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Structures en Acier
Elaboration d'une
Approche trans-nationale
Formation: Eurocode 3
Cours 14 : Poutres-poteaux
Résumé:
Les éléments structuraux soumis à une flexion et à une compression axiale sont
appelés poutres-poteaux.
L'interaction de l'effort normal et de la flexion peut être traitée en mode élastique
ou en mode plastique en utilisant l'équilibre pour la classification des sections
transversales.
Le comportement et le calcul des poutres-poteaux sont présentés dans le contexte
d'éléments soumis à une flexion uniaxiale dont la réaction est telle que la
déformation se produit uniquement dans le plan des moments appliqués.
Dans le cas de poutres-poteaux sensibles au déversement, le flambement par
flexion hors du plan du poteau doit être combiné avec le déversement de la poutre
au moyen des formules d'interaction appropriées.
Pour les poutres-poteaux soumis à une flexion biaxiale, la formule d'interaction
est étendue par l'ajout d'un terme supplémentaire.
Pré-requis:
Classification des sections transversales
Flambement des poteaux
Déversement des poutres
Objectifs:
Eurocodes pour les Structures en Acier – Elaboration d'une Approche Trans-nationale
Dimensionnement des éléments
Poutres-poteaux
calculer la flexion dans le plan et la force de compression axiale pour les poutres-
poteaux
calculer le déversement des poutres-poteaux
calculer la flexion biaxiale et la force de compression axiale pour les poutres-
poteaux
Références:
Eurocode 3: Calcul des structures en acier Partie 1.1 Règles générales et règles
pour les bâtiments
Chen W F et Atsuta T: “Theory of Beam-Columns” Vol. 1 et 2, McGraw-Hill,
1976
Trahair N S et Bradford M A: “Behaviour and Design of Steel Structures”, 2 e
édition, Chapman et Hall, 1988
Dowling P J, Owens G W et Knowles P: “Structural Steel Design”, Butterworths,
1988
Nethercot D A: “Limit State Design of Structural Steelwork”, 2e édition,
Chapman et Hall, 1991
Le plus simple de ces comportements implique une flexion appliquée par rapport à un
seul axe principal, l'élément réagissant par une flexion uniquement dans le plan du
moment appliqué.
Chargement
Maintiens
latéraux
poutre N=0
poteau M=0
interaction
Première plastification poutre-poteau
Le poteau fléchit dans le plan zx uniquement
Flèche dans le plan v
h
M N f y b y n (h y n )t f (2)
2
La figure 3 compare les Eq. (1) et (2) avec l'approximation utilisée dans l'Eurocode 3 5.4.8.1
soit: (5.25)
M Ny.Rd M pl . y (1 n) /(1 0,5a ) mais M Ny.Rd M ply.Rd (3)
Pour les sections transversales sans trous de boulons, on peut utiliser les
approximations suivantes pour les moments exercés selon l'axe z :
pour n a : M Nz.Rd M pl.z.Rd 5.4.8.1
na
2 (5.26)
pour n a : M Nz.Rd M pl . z.Rd 1
1 a
Axe neutre
1 n (5.33)
M N , z M pl.z
ht
0,5
A
Profil creux circulaire M N , y 1,04M pl (1 n1,7 ) (5.34)
où f yd f y / M 0 .
Compression
Flexion
Combinaison
où f yd f y / M1 .
