés d’intention d’entreprendre chez les jeunes femmes par rapport à leurs
consœurs âgées. Une telle situation revient au fait que la création d’une nouvelle entreprise
réclame à l’entrepreneur de bonnes capacités physique et mentale qui font défaut chez les
femmes âgées. Ces dernières perçoivent qu’elles ne disposent pas d’une grande puissance du
travail et de fortes capacités de résistance au stress, ce qui les rendent moins aptes à surpasser
les difficultés inhérentes à la création : « Personnellement, je suis très attirée par
l’entrepreneuriat mais il me paraît que si j’étais plus jeune, mon intention de se lancer dans les
affaires serait plus forte… Vers 40 ans, la santé de la femme commence à se détériorer…Vraiment, je
suis épuisée et dépourvue d’énergie… Ah oui, l’intention de créer diminue avec l’avancement en
âge », (une femme âgée de 52 ans), « …Lorsqu’on est jeune, on a davantage de disponibilité d’esprit
et une mémoire plus fraiche… La jeune femme pourrait mieux affronter les difficultés relatives au
lancement d’un nouveau projet, plus capable à travailler ardemment et à résister au stress… Elle est
énergétique et dynamique et de ce fait plus armée à entreprendre. Ce qui alimente fortement son
intention de créer » (une femme âgée de 41 ans).
D’autres répondantes ajoutent, à ce sujet, qu’à un âge avancé, et après avoir bâti une bonne
carrière salariale dans une entreprise (rémunération intéressante, statut prestigieux, sécurité
d’emploi), il ne sera pas aisé d’abandonner ces conditions avantageuses pour s’engager dans
une aventure entrepreneuriale dont les chances de réussite ne sont pas garanties. Ainsi, il
s’avère difficile pour les entrepreneurs âgées qui échouent dans les affaires de rebondir et
reconstituer une nouvelle vie professionnelle. Ceci étant, les femmes âgées manifestent un
niveau moins élevé d’intention entrepreneuriale par rapport à leurs homologues jeunes :
«… Du fait de mon âge avancé, je ne tolère pas l’échec ce qui nuit à mon intention … » (une
femme âgée de 45 ans), « L’échec est plus facile à supporter et à gérer lorsqu’on est
jeune… » (une femme âgée de 24 ans).
En ce qui concerne le lien entre la norme subjective et l’intention d’entreprendre des femmes,
quelques répondantes (5/15) expriment l’existence d’un lien direct entre ces deux variables.
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Néanmoins, la majorité des interrogées (10/15) propose un autre avis. Elles pensent, à cet
effet, que cette relation est dépendante de l’attitude favorable ou défavorable de la femme vis-
à-vis de l’entrepreneuriat, comme le montrent les propos suivants :
« Ce sont les encouragements provenant de l’entourage qui font qu'on développe une attitude
positive envers la création conduisant, ainsi, à l’éclosion de l’intention de devenir
entrepreneur …Donc, comme vous le voyez, ça influence mais d’une manière indirecte »
En se basant sur les derniers extraits sus-mentionnés, il apparaît, donc, clairement que la
norme subjective constitue un antécédent à l’attitude entrepreneuriale des femmes. Toutefois,
les entretiens nous ont permis de constater que cette relation dépend fortement du niveau
d’instruction de la femme. Sur ce point, il semble que les normes subjectives exercent une
influence plus intense sur les attitudes entrepreneuriales des femmes moins instruites par
rapport à celles dotées d’un niveau d’instruction élevé, comme le montrent les propos ci-
dessous:
« En tant que femme bien instruite et cultivée, l’opinion de mon entourage m’intéresse et
influence sur mon attrait envers la création mais ceci est dans une certaine mesure…En fait,
je pense que les femmes ayant un niveau d’instruction faible ou modeste sont plus réceptives
aux messages encourageants ou décourageants provenant de leur familles et leurs amis,
etc...» (une femme ayant un diplôme de doctorat).
« Je ne peux pas nier l’influence de mes parents et frères sur mon désir d’entreprendre, mais,
j’estime que je ne suis pas très imprégnée par leurs opinions et je n’ai pas une grande tendance
à suivre leurs conseils concernant mon avenir professionnel…Je cherche à me libérer des
normes sociales et à ne pas être très dépendante des autres… » (une femme ayant un diplôme de
master).
