Vous êtes sur la page 1sur 55

i

UNIVERSITE DE BUNIA
« UNIBU »

B.P 292 BUNIA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION


TRAVAIL DE FIN DE CYCLE

INTENTION ENTREPRENEURIALE DES ETUDIANTS DE


L’UNIVERSITE DE BUNIA : CAS DES FINALISTES INSCRITS EN
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION POUR
L’ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020

Travail de fin de cycle présenté par :

BYAMUNGU ATOKI Moïse


Envue de l’obtention de diplôme de Graduat en Sciences
Economiques et Gestion

Option : Faculté des sciences économiques et gestion

Directeur : Aimé BYENSY


Chef de travaux

Encadreur : Patience SAGA


Assistant

Année Académique : 2019 – 2020


i
i

EPIGRAPHE

S’il est vrai qu’il vaut mieux être seul qu’accompagné par des personnes nuisibles, il est
bien plus vrai que rester seul est nuisible à l’épanouissement, à la santé mentale, au bonheur et
à la réussite. C’est pour cette raison, qu’il faut choisir ses relations et s’entourer de bonnes
personnes si vous voulez réussir.
ii

Dédicaces

Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots qu’il faut. Tous les mots ne sauraient
exprimer la gratitude, l’amour, le respect, la reconnaissance… Aussi, c’est tout simplement
que je dédie ce travail de fin de cycle à Achilles KYSOKE
iii

Remerciements

Avant tout, je remercie le grand Dieu de m’avoir donné le courage, la patience et la


volonté afin d’aboutir à l’accomplissement de ce travail.

Il serait impossible de faire plus que de survoler la liste des nombreuses personnes que
je dois remercier et qui m’ont aidé au cours des années. Cependant, certains ont tant fait pour
moi que leurs noms jaillissent au fil des pages de ma vie et réclament une mention particulière.

En tête de liste, ma maman MADHA BUJUNE qui donne un sens à ma vie tout en la
rendant agréable et fructueuse. Son amour est l’élément de stabilité et de motivation qui a été
et est toujours présent en toutes circonstances.

Achilles KYSOKE, dont les avis, l’aide, les encouragements et la foi en moi et en ma
philosophie jouent un rôle vital dans le développement de ma carrière et de ma vie privée.

Je remercie également, les membres du jury qui ont accepté d’évaluer ce modeste
travail.

Nos gratitudes remerciements également aux étudiants que nous avons enquêtés pour
avoir accepté de collaborer à ce travail en répondant soigneusement à nos questions.

À tous ceux que j’ai nommés, mes plus sincères remerciements. Quant aux autres,
sachez que même si je ne vous mentionne pas dans ce travail, vous êtes toujours présents à mon
esprit plus que vous ne le pensez.

Que Dieu vous bénisse, du bonheur éternel et rendez-vous au sommet.

GRATITUDE ATTITIDE !
1

0. INTRODUCTION
0.1 ETAT DE LA QUESTION

L’entrepreneuriat est considéré comme étant l’un des leviers stratégique pour la création
des emplois et des richesses au niveau d’une nation. Depuis le milieu de la décennie 1990, les
recherches entrepreneuriales portent un intérêt plus important aux individus au sein du
processus entrepreneurial. Dans le but de comprendre le processus entrepreneurial, nous ne
pouvons pas nous limiter à étudier seulement la création d'entreprise, il est nécessaire de
comprendre les attitudes et les perceptions des individus au sein de ce processus préalablement
à l’étape de la création.

Plusieurs chercheurs ont déjà abordé ce thème, chacun selon ses propres orientations,
comme nous pouvons le constater avec les auteurs ci-après :
 T. volery et al. (1997), note que pour compléter la recherche sur le domaine de
l‘entrepreneuriat, il faut non seulement travailler sur les individus ayant déjà créé
leurs entreprises mais aussi sur ceux qui sont en amont de ce processus, nommés
« les entrepreneurs potentiels ».
 Krueger et Carsrud (1993) ; Kolvereid (1997) ; Emin et Chollet (2005) et
d’autres ont étudié le comportement entrepreneurial en insistant sur
l’inséparabilité de l’intention entrepreneuriale. Cette intention représente le
meilleur prédicateur de l’acte entrepreneurial. Elle est expliquée par plusieurs
facteurs qui sont les caractéristiques personnelles de l’individu et d’autres au
milieu. L’individu outre ses caractères, développe des croyances sur
l’environnement où il vit et où il travaille.
 Tounès, (2003) ; Kolvereid et Isaksen, (2006) affirment tous que la création
d‘entreprise correspond à un processus intentionnel.

Pour avoir une image globale du processus entrepreneurial, il n’est pas suffisant
d’étudier ceux qui ont concrétisé leurs projets, mais aussi ceux qui sont en amont de ce
processus. L’étude de l’intention entrepreneuriale enrichit la compréhension de ce dernier. En
conséquence de quoi, étudier l’intention entrepreneuriale nous donne une idée des
comportements aboutissant à la création d’entreprise.
2

0.2 PROBLEMATIQUE

Un des facteurs fondamentaux de l’économie est certainement le travail. En République


Démocratique du Congo, les diplômés d’universités sont perçus comme un atout certain dans
la société. L’Université elle-même apparaît comme le chemin qu’il faut prendre pour devenir
un cadre dans la société. Elle est la voie que se doivent de prendre ceux qui aspirent à diriger,
à contrôler.

Bien souvent, c'est l’incertitude qui plane au sortir des universités congolaises, on ne
sait quoi faire avec son diplôme en poche. Obtenir un emploi lorsqu’on vient à peine de terminer
ses études est un véritable casse-tête pour les diplomés de nos universités; car les années
d’expériences professionnelles comme condition d’embauche font obstacles aux nouveaux
entrants dans le marché du travail.

Cependant, la création de petites et moyennes entreprises demeure l’unique issu pour


résoudre le problème de chômage des jeunes. Elle est un vecteur important pour la création
d'emploi et de richesse. Bien que, de prime abord, les jeunes ne constituent pas le groupe de
personnes les plus susceptibles de créer leur propre entreprise en raison de leur manque
d’expérience et de moyens financiers, force est de constater qu’ils sont néanmoins nombreux à
envisager sérieusement cette possibilité. Toutefois, cette création est elle-même précédée par
l’intention de créer, de telle sorte que nous ne pouvons aisément séparer l’intention
d’entreprendre de l'acte lui-même.

C’est pourquoi, dans ce travail de recherche, nous avons tenté d’investir l’intention
d’entreprendre des étudiants finalistes du premier cycle et du deuxième cycle inscrits en faculté
des sciences économiques et gestion de l’université de Bunia, à travers différents facteurs,
particulièrement ceux liés aux attitudes associés, aux comportements, aux normes sociales et
aux perceptions de contrôle comportemental.

Pour donner une portée opérationnelle à notre problématique, nous présentons le


concept d’intention entrepreneuriale. Partant du modèle des dimensions sociales de
l’entrepreneuriat de Shapero et Sokol (1982) et les jalons théoriques s’appuyant sur une théorie
de prédiction comportementale : la théorie du comportement planifié de Ajzen (1991), nous
nous sommes posé quelques questions, à savoir :
3

 Quels sont les obstacles qui entravent l’émergence de l’entrepreneuriat des étudiants ?
 Quels sont les facteurs qui poussent les étudiants à entreprendre ?

0. 3 HYPOTHESE

L’intention permet d’appréhender pourquoi un individu s’engage dans un processus


dont la finalité est d’entreprendre. Nous appuyant sur la littérature scientifique, en particulier
sur les modèles psychosociaux d’intention tels que la théorie du comportement planifié d’Ajzen
en psychologie sociale et le modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero et Sokol, nous
avons formulé quelques hypothèses :
 L’accès au financement et les contraintes socioculturelles entraveraient l’émergence de
l’entrepreneuriat des étudiants et limiteraient leur engagement dans l’activité
entrepreneuriale.
 C’est le désir d’autonomie professionnelle, d’accomplissement personnel d’organiser
un travail soi-même, de relever un défi qui motiveraient les étudiants à se lancer dans la
carrière entrepreneuriale.

O.4 OBJECTIFS DU TRAVAIL

Construire un objet de recherche consiste à formuler une question articulant des objets
théoriques, empiriques ou méthodologiques, question qui permettra de créer ou de découvrir
d’autres objets théoriques, empiriques ou méthodologiques, pour expliquer, prédire,
comprendre ou changer la réalité » (Allard-Poesi et Maréchal, 2007).

Cette recherche vise à étudier l’intention de créer une entreprise par les étudiants
finalistes en sciences économiques et gestion de l’université de Bunia, leurs attitudes envers la
création d’une entreprise et les perceptions des normes sociales et leur impact sur la capacité à
mener un processus entrepreneurial.
4

O.5 METHODOLOGIE

Pour bien mener une recherche et avoir des résultats fiables, la rigueur et la pertinence
de la démarche scientifique doivent reposer sur un choix judicieux et cohérent des méthodes
d'analyse et des techniques de collecte des données afin d'éviter de tâtonnements du chercheur
et réduire la probabilité d'aboutir à des conclusions erronées. Dans le cadre du présent travail,
nous avons estimé que l'usage de la méthode descriptive permettra l’atteinte de nos objectifs.

0.6 TECHNIQUES

L'usage d’une méthode nous oblige à recourir à certaines techniques qui permettent la
récolte des données nécessaires à la rédaction du présent travail.
Les techniques que nous avons utilisées sont :
 La technique documentaire : elle nous permet de chercher les données existantes dans
les écrits en rapport avec le sujet. Nous allons consulter divers documents, ouvrages et
d’autres travaux portant sur l'entrepreneuriat.
 La technique d'interview : consiste à puiser les données utiles à une enquête suscitant
des déclarations orales de quelques personnes susceptibles de fournir ces données. Nous
aménagerons des entrevues avec les personnes capables de nous fournir des
renseignements nécessaires à notre travail.
 La technique d’observation directe : Celle-ci est une technique par laquelle un
chercheur regarde attentivement un fait social, économique ou politique…pour en
dégager des données y relatives. Il est donc question d’observer les choses, les décrire
et les comparer. Elle nous est utile dans les observations des comportements et du
mouvement général dans le secteur sous étude.
 La technique de questionnaire : afin de collecter les informations nécessaires pour
notre étude, nous avons réalisé notre questionnaire à partir de l’outil KoboToolbox.

O.7 CHOIX ET INTERET DU SUJET

Nous avons décidé de nous intéresser à l’intention entrepreneuriale des étudiants dans
le cadre de cette étude. Ce choix se justifie par le fait qu'après leurs études, les étudiants
entament leur vie professionnelle, en particulier les finissants sont à quelques mois, de
commencer leur carrière professionnelle.
5

0.8 DELIMITATION DE TRAVAIL

Pour ce qui est de la délimitation, nous nous sommes intéressés sur l’intention
entrepreneuriale des étudiants finalistes du premier et du second cycle inscrits en faculté des
sciences économiques et gestion de l’université de Bunia, pour l’année académique 2019-2020.

