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SEG : S5

ENTREPRENEURIAT:
SÉANCE INTRODUCTIVE
MR ZERHOUNI LAQRIB YOUNESS. FSJES DE MEKNES

1
SOMMAIRE

❑ Entrepreneuriat de Quoi parle-t-on?

❑ Une première définition de l’entrepreneuriat

❑ Enjeux de l’entrepreneuriat

❑ L’Entrepreneuriat au Maroc

❑ Contenu du programme
2
I. ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?
• L’entrepreneuriat s’est peu à peu imposé comme « le
moteur du développement économique et social dans le
monde entier »
• Il est aujourd’hui au cœur de l’actualité:
• grâce notamment à la médiatisation tous azimuts de l’image de
l’entrepreneur en mettant en exergue la réussite spectaculaire de
quelques figures récentes du monde des affaires.
• Les politiques publiques d’aide à la promotion de la culture
entrepreneuriale

3
ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?

• Le terme entrepreneuriat est un mot dérivé du nom


entrepreneur qui va se diffuser dans la littérature à partir
du 18ème siècle suite aux écrits des économistes comme
Richard Cantillon, J.B. Say et Joseph.A.Shumpeter :
• Équation entrepreneuriale:

Entrepreneur = Incertitude + Risque +


Innovation 4
ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?

• Le terme entrepreneuriat recouvre différentes acceptations


(deux visions) qui méritent d’être clarifiées tout d’abord:
• La première vision plus large, associe l’entrepreneuriat à
« l’esprit entrepreneurial » ou « esprit d’entreprendre » :
un état d’esprit, une mentalité, un ensemble d’idées,
une façon de penser, associés à la prise d’initiative et à
l’action qui peut conduire un individu passif à prendre des
initiatives, à relever des défis et à devenir acteur de son
propre avenir personnel et professionnel.

5
6 ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?

Un mode de pensée

L’esprit d’entreprendre, la culture


entrepreneuriale

Créativité Innovation Sens de


l’initiative Flexibilité
I. ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?
• La deuxième vision, plus stricte, renvoie à « l’esprit
d’entreprise »: cette vision associe l’entrepreneuriat à la
sphère économique (la création ou la reprise d’entreprise).

7
ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?
l’entrepreneuriat, au travers de l’esprit
d’entreprise, se décline en situations très
diversifiées

Création Reprise
d’entreprises Entrepreneuriat
d’entreprises social
ex-nihilo

Développement d’entreprises 8
existantes (intrapreneuriat)
ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?
• C’est cette vision que le programme d’indicateurs de
l’entrepreneuriat OCDE-Eurostat, lancé en 2006, reprend
en définissant l’entrepreneuriat « comme le phénomène
associé à l’activité entrepreneuriale, action humaine
consistant à entreprendre pour générer de la valeur
en créant ou en développant des activités
économiques grâce à l’identification et à
l’exploitation de nouveaux produits, processus ou
marchés » (OCDE, 2012, p.9)

9
ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?
• Ces deux visions sont complémentaires en ce sens qu’elles
forment un continuum dans le quel la création n’est que la
partie visible.
• C’est la raison pour la quelle l’entrepreneuriat, de notre
part, est envisagé dans sa conception la plus large, à savoir
« un comportement entrepreneurial fondé sur un
esprit entrepreneurial et un processus de création
d’entreprises » (Le grand livre de l’entrepreneuriat,
Catherine Léger-Jarniou, p.8)

10
ENTREPRENEURIAT, DE QUOI
PARLE-T-ON ?
Entrepreneuriat des comportements
Associés fréquemment à :

➢ La perception et à l’acceptation du risque


➢ à une orientation vers le développement et l’exploitation d’opportunités
➢ à la prise de responsabilité
➢ d’initiatives

11
II. UNE PREMIÈRE DÉFINITION DE
L’ENTREPRENEURIAT

Etude de « la dynamique Homme/projet ». Michel


Coster, 2010.
« L’entrepreneuriat est le phénomène d’émergence et
d’exploitation de nouvelles opportunités créatives de valeur
économique et sociale, impulsé et rendu possible par
l’initiative et la dynamique d’innovation/changements d’un
homme, l’entrepreneur, en interaction avec son
environnement »Michel Coster, 2010.

12
III. ENJEUX DE
L’ENTREPRENEURIAT
❑ Croissance et innovation

❑ Création d’emplois et insertion sociale

❑ Renouvellement du parc d’entreprises et


dynamisation des entreprises existantes

❑ Développer l’esprit d’entreprise dans les entreprises et les


institutions.

