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Antennes intelligentes

Dr Djorwe Temoa

January 9, 2020
i
Chapter 1

Généralités sur les antennes

Les antennes sont utilisées dans les radiocommunications pour l'émission et la


réception des ondes électromagnétiques. La première antenne a été inventée
en 1888 par l'allemand Heinrich Hertz. Le but de ce chapitre est de faire
une présentation générale des antennes. Nous allons dénir ce qu'est une
antenne et présenter ses caractéristiques. Nous allons également présenter
le comportement de l'onde électromagnétique dans le milieu de propagation
dans le vide ainsi que dans les conditions réelles. Nous allons par la suite
présenter les réseaux d'antennes et enn les antennes intelligentes.

1.1 Dénition d'une antenne


Une antenne peut être dénie comme un dispositif qui permet de conver-
tir l'énergie d'un signal électrique en énergie électromagnétique (production
d'une onde électromagnétique) et inversement. Dans le premier cas, l'antenne
fonctionne en émission et dans le second, elle fonctionne en réception.  Une
antenne d'émission est un dispositif qui assure la transmission de l'énergie
entre un émetteur et l'espace libre où cette énergie va se propager. Récipro-
quement, une antenne de réception est un dispositif qui assure la transmission
de l'énergie d'une onde se propageant dans l'espace à un appareil récepteur
 [2].

1
1.2 Caractéristiques d'une antenne
Une antenne se caractérise par les éléments suivants:

• Le diagramme de rayonnement

• L'angle d'ouverture

• La directivité

• Le gain

• Le rendement

• L'impédance d'entrée et adaptation

• La bande passante

• La polarisation

1.2.1 Diagramme de rayonnement d'une antenne

Figure 1.1: Puissance rayonnée [2]

Soit une antenne dont le centre est placée au centre d'un repère sphérique
et connectée à une source qui lui fournie une puissance PA . La puissance
rayonnée dans une direction quelconque (θ, ϕ) dans un angle solide Ω exprimé
en stéradian (sr) est donnée par l'équation 1.1. La puissance fournie à une

2
surface élémentaire située à une distance R est donnée par l'équation 1.2. La
puissance rayonnée totale correspond à la somme des puissances rayonnées
dans toutes les directions de l'espace et est donnée par l'équation 1.3 [2].

PA
P (θ, ϕ) = (W ouW/sr), (1.1)

PA
P (θ, ϕ) = 2
(W/m2 ), (1.2)
ΩR
Z Z
Ptot = P (θ, ϕ)dϕdθ(W/m2 ). (1.3)
θ ϕ

Le diagramme de rayonnement d'une antenne traduit la répartition dans


toutes les directions de l'espace de l'énergie électromagnétique rayonnée par
cette antenne. Cette répartition de l'énergie n'est pas la même dans toutes les
directions et dépend des caractéristiques de l'antenne. L'énergie est générale-
ment concentrée vers une direction privilégiée. Cette concentration d'énergie
est appelée  lobe principal . Il existe également des directions où la con-
centration d'énergie est non négligeable. Dans ce cas on parle de  lobes
secondaires . Seul le lobe principal présente un intérêt dans la transmission
de l'information portée par l'onde électromagnétique. Les lobes secondaires
sont considérés comme des parasites et l'objectif est de les atténuer à défaut
de les supprimer.
Pour que les lobes secondaires ne soient pas considérés comme gênants,
on admet en pratique que le niveau du premier lobe secondaire doit être au
moins 20 dB inférieur au niveau du lobe principal [2].
Le diagramme de rayonnement d'une antenne peut être représenté suivant
un repère à trois dimensions, à deux dimensions ou en coordonnées polaires.

1.2.2 Angle d'ouverture


L'angle d'ouverture d'une antenne caractérise la largeur du lobe principal
[2]. Il correspond en pratique à l'angle d'ouverture pour lequel la puissance
rayonnée est égale à la moitié de la puissance totale rayonnée au niveau du

3
Figure 1.2: Diagrammes de rayonnement [2]

lobe principal.

Figure 1.3: Angle d'ouverture [2]

La gure précédente peut laisser penser que le lobe principal est dirigé
vers une direction verticale et que le signal est émis vers le haut. Ce qui
n'est pas le cas. Dans la réalité, le lobe principal prend plutôt une direction
oblique. C'est le cas pour les antennes utilisées dans les radiocommunica-
tions. Les antennes des stations de bases sont installées sur des hauteurs
et le rayonnement se fait vers les utilisateurs qui sont situés en bas. Dans
ce cas, d'autres paramètres entrent en jeu: l'ouverture horizontale (azimut
beamwidth) et l'ouverture verticale (elevation beamwidth). Pour caractériser
la direction verticale du lobe principal, on utilise l'angle d'élévation [2] tel
que présenté sur le schéma ci-dessous.