0.9 CANEVAS DU TRAVAIL

Outre l’introduction et la conclusion, ce travail sera articulé sur trois chapitres. Le


premier est consacré sur le cadre conceptuel dans lequel nous ferons une sorte d’assise théorique
à notre thème de recherche ; dans le deuxième, nous évoquerons la démarche méthodologique
de l’enquête de terrain et le troisième sera consacré à l’analyse et l’interprétation des résultats
de notre recherche.
6

Chapitre I :
CADRE CONCEPTUEL

Avant d’aborder la notion d’intention et les différents modèles s’y rapportant, il convient
de préciser l’ancrage théorique sur lequel sont fondés ces travaux. Les modèles d’intention sont
principalement issus de la théorie psychosociale. Le concept d’attitude est le premier élément
qui a servi à définir la psychologie sociale. Il joue un rôle central dans la prédiction des
comportements, des réactions et des choix faits par les individus. Ce concept a suscité un intérêt
croissant de la part des chercheurs en psychologie sociale pour des raisons suivantes :
 montre qu’une conduite est déterminée par la nature des relations vécues par un individu
dans un champ social ;
 un contexte ou un milieu donné n’est pas une réalité naturelle ;
 la relation entre les contraintes et les comportements est fondamentalement incertaine.

Il existe deux approches théoriques permettant d’expliquer le changement d’attitude


(FAYOLE A., et DEGEORGE JM., 2012, p. 103) :
 Le paradigme béhavioriste : les attitudes se modifient selon la façon dont on organise
leur renforcement.
 Le paradigme cognitiviste : le changement a lieu lorsque s’opère une dissonance
cognitive.

I.1 Concepts de base sur l’intention entrepreneuriale

Plusieurs approches voient le phénomène entrepreneurial comme étant un phénomène


planifié et structuré. Les individus agissent dans un environnement et un contexte donné, se
construisent une vision et une intention entrepreneuriale.

L’entrepreneuriat dans la littérature tourne généralement autour de trois concepts :


l'entrepreneur, l'esprit d'entreprise et la création d’entreprise. Cette dernière est considérée
comme un vivier important d’emplois, d’innovations et de richesse. Elle représente une
formidable machine de valorisation de connaissance et de transfert de technologies.

Pour Krueger et Carsrud (1993 : 324), étudier un comportement futur de création


d’entreprise est inséparable des intentions qui animent les individus quant à la manifestation de
ce comportement. En amont, l’intention représente le meilleur prédicteur de l’acte
d’entreprendre.
7

I.1.1 Définition

Epistémologiquement, l’intention vient du verbe latin « intendere » qui signifie « tendre


vers ». Elle est la volonté tendue vers un certain but. Le dictionnaire Le Robert définit
l’intention comme « le fait de se proposer un certain but ». Elle est caractérisée par la
détermination, la résolution et la volonté. Elle traduit une véritable motivation à l’action, une
tension psychologie orientée vers l’action.

L’intention et les attitudes dépendent des représentations de soi et de ses expériences,


ainsi que de son environnement. Elle ne représente pas une action mais elle définit une pensée.
Elle constitue une perception qui permet d’appréhender la création d’entreprise comme une
voie de carrière possible. C’est un facteur envisagé et préféré, mais non encore certain.

L’intention qui peut déboucher sur une décision peut être formée à partir de plusieurs
facteurs :
 Les attributs psychologiques (motivations, propension aux risques…) ;
 La culture ;
 L’environnement social ;
 Les caractéristiques de l’environnement ;
 Le temps disponible.

Figure n°1 : le contexte de l’intentionnalité vu par Bird (1988).


Histoire personnelle, personnalité courante et
Contexte social, politique, économique
capacité

Pensée rationnelle, analytique, Pensée Intuitive, holistique,


cause-effet contextuelle

Intentionnalité

Actions

Source : (Bird, 1988, p.444) cité par Alain Fayolle et Jean-Michel Degeorge, (2012), Op. Cit, 105
8

Bird (1988) considère l’intention comme un processus qui naît avec les besoins, les
valeurs, les habitudes et les croyances de l’individu. Bird (1992) écrit que la création
d’entreprise est un résultat direct des intentions des individus qui sont bien sûr influencés par
les variables environnementales.

De nombreux chercheurs sont d’accord pour dire que, souvent, la création d’entreprise
est précédée par une volonté ou une intention de créer. Krueger et Carsrud (1993) ; Kolvereid
(1997) ; Emin et Chollet (2005) et d’autres ont étudié le comportement entrepreneurial en
insistant sur l’inséparabilité des intentions entrepreneuriales. Cette intention représente le
meilleur prédicateur de l’acte entrepreneurial. Elle est expliquée par plusieurs facteurs qui sont
les caractéristiques personnelles de l’individu et d’autres au milieu. L’individu outre ses
caractères, développe des croyances sur l’environnement où il vit et où il travaille.

1.1.2 L’acte fondamental de l’entrepreneuriat : La création d’entreprise

Le processus de création est la transformation de l’intention en action. Il correspond à


la démarche qui conduit l’individu à créer effectivement une nouvelle entreprise ; c’est quand
l’individu passe de la phase d’intention à une phase où il consacre son temps, s’investit
financièrement et intellectuellement dans le projet de la création ; il s’agit de la période de
transition. Cet engagement aboutit à une irréversibilité : son arrêt est considéré comme un
échec, l’entreprise qui correspond à l’autonomisation de la nouvelle entité créée.

Dans ce point, nous allons présenter les principales formes de l’entrepreneuriat tel que
la création d’entreprise, la reprise d’entreprise et l’entrepreneuriat organisationnel.

1.1.2.1 La création ex nihilo

Il s’agit de la création d’une entreprise quand rien n’existe. Elle est certainement la
situation la plus difficile à concrétiser. Il faudra du temps pour arriver à implanter son produit
dans un marché, pour convaincre les utilisateurs et les acheteurs et ce, d’autant plus, que le
degré d’innovation sera élevé. Par voie de conséquence, il faudra soigneusement dimensionner
les besoins financiers et obtenir les ressources suffisantes. La création ex nihilo exige beaucoup
de travail, de rigueur et de ténacité. Par ailleurs, les risques doivent être particulièrement bien
évalués.
9

1.1.2.2 La création par essaimage

H. Daval (2000b, p 92) propose la définition suivante : « L’essaimage est un processus


qui se manifeste lorsqu’un employé entreprend de créer sa propre structure ou de reprendre une
entité existante, indépendante de l’entreprise essaimant, en bénéficiant de la part de cette
dernière qu’il quitte, de diverses formes d’appui et d’accompagnement, afin de limiter le risques
d’échec ». L’essaimage renvoie à tout processus de création d’entreprise par un salarié qui
bénéficie de la part de son ex-employeur de diverses formes d’appui et d’accompagnement. En
ce sens, l’essaimage est une pratique d’accompagnement entrepreneurial qui permet au créateur
et la nouvelle organisation qu’il impulse de se structurer en appui sur une organisation existante
afin de réduire les risques d’échec.

1.1.2.3 La création en franchise

Elle met en relation un franchiseur, entreprise qui souhaite se développer en utilisant


cette modalité, et un franchisé, individu qui veut créer une entreprise en appliquant une formule,
autour d’un concept, qui a déjà été utilisée ailleurs. Ce type de création consiste, d’une certaine
façon, à imiter un fonctionnement qui existe dans un contexte géographique donné. La création
en franchise bénéficie également d’un accompagnement important, mais payant, de la part du
franchiseur. Elle peut permettre à celui qui n’a pas d’idées propres ou qui n’a pas une capacité
à innover de réaliser son objectif de création d’entreprise.

1.1.2.4 La création de filiale

L’entrepreneur agit, dans ce cas, pour le compte d’une entreprise existante qui lui confie
un projet de nature entrepreneuriale. Les risques personnels sont très limités et les conditions
matérielles proposées sont celles d’un cadre ou d’un dirigeant. Cette situation peut convenir, à
condition de pouvoir y accéder, à celui qui veut entreprendre mais qui ne le fait pas par peur
des risques et pour ne pas remettre en cause sa situation personnelle et familiale.

1.1.2.5 La création d’activité nouvelle

Ce cas est assez proche du précédent. Tout se passe dans une organisation existante avec
les avantages et les inconvénients liés à ce positionnement. Très fréquemment, ce type de
10

situation fait davantage appel à des qualités et à des compétences utiles pour innover. Les
entrepreneurs potentiels créatifs et dotés d’une capacité réelle de management de projets
d’innovation peuvent être concernés par la création d’activité nouvelle, qu’ils aient initiée ou
non le processus.

1.1.2.6 La reprise d’entreprise

C’est la création d’une entreprise par un individu ou par une entreprise existante en
reprenant partiellement ou totalement les activités et les actifs d’une entreprise ancienne, cette
dernière pouvant être en bonne ou mauvaise santé. La reprise d’entreprise ou d’activité est
données de l’entreprise peuvent la décrire dans son présent, son passé, sa structure et son
fonctionnement. Dans ces conditions, l’incertitude est généralement moindre et les niveaux de
risque sont beaucoup plus faibles.

 La reprise d’entreprise ou d’activité en bonne santé : la principale difficulté est


vraisemblablement d’avoir suffisamment tôt l’information qu’une entreprise de ce type
est en vente. Dans ce cas, il faut pouvoir disposer de ressources financières importantes,
d’avoir de bonnes compétences générales et une expérience de management réussie et
il ne faut pas perdre trop de temps dans l’apprentissage du métier de chef d’entreprise.

 La reprise d’entreprise ou d’activité en difficultés Si les difficultés sont déclarées


(cas de l’entreprise en redressement judiciaire), il est indispensable de connaître le cadre
légal de reprise d’entreprise en difficulté. Certaines conditions apparaissent importantes
à savoir : avoir des relations avec des acteurs clés dans le milieu, avoir des connaissances
et probablement des expériences des situations de crise. Il convient en effet, de restaurer
rapidement la confiance à tous les niveaux : personnel, clients, fournisseurs, partenaires,
autres parties prenantes.

I.1.3 Les caractéristiques de l’entrepreneur

Les entrepreneurs se caractérisent par quelques traits qui permettent de les différencier
des autres groupes professionnels. Des études sur l’entrepreneuriat ont notamment porté sur les
traits suivants : le besoin d’accomplissement, la prise de risque, l’esprit inventif, l’autonomie,
le lieu du contrôle du destin, et la confiance en soi (F. Janssen, T.Verstreate, L. Juissane)
11

 Le besoin d’accomplissement : Le besoin d’accomplissement est la caractéristique


la plus connue, les entrepreneurs ressentent un besoin élevé d’accomplissement, ils
se caractérisent par une forte volonté d’établir leur propre objectif et les atteindre par
leur seul effort.
 La prise de risque : Pierre André définit le risque comme « le degré de probabilité
attaché à l’échec. » La tolérance du risque est très importante chez quelques individus
par rapport aux autres, la création des entreprises est réservée à ceux qui ont une
moindre aversion au risque.
 L’esprit inventif : Les entrepreneurs ont le désir profond de faire les choses à leur
façon, ce désir se traduit par l’introduction de nouveaux produits, de nouveaux
services et de nouveaux marchés.
 L’autonomie : Les entrepreneurs choisissent des activités indépendantes, ils sont
incapables de soumettre à l’autorité d’autrui, ils préfèrent de mettre en place leur
propres objectifs, de développer leurs plans d’action et de contrôler eux-mêmes la
réalisation de leurs objectifs.
 Lieu de contrôle du destin : Les entrepreneurs sont décrits comme les individus
ayant le contrôle du destin. L’entrepreneur compte avant tout sur lui, son
engagement, ses compétences, et ses sources pour maitriser son destin.
 La confiance en soi : L’entrepreneur a de l’assurance et fait confiance à son
intention. Il a une confiance à sa capacité à réaliser efficacement certaines actions.
Cette confiance en soi, en son projet, en ses idées et en son travail, qu’il conservera
pour sa motivation lui permet de trouver de nouvelles idées.
 La persévérance : le succès ne viendra pas tout de suite et la réussite nécessite du
temps. Afin de surmonter les obstacles, la persévérance ne sera que le fruit de ses
facultés individuelles, son besoin de réalisation et ses capacités à faire preuve de son
existence.
12

I.2 Les modèles de l’intention entrepreneuriale

Plusieurs modèles ont été développés dans les recherches sur l’entrepreneuriat afin
d’expliquer l’intention entrepreneuriale et le choix de la carrière entrepreneuriale mais deux
théories, celle du comportement planifié développé par Ajzen (1991) et celle de l’événement
entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982), sont les plus utilisées dans la littérature
entrepreneuriale comme guide théorique. D’autres modèles ont été développés plus tard, par
exemple celui de Bandura (1997), Davidsson (1995), Bird (1988), Lüthje and Franke (2003),
etc. Notons que Kruger et Carsrud (1993) furent les premiers à appliquer la théorie du
comportement planifié au champ de l’entrepreneuriat, en essayant de rendre compatible le
modèle d’Ajzen avec d’autres cadres théoriques, en particulier celui de Shapero et Sokol
(1982).

