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UNIVERSITE MARIEN NGOUABI RÉPUBLIQUE DU CONGO

************** UNITÉ*TRAVAIL*PROGRÈ
ECOLE NATIONALED’ADMINISTRATION S
ET DE MAGISTRATURE
(E.N.A.M)

COURS

D’IMPOTS DIRECTS

LOCAUX

MICHEL NGASSAKI
Inspecteur Principal des Impôts,
Formateur

1
IMPOTS DIRECTS LOCAUX
Introdu ction
Générale

Les Impô ts Locaux sont les impô ts qui sont mis en recouvrement au profit des budgets
des collectivités locales telles que défini par la Loi n°07-2003 du 06 Février 2003
portant organisation et fonctionnement des collectivités locales.

L’article 1er de cette loi précise que les collectivités locales sont des circonscriptions
administratives et dotées de la personnalité morale, juridique, de l’autonomie financière,
de l’autonomie de gestion des affaires sociales et culturelles.

Les collectivités locales sont dotées d’un budget annuel alimenté par les ressources
locales et des subventions de l’Etat.

En vue du développement harmonieux de toutes les collectivités locales et en


application du principe de solidarité, les produits des impô ts et taxes locaux alimentent
les budgets des collectivités locales. A cet effet, les services de l’Etat impliqués dans la
gestion fiscale des collectivités territoriales sont tenus d’assurer, avec la même efficacité
que les impô ts d’Etat, l’assiette et le recouvrement des impô ts locaux dont ils ont la
charge.

L’impô t est du domaine de la loi, l’assiette, le taux des taxes et des contributions sont
plafonnées par le législateur. Ils sont fixés annuellement par des délibérations des
conseils de commune ou de département. Ces délibérations ne deviennent exécutoires
qu’après approbation de l’autorité de tutelle à savoir le Ministre de l’Administration du
Territoire après avis technique du Ministre de l’Economie et des Finances par le biais de
la Direction Générale des Impô ts et des Domaines.

Les développements qui suivent vont porter sur les impô ts et taxes locaux dont
l’assiette, la liquidation, le recouvrement et le contentieux relèvent de l’Administration
fiscale. Il s’agit de:

- La contribution des patentes


- La taxe départementale
- La taxe d’occupation des locaux
- La contribution foncière des propriétés bâ ties et non bâ ties

LA CONTRIBUTION DES PATENTES


CHAPITRE I :

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La contribution des patentes est due chaque année par les personnes physiques et
morales qui exercent à titre habituel au Congo une activité professionnelle non salariée
(un commerce, une industrie ou une prestation de service) ne bénéficiant pas d’une
exonération.

SECTION 1: CHAMP D’APPLICATION

1- Les personnes imposables

Toutes personnes physiques ou morales qui exercent au Congo un commerce, une


industrie, ou toute activité à but lucratif non compris dans les exemptions est assujettie
à la contribution de patente.

Les sociétés ayant des activités couvertes par un permis de recherche ou d’exploitation
pétrolière sont soumises au paiement de la contribution de patente conformément au
code des hydrocarbures, nonobstant les dispositions conventionnelles ou contractuelles
antérieures.

2- Activités imposables

Il s’agit des activités exercées au Congo à titre habituel et qui revêtent un caractère
professionnel et ne donnent pas lieu à la perception d’un salaire.

La contribution des patentes n’atteint pas les opérations isolées ou accidentelles


effectuées par une personne physique ou morale (Exemple : la vente d’un frigo ou d’une
voiture personnelle). Elle exige une répétition d’actes professionnels.

Une activité même effectuée à titre habituel ne peut revêtir un caractère professionnel
que si elle est exercée dans un but lucratif et n’est pas limitée à la gestion d’un
patrimoine privé.

3- Territorialité

La contribution des patentes est due par des personnes physiques et morales qui
exercent une activité professionnelle au Congo. La contribution de patente est établie
dans chaque commune, district et par établissement.

4- Personnes et activités exonérées

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L’Etat utilise l’impô t pour encourager telles ou telles activités pour des raisons qui lui
sont propres, mais il peut aussi décourager certaines.

A partir du 1er Janvier 2015, aucune entreprise n’est exonérée du paiement de la


contribution de la patente, sauf pour les exonérations de droit commun prévu par 279 et
279 bis du CGI Tome I.

A défaut de déclaration spontanée, les services d’assiette sont appelés à constater les
droits dus à notifier les intéressés à émettre les perceptions et à mettre en
recouvrement les ditsdroits conformément à la réglementation en vigueur.

Ne sont pas assujetties à la patente :

- L’Etat, les collectivités décentralisées, les établissements publics et les


organismes d’Etat, pour leurs activités à caractères culturels, éducatifs, sanitaire,
social, sportif ou touristique ;
- Les peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs considérés comme artistes et ne
vendant que les produits de leur art ;
- Les artistes lyriques et dramatiques ;
- Les cultivateurs et éleveurs, seulement pour la vente et la manipulation des
récoltes et des fruits provenant des terrains qui leurs appartiennent ou qu’ils
exploitent et pour la vente du bétail qu’ils élèvent, entretiennent ou engraissent ;
- Les pêcheurs ou piroguiers ;
- Associés des sociétés en nom collectif, en commandité, à responsabilité limitée et
anonyme ;
- Les caisses d’épargne, de prévoyance administrées gratuitement, les assurances
mutuelles régulièrement autorisées ;
- Les établissements publics ou privés ayant pour but de recueillir les enfants
pauvres et de leurs donner une profession ;
- Les ouvriers et couturiers n’ayant qu’une machine et travaillant seul en chambre ;
- Les planteurs vendant du bois de chauffe provenant exclusivement du
débroussaillement pour la mise en valeur de leur plantation ;
- Les économats syndicats agricoles et les sociétés coopératives de consommation
à la condition qu’ils ne possèdent pas de produits ou marchandises qui ont fait
l’objet de ces commandes ;
- Les buffetiers du chemin de fer.
- Les entreprises nouvelles bénéficient d’une exonération de la contribution de
patente pour la première année civile.

SECTION 2: LIQUIDATION DE LA PATENTE

1- Du droit de la patente

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a- Base imposable

La loi n°34-2013 du 30 Décembre 2013 portant loi de finance pour l’année 2014 a
portée les reformes significatives en matière de patente. La liquidation de la
contribution de patente suit le mode général de liquidation des autres impô ts et taxes du
système fiscal congolais. La base imposable est actuellement le chiffre d’affaires hors
taxes.

Pour compter de l’année 2014 ; la contribution de la patente est liquidée selon les
dispositions des articles 277 et 278 du Code Général des Impô ts Tome I.

- Pour les contribuables soumis au régime du réel, la contribution de patente est


calculée à partir du chiffre d’affaires annuel hors taxes de l’exercice précèdent
déclaré par le contribuable ou redressé par l’Administration fiscale.
- Les sociétés relevant au régime de l'autorisation temporaire d’exercice (ATE) ou
non, quel que soit leur dénomination ou forme juridique doivent s’acquitter de la
patente sur la base de leur chiffre d’affaires global, nonobstant les dispositions de
l’article 294 du CGI Tome I, qui ne concernent que les entreprises sous ATE pour
la première année d’activité en l’absence d’un chiffre d’affaires d’une année de
référence (n-1). Le montant de la patente due par une entreprise qui a plusieurs
entités fiscales est calculée sur le chiffre d’affaires global puis reparti entre les
dites entités conformément à la clé de répartition définie par l’entreprise.

-  Pour les contribuables relevant du régime du forfait, la contribution de patente


est calculée à partir du chiffre d’affaires servant de base de calcul à l’Impô t Global
Forfaitaire.
- Pour les contribuables qui ne réalisent pas de chiffre d’affaires, l’assiette de la
patente est constituée de l’ensemble des dépenses de fonctionnement au Congo.

La notion de chiffre d’affaires visée à l’article 278 ci-dessus , pour les besoins de
liquidation de la patente, est distincte de celle visée à l’article 170 du CGI, tome 1, pour la
détermination de la taxe spéciale sur les sociétés. En effet, le chiffre d’affaires à retenir
pour le calcul de la patente ne doit pas comprendre les produits et profits divers réalisés
au cours du dernier exercice clos.

b- cas des entreprises nouvelles

Article 279 bis : Les entreprises nouvelles bénéficient d’une exonération de la


contribution de la patente pour la première année civile.

Sur la base de la déclaration d’existence, il est délivré aux entreprises nouvelles un titre
de patente portant la mention « EXONERE ».

 L’article 279 bis accorde un avantage fiscal aux entreprises nouvelles qui sont
exonérées de la contribution de la patente au cours de la première année civile.

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Toute entreprise obtient de la part de l’administration un titre de patente portant
la mention « Exonéré » sur la base de sa déclaration d’existence. Ce titre de
patente est spécifique aux entreprises nouvelles et se distingue du titre de
patente ordinaire.

c- Le Tarif et droit annexe (art 314)

Le taux de la contribution de la patente est fixé comme suit :

 10.000 FCFA pour les contribuables dont le chiffre d’affaires forfaitaire n’atteint
pas 1.000.000 FCFA.
 0,75% à la fraction du chiffre d’affaires comprise entre 1.000.001 et 20.000.000
FCFA.
 0,65% à la fraction du chiffre d’affaires comprise entre 20.000.001 et 40.000.000
FCFA.
 0,45% à la fraction du chiffre d’affaires comprise entre 40.000.001 et
100.000.000 FCFA.
 0,20% à la fraction du chiffre d’affaires comprise entre 100.000.001 et
300.000.000 FCFA.
 0,15% à la fraction du chiffre d’affaires comprise entre 300.000.001 et
500.000.000 FCFA.
 0,14% à la fraction du chiffre d’affaires comprise entre 500.000.001 et
1.000.000.000 FCFA.
 0,135% à la fraction du chiffre d’affaires comprise entre 1.000.000.001 et
3.000.000.000 FCFA.
 0,125% à la fraction du chiffre d’affaires comprise entre 3.000.000.001 et
20.000.000.000 FCFA.
 0,045% pour la fraction du chiffre d’affaires supérieur à 20.000.000.000 FCFA.