2 EI y
où PEy représente la charge critique d'Euler pour le flambement selon l'axe
L2
fort,
et le moment maximum est le suivant:
N
M max M sec (5)
2 PEy
Dans les deux équations le facteur sécant peut être remplacé en notant que la flèche
du premier ordre (provoquée par les moments d'extrémité M agissant seuls) et le
moment du premier ordre M – déterminé par la théorie des poutres courante – sont
approximativement amplifiés par le terme:
1
1 N / PEy (6)
Par conséquent:
ML2 1
v max (7)
8 EI y 1 N / PEy
1
M max M (8)
1 N / PEy
Approximation
Eq. (7) et (8)
ou
Elancement
croissant
L'Eq. (10) peut être résolue pour des valeurs de sc et sb qui provoquent juste la
plastification, en prenant des valeurs différentes de PEy (qui dépend de l'élancement
L / ry). Ceci donne une série de courbes comme indiqué dans la figure 7, qui
montrent que lorsque b 0 , sc tend vers la limite d'élasticité du matériau fy. Donc,
l'Eq. (11) ne reconnaît pas la possibilité de flambement sous charge axiale pure à une
valeur de contrainte sEy donnée par:
PEy 2 EI y 2 E
Ey (11)
A AL2 2y
L'utilisation des deux équations (11) et (12) garantit que les deux conditions sont
couvertes, comme illustré dans la figure 8.
Elancement
croissant
5.5.4.(1)
1.3 Traitement de l'Eurocode 3 (5.51)
Les Eq. (10) et (11) sont écrites en termes de contraintes et proviennent du concept de
“ruine” défini comme l'atteinte de la première plastification ou du flambement
élastique de l'élément parfait. Les codes de calcul aux états limites, comme
l'Eurocode 3, considèrent normalement la charge ultime comme le critère de calcul
lors de l'étude de la résistance sous chargement statique. Ces équations doivent donc
être réécrites en termes de sollicitations. Lors de cette opération, il est également
nécessaire de prendre en compte dans une certaine mesure les effets présents dans les
structures réelles et qui n'ont pas été pris en compte explicitement pour l'instant, par
ex. le défaut de rectitude initial, les contraintes résiduelles, etc. Pour la cohérence du
calcul, il est évidemment essentiel que l'équation d'interaction pour la combinaison de
chargement soit réduite aux procédures de calcul des poutres et poteaux tandis que le
moment et la charge axiale sont respectivement réduits à zéro.
N Sd k y M y.Sd 5.5.4.(3)
1 (13)
y Af y Wel. y f y (5.53)
MQ
Moments provoqués par M M , ( M ,Q M , )
M
les charges latérales plus
les moments d'extrémité
où:
et
1.3.4 Rôle de ky
La valeur de ky, comme montré par les équations expliquant l'Eq. (12), dépend de
façon relativement complexe des éléments suivants:
N Sd
niveau de charge axiale mesuré par le rapport Af
y y
élancement ly de l'élément
marge entre les modules de résistance plastique et élastique de la section
transversale Wpl et Wel (pour les sections transversales de classe 1 et de classe 2
uniquement)
schéma des moments principaux.
Lorsque tous ces éléments se combinent de la façon la plus sévère, la valeur
sécuritaire de ky est 1,5. Le rôle de ky est de prendre en compte l'effet de flexion
secondaire décrit ci-dessus, plus les effets du moment non uniforme et de la
propagation de la plastification.
La figure 5 a montré comment, pour les cas particuliers de moments de poutres égaux
et opposés, les moments principaux sont amplifiés en raison de l'effet de la charge
axiale N agissant par les déplacements latéraux v. Lorsque le schéma des moments
principaux est différent, les deux effets ne sont pas si directement cumulatifs car les
moments principaux et secondaires maximum ne se produisent pas nécessairement au
même emplacement. La figure 9 illustre la situation pour les moments d'extrémité M
et y M, où y peut prendre des valeurs entre +1 (courbure simple uniforme) et –1
(double courbure). Le cas particulier illustré correspond à une valeur y @ –0,5.
Pour le cas illustré, le moment maximum se produit encore dans la longueur de
l'élément, mais la situation est nettement moins sévère que dans le cas de la figure 5
en supposant que toutes les conditions soient identiques, sauf la valeur de y. Ceci est
habituellement reconnu dans le calcul par la réduction de la contribution du terme de
moment à la relation d'interaction. Ainsi, dans l'Eurocode 3 ky dans l'Eq. (12) dépend
du rapport y.