I.2.1. Théorie du comportement planifié d’Ajzen

La Théorie du Comportement Planifié (TCP) a été proposée par Icek Ajzen. Selon cette
théorie, tout comportement qui nécessite une certaine planification (tel que la création d’une
entreprise) peut être prédit par l’intention d’avoir ce comportement. La théorie
comportementale peut nous permettre de comprendre le processus d’influence des variables
individuelles et contextuelles sur l’intention entrepreneuriale.

L’intention est au centre du raisonnement et explique le comportement. Trois


variables déterminantes de l’intention : les attitudes, les normes subjectives et la perception
du contrôle comportementale.

 Les attitudes à l’égard du comportement se réfèrent au degré d’évaluation favorable


ou défavorable que fait l’individu du comportement souhaité. Ces attitudes
dépendent fortement des résultats attendus du comportement en question (Azjen
1991, p.188).
 Les normes subjectives résultent des perceptions que fait l’individu de son contexte
social et des pressions des personnes qui lui sont proches. Il s’agit notamment de ce
que ces personnes (famille et amis) pensent de l’intention de l’individu.
 Enfin, la perception du contrôle comportemental met en exergue l’importance des
contraintes et des difficultés pour traduire l’intention en acte comportemental
13

Elle implique la perception de la disponibilité des ressources, des opportunités, des freins
anticipés et des compétences nécessaires.

Figure n°2 : Théories du comportement planifié


Variables externes Croyances
comportementales et
Variable évaluation des Attitude
démographiques conséquences de
Age, sexe, statut, l’action
éducation… Croyances normatives
Norme
et conditions à se Intention Comportement
Trait de la comporter Sociale
personnalité conformément à
Locus of contrôle l’opinion d’autrui
Besoin Contrôle
Croyance de contrôle
d’accomplissement perçu
et conditions
facilitantes
Source : Ajzen (1991, P182)

L’intérêt de cette théorie est de proposer un modèle théorique utilisable dans toutes
les situations où le comportement est intentionnel puisqu’elle ne repose pas sur les variables
externes comme déterminants immédiats du comportement. L’intention est les résultats de
trois déterminants conceptuels.

Le comportement est déterminé par l’intention et par le contrôle perçu :

 L’attitude vis-à-vis du comportement : désigne le degré d’évaluation favorable ou


défavorable qu’une personne a, du comportement concerné, (Ajzen, 1991). Cette
variable représente l’attractivité du comportement. Par exemple, l’attitude envers le
risque, amène une personne à considérer de façon positive ou négative le fait de prendre
des risques. De même l’attitude envers le succès et l’échec de création d’entreprise
favorise ou défavorise la décision de créer une entreprise chez un individu.
 La norme sociale perçue : consistent en la perception de la pression sociale des
personnes importantes ou de déférence pour réaliser ou non un comportement
déterminé. Dans le cas particulier de l’entrepreneuriat, elle implique la perception d’une
pression sociale favorable ou non à l’idée d’entreprendre ;
14

 Le contrôle comportemental perçu : se rapporte à la perception de la difficulté ou de


la facilité à développer un comportement, en prenant en compte les expériences passées,
des handicaps et des obstacles. Cela implique, donc, le sentiment d’être capable
d’entreprendre, mais également la perception du degré de contrôle de la personne sur le
comportement et, dans l’entrepreneuriat, sur les comportements nécessaires pour
entreprendre.

Figure n°3 : le modèle conceptuel d’Ajzen (1991)

Attitude

Comportement
Norme sociale Intention entrepreneuriale

Contrôle Perçu
Source : Bird, 1988, p.444 cité par Alain Fayolle et Jean-Michel Degeorge dynamique entrepreneuriale, P113

La théorie du comportement planifié, à travers ses composantes (les attitudes associées


au comportement, les normes sociales et les perceptions du contrôle comportemental), contient
et englobe partiellement l’intention entrepreneuriale, en tant que processus cognitif influencé
par les facteurs psychologies, socioculturels et environnementaux.

I.2.2. La théorie de la formation de l’événement entrepreneuriale (Shapero et Sokol, 1982)

Le modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero (1982) est considéré comme


étant un modèle pionnier dans le champ de l’entrepreneuriat. Depuis, d’autres auteurs ont
développé et vérifié ce modèle (Krueger 1993, Krueger et al 2000) pour analyser
et observer empiriquement l’intention entrepreneuriale notamment dans le milieu estudiantin.
Ce modèle accorde une place cruciale au système social et aux valeurs culturelles dans la
formation de l’événement entrepreneurial.
15

I.2.2.1 Le modèle conceptuel de Shapero et Sokol

Shapero et Sokol (1978) discutent les dimensions sociales de l’entrepreneuriat et posent


un paradigme qui décrit la formation de l’évènement entrepreneurial. Le paradigme se focalise
sur la question suivante : comment les membres du groupes, l’environnement social et culturel
affectent le choix de devenir entrepreneur et suggèrent que la formation de l’évènement
entrepreneurial est le résultat de l’interaction entre les facteurs situationnels et culturels.
Shapero et Sokol (1982) posent le postulat que pour qu’une personne initie un changement
sérieux dans sa vie, un événement doit venir déclencher une telle décision.
Son choix dépendra de trois éléments soit :
 Sa perception de la désirabilité du comportement envisagé (qui se trouve à combiner les
deux premières variables du modèle précédent) ;
 Sa propension à agir (qui réfère à sa propension à agir selon ses intentions) ;
 Sa perception de la faisabilité du comportement, qui rejoint sur un plan conceptuel la
troisième variable du modèle précédent.

I.2.2.2 La création d’entreprise comme phénomène multidimensionnel

Pour Shapero, la création d’entreprise est un phénomène multidimensionnel, il faut pour


l’analyser prendre en compte, en plus des caractéristiques psychologiques du créateur, un
certain nombre de facteurs contextuels. Pour cet auteur, ils sont de trois ordres : la discontinuité,
la crédibilité, la faisabilité.
 La discontinuité ou déplacement, variable de situation : l’esprit d’entreprendre est
le résultat d’une multitude de situations. On oppose général des situations ressenties
comme négatives par le créateur potentiel et qualifiées de PUSHES comme le divorce,
licenciement, émigration, insatisfaction au travail…etc ; et des situations ressenties
comme positives et qualifiées de PULLS par exemple la reconnaissance d’une
opportunité, Offre d’un mode de financement, rencontre d’un client ou d’un fournisseur.
Et les situations intermédiaires comme sortie de l'armée, de l'école, de prison qui sont
des événements qui marquent des changements dans les trajectoires de vie des individus
et sont à la base du déclenchement de l'événement entrepreneurial.
 La crédibilité de l’acte, variable sociologique : pour Shapero, elle constitue une
condition essentielle de la création de l’entreprise : « pour mettre en place une entreprise
nouvelle, différente et novatrice, vous devez être capable de vous imaginer dans le rôle.
16

C’est-à-dire que l’acte doit être crédible ». La présence d’images d’imitation et d’une
culture entrepreneuriale développée va favoriser le passage à l’acte.
 La faisabilité de l’acte, variable économique : pour créer son entreprise l’entrepreneur
doit accéder à certaines ressources. Les Américains parlent des 6 « M » de l’entreprise
: Money, Men, Machines, Matériels, Market, Management. Parmi ces six ressources
l’accent a surtout été mis sur la première, le capital de départ. Lorsque le créateur n’a
pas les fonds suffisants pour démarrer il rencontre les plus grandes difficultés pour
trouver le capital manquant.

Figure n°4 : La formation de l’évènement entrepreneuriale


Changement de trajectoire

Déplacement négatifs
Emigration forcée
Perte d’emploi
Ennui Perceptions Perception Formation
Atteinte de l’âge moyen désirabilité faisabilité d’entreprise
Divorce ou veuvage Culture Aide
Situation Famille financière
intermédiaires Pairs Autre aide
Sortie de l’année Collègues Modèles
Sortie de l’école Mentors Mentors
Sortie de prison
Partenaires
Déplacement positifs
De partenaires
D’un mentor
D’investisseurs
De clients
Source : Alain Fayolle et Jean-Michel Degeorge dynamique entrepreneuriale, Paris, 2012, P110

1.2.3 Le modèle de KRUEGER et CARSRUD (1993)


Ces auteurs sont les premiers à appliquer la théorie de AJZEN (1991) dans l'explication
de l'intention entrepreneuriale. Leur objectif était de montrer que cette théorie, largement utilisé
en psychologie sociale pour prédire divers comportements, trouvait un terrain d'application en
entrepreneuriat. S'inspirant largement du modèle de SHAPERO et SOKOL (1982), les auteurs
relèvent trois éléments essentiels qui agissent sur l'intention :
17

Figure 5 - Intention à l’égard du comportement entrepreneurial : la théorie du


comportement planifié - version simplifiée

Attrait perçu du
comportement
entrepreneurial
Influences exogènes sur l’activité
entrepreneuriales

Normes sociales
perçues par Intention à l’égard Comportement
rapport au du comportement entrepreneurial
comportement entrepreneurial ciblé
entrepreneurial

Auto-efficacité
perçue du Influences exogènes précipitant,
comportement facilitant ou inhibant le
entrepreneurial comportement entrepreneurial

Source (KRUEGER et CARSRUD, 1993, p. 323)

 L’attrait perçu du comportement entrepreneurial : il dépend de la probabilité d'arriver


au résultat du comportement désiré ;
 Les normes sociales perçues à l’égard des comportements entrepreneuriaux : elles sont
fonction de la pression sociale qui favorise ou inhibe ces comportements. L'existence de
modèles d'entrepreneur est supposée agir sur l'intention ;
 L’auto-efficacité perçue des comportements : elle représente la perception de faisabilité,
c’est-à-dire de concrétisation du comportement recherché.