« Je ne suis pas une femme isolée, mes convictions, mes préférences et mes attitudes
dépendent largement de celles de mon entourage… Personnellement, je ne suis pas attirée
par le monde des affaires car mes parents sont réticents à l’idée de création et ils me parlent
souvent des inconvénients de cette voie (problèmes financiers, rythme intense du travail,
etc…)» (une femme ayant un niveau secondaire premier cycle).
« Si mon entourage familial ne valorise par la création d’entreprise, du coup, je serais à mon
tour défavorable à l’idée d’entreprendre…Sincèrement, je me comporte souvent
conformément aux opinions des autres » (une femme ayant un niveau bac).
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pense qu’il existe un lien positif : « Avoir une perception positive de son niveau d’efficacité
en matière de création constitue une condition nécessaire à la formation de l’intention de
créer ».
A ce propos, les témoignages récoltés permettent de constater que l’influence de cet
antécédent sur l’intention entrepreneuriale est moins intense chez les femmes souhaitant se
lancer dans le secteur informel (fabrication des boites à dragées, peinture sur soie à domicile,
fabrications des bijoux et accessoires, etc.…). De l’avis de ces dernières, leur intention
d’entreprendre ne dépend pas largement de leur auto-efficacité entrepreneuriale perçue :
« J’éprouve une forte intention de commencer mon activité malgré que mes compétences
entrepreneuriales (managériale et stratégique) sont moyennement développées », indique
cette femme. Une telle situation revient à la facilité et la simplicité des conditions du
lancement d’un projet appartenant au secteur informel, comme l’expliquent ces répondantes:
« Inversement au secteur formel, ce genre de projet est facile à lancer, ne requérant pas de la
part de l’entrepreneur des connaissances en matière des procédures administratives de
création puisqu’il s’agit du travailler hors du cadre légal », « Je n’ai pas besoin de piston
afin d’obtenir une patente, ni d’un local fixe puisque je pourrai exercer mon activité à
domicile », « S’agissant en général de micro projets, ce genre d’activités ne nécessite pas des
investissements lourds où je pourrai me lancer avec peu de capital ». Néanmoins, la situation
se présente différemment lorsqu’il s’agit du secteur formel. L’intention d’entreprendre dans
un tel secteur est déterminée fortement par un niveau élevé d’auto-efficacité entrepreneuriale
perçue chez le créateur, comme le montrent les propos suivants : « Pour y avoir la ferme
intention de créer, il serait utile d’être persuadée dés le début d’avoir de forts talons et
compétences à accomplir les procédures administratives de création, avoir des connaissances
pointues sur la législation en vigueur, être capable à affronter les barrières à l’entrée et à
assumer le risque financier et stratégique », «Mon intention de créer est très faible. Bon,
certes, je suis compétente mais j’estime que si j’étais très confiante en mes capacités dans le
phénomène entrepreneurial j’aurai une plus grande volonté de devenir une femme
entrepreneur ».
En se basant sur ce qui est cité précédemment, il semble que le type de secteur
(formel/informel) joue le rôle de modérateur dans la relation entre l’auto-efficacité perçue et
l’intention entrepreneuriale des femmes.
A ce stade de réflexion, les entretiens menés auprès d’un échantillon de femmes tunisiennes
permettent d’apporter des informations supplémentaires provenant du terrain sur la relation
entre l’intention entrepreneuriale des femmes et ses antécédents. A cet effet, il semble que
l’âge de la femme modère la relation entre l’attitude entrepreneuriale et l’intention
d’entreprendre. A côté de cela, il apparaît que l’attitude entrepreneuriale constitue une
variable intermédiaire dans le lien entre les normes subjectives et l’intention d’entreprendre
des femmes. Par ailleurs, l’analyse de discours montre que l’influence des normes
subjectives sur l’attitude entrepreneuriale varie selon le niveau d’instruction des femmes.
Dans ces conditions, cette dernière apparaît comme une variable modératrice dans la
relation existante entre ces deux variables. De plus, il semble que le lien entre l’auto-
efficacité perçue et l’intention entrepreneuriale des femmes dépend du type de secteur
(formel/informel).
