D’ores et déjà, le champ de l’entrepreneuriat est défini, ici, comme « l’examen approfondi
de comment, par qui et avec quels résultats sont découvertes, évaluées et exploitées les
opportunités de création de futurs biens et services ».
Malgré la typologie ou le triptyque des opportunités tel que proposé par Drucker (1985),
Venkataraman (1997) a mis l’accent sur deux prémisses –l’un faible et l’autre fort- du modèle
entrepreneurial qui l’a proposé.
La première prémisse jugée faible, voie que la plupart des marchés sont inefficients et
que ces inefficiences offrent aux individus qui les repèrent et qui les exploitent des
opportunités de profit.
La deuxième prémisse réputée forte affirme que « même si le marché approche un
état d’équilibre, la condition humaine de l’entreprise combinée à la tentation du profit
et l’avancée des connaissances et des technologies détruira l’équilibre tôt ou tard »
(Op. Cit. p. 121). Cette prémisse va de paire avec le processus de destruction créatrice
décrit par Schumpeter (1979).
La création de valeur, par l’intermédiaire de son support, investit l’individu qui se définit,
pour une large part, par rapport à lui. Elle occupe une place prépondérante dans sa vie (son
activité, ses buts, ses moyens, son statut social…), elle est susceptible de modifier ses
caractéristiques (savoir-faire, valeurs, attitudes…), nous avons :
C’est le paradigme le plus ancien et qui doit son essence à l’économiste Joseph
Schumpeter ainsi qu’à l’école Autrichienne. Au sens de, Schumpeter (1987), l’entrepreneur a
un rôle particulier et indispensable dans l’évolution du système économique libéral. Il est très
souvent à l’origine des innovations de rupture, il crée des entreprises, des emplois et participe
au renouvellement et à la restructuration du tissu économique. L’entrepreneur est l’innovateur
qui engendre «la destruction créatrice ». Cette « destruction créatrice » est la résultante de
nouveaux produits et business modèles qui se lancent sur les marchés et qui remplacent les
anciens. Ainsi, la destruction créatrice est à l’origine du dynamisme industriel et de la
croissance à long terme.
1. Définition
2. Types de l’innovation
a. L'innovation incrémentale
Cette réussite ne fait que confirmer le succès que connaît ce modèle depuis son
lancement en 1974. En 40 ans de carrière, ce sont plus de 30 millions d’exemplaires qui se
sont écoulés.
b. L'innovation adjacente
Deux cas de figure sont possibles quand on parle d’innovation adjacente suivant qu'elle
concerne le produit ou le marché.
La société intègre un produit ou une technologie déjà existante et provenant d'un autre
marché à son produit tout en restant sur le même marché. On dit que c'est une innovation
adjacente de produit.
En restant dans son domaine de compétences, l'entreprise lance un produit déjà
existant mais en lui attribuant un nouvel usage, ce qui permet la création d'un nouveau
marché. On parle alors d'innovation adjacente de marché.
Citons l’exemple du post-it de la société 3M (Minnesota Mining Manufacturing).
Très agacé de voir ses marque-pages tomber sans cesse, il se souvient soudain, qu'un de
ses collègues de travail a découvert une colle à faible pouvoir adhésif qui suffit néanmoins à
coller un morceau de papier. Ainsi, on peut le coller et le décoller à volonté, sans laisser de
traces.
Voilà comment la découverte d’une colle "défectueuse" a servi à créer le célèbre post-it.
c. L'innovation de rupture
L’innovation de rupture ou disruptive consiste à proposer un produit ou un service
déjà existant à un coût inférieur et bénéficiant d'une utilisation simplifiée (comportant
moins de fonctionnalités ou de qualité moindre). L'objectif est ici de "démocratiser" le produit
ou service pour le rendre accessible au plus grand nombre en termes de coût et
d'usage. Elle n’implique pas forcément une innovation technologique.
L'innovation de rupture vient déstabiliser la concurrence et l'oblige à s'adapter en
l'imitant. Elle bouleverse le marché et fait de son initiateur, la référence à suivre.
A l’instar de Free mobile qui, en 2012, débarque sur le marché français de la téléphonie
avec des offres défiant toute concurrence, notamment un forfait illimité pour 20€ grâce à une
couverture réseau moindre.
Cette innovation a déstabilisé ses concurrents, SFR et Bouygues, qui connaissaient déjà
des difficultés financières. C’est le début de la guerre des prix. Les opérateurs Orange,
Bouygues et SFR contre-attaquent en lançant des marques low-cost, respectivement Sosh,
B&YOU et Red.
L’arrivée de Free sur ce marché a, en deux ans, fait baisser, la moyenne des tarifs de 30%.
d. L'innovation radicale
Enfin, nous terminerons avec l’innovation radicale qui, comme son nom l’indique,
consiste à commercialiser un tout nouveau produit et crée un nouveau marché qui ne
répond à aucune problématique existante.
