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…CLASSEUR
LB offre ici une sorte de maxime dans le 1er paragraphe et un portrait, qui
complète et illustre la maxime, dans le second. PB : Nous chercherons donc à voir
de quelle façon LB exploite successivement les ressorts de la maxime et du
portrait pour dénoncer les extravagances de ceux qui cherchent à paraitre plus
grands qu’ils ne sont et qui s’exposent ainsi au risque d’échec inhérent a toute
comédie sociale
Notre explication suivra le plan du texte. Nous étudierons 1erement le
er
1 paragraphe, autrement dit les lignes 1 à 4, dans lesquelles le moraliste s’en
prend à ceux qui jouent les princes. Ensuite, nous verrons le 2eme paragraphe ou
le moraliste fait le portrait d’André, un Parisien dont la comédie sociale est échec.
I. la dénonciation de ceux qui « se moulent sur les princes » (1er paragraphe)
Dans le 1er mouvement, LB propose une sorte de maxime ou il dénonce la
comédie sociale jouée par ceux qui veulent imiter les princes.
LB présente d’abord la cible de la satire (I. 1 et 2) et l’on comprend qu’il s’agit de
parvenus, autrement dit de nouveaux riches. Par conséquent, ils n’ont pas la
grandeur des nobles qui ont une histoire. En outre, on comprend qu’il s’agit
d’héritiers, « riches du négoce de leurs pères ». Ils n’ont donc aucun mérite. Ces
« particuliers » n’ont donc aucune raison d’être fiers et de s’exhiber. Le regard
désapprobateur du moraliste se voit :
Dans le nom « égarement », mise en valeur par le déterminant exclamatif
« quel »
Dans les adjectifs péjoratifs « excessive » et « ridicule »
Dans L’exposé de ce que suscite l’attitude de ces personnes : ils se font
moquer de soi, et suscitent des « traits » et « la raillerie de toute une
ville ». Bien entendu, ici le mot « ville » est une métonymie qui désigne en
fait les habitants de la ville.
Quel est l’égarement de certains particuliers [qui, riches du négoce de leurs pères,
[dont ils viennent de recueillir la succession], qui se moulent sur9 les princes pour
leur garde-robe et pour leur équipage, excitent, par une dépense excessive et par
un faste ridicule, les traits et la raillerie de toute une ville, qu’ils croient éblouir, et
qui se ruinent ainsi à se faire moquer de soi !
Quel est l’égarement de certains particuliers !
Qui riches du négoce de leurs pères se moulent sur les princes pour leur
garde-robe et leur équipage
-dont ils viennent recueillir la succession.
(Qui) excitent par une dépense excessive et par un faste ridicule les traits et
la raillerie de toute une ville
II.
Compte tenu de l’échec d’André, LB lui prédit une fin plus tragique que comique,
puisqu’il s’agit de l’indigence. Cette terrible prophétie est annoncée dans une
double antithèse :
« Il court à l’indigence » annonce la pauvreté et contraste avec l’adjectif
« riches » de la ligne 1 et le nom « patrimoine » de la ligne 7.
« Aujourd’hui en carrosse » s’oppose à « il n’aura pas les moyens d’aller à
pied ». On remarque ici que LB conclut ce fragment par une formule qui
ravive l’attention du lecteur en exigeant de lui qu’il comprenne le sous-
entendu.
La formule conclusive est excellente car elle est pittoresque, ce qui montre que le
moraliste pense au plaisir du lecteur. D’ailleurs, LB y pense souvent, comme le
prouvent les nombreux détails pittoresques, et parfois même amusants, que l’on
trouve dans ce fragment avec par exemple :
L’évocation de lieux réels : l’Ile et le Marais.
L’insertion d’une phrase au discours direct : « il est magnifique », qui
permet d’entendre la voix d’un flatteur peu intelligent.
La multiplication des noms propres : André, Xanthe, Ariston et Elamire.
Manifestement, chez LB l’argumentation ne se fait jamais au détriment du plaisir
du lecteur.
Conclusion :
Dans ce fragment LB propose d’abord une maxime dans le 1er paragraphe
puis un portrait dans le second. Ainsi, il allie les avantages de ces formes
d’argumentation de façon pour illustrer une réflexion générale par un
exemple pittoresque.
