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31/01/2021
2 PLAN:

 Introduction
 Partie I : L’intérêt de l’existence d’un droit uniforme
 Chapitre I : Le droit uniforme, une garantie de sécurité et simplicité juridique
 Chapitre II : La complémentarité entre le droit uniforme et les règles du droit international privé
 Partie II : La relativité du droit uniforme
 Chapitre I : Les obstacles à l’existence d’un droit uniforme
 Chapitre II : Les solutions envisageables pour l’efficacité des règles du droit uniforme
 Conclusion


31/01/2021
INTRODUCTION:

Avec la mondialisation et la globalisation, le monde des affaires est perçu par les opérateurs économiques comme un marché unique et vaste
dépassant ainsi les frontières. Si l’on prend en considération cette vision, on s’aperçoit très vite que l’existence d’un droit flexible s’impose pour
faciliter les opérations du commerce international. A défaut d’un tel droit, les échanges commerciaux pourraient se voir heurter à des obstacles pour
ne pas dire se bloquer à cause des réglementations assez divergents. En général, les échanges de commerce international mettent en scène des
personnes de nationalités différentes. En effet, l’existence d’élément d’extranéité nous amène notamment à une incertitude concernant le droit
applicable (conflit de loi) ou le tribunal compétent (conflit de juridiction) ; chose qui n’arrange pas les commerçants car n’assure pas une sécurité au
niveau juridique en cas de problème. C’est dans ce contexte que l’existence d’un droit uniforme permettant d’éradiquer du moins, réduire la diversité
des lois et par ricochet mettre fin au conflit de loi en matière de commerce international.
Ainsi, il serait judicieux de commencer par définir c’est qu’est le droit uniforme. De prime abord, on doit souligner que la définition du droit
uniforme est appréciée de deux manières. Une définition substantielle selon laquelle : « le droit uniforme correspond à tout instrument juridique
normatif ayant vocation à s’appliquer identiquement dans plusieurs Etats ». Quant à la définition formelle, elle postule que : « le droit uniforme se
caractérise tout naturellement par son élaboration et son inscription dans un instrument international. ». Pour M. Matteucci : « le droit uniforme est
l’ensemble des dispositions législatives adoptées par les Etats avec la volonté commune de soumettre à la même réglementation certains rapports
juridiques ».
A partir des définitions vues supra une problématique juridique semble évidente : il s’agit de s’interroger si l’existence d’un droit uniforme est- elle
nécessaire en droit du commerce international ? Et si toutefois ce dernier arrive à contenir les divergences ?
Dans cet exposé l’élaboration du droit uniforme ne sera pas approfondie, on se contentera développer successivement, l’intérêt de l’existence d’un
droit uniforme (partie I) et la relativité du droit uniforme (partie II).

PARTIE I : L’INTERET DE L’EXISTENCE DU DROIT UNIFORME

Le droit uniforme qui procède en grande partie des conventions internationales dans le domaine des échanges
commerciaux à l’échelle international mais aussi des pratiques ou usages entre commerçants élaborés et codifiés par
les associations professionnelles et interprofessionnelles (Chambre de commerce internationale) qui ont fini par
acquérir une place en la matière comme les INCOTERMS, n’est une question d’actualité. Cependant, Ce dernier
continue de nos jours à susciter beaucoup d’intérêts au niveau de la communauté internationale. Cet intérêt peut être
mis en exergue à travers les avantages de la sécurité juridique offerte par le droit uniforme (a) sans pour autant
omettre de noter la complémentarité de ce droit avec et les règles du droit international privé (b).
A- Droit uniforme, gage de sécurité et simplicité juridique

Droit uniforme

Sécurité juridique Simplicité juridique


a- La sécurité juridique

Le droit uniforme est un droit dynamique consistant à assurer la sécurité juridique des commerçants. Puisqu’il permet au
juge de régler d’une manière identique tous les rapports juridiques qui lui sont présentés. Ainsi, un commerçant, quel que
soit sa nationalité sait d’avance les règles applicables et le juge compétent en cas de conflits liés à ses opérations de
commerce sur le plan international. Depuis le moyen âge, lorsqu’une affaire présentant des possibilités d’application de
plusieurs lois, le juge du for appliquait directement sa loi sans aucune autre. Par conséquent cette période fut marquée par
« le principe de territorialité absolue ». l’inconvénient d’un tel principe est qu’il ne procurait aucune sécurité dans les
relations avec les opérateurs économique des autres pays. Par exemple, lorsque qu’il y’ avait le doute portant sur la loi
applicable pour une marchandise vendue à l’étranger le juge du for va appliquer ipso facto sa loi et aucune autre puisqu’on
ne savait pas d’avance quelle serait la loi applicable au contrat.
Donc, l’existence d’un droit uniforme devient un outil de construction de solidarité interétatique aboutissant à un
développement économique grâce à la libre circulation des biens tant au niveau interne que dans le cadre des échanges avec
l’extérieur.
 Battiffol Henri ; le traité élémentaire de droit international privé 3éme éd. L.G.D.J ; 1959.
Salé Jaques, Droit uniforme et conflit de lois ; p 2
Le droit uniforme gage de simplicité et d’efficacité