Prenons le cas du téléviseur. Quelques rappels historiques permettront d’illustrer les
étapes de la création du nouveau marché.
Ce n’est qu’après-guerre, avec la production en série, que le téléviseur fait son apparition.
Toutefois, en raison d’un prix élevé (deux mois de salaires d’un ouvrier en 1960), il demeure
un objet rare qui n’équipe que 10% des foyers en 1959 avec 1 million de postes vendus.
Aujourd'hui, le téléviseur est devenu un objet courant et il a permis la création et le
développement d'un des principaux médias de ce monde : la télévision !
Les entreprises recherchent des innovations sous toutes leurs formes car elles leur
permettent d’accroître leur compétitivité soit par une meilleure maîtrise des coûts, soit parce
qu’elles disposent d’un monopole (temporaire ou durable) sur le marché. L’innovation
détermine donc la stratégie de l’entreprise. La maîtrise de l’innovation permet à certaine
entreprise de pénétrer le marché alors que d’autres disparaissent faute d’avoir su se
moderniser. Le degré d’innovation d’un secteur conditionne donc le niveau des barrières à
l’entrée de nouveaux concurrents. Cependant, le chef d’entreprise doit garder présent à
l’esprit que l’innovation réclame des structures capables d’assumer les risques techniques,
financiers, commerciaux, humains et juridiques qui lui sont liés.
Pour Gatner, l'apparition d'une nouvelle organisation est la conséquence d'un processus
d'émergence organisationnelle. Cet événement est l'essence même de l'entrepreneuriat, et
l'objet sur lequel doivent se concentrer les études. Il signale d'ailleurs qu'il n'y a pas un
processus mais des processus d'émergence.
L'idée d'un processus unique, et par conséquent d'un phénomène unique, a été
abandonnée. L'accent est mis sur l'extrême diversité des situations qui aboutissent à des
nouvelles entreprises. Les composants pertinents de la création des nouvelles organisations
dans son modèle sont : l'environnement, l'individu, la firme et le processus entrepreneurial.
Comme variables caractérisant son modèle, Gartner a utilisé trois variables
psychologiques à savoir : la propensité à la prise de risque, le lieu de contrôle (locus of
control), le besoin en accomplissement (need of achevement) et certaines variables
démographiques (éducation, âge, parents entrepreneurs, etc.…). La composante la plus
importante autant que le nombre de variables utilisées par plusieurs chercheurs qui définissent
une nouvelle entreprise par l'entrepreneur est la dimension environnementale.
L'environnement joue beaucoup dans la création des entreprises.
V. Paradigme de projet :
Selon Paturel (2007) l’entrepreneuriat est indissociable à l’idée de projet et donc au
paradigme de projet. En fait, le projet est considéré comme « une figure de l’anticipation, qui
peut, certes permettre de scénariser l’avenir, mais aussi d’instruire les rationalisations de
l’action » (Bréchet, Desreumaux, Lebas, 2005). L’ouvrage de J.-P. Boutinet (1993) «
anthropologie du projet » nous semble servir de base pour élucider le paradigme de projet. En
fait, un projet fait la conjonction de quatre univers à savoir :
-univers architectural: constitue l’articulation entre la conception et la réalisation du projet
-univers politique: explique la « vision sociétale du projet »
- univers philosophique : traduit l’intentionnalité suite à laquelle émerge le projet
- univers pragmatique : consiste en l’instrumentation du projet De même, le paradigme de
projet intervient dans une démarche qui peut s’acquérir scientifiquement. On peut rappeler ici
les modèles des «3 E» et des «3 F» avancés par Robert Paturel (1997, 2005 ; 2006a ; 2006b ;
2007) qui sont à appliquer à tous les projets d’une organisation qui doivent se situer dans la
zone de cohérence A. (Voir figue 1).
Il en découle de cette figure que seuls les projets entrant dans la zone de cohérence des
«3E» ont des chances de succès. Conséquemment, le « modèle des 3E » est un méta modèle
servant à garantir l’harmonie entre les «3 E». Ce modèle est utilisé depuis plus de 10 ans ;
aussi bien dans le cadre de travaux théoriques que dans la pratique des affaires (Paturel, 1997)
pour assurer la cohérence de tout projet d’entreprise destiné à être pérennisé. Le modèle des
«3 F» qui peut être représenté de la même façon que le modèle des «3E» (figure 2). Il s’agit
d’un modèle de performance applicable à la PME. Il distingue trois groupes d’indicateurs de
la performance en relation avec l’efficacité (F 1), l’efficience (F 2) et l’effectivité (F 3).
Reprenons chacun d’eux succinctement avant de préciser son contenu et l’utilisation possible
du modèle élaboré. - F1 symbolise l’efficacité qui consiste à approcher les objectifs des
réalisations sur la base de critères en relation avec la définition des objectifs de l’entrepreneur
ou du dirigeant. - F2 synthétise l’efficience qui s’intéresse à la manière dont les ressources et
compétences sont utilisées pour parvenir à telle ou telle production de l’entreprise.