MÉDIA
MULTI
L’ESPRIT
STEAMPUNK
DANS LE NUMÉRIQUE
OLIVIER LE DEUFF
Le steampunk est au départ un genre littéraire,
marginal, une sorte de rétrofuturisme. Il désigne
une uchronie, un changement dans le cours de
l’histoire en introduisant des technologies nou-
velles à l’époque industrielle, notamment victo-
rienne où les machines à vapeur sont omnipré-
sentes. Le steampunk imagine par exemple une
nouvelle ère victorienne avec des machines intel-
ligentes issues de l’algèbre de Boole, et des travaux
de Charles Babbage.
Pourquoi dès lors rapprocher numérique et
steampunk ? Tout simplement parce que l’esprit de
ce dernier est quelque peu ancré dans le numé-
rique avec un mélange de genres parfois complexe
à résoudre, avec des usages anciens qui sont bous-
culés par des technologies nouvelles. En effet, nos
habitudes de travail intellectuel sont en fait fort an-
ciennes, elles ont certes évolué, mais elles n’ont pas
été autant révolutionnées que l’on croit.
Dès lors, l’introduction du numérique appa-
raît comme l’élément nouveau qui déclenche une
nouvelle écriture de l’histoire et une réinterpréta-
tion de nos pratiques. Nous sommes donc en pré-
sence d’un phénomène steampunk dans la mesure
où nous continuons à travailler avec des modèles
hérités du xixe s. et bien évidemment des siècles
précédents. Ce constat a été fait par plusieurs cher-
cheurs dont Paul Bertrand1 et Andrew Reinhard
qui constatait que : « l’entreprise actuelle de pu-
blication scientifique est d’essence steampunk, le
xxie siècle travaille avec les modèles du xixe s.2 ».
D’une certaine manière, nous sommes effec-
tivement en plein steampunk, même si nous n’en
Olivier Le Deuff,
sommes pas conscients, car nous n’avons pas su
Maître de conférences
à l’université Bordeaux pleinement tirer les leçons du passé pour évoluer et
Montaigne, (33). pour dégager un nouveau design existentiel.
30 MULTIMÉDIA SEPTEMBRE-OCTOBRE 2014
L’uchronie se poursuit dès lors de fait. Nous ne
sommes pas en pleine époque victorienne, mais
nos préceptes et manières de faire sont issus de
l’ère industrielle, tandis que le numérique amène
une distorsion qui enjoint à un exercice parfois pé-
rilleux, une nouvelle esthétique qui tente de gérer
l’anachronisme. Le steampunk est plus qu’un genre
littéraire, c’est aussi un état d’esprit. Il existe une
esthétique steampunk et il est possible de se vêtir
à la mode steampunk en ajoutant à des tenues de
type époque victorienne ou belle époque des élé-
ments dissonants.
Le steampunk cherche à constituer une transition
qui permet d’embarquer dans un univers hybride
le meilleur des deux mondes. C’est un peu l’esprit
initial du mouvement qui ajoute à l’esthétique vic-
torienne une perspective technologique nouvelle
et enthousiasmante. Cette vision des choses fait
d’ailleurs place aux femmes comme tête pensante,
puisque bien souvent la figure d’Ada Lovelace3 ap-
paraît comme sainte patronne. Cela rappelle à bon
escient que le numérique n’est pas né spontané-
ment et qu’il serait opportun de se replonger dans
l’histoire du web et de l’Internet pour rappeler à nos
élèves que le web n’a pas toujours été présent et qu’il
serait opportun de savoir situer les évolutions tech-
niques chronologiquement. À chaque fois que je
pose la question de l’année de naissance du web, les
réponses sont souvent étonnantes. Comment peut-
on ignorer à ce point l’histoire de ce média ?
L’intérêt du steampunk est donc de relativiser la
place de la technique dans nos sociétés actuelles
pour tenter de mieux la comprendre et tenter de me-
surer son influence en la plaçant dans des espaces
historiques différents. On y retrouve certainement
l’idée de la théorie des cordes comme quoi il pourrait
INTERCDI NO 251
exister un univers parallèle fort différent en fonction
d’une décision particulière, en l’occurrence ici le suc-
cès d’une technique qui aurait pu émerger plus tôt,
plus tard ou d’une manière différente.
