Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
On joue ensemble!
Nagano à Kuujjuaq
Prix FAMEQ
Projets particuliers
de formation en arts
La dyslexie et
ses implications dans
l'enseignement instrumental
L'ingénierie lexicale au
service de la poésie vocale
Pourquoi fréquenter
Orff-Québec
Calendriers
■ Classes de maîtres
■ Formation
■ Activités 2009
Fédération
des Associations
de Musiciens Éducateurs
du Québec
3L
JO
VP_
KL
WS
\ZP
L\
YZ
HY
[P
Z[
LZ
L[
P
UZ[
P[
\[
PVU
Z8\
tIt
JVP
Z
7
ZZZ
\DPDKD
FD
Fédération
des Associations de Les économistes nous prédisent depuis un bon bout de temps, que 2009 sera une année de récession. Par contre, les
Musiciens Éducateurs philosophes nous annoncent plutôt que 2009 sera une année de transformation et de cocréation. Professionnellement
du Québec pour plusieurs d’entre nous, ne sommes-nous pas dans toutes ces voies à la fois ? Oui nous transformons jour après
jour, par la musique, les élèves qui nous sont confiés et oui nous cocréons avec eux toutes les facettes de leurs
La Fédération des associations de musi- comportements, de leurs valeurs, de leur affectivité et de leurs savoirs. C’est une grande mission.
ciens éducateurs du Québec (FAMEQ)
regroupe et soutient les musiciens éduca-
teurs dans leur tâche. La Fédération fait la Mais avouons que du côté professionnel également nous vivons une récession « culturelle ». Difficile au primaire d’avoir
promotion de l’éducation musicale à tous
une reconnaissance de la part de nos pairs, difficile au secondaire d’arriver aux acquis musicaux du programme en
les niveaux en participant notamment à
l’élaboration des politiques relatives à deux périodes plutôt que quatre. Dans ce contexte où la musique est véritablement fragilisée, le Comité exécutif s’est
l’enseignement de la musique. donné comme mission de ne pas perdre les acquis auxquels le Québec est arrivé avec les efforts des 40 dernières
Pour plus d’information sur la FAMEQ, ses années d’implantation, de construction, de réalisations de toutes sortes, de créations d’événements. Il faut s’assurer
membres et ses activités, consultez le site que tout ce qui s’est bâti grâce à votre dévouement, votre engagement, votre implication et votre bénévolat, ne soit
Internet www.fameq.org ou communiquez
avec un membre du comité exécutif. Vous pas balayé par le manque de vision actuel de quelques gestionnaires.
pouvez devenir membre et participer au
développement de l’éducation musicale en
Cet engagement, je le partage avec les autres membres du comité exécutif que j’ai le privilège de présider. Laissez-moi
remplissant le formulaire.
vous les présenter : M. Jean-François Laprise enseigne à l’École secondaire La Seigneurie de la Commission scolaire des
COMITÉ EXÉCUTIF Premières-Seigneuries (région Québec-Chaudière-Appalaches), offrant un programme de concentration musique. Il est
Président Gaétan Bell aussi auteur-compositeur de comédies musicales pour les enfants. M. Gaétan St-Laurent enseigne à l’École primaire du
bellg@csrs.qc.ca (819) 563-7736
Rocher et D’Auteuil, de la Commission scolaire des Phares (région Est-du-Québec). Soulignons qu’il s’est récemment
Vice-présidente Christiane Lemieux
lemieuxch@hotmail.com (819) 563-7736 mérité le Grand Prix Essor 2008. Mme Hélène Laliberté est nouvellement retraitée de l’École Internationale de Greenfield-
Secrétaire-trésorier Gilbert Bourgoin Park, Commission scolaire Marie-Victorin (région Montérégie). Mme Christiane Lemieux est aussi récemment retraitée de
g.bourgoin@videotron.ca (514) 270-9684 la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (région Estrie). Elle collabore avec la même commission scolaire pour
Administrateur Jean-François Laprise
l’enseignement de la musique au préscolaire ainsi qu’avec la Faculté de musique de l’Université Laval pour l’encadrement
enfancedelart@videotron.ca (418) 666-1851
Administrateur Hélène Laliberté des stagiaires en éducation musicale. M. Gilbert Bourgoin est retraité de l’École Rosemount High School, de la Commission
lalihe@sympatico.ca (450) 460-0160 Scolaire English-Montreal. J’enseigne personnellement aux Écoles primaires La Maisonnée et Soleil-Levant à la Commission
Administrateur Gaétan St-Laurent scolaire de la Région de Sherbrooke (région Estrie). Mon expérience de chaque palier d’enseignement et cette solide équipe
gastlaur@cgocable.ca (418) 722-7445
m’appuyant, nous serons en mesure de faire valoir nos revendications auprès des décideurs concernés.
ASSOCIATION RÉGIONALES
Présidents et représentants Les enjeux actuels sont imposants. Dans un premier temps, il est impératif de rectifier l’encadrement inadéquat prévu au
Abitibi-Témiscamingue Luc Mathieu Régime pédagogique depuis 2005. Les lacunes du Régime sont responsables de la disparition de la musique dans un nom-
ecoluma@yahoo.com (819) 727-2689
bre important d’écoles tant au primaire qu’au secondaire. Il est aussi responsable dans plusieurs écoles d’un enseignement
Estrie Claire Ouellette
claireouellette@videotron.ca (819) 563-0755 morcelé qui ne mène nulle part. Ce saupoudrage artistique ne fait que donner bonne conscience aux gestionnaires.
Est-du-Québec Gaétan St-Laurent Ensuite, il est une deuxième priorité de réviser le programme et d’assurer la cohérence dans l’évaluation des compétences
gastlaur@cgocable.ca (418) 722-7445 et des connaissances. Enfin, pour assurer la qualité de l’enseignement, il est aussi prioritaire de travailler avec l’ensemble de
Saguenay - Lac-St-Jean Chantale Audet la communauté éducative afin que les musiciens éducateurs oeuvrent dans des conditions adéquates. Qu’on en convienne,
audetc@cspaysbleuets.qc.ca (418) 679-1043
Laval-Laurentides-Lanaudière Nathalie Blais
on ne bâtit pas un programme de musique en changeant d’école à chaque année! Souhaitons que l’on puisse développer
na2blais@videotron.ca (450) 965-9922 un véritable dialogue avec les conseillers pédagogiques, gestionnaires et représentants syndicaux afin que les musiciens
Montréal Louis-Ambroise Paré éducateurs obtiennent le support qu’ils méritent. Nous sommes prêts à pousser nos revendications à un niveau supérieur
parela@csdm.qc.ca (514) 728-4475
et avec l’intensité que la situation exige.
Montérégie Michel Laliberté
michel.laliberte@prologue.qc.ca (450) 546-2442
Outaouais Anne-Marie Mathieu Votre accueil lors du dernier Congrès 4 arts et votre soutien sont précieux et viennent appuyer les efforts de ce Comité
annema4411@hotmail.com (819) 561-2656
exécutif. À cet effet, afin d’étoffer vos demandes un sondage vous est proposé en ligne à fameq.org. Merci de le
Québec-Chaudière-Appalaches
Marc-André Dubé remplir. Ma reconnaissance va à Mme Pauline Chaput qui a su mener à bien les destinées de la FAMEQ pendant 2 ans
marcandud@mac.com (418) 694-1962 comme présidente, et qui est une fidèle fervente de la FAMEQ à plus d’un titre et de réalisations. Son expérience, son
Mauricie-Centre-du-Québec
mcp_58@hotmail.com
Marie-Claude Pinard
(819) 478-8332
vécu et son efficacité méritent notre grande appréciation. Un grand merci Pauline ! À vous tous et toutes, une année
de notes joyeuses et d’harmonisations riches dans tous les domaines !
COORDONNATEUR AU DÉVELOPPEMENT
Jean-Sébastien Gascon
jsgascon@videotron.ca (450) 674-6645
www.fameq.org
Jean-Sébastien Gascon
jsgascon@videotron.ca
Photographe
Magalie Dagenais 19 au 21 novembre 2009
Conception graphique
Pixel communications
suzanne@pixelcom.qc.ca Il est temps d'inscrire
450 679-1582
le prochain congrès à votre agenda,
Musique et pédagogie accepte la soumission
de textes et de photos, selon les directives de proposer des ateliers
énumérées sur le site www.fameq.org/revue.
www.fameq.org
Actualités nationales
13 Actualités nationales
16 Actualités régionales
Pratique enseignante
36 Projets particuliers de formation en arts
37 Mes hommages!
Recherche et formation
40 La dyslexie et ses implications dans l’enseignement instrumental
42 L’ingénierie lexicale au service de la poésie vocale
47 La musique actuelle comme enseignement social
51 Calendrier des classes de maîtres
52 Pourquoi fréquenter Orff-Québec
53 Calendrier des activités de formation
Activités
54 Les Prix Essor 2008
56 Le Congrès FAMEQ 2008
RÉSERVÉ À L’ADMINISTRATION
Région : No membre :
Date : Montant reçu :
Payé par : Dépôt :
Congrès 2007 : Commentaires :
A YEAR IN FOCUS
PAR MARY DINN — présidente | Association canadienne des musiciens éducateurs | www.cmea.ca |
The past sixteen months in office have flown. Even with annual A CONNECTED COMMUNITY - Informal and Formal Collaborations
board meetings pending, it has proven to be a busy period; a CMEA/ACME continues to maintain its strong national voice by
productive and synergistic time, due in no small part to the shared strengthening existing bonds and nurturing new ties with other
commitment of the board and our ‘partners’. Special mention is national music organizations and associations.
extended to the executive, for their seemingly limitless energy and
always being “at the ready”. And so, following on the heels of a ■ National Arts Centre (NAC)
Canadian thanksgiving weekend, I am thankful. CMEA/ACME is currently working with Natasha Harwood,
coordinator for educational resources and school outreach
HIGLIGHTS programs, on a teacher resource for a fall 2009 release.
NEW BEGINNINGS – Part One CMEA/ACME was approached to become involved in its
I would like to extend a warm welcome to Dr. Ben Bolden, associate development in an advisory role, and an advisory committee
editor of the journal, who has moved into a more prominent edito- comprised of CMEA/ACME president and representative MEA
rial role this year, as Dr. Lee Willingham enjoys a well-deserved sab- presidents has been struck to serve in this capacity. Executive
batical year. members Allan Anderson, Eric Favaro and Mary Dinn participated
in regional roundtable discussions sessions hosted by Claire Speed.
As number of new provincial faces will be joining us around the It was serendipity as the purpose of these gatherings was to seek
CMEA/ACME table this year, an equal number will be leaving us. input from key stakeholders as NAC develops its own strategic plan
Please join me in welcoming: Kirsten MacLaine (PEIMEA), Bill for the next five years.
Kristjanson (MMEA), Kathryn Saul-Fowler (BCMEA) and Peter
Pizurny (SMEA) and bidding fond farewells and best wishes to: ■ Fédération des associations de musiciens éducateurs du
Kelley Carpenter (PEI), Rebecca Brown (MMEA), Mitch Howard Québec (FAMEQ)
(BCMEA), and Mary Jane Schuler (SMEA). A Canadian perspective conference, initiated and hosted by Fameq,
took place in Drummondville, QC, November 07. CMEA/ACME board
Following 2007 board meetings, QMEA has officially re-affiliated members Eric Favaro and Mary Dinn, at the invitation of Jean
and we therefore welcome Theodora Stathopoulus, QMEA president. Sebastien Gascon, were invited guests to speak to the conference
concept that a strong collaboration between provincial representa-
NEW BEGINNINGS – Part Two tives of music education can impact positively on the quality of
Last fall, in an attempt to better serve music educators and music music education in Canadian provinces through the exchange of
education across Canada, CMEA/ACME embarked on a ‘re-visioning’ best practices and reflections on programs and curriculum. In
plan. Since those preliminary sessions in Baddeck, there has been addition to the presentations, valuable connections were made with
significant development of and progress towards its conceptuali- CMC Quebec, New Brunswick, National Arts Centre, UQÁM,
zation and actualization. Multiple meetings and discussions later Université Laval, Conservatoire de musique et d’art dramatique and
produced a vision, mission statement, and complementary set of CARAS. Widening the circle.
goals, complete with a ‘living’ strategic action plan outlining the
who, when and how of getting there. ■ Canadian New Music Network (CNMN)
Growing from my conversations with CNMN president Tim Brady
The end result (re) affirmed and valued many of the actions, around the link between music education and creative music, both
projects, products and services CMEA/ACME currently pursues. It organizations will ‘partner’ on a forum on Creative Music Education
also provided the association with a sharper focus to consider not and Cultural Mediation to take place February 27 & 28, 2009 in
only alternate avenues in better addressing and achieving these Montreal.
goals, but also new and divergent goals and directions ➥
As you can see, even with just these highlights, much has been
accomplished and much is to be celebrated. I hope you will join us in
2009, as we celebrate CMEA’s 50th year as a professional association
nurturing a vital music learning community throughout Canada.
Bien que notre belle région regorge d’activités impressionnantes, Au nom de tous les enfants choristes participants, du comité
l’une d’entre elles retient particulièrement notre attention. Du 20 organisateur et de mesdames Lynda Poulin, Diane Dallaire et
au 23 juin dernier, sous le thème « LE PETIT TRAIN DU NORD S’EN Manon Duhaime, mille mercis à tous.
VA À LAVAL », 70 élèves choristes de niveau primaire, 15 parents
accompagnateurs et trois enseignantes de musique ont pris Le samedi 27 septembre dernier, dans le cadre des « Journées de la
part au Mondial Choral Loto-Québec. Le samedi 21 juin, la culture » a eu lieu au Théâtre des Eskers d’Amos, le « Rendez-vous
chorale Saint-Viateur a offert une prestation de 60 minutes à avec les arts ». Ce spectacle annuel regroupait des élèves de la
l’église Sainte-Elzéar. Le lendemain avait lieu le marathon Commission scolaire Harricana, des écoles de musique privées, du
à l’église Ste-Rose. Après une prestation de 30 minutes, la Conservatoire de musique de Val-d’Or et, pour une première fois, la
chorale a eu droit à une ovation de la part du public. Les Troupe de cirque « Clin d’œil ». Grâce à un partenariat entre la
enfants garderont un souvenir inoubliable de cet événement. Ville d’Amos et la Commission scolaire Harricana, le public a pu
Outre les prestations, le groupe en a profité pour visiter le assister gratuitement aux prestations d’environ 200 participants.
Cosmodôme et le Centre de la Nature. Merci à Mme Lynda Poulin et aux enseignants de musique de leur
implication.
La réalisation de ce grand projet à nécessité la mobilisation de tous
les parents et des élèves afin d’organiser plusieurs activités de
financement s’échelonnant tout au long de l’année. Ces activités Conseil régional 2008 - 2009
ont permis de défrayer entièrement les frais du voyage. Notre Fameq — Association Abitibi-Témiscamingue
« Petit Train du Nord » avec ses deux autobus, remercie la généro- Président : Luc Mathieu
sité des commanditaires de la communauté amossoise et l’accueil Vice-présidente : Manon Duhaime
chaleureux de l’organisation du Mondial Choral. Ceux-ci ont Trésorière : Lynda Poulin
grandement contribué à la réussite de ce voyage mémorable. Secrétaire : Dany Germain
Communication : Julie Morin
Conseillère : Diane Dallaire
Conseiller : Jean-Pierre Pelletier
Conseiller : Jasmin Martel
Conseil régional
1ère rangée :
Manon Duhaime, Diane Dallaire,
Lynda Poulin,
Julie Morin
2e rangée :
Dany Germain,
Luc Mathieu,
Jasmin Martel,
Jean-Pierre Pelletier
Notre région, celle de l’Est-du-Québec et de la Côte-Nord, est en Dans le Bas St-Laurent les prix furent décernés à l’école
mouvement. En mouvement grâce à ses enseignantes et ses ensei- J.-C. Chapais de Kamouraska pour son projet « Procès d'une che-
gnants qui l’habitent et lui apportent l’énergie nécessaire pour nille » et à l’école du Rocher/D’Auteuil de Rimouski pour
vivre, mais aussi survivre. « École du Rocher/D'Auteuil et l'Orchestre Symphonique de
l'Estuaire en concert».
C’est en septembre dernier que Musicompte et Caras ont remis
leurs subventions. L’école Joly de Rivière-du-Loup ainsi que l’école Puis lors de la cérémonie du 13e Gala du prix ESSOR 2008, le
L’Aquarelle de Rimouski ont reçu respectivement un montant 22 novembre dernier, l’école du Rocher/ D’Auteuil s’est mérité
totalisant 10 000 $ pour faire l’achat d’instruments de musique. le Grand prix national Essor. C’est avec fierté et enthousiasme
Mme Lise Pelletier, enseignante en musique à l’école L’Aquarelle, que le personnel, les élèves et les parents de l’école ainsi que
grâce à son initiative, permettra à ses jeunes d’utiliser des la commission scolaire des Phares ont accueilli cette
instruments de qualité pour poursuivre leur apprentissage de la reconnaissance pour ce projet de partenariat avec l’Orchestre
musique. symphonique de l’Estuaire. (voir à la page 54)
En novembre dernier, monsieur Pascal Bélanger membre du C’est avec la créativité et l’énergie investies par chacune et chacun
conseil d’administration de l’Améeq, mettait en place le 2e fESTival que nous contribuons à faire faire des petits pas à un élève, à une
de musique. Le projet se tiendra à Cabano. Madame Mireille Soucy
et monsieur Dany Provencher, tous deux enseignants en musique,
classe, à une école et à une région pour créer une synergie... De là,
le mouvement nécessaire à la vie musicale.
se chargeront de la mise en place de l’évènement dans leur
commission scolaire. Cette formule est une rencontre musicale
centrée sur l’élève. Des ateliers seront donnés par des profession- Conseil régional 2008 - 2009
nels. Le fESTival permettra aux ensembles musicaux de se produire Fameq — Association Est-du-Québec
sur scène. Il est fort possible qu’un groupe de la région de Sept-Îles Président : Gaétan St-Laurent
s’y joigne. 1er Vice-président : Pascal Bélanger
2e Vice-présidente : Suzanne Lavoie
Soulignons que dans notre région, quatre écoles ont reçu des prix Trésorière : Lise Pelletier
régionaux Essor 2008. La Côte-Nord s’est vu desservir deux prix Secrétaire : Yves de Champlain
dont l’un à la polyvalente des Baies et l’autre à l’école Leventoux, Conseillère : Annie Beaulieu
projet dirigé par madame Véronique Gaboury.