De nos jours, la diversité des règles de droit des Etat et les conflits de loi liés à cette dernière est toujours d’actualité. A côté de cette
diversité on peut noter la difficulté d’interprétation d’une loi étrangère par rapport à celui du juge for saisi.
La pluralité de systèmes juridiques nationaux constitue en effet, aussi bien en Afrique qu’en occident un véritable obstacle à la libre
circulation dans le cadre du marché intérieur de chacun de ces continents mais aussi dans leur relation d’échange avec l’extérieur. Pour
mettre fin à cette diversité superficielle, du moins la réduire, l’Afrique s’est dotée à travers le traité créant « l’organisation pour
l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA) signé le 19 octobre 1993 à Port Louis (Île Maurice) » dont la finalité est
d’harmoniser le droit des affaires par l’adoption de règles communes simples, modernes et adaptées aux économies concernées, par la mise
en œuvre de procédures judiciaires appropriées, et par l’encouragement au recours à l’arbitrage pour le règlement des différends
contractuels. Outre, l’existence de l’UEMOA (union économique et monétaire Ouest Afrique) dont le traité signé le 10 janvier 1994
transforma l’ancienne UMOA en union économique et monétaire basée sur la libre circulation des personnes et des biens et capitaux avec
un important volet d’harmonisation des législations.
Quant à l’occident, la devise de l’Union européenne est évocatrice : « Unis dans la diversité ». C’est dans ce cadre que Hélène Claret
reprenait ces propos : « That’s rather sad » remarked Pat. « Who wants everywhere to be the same? ».
Domenica shrugged « the European commission, I supposed ». Néanmoins, cette devise est vraisemblable puisqu’il existe un droit
communautaire européen. Ainsi, on peut lire dans « Les défis de l’harmonisation européenne du droit des contrats »  les vœux de la
Commission européenne d’élaborer un instrument de droit européen unique applicable aux contrats de vente transfrontière.
On peut désormais, observer que l’idée d’unifier le droit n’est pas un désir fantaisiste, mais plutôt la recherche et le besoin d’une clarté, de
simplicité et de rapidité dans les échanges commerciaux internationaux entre les opérateurs économiques de droit privé mais aussi ceux de
droit public.
 Olivier Gout ; L’HARMONISATION DU DROIT DES AFFAIRES EN AFRIQUE : LE DROIT OHADA ; p 17.
O.M.C.
B- La complémentarité du droit uniforme et les règles du droit
international privé

La mise en place d’un droit uniforme ne met pas fin à l’importance des règles de conflit de loi. Le droit uniforme en soit ne
saurait en mesure de résoudre tous les problèmes juridiques. Ce qui nous amène à recourir au droit international privé d’où
l’interconnexion entre les deux droits (1). Dans l’optique de l’unification se pose souvent le problème d’intérêt des Etats
d’où le recours à la technique de réserve source de discorde donnant naissance à de nouveaux conflits de lois. Cependant ces
derniers ne pose pas de problème puisqu’ils font également objet d’unification (2).
1- Interconnexion entre le droit uniforme et le droit international
privé

L’unification du droit dont le but est de résorber les problèmes découlant de la diversité de droit que sont les règles de conflits de
lois. Cependant, l’on pourrait se demander si l’adoption d’un droit uniforme ou d’un code de droit international privé en droit du
commerce international marquerait la fin de tous les maux des opérateurs économiques de droit privé.
Il faut reconnaitre qu’à vrai dire, le droit uniforme ne met pas fin aux règles de conflit de lois puisqu’il ne les écarte pas totalement.
Partant de ce constat on peut dire chacun de ces deux droit pris séparément se révèle insuffisant.
D’un côté, on a le droit international privé permettant la détermination de la loi applicable à un rapport de droit donné. En revanche,
il se révèle limité à cause de l’incertitude du contenu de la loi applicable surtout lorsqu’on n’est en présence de deux familles de
droit distinct.
De l’autre côté, on a le droit uniforme qui est un droit flexible permettant aux opérateurs économiques de gagner du temps, donc de
l’argent. Toutefois, il est lui aussi limité puisqu’il se heurte à certains principes de nature historiques et politiques auxquels les Etats
sont résolument attachés. Aussi, le droit uniforme pour franchir certains obstacles fait un renvoi au droit interne.
Ainsi, on peut affirmer que les deux droits chacun pris isolement n’est en mesure de régir harmonieusement les rapports juridiques
puisque chacun d’eux à ses limites. Alors, pour répondre au mieux les exigences de la vie des affaires internationales leur
coordination parait logique. Donc, on dira que le droit uniforme à pour dessein d’unifier le droit matériel chaque fois que
l’unification est possible tandis que le droit international privé cherche plus à combler les lacunes éventuelles du droit uniforme.
 Mario Matteucci; op. cit p 402.
2- Les conflits de lois inhérents au droit uniforme