Cet esprit uchronique, utopique aussi, se retrouve
quelque peu dans les travaux de Schuiten et Peters.
On songe alors à Paul Otlet qui a été représenté par
ces derniers en archiviste des cités obscures et qui
constitue le personnage idéalement steampunk,
tant ses visions de la documentation présentaient
déjà une rupture technologique évidente. La docu-
mentation est par essence steampunk en étant is-
sue des modèles du xixe siècle, mais ses logiques
techniques ne peuvent que se développer avec de
nouvelles possibilités de stockage et de recherche
d’informations, que le traité de documentation en
1934 tente déjà d’esquisser.
Paul Otlet comme personnage steampunk, cela
devient quasi évident. Il incarne à la fois un cer-
tain idéal bourgeois, quelque peu daté désormais,
et une vision futuriste, improbable parfois mais
pleine d’espoir. Sa vie repose sur une opposition de
style qui n’a rien à envier aux plus grandes fictions
steampunk. Inspiré d’une logique du classement des
savoirs typiquement issue de la vision scientiste du
xixe siècle, Paul Otlet avait tout de même songé au
futur de la documentation. Jamais cette dernière
ne devait demeurer inscrite uniquement dans l’es-
pace du livre, espace intermédiaire qui n’attendait
qu’un espace plus propice. Que serait-il advenu si les
technologies de calcul issues des travaux de Charles
Babbage et Ada Lovelace s’étaient concrétisées plus
tôt ? Voilà de quoi écrire une belle fiction steampunk
assurément…
Mais revenons à notre époque et à la philosophie
du mouvement.
Une esthétique informationnelle ?
Le steampunk cherche à intégrer l’objet technique
dans un écosystème plus vaste. L’objet technique
doit donc se trouver dans une logique à l’échelon
individuel, notamment dans son espace de mo-
bilité. Impensable d’avoir une montre qui quan-
tifie le moindre de vos pas et vos battements car-
diaques, si cela ne rentre pas dans une esthétique
de soi. Si on pousse la métaphore plus loin, il faut
comprendre que tout dispositif technique ne peut
s’intégrer à son propre écosystème informationnel
sans un travail de recherche sur soi et ses propres
compétences. On ne peut évoluer dans ses ma-
nières de faire que de façon appropriée sans que ce
ne soit un impératif absolu d’adaptation. La même
logique se pose ensuite au niveau de son propre ha-
bitat puis aux niveaux supérieurs que sont les col-
lectifs professionnels ou d’association ainsi qu’au
niveau urbain. Il y a une cohérence d’ensemble qui
se doit d’être partagée et débattue. Le steampunk ne
va donc pas chercher la rupture et la révolution – ce
INTERCDI NO 251 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2014 MULTIMÉDIA
n’est pas pour rien d’ailleurs que son idéal se situe
à l’ère victorienne – et privilégie des ajustements
progressifs. Faut-il y avoir un terreau finalement
hostile aux trop fortes innovations ?
Non, car le mouvement est assurément techno-
phile sans être béat, mais dans une logique qui est
davantage proche de celle de l’histoire des tech-
niques. Certes, il est difficile de décrire un mouve-
ment marginal en en faisant des généralités. Nous
ne faisons ici qu’interpréter l’idéal steampunk.
Cependant, on peut considérer qu’une des règles
consisterait à ne pas concevoir un objet technique
de façon isolée, mais à l’intégrer au sein d’un pro-
cessus qui soit également esthétique et spirituel. On
est dans une logique qu’il ne s’agit pas de faire de la
technique pour la technique, mais bien d’améliorer
la recherche, nos connaissances et nos réflexions.
Quelque part, on retrouve dans cette approche à la
fois artistique, ergonomique, logique et organisa-
tionnelle, des règles qui se retrouvent dans l’archi-
tecture de l’information qui cherche à améliorer les
dispositifs informationnels et organisationnels nu-
mériques pour faciliter les missions des travailleurs
du savoir et les recherches d’information et de docu-
ments des usagers.
Cette logique se développe depuis quelques an-
nées chez les travailleurs du savoir avancés qui
développent des écosystèmes cohérents afin de
mieux gérer leur propre système d’information.