Figure 1.4: Angle d'élévation [2]

4
1.2.3 Directivité, gain et rendement d'une antenne
La directivité et le gain d'une antenne permettent de comparer les perfor-
mances de l'antenne par rapport à l'antenne isotrope. La directivité D(θ, ϕ)
d'une antenne dans une direction (θ, ϕ) est le rapport entre la puissance ray-
onnée dans une direction donnée P(θ, ϕ) et la puissance que rayonnerait une
antenne isotrope. La directivité est donnée par la formule 1.4 [2]:

P (θ, ϕ) P (θ, ϕ)
D(θ, ϕ) = PR
= 4π . (1.4)

PR

Il apparaît que la directivité d'une antenne est importante si la puissance


rayonnée dans la direction (θ, ϕ) par l'antenne est plus importante que la
puissance que rayonnerait une antenne isotrope. La directivité correspond
donc à la largeur du lobe principal. Une antenne sera plus directive si son
lobe principal est plus étroit.
Le gain G(θ, ϕ) d'une antenne dans une direction (θ, ϕ) est le rapport
entre la puissance rayonnée dans une direction donnée P(θ, ϕ) sur la puissance
que rayonnerait une antenne isotrope sans pertes [2].
La direction considérée est généralement la direction de rayonnement
maximal correspondant au lobe principal du diagramme de rayonnement de
l'antenne.
Le gain est donné par la formule 1.5:

P (θ, ϕ
G(θ, ϕ) = 4π . (1.5)
PA

Le gain est souvent représenté en dB ou en dBi dans le cas où une antenne


isotrope est utilisée comme référence. Le rendement η d'une antenne est
le rapport entre la puissance totale rayonnée (puissance électromagnétique)
par une antenne et la puissance (puissance électrique) qui lui est fournie.
Le rendement est lié aux pertes dans le réseau de polarisation et dans les
éléments rayonnants [2] .

5
1.2.4 Bande passante d'une antenne
La bande passante d'une antenne correspond à la bande de fréquences où
le transfert d'énergie de l'alimentation vers l'antenne ou de l'antenne vers
le récepteur est maximale [2]. En d'autres termes, la bande passante d'une
antenne correspond à la plage de fréquences dans laquelle l'antenne émet et
reçoit les ondes électromagnétiques de manière satisfaisante. Une antenne
n'est donc utilisable que dans sa bande de fréquences.

1.2.5 L'impédance d'entrée et adaptation


Le signal émis par une antenne provient d'une source qui est reliée à l'antenne
par une ligne de transmission. Une antenne peut être représentée à l'aide
d'un circuit électrique; par conséquent elle est caractérisée par une impédance
appelée impédance d'entrée. Les impédances de la ligne de transmission et de
l'antenne étant diérentes, il y a perte d'énergie. Pour limiter les pertes entre
l'antenne et la ligne de transmission, il faut une adaptation d'impédance.

1.2.6 La polarisation d'une antenne


La polarisation du champ électromagnétique rayonné par une antenne indique
la direction et l'amplitude du champ électrique E [2] .

Figure 1.5: Polarisation d'une onde électromagnétique [2]

6
1.3 Représentation d'une onde électromagné-
tique se propageant dans l'espace
Sur la gure précédente, la direction du champ électrique E est verticale. On
dit dans ce cas que la polarisation de l'antenne correspondante est rectiligne.
Nous notons que le plan du champ magnétique est perpendiculaire au plan
du champ électrique. La plupart des antennes utilisées ont une polarisation
rectiligne. Il existe des antennes ayant une polarisation circulaire ou ellip-
tique. Le champ électrique dans le cas d'une polarisation circulaire tourne
autour de son axe en formant un cercle et dans le cas d'une polarisation
elliptique, le champ électrique tourne autour de son axe, mais en changeant
d'amplitude pour former une ellipse.

Figure 1.6: Polarisation rectiligne [2]

Figure 1.7: Polarisation elliptique [2]

Lorsque la polarisation de l'onde électromagnétique et de l'antenne ré-


ceptrice ne sont pas égales, il y a des pertes dites pertes de polarisation.
Pour assurer une réception optimale du signal, la polarisation de l'antenne
réceptrice et de l'onde électromagnétique doivent être égales. Puisque l'onde
électromagnétique est produite par une antenne émettrice, on peut donc dire
que les deux antennes doivent avoir la même polarisation. On parle alors de
couplage maximal.
On montre que la perte de polarisation entre deux antennes ayant une
polarisation rectiligne dépend de l'angle α entre les 2 antennes qui représente
la diérence d'alignement [2].

7
Lpol (dB) = 20. log(cosα). (1.6)

Figure 1.8: Pertes de polarisation [2]

1.4 Utilisation des antennes


Les antennes trouvent leurs applications dans les télécommunications sans l
où le canal de propagation est l'espace libre. On peut schématiser le système
de télécommunication de la manière suivante:

Figure 1.9: Schéma d'un système de télécommunication [2]

Généralement le choix d'une antenne dépend des éléments suivants:


la fréquence, le gain, la directivité et éventuellement la dimension de l'antenne.
Si nous prenons le cas de la directivité par exemple, des antennes om-
nidirectionnelles sont utilisées dans le cas de la radiodiusion alors que des
antennes hautement directives sont utilisées dans le cas des transmissions
point à point.
Pour le cas de la fréquence, elle est xée par rapport au type d'utilisation.
Pour le cas des radiocommunications mobiles, la bande de fréquence est com-
prise entre 800Mhz et 900Mhz en ce qui concerne le GSM et entre 1800Mhz
et 1900Mhz pour ce qui concerne le DCS.

8
1.5 Phénomènes de propagation
L'onde électromagnétique qui se propage dans l'espace subit des phénomènes
qui inuent sur sa qualité. Ces phénomènes sont dûs au relief (obstacles), à la
température, à l'humidité du milieu. . . etc Certains phénomènes ont un eet
positif pour la transmission du signal de l'antenne émettrice vers l'antenne
réceptrice et il faut donc tenir compte de ces phénomènes dans le choix et la
disposition des antennes lorsque que l'on veut couvrir une zone.

