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L’introduction de la dissertation.

4 étapes

● Amorce (ou phrase d’accroche) : phrase courte, énonçant une vérité générale en rapport avec la
thématique du sujet. On peut aussi employer une citation d’auteur.
+ contextualisation : époque, courant, auteur, œuvre : il faut tâcher toutefois d’orienter ces éléments
vers le sujet.

● Présentation du sujet :
Cas a. S’il s’agit d’une question qui nous est directement adressée, on la reprend telle quelle, puis on
la reformule de façon à l’expliciter.
Cas b. S’il s’agit d’une citation : on la cite in extenso (ou en partie si elle est trop longue), et l’on en
explicite et analyse les mots-clés.

● Problématisation :
Cas a. La reformulation de la question constitue la problématique, autrement dit la question
clairement explicitée.
Cas b. L’analyse des mots-clés conduit donc à formuler le problème qui nous est posé.

2 formulations possibles :
- question directe : Les Caractères de L. B. révèlent-ils une comédie ou une tragédie sociale ?
- question indirecte : On se demandera si Les Caractères de L. B. révèlent une comédie ou une
tragédie sociale.

● Annonce du plan : on annonce ses parties (pas les sous-parties, ni la conclusion).


On résume le contenu de ses parties, afin d’en indiquer le sens, et d’éviter les annonces de plan
« formelles » (« nous verrons qu’il s’agit d’une comédie, puis nous verrons qu’il s’agit d’une tragédie »
ou encore « Nous procèderons par un plan dialectique… »).
EXEMPLES :

[Amorce :] La littérature classique s’est largement illustrée dans le genre théâtral.


[Contextualisation :] La Bruyère lui-même semble s’approcher de ce genre dans l’écriture de ses
portraits, qui ne sont pas sans évoquer les personnages de comédie que Molière portait sur la scène.
Son art de la satire vise en effet à provoquer la moquerie, par le spectacle des ridicules et des vices
des hommes. C’est donc un miroir qu’il offre à la société, laquelle peut s’y reconnaître et – c’est ce
qu’espère le moraliste – se corriger. [Sujet :] Mais, cette cruelle mise en scène de la société humaine
relève-t-elle réellement de la comédie, ou bien de la tragédie ? [Reformulation =
problématisation :]Le rire que provoque la moquerie de ses portraits ne cache-t-il pas une vision
profondément pessimiste de la société et des rapports humains ?[Annonce du plan :] Nous
commencerons par examiner l’écriture de La Bruyère, où la comédie semble prendre une place de
première importance. Nous observerons ensuite les traces d’un pessimisme profond, d’une présence
discrète mais réelle de la mort, sous le masque de ce style vif et plaisant. Mais nous verrons enfin que
La Bruyère, moraliste attaché à l’idéal de « l’honnête homme », tient une position d’équilibre,
puisqu’il espère corriger ses lecteurs par son œuvre.

● Comment alléger son annonce de plan :

- on retire les formules « Nous commencerons », « nous verrons ». (On garde les connecteurs
logiques : ensuite, en effet, cependant, etc.).

- on transforme les compléments (c.o.d.) en sujets :

L’écriture de La Bruyère semble en effet faire une place de première importance à la comédie, au
rire. Cependant, un pessimisme profond, et la présence discrète mais réelle de la mort, se cachent
sous le masque de ce style vif et plaisant. C’est pourtant dans une position d’équilibre que se tient La
Bruyère qui, en tant que moraliste attaché à l’idéal de « l’honnête homme », espère améliorer ses
lecteurs.

● Analyse du sujet : on peut s’attacher à analyser et définir les mots-clefs du sujet (voir cas b.), pour
aboutir à la formulation d’une problématique :

Sujet : Mais, ce théâtre relève-t-il de la comédie ou de la tragédie ? Analyse des mots-clefs : Si le


premier terme renvoie bien à l’art de la satire et à la comédie « de mœurs » ou « de caractère » telle
que Molière la pratiquait, le second évoquerait, à l’opposé, une fatalité sociale, et la présence de la
mort. Problématique : Le rire que provoque la moquerie de ses portraits cacherait-il une vision très
profondément pessimiste de la société et des rapports humains ?
● Introduction avec contextualisation développée, et annonce du plan allégée :

[Amorce :] Au XVIIè siècle, la société aristocratique développe un art de vivre, soumis à l’étiquette de
la cour, qui relève lui-même d’une sorte de théâtre permanent. [Contextualisation :] La Bruyère,
témoin de cette société de cour et d’artifice, observe dans son œuvre unique, Les Caractères, les
ridicules de ce monde, et les vices profonds des hommes : il nous offre une satire féroce de son
temps, à travers des remarques et des portraits peints sur le vif. Dans son écriture même, il semble
s’approcher d’un style théâtral : ses portraits ne sont pas sans évoquer les personnages de comédie
que Molière portait sur la scène. Son art de la satire vise en effet à provoquer la moquerie, par le
spectacle des ridicules et des vices des hommes. C’est donc un miroir qu’il offre à la société, laquelle
peut s’y reconnaître et – c’est ce qu’espère le moraliste – se corriger. [Sujet :] Mais, cette cruelle mise
en scène de la société humaine relève-t-elle réellement de la comédie, ou bien de la tragédie ?
[Reformulation du sujet = problématisation :] Le rire que provoque la moquerie de ses portraits ne
cache-t-il pas une vision profondément pessimiste de la société et des rapports humains ? [Annonce
du plan :] L’écriture de La Bruyère semble en effet faire une place de première importance à la
comédie, au rire. Cependant, un pessimisme profond, et la présence discrète mais réelle de la mort,
se cachent sous le masque de ce style vif et plaisant. C’est cependant dans une position d’équilibre
que se tient La Bruyère qui, en tant que moraliste attaché à l’idéal de « l’honnête homme », espère
corriger ses lecteurs.

Autres amorces :

« Je rends au public ce qu’il m’a prêté », déclare L. B. dans sa préface. En effet, la galerie de portraits
qu’il dessine dans son œuvre unique, Les Caractères, semble un miroir qu’il tend à la société de son
temps : il y dessine les vices des hommes et les ridicules de mœurs avec une rare cruauté. C’est l’art
de la satire qu’il maîtrise à la perfection, et qui donne au lecteur ce plaisir que les moralistes
classiques voient comme un préalable à l’instruction morale qu’ils entendent délivrer. Dans son
écriture même, il semble s’approcher d’un style théâtral : etc.

« Le théâtre du monde » : ce thème, à la fois religieux et baroque, semble condamner le monde à


n’être qu’une vaste scène où ne se jouent que des apparences. Il s’applique parfaitement aussi à la
société du XVIIème siècle, notamment à la cour de Louis XIV, que L. B. a fréquentée, réglée par une
étiquette stricte, et un goût de l’artifice. Dans son œuvre unique Les Caractères, l’auteur se livre à une
peinture féroce des « mœurs » et des « caractères de [son] temps », qui n’est pas sans rappeler les
scènes et les personnages que Molière portait sur la scène. Une galerie de portraits s’y dessine, etc.

« Castigat ridendo mores » : elle corrige les mœurs par le rire. Cette formule adoptée par Molière
pour définir le rôle de la comédie semble correspondre parfaitement au projet du moraliste qu’est L.
B. En effet, dans son œuvre unique Les Caractères, il s’emploie à… etc.

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