Un nouveau conseil d’administration de l’Association Québec- renseigner notre Fédération pour qu’elle puisse bien faire son
Chaudière-Appalaches (AMEQ) a été élu lors de l’assemblée travail de représentation auprès des personnes responsables.
générale annuelle le 22 septembre dernier. Ont été élus ou réélus :
Marie-Hélène Bilodeau, Marc-André Dubé, Jean-François Laprise, Il a aussi été décidé d’offrir deux formations en éducation musicale.
Catherine Lavoie, Pierre Ouellet, Philippe Séguin, Nicolas Elles auront lieu le 30 janvier 2009 au Pavillon Casault de l’Université
Tessier, Alain Trottier et Sandra-Émilie Veilleux. En plus d’en- Laval. La première sera donnée par Yvaine Gagnon et concernera la
seignants de musique chevronnés, ce conseil est aussi formé gestion de classe au troisième cycle du primaire dans une classe de
de trois étudiants de l’Université Laval en éducation musicale. musique. La seconde, ciblée pour les enseignants du secondaire,
abordera la compétence « Créer » dans une classe d’harmonie. Elle
Aux premières réunions de ce conseil d’administration, cet sera donnée par Valerie Peters. Ces deux formatrices enseignent à
automne, nous avons décidé de lancer une campagne de l’Université Laval.
promotion et de recrutement à la grandeur de nos vastes
régions. Pour ce faire, on a mis sur pied une base de données de Nous travaillons aussi à maintenir un concours de composition
toutes les écoles primaires et secondaires, publiques et privées, pour les élèves de nos écoles. Ce concours est né dans le sillage du
afin de rejoindre le plus d’enseignants en musique. Ils recevront spectacle Plaines-Lune sur les Plaines d’Abraham dans le cadre de
tous notre lettre d’information, le CommunicAMEQ, dans laquelle Québec 2008. Nous voulons qu’il se poursuive.
ils seront invités à adhérer à la FAMEQ et à s’inscrire à la liste de dif-
fusion que nous voulons mettre en branle dans les prochaines Il faut aussi mentionner nos deux grands événements rassem-
semaines. Cette liste servira à leur transmettre par courriel de bleurs : le Viens-Jazzer-Avec-Nous, le 4 avril 2009 au Collège Notre-
l’information sur nos activités. Elle servira aussi à recueillir de Dame-De-Foy et le Viens-Jouer-Avec-Nous, le 23 mai 2009 à la Salle
l’information sur ce qu’ils vivent dans leur milieu, le pourcentage Albert-Rousseau. À tous les ans, ces deux évènements sont une
de leur tâche, l’augmentation ou la diminution de celle-ci et le
pourquoi de ce changement, afin d’outiller adéquatement et de
source d’inspiration et de motivation pour de nombreux élèves et
enseignants.
Ici votre nouveau président qui vous écrit de son cerveau spatial au beaucoup mieux ce soir-là. Cependant, il fallut recommencer le
sous-sol, directement de la crise « politiquocravatefinancière ». On lendemain... Le monde que l'on avait bâti s'était écroulé durant la
connaît ça, on est bien en selle et on s'en va directement dans le nuit. Ne reculant devant rien, le président et son comité vous
mur. À FAMEQ Association Montréal, nous avons des préoccupations. convoquent à une autre réunion de bâtisseurs de rêves le 26 février
Parmi celles-ci, il y a la précarité des postes et la chaise musicale après un jeûne d'après fêtes bien méritées.
des musiciens-éducateurs qui nuisent vraiment à la qualité de
l'enseignement, la motivation des enseignants et la continuité Et finalement, projets en vrac : Les jeunes de la Commission
dans les programmes de musique. Une rencontre avec l'Alliance est scolaire de la Pointe-de-l'Île vivront pour une deuxième année
prévue à ce sujet. Un dossier à long terme qui nous demandera le rassemblement musical On Joue Ensemble, les 9 et 10 février.
une bonne dose d'humour et de yoga pour un certain changement L'événement profite du soutien de la commission scolaire pour
de mentalité et gestion du personnel humain. se développer musicalement. Il y aura aussi un second
Rassemblement chorale pour Montréal. L'événement aura lieu
L'Association collabore à la préparation de la politique culturelle de le 17 avril. Nous préparons en plus un camp musical leadership cho-
la CSDM. Le 24 novembre 2008, nous étions aux audiences à l'école ral interécole au Domaine Forget, Charlevoix en mai. Finalement,
secondaire Sophie-Barat en présence de la présidente, Madame nous sommes prêts à soutenir l'organisation du prochain congrès
Diane de Courcy, et du directeur général, Monsieur Gilles Petitclerc. FAMEQ qui devrait avoir lieu à Montréal en novembre prochain. Si
Nous y avons déposé les recommandations de FAMEQ Association vous avez des questions, des suggestions, des commentaires ou
Montréal et échangé sur la politique avec les participants. Merci, en délire de tout genre, ou si encore vous avez le goût de vous impli-
passant, aux enseignants bénévoles engagés de leurs présences. quer, écrivez-nous à l'adresse suivante : parela@csdm.qc.ca.
Cette année la région Mauricie-Centre-du-Québec était l’hôtesse Je tiens aussi à souligner que la première récipiendaire du prix
du congrès 4 Arts. Une équipe de musiciens éducateurs et de FAMEQ est Karine Bonin, enseignante à la concentration musique
bénévoles se sont retroussés les manches pour offrir aux congres- au niveau primaire de l’école Duvernay à Drummondville. C’est un
sistes et à la population locale le grand concert de l’harmonie honneur bien mérité. Karine est à la barre de ce programme parti-
FAMEQ. Aussi lors de cet évènement nous avons eu la chance
d’entendre de jeunes musiciens issus des écoles de la grande
culier depuis le début. Tout était à faire et elle a relevé le défi de
mains de maitre. Félicitations Karine!
région de Trois-Rivières. Bravo et félicitations à tous pour ce
très beau concert et plus particulièrement à Claude Ménard,
André Godbout, Luc Darveau, Patrice Lauzon, René Leblanc
et Jérôme Néron sans qui le concert n’aurait eu lieu. Encore
une fois on a pu apprécier la vitalité et la qualité de la vie
musicale de ce beau coin de pays.
Notre deuxième formation été donnée par M. Jean-Philippe Loignon Un autre projet est en préparation à la commission scolaire de la
chanteur professionnel et compositeur « Beat box et chant percussif ». Région-de-Sherbrooke, il y aura un premier rassemblement choral
C’est avec beaucoup de curiosité et de plaisir que nous avons pour les écoles primaires. Ce rassemblement se déroulera pendant
découvert l’univers du « beat box » pas de gants de boxe dans cette la journée pédagogique du 9 avril 2009. Les enfants seront invités
activité mais beaucoup de prouesses techniques pour réussir à
produire des sons percussifs avec notre voix.
à participer à des ateliers de chant pour préparer un concert en fin
de journée.
ON JOUE ENSEMBLE !
Rassemblement des harmonies de la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île
PAR JOCELYNE BOUCHER — enseignante et coordonnatrice « On joue ensemble !» | École secondaire de la Pointe-aux-Trembles, Commission scolaire de la Pointe-
de-l’Île | OnJoueEnsemble@cspi.qc.ca
Le concert se donnait devant les élèves du primaire et Alain Trahan, Jocelyne Boucher, Daniel Marginean, Les jeunes ont donné des entrevues
les directions de la commission scolaire. Maxime Trottier, Isabelle Grégoire, Ghislaine Boisvert pour les Nouvelles de TVA.
À l’avant : Ève Lépine, Mélanie Cantin, Brigitte Lemieux
nourrissant de l’expérience des autres rassemblements vécus à déjà fait une activité de création avec des élèves de deux écoles
travers le Québec. En plus de ces trois partenaires principaux, primaires afin de faire la collecte de thèmes sur lesquels sera
différentes entreprises œuvrant dans le domaine musical ainsi que construite l’œuvre. Cette œuvre sera ensuite jouée par les mêmes
l’Orchestre Métropolitain se sont impliqués chacun à leur manière : élèves du primaire et ceux du secondaire lors des spectacles du 9
financièrement d’une part, mais aussi généreusement, de leur et 10 février 2009. Nous recevons pour ce faire une aide financière
personne, de leur temps. Nous avons eu le privilège d’enregistrer du Centre de musique canadienne, de la Fondation de la SOCAN
un mot particulier de Yannick Nézet-Séguin pour l’événement. ainsi que de la Culture à l’école. Deuxième nouveauté, nous réalisons
un documentaire « Dans les coulisses », présentant notamment les
Nous avons ainsi assisté à la naissance d’un réseau dynamique et étapes de la création de l’œuvre musicale. Il sera présenté lors des
profitable pour tous : promotion des arts, promotion de l’école spectacles, immédiatement avant l’interprétation des élèves.
publique, échanges entre les différents niveaux d’enseignement,
établissements de contact avec le milieu culturel. Et c’est tout Pour réussir un tel événement, il faut à tous une bonne dose
compte fait la base de l’engagement de tous. Le fruit de ces parte- d’écoute et de respect des autres. Car chacun est appelé à utiliser
nariats a dépassé toutes les attentes. Une telle énergie s’est déga- ses ressources, son potentiel, à exprimer ses talents et à les mettre
gée de l’événement que certains élèves sont restés accrochés aux au profit de tous, à se donner à fond ou dans la mesure de sa
nuages durant quelques semaines! Sans compter les répercussions volonté et de ses capacités. Je ne peux qu’espérer une longue vie à
sur les écoles. L’ensemble des critiques a été positif. Résultat, nous cette gigantesque création collective qui a pour ultime but d’enrichir
voilà repartis pour une deuxième édition. l’enseignement et de faire rayonner la musique, à travers laquelle
nous avons la possibilité d’apprendre, de grandir et de transformer
Pour cette deuxième édition, une deuxième journée de concert un peu à notre manière notre petit bout de monde. Mais finale-
s’ajoute et l’événement bénéficie de deux nouveautés. Tout
d’abord, des élèves du primaire et du secondaire participent à la
ment à travers laquelle nous exprimons tout simplement le plaisir
et le bonheur de jouer ensemble!
création d’une œuvre québécoise. Le compositeur André Hamel a
Photo : MartineDoyon
ANDRÉ HAMEL, COMPOSITEUR
La FAMEQ et le Centre de musique canadienne collaborent afin de favoriser la résidence de compositeurs dans les écoles du Québec. C’est
dans le cadre du Rassemblement musical On joue Ensemble, à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, qu’a pris forme cette première
résidence. Le compositeur André Hamel a travaillé avec les jeunes afin de composer une œuvre avec les jeunes et cette œuvre sera jouée
par les jeunes dans le cadre de l’événement. Du matériel présentant le compositeur et son travail est disponible sur les sites Internet de la
FAMEQ et du Centre de musique canadienne www.cmcquebec.ca.
Notes biographiques à André Hamel une mention spéciale pour son œuvre orchestrale
Artiste polyvalent, André Hamel s'intéresse autant à la création qu'à L’absurde Travail. En 1998, il obtenait, du Conseil québécois de la
ses conditions de production. À ce titre, il possède une longue expé- Musique, le prix Opus de la Création de l’année pour son œuvre
rience. En 1985, avec d'autres musiciens, il fondait la Société des In auditorium. En 2000, André Hamel se voyait attribuer, par le Conseil
CONCERTS ALTERNATIFS DU QUÉBEC (Codes d’Accès) dont il fut des Arts du Canada, le Prix Joseph-S.-Stauffer. Il y a également obtenu
président (1987-1990) et membre du conseil d’administration (1985- une résidence au Studio du Québec à New-York où il a séjourné du
1991 et 1994-1996). En 1992 il fondait, en compagnie d’Alain Lalonde 1er juillet au 31 décembre 2003. En mai 2007, son œuvre À huit fut
et d’Alain Dauphinais, ESPACES SONORES ILLIMITÉS, collectif voué à la sélectionnée parmi les œuvres recommandées à la TRIBUNE INTER-
spatialisation musicale. À titre de chargé de projet, il a travaillé, pour NATIONALE DES COMPOSITEURS de l’Unesco.
CODES D’ACCÈS, à la conception et à la réalisation de Musiques-
échange Québec-Belgique 1996. Depuis septembre 2000, il est mem- En mai 2004, en collaboration avec Bernard Arcand, Martine Beaulne,
bre du comité artistique de la SMCQ. Il est également membre du Claire Gignac et Guy Laramée, il travaillait au spectacle multidiscipli-
Conseil régional du Centre de Musique canadienne au Québec. naire Urnos dont il signait la musique. Dans le cadre de ses activités
avec Espaces sonores illimités, il participait en 2005 à deux projets
En tant que compositeur, André Hamel est joué de façon régulière collectifs d’envergure : la Symphonie des éléments pour 80 musiciens
depuis le milieu des années 80. On a pu entendre ses œuvres en spatialisés, œuvre présentée dans le cadre de Montréal Nouvelle
concert à Montréal, Bruxelles, Toronto, Sofia, Bologne, Vienne, Miami Musique (mars 2005) et Fanfares, présenté en ouverture de la 22e édi-
et Lyon. La plupart de ses œuvres ont été diffusées à la radio de tion du Festival international de Musiques actuelles de Victoriaville
Radio-Canada. Certaines l’ont été également sur les ondes de radios (mai 2005). En octobre de la même année, il signait une part impor-
européennes (Suisse, Bulgarie, Roumanie). Il s’est vu attribuer diverses tante de la musique du spectacle Un étranger de la chorégraphe
commandes, entre autres par la Société de musique contemporaine Guylaine Savoie. À l'été 2006, il a collaboré, dans le cadre de
du Québec (SMCQ), l’ensemble de percussion Polyrithmia (Bulgarie), l’Internationale Flora, à la conception du jardin sonore le Sonarium
la Société Radio-Canada, le Musée Pointe-à-Callière (Symphonies de même qu’à la réalisation de l’événement Musiques au fil de l’eau
portuaires Pointe-à-Callière 1997), le Centre de Musique canadienne, présenté par Espaces sonores illimités et la Fondation Derouin. En
le Théâtre La Chapelle de Montréal, le duo de piano Morel-Nemish, le 2007, en plus de la création de deux nouvelles œuvres, a eu lieu, sur
violoncelliste français Benjamin Carat et plus récemment, par la étiquette Atma, la sortie du premier disque entièrement consacré à
chorégraphe Guylaine Savoie. En juin 2000, il participait, avec 18 la musique d’André Hamel : La trilogie du presto.
autres compositeurs du Québec, à la Symphonie du millénaire.
Depuis janvier 2004, il est enseignant en composition, en littérature
En juillet 1997, le jury du 6e Concours international de composition musicale et en formation auditive au Collège Marie-Victorin de
Goffredo Petrassi (Fondation Arturo Toscanini, Parme, Italie) décernait Montréal.
Lorsque je prends rapidement connaissance des principes pédago- je n’ai pas été envoyé au bureau» tout fier le gamin, son père lui
giques Montessori, je me dis que je ne pourrais guère imaginer une répond «mon dieu que s’est-il passé? C’est un miracle…»
autre approche quant au développement de l’enfant tant celle-ci
me paraît naturelle. Et pourtant le fait que Maria Montessori ait Pourtant le papa il a fait le choix d’envoyer son enfant dans une
d’une part «confié» l’éducation de son propre enfant à école hyper privée, la meilleure, la plus belle, la plus performante.
quelqu’un d’autre me laisse perplexe, et qu’elle n’ait d’autre Désertion, abandon de l’enfant… je m’occupe de lui mais le cœur
part jamais elle-même enseigné me plonge dans la confu- n’y est pas… Et le bambin invente toutes sortes d’affaires pour le
sion, l’indignation aussi. Je me demande à quel point cette réanimer. Ainsi, il finit par apparaitre insupportable à la maison aux
attitude ne serait-elle pas à l’image du décalage que nous yeux de ses parents, à l’école aux yeux de ses camarades et de ceux
vivons en classe ou même de celui, dramatique, vécu par cer- des profs. Engrenage de rejet… «Pourtant, on fait tout pour lui,
tains enfants au sein de leur propre famille. mais il n’y a rien à en tirer, il n’écoute pas, il est paresseux…» Et
certains profs d’enfoncer le clou : «les parents sont de mon côté.»
