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MON FILM

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de MON FILM
L•• aumera•
r era ener. ' *". s
ente

LILAS BLANC. — FLEUR In CHAMPAGNE. - -


Numéros d 12 franco distribution de L'Aigle blanc. Il est son allure, sa voir, etc. -- Firme pro- Films de Pierre Dud. : hfanouche
184 — La dain• mante. d'her- fréquent que ces filma d'aventures, de ductrice de Prélude d ta Gloire Pro- (pend. suisse), Nuits d'alerte, Le Fedi.
mlae.
catégorie secondaire, ne soient pas ductions Mireur, 6, rue Lincoln, lif, L'Éveryail, Les Regains de Gibral-
Ireerelsea. présentés à la presse. — Ce film sur Paris (Bo). tar, Figure de 4I0f4t. Be alo-Bill et
dal — La Ildèle L... la guerre de Sécession, avec Gary la Bergère, La Maison du printemps,
OLGA DU 0. A. V. — Distribution
Cooper, dans lequel il incarne un héros d'Olivia (195o) : Edwin° Feuillé. Lu Patronne, Casabiatica. — De
engagé par. les Nordistes, cet pro- (Julie), Simone Simon (Cara), Claire Replier, Patorni La Part de l'ombre,
bablement Operator 13, avec Marion Obvia (Obvint, Yvonne de Bray (Vic- Le Gardas, Vertiges, Quai des Or-
navire (1936), inédit en France, Mais toire), Elly Norden (Laure), Suzanne farm, Colombo, La Belle blevtaidre,
vos nenSeldneMania sont bien vagues Dehelly (Mao Dubois) et Mari. de Marlène, La Danseuse de Marrakech,
et pourraient convenir à beaucoup Berg. — Films de Michel Auclair déjà G Secret de Mayerling, Le Grand
d'autres films (sans Gary Cooper, énumérés. — Yvonne de Carlo, née Rendeevous, Trois Marins dans un
malheureusement). — Les Rivaux du le /or septembre à Vancouver (Canada), cament, G Martyr de Bougival, L'As-
Ranch n'ayant pas été présentés à la est divorcée de Howard Duff. Elle e berge du péché, Les And.« de Saint-
Presse, je ne puis vous renseigner sur les yens gris bleu, les cheveux châ- LOUP, Dieu e besoin des larron.,
ce film. Tous mes regrets. tain foncé et mesure rw,6t. Demain nous divorcera, Le Gercent
sauvage. — De Philippe Hersent
LA PETITE DILIGENCE. — Quel- CAPITAINE BASTOS. — rai déjà
211 — OZ:7141... Nuits d'alerte, La Dernière chevauchée,
ques divorces prononcés en 19yr : donné des listes d'acteurs décédés au
Le Fugitif, Le Dolmen %regarde, La
La. Turner et Bob Topping, Frank cours des dernières années. — Concer-
Danseuse de Marrakech, L'Homme one
nant le titre • Sir e, voyez ma réponse
à TEINT DE LIS, ne sel, Page s. —
Numéros d 15 francs. Ce n'est pas Françoise Arnoul qui
chante dans ses films elle est doublée.
trearel:1=1». Vous pouves demander une photo.
Nous lui transmettrons votre lettre.
::: t:•.ea::::::;• erua aaa- — Cher ami, si je ne renvoie pas cer-
220 — tains de mes lecteurs à des réponses
121 — mtérieures, je nurai Jamais la place
222 de• de répondre à tout le monde. Pardon-
---- =Cleree::, nes-moi et résigne s, comme les
• — miteruse. autres le font, à vous reporter telle
re==is. page de tel numéro... — Puisque vous
n'habites pas la métropole, utilisez
g: .1 non pas les timbres, mais les coupons-
221 — Le• CO•eallere as ..... . réponse internationaux lorsque vous
223 — La Male •• nous demandez de transmettre une
224 — La Gra. Oearballo.
lettre. Et lisez ma réponse à Mt-
MIME FERVENT, r, ego, Page q.
237 — Llalomma de .1.
238 — La blaelfe. OMETTE. — Jean Servais n'appar-
238 — laftle•-•.• 2. tient pas ot n'a jamais appartenu à la
241 —
Cella JOHNSON Comédie-Française. Vous devez con-
Alec GUINNESS
dans fondre avec Jean Chevrier. Oui, Je.
144 — Pemm. sa. aeva. Servais jouait Marius dans le film Ge dans
