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Les appareils de protection

1. Nature des perturbations :


Tout phénomène qui engendre une modification, plus ou moins grande, des valeurs nominales des grandeurs : tension,
courant, est une perturbation. Ces perturbations sont de trois types :
 Les surintensités : - les surcharges,
- les courts circuits,
 Les surtensions,
 Les baisses et manques de tension.

Nature des perturbations Causes Effets Moyens de protections

Les surintensités
 Les surcharges - Démarrage ou freinage
 Temporaires d’un moteur.
I - Peu de risques. - Pas de coupure envisagée.
IT

In
t
 Prolongées - Rupture d’une phase
d’alimentation d’un moteur. - Échauffement lent et pro- - Coupure retardée mais de-
- Moteur en dépassement de gressif : venant rapide si l’amplitude
charge.  Vieillissement des de la surcharge est impor-
- Fonctionnement abusif et isolants, tante.
simultané de plusieurs appa-  Destruction des iso- - Appareils de protection :
reils électriques. lants,  Disjoncteur avec dé-
 Incendies. clencheur thermique,
I IP  Relais thermique.
In
t

 Les courts circuits - Contact électrique entre


conducteurs portants des - Formation d’un arc élec- - Coupure instantanée.
potentiels différents. trique. - Appareils de protection :
Icc -Echauffement très impor-  Disjoncteur avec dé-
I tant : destruction des câbles, clencheur magnétique,
voire du matériel.  Relais magnétique,
In - Incendies.  Fusible.
t - création d’effets électrody-
namiques.

Les surtensions - Augmentation brutale de la - Destruction des isolants. - Coupure instantanée.


tension due : - Appareils de protection :
 à des contacts acci-  Relais de surtension,
dentels avec la H.T,  Parafoudre.
 à des conditions at-
mosphériques : coup de
foudre.

2. La protection contre les surcharges : le relais thermique

2.1. Symbole
2

2.2. Constitution
 Arrivé du courant
 Système de déclenchement
 Réglage du calibre de déclenchement
 Départ courant
 Elément bimétallique
 Contact auxiliaire
 Bouton de réarmement

2.3. Principe de fonctionnement 7 6

Il est constitué d’un bilame métallique composé de deux lames à coefficients de température différents.
Le passage du courant, s’il est supérieur à la valeur de réglage du relais, provoque l’échauffement et la dé-
formation de la bilame. Un contact électrique (contact NF) associé à cette bilame, déclenche le circuit de
commande.
Le relais thermique est généralement différentiel et / ou compensé.
 Principe du dispositif différentiel
En cas de coupure de phase ou de déséquilibre sur les trois phases d’alimentation d’un moteur, le
dispositif dit différentiel agit sur le système de déclenchement du relais thermique pour éviter tout échauf-
fement et risque de destruction du moteur.

 Principe de la compensation en température


Afin d’éviter tout déclenchement dû aux variations de la température ambiante, une bilame de com-
pensation est monté sur le système principal du déclenchement. Cette bilame de compensation se déforme
dans le sens opposé à celui des bilames principaux.

2.4. Réglage des relais thermiques


2.5. Réglage des relais thermiques
Le relais thermique possède une certaine plage de réglage de son intensité de déclenchement Ir. On
3 règle toujours le relais à la valeur nominale du courant absorbé par le récepteur qu’il protége Ir = In.
L’intensité minimale (réelle) de déclenchement est égale, en générale, à 1.15 fois Ir.
2.6. Courbes de déclenchement des relais thermiques

Exercice :
Un récepteur (moteur) absorbe un courant nominal de 20 A. Une surcharge apparaît. On mesure un
courant de surcharge de 40 A.

 1er cas : pour une durée de surcharge de 20 s, est-ce que le relais thermique déclenche ?

Réponse :
On a : Ir = In = 20 A et de plus, la durée de surcharge est de 20 s
Isur 40
 2
Ir 20
Conclusion : (d’après la courbe) le relais thermique ne déclenche pas.

 2ème cas : pour une durée de surcharge de 4 min, est-ce que le relais thermique déclenche ?

Réponse :
On a : Ir = In = 20 A
et
Isur 40
 2
Ir 20
de plus, la durée de surcharge est de 4 min
Conclusion : (d’après la courbe) le relais thermique déclenche. Il déclenche au bout de :
30 s à chaud, 33 s sur 2 phases, 1 min à froid.
2.7. Choix d’un relais thermique
Document constructeur de chez TELEMECANIQUE
4
Exercice :

Un récepteur (moteur) absorbe un


courant nominal de 27 A. Donnez la réfé-
rence du relais thermique choisi.

Réponse :

On a: In = 27 A,
Alors Réf : LR2 D23 53.

