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Cannamela Louna

Littérature

1°3

Commentaire de texte

Ce texte est un extrait des Caractères du chapitre VII « De la société et de la

conversation » écrit par Jean de La Bruyère, un grand moraliste du XVII eme siècle. Jean de la

Bruyère a écrit cette œuvre de 1688 à 1696 sous le règne de Louis XIV dans la période du

classicisme, une période dirigée par les règles, la volonté de plaire ou d’instruire. Comment La

Bruyère parvient-il à rendre vivante sa critique du langage dans ce portrait ?

Dans un premier temps Jean de la Bruyère utilise le discours direct lors des dialogues ce

qui va permettre une certaine fluidité ainsi qu’un rythme au texte afin d’immerger le lecteur dans

son histoire. « que dites-vous ? Comment ? Je n’y suis pas » (l.1) En utilisant cette expression

l’auteur emploie une question rhétorique pour exprimer l’étonnement du personnage. « Que

dites-vous ? Comment ? Je n’y suis pas. Vous plairait-il de recommencer ? » (l.1-2) Ce sont des

énumérations qui vont permettre de faciliter la compréhension du lecteur. Jean de La Bruyère

nous fait la présentation de Acis « vous voulez, Acis, me dire qu’il fait froid » (l.2-3) « Il fait

froid ? » Une anaphore qui crée un effet d’insistance ainsi que la mise en avant du ridicule de

Acis. « Vous voulez m’apprendre qu’il pleut ou qu’il neige » (l.4-5) De plus on comprend que

Acis est perçu comme étant un personnage ennuyeux et qui va permettre la satire de la part de La

Bruyère. « Dites : je vous trouve bon visage » (l.5-6) À son habitude particulière une marque

d’hypocrisie est mise en avant. Tous ces éléments de conversation au discours direct, nous

permet de voir la critique investi de l’énonciation des personnages. « Il pleut, il neige. » On

constate la présence de pronoms impersonnels qui vont permettre de généraliser et de simplifier

le discours afin de rendre le texte plus abordable pour le lecteur. « Est-ce un si grand mal d’être

entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ? »(l.6-7) Acis est critiqué pour son

énonciation, il n’est pas clair alors que la clarté du langage est un pilier fondamental du

classicisme. « Une chose vous manque, Acis » (l.9) « Je vais vous jeter dans l’étonnement : une

chose vous manque, c’est l’esprit.» (l.10-11) Nous pouvons comprendre que l’interlocuteur est

au final Jean de La bruyère lui-même. La satire de Acis ne fait que prouver qu’il n’est pas en

adéquation avec les mœurs de son époque, c’est un anti-honnête homme. Acis est donc incapable
de comprendre la critique de son interlocuteur à cause de son arrogance et son manque de clarté .

«Il fait froid ? » (l.3) « Qu’importe, Acis ? » (l.6) Dans cet extrait la ponctuation est très marquée

et mise en avant ainsi que de multiples interrogations qui permettent l’animation et la vivacité du

texte. Ce texte est très ponctué, on peut prendre l’exemple des « : » (l.11) qui met en évidence

l’un des nombreux défauts d’Acis : « l’opinion d’en avoir plus que les autres » (l.12).

« Vos phrases embrouillées » (l.13) L’éloquence est primordiale pour Jean de La Bruyère

puisqu’elle permet de plaire et d’instruire or Acis n’en possède pas mais persiste à promouvoir

son faible esprit bien qu’il n’en a pas conscience. « je vous tire par votre habit, et vous dis à

l’oreille : ne songez points à avoir de l’esprit, n’en ayez point, c’est votre rôle » (l.15-16) ce

commentaire souligne l’importance de son rôle assigné, Acis cherche à être original alors que

c’est une idée rejeté par le classicisme.

Dans ce texte de Jean de La Bruyère fait la satire de Acis en tournant sa prise de parole

au ridicule. Il faut savoir s’exprimer et pour ceci Jean de La Bruyère va se servir d’un dialogue

au discours direct pour captiver notre attention et rendre vivant son texte. Il critique la noblesse à

travers un portrait et rapporte le bon sens à son interlocuteur afin qu’on puisse s’identifier à lui.

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