Des facteurs exogènes (compétences et aptitudes, traits de personnalité, disponibilité


des ressources, situation économique…) influencent indirectement les comportements à travers
les perceptions. Mais ils peuvent aussi agir directement sur la liaison intention-comportement
(flèches en pointillés). Ces facteurs sont, cependant, amalgamés avec d’autres groupes de
variables. Pour exemple, les compétences et les aptitudes entrepreneuriales devraient être
intégrées dans l’auto-efficacité perçue du comportement entrepreneurial. Elles agissent sur la
faisabilité du comportement souhaité.
18

I. 3 Environnement de l’entrepreneur : Aspects définitionnels

Plusieurs définitions coexistent pour la notion d'environnement, les sciences de gestion


et les théories d'organisation, définissent l'environnement comme l'ensemble des forces, des
décisions et des contraintes externes à l'entreprise, qui ne sont pas créées par elle, mais qui sont
de nature à influencer son activité et son évolution. Certains auteurs font référence à la notion
de « contrôlabilité » pour définir l'environnement, ce dernier est alors considéré comme
l'ensemble des « événements et éléments » sur lesquels l'entrepreneur n'a aucun degré de
contrôle mais qui sont susceptibles d'avoir sur lui une influence actuelle ou future.

I.3.1 L’environnement personnel et le capital social de l’entrepreneur

On ne dira jamais assez à quel point l’environnement de l’entrepreneur, sa famille, ses


amis, ses relations personnelles et professionnelles, jouent un rôle important avant, pendant et
après l’acte d’entreprendre. Chacun de ces milieux exerce d’une manière ou d’une autre des
influences sur les individus qui composent la société. Cependant, des études ont largement
démontré que l’un des milieux les plus importants qui véhicule la culture entrepreneuriale est
sans nul doute la famille. On a remarqué que souvent les entrepreneurs ont dans leur entourage
très proche des entrepreneurs. Les enfants d’entrepreneurs ont plus de chance que les autres
enfants d’être plus tard à leur tour des entrepreneurs. Les parents entrepreneurs représentent des
modèles à suivre pour les enfants.

I.3.2 L’importance des relations amicales et personnelles

De la même façon que l’entrepreneur est appuyé par ses partenaires et sa famille, il va
devoir rechercher le soutien de ses amis et de ses relations personnelles, qui sont
essentiellement des relations avec le milieu d’origine ou bien construite au cours des études.

De nombreux entrepreneurs travaillent sur des projets qui ont pour origine leur milieu
professionnel ou d’activité principale. Les idées peuvent venir de l’entreprise, d’un laboratoire,
d’un établissement d’enseignement, de contact avec des clients ou des fournisseurs, de projets
dormants, etc.
19

I.3.3 Le capital social de l’entrepreneur

D’une façon générale, les relations sociales et les contacts personnels que les individus
développent tout au long de leur vie sont d’une grande utilité car ils permettent d’accéder à des
avantages et des bénéfices variés. Ainsi, dans la vie de beaucoup de gens, les liens avec des
personnes influentes, avec des amis ou avec des membres de la famille ainsi que les réseaux de
relations découlant de ces contacts servent à trouver ou à changer d’emploi.

En sciences de gestion, la littérature sur le capital social connaît depuis quelques années
un développement rapide. La proposition centrale de la théorie du capital social repose sur
l’argument selon lequel les réseaux de relations sociales constituent une ressource précieuse
pour la conduite des affaires car ils facilitent l’action et permettent aux entrepreneurs d’élargir
leur champ d’action et d’accéder à des ressources et opportunités exclusives (Ghassen AYDI
: Capital social entrepreneurial, performance de l’entreprise et accès aux ressources externes,
XIIème Conférence de l'Association Internationale de Management Stratégique, Les Côtes de
Carthage 3, 4, 5 et 6 juin 2003, page 2..)

D’une façon générale, le capital social représente les ressources relationnelles que les
acteurs individuels peuvent mobiliser à travers leurs réseaux de relations sociales. Ces
ressources sont généralement très variées et peuvent consister en des informations, des
opportunités ou toute autre forme de soutien moral ou matériel. L’action entrepreneuriale ne
peut se concevoir en dehors de la société qui la contient. Exploitant cette idée développée par
Bourdieu, le concept de capital social permet précisément de placer l’entrepreneur dans cet
ensemble et de montrer dans quelles mesures il est utile au fonctionnement de l’économie de
marché. Ainsi, le capital social se décompose de la façon suivante :

 Le capital-financier qui comprend l’ensemble des ressources financières effectives


(épargne propre, patrimoine familial, héritage) ou potentielles (accès au crédit, à des
subventions, à des aides diverses).
 Le capital-connaissances qui comprend l’ensemble des connaissances de
l’entrepreneur qu’elles soient matérialisées par un diplôme ou par une expérience
professionnelle ;
 Le capital-relations qui comprend l’ensemble des relations personnelles, familiales
et professionnelles que l’entrepreneur peut mobiliser pour conduire son projet à
20

terme. Il peut aussi s’agir de relations institutionnelles entretenues avec des


institutions publiques ou privées de toutes natures (banques, ministères, organismes
d’aides divers, etc.) que de relations informelles (amicales, familiales, etc.).

Selon le capital social de l’entrepreneur, Boutillier et Uzunidis (T. Verstaete 2000, p30),
déterminent trois types d’entrepreneurs, de la façon dont ces derniers s’intègrent dans la
l’économie. Ils y distinguent :
 L’entrepreneur technologique, figure mythique du capitalisme contemporain, il crée
une entreprise dans le secteur des technologies de pointe. Sa réussite ne s’improvise
pas, mais est le résultat d’une politique publique de longue haleine qui combine
enseignement-recherche-industrie ;
 L’entrepreneur de proximité est situé à l’autre extrémité de la hiérarchie sociale,
comparé à l’entrepreneur technologique, bien qu’il soit apparu lui aussi avec la crise. Il
est directement le produit des mesures de politique publique mise en œuvre depuis le
milieu des années 1980 dans nombre de pays industriels pour tenter de remédier à la
précarité économique de certains individus ;

 L’entrepreneur traditionnel ou routinier, dont la fonction semble immuable, est


présent tant en période de croissance que de crise, parce qu’il se positionne sur des
marchés à l’abri de la concurrence des grandes entreprises ou parce qu’il entretient
des relations de coopération avec les grandes entreprises (ex : sous-traitance).
21

Le tableau suivant résume le degré du capital social pour chaque type d’entrepreneurs cités
ci-dessus :
Tableau 1 : Le capital social de l’entrepreneur
Types
d’entrepreneurs Le capital social de l’entrepreneur
Entrepreneur Le capital-financier : potentiellement important ;
Technologique Le capital-connaissances : important ;
Le capital-relations : important : famille, institutions, cercles.

Entrepreneur de Le capital-financier : faible, importance des aides.


Le capital-connaissances : faible, valorisation d’un diplôme
Proximité professionnel ;
Le capital-relations : faible, de bouche à oreille, voisinage.

Entrepreneur Le capital-financier : faible et reste faible ;


Le capital-connaissances : faible, diplôme professionnel selon le
traditionnel ou métier
Routinier
exercé ; expérience professionnelle ;
Le capital-relations : marchés limités, lignées familiales.

Source : S. Boutillier et D. Uzunidis, les dimensions socio-économiques et politiques de


l’entrepreneur, in : Thierry VERSTAETE (sous la direction), Histoire d’entreprendre : Les
réalités de l’entrepreneuriat, Editions Management et Société, Paris 2000, page 31.

La création d’une entreprise ne peut être isolée du milieu dans lequel se trouve
l’entrepreneur potentiel. Sa performance ne dépend pas seulement de sa stratégie, de la qualité
de son produit, de l’expérience de son dirigeant ou de son enthousiasme, mais aussi de
l’importance du capital social entrepreneurial, c'est-à-dire, de la capacité de son dirigeant à
construire un réseau relationnel riche et à s’entourer de personnes susceptibles de lui fournir les
ressources et les opportunités nécessaires au bon fonctionnement de ses affaires. Ce milieu
conditionne par ailleurs la valorisation du capital social de l’entrepreneur, et inversement.
22

Chapitre II :
MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Il est nécessaire de rappeler que l’objectif de notre travail consiste à chercher de


comprendre l’intention entrepreneuriale des étudiants finalistes de premier et du second cycle
inscrits en faculté des sciences économiques et gestion de l’université de Bunia. L’étude de
l’intention entrepreneuriale des étudiants revient donc à analyser les facteurs qui la déterminent.

Nous évoquerons dans ce chapitre deux points, le premier sera consacré à la présentation
de lieu de notre étude. Le deuxième point sera réservé à la présentation de la démarche
méthodologique de l’enquête de terrain afin de pouvoir confirmer ou d’infirmer nos hypothèses
citées au départ.

II.1. Présentation du lieu de l’enquête

II.1.1 Aperçu historique de l’université de Bunia

L’université de Bunia, “UNIBU” en sigle, est une institution d’Enseignement supérieur


et universitaire crée en 1994 par l’Arrêté Ministériel No ESU/CABMIN/0133/94 du janvier
1994 comme centre universitaire de l’Ituri à Bunia “CUIB” en sigle, devenu une extension de
l’Université de Kisangani “ CUEB” par l’Arrêté Ministériel NO EDN/CABMIN/ESU/0021/97
du 04 Octobre 1997. En 2010, le Centre Universitaire Extension de Bunia a été érigé en
Université de Bunia par l’Arrêté Ministériel No157/MINSESU/CABMIN/MML/EBK/PK/2010
du 27 septembre 2010. C’est depuis 1994 que l’UNIBU fonctionne. Sa création répond aux
principes d’essaimage de l’Enseignement Supérieur et Universitaire décidés par le
Gouvernement et appuyés par la Conférence Nationale Souveraine, en vue de décongestionner
les villes universitaires de forte concentration et de porter l’enseignement universitaire à
l’arrière-pays, vu la distance la séparant des trois anciennes villes universitaires de la
République Démocratique du Congo (Kinshasa, Lubumbashi et Kisangani).

La création de l’UNIBU rencontre parfaitement la demande toujours croissante en


formation de l’arrière-pays. Elle apparait, non seulement comme une réponse à une longue
attente mais aussi comme bénéfique à plus d’un égard. L’engouement observé dans la jeunesse
pour la formation universitaire au sein de cette institution, ainsi que l’effectif enregistré chaque
année, en est une prévue éloquente. En fait, désormais, des nombreux jeunes pourront, en
23

étudiant sur place, épargner aux parents le sacrifice de longs voyages et de trop couteux séjour
dans des villes universitaires lointaines.

La Province de l’Ituri et sa population peuvent ainsi bénéficier d’un outil performant de


développement intégré d’épanouissement culturel et scientifique de diffusion du savoir, de mise
au point de nouvelles connaissances par des recherches solidement axées sur le milieu. Cet
épanouissement a été une manne pour la jeunesse de l’Ituri qui n’avait que l’Institut Supérieur
Pédagogique de Bunia (ISP/BUNIA) comme institution d’Enseignement Supérieur et
Universitaire dont les filières de formation ne correspondent pas au choix de beaucoup de
jeunes.

Avec l’Université de Bunia, plus de 1350 gradués et licenciés sont sortis des facultés de
Médecine, des sciences économiques et de gestion, des sciences agronomiques et sciences
sociales politiques et administratives. L’évolution des effectifs estudiantins par faculté confirme
bien la réponse à une longue attente d’un enseignement universitaire official par la jeunesse de
l’Ituri et celle des environs.