3. La protection contre les courts circuits : le fusible


3.1. Symbole

3.2. Constitution

 Tube
 Capsule de contact
 Disque de centrage de la lame fusible
Plaquette de soudure (elle lie la capsule

 et la lame fusible )
 Lame fusible
 Sable (silice)
3.3. Principe de fonctionnement
Le fusible est constitué d’une lame fusible dans une enveloppe fermée. Cette lame fusible fond si le cou-
5 rant qui la traverse dépasse la valeur assignée.
L’enveloppe quant à elle, contient du sable (silice) afin de permettre une coupure franche en évitant ainsi le
maintient du passage de courant à travers l’arc électrique.
3.4. Présentation du fusible
Il existe deux types de cartouche fusible :
- cartouche cylindrique,
- cartouche à couteaux.
3.4.1. Cartouche cylindrique
Ils sont utilisés dans le domaine domestique ou le domaine industriel (selon leur taille).

Type (classe) de la cartouche fusible


Intensité nominale ou assignée

Tension nominale ou assignée

3.4.2. Cartouche à couteaux

On utilise ces cartouches dans le milieu industriel.

3.5. Classification des cartouches fusibles


Suivant leur utilisation, trois classes de fusibles peuvent s’employer :
- les cartouches fusibles très rapides,
- les cartouches fusibles standards,
- les cartouches fusibles lents.
Type Courbe de fusion Utilisation

Très rapide Utilisé pour les protections des semi-


conducteurs.
(prosistor)

Standard Utilisation générale.

Type gG
(écriture en noire)

Utilisé pour les forts courants transitoires :


Lent - démarrage des moteurs,
- primaire des transformateurs.
Non prévus pour une protection contre les faibles
Type aM surcharges, les courants conventionnels de fusion
(écriture en vert) ou de non fusion ne sont pas fixés. Ils fonctionnent
à partir de 4 In environ.
3.6. Caractéristique temps-courant
3.6.1.Courbe temps-courant 3.6.2. Exemple de caractéristiques
des cartouches fusibles de type gG
6

Inf If

avec : Inf (I1): intensité de non fusion, courant supporté par le fusible pendant un temps conventionnel sans fondre.
If (I2): intensité de fusion, courant qui provoque la fusion du fusible avant la fin du temps conventionnel.

3.7. Courbes de fusion

Elles permettent de déterminer la durée de fonctionnement du fusible en fonction du courant qui le


traverse avant sa fusion.
3.7.1. Cartouche cylindrique de type gG

Remarque : un fusible de calibre 10 A commence à fondre à partir de 18 A au bout de 10 000 s.


3.7.2. Cartouche cylindrique de type aM

Remarque : un fusible de calibre 10 A commence à fondre à partir de 48 A au bout de 60 s.


3.8 Choix d'un fusible
Pour choisir un fusible, il faut connaître les caractéristiques du circuit à protéger :
- circuit de distribution, fusibles gG;
- circuit d’utilisation moteur, fusible aM.
On choisit le calibre du fusible égal au courant :
- À pleine charge de l'installation à protéger pour la classe gG.
- Nominal du moteur à pleine charge pour la classe aM.
Exemples :
 Moteur triphasé 230 V – 08,5 A
Fusible aM 10 A, socle 40 A, cartouche 14 x 51
 Installation de chauffage électrique absorbant 34 A
Fusible gG 40A, socle 40A, cartouche 14 x 51
Une protection par fusible peut s’appliquer à un départ (ligne) ou à un récepteur. Le choix du fusible
s’effectue donc sur les points suivants :
 La classe : gG ou aM.
 Le calibre In
 La tension d’emploi U (inférieure ou égale à nominale U n )
 Le pouvoir de coupure
 La forme du fusible (cylindrique ou à couteaux)
 La taille du fusible
4. La protection contre les surcharges et les courts circuits : le disjoncteur magnéto-thermique
4.1. Symbole

  
D
4.2. Fonctions principales
Il a deux fonctions principales :
8 - couper et sectionner : rôle des pôles principaux,
- protéger contre les surcharges et les courts circuits : rôle du dispositif thermique et du dis-
positif magnétique.

Remarque : Le disjoncteur peut-être muni de déclencheurs :


 A courant différentiel résiduel de défaut pour la protection contre les contacts indirects ;
 De baisse de tension, temporisés ou non.
4.3. Caractéristiques d'un disjoncteur
4.3.1. Grandeurs physiques
a. Courant assigné ou nominal (IN)
Le courant nominal est la valeur du courant que peut supporter indéfiniment un disjoncteur
sans échauffement anormal. On l’appelle aussi calibre du disjoncteur.

b. Courant de réglage (IR)


Le courant de réglage IR est le courant maximal que peut supporter le disjoncteur sans
déclenchement. Ce courant est lié au réglage du déclencheur thermique.
IR est en général égale à 0,7 à 1 I N.

c. Courant de fonctionnement (IM)


Le courant de fonctionnement IM est le courant de fonctionnement des déclencheurs magnétiques,
en cas de surintensité brutale ou de court-circuit.
La valeur de IM peut varier entre 2,8 et 15 IN.

