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Par :
Ouail ELKHARRAZ
Enseignant Chercheur, Université Abdelmalek Essaadi, FSJES, Tanger-
Maroc
Abdelhakim NASSIMI
Professeur Habilité, Université Abdelmalek Essaadi, ENCG, Tanger-Maroc
&
Abdelilah ELKHARRAZ
Professeur Habilité, Université Abdelmalek Essaadi, ENCG, Tanger-Maroc
Résumé
L’enseignement de l’entrepreneuriat au niveau des universités constitue aujourd’hui un
atout majeur pour le succès de tous les pays. L’économie marocaine n’échappe certainement
pas à cette règle.
Dans cet article, nous proposons de présenter les résultats de l’étude que nous avons
menée auprès de certains étudiants de l’université Abdelmalek Essaadi. Notre objectif est
d’évaluer l’intention entrepreneuriale des étudiants en vue de les sensibiliser à la culture
entrepreneuriale.
L’analyse des données recueillies montre des conclusions très intéressantes concernant les
intentions entrepreneuriales de nos étudiants.
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Introduction
Ainsi, (Tkachev et Kolvereid 1999) par exemple pensent que: « Les intentions
entrepreneuriales sont déterminées par des facteurs qui peuvent évoluer au fil du temps... Les
cours d’entrepreneuriat, les programmes de formation sur la gestion des petites et moyennes
entreprises ou encore sur les réseaux, visant le changement des valeurs, des attitudes et des
normes sociales sont susceptibles d'avoir un impact positif ».
Cela dit, il reste de signaler que ces intentions entrepreneuriales peuvent varier d’un
pays à un autre selon les cultures, les approches pédagogiques, les objectifs éducationnels et
les étudiants visés par ces programmes de formation (Gibb 1994; Block et Stumpf 1992).
De ce fait, l’étude que nous avons menée sur les intentions à entreprendre auprès de
certains étudiants marocains vise à enrichir le débat et les réflexions dans ce domaine.
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Revue de la littérature,
Méthodologie de recherche,
Résultats de l’étude empirique.
I. Revue de la littérature
Depuis plusieurs années, les établissements d’enseignement supérieur en Europe et en
Amérique ont montré un grand intérêt à la formation de leurs étudiants à l’entrepreneuriat.
L’importance donnée à cette dernière est due surtout au rôle qu’elle joue dans le
développement et l’essor d’une nation.
Notre étude vise justement à connaitre la situation concernant ce point au niveau des
institutions universitaires marocaines. Cependant, il nous parait essentiel de passer tout
d’abord par un survol théorique de la question traitée.
Une des définitions les plus courantes de l’entrepreneuriat consiste à l’associer, parfois
de façon synonymique, à la création d’entreprise. On peut préciser cette conception en
insistant sur l’acte entrepreneurial, autrement dit sur l’action de créer au travers de laquelle se
tisse le lien entre un individu à une organisation. Selon (Verstraete, 2000) la relation entre
l’entrepreneur et l’organisation est de type symbiotique, au sens où les deux parties en
présence profitent mutuellement l’un de l’autre. L’organisation ne désigne pas uniquement le
résultat, à savoir l’entreprise, son fonctionnement ou encore l’environnement
socioéconomique dans lequel elle s’inscrit, mais également la procédure qui y conduit.
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Certains auteurs pensent que l’école et l’université sont des lieux où le potentiel
entrepreneurial des étudiants peut être identifié, évalué et développé (Gasse, 1985); (Aurifeille
et Hernandez, 1991); (Filion, 1997). La création d’entreprise doit faire l’objet d’une
sensibilisation, d’un enseignement et être présentée comme une option de carrière possible
(Gasse, 1985).
(Gibb et Cotton, 1998) suggèrent que l’entrepreneuriat dans un contexte éducatif est un
ensemble de comportements, d’aptitudes et d’attributs exercés individuellement ou
collectivement pour manager, des individus ou des organisations de toute sorte, pour créer des
entreprises et innover dans des contextes de forte incertitude et complexité. Ces
comportements, aptitudes et attributs sont des moyens d’accomplissement personnel. Etre
entrepreneur, c’est savoir être optimiste et prendre des risques (Nishimata O. et al., 2016).
Selon (Laukkanen, 2000), l’éducation entrepreneuriale peut être définie comme "quelque
chose" qui facilite l’accès aux pratiques entrepreneuriales. Elle concerne le "que faire ?" et la
façon de concrétiser celui-ci en étant personnellement impliqué. Selon (Champy
Remoussenard, 2012), la formation à l’entrepreneuriat vise le développement de deux
attitudes : l’esprit d’initiative (ou d’entreprendre) et l’esprit d’entreprise. Le premier, lié à la
prise d’initiative, est dissocié de l’intention de créer une entreprise. Le deuxième implique des
compétences en lien direct avec l’entreprise et la figure d’entrepreneur.