Puisque le cas de flexion uniforme (en simple courbure) est le plus sévère, il s'en suit
Dimensionnement des éléments
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Eurocodes pour les Structures en Acier – Elaboration d'une Approche Trans-nationale
Dimensionnement des éléments
Poutres-poteaux
2.1 Déversement
Considérons le comportement vis-à-vis du déversement d'un élément poutre-poteau
en profil en I non maintenu en travée, fléchi selon son axe fort. En supposant un
comportement élastique, la disposition du chargement appliqué et les conditions
d'appui donnés dans la figure 12, les combinaisons critiques de N et M peuvent être
obtenues par la résolution de l'équation suivante (Chen et Atsuta, 1976):
M2 N N
1 1 (15)
i02 PEz PE 0 PEz PE 0
où
Iy Iz
i0 représente le rayon polaire de giration
A
2 EI z
PEz représente la charge critique selon l'axe faible
L2
GI t 2 EI w
PE 0 1 représente la charge critique de flambement par torsion.
i02 GI t L2
Charge Charge
Première plastification
L'éq. (15) se réduit au déversement d'une poutre lorsque N ® 0 et au flambement par 5.5.4.(2)
flexion (PEz) ou torsion (PE0) d'un poteau lorsque M ® 0. Dans le premier cas, la (5.52)
valeur critique de M sera donnée par:
2 EI w
M cr EI z GI t 1 (16)
L L2 GI t
où
EIz représente la rigidité de flexion selon l'axe faible
GIt représente la rigidité de torsion
EIw représente la rigidité de gauchissement.
Lors de l'établissement de l'éq. (15) il n'a pas été tenu compte de l'amplification des
moments M dans le plan par l'effet de la charge axiale et de la déformée dans le plan.
M
Ceci peut être approché sous la forme 1 N / P . L'éq. (15) peut donc être modifiée
Ey
ainsi:
M2 N N N
1 1 1
(17)
i02 PEz PE 0 P
Ey PEz PE0
où bM,LT est un facteur prenant en compte la non uniformité du diagramme des 5.5.4.(4)
moments, cf Tableau 2 (diagramme des moments par rapport à l'axe y et maintiens (5.54)
dans la direction y). 5.5.4.(5)
(5.57)
2.2.2 Eléments comportant des sections transversales de classe 3
Il convient que les éléments comportant des sections transversales de classe 3
satisfassent le critère suivant:
N Sd k LT M y.Sd
1 (21)
z Af y LT Wel. y f y
élancement de l'élément lz
diagramme des moments principaux.
Pour la combinaison la plus sévère kLT prend la valeur de l'unité, correspondant à une
combinaison linéaire des termes de compression et de flexion. Ceci reflète l'étendue
réduite des effets d'amplification dans ce cas, étant donné que la valeur de NSd ne peut
excéder cz A fy, qui sera, à son tour, sensiblement inférieure à la charge critique
élastique pour le flambement dans le plan PEy.
Bien entendu, il est également nécessaire d'envisager la possibilité d'une ruine dans le
plan par fléchissement excessif dans le plan de l'âme à un niveau de charge inférieur à
celui donné par l'Eq. (20). Ceci peut se produire, par exemple, dans des situations où
il existe des conditions de contreventement et/ou d'appui différentes dans les plans xy
et xz comme illustré dans la figure 13. Il convient de traiter de tels cas en vérifiant,
outre l'Eq. (20), une équation dans le plan de la forme suivante:
N Sd k y M y.Sd
1 (23)
min Af y W pl . y f y
où cmin dépend des conditions dans le plan. Habituellement, toutefois, c'est l'Eq. (20)
qui gouverne.