4.3.2. Courbe de fonctionnement


a. Courbe de déclenchement
C'est l'association de la courbe de déclenchement du relais thermique et la courbe de
déclenchement du relais magnétique.

PdC (Pouvoir de Coupure) :


valeur maximale du courant de
court circuit que le disjoncteur
peut couper sans qu’il soit
détérioré.

Zone de déclenchement du Zone de déclenchement du


dispositif thermique dispositif magnétique

C’est la courbe de déclenchement typique d’un disjoncteur magnéto-thermique


Remarque : on règle le courant IR à la valeur du courant nominal absorbé par le récepteur ou
l’installation.
4.5. Eléments de choix d’un disjoncteur
9
Le choix d'un disjoncteur en basse tension s'effectue en fonction du circuit à protéger et
principalement selon :
- la tension d’emploi : Ue,
- le courant nominal : In, en relation avec l'intensité admissible selon la NF C 15-100
- le pouvoir de coupure : qui dépend de la valeur du courant de court-circuit au point considéré
- le nombre de pôles,
- le nombre de pôles protégés : 1, 2, 3 ou 4,
- la courbe et le type de déclenchement.

Disjoncteur différentiel à courant résiduel (D.D.R.)


Le disjoncteur différentiel magnéto – thermique est aussi appelé Dispositif Différentiel à courant Résiduel
(DDR), qui a pour rôle d’assurer :
- La protection des circuits contre les courants de défauts de surcharge et de court-circuit (fonction dis-
joncteur magnéto – thermique).
- La protection des personnes contre les contacts indirects, fuite de courant à la terre (fonction différen-
tielle).
Les installations industrielles
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I .Constitution des installations:
Les installations industrielles des automatismes sont séparées en deux parties bien distinctes appelées: circuit de
commande et circuit de puissance.

I.1 Circuit de commande :


Il comprend tous les appareils nécessaires à la commande et au contrôle des automatismes.

Il est composé de:

 Une source d'alimentation.


 Un appareil d'isolement. (contacts auxiliaires du sectionneur).
 Une protection du circuit (fusible, disjoncteur).
 Appareils de commande ou de contrôle (bouton poussoir, détecteur de grandeur physique).
 Organes de commande (bobine de contacteur).

I.2 Circuit de puissance :


Il comprend les appareils nécessaires au fonctionnement des récepteurs de puissances et sert à exécuter les ordres
reçus du circuit de commande.
Il est composé de:
 Une source d'alimentation généralement triphasée.
 Un appareil d'isolement. (sectionneur).
 Une protection du circuit (fusible, relais de protection)
 Appareils de commande (les contacts de puissance du contacteur)
 Des récepteurs de puissance (des moteurs).

Remarque :

Deux éléments différents d'un même appareil peuvent être repartis dans les deux circuits
Exemple: le contacteur, le sectionneur;
les circuits de commande et de puissance possèdent chacun son propre alimentation.
Circuit d commande Circuit de puissance
le choix de l’alimentation se fait et dépend des caracté- le choix de l’alimentation dépend des caracté-
ristiques des organes de commande (relais, con- ristiques des récepteurs de puissances (mo-
tacteur) teur).

II. Appareillage électrique:

II.1 Appareils d'isolement :

II.1.1 Le sectionneur:
 Fonction : séparation entre la partie amont ( sous tension ) et
la partie aval d'un circuit.
 Réalisation : sectionnement du circuit A VIDE par cou-
pure de tous les conducteurs de phase et du conducteur de neutre s'il existe (mais PAS du conducteur
de protection PE).
Un sectionneur n'étant pas prévu pour couper un circuit en charge, son pouvoir de coupure ou de fermeture
est très faible. NE JAMAIS ACTIONNER UN SECTIONNEUR EN CHARGE.
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 Fonctionnalités supplémentaires :
 le sectionnement est visible, par observation des contacts ou du levier de commande.
 verrouillage possible par un cadenas en position ouvert pour consignation.
 un ou des contact(s) auxiliaire(s) permet de couper le circuit de commande qui est associé
au circuit principal d'un équipement. Par construction du sectionneur, l'ouverture de ce contact
s'effectue avant l'ouverture des contacts principaux. L'ouverture du circuit de commande de
l'équipement -ci n'est donc jamais ouvert en
charge. Inversement, à la mise sous tension, le contact auxiliaire est fermé après la fermeture des
contacts principaux.
II.1.2 Sectionneur porte-fusible:

 Fonction : séparation et protection

II.1.3 Interrupteur sectionneur:


 Fonction : interruption, c'est-à-dire ouverture / fermeture ma-
nuelle du circuit EN CHARGE et séparation. Exemples d'applica-
tion : manœuvre, arrêt d'urgence.

