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Partie 1: Le commerce international

Introduction

1-Les théories du commerce international

2-La mondialisation

3-Les firmes multinationales

4-Les institutions économiques internationales


Partie 1: Le commerce international
Introduction

Le commerce entre sociétés existe depuis la nuit des temps.


On sait par exemple que dès la haute Antiquité (3000 à 650
avant J.-C.), il existait un troc des matières premières (bétail,
céréales, fruits et légumes, métaux précieux) et des produits
artisanaux (armes, bijoux, tissus) entre les dynasties
pharaoniques égyptiennes et les contrées voisines.

Entre le VIIe et le Ve siècle avant J.-C., les cités de la


Mésopotamie, de la Phénicie et de la Grèce développèrent un
vaste réseau d’échanges avec l’Inde, l’Arménie, le Caucase et
les territoires du pourtour de la Méditerranée.
Partie 1: Le commerce international
Introduction

La chute de l’Empire romain et l’instauration du système


féodal, caractérisé par le morcellement du territoire entre fiefs
seigneuriaux, l’obligation pour la population de se consacrer à
la culture des terres et à la défense militaire des seigneuries,
vont engendrer de fortes restrictions au commerce, au voyage
et aux migrations entraînèrent un net ralentissement des
échanges en Europe.

La domination de l’Église catholique, qui condamnait toute


activité génératrice de profit, contribua également au recul du
commerce.
Partie 1: Le commerce international
Introduction

La constitution de l’Empire ottoman, au XVe siècle, ferma la


route des Indes, de la Chine et de l’Afrique à l’Europe, obligeant
les monarchies européennes à financer des explorations afin de
trouver d’autres routes d’accès à ces contrées.

La découverte de nouveaux territoires en Amérique, en Asie et


en Afrique permirent à plusieurs pays – le Portugal, l’Espagne,
les Pays-Bas, l’Angleterre, la France – de se constituer des
empires coloniaux aux XVe, XVIe et XVIIe siècles.
C’est dans ce contexte que naquit la théorie mercantiliste.
Partie 1: Le commerce international
Introduction

Le mercantilisme est un courant économique apparu à la fin du


XVI siècle. Il désigne l'attitude consistant à faire du commerce
avec un esprit et une âpreté au gain.

Globalement, le mercantilisme est une pensée qui prône la


richesse de la Nation en développant le commerce extérieur, lui
permettant ainsi de dégager un excédent budgétaire.

Pour cela, il défend un interventionnisme de l’Etat visant à


mener une politique protectionniste contre les produits
étrangers pour éviter la fuite des métaux précieux, qui sont les
instruments de mesure de la richesse de la nation.
Partie 1: Le commerce international
Introduction

A la fin du 18ème , le libéralisme économique va dominer la


pensée économique autour des économistes classiques (Smith,
Ricardo) et les néoclassiques qui vont s’opposer farouchement
au protectionnisme économique prôné par les mercantilistes au
profit d’une économie libre sans intervention de l’Etat et sans
entraves au commerce libre entre les nations.

Aux yeux de ces économistes, le commerce extérieur est une


source de richesse et le libre-échange ne peut pas être un jeu à
somme nulle, contrairement aux idées des mercantilistes (le gain
de l’exportateur est une perte par l’importateur), mais un jeu
gagnant-gagnant.
Partie 1: Le commerce international
Introduction
Cependant, les deux guerres mondiales et entre temps, la crise
économique de 1929 vont ressusciter les idées protectionnistes.

L’après Seconde guerre mondiale est marquée par le triomphe


du keynésianisme et l’adoption d’un libéralisme hétérodoxe, qui
laisse une place importante à l’intervention de l’Etat au dépend
du marché, on a assisté à un regain du protectionnisme en
particulier dans les pays en développement dont la majorité
vient d’accéder à l’indépendance à cette époque.

Toutefois, la crise de 1973 va mettre fin à la doctrine


keynésienne et l’avènement d’un néolibéralisme hostile à
l’intervention de l’Etat dans l’économie et très favorable au libre-
échange.
Partie 1: Le commerce international
Introduction
Tableau 1: Récapitulatif de l’évolution des doctrines du commerce international

Source: Ethier, D. 2010. Introduction aux relations internationale, PUM.