13
Entrepreneuriat et développement
économique: le modèle GEM (Global
Entrepreneurship Monitor)
• GEM (Global Entrepreneurship Monitor) : est un consortium de chercheurs
créé en 1997 à l’initiative du Babson College et de la London Buisness
School
• Étudie le phénomène entrepreneurial au niveau international: faire le lien
entre entrepreneuriat et croissance économique.
• Objectif:
• Mesurer les différences dans le niveau d’activité entrepreneuriale entre les différents pays
• Découvrir les facteurs déterminants les niveaux nationaux d’activité entrepreneuriale
• Identifier les politiques qui contribuent à améliorer le niveau national d’activité
entrepreneuriale

14
Le modèle GEM

Conditions-cadres
15 nationales:
Grandes
entreprises
Ouverture
établies
Gouvernement
Marchés financiers
Dynamiques Croissance
Technologie, R&D
Micro-entreprises économique économique:
Infrastructure
et PME s: PIB
Management
Créations Emploi
Marché du travail
Expansions
Institutions
Restructuratio
Contexte ns
social, Fermetures
culturel, Conditions-cadres
politique pour entreprendre: Opportunités
Financement d’entreprend
Politique re:
gouvernementale Existence
Enseignement formation Perception
Infrastructure légale et
commerciale Capacités
Ouverture du marché d’entreprendr
intérieur e:
Normes socio-culturelles Compétences
Motivations
• Les pays sont répartis en 3 catégories:
• Les économies fondées sur les facteurs ;
• Les économies fondées sur l’efficience;
• Les économies fondées sur l’innovation.

• Le principal indicateur utilisé est le TAE (taux d’activité entrepreneuriale)


qui mesure la part des 18-64 ans qui sont des entrepreneurs naissants ou
qui sont à la tête d’une jeune entreprise (moins de 42 mois)

16
III. ENTREPRENEURIAT ET CRÉATION
D’ENTREPRISE AU MAROC

Création d'entreprises au Maroc 2015-2017

50000
40000
30000
20000
10000 Personnes physiques
0
Personnes morales
201 201 201
5 6 7
Personnes morales 36825 40131 41104
Personnes physiques 32681 35118 38049

Personnes morales Personnes physiques


17
RÉPARTITION SECTORIELLE DES
CRÉATIONS D’ENTREPRISES (2017, EN
%)

Source: OMPIC (Office Marocain de la Propriété Industrielle et


Commerciale, Rapport d’activité 2017. 18
RÉPARTITION DES CRÉATIONS
PAR NATURE JURIDIQUE (2017)

Source: OMPIC, Rapport d’activité


2017. 19
DES DONNÉES RELATIVES AUX
CRÉATIONS D’ENTREPRISES AU
MAROC, EFFECTUÉE PAR INFORISK,
POUR L’EXERCICE 2020

• Deux grandes tendances se dégagent des données relatives à l’année 2020


par rapport à 2019:
• Baisse du nombre de créations d’entreprises personnes physiques (PP, -44%) en 2020
• et une nette augmentation des créations d’entreprises personnes morales (PM, +7%)

• le ratio 2020 «Créations/ Défaillances» s’est nettement amélioré:


• En 2019, pour une entreprise défaillante, il y avait seulement 6 créations d’entreprises.
• En 2020, avec la crise Covid19, le nombre de créations a progressé pour se situer à 8
pour une entreprise défaillante.

• Entre 2018 et 2020, le taux de croissance annuel moyen des créations


d’entreprises PM au Maroc a été de 8%. 20
ENTREPRENEURIAT ET CRÉATION
D’ENTREPRISE AU MAROC: QUELQUES
DÉFAILLANCES

❑Indigence (faiblesse) de la culture entrepreneuriale au


Maroc.
❑Faiblesse des dispositifs et structures d’accompagnement à
la création d’entreprise.
❑Lourdeur administrative;
❑Difficulté d’accéder au financement;
❑Faible durabilité des entreprise créées

21
GLOBAL ENTREPRENEURSHIP MONITOR (GEM),
RAPPORT MONDIAL 2019/2020: LE MAROC GAGNE 13
PLACES DANS LE CLASSEMENT

• Une amélioration significative de Taux d’activité


entrepreneuriale (TAE), qui est passé de 6,7% à 11,4%.
• 24ème rang sur les 50 pays participants, représentant plus de
85% du PIB mondial. Cette performance témoigne des
avancées réalisées au niveau des conditions cadres de
l’écosystème entrepreneurial.
• Le classement Doing Business : 52ème rang