Nous présentons ici les phénomènes induits par les obstacles sur le signal.
Ces phénomènes sont:
la réexion, la réfraction, la diraction et la diusion ou réexion diuse.

Figure 1.10: Phénomènes de propagation a) Réexion b) Réfraction c)


Diraction d) Diusion [3]

1.5.1 La réexion
Lorsque qu'une onde électromagnétique rencontre un obstacle (mur, arbre,
sol, voiture, surface de l'eau. . . etc), elle change de direction. Outre le change-
ment de direction, l'amplitude et la phase de l'onde sont également modiées.
En subissant ce phénomène plusieurs fois, l'onde électromagnétique suit des
trajets diérents. On parle alors de trajets multiples.

9
Figure 1.11: Trajets multiples des ondes en milieu urbain [4]

Dans le cas des radiocommunications mobiles où l'émetteur et le récepteur


ne sont pas toujours en visibilité directe, le phénomène des trajets multiples
présente plutôt un intérêt. Il est plus accentué dans les zones urbaines avec
la présence de nombreux bâtiments. Les murs des bâtiments produisent des
redirections multiples. Les trajets multiples ne présentent pas seulement un
intérêt mais aussi des inconvénients. Les trajets multiples aectent le signal
reçu sur trois points: l'amplitude par le fading de Raleigh, la phase par la
diérence du temps de propagation, la fréquence par eet Doppler.

• L'amplitude par le fading (évanouissement) de Raleigh. L'amplitude


présente des évanouissements régulièrement espacés. En théorie les
n÷uds sont espacés de λ/2.
Pour résoudre ce problème on fait recours à la diversité de fréquences,
la diversité spatiale et à l'entrelacement.
Au niveau de la diversité de fréquences, on utilise le saut de fréquence
(en GSM) ou la modulation CDMA. La diversité spatiale consiste
à utiliser plusieurs antennes espacées de manière adéquate pour que
l'onde transmise subisse un fading indépendant. Dans le cas de la tech-
nique d'entrelacement, l'information est envoyée par plusieurs paquets

10
successifs avec des bits correcteurs d'erreur.

• La phase par la diérence du temps de propagation. Encore


appelé dispersion des retards, ce phénomène est dû au fait que les
signaux rééchis
arrivent au niveau du récepteur avec un retard. Les retards observés
par rapport à un trajet direct peuvent atteindre des valeurs de 3 à 6
µs en milieu urbain, voire 20 µs dans des villes de montagne.

• La fréquence par eet Doppler. L'eet Doppler ou eet Doppler-


Fizeau est le décalage de fréquence d'une onde acoustique ou électro-
magnétique entre la mesure à l'émission et la mesure à la réception
lorsque la distance entre l'émetteur et le récepteur varie au cours du
temps.
Pour le cas des radiocommunications mobiles, ce phénomène est observé
lorsque le récepteur est en déplacement par rapport à l'émetteur.

1.5.2 La réfraction
La direction d'une onde électromagnétique est déviée lorsque celle-ci passe
d'un milieu vers un autre ayant des indices de réfraction diérents.

1.5.3 La diraction
Le phénomène de diraction est observé lorsque l'onde électromagnétique
rencontre un obstacle très grand par rapport à sa longueur d'onde à l'exemple
d'une montagne. L'onde électromagnétique n'est pas totalement stoppée, elle
va contourner l'obstacle pour continuer à se propager avec une atténuation
de son amplitude.

11
1.5.4 La diusion
Lorsque l'onde électromagnétique rencontre une surface qui n'est pas plane
et lisse, elle sera diractée vers plusieurs directions.

12
Chapter 2

Les réseaux d'antennes

Pour obtenir un diagramme de rayonnement souhaité, il est parfois nécessaire


de combiner plusieurs antennes généralement identiques; on parle alors de
réseau d'antennes. Le diagramme de rayonnement résultant est le produit
des diagrammes de rayonnement de chacune des antennes. Tout se passe
comme si les antennes interfèrent de manière constructive vers la direction
souhaitée et de manière destructive ailleurs.
Le diagramme de rayonnement obtenu dépend de plusieurs facteurs:

• le nombre d'antennes.

• la disposition des antennes entre eux notamment la distance entre les


antennes et la forme géométrique du réseau.

• l'amplitude de l'excitation appliquée à chaque antenne du réseau.

• la diérence de phase entre les antennes du réseau ou encore du retard


à l'excitation appliquée à chaque antenne.

• le diagramme de rayonnement élémentaire de chaque antenne.

Généralement, des antennes de même type sont utilisées pour la consti-


tution des réseaux d'antennes.
Selon la forme, il existe plusieurs types de réseaux d'antennes:
linéaires, planaires, circulaires et même sphériques.

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Figure 2.1: Types de réseau d'antennes (linéaire, planaire et circulaire) [3]

Pour comprendre l'eet de la mise en réseau d'antennes, nous allons dans


un premier temps considérer le cas d'un réseau constitué de deux antennes,
puis le cas d'un réseau linéaire constitué de n antennes identiques et enn le
cas d'un réseau planaire constitué de M × N antennes identiques.