Ainsi, il poursuit 2 objectifs. Tout d’abord, il dénonce les de ceux qui joue la
comédie en essayant d’imiter les grands. Ensuite, il met en garde contre les
dangers de la comédie sociale : tout comme une pièce peut échouer et
faire un four au théâtre, celui qui participe à la comédie sociale peut
échouer à se faire remarquer.
Vocabulaire : « faire un four » est une expression utilisée pour parler d’une pièce
de théâtre dont la représentation est un échec.
La Fontaine a beau être le plus grand fabuliste français, il n'est pas le seul à avoir écrit
des fables. C'est ce que nous rappelle Florian, un fabuliste et dramaturge du XVIlle
siècle, qui publie un recueil de cent fables en 1792, plus d'un siècle après le premier
recueil des Fables de La Fontaine (1668), et dans la préface qu'il rédige pour son livre,
Florian explique que « La Fontaine est si divine, que beaucoup de places infiniment au-
dessous de la sienne sont encore très belles ». La fable soumise à notre étude est
extraite du livre IV des
C'est la raison pour laquelle nous étudierons la façon dont Florian reprend la forme
de l'apologue en vers mêlés pour proposer une défense du courtisan, qu'il
dépeint comme un comédien talentueux capable de changer de costume à
volonté, dans l'intérêt de la patrie.
Notre explication suivra le plan du texte. Nous étudierons d'abord les vers 1 à 4 dans
lesquels Florian rappelle les critiques habituellement faites au courtisan. Puis, nous
nous intéresserons aux vers 5 à 16 dans lesquels Florian début son récit en présentant
le cadre spatio-temporel et le problème à résoudre. Enfin, nous nous pencherons sur
les vers 17 à 36, consacrés à la confrontation du courtisan et de Protée, avant de
conclure par l'étude des deux derniers vers, qui offrent une morale explicite.
Notre explication suivra le plan du texte. Nous étudierons d’abord les vers 1 à 4
dans lesquels Florian rappelle les critiques habituellement faites au courtisant.
Puis, nous nous intéressons aux vers 5 à 16 dans lesquelles Florian débute son
récit en présentant le cadre spatio-temporel et le Pb à résoudre. Enfin, nous nous
pencherons sur les vers 17 à 36, consacres à la confrontation du courtisan et de
Protée, avant de conclure par l’étude des 2 derniers qui offrent une morale
explicite
Vocabulaire :
Un flagorneur est un individu qui flatte bassement quelqu’un pour en
obtenir des faveurs. Verbe : Flagorner.
Apologue : un apologue est un genre littéraire argumentatif comparable à
la fable.
On parle de vers mêlés quand un auteur utilise plusieurs types de vers dans
le même texte. Attention à ne pas confondre vers mêlés et vers libres car
cela n’a rien à voir
Une fois encore, ces détails vont donner de la valeur à l’action su courtisan : c’est
parce qu’il réussira une chose complexe qu’il méritera des éloges au lieu des
critiques. Heureusement pour les Syriens, le courtisan possède de précieuses
qualités, comme le montre le mouvement suivant.
Vocabulaire :
Dans l’antiquité, on appelle oracle la réponse d’un dieu sollicitée pour un
pb. Le mot est parfois appliqué pour désigner le dieu quand il est
questionné, voire le lieu où se trouve
Labile est un adjectif qui qualifie ce qui est changeant et se métamorphose
souvent
III. Le courtisan face au dieu Protée (v.17 à 36)
Le 3eme mouvement, qui expose la confrontation du courtisan et du dieu protée,
s’organise en 3 temps forts : les vers 17 à 23 présentent l’attaque du dieu a
l’arrivée du courtisan, les vers 24 à 34 montrent la riposte du courtisan, et les vers
35 et 36 disent la victoire du courtisan.
A) l’attaque du dieu protée a l’arrivée du courtisan (v.17 à 23).