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De ce fait, à partir de la revue de la littérature et de l’ensemble des résultats de l’étude
qualitative, nous proposons finalement le modèle conceptuel suivant :
Attitude
entrepreneuriale
Niveau d’instruction
Age
Type de secteur
Auto-efficacité perçue
En nous inspirant du modèle de comportement planifié d’Ajzen (1991), nous avons exploré
les déterminants qui influencent l’intention entrepreneuriale des femmes appartenant au
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contexte tunisien. A cet effet, nous sommes partis d’une revue de littérature portant sur ce
phénomène et d’une étude qualitative exploratoire auprès d'un échantillon de 15 femmes.
De ce fait, les entretiens nous ont permis d’affiner la compréhension des antécédents de
l’intention d’entreprendre des femmes. Ils témoignent que ces dernières manifestent une
attitude favorable envers la carrière entrepreneuriale qui est envisagée comme un moyen de
conciliation entre la vie familiale et professionnelle. A côté de cela, les entretiens font
ressortir que l’entourage social (notamment le conjoint) encourage les femmes à s’installer à
leur propre compte afin d’améliorer le bien- être financier de leurs familles et garantir l’avenir
de leur enfants. De plus, il semble que les femmes manifestent une faible auto-efficacité de
financement ce qui pourrait être l’un des freins à l’éclosion de leur intention. Ainsi, il serait
utile de dynamiser le secteur bancaire par le lancement des institutions financières dédiées aux
femmes, ce qui leur permettrait d’accéder plus facilement aux prêts bancaires. De plus, il en
ressort que les femmes de l’échantillon ont une faible auto-efficacité stratégique. Ceci étant, il
appartient aux enseignants et formateurs en entrepreneuriat de créer chez cette cible une
perception positive de leur niveau de compétence ce qui favoriserait l’éclosion de leur
intention d’entreprendre. Ces conclusions tirées de cette étude peuvent être utiles aux
organismes d’appui à la création d’entreprise qui désireraient promouvoir l’entrepreneuriat
féminin en Tunisie.
Par ailleurs, les entretiens apportent des éléments d’explication de la relation entre l’intention
entrepreneuriale des femmes et ses antécédents. Par rapport au modèle d’Ajzen (1991), la
présente recherche débouche sur un nouveau modèle qui suppose que la relation entre
l’attitude entrepreneuriale et l’intention d’entreprendre est plus forte chez les jeunes femmes.
Ainsi, l’âge de la femme joue un rôle modérateur dans la relation entre ces deux variables. En
outre, il semble que les normes subjectives influencent indirectement l’intention
d’entreprendre dont l’attitude entrepreneuriale serait intermédiaire. Dans ces conditions, les
normes subjectives sont perçues comme un déterminant de l’attitude entrepreneuriale plutôt
comme un facteur agissant directement sur l’éclosion de l’intention entrepreneuriale des
femmes. Les résultats de cette investigation laissent voir, entre autres, que le niveau
d’instruction de la femme modère la relation entre les normes subjectives et l’attitude
entrepreneuriale. A cet effet, il apparaît que la relation entre ces deux variables est plus
intense chez les femmes ayant un niveau faible d’instruction. Plus encore, les entretiens font
constater que l’influence de l’auto-efficacité perçue sur l’intention entrepreneuriale est plus
forte chez les femmes souhaitant se lancer dans le secteur formel par rapport à leurs consœurs
du secteur informel.
Bien que cette tentative de décrire le phénomène entrepreneurial des femmes en Tunisie nous
offre des éclairages pertinents, cette étude effectuée présente certaines limites. A cet égard,
nous regrettons le fait que le présent travail ne comporte pas une étude documentaire sur
l’intention d’entreprendre des femmes en Tunisie. Une telle situation revient au manque de
statistiques et de recherches relatives au contexte tunisien, ce qui nous prive d’aboutir à une
vision plus riche en la matière. L’autre limite revient au fait que les femmes de l’échantillon
sont issues du gouvernorat du Grand Tunis. De ce fait, il nous paraît pertinent de conduire des
entretiens avec des femmes appartenant à d’autres régions de la Tunisie, ce qui permettrait de
ressortir d’autres spécificités régionales et arriver, par conséquent, à une vision plus riche sur
la formation de l’intention entrepreneuriale des femmes en Tunisie.