Chapitre1: Les théories du commerce international
Plusieurs théories économiques font l’apologie du libre-échange
en mettant en avant les bienfaits d’un commerce libre pour les
co-échangeants et en font une source de la richesse des pays.

Tandis que d’autres courants mettent en garde contre les


externalités négatives engendrées par un commerce
international débridé et qui prônent, en conséquence, un
protectionnisme afin de protéger la production locale.

Entre fervents défenseurs et hostiles du libre-échange, le


commerce international a atteint un volume important dans
l’économie mondiale (selon les données de l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC), depuis 1950 le commerce
mondial croît plus vite que le PIB mondial).
Cette tendance témoigne de l’imposition du libre-échange dans
les relations internationales.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange

Les économistes classiques tels que Smith et Ricardo ont été les
premiers à défendre la liberté du commerce entre les nations.

De nouvelles théories vont approfondir, compléter et adapter


les théories des classiques au nouveau contexte économique
mondial, il s’agit notamment de la théorie de la dotation en
facteurs de production dit modèle HOS (Heckscher, Ohlin,
Samuelson), de la théorie du cycle du produit de Vernon et de
la théorie de la demande représentative de Linder, etc.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-1-A. Smith (1723-1790): La théorie des avantages absolus
Smith a mis en avant les bienfaits d’un commerce international
libre pour les nations. L’auteur part de l’idée que dans une
société, chaque individu doit se consacrer à produire le bien
dont il est le plus habile, et avec le prix de vente de ce bien, cet
individu peut se procurer les biens dont il a besoin (la division
du travail).

Il va généraliser ce raisonnement à l’échelle des nations :


chaque nation doit se spécialiser dans la production des biens
dont il dispose d’un avantage absolu (dont les coûts de
production sont faibles par rapport à ceux des partenaires).
C’est la théorie des avantages absolus.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-1-A. Smith (1723-1790): La théorie des avantages absolus
Un pays doit importer un bien si sa production nationale est
plus coûteuse que son importation, les économies réalisées de
cet échange permettent d’augmenter l’épargne nationale, de
hisser le niveau de l’investissement et aussi de consacrer les
facteurs de production à d’autres biens.

En outre, l’échange est un facteur permettant d’élargir la taille


des marchés, de baisser les prix et d’accentuer la division du
travail, chère à Smith.

Au final, selon Smith à l’échange tous les partenaires sont


gagnants ( l’exportateur comme l’importateur).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-1-A. Smith (1723-1790): La théorie des avantages absolus
Les faiblesses de la théorie des avantages absolus résident
dans les hypothèses simplificatrices du modèle (l’immobilité
des facteurs de production, l’absence des coûts liés au
transport, l’homogénéité des gouts des consommateurs…)
limitent sa portée pratique.

Par ailleurs, Smith n’évoque pas le cas où un pays n’aurais aucun


avantage absolu pour participer à l’échange.
Ce dernier, aurait intérêt à tout acheter et n'aurait rien à en
vendre en contrepartie ?
Une telle situation est inconcevable : l'ouverture à l'échange
conduit à l'impossibilité de l'échange.
Chapitre1: Les théories du commerce internationale
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-2-D.Ricardo(1772-1823):La théorie des avantages comparatifs

Très critique envers les lois protectionnistes (alors député au


Parlement britannique) appliquées sur les importations du blé
par l’Angleterre à son époque, Ricardo va essayer d’approfondir
et de compléter la théorie des avantages absolus.

Pour Ricardo, les pays doivent commercer même s’ils ne


disposent pas d’un avantage absolu, ils doivent chercher à se
spécialiser dans la production des biens dont ils détiennent un
avantage relatif (comparatif).
Chapitre1: Les théories du commerce internationale
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-2-D.Ricardo(1772-1823):La théorie des avantages comparatifs

Pour illustrer ce propos, l’auteur va imaginer un exemple dans


lequel le monde sera constitué uniquement de deux pays :
l’Angleterre et le Portugal qui produisent dans un régime
concurrentiel : le vin et le drap deux biens, en utilisant un seul
facteur de production (le travail) qui totalement mobile entre
les deux secteurs d’activité à l’intérieur d’un pays mais
totalement immobile entre les deux pays.
(voir le tableau suivant):
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-2-D.Ricardo(1772-1823):La théorie des avantages comparatifs

Tableau : Quantités de travail en hommes / année par unité de bien produite


Produit Vin Drap
pays

Angleterre 120 100

Portugal 80 90
Source : D, Ricardo, Des principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817.