22
2.AXES DU PROGRAMME

Chapitre I: Les conceptions de l’entrepreneuriat:


éléments de définition

Chapitre II: Montage d’un projet entrepreneurial

23
CHAPITRE I: LES CONCEPTIONS DE
1 L’ENTREPRENEURIAT: ÉLÉMENTS DE
DÉFINITIONS
• Section I. Paradigme de l’opportunité d’affaires
• Section II: Paradigme de la création d’organisation
• Section III. Paradigme de l'innovation
• Section IV: Paradigme de la création de valeur
• Section V: L’entrepreneur, acteur central du processus
entrepreneurial
• Section VI: Essais de synthèse.
QU’EST CE QUE
2 L’ENTREPRENEURIAT?.
ÉLÉMENTS DE DÉFINITION
• L’entrepreneuriat est une discipline assez récente dans le corpus scientifique.
• L’entrepreneuriat est interdisciplinaire
• La définition de l’entrepreneuriat reste encore largement débattue.
• Fayolle et Verstraete ( « Paradigmes et Entrepreneuriat », Revue de
l’entrepreneuriat,2005), l’entrepreneuriat est un domaine très hétérogène pour
se limiter à une seule définition
• Ils proposent donc de classer les différentes définitions proposées par les
auteurs selon quatre courants de pensée (paradigmes):
• Mais d’abord qu’est ce qu’un paradigme?
3

• concept développé au début des années 1960 par


Thomas Kuhn, un philosophe des sciences, dans son
ouvrage intitulé « La structure des révolutions
scientifiques » 1962.
• (un paradigme est un ensemble d’hypothèses
théoriques générales et de lois , une construction
théorique, faisant l’objet d’une adhésion d’une partie
suffisamment significative d’une communauté scientifique)
4 I. PARADIGME DE L’OPPORTUNITÉ
D’AFFAIRES

➢Le paradigme de l’opportunité: propose de définir


le processus entrepreneuriale comme la détection,
l’évaluation et l’exploitation d’opportunité.
➢ Ce paradigme est devenu dominant depuis le début
des années 2000 grâce aux travaux de Venkataraman
(1997), et de Shane et Venkataraman (2000).
5

• Pour ces deux auteurs l’entrepreneuriat


est « l’analyse académique de la façon dont sont
découvertes, créées et exploitées les opportunités
de mettre sur le marché de nouveaux biens et
services, par qui et avec quelles conséquences »
(Shane et Vankataraman, « The Promise of
Entrepreneurship as a Field of Research », Academy
of Manangement Review, vol.25, n° 1, 2000)
6 I. PARADIGME DE L’OPPORTUNITÉ
D’AFFAIRES

1. De l’idée à l’opportunité d’affaires

2. Les fenêtres d’opportunités

3. Evaluation des opportunités


7 1. DE L’IDÉE À L’OPPORTUNITÉ
D’AFFAIRES

❑L’objet est ici les processus de découverte, d’évaluation et


d’exploitation des opportunités.

❑Qu’est ce que une opportunité?

❑Une opportunité est « une situation future jugée désirable et


faisable ». (Stevenson et Jarillo, 1990).

❑Tout projet d’entreprendre a à sa base une idée, c’est-à dire une


intuition ou une notion vague qui se précise au fil du temps.
8

Une opportunité est une idée qui crée de la valeur pour


l’entrepreneur. (Bernard Surlemont , 2009)

- Opportunité= idée (s)+ créativité entrepreneuriale


(Fayolle, 2004)

-L’opportunité d’affaires est la rencontre entre une idée et la réalité


socio-économique (Verstraete et Saporta)
9

• Les sources de l’idée sont nombreuses: expérience antérieure,


vie personnelle, vie économique, idée d’autrui, etc.

• Recherche délibérée d’une idée: se placer dans des réseaux et


fréquenter les acteurs adéquats

• Il existe des méthodes de mise au point des idées, dont principalement


le Brainstorming ou remue-méninges (« tempête dans les cerveaux »).
10

• Une opportunité est fondamentalement une relation


développée dans le temps entre une idée menant
à une création nouvelle de valeur et le marché;
11

• Les opportunités peuvent prendre différentes formes


que l’on peut classer selon
• la nature de la valeur créée,
• l’intensité du changement et
• le degré de légitimité.
12

❑ Deux conceptions de la notion d’opportunités : objective et


constructiviste
➢ Conception objective: les opportunités existent indépendamment des
entrepreneurs qui les découvrent.