Par exception aux dispositions de l’article 279 bis, les sociétés étrangères intervenant au
Congo au cours de l’année pour une période inférieure à un an, sont imposables pour
l’année entière. Il en est ainsi des sociétés exerçant sous le régime de l’autorisation
temporaire d’exercer (ATE).

Le montant servant de base de calcul de leur patente est la valeur prévisionnelle


contenue dans les contrats de leurs prestations au Congo. Ou à défaut, la valeur
administrative en fin de période d’activité au Congo, si la valeur du ou des contrats
dépasse celle déclarée précédemment, un montant complémentaire de la contribution
de patente est due.

Le chiffre d’affaires déclaré par le contribuable est fractionné en tenant compte des
intervalles de chiffre d’affaires contenus dans le barème assortis des taux
correspondants qui permettent de déterminer la contribution de chaque intervalle.

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La contribution de la patente due est égale au cumul des montants déterminés pour
chaque intervalle conformément à l’application n°1 ci-après :

Application n°1: BAREME DE LA PATENTE

Tranche de chiffre d’affaires imposable Taux Montant de la PATENTE

N° Borne Inférieure Borne Supérieure Variation Par tranche Patente due


(a) (b) (c)= (b-a) (d) (e)= (c*d) (fn)=f(n-1)+(en)

1 ≤ 1 000 000 1 000 000 10 000 10 000


2 1 000 001 20 000 000 19 000 000 0,750% 142 500 152 500
3 20 000 001 40 000 000 20 000 000 0,650% 130 000 282 500
4 40 000 001 100 000 000 60 000 000 0,450% 270 000 552 500
5 100 000 001 300 000 000 200 000 000 0,200% 400 000 952 500
6 300 000 001 500 000 000 200 000 000 0,150% 300 000 1 252 000
7 500 000 001 1 000 000 000 500 000 000 0,140% 700 000 1 952 500
8 1 000 000 001 3 000 000 000 2 000 000 000 0,135% 2 700 000 4 652 500
9 3 000 000 001 20 000 000 000 17 000 000 000 0,125% 21 250 000 25 902 500
10 20 000 000 001 ≥ 0,045%

TOTAL 20 000 000 000 25 902 500

Légende :

CA = Chiffre d’affaires

(c) Variation = différence entre le CA de la borne supérieure et le CA de la borne


inférieure de la tranche ou de la ligne

La variation du CA de la tranche à laquelle appartient le CA de l’entreprise égale à la


différence entre le CA de la borne supérieure moins le CA de la borne inférieure

(e) montant des droits correspondants à la tranche = CA variation x taux

(d) = le taux de la contribution de la tranche

n = numéro ou ligne de la tranche (N.B : il y’a 11 tranches)

(f) = montant dû de la patente correspondant au cumul du montant des droits dû des


tranches précédentes + le montant du droit dû de la tranche à laquelle appartient le CA
de l’entreprise ou du contribuable

(en) = droit dû de la variation du CA correspondant à laquelle appartient le CA de


l’entreprise

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(fn) = droit principal de la nième tranche (exemple f5= patente due ou cumulée de la 5ème
tranche = 952.500)

A partir de ce tableau, on peut lire directement, sans calcul, le montant des droits en
matière de patente, par un contribuable dont le chiffre d’affaires est égal au montant
maximum de la tranche c’est-à -dire la borne supérieure de la tranche.

Par exemple, la patente due par un contribuable dont le chiffre d’affaires est de :

a. 100.000.000 FCFA s’élève à 552.500 FCFA


b. 500.000.000 FCFA s’élève à 1.252.500 FCFA
c. 3.000.000.000 FCFA s’élève à 4.652.500 FCFA

d- Droits proportionnels (art 281)

Pour un contribuable qui exerce plusieurs commerces, industries ou activités dans une
même localité, il est dû autant de patentes qu’il y’a d’entités fiscales.

Chaque entité s’acquitte de sa contribution de patente auprès de la résidence fiscale de


son lieu d’implantation. Sont considérés comme formant une entité fiscale distincte :

- Les immeubles ou parties d’immeubles nettement séparés dans lesquels


s’exercent des activités de production, de vente ou de prestation de service
directement adressées à la clientèle ;
- Tout chantier ouvert dans une localité ;
- Le véhicule pour les entrepreneurs de transport par terre.

 L’article 281 consacre le terme « contribuable » à la place du terme


« patentable », celui « d’entité fiscale » à celui « d’établissement » et fait mention
de la localité où s’exercent les commerces, industries ou activités. Ainsi :

- Dans une localité donnée, un contribuable soumis au régime du forfait qui


possède plusieurs entités fiscales dans une même résidence fiscale fera une
déclaration unique du chiffre d’affaires de ses entités situées uniquement dans
cette résidence et s’acquittera de la contribution de la patente pour chacune
d’elles dans la même résidence.

- Un contribuable soumis au régime forfait dans une localité donnée qui possède
des entités fiscales dans plusieurs résidences fiscales doit les déclarer dans
chacune de ces résidences et s’acquittera de la contribution de la patente pour
chacune d’elles.

- Un contribuable soumis au régime du réel qui possède plusieurs entités fiscales


dans une localité donnée fera une déclaration unique de ces entités et ne
s’acquittera que de la contribution de la patente et son principal établissement.

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- Un contribuable soumis au régime du réel qui possède des entités fiscales hors de
la localité de l’entité principale doit les déclarer dans chacune de leur résidence
fiscale et s’acquittera de la contribution de la patente de chacune d’elles.

 L’article 282 présente trois catégories d’entités fiscales :

- Les immeubles ou parties d’immeubles nettement séparés dans lesquels, le


contribuable exerce des activités de production, de vente ou de prestation de
services directement adressées à la clientèle ;

- Le chantier ouvert dans une localité en dehors du siège social de la société ;

- Le véhicule, pour les entrepreneurs de transport par terre, qui constitue une
entité fiscale.

SECTION 3: Personnalité et annualité de la patente

1- Personnalité de la patente(art 285)

Le titre de patente est personnel et ne peut servir qu’à celui à qui il a été délivré, il doit :

- Porter la photographie de celui au profit de qui il est établi, lorsque le


contribuable est un exploitant d’une entreprise individuelle ;
- Indiquer l’activité exercer dans l’entité ;
- Indiquer le nom et l’adresse de l’entité ;
- Indiquer le nom de l’exploitant ;
- Porter le numéro d’identification unique du contribuable ;
- Porter le montant de la patente.

Le titre de patente n’est délivré que sur présentation d’une pièce d’identité en cours de
validité (passeport, carte d’identité, permis de conduire ou carte de séjour pour les
étrangers).

 L’article 285 consacre le caractère inaliénable du titre de patente et énonce qu’il


ne peut servir qu’à celui à qui a été délivré.

Il cite les mentions que doit porter un titre de patente :

- La photographie du contribuable, exploitant d’une entreprise individuelle ;


- L’activité exercée dans l’entité ;
- Le nom et l’adresse de l’entité ;
- Le nom de l’exploitant ;
- Le numéro d’identification unique du contribuable ;

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- Le montant de la contribution de la patente.

Pour les besoins des formalités administratives des entreprises faisant de l’importation,
le titre de la patente doit être revêtu de la mention « IMPORTATEUR »

Il conditionne la délivrance du titre de patente à la présentation d’une pièce d’identité en


cours de validité, à savoir le passeport, la carte nationale d’identité, le permis de
conduire ou la carte de séjour pour les étrangers.

2- Annualité de la patente(art 287 à 290)

La contribution de la patente est due pour l’année entière par toutes les personnes
exerçant une activité imposable au cours du premier trimestre.

La contribution de la patente doit être payée entièrement même s’il advient une cession
ou une fermeture d’entreprise pour une cause quelconque.

La contribution de patente est acquise au trésor et n’est pas remboursée.

Aux termes des dispositions de l’article 287, la contribution de la patente est due pour
une période de douze (12) mois allant du 1 er Janvier au 31 Décembre de l’année
d’imposition, par tout contribuable exerçant au Congo un commerce, une industrie ou
toute activité à but lucratif non compris dans les exemptions prévues à l’article 279.

L’article 289 édicte à l’obligation du paiement en totalité de la contribution de la patente


par le contribuable. Aucun événement ou une cause quelconque notamment la cession
ou la fermeture d’entreprise ne saurait justifier le non-paiement ou le paiement partiel
de cette contribution.

L’article 290 consacre le principe du non remboursement de la contribution de la


patente. Aux termes des dispositions de cet article, la contribution de la patente payée
au comptable public n’est pas remboursable. Elle reste acquise au Trésor public. Ainsi,
aucun contribuable n’est fondé de réclamer le remboursement de cette contribution à
l’administration fiscale, quel qu’en soit les motifs.