Remarque: Ricardo comme Smith définissent la valeur d’un bien


par la quantité du travail nécessaire à sa production.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-2-D.Ricardo(1772-1823):La théorie des avantages comparatifs

Si on se réfère à la théorie des avantages absolus, l’Angleterre


doit délaisser la production des deux biens pour le Portugal, car
les coûts de production sont inférieurs pour les deux biens au
Portugal qu’en Angleterre.

Néanmoins, Ricardo va démontrer que même dans ce cas, les


deux pays gagneront à échanger : l’Angleterre, ne disposant
d’aucun avantage absolu, doit se spécialiser dans la production
du bien ou elle est le moins désavantagée.
Comment est-ce possible?
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-2-D.Ricardo(1772-1823):La théorie des avantages comparatifs
Tableau : Prix relatif des deux biens à l’intérieur des deux pays
Produit Vin Drap
pays

Angleterre 120/100 = 1,2 100/120 = 0,83

Portugal 80/90 = 0,88 90/80 = 1,12

*Dans un régime autarcique (absence d’échange entre les deux


pays)
-Une unité de vin au Portugal vaut 0,88 unité de drap, tandis qu’en
Angleterre une unité de vin vaut 1,2 unité de drap.
-En même temps, une unité de drap vaut 0,83 de vin en
Angleterre alors que la même unité au Portugal vaut 1,12 unité de
vin.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-2-D.Ricardo(1772-1823):La théorie des avantages comparatifs
*Si les deux pays s’ouvrent mutuellement à l’échange: il en
découle que:
-Le viticulteur portugais a intérêt à vendre sa production en
Angleterre (une unité de vin lui procurera 1,2 unité de drap,
contre uniquement 0,88 dans son pays, soit 0,23 unité gagnée à
l’échange);

-Le drapier anglais gagne plus exporter ses draps au Portugal (il
gagne 0,29 unité de vin grâce à l’échange: 1,12-0,83).

Selon le modèle des avantages comparatifs: le libre-échange


n’est que bénéfique aux deux nations, c’est un jeu gagnant-
gagnant.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-2-D.Ricardo(1772-1823): La théorie des avantages comparatifs
*Les limites du modèle ricardien:
-L’hypothèse de l’immobilité du travail entre les pays est
invraisemblable;
-Ricardo suppose la constance des coûts entre pays (l’avantage
est figé), concrètement pour l’auteur un pays avantagé le restera
à jamais, or en réalité, l’exemple des NPI (Corée du sud)
démontre que l’avantage détenu par un pays n’est par éternel
mais il peut être construit.
-Les goûts des consommateurs sont supposés identiques dans les
deux pays.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
1-Les théories classiques du libre-échange
1-2-D.Ricardo (1772-1823):La théorie des avantages comparatifs
*Les limites du modèle ricardien:

En dépit des critiques formulées à l’encontre des deux théories


des avantages absolus et comparatifs (leur manque de réalisme,
leur déphasage avec le contexte actuel…), ces dernières ont
constituées les fondements théoriques du libre-échange dont
d’autres auteurs vont essayer de les réadapter à l’évolution et la
complexification du commerce international contemporain et
surtout de chercher l’origine de cet avantage comparatif.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
2-La théorie de la dotation en facteurs (dite HOS) aux initiales
des noms des auteurs (Hecksher, Ohlin, Samuelson)
Selon ce modèle, un pays abondant en un facteur de production
doit opter pour la technique de production en biens intensifs
en ce facteur, puisque ce dernier sera relativement moins cher
que l’autre facteur.

Pour les concepteurs de ce modèle, l’origine de l’avantage


comparatif vient de l’abondance ou de la rareté relative des
divers facteurs de production dont sont dotés les pays.

Le modèle repose sur pratiquement les mêmes hypothèses du


modèle ricardien, deux pays (A et B) qui peuvent produire deux
types de biens (un bien plus intense en facteur capital (k) et un
autre plus intense en facteur travail (L)). Avec deux facteurs de
production (le travail et le capital).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
2-La théorie de la dotation en facteurs de production

Si le pays A est relativement abondant en facteur capital par


rapport au pays B et le pays B est relativement abondant en
facteur travail. Cela signifie que le rapport KA/LA est supérieur
au rapport KB/LB.