On peut effectivement avoir des affinités avec telle ou telle péda- Quand on n’en peut plus, on va chez le psy qui les calme à coups
gogie, mais lorsque je me replonge dans mon enfance, je pense de Ritalin… Plusieurs enfants m’ont déjà dit que leurs parents ne
aux profs qui ont été capables de faire chanter la petite musique voulaient pas qu’ils jouent de la flûte à la maison car le son est
qui sommeillait en moi, peu importe leur méthode ou pédagogie. strident et désagréable.
Ceux qui ont su faire de leur cours un jeu, ceux qui se laissaient
toucher par nos petites bouilles avides de découvrir, chanter ou Et nous les profs, connaissons-nous les prénoms de chacun de nos
danser. Peut-être qu’en s’orientant vers une pédagogie spécifique, enfants dans nos classes? J’en vois environ cinq cents par semaine
le prof se façonne une façon, une manière de faire et d’être avec les et me fixe l’objectif de connaître chacun de leur prénom à la fin du
petits. C’est peut-être effectivement mon cas, en faisant vivre la premier trimestre. Quand on voit les enfants une fois par semaine
musique à travers le mouvement, j’ai du sortir de ma coquille et me à raison de quarante minutes, quelle perte de temps que de faire
mettre moi-même au mouvement, en mouvement, transformer l’appel, de les regarder tour à tour et de leur dire un petit mot… Et
mes activités en jeux et me laisser aller au rythme des enfants. En pourtant quelle importance dans notre rôle d’éducateur?
fait, elles étaient déjà des jeux, mais à présent je m’efforce sans
cesse de mettre en veille mes objectifs pédagogiques et de les Sommes-nous capables de dire quelle est la capacité de concentra-
transformer par le plaisir, toujours le plaisir et encore le plaisir. tion de tel enfant? Si celui-ci sait arrêter de bouger, de se balancer, s’il
est en général d’humeur joyeuse lorsqu’il vient au cours de musique?
Alors, je suis un nouveau jeune prof avec mon guide pédagogique Où en est sa motricité? Sait-il articuler les mots en chantant une
sous la main et mes activités bien planifiées, ça va marcher du chanson? Tout cela avant de se jeter à bras le corps dans telle ou
tonnerre… et bien non. Quelle attitude avons-nous en classe? telle pédagogie?
Dans quelles mesures sommes-nous prêts à nous donner? À inté-
grer dans notre cours toute cette force porteuse qui passe par des Pendant trois années, je suis intervenue en tant qu’enseignante
petits mots d’enfant, des regards, des gestes que nous nous de musique dans une garderie Montessori, quelle expérience…!
empressons de juger comme d’intempestifs bavardages avant de Je pense que mon expérience acquise dans de nombreuses
les freiner sinon de les réprimander? garderies, en tant qu’éducatrice remplaçante ou comme prof de
musique me permet de comparer. Jamais je n’ai ressenti une telle
Pourquoi ce petit garçon réclame-t-il tant d’attention? Pourquoi désorganisation, des éducatrices excédées par les enfants, sans
met-il toujours mes activités proposées sens dessus dessous? doute surchargées par le travail et surtout du bruit, du bruit et
Observation… quelques secondes… Son père vient le chercher à encore du bruit…dans une garderie Montessori où l’on est sensé
l’école… Le regarde-t-il dans les yeux en lui parlant? Pourtant, il lui jouer au roi du silence! Quel défi d’avoir eu à s’accommoder de ce
dit les choses les plus gentilles du monde… avec l’air absent. Et fléau pendant mes cours. Ces enfants étaient confiées à des
quand l’enfant lui dit « Papa aujourd’hui je n’ai pas eu de punition, éducatrices qui s’exprimaient dans un français ou un anglais
Depuis 2007, les musiciens et les étudiants universitaires anglo- Français, musique, tourisme et vie de famille
phones en musique ont la chance d’apprendre le français et de La première caractéristique de ce programme est bien sûr l’ap-
vivre une immersion en milieu francophone tout en pratiquant prentissage du français. Chaque avant-midi est consacré à un cours
quotidiennement leur instrument dans le cadre du programme de français qui donne accès à des crédits universitaires. Au début
Français et musique. Ce programme original est organisé de la session, les étudiants participent à un test de classement pour
conjointement par le Collège d’Alma et l’École de langue évaluer leur connaissance de la langue et sont soumis à un examen
française et de culture québécoise de l’Université du Québec à la fin. Les cours sont donnés par des professeurs universitaires de
à Chicoutimi (UQAC). français. Pendant la session, toutes les communications ne se font
qu’en français, quelque soit leur niveau initial de langage.
Le programme Français et musique s’étale sur cinq semaines,
en mai et juin, dès que la session se termine au Collège d’Alma. Côté musique, il n’y a pas de cours, mais le programme comprend
Les salles de pratique n’ont pas le temps de s’assoupir! Depuis de multiples activités à caractère musical : chant choral, ateliers de
deux ans, une vingtaine de musiciens participe chaque année au musique d’ensemble, soirée d’improvisation musicale, concerts
programme. Ils arrivent de partout au Canada, de Terre-Neuve à la dans des écoles ou dans des salles de spectacle. L’équipe d’anima-
Colombie-Britannique, voire même du Nunavut! Certains viennent tion est composée de musiciens et certains enseignants de
des États-Unis, attirés par ce programme novateur. musique sont aussi mis à contribution pour assurer la qualité des
activités artistiques. Chaque jour, le programme prévoit des
Répondre aux besoins des musiciens périodes de pratique libre et le Collège d’Alma a tout mis en œuvre
L’idée a germé dans l’esprit des responsables de l’École de langue pour faciliter l’accès à ses locaux de musique du matin au soir.
de l’UQAC qui accueillaient parfois des musiciens parmi les anglo-
phones qui viennent chaque année y parfaire leur connaissance du « Lorsque nous avons pensé le volet musical du programme, nous
français. « Comme nos étudiants sont hébergés dans des familles voulions permettre aux musiciens de maintenir la pratique quoti-
d’accueil, lorsqu’il s’agit de musiciens, il ne leur est pas toujours dienne de leur instrument, mais aussi les amener à découvrir notre
facile d’y pratiquer leur instrument. Et notre université n’est pas culture. Ainsi ils apprennent des chansons québécoises, décou-
équipée de locaux de musique. De plus, notre programme régulier vrent la podorythmie et s’exercent à jouer de la cuillère. Le plaisir
ne leur laisse pas toujours le temps voulu pour exercer leur art » est toujours au rendez-vous lors de ces ateliers! Et c’est fascinant
explique le directeur de l’École de langue, Pierre Lincourt. d’entendre ces groupes chanter du Michel Rivard ou taper du pied
en jouant du folklore de chez nous! » souligne un des responsables
Lui-même mélomane et chanteur, le coordonnateur de l’École du Département de musique du Collège d’Alma, Bruno Tremblay.
de langue et responsable de la programmation, Éric Renald, a
ensuite travaillé en collaboration avec le Collège d’Alma et son La programmation de visites touristiques est diversifiée : randon-
Département de musique pour imaginer un programme adapté aux née cycliste sur la Véloroute des Bleuets, canot et kayak sur le lac
besoins des musiciens. L’ensemble du programme se déroule dans Saint-Jean, visite de fromageries, pour ne nommer que celles-là.
le Pavillon de musique du cégep, ce qui confère aux activités une Certaines excursions sont proposées la fin de semaine telles que
couleur toute particulière. « C’est avec enthousiasme que nous visite du Zoo de Saint-Félicien, croisière d’observation des baleines
avons souscrit à ce projet. J’ai tout de suite figuré combien la à Tadoussac ou découverte de la ville de Québec.
musique pourrait être une extraordinaire ambassadrice pour faire
découvrir notre culture à des musiciens anglophones. Et l’originalité
des concerts produits à la fin de programme m’a donné raison! »
affirme Jean Paradis, directeur général du Collège d’Alma.
Voici plus de vingt-huit ans que les murs de l’école secondaire Dès 21 ans, la vie de nos élèves prend un tournant décisif : la fin de
Joseph- Charbonneau résonnent des improvisations musicales de ses leur scolarité. Pour les personnes ayant des déficiences motrices et
élèves qui présentent diverses défi- intellectuelles sévères, cela signifie trop souvent la fin d’une vie
ciences motrices et intellectuelles. Nous sociale riche et stimulante. Peu de services s’offrent dès lors à elles et
sommes plusieurs musicothérapeutes à leurs familles, sans compter les interminables files d’attente. Alors
à travailler d’arrache pied afin d’offrir pourquoi ne pas se servir des outils existants? Pourquoi ne pas
une intervention de qualité auprès de rouvrir les locaux de l’école les soirs et fins de semaine pour laisser
chaque élève. Comment? Tout d’abord, place à un nouveau monde d’épanouissement? C’est l’objectif
en évaluant les besoins de chaque jeune, que s’est fixé l’association « Solidarité de parents de personnes
tant sur le plan social que physique, handicapées » (SPPH) qui a lancé, à l’hiver 2000, son projet en
cognitif ou émotionnel. Est-il conscient collaboration avec le commissaire de la CSDM M. Kenneth George, la
de son environnement sonore? Peut-il Fondation Canadienne de Musicothérapie et les musicothérapeutes
Linda Labbé, MTA et Sarah Milis, interagir avec cet environnement? Quel Caroline Doyon et Linda Labbé. L’objectif : briser l’isolement des
musicothérapeute en voie d’accréditation, usage fait-il de sa voix? Quelles sont ses jeunes adultes présentant un handicap tout en leur offrant l’oppor-
dans le local de musicothérapie
habiletés motrices pour manipuler des tunité de poursuivre leur développement social, cognitif, physique
instruments de musique? Etc. Cette et émotionnel par le biais de la musicothérapie.
première évaluation faite, vient le temps
d’élaborer un plan d’intervention en Voici maintenant deux ans que j’interviens personnellement le soir
collaboration avec les parents, le titulaire et le samedi auprès des six groupes de quatre jeunes adultes qui
ainsi que tous les professionnels enga- bénéficient du projet. Ce 29 novembre, l’association SPPH a fêté
gés auprès de l’élève : orthophoniste, ses 25 ans d’existence. L’occasion pour les jeunes de présenter le
ergothérapeute, physiothérapeute, psy- fruit de leur travail à la communauté. Ils ont ainsi interprété en
chologue, soins infirmiers, etc. public et enregistré sur CD une chanson dont ils avaient préalable-
ment composé les paroles. Que d’émotion et de fierté, tant pour les
Année après année, la musicothéra- jeunes que pour leurs familles !
Ces deux jeunes participent au programme de musi-peute élabore un maximum de straté-
cothérapie offert par l’association
gies afin d’encourager l’élève à avoir
« Solidarité de parents de personnes handicapées » Nous le savons tous, la vie quotidienne dans les écoles n’est
dans les locaux de l’école secondaire
davantage conscience du monde
Joseph-Charbonneau.
pas toujours rose et nous sommes régulièrement confrontés aux
sonore qui l’entoure, à améliorer ses limites de nos milieux. Dans notre profession, le corps d’emploi de
capacités expressives et créatives et son estime de soi, à augmen- « musicothérapeute » étant toujours un grand absent des Plans de
ter ses interactions avec les autres membres du groupe ainsi qu’à classification, de nombreux musicothérapeutes MTA ne sont pas
maintenir ou développer ses habiletés motrices. L’improvisation reconnus comme tel dans leurs écoles. Ils sont alors engagés comme
clinique (instrumentale et vocale), la composition de chansons, le « enseignants », « spécialistes » ou « agents de réadaptation ». Dans
mouvement, etc. sont alors autant d’outils qui, lorsqu’ils sont ce contexte et en attendant des jours meilleurs, ce témoignage se
adéquatement utilisés, permettent d’entrer en communication veut source d’inspiration. Pour que nous aussi, à l’image de nos
avec l’élève handicapé et de l’aider à avancer pas à pas. Mais jeunes qui se surpassent jour après jour, nous poursuivions notre
jusqu’où? Et jusque quand? route sur le chemin de la reconnaissance et la valorisation de la
profession de musicothérapeute !
Fondée en 1983 par un groupe de parents d'enfants handicapés, déterminés à travailler pour répondre à leurs besoins et à ceux de leurs enfants, « Solidarité de parents de personnes
handicapées » a pour mission de briser l'isolement des familles qui vivent avec un ou plusieurs enfants handicapés. Reconnue comme organisme d’action communautaire autonome,
l’association contribue à améliorer les conditions de vie de ces familles tout en favorisant une transformation sociale. http://www.spph.net/
À l’occasion de son 25e anniversaire, l’association « Solidarité de parents de personnes handicapées » a publié un recueil de témoignages; « Je serai toujours là pour toi », Éditions du CHU
Sainte-Justine, 2008.
Grâce à un projet de l’Institut culturel Avataq, une tournée de basse. Les enfants ont eu beaucoup de plaisir et je crois même que
l’Orchestre symphonique de Montréal fut organisée dans trois cette journée fût inoubliable puisque même après quelques mois,
communautés du Nunavik, le Grand Nord québécois. Monsieur ils m’en parlent encore.
Kent Nagano et sept musiciens sont venus présenter quelques
pièces musicales dans les villages d’Inukjuak, Kangirsujuaq et Au même moment, au gymnase de l’école, les sept musiciens
Kuujjuaq. C’est avec l’aide de Danielle Demers, consultante en présentaient leurs instruments à la population. Les enfants ont pu
musique pour la commission scolaire Kativik et d’Elias Moukannas ainsi voir et essayer des instruments qu’ils n’avaient probablement
que l’école Pitakallak de Kuujjuaq a pu recevoir Monsieur Nagano vus qu’à la télévision.
dans sa classe de musique le 11 septembre 2008. L’enseignante y
était fébrile, impressionnée et cette enseignante, c’était moi. J’ai été bien contente de retrouver mes élèves au concert du soir.
Souvent, au Nunavik, il faut savoir vendre nos activités aux enfants
Depuis quelques semaines je préparais la venue du maestro. Les car ce genre d’activité à caractère «culturel occidental»¸ ne touche
enfants ne le connaissaient pas du tout. Avec l’aide de photos, de pas tous les parents inuits.
vidéos, je leur ai fait réaliser la chance qu’ils avaient de rencontrer
ce grand musicien. Puisque les enfants participaient sur une base Merci beaucoup à monsieur Kent Nagano qui fût d’une grande
volontaire, je fus surprise d’avoir tout mon groupe de 3ème année générosité en se présentant dans notre école, en signant des
français un dimanche après-midi. autographes et en nous remettant quelques instruments de
percussion. Merci à Danielle Demers et à Élias Moukannas qui ont
L’activité se déroula à merveille. Nous avons accueilli M. Nagano mis leur énergie pour que le projet fonctionne et merci aussi à ceux
avec une chanson en inuktitut, le langage des Inuits. Nous l’avons
invité à se joindre à notre formation en jouant des lames de contre français.
qui ont fait de cette journée un succès, mes élèves de 3ème année
En culture scientifique comme dans tous les domaines, donner son chœur de plaintes l'an dernier. « Quand nous avons entendu parler
avis, c’est bien. Le chanter, c’est encore mieux. Imaginons un de cette idée, on s’est dit qu’il fallait essayer nous aussi », dit
instant : des groupes de citoyens inquiets – ou simplement curieux l'animatrice de l'émission, Barbara Budd. « Nous avons choisi de le
– au sujet des nanotechnologies, des OGM, de la recherche sur les faire en février, car au Canada, c'est un mois parfait pour se
embryons, ou encore de la place des cours de sciences dans le plaindre! », ajoute-t-elle.
programme scolaire de leur petit dernier, réunis en ensemble
choral pour chanter de tout cœur leurs craintes ou leurs récrimina- Les premiers chœurs de plaintes recrutaient leurs participants
tions. Une scène digne d’une comédie musicale? Ou la dernière par le biais des petites annonces. On ne leur demandait qu'une
mode en matière d’expression publique? chose : avoir envie de râler ! Puis un musicien aidait les amateurs
à transformer leurs plaintes en chanson. L'équipe de As it happens a
Depuis quelques années, un nouveau phénomène est apparu sur décidé de fonctionner autrement et a invité ses auditeurs à
le globe : les chœurs de plaintes. L'idée est simple : une chorale participer au projet. « On leur a demandé de nous résumer en une
destinée à donner vie aux récriminations collectives, le tout, en phrase, sur notre répondeur, ce qui les embêtait », explique Barbara
mélodie. Le projet a été lancé par deux artistes finlandais, Tellervo Budd. Des centaines d'auditeurs ont répondu à l'appel. « Certains ne
Kalleinen & Oliver Kochta-Kalleinen, inspirés par une expression nous ont dit qu'un mot, par exemple « gadoue », la plupart des
locale – Valituskuoro – désignant un groupe de personnes qui se commentaires étaient liés au climat, à la conduite automobile ou à la
plaignent simultanément et forment un chœur de plaintes. Ils ont condition humaine », précise Mme Budd. Un musicien professionnel
créé une première chorale à Birmingham en Grande-Bretagne à s'est occupé du texte et de la musique et une vraie chorale a donné
l'été 2005, puis ont répété l'expérience à Helsinki, Saint- le concert diffusé sur les ondes de la CBC.