SECTION 4: les obligations des contribuables et établissements des matrices et titres de


perception

1- Les obligations

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- Tout contribuable est tenu de présenter son titre de patente ainsi que la
quittance de paiement lorsqu’ils sont requis par les agents de l’Administration
fiscale ;
- Le contribuable qui a perdu son titre de patente peut se faire délivrer un
certificat tenant lieu de duplicata en s’adressant à l’Inspecteur Divisionnaire de sa
résidence fiscale.
- Le contribuable qui ne peut justifier le paiement de sa patente dans les trois
premiers mois de l’année d’imposition est sanctionné par une pénalité de 100%
du montant dû .
- Les entrepreneurs de transport par terre sont tenus de se faire délivrer autant de
titre de patente qu’ils ont de véhicule en service. Ces titres de patentes
mentionnent expressément le véhicule auquel il s’applique. Ils devront être
produits à toute réquisition de l’autorité.
- Sous peine de saisi ou séquestreà leur frais d’une part des marchandises par eux
mises en vente leur appartenant ou non et d’autre part des véhicules et
instruments de travail par eux utilisés leur appartenant ou non, les contribuables
désignés ci-après, sont tenus de présenter à toute réquisition des agents de
l’Administration fiscale, leur titre de patente. Il s’agit des contribuables dont le
chiffre d’affaires se situe dans les limites du régime du forfait.

Si dans le délai d’un mois, le contribuable ne s’est pas acquitté de sa contribution, il est
procédé à la vente des produits, marchandises ou moyens de travail saisis par le
greffier, commissaire-priseur ou son représentant. Le produit de la vente étant consigné
jusqu’à l’émission du titre de perception.

Le délai prévu au précédent alinéa ne s’applique pas aux denrées périssables ou dont la
conservation ne peut être assurée. Elles peuvent, dans ce cas être vendues par
l’Inspecteur Divisionnaire des Contributions Directes et Indirectes, immédiatement
après la saisie ou remise gratuitement aux centre socio-sanitaires ou aux cantines
scolaires.

- Les contribuables qui entreprennent en cours d’année une activité sujette à la


patente sont tenus d’en faire la déclaration au lieu de leur résidence fiscale dans
les quinze (15) jours suivant l’ouverture de leur activité.
- En vue de la liquidation de la patente, les sociétés soumises à l’Impô t sur les
Sociétés Forfaitaire sont tenues de faire une déclaration de chiffre d’affaires selon
le model prescrit par l’Administration au plus tard le 30 Avril de l’année
d’imposition.
- Tout contribuable relevant du régime du forfait disposant d’un entrepô t de
marchandise doit en faire la déclaration suivant un imprimé fourni par
l’Administration fiscale. Le défaut de déclaration de l’entrepô t de marchandise
est sanctionné par une amende de cinq cent mille de francs (500.000 FCFA) par
entrepô t découvert par l’Administration sans préjudice d’une revalorisation du
chiffre d’affaires soumis à l’Impô t Global Forfaitaire.

11
- Le contribuable qui fait tenir des magasins auxiliaires au nom d’un employé ou
d’un tiers sans en faire la déclaration à son nom est passible d’un supplément de
droit égal au montant des droits éludés.

L’article 312 réaffirme le principe selon lequel tout contribuable qui entreprend une
activité imposable pour la première fois au cours d’une année d’imposition est tenu de
faire la déclaration d’existence au lieu de sa résidence fiscale dans un délai de quinze
(15) jours du début de son activité.

Par ailleurs, cet article fixe le délai du dépô t de la déclaration de leur chiffre d’affaire
réalisé au cours de l’exercice précédent dans la période du 10 au 20 Mai de l’année
d’imposition pour les sociétés soumises à l’IS forfaitaire (sociétés visées par les articles
126 ter et suivant du CGI , tome 1).

Il est aussi fait obligation aux contribuables soumis au régime du forfait de faire la
déclaration des entrepô ts de marchandises dont il a disposé au cours de l’année écoulée,
suivant un imprimé fourni par l’administration fiscale. Cette déclaration doit être faite
dans la période du 10 au 20 Février de l’année d’imposition.

La non déclaration des entrepô ts expose le contribuable aux sanctions suivantes :

- Une amende de 500.000 FCFA par entrepô t non déclaré et découvert par
l’administration fiscale ;
- Une revalorisation éventuelle du chiffre d’affaires soumis à l’impô t global
forfaitaire (IGF). Il s’agit là d’un motif de dénonciation d’office du chiffre d’affaires
forfaitaire conclu et d’une taxation d’office de la patente et de l’impô t global
forfaitaire.
- L’article 313 précise la sanction prévue pour la non déclaration par un
contribuable possédant des magasins annexes qu’il fait tenir par un employé ou
un tiers.

Les dispositions de cet article réaffirment le principe selon lequel il est dû pour un
contribuable autant de patentes qu’il a d’entités fiscales, tel qu’édicter par les
dispositions de l’article 281.

Ainsi, tout contribuable défaillant sera passible d’un supplément de droit égal au
montant des droits éludés.

2- Etablissement des matrices et titres de perception(art 301 à 308)

Les autorités administratives locales et l’Administration fiscale, procèdent annuellement


au recensement des personnes imposables et dressent les matrices au vu desquelles
l’Administration fiscale établit les titres de perception. Il est ouvert dans chaque localité
qu’une seule matrice sur laquelle seront inscrites les situations des contribuables au 1er

12
Janvier de l’année d’imposition et toutes les modifications susceptibles de survenir en
cours d’année.

a- Le titre de perception

L’Administration fiscale recueille tous les renseignements sur les assujettis ayant trait à
la contribution de la patente.

La contribution de patente est perçue exceptionnellement par anticipation.Doivent


figurer sur le titre de perception pour chaque contribuable :

- La raison sociale ou le nom commercial ;


- Les noms et prénoms du dirigeant de la société ou du propriétaire de
l’établissement ;
- Le numéro d’identification unique de l’entité ;
- L’activité principale exercée dans l’entité ;
- L’adresse géographique et postale du lieu d’activité ;
- Le chiffre d’affaires ou la base imposable aux fins de la contribution de la
patente ;
- Le montant de la patente arrondi à la dizaine de Francs la plus voisine.

b- Etablissement de matrices
Le titre de perception est établi à partir, entre autre des matrices primitives et
supplémentaires. Les matrices sont établies, par résidence fiscale et
comprennent des spécificités par localité, par activité et régime d’imposition.
 Les matrices primitives

Les matrices primitives sont établies suivant les situations au 1 er Janvier de l’année
d’imposition. Sont portées sur les matrices primitives, toutes les personnes soumises à
la contribution de la patente dont l’énumération suit :

- Celles qui exercent une activité imposable et qui n’ont pas déclarées cesser pour
l’année avenir avant le 1er Décembre de l’année en cours ;
- Celles qui ont déclarées leur existence ou leur début d’activités au cours des trois
premiers trimestres de l’année précédentes ;
- Celles qui exercent une activité imposable sans titre de patente.

 Les matrices supplémentaires

Les matrices supplémentaires sont ouvertes au début de chaque trimestre dans la même
forme que les matrices primitives qu’elles sont destinées à compléter, sur la base des
déclarations d’existence reçues au cours de l’année fiscale.

Sont portées sur les matrices supplémentaires :

13
- Les personnes physiques et morales qui entreprennent une activité à but
lucratif ;
- Les personnes physiques et morales non inscrites dans la matrice primitive qui,
sur production de leur déclaration d’existence, exerçaient avant le 1 er Janvier de
l’année de l’établissement de cette matrice, une activité imposable.

c- Paiement de la contribution (art 309 à 311)

Le titre de perception établi par l’Administration fiscale est notifié au contribuable par le
comptable public. Il est rendu exécutoire et donne lieu au recouvrement de l’impô t.

La contribution de la patente est exigible en un seul terme au plus tard le 20 Avril de


chaque année.

Toutefois par dérogation, lorsque le montant de la contribution de la patente est


supérieur à cent mille de francs CFA (100.000FCFA), le contribuable peut payer en deux
fractions égales l’une au cours du premier trimestre et l’autre au cours du deuxième
trimestre de l’année au titre de laquelle la contribution est due. Pour les sociétés
étrangères intervenant au Congo en cours d’année pour une durée inférieure à un an et
ceux exerçant sous le régime de l’autorisation temporaire d’exercer, la patente est due
dans les quinze (15) jours de début d’activité.

 L’article 309 consacre le principe de la séparation des pouvoirs entre


l’ordonnateur secondaire (Inspecteur Divisionnaire) et le comptable assignataire
(le receveur secondaire des impô ts).

Les dispositions de cet article énoncent que la notification du titre de perception de la


contribution de la patente au contribuable est une prérogative du comptable public.

Ainsi, qu’il s’agisse de la contribution de la patente ou de tous autres impô ts et taxes,


l’administration fiscale est chargée d’établir le titre de perception et le comptable public
a la responsabilité de le notifier au contribuable et d’en assurer le recouvrement.

 L’article 310 dispose que la contribution de la patente est exigible en une seule
fois au plus tard le 20 Avril de chaque année. Au-delà de cette date, le
contribuable est passible d’une pénalité de 100% du montant dû en sus du
montant principal.