A partir des données du modèle, le pays A a intérêt à se


spécialiser dans la production du bien intensif en capital alors
que le pays B doit se consacrer à la production du bien intensif
en facteur travail.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
2-La théorie de la dotation en facteurs de production

Grâce à l'ouverture à l'échange international, le pays A peut


vendre son produit à un prix relatif plus élevé qu'en autarcie, ce
qui l'incite à accroître sa production.

L'augmentation de la production de ce bien se traduit dans le


pays A par un accroissement de la demande du facteur
relativement abondant (le capital), dont la rémunération réelle
augmente.

Réciproquement, la rémunération réelle du facteur relativement


rare (travail) diminue.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
2-La théorie de la dotation en facteurs production

Ce constat est connu sous la dénomination de théorème de


Stolper-Samuelson : une hausse du prix d'un produit a pour
effet d'augmenter la rémunération réelle du facteur productif
dont l'emploi est le plus intensif dans la production de ce
produit .

En définitive, les pays gagnent à exporter le bien dont la


production est intensive dans le facteur relativement abondant
(dans ce pays) et à importer le bien dont la production est
intensive dans le facteur relativement rare (dans ce pays).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
2-La théorie de la dotation en facteurs production
*Les insuffisances du modèle
Une étude empirique menée par Leontief sur les exportations
des Etats Unis dans les années 1950 a démontré que ce pays,
considéré comme abondant en facteur "capital", importe des
biens intensifs en capital et que ses exportations sont plus
"riches" en facteur "travail" que leur importations. Ainsi né le
paradoxe de Leontief qui va mettre en doute la pertinence du
modèle HOS.
Par ailleurs, à l’instar des hypothèses à la base du modèle
ricardien, les mêmes critiques peuvent être opposées au
modèle HOS. (immobilité des facteurs de production,
homogénéité des goûts, constance de l’avantage comparatif,
concurrence parfaite, etc.).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théories du commerce international
L ’amplification des échanges commerciaux à partir des années
1980 entre les pays riches (à un niveau de développement
économique comparable), surtout les échanges croisés de biens
similaires montre que l’homogénéité des goûts des
consommateurs, une hypothèse fondatrice du modèle de la
dotation en facteur, est très contesté.

Par ailleurs, ce modèle suppose un environnement


concurrentiel du commerce international, or en réalité c’est un
contexte qui s’apparente davantage à un contexte de
concurrence monopolistique (le commerce international est
dominé par les firmes multinationales).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théories du commerce international
3-1-La théorie du cycle de vie (Vernon)
Pour Vernon l’avantage comparatif est le fruit de l’innovation,
seule capable d’assurer à un pays d’exporter continuellement
ses produits. L’échange commercial d’un produit est un
processus qui passe par plusieurs étapes (le cycle de vie du
produit). L’économiste américain, à travers une étude des
exportations de son pays, a dégagé quatre phases pour chaque
produit :

-La phase de création d’un nouveau produit pour répondre à un


besoin réel ou potentiel du consommateur local. L’entreprise
créatrice ne s’intéresse pas, au moins dans cette phase, à
l’exportation ;
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théories du commerce international
3-1-La théorie du cycle de vie (Vernon)

-La phase de développement du produit qui correspond à une


augmentation de la production, d’une baisse des prix suite à la
concurrence et puis à l’exportation aux pays partenaires ;

-La phase de maturité pendant lequel apparaissent de


nouvelles entreprises concurrentes et donc une banalisation du
produit ;

-La phase de déclin : le produit est fabriqué dans des pays


abondants en facteur travail et pratiquant des salaires bas. La
production nationale peut prendre fin et il est possible que les
produits qui étaient habituellement exportés par le pays
innovant y soient désormais importés, aujourd’hui.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théories du commerce international
3-1-La théorie du cycle de vie (Vernon)

La théorie de Vernon explique l’origine de l’avantage comparatif


par l’innovation, en cela, elle s’écarte des anciennes théories
(Ricardo, HOS), par ailleurs, elle donne au commerce
international un caractère dynamique (à sa création un produit
est fabriqué dans un pays, il est peut-être imité en suite par à un
autre).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théories du commerce international
3-2-La demande représentative
L’échange croisé de produits manufacturés similaires entre pays
développés ne s’explique pas par les dotations factorielles
(modèle HOS) mais par les comportements de la demande.