II.1.2 Cadre juridique

L’arrêté ministériel No 157/MINSESU/CABMIN/MML/EBK/PK/2010 du 27


septembre 2010 a créé l’Université de Bunia. Cet établissement public joint d’une personnalité
juridique et soumis à la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. Son
siège est à Bunia. De par sa création, l’UNIBU est un établissement public. Par l’établissement
public on entend un service public personnalisé. Elle est une personne morale ; à ce titre, elle
est sujet de droit, possède un patrimoine lui affecté par l’Etat pour besoin de son
fonctionnement.

L’Université de Bunia est une personne morale de droit public, ainsi elle est d’abord
une institution de droit public reconnue par la volonté du législateur et manifestée par la
qualification légale. Ensuite, comme personne morale de droit public, l’établissement public
exerce ses compétences à son propre nom ; elle peut acquérir ce droit de contracter, des
obligations au ministère de tutelle. Elle est responsable de ses actes devant les tribunaux surtout
qu’elle dispose des organes qui lui sont propres. L’établissement public assure la gestion d’un
service public spécialisé ; cela veut dire qu’elle a une mission d’accomplir les actes ne se
rapportant pas à l’objet particulier qui est le sein.
24

II.1.3 Mission et objectifs

L’Université de Bunia, en sa création n’a pas dérogé à la mission universelle dévolue


aux universités de par le monde, celle d’assurer la formation des cadres de conception dans le
domaine le plus divers de la vie humaine et animale. A ce titre, elle organise les enseignements
inscrits à ses programmes de manière à favoriser l’éclosion des idées neuves et développement
des aptitudes professionnelles.

La promotion de la jeunesse à l’accroissement de ses compétences pour le


développement intégral constitue l’objectif de l’Université de Bunia. A cette fin, ALMA
MATER de l’université poursuit une triple mission :

 L’enseignement universitaire de haut niveau ;


 La recherche fondamentale et appliquée ;
 Le développement intégré.

Par l’Enseignement de haut niveau, l’UNIBU entend assurer à la jeunesse une solide
formation professionnalisée et apporter ainsi sa contribution au développement intellectuel,
culturel et socio-économique du pays. Elle entend donner ensuite une intégrale et adéquate
formation morale et civile.

En effet, un pays riche en ressources naturelles mais pauvre en ressources humaines


qualifiées ne saurait se développer tandis qu’un pays riche en ressources humaines qualifiées
mais pauvres en ressources naturelles en est bien capable. Ainsi, la République Démocratique
du Congo devrait compter sur ses nombreuses ressources humaines hautement qualifiées et
diversifiées qui se forment désormais dans tous les coins de la République. Ce sont elles qui
hâteront, à coup sûr, le développement et le progrès de notre pays dans tous les domaines.

II.I.3. Organisation structurelle

L’Arrêté ministériel No 157/MINSESU/CABMIN/EBK/PK/2010 du 27 septembre 2010


portant l’autonomisation de l’Université de Bunia dispose que les organes de l’Université de
Bunia sont :

 Le Conseil de l’Université
 Le Comité de gestion
 Le Recteur
 Le Conseil de faculté
 Le Conseil de département
25

II.1.4. Activités

Actuellement l’UNIBU organise l’enseignement dans dix facultés, chacune avec deux
cycles hors mis les quatre dernières qui sont encore en progression :

1. La faculté des Sciences Economiques et de Gestion


2. La faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives
3. La faculté de Droit
4. La faculté des Sciences Agronomiques
5. La faculté de Médecine Humaine
6. La faculté de Médecine Vétérinaire
7. La faculté de l’Informatique
8. La faculté des Sciences (Géologie et mines)
9. La faculté des Sciences de l’Information et de la Communication
10. La faculté de Psychologie et Sciences de l’Education

L’université de Bunia a donc un grand projet à réaliser. Son accomplissement dépend


largement du soutien moral, financier et matériel du gouvernement, de la communauté Iturienne
tout entier, ainsi que des hommes et des femmes de bonne volonté à travers le monde.

II.2. Démarche méthodologique de l’enquête de terrain

Le présent point traite de la méthodologie retenue dans le cadre de cette recherche. Nous
présenterons successivement les éléments suivants : le cadre conceptuel de l’étude, la stratégie
de recherche, la population visée, les caractéristiques de l'échantillon, la collecte des données
et l'instrument de mesure des variables.

II.2.1 Rappel du conceptuel de l’étude

Nous avons articulé notre recherche sur les modèles d’intention comme ceux de la
théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991) en psychologie sociale et le modèle de
l'événement entrepreneurial de Shapero (Shapero et Sokol, 1982) en entrepreneuriat.

La théorie d’Ajzen (1991) postule que l’intention d’un individu est déterminée par trois
éléments qui sont : son attitude à l’égard du comportement concerné, sa perception des normes
26

sociales et le contrôle qu’il pense avoir sur la situation. Le premier élément renvoie au degré
d’appréciation que la personne porte sur le comportement (Ajzen et Fishbein, 1980).

L’attitude d’un étudiant envers la création d’une entreprise repose sur ses valeurs et ses
caractéristiques professionnelles et sur sa vision de l'entrepreneuriat (Tounès, 2006). Les
normes sociales, constituant le deuxième élément et font référence à la pression sociale perçue
qui incite, ou pas, à mettre en place le comportement observé. L’intention de créer une
entreprise est d'autant plus forte que la création d’entreprise est perçue comme une action
désirable. La désirabilité, selon la terminologie de Shapero (1982), représente le degré d’attrait
qu'un individu ressent envers la création d'une entreprise. Nous prendrons en compte ces deux
approches dans notre étude, les normes sociales seront définies par le degré d’approbation de
l’environnement social et par la désirabilité perçue de créer une entreprise (Shapero et Sokol,
1982).

Le dernier élément est construit autour du contrôle perçu et défini autour de la perception
qu’à la personne des difficultés à surmonter pour mettre en pratique un comportement étudié et
une perception de la présence ou de l’absence des ressources et compétences individuelles
nécessaires pour réaliser ce comportement (Tounès, 2006). Ce contrôle comportemental est à
rapprocher du concept de faisabilité de Shapero (1982). Dans notre contexte, la faisabilité
entrepreneuriale fait référence au degré avec lequel la personne pense pouvoir mener à bien la
création d’une entreprise. Ces deux notions : contrôle perçu et faisabilité sont très proches.

Dans notre démarche, nous avons repris ce modèle qui a été largement validé par
différentes études sur l’acte de création d’entreprise (Krueger et Carsrud, 1993 ; Krueger et al.
2000 ; Tounès, 2006 ; Fayolle et al. 2006 ; Klapper et Léger-Jarniou, 2006). Certains de ces
auteurs ont plus particulièrement ciblé une population estudiantine. Rappelons que notre étude
ne porte pas sur le processus de décision de l’action entrepreneuriale, mais sur les intentions de
la population étudiante à exercer une activité entrepreneuriale.

II.2.2 Stratégie de recherche

La nature de notre étude est hypothético-déductive parce que nous partons des théories
tirées de la littérature qui nous permettront de vérifier nos hypothèses. Dans cette recherche,
nous privilégions une analyse quantitative des données.
27

Selon Fortin et al. (2006), « les buts de la recherche quantitative sont de mettre en
relation les variables et de prévoir des relations de cause à effet ou de vérifier des théories ».

Il s'agit d'une étude de type corrélationnel parce que nous allons étudier les différents liens qui
existent entre la variable indépendante (formation), la variable médiatrice (auto-efficacité
entrepreneuriale) et la variable dépendante (intention).

II.2.3 Population d’étude


Fortin et al. (2006) définissent « la population comme un ensemble de personnes qui
présentent des caractéristiques communes ». Nos données proviennent d'une enquête qui a été
amorcée auprès des étudiants finalistes de l’année académique 2019-2020 inscrits en faculté
des sciences économiques et gestion de l’université de Bunia.

II.2.4 Caractéristiques de l'échantillon

Dans notre échantillon, nous avons retenu seulement les étudiants finalistes inscrits en
faculté des sciences économiques et gestion de l’université de Bunia. Notre choix méthodologique
se justifie par le fait que nous avons identifié le cours en entrepreneuriat dans les différentes
formations offertes et les étudiants ont pu répondre à cette question. Ainsi, pour les autres facultés,
il nous manque donc cette importante variable indépendante, ce qui nous oblige à les retrancher.

II.2.5 Choix de l’échantillon

L’échantillonnage étant l’opération par laquelle on sélectionne ou on choisit les


individus qui constituent l’échantillon. Pour notre étude, nous avons utilisé une méthode
d’échantillonnage non probabiliste. Cette méthode consiste à choisir les individus les plus
accessibles et les plus disponibles. L'échantillon final n'est pas représentatif et est considéré
comme étant « de convenance ». En effet, les étudiants ont participé à l'étude sur une base
volontaire.
28

II.2.6 Collecte des données

Profitant de la technologie de plus en plus avancée du « smartphone » et de la


disponibilité de ce produit sur le marché, nous avons informatisé notre collecte des données. La
collecte de données mobiles permet à un utilisateur de collecter des données à l’aide d’un
téléphone portable ou d’une tablette, remplaçant ainsi la collecte de données utilisant les
formulaires papiers.

Généralement connecté à une plateforme informatique en nuage, un utilisateur conçoit


des formulaires de collecte de données à l'aide d'une application Web et les télécharge ensuite
vers un dispositif compatible. Lorsque les formulaires sont remplis, les données sont transmises
vers un serveur à travers les réseaux de transmission de données des téléphones portables - par
exemple GPRS (General Packet Radio Service) ou Wi-Fi si disponible -. Les données sont
ensuite facilement accessibles en ligne et immédiatement disponibles pour l’utilisation dans un
rapport et/ou pour l’analyse.

Alors que de nombreux outils et programmes informatiques de collecte de données sur


les appareils mobiles ont été créés (par exemple Mapgi mobile, iFormBuilder, FormHub, ODK
Collect, KoboToolbox, Google FORMs, etc.), nous avons opté pour notre recherche utiliser
l’outil KoboToolbox à cause de la perte de formulaires papiers et l’enregistrement lent des
données.

Ce procédé permet le transfert rapide de données, qui à son tour facilite l'analyse des
données en temps réel et permet une rétroaction plus rapide. KoboToolbox est convivial et
facile à apprendre. Il ne nécessite aucune expérience en programmation et est relativement peu
coûteux. Cependant, il est plus souvent préférable d'exporter les données, c’est pourquoi pour
notre analyse, nous avons fait recours à l’outil SPPS pour une analyse de données plus avancée
et une meilleure interprétation des résultats.

II.2.7 Analyse du contenu du questionnaire

Sur la base de la partie théorique et des modèles de l’intention entrepreneuriale de


Shapero et Ajzen, et afin d’atteindre nos objectifs, nous avons élaboré un questionnaire
comportant 21 questions auxquelles il n’est pas difficile de répondre et qui ne risquent pas de
démobiliser le répondant.
29

Nous avons partagé le questionnaire en deux parties : la première partie porte sur les
renseignements concernant l’étudiant et sa formation universitaire et la deuxième partie sur
l’intention entrepreneuriale.