Par ailleurs, plusieurs voies de recherches peuvent être mentionnées. Rappelons, à cet effet,
que cette recherche privilégie une méthodologie qualitative basée sur des entretiens semi-
20
directifs auprès d’un échantillon de femmes. Ainsi, il serait intéressant de compléter cette
recherche par une étude quantitative via un questionnaire administré auprès d’un échantillon
représentatif de femmes afin de valider l’ensemble des relations du nouveau modèle
conceptuel proposé et tirer ainsi l’ensemble des recommandations utiles. Tout de même, il
s’avère pertinent de mener une étude longitudinale pour examiner si les relations entre
l’attitude entrepreneuriale, les normes subjectives, l’auto-efficacité perçue et l’intention
d’entreprendre des femmes se vérifient dans le temps.
Plus encore, mentionnons que nous avons tenté dans le cadre de cette étude d’étudier la
femme tunisienne d’une façon générale. Ainsi, une autre piste à explorer consiste à effectuer
des recherches portant sur des catégories de femmes tels que par exemple : les femmes au
foyer, les étudiantes, les diplômées de l’enseignement supérieur, les professeurs
universitaires, les ingénieurs, etc…En outre, il pourrait être notamment enrichissant
d’appliquer cette étude à d’autres contextes régionaux ou nationaux. Il s’agit par exemple de
conduire des études similaires sur des femmes provenant de plusieurs régions d’un même
pays et de vérifier l’existence des différences dans la formation de l’intention d’entreprendre
des femmes entre ces régions. Finalement, il serait intéressant d’étudier dans quelle mesure
les facteurs déterminants qui influencent l’intention entrepreneuriale varient entre les hommes
et les femmes.
21
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la femme (CREDIF).
Le guide d’entretien
Femmes
Identification de l’interviewée
-Age
-Lieu de votre habitation
-Situation familiale
-Nombre d’enfants à charge
-Niveau d’instruction
-Profession
Question de départ
- Avez-vous l’intention de lancer votre propre entreprise ?
Si oui, quel sera votre projet ?
Thèmes à aborder pendant l’entretien
L’attitude entrepreneuriale
-La carrière entrepreneuriale vous semble attractive ? Expliquez pourquoi ?
-Est-ce que vous préférez être entrepreneur plutôt que de travailler en tant salariée ?
Expliquez Pourquoi ?
-Selon vous, votre attitude vis-à-vis de la carrière entrepreneuriale peut- elle avoir une
influence sur votre intention à créer votre propre entreprise ?
25
La norme subjective
-Quelle est l’opinion de votre entourage vis-à-vis des femmes entrepreneurs ? Expliquez
-Pensez-vous qu’il existe des membres de votre entourage qui vous encourageraient à lancer
votre projet ? Si oui, qui sont-ils ?
-Quelle importance accordez-vous à l’opinion de ces personnes ?
-Selon vous, une attitude encourageante de votre entourage peut- elle avoir une influence sur
votre intention à créer votre propre entreprise ? Expliquez comment ?
L’auto-efficacité perçue
-Dans quelles mesures vous sentez-vous capables pour réussir votre projet ? Pensez-vous
que vous avez les qualités nécessaires pour réussir ? Lesquelles ?
-Est-ce que vous vous sentez capable de :
*Accomplir les formalités administratives de création
*Obtenir les ressources financières nécessaires pour la création de nouvelle entreprise ?
*Faire face aux risques liés à l’aventure entrepreneuriale ?
*Gérer convenablement vos collaborateurs ?
-Est-ce que vous disposez les compétences indispensables à la réussite de votre projet ?
- D’après vous, votre perception de votre niveau de compétence en matière de création peut
elle influencer votre intention à devenir entrepreneur ? Expliquez
Conclusion
-Y a-t-il des questions que vous souhaitez poser et que nous n’avons pas citées lors de
l’entretien?
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soprotection.com