L’échange international est une «demande de différence», en


d’autres termes, le consommateur national a un goût et une
préférence pour un produit comparable fabriqué à l’étranger
(par un pays avec un niveau de développement similaire au pays
d’origine).
Lorsque un consommateur préfère un produit étranger au
dépens du même produit local, il exprime une différence (liée à
son gout et à ses aspirations).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théorie du commerce international
3-3- Les économies d’échelle et la concurrence monopolistique
(Krugman)
La théorie traditionnelle repose sur l’hypothèse de rendements
constants. La spécialisation internationale n’est déterminée que
par des différences figées de coûts de production (l’avantage
comparatif), expliquées entre autres par des dotations
naturelles de facteurs de production.

Dans cette théorie, la taille des nations n’a aucun impact sur la
spécialisation internationale. Que se passe-t-il, au contraire, si
les coûts de production diminuent avec les quantités
produites. (les économies d’échelles).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théorie du commerce international
3-3- Les économies d’échelle et la concurrence monopolistique
(Krugman)
L’augmentation de la taille de certaines entreprises sur le
marché leur permet d’être plus compétitives que les entreprises
de taille moindre (les économies d’échelle).
Cela transforme la forme du marché, d’un marché de
concurrence (multitude d’entreprises) à un marché d’oligopole
(quelques entreprises), par la suite, chacune de ces entreprises
cherche à différencier son produit par rapport aux entreprises
concurrentes, chose qui se traduit par une nouvelle forme de
marché: la concurrence monopolistique.
Chaque entreprise cherche à différencier son produit pour être
en position de monopole, au moins à court terme.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théories du commerce international
3-3- Les économies d’échelle et la concurrence monopolistique
(Krugman)
L’avantage comparatif est le fruit de la spécialisation. Un pays
doit produire plus efficacement un registre limité de biens. En
effet grâce à l’augmentation de la production, le coût unitaire
baisse (les économies d’échelle).

Echange international Spécialisation avantage comparatif(économies


d’échelle

Il y a deux sortes « d’économies d’échelle: les économies


d’échelle internes et les économies d’échelle externes.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théorie du commerce international
3-3- Les économies d’échelle et la concurrence monopolistique

–Les économies d’échelles internes: C’est l’augmentation de la


taille de l’entreprise, et elle seule qui conduit à ces économies
d’échelle, qui peuvent provenir d’économies réalisées sur
l’organisation interne de la firme ou encore de l’existence de
coûts fixes (La fonction de production présente des rendements
d’échelle croissants si f(λK,λL)>λf(K,L) avec λ>1.

Dans ce cas la production d’une grande firme est supérieure à


la somme des productions d’entreprises plus petites.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théorie du commerce international
3-3- Les économies d’échelle et la concurrence monopolistique

–Les économies d’échelles externes: Il existe des économies


d’échelle externes lorsque l’efficacité d’une firme quelconque
est influencée positivement par la taille du secteur ou du pays,
par l’environnement d’implantation.

Le coût unitaire de production dépend alors de la taille du


secteur, mais pas de celle de la firme spécifiquement.
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théorie du commerce international
3-3- Les économies d’échelle et la concurrence monopolistique

C’est le cas par exemple, lorsque les industries sont concentrées


dans un lieu donné (Silicon Valley), ce qui leur permet de
bénéficier d’infrastructures plus développées, d’une offre de
services plus appropriée ou encore d’une offre de travail
spécialisée, plus compétente et plus productive ainsi que de «
retombées en connaissances » plus importantes (diffusion du
savoir et amélioration des connaissances par l’imitation ou la
collaboration).
Chapitre1: Les théories du commerce international
I- Les théories apologistes du libre-échange
3-Les nouvelles théorie du commerce international

La principale contribution des « nouvelles théories du


commerce international » a été de décrire et d’expliquer de
façon plutôt satisfaisante le fonctionnement des échanges
internationaux du temps présent. Mais elles n’apportent pas de
réponses à nombreuses questions telles que:
-L'Etat doit-il agir sur les échanges internationaux ?
-Doit-il, par exemple, aider ses producteurs nationaux à
exporter en les subventionnant ou les protéger de la
concurrence étrangère en restreignant les importations ?
-Dans quelles activités faut-il se spécialiser ?
-Le libre-échange est-il plus avantageux que la protection ?
Etc.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
Les sceptiques aux bienfaits du libre-échange sur une économie
sont nombreux, et leurs arguments opposés à l’ouverture le
sont davantage.
La doctrine du protectionnisme s’est constituée en plusieurs
théories et ses adeptes avancent nombreuses raisons pour
justifier leur attitude protectionniste.