2.0.5 Cas d'un réseau constitué de deux antennes

Figure 2.2: Réseau linéaire de deux antennes [5]

Les champs électriques crées par ces deux antennes dans la zone du champ
lointain peuvent s'écrire [5]:

β
e(−j(kr1 − 2 ))
E1 = M1 En1 (θ1 , φ1 ) ρb1 , (2.1)
r1

14
β
e(−j(kr2 − 2 ))
E2 = M2 En2 (θ2 , φ2 ) ρb2 , (2.2)
r2

avec: M1 , M2 les amplitudes des champs (sans tenir compte du facteur


1/r)
En1 , En2 les expressions des champs normalisés
r1 , r2 les distances des deux antennes par rapport au point d'observation
β la diérence de phase entre les deux antennes
ρb1 , ρb2 les vecteurs de polarisation des champs électriques dans la zone du
champ lointain.
En considérant r1 , r2 et r très grand, ce qui est le cas de la zone du champ
lointain, on peut représenter le schéma précédent de la manière suivante:

Figure 2.3: Réseau linéaire de deux antennes (cas où r est très grand) [5]

Si on considère:
que les deux antennes sont identiques

En1 (θ, φ) = En2 (θ, φ) = En (θ, φ), (2.3)

15
qu'elles sont orientées de la même manière dans l'espace c'est-a-dire qu'elles
ont la même polarisation

ρb1 = ρb2 = ρb. (2.4)

Que les excitations qui leur sont appliquées ont la même amplitude

M1 = M1 = M. (2.5)

Le champ électrique au point P sera la somme des champs électriques E1


et E2

E = E1 = E2 . (2.6)

soit:

1 h −jk(r− d cos θ)+j β −jk(r+ d2 cos θ)−j β2


i
E = ρbM En (θ, φ) e 2 2 +e , (2.7)
r

M h kd β β
i
(2.8)
kd
E = ρb e−jkr En (θ, φ) ej( 2 cos θ+ 2 ) + e−j( 2 cos θ+ 2 ) ,
r

e−jkr
 
kd cos θ + β
E = ρbM En (θ, φ) × 2 cos . (2.9)
r 2
| {z }
AF

On constate que le champ électrique total créé est le produit du champ


électrique créé par un élément du réseau et le facteur de réseau (array factor
en anglais) AF. Le facteur de réseau traduit une modication du diagramme
de rayonnement d'une antenne prise seule. Généralement, quand on veut

16
étudier le diagramme de rayonnement d'un réseau d'antennes, l'étude du
rayonnement du facteur de réseau est susante. Quand le nombre d'éléments
du réseau augmente, le diagramme de rayonnement dépend du facteur de
réseau et peu du diagramme d'une antenne élémentaire. Pour le cas présent
ce facteur de réseau vaut:

kd cos θ + β
AF = 2 cos( ). (2.10)
2
Il résulte donc que la mise en réseau des deux antennes ci-dessus a eu
pour conséquence d'augmenter la valeur du champ électrique total. Le champ
électrique total peut donc être modié soit en faisant varier le champ élec-
trique élémentaire produit par un élément du réseau, soit en contrôlant sur
le facteur de réseau. Si le champ électrique crée par un élément du réseau
dépend du type d'antennes utilisées, le facteur de réseau quant à lui dépend
généralement du nombre d'éléments du réseau, de la disposition des éléments
du réseau entre eux, de la phase et de l'amplitude appliquées aux éléments
du réseau.

2.0.6 Cas d'un réseau linéaire constitué de N antennes


identiques
Nous considérons que les antennes constituant le réseau sont identiques et
uniformément reparties avec des amplitudes d'excitation identiques. Le sig-
nal de chaque antenne a une diérence de phase de β avec celui de l'antenne
qui la précède. Le champ électrique total produit est égal au champ électrique
produit par un élément du réseau et le facteur de réseau.
Pour le cas d'un réseau linéaire, le facteur de réseau s'exprime comme
suit:

AF = 1 + ej(kd cos θ+β) + ej2(kd cos θ+β) ... + ej(N −1)(kd cos θ+β) . (2.11)

17
Figure 2.4: Réseau linéaire à n antennes [5]

Il s'agit là d'une suite géométrique de raison ej(kcos(θ)+β) . Le facteur de


réseau peut donc encore s'écrire:

N
(2.12)
X
AF = ej(n−1)(kdcosθ+β) ,
n=1

ou encore

N
(2.13)
X
AF = ej(n−1)Ψ ,
n=1

avec Ψ = kdcos(θ) + β.
Il apparaît donc que le facteur de réseau du réseau linéaire peut être
contrôlé par le nombre d'éléments du réseau, par la distance entre les éléments
du réseau et par la diérence de phase entre les diérents éléments. Le
nombre d'éléments et la distance entre les éléments étant xés à la fabrication

18
du réseau d'antennes, pour avoir une liberté dans le contrôle du facteur de
réseau, il ne reste que la diérence de phase entre les éléments du réseau.
Le facteur de réseau ci-dessus peut encore s'écrire d'une manière plus
simpliée pour des raisons de représentation graphique.