II.2.9 Mesures des variables

Ayant réalisé notre formulaire d’enquête via l’outil KoboTool Box, un lien web
https://ee.kobotoolbox.org/x/OR3UKUFW en ligne contenant notre questionnaire d’enquête a
été envoyé aux étudiants dont nous avions le contact WhatsApp. Le travail de terrain s’est
déroulé au niveau du campus pour les étudiants dont nous n’avions pas de contact WhatsApp.
Nous avons commencé notre enquête au début du mois d’Octobre. En effet, les étudiants ont
participé à l'étude sur une base volontaire. En tête des questionnaires, nous avons expliqué
l’intérêt de notre étude en présentant l’idée générale de notre recherche et ses objectifs.

Le questionnaire que nous avons utilisé pour recueillir les différentes opinions de nos
répondants est composé de plusieurs échelles bien détaillées. Les construits de notre
questionnaire sont évalués à l’aide d’une échelle de type Likert offrant 5 choix de réponses qui
vont de (1) « pas du tout d’accord », (2) « plutôt pas d’accord », (3) « d’accord », (4) « plutôt
d’accord, ni en désaccord » à (5) « tout à fait d’accord ». Ce choix se justifie par le fait que
l’échelle de Likert permet de graduer l’appréciation d’une série d’items.
30

Chapitre 3 :

ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS


Dans ce chapitre, nous apportons les éléments de réponse à notre problématique.
L’objectif est de comprendre l’intention entrepreneuriale des étudiants de l’université de Bunia
pour l’année académique 2019-2020. Pour réaliser ce travail, nous avons choisi une démarche
empirique centrée sur une enquête de terrain, qui est une méthode de collecte de données. Nous
rappellerons dans ce chapitre un point : les principaux résultats de l’enquête de terrain.

III.1 Caractéristiques de l’échantillon

Avant d’analyser en profondeurs les variables qui impactent l’intention entrepreneuriale


des étudiants de l’échantillon retenu, il est nécessaire dans un premier temps de souligner
quelques caractéristiques de ce dernier.

III.1.1 La taille d’échantillon

Tableau N°2 : Répartition des étudiants suivant la promotion


PROMOTION NOMBRE DES ETUDIANTS TOTAL
HOMME FEMME
GRADUAT

GRADUAT 1 64 68 132
GRADUAT 2 41 38 79
GRADUAT 3 47 48 95
SOUS TOTAL 152 154 306

LICENCE 1

ECONOMIE RURALE 3 2 5
ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT 14 3 17
ECONOMIE MATHEMATIQUE 2 1 3
GESTION MARKETING 1 0 1
GESTION FINANCIERE 15 10 25
SOUS TOTAL 35 16 51

LICENNCE 2

ECONOMIE RURALE 0 1 1
ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT 13 11 24
ECONOMIE MATHEMATIQUE 3 1 4
GESTION MARKETING 3 8 11
GESTION FINANCIERE 13 11 24
SOUS TOTAL 32 32 63

TOTAL 219 201 420


Source : établi à partir de la liste déclarative des étudiants inscrits à l’université de Bunia 2019-2020
31

Dans notre échantillon, nous avons retenu seulement les étudiants finalistes inscrits en
faculté des sciences économiques et gestion de l’université de Bunia c’est-à-dire nous avons choisi
les étudiants des troisièmes années de graduat et ceux des deuxièmes années de licence de tous
les départements en sciences économiques et gestion. Notre échantillon se compose de 60
étudiants sur une population totale de 158 individus.

III.1.2 Le sexe

Figure N°6 : Répartition de l’échantillon suivant la variable sexe

Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain

La question de genre a suscité l‘attention de plusieurs auteurs ayant pour objectif de


prédire le comportement de création d‘entreprise. Selon Strobl et al., (2012), les hommes
manifestent une attitude plus positive envers l‘entrepreneuriat, une intention entrepreneuriale
plus élevée, ainsi qu‘une faisabilité perçue plus positive (Dabic et al., 2012). À cet égard, les
femmes ont tendance à percevoir différents obstacles à l‘entrepreneuriat (Shinnar et al., 2012)
puisqu‘elles sont les plus impactées par les concept de genre. La répartition de notre échantillon
par sexe montre une prédominance des hommes soit 56,67%. Les étudiants de sexe féminin ne
représentent, quant à eux, que 43,33%.
32

III.1.3. La situation matrimoniale

Tableau N°3 : Répartition de l’échantillon suivant la situation matrimoniale


:
Situation matrimoniale Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
Célibataire 57 95 95 95
Marié 2 3,3 3,3 98,3
divorcé 1 1,7 1,7 100
Total 60 100 100
Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain

Pour les étudiants, les études sont plus importantes, c’est toujours pertinent. Un couple
demande de l'investissement, des efforts et des sacrifices. En étant célibataire, les étudiants
peuvent se concentrer sur leurs études pour les réussir haut la main et assurer ensuite un bel
avenir. D’après les résultats obtenus, nous avons trouvé que la grande partie des étudiants ayant
répondu à cette question sont des célibataires avec un pourcentage (95,00%), alors que (3,3%)
sont des étudiants mariés et 1,7 % soit 1 divorcée.

III.1.4 Age

Tableau N°4 : Répartition selon l’âge


Tranche d’âge Effectifs Pourcentage Pourcentage validé Pourcentage cumulé
Moins de 23 ans 15 25 25 25
De 23 à 26 ans 42 70 70 95
De 27 à 30 ans 3 5 5 100
Total 60 100 100
Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain.

D’une manière générale, il n’y pas d’âge minimum pour entrer à l’université. Une fois
son diplôme d’Etat en poche, que l’on ait même 18 ans, 19 ans ou plus, il est normalement
possible de commencer ses études à l’université. Dans les faits par contre, tout dépend des
moyens financiers et état de la santé de la personne souhaitant entamer les études universitaires.
La répartition par tranches d’âge de notre échantillon révèle une proportion plus importante des
répondants de 23 à 26 ans, soit (70,00%), suivi de ceux ayant un âge inferieur à 23ans (25%) ;
et (5,00%) ont un âge compris entre 27 et 30 ans.
33

III.2. L’intention entrepreneuriale des étudiants

A ce point, nous allons interpréter et analyser les résultats de notre enquête sur
l’intention entrepreneuriale.

III.2.1. Analyse de l’intention entrepreneuriale selon la forme d’entreprise souhaitée

Tableau N°5 : Répartition de l’échantillon suivant formation suivie et forme


d’entreprise souhaitée
Si oui, sous quelle forme ?
Reprise Exercer
Formation suivie d’une une Total
Créer une entreprise
entreprise profession
familiale libérale
Sciences économiques et gestion 22 2 8 32
Gestion Marketing 5 0 3 8
Gestion Financière 10 1 3 14
Economie Mathématique 1 1 0 2
Economie de développement 2 0 2 4
Total 40 4 16 60
Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain

A partir de ce tableau ci-dessus, nous remarquons que la forme de l’entreprise :


 Pour les étudiants en troisième année de graduat représente un pourcentage très
important soit 55%, soit 22 sur 40 qui ont opté sur créer une entreprise suivie de 25%
pour les finalistes en gestion financière ; 12,5% en gestion marketing ; 5% en économie
de développement et 2,5% en économie mathématique.
 Pour la reprise d’une entreprise familiale, nous avons 2 étudiants en troisième année de
graduat, 1 en gestion financière et 1 en économie mathématique sur 4 ayant opté sur
cette option car ayant une activité génératrice de revenu au sein de la famille.
 Sur un total de 60, 16 étudiants ont choisi d’exercer une profession libérale pour cette
raison qui est celle d’exercer une profession sur base de qualifications appropriées, à
titre personnel, sous sa propre responsabilité, de façon professionnellement
indépendante tout en répondant en un intérêt général.

III.2.2. Délai de concrétisation de création

Tableau N°6. Délai de concrétisation de l’intention de création


Effectifs Pourcentage Pourcentage validé Pourcentage cumulé
Pendant les études 12 20 20 20
Juste après l’obtention du diplôme 27 45 45 65
Longtemps après l’obtention du diplôme 21 35 35 100
Total 60 100 100
Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain
34

Le tableau ci-dessus montre que 45,00% des étudiants enquêtés ont déclaré vouloir créer
leur entreprise juste après l’obtention du diplôme contre 35,00% des étudiants qui créeront
leurs entreprise longtemps après l’obtention du diplôme pour but de rassembler les ressources
financières et acquérir les compétences nécessaire en gestion des entreprises. Et 20,00% des
étudiants vont créer leur entreprise pendant leurs études.

III.2.3. Normes sociales


A. Impact de la formation sur l’intention entrepreneuriale
Figure N°7 : Impact de formation sur l’intention d’entreprendre

Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain

Il est communément admis que les programmes d’éducation et de formation ne promeuvent


pas suffisamment le développement d’attitudes et de compétences entrepreneuriales, mais se
contentent de préparer les étudiants à un emploi salarié, bien que des progrès aient été réalisés
récemment dans ce domaine (Potter, 2008). D’après la figure ci-dessus, nous remarquons que
l’impact de formation sur l’intention de créer une entreprise est de 53,33%. Il est donc moyen.
35

B. Formation à l’entrepreneuriat
Tableau N°7. Tableau croisé nécessité d’une formation
6. Avez-vous suivi des cours
d’entrepreneuriat hors
l’université ? Total
Oui Non
7. Une formation à l’entrepreneuriat vous paraît-elle
19 41 60
nécessaire dans votre cursus universitaire ?
Total 19 41 60
Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain

Celui qui possède les informations possède le pouvoir. L’étude documentaire consiste
à chercher toutes les informations utiles en rapport avec le secteur d’activité et le marché visé
via des ressources déjà existantes et disponibles (sites internet, revues, rapports, sondages,…).
Elle va permettre d’avoir une vision d’ensemble sur son marché et d’en maîtriser ses
composantes principales. Il découle du tableau ci-haut que tous les étudiants enquêtés sont
d’avis qu’une formation en entrepreneuriat est nécessaire dans leur cursus universitaire,
cependant 31,00% soit 19 sur 60 étudiants enquêtés se donnent la peine de faire des recherches
sur la création d’entreprise.

C. Influence de l’entourage sur l’intention d’entreprendre


Tableau N°8. Influence de l’entourage sur l’orientation comportement

INFLUENCE Pourcentage Pourcentage


ECHELLE Effectifs Pourcentage valide cumulé
Très faible 1 1,7 1,7 1,7
FAMILLE Faible 12 20,0 20,0 21,7
Moyenne 24 40,0 40,0 61,7
Forte 13 21,7 21,7 83,3
Très forte 10 16,7 16,7 100,0
Total 60 100,0 100,0
Très faible 3 5,0 5,0 5,0
AMIS Faible 2 3,3 3,3 8,3
Moyenne 17 28,3 28,3 36,7
Forte 21 35,0 35,0 71,7
Très forte 17 28,3 28,3 100,0
Total 60 100,0 100,0
Très faible 4 6,7 6,7 6,7
CORPS PROFESSORAL Faible 20 33,3 33,3 40,0
Moyenne 24 40,0 40,0 80,0
Forte 9 15,0 15,0 95,0
Très forte 3 5,0 5,0 100,0
Total 60 100,0 100,0
Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain
36

Les jeunes sont influencés par leur famille, leurs professeurs et la société dans son
ensemble. Les parents et les enseignants, qui représentent des modèles importants, sont souvent
peu informés des exigences et des perspectives de l’entrepreneuriat. De ce fait, les activités
entrepreneuriales sont rarement encouragées et sont même parfois perçues de manière négative
par la société, ce qui constitue un obstacle à l’entrepreneuriat des jeunes. D’après les résultats
dans le tableau ci-dessus obtenu, nous pouvons dire que dans notre échantillon, les étudiants de
l’université de Bunia sont plus encouragés par leurs amis lorsqu’ il s’agit de créer une
entreprise afin générer une richesse et aussi pour la réussite personnelle.

