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Mystère et Magistère

Autorité spirituelle et exigence mystique dans les écrits de


Syméon le Nouveau Théologien (949-1022)

Jonathan Dubé

Concordia University
March 25, 2009
“O my dear worthy Lord,” said she, “these graces Thou shouldest shew
to religious men and to priests.” Our Lord said to her again: “Nay, nay,
daughter, for that I love best that they love not, and that is shames,
reproofs, scorns, and despites of the people; and therefore they shall not
have this grace; for, daughter, he that dreadeth the shames of this world
may not perfectly love God.”
— Margery Kempe (ca. 1373-1438)
“Treatise on Contemplation”1

1
The Cell of Self-Knowledge: Seven Early English Mystical Treatises. New York: Hard Press, 2006, pp. 35-36.
Dubé 1

Et j’ai dit : « La sagesse vaut mieux que la force. Cependant la sagesse du pauvre est
méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées. » Les paroles des sages tranquillement
écoutées valent mieux que les cris de celui qui domine parmi les insensés.
— Ecclésiaste 9, 16-17

L’histoire du Christianisme, de ses obscures origines jusqu’à son exaltation dogmatique à la


cime du Haut Moyen Âge, se déploie en une systématisation progressive, dynamisée par les
nombreuses disputes et controverses qu’ont suscité à travers les siècles les diverses modalités
d’interprétation du « message » de Jésus de Nazareth. Or, comme le suggère Marcel Gauchet
dans son remarquable ouvrage Le désenchantement du monde, l’Église « porte en elle, à sa façon,
ce qui la conteste; elle est bâtie tout entière, en un sens, sur ce qui lui est opposé ».1 Si
l’orthodoxie se définit comme la « juste opinion » à laquelle le croyant est tenu d’adhérer, il
demeure que l’hérésie, ou le « libre choix », lui est indispensable, et cela jusqu’à son fonde-
ment; car l’orthodoxie s’énonce en ce qu’elle réfute, et s’établit en ce qu’elle exclut. Interprété
dans cette lumière, le verset biblique : « La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la
pierre angulaire » (Marc 12:10),2 revêt une signification particulièrement féconde; non seule-
ment les dogmes chrétiens sont-ils le produit d’antagonismes entre diverses opinions, ils sont
tous fondés sur l’exclusion du « choix » de ne pas croire en leur véridicité.
Ce processus de consolidation de l’identité orthodoxe par la réfutation des hérésies au
cours de l’histoire chrétienne s’effectue cependant selon un paramètre qui est lourd de consé-
quences pour la mystique : seuls les individus et groupes qui alimentent ces « débats publics »
contribuent à la structuration de l’institution ecclésiale. En d’autres termes, tant les positions
orthodoxes qu’hérétiques ne sont défendues que par les individus et groupes qui daignent
entrer dans l’arène des débats théologiques de leur temps. Qui plus est, l’autorité de telle ou
telle « voix » parmi celles d’un peuple découle de son intelligibilité pour le « commun des
mortels » et de son adéquation aux exigences du milieu social au sein duquel elles surgissent.
Dans un tel contexte, la mystique – soit l’expérience intime du divin – ne tend à être
représentée au plan social que par des individus et groupes qui soutiennent une doctrine co-
difiée et polarisée. Le problème est que la mystique, dont le discours témoigne d’expériences
ineffables « qu’il n’est pas possible à un homme d’exprimer » (2 Cor. 12:4), ne peut être ainsi
représentée sans subir de sérieuse dégradation, du fait que la mystique n’est connue – en ses
propres termes – que du seul mystique. Ainsi, le mystique qui n’adresse ses enseignements qu’à
un cercle restreint ne passera pas à l’histoire; à moins que ses disciples, qui eux n’ont pas forcé-
ment « connu » les réalités spirituelles dont il fut témoin, se fassent dépositaires de ses ensei-
gnements et les diffusent, comme le firent d’ailleurs les disciples de Jésus de Nazareth.
Dans ces circonstances, le risque est que de tels enseignements, qui découlent d’une
haute exigence psycho-spirituelle, soient récupérés et retransmis par des individus qui n’ont pas
eux-mêmes développé une disposition intérieure propre au mysticisme. À ce titre, le moine
byzantin Syméon le Nouveau Théologien (949-1022), dont l’œuvre demeura inconnue en
occident jusqu’au siècle dernier, exprime sa consternation face à ces pseudo-mystiques qui se
glorifient vainement de leur prétendue sagesse: « Le bavard prétentieux passe aux yeux [des