N
(2.14)
X
AF.ejΨ = ejnΨ ,
n=1

N
(2.15)
X

AF.e − AF = ejnΨ − 1,
n=1

N jNΨ −j N Ψ
ejN Ψ − 1 ej 2 Ψ(e 2 −e 2 )
AF = jΨ = Ψ jΨ −j Ψ
, (2.16)
e −1 ej 2 (e 2 −e 2 )

N −1 sin( N2 Ψ)
AF = ej( 2
Ψ)
. . (2.17)
sin( Ψ2 )

(N −1)Ψ
L'expression ej 2 est appelé facteur de phase et son module vaut
généralement 1. L'expression du facteur de réseau devient donc:

sin( N2 Ψ)
AF = . (2.18)
sin( Ψ2 )

En prenant comme référence la fonction

sin(N x)
f (x) = , (2.19)
N sin(x)

19
on montre que la valeur normalisée du facteur de réseau est:

sin(N Ψ2 )
AFn = . (2.20)
N sin( Ψ2 )

Représenter le diagramme de rayonnement du facteur de réseau revient


donc à représenter la fonction f(x) mentionnée plus haut.

Figure 2.5: Représentation de la fonction f(x) [5]

On constate que les lobes principaux sont plus étroits en même temps que
les lobes secondaires sont plus petits quand le nombre d'éléments du réseau
augmente.

2.0.7 Cas d'un réseau planaire


Les réseaux planaires ont la particularité de produire des faisceaux avec une
très grande directivité que les éléments qui les constituent pris individuelle-
ment. Ils sont par exemple utilisés dans les radars de pistage ou de recherche,
les télécommunications mobiles, etc.
Le réseau considéré est constitué de M × N antennes identiques dans le
plan (xy) comme présenté sur la gure précédente. Le point d'observation
est identié par les angles θ (élévation) et ϕ (azimut). Sur l'axe des x, les
éléments du réseau sont placés de manière équidistants à une distance de
dx et sur l'axe des y , ils sont placés également de manière équidistants à

20
Figure 2.6: Réseau planaire [6]

une distance de dy . De plus, des déphasages progressifs sont appliqués à


ces antennes (β x sur l'axe des x et β y sur l'axe des y). Ce réseau peut
être considéré comme un réseau linéaire de N éléments sur l'axe des x dont
chaque élément lui même est un réseau linéaire de M éléments sur l'axe des
y ou inversement.
Si on considère que le premier élément de l'axe des x constitue un réseau
linéaire de M éléments sur l'axe des y , son facteur de réseau peut alors s'écrire
d'après ce qui a été vu sur le cas des réseaux linéaires [6]:

M
(2.21)
X
AFx1 = Im ej(m−1)(kdx sin θ cos φ+βx ) ,
m=1

où Im1 représente l'amplitude de l'excitation appliquée au mieme élément.


En faisant la même opération pour les autres réseaux linéaires sur l'axe
des x, on obtient comme facteur de réseau total [6]:

21
N
" M
#
(2.22)
X X
AF = In Im ej(m−1)(kdx sin θ sin φ+βx ) ej(n−1)(kdy sin θ cos φ+βy ) .
n=1 m=1

Dans le cas d'un réseau planaire uniforme ou l'amplitude d'excitation est


la même pour tous le éléments du réseau, la formule ci-dessus devient [6]:

M N
(2.23)
X X
j(m−1)(kdx sin θ cos φ+βx )
AF = I0 e × ej(n−1)(kdy sin θ sin φ+βy ) .
m=1 n=1

On montre que la forme normalisée de l'expression du facteur de réseau


est [6]:

    
ψx ψy

 1 sin M 2   1 sin N 2 
AFn (θ, φ) =      . N
    , (2.24)
M ψx ψy 
sin sin
2 2

avec:

ψx = kdx sin θ cos φ + βx , (2.25)

ψy = kdy sin θ cos φ + βy . (2.26)

On montre que si l'on veut orienter le faisceau vers la direction (θ0 , φ0 ),


les déphasages progressifs βx et βy doivent satisfaire aux conditions [6]:

22
βx = kdx sin θ0 cosφ0 , (2.27)

βy = kdy sin θ0 sinφ0 . (2.28)

Par contre si βx et βy sont connus, il faut résoudre les équations suivantes


pour obtenir la direction du faisceau principal [6].

βy dx
tan φ0 = , (2.29)
βx dy

s 2  2
βx βy
sin θ0 = ± + . (2.30)
kdx kdy

Pour un réseau planaire, la direction du lobe principal est contrôlée par les
déphasages βx et βy tandis que la largeur du lobe principal et l'abaissement
des niveaux des lobes secondaires sont contrôlés par les amplitudes des dif-
férentes excitations appliquées aux diérents éléments du réseau.

2.0.8 Cas d'un réseau circulaire


Le réseau circulaire est composé de N antennes identiques disposées autour
d'un cercle de rayon a. Le point d'observation est situé à une position iden-
tiée par l'élévation θ et l'azimut φ. À chaque antenne est appliquée une
excitation d'amplitude In et un déphasage de αn par rapport à l'antenne
précédente.

23
Figure 2.7: Réseau circulaire [6]

Le facteur de réseau pour un tel réseau est exprimé par la formule [6]:

N
(2.31)
X
AF (θ, φ) = In ej(ka sin θcos(φ−φn )+αn ) ,
n=1

avec φn = 2π n/N.

24
Chapter 3

Les antennes intelligentes

Le dé majeur des futurs réseaux de télécommunication sera de fournir des


débits élevés, une bonne couverture et une capacité élevée de traitement pour
le nombre sans cesse croissant d'abonnés.
Dans le domaine des radiocommunications mobiles, la ressource principale
qui est la fréquence est limitée. La gestion de cette ressource est l'objet
d'une très grande attention. C'est ainsi que dans la téléphonie mobile, la
zone de couverture est découpée en zones appelées cellules et les diérentes
fréquences allouées à un opérateur sont réutilisées de manière à minimiser
les interférences co-canal.