Le Personal Knowledge Management, qui prend
l’échelon personnel comme base de la gestion de
l’information et des connaissances, est proche de
l’esprit steampunk qui ne peut se réaliser qu’en pre-
nant appui sur des investissements et des envies
individuels pour mieux retrouver un sens com-
mun du collectif. Le steampunk va davantage re-
chercher l’interopérabilité que le centralisme total. 1. Bertrand, Paul. « Les Digital
humanities sont-elles solubles
Plusieurs outils permettent de passer d’un élément dans le steampunk ? »
technique à un autre. On songe notamment à Ifttt4 BookSection, 2012. http://
qui permet de récupérer des données d’une appli- books.openedition.org/
editionsmsh/327?lang=en.
cation à une autre. Désormais, la reine Victoria ne
2. « [...] the current scholarly
doit pas être Google, Amazon ou Facebook, il faut publishing enterprise is
au contraire que la reine soit une intelligence col- essentially steampunk,
lective. Il faut que Victoria devienne nous tous. 21st century work with 19th
century models [...] » in http://
Il suffit de remplacer les valeurs esthétiques
classicslibrarian.wordpress.
victoriennes par d’autres valeurs communes pour com/2012/06/04/lawdi-confe
qu’il soit possible de trouver une base partagée et rence-on-linked-open-data-
stable dans laquelle il est possible d’évoluer. Voilà for-ancient-studies/?
3. Ada Lovelace est la fille
certainement la leçon du steampunk : nous obliger de Lord Byron. Elle s’est inté­
à penser quels sont nos valeurs communes et nos ressée aux travaux de Charles
objectifs communs pour pouvoir continuer à s’épa- Babbage, notamment à sa
nouir individuellement et collectivement. machine analytique qui est
parfois considérée comme
une ancêtre de l’ordinateur.
Une esthétique spirituelle Elle a publié dans ses notes le
qui pense la technique premier algorithme destiné à
une machine, ce qui fait d’elle
L’esthétique steampunk a le mérite de nous rappe-
pour beaucoup la première
ler nos contradictions, mais aussi notre histoire programmeuse de l’histoire.
et les possibilités alternatives qui auraient pu en 4. https://ifttt.com/
31
 résulter. C’est clairement une logique médiolo-
gique qui participe à sa réalisation. Si dans la lo-
gique impulsée par Régis Debray, le média devient
le mouleur civilisationnel, le steampunk conserve
l’esthétique victorienne comme idéal néo-indus-
triel permettant un nouvel épanouissement tech-
nologique. C’est aussi une réaction ou plutôt une in-
terrogation quant aux manières de vivre actuelles
qui semblent s’inscrire dans une logique éphémère
dictée principalement par les industries de service.
En clair, les industries de l’information ont perdu
leur dimension spirituelle qui accompagnait l’idéal
bourgeois de l’époque précédente. Les adeptes du
steampunk semblent le regretter et considèrent
qu’il n’y a pas d’osmose entre les nouvelles tech-
nologies et un certain art de vivre.
Ce qui ne semble pas totalement faux, tant fina-
lement la mise en scène de soi passe surtout par les
actions réalisées sur les profils socionumériques. Le
steampunk paraît dès lors plus proche d’un art de
vivre capable d’intégrer le numérique dans le quo-
tidien de façon pensée et de manière à ce que la tech-
nologie soit également une source d’embellissement.
Les phénomènes de quantification de soi intègrent
de mieux en mieux les objets techniques et numé-
riques du quotidien notamment en ce qui concerne
les applications mobiles dédiées aux sports. Mais
là aussi, la logique esthétique est encore celle des
marques de sport et rien ne paraît être au niveau de
la recherche esthétique steampunk.
Le steampunk s’oppose donc par moments au cy-
berpunk, genre issu des romans de science-fiction
et des univers à la William Gibson et qui privilégie
surtout les dystopies. Les univers cyberpunks sont
sans cesse en proie à de terribles interrogations
existentielles qui produisent une angoisse dont il
est difficile de se dépêtrer. Dès lors, il devient peu
aisé de concevoir un embellissement de la vie dans
ce genre d’univers futuristes, tant la menace d’une
disparition de ce qui constitue l’homme lui-même
devient évidente. Les théories post-humanistes ne
sont pas là pour nous rassurer pleinement. À l’in-
verse, le steampunk cherche à imaginer une rela-
tion à la technique bien plus confortable.