L’arrivée du courtisan déclenche la colère du dieu comme le montre la rime des
vers 17 et 19 : c’est parce que le courtisan est « député » chez Protée que le dieu
est « irrite ». Dans les vers 20 à 23, le dieu se métamorphose pour effrayer le
courtisan. Le poète souligne alors le caractère effrayant et dangereux du dieu
avec les expressions « noir serpent », « empoisonnée », « dard messager du
trépas ». Il souligne aussi son caractère insaisissable, mis en valeur par le rythme
fluide des vers 22 et 23. Il y aussi le recours à l’allitération en [s] et en [ch] avec
des mots comme « se change, serpent, lance, messager, sa marche, glisse sur ».
Ces procédés se conjuguent pour rendre la description pittoresque de façon à
faire entendre les sifflements du serpent et de façon à faire voir ses ondulations.
Jeudi 9 novembre
Séquence II
Objet d’étude
Le théâtre du XVIIe siècle au XXI siècle
Œuvre au programme
Marivaux (1668-1763), Les fausses confidences (1737)
Parcours
Théâtre et stratagème
a) remue-méninges sur les termes du parcours
Théâtre :
Comédie
Rire
Acteur
Dramaturge
Scène
Ville
Représentation
Stratagème :
Ruse
Tromper l’ennemi
Stratégie/plan
Obtenir un avantage
Secret/cache
Séance d’introduction :
I. problématisation de la séquence
b) Lecture collective de l’acte I scène 1 et 2 : ces scène d’exposition montrent au spectateur que
Dorante et Dubois se connaissent car Dubois est l’ancien valet de Dorante. Cela dit, cela doit
rester secret dans la maison d’Araminte, car Dubois et Dorante ont conçu un « projet » (p.24,
l.12 et 21), une « entreprise » (p.25, l. 33), autrement dit une « affaire » (l.44) afin qu’Araminte
tombe amoureuse de Dorante. Page 25, le spectateur comprend aussi que les intentions de
Dorante sont ambiguës : certes, il dit aimer Araminte « avec passion » (p.25, l.56), mais il
n’oublie pas qu’elle est riche (p.25, l.49). Enfin, le spectateur comprend que Dubois va se
charger du stratagème (p.26, l.59-60).
Séance 1 : explication 1, « fausses confidences et vrai stratagème », acte I, scène 14, de « il
vous adore » (p.47, l.52) a « cela est fâcheux » (p. 48 l.72).
Dans la mise en scène de Didier bezace sur YouTube, l’extrait commence à 29 :30.
Dans la mise en scène d’Hubert Japelle sure YouTube, l’extrait commence a 24 :25
Le XVIIIe s est connu comme le siècle des Lumière, un mouvement européen qui
promeut la raison et qui est représenté par des écrivains philosophes. Cpdt, le XVIIIe s est aussi
un siècle sensible, comme le prouvent les auteurs qui s’intéressent aux sentiments et à l’amour en
particulier. Le romancier et dramaturge Marivaux fait partie de ses auteurs, comme le montre
Les Fausses confidences, une comédie crée en 1737, dans laquelle Dubois et Dorante, un valet et
son ancien maitre, imaginent un stratagème pour provoquer l’amour dans le cœur d’Araminte,
une jeune veuve fortunée.
Dès la scène 2 de l’acte I, une conversation entre Du et D relève au spectateur le projet secret
des 2 hommes : Dubois, qui est devenu le valet d’Araminte, a réussi à faire entrer Dorante chez
Araminte en tant qu’intendant et s’engage à le faire d’Araminte. Cela dit, les scènes suivantes
montrent que les obstacles sont nombreux. Premièrement, Araminte est riche et Dorante sans
argent. Deuxièmement, les parents semblent ligues contre Dorante : Monsieur Remy veut le
marier a Marton, et Madame Argante veut marier sa fille au comte Dorimont.
A la fin de l’acte I, dans la scène 14, Dubois profite d’un tête-à-tête avec sa maitresse
Araminte pour lui apprendre que Dorante l’aime. Surprise et peut être aussi charmée, Araminte
écoute Dubois lui parler de l’amour de Dorante. C’est à ce moment qu’intervient notre extrait,
qui prend la forme d’une scène d’aveu originale, qui rappelle le titre de la pièce et qui exploite
les ressorts de la rhétorique et du registre comique. PB : c’est en gardant ces caractéristiques
présentes à l’esprit que nous étudierons la façon dont Dubois fait un portrait de Dorante
qui donne naissance à une vraie scène de comédie tout en constituant le premier acte d’un
stratagème bien pensée et bien menée.