Figure 3.1: Représentation d'un réseau en cellule [3]

25
Le motif est le plus petit groupe de cellules utilisant une et une seule fois
l'ensemble des fréquences utilisées pour couvrir une zone. Pour justement
minimiser cette interférence co-canal, les cellules utilisant la même fréquence
sont susamment éloignées. La distance entre deux cellules utilisant la même
fréquence est appelée distance de réutilisation et est notée D. Le nombre de
cellules d'un motif est appelé taille du motif et est noté K. Si on appelle R
le rayon d'une cellule, la relation entre la distance de réutilisation et la taille
du motif est donnée par la relation [3]:


R = D 3K. (3.1)

Dans la gure précédente, les cellules utilisant la même fréquence sont


représentées avec la même couleur. Dans la réalité une cellule n'a pas exacte-
ment une conguration hexagonale. Dans la technologie GSM par exemple,
pour couvrir une cellule, on utilise trois antennes directives disposées de telle
sorte que chaque antenne balaie un angle de 120 degrés, ce qui assure une
couverture sur 360 degrés.

Figure 3.2: Antenne tri sectorielle [7]

Cette disposition permet qu'une même fréquence soit utilisée par chaque

26
antenne en évitant ainsi des interférences. On pourrait utiliser plusieurs an-
tennes de cette manière pour répondre à l'augmentation du nombre d'utilisateurs.
Ceci est l'un des problèmes auxquels les antennes intelligentes apportent une
solution.
Les antennes intelligentes sont constituées par des réseaux d'antennes
interconnectées électriquement auxquels on associe des unités de traitement
appelés DSP (Digital Signal Processing). L'antenne en elle même n'est pas
intelligente, mais c'est le dispositif de traitement qui lui est associé qui la
rend intelligente.
En réception, les signaux reçus par les diérents capteurs du réseau
d'antennes et les diérents bruits sont supprimés. Ces diérents signaux
sont traités et sommés après avoir appliqué des poids à ces signaux pour la
réception du signal optimal.

Figure 3.3: Antenne intelligente en réception [8]

En émission, le signal émis est reparti en plusieurs signaux auxquels sont


appliqués des poids pour la formation du faisceau en prenant en compte
la localisation du récepteur vers lequel le signal sera émis. Ces signaux sont
ensuite appliqués aux diérents éléments du réseau d'antennes pour être émis.

27
Figure 3.4: Antenne intelligente en émission [8]

Le but des antennes intelligentes est de produire un rayonnement directif


uniquement et en temps réel vers la direction du récepteur; ce qui apporte
un gain d'énergie par rapport à une antenne omnidirectionnelle et, en même
temps permet d'utiliser la même fréquence en produisant d'autres rayon-
nements vers d'autres directions correspondant à d'autres utilisateurs.
L'usage des antennes intelligentes par rapport aux antennes omnidirec-
tionnelles permet d'étendre les zones de couverture dans les zones rurales, de
réduire les interférences co-canal, ce qui permet d'augmenter la capacité.
Il existe deux types d'antennes intelligentes:

• Les systèmes à faisceaux commutés (Switched Beam Antennas).

• les systèmes à antennes adaptatives.

Le premier type a un diagramme de rayonnement ayant un nombre déni


de faisceaux étroits. Le deuxième type dispose en principe d'un nombre inni
de diagrammes de rayonnement qui est fonction du nombre et des positions
des récepteurs. Un système intelligent de calcul permet de déterminer les dif-
férents paramètres (amplitudes, phases et distances) pour que le diagramme
de rayonnement ait son lobe principal dirigé vers la direction souhaitée.
Si pour les systèmes à faisceaux commutés il existe des techniques de for-
mation de faisceau (beamforming) généralement dépendant de la disposition

28
Figure 3.5: Antenne omnidirectionnelle (à droite) et intelligente (à gauche) [9]

physique des antennes au sein du réseau d'antennes, dans le cas des antennes
adaptatives, il s'agit plutôt d'utiliser des algorithmes qui sont implémentés
dans les DSP pour la formation des faisceaux.
Les débuts des antennes intelligentes remontent à la n des années 1950
avec le développement des antennes adaptatives basées sur les réseaux d'antennes.
C'est Van Atta (Van Atta, 1959) qui est à l'origine du terme "adaptive ar-
rays" [20]. Le 8 juin 1955, il soumet un brevet sur l'invention d'un réecteur
qui a la particularité que le signal retransmis présente un maximum de puis-
sance vers la direction d'origine de l'onde plane. Le brevet lui est accordé
le 6 octobre 1959 [21]. En 1965 Howell et Applebaum (Applebaum, 1976)
développent un réducteur de lobe secondaire. En 1967 Widrow (Widrow et.
al, 1967) développe une antenne adaptative qui permet de diriger le lobe
principal vers la direction désirée et d'envoyer des signaux vers les sources
d'interférence pour les annuler [20].
Les antennes intelligentes ont dans un premier temps été utilisées pour
des applications militaires comme le radar, puis dans les télécommunications
par satellite pour la réutilisation des canaux de fréquences dans diérentes
zones géographiques. L'usage a été étendu dans les radiocommunications
xes (boucle radio locale) et enn dans les radiocommunications mobiles

29
pour améliorer la couverture, la capacité et l'ecacité spectrale [20].
Le premier système utilisant les antennes intelligentes commercialisé pour
les radiocommunications mobile est iBurst encore appelé HC-SDMA (High
Capacity Spatial Division Multiple Access). Il a été conçu par la société
ArrayComm. Ce système gure d'ailleurs dans les recommandations ITU-R
M.1678 et ITU-R M.1801 de l'UIT (Union internationale des Télécommu-
nications) [20]. Il est actuellement fabriqué et commercialisé par la société
Kyocera. Un autre système est en cours d'élaboration par la société Alvar-
ion. il s'agit du SentieM WP destiné aux réseaux WIMAX et qui va utiliser
le SDMA [20].