Dès lors, quoi de mieux que d’être assis dans un
bon vieux fauteuil Chesterfield, une tasse de thé
à la main, en consultant ses messages reçus sur
un dispositif facile à manipuler et à ranger dans
ses vêtements et son sac aux matières belles et du-
rables, pour mieux penser notre relation à la tech-
nologie ? Quoi de mieux pour penser le monde dans
lequel on vit ?
L’idéologie steampunk, car finalement il s’agit
bien d’une forme d’idéologie, constitue un pont
entre le passé et l’avenir en nous obligeant à pen-
ser notre présent de façon intelligente et surtout
agréable. C’est clairement un art de vivre qui prend
ce qu’il y a de meilleur dans les temps passés en
32 MULTIMÉDIA SEPTEMBRE-OCTOBRE 2014
agrégeant les potentialités actuelles et celles du
futur. C’est la possibilité de remettre de la valeur
esprit dans des espaces numériques qu’il nous est
difficile d’appréhender sereinement. Surtout, c’est
un renversement dans les logiques traditionnelles
qui considèrent la technique comme subalterne,
réservée aux classes inférieures. Ici, la technique
n’est pas quelque chose qui est délégué, elle est au
contraire intégrée et confrontée.
L’esprit steampunk pourrait se retrouver dans nos
modes de travail et notre relation à l’information.
Face à l’infobésité et à l’évolution fréquente des
nouveaux dispositifs de traitement, il faut trouver
des éléments rassurants et stables. S’il convient
d’accepter ces évolutions, il faut cependant se dé-
partir de la logique des instruments de flatterie dé-
noncée par Simondon pour au contraire retrouver
un peu de stabilité. La logique steampunk incarne
donc cette forme de métastabilité en permettant
les évolutions du numérique, mais en conservant
des formes stables pour mieux les appréhender en
maintenant un idéal de vie et une recherche es-
thétique qui sont la condition de l’intégration de la
technique à la culture. C’est donc le refus de l’adap-
tation permanente qui ne mène qu’à l’épuisement.
Le steampunk va privilégier à l’inverse un regard
long sur la technique, un regard d’historien qui dé-
mêle le nouveau du renouveau, afin de relativiser la
prétendue innovation ou bien pour mieux l’intégrer
quand les présupposés et les logiques anciennes de
l’outil sont analysés et bien cernés.
Je ne sais si, à la lecture de cet article, vous allez de-
venir totalement steampunk, au point d’arriver dans
votre établissement en haut-de-forme, tout en exi-
geant dorénavant que les sièges soient en cuir ca-
pitonné et que les étagères soient en chêne verni et
qu’on puisse y servir le thé en fin d’après-midi afin
d’y gagner en convivialité. Toutefois, l’objectif est
que les lieux de savoir et de documentation gagnent
d’autant plus en valeur esprit lorsqu’un nouveau
dispositif technique est implanté. Telle semble être
la leçon du steampunk : ajouter à chaque élément
numérique la valeur spirituelle qu’il requiert.
INTERCDI NO 251

LE STEAMPUNK, UN GENRE
LITTÉRAIRE À TOUTE VAPEUR.
Comme beaucoup de romans SF, le steampunk sert surtout
à décrire et à mieux comprendre le présent et à envisager
l’avenir. Si la SF place l’humanité dans des temps futurs,
le steampunk place le futur dans le passé, en imaginant
une autre évolution temporelle produite par le dévelop­
pement de techniques qui auraient pu émerger plus tôt.
Le steampunk envisage la réalisation d’ordinateurs à
vapeur et autres machines à calculer à l’ère victorienne,
là où la révolution industrielle connaît son essor.
Dès lors, les voitures intelligentes peuvent également
être imaginées et tout ce que l’imagination permet.
Le mot « steampunk » a été créé par l’auteur K. W. Jeter5
dans une lettre au magazine Locus, faisant une référence
parodique à celui de « cyberpunk ». En effet, littéralement,
cela signifie « punk à vapeur », exprimant ainsi l’idée qu’on
pourrait imaginer une tendance punk et pré-cyberpunk
à l’époque victorienne où les machines à vapeur
connaissent leur essor. Alors qu’il s’agit surtout d’une
plaisanterie, un genre littéraire va cependant émerger.