II.2 Appareils de protection :


Chaque installation doit être protégée contre :

 Les courts circuits.


 Les surcharges.

==> Ces deux défauts entraînent toujours une augmentation énorme du courant.

Les appareils de protection les plus utilisés sont les fusibles, les disjoncteurs et les relais thermiques
II.3 Appareils de commandes :
Ce sont les appareils qui permettent la mise en fonctionnement d'un automatisme.
Il en existe deux types :
 manuelles.
 automatiques.
II.3.1 Appareils de commande manuelle:
II.3.1.1 interrupteur :
Il possède deux états stables.

II.3.1.2 Commutateur :
C’est un appareil qui permet de sélectionner un mode de fonctionnement.
II.3.1.3 Bouton poussoir :

Il possède un seul état stable. une action manuelle fait changer son
état.
II.3.2 Appareils de commande automatique:
II.3.2.1 Interrupteur de position:
12 Ils sont constitués de contacts qui se placent sur le parcourt des éléments mobiles de façon à être actionnés
lors d'un déplacement.
Exemple: interrupteur de position de fin de course.

II.3.2.2 Détecteurs de grandeurs physiques (électriques) :

A fermeture A ouverture

Changement d'état du contact pour une valeur de courant >5A.

II.3.2.3 le contacteur:

III- le contacteur:

Fonction : Il permet de commander un appareil ou un récepteur de puissance à dis-


tance

Constitution
1. support contacts mobiles de pôle 8. socle
13
2. contact mobile de pôle « F » 9. amortisseur de choc de l’électro-aimant

3. contact mobile auxiliaire « O » 10. partie fixe de l’électro-aimant

4. boîtier de pôles et chambre de 11. bague de déphasage


coupure de l’arc

5. connexion de puissance 12. bobine d’attraction

6. contact fixe de pôle « F » 13. ressort de rappel de la partie mobile de


l’électro-aimant

7. contact fixe auxiliaire « O » 14. partie mobile de l’électro-aimant fixation pour


bloc auxiliaire

Principe de marquage des bornes


 Contacts principaux

Les bornes sont repérées par un seul chiffre de 1 à 6


(tripolaire), de 1 à 8 (tétrapolaire).

 Contacts auxiliaires et boutons poussoirs

Ils sont repérés par un nombre de deux chiffres. Le chiffre des unités indique la fonction du contact :

1-2, contact à ouverture ;

3-4, contact à fermeture ;

5-6, 7-8, contact à fonctionnement temporisé.

Le chiffre des dizaines indique le numéro d'ordre de chaque contact auxiliaire de l'appareil.

 Organe de commande (bobine)

On utilise A1 et A2. Ou bien A et B

Electro-aimant (organe moteur) :

Il comprend un circuit magnétique et une bobine d’attraction, l’armature mobile entraine par translation
l’ensemble des contacts.
- Spire de frager : réduit les vibrations du C.M. le flux principal ØP du C.M crée un courant induit dans
la spire de frager -> crée un flux Øf faible, le flux résultant ne s’annul pas. Et le C.M est feuilleté pour
minimiser les pertes magnétiques.
- Electro-aimant à Courant continu :
C.M massif en fer doux -> pas de rémanence, en position fermé son circuit présente une très
14 grande force d’attraction ce qui autorise une réduction de la puissance dissipée dans la bobine d’où
l’emploi d’une résistance « d’économie ».

Exemples d’utilisation :
1. Démarrage directe d’un moteur asynchrone triphasé en un seul sens de marche.

Explications :
· Une impulsion sur MARCHE
enclenche KM1 qui s’autoalimente (par
son contact auxiliaire). Le moteur
tourne.
· Une impulsion sur ARRET provoque
l’arrêt. Le moteur s’arrête.

circuit de puissance circuit de commande

Le circuit de commande est isolé du circuit de puissance.

2. Démarrage directe d’un moteur asynchrone triphasé en deux sens de marche.

Caractéristiques et choix des contacteurs


1- Catégories d’emploi : fixent les valeurs du courant que le contacteur doit établir ou couper ils dé-
pendent :
15 - De la nature du récepteur contrôlé : moteur à cage, à bague ou résistances
- Des conditions dans lesquelles s’effectuent la fermeture et l’ouverture : moteur lancé ou calé
ou en cours de démarrage, freinage,..
2- Facteur de marche : c’est le rapport entre la durée de passage de courant et la période d’un cycle de
manœuvre.