Notre explication suivra le plan du texte. Nous verrons d’abord les lignes 52 à 59, de « il vous
adore » à « elle lui coupe la gorge », dans lesquelles Dubois dépeint Dorante comme un homme
fou d’amour. Ensuite, nous nous pencherons sur les lignes 59 à 72 ou Dorante est décrit comme
un homme pauvre mais souvent courtisé.
I. le portrait d’un homme fou d’amour (l. 52 à 59).
Dans le 1er mouvement, Dubois présente Dorante comme fou amoureux d’Araminte. En bon
orateur, il poursuit surement 2 objectifs : montrer que Dorante est digne d’être aimé car il aime
profondément, et flatter Araminte en lui montrant la passion qu’elle suscite.
La passion de Dorante apparait dans un lexique hyperbolique qui véhicule différente images :
Le verbe « adore » (l.51) qui appartient au vocab religieux et qui montre que Dorante,
Araminte est comme une déesse. On pourrait aussi mentionner le verbe « contempler »
qui apparait souvent dans un contexte religieux.
L’adjectif « enchanté » (l.54) appartient au vocab de la magie et associe la femme aimée
à un être qui a des pouvoirs et qui charme ou envoûte les hommes.
Le nom « démence » (l.58) appartient au vocab médical et rappelle le topos de l’amour
folie. Chez Marivaux, l’amour affecte le corps, comme le montre l’expression pittoresque
« elle lui coupe la gorge », qui évoque peut-être la façon dont l’amour entrave
l’élocution, voire la respiration de l’homme amoureux. La passion de Dorante est telle
qu’elle menace sa vie : « il n’en vit point », car elle le détruit : « elle le ruine ».
Vocabulaire : topos est mot grec qui signifie lieu. En littérature, le mot désigne un lieu commun,
c’est-à-dire une idée ou une image traditionnelle, et donc banale. Le pluriel du nom est topoi, et
l’adjectif est topique.
La passion de Dorante pour Araminte se voit aussi dans la façon dont il serait prêt, selon Dubois,
à se sacrifier pour la voir, comme cela apparait ligne 53.
La description de cet amour est hyperbolique et l’hyperbole est source de comique. Le
comique nait notamment de la disproportion qu’il y a entre ce que Dorante cherche (voir
Araminte un instant) et ce qu’il est prêt à faire pour y arriver (donner sa vie). Cette disproportion
comique pourrait être soulignée par le comédien s’il prononçait avec emphase la ligne 53, ce qui
rendrait ces propos un peu ridicules et donc comiques.
La réaction d’Araminte prouve que Dubois sait parler et que le 1 er acte de son stratagème
fonctionne. On voit qu’Araminte :
Est émue/ touchée, comme le montrent la modalité exclamative et les interjections (Eh !
juste ciel !)
Réinterprète ses 1ers échanges avec Dorante à la lumière des propos de Dubois, car rien
jusqu’à alors n’a indiqué au spectateur qu’Araminte a trouvé quelque chose
d’extraordinaire dans l’attitude de Dorante
Veut en savoir plus, comme le montre la question l.57. Manifestement, Dubois a piqué sa
curiosité
Pour mener son stratagème a bien, Dubois poursuit le portrait de Dorante en le présentant
comme un homme courtisé bien qu’il soit désargenté.
II. Le portrait d’un homme sans argent mais courtisé (de « il est bien fait » à « cela est
fâcheux »)
Après avoir montré que Dorante aime, Dubois montre qu’il est aimé, ce qui est façon de rappeler
qu’il mérite d’être aimé.
Ce 2eme mouvement est organisé en quatre temps forts :
1emrement, Dubois fait un portrait élogieux/ laudatif de Dorante l.59 et 60, en insistant
sur son physique et son origine sociale. Les 2 occurrences de l’adverbe « bien » et
l’adjectif « bonne » montrent que le portrait est positif. L’adjectif « passable » pourrait
surprendre car il n’est que partiellement positif. Il faut surement y voir l’expression d’une
forme de retenue qui rend l’éloge Dorante crédible, ce qui rappelle que Dubois est un bon
orateur.