Petersbourg et Hambourg. Mais l'idée a aussi fait des émules par
elle-même. En trois ans, des chœurs de plaintes sont apparus un L'événement a été un succès. « Les auditeurs étaient enchantés. Il
peu partout sur la planète, de Jérusalem à Melbourne, en passant faut dire que les Canadiens sont habituellement tellement polis
par Budapest et Juneau en Alaska. que si on leur donne la possibilité de se plaindre, ils sautent sur
l'occasion », lance Mme Budd. Et qu'en est-il des Québécois? Sont-
Il fait trop chaud ou trop froid, la vie coûte trop cher, le chauffeur ils prompts à se plaindre? Pour l'instant le phénomène des chœurs
d'autobus ne vous sourit jamais; autant de raisons de se plaindre... de plaintes n'est pas encore très connu dans la belle province. Mais
et de chanter! parions qu'avec les vidéos des prestations mises en ligne sur
Internet et le mot qui se répand dans le milieu du chant choral, cela
L'expérience canadienne ne saurait tarder. Quoi de mieux que la musique pour exprimer ses
Le Canada n'échappe pas à ce mouvement. L'équipe de l'émission
de radio As it happens de la première chaîne de la CBC a créé son
frustrations et ses souffrances… Après tout : « La vie c'est moins
désespérant en chantant! »
édition
2e
J’ai représenté la FAMEQ à la rencontre annuelle des écoles à Quelques axes sont ressortis :
projets particuliers de formation en octobre dernier. Mise sur pied • les « Artistes à l’école » pour le coaching;
par le Mels, sous la coordination de Carole Bellavance, cette • les sorties culturelles (préparation – vécu – suivi );
deuxième rencontre annuelle avait pour but d’« organiser et plani- • les concerts d’élèves à l’extérieur;
fier les apprentissages et l’évaluation au sein des projets • l’interdisciplinarité (la combinaison de 2 ou plusieurs arts);
particuliers… ». Le premier objectif vise à « définir les objets • la réalisation de ses instruments de création d’où le lien avec
d’apprentissage reliés à la formation de base et à la formation les autres domaines de formation (sciences-physiques-
enrichie, puis planifier une évaluation qui les distingue. » mathématiques…);
• l’emphase sur le contenu du programme, les fameux « savoirs
Les représentants du ministère ont d’abord décrit l’ensemble essentiels », qui sont difficilement approfondis dans le programme
des encadrements ministériels et des exigences pour l’année de base;
en cours, par exemple, le dépôt des grilles-matières et le bilan • l’ajout de l’écriture de partition dans le processus de création.
annuel fourni par la direction régionale.
Le lendemain, les participants ont parlé plus spécifiquement d’éva-
Chaque école offrant un projet très différent, le ministère exige luation. Au départ, il faut distinguer l’évaluation formative en cours
jusqu’à maintenant la réécriture de son programme particulier à d’apprentissage et celle somative qui reconnait la compétence.
tous les 5 ans, sans quoi la reconnaissance du projet est compro- Le ministère a rappelé que la politique d’évaluation préconise la
mise. Deux modèles caractérisent les écoles à projets particuliers, justice, l’égalité et l’équité.
soit les modèles « art- études » ou « concentration ».
Les principes qui régissent l’instrumentation visent la cohérence
Louise Beaulieu, directrice de l’école primaire Félix-Leclerc de avec le contenu de formation, la rigueur en utilisant un instrument
Longueuil (Commission scolaire Marie-Victorin) et Josée Crête, spé- éprouvé et adapté, la transparence en expliquant et en laissant des
cialiste en musique de l’école secondaire Le Boisé de Victoriaville traces pour mieux rendre compte des acquis. Le ministère admet
(Commission scolaire des Bois-Francs) ont brossé un portrait de leur que les échelles de compétences qui datent de 2002 sont à revoir
programme de musique respectif récemment réécrit. au primaire. Il doit aussi fournir un référentiel officiel pour le bilan
des apprentissages en 4e secondaire. Les échelles seront disponi-
Séparément, les profs du primaire et du secondaire se sont bles au printemps 2009 pour l’ensemble des compétences.
regroupés selon leur discipline avec les conseillers pédagogiques
pendant que les directions d’école et les administrateurs discutaient Ces deux jours de rencontre ont été ponctués de prestations d’élèves
des questions d’administration et de gestion. Le premier atelier en danse, en art dramatique et en musique et d’une présentation de
pédagogique avait pour but de définir le volet enrichissement par travaux en arts plastiques. Suite à sa prestation, le jazz band de
rapport à la portion obligatoire du programme de musique. l’école des Pionniers de Trois-Rivières a été invité à notre congrès et
peut-être l’avez-vous entendu jouer avec brio juste avant la confé-
L’attention portait sur la compétence « créer des oeuvres musicales » rence toute aussi allumée de Raôul Duguay ! (Voir à la page 57)
dans sa démarche et des stratégies à adopter. On a convenu que
l’enrichissement pouvait se retrouver dans l’interprétation du fait D’autres journées consacrées à l’évaluation ont eu lieu à Laval les 30
que l’apprentissage soutenu d’un instrument dépasse le programme et 31 octobre et à Longueuil les 4 et 5 novembre. La communication
de base et s’avère en soi un plus. Les équipes ont travaillé sur la avec le ministère est maintenue via le site internet qui affiche une
planification de situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ) nouvelle configuration. Les gens ont apprécié ces journées et sont
dans un contexte d’enrichissement.
retournés dans leur école mieux informés, mieux outillés et rassurés.
MES HOMMAGES!
PAR HÉLÈNE LALIBERTÉ — Spécialiste en musique au primaire
lalihe@sympatico.ca
Mesdames, messieurs musiciens éducateurs dans les écoles pour enseigner la musique. Il s’agit de se familiariser avec le
primaires, je vous rends hommage. vocabulaire poétique, les subtilités des échelles d’évaluation, les
Je tiens à vous témoigner mon admiration pour l’immense travail compétences disciplinaires et les savoirs essentiels, les contribu-
que vous accomplissez auprès des enfants. Je sais que, selon la tions aux compétences transversales, etc. Tout ça, sans soutien
tradition, on a l’habitude de récompenser ceux et celles qui se font pédagogique. Je pense à la fonction ou plutôt au titre de
applaudir et qui souvent, militent en faveur du gouvernement. Ou « conseiller pédagogique » donné par les employeurs à
bien, on célèbre une manifestation particulièrement brillante qui certains candidats éveillés aux arts et capables d’accepter de
s’est déroulée dans des conditions exceptionnelles; ou bien on représenter (non pas de soutenir) l’enseignement des quatre
souligne la popularité d’un enseignant à cause de sa longue expé- arts aux niveaux primaire et secondaire.
rience et de son apport à une institution. C’est bien ainsi.
Bravo à vous tous de survivre dans ces conditions!
Nous avons certes tendance à honorer les meilleurs, ou plutôt ceux Je sais bien que vous êtes des artistes. Vous aimez créer avec
qui se distinguent, choisis judicieusement par nos pairs et des vos élèves une ambiance d’apprentissage à la fois exigeante
experts, mais je suis heureuse de louanger le monde ordinaire qui et agréable. Chaque cours vous procure soit, une heureuse
survit et travaille vraiment fort pour maintenir une vie musicale impression de réussite, soit un moment de réflexion suite à un
dans nos écoles primaires. Les combats sont sur tous les fronts. Je flop pédagogique pourtant basé sur une sérieuse préparation;
pense à la rivalité avec l’enseignement au secondaire : le niveau par l’horaire jouant parfois contre vous, sans parler d’autres influences
excellence dans les programmes de formation des maîtres en édu- extérieures qui font aussi souffrir tous les enseignants. Je
cation musicale. Je pense aussi à l’importance relative qui est reconnais ce fâcheux sentiment de ne servir qu’à libérer le
accordée à l’enseignement de la musique à l’école primaire et à la maître! Les moments de grâce vécus en classe existent bel et
lutte que les spécialistes en musique doivent mener trop souvent bien. La sensation d’un échec aussi. Vos émotions n’intéressent
seuls pour défendre, encore aujourd’hui, une place équitable dans personne sauf au moment de la production d’un concert qui sert
la grille horaire. Je souligne les conditions de travail du spécialiste à faire la promotion de l’école en même temps qu’à vous sortir
qui court d’une école à l’autre, d’un groupe à l’autre pour combler de l’ombre, vous et vos élèves artistes. Tiens donc, vous avez aussi
une tâche dont le nombre de minutes d’enseignement équivaut à un pouvoir politique?
celui de l’enseignant titulaire qui loge toujours à la même enseigne
et qui n’a pas besoin de développer un discours savant pour Je termine sur cette note… en basse continue : les voix entendues
convaincre la population de l’importance de son rôle dans une récemment en faveur de l’établissement d’une politique culturelle
école. m’ont fait rêver à une mobilisation de tous les artistes, incluant les
enseignants en arts; je parle de ceux qui oeuvrent à l’école
Dois-je aussi mentionner l’encadrement imposé par notre primaire aussi. Après tout, la culture commence à la maison, puis à
ministère de l’Éducation qui fait des efforts considérables pour la petite école. Tout en saluant votre modestie, je crois sincèrement
rendre notre programme de formation aussi compliqué que les
autres, sans aucune mention de l’obligation d’être musicien
que votre importante contribution pourrait sans vergogne faire un
peu plus de bruit. Pourquoi pas!
Claude Dauphin, en collaboration avec Raymond Court, Yves Jaffrès, Michael O'Dea, Daniel Paquette et Pierre Saby
Le Dictionnaire de musique de musique de Jean-Jacques Rousseau : une édition critique
Berne, Peter Lang, coll. Acta Musicologica, 2008, 890 p., nombr. ill.
ISBN: 978-3-03911-620-1
Avec la publication de ce Dictionnaire de musique en 1767, 5. la prééminence du plaisir de l’élève sur la valeur de la méthode
Rousseau aura doté le domaine musical d’un ouvrage somp- promue par l’enseignant : « Mais c’en est trop sur la musique;
tueux dont l’importance se compare à celle d’Émile pour l’éduca- enseignez-la comme vous voudrez pourvu qu’elle ne soit jamais
tion, du Contrat social pour les sciences politiques, de la Nouvelle qu’un amusement. »
Héloïse pour la littérature. On oublie à tort qu’avant de se lancer
dans la philosophie et dans la littérature Rousseau était musicien. Les deux premiers écrits de Rousseau avaient aussi la musique
Dans ses écrits sur la musique, plus qu’ailleurs, le « fondateur des pour objet. Le Projet de nouveaux signes pour la musique, écrit en
sciences de l’homme » soutient une théorie relativiste et comparatiste 1742, et la Dissertation sur la musique moderne, publié en 1743,
des cultures humaines. La musique lui paraissant d’emblée la sphère traduisent la vive préoccupation de Rousseau de rendre la théorie
idéale pour discuter du règne des universaux et des particularismes, il familière à l’enfant, d’aider l’élève à apprivoiser la structure de la
est amené à engager une lutte implacable à l’encontre de la théorie du gamme et de rapprocher le plus possible la musique de ses
déterminisme acoustique selon laquelle l’harmonie tonale serait le apprentissages généraux. Pour y parvenir, il élabore une méthode
signe d’un état supérieur du progrès humain. de lecture et de notation des mélodies fondée sur l’usage des sept
chiffres pour désigner les degrés de la gamme hors de la portée. Sa
Rousseau se situe à l’origine des conceptions modernes de la méthode inspirée de la théorie de solmisation de Guido d’Arezzo
pédagogie. Au deuxième livre de l’Émile (1762), son traité de s’adapte à la nouvelle pratique de son époque qui vise à fusionner
l’éducation, il examine : en deux seuls genres, le majeur et le mineur, la pluralité des modes
1. le rôle du chant et de l’accompagnement instrumental : « De médiévaux.
même dans le chant rendez sa voix juste, égale, flexible, sonore,
son oreille sensible à la mesure et à l’harmonie mais rien de plus Ces différentes propositions sont réexaminées dans le Dictionnaire
[…] une mélodie toujours chantante et simple, toujours dérivante de musique où elles font l’objet de remarquables synthèses aux
des cordes essentielles du ton et toujours indiquant tellement la articles « Chiffres », « Gamme », « Mode », «Notes», »Solfier» et à
basse qu’il la sente et l’accompagne sans peine ; car pour se former tous les articles relatifs à la nomenclature des degrés de la gamme.
la voix et l’oreille il ne doit jamais chanter qu’au clavecin. »
Cette édition moderne du Dictionnaire de musique de Jean-Jacques
2. la pertinence de la lecture et de l’écriture : « Étant si peu pressé Rousseau présente deux caractéristiques. Elle est, en premier lieu,
de lui apprendre à lire l’écriture, je ne le serai pas, non plus, de lui une édition comparée du Dictionnaire de musique (1768) et des
apprendre à lire la musique […] la connaissance des notes ne articles de musique que Rousseau avait écrits, en 1749, pour la
paraît pas d’abord plus nécessaire pour savoir chanter que celle grande Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. La comparaison éta-
des lettres pour savoir parler… » blie dans ce livre entre les articles de musique de 1749 (période
approximative de la mort de Bach) et le texte principal du
3. l’adaptation du matériel sonore à l’âge de l’élève : « Je tâche- Dictionnaire de musique, millésimé 1768 (période approximative
rais de lui faire des chansons exprès, intéressantes pour son âge et de la naissance de Beethoven) révèle l’évolution stylistique de la
aussi simples que ses idées. » musique occidentale en sa phase la plus cruciale : le passage du
baroque au classicisme. En second lieu, il s’agit d’une édition
4. la nécessité pour l’enfant de créer ses propres œuvres : « Pour bien critique, une équipe de musicologues s’étant penchée sur ces
savoir la musique il ne suffit pas de la rendre, il la faut composer, et l’un
doit s’apprendre avec l’autre, sans quoi l’on ne la sait jamais bien. »
textes pour en interpréter les contenus et valider l’apport de
Rousseau au domaine des connaissances musicales.
Nicolas Gilbert
Le récital
Leméac, Collection « roman » 168 pages env. / 18,95 $
ISBN: 978-2-7609-3302-6
Premier roman de Nicolas Gilbert, jeune compositeur de musique d’une structure et d’un sens. Il se demandent : la musique est-
contemporaine, Le récital est une oeuvre pour plusieurs voix, une elle une façon d’aimer ou de fuir? Et s’il n’y avait pas réponse
succession de solos parfois amusants, parfois déchirants, mais à cette question, seulement un sentiment d’échec qui parfois
toujours justes, sans fausse note. Six personnages sont convoqués vous habite? L’art nous élève, mais tout ce qui monte doit
pour raconter une fraction de cette soirée, dont un concert de redescendre...
musique contemporaine forme les points de départ et d’arrivée.
Six personnages se croisent de loin, s’observent parfois, et mènent Habilement construit et pourtant tellement humain, ce récit à
leur vie dans un temps qui leur est propre. Ils cherchent l’amour et plusieurs voix joue avec le temps et les lignes brisées pour tracer le
l’art. Ils cherchent, comme nous tous, un bonheur qui toujours se portrait pointilliste d’une époque et d’un milieu. Alors seulement
dérobe. l’intelligence de la structure se révèle pour prouver encore une fois
les liens étroits qui unissent composition et écriture, la musique et
Car à travers la galerie de personnages qui tour à tour prennent la la vie.
parole, c’est notre société contemporaine, urbaine et culturelle qui
se révèle, dans toutes ses contradictions, ses espoirs et ses décep- Nicolas Gilbert est né en 1979. Il a étudié la composition et
tions. Du brillant concertiste qui rêve de quitter la scène pour l’analyse au Conservatoire de musique de Montréal, ainsi qu’à
fonder une famille au compositeur paralysé par la crainte de l’université McGill. Il a reçu en 2006 le Prix Opus de la Découverte de
l’échec en passant par la militante déconfite et l’amateur d’art
revenu de tout, Le récital met en scène des personnages qui inter-
l’Année et son oeuvre L’entreprise de séduction a reçu l’Opus de la
Création de l’Année pour la saison 2006-2007.
rogent le monde comme on déchiffre une partition, à la recherche
Les difficultés rencontrées peuvent être multiples et varier d’une veut pas dire par contre de ne pas faire apprendre la notation
personne dyslexique à l’autre. Pour avoir plusieurs exemples musicale, au contraire, mais on pourra la lui faire travailler dans
anecdotiques de difficultés rencontrées et de stratégies trouvées de petits exercices en parallèle avec l’apprentissage de ses pièces
pour les surmonter, le lecteur peut se référer aux livres Instrumental en l’y intégrant peu à peu. Cela pourrait éviter, par exemple, la
Music for Dyslexics : A Teaching Handbook (Olgethorpe, 2002), Music démotivation d’un élève qui devrait sinon travailler pendant long-
and Dyslexia : Opening New Doors (Miles et Westcombe, 2004) et temps des pièces s’accordant avec son niveau en lecture musicale.
Music and Dyslexia : A Positive Approach (Miles, Westcombe et Ces pièces sont souvent moins attrayantes musicalement.
Ditchfield, 2008).