La figure 15 présente une version graphique de l'exigence de calcul. Les axes N-Mz et
N-My correspondent aux deux cas uniaxiaux déjà examinés. L'interaction entre les
deux moments Mz et My correspond au plan horizontal. Lorsque les trois composantes
d'effort N, My et Mz sont présentes, l'interaction résultante se situe quelque part dans
l'espace tridimensionnel représenté par le diagramme. Tout point tombant à l'intérieur
des limites correspond à une combinaison d'efforts offrant toute sécurité.
Moins élancé
Plus élancé
Il convient que les éléments comportant des sections transversales de classe 3 soumis
à une combinaison de flexion biaxiale et de compression axiale satisfassent le critère
suivant:
N Sd k y M y , Sd k z M z , Sd 5.5.4.(3)
1 (26)
min Af y Wel , y f y Wel , z f y (5.53)
Il convient que les éléments comportant des sections transversales de classe 3 soumis
à une combinaison de flexion biaxiale et de compression axiale, lorsqu'un
déversement est possible, satisfassent également le critère suivant:
N Sd k LT M y , Sd k z M z , Sd 5.5.4.(4)
1 (27)
z Af y LT Wel , y f y Wel , z f y (5.54)
Il convient que les éléments comportant des sections transversales de classe 4 soumis
à une combinaison de flexion biaxiale et de compression axiale satisfassent le critère
suivant:
N Sd k y ( M y , Sd N Sd e Nz ) k z ( M z , Sd N Sd e Ny ) 5.5.4.(5)
1 (28)
min Aeff f y Weff , y f y Weff , z f y (5.56)
Il convient que les éléments comportant des sections transversales de classe 4 soumis
à une combinaison de flexion biaxiale et de compression axiale, lorsqu'un
déversement est possible, satisfassent également le critère suivant:
N Sd k LT M y ,Sd N Sd e Ny k z ( M z , Sd N Sd e Nz ) 5.5.4.(6)
1 (29)
z Aeff f y LT Weff , y f y Weff , z f y (5.57)
Il est important de noter à partir de la définition de Aeff et Weff ci-dessus qu'il convient
que le calcul des caractéristiques des sections transversales, et donc également la
classification des sections transversales, soient effectués sur une base distincte pour
chacune des trois composantes de charge N, My et Mz. Ceci signifie, bien sûr, qu'un
même élément peut être classifié comme (par exemple) classe 1 pour la flexion selon
l'axe fort, classe 2 pour la flexion selon l'axe faible, et classe 3 pour la compression.
Dans ce cas, l'approche de calcul sécuritaire consiste à effectuer toutes les
vérifications des poutres-poteaux au moyen des procédures correspondant à la classe
la moins favorable.
L'expression suivante constitue une alternative plus simple mais plus sécuritaire:
N Sd M y.Sd M z.Sd 5.4.8.1
1 (31)
N pl .Rd M Ny.Rd M Nz.Rd (5.36)
Type de section a b
transversale
Profils en I et H 2 5n mais ³ 1
Tubes circulaires 2 2
4. Conclusion récapitulative
Les poutres-poteaux sont des éléments structuraux soumis à une compression
axiale et une flexion selon l'un ou les deux axes de la section transversale.
Le comportement des poutres-poteaux peut se comprendre en trois étapes: (a)
comportement de l'élément poutre-poteau maintenu; (b) flexion uniaxiale et
compression de l'élément poutre-poteau non maintenu; (b) flexion biaxiale et
compression de l'élément poutre-poteau non maintenu
L'étape (a) est gouvernée par le comportement de la section transversale
L'étape (b) est gouvernée par une interaction du comportement de la section
transversale avec le déversement et/ou le flambement dans le plan du poteau
L'étape (c) est gouvernée par les mêmes facteurs que l'étape (b), mais le moment
exercé selon l'autre axe doit être incorporé dans les équations de calcul
Ce cours explique les concepts fondamentaux d'interaction entre les effets de la
flexion et de la compression en se concentrant sur le comportement uniaxial et
dans le plan, puis s'étend au traitement des poutres-poteaux pour inclure les cas de
flexion biaxiale et de flambement hors du plan.