2ememnet, la conjonction « mais » introduit le seul défaut de Dorante : il n’est pas riche.
Une fois encore, L’honnêteté du valet sert la crédibilité de son discours. Cela dit, Dubois
ne s’appesantit pas sur ce défaut et le glisse entre 2 éloges
3emement, Dorante est présenté comme un homme courtisé par de nombreuses femmes.
Dubois en parle d’abord de façon générale en insistant sur la quantité de femmes qui
l’aiment, comme le montre le pluriel « des femmes », et sur leurs qualités (elles sont
riches et généreuses), ce qui souligne la valeur de Dorante. Ensuite, il donne un exemple
en racontant une anecdote qui sert la crédibilité du discours et vise à susciter la jalousie
d’Araminte.
4emement, lignes 68 à 71, Dubois expose la façon dont Dorante refuse toutes ces
femmes, ce qui prouve son amour pour Araminte. Ce refus absolu de toute autre femme
se voit :
Explication n.2 : « le stratagème d’Araminte », acte II, scène 13, de « écrivez le billet »
page 83 ligne 37 a « ciel ! je suis perdu », page 84 ligne 67.
Dans la mise en scène de Didier Bezace, la scène est à 1 :14 :53.
Dans la mise en scène d’Hubert jappelle, la scène est à 1 :01 :26.
Introduction :
(Reprendre le 1er paragraphe de l’explication 1) :
Le XVIIIe s est connu comme le siècle des Lumière, un mouvement européen qui promeut la
raison et qui est représenté par des écrivains philosophes. Cpdt, le XVIIIe s est aussi un siècle
sensible, comme le prouvent les auteurs qui s’intéressent aux sentiments et à l’amour en
particulier. Le romancier et dramaturge Marivaux fait partie de ses auteurs, comme le montre
Les Fausses confidences, une comédie crée en 1737, dans laquelle Dubois et Dorante, un valet et
son ancien maitre, imaginent un stratagème pour provoquer l’amour dans le cœur d’Araminte,
une jeune veuve fortunée.
Dans l’acte I, Dubois révèle a Araminte que Dorante est amoureux d’elle, et dans l’acte II c’est
au tour de Mme. Argante et du Compte Dorimont de l’apprendre. La révélation de cet amour
gêne Araminte, qui aurait préféré que cela reste secret. Dans la scène 13 de l’acte II, Araminte dit
vouloir tendre un piège à Dorante pour le contraindre à avouer lui-même son amour. Ainsi,
Araminte pourra légitimement se fâcher et congédier son intendant. Après avoir été victime d’un
stratagème à l’acte I, Araminte s’apprête ici à devenir l’auteur d’un stratagème dont Dorante est
la victime, comme nous le verrons grâce à la lecture (lire le texte).
Comme le montre la lecture, nous avons la une mise à l’épreuve de Dorante, contraint de
garder le silence face à la femme qu’il aime alors qu’elle l’oblige à écrire une lettre dans laquelle
elle déclare son amour à un autre homme. C’est donc au moyen d’un accessoire, en l’occurrence
d’une lettre que l’amour de Dorante pour Araminte se manifeste en même temps qu’il est mis à
l’épreuve, dans une scène qui allie comique et émotion et dans laquelle la tension dramatique
croit progressivement. PB : Nous étudierons donc la façon dont le stratagème d’Araminte lui
permet de constater la force de l’amour que lui porte Dorante/ la façon dont Marivaux
utilise les ressorts d’un accessoire et l’énonciation théâtrale pour représenter la mise à
l’épreuve du sentiment amoureux.
Notre explication suivra le plan du texte. Nous étudierons 1erement les lignes 37 à 53 dans
lesquelles nous assistions à la mise en place du stratagème et à la difficile mise au travail de
Dorante. Ensuite, nous verrons les lignes 54 à 67, ou Araminte met Dorante a l’épreuve en
exécutant son stratagème.
I. la mise en place du stratagème et la difficile mise au travail de Dorante (de « écrivez le
billet » a « il est vrai »).
Dans le 1er mouvement, le spectateur assiste à la mise en place progressive du stratagème
imaginé par Araminte et aux manifestions de plus en plus fortes du désarroi de Dorante, ce qui
est l’expression de son amour pour Araminte.