On recommande d’adopter une approche multisensorielle dans
Implications dans l’enseignement instrumental l’enseignement aux dyslexiques. Le monde de la musique se prête
Comme on le dit si bien : s’ils ne peuvent pas apprendre de la particulièrement bien à ce type d’approche. En effet, dans la
manière dont vous enseignez, pouvez-vous leur enseigner de la pratique instrumentale, le musicien voit la notation de ce qu’il joue,
manière dont ils apprennent ? On peut certainement enseigner la il se voit le jouer, il entend ce qu’il joue, il touche son instrument et
musique aux personnes dyslexiques et elles peuvent l’apprendre il a la sensation kinesthésique de ce qu’il joue. L’approche de la
jusqu’à un niveau professionnel. Les personnes dyslexiques sont rythmique Jaques-Dalcroze est à ce propos toute indiquée.
souvent créatives et affichent fréquemment une détermination
pour passer à travers les obstacles. Si certains proposent d’utiliser une notation qui utilise des
couleurs ou des images (comme des fruits) pour symboliser les
L’enseignant en musique n’a pas à modifier son enseignement en hauteurs plutôt que la notation traditionnelle avec ceux qui y
ayant des attentes moindres à l’égard de ses élèves dyslexiques. Ce éprouvent des difficultés, Jaarsma, Ruijssenaars et Van den Broek
qui est vraiment important, c’est le processus d’apprentissage, (1998) n’abondent pas dans ce sens. En effet, si une telle alternative
soutenu par la foi de l’enseignant en le potentiel de ces élèves peut sembler efficace au départ, dès que l’enfant atteindra un
(Oglethorpe, 2002). Un élève dyslexique pourra avoir besoin par niveau un peu plus élevé, il sera forcé de soit apprendre finalement
contre de plus de temps pour réaliser la même tâche que ses pairs. la notation traditionnelle, soit de tout transcrire de la notation
Dans un contexte d’enseignement individuel, ceci n’est pas un traditionnelle à sa notation personnalisée, ce qui revient à dire qu’il
problème en soi puisque nous pouvons suivre le rythme d’appren- devra apprendre la notation traditionnelle pour pouvoir le faire
tissage de l’élève. Lors de l’enseignement instrumental en groupe, lui-même. Il nous semble plus approprié d’investir du temps et des
une possibilité peut être de réserver un temps pour le travail stratégies pour l’apprentissage d’une seule notation, celle que
individuel pendant un cours, où les élèves plus forts peuvent faire l’enfant lira dans le cahier de musique qu’un ami lui prêtera ou qu’il
des activités d’enrichissement, laissant les élèves ayant besoin de trouvera à la bibliothèque ou au magasin.
plus de temps progresser à leur rythme.
Finalement, un enseignant a tout intérêt à encourager l’élève à
Oglethorpe (2002) propose d’enseigner en utilisant d’abord les trouver ses propres stratégies, tout en prenant la peine de les
forces de l’élève. Cela peut vouloir dire de permettre à un élève valider pour éviter qu’il s’engage sur une mauvaise piste. Les
d’apprendre tout par cœur plutôt que de lire une partition, si cet
élève présente de grandes difficultés de lecture musicale. Cela ne
enfants dyslexiques sont souvent créatifs et trouvent des moyens
originaux pour parvenir à leurs fins.
Bibliographie
FORGEARD, M. et al. (2008). The relation between music and phonological processing in normal-reading children and children with dyslexia. Music and
Phonological Processing, 25 (4), p. 383-390.
JAARSMA, , B. S., RUIJSSENAARS, A, J. J. M. et VAN DEN BROECK, W. (1998). Dyslexia and learning musical notation : A pilot study. Annals of Dyslexia, 48,
p. 137-154.
LEGENDRE, R. (2005). Dyslexie. Dictionnaire actuel de l’éducation, (3e éd.). Montréal : Guérin, p. 464-465.
MILES, T.R., WESTCOMBE, J. et DITCHFIELD, D. (éditeurs) (2008). Music and Dyslexia : A Positive Approach. Chichester, Angleterre : Wiley
MILES, T.R. et WESTCOMBE, J. (éditeurs) (2004). Music and Dyslexia : Opening New Doors. London : Whurr.
OGLETHORPE, S. (2002). Instrumental Music for Dyslexics : A Teaching Handbook (2e éd.). London : Whurr.
Organisme ressource
L’association canadienne de la dyslexie http://www.dyslexiaassociation.ca/ Autres références http://www.fameq.org/pedagogie/adaptation/
Là où les Anglo-Saxons utilisent popular music, les Francophones et par le fait que c’est surtout en provenance des pays anglo-saxons
n’utilisent pas forcément musique populaire. Si d’un côté on choisit que sont venus les nouveaux courants musicaux présents à la fois
considérer au sein d’un même objet d’étude Léonard Bernstein et dans la musique rock instrumental et la chanson rock. On peut aussi
Michael Jackson en les considérant tout les deux comme des média- apprécier l’importante bibliographie anglo-saxonne sur tout les
teurs de la musique populaire c’est que l’on s’intéresse à la fois aspects de ce qu’ils nomment la musique populaire, c’est-à-dire le
au public qu’ils visent (réception) et aux stratégies de diffusion jazz, le blues, genres afro-américains, le rock, etc. ; les nombreuses
de leurs œuvres (aspect commercial). Mais ce regroupement biographies mais aussi les dictionnaires spécialisés beaucoup plus
est-il abusif si l’on considère que co-existent en milieu franco- nombreux dans les pays Anglo-saxons que dans les pays franco-
phone des sensibilités esthétiques différentes (la place de la phones.
musique et du texte dans une chanson) et des traditions histo-
riques fort différentes des pays anglo-saxons. Dans le cadre de La musique populaire dans son sens anglo-saxon concerne l’anthro-
cette communication nous présenterons une partie du voca- pologie culturelle et sociale et immatérielle plutôt que l’anthropolo-
bulaire opératoire que nous avons créé en partie pour résoudre ce gie physique. Encore que l’on puisse aussi s’intéresser à l’organologie
genre de problème épistémologique. Nous cherchons à donner à la et aux interactions entre les agents de la musique populaire.
poésie vocale1 de tout style ses lettres de noblesse en évitant de l’as- Considérer la musique populaire ainsi devrait aussi impliquer la
similer à l’étiquette anglo-saxonne « popular music », syntagme qui, musique de tradition orale, c’est-à-dire celle dont la connaissance
en définitive, évacue la dimension textuelle de l’objet. En outre nous implique l’apprentissage par la filiation familiale ou tribal ou groupal.
expliquerons pourquoi nous ne considérons pas davantage la poé- C’est précisément l’avènement des médias de masse qui a fait dispa-
sie vocale que ce que les Anglais nomment la popular music comme raître de l’activité musicale les modes de transmission de la musique
des disciplines mais comme des objets d’études. traditionnelle. L’anthropologie culturelle s’appuie ainsi plus sur une
archéologie du patrimoine matériel liée à la musique traditionnelle
La reconnaissance académique d’un corpus permet de valider son plutôt que sur l’analyse des pratiques de transmission contempo-
existence comme objet d’étude. Dans les pays anglo-saxons, la musi- raines alors que la dimension musicologique peut encore s’intéres-
cologie a progressivement prise en compte la musique populaire ser aux dimensions musicales de la musique traditionnelle2.
notamment par le travail bibliographique de The Music Index (1949- )
et de l’index International Index to Music Periodicals en cédérom. Le Folk
développement des études sur les musiques populaires dans les À la fin des années 1950, la génération des lendemains de la guerre
années 1970 au sein d’un mouvement plus vaste que l’on a baptisé réinvente au Etats Unis le mouvement de la folk revival s’exprimant
les cultural studies. A preuve les nombreuses revues comme Popular notamment par des marques de mécontentement vis-a-vis de la cul-
Music and Society (1971), Popular Music (1981), Journal of Popular ture de masse. J. Dunlap fait appartenir Alan Lomax, ethnomusico-
Music and Society (1988) et la revue Australienne Perfect Beat (1992). logue3 et Bob Dylan à ce mouvement. Il s’agit là de deux médiateurs
Les magazines, aussi plus nombreux, permettent de mieux assimiler aux fonctions et aux goûts esthétiques forts différents même si la
les pratiques à un ensemble cohérent. fonction politique et idéologique possédait des racines communes.
«Other leaders in the Folk Protest movement included the folklorist
Le travail de Philipp Tagg, pionnier de l’IASPM, est également connu Alan Lomax (born 1915), Moses Asch, owner of Folkways Records
parmi d’autres comme celui de John Sheperd, l’un des co-directeurs (born 1905), and Pete Seeger the proselytizer of ‘hootenanny’ group
de l’Encyclopaedia of Popular music publié chez Continuum, pour singing and a co-founder of Broadside (born 1919)4.». Certes, comme
avoir fait la promotion de l’étude de la musique populaire. La publi- le signale Dunlap, «the sociologist R Serge Denisoff was among
cation d’encyclopédies sur la musique populaire constitue d’ailleurs those who observed that the majority of protest songs of the 1930s
un autre élément qui permet de vérifier l’importance académique de and 1940s differed from those of the next generation. He called the
la musique populaire en langue anglaise. Dans ces cas-ci le jazz et la earlier song ‘magnetic’, expressing collective feelings of unity and
chanson sont mis sur le même pied. Cela s’explique par l’importance ideological power in a time of general economic depression. By con-
accordée au composant musical dans la chanson de consommation trast, he believed that the majority of the protest songs of the 1960s,
1
Depuis plus de cinq ans nous valorisons l’emploi de poésie vocale plutôt que poésie orale popularisée par Paul Zumthor sous l’influence des travaux anglo-saxons. En effet, en utilisant
poésie orale, d’une part on crée une confusion potentielle entre poésie de tradition orale et poésie signée, assimilant cette dernière à la tradition orale, ce qu’elle n’est pas et, d’autre part,
en utilisant poésie vocale plutôt que son quasi-synonyme poésie orale on met plus l’accent sur l’aspect interprétatif de la poésie. (Cf De Surmont, 2003).
2
Mark Slobin, 2003 : p. 72.
3
Le titre de son ouvrage Folksong Style and Culture n’est pas consacré à des musique du style de Dylan mais synthétiser les courants antérieurs de l’ethnomusicologie et partant, il essaie
de comblé le fossé en l’ethnographie des événements musicaux et l’analyse du répertoire musical. Voir Jean-Jacques nattiez, 2004 : p. 724.
4
Dunlap, 2006 : p. 550.
a time of a middle-class affluence, were ‘rhetorical’ expressing indi- merciaux, ou le fait d’avoir du succès. Au dix-neuvième siècle, la culture
vidual feelings of formless discontent with particular issues.» Il musicale de masse ne se posait pas de la même manière pour que
ajoute plus loin «However the more abstract concepts that tended to l’ambiguïté frappe aux yeux ce qui est maintenant devenu le cas.
dominate the songs of the 1960s, including many of Dylan’s songs,
may simply have reflected a different worldview that arose with the On trouve cette même lecture de la folk music chez Ignazio
post-war generation.» (p. 550) L’auteur ajoute «[t]he differences Macchiarella : « La première redécouverte des ballades est certaine-
between the dominant styles of protests songs in the pre-war and ment due au folk music revival (revitalisation de la musique folklo-
the post-McCarthy periods perhaps can be understood best in terms rique), mouvement qui existait déjà au stade embryonnaire aux États-
of the contrast between two competing philosophical points of Unis, vers le milieu des années 1930 (grâce surtout aux recherches
view: an essentially rational and materialistic or orthodox commu- ethnomusicologiques d’Alan Lomax et aux programmes radiopho-
nist-inspired approach, on the one hand, and a more idealistic niques et aux disques de Woody Guthrie et de Leadbelly) et qui a
approach, on the other. The former emphasizes self-evidently practi- connu son apogée de la fin des années 1950 à la fin des années 1970,
cal tools for change and promotes proper social organization, while avec d’importants prolongements en Europe, en particulier en
the latter emphasizes feelings symbolism, and independant think- Grande-Bretagne et en Italie. Des artistes tels que Pete Seeger, Ewan
ing.» (p. 551). Lorsque l’auteur prétend que la démarche musicale Maccoll, ou Peggy Seeger et des groupes comme Almanac Singer ou
initiale de Dylan pourrait s’inscrire dans ce mouvement social et poli- le Nuovo Canzionere Italiano, ainsi que des publications périodiques
tique de l’idéalisme américain post-McCarthy il omet de mentionner comme Broadside, l’âme du mouvement aux Etats-Unis, ont consacré
que c’est par ce stratagème que s’est opérée une confusion entre la une attention toute particulière aux ballades, les ont fait connaître et
folk music comme musique du peuple et la musique traditionnelle ont diffusé une grande quantité de ces « histoires « traditionnelles. »
transmise par la transmission orale. Car en ce sens la musique de
Dylan n’a rien de traditionnelle si ce n’est que le fait d’épouser les Bref « […] grâce aux enregistrements déposés dans les archives
convictions idéologiques du peuple. En principe, celles-ci peuvent sonores, le folk music revival a utilisé les schémas musicaux des
être futuristes ou passéistes tout en restant « folk ». Car en somme le ballades pour créer des oeuvres nouvelles5. »
fait que la chanson traditionnelle représente le vrai peuple ou non
n’est pas un argument pertinent pour faire assimiler la folk music Il semble qu’outre la dichotomie tranchée entre musique de tradition
abusivement à la tradition orale parce qu’elle adhère aux mêmes orale et musique signée une distinction ait été faite entre ‘folk’ pour
principes idéologiques. La dimension contestataire de Dylan à une désigner ce qui est /ancien/ opposé à /popular/. Jeff Todd Titon
certaine époque n’a rien de traditionnelle si ce n’est que d’apparte- affirme : «Something ‘folk’ was said to be old, traditional or custom-
nir à une philosophie (on parle de protest song de manière évidem- ary, and anonymous; its provenance was in rural areas; it was
ment connotée) qui possède des antécédents historiques chez des transmitted orally rather than by means of writing or print; and it was
philosophes de la désobéissance civile et du transcendantalisme communal, shared by a group of people with a common way of life.
comme Henri-David Thoreau et Ralph-Waldo Emerson,. En effet chez ‘Popular’ was new, or at least not old, and its creators often were
Dylan comme chez les autres folk singers de sa période souvent cités known; its provenance was the town and city; it was mass-
comme Pete Seeger, Joan Baez, voire chez des Québécois comme disseminated by print and, later by radio, recordings, television,
Richard Séguin, le processus de transmission passe toujours par l’écrit video and computers; it was ephemerals, not traditional; it
et n’émane pas de la tradition orale. Ce qui permet d’affirmer qu’une was created as a product for consumption rather than group
chanson est traditionnelle ou non ne relève pas des connotations participation; and it was sold for profit6.»
idéologiques soulevés par le texte, ni le fait de décrire les préoccupa-
tions du peuple ou de lui être destiné ou en tant que « folk singer » Le flou épistémologique
d’être considéré comme plusieurs leaders du mouvement l’on écrit Outre, le problème du champ de référence de la musique
comme des men of the people (Dunlap, 2006 : 564), mais relève de populaire, il importe de s’interroger sur l’existence ou non d’une
processus de transmission. Le sens de populaire ne permet pas de discipline autonome d’étude de la poésie vocale. Dans un travail
rendre ce faisceau de traits sémantiques. Ma conférence présentée à récent, j’ai tenté de montrer comment le concept de cantologie
Liverpool en 1999 et le chapitre de ma thèse consacrée au mot popu- créé par Stéphane Hirschi, dont nous connaissons la direction des
laire décrivait ce problème annonçant d’ailleurs la disparition progres- actes de colloque de Valenciennes et l’ouvrage sur Jacques Brel,
sive de la marque « populaire » dans les dictionnaires de langue géné- avait en quelque sorte créé une confusion entre l’objet d’étude et
rale du français au profit de la marque « familier ». L’usage de la marque le sujet d’étude voulant faire de la chanson une discipline autonome
« familier » s’est avéré pour plusieurs plus conforme aux réalités de alors qu’elle est en fait un objet d’étude approché par différentes
l’usage populaire que « populaire » ne renvoyant qu’aux aspects com- disciplines. ➥
5
Ignazio Macchiarella, 2003 : p. 1313.
6
Jeff Todd Titon, 2003 : p. 76.