Toutefois, le législateur prévoit un étalement de paiement lorsque le montant de la


contribution de la patente dû au cours d’une année est supérieur à cent mille (100.000)
FCFA. Cette possibilité est réservée au contribuable relevant du régime du forfait dont le
montant du chiffre d’affaires forfaitaire est compris entre 10 million et 40 million de
FCFA. Dans ce cas :

14
- Le contribuable est autorisé de payer la patente en deux fractions égales : la
première fraction doit être payée au cours du premier trimestre avant le 20 Mars
et la seconde fraction au cours du deuxième trimestre de l’année avant le 20 Juin;

- Le titre de patente n’est délivré qu’après paiement du montant total des droits
dus ;

- Les intérêts de retard sont appliqués sur le montant de la patente échu non payé
au cours du deuxième trimestre c’est-à -dire dans la période du 10 au 20 Juin de
l’année d’imposition.

 L’article 311 fixe le délai d’exigibilité de la contribution de la patente des


contribuables visés par l’article 294 ci-dessus, notamment les sociétés étrangères
intervenant au Congo en cours d’année pour une période inférieure à un an et les
sociétés exerçant sous régime de l’autorisation temporaire d’exercer (ATE).

La contribution de la patente due par cette catégorie de contribuable est payable dans
les quinze (15) jours qui suivent le début d’activité.

En cas d’inobservation de ce délai, les sociétés citées ci-dessus sont passibles, en sus du
montant principal de la contribution, d’une pénalité de 100% du montant principal dû .

LA TAXE D’OCCUPATION DES LOCAUX

CHAPITRE II :

La taxe d’occupation des locaux crée par la Loi n°34-2013 du 30 Décembre 2013
portant loi de finance pour l’année 2014. Elle remplace les anciennes taxes suivantes : la

15
taxe sur la valeur locative des locaux professionnels et la taxe d’habitation abrogée par
la loi ci-dessus citée.

La taxe d’occupation des locaux est perçue au profit des collectivités locales.

Section I : Champ D’APPLICATION

a- Biens imposables

Est soumise à la taxe d’occupation des locaux, toutes constructions en matériaux


durables ou toutes installations occupées par des personnes physiques ou morales à
titre de domicile, de bureau, de commerce, d’industrie et tout autre local habité et ses
dépendances.

Un local peut être une maison, une partie de la maison, un immeuble, un appartement ou
un bâ timent.

Les locaux visés sont ceux construits en matériaux durables. Il s’agit notamment des
propriétés reposant sur des fondations en maçonnerie, telles que maisons, fabriques,
boutiques, hangars, usines et toutes installations abritant des personnes ou des biens, ou
tout local habité et ses dépendances.

Par contre, ne sont pas compris dans les locaux taxables, les chapiteaux (quelles que
soient leur taille et leurs qualités), les tentes construites avec des bâ ches (par exemple
les hangars fournis par le HCR), les maisons en paille ou en tô les de fortune au confort
rudimentaire.

Les dépendances sont taxées au même titre que le local principal. Ainsi, dans une
parcelle ou une propriété immobilière, le nombre de bâ timents ou locaux implique le
nombre des fois que la taxe est due. S’il y’a n bâ timents, il y’a n taxes dues, à moins que
tous les bâ timents dans la même parcelle ne soient occupés par la même personne.

En l’illustration, on retient les cas suivants :

1) Cas d’une parcelle contenant une maison occupée par une seule famille, il est dû
une seule taxe au nom du chef de famille, qu’il soit propriétaire ou locataire ;

2) Cas d’une parcelle disposant d’une maison avec trois (3) appartements :

 Le premier appartement est occupé par le propriétaire et sa femme ;


 Le deuxième appartement est occupé par les enfants du propriétaire ;
 Le troisième appartement est occupé par un locataire.

Il est dû normalement une taxe pour chaque appartement. Mais en ce qui concerne
l’appartement occupé par les enfants, deux éventualités se présentent : cet appartement
est exonéré dans le cas où les enfants ne disposent pas de revenus ; celui-ci est taxable
dans le cas contraire ;

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3) Cas d’une parcelle disposant d’une maison avec deux dépendances occupées
respectivement par le propriétaire, les enfants et le beau-frère du propriétaire.

Pour ce cas, la maison occupée par le propriétaire est taxable, la première dépendance
occupée par les enfants a le même traitement fiscal que le deuxième appartement du
deuxième cas ci-dessus et, la deuxième dépendance est taxable puisque l’occupant n’est
pas un descendant en ligne directe du propriétaire, qu’il dispose ou non des revenus ;

4) Cas d’un immeuble à trois (03) étages occupés ainsi qu’il suit :

 Le rez-de-chaussée par deux établissements exerçant une activité lucrative


(boutique et pressing) ;
 Le premier étage par le famille du propriétaire ;
 Le deuxième étage par le cabinet d’architecture du propriétaire ;
 Le troisième étage par différents locataires et leurs familles.

Chaque niveau de cet immeuble est taxable. Toutefois, au niveau de la taxation, chaque
locataire est redevable de la taxe et il est retenu le montant le plus élevé entre le
montant dû par le propriétaire pour le premier étage (domicile) et celui dû pour le
deuxième étage abritant son cabinet d’architecture ;

5) Cas d’un hô tel disposant de plusieurs chambres et bureaux : il est dû une seule
taxe pour l’ensemble immobilier sauf si certaines chambres ou bureaux font
l’objet d’une location de longue durée nécessitant un contrat. Ainsi, il est dû une
taxe pour chaque local occupé par les locataires ;

6) Cas d’une parcelle occupée par une société où il est construit des usines, des
bâ timents administratifs, des hangars, des garages…

Il est dû une seule taxe pour tout ce complexe immobilier appartenant à la société.

La taxe d’occupation des locaux (TOL) est annuelle : elle se paye une seule fois l’année,
pour le même redevable et pour un local situé dans la même ville ou la même collectivité
locale.

Un local ne peut générer, au cours d’une année, plus d’une fois la taxe d’occupation des
locaux (TOL). Les nouveaux occupants successifs ne peuvent justifier du paiement de
cette taxe dans la même ville ou la même collectivité locale et dans la même année. Ainsi,
les occupants successifs d’un local ne sont pas redevables de la TOL.

b- Personnes imposables

La taxe d’occupation des locaux est à la charge de l’occupant, propriétaire ou locataire,


qu’il soit une personne physique ou une personne morale, qu’ils s’agissent d’un
établissement commercial, professionnel ou d’une installation industrielle.

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Une personne physique ou morale ne paye la taxe qu’une fois par année, à moins qu’elle
occupe plusieurs résidences ou possède plusieurs agences dans la même localité.

Les diplomates de nationalité congolaise occupant des locaux taxables sont imposables.

La taxe d’occupation des locaux vise le bénéficiaire direct de l’utilisation du local. En ce


qui concerne l’habitation, la taxe vise la personne physique qui y habite, quand bien
même l’habitant ne serait pas le payeur de la taxe. Ainsi, la taxe payée par une entreprise
au titre d’un local utilisé pour habitation, collective ou individuelle du personnel, ne
constitue pas une charge d’exploitation. Par conséquent, une telle charge n’est pas
déductible pour la détermination du résultat fiscal à soumettre à l’impô t sur le revenu
(IS ou IRPP).

A priori, la taxe payée par une entreprise pour un local utilisé pour ses besoins
professionnels (bureau, magasin, atelier de production, etc.) constitue une charge
d’exploitation, donc déductible pour la détermination du résultat fiscal.

c- Exemptions

Sont exemptés de la taxe d’occupation des locaux :

- Les ambassades et les locaux abritant les missions diplomatiques suivant le


principe de réciprocité ;
- Les résidences officielles des fonctionnaires étrangers des organisations
internationales ayant le statut de diplomate, des agents des missions
diplomatiques sous réserve de réciprocité ;
- Les dépendances servant de résidences aux descendants, aux ascendants en ligne
directe qui ne disposent pas de revenu ;
- L’Etat, les collectivités locales et les établissements publics à budget autonome
pour les locaux sis dans, les propriétés immobilières immatriculées en leur nom
et occupées par eux pour leur usage professionnel.

Ne sont pas assujetties à la taxe d’occupation des locaux :

- Les ambassades et les consulats, pour les locaux abritant les bureaux des
missions diplomatiques suivant le principe de réciprocité. Autrement dit, cette
exemption ne peut être accordée qu’aux pays qui consentent à la République du
Congo la même exonération pour les locaux occupés par ses agents
diplomatiques dans lesdits pays ;

- Les résidences officielles des fonctionnaires étrangers des organisations


internationales ayant le statut de diplomate, lorsque ces organisations sont
immatriculées au Ministère en charge des Affaires étrangères ;

- Les résidences officielles des agents des missions diplomatiques, sous réserve de
réciprocité ;

18
- Les résidences officielles des agents consulaires, sous réserve de réciprocité ;

- Les dépendances servant de résidence aux descendants ou aux ascendants en


ligne directe qui ne disposent pas de revenu. Il s’agit par exemple des
constructions annexes dans lesquelles sont logés les petits-fils, les enfants, le
père, la mère ou les grands parents de l’occupant.

Cette exemption ne vise pas les tantes, les oncles, les nièces, les neveux, les frères, les
sœurs, les cousins, les beaux-parents, etc.

Les exemptions ci-dessus commentées concernent la dispense de la charge du paiement


de la taxe. Cependant, les personnes exemptées du paiement ne sont pas dispensées de
l’obligation déclarative qui permet de constater, d’enregistrer et de vérifier la légalité de
l’exemption.