.5 — Quand lot •111.• dere. Rgaremene Misérables. Il est né à Anvers, le De l'Or en Barres
(Photo Gainsborough) 11. septembre rom, et tourne depuis (Photo luira Studios)
240 — Zao.. da. la T•mande. tara. Parallèlement, il a toujours fait
Sinatra et Nancy Smith, Clark Gable du théàtre. Il a les cheveux blonds,
251 — La tue gang Lel. les yeux gris, mesure Vo,yz et est mains d'argile, Nous avons tous fait
252 — et lady Sylvia Ashley, Franchet Tome
marié à Dominique Blanche, Princi- la mente chose, Le Clochard milliar-
et Barbara Payton, Odile Versais et daire, Mammy.
Jacques Dacqmine, Jean et Nicole paux films ; Amok. Angèle, Us Misé-
rables, Rose, La Vie est magnifique. GLYCINE ROSE. — Paulette God-
Desaity. — Quelques mariages célé-
Polit{ mondaine, blettira la métisse, dard est américaine, née près de
brés en rem Frank Sinatra et Ava
Gardner, Franchot Tore et Barbara Ceux du ciel, Frornont jI41. et Risler New-York, à Great-Neek, le y juin
• 07..erriale• aosaer lea Payton, Lex Buter et Ariane Dahl, alité, Terre de feu, Palrieia, Torne- tom. Divorcée de Charles Chaplin,
vara, Finance noire, La Vie de plaisir, puis de Burgess Meredith, non rema-
tieiAce:;. Stewart Gr.ger et Jour Simmons,
Odile Versois et Jacques Dacqmine, La Danse de mort, La Seplirinee Porte.
Antants sens amour (film italien), Une
riée pour le moment. Derniers filins
parus en France La Duchesse des
Simon. Signoret et Yves Montand,
285 — La /...11.harperalllet. Gérard Philipe et Nicole Fmrcade, si jolie petite plage, Le Furet, Made- Bas-Fade, Los Naufrageurs des Mers
258 — . lacemou. Davy Robin et Georges Marchai, etc. moiselle de la Ferté, Le Chdteau de du Sud, Un Mari idéal, La Journal
Moudras d 20 Irone.. verre, Le Plaisir. d'une femme de chambre, Les Tuniques
BENFISLIS. — Je n'ai aucun ren- écarlates, Lu Boule de cristal, Lu Ven-
JOJO. — Distribution du Comte de
t .etietiI,C,Zrat nen neva.. seignement sur Totnmy Guiton, le MouteCrislo donnée no réo, page z. geance des Borgia, Les Conquérants
tom. nouveau boy e de la série Tarzan, d'un nouerait monde, La Fille de la Forli
eir ... qui n'a pas encore pore sur n. écrans.
— Un acteur joue un rôle t de corn.-
EN VILLE CLOSE. — Distribution
du Fiacre r y donnée no mye, page a. — Anna Image. — Marilyn Maxwell,
tzrz.:: uretg
279 — Trol• met.
salone lorsque ce rôle l'oblige à modi- Pierre Larquey a tourné, en tout, née à Clarinda (Iowa. U. S. A.), en
reza, est célibataire. Nous l'avons vue
fier sa personnalité (1., apparence environ cent cinquante fil,w. — Inter-
Mmes déjà parues Serge Reggiani, dans ...Murs an harem, Ziegfeld
g: Z:lerasuse physique, son de la voix, mouvements,
2. — Le pla• 1. p.es d. mou. no ; Simone Velère, no rgo ; Da- Le Champion, La Clef sous la porte.
démarche, etc.) pour exprimer celle
du personnage. Entrent en jeu : le nièle Delorme, no e??. BOUCHON DE CHAMPAGNE. —
r ,e...., les perruques, les postiches Lem. — Je n'ai pas de renseigne- Oui, le film LO Noce des quatre fendis
e toutes sortes, parfois les faux nez, ments sur Magali lloal. — Lisez l'es- s'appelle définitivement Uns Histoire
fa. mentons, le costume et tous ses trait de la lettre de BOUCHON DE d'entour, après avoir failli s'appeler
284 — La a.. est mea rennakm•. accessoires et... le talent de l'acteur CHAMPAGNE, e page 2. G Bonheur des autres... — Marc Val-
lemme à abatte. bel est ni é Paris, le na juillet c.,
285 —
188 — 9.1.1 Parle. Divorcé de Lucienne Lemarchand, il
est remarié à une personne qui n'est
5..ages.