t
T

3- Fréquence de de manœuvre : c’est le nombre de cycle complet effectué par le contacteur pendant une
heurs.
4- Durée de vie d’un contacteur : c’est le nombre de cycle de manœuvre en charge que le contacteur est
susceptible d’effectuer sans remplacement.
5- Choix du contacteur : lié aux variables d’entrée (nature et valeur :tension, crt) et aux variables de
sorties (catégorie d’emploi, fréquence de manœuvre, facteur de marche).
Equipement de Protection et Régimes de neutre
16 I. Régimes de neutre : Nécessité de la liaison à la terre :
L'énergie électrique demeure dangereuse et la majorité des accidents est due aux défauts d'isolement des
récepteurs.
La masse des récepteurs doit donc être reliée à la terre pour assurer une tension de contact la plus faible
possible.
Quelle que soit la cause de ces défauts, ils présentent des risques pour :
o la vie des personnes
o la conservation des biens
o la disponibilité de l’énergie électrique.
Pour la liaison à la terre, plusieurs solutions existent qui se trouvent dans la famille des Schémas de Liaison
à la Terre (SLT) appelés "régimes de neutre".
Tous assurent la sécurité des personnes avec chacun des avantages et des inconvénients en fonction des
besoins de l'utilisateur.

Les trois régimes de neutre.


SLT NEUTRE du transformateur MASSE du récepteur

TT Terre Terre
TN Terre Neutre
IT Isolé ou Impédant Terre

I.1 Régime TT
Caractéristiques
er
o Déclenchement des protections au 1 défaut.
o Le neutre du transformateur d’alimentation est relié à la terre.
o Les masses sont interconnectées et reliées à la terre.

Schéma

Rd : résistance de défaut. Rd = 0,1 Ω


Rn : résistance de prise de terre. Rn =10 Ω
Ru : résistance de prise de terre des masses. Ru =10 Ω
Id = U /(Rd+Rn+Ru) = 230/(0,1+10+10) = 11,4 A
Uc = Ru x Id = 10 x 11,4 = 114 V Tension mortelle
Protection : Toutes les masses des matériels protégés par un même dispositif de protection doivent être
17 interconnectées et reliées par un conducteur de protection (PE) à une même prise de terre.
La condition de protection doit satisfaire à la relation suivante :
o Ru. IΔn < UL
o IΔn : Courant de fonctionnement du dispositif de protection ;
o Ru : résistance de la prise de terre des masses ;
o UL : tension de contact limite : UL = 50V, 25V selon les locaux. Dans les schémas TT, on assurera
la protection par un dispositif différentiel à courant résiduel placé à l’origine de l’installation. Dans
ce cas, le courant IΔn est égal au courant différentiel résiduel du disjoncteur.

I.2 Régime TN
Le neutre de l’alimentation est relié à la terre et les masses sont reliées au neutre. Tout défaut
d’isolement est transformé en un défaut entre phase et neutre. Ce qui se traduit par un court-circuit
phase neutre.

I.2.1 Régime TNC


Le conducteur de protection et le neutre sont confondus en un seul conducteur PEN : Protection Electrique
+ Neutre

I.2.2 Régime TNS


Le conducteur neutre est séparé du conducteur de protection électrique PE.
Utilisation de matériel tétra polaire. Dans les deux cas, la protection doit être assurée par coupure au
premier défaut.
Boucle de Défaut
18 Les prises de terre du neutre et des masses sont interconnectées.
En cas de défaut, un courant Id circule dans le conducteur PE ou PEN.
o Court-circuit donc Id est important.
o Déclenchement des protections.

Caractéristiques
o déclenchement au premier défaut.
o répartition des prises de terre dans toute l’installation.
o défaut d’isolement phase/masse est transformé en défaut phase/neutre.
o aucune élévation du potentiel des masses
Protection
Un défaut d’isolement se traduit par un court-circuit
Le courant de défaut n’est limité que par la résistance des conducteurs : Id = 0,8V / (Rph + Rpe)
Il faut vérifier que les dispositifs de protection réagissent en un temps inférieur à celui imposé par la norme,
soit pour un disjoncteur : I magnétique < 0,8 .V. Sph / ρ . l. (1+m) avec m = Sph / Spe
Il faut pour les fusibles If < Id (courant de fusion du fusible).

I.3. Régime IT
 Le neutre est isolé de la terre, ou relié à la terre par une impédance.
 Les masses sont reliées à une prise de terre.
Ru : R de la prise de terre.
Rn : R de la terre du neutre.
Zn : Impédance d’isolement
Boucle de défaut
Premier défaut
19
Le premier défaut est inoffensif. Id est très faible.
Exemple de calcul :
Zn = 2200 Ω ; Rn = 10 Ω ; Ru = 10 Ω
Id = V / Z total = 220 /(2200+10+10)
Id = 0,1 A
Tension de défaut :
Ud = Ru x Id
Ud = 10 x 0,1 = 1V Tension non dangereuse .La coupure n’est pas impérative