3.0.9 Systèmes à faisceaux commutés


Les systèmes à faisceaux commutés sont formés de réseaux d'antennes as-
sociés à un réseau d'alimentation pour la formation de faisceaux. Ils sont
dotés de coupleurs directionnels et de déphaseurs xes. Ils permettent la
production de plusieurs faisceaux xes.

Figure 3.6: Faisceaux d'une antenne intelligente à faisceaux commutés [7]

Figure 3.7: Exemple d'une antenne intelligente à faisceaux commutés [7]

30
Figure 3.8: Exemple d'utilisation des faisceaux [7]

Dans le cas des radiocommunications mobiles, selon sa position, un mobile


sera desservi par un seul faisceau. Au fur et à mesure que l'utilisateur se
déplace, il sera desservi par un autre faisceau. Il s'agit ici d'une extension du
principe utilisé avec les antennes sectorielles utilisées en téléphonie mobile ou
trois antennes sont utilisées pour couvrir 360 degrés, chacune couvrant 120
degrés.
Pour orienter le faisceau vers une direction donnée, des déphasages sont
appliquées aux antennes à l'aide de déphaseurs. L'amplitude d'excitation
appliquée aux éléments rayonnants est généralement uniforme mais il existe
des cas où les amplitudes des excitations des diérents éléments rayonnants
sont non uniformes. Ils sont utilisés dans les radiocommunications mobiles,
notamment quand il faut mettre en ÷uvre la technique d'accès multiple à
répartition spatial (AMRS ou SDMA en anglais). Il existe deux grandes
familles de solutions pour la formation de faisceaux xes, celle à base de
systèmes quasi optiques ou lentilles et celle en structures guidées. Dans la
première famille, on peut citer la lentille de Luneburg, la lentille de Rotman,
la lentille de Shelton...etc. Dans la deuxième famille on peut citer la matrice
de Butler, la matrice de Blass et la matrice de Nolen. Nous allons seulement
présenter dans la suite les solutions de la deuxième famille.

La matrice de Butler
Elle a été inventée en 1961 par Jesse Butler et Ralph Lowe. Elle comporte N
ports d'entrée et N ports de sortie qui commandent N éléments rayonnants
et produit N faisceaux orthogonaux diérents. Le nombre N doit être une

31
puissance entière de 2 (N = 2n). Elle est également composée de coupleurs
et de déphaseurs. La matrice de Butler est la plus répandue et est utilisée
dans les télécommunications satellitaires (le cas d'INMARSAT-3), le GSM.

Figure 3.9: Représentation d'une matrice de Butler [10]

Figure 3.10: Matrice de Butler 4x4 [11]

Avantages de la matrice de Butler [10]


• Les faisceaux générés sont orthogonaux (combinaison optimale).

• Les faisceaux produits ont une largeur étroite et une bonne directivité.

• Le niveau des chevauchements des faisceaux est constant sur l'angle


de balayage qu'elle fournit avec la fréquence. Cela permet une bonne
couverture avec un gain.

• la matrice réalise le pointage électronique dans l'espace sans mouvement


mécanique dans le procédé de balayage.

Inconvénients de la matrice de Butler [10]


• Pas de pondérations d'amplitude et les niveaux des lobes secondaires
sont xés dès que le nombre de faisceaux désiré est choisi.

32
• Le pointage et l'ouverture à mi-puissance du faisceau varient avec la
fréquence.

• Le nombre de croisements croît à une vitesse prodigieuse avec celui des


faisceaux.

• Le nombre de composants est grand quand le nombre d'éléments du


réseau est grand.

La matrice de Blass
La matrice de Blass est composée d'un réseau de N éléments rayonnants
excités en série par M lignes d'alimentation. Des coupleurs directionnels
sont positionnés à chaque intersection. Elle permet d'obtenir M faisceaux.

Figure 3.11: Matrice de Blass [12]

Avantages de la matrice de Blass [10]


• La disposition d'intercommunication du circuit est simple car il n'y a
pas de croisements.

• La pondération en amplitude est possible pour chaque faisceau.

• Le temps de retard assure une certaine constance des faisceaux avec la


fréquence.

33
Inconvénients de la matrice de Blass [10]
• La conception devient complexe avec un nombre d'éléments de réseau
et/ou d'entrée important. Dans ce cas, le nombre de coupleurs devient
aussi important.

• Plus le nombre de faisceaux augmente, plus les réseaux sont diciles à


concevoir.

La matrice de Nolen
La matrice de Nolen a été proposée en 1965 par Nolen dans son rapport de
thèse. Elle combine les caractéristiques de la matrice de Butler (orthogonal-
ité des lois d'alimentation et caractère sans pertes ) et la matrice de Blass
(topologie et exibilité ). Elle comporte M ports d'entrée et N ports de sor-
tie. Comme les matrices de Butler et de Blass, elle comporte également des
coupleurs directionnels et des déphaseurs xes.