Ainsi, toutes les personnes occupant des locaux, qu’elles soient légalement exemptées ou
non, doivent remplir à bonne date leur déclaration de la taxe d’occupation des locaux et
la déposer auprès de leur circonscription territoriale (résidence fiscale du local).

Section 2 : établissement de la taxe

a- Lieu d’imposition

La propriété est imposée dans le Département ou la Commune où elle est située.

La taxe est déclarée auprès de la résidence fiscale du lieu de la situation du local.

Cette précaution évite les difficultés liées aux rétrocessions à chaque collectivité locale
des ressources lui revenant alors qu’elles ont été encaissées dans les postes comptables
relevant d’autres collectivités locales.

Ainsi, la TOL due par des grandes entreprises doit être déclarée et payée dans la
résidence fiscale du lieu de situation de chacun des locaux occupés par elles.

La taxe d’occupation des locaux est déclarée et payée par chaque occupant dans les
services territoriaux de l’administration fiscale :

- Pour les particuliers et les petites et moyennes entreprises, la TOL est déclarée et
payée auprès des Inspections Divisionnaires des Contributions Directes et
Indirectes du lieu de situation du local ;

- Pour les grandes entreprises, il y’a lieu de distinguer trois cas :

19
 Les grandes entreprises installées à Brazzaville, la TOL est déclarée et
payée auprès de l’Unité des Grandes Entreprises de Brazzaville ;
 Les grandes entreprises installées à Pointe-Noire, la TOL est déclarée et
payée à l’Unité des Grandes Entreprises de Pointe-Noire ;
 Les grandes entreprises installées hors de Brazzaville et de Pointe-Noire,
la TOL est déclarée et payée auprès des Inspections Divisionnaires des
Contributions Directes et Indirectes de la situation du local.

b- Taux de la taxe

Le taux de la taxe dépend de l’usage que l’occupant fait du local. Il y’a principalement
deux usages : l’usage d’habitation et l’usage professionnel.

 Locaux à usage d’habitation

 Lieu de situation du local

Le montant de la taxe pour le local à usage d’habitation dépend du lieu de sa situation.


La loi distingue deux lieux : le centre-ville et la périphérie…

 Gestion par quartier fiscal

La maîtrise de cette taxe oblige l’administration fiscale à repenser son organisation


opérationnelle. La taxe sera gérée au sein de l’administration par quartier fiscal. C’est la
plus petite cellule fiscale de recensement, de connaissance, d’immatriculation et de
gestion des contribuables. Par quartier fiscal, les agents des impô ts vont procéder au
recensement des locaux, à leur description et à l’identification des occupants. Des
matrices d’occupation des locaux vont être élaborées en attendant les délibérations
départementales et communales qui permettront de classer un local dans la zone de
« centre-ville » ou « périphérie ».

Le tableau ci-dessous présente la tarification des locaux à usage d’habitation en fonction


de la zone :

Locaux à usage d’habitation


Centre-ville Périphérie
60.000 FCFA par année ou partie d’une 12.000 FCFA par année ou partie d’une
année année

Exemple : Messieurs A, B et C occupent chacun un local distinct. Celui de monsieur A est


situé au centre-ville, celui de monsieur B est situé à la périphérie de Brazzaville et celui
de monsieur C en dehors de la périphérie de Brazzaville.

La TOL à payer par chacun d’eux est de :

- 60.000 FCFA pour monsieur A parce que son local est situé au centre-ville ;

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- 12.000 FCFA pour monsieur B parce que son local est situé dans la périphérie ;
- 0 FCFA pour monsieur C parce que son local est situé dans une zone non visée
par la loi ;

 Locaux à usage professionnel

Le montant de la taxe pour le local à usage professionnel dépend de la taille de


l’entreprise. L’administration fiscale classe les entreprises en trois (03) catégories : très
petite et petite entreprise, moyenne entreprise et grande entreprise.

Une très petite entreprise est celle ayant un chiffre d’affaires inferieur à 15.000.000. Une
petite entreprise est celle ayant un chiffre d’affaires compris 25.000.000 de FCFA et
100.000.000 FCFA.

Une moyenne entreprise est celle dont le chiffre d’affaires est compris entre
100.000.000 et 200.000.000 de FCFA (régime du réel simplifié)

Une grande entreprise est celle ayant un chiffre d’affaires supérieur à 200.000.000 FCFA
(régime du réel normal).

La tarification des locaux à usage professionnel se présente comme suit :

- 60.000 francs CFA pour les très petites et petites entreprises, les associations, les
autres professions et organisations non commerçantes et les établissements
secondaires des moyennes entreprises ;
- 120.000 francs CFA pour l’établissement principal des moyennes entreprises et
les établissements secondaires des grandes entreprises ;
- 500.000 francs CFA pour l’établissement principal des grandes entreprises.

Exemple :

- Monsieur D tient une boutique dont le chiffre d’affaires s’élève à 5.000.000 FCFA.
- Monsieur E est importateur de viande avec un chiffre d’affaires de 55.000.000
FCFA.
- La Sarl X est importatrice de ciment avec un chiffre d’affaires de 700.000.000 de
FCFA.

La TOL à payer est de :

- 60.000 FCFA pour monsieur D (petite entreprise) ;


- 120.000 FCFA pour monsieur E (moyenne entreprise) ;
- 500.000 FCFA pour la Sarl X (grande entreprise).

c- Recouvrement de la taxe

21
La taxe d’occupation des locaux est recouvrée par déclaration et paiement spontanés des
contribuables auprès du comptable public de leur résidence fiscale sans avertissement
préalable, au plus tard le 20 Avril de chaque année.

Pour les occupations en cours d’année, la taxe est exigible au plus tard trois mois après
la date d’entrée ou d’occupation du local.

Pour les personnes physiques, la taxe d’occupation des locaux (TOL) est déclarée et
payée par l’occupant redevable quel que soit sa qualité. Pour les locaux précédemment
non occupés, qui font l’objet d’une occupation qu’elle soit à titre d’habitation ou titre
professionnel.

Dans une parcelle ou une propriété immobilière, on trouve généralement plusieurs


locaux. Chaque parcelle ou propriété immobilière devrait donner lieu à deux types de
déclaration :

- La déclaration du propriétaire ou du gérant de la propriété, codifiée par le


numéro 001A ;
- La déclaration de l’occupant, redevable de la taxe, codifiée par le numéro 001B.

La déclaration 001A décrit en détail la composition, le nombre des bâ timents érigés dans
la parcelle ou le nombre d’appartements contenus dans l’immeuble ou chaque
immeuble. Elle désigne les occupants et indique les informations nécessaires pour
asseoir, liquider, contrô ler la taxe et procéder au recouvrement. C’est une déclaration
faite sur l’honneur de la part du propriétaire ou de la personne qui a reçu mandat ou qui
a été désigné pour gérer la propriété au nom et pour le compte du propriétaire.

La déclaration 001B identifie l’occupant et le local. Elle permet de liquider la taxe. A une
déclaration 001B doit correspondre la taxe des locaux contenus dans la même adresse
ou dans même immeuble. On ne doit pas déclarer sur le même imprimé des locaux situés
dans des lieux différents. Ainsi, à quatre (04) adresses différentes par exemple, doivent
correspondre quatre (04) déclarations, même si le paiement est unique.

Chaquedéclaration doit être déposée en quatre (04) exemplaires de couleurs différentes,


destinés comme suit

- Un exemplaire original (1ère copie, de couleur verte claire) est conservé dans le
dossier de l’administration fiscale pour les besoins de la liquidation de la taxe ;
- Un exemplaire (2ème copie, de couleur jaune) est retourné au contribuable à titre
d’accusé de réception et de preuve de déclaration ;
- Un exemplaire (3ème copie, de couleur rouge claire) est destiné aux services
financiers de la collectivité locale ;
- Un exemplaire (4ème copie, de couleur blanche) est conservé par le poste
comptable.

22
La taxe d’occupation des locaux (TOL) doit être déclarée et payée de façon spontanée
c’est-à -dire sans attendre une mise en demeure ou un rappel de l’administration. Avant
la date du 20 Avril, au titre des locaux occupés au 1 er Janvier de l’année, le citoyen de la
ville ou de la collectivité locale, redevable de la taxe, doit de lui-même, aller vers
l’administration fiscale pour remplir sa déclaration et payer la taxe auprès du comptable
public qui lui délivre une quittance.

Les déclarations déposées par les personnes exemptées, ne donnent pas lieu à paiement.
Elles doivent faire l’objet d’un traitement fiscal en vue d’évaluer la dépense fiscale y
relative. Pour de telles déclarations, l’exemption de paiement doit être suffisamment
motivé et validé par le chef de service d’assiette.

L’administration fiscale et la collectivité locale ont le devoir d’associer leurs efforts pour
informer les contribuables de leur devoir civique, des dates de déclaration et des risques
encourus à défaut de déclaration et de paiement.

Il y’a deux (02) dates butoir pour faire sa déclaration de la TOL :

- Le 20 Février, pour les locaux à usage professionnel ;


- Le 20 Avril, pour les personnes ayant occupé au cours de l’année dernière un
local quelconque (pour l’habitation ou pour l’usage professionnel) ;

La déclaration doit se faire de façon systématique (sans rappel ou envoi préalable


d’imprimé quelconque de l’administration) par chaque citoyen qui reconnait qu’il
occupe un local quelconque dans une localité donnée.

