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Séance 5 : Les outils d’analyse du texte narratif

Support : Manuel (p. 554-558)

Voc :
Objectif (objectivité) : neutre, sans donner son point de vue.
Subjectif (subjectivité) : qui exprime l’opinion personnelle du locuteur, qui livre
ses impressions.

1) Le narrateur et la focalisation
Lire la leçon p. 554-555 du manuel
Exercices 1, 2, 4, 5 p.558 du manuel

1. Identifier le statut du narrateur


Dans les deux textes, le narrateur est un personnage de l’histoire et emploie donc le pronom
personnel « je ». Dans le texte 1, plusieurs informations sont données sur sa naissance, sa
parentèle... Comme l’indique le paratexte, l’auteur du texte est Jean-Jacques Rousseau. Le
texte 2, écrit par Victor Hugo, rapporte les pensées du narrateur « condamné à mort ».

Voc:
Parentèle: ens des parents

b. 1. L’auteur et le narrateur se confondent dans l’extrait des Confessions: la date de


naissance, « 1712 », est cohérente avec la date de rédaction de l’œuvre et le nom du père, «
Isaac Rousseau », correspond bien au patronyme de l’auteur. Il s’agit donc d’un texte
autobiographique, ce qui est suggéré par le titre de l’œuvre intégrale: le pronom personnel « je
» désigne à la fois l’auteur et le narrateur.

2. Dans le texte d’Hugo, l’emploi du « je » et la forme du journal intime ne sont pas suffisants
pour confondre auteur et narrateur. La situation du narrateur, « condamné à mort », permet de
le dissocier de l’auteur.

2. Distinguer les focalisations

1. Le narrateur est extérieur à l’histoire. La focalisation zéro (point de vue omniscient) lui
permet de communiquer, non sans ironie, des informations sur le personnage de madame
Descoings.

2. Le narrateur semble observer avec précision et objectivité les mouvements de deux


personnages. Sa perception est limitée, comme l’indiquent la formule vague « quelques mots
» et le modalisateur « sans doute ». On peut donc parler de focalisation externe.

3. Le narrateur est extérieur à l’histoire et adopte la focalisation interne, c’est-à-dire ici le


point de vue d’Oswald. Le lecteur a accès à ses perceptions visuelles (« un soleil éclatant », «
ses premiers regards », « ces beaux rayons ») puis auditives (« Il entendit résonner... »). Il
connaît également ses émotions (« un sentiment d’amour et de reconnaissance ») et partage
son ignorance (« quelque grande solennité »). La connaissance du personnage est alors plus
intime.

4. Analyser l’effet produit par un choix de narration


a. Dans le premier paragraphe, l’emploi du pronom personnel « elle » suggère que le narrateur
est extérieur à l’histoire racontée. Le second paragraphe crée une rupture par le passage au
futur de l’indicatif et surtout par l’emploi du pronom personnel « je », dont on devine qu’il
désigne le personnage féminin apparu au début.
b. Le passage du « elle » au « je » peut refléter un jeu de mise à distance et de rapprochement:
le regard est tantôt celui d’une narratrice plus âgée, qui observe la jeune fille qu’elle était de
façon extérieure, tantôt celui de la narratrice-personnage qui rend compte de ses pensées.
L’inspiration autobiographique du récit explique alors ce phénomène de va-et-vient.

5. Repérer les interventions du narrateur


a, b et c. 1. Le narrateur est extérieur à l’histoire, mais sa présence est visible à partir de la
deuxième phrase qui constitue un commentaire au présent de vérité générale. De même,
l’emploi du pronom personnel « nous » marque son intervention ironique à travers le
jugement qu’il porte sur l’autosatisfaction de son personnage. Se créent ainsi une forme de
connivence avec le lecteur.

2. Le narrateur intervient explicitement en tant qu’auteur du récit. Le pronom « je » signale sa


présence et le présent d’énonciation renvoie au moment de l’écriture. La pause dans le récit
est l’occasion d’interpeller le lecteur pour lui apporter un complément d’informations: le
narrateur feint de profiter du sommeil de ses personnages pour intervenir et engager un
dialogue avec son public. Le procédé rappelle le pouvoir du narrateur sur son récit.

3. La narration de la bataille, au passé simple, est interrompue par un commentaire au présent


de vérité générale: « Il y a des moments dans les batailles où l’âme durcit... ». L’allure
proverbiale de la remarque, marquée par l’emploi du présentatif « il y a » et la généralisation
induite par le pluriel « dans les batailles », rompt avec la vivacité de l’attaque et résonne
comme une sentence. Le lecteur est invité à mesurer la cruauté du combat qui altère la nature
humaine.