➢ Conception constructiviste: l’opportunité entrepreneuriale se construit au


cours du processus de création de l’activité.

❑Poursuite d’opportunité
➢ Contribuer au déséquilibre des marchés (Schumpeter)
➢ Contribuer à l’équilibre des marchés (I. Kirzner)
13
2.LES FENÊTRES D’OPPORTUNITÉS

• D’où proviennent les idées? Quels sont les facteurs qui peuvent favoriser l’émergence
d’oppotunités?
• Il est possible de distinguer sept facteurs susceptibles d’influencer l’ouverture ou la
fermeture d’une fenêtre d’opportunité (B. Surlemont, 2009):
• Les événements;
• Les tendances sociologiques;
• Les tendances démographiques;
• Les réglementations;
• Les technologies;
• Les évolutions politico-économiques;
• Les contextes concurrentiels.
14
• Exemple (l’évènementiel):
En 2002 s’est tenu, en suisse, une grande exposition nationale dans la région des lacs
de Bienne et de Neuchâtel (Expo.02). Cette manifestation avait pour ambition
d’attirer dans la région, pendant six mois, de nombreux touristes et visiteurs. Quatre
entrepreneurs de Bienne avaient clairement perçu que la région n’avait pas les
capacités hôtelières suffisantes pour absorber ce flux de visiteurs. Ils ont donc mis sur
pied un projet qui consistait à:
• Louer un vaste terrain à proximité de l’exposition;
• Louer plus d’une centaine de caravanes;
• Installer sur le terrain des équipements sanitaires;
• Implanter une cantine provisoire.
100% de la capacité a été louée.
À la fermeture de l’exposition: résultat réalisé près de 2 millions de francs suisses de
bénéfice net sur l’opération.
3. EVALUATION D’UNE OPPORTUNITÉ (CHECK LIST)
Critères + - à approfondir
15
Autodiagnostic

Forte Faible
Motivation
Enviro familiale Favorable Défavorable

Adéquation H/Projet Bonne Laisse à désirer


Idée de départ Porteuse de « plus » Valeur non perçue

Clients potentiels Accessibles inaccessibles

Contraintes liées au marché Moyennes /faibles Importantes

Contraintes liées au Moyennes /faibles Importantes


produit/service
Contraintes liées aux Moyennes /faibles Importantes
moyens
Cohérence du projet Bonne Laisse à désirer

Source: fait à partir d’A. Fayolle, 2004


16 II. PARADIGME DE L’ ÉMERGENCE
ORGANISATIONNELLE

❑ Courant initié par Gartner (1988,1990 et 1993)

❑ Selon Gartner l’entrepreneuriat est la création de nouvelles organisations


(émergence organisationnelle).

❑ L’entrepreneuriat est conçu ici comme un processus d’organisation qui


conduit à la création d’une nouvelle organisation: comment parvient-elle
(l’organisation) à exister ?.
❑ « les chercheurs doivent observer les entrepreneurs lorsqu’ils créent des
organisations. Ce travail doit être décrit en détail » (Gartner, 1989)
17

• Selon C.Bruyat (1994), différentes logiques


conduisent à la création d’entreprise, selon le
croisement de deux variables :

➢Le degré d’indépendance de l’entreprise;

➢Le degré de nouveauté de l’activité.


18 TYPOLOGIE DE CRÉATION
D’ENTREPRISE OU D’ACTIVITÉ

Aucune Totale

Totale Extrait de C.Bruyat (1994)


