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Corrigé dissertation :

Rabelais :

Problématique possible : le rire chez Rabelais a-t-il une fin en soi, ou n’est-ce qu’un moyen ?

I) Le rire qui sert à masquer, occulter, dissimuler, dissoudre des réalités négatives :

a) Fonction physiologique ou dimension anthropologique du rire qui délasse et exorcise les peurs
existentielles : un roman divertissant, source de détente, car il masque une réalité désagréable ou
ennuyeuse, faite de douleurs, de chagrins, de deuils, etc. (cf. dizain « Aux lecteurs » + histoire de
géants, tout particulièrement les scènes de mixtion pour noyer des opposants + épisode final de l’utopie)

b) Fonction sociale : le roman, objet culturel, met en scène un rire communicatif qui gomme les différences
entre les hommes et les réconcilie (chap. 20, après sa harangue, même Janotus rit avec les autres,
soldant ainsi l’affaire des cloches volées, alors que le conflit se déporte au sein même de l’institution de
la Sorbonne qui, elle, ne sait pas rire + le roman convoque des références nombreuses et variées de la
culture savante et de la culture populaire pour favoriser l’adhésion de ses lecteurs)

c) Fonction critique : les bouffonneries permettent de dissimuler ou de prétendre désamorcer des attaques
satiriques bien réelles contre de puissantes institutions (les abus de tyrans comme Picrochole-Charles
Quint ; les excès d’autorité ou de débauche au sein de l’Eglise ; cf. changement de « Sorbonagre » en «
sophistes » entre l’édition de 1534 et celle de 1542 face à la censure…).

II) Un rire qui révèle, dévoile, attire l’attention sur ce qui en mérite :

a) Fonction morale : le rire dévoile le ridicule de ce qu’on a tendance à prendre trop au sérieux : tout
particulièrement celui des docteurs en théologie de la toute-puissante Sorbonne (harangue de Janotus
qui s’avère être un faux-savant plutôt dangereux dans sa propension à déclarer les autres hérétiques,
chap.19). Même chose pour les tyrans colériques et pris de la folie des grandeurs (Picrochole
définitivement battu et humilié par des paysans…). Voire le ridicule de certaines croyances religieuses
(chap. 6 + superstition des pèlerins)

b) Un rire qui ne contredit pas la culture et le savoir mais les dépoussière et les remet à l’honneur : savoir
anatomique précis dans la naissance de Gargantua (chap.6), dans les scènes de massacres opérés par
Frère Jean (chap.27…) ; reprise d’une culture antique (mythologie, Pline) liée à une mythologie populaire
d’ailleurs probablement inventée par des savants humanistes (chap. 6) ; éléments parodiques (de
l’Annonciation dans la naissance de Gargantua ; du roman de chevalerie médiéval avec par exemple les
exploits burlesques accomplis par Gargantua à Paris en guise d’épreuves qualifiantes)  le rire redonne
vie à l’érudition en jouant sur des effets de contraste et de décalage

c) Les épisodes comiques font d’autant mieux ressortir les épisodes plus sérieux, portés par des ambitions
humanistes : réflexion sur la symbolique des couleurs et sur les autorités à suivre ou non (chap. 8-9 ) ;
épisodes se proposant comme la mise en pratique d’un traité d’éducation humaniste, inspiré notamment
par Érasme, qui allie l’étude des auteurs grecs et latins à des considérations sur la politesse et les bonnes
manières ou par Jean-Louis Vivès, De Disciplinis, 1531, qui propose un programme d’éducation en
critiquant d’abord la méthode scolastique ( chap.14-21) puis en proposant un protocole de substitution
fondé sur les langues et l’histoire, mais aussi l’hygiène, l’exercice physique, l’observation de la nature et
des artisans ( chap. 23-24) ; dimension évangéliste de l’utopie de Thélème.

III) Un rire philosophique, qui dérange, trouble, interroge, et nous renvoie ainsi à réfléchir au-delà des
apparences

a) Le rire introduit une brèche dans les systèmes trop sûrs d’eux-mêmes et invite à ne pas les prendre trop
au sérieux ou trop à cœur. La scolastique est présentée comme un contre- modèle éducatif, inefficace et
grotesque (chap.21), mais l’idéal humaniste, qui fait peu rire, n’est pas si désirable que cela (discipline
stricte, emploi du temps surchargé sinon surhumain, chap. 23-24).

