Nouvelles de l’hémicycle

Bernadette VERGNAUD
Députée européenne

Session plénière à Bruxelles les 10 et 11 novembre 2010

N°73

De nouvelles règles pour les fonds alternatifs et de capital-investissement

Les députés ont très largement approuvé la directive concernant les « hedge funds » et les
sociétés de capital investissement. Pour les « hedge funds », la nouvelle législation imposera
une plus grande transparence : un enregistrement auprès des autorités de régulation, une
obligation d’information lors des opérations risquées, une responsabilité renforcée du
banquier et un encadrement des rémunérations des gestionnaires. Souvent, les fonds de capital
investissement prennent le contrôle d’usines ou d’entreprises dans le seul but de réaliser une
opération financière par une revente au bout de quelques mois ou par le dépeçage de la
structure. Face à ces comportements, le Parlement européen a imposé un renforcement de la
transparence et l’interdiction des manipulations sur le capital ou les actifs de la société. Les
règles issues de cette directive entreront en application à partir de 2013.

Cette législation était réclamée par le groupe socialiste du Parlement européen bien avant la
crise mondiale.

7,4 millions du fonds européen d'ajustement à la mondialisation pour aider

850 travailleurs irlandais licenciés
Le Parlement a voté le recours au fonds européen d'ajustement à la mondialisation pour venir
en aide à 850 travailleurs qui ont perdu leur emploi dans le secteur de la maintenance
aéronautique à Dublin. Ils bénéficieront d’actions de reconversion et de formation. Le budget
total de l’opération s’élèvera à 11,5 millions d’euros dont 7,4 millions issus du fonds
européen d’ajustement à la mondialisation.

Crise de l'élevage: les députés demandent des mesures pour lutter contre la
volatilité des prix et la spéculation
Les parlementaires ont adopté une résolution visant à venir en aide aux éleveurs qui traversent
actuellement une crise sans précédent. La hausse des coûts de production (carburant, engrais
et aliments pour animaux), la baisse des prix sur le marché des animaux, une plus grande
concurrence des pays tiers non soumis aux mêmes standards environnementaux et sociaux
que les éleveurs européens, mettent en péril le secteur de l’élevage de l'UE. Les députés ont
appelé la Commission à instaurer sans tarder des mécanismes de régulation du marché afin
d’atténuer l’impact du coût des céréales et de renforcer les revenus des éleveurs. La question
de la spéculation sur les marchés est également abordée. Elle devra être traitée dans la
nouvelle directive en préparation sur les instruments financiers. La Commission européenne a
récemment décidé de mettre à disposition 2,8 millions de tonnes de céréales stockées pour
limiter la hausse des prix des denrées alimentaires.

Garantir la solidarité intergénérationnelle

Les évolutions démographiques dans l’Union européenne (allongement de la durée de vie,
diminution des taux de natalité) auront un impact fort sur la structure de financement de la
protection sociale. Ces changements risquent de mettre en cause la solidarité
intergénérationnelle. Face au chômage des moins de 29 ans, les députés demandent la mise en
place urgente de mesures concrètes, parmi lesquelles devraient figurer "une garantie
européenne pour la jeunesse" permettant aux jeunes, après une période de chômage maximale
de quatre mois, de se voir proposer un emploi, un apprentissage, une formation
complémentaire ou par alternance. Le texte adopté demande également à la Commission et
aux Etats membres "un pacte européen pour les plus de 50 ans" afin de porter leur taux
d'emploi à 55%, de supprimer les incitations à la préretraite et de lutter contre la
discrimination fondée sur l'âge. Il s’agit aussi de renforcer les dispositifs favorisant la
transmission des connaissances et des savoir-faire par les travailleurs de plus de 60 ans encore
en activité. Enfin, le Parlement demande également à la Commission de préparer une
proposition en vue de faire de l'année 2012 "l'Année européenne du vieillissement actif et de
la solidarité entre générations" afin de souligner clairement la contribution des personnes
âgées à la société.

Simplifier la mise en œuvre du programme cadre de recherche

Le 7ième programme cadre de recherche (2007-2013) bénéficie d’un budget de 53 milliards

d’euros. Les députés constatent que le système de financement actuel reste complexe et les
contrôles trop « tatillons » !. Cela se traduit par un gaspillage des ressources et un cadre
administratif trop rigide. Ils estiment que la gestion de ce programme européen devrait laisser
davantage d’initiative au chercheur. Néanmoins, tout processus de simplification devra être
soigneusement mis en œuvre dans le cadre actuel du 7ème Programme-cadre afin de
maintenir la stabilité, la cohérence et la sécurité juridique entre toutes les parties prenantes.
On trouve parmi les mesures envisagées, un contrôle financier qui permettrait d'établir une
nette distinction entre la fraude et les erreurs ainsi qu’une suppression totale des mécanismes
d'enregistrement du temps de travail.

Un premier partenariat d'innovation lancé en 2011

Les partenariats européens pour l'innovation au sein de l'initiative phare "Une Union pour
l'innovation" ont vocation à mobiliser les acteurs (européens, nationaux et régionaux, publics
et privés) autour d’objectifs bien définis dans des domaines visant à relever des défis
sociétaux. Ces partenariats permettront de favoriser la recherche et développement, de
coordonner les investissements, d’accélérer la définition des normes et de mobiliser la
demande. Un premier partenariat, sur "le vieillissement actif et en bonne santé" sera lancé en
2011. Le Parlement a approuvé ce « projet pilote » qui devrait aussi inclure l'innovation
sociale grâce à laquelle il est possible d'obtenir une meilleure qualité de vie, de prévenir des
maladies, et d'améliorer les liens sociaux des seniors. Les députés ont aussi suggéré que les
deux prochaines initiatives portent sur les « villes intelligentes » et les matières premières. Le
partenariat sur les villes intelligentes serait principalement destiné à améliorer l'efficacité et la
gestion dans les domaines de l'énergie, des transports et des infrastructures. Le partenariat sur
les matières premières serait destiné à garantir la sécurité des approvisionnements en matières
premières par l'extraction, la transformation durable, le recyclage ou la substitution.

Des crédits de l'UE non dépensés pour financer des projets énergétiques
propres et efficaces

Instauré en 2009, le programme énergétique européen pour la relance (PEER) vise à favoriser
la relance économique par le financement de projets énergétiques. En 2010, un montant total
de 3,98 milliards d'euros lui a été affecté. Il a permis l’implantation de parcs d'éoliennes en
mer et le développement de projets de captage et de stockage de gaz à effet de serre. Afin de
renforcer les moyens financiers de ce plan, le Parlement européen s'est prononcé en faveur de
la création d'un instrument financier qui permettra de libérer 146 millions d'euros de crédits
non engagés en vue de financer des projets en matière d'économies d'énergie, d'efficacité
énergétique et d'énergies renouvelables. Ce dispositif principalement destiné aux collectivités
locales, sera ouvert du 1er janvier 2011 au 31 mars 2014 et permettra de :

• rénover des bâtiments publics et privés afin d'améliorer leur efficacité énergétique ou
de se reconvertir vers les énergies renouvelables;
• construire des installations de cogénération fonctionnant à base d'énergies
renouvelables ;
• favoriser les solutions propres en matière de transports publics (véhicules électriques
et à hydrogène);
• développer l'infrastructure locale (un éclairage urbain efficace, le stockage de
l'électricité, des compteurs et des réseaux intelligents).