Figure 3.12: Matrice de Nolen [11]

3.0.10 Les systèmes à antennes adaptatives


Les systèmes à antennes adaptatives sont les plus évolués. À la diérence
des systèmes à faisceaux commutés, il n'y a pas formation de plusieurs fais-
ceaux xes mais un nombre de faisceaux variables produit dynamiquement
en fonction de la demande des utilisateurs. Ils sont essentiellement constitués
de réseaux d'antennes dont la conguration peut être linéaire, planaire ou
circulaire. Les réseaux d'antennes sont reliés à des dispositifs de calcul et de
traitement des signaux.

34
Le fonctionnement de ces antennes est semblable au fonctionnement de
la fonction auditive de l'homme. En eet, pour produire un diagramme
de rayonnement avec le lobe principal dirigé vers une direction déterminée,
les directions d'arrivée des diérents signaux (en anglais DOA pour Direc-
tion of arrival)sont préalablement calculées. Ces signaux sont composés des
brouilleurs, des signaux utiles issus des trajets multiples.
Les systèmes à antennes adaptatives grâce aux dispositifs de calcul et de
traitement permettent d'ignorer les brouilleurs et de combiner tous les sig-
naux issus des trajets multiples et de produire un diagramme de rayonnement
adapté à l'environnement. Même si les utilisateurs sont en déplacement, les
diagrammes de rayonnement sont modiés pour s'adapter à l'évolution de
l'environnement.

Figure 3.13: Diagramme d'un système à antennes adaptatives [13]

La connaissance des directions d'arrivée ainsi que la formation des fais-


ceaux dans les directions désirées reposent chacune sur des algorithmes précis.
Il existe plusieurs méthodes pour l'estimation des directions d'arrivée:
MUSIC (MUltiple SIgnal Classication), la méthode ESPRIT (Estimation
of Signal Parameters via Rotationnal Invariance Techniques), la méthode
du maximum de vraisemblance (MV), la méthode du maximum de vraisem-
blance stochastique (MVS), la méthode du maximum de vraisemblance déter-
ministe (MVD).
Ces méthodes sont encore dites de haute résolution ou encore méth-
odes des sous espaces orthogonaux. Elles se basent sur la décomposition
de l'espace d'observation en deux sous espaces, le sous espace signal et le
sous espace bruit.

35
La méthode MUSIC est l'une des méthodes les plus utilisées. Les sig-
naux reçus des diérents éléments du réseau constituent les composantes du
signal et sont supposées ponctuelles et spatialement cohérentes. La méthode
MUSIC se base sur la décomposition en éléments propres de la matrice de
covariance qui est dénie, non négative et hermitienne.
La méthode ESPRIT est une méthode qui ne s'applique qu'à des réseaux
qui sont invariants par translation. C'est le cas notamment des réseaux
linéaires et régulièrement espacés. Une fois les directions d'arrivée des sig-
naux connues, la formation des faisceaux se fait comme nous l'avons vu
dans la partie réservée au réseaux d'antennes en calculant les amplitudes
d'excitation et les déphasages à appliquer aux diérents éléments rayonnants.
Le signal résultant est une combinaison linéaire des signaux reçus au niveau
des éléments du réseau. Les déphasages permettent d'orienter le lobe prin-
cipal du diagramme de rayonnement tandis que les amplitudes d'excitation
permettent de réduire les lobes secondaires.

Figure 3.14: Conguration de l'antenne pour la formation de voies [3]

Méthodes pour la formation des faisceaux et la réduction des lobes


secondaires
L'objectif de la mise en réseaux des antennes comme nous l'avons vu plus
haut est la formation des diagrammes de rayonnement plus directifs. Cepen-
dant la formation de ces diagrammes de rayonnement s'accompagne aussi
de la formation de lobes secondaires plus ou moins importants qui peuvent
générer des interférences indésirables pour les communications. Le dé ma-
jeur est de supprimer ces lobes secondaires ou à défaut de les réduire au

36
maximum. Plusieurs méthodes existent parmi lesquelles les méthodes an-
alytiques (Taylor, Fourrier, DolphChebyshev), les méthodes polynomiales
(Elliot), la technique de Madsen, les méthodes d'optimisations linéaires, la
méthode de projection successives [14] ou encore l'utilisation d'algorithmes
d'optimisation.
Il existe trois grands groupes d'algorithmes pour la formation du dia-
gramme de rayonnement dans le cas des antennes adaptatives [7] :

• ceux nécessitant une séquence d'apprentissage.

• ceux nécessitant la direction d'arrivée du signal.

• ceux travaillant en aveugle.

Pour le cas des algorithmes nécessitant une séquence d'apprentissage, on


peut citer les algorithmes suivant:

• MMSE (Minimum Mean Square Error)

• LMS (Least Mean Square)

• RLS (Recursive Least Square)

• SMI (SampledMatrix Invariance)

L'utilisation des réseaux de neurones fait également partie de ce groupe.


Pour le cas des algorithmes nécessitant la connaissance des directions d'arrivée,
on peut citer:

• MVDR (Minimum Variance Distortionless Responce)

• Les algorithmes génétiques

Les algorithmes travaillant en aveugle tentent d'extraire les caractéris-


tiques du canal des informations reçues dans le signal. Le traitement est
lourd et dicile en temps réel. Ces algorithmes sont souvent associés aux
autres techniques (semi-aveugle).

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