Deuxième défaut

En cas de double défaut, il y a présence d’un fort courant de court-circuit (entre phase) et d’une tension de
contact (Uc) dangereuse. Coupure automatique obligatoire.
Deux cas se présentent :
 Masses séparées: protection par dispositif différentiel: Régime TT.
 masses communes: protection contre les surintensités: Régime TN.
Caractéristiques
 Le premier défaut doit être signalé par un contrôleur permanent d’isolement (CPI); par un signal
sonore ou visuel.
 La coupure est obligatoire au deuxième défaut.
 un personnel de surveillance doit être capable de réparer au 1er défaut.
Fonctionnement du CPI
Cet appareil contrôle en permanence l’isolement du réseau. Un générateur injecte du courant continu entre le
20 réseau et la terre.
a) Absence de défaut : le courant continu ne circule pas entre le réseau et la terre.
b) Présence de défaut : un faible courant est débité sur le réseau et le relais actionne les alarmes.
Cet appareil signale l’apparition du 1er défaut

Application Sachant que :


 Rn : la résistance du neutre à la Terre.
 Ru : la résistance de la prise de Terre.
 Rc = 1000 Ω : la résistance corporelle.
 Rd : la résistance de défaut.

Caractéristique de l’installation : 230V / 400V ; régime TT ; disjoncteur 30A/ 500mA.


1/ La phase 1 de la machine 1 touche la masse avec une résistance de défaut Rd =20 Ω.
a. Représenter le parcours du courant de fuite IC1.
b. Calculer la valeur de ce courant de fuite.
c. Calculer la tension de contact UC1 à laquelle est soumise la personne.
d. Calculer alors l’intensité IC1 qui traverse la personne.
e. Le différentiel déclenche – t – il ? Pourquoi ?
2/ Le défaut de la première machine est réparé. La phase 2 de la machine 2 touche la carcasse de celle-ci.
La résistance de contact est de 100 Ω.
a. A quel potentiel se trouve la carcasse ?
b. Une personne touche la carcasse de cette machine ; à quel potentiel est –elle soumise ?
Calculer le courant qui la traverse IC2.
c. Le différentiel déclenche-t-il ? Pourquoi ?
3/ Maintenant, les deux défauts sont présents sur chaque machine. Une personne touche d’une main la
machine 1 et de l’autre la machine 2 tout en étant isolée de la Terre. Expliquer ce qui se passe (Tension entre
les deux mains, courant corporel, danger.)
TD : régime de neutre
21 Exercice 1 :
Dans une habitation avec locaux mouillés et une résistance de la prise de terre de 37Ω. Quelle devra être la
sensibilité du disjoncteur différentiel à utiliser ?
Exercice 2 :
Dans une habitation avec locaux mouillés, on place un disjoncteur différentiel ayant une sensibilité de
500mA. Quelle devra être la résistance de la prise de terre ? Peut-on augmenter cette résistance de terre?
Exercice 3 :
A l’arrivée d’une installation électrique, on observe la présence d’un disjoncteur différentiel de 650 mA. La
tension de sécurité étant de 50 V (local sec), quelle peut être la valeur maximale de la résistance de terre de
cette installation ?
Exercice 4 :
Dans une boulangerie, la résistance de la prise de terre est de 40 Ω et le disjoncteur à l’arrivée du secteur a
une sensibilité du différentiel résiduel de 500 mA. Quelle sera la tension à laquelle seront portées les masses
en cas de défaut.
Exercice 5 :
Une piscine utilise une pompe pour son installation de filtrage d’eau. La résistance de la prise de terre étant
de 150Ω.
Quelle doit être la sensibilité du différentiel de protection ?
Exercice 6 :
A l’arrivée d’une installation électrique, on a placé un disjoncteur 320 mA (dispositif différentiel résiduel).
Donner la valeur de la résistance maximale de la prise de terre en local humide.
Exercice 7 :
En manipulant une « rallonge » en mauvais état dans sa cave très humide, une personne « touche » l’un des
conducteurs dénudés.
a. y aura-t-il électrisation, électrocution, défaut de court-circuit, défaut d’écoulement à la terre ?
b. quelle serait la tension de contact ?
c. quel devrait être le temps de coupure de l’appareil de protection ?
d. quelles seraient les caractéristiques de l’appareil de protection qui serait nécessaire ?
Exercice 8 :
Sur le schéma, les 2 prises sont protégées par un disjoncteur différentiel. Parmi les affirmations suivantes,
cocher celles qui sont correctes.
o Un disjoncteur coupe le courant en cas de court-circuit
o Le disjoncteur différentiel nécessite une installation triphasée.
o Le disjoncteur différentiel détecte les courants de fuite.
o Le disjoncteur différentiel coupe le courant s'il détecte un courant de fuite de plus de 30 mA.
o Un disjoncteur 40 A coupe le courant s'il est traversé par un courant de plus de 40 A.
Chapitre IV Canalisations et calculs des câbles
22

I.LES CONDUCTEURS ET CABLES


Les conducteurs et les câbles assurent la transmission de l'énergie électrique et sa distribution. Il en existe
une très grande variété pour satisfaire à toutes les utilisations de l'électricité.
I.1. Définitions :
On distingue trois termes :
• Le conducteur isolé: qui est un ensemble formé par une âme conductrice entourée d'une enveloppe
isolante.