Le courant protectionniste a précédé celui favorable au libre-


échange. Les mercantilistes soucieux d’un solde commercial
excédentaire, insistaient sur la nécessité d’interdire les
importations pour protéger l’économie nationale, car ils
considéraient que le commerce international est un jeu à somme
nulle (le gain d'un pays est réalisé nécessairement au détriment
d'un autre pays ou d'autres pays).
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
1-Les théories du protectionnisme

1-1-Le protectionnisme éducateur


Selon cette expression, due à l’économiste List (1789-1846), une
économie naissante avec ses secteurs économiques jeunes (des
entreprises à l’enfance) ne sont pas prêts pour affronter la
concurrence des économies matures, il faut par conséquent, les
protéger jusqu’au moment où ils auront atteint un volume de
production suffisant pour devenir compétitifs et relever le défi de
la concurrence étrangère.

Il s’agit d’un protectionnisme limité et à caractère transitoire.


Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
1-Les théories du protectionnisme

1-1-Le protectionnisme éducateur


Les défenseurs de ce courant puisent dans l’histoire de certains
pays développés aujourd’hui (l’Allemagne et les Etats-unis) des
arguments pour justifier le bien-fondé du protectionnisme.

Par exemple, au début de leur processus de développement, ces


deux puissances économiques d’aujourd’hui, ont adopté une
politique protectionniste pour réserver leurs secteurs clés de la
concurrence des pays en avance à cette époque (la Grande
Bretagne et la France notamment).
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
1-Les théories du protectionnisme

1-2-La perte de l’indépendance nationale


Le libre-échange peut constituer une menace à l’indépendance
nationale, en ce qu’il pousse une économie à délaisser des
secteurs vitaux (l’agriculture, les énergies, l’armement…) au profit
de l’importation des produits étrangers au seul motif qu’ils sont
moins chers.

Cela induit une dépendance vis-à-vis de l’étranger et une perte


de la volonté nationale.

Par ailleurs, cette ouverture non-contrôlée est un vecteur


d’acculturation et de perte de la propre identité des pays.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
2-Les arguments du protectionnisme
En plus des arguments formulés dans les thèses précédentes,
d’autres raisons peuvent justifier le recours à une politique
protectionniste, entre autres raisons :

2-1-La concurrence déloyale


Certains défenseurs du protectionnisme se justifient par le fait
que certains pays recourent à des pratiques contestables pour
réduire leurs coûts de production (le dumping social: emploi des
enfants, non-respect des droits sociaux… ; dévaluation monétaire
;non-respect des normes sanitaires ; dégradation de
l’environnement ; etc.),
Cela constitue une concurrence déloyale à laquelle il faut
rétorquer par un protectionnisme pour rééquilibrer les forces
entre pays.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
2-Les arguments du protectionnisme

2-2-Le rétablissement du plein-emploi

C’est une idée présente dans la théorie keynésienne, la


protection d’un ou de plusieurs secteurs d’activité de l’économie
de la concurrence étrangère permet de préserver l’emploi dans le
pays, de limiter le déficit commercial et surtout d’encourager la
consommation des produits locaux et de stimuler
l’investissement national et maintenir la croissance économique.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
2-Les arguments du protectionnisme

2-3-L’isolation de l’économie en cas de crise mondiale


Pendant les grandes dépressions (la crise de 1870, la crise 1929, la
crise de 1973) la majorité des pays, y compris les pays apôtres du
libre-échange, ont recouru au protectionnisme pour atténuer le
choc de la crise sur leur économie nationale.

C’est le cas de la France en 1892 (tarif Méline), des Etats-Unis avec


la loi Hawley-Smoot, dans les années 1930, les mesures
protectionnistes du président Trump à l’encontre des produits
chinois après la crise 2008.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme

Les formes du protectionnisme ont évolué pour se conformer au


cadre juridico-institutionnel dicté par le devoir de respecter les
signataires d’accord de libre-échange et par la contrainte
d’adhésion aux unions douanières.