Dans la Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World, Alan le jazz et le classique représentant respectivement 2,7 et 2,6 du total
Stanbridge affirme que «[the] field of popular music studies is des ventes alors que le reggae et le blues, qui a priori sont considé-
somewhat loosely constitued drawing on disciplines such as socio- rés comme « populaires », ne représentent que 0,8 et 0,3 des parts du
logy, cultural studies, mass communication and musicology7.» marché. Le folk se classant lui-même nettement en-dessous de la
musique savante avec 1,2 % des ventes. Si l’on ajoute à cela que le
La confusion ne porte pas tant sur la manière dont on a défini le jazz, le blues et les musiques du monde ne font pas partie de la caté-
terme cantologie plutôt que sur le terme lui-même qui suggère par gorie populaire chez le disquaire Archambault musique, l’un des plus
sa morphologie la science de la chanson comme l’on dit aussi socio- importants de Montréal, on peut se demander ce qui est populaire
logie, anthropologie, semblant laisser croire que l’étude de la chan- et ce qui ne l’est pas en ce début du XXIe siècle.
son est une discipline indépendante comme les autres des sciences
humaines possédant ses propres méthodes alors qu’en fait elle est Certes la chanson française recours à ces dénominations pour dési-
forcément supradisciplinaire, c’est-à-dire qu’on peut l’aborder à par- gner ses propres genres chansonniers privilégiant ainsi le compo-
tir de différents points de vue. Tom S. Caw affirme dans son article sant musical dans la dénomination des genres mais elle recourt plus
«Popular Music Studies Information Needs : You Just Might Find» que souvent pour une chanson marquée par l’importance du texte au
la «popular music studies is far too interdisciplinary to be considered lexème chanson. Ainsi on fera la distinction très subtile et pas forcé-
a ‘discipline’ (p.2004 : [49])». Or l’emploi du terme cantologie même si ment claire entre rap français et chanson française alors qu’en fait rien
Hirschi ne le définit pas explicitement comme étant une discipline n’exclurait la possibilité de placer la chanson rap, fortement politisée
dénote, par sa construction morphologique, une discipline. et mobilisatrice par ailleurs, sous la désignation de chanson française
d’ailleurs souvent considérée comme telle que lorsqu’il s’agit de
En outre, après avoir posé le problème du champ de référence des chanson à texte. En outre, l’appellation chanson populaire a toujours
musiques populaires, on pourrait tout autant émettre des réserves été confuse. Même au XIXe siècle lorsque l’on prétend faire désigner
quant à l’inclusion de l’étude de la chanson au sein de la popular par l’épithète populaire la chanson de tradition orale, le compositeur
music. En effet, la popular music anglo-saxonne englobe un faisceau Achille Fortier intitule son recueil 20 chansons populaires des chan-
d’objets musicaux forts variés comprenant le blues, le jazz qui sont sons de tradition orale et des chansons signées dont une chanson
souvent purement instrumentaux contrairement à la forme prototy- napoléonienne (« Vive Napoléon ») et une chanson patriotique
pique de l’objet-chanson. En outre, il n’y a pas comme dans la fran- comme « Une Canadien errant ». Par conséquent ce qui me semble
cophonie cette prééminence du composant linguistique de l’objet poser problème n’est pas tant le fait que l’on ne désigne comme
chanson qui existe puisque l’on nomme volontiers les objets-chan- chanson française ce qui n’est que de la chanson à texte, encore que
sons par le style musical auquel ils se rattachent comme le rock, le cette qualification reste très subjective, plutôt que de regrouper la
punck, le new wave, etc. Cette pratique a influencé en revanche les chanson à texte sous la coupole des musiques populaires calquée
francophones au point que l’on ne dise pas chanson rock, chanson sur l’épistémologie anglo-saxonne. En fait la chanson d’expression
rap, etc. lorsqu’il s’agit de chanson dont les esthétiques musicales française remonte au Moyen-Âge et ce que l’on nomme la popular
sont anglo-saxonnes mais on tronque l’unité lexicale dénotant un music en anglais et sous laquelle on calque le champ d’étude en
composant linguistique, en l’occurrence chanson, pour ne garder milieu francophone, ne concerne que quelques genres musicaux
que le mot dénotant un genre musical. Cette pratique pourrait être apparus au XXe siècle essentiellement. Par conséquent où ranger la
critiquable notamment en ce qui concerne le rap si l’on considère chanson de la Renaissance sinon en scindant l’activité musicolo-
avec Roger Chamberland que : « Contrairement aux musique rock et gique en deux, selon que l’on étudie la chanson polyphonique ou la
pop que l’on associe sans mal à la langue anglaise, le rap représente chanson de consommation. Et la chanson polyphonique et la chan-
donc une forme de résistance complexe face à la globalisation éco- son de geste n’émanent-elles pas elles aussi du peuple ? Dominique
nomique et l’uniformisation des identités culturelles8 ». D’ailleurs, la Boutet n’affirme t-il pas ainsi que la chanson de geste, proférée et
lexicographie française a de tout temps fait privilégier la définition répétée par le jongleur devant le public correspond à ce que nous
de base du genre chanson par un texte rimé ou non associé à une appellerions la culture de masse par opposition au roman, lisible
mélodie et destiné à l’audition publique ou tout au moins vocalisée dans le manuscrit qui le conserve est surtout destiné à un public raf-
en plus de sèmes associées comme /brièveté/, /oralité/, etc. Ainsi la finé, instruit9.
chanson rock ou de la chanson blues devient du rock et du blues et
logiquement on en oublierait que cela reste de la chanson peut Afin de résoudre ce genre de problèmes de multiplicité d’objets
importe la littérarité des textes. Enfin, la notion de populaire peut d’étude j’ai créé un vocabulaire opératoire qui répond aux exigences
être critiquée sur le simple fait que les statistiques de la British pho- des spécialistes des objets-chanson toutes époques confondues. Ce
nograph industry de 2004 montrent des chiffres de vente égaux pour vocabulaire ne résout sûrement pas tous nos problème et attend les
7
2003 : p. 109.
8
2006 : p. 11.
9
Dominique Boutet, 2006 : p. 1999, 209.
critiques et les suggestions de la communauté scientifique. J’ai anglais eux mêmes emploient les termes chanson française,
notamment fait le relevé de plusieurs syntagmes entrant en concur- chansonnier chanson yéyé en parlant de la tradition française indui-
rence avec musique populaire et nettement moins ambigüs quand sant par là la spécificité française. C’est le cas notamment de Chris
au fait de désigner les dimensions commerciales de l’objet-chanson : Tinker (2002) et Peter Hawkins (2000) parmi tant d’autres.
chansons à succès (Colette Beaumont-James), chanson de variétés
commerciale (Henri-Skoff Torgue), etc. On en retrouve certains dans Conclusion
mon article paru dans la Revue de musique des universités cana- Si l’on faisait un bilan des principaux points qui ont été soulevés dans
diennes en 2003 alors que la méthode qui préside à la résolution de ce texte, il faudrait revenir pour terminer sur le fait que la cantologie
problèmes conceptuels est expliquée dans la revue Langage et est bel et bien comme Stéphane Hirshi le professe une multitude
l’homme en 2005. d’approches pour aborder la chanson mais que le mot le plus appro-
prié pour dénommer cette pratique n’est peut-être pas cantologie
Si le populaire est ce qui émane du peuple et non ce qui est commer- puisque même s’il s’agit d’un savoir sur la chanson il ne s’agit pas
cial peut-on effectivement prouver que des frontières étanches exis- d’une approche comme telle Ensuite la cantologie a été créée dans
tent entre les deux. En définitive ce que l’on fait émaner du peuple une diaspora intellectuelle française qui ne se superpose pas à
n’est-ce que ce qui a un air de revanchard. De cette manière n’en l’étude de la « popular music » anglo-saxonne. Nous croyons en effet,
vient-on pas à désigner la chanson rock sous la houlette de musique que l’étude des objet-chansons n’est pas une copie conforme de
populaire tout en attribuant au composant musical une supériorité l’activité musicologique des spécialistes de la popular music. A ce
au détriment du composant textuel de l’objet-chanson. Il ne vien- niveau nous croyons que les anglo-saxons ont moins bien réussi à
drait à l’esprit de personne de dire « poésie populaire » aujourd’hui démêler leur objets d’études en assimilant la musique folk à la
pour désigner des phénomènes chansonniers comme le répertoire musique traditionnelle, en entretenant la confusion entre popular
de Madonna, d’Indochine même si ce fut le cas à des époques loin- music et traditional music et en ne considérant pas suffisamment les
taines pour désigner des poésies vocalisées chantées par le peuple. changements qu’a apportée l’écoute acousmatique, c’est-à-dire par
Les ambiguïtés entre populaire et folkorique ont été toujours entrete- l’intermédiaire des hauts-parleurs sur les objets d’études. A ce titre, le
nues autant en anglais qu’en français et en anglais l’usage de folk juke box né à la fin des années 1930 et qui s’est généralisé qu’après
sous-entend il obligatoirement une référence à la tradition orale la guerre, est un bel exemple de modification des pratiques de
comme nous nous sommes demandés plus tôt ? Si c’est le cas pour consommation de la musique d’alors. Nous avons aussi mentionné
Joan Baez et Dylan il ne s’agirait dès lors que d’inspiration si l’on que sont rangées sous l’étiquette popular music des genres musicaux
considère que les deux sont avant tout auteurs de chansons signées. parfois moins commerciaux que les genres jugés non populaires. Sur
cette base on peut entendre que les genres dits popular ne le sont
Cette ambiguïté entre popular et folklore a eu aussi cours dans de que du fait qu’ils sont l’expression du peuple alors qu’il est difficile de
nombreux pays et parfois avec des connotations politiques franche- savoir ce qui dans la musique savante est l’expression du peuple
ment affirmées comme le signale Stean Stroud à propos de la MPB quand on sait que de nombreux compositeurs se sont inspirés de
(Musica Popular Do Brasil). Dans son article l’auteur affirme que dans musique traditionnelle ou ont exprimé des sentiments ou des affects
les années 60 la mode dans la gauche brésilienne était plutôt l’em- qui sont propres au peuple, compréhensibles par tous. En outre, de
ploi de « popular» que de «folklore» perçu péjorativement10. Les chan- nombreuses pièces de musiques dites savantes sont devenues des
sons collectées et enregistrées par Marcus Pereira «were first and best-sellers du vivant de leurs compositeurs ou de manière post-
foremost aimed at a commercial, rather than an academic marcket, hume et l’ethnomusicologie elle-même a, comme l’affirme Ramón
and he was aware of the risk of alienating potential record buyers by Pelinski « abandonné –parce que non nécessaires et simplistes –les
including too much ‘difficult’ material.(313) Marcus Pereira explora la oppositions entre ‘populaire’ et ‘savant’, entre oral et écrit, et la pré-
musique régionale en combinant différents genres et les enregistre- supposition qu’un ensemble de méthodes et d’attitudes différentes
ments de terrain avec des versions de compositeurs régionaux chan- est nécessaire pour l’étude de ces catégories11. » Enfin le dernier élé-
tées par des artistes forts connus en leur temps comme Nara Leao, ment sur lequel il conviendra de réfléchir c’est le calque qui a été fait
Ivone Lara et Clementine de Jesus (307). L’auteure emploie le terme de poésie orale par Paul Zumthor vraisemblablement inspiré de
«regional popular music» alimentant par des allusions régulières aux Walter Ong qui fait paraître en 1982 Orality and Literacy : The techolo-
dimensions commerciales de la démarches de Pereira, l’ambiguïté gizing of the Word assimilant ainsi de manière ambigüe le corpus de
sur les contenus proprement hérités de la tradition orale. la chanson signée à celui de la tradition orale par le recours à
l’épithète /orale/. Les études littéraires s’en sont emparées sans
Nous avons expliqué que l’épistémoplogie anglo-saxonne et forcément faire la part entre ce qui est oral et ce qui ne l’est pas au-
francophone ne répondent pas aux mêmes contraintes sur le plan delà du Moyen Âge. ➥
historique. On ne doit pas d’ailleurs ignorer que certains auteurs
10
Stean Stroud, 2006 : p. 310
11
Ramón Pelinski, 2004 : p. 759.
Bibliographie
ADORNO, Theodor W, with George Simpson, «On popular music», Studies in
Philosophy and Social sciences, 9, 1941, 17-48.
BOUTET, Dominique, « La voix : mirages et présence de l’oralité au Moyen
Âge », dans (ed.) Frank Lestrigant, Michel Zink, Histoire de la France littéraire,
Paris, PUF, 2006, p. [1934]-225.
CAW, Tom S. «Popular Music Studies Information Needs : You Just Might
Find...», Popular Music and Society, vol. 27 n 1, 2004, p. [49]-54.
CHAMBERLAND, Roger, «Le paradoxe culturel du rap québécois», dans (ed.)
Patrick Roy et Serge Lacasse, Groove, enquête sur les phénomènes musicaux
contemporains,Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2006, p. [1]-16.
CLIFFORT, James, The predicament folkculture. Twentieth century Ethnography,
literature, and Art. Cambridge, MA Harvard University Press, 1988.
DENISOFF, R. Segem, Great Day Coming : Folk Music and the American Left.
Baltimore, MD Penguin, 1973.
DE SURMONT, Jean-Nicolas, « Les mutations componentielles de l’objet-chan-
Partagez votre expérience et faites avancer la qualité de l’éducation musicale
son », Canadian University Music Review/Revue de musique des universités cana-
au Québec. C’est cet esprit de professionnalisme et de collégialité qui oriente diennes, n° 24-1, 2003, p. [79]-101.
la rédaction de la revue. Nous souhaitons qu’elle soit un véritable canal DUNLAP, James. «Through the Eyes of Tom Joad : Patterns of American
d’échange entre les musiciens éducateurs, en phase avec la réalité vécue Idealism, Bob Dylan, and the Folk Protest Movement», Popular Music and
Society, vol. 29 n 5, décembre 2006, p. 549-573.
dans les classes de musique de la province. Pour le meilleur ou pour le pire,
c’est en partageant les idées que nous serons à même de trouver des solu- [FORTIER, Achille], 20 chansons populaires, Montréal, Edmond Hardy, 1893.
tions et d’améliorer collectivement la qualité de l’éducation musicale. C’est FRITH, Simon, Musicology for pleasure. Essays on the sociology of pop, New York,
Routledge, 1988.
aussi en partageant l’information avec les différents partenaires de la
GREEN, Christopher (ed.) compiled by Christopher Green (ed), British
Fédération qu’ils seront en mesure de mieux comprendre les bienfaits de Phonograph industry Statistical Handbook, 2004.
l’éducation musicale lorsqu’enseigné dans un encadrement adéquat. HAWKINS, Peter, Chanson : The French Singer-Songwriter from Aristide Bruant to
the Present Day. London, Aldershtom, 2000.
Que ce soit pour : LOMAX, Alan (1968), Folk song style and culture, New Brunswick, Transactions
■ Présenter un super projet que vous avez réalisé avec vos élèves… books, 1978.
■ Décrire les horribles conditions dans lesquelles vous enseignez… MACCHIARELLA, Ignazio, « De la musique ethnique à la musique de divertisse-
ment », dans Jean-Jacques Nattiez (ed), Musiques, une encyclopédie pour le XXIe
■ Partager du matériel pédagogique qui pourrait intéresser vos collègues…
siècle, t. 1 Musiques du XXe siècle, Arles et Paris, Actes Sud, Cité de la Musique,
■ Donner votre opinion sur le nouveau programme… 2003, p. 1304-1321.
■ Expliquer votre situation de jeune enseignant… MOORE, Allan F, Rock : the Primary Text. Developing a Musicology of Rock,
■ Suggérer des solutions reliés à l’encadrement scolaire… Buckingham, Open University, 1993.
Ça nous intéresse et ça risque bien d’intéresser vos collègues!!! NATTIEZ, Jean-Jacques, «Ethnomusicologie», dans Musiques une encyclopédie
pour le XXIe siècle ; les savoirs musicaux, vol. 2, (ed.) Jean-Jacques Nattiez, avec la
coll. de Rossana Dalmonte et Mario Baronie, Arles et Paris, Actes Sud et Cité de
Vous pouvez aussi nous écrire pour nous faire vos commentaires sur la revue la Musique, 2004, p. [721]-739.
ou nous suggérer des idées de textes que vous aimeriez voir paraître dans le NEGUS, Keith, Popular Music in Theory, Cambridge Polity Press, 1996.
magazine. ONG, Walter, Orality and Literacy. The Technologizing of the Word, Londres, New
York, Routledge, 1982.
PELINSKI, Ramón, « L’ethnomusicologie à l’ère postmoderne », dans Musiques
une encyclopédie pour le XXIe siècle ; les savoirs musicaux, vol. 2, (ed.) Jean-
Envoyez votre texte Jacques Nattiez, avec la coll. de Rossana Dalmonte et Mario Baronie, Arles et
ou communiquez Paris, Actes Sud et Cité de la Musique, 2004, p. [740]-765.
avec Jean-Sébastien Gascon SLOBIN, Mark, «Ethnomusicology», Continuum Encyclopedia of Popular Music
of the World, vol. 1, (ed.) John Shepherd, David Horn, Dave Laing, Paul Oliver
(450) 674-6645
and Peter Wicke, 2003, p. 72-73.
jsgascon@videotron.ca
STANBRIDGE, Alan, «Postmodernism», Continuum Encyclopedia of Popular
Music of the World, (ed.) John Shepherd, David Horn, Dave Laing, Paul Oliver
and Peter Wicke, 2003, p. 106-111.
STROUD, Sean, «Marcus Pereira’s Musica Popular do Brasil : beyond folklore?»,
Popular Music (2006), vol 25/2, p. 303-318.
TINKER, Chrism «A singer-songwriter’s view of the French record industry : the
case of Léo Ferré», Popular Music (2002), vol. 21/2, p. 147-157.
TITON, Jeff Todd, «Folklore», in John Sheperd and al., Op cit., 2003, p. 76-78.