Avant cette date, chaque citoyen doit retirer auprès du service d’assiette de sa résidence
fiscale les imprimés de déclaration en vue de les remplir et de les déposer avant la date
d’échéance. Les services fiscaux ont cependant le devoir de promouvoir l’information du
contribuable par tous les moyens de communication possibles.

La déclaration et le paiement sont deux formalités simultanées. La déclaration consiste à


remplir quatre (04) exemplaires l’imprimé fourni par l’administration fiscale, et le
déposer dans le délai auprès de la résidence fiscale de rattachement du local. En
contrepartie, il reçoit de l’administration fiscale un accusé de réception.

d- Sanctions

- Le défaut de déclaration et de paiement au-delà de la date d’échéance est


sanctionné par une pénalité de 50%.

A défaut de déclaration, le service de la résidence fiscale (Division Gestion) envoie des


mises à demeure avec pénalité avant d’émettre un titre de perception soumis à la
poursuite. Le taux de la pénalité est fixé à 50% du montant de la taxe due. Par exemple,
pour un montant dû de 12.000 FCFA, un redevable qui se présente après le délai de
déclaration et de paiement fixé au 20 Avril de l’année d’imposition payera au total une

23
somme de 18.000 FCFA comprenant, 12.000 FCFA du principal de la taxe et 6.000 FCFA
des pénalités pour paiement tardif.

LA TAXE DEPARTEMENTALE

CHAPITRE III :

1- Champ d’application

24
a- Personnes imposables

Elle est due par toute personne â gée de 18ans révolus ayant leur résidence habituelle au
Congo le 1er janvier de l’année d’imposition. Il s’agit des personnes physiques ayant leur
résidence habituelle au Congo ou y résident habituellement. La qualification de
résidence habituelle est définie de la même manière qu’en matière de l’impô t sur le
revenu des personnes physiques.

b- Exemptions

Sont exemptés de la taxe départementale:

 Les militaires pendant toute la durée légale de leur service militaire et pendant
l’année qui suit leur libération ainsi que leurs femmes et leurs enfants ;
 Les soldats et caporaux à solde spéciale ou à solde spéciale progressive et n’ayant
d’autres revenus que leurs soldes ;
 Les mutilés ou reformés de guerre ainsi que les victimes d’accidents de travail
dont le degré d’invalidité est égal ou supérieur à 40% ;
 Les agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires de nationalité
étrangères à la condition de n’exercer ni commerce, ni industrie et sous réserve
que les pays qu’ils représentent, accordent des avantages analogues aux agents
diplomatiques et consulaires congolais ;
 Les mères d’au moins cinq (05) enfants vivants, lorsqu’elles ne sont pas
assujetties à l’IRPP ;
 Les enfants â gés de 18 à 25ans fréquentant régulièrement une école officielle ou
autorisée, et ne disposant d’aucun revenu propre, l’exonération est subordonnée
à la production d’un certificat de scolarité délivré par l’autorité compétente ;
 Les contribuables trypanosomes, lorsqu’ils sont hospitalisés ;
 Sur production d’une attestation du médecin traitant, les lépreux suivant un
traitement régulier.

2- Lieu d’imposition

L’imposition est établie au lieu de la résidence unique du contribuable au Congo. Si le


contribuable possède au Congo plusieurs résidences, il est assujetti à la taxe dans la
commune ou le district où il est réputé possède sa résidence principale.

Les contribuables originaires ou non du lieu de leur résidence qui disposent des
ressources dont l’origine ou l’importance sont inconnues ou mal définies sont
considérées comme oisifs et soumises à la taxe au lieu de leur résidence au 1er janvier de
l’année d’imposition.

3- Taux de la taxe

25
Il est fixé chaque année par la commune ou le district ou le département, par le conseil
concerné. Pour la commune de Brazzaville et de Pointe-Noire, la taxe est de 2000FCFA
par an.

4- Recouvrement de la taxe

Elle est perçue de la manière suivante :

 Dans les secteurs publics et privés, la taxe due par les salariés est perçue par voie
de retenue à la source effectuée par l’employeur sur le mois de janvier de l’année
d’imposition ;
 Pour les contribuables assujettis à la contribution des patentes, la taxe est perçue
au même moment que le paiement de la patente ;
 Dans les autres cas, la taxe est recouvrée au moyen des états de recouvrement
des villages ou quartiers, donnant lieu à des rô les numériques qui indiquent pour
chaque village ou quartier le montant, le nombre de personne imposable et la
somme à percevoir.

NB :Chaque contribuable reçoit un ticket justifiant le paiement de la taxe.

LA CONTRIBUTION FONCIERE DES PROPRIETES BATIES ET NON BATIES

CHAPITRE IV :

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La contribution foncière est un impô t réel calculé sur le revenu cadastral des propriétés
bâ ties et non bâ ties. La contribution foncière obéit à des règles différentes selon qu’elle
s’applique à des propriétés bâ ties et non bâ ties.

SECTION1 : Champ d’application

1.1- biens imposables

a- Sont imposables à la contribution foncière des propriétés bâties

 Les propriétés proprement dites des immeubles de toute nature ;


 Les installations industrielles et commerciales que leur importance les rend
assimilables à des immeubles ;
 L’outillage fixe attaché au fonds et faisant corps avec les immeubles par leurs
fondations ;
 Les terrains qui dépendent des propriétés bâ ties (chantiers, dépô t de
marchandises et autres emplacement de même nature occupés par des
propriétaires eux-mêmes ou qu’ils font occuper par d’autres à titre gratuit ou à
titre onéreux) ;
 L’outillage des établissements industriels et commerciaux attachés aux fonds à
perpétuelle demeure.

b- Sont imposables à la contribution foncière des propriétés non bâties

Les propriétés non bâ ties de toute nature

1-2 Exemptions

Les exemptions sont permanentes ou temporaires :

a- Les exemptions permanentes

Elles visent principalement les propriétés des établissements publics qui abritent un
service public ainsi que les biens appartenant aux collectivités décentralisées et aux
organismes internationaux. Elles s’appliquent également :

 Aux installations qui, dans les ports aériens et maritimes sur les voies de
navigations inferieures font l’objet de navigation publiques appartenant au
service public, aux chambres de commerce et aux collectivités décentralisées ;
 Aux ouvrages établis pour la distribution des eaux potables ou de l’énergie
électrique appartenant aux sociétés d’Etat de distribution d’eau et de l’énergie ;
 Aux édifices affectés à l’exercice public des cultes ;
 Aux édifices affectés à des buts scolaires, sportifs, humanitaires ou sociaux
appartenant à l’Etat, aux collectivités décentralisées ou à des engagements ;
 Aux bâ timents ruraux affectés à l’exploitation agricole ;

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Aux abris contre les bombardements aériens ;

Aux hô tels des ambassadeurs ;

Aux rues, places publiques, routes et rivières ;

Aux sols des bâ timents de toute nature et fraction des terrains entourant les
constructions déterminées comme suit :
- Dans les communes : la fraction exonérée est égale à trois fois la surface
développée des constructions.
- Dans les zones des quartiers commerciaux ou industriels, cette fraction est égale
à cinq fois la surface développée des constructions.
- Pour les zones extérieures aux quartiers commerciaux et industriels dépendant
des communes, cette fraction est égale à cinq fois la surface développée des
constructions.
- Pour les zones hors des communes : la fraction exonérée est égale à cinq fois la
surface développée des constructions.
 Aux terrains nus d’une étendue inférieure à cinq (5) hectares exploités dans un
rayon de vingt-cinq (25) Km dans les communes et destinés exclusivement à
des cultures maraichères ;
 Aux terrains des carrières et mines.
 Les immeubles appartenant aux chambres de commerce à la condition être
improductif de revenu.

b- Exemptions temporaires des propriétés bâties et non bâties

Elles sont motivées par le souci de favoriser les constructions nouvelles,


reconstructions, additions des constructions aux terrains utilisés pour l’élevage de gros
bétail ou défrichés et ensemencés situés hors des communes.

 Constructions nouvelles, reconstructions et additions de construction

Les constructions nouvelles, les constructions et les additions de construction sont


affranchies de l’impô t foncier pendant 5ans à compter du 1 erJanvier de l’année
d’imposition qui suit celle de leur achèvement des travaux lorsque ces constructions
nouvelles, reconstructions et additions de construction sont destinés à l’usage industriel
et commercial.

Les constructions nouvelles, les reconstructions et les additions de construction sont


affranchies de l’impô t foncier pendant 10ans à compter du 1er janvier de l’année
d’imposition qui suit celle de leur achèvement si elles sont destinées à l’usage
d’habitation à l’exception des bâ timents destinés à location meublée à la villégiature ou
l’agrément.

Cette exemption est fixée à vingt-cinq (25) ans lorsqu’il s’agira d’immeuble construit à
compter du 2 janvier 1962 et affecté exclusivement aux logements du personnel de
l’entreprise propriétaire ou ayant le caractère d’habitation à bon marché. Les

28
exonérations temporaires prévues en ce qui concernent les constructions,
reconstructions et additions de construction à l’usage industriel ou commercial tels sont
les chantiers et autres emplacements qu’ils soient occupés par les propriétaires eux-
mêmes ou qu’en fassent occuper par d’autres à titre onéreux ou gratuit.

Lorsqu’une construction nouvelle, reconstruction ou addition de construction est


destinée pour partie à un autre usage, les exonérations de 5ou de 10ans s’appliquent
séparément aux diverses fractions du bâ timent.

