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Thème 4 – les échelles de gouvernement

dans le monde

Leçon 3- la gouvernance
économique mondiale

depuis le sommet du G6 en 1975


La fin des Trente Glorieuses (période de prospérité 1945-1973) rend progressivement
caduques les institutions économiques internationales héritées de la conférence de Bretton
Woods (1944).
Plus tard, c'est la chute de l'URSS en 1991 qui impose de repenser l'ordre économique
mondial.
Dans un monde désormais moins clivé – mais où les hiérarchies économiques sont
profondément bouleversées par les difficultés de certaines vieilles puissances économiques et
l'émergence de nouvelles toujours plus ambitieuses –, de nouvelles régulations s'imposent qui
peinent encore à voir le jour.

I- Le bouleversement des hiérarchies


A- Le Nord en difficulté

• L'éclatement du premier choc pétrolier en 1973 vient aggraver la situation économique des
pays du Nord qui doivent désormais payer plus cher leur approvisionnement énergétique.
 c'est la fin des Trente Glorieuses et de leur croissance continue.
 pour faire face à la crise, les économistes néolibéraux appellent à rompre avec les
recettes keynésiennes (investissement massif de l'argent public dans la relance de
l'économie, État providence) en désengageant les États de l'économie.

• Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Uni incarnent, dans les
années 1980, cette politique de dérégulation destinée à « libérer » les forces économiques
 ils réduisent au minimum taxes et réglementations considérées comme des freins à
l'investissement.
 sur le plan international, ce virage néolibéral se traduit fort logiquement par un déclin
de la coopération économique puisque l'idée même d'une intervention du politique
dans l'économie est condamnée.

B- Le Sud divisé

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• Aux difficultés des pays du Nord répond la division croissante des pays du Sud.
 le G77, réunissant les pays du tiers-monde, éclate en effet bientôt du fait de
l'hétérogénéité croissante de ses membres.
 en effet, certains pays du Sud s'enrichissent considérablement grâce aux chocs
pétroliers (pays producteurs de pétrole) et n'ont donc plus grand-chose de commun
avec le tiers-monde.

• D'autres, surtout en Asie, parviennent à décoller économiquement grâce à leur habile


stratégie d'industrialisation : ce sont les nouveaux pays industrialisés d'Asie (NPIA) comme la
Corée du Sud ou Taïwan.

• Enfin certains, en Afrique ou en Amérique centrale, demeurent faibles et en retard de


développement : ce sont les PMA.

>> Désormais éclaté, le Sud n'est donc pas en mesure de profiter des faiblesses du Nord pour
imposer une alternative crédible.

C- L'Est en déclin

• Quant à l'URSS, elle pérore dans un premier temps en croyant déceler dans les difficultés de
l'Ouest une « crise finale du capitalisme »,
 Mais elle a fort à faire pour maintenir à flot son économie communiste qui bat
sérieusement de l'aile.

• Celle-ci finit purement et simplement par s'effondrer au début des années 1990, sous le poids
de ses déficiences et de son inefficacité.

II- La gouvernance économique mondiale à


l'épreuve de la mondialisation
A- La relance de la libéralisation

• L'effondrement du bloc soviétique en 1991 redonne de la vigueur au modèle capitaliste et


libéral.
 déjà depuis 1979, la Chine a opté pour celui-ci en contradiction avec son idéologie
communiste : c’est le « socialisme de marché «  avec ses 4 modernisations lancées par
Deng Xiao Ping.

• En 1995, le GATT devient l'Organisation mondiale du commerce (OMC).


 cette transformation relance le processus de libéralisation des échanges internationaux,
 de nombreux pays intégrant progressivement l'OMC,
 cela signifie qu'ils renoncent à imposer librement des droits de douane aux
marchandises en provenance des autres pays membres.

• L'entrée de la Chine dans l'OMC, en 2001, marque à cet égard un tournant majeur
 elle provoque un impressionnant rééquilibrage de l'économie mondiale,

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 en effet, la Chine devient en quelques années le cœur de l'industrie mondiale et une
puissance économique majeure.

• D'autres pays comme le Brésil ou l'Inde profitent de la libéralisation accrue des échanges
mondiaux pour prospérer.
 afin de leur faire une place sur la scène internationale, le G7 qui réunissait depuis les
années 1970 les sept premières puissances économiques mondiales est complété par
un G20 en 1999.

B- La difficile réforme

• Mais ces efforts d'ouverture aux émergents ne satisfont pas les opposants à la logique de la
mondialisation libérale.
 ces derniers sont particulièrement actifs dans les années 1990 au cours desquelles se
développe le mouvement altermondialiste qui rejette le libéralisme économique et
prône une mondialisation plus soucieuse de développement et de progrès social.
 le Forum social organisé en 2001 à Porto Alegre au Brésil en est ainsi l'un des
moments forts.

• Dans les années 2000, c'est la crise bancaire puis économique, liée à l'endettement massif de
certains États occidentaux, qui repose de nouveau la question de l'efficacité de la régulation
économique internationale.
 les débats pour la réformer n'ont jamais été aussi nombreux,
 mais aucun consensus ne s'est cependant dégagé pour mettre sur pied un nouvel
appareil institutionnel régulateur.

Conclusion
- Progressivement émerge donc une nouvelle gouvernance de l'économie mondiale, plus
adaptée aux défis économiques d'aujourd'hui, et qui reflète la nouvelle hiérarchie des
puissances.
- Cette gouvernance demeure cependant encore très incomplète et donc pas toujours
efficace.
- La crise économique qui a frappé le monde depuis 2008 en est un symptôme.
- Mais elle peut aussi constituer un levier qui pousse les États à avancer plus vite sur la
voie de la coopération économique.

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