L’enseignement de la musique à l’école primaire doit rester une Qu’est-ce que la musique actuelle?
expérience ludique, attrayante et divertissante. Les musiciennes Depuis les années 1980 et plus particulièrement au Québec,
Joane Hétu et Danielle Palardy-Roger l’ont bien compris en propo- l’expression musique actuelle désigne un courant musical d’avant-
sant à des enfants âgés entre 5 et 10 ans, des ateliers d’initiation à garde dont les musiciens, fuyant les institutions musicales, en
la musique actuelle. À travers des activités pratiques axées sur le déconstruisent les valeurs en leur opposant ce que celles-ci
développement des interactions entre les besoins de l’apprenant ont mis à l’opprobre. La musique actuelle œuvre alors sans se
et les ressources du milieu, il s’agit de transmettre à l’élève des soucier ni des modes en vigueur ni des conventions, et se fait
connaissances en l’intégrant au cœur même du processus d’ap- fort de mettre en lumière la participation des femmes à la
prentissage duquel il s’agira d’extraire des assises plus théoriques. recherche musicale. Différentes tendances musicales y
Cette méthode pédagogique, qui repose sur l’expérience cogni- cohabitent (pêle-mêle bruitisme, sons électroniques, impro-
tive, est préconisée par Dewey dans sa critique de l’enseignement visation libre, rock, chanson, poésie ou musique du folklore)
traditionnel. Sa doctrine, que l’on peut résumer par la formule lear- et permettent d’explorer la création spontanée où s’établis-
ning by doing, établit que l’éducation expérientielle, impliquant sent de nouvelles relations entre les artistes et le public. Celles-ci
une mise en rapport direct de l’élève avec la réalité étudiée, est sont marquées par de nouveaux rapports entre les compositeurs et
beaucoup plus profitable que tout autre formation dont les direc- les musiciens, l’implication des compositeurs en tant qu’interprètes
tives seraient extérieures au Sujet. Sous l’impulsion du philosophe, de leur propre musique et la prise en compte des auditeurs dans le
les musiciennes proposent une approche de la musique ancrée processus créatif. En pratique, par ses lieux et ses moyens de diffu-
dans la vie quotidienne et impliquant les enfants; elles montrent sion, la musique actuelle se met à la disposition de l’ensemble de
les lacunes d’un enseignement qui se ferait dans un univers artifi- la communauté, bien qu’elle puisse parfois, en raison de sa nature
ciel et individualiste, par l’écoute passive de leçons imposées. propre et au même titre que la musique dite contemporaine, rester
L’enfant est un être social qui (se) construit par le faire : l’initiation à difficile d’accès tant pour le musicien confirmé que pour le profane;
la musique actuelle passera donc par l’activité sensible, mobilisera démocratisation de la culture ne veut donc pas nécessairement
les intérêts et les compétences psychosociales de l’enfant, stimu- dire, pour les acteurs de la musique actuelle, musique épousant les
lera ses impulsions personnelles en mettant l’accent sur son principes de la production de masse avec, par exemple, ses
expression, sa curiosité, sa spontanéité et ses interactions avec structures et mélodies entraînantes. Mais il n’en demeure pas
autrui. Telles sont d’ailleurs les spécificités de la musique actuelle, moins une profonde volonté d’échange et de partage, donc de
dont les principes développés par ses représentantes pour l’ensei- communication de la part des actualistes avec l’auditeur, ici et
gner s’apparentent au processus même qui en guide la conception maintenant. ➥
de la création, laquelle réfère à une méthode d’improvisation, de
mixité et de coopération entre les musiciens qu’il s’agira avant tout
de présenter. Cet exercice montrera un espace créatif de large
empan focalisé sur la transmission –et la réhabilitation– de savoirs
pratiques envisagés d’un point de vue dialectique entre idées et
théories. Sera ensuite décrit la méthode pédagogique des musi-
ciennes : elle montre que tout apprentissage expérientiel, pour
être efficace, doit viser au renforcement social de l’individu. En quoi
l’enseignement de la musique actuelle est-il un instrument d’adap-
tation à une réalité dynamique? Comment ce savoir-faire musical
permet-il d’aider l’enfant dans le développement de son savoir-
être?
En musique actuelle prime ce que les peintres automatistes québé- simples susceptibles d’être directement compris et interprétés. Les
cois appelleront le contenu manifeste de l’œuvre d’art, c’est-à-dire partitions sont d’abord distribuées aux groupes d’élèves disposés
la sensibilité de l’artiste gravée dans la matérialité de l’œuvre. devant les musiciennes. Elles sont jouées une première fois par les
L’intérêt de l’œuvre se situe alors dans la gamme d’émotions que actualistes tandis que les élèves les suivent des yeux. Les objets
les musiciens auront su susciter et partager avec le public. sonores sont ensuite présentés dans leur nouvelle fonction aux
Sensibilité, réceptivité et originalité donnent sens à la musique enfants, alors invités à découvrir ces sonorités insolites, puis à
actuelle, celle-ci correspondant à une pratique musicale expressive exprimer leurs propres idées. Encadrées par les professionnelles
dont la teneur réside dans le parcours musical et émotif qui l’a dans leurs formulations, toutes les idées sont soumises et discutées
engendrée. L’œuvre musicale actualiste est ainsi éprouvée et relève avec l’ensemble de la classe.
de l’expérience vécue par les musiciens et les auditeurs; elle n’est
conditionnée que dans ce rapport dialogique qui s’établit entre Semblable détournement de ces objets offre plusieurs avantages :
eux. Ces constantes, qui font la cohésion esthétique de la musique d’abord, celui de démystifier la création musicale étant donné la
actuelle, justifient pleinement son enseignement par le truche- manipulation de ces objets qui s’effectue sans souci de prouesse
ment de l’expérience cognitive. technique ni critère de beauté imposé de l’extérieur; l’enfant prend
alors conscience de sa capacité à créer en utilisant ses talents pro-
En effet, compte tenu de la société qui tôt impose ses normes pres. « Parce que nous considérons chaque enfant comme un petit
individualistes (jugements de supériorité, d’infériorité, rivalité ou musicien, il faut leur donner un accès extrêmement rapide et facile à
hiérarchie) et critères de goût, il s’agit, pour les actualistes, de fami- la musique, en leur procurant du plaisir qu’il pourront créer et parta-
liariser l’auditeur dès son plus jeune âge avec leur pratique musicale, ger entre eux tous », explique Palardy-Roger. Il s’agit alors de faire
longtemps restée ignorée, voire incomprise par certaines institu- vivre aux écoliers « l’expérience d’un orchestre », c’est-à-dire en les
tions. Le jeune public est « ouvert et très réceptif à la musique mettant, d’une part, dans le rôle d’un instrumentiste d’orchestre
actuelle. Il démontre beaucoup d’intérêt et d’aptitude pour le genre jouant de son instrument en vue d’une harmonie sonore avec les
et comprend très vite ce qui est en jeu » . Les musiciennes ont mis sur autres, et, d’autre part, à la place du compositeur travaillant sur
pieds un programme musical éducatif basé sur la participation des chaque instrument, chaque son qu’il organisera dans un tout. L’élève
enfants et la prise en compte de leurs idées dans le processus découvre et utilise ainsi ses propres compétences de créateur en
créateur. Les éléments qui en résultent deviennent ensuite un terrain herbe, qui évolueront tout au long de l’atelier. Cet apprentissage sera
de réflexion invitant les apprenants à élaborer un sens à leur expé- d’autant plus profitable qu’il sera facilité par la prise conscience par
rience, et, partant, les formatrices à y greffer des liens avec l’histoire l’enfant de la beauté qui peut résulter de son environnement direct.
de la musique. L’initiation à la musique actuelle s’opère dans cette De plus, il apprendra à solutionner les problèmes qu’il rencontrera au
dynamique reliant les intérêts et les activités de l’enfant aux sujets cours de l’expérience musicale, en proposant ses idées, en écoutant
étudiés en considérant les quatre « ressources naturelles » du jeune celles des autres et en apprenant à les faire se rejoindre.
sujet : celles « de communiquer, de construire, de chercher à savoir
et d’affiner son expression » (Dewey,1899,p.30). La méthode des actualistes mise sur la motivation du jeune public,
somme toute attisée par l’aboutissement à une réalisation
Jeux et travaux concrète – le concert de fin de session, présenté devant les parents
Depuis 2001, l’objectif pédagogique des actualistes est de préparer et les camarades d’autres classes. Le plan de départ élaboré par les
les enfants au jeu instrumental, à l’improvisation, à la composition musiciennes propose un ensemble de tâches dans lesquelles tous
ainsi qu’à l’analyse des situations musicales qu’ils vont vivre. Le les apprenants peuvent s’impliquer et jouer un rôle actif dépen-
cahier pédagogique conçu par les musiciennes expose une damment de leurs envies, besoins, émotions et intérêts propres.
méthode basée sur un travail de création réparti en quatre équipes Les enfants ont donc constamment la parole : ils peuvent question-
équilibrées et communicantes autour d’un canevas de base faisant ner les musiciennes et remettre en question les données fournies.
intervenir des objets issus du quotidien en guise d’instrumenta-
rium. Ces bruiteurs (assiettes en aluminium, verres en plastique, Un apprentissage a lieu à la suite de l’utilisation d’informations
moules, fouets de cuisine, bâtonnets de bois, bouteilles ou sacs de accompagnée d’une réflexion sur l’effet produit par cette action en
billes) sont sélectionnés en fonction de leur familiarité avec les fonction des buts visés. […] L’apprentissage peut […] débuter par
enfants, de leur attrait et de leur complexité acoustique. L’idée est une expérience qui suscite des questions auxquelles une personne
d’en extraire toute la richesse sonore et d’organiser ces nouveaux tente de répondre en s’interrogeant et en expérimentant. […] Il se
sons autour d’un canevas fourni par les créatrices – sorte de parti- développe en un dialogue, une vérification et une conclusion entre
tion graphique et verbale constitué de pictogrammes et de mots ces deux éléments.
Les musiciennes partent du principe selon lequel il n’y a pas de mais aussi dans des courants musicaux où la question de la
réponse définitive aux questions posées : toutes sont recevables si création spontanée a largement fait débat dans les années 1950
tant est qu’elles puissent s’insérer dans le tout visé par l’ensemble (par Boulez ou Stockhausen). C’est encore l’occasion d’exposer la
de la communauté. Les actualistes présentent alors aux élèves création musicale des femmes par des démonstrations et l’analyse
quelques solutions possibles avec modestie, respect et délicatesse, de leur partition.
mais aussi avec précision et clarté pour qu’ils puissent déployer le
plus largement possible leurs propres systèmes de valeurs et de Pareil accompagnement dans l’apprentissage permet aux enfants
représentations. d’acquérir une connaissance plus complète de la musique, sans
cloisonnement ni barrière, dans l’égalité des chances, la possibilité
L’expérience à l’épreuve de la pensée pour tous d’une identification positive et le partage des expé-
Les élèves sont ainsi incités à réfléchir sur ce qu’ils viennent de vivre riences. De plus, cette méthode expérientielle qui encourage la
et de créer ensemble. Les musiciennes font intervenir des éléments participation, la capacité d’initiative et de réflexion en collabora-
d’apprentissages identifiables, figurant au programme de l’une ou tion perpétuelle avec l’autre, favorise le développement de
de plusieurs disciplines. Alors en présence d’une œuvre qu’il a lui- pratiques, de savoirs et de savoirs-être en société en raison du
même contribué à produire, l’enfant peut ainsi confronter cette respect commun qui émane de l’expérience partagée. Or le
expérience à des matières plus théoriques, comme l’histoire de la partage, l’échange mutuel et la complémentarité sont des poten-
musique et de l’art plus généralement. C’est donc l’occasion, pour tialités innées correspondant au « capital non investi, dont la mise
les musiciennes, de parcourir l’histoire de la musique occidentale en valeur conditionne la croissance active de l’enfant » (Dewey,
en expliquant aux enfants que les objets issus du quotidien qu’ils 1899,p.30). Stimulées dans les ateliers d’initiation à la musique
viennent de manipuler à des fins sonores ont été insérés dans les actuelle, ces ressources naturelles montrent de ce courant sa
œuvres de musiciens célèbres. Après avoir présenté quelques fonction éminemment humaine et sociale.
courtes biographies, Hétu et Palardy-Roger évoqueront Russolo,
auteur du manifeste futuriste l’Art des bruits en 1913, ou les instru- Conclusion : le renforcement de l’individu social
ments inventés de Partch. Le monde de l’enfance pourra égale- L’objectif pédagogique des actualistes est de « faire vivre une expé-
ment être abordé avec la fantaisie lyrique L’Enfant et les sortilèges rience musicale à travers une activité familière aux enfants »,
(1924) où Ravel intègre une râpe à fromage, un fouet, ou avec Cage d’exercer le jugement critique, d’aider à mettre en œuvre sa pensée
grâce à la Suite for Toy Piano (1948); les éducatrices peuvent ici créatrice dans le cadre d’une création collective afin de favoriser le
raconter l’histoire reliée à la genèse du piano préparé (Bacchanale, développement de l’identité personnelle et sociale. Fondée sur la
1938) avec les divers objets insérés entre certaines cordes de l’ins- curiosité et l’envie d’agir, semblable pédagogie, où l’enfant est
trument pour en démultiplier le timbre, créer de nouveaux modes associé à l’élaboration de son propre apprentissage, se situe dans
de jeux jusqu’à transformer l’instrument en un véritable orchestre l’horizon philosophique de l’éducation expérientielle développée
de percussions. En intégrant à la composition musicale des frag- par Dewey. L’Américain dénonçait l’éducation formelle caractérisée
ments du quotidien, il peut être aussi question d’aborder les par son savoir dualiste et son passé qui se répète en se coupant des
œuvres plastiques de Duchamp avec le célèbre ready-made, ou les expériences nouvelles. Normative et individualiste, elle se concen-
objets de récupération disposés sur les toiles du Nouveau tre, en effet, sur des réponses à des questions qu’elle formule sans
Réalisme. Parce qu’ils l’expérimentent par le savoir-faire et la rapport avec quoi que ce soit d’extérieur à la salle de cours, ainsi
connaissance, les enfants comprennent qu’il est tout à fait possible qu’à la transmission d’un savoir unique et unilatéral, obligeant les
de prolonger l’art dans le monde quotidien des matériaux usuels et élèves d’une classe à lire en même temps les mêmes livres, à
de l’expérience ordinaire. Les musiciennes invitent encore à réflé- apprendre et à réciter les mêmes leçons. Cette méthode utilisée
chir ensemble sur la différence entre le bruit et le son mais aussi le par une grande partie de l’éducation scolaire s’opère de façon
silence (elles parlent de la pièce de Cage de 1952, 4'33"), donc à abstraite et désincarnée, non sur l’enfant lui-même en tenant
chercher une définition de la musique qui soit assez vaste et com- compte de ses impulsions natives, de ses capacités et de ses
plexe pour accueillir leur propre définition à partir de leur propre intérêts propres. Or, selon Dewey, le rôle de l’école est autant de
expérience musicale. À ce parcours musical thématique, Hétu et fournir à l’enfant un savoir formel que de lui donner les moyens
Palardy-Roger incluent la propre histoire de leur pratique. C’est pour vivre en communauté; l’enfant doit y apprendre à s’adapter à
donc ici l’occasion de présenter les activités musicales des autres la société pour y vivre et assurer sa survie : « l’éducation est la
membres du groupe, comme celles du multi-instrumentiste Jean méthode fondamentale du progrès et de la réforme sociale »
Derome ou les recherches électroniques de Diane Labrosse, et (Dewey, 1897/1958,p.269). ➥
d’introduire la notion d’improvisation autour du jazz par exemple,
Les ateliers musicaux des actualistes s’inscrivent dans ces collective favorise l’entraide citoyenne dans un contexte éducatif
perspectives démocratiques. D’abord, parce que les enfants plus ludique et proche du quotidien, en donnant aux enfants les
participent à la préparation des projets qu’ils vont exécuter selon meilleures chances de réussite scolaire, qui passe aussi par l’estime
une division du travail de type coopératif régi par des prises de de soi et la considération de l’autre. Témoins les élèves qui ont vécu
décisions conjointes; ils apprennent à mettre leurs idées en cette expérience musicale : « j’ai beaucoup aimé » participer à la
commun, à faire valoir leur point de vue et à accepter celui des création du spectacle « parce que tout le monde se suivait dans
autres tout en comprenant que la seule reconnaissance des talents l’équipe quand il fallait jouer »; « j’ai aimé les sons quand on faisait
de chacun contribuera à la réussite de l’œuvre, donc au bien-être [tous] les bouteilles. J’ai beaucoup aimé participer », ou encore :
de la communauté. Les ateliers culturels des professionnelles de la « on s’amusait en apprenant comment faire de la musique »; « Je
musique incitent alors à la prise de conscience de l’enfant de son voudrais bien recommencer un jour »…
appartenance à la société et la nécessité de son apport. Impulsée
par Dewey, la méthode pédagogique des actualistes aide ainsi à Joane Hétu et Danielle Palardy-Roger sont de plus en plus
cultiver chez l’enfant son esprit social et démocratique, et en ce sollicitées par les écoles montréalaises qui se démènent auprès
sens, la musique actuelle a la capacité d’agir sur la société. Engagée de leurs commissions scolaires pour obtenir les fonds nécessaires
socialement, son action témoigne de sa confiance dans l’efficacité à cet apprentissage. Il n’y a alors qu’à espérer que ces ateliers
des échanges et dans la liberté de l’agir humain. La mission qu’elle pratiques d’éveil à musique se poursuivent malgré les réformes
se donne à travers ses ateliers culturels se situe autant dans le annoncées récemment par le ministère de l’éducation. L’initiation
processus que dans le résultat et vise à développer des aptitudes à la culture reste une source d’épanouissement personnel des
d’efficacité en matière de prise de décision, d’organisation, de enfants en tenant compte de leurs besoins naturels, qui sont des
coopération et de communication. Elle cherche également à pouvoirs actifs. En s’inscrivant dans la continuité de la vie familiale,
réduire le sentiment d’infériorité que beaucoup d’individus plus généralement de la vie sociale, l’apprentissage expérientiel
peuvent ressentir en situation d’apprentissage, en défendant une est susceptible d’agir efficacement sur le développement person-
éthique de la solidarité entre les élèves. L’expérience musicale nel de ces petits êtres dynamiques et d’enrichir leur savoir-être
présent, donc futur.