1
Paris : Gallimard, 1985, p.165.
2
Aussi : Psaumes 118:22; Matthieu 21:42; Luc 20:17; Actes 4:11; Éphésiens 2:20; 1 Pierre 2:7; Thomas 66.
Dubé 2

hommes] pour un maître spirituel, mais le silencieux qui se fait scrupule d’une parole vaine,
ils le déclarent un rustre, incapable de s’exprimer ».3
La regrettable conséquence de ce phénomène est que l’orthodoxie ne connaît ordinai-
rement d’hérétiques que ces individus porteurs d’interprétations détériorées d’un « message »
premier qui ne peut être « entendu » que par l’expérience directe, soit par ceux qui ont « des
oreilles pour entendre » (Matt. 11:15). Citons en exemple un passage du colossal ouvrage en
cinq volumes d’Irénée de Lyon (ca. 130-202), Contre les hérésies : dénonciation et réfutation de
la gnose au nom menteur, où ce dernier qualifie les disciples de la gnose Valentinienne de « têtes
enflées », repus d’idées fantasques et affichant une arrogance démesurée.

[Le simple que les Valentins attirent à eux,] une fois initié à leurs mystères, [...] ne se sent plus
d’orgueil; [...] il s’avance d’un air important, en regardant de haut, avec toute l’arrogance
d’un coq. [...] la plupart d’entre eux [...], vivant sans retenue et dans le dédain de tout, [...] se
4
décernent à eux-mêmes le titre de « spirituels ».

Dans un cas comme celui-ci – d’ailleurs emblématique de l’impact qu’eut la « dénonciation »


d’Irénée sur les vues de l’Église concernant la gnose – la mystique se voit discréditée par une
image déchue de ce qu’elle est véritablement,5 condamnée selon les termes d’une interprétation
simpliste de ce qu’elle n’a pu que partiellement verbaliser par le biais de formulations symbo-
liques. Il est significatif que le clergé lui-même n’est pas étranger à ce phénomène; lui aussi
est le dépositaire en règle d’enseignements spirituels dérivés d’expériences mystiques, et ses
membres ne sont pas forcément immunisés contre l’arrogance et la vaine gloire qu’affichent
ces pseudo-spirituels. En s’indignant des excès pompeux de ces dérivés de la mystique,
l’orthodoxie trouve alors le prétexte idéal pour se soulager de sa propre « ombre ».
Dans ses Hymnes spirituels, Syméon ne ménage pas ses mots pour critiquer ces
membres du clergé qui – tout comme les hérétiques que combat Irénée – s’enorgueillissent de
leur statut élitique et du prestige que celui-ci leur confère :

[Ceux-là qui sont] prisonniers de leurs passions, [...] qui se drapent de leur orgueil comme d’un
manteau, vêtus de leur vanité comme d’une gloire, [...] de tels gens, dis-moi, [...] comment
pourraient-ils parler aux autres des mystères de Dieu? Comment seraient-ils éclairés même un
peu de la lumière de sa connaissance et pourraient-ils la communiquer à d’autres?6

Pour un mystique tel que Syméon, l’humilité n’est pas qu’une vertu morale, mais bien une
qualité spirituelle sans laquelle l’humain ne peut accéder à une expérience mystique authen-
tique. Et si « l’humilité est une abomination pour l’homme orgueilleux » (Sir. 13:20), il s’en suit
que la mystique doit demeurer inconnue de ceux qui n’ont pas acquis une telle disposition.
Comme l’explique Jean Gerson (1363-1429) dans son traité De la théologie mystique,

3
Chapitres théologiques, gnostiques et pratiques, coll. « Sources Chrétiennes » No. 51, Paris : Cerf, 1958, p. 103.
4
Irénée de Lyon, Contre les hérésies, coll. « Sources Chrétiennes » No. 211, Paris : Cerf, 2001, p. 343.
5
Notons le parallèle de ce phénomène avec le drame cosmique de la mythologie gnostique, selon lequel la Sagesse
de Dieu (Sophia) serait tombée du Plérôme de Lumière pour avoir succombé à une fascination dégradante pour la
matière (physis), soit le monde matériel, où les simples « apparences » se font aisément passer pour des « réalités ».
6
Hymnes II, coll. « Sources Chrétiennes » No. 174, Paris: Cerf, 1971, p. 407.
Dubé 3

Autant il convient de dissimuler la théologie mystique à beaucoup, parmi lesquels figurent les
clercs et les lettrés ou ceux qui se font appeler sages, philosophes ou théologiens, autant il en est
auxquels le discours à son sujet peut être adressé : de nombreux illettrés, des personnes
simples et qui n’en sont pas moins fidèles. [...] Il convient d’en tenir à l’écart ceux qui sont
sages à leurs propres yeux et qui, dépourvus du chaste amour, désirent compulsivement des
querelles de mots.7