Il en est de même lorsque tout ou partie d’un immeuble à l’usage d’habitation reçoit une
autre destination à l’usage commercial ou industriel au cours de la période
d’exonération de 10ans ou de 25ans. La partie de l’immeuble qui reçoit cette nouvelle
destination se substitue en exonération de 5ans en ce qui concerne la fraction du
bâ timent en cause. Il en est de même lorsque la fraction de l’immeuble à usage
commercial ou industriel change de destination pour l’usage d’habitation, l’exonération
de 5ans se substitue en exonération de 10ans pour la fraction en cause.

Les exonérations temporaires prévues tant en ce qui concerne les constructions,


reconstructions et additions de construction à usage d’habitation ou à usage industriel et
commercial susceptibles de bénéficier l’exonération temporaire de 5ans, 10ans et de
25ans n’est pas applicable lorsque les immeubles en cause sont mis en location meublée
ou lorsqu’ils sont destinés à la villégiature ou l’agrément.

 Terrains agricoles d’élevage

Lorsque les terrains agricoles ne bénéficient pas de l’exemption permanente dès


lorsqu’ils sont utilisés pour l’élevage de gros bétail ou défrichés et ensemencés
temporaire qui court du 1er janvier de l’année suivant celle au cours de laquelle le terrain
a été affecté à l’élevage de gros bétail ou ensemencé et fixé comme suit :

 Terrain utilisé pour l’élevage de gros bétail :………6ans d’exemption temporaire


 Terrain planté en hévéas ou palmier à huile:…….10ans d’exemption temporaire.
 Terrain planté en caféier ou cacaoyer :……………7ans d’exemption temporaire.
 Autres cultures ou plantations :…….3ans d’exemption temporaire.

c- Conditions d’obtention d’exonération temporaire

Les nouvelles constructions, reconstructions et additions de construction pour


bénéficier de l’exemption temporaire les propriétaires doivent remplir les conditions
suivantes :

 Etre titulaire d’un permis de construire délivré par l’Administration.


 Souscrire une déclaration auprès de l’Administration des contributions directes
et indirectes dans les quatre (4) mois du début des travaux indiquant la nature
du bâ timent, la désignation du terrain, le numéro du titre foncier, le numéro du

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lot et de la parcelle. A la déclaration, devrait être joint le plan cadastral et un
croquis coté ; à défaut de déclaration, les immeubles en cause sont soumis à la
contribution foncière dès le 1er Janvier de l’année qui suit celle de l’achèvement
des travaux. Toute conservation d’un bâ timent exonéré est considérée comme
construction nouvelle passible de l’impô t foncier.

SECTION2 : ASSIETTE DE L’IMPOT

2-1Contribution foncière des propriétés bâties

L’assiette de la contribution foncière des propriétés bâ ties varie selon qu’il s’agit des
propriétés bâ ties à usage d’habitation ou des propriétés bâ ties à usage professionnel.

a- Contribution foncière des propriétés bâties à usage d’habitation

Le revenu imposable est égal à la valeur cadastrale de la propriété sous déduction de


75% représentant la dépréciation de la propriété et les frais d’entretien et de réparation.
La valeur cadastrale du sol, des bâ timents de toute nature entre le cas échéant dans
l’estimation de revenu servant à la détermination de la base imposable.

L’évaluation de la valeur cadastrale des locaux à usage d’habitation est déterminée en


fonction des paramètres ci-après :

 La localisation
 La commodité publique
 La surface bâ tie

La valeur cadastrale est égale à la somme des points affectés aux paramètres ci-dessus
multipliée par la valeur monétaire fixée pour le point. L’arrêté n°366/MEFPP/CAB du 17
Mars 1996 fixe à 5000FCFA la valeur du point affecté aux paramètres pourl’évaluation
de la valeur cadastrale des propriétés bâ ties à usage d’habitation. Le nombre de point
affecté aux paramètres est fixé comme suit :

- Localisation
 Zone primaire (centre-ville et quartier industriel) :………………..10
 Zone secondaire (quartier des principales villes : Bacongo, Makélékélé, Poto-Poto,
Moungali, Ouenze, Talangaï, Pointe-Noire, Dolisie cité Nkayi cité) :……..05

- Commodité publique
 Accès goudronnés……………………….05
 Accès non goudronnés………………..02
 Electricité dans le quartier…………..03
 Non électricité dans le quartier……01
 Douche interne…………………………...05

30
 Sans douche interne…………………....02
 Piscine………………………………………..10
 Sans piscine………………………………….0
 Climatisation……………………………….05
 Sans climatisation………………………...0

- Superficie bâtie
 De 20m2 à 50m2 :…………...02
 De 50m2 à 100m2 :………....04
 De 100m2 à 150m2 :……….06
 150m2 à 200m2 :…………….08
 Plus de 200m2 :……………....10

Exercice :Soit une maison d’habitation située au centre-ville de la commune dans une


zone primaire dont les caractéristiques sont les suivantes :

- Accès goudronné
- Immeuble électrifié, climatisé et disposant de douche interne
- Superficie construite de 70m2.

Calcul des points

Zone primaire :………………..10 points

Commodités :

- Accès goudronné :…………..5 points


- Electricité :………………………3 points
- Douche interne :………………5 points
- Climatisation :…………………...5 points

Superficie : 70m2

- Comprise entre 50m2 et 100m2 :…………….. 4 points

Total des points :……………………………………………………… 32 points

Détermination de la valeur cadastrale

- Valeur du point :…………………………………………5000
- Nombre des points:…………………………………….32

Soit une valeur cadastrale de : 5000 x 32 = 160.000

Base imposable brut :……………………………….160.000

Déduction de 75% :…………………………………..120.000

31
Base imposable nette :………………………………40.000

Impô t dû  : 40.000 x 20%.......................................8.000

b- Contribution foncière des propriétés bâties à usage professionnel

Le revenu imposable servant de base de calcul de l’impô t est égal à la valeur locative de
la propriété sous déduction de 75% représentant le dépérissement, les frais d’entretien
et de réparation. Cette valeur locative englobe la valeur locative du sol, des bâ timents de
toute nature et de l’outillage attaché aux fonds à perpétuelle demeure ou reposant sur
les fondations ainsi que toute installation industrielle et commerciale.

Elle est déterminée, soit au moyen des baux authentiques ou des locations verbales, soit
par comparaison avec d’autres locaux dont le loyer aura été régulièrement constaté ou
sera notoirement connu, soit à défaut de ces bases par voie d’appréciation directe.

L’élévation par voie d’appréciation directe consiste à appliquer à la valeur vénale de


l’immeuble, un taux d’intérêt des placements immobiliers dans la région considérée
pour chaque nature de propriété. La valeur vénale servant de base à l’évaluation est
normalement recherchée dans les notes de mutation. Il est à noter que l’évaluation
directe ne se conçoit que subsidiairement à défaut d’autres bases. L’Administration n’est
donc pas fondée à demander que la valeur locative soit appréciée par voie dès lors qu’il
existe dans la commune des immeubles pouvant servir de terme de comparaison.

2-2 Contribution foncière des propriétés non bâties

- Pour les propriétés non bâ ties urbaines, la contribution foncière des


propriétés non bâ ties est établie à raison d’un revenu imposable égal à 50%
de la valeur cadastrale déterminée en fonction des mêmes paramètres comme
en matière des contributions foncières des propriétés bâ ties, dont la valeur
est égale à la somme des points affectés aux paramètres multipliés par la
valeur monétaire fixée pour le point par l’arrêté n°366/MEFPP/Cab du 17
Mars 1996.
- Pour l’établissement de la contribution foncière des propriétés rurales non
bâ ties, la valeur imposable est fixée forfaitairement par hectare suivant la
nature des cultures conformément au tarif ci-après :
 Terrain cultivé en café, cacao, palmiers à huile, caoutchouc : 2000FCFA/ha
 Autres cultures………………………………………………………………… : 1000FCFA
 Terrain de la deuxième catégorie auxquels sont jointes des usines de
transformation des produits cultivés………………………………… : 600FCFA
 Terrain non mis en valeur………………………………………………… : 600FCFA
 Terrain utilisé pour l’élevage de gros bétail…………………………: 600FCFA
 Terrain à vocation forestière…………………………………………….. : 2.000FCFA

32
SECTION 3 : Liquidation et Recouvrement de la contribution foncière des
propriétés bâties et non bâties

3-1 Liquidation de l’impôt

Le taux de l’impô t est fixé par délibération du conseil de commune, département ou


district approuvé par l’autorité de tutelle (Ministre de l’Administration du Territoire),
après avis du Ministre des Finances à la limite du maximum déterminé annuellement
par l’assemblée nationale lors de sa session budgétaire.

Pour la commune de Brazzaville, le taux des contributions foncières des propriétés


bâ ties en vigueur est de 20%. Cependant le taux des contributions foncières des
propriétés non bâ ties est de 40%. La fraction de l’impô t qui n’excède pas 1000FCA n’est
mise en recouvrement.

3-2Recouvrement de l’impôt

La contribution foncière des propriétés bâ ties et non bâ ties est recouvrée par voie de
rô le après la mise en recouvrement du rô le dans les conditions fixées aux articles 459 à
460 du CGI.

