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Caractéristiques de La Guerre Navale, XVIIIe Et XIXe Siècles - Smail Ait-El-Hadj (2013)
Caractéristiques de La Guerre Navale, XVIIIe Et XIXe Siècles - Smail Ait-El-Hadj (2013)
Smaïl Aït-El-Hadj
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La guerre navale, dans cette période, prend un poids déterminant dans les
confrontations géostratégiques de l’époque. C’est l’âge suprême des marines de
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riale qui se concentre dans le domaine maritime. Cette époque est, en effet,
une ère d’expansion géographique marquée par le développement colonial
dans les nouvelles terres découvertes sur tout le continent américain ou ren-
dues familières, comme l’Inde, à partir des grandes explorations du 16e siècle.
L’expansion maritime touche, alors, toute l’Europe occidentale. Le
commerce et l’activité maritimes se sont redéployés sur les espaces océa-
niques, océan Atlantique et océan Indien au détriment de l’ancien monde
1. Ismaël Bélisle, 2012, La voile et le canon, le monde des marines de guerre à voile 1745-1815,
Éditions l’ancre de marine, Louviers.
de liaison et de patrouille, sont assurées par des cotres, navire avec une seule
voile carrée, mais abondamment gréés en brigantine et focs.
Importance de l’artillerie
Les navires de guerre de l’époque étaient caractérisés par le fait qu’ils por-
taient des canons et même qu’ils étaient classés et hiérarchisés par le nombre
de canons portés, tel le « 74 » par exemple, qui désignait le type de vaisseau
portant 74 canons.
a) Les canons
Dans sa structure de tube, le canon de marine ne différait pas du canon
d’artillerie terrestre. ce qui changeait c’était les affûts. Le canon de marine
Les canons de marine étaient montés sur des affûts ayant la forme de
lourds chariots destinés à assurer le maximum de stabilité à l’ensemble face à
la houle. Ces canons étaient ainsi tenus et manœuvrés par tout un gréement
de cordages, équipés de poulies, chargé de tracter l’affût vers l’arrière en posi-
tion de chargement ou vers l’avant pour le remettre en batterie. De puissants
cordages fixés aux parois de la batterie appelée bragues étaient destinés à
bloquer le recul de la pièce au bout d’une certaine trajectoire. Ce gréement
permettait d’arrimer totalement la pièce pendant la route du navire, dans
une position que l’on appelait à la serre. Ces canons étaient de dimensions
différentes et d’une gamme de puissances qui était mesurée par le poids du
boulet que le canon pouvait lancer : canons de 4 livres, 8 livres, 12 livres,
18 livres, 24 et 32 livres (36 livres pour les français). Comme on mesurait
la puissance des canons au poids du boulet projeté, on mesurait la puissance
d’un navire au poids de sa bordée c’est-à-dire de la masse de métal projetée
par une salve de l’ensemble de ses canons d’un bord. Ainsi, un 74 avait une
Le combat d’artillerie
C’est la rapidité et la précision de l’action d’artillerie qui détermine la
supériorité combattante du navire et de l’escadre. Le meilleur est celui qui
tire le mieux et le plus vite. Ceci s’obtient par un long entraînement, le plus
possible à la mer. Dans le cas de la flotte française, coincée dans ses ports par
le blocus britannique, ces exercices de tir se faisaient en rade avec les limites
que l’on imagine. Au contraire, dans la Royal Navy certains capitaines obsé-
dés à juste titre de l’efficacité de leurs équipes de canonniers faisaient pra-
tiquer très régulièrement les exercices de tir en conditions réelles, sur des
cibles constituées de radeaux de barriques.
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L’abordage
Le combat d’artillerie se poursuit parfois, et se conclut souvent par un
abordage. Abordage veut dire tenter la conquête de vive force du navire
adverse, ce qui constitue, jusqu’au milieu du 19e siècle, l’objectif principal
du combat naval : la prise du navire adverse. L’abordage était, depuis l’anti-
quité, la forme principale du combat naval. Elle va progressivement dépérir
avec les progrès de l’artillerie jusqu’à disparaître complètement à la fin du
19e siècle avec l’apparition de l’artillerie à projectiles explosifs.
L’abordage est une manœuvre volontaire de venir au contact et doit être
accompagné d’un arrimage des navires à l’aide de grappins lancés à la volée
dans le but que ceux-ci se prennent dans une quelconque pièce de structure
qui assure l’accroche, pendant que l’adversaire en défense cherche à trancher
les liens des grappins et à repousser les assaillants à l’arme blanche et par un
feu nourri. Assurer l’arrimage est indispensable pour éviter qu’un premier
détachement qui aura sauté sur le navire adverse ne se trouve isolé par l’éloi-
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