III.2.4. La faisabilité entrepreneuriale

La faisabilité fait référence au degré avec lequel un individu estime pouvoir mener à bien
la création d’entreprise.

A. Obstacle à l’entrepreneuriat

Le financement est l’une des conditions clés de la réussite d’un projet ou d’un
investissement. Pour créer une entreprise, il y a besoin de moyens de financement.

Figure N°8. Obstacle de financement

Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain


37

Pour évaluer les propositions de crédit, les banques tiennent compte d’un ensemble de
paramètres incluant les antécédents en matière de crédit, les performances de l’entreprise et les
garanties existantes, autant d’éléments qui seront généralement moins bons dans les entreprises
créées par des jeunes. Plus les entrepreneurs disposent de ressources financières initiales, plus
ils ont de chances de réussir. Or, les jeunes sont désavantagés à cet égard, car non seulement ils
ne peuvent généralement pas s’appuyer sur d’importantes économies personnelles, mais ils
éprouvent également plus de difficultés que les adultes à obtenir un financement extérieur, par
exemple par le biais d’un emprunt. D’après le graphique en secteur ci-dessus et à travers les
résultats de l’enquête, nous observons que 80,00% des étudiants enquêtés ont dit qu’il y aura
probabilité de non financement en cas de démarrage de leur entreprise.

B. Causes de non financement

Tableau N°9. Causes de non financement


Raison de non financement Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
Pas d'expérience dans le secteur exploité 26 43,3 100,0 100,0
Mise de fonds personnels insuffisants 40 66,7 100,0 100,0
Garanties insuffisantes 30 50,0 100,0 100,0
Réseau insuffisant 17 28,3 100,0 100,0
Lacune dans la préparation du dossier 12 20,0 100,0 100,0
Total 60 100,0

Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain

Les jeunes disposent habituellement d’un capital social restreint et d’un réseau de
contacts professionnels peu étendu. Un manque de relations peut compliquer la création et la
gestion d’une entreprise. En partant du tableau ci-dessus, nous voyons qu’en cas de démarrage
de leurs entreprises 26 étudiants sur 60 soit 43% pensent qu’ils ne pourront pas avoir de
financement à cause de manque d'expérience dans le secteur à exploiter ; 40 sur 60 enquêtés
soit 66% à cause du fonds personnel insuffisants, 30 sur 60 n’ont pas des choses à laisser en
gage en cas de demande de prêt pour financer leurs activités ; 17 à cause de réseau insuffisant ;
et 12 ont des lacunes dans la préparation des dossiers.
38

C. Sources de financement
Le financement est l’une des conditions clés de la réussite d’un projet ou d’un
investissement.

Tableau N°10. Moyens de financement à faire recours


Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé
Epargne personnelle 46 76,7 76,7 76,7
Epargne familiale 10 16,7 16,7 93,3
Prêt bancaire 1 1,7 1,7 95
Prêt d’ami(e) 2 3,3 3,3 98,3
Dispositif d’aide à la
1 1,7 1,7 100
création
Total 60 100 100
Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain
Pour créer une entreprise, nous avons besoin de moyens de financement ; et à travers
les résultats de l’enquête, nous observons que 46 étudiants dont (76,70%), vont recourir aux
épargnes personnels et 10 soit 16,70% aux épargnes familiales. Tandis que 1,7% au prêt
bancaire, 3,3% prêt d’amis, et 1,7% aux dispositifs d’aide à la création d’entreprise.

III.2.5. La désirabilité entrepreneuriale


La désirabilité désigne les facteurs sociaux et culturels qui influencent le système de
valeur de l’individu. Les entrepreneurs se caractérisent par quelques traits qui permettent de les
différencier des autres groupes professionnels. Des études sur l’entrepreneuriat ont notamment
porté sur les traits suivants : le besoin d’accomplissement, la prise de risque, l’esprit inventif,
l’autonomie, le lieu du contrôle du destin, et la confiance en soi (F. Janssen, T. Verstreate,
L. Juissane)
Tableau N°11. Les motivations qui ont influencé l’intention de création
Motivations Echelle Effectifs Pourcentage
Plutôt pas d’accord 0 0,0
D’accord 1 1,7
Être autonome Plutôt d’accord 14 23,3
Tout à fait d’accord 45 75
Total 60 100,0
Gagner plus d’argent D’accord 10 16,7
et avoir une Plutôt d’accord 10 16,7
satisfaction
Tout à fait d’accord 40 66,6
personnelle
Total 60 100,0
Echapper au D’accord 15 25,0
chômage en créant Plutôt d’accord 9 15,0
mon propre emploi et
créer des emplois Tout à fait d’accord 36 60,0
Total 60 100,0
Source : établi à partir des données de l’enquête de terrain
39

De ce tableau, nous voyons que parmi les étudiants faisant objet de notre enquête, 45
soit 75,00% sont tout à fait d’accord qu’en ayant une entreprise ils seront autonome ; et pour
gagner plus d’argent et avoir une satisfaction personnelle 40 soit 66,6% sont tout à fait
d’accord ; et 36 soit 60.00% pensent qu’en ayant une entreprise , ils échapperont au chômage
en créant leur propre emploi et créer des emplois pour les autres. Chose qui se confirme d’après
les résultats de notre enquête, c’est d’assurer et d’améliorer leurs avenirs et leurs situations
financière.

III.3 Résumé de l’analyse

Il semble donc qu’après analyse des résultats de notre enquête sur l’intention
entrepreneuriale, les étudiants finalistes du premier et second cycle inscrits en faculté des
sciences économiques et gestion pour l’année académique 2019-2020 à l’université de Bunia
soient confrontés à des obstacles les empêchant de transformer leurs idées en projets. Ces
obstacles peuvent être de natures diverses :

 Normes sociales
On ne dira jamais assez à quel point l’environnement de l’entrepreneur, jouent un rôle
important avant, pendant et après l’acte d’entreprendre. Chacun de ces milieux exerce d’une
manière ou d’une autre des influences sur les individus qui composent la société. Les parents
et les enseignants, qui représentent des modèles importants, sont souvent peu informés des
exigences et des perspectives de l’entrepreneuriat. Cependant, après analyse de nos données,
nous pouvons dire que dans notre échantillon 60 individus sur 158, les étudiants de l’université
de Bunia sont plus encouragés par leurs amis ; or des études ont largement démontré que l’un
des milieux les plus importants qui véhicule la culture entrepreneuriale est sans nul doute la
famille, les entrepreneurs ont dans leur entourage très proche des entrepreneurs. Les enfants
d’entrepreneurs ont plus de chance que les autres enfants d’être plus tard à leur tour des
entrepreneurs. Les parents entrepreneurs représentent des modèles à suivre pour les enfants.

 La faisabilité entrepreneuriale

De la même façon que l’entrepreneur est appuyé par ses partenaires et sa famille, il va
devoir rechercher le soutien de ses amis et de ses relations personnelles, qui sont
essentiellement des relations avec le milieu d’origine ou bien construite au cours des études.
Plus les entrepreneurs disposent de ressources financières initiales, plus ils ont de chances de
40

réussir. Or, les jeunes sont désavantagés à cet égard, car non seulement ils ne peuvent
généralement pas s’appuyer sur d’importantes économies personnelles, mais ils éprouvent
également plus de difficultés que les adultes à obtenir un financement extérieur, par exemple
par le biais d’un emprunt.

 La désirabilité entrepreneuriale

Le besoin d’accomplissement est la caractéristique la plus connue, les entrepreneurs


ressentent un besoin élevé d’accomplissement, ils se caractérisent par une forte volonté d’établir
leur propre objectif et les atteindre par leur seul effort. nous voyons que parmi les
étudiants faisant objet de notre enquête, 45 soit 75,00% sont tout à fait d’accord qu’en ayant
une entreprise ils seront autonome ; et pour gagner plus d’argent et avoir une satisfaction
personnelle 40 soit 66,6% sont tout à fait d’accord ; et 36 soit 60.00% pensent qu’en ayant
une entreprise , ils échapperont au chômage en créant leur propre emploi et créer des emplois
pour les autres.
41

Conclusion

Nous avons mené une étude sur l’intention entrepreneuriale des étudiants finalistes
inscrits en facultés des sciences économiques et gestion de l’université de Bunia pour l’année
académique 2019-2020. Pour rappel, l’objectif de notre recherche vise à étudier l’intention de
créer une entreprise par les étudiants finalistes en sciences économiques et gestion de
l’université de Bunia, leurs attitudes envers la création d’une entreprise et les perceptions des
normes sociales et leur impact sur la capacité à mener un processus entrepreneurial. Le premier
chapitre que nous avons intitulé : «Cadre conceptuel», est une sorte d’assise théorique à notre
étude. Ces théories nous ont enseigné que la création d’entreprise, elle-même, est précédée par
l’intention de créer, l’intention constitue un élément non négligeable dans le processus
entrepreneurial. Toujours dans le cadre théorique de notre étude, le deuxième point nous a
renseigné qu’au-delà de la simple volonté d’entreprendre, l’environnement socioéconomique,
si il est propice, contribue fortement au succès, comme dans le cas contraire, il peut être à
l’origine de l’échec et de l’entrave aux initiatives : il s’agit de stabilité et sécurité,
réglementation et fiscalité, financements et infrastructure et marchés du travail

Après avoir établi une assise théorique à notre thème, nous sommes passés à notre
deuxième chapitre intitulé « Méthodologie de la recherche » où nous avons fait une
présentation du milieu de notre étude qui est l’université de Bunia. Ce point a fait l’objet d’une
deuxième partie que nous avons intitulé : «Démarche méthodologique de l’enquête de terrain »
qui nous a permis de vérifier nos hypothèses, à travers l’analyse des résultats de l’enquête que
nous avons menée. Dans cette recherche, nous avons privilégié une analyse quantitative des
données. La collecte des données a été réalisée, en envoyant notre questionnaire d’enquête via
un lien web pour les étudiants dont nous avons le contact whatsapp, et ceux dont nous n’avions
pas de numéro whatsapp, l’enquête s’est déroulée au niveau de l’Université avec l’outil
KobotoolBox. Le traitement statistique des données obtenues a été réalisé à l’aide du logiciel
SPSS version 20. De ce fait, la nature de notre étude est hypothético-déductive parce que nous
avons articulé notre recherche sur les modèles d’intention comme ceux de la théorie du
comportement planifié d’Ajzen (1991) en psychologie sociale et le modèle de l'événement
entrepreneurial de Shapero (Shapero et Sokol, 1982).