Toutefois, dans la pratique administrative, l’impô t est exigible en totalité le dernier jour
du mois qui suit celui de la mise en recouvrement du rô le. Une majoration de 10% est
appliquée au montant des cotisations qui n’aura pas été payé au dernier jour du 2 e mois
qui suit celui de la mise en recouvrement du rô le.

3-3Lieu d’imposition des propriétés bâties et non bâties

Toute propriété foncière bâ tie et non bâ tie doit être imposée dans la commune,
département ou district où elle est située.

3-4Débiteur de la contribution foncière des propriétés bâties et non bâties

Toute propriété foncière bâ tie et non bâ tie doit être imposée sous le nom du
propriétaire, du concessionnaire ou détenteur du droit de superficie au 1er janvier de
l’année d’imposition.

Toutefois, lorsque la propriété est grevée d’usufruit ou louée par bail emphytéotique
(99ans), la contribution est établie au nom de l’usufruitier ou de l’emphytéotique.

SECTION 4 : Obligations des contribuables

33
Les propriétaires des propriétés bâ ties et non bâ ties, les gérants d’immeubles ou
principaux locataires agissant pour le compte des propriétaires sont tenus de fournir
chaque année avant le 1er Octobre de l’année en cours auprès de l’Inspection
Divisionnaire des Contributions Directes et Indirectes du lieu où se trouve la propriété,
une déclaration indiquant la situation de la propriété au 1er Janvier de l’année
d’imposition portant :

- Les noms et prénoms usuels de chaque locataire ;


- La consistance de locaux loués ;
- Le montant du loyer principal ;
- Et le cas échéant le montant des charges ;
- Les noms et prénoms usuels de chaque occupant à titre gratuit et la
consistance des locaux occupés.

Le défaut de déclaration ou sa production tardive, ou toute omission, réponse inexacte à


l’une des rubriques figurant sur les imprimés fournis par l’Administration est sanctionné
par une amende fiscale de 25.000FCA pour chaque déclaration omise ou comportant des
inexactitudes ou omissions.

Exercice n°1

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I - Questions de cours :
a- Donnez l’utilité des imprimés 721 pour l’administration fiscale ?
b- Quel est le champ d’application de la contribution de patente ?
c- Citer les obligations des contribuables assujettis à la contribution de patente?

II – Cas pratique :

Monsieur MASSAMBA André exploite un commerce en gros des produits alimentaires,


des produits cosmétiques et objets de toilettes qu’il fait venir de l’Italie depuis le 1 er
Janvier 2014 à Brazzaville. Son chiffre d’affaires est de 350.000.000FCFA. En 2013, il
emploie cinq (5) personnes pour l’exécution de son activité.

Pour l’année 2014, la déclaration a été souscrite le 02 Février 2014 à 8h30.

Travail à faire :

1- Liquider la patente et taxes dues au titre de l’année 2014.


2- Le paiement de la patente est effectué le 05 Avril 2014, Monsieur MASSAMBA est-
il passible des pénalités de retard ? justifier votre réponse.

Exercice n°2

I – Questions de cours :

a- Quels sont les différents impô ts et taxes qui sont perçus en même temps que la
contribution de patente ?
b- Citer trois activités exemptées de la patente ?
c- Quel est le champ d’application de la taxe spécial importateur ?

II - Cas pratiques :

Monsieur ITOUA Michel est marchand en gros des vins et liqueurs qu’il fait venir de
l’Espagne. Il a débuté ses activités le 1er Janvier 2014 et emploie cinq (5) travailleurs. Le
chiffre d’affaires s’élève à 250.000.000FCFA par mois.

Travail à faire :

1- Liquider de la patente et les taxes annexes dû au titre de l’année 2014.


2- A quelle date Monsieur ITOUA doit s’acquitter de sa patente pour éviter les
pénalités de retard ?
3- Quelles est la contribution qui est affectée au budget de l’Etat ?

Exercice n°3

35
La Société FORECO dont l’activité consiste à la vente des matériels et véhicules destinés
à l’exploitation forestière et à l’exploitation des bois en grumes. Au titre de l’année 2014,
il vous fournis des renseignements ci-après :

1- Désignation de l’entreprise : Société FORECO


2- Adresse : 10 Avenue de la gloire Brazzaville
3- Nombre d’employé : 750
4- Nature d’activité : Ventes en gros du matériel, engins et véhicules et exploitation
du bois en grumes.
5- Importateur des pneus, des tracteurs, Caterpillar, timbre jack, véhicules
forestiers et des divers pièces de rechanges.
6- Chiffre d’affaires : 1.500.000.000 FCFA
7- Début d’activité : 28 Octobre 2010
8- Date de déclaration : 1er Avril 2014

Travail à Faire :

a- Liquider la patente et taxes dus


b- Indiquer le délai légal de paiement de la contribution de patente
c- La Société est-elle passible des pénalités de retard ? justifier votre réponse

Exercice n°4

I- QUESTIONS DE COURS

1- Quelest l’élément constitutif de l’assiette de La contribution de patente ?

2- Expliquer le caractère de la patente

3- Quelles sont les obligations des contribuables assujettis à la contribution de


patente ?

II- CAS PRATIQUE


1- Les informations suivantes sont extraites de la déclaration d’activité de la société
« Béni service » souscrite le 10 Janvier 2014 à l’inspection divisionnaire de
Brazzaville centre. Il s’agit :
2- Désignation de l’entreprise : société Béni service S.A
3- Adresse : 25 Avenue de la gloire
4- Nature d’activité : commerce général import-export
5- Nature des ventes : vente au détail libre-service
6- Importateur des fournitures de bureau ; des vêtements confectionnées pour
jeunes garçons et jeunes filles ; des postes téléviseurs et radio ; de la viande de
bœuf et de la volaille, fromages et beurres ; des fruits et légumes frais, poissons
de mer ; des produits cosmétiques et objet de toilette ; de la charcuterie, de la
confiserie et de la chocolaterie.
7- Nombre de rayon : 20

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8- Superficie du magasin : 40m x 40m = 1600m2
9- Chiffre d’affaires1.250.000.000 FCFA
10-Nombre d’employé : 15
11-Début d’activité : 25 Mars 2014

Travail à faire :

a)- Liquider tous les impô ts et taxes dues par la société Béni service au regard de
cette déclaration

b)- Préciser la date limite de paiement de ces impô ts et taxes sous peine des
sanctions prévues par la loi.

EXERCICE n°5

La société immobilière « Béni Logement » créée le 29 Avril 2000 à Brazzaville est


préoccupée par sa situation fiscale en matière d’impô t foncier. Elle est propriétaire de
plusieurs immeubles immatriculés à Brazzaville, Pointe-Noire et Ouesso. Pour cela il
vous communique les renseignements ci-après pour lui dire ce que sera le montant des
impô ts fonciers dû par circonscription fiscale au titre de l’année 2014 et si elle doit
payer ces impô ts à un lieu unique.

1 - A Brazzaville, elle est propriétaire de trois immeubles comprenant chacun


vingt-cinq (25) logements au centre-ville, deux immeubles comprenant dix (10)
logements chacun à Bacongo et un immeuble de dix (10) logements à Ouénzé.

2 - A Pointe-Noire, la société est propriétaire d’un immeuble comprenant vingt-


cinq (25) logements au centre-ville et d’un immeuble de quinze (15) logements
au quartier Tsiali.

3 - A Ouesso, la société est propriétaire d’un immeuble comprenant quinze (15)


logements.
Le loyer mensuel de ces logements est fixé en tenant compte du lieu d’implantation de
l’immeuble et de la superficie occupée. Chaque logement occupe une superficie de
150m2.

Le prix du mètre carré (m2) est fixé à 2000fcfa pour les logements du centre-ville de
Brazzaville et de Pointe-Noire et à 1000fcfa pour les logements de Ouesso et des
quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire.

EXERCICE n°6

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1- La villa Béni Michel située au centre-ville de Brazzaville. Elle est affectée à usage
d’habitation, dont les caractéristiques sont les suivantes :
- Accès goudronné
- Villa électrifiée
- Toutes les chambres et les salles de séjour sont climatisées
- Toutes les douches sont internes dans la maison
- La superficie construite est de 300m2
a)- Déterminer la valeur cadastrale de la villa Béni Michel
b)- Déterminer la contribution foncière due par le propriétaire au titre de l’année
2013.

2- En 2014, la villa Béni Michel est donnée en location à la société « Béni-


Approvisionnement » le loyer mensuel est de 850.000fcfa.
a) - Déterminer la valeur locative annuelle de cette villa
b) - Déterminer le montant de la contribution foncière due.

EXERCICE N°7

1- Monsieur Alain Michel est propriétaire d’un terrain non bâ tie dans le quartier
Massengo à Brazzaville. Ce terrain présente les caractéristiques suivantes :
- Dimension : 60m x 80m
- L’accès est goudronné
- Il y’a de l’électricité dans le quartier
a) - Déterminer la valeur cadastrale de ce terrain
b) - Quel est le montant de la contribution foncière due

2- Monsieur Alain Michel décide de mettre en location ce terrain pour l’implantation


d’un service de lavage et de gardiennage des véhicules de toute marque. Le loyer
mensuel est fixé à 250.000fcfa.
a) - Quel est la valeur locative de ce terrain.
b) - Quel est le montant de l’impô t foncier dû .

NB : Le taux de la contribution foncière des propriétés bâ ties est de 20% pour toutes les
localités.

Le taux de la contribution foncière des propriétés non bâ ties est de 40% pour toutes les
localités.

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