19• Par le croisement de ces deux variables, diverses situations
entrepreneuriales apparaissent:
➢ La PMIsation juridique: cette logique correspond au transfert par une entreprise d’une
activité existante dans une structure juridique nouvelle. Les filialisations en constituent
un exemple;
➢ La croissance interne, qui se différencie de la première par la nouveauté de l’activité. Les
filialisations en constituent également l’exemple type;
➢ L’essaimage consiste à aider un salarié à se lancer dans une activité indépendante. Au
démarrage, l’essaimé travaille souvent en sous-traitance pour son ancien employeur,
avant de diversifier sa clientèle et conquérir son indépendance;
➢ Création en franchise: le franchisé crée une nouvelle activité commerciale, industrielle
ou de service suivant un modèle mis au point par un franchiseur et avec son appui.
➢ L’acquisition: cette logique est celle de la reprise d’entreprise;
➢ La création ex-nihilo, qui correspond à la « création par un individu ou un petit groupe
(salariés, chômeurs..) d’une entreprise indépendante exerçant une activité nouvelle »
(Bruyat, 1994: p 89).
20
• La configuration stratégique instantanée perçue
(CSIP) (C.Bruyat):
❑Ce paradigme est largement corrélé au paradigme de
l’opportunité.
❑Une opportunité ne peut être perçue (construite) et avoir une
réelle valeur (le projet ne peut être monté et réussir) que si
elle correspond à la zone de cohérence d’un individu (CSIP)
❑La CSIP est la mise en harmonie et en cohérence des
aspirations de l’entrepreneur avec sa perception de ses
compétences et de ses ressources et avec sa perception des
opportunités ou des possibilités qu’offre l’environnement

21

Aspirations

B C

A Possibilités de
Compétences l’environneme
et ressources nt perçues
perçues
D
22

• La zone A (la plus intéressante) correspond à des actions


et des projets qui sont perçus par l’individu comme à la
fois souhaitables et possibles.
• Dans cette zone, l’individu considère qu’il a les moyens
et les compétences pour développer des projets ayant
de bonnes chances d’aboutir et de réussir; il a une
perception positive de sa propre efficacité
23
III. PARADIGME DE L’INNOVATION
❑Fondateur: Joseph Schumpeter (1935, 1979);
❑Qu’est ce que l’innovation ?
❑Quelle est la différence entre une idée, une invention et une
innovation?

Idées

Projet Innovation

Invention (Source : Fayolle, 2011 )


24

• Innovation = invention + Adoption par le marché;


• C’est une invention qui rencontre un marché c-à-d destinée à être vendue sur
un marché
• L’innovation peut être poussée par la technologie ou tirée par la demande:
R &D Production Marketing Utilisateur

Marketing R &D Production Utilisateur

(Innovation poussée par la technologie versus Innovation tirée par la demande (Paul Trott, 2008))
25
• Les types d’innovation :
• L’OCDE classe les innovations en quatre types:
• Les innovations de produits, biens ou services nouveaux ou améliorés;
• Les innovations dans les méthodes de production (de process);
• Les innovations commerciales (de marketing), liées à la communication
et à la distribution;
• Les innovations d’organisation relatives à la gestion de l’entreprise.

• L’innovation peut être visible ou invisible.


• Innovation de rupture et Innovation incrémentale
26
• Innovation et Entrepreneuriat:
• L’innovation est une dimension de l’entrepreneuriat (équation
économique de l’entrepreneur)
• L’entrepreneur est l’innovateur qui engendre « la destruction
créatrice », laquelle est à l’origine du dynamisme industriel et de
la croissance.
• « Toute tentative de faire les choses différemment dans le
domaine de la vie économique devrait être considérée comme
une innovation susceptible de fournir un avantage temporaire
et des profits à une firme » (Schumpeter, 1939)
27
• 5 types d’innovations selon Schumpeter:
• L’innovation d’un nouveau produit;
• L’innovation d’une nouvelle méthode de production ;
• L’ouverture d’un nouveau marché;
• La mise en route d’un nouveau type d’organisation industrielle;
• La conquête d’une nouvelle source de matières premières ou de
produits semi-finis
28 LES INNOVATIONS DANS L’ENTREPRISE
Objectif Illustration Concept
Améliorer les fonctionnalités La téléphonie mobile Offrir un condensé de
d’un produit et/ou d’un services aux clients
service

Améliorer un procédé de La culture hors sol Procédé de culture où les


fabrication racines des plantes reposent
dans un milieu détaché du sol
Améliorer la méthode de Facturation pay per use Facturation des services de la
commercialisation téléphonie mobile à la
seconde
Améliorer l’organisation du Le travail en réseau Organisation en réseau des
travail relations à l’intérieur et vers
l’extérieur de l’entreprise par
l’utilisation d’Internet (d’où
Intranet et Extranet)
Inspiré de Michelle Fayet (sous la dir.), 2011
29 IV. PARADIGME DE LA CRÉATION DE
VALEUR
❑Cette approche définit l’entrepreneuriat comme un phénomène ou
un processus créant de la valeur, qu’elle soit individuelle,
économique ou sociale (Bruyat et Julien ,2001)
❑Ce paradigme correspond aux travaux de Bruyat (1993) qui définit
l’entrepreneuriat comme la dialogique individu – création de valeur.
❑Bruyat (1993), A.Fayolle (2004)
-L’objet scientifique considéré est la dialogique
Individu Création de valeur
30