Les conflits de lois corolaire du droit uniforme résultent généralement de l’impossibilité de trouver la conciliation dans le processus
d’unification à cause des réserves. Ainsi, ils font l’objet d’une solution selon le domaine dans lequel on va appliquer une convention
initiale d’harmonisation. Lorsqu’il s’agit d’une convention applicable uniquement dans les rapports internationaux ; dans ce cas, la
réglementation nouvelle et uniforme régira seulement les relations internationales. Laissant ainsi au législations internes la
compétence au niveau national. Ici, on doit souligner que c’est le droit uniforme même qui fixe son champ d’application. Les règles
de conflits de lois trouveront application seulement à la place laissée par la convention.
En revanche, lorsque le droit uniforme à vocation à s’appliquer concomitamment aux rapports internes et internationaux ; dans ce
cas, il ne se rattache au droit interne d’aucun Etat partie. Ici, le droit uniforme revêt plus le caractère d’un droit interne puisqu’il est
déterminé par ses éléments matériels mais aussi par ses conflits de lois.
En somme, on peut dire que le droit uniforme facilite les échanges commerciaux notamment grâce à sa flexibilité. Il est parfait
lorsqu’il porte sur les règles matérielles tout en dépassant le conflit de loi. Parfois, le droit uniforme laisse subsister les conflits de
lois mais en les unifiant. C’est par exemple, le principe qui donne la compétence au tribunal du lieu de conclusion du contrat lorsque
le litige porte sur le contrat ; et soumet la compétence au lieu d’exécution du contrat lorsque le conflit porte sur l’exécution du
contrat.
Philippes MALAURIE, loi uniforme et conflits de lois, Travaux du Comité français de droit international privé, 1964 – 1966, Séance
du 2 Avril 1965. P 86.
Philippes MALAURIE ; Op. Cit. On citera dans le même sens, les règles de conflits de lois contenu dans la convention de la Haye
(1955) applicable aux ventes internationales d’objets mobiliers corporels même si les parties intéressées sont ressortissant d’un Etat
non signataire. Aussi, la convention de Genève du 7 juin 1930 portant loi uniforme sur les chèques. On peut également citer dans le
domaine des effets de commerce la convention des Nations Unies sur les lettres d’échange et les billets à ordre internationaux
préparée par la CNUDCI (Commission des Nations Unies du droit de commerce international) et adoptée par les assemblées
générales des Nations Unies en 1988.
 
PARTIE II : LA RELATIVITE DU DROIT UNIFORME

L’idée de l’uniformisation du droit dans le cadre du commerce international est louable car elle répond aux impératifs de
sécurité et simplicité. Malgré cette nécessité et importance incontournable de ce dernier, ce droit peine à être appliquer
mondialement parce qu’il se heurte à de nombreux problèmes de différents nature avant et même après sa naissance (A).
Néanmoins, il y a lieu de se demander si ces difficultés sont insurmontables (B).
A- Les obstacles du droit uniforme
1- Les obstacles avant la naissance

Obstacles techniques Obstacles internes étatiques

Instruments utilisés (traités ou


La souveraineté absolue des Etats
conventions)

Difficultés de concilier les différents


Situations différentes des Etats
systèmes de droit
2- Les obstacles après la naissance


Absence d’une langue commune • Problèmes de traductions qui diffèrent selon le
style de chaque langue


Absence d’un juge unificateur • Divergence dans l’interprétation des règles
résultant du droit uniforme


B- Les solutions envisageables pour l’efficacité du droit
uniforme

Abandon partiel de la souveraineté par les Etats

Nécessité de concilier les différentes situations des Etats

Mises en place de techniques directes applicables à l’interprète




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Nous vous remercions de votre aimable attention!!!

31/01/2021

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