Dans le Nouveau Testament, Jésus exprime distinctement la nécessité de ne pas divulguer les
« mystères du royaume » à ceux qui n’y sont pas préparés. Prenons en exemple le verset où il
rend grâce à Dieu d’avoir « caché [ses] secrets aux savants et aux érudits, et révélé aux enfants »
(Matt. 11:25). Dans le passage qui suit, Jésus en explique la cause:

Les disciples s’approchèrent, et lui dirent: « Pourquoi leur parles-tu en paraboles? » Jésus leur
répondit: « Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et
que cela ne leur a pas été donné. [...] C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en
voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. [...] Car le
cœur de ce peuple est devenu insensible; ils ont bouché leurs oreilles, et ils ont fermé leurs
yeux pour ne pas voir de leurs yeux, ne pas entendre de leurs oreilles, ne pas comprendre avec
leur cœur, et pour ne pas se retourner. Et je les aurais guéris! » (Matt. 13:10-11, 13, 15).

Comme le souligne Syméon, en évoquant 1 Cor. 2:9, « Lui qui n’a pas vu ce que l’œil n’a pas
vu et n’a pas entendu ce que l’oreille n’a pas entendu et ce qui n’est pas monté au cœur de
l’homme, comment croirait-il un homme qui écrit sur ce sujet? »8 La nécessité du secret n’est
donc pas qu’un scrupule élitiste de la part du mystique, mais découle de la difficulté insur-
montable à exprimer adéquatement la « saveur »9 de l’expérience mystique à quiconque ne l’a
pas soi-même connue.

La forme de ce qui n’a pas de forme, la grandeur de ce qui n’a pas de grandeur, la beauté de
l’inconcevable, qui les concevra? Comment les mesurer? Comment pouvoir seulement en
parler? La figure de ce qui n’a pas de figure, comment la décrire avec des mots? Absolument
impossible, me diras-tu. Seuls connaissent ces réalités ceux-là qui les contemplent.10

Il n’est pas étonnant que les écrits de Syméon aient suscités de vives controverses à son époque.
Sa position, « selon laquelle le pouvoir d’enseigner dans l’Église appartient à ceux qui ont
eux-mêmes fait l’expérience de révélations mystiques, plutôt qu’aux autorités ecclésiales, [lui valut
d’être] condamné par le patriarche et par le Saint-Synode, et exilé de Constantinople. »11 En

7
La théologie mystique (De theologica mystica), Paris : Vrin, 2008, p. 161.
8
Hymnes II, p. 247. Les versets qui précèdent 1 Cor. 2:9 appuient décidément notre propos : « Parmi ceux qui
sont spirituellement matures (teleiois), j’enseigne une sagesse qui n’est pas de ce monde [...]. J’enseigne la sagesse
de Dieu, mystérieuse et cachée [...] » (1 Cor. 2:6-7).
9
Il est étonnant d’observer la récurrence de la notion de « saveur » en mystique. Après tout, nul ne connaît la saveur
d’un aliment sinon celui qui en a soi-même fait l’expérience. Ainsi, dans la mystique musulmane, le terme arabe
dhawq, qui désigne l’expérience mystique, signifie également « goûter ». Notons en passant l’intrigante étymologie
du mot latin sapientia, la sagesse, qui découle de la racine sapor, proche parente du mot « saveur ».
10
Hymnes II, p. 331.
11
Hilda Graef. Histoire de la mystique, Paris: Seuil, 1972, p. 131.
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effet, le danger que constitue une telle « hérésie » pour l’institution ecclésiale ne peut être sous-
estimé; car en soutirant à l’orthodoxie sa précieuse « pierre angulaire » – que les préjugés de
l’Église envers tout ce qu’elle exclut maintiennent en place – c’est tout l’édifice institutionnel
qui risque l’effondrement.
Rappelons que les dogmes de la théologie chrétienne, qui formulent de manière précise
et intelligible les attributs de Dieu et son rapport au genre humain par la médiation de l’Église,
furent élaborés en réponse aux affrontements entre l’identité orthodoxe et les diverses hérésies
qui se sont manifestées dans la sphère publique au cours des siècles. Le fait que nombre de ces
hérésies ne soient que des caricatures de la mystique tend à limiter leur enracinement social,
ce qui facilite leur extirpation. Mais si les dogmes chrétiens se fondent sur l’exclusion de ces
« pastiches » de la mystique, cela suppose que l’Église ne peut tolérer que ces hérésies soient
reconduites à leur signification première, dans l’expérience intime de ceux qui ont « des oreilles
pour entendre ». La mystique, même celle qui ne transgresse pas le cadre des croyances ortho-
doxes, est donc un problème capital pour l’Église, puisqu’en reconduit la spiritualité dans la
sphère privée, elle retire tout « semblant » d’autorité à l’institution ecclésiale, qui s’avère alors
n’être qu’une coquille vide, ou pour employer une image du texte apocryphe l’Apocalypse de
Pierre, un « canal asséché ».12
Pour Syméon, l’exigence mystique qu’implique la fonction sacerdotale est d’autant plus
nécessaire que le statut clérical est propre à susciter et alimenter l’orgueil et la vanité de ceux
qui y aspirent. Dans un vibrant passage de l’hymne LVII, où il s’adresse aux évêques par la
bouche de Dieu lui-même, Syméon critique l’audace effrontée de ces membres du clergé qui
se glorifient d’une autorité spirituelle qu’ils ne sont pas, à ses yeux, dignes d’exercer :