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Les objectifs concernent la sensibilisation des étudiants pour les aider à voir, dans la
création d'entreprise, une option de carrière possible, et pour développer en eux des attitudes
positives et favorables vis-à-vis des situations entrepreneuriales.
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Par ailleurs, l’analyse de la littérature met en évidence au moins trois regards différents
portés sur l’entrepreneuriat en tant qu’objet d’enseignement. L’enseignement de
l’entrepreneuriat est ainsi vu à la fois comme (Fayolle et Senicour, 2005) :
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La seconde source vient des étudiants. Ceux, tout d'abord, qui envisagent à très court
terme ou à plus longue échéance de créer leur entreprise ; ceux, ensuite, qui souhaitent
acquérir des connaissances indispensables, selon eux, au bon déroulement de leur carrière
dans des entreprises quelle qu'en soit la taille. Ces dernières, en effet, s'intéressent de plus en
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Les principaux enjeux se situent, donc, autour de quatre axes : culturel, personnel,
socio-économique et éducatif. L’enseignement de l’entrepreneuriat est alimenté par une très
forte demande sociale qui s’appuie sur de solides arguments justifiant l’acte entrepreneurial.
Ce dernier rend possible, en effet, des changements économiques, politiques, technologiques
et sociaux d’envergure (Fayolle, 2001).
En synthèse, enseigner l’entrepreneuriat, c’est une autre façon de mettre en phase des
savoirs éparpillés, de leur donner un but à la fois concret (créer de la valeur) et spirituel
(accomplir un être).
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projets et enfin ceux (les plus nombreux) qui se concentrent sur la qualité de la gestion du
programme.
La théorie du comportement planifié postule que l’intention est déterminée par les
attitudes de l’individu et le contrôle qu’il pense avoir sur la situation. Les attitudes
représentent l’attractivité du comportement, qui peut être rapprochée de la notion de
désirabilité utilisée par (Shapero et Sokol, 1982) en entrepreneuriat. Elles intègrent, d’une
part, une attitude personnelle de l’individu à l’égard du comportement concerné et, d’autre
part, une attitude que l’on peut qualifier de sociale, issue de la pression à se comporter d’une
certaine façon, telle qu’elle est perçue dans l’entourage proche. Le contrôle traduit, quant à
lui, la perception qu’une personne a de la faisabilité personnelle du comportement en
question.
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1987), (Ajzen, 1991) semblent donc offrir un cadre cohérent, simple et robuste pour atteindre
une meilleure compréhension des processus de création d’entreprise (Krueger, 1993).
L’entrepreneuriat, dans cette perspective, serait donc sans conteste représentatif d’un
comportement intentionnel ou planifié.
Les résultats de ces études mettent en évidence que ces théories sont utiles pour
expliquer la plupart des comportements sociaux et qu’elles s’appliquent avec succès à la
plupart des individus (Ajzen et Fishbein, 1980); (Sheppard et al., 1988). Les différentes
recherches menées en entrepreneuriat ont assuré la validité de ces modèles pour l’acte de
création d’entreprise (Krueger et Carsrud, 1993); (Davidsson, 1995); (Reitan, 1996);
(Kolvereid, 1996), (Autio et al., 1997); (Begley et al., 1997); (Tkachev et Kolvereid, 1999);
(Krueger et al., 2000); (Kennedy et al., 2003); (Tounes, 2003); (Audet, 2004); (Emin, 2003).
L’hypothèse principale que nous nous suggérons de valider au niveau de cette étude
propose que tout effort universitaire ayant pour objectif d’instaurer des programmes ou des
cours concernant l’entrepreneuriat ne peut que provoquer "un éveil entrepreneurial" chez les
étudiants.
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Ainsi, cette étude peut être considérée comme exploratoire du moment qu’elle traite un
axe original et qu’elle vise à définir un premier constat sur l’intention entrepreneuriale pour
des étudiants marocains.
- Une enquête initiale, sous forme d'entretiens avec une dizaine d’étudiants
d’établissements universitaires ou d’écoles, nous a permis d'isoler un certain nombre de
questions et de faire une synthèse des divers renseignements recueillis pour l’élaboration d’un
premier questionnaire.
Ainsi, les résultats de notre recherche empirique seront présentés sous plusieurs axes :
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Nous remarquons donc que le cours de création d’entreprise constitue le contenu le plus
important de la formation en entrepreneuriat dispensée au niveau de l’université.