b) Le rire est une invitation à vivre et à vivre bien : le personnage de Frère Jean, l’un des plus importants
de l’œuvre (par ses exploits, sa présence quasi continue depuis son apparition chap.27, son rôle dans la
fondation de Thélème…) peut à ce titre proposer une sorte de voie médiane, épicurienne, propice à la vie
en communauté (bons mots lors des banquets, plaisanteries salaces, réflexion sur l’abbaye) autant qu’à
la réflexion (critique des autres moines, des pèlerins) et à l’action. Il est rapproché du motif ‘’cynique’’ du
chien de chasse, déjà présent dans le Prologue (celui qui ronge l’os pour en goûter « la substantifique
moelle »)

c) Le rire maintient ouvert le sens de l’œuvre et nous invite ainsi à penser par nous-mêmes : Prologue
instable (doit-on lire en « interprétant à plus haut sens » ou bien considérer que tout cela a été écrit
pour qu’Alcofribas s’amuse pendant qu’il banquète ? Cette instabilité du sens et cette invitation à réfléchir
se retrouve à la fin avec les deux interprétations données à l’énigme de Thélème, sans trancher en
faveur de l’une ou de l’autre (au lecteur d’y penser). De même, le narrateur n’est pas fiable : il avoue
qu’il est menteur (chap. 6), qu’il écrit en n’étant pas forcément très sobre (prologue), il se montre assez
désinvolte…

Molière :

Problématique possible : les comédies de Molière sont-elles désuètes ?

I) Une vieille machine, mais qui a des vertus :

a) Une trame stéréotypée (cf Commedia dell’arte dont il s’inspire) – même situation qui revient d’une pièce
à l’autre :
- Le mariage forcé, un valet qui intervient pour l’empêcher : Le Malade imaginaire, Les Fourberies de
Scapin, L’Avare…
- Mêmes personnages (le valet rusé : Toinette, Scapin, Dorine…)
- Mêmes caricatures (maîtres ridiculisés, souvent le père de famille…le bourgeois…)

b) Une peinture du XVIIème siècle


- Sa langue archaïque mais usitée en son temps. Représentative d’une culture, des mœurs de l’époque
- Ses costumes
- Ses traditions et ses mœurs

II) Un spectacle en avance sur son temps :

a) Plaire et divertir
- Dynamisme des pièces (quiproquos, rebondissements)
- Musique et ballets qui participent de ce dynamisme ( Le Bourgeois gentilhomme, Le Malade
imaginaire)
- Etonnement des spectateurs devant des mises en scène audacieuses et novatrices (Le Malade
imaginaire : une prise de clystère sur scène, Dom Juan, personnage principal puni à la fin de la
pièce)
- Les différents types de comique (gestes, mots, situation, caractère…)

b) Des pièces engagées : Dénoncer

- Derrière le rire, la satire : « Castigat ridendo mores


- Aborde des thèmes qui renvoient à des codes et à des comportements sociaux qu’ils fustigent
- L’éducation des femmes
- Les inégalités sociales (maîtres/valets)
- Les caractères humains (l’avarice, l’hypocondrie, la fausse dévotion, la jalousie excessive, le
mensonge…)

III) Une réflexion toujours d’actualité :

Les questions abordées le sont toujours aujourd’hui :


- Questions métaphysiques (religion, spiritualité)
- La condition humaine
- L’amour exclusif et le libertinage (Le Misanthrope, Dom Juan)
- Les rapports entre les hommes : l’hypocrisie sociale
- L’argent
- Amour et raison…
Hugo :

Problématique :

I) Une poésie à la dimension autobiographique: Le lyrisme au service de l'expression des "mémoires" d'une
âme.

a) Une poésie du deuil et de l'expression de la souffrance: un cri de l'âme.

- le poète qui écrit depuis le livre d'un mort, genre du tombeau


- les fantômes des êtres perdus: surtout sa fille
- les fantômes du passé qui le hantent ( évènements difficiles)

b) Une poésie du souvenir: faire revivre le passé pour oublier le présent.


( citer des poèmes des deux premiers livres, avec un thème différents)

c) Une poésie qui retrace un parcours de vie: un itinéraire poétique récit d'une expérience.

idée d'un voyage, d'une marche, d'un mouvement qui va du berceau à la tombe. (tous les éléments qui
renvoient à l’aspect autobiographique de l’œuvre)

II) Un véritable chant poétique qui se réaffirme et se renouvelle.

a) Une poésie de la contemplation: qui évoque les états d'âme et les rêveries en lien avec la beauté de la
Nature.

b) Du lyrisme personnel au lyrisme universel: l'expérience collective par le chant poétique. Eveiller les
consciences et représenter toute conscience. Idée de la même nuée sombre pour tout le monde.

c) Une poésie qui laisse la place à plusieurs "fantômes" pour mieux éclairer le lecteur: Dieu, les anciens et
nouveaux poètes, les âmes errantes, la voix retrouvée d'Hugo.... (polyphonie des voix)

III) Un porte-parole révolté, un "veilleur visionnaire": ( Les impressions et les réalités)

a) Un poète miroir de son temps, qui arrête son regard sur le monde.

b) Du chant poétique au chant politique: un poète lion, un porte-parole des incompris, des misérables.

c) Un homme tourné vers la modernité: modernité poétique, désir de changement politique,.

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