❑Une condition , en entrepreneuriat revêt une importance considérable; c’est


celle de:
L’adéquation homme – Projet
❑ Bruyat (1993) évoque la notion de Dialogique pour qualifier cette relation
très particulière entre le sujet (le créateur) et l’objet ( création de valeur
nouvelle: CVN).
❑ L’existence d’une dialogique sujet/objet est la condition même de
l’entrepreneuriat
❑ Le principe dialogique, proposé par Edgar Morin (1989), signifie que
deux ou plusieurs logiques sont liées en une unité de façon complexe
(complémentaires, concurrente et antagonistes) sans que la dualité se perde
dans l’unité.
31
❑Appliqué au champ de l’entrepreneuriat, cette dialogique
s’inscrit dans une dynamique de changement qui
concerne ses deux dimensions:
▪ l’individu et
▪ la création de valeur
(champ de l’entrepreneuriat). (figure ci-dessous)
32 CHAMP DE L’ENTREPRENEURIAT
création de valeur
Importance du changement

individu
pour l’individu

Pas de
Intensité de l’innovation
changement
pour
l’individu

Pas de
création de Importance de la valeur nouvelle créée
valeur nouvelle
Source: Christian Bruyat (1993, p.63)
33 CHAMP DE L’ENTREPRENEURIAT
(COMMENTAIRE)
 Le changement pour l’individu concerne des aspects personnels et
professionnels.
 Valeur: valeur d’utilité d’un produit ou d’un service par rapport à des
besoins et à une demande sociale.
 Valeur: réponse aux attentes de toutes les parties prenantes
(stakeholders).
 l’entrepreneuriat s’étend au-delà du secteur marchand (secteurs
public et associatif, par exemple).
 L’innovation, au niveau d’un produit ou d’une technologie, permet de
créer de la valeur nouvelle.
34
❑Elle (la dialogique)se caractérise par les flux suivants (Bruyat):
▪ L’entrepreneur CVN
▪ CVN Entrepreneur
▪ Entrepreneur CVN
35
LES CONCEPTS CENTRAUX:

• Quatre concepts restent centraux dans la plupart de ces


définitions: (F.Janssen, 2009)
• L’entrepreneur: selon les approches, il pourra être le
créateur de nouvelles organisations, le repreneur
d’organisations existantes, voir un employé développant
de nouveaux projets au sein de son organisation
(intrapreneur)
36

• Les ressources à mobiliser: celles-ci sont


nécessairement limitées et l’entrepreneur doit les
contrôler , sans nécessairement les posséder, pour
atteindre ses objectifs.
37

• La création de valeur: elle suppose la création de


toutes formes de richesse (argent, indépendance, pouvoir,
estime de soi…).
• La notion de valeur est donc fonction de la perception de
l’entrepreneur et de ses motivations.
38

• L’opportunité: notion centrale de l’entrepreneuriat.


Celle que l’entrepreneur cherchera à saisir sera fonction
de ses motivations et de ses attentes.
39

V. L’ENTREPRENEUR, ACTEUR
CENTRAL DU PROCESSUS
ENTREPRENEURIAL
40

• Le terme entrepreneur remonte à la fin du 17 ème siècle


• Le terme a fait l’objet d’une multitude de définitions;
• On peut distinguer trois grandes approches de l’entrepreneur:
• L’approche fonctionnelle: Que fait l’entrepreneur?
• L’approche indicative ou descriptive: Qui est l’entrepreneur?
• L’approche axée sur les processus: Comment agit l’entrepreneur?
What Who/Why How
Question principale (approche (approche sur les (approche sur les
fonctionnelle) individus) processus)
41
Échelle du temps 200 dernières années Depuis le début des Depuis le début des
années 50 du 20ème années 90 du 20ème
siècle siècle
Domaine scientifique Économie Psychologie Sciences de gestion
principal Sociologie Théorie des
Psychologie cognitive organisations

