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PHILOSOPHIE
Sujet
La conscience de soi implique-t-elle la
connaissance de soi ?
➽Comprendre le sujet
Le sujet invite à réfléchir à la différence entre conscience et
connaissance. E
• Pour démarrer la réflexion
On serait tenté d’aller chercher directement des références
Cette première approche
philosophiques, surtout si un cours a été fait précédemment,
permettra de chercher des
par exemple sur l’inconscient freudien. Mais c’est prendre le
exemples, qui permettront
risque d’un devoir partiel, d’une récitation de cours.
d’affiner les distinctions. Il ne
Plutôt que de commencer par des références et des faut pas chercher tout de suite
oppositions abstraites, il est préférable de réfléchir sur des des définitions précises.
expériences vécues, parmi les plus simples. Prendre, par Définitions et analyses, dans le
exemple, les expressions communes (se lever du pied gauche, travail préalable de réflexion,
perdre la tête, être hors de soi…) ; des réalités psychologiques se soutiennent mutuellement.
(sympathies, antipathies, angoisses…) ; des réalités sociales
(passions excessives, incompréhensions...). Pouvons-nous
expliquer tout cela, en avons-nous une connaissance précise ? Chercher à enraciner le
Certainement pas. problème dans des réalités
concrètes, de façon à lui
Dans un premier temps, et pour débuter, on pourra également
donner toute son extension.
se contenter de distinctions provisoires : avoir conscience, c’est
constater, se rendre compte. Avoir connaissance, c’est
expliquer.
• La forme logique
Lorsqu’un sujet de dissertation contient deux concepts, il est
important de savoir si les deux concepts ont un poids égal et
doivent donc être traités de façon équilibrée et symétrique, ou
bien si l’un des deux concepts concentre le poids essentiel de
l’analyse.
Dans le sujet qui nous est proposé, le premier concept
Un outil logique semble
(conscience de soi) ne pose pas de difficulté, c’est une réalité
indispensable : la différence
de fait qui sert de point de départ au problème ; celui-ci se
entre condition nécessaire et
concentre autour de l’idée de connaissance.
condition suffisante.
En effet, la conscience de soi est une condition nécessaire de
la connaissance de soi. Il faut donc avoir conscience pour avoir
connaissance. Ce constat ne pose donc pas de problème. On
peut se contenter de donner une description rapide de la
conscience de soi au début du devoir, et de noter qu’elle est la
condition nécessaire de toute connaissance.
La question est de savoir si la conscience est une condition
suffisante.
Le centre du problème devient donc : que veut dire se
connaître soi-même ? Qu’est-ce qui peut manquer à la
conscience pour atteindre cette connaissance ?
➽Rédiger l’introduction
La conscience de soi est cette intuition immédiate et Point de départ : proposer
permanente (du moins tant que nous sommes éveillés) de notre une esquisse de définition de la
vie intérieure : nos pensées, nos sentiments, nos émotions, nos conscience dans l’opinion
désirs… nous sont immédiatement donnés, et personne ne commune.
pourrait les vivre à notre place. Aussi, il semblerait naturel de
conclure que nous nous connaissons, puisque nous avons un
contact direct avec ce que nous vivons.
Cependant certains faits peuvent nous faire douter de ce Ce qui conduit à un premier
constat. Tout n’est pas transparent dans la conscience que j’ai problème.
de moi-même. J’ai souvent conscience de certaines réactions
dont je ne comprends pas les causes. Je crois avoir conscience
de mon caractère, mais souvent j’exagère ou je minimise tel Utiliser les connecteurs
défaut ou telle qualité. Je suis conscient de mes opinions, mais logiques comme : cependant,
est-ce que je sais réellement d’où elles me viennent ? Peut-être pourtant …
que ma conscience en reste-t-elle aux apparences immédiates.
Or connaître, c’est chercher la réalité profonde, trouver les
Transition
La transition entre deux parties
Tant qu’on ignore qu’on ignore, on ne peut chercher à se
résume ce qui précède, mais
connaître ; tant qu’on n’a pas conscience d’un problème, on ne
fait rebondir le problème en
peut pas en chercher les causes. C’est donc souvent en se
➽Rédiger la conclusion
Les hommes n’ont pas une connaissance immédiate de la
nature qui les entoure. Il a fallu l’invention des sciences et de Comparer la connaissance de
détours multiples pour parvenir à un début de connaissance
soi à la connaissance de la
objective. N’en est-il pas de même pour le « monde nature (connaissance de
intérieur » ? Pour celui-ci, il semble qu’une simple familiarité l’intérieur/connaissance de
devrait suffire : spectateur de nous-mêmes à chaque instant, l’extérieur). C’est une façon
nous aurions un accès privilégié à cette intériorité. Or nous d’élargir le problème.
avons vu que cette familiarité est précisément un des grands
Esquisse de définition de la
connaissance.
Reformulation du problème.
Annoncer le plan n’est pas une
nécessité si les questions
posées suffisent à faire
comprendre la démarche.
> Fiche 2, p. 574