Bibliographie
BOURASSA, Bruno, SERRE, Fernand et ROSS, Denis, Apprendre de son expérience, Presses de l’Université du Québec, 1999.
Circuit – Musiques contemporaines, Vol. 6, n°2, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1995.
DEWEY, John, (1897), « Mon credo pédagogique », in TSUIN-CHEN, Ou, La Doctrine pédagogique de John Dewey, Paris, Vrin, 1958.
PALARDY ROGER, Danielle, « La musique actuelle en quelques points », Musique et pédagogie, FAMEQ, Vol. 20, n°1, automne 2005, p.39.
La FAMEQ collabore avec le réseau collégial et universitaire afin de rendre accessible et développer les activités de formation musicales
gratuites pour enrichir l’expérience musicale des étudiants du secondaire. Ces activités permettront aux étudiants les plus motivés de
rencontrer des musiciens exceptionnels sur une bas volontaire. Les trois premières institutions à collaborer sont l’École de musique Schulich
de l’Université McGill, la Faculté de musique de l’Université de Montréal et le Conservatoire de musique de Montréal. Il est conseillé de
vérifier les informations avant de se rendre.
UNIVERSITÉ MCGILL | École de musique Schulich Samedi 31 janvier
www.mcgill.ca/music 10h | Cours de maître : Patrick Graham | tambours sur cadre
L’ANNÉE DES CUIVRES 10h | Ateliers interactifs pour les jeunes par les membres de Sixtrum
L’École de musique Schulich célèbre les cuivres cette année avec 14h | Cours de maître : Bob Becker | xylophone
une série de concerts et classes de maîtres offerts par les meilleurs 16h30 | Cours de maître : Anne-Julie Caron | marimba
interprètes du Canada, des États-Unis et d’Europe. 20h | Concert – Invité spécial : Bob Becker | Atelier de percussion
de l’Université de Montréal et Ensemble à percussion Sixtrum
James Thompson | Ex-trompette solo des orchestres sympho-
niques de Montréal, Atlanta, Phoenix et Mexico Dimanche 1er février
Classe de maître : Vendredi 23 janvier à 18h 10h | Cours de maître-atelier : Louis Charbonneau | timbales
Concerts : Samedi 24 janvier et vendredi 13 mars 10h | Atelier : Paul Picard | L’Utilisation des percussions en studio
12h | Conférence : Jim Peterczak | 100 ans d’histoire de la per-
Jens Lindemann, Trompette | Soliste et professeur de trompette,
cussion aux États-Unis
University of California in Los Angeles
14h30 | Concert – Ensembles de percussion du Cégep d’Alma, de
Classe de maître : à confirmer
l’Université Laval, du Conservatoire de musique de Montréal, de
Concert : Mardi 3 février à 20h | Salle Pollack
l’UQAM. Solistes : Joao Catalao, Julien Grégoire, Philip Hornsey.
Jörgen Van Rijen, Trombone | Trombone solo, Orchestre Royal du
Concertgebouw, Amsterdam CONSERVATOIRE DE MUSIQUE DE MONTRÉAL
Classe de maître : Détails encore à venir Renseignements ou pour réservation 514 873 4031
Concert : 20 février www.conservatoire.gouv.qc.ca/montreal
Gene Pokorny, Tuba | Tuba solo, Orchestre Symphonique de Chicago Le Conservatoire de musique de Montréal vous invite à L’École du
Classe de maître : Vendredi 13 mars à 16h30 samedi ! Durant quatre semaines consécutives, le Conservatoire
Concert: 12 mars à 20h | salle Pollack présentera des cours de maître offerts par des professeurs de
l’institution. Ces cours de maître seront présentés dans la nouvelle
L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL | Faculté de musique salle de concert d’une capacité de 225 places. Le Conservatoire
www.musique.umontreal.ca invite les jeunes des écoles primaires, secondaires, collégiales et
LES ÉCHANGES PERCUTANTS ! universitaires à venir assister à ces activités de perfectionnement.
Journées de la percussion du Québec 2009 Samedi 14 mars | 10h | Cours de maître en violon
Renseignements : www.sixtrum.com Johanne Arel, Anne Robert, Sonia Jelinkova et Helmut Lipsky
Les frais d’inscription : Étudiants 9-17 ans | Gratuit
Samedi 21 mars | 10h | Cours de maître en violoncelle
Organisés conjointement par la Faculté de musique de l’Université
Elizabeth Dolin, Carole Sirois et Denis Brott
de Montréal et l’Ensemble à percussion Sixtrum, Les Échanges
percutants ! – Journées de la percussion du Québec 2009 retenti- Samedi 28 mars | 10h | Cours de maître en piano
ront du 30 janvier au 1er février 2009 à la salle Claude-Champagne Louise Bessette, Suzanne Goyette et André Laplante
et dans le pavillon de la Faculté de musique. Samedi 4 avril | 10h | Cours de maître en vents
Vendredi 30 janvier | 20 h | Concert – Salle Claude Champagne Lise Beauchamp (hautbois), Marie-Andrée Benny (flûte), Jean-
Ensembles de percussion de l’Université d’Ottawa et de l’Université François Normand (clarinette)
McGill | Solistes : Fabrice Marandola, Duo Traces, Patrick Graham
Un jour, vous avez fait de la musique, vous avez aimé cela et peu à langage qui sont en quelque sorte ses satellites. Elle s’articule
peu, votre enthousiasme vous a porté à vouloir partager votre autour de formes simples et concrètes, facile à saisir et qui procure
amour de la musique avec les jeunes. Après avoir traversé toutes du plaisir à jouer des instruments, à chanter, à bouger à s’exprimer.
les étapes de la formation en éducation musicale, vous êtes
devenu enseignant. Bravo et encore bravo! Vous avez des Orff était un homme de théâtre musical. Avec ses collègues du
convictions, du courage et de la force, trois qualités essen- monde de la danse, il a intégré la parole du théâtre, le mouvement
tielles à la poursuite de votre métier. Vous avez aussi acquis de la danse à la musique pour lui donner un sens global d’expression.
plein de connaissances à travers vos études et votre expé- Et c’est en somme ce que la pédagogie Orff tente de poursuivre. Oui,
rience. Vous avez un programme à suivre, une réforme à apprendre la musique et ses composantes, mais dans le but de
continuer d’assimiler et des comptes à rendre. l’utiliser dans un contexte où l’expression globale de l’enfant sera
interpellée à travers la musique, le mouvement et en langage
À Orff Québec, nous croyons que la musique dite « élémentaire » (poésies, contes, parler rythmés, etc.). Cela n’est-il pas en lien direct
est à la portée de tous les enfants. Elle s’allie au mouvement et au avec vos objectifs ?
Quand?
Chacune de ces occasions arrive à un moment crucial de l’année :
En septembre, pour participer au retour l’école avec des idées dans un concept Orff global. Intégration est le mot-clé.
En novembre, pour soutenir l’énergie jusqu’à Noël. Imagination est le mot-clé.
En janvier, pour fortifier l’esprit créatif. Partage est le mot-clé.
En mars, pour favoriser la diversité. Inspiration est le mot-clé.
En mai pour se former et s’éclater. Développement est le mot-clé.
La compétence « inventer » avec Jo-Anne Fraser. Création et improvisation par le biais du mouvement, de la voix et des instruments.
CONGRÈS ET CONFÉRENCES
17 et 18 mars 2009 (Québec). ATELIERS ORFF QUÉBEC
MELS | RENCONTRE DES PERSONNES-RESSOURCES http://orffquebec.ca/principale/b_ateliers.html
Juillet-août 2009.
Formation Orff intensive de 60 heures.
En 2008, 12 étudiants ont fait leur niveau 1 avec
Guylaine Myre (Orff de Base)
Lucie Allyson (flûte à bec)
France Bourque-Moreau (danse) et
Patricia Abbott (direction chorale).
La formation a permis de donner un élan extraordinaire à ces
enseignants qui ont abordé leur année scolaire avec de
nouvelles idées et une approche pédagogique efficace et
VISITEZ LE SITE INTERNET créative.
En 2009, une nouvelle formation sera mise sur pied. Les détails
www.fameq.org sont à venir…
PRIX CULTURE-ÉDUCATION
Le prix Culture-Éducation a été décerné à l'école secondaire
Antoine-Brossard pour son projet « Une exposition en partage ».
Cet établissement scolaire reçoit du MCCCF, une bourse de 3 500 $.
« Une exposition en partage » est un projet d'exposition collective
conçu par les jeunes et pour les jeunes. Cinquante-quatre
vêtements-sculptures inspirés du conte Les habits neufs de l'empereur
d'Andersen ont été réalisés par cinq groupes d'arts plastiques
grâce à la collaboration d'une ressource du Musée du costume et
du textile du Québec. Cette réalisation a aussi donné forme à un Mme Sylvie Lemieux, directrice générale des relations multilatérales, de la diffusion et de la
formation artistique, du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine,
jeu de cartes correspondant aux cinquante-quatre vêtements. Des Mme Lise Lalonde Gaucher, directrice adjointe à l’école secondaire Antoine-Brossard, Mmes Diana
Martcheva et Brigitte Lebrun, enseignantes, Mme Marie-Christine Trottier, animatrice du gala,
textes interprétatifs accompagnant l'exposition des cartes et des M. Jean Pelletier, directeur du Centre d’éducation aux adultes, ainsi que M. Alain Lamontagne, porte-
vêtements-sculptures ont été rédigés par des groupes d'alphabéti- parole de La culture, toute une école!
PRIX ISABELLE-AUBIN
Le prix Isabelle-Aubin, qui consiste en une bourse de 2 500 $
offerte par le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS),
a récompensé l'école des Nations pour son projet « Spectacle
Nouvelle-France 400e ». Tout au long de l'année, les 464 élèves du
premier au troisième cycle ont participé à de nombreuses activités
en lien avec le 400e anniversaire de la ville de Québec. Le projet
s'est terminé par trois représentations d'un grandiose spectacle
historique, pédagogique, musical et dansant couvrant la période
de 1608 à 1780. M. Alain Veilleux, sous-ministre adjoint à l’éducation préscolaire, à l’enseignement primaire et
secondaire et responsable des régions du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Mme Julie-
Catherine Mercadier, enseignante, Mme Hélène Lévesque, enseignante de musique, Mme Marie-
PRIX TÉLÉ-QUÉBEC Christine Trottier, animatrice du gala, ainsi que M. Alain Lamontagne, porte-parole de La culture,
toute une école!
Pour sa part, l'école secondaire Jean-de-Brébeuf de la Commission
scolaire de la Capitale s'est vu décerner le prix Télé-Québec pour
son projet « Stadacona : 400 ans de musique populaire à Québec ».
Cet établissement scolaire reçoit ainsi une bourse de 1 500 $ et une
œuvre d'art offertes par Télé-Québec. Ce spectacle musical a été
créé par un groupe de 75 élèves sous la supervision de trois
enseignants. Comme la ville de Québec est plongée dans les
grandes festivités, un spectacle relatant les 400 dernières années
en musique et en chansons était de circonstance. Ce projet voulait
offrir aux différents publics de Québec l'occasion de participer à la
vie culturelle de Limoilou et aux festivités reliées aux 400 ans de la
M. Claude Plante, directeur général, Régions, Partenariats, Affaires institutionnelles, Télé-Québec,
ville de Québec. Mme Lucie Bertrand-Bisson, directrice de l’école, Mme Julie Mathieu, enseignante de musique
et responsable du projet, Mme Marie-Christine Trottier, animatrice du gala, ainsi que M. Alain
Lamontagne, porte-parole de La culture, toute une école!
PRIX ÉDUCATION ARTISTIQUE
Le prix Éducation artistique a été remis à l'école secondaire
Saint-Maxime de la Commission scolaire de Laval pour son projet
« Quand mon image embellit les lieux ». Une bourse totalisant
2 000 $ lui a été remise par les associations d'enseignants du
domaine des arts (FAMEQ, AQESAP, ATEQ, RQD) et par les comités
culturels scolaires. « Quand mon image embellit les lieux » est un
projet d'autoreprésentation en trois volets. Toutes aussi originales les
unes que les autres, les trois propositions exploraient des matériaux
inusités en arts plastiques : tuiles, acétates ou café instantané.
Des classes de quatrième et de cinquième secondaire ont donc
La Centrale des syndicats du Quebec Centre de pianos Mauricien Le Centre national des Arts Culture pour tous
Les Éditions Marie-France Les Éditions de L’Envolée JCL Cartier. Les Jeunesses musicales du Canada
Twigg Musique L’Office national du film Recit national des arts Voyage tour étudiant
Lors du congrès, dans le cadre du souper concert, la FAMEQ rendait pas hésité à poursuivre plus largement cette implication au
hommage à celle qui a développé et fait rayonner l’Harmonie moment de la création de la F.M.E.Q. et des Associations Régionales
FAMEQ au cours des années ’70. En compagnie de Michel Perreault, des Musiciens-Educateurs. Elle y a joué un rôle prépondérant dès
elle a permis aux jeunes de vivre une expérience musicale le départ.
exceptionnelle.
En 1973, l'AMEQ Saguenay-Lac-Saint-Jean fut chargée d'organiser
C’est à Jean-François Laprise que revenait le plaisir de lui rendre le congrès FAMEQ, et Alice fut mandatée pour en assumer la prési-
hommage. Aujourd’hui membre du comité exécutif de la FAMEQ, il dence. Le thème d'alors était « FOLKLORE; Objet de Musée ou
a lui-même vécu l’Harmonie FAMEQ 1975. « Pour ma part, ce fût source de Créativité. » C'est aussi à cette occasion que l'harmonie
une expérience très enrichissante car j’ai pu y côtoyer d’excellents FAMEQ fut placée sous la direction de Michel Perreault, une
musiciens et y vivre des expériences musicales et humaines collaboration qui s'est poursuivie pendant quelques années.
marquantes dans ma vie de jeune musicien. Pour n’en nommer
que quelques-uns, pensons à René Joly, Jean-Pierre Zanella, C'est aussi à partir de cette année là qu'Alice a maintenu ce lien
André Moisan, Louis-Noël Fontaine, Dominic Laprise, Patrice avec l'Harmonie FAMEQ en qualité de coordonnatrice de ces
Dufour, Dany Bilodeau tous musiciens et/ou enseignants actifs « retrouvailles musicales » au bénéfice de nos jeunes. Cette
dans le milieu musical et je pourrais en nommer plusieurs autres. » collaboration a duré plusieurs années, et a permis à cette
Jean-François Laprise a puisé dans la mémoire de son père pour lui formation musicale estivale de dépasser les cadres du congrès
saluer le travail acharné de madame Tremblay. Ne pouvant être FAMEQ, puisqu'elle fut impliquée dans d'autres activités majeures
présent, Normand Laprise, lui-même membre fondateur et ancien au niveau du Québec, tels que la fête de la Saint-Jean sur le
président de la FAMEQ, avait envoyé ces mots et c’est par la voix de Mont-Royal avec l’Orchestre symphonique de Montréal ou à la
son fils qu’il s’est exprimé: cérémonie d’ouverture des Jeux du Québec .
« La volonté de réussir chez Alice a toujours marqué son chemine- Détermination, sens de l'organisation, acharnement (dans la
ment. Très rapidement elle s'est intégrée à l'équipe de profs déjà en bon sens du terme), entregent, dévouement absolu pour une
place alors, et sa qualité de leader s'est tout de suite manifestée. cause en laquelle elle a cru, l'éducation musicale des jeunes, telles
Comme plusieurs professeurs de musique « non légalement sont les qualités maîtresses de notre invitée d’honneur, madame
qualifiés », disait-on à l'époque, Alice entreprit avec beaucoup ALICE TREMBLAY. »
d'acharnement des études afin d'aller chercher cette qualification.
Déjà très impliquée au niveau du département de Musique, elle n'a Alice Tremblay est ainsi membre honoraire de la FAMEQ.
LE GRAND CONCERT FAMEQ
En première partie
Prestation de différents ensembles musicaux provenant des écoles participantes de la
Commission scolaire du Chemin-du-Roy.
École secondaire « Des Pionniers » et École primaire Jacques Hétu et École primaire Jacques Hétu
Direction musicale : Julie Lavigne Direction musicale : Line Pothier Direction musicale : Jérôme Néron
LA FRIPERIE (LOWELL E. SHAW ) PROCESSION OF THE PLIGRIMS (EDWARD B. JUREY) THE METRONOME (EDWARD B. JUREY)
Ensemble Ursule Pop École « Des Pionniers » L’orchestre symphonique « Les Estacades »
Direction musicale : Patrice Lauzon Direction musicale : Sébastien Lépine
BY LOCH AND MOUNTAIN (ROBERT W. SMITH) PIRATES DES CARAÏBES (ATLI ÖRVARSSON)
[
de tous les groupes pour l’interprétation de 3 œuvres. L’École primaire Saint-François-d’Assise, L’École primaire
Jacques Hétu, Les Petits Chanteurs de Trois-Rivières,
L’Orchestre symphonique « Les Estacades », L’ensemble
Ursule POP, La Chorale du Département de musique du
CEGEP de Trois-Rivières et Ïoan Bastarache à l’orgue
Direction musicale :
Direction musicale : Luc Darveau Guy Lavigne Direction musicale : Sébastien Lépine
AVEC VERUM (W.A. MOZART) HYMNE À TROIS-RIVIÈRES LA NUIT (J.P. RAMEAU / ARR. NOYON)
(J.A. THOMPSON)