2) Le rythme et la chronologie
Lire la leçon p.556 du manuel
Exercice 8 p.559 du manuel

8. Étudier le traitement du temps dans un récit


a. Extrait 1: Le souvenir du coucher et les illusions du narrateur-enfant, narrés au passé simple
(« je vis ») et à l’imparfait (« je croyais »), inspirent des réflexions au narrateur-adulte,
signalées en particulier par le présent d’énonciation ou le passé composé (« n’existe plus », «
je recommence à très bien percevoir », « si je prête l’oreille », « se sont édifiées »). Ces
réflexions relèvent de la narration simultanée.
Extrait 2: Le présent d’énonciation « on plante » et le complément circonstanciel de temps «
en ce moment » dans la première phrase signalent la narration simultanée.

b. Extrait 1: Le conditionnel passé « que je n’aurais pu prévoir alors » marque une


anticipation dans le passé, le futur « ne renaîtra jamais » signale une prolepse par rapport au
moment de l’écriture. ».
Extrait 2: La prolepse, marquée par le futur « sera terminé », évoque l’avenir proche et les
obsèques; de même, l’adverbe « ensuite » indique un événement qui interviendra plus tard. Le
passé composé « j’ai prié » signale une analepse puisqu’il s’agit d’un ordre récemment donné;
le passé composé « j’ai négligé » renvoie à un moment plus ancien. Les conditionnels « il ne
serait pas mauvais » et surtout « je voudrais » indiquent les dernières volontés de l’empereur,
donc des actions qui ne sont pas encore réalisées.

c. Extrait 1: Le récit rétrospectif de l’enfance et la narration simultanée permettent d’engager


une réflexion sur le temps. Le narrateur-adulte, dans une sorte de dédoublement, observe avec
recul et parfois avec ironie l’enfant qu’il était et les erreurs que le temps lui a révélées.

2. Extrait 2: L’évocation du passé et de l’avenir proche suggère la volonté d’établir une


continuité entre la vie et la mort. En particulier, les dernières volontés du personnage sont une
façon de se préparer à mourir en anticipant sur ce qui échappe, en réparant ce qui n’a pas été
fait.

3) Les discours rapportés


Lire la leçon p.552 du manuel
Exercices 3 à 5 p.553 du manuel

3. Maîtriser les règles du discours indirect


Dans « Aux champs » de Maupassant, une bourgeoise expliqua à des paysans qu’elle n’avait
pas pu avoir d’enfant. Elle leur demanda s’ils pouvaient emmener un de leurs garçons. Elle
précisa que l’enfant aurait une éducation et qu’il recevrait de l’argent quand il aurait atteint sa
majorité. La paysanne, choquée, lui demanda comment elle osait faire cette proposition.

4. Repérer les discours rapportés et analyser leurs effets


a. Discours narrativisé : « Ils se mirent à causer naturellement ».
Discours indirect : « il lui racontait qu’il aimait beaucoup cet endroit et qu’il y venait souvent
se reposer, le dimanche, en songeant à bien des souvenirs ». Discours direct : « “Moi, j’y
pense tous les soirs, dit-elle.
– Allons, ma bonne, reprit en bâillant son mari, je crois qu’il est temps de nous en aller.” »

b. Les paroles rapportées de la jeune femme et d’Henri révèlent qu’ils s’aiment toujours et
qu’ils sont troublés par le souvenir de leur liaison. Les paroles sont rapportées au discours
narrativisé, lorsqu’il s’agit des politesses et d’échange sans importance, puis au discours
indirect et au discours direct quand ils avouent leurs sentiments respectifs. L’aveu de la
femme est plus saisissant car il est au discours direct : le narrateur nous fait entendre
directement ses mots.
c. La dernière phrase, prononcée par le mari au discours direct, a l’effet d’une chute. La voix
du mari vient s’immiscer dans ce duo amoureux. Par ailleurs, la trivialité des paroles du mari
et son attitude tranchent avec le moment de l’aveu amoureux. En effet, il appelle sa femme «
ma bonne » et il parle « en bâillant ». Maupassant rappelle avec cruauté la réalité : la femme
est mariée avec un homme qui n’a pas la délicatesse de celui auquel elle « pense tous les soirs
».

5. Repérer et analyser un discours indirect libre


a. L’expression « pour se tenir au courant » est en italique afin de montrer qu’il s’agit de mots
prononcés par Charles.
b. Le texte explique qu’Emma regarde Charles « en haussant les épaules », puis il nous livre
ses pensées dans un passage au discours indirect libre : « Que n’avait-elle, au moins, pour
mari un de ces hommes d’ardeurs taciturnes qui travaillent la nuit dans les livres, et portent
enfin, à soixante ans, quand vient l’âge des rhumatismes, une brochette en croix, sur leur habit
noir, mal fait. Elle aurait voulu que ce nom de Bovary, qui était le sien, fût illustre, le voir
étalé chez les libraires, répété dans les journaux, connu par toute la France. Mais Charles
n’avait point d’ambition ! ».
c. L’expression du regret (« Que n’avait-elle ») est suivie d’une longue proposition
subordonnée relative dans laquelle Emma décrit ce qu’elle n’a pas. Dans une énumération,
elle insiste sur la célébrité qu’elle souhaiterait pour son mari : « étalé chez les libraires, répété
dans les journaux, connu par toute la France ». On voit bien que l’imagination prend le pas sur
la réalité, car cette dernière est seulement décrite dans une phrase simple et brève : « Mais
Charles n’avait point d’ambition ! ».

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