Pour atteindre notre objectif de recherche, nous sommes passés au troisième chapitre
intitulé « Analyse et interprétation des résultats ». Deux hypothèses ont été testées auprès de
42

notre échantillon de 60 étudiants. L’enquête que nous avons menée a révélé que l’intention
entrepreneuriale des étudiants est d’abord entravé par le problème de financement, où nous
avons vu que 80,00% des étudiants enquêtés ont dit qu’il y aura probabilité de non financement
en cas de démarrage de leur entreprise. Ce qui nous renseigne du degré de méfiance qu’il y a
entre les entrepreneurs potentiels et les institutions financières. Autres renseignement de cette
enquête, nous avons constaté l’absence d’un cadre d’échange, les étudiants enquêtés sont plus
influencés par leurs amis, or les parents et les enseignants représentent des modèles importants.
Des études ont largement démontré que l’un des milieux les plus importants qui véhicule la
culture entrepreneuriale est sans nul doute la famille, les entrepreneurs ont dans leur entourage
très proche des entrepreneurs. Et comme facteurs qui stimule l’intention entrepreneuriale des
étudiants, nous voyons que parmi les étudiants faisant objet de notre enquête, 45 soit 75,00%
sont tout à fait d’accord qu’en ayant une entreprise ils seront autonome, c’est le besoin
d’accomplissement, les entrepreneurs ressentent un besoin élevé d’accomplissement, ils se
caractérisent par une forte volonté d’établir leur propre objectif et les atteindre.

Toutes les hypothèses ont été validées. Bien entendu, on ne peut pas généraliser les
résultats de notre étude du fait que notre échantillon est seulement composé d'étudiants d’une
seule faculté qui est celle des sciences économiques et gestion et d’une seule université,
université de Bunia.
43

Liste bibliographique

 Ouvrages

1. Ajzen I., Fishbein M., Understanding attitudes and predicting social behavior,
Englewood Cliffs, NJ, Prentice Hall, 1980, 278 pages.
2. Ajzen I., « The theory of planned behavior », Organizational Behavior and Human
Decision Processes, 1991, vol. 50, p. 179-211.
3. Boissin JP, Emin S, Chollet J. (2005), « Mesurer l’intention entrepreneuriale des
étudiants », Observatoire des Pratiques Pédagogiques en entrepreneuriat
4. Emile-Michel HERNANDEZ, le processus entrepreneurial, vers un modèle stratégique
d’entrepreneuriat, Harmattan, 1999.
5. FAYOLLE Alain, «Introduction à l’entrepreneuriat ».DUNOD. Paris, 2005
6. FAYOLLE Alain, Jean-Michel DEGEORGE, « Dynamique entrepreneuriale », de
boeck, Paris 2012.
7. FAYOLLE Alain., « Entrepreneuriat : Apprendre à entreprendre », Dunod 2004.
8. Thierry VERSTAETE, Histoire d’entreprendre : Les réalités de l’entrepreneuriat,
Editions Management et Société, Paris 2000
9. Thierry Verstraete, « proposition d’un cadre théorique pour la recherche en
entrepreneuriat : PhE=f [(CxSxP)) (ExO)], éditions de l’ADREG, décembre 2003
10. VERSTRAETE Thierry et SAPORTA Bertrand « Création d’entreprise et
entrepreneuriat ».Edition ADREG
11. VERSTRAETE Thierry «Histoire d’entreprendre- les réalités de l’entrepreneuriat »,
Ed, EMS. 2000.
12. Shapero A, Sokol L. (1982), “The social dimensions of entrepreneurship”,
Encyclopedia of entrepreneurship, Englewood Cliffs: Prentice Hall, chap. IV, pp. 72-
90.
13. Surlemont B. (2008), Former pour entreprendre : Réflexions sur l’approche
pédagogique en matière entrepreneuriale, HEC-Ecole de gestion de l’Université de
Liège.

 Rapports :
1. FAYOLLE A. (1999), L’enseignement de l’entrepreneuriat dans les universités
françaises, Rapport, Direction de la Technologie.
44

 Thèses
1. TOUNES Azzedine : « l’intention entrepreneuriale ; une recherche comparative
entre des étudiants suivant des formations en entrepreneuriat (Bac+5) et des
étudiants en DESS CAAE », Thèse de doctorat en sciences de gestion, 2003, France.
2. SALEH Léna, « l’intention entrepreneuriale des étudiants, cas du bilan », thèse de
doctorat, 30 septembre 2011.
3. Bruyat C., Création d’entreprise : contributions épistémologiques et modélisation,
Thèse pour le doctorat ès Sciences de Gestion, Université Pierre Mendès France
(Grenoble II), ESA, 1993, 431 pages.
4. Emin, S. (2003) : L’intention de créer une entreprise des chercheurs publics: le cas
français. Thèse doctorat en sciences de gestion (sous la direction du Professeur
Robert Paturel), Université Pierre Mendès France, Grenoble 2.
http://asso.nordnet.fr/adreg/

 Conférences.
1. Conférences : Ghassen AYDI : Capital social entrepreneurial, performance de
l’entreprise et accès aux ressources externes, XIIème Conférence de l'Association
Internationale de Management Stratégique, Les Côtes de Carthage 3, 4, 5 et 6 juin 2003,
page 2.
45

Sigles et abréviations

TCP : La Théorie du Comportement Planifié


UNIBU : Université de Bunia
ISP/BUNIA : Institution d’Enseignement Supérieur et Universitaire de Bunia
CUIB : Centre Universitaire de l’Ituri à Bunia
ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire
MINSESU : Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire
SPSS : Statistic Package for Social Science
ODK Collect : Open Data Kit Collect
GPRS : General Packet Radio Service
Wi-Fi: Wireless Fidelity
46

FUGURES
Figure N°1 : le contexte de l’intentionnalité vu par Bird (1988) ....................................................................... 7
Figure N°2: Théories du comportement planifié ................................................................................. 13
Figure N°3 : le modèle conceptuel d’Ajzen (1991) .......................................................................................... 14
Figure N° 4 : La formation de l’évènement entrepreneuriale ........................................................................ 16
Figure N°5 : Intention à l’égard du comportement entrepreneurial : la théorie du comportement planifié -
version simplifiée ................................................................................................................................................ 17
Figure N°6 : Répartition de l’échantillon suivant la variable sexe .............................................................. 31
Figure N°7 : Impact de formation sur l’intention d’entreprendre ................................................................ 34
Figure N°8. Obstacle de financement………………………………………………………36

TABLEAUX

Tableau N°1 : Le capital social de l’entrepreneur ........................................................................................... 21


Tableau N°2 : Répartition des étudiants suivant la promotion ...................................................................... 30
Tableau N°3 : Répartition de l’échantillon suivant la situation matrimoniale ............................................ 32
Tableau N°4 : Répartition de l’échantillon selon l’âge .................................................................................. 32
Tableau N°5 : Répartition de l’échantillon suivant formation suivie et forme d’entreprise souhaitée ...... 33
Tableau N°6 : Répartition de l’échantillon suivant délai de concrétisation de l’intention de création ...... 33
Tableau N°7 : Tableau croisé nécessité d’une formation ............................................................................... 35
Tableau N°8 : Influence de l’entourage sur l’orientation comportement .................................... 35
Tableau N°9 : Causes de non financement ....................................................................................................... 37
Tableau N°10. Moyens de financement à faire recours .................................................................................. 38
Tableau N°11. Les motivations qui ont influencé l’intention de création ................................................... 38
47

ANNEXES
48

Table des matières


EPIGRAPHE................................................................................................................................................................i
Dédicaces .................................................................................................................................................................ii
Remerciements ...................................................................................................................................................... iii
0.INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 1
0.ETAT DE LA QUESTION ............................................................................................................................ 1
0.2 PROBLEMATIQUE ................................................................................................................................... 2
0. 3 HYPOTHESE ............................................................................................................................................. 3
O.4 OBJECTIFS DU TRAVAIL ..................................................................................................................... 3
O.5 METHODOLOGIE .................................................................................................................................. 4
0.6 TECHNIQUES ........................................................................................................................................... 4
O.7 CHOIX ET INTERET DU SUJET ........................................................................................................... 4
0.8 DELIMITATION DE TRAVAIL .............................................................................................................. 5
0.9 CANEVAS DU TRAVAIL ......................................................................................................................... 5
Chapitre I : ............................................................................................................................................................ 6
CADRE CONCEPTUEL ...................................................................................................................................... 6
I.1 Concepts de base sur l’intention entrepreneuriale ................................................................................... 6
I.1.1 Définition ............................................................................................................................................... 7
1.1.2 L’acte fondamental de l’entrepreneuriat : La création d’entreprise............................................... 8
I.1.3 Les caractéristiques de l’entrepreneur ............................................................................................. 10
I.2 Les modèles de l’intention entrepreneuriale .......................................................................................... 12
I.2.1. Théorie du comportement planifié d’Ajzen .................................................................................... 12
I.2.2. La théorie de la formation de l’événement entrepreneuriale (Shapero et Sokol, 1982) .............. 14
1.2.3 Le modèle de KRUEGER et CARSRUD (1993) .............................................................................. 16
I. 3 Environnement de l’entrepreneur : Aspects définitionnels .................................................................. 18
I.3.1 L’environnement personnel et le capital social de l’entrepreneur ................................................. 18
I.3.2 L’importance des relations amicales et personnelles ........................................................................... 18
I.3.3 Le capital social de l’entrepreneur .................................................................................................... 19
Chapitre II : ......................................................................................................................................................... 22
MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ..................................................................................................... 22
II.1. Présentation du lieu de l’enquête ........................................................................................................... 22
II.1.1 Aperçu historique de l’université de Bunia .................................................................................... 22
II.1.2 Cadre juridique ................................................................................................................................. 23
II.1.3 Mission et objectifs ............................................................................................................................ 24
II.I.3. Organisation structurelle ................................................................................................................. 24
II.1.4. Activités............................................................................................................................................. 25
II.2. Démarche méthodologique de l’enquête de terrain ............................................................................. 25
II.2.1 Rappel du conceptuel de l’étude ...................................................................................................... 25
II.2.2 Stratégie de recherche ...................................................................................................................... 26
II.2.3 Population d’étude ............................................................................................................................ 27
49

II.2.4 Caractéristiques de l'échantillon ..................................................................................................... 27


II.2.5 Choix de l’échantillon ....................................................................................................................... 27
II.2.6 Collecte des données .......................................................................................................................... 28
II.2.7 Analyse du contenu du questionnaire .............................................................................................. 28
II.2.9 Mesures des variables ......................................................................................................................... 29
Chapitre 3 : .......................................................................................................................................................... 30
ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS ............................................................................... 30
III.1 Caractéristiques de l’échantillon ........................................................................................................... 30
III.1.1 La taille d’échantillon ...................................................................................................................... 30
III.1.2 Le sexe .............................................................................................................................................. 31
III.1.3. La situation matrimoniale.............................................................................................................. 32
III.1.4 Age .................................................................................................................................................... 32
III.2. L’intention entrepreneuriale des étudiants ......................................................................................... 33
III.2.1. Analyse de l’intention entrepreneuriale selon la forme d’entreprise souhaitée ........................ 33
III.2.2. Délai de concrétisation de création ............................................................................................... 33
III.2.3. Normes sociales ............................................................................................................................... 34
III.2.4. La faisabilité entrepreneuriale ...................................................................................................... 36
III.2.5. La désirabilité entrepreneuriale .................................................................................................... 38
III.3 Résumé de l’analyse ............................................................................................................................... 39
Conclusion ........................................................................................................................................................... 41
Liste bibliographique .......................................................................................................................................... 43
Sigles et abréviations……………………………………………………………………….. 45
FUGURES…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………46
TABLEAUX ............................................................................................................................................................. 46
ANNEXES ............................................................................................................................................................ 47
50

Vous aimerez peut-être aussi