67,6% des étudiants préfèrent être des entrepreneurs que des salariés ;
31,7% des étudiants de notre échantillon pensent qu’ils créeront certainement une
entreprise, 47,2% trouvent l’idée attirante alors que le reste des répondants n’a pas
d’intentions entrepreneuriales ;
67,3% des répondants déclarent que la formation à l’entrepreneuriat a eu un effet
positif sur leurs intentions entrepreneuriales ;
69% des étudiants croient qu’ils ont besoin de plus de cinq ans d’expérience pour
créer leur entreprise, 24% pensent avoir besoin d’au moins de deux ans alors que les
7% restant estiment qu’ils peuvent la créer directement après la fin de leurs études.
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Ainsi, nous constatons que les étudiants sont en majorité satisfaits des différentes
compétences exigées pour se lancer dans l’entrepreneuriat.
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- Autres résultats :
Les résultats pour certains d’autres aspects de notre étude empirique peuvent être
présentés comme suit :
B. Analyse et recommandations :
Ainsi, les résultats extraits de l’analyse empirique sont nombreuses et montrent bien la
situation de l’entrepreneuriat au niveau de l’université Abdelmalek Essaadi. Cependant, il est
essentiel de tirer quelques grandes conclusions sur les formations et les intentions
entrepreneuriales des étudiants :
- Il est très claire que l’enseignement de l’entrepreneuriat a un effet positif sur les
intentions des étudiants à vouloir entreprendre, illustrant la présence de l’entrepreneuriat dans
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les choix de carrière potentiels des étudiants. Par conséquent, notre université doit développer
ses approches éducatives afin de garantir à nos étudiants la possibilité d’améliorer leurs
aptitudes entrepreneuriales et de contribuer ainsi à leurs offrir plus de chance d’intégrer le
marché de travail.
- Les résultats soulignent également que les étudiants sont dans leur majorité satisfaits
des compétences acquises durant ces formations en entrepreneuriat. A ce niveau, il faut que
l’université engage un effort supplémentaire dans ce domaine en organisant des colloques
et/ou des séminaires centrés sur la question de l’entrepreneuriat. Ceci, portera aux étudiants de
nouvelles compétences personnelles et professionnelles comme l’esprit d’innovation, la prise
de risque et la possibilité de s’adapter à des situations différentes.
- Les résultats relatifs aux motivations à entreprendre montrent clairement que les
formations assurées au niveau de l’université doivent être axées sur la créativité et l’aspiration
à l’indépendance. Ainsi, les méthodes classiques basées sur un savoir théorique et général ne
permettent pas une vraie poussée dans les capacités des étudiants. En fait, il est indispensable
de garantir à ces dernies un savoir qui leurs permettent de concrétiser leurs idées et d’agir tout
en calculant les risques.
- Concernant les résultats relatifs aux obstacles perçus par les étudiants, il nous parait
nécessaire de signaler ici que l’université doit s’engager dans des actions visant le
renforcement des expériences professionnelles des étudiants en dispensant par exemple des
formations de création d’entreprises se basant sur des études de cas concrets ainsi que sur des
témoignages d’entrepreneurs et de managers. De plus, il serait très important, à nos yeux,
d’ajouter à ce niveau que les acteurs concernés doivent veiller à multiplier les occasions de
soutien financier au projets réels et ayant un vrai potentiel de réussite à condition
d’accompagner nos jeunes entrepreneurs dans les différentes étapes de leurs projets.
Conclusion
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Par ailleurs, il est évident que l’encouragement de l’entrepreneuriat doit être mis en
place dès le jeune âge. En effet, l’enseignement scolaire doit permettre, très tôt, de
promouvoir un esprit entrepreneurial chez les élèves. Les établissements d’enseignement
supérieur prendront ensuite le relais pour approfondir leur compétences et pour instaurer un
système éducatif considérant l’entrepreneuriat comme un composant majeur du cycle de
formation.
Rappelons également que les résultats de l’étude menée auprès des étudiants de
l’université Abdelmalek Essaadi sont multiples et reflètent bien la situation des intentions
entrepreneuriales au niveau de celle-ci.
Aussi, est-il vrai que les programmes et les cours relatifs à l’entrepreneuriat au niveau
des différentes composantes de l’université sont en constante amélioration, mais les
perspectives de développement à engager dans ce domaine restent énormes et les efforts à
entreprendre par les responsables de l’université doivent être multipliés.
Ce qui ressort aussi de cette étude, c’est que les étudiants de l’Université Abdelmalek
Essaadi préconisent un style d’enseignement de l’entrepreneuriat axé sur l’expérimentation.
Ils espèrent aussi que leur université s’engage davantage et de façon plus concrète dans le
soutien des étudiants porteurs de projets de création d’entreprise.
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la question centrale qui reste posée à ce niveau est la suivante : est-il nécessaire pour les
formateurs de modifier ce système de valeurs afin de doter les étudiants d’un envie
d’entreprendre ou bien de se contenter de leur offrir les compétences et les habilités
essentielles pour agir ?
Références bibliographiques
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