« Vous, évêques, – et c’est la grande majorité, [...] ceux qui poursuivent la gloire qui vient des
hommes et détournent les yeux de moi, le Créateur de tous les êtres, comme d’un pauvre, d’un
mendiant méprisé de tous; ils touchent indignement mon corps et cherchent à dominer la
foule, ils pénètrent, sans être appelés, à l’intérieur de mon sanctuaire et, sans la robe nuptiale,
entrent au banquet de mes mystères, sans la robe de ma grâce, faute de l’avoir reçue, ils
voient ce qu’il leur est interdit de contempler : et je patiente, dans mon extrême amour pour
les hommes, je supporte leur audace effrontée.
Ils entrent, ils me parlent comme à un ami, [...] ils se présentent comme mes familiers,
eux qui ne reconnaissent même pas ma grâce; ils se font fort de servir aux autres de média-
teurs, eux chargés de fautes sans nombre. Parce qu’au dehors leur corps est bien habillé, ils
semblent à qui les voit brillants et purs, mais pires que la boue et la fange, pire même que
n’importe quel poison mortel sont leurs âmes, les méchants, les pervers! »13

Que la médiation ecclésiale et ses sacrements soient déclarés incorruptibles par l’Église, en
réponse à cette hérésie, répandue au Haut Moyen Âge, selon laquelle l’efficacité spirituelle du
sacerdoce découle de l’intégrité morale de ses représentants, envoie un message clair à la masse :
« l’habit fait le moine ». Qui plus est, de tels dogmes inculquent tacitement aux individus que
le salut ne dépend pas d’une sincère spiritualité; ainsi, l’apparence que l’on affiche, la parole
que l’on dit, portent en elles-mêmes la sainteté – indépendamment de la qualité d’une per-

12
Kurt Rudolf. Gnosis: the Nature and History of Gnosticism. New York: HarperSanFrancisco, 1987, p. 216.
13
Hymnes III, coll. « Sources Chrétiennes » No. 196, Paris : Cerf, 1973, p. 287-9.
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sonne ou du sens profond des mots qu’elle prononce. À partir d’ici, la « sincérité » n’est plus
une valeur chrétienne. Dès lors que la sainteté peut être feinte et le salut acheté, l’institution
de l’Église n’est plus concernée par la vie intérieure des individus et par leur épanouissement
psycho-spirituel; les gens n’ont pas à être véritablement bons, ils n’ont qu’à le paraître. Qui-
conque cherche à réconcilier les apparences au réel, quiconque cherche le « sens caché » des
enseignements spirituels de Jésus, est un hérétique.
Au cours de l’histoire chrétienne, nombre de mystiques et théologiens furent persécutés
et condamnés pour avoir voulu, tout comme Jésus l’a fait en son temps, interpréter leur tra-
dition religieuse avec une autorité spirituelle et une exigence mystique qui transcendent les
paroles vaines et les faux-semblants. Pensons à Marguerite Porete, dont l’éblouissant Miroir
des âmes simples la conduisit au bûcher à Paris en 1310,14 à Maître Eckhart, cet éminent théo-
logien allemand condamné en 1329 par une bulle du pape Jean XXII, ou encore à la célèbre
Madame Guyon, emprisonnée dans la Bastille en 1695 pour avoir écrit son Moyen court pour
l’oraison, un traité sur la prière d’une grande finesse psychologique. C’est qu’aux yeux de ces
hérétiques, l’apparence seule n’a pas d’efficacité spirituelle. Sans la réalité que désigne l’image,
sans le sens profond que désigne le mot, la sagesse des enseignements spirituels de Jésus ne
peut être « entendue ».

14
Ainsi Marguerite Porete s’adresse-elle au lecteur de son Miroir: « Recherchez le sens caché de ces paroles, si vous
voulez les comprendre, sinon vous les comprendrez mal; en effet, elles sembleront quelque peu contradictoires à
celui qui n’ira pas jusqu’au cœur de ce sens caché. Mais ce qui ne fait que sembler n’est pas la vérité : il n’y a
qu’elle-même qui le soit, et rien d’autre » (p. 171).

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