On peut considérer que ce 1er mouvement se compose de 3 temps forts :
Dans un 1er temps, lignes 36 à 39 : Araminte définit la mission de Dorante : écrire une lettre.
L’impératif « écrivez » rappelle qu’Araminte est la maitresse de maison et que Dorante est
son employé, mais aussi qu’elle est ici le maitre du jeu dans le cadre du stratagème. La
mention de « tout ce qu’il faut sur cette table » est une didascalie interne qui permettra
d’interpréter correctement la remarque ligne 50 : si Dorante ne trouve pas le papier, c’est
uniquement parce qu’il est abasourdi par la situation. A ce stade de l’échange, la réplique de
Dorante est marquée par les modalités exclamative et interrogation, ainsi que par
l’interjection « eh », qui traduisent son étonnement et son incompréhension.
Dans un 2eme temps, ligne 40 à 48, Araminte révèle à la fois le destinataire de la lettre et le
contenu de la lettre. Avec habilité, elle accroit progressivement la pression sur Dorante. La
progression du stratagème se voit :
o Dans l’identité du destinataire : le Compte, qui est un rival pour Dorante car il
cherche aussi à épouser Araminte.
o Dans la désignation de la lettre, non plus comme un simple « billet » (l.37) mais
comme un « petit mot » (41), ce qui annonce son contenu privé et intime.
o Dans l’antithèse « inquiet/agréablement » qui annonce l’effet que doit produire la
lettre, ce qui est façon d’annoncer qu’il s’agira d’un mot galant.
On comprend la stupéfaction de Dorante, qui se traduit de 3 façons :
o Par son immobilité, indiquée par la didascalie « ne va point à la table ».
o Par sa difficulté à rester concentrée, ce que montre sa réponse en décalage avec la
question posée lignes 44 et 45.
o Par la modalité exclamative et la mise en accusation de Dubois ligne 48.
Malgré l’émotion de Dorante, Araminte est déterminée à conduire son stratagème, comme le
montrent :
o Les 2 question ligne 43 et 44 qui sont à la fois des rappels à l’ordre et un commentaire de
l’attitude de Dorante
o L’aparté (l. 46-47), qui complexifie la situation d’énonciation en donnant à Araminte le
rôle de commentateur des réactions de Dorante. Cet aparté, qui montre la détermination,
est aussi une source de comique.
Dans un 3eme temps, lignes 49 à 53, Araminte s’assure que Dorante est prêt pour
l’épreuve. Ce moment se caractérise par un jeu de scène autour d’un accessoire : le
papier. Ligne 51, on voit qu’Araminte répète les propos de Dorante. Ces propos
soulignent l’hébétude de Dorante, qui souffre d’imaginer qu’Araminte s’offre à un autre
homme, et la répétition de ces propos par Araminte est source de comique, surtout si la
comédienne les répète sur un ton moqueur.
Vocabulaire :
L’hébétude est l’état
a. dans la façon dont son ouïe semble altérée, comme le montre la question qu’il pose l.57.
b. dans sa vaine tentative pour rassurer Araminte l.62-63.
c. dans l’aparté l.67
C) Pendent tout ce temps, Araminte reste maitre du jeu, comme l’attestent :
a. les impératifs « écrivez » (l.54) et « achevez » (l.64)
b. la façon qu’elle a d’inscrire Dorante dans la lettre l.58 et 64-65, pour essayer de faire craquer
Dorante.
Manifestement, lorsqu’il s’agit d’imaginer un stratagème, Araminte est aussi douée que Dubois.
Cpdt, le stratagème d’Araminte échouera alors que celui de Dubois réussira.
Conclusion :
Le spectateur assiste ici à l’exécution d’un vrai stratagème. Celui-ci a beau être exécuté
par un maire, et non par un valet comme Dubois, il n’en est pas moins habile. Cela dit, il
échouera, contrairement au stratagème de Dubois.
Ce stratagème est un échec pour Araminte, mais non pour Marivaux qui révèle ainsi la
profondeur de l’amour de Dorante pour Araminte et qui offre au spectateur une vraie
scène de comédie. Le stratagème a beau être construit sur un mensonge, il révèle ici la
vérité des sentiments, comme souvent dans Les fausses confidences.