• Le câble unipolaire: c'est un conducteur isolé qui comporte, en plus, une ou plusieurs gaines de protection.

• Le câble multiconducteurs: c'est un ensemble de conducteurs distincts, mais comportant une ou plusieurs
gaines de protection commune.

I.2.Caractéristiques :
I.2.1 Caractéristiques électriques
a. Parties conductrices :
Elles concernent l'âme du conducteur ou du câble. Cette âme doit être très bonne conductrice de l'électricité
pour limiter au maximum les pertes par effet Joule lors du transport de l'énergie, d'où l'utilisation du cuivre
ou de l'aluminium qui ont une résistivité très faible.
Résistivité du cuivre : ρ = 17,24 Ω. mm²/ km à 20 °C
Résistivité de l'aluminium : ρ = 28,26Ω. mm²/ km à 20 °C
Résistance d'un conducteur :
23
l : longueur du conducteur en km
S : section du conducteur en mm²
ρ: résistivité du conducteur en. mm²/ km
b. Parties isolantes :

Elles doivent avoir une résistivité très grande (isolant), on emploie :


o Le PVC (polychlorure de vinyle) ou le polyéthylène
o Le caoutchouc butyle vulcanisé (PRC)
Les isolants utilisés sont caractérisés par leur tension nominale d'isolement. La tension nominale du câble
doit être au moins égale à la tension nominale de l'installation.
En basse tension on distingue différentes tensions nominales de câbles : 250V, 500V, 750V ou 1000V.

I.2.1 Caractéristiques mécaniques


a)- Ame :
Elle est caractérisée par sa section (jusqu'à 300 mm²), et par sa structure qui peut être massive (rigide) ou
câblée (souple). Les âmes câblées sont formées de plusieurs brins torsadés. La souplesse d'un câble dépend
du nombre de brins utilisé pour une même section.
Elle se répartit en 6 classes :
o Classe 1 : rigide : 7 brins
o Classe 2 : souple : 19 brins
o Classe 6 : très souple : 702 brins

b)- Enveloppe ou Gaine isolante :


Les caractéristiques mécaniques de l'enveloppe isolante ne sont pas toujours suffisantes pour protéger le
câble des influences externes. On est conduit à recouvrir l'enveloppe isolante par une gaine de protection qui
doit présenter des caractéristiques :
 Mécaniques (résistance à la traction, à la torsion, la flexion et aux chocs) ;
 Physiques (résistance à la chaleur, au froid, à l'humidité, au feu) ;
 Chimiques (résistance à la corrosion au vieillissement).
On emploie des enveloppes en matériaux synthétiques (PVC) ou métalliques (feuillard d'acier, d'aluminium
ou plomb).
La température maximale de fonctionnement pour les isolants est donnée par la norme NF C 15-100 :
 Polychlorure de vinyle : 70 °C
 Polyéthylène réticulé : 90 °C

II)- Identification et repérage :


On peut identifier les conducteurs par leur couleur :
 Bleu clair pour le conducteur neutre
 Vert / Jaune pour le conducteur de protection électrique
 Les conducteurs de phase peuvent être repérés par n'importe quelle couleur sauf Vert/Jaune, Vert,
Jaune, Bleu clair

Remarque :
L'identification des conducteurs par leur couleur ne doit être considérée que comme une présomption. Il est
toujours nécessaire de vérifier la polarité des conducteurs avant toute intervention.
La couleur bleu clair peut être utilisée pour un conducteur de phase si le neutre n'est pas
24 III. La dénomination des conducteurs et des câbles électriques
III. 1 Norme UTE
Code de normalisation U (UTE)
Tension de service 250 : 250 V ; 500 : 500 V ; 1000 : 1000 V
Ame conductrice Pas de code : (cuivre rigide) ; A : aluminium
S : souple
X : caoutchouc vulcanisé
X : néoprène (PCP)
Isolant R : polyéthylène réticulé (PR)
V : (PVC)
P : plomb
2 : gaine interne épaisse
G : matière plastique ou élastique formant bourrage
Bourrage O : aucun bourrage
I : gaine d'assemblage formant bourrage
X : caoutchouc vulcanisé
X : néoprène (PCP)
Gaine interne R : polyéthylène réticulé (PR)
V : (PVC)
P : plomb
2 : gaine interne épaisse
Armature métallique F : feuillard
X : caoutchouc vulcanisé
X : néoprène (PCP)
Gaine externe R : polyéthylène réticulé (PR)
V : (PVC)
P : plomb
2 : gaine interne épaisse
III.2. Norme CENELEC
Code de H : harmonisé
normalisation A : dérivé d'un type harmonisé
FNR : national mais avec une désignation internationale
Tension de service 03 : 300 V ; 05 : 500 V ; 07 : 750 V ; 1 : 1000 V
B : caoutchouc d'éthylène propylène (EPR) X : polyéthylène réticulé (PR)
Mélange isolant
R : caoutchouc naturel N : polychloroprène Néoprène (PCP)
V : polychlorure de vinyle (PVC)
B : caoutchouc d'éthylène propylène (EPR) X : polyéthylène réticulé (PR)