En effet, le protectionnisme express constitué par les barrières


douanières au début, est en train de laisser place à de nouvelles
formes de protectionnisme déguisé, par le biais d’instruments
monétaires, administratifs voire patriotiques.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme

3-1-Les barrières tarifaires


Les droits de douane sont des taxes prélevées sur les
marchandises lors de leur passage aux frontières. Les douaniers
surveillent les entrées sur le territoire national, essentiellement
pour cette raison.

La taxe agit sur le prix du produit étranger vendu sur le marché


intérieur. Les consommateurs nationaux sont dissuadés d’acheter
ces produits étrangers jugés trop coûteux et seront orientés vers
la production locale.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme

3-2- Les barrières non-tarifaires


Ce sont les restrictions quantitatives qui peuvent avoir diverses
appellations :

-Les quotas ou (limitation arbitraire de l’entrée des


marchandises) ;

-Les contingentements (autorisation d’importer valable que pour


un nombre réduit de produits) ;

-Le commerce administré: accords conclus entre deux pays pour


limiter volontairement les exportations de l’un vers l’autre.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme

3-3-Les restrictions administratives


C’est l’ensemble de règlements administratifs mis en place par le
pays importateur pour entraver l’entrée des produits exportés.

Ces règlements peuvent être d’ordre sanitaire (utilisation des


normes excessives, traçabilité,…), d’ordre environnemental
(respect d’une charte écologique exorbitante), d’ordre culturel
(utilisation de la langue du pays dans l’étiquetage des
produits,…), etc.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme

3-4-Les barrières d’ordre économique


Elles varient entre ce qui est commercial, fiscal, monétaire,…
-L’instrument commercial peut jouer un rôle protecteur de
l’économie lorsque l’Etat décide d’octroyer des subventions (aides
financières, des crédits d’impôt,…) aux secteurs en difficultés face
à la concurrence étrangère ou des privilèges (réservation des
appels d’offres publiques).
-L’instrument fiscal consiste en l’application d’impôts sur les
importations comme la TVA sociale. Ils sont à distinguer des
simples droits de douane, dans la mesure où il s’agit d’une
augmentation de la taxation des biens consommés sur son
territoire.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme

3-4-Les barrières d’ordre économique


-L’instrument monétaire à travers la manipulation du taux change
(la dévaluation de la monnaie).
Lorsqu’un pays possède une monnaie faible, ses exportations sont
favorisées.
De plus, ses importations lui coûtent plus chères.
Ses consommateurs évitent donc, dans la mesure du possible,
d’acheter des produits étrangers.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme

3-5-Le patriotisme au secours du produit national


Les gouvernements peuvent aller jusqu'à prêcher à leurs citoyens
(consommateurs) de préférer les produits nationaux aux produits
étrangers pour défendre l’économie nationale et préserver les
emplois de leurs compatriotes.

Par exemple, en 2012, le ministre du redressement productif


français, Montberoug a défendu les produits français « le made in
France », en demandant aux 212 enseignes de la grande
distribution de mettre le drapeau français dans leur linéaire pour
que les consommateurs français s'y retrouvent.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme
On assiste actuellement à une résurgence de la pensée
protectionniste, principalement dans les pays développés. Le
cycle de Doha de l’OMC est, en grande partie, un échec. Il n’y a
pas pour l’instant d’accord sur l’abaissement des droits de douane
dans le domaine des services.

De plus, en matière agricole, l’Union européenne, par la voix de la


France, défend sa Politique Agricole Commune (PAC), qui peut
être perçue comme un bouclier protectionniste permettant le
maintien du pouvoir d’achat des agriculteurs européens et la
sauvegarde de nombreux emplois dans ce secteur.
Chapitre1: Les théories du commerce international
II- Les théories, les arguments et les formes du protectionnisme
3-Les instruments du protectionnisme
Notons que les plus ardents défenseurs aujourd’hui du libre-
échange sont paradoxalement les pays émergents, (Brésil,
Chine…) et les PMA (pays africains) qui souhaitent vendent leurs
différentes productions librement sur le marché des pays
développés tandis que les pays développés deviennent dubitatifs
aux bienfaits du libre-échange.

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