En 1979, K. W. Jeter écrit Morlock Night qui raconte une
fiction à l’époque victorienne. On peut trouver plusieurs
précurseurs de ce sous-genre dans la science-fiction,
notamment chez Jules Verne et H.G. Wells. Mais il y a
surtout un grand nombre de continuateurs d’importance
comme Bruce Sterling et William Gibson qui placent le
genre dans une perspective uchronique avec leur ouvrage
commun La Machine à différences.
Le steampunk mêle désormais les genres, les techniques,
les héros et les périodes. Symbole de notre époque qui
va tellement vite qu’on ne parvient pas toujours à les
comprendre, le steampunk constitue alors un mode
de fiction qui nous permet de réinterroger les origines
de notre monde actuel.
Les références littéraires et cinématographiques
abondent. Mais c’est également les aspects esthétiques
qui reviennent par une proximité vestimentaire avec
la mode gothique, notamment le gothique victorien.
Le steampunk ajoute à une mode ancienne des accessoires
modernes et improbables. Vous pouvez alors imaginer
un téléphone portable en fer et laiton, des lunettes
augmentées avec des matières similaires. Les pièces
d’horlogerie et la mécanique sont évidemment à
l’honneur avec des machines aux rouages complexes.
INTERCDI NO 251 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2014 MULTIMÉDIA
LE CDI STEAMPUNK
Le learning centre étant devenu le symbole de la ringardise
absolue dans les établissements, il convient de ne plus
faire table rase du passé pour envisager un nouveau futur.
L’idéal serait évidemment de reproduire une belle biblio­
thèque victorienne en lui greffant tous les instruments
numériques disponibles. Évidemment, c’est financière­
ment impossible. La seule acquisition d’un fauteuil
Chester­field ruinerait votre budget d’acquisition pour
plusieurs années. Vous êtes, sauf miracle, condamné à
devoir rester dans votre mobilier type Camif. Vous pourrez
trouver des idées pour les bricoleurs les plus motivés dans
le Steampunk Workshop6 avec des claviers et des écrans
entièrement customisés à la mode victorienne.
Mais l’entreprise semble bien complexe.
Il reste bien la solution classique des posters qui
permettent de réaliser une ambiance intéressante à peu
de frais, et qui peuvent susciter l’imagination des élèves.
Autre idée, celle de prendre soin des ouvrages du CDI
en montant un atelier reliure. Pour les plus audacieux,
on peut imaginer tricoter des étuis pour ranger les liseuses
ou autres dispositifs numériques. Le tricot est en effet
très steampunk en mêlant des techniques anciennes avec
les potentialités du numérique. Le réseau social Ravelry7
est d’ailleurs emblématique de cette tendance.
Pourquoi ne pas mettre à disposition des ouvrages
à choisir de façon numérique pour les lire dans un
fauteuil confortable ? Vous conservez le confort matériel
du fauteuil en offrant les potentialités de la lecture
numérique. C’est assurément steampunk.
Plus audacieux, le club steampunk où vous proposez
d’imaginer les écrits qui se passent fin xixe siècle en leur
ajoutant des éléments technologiques anachroniques.
De quoi se prendre pour Jules Verne pendant quelque
temps. On peut imaginer alors des ateliers d’écriture,
de dessin, etc.
Plus simple encore, vous pouvez changer les fonds
d’écran à condition que l’administrateur réseau, qui n’est
géné­ralement pas steampunk du tout, vous en ait donné
le droit. Il existe de nombreux sites qui offrent des fonds
d’écran à télécharger, très sympathiques.
Mais sans doute la meilleure façon d’être un professeur
documentaliste steampunk est de procéder à une analyse
des outils de traitement de l’information et d’organisation
des connaissances pour montrer que certaines techniques
demeurent toujours au fur et à mesure des évolutions
techniques. Le cas le plus évident est celui de la liste :
c’est très ancien, mais on s’en sert toujours.
Évidemment, le professeur documentaliste steampunk
doit parvenir à incarner la modernité dans des logiques
plus anciennes. Il faut donc se montrer capable de prouver
que l’ancien peut-être moderne et que l’innovant est
parfois très ancien.
5. Steampunk Fantaisie à vapeur ou néoglogisme ?,
in Cafard Cosmique http://www.cafardcosmique.com/
Le-Steampunk-de-Fantasy-a-vapeur
6. http://steampunkworkshop.com/keyboard.shtml
7. https://www.ravelry.com/account/login
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