Mélange gaine R : caoutchouc naturel N : polychloroprène Néoprène (PCP)


V : polychlorure de vinyle (PVC)
U : rigide massive R : rigide câblé
F : souple classe 5 K : souple classique
Construction
spéciale H : extra souple classe 6 H : méplat divisible
H2 : méplat non divisible
Nature de l'âme Pas de code : cuivre A : aluminium
Symbole de l'âme U : rigide massive R : rigide câblée
F : souple classe 5 K : souple classique
H : extra souple classe 6 H : méplat divisible
H2 : méplat non divisible
Composition du : nb de conducteurs G : présence de conducteur V/J
câble X : absence de conducteur V/J : section des conducteurs

25 EXEMPLE
Classification des câbles électriques
Référence Nombre de Ampérage/ Pose Utilisation
conducteurs et Puissance
sections
2 x 1,5 mm² / 3 G x 10 A Pose sous gaine ou en 10 A : circuit
1,5 mm² apparent Eclairage
Fixation : par collier ou
3 G x 1,5 mm² / 4 20 A cavalier 16 A : circuit prise
U-1000-R02V G x 2,5 mm² 20 A et 32 A :
2 x 1,5 mm² / 3 G x 10 A Pose sous gaine ou en circuit appareil de
1,5 mm² Apparent cuisson

1,5 mm² unifilaire 10 A A encastrer sous gaine


ICO ou ICT, ou en
2,5 mm² unifilaire 20 A apparent sous tube IRL,
H 07 VU plinthe ou moulure
plastique
6 mm² 32 A A encastrer sous gaine
ICO ou ICT, ou en
10 mm² 47A apparent sous tube IRL,
H 07 VU plinthe ou moulure
16 mm² 64 A plastique
Chapitre V : Normalisation des installations électriques et étude de cas de
dimensionnement des éléments d'une installation industrielle.
26
Pour la réalisation des installations/branchements électriques il faut avoir un schéma électrique qui doit
représenter par l’intermédiaire des symboles faciles à reconnaître par tous les intéresses, les connexions à
faire et les broches à connecter de toutes les composantes utilisées. C’est pour cela qu’on a été imposé par
des normes internationales, les modalités de représentation des différents éléments utilisés dans les
installations électriques. Comme ça, un schéma une fois conçu, peut être interprété, modifié, et réalisée par
un autre personne/collectif sans être nécessaire d’avoir des explications supplémentaires. Voici les
principaux symboles utilisés :
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TD : Analyse d’un petit réseau
Le schéma électrique suivant décrit la distribution BT d’une partie d’une usine
34

Identifier les constituants, connaît-on le régime de neutre ?


Peut-on intervenir sur les ateliers de fabrication sans couper l’alimentation du bâtiment administratif ?
1. Calculer le courant de l’atelier 1 de fabrication, lorsque tous les systèmes sont en marche (Boucherot
conseillé).
2. Quel est le rôle de la batterie de condensateurs ?
3. Calculer la puissance apparente demandée au transformateur sachant que :
- les ateliers 1 et 2 sont identiques,
- le bâtiment administratif consomme 50 kW avec un cos(ɸ)=0,95 AR,
- les condensateurs de la batterie sont couplés en triangle et valent 600 μF.
4. Calculer le coût annuel de la consommation d’énergie en faisant l’hypothèse d’une durée hebdomadaire de
travail de 35h sur 47 semaines. On retiendra les tarifs suivants : 0 ,80DH/kWh et 2 DH/kVAR.h
5. Le constructeur souhaite s’agrandir et installer deux nouveaux ateliers connectés sur le même transformateur.
Son installation est-elle suffisamment dimensionnée (on retiendra une densité courant admissible de 5 A/mm²)
6. La pompe à vide N°1 est entraînée par un moteur asynchrone couplé en triangle. Quel est le courant dans une
phase du moteur ? Le courant de démarrage direct vaut 8 fois le courant nominal. Combien vaut-il pour un
démarrage étoile-triangle ?

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