Objet d’étude Fonctions de Caractéristiques Processus de création


l’entrepreneur personnelles d’une nouvelle activité
Traits des individus ou d’une nouvelle
entrepreneurs et organisation
entrepreneurs
potentiels
Hypothèse de base L’entrepreneur joue Les entrepreneurs sont Les processus
(ou ne joue pas) un différents des non entrepreneuriaux sont
rôle dans la croissance entrepreneurs différents les uns des
économique autres

( A.Fayolle,2004)
42

• L’approche fonctionnelle: elle définit l’entrepreneur au travers de sa fonction économique


(ce qu’il fait). Cette approche est celle retenue par l’économie
• L’approche indicative, appréhende l’entrepreneur au travers de ses caractéristiques (ce
qu’il est). Cette approche est représentée par l’école des « traits »:
• Selon cette école de pensée (approche psychologique ), centrée sur l’individu, l’entrepreneur
possède des caractéristiques psychologiques ou des traits de personnalité, qui le prédisposent à
devenir entrepreneur.
• Parmi les caractéristiques les plus citées, on a:
▪ Le besoin de réalisation de soi
▪ Le besoin de pouvoir
▪ Le lieu de contrôle interne
▪ La propension à prendre des risques calculés

• L’approche centrée sur l’action entrepreneuriale ou comment l’entrepreneur se


représente –t-il son action?
43
• Typologies d’entrepreneurs:

• Partant du constat de l’inexistence d’une personnalité


entrepreneuriale unique, certains auteurs ont tenté d’établir
des typologies entrepreneuriales, notamment liées aux
motivations:
44
Julien et Marchesnay (1988)

• L’entrepreneur PIC: Pérennité-Indépendance-Croissance.

• L’entrepreneur CAP: Croissance-Autonomie-Pérennité.


Type d’entrepreneur Caractéristiques (de l’opportunité)

45
L’entrepreneur innovant Poursuite d’opportunités qui conduisent à une nouvelle
combinaison entre les moyens et les fins.

L’entrepreneur arbitragiste Détection des imperfections du marché

Entrepreneur Life-style Poursuite d’une opportunité en accord avec sa philosophie de


la vie

L’entrepreneur social Volonté de privilégier le bien-être en apportant une


contribution à sa communauté ou à la société

L’entrepreneur institutionnel Poursuite d’une opportunité qui se traduit par l’impulsion


d’un changement institutionnel.

L’entrepreneur « mafieux » Poursuite d’une opportunité fondée sur le contournement de


la loi.

Source: fait à partir de K. Messeghem et S.Sammut, L’entrepreneuriat, 2012.


46
• VI: Essais de synthèse
• En somme:
• Il est important de souligner que les auteurs qui
s’inscrivent dans l’un ou l’autre courant de pensée
concilient souvent plusieurs paradigmes en les associant à
leur définition.
• Il est donc utile de s’inscrire dans une vision globalisante
qui tienne compte des différents paradigmes pour retenir
une définition de l’entrepreneuriat.
47

• Néanmoins, Ces paradigmes loin de s’opposer,


peuvent se combiner et qu’un consensus se
dégage pour définir l’entrepreneuriat en
termes d’opportunité.
48
• Pour une approche multi-paradigmatique:

Innovation

Opportunité

Création de Organisation
valeur
49 • La définition de l’entrepreneuriat à
partir du concept d’opportunité:
• Nous retiendrons les deux définitions
suivantes:
50
• l’entrepreneuriat est défini comme:
• « Un processus de recherche, d’évaluation et d’exploitation
d’opportunités,
• Effectué par un entrepreneur ou une équipe entrepreneuriale
qui,
• Dans le cadre d’une création, d’une reprise ou d’un
développement d’activités,
• Développe une organisation mettant en œuvre une vision
stratégique,
• Et contribuant à créer de la valeur. » (Karim Messeghem et
Sylvie Sammut.2011)
51

• Définition de synthèse de Paturel (2007): « Ne pourrait-on pas avancer


que l’entrepreneuriat est, à partir d’une idée, l’exploitation d’une
opportunité dans le cadre d’une organisation impulsée, créée de toute
pièce ou reprise dans un premier temps, puis développée ensuite, par une
personne physique seule ou en équipe qui subit un changement important
dans sa vie, selon un processus qui aboutit à la création d’une valeur
nouvelle ou à l’économie de gaspillage de valeur existante? »
52
CONCLUSION

Nécessité d’une lecture pluri paradigmatique, tenant


compte des interrelations entre les différents
paradigmes

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