M0j,silÉtIL.11
2110 — Capital. •aa• pas actrice. Il a les cheveux bruns, les
.0 — d•un •ana Vola. yeux marron et mesure tags. Prim
291 — Sorra eine. films Inspecteur Sergit, Une
1nare:Vreett;ape . g . Belle Barca Le Grand Rendu-vous,
2. — Nase 1.. à bloale-Carlo. . Le Droit de Perlant, Barry, Rue des
Saussaie,. — Made Caserês, née à
TOUS LES MERCREDIS, 5, boni. dao Italian., PARIS (Pl.
287 — La Valle• . Corogne (Portugal) le m novembre
288 — 2.9.1ea. Rédacteur en chef s Piave* HENRY. mas, est célibataire, brune aux yeux
299 — Claaawa
Chaque peintre mn euvape ce entr Abonnements, France et Colonies :
420 fr.
verts et maure zu,65. — M. amitiés,
et à bientôt I
7."1,1.pitUtc,n‘ *crue ;'tri: 1 an 780 fr. I 6 mois
Compte chèques postaux Paris 5492-99. CAFE CRtYE. — Oui, voua myez
parfois de véritables églises dans un
exemplaire pour Cele (Perlent. Nous tenoro I prévenir nos nome, abonnés qu'un délai de deux termines film. Parfoisaussi let méme le plus
est indispensable pour l'établissement de leur abonnement. (Prière d'écrire le
MON FILM nom en lettres majuscules./ Pour tout changement d'adresse. nos abonnés sont
Priés de joindra le dernière bande d'envoi du journal accompagnée de trente
souvent, pour les scên. d'intérieur)
vous voyez 15e églises reconstituées au
5, boni..... die Italiens, PARIS (e). studio. — Nous transmettrons à
franco en timbres mur établissement du nouveau cliché et frais divers.
(.”(
(Sotte page I)

2
SÉgétI4D6 a'amena
'AUTOMODILE, une luxueuse voiture américaine con- de chambre qui se tenait dans le vestibule, devant la porte

L duite par un chauffeur impeccable, tourna brusque- conduisant aux appartements de Mme Schomberg.
ment à gauche, abandonnant la route bordant la
Méditerranée. Elle s'engagea sur un chemin en
lacets qui escaladait la colline et aboutissait à une riste.
— Madame est chez elle ? interrogea-t-il.
— Je ne sais pas... je ne crois pas... bafouilla la camé-
vaste construction toute blanche devant laquelle elle s'arrêta. Il lui lança un regard froid, traversa un élégant boudoir
Une plaque posée près de la porte d'entrée indiquait : et appela
« Clinique psychiatrique. Professeur W. A. Schomberg. o — Irène... Irène... vous êtes là ?
Bien stylé, le chauffeur ouvrit la portière, qui livra pas- Tout en cherchant à ouvrir la porte de la chambre; mais le
sage à un homme d'une cinquantaine d'années, grand, mince, battant ne céda pas sous sa pression; le verrou intérieur
d'allure très distinguée : W. A. Schomberg en personne, devait être poussé.
Schomberg, le psychiatre réputé — quoique discuté par Impassible, il tourna à nouveau à plusieurs reprises le
certaines confrères, jaloux de sa réussite — dont la clinique bouton de porte, sans plus de succès. Puis, sans un mot,
accueillait les nerveux, les surmenés, les grands neurasthé- il fit demi-tour et regagna le vestibule. En passant, il jeta à la
niques qui venaient chercher dans une atmosphère de calme, femme de chambre, qui semblait terrorisée, un bref :
de silence et de confort le retour à un équilibre mental souvent — Pourquoi ne m'avez-vous pas dit que Madame n'était
bien compromis. pas chez elle ?
D'un pas rapide, le Et, sans attendre la
professeur pénétra dans réponse, il gagna son
le vestibule et se dirigea cabinet, à l'étage au-
vers l'ascenseur après dessous.
avoir échangé quelques
brefs propos de service
SÉRÉNADE AU BOURREAU Sa secrétaire person-
Reni... alun da Jase STELLI. nelle, une très joliebrune
avec l'un de ses adjoints. d'après le roman de Maurice DEXOBRA. à l'allure décidée et sûre
Bien que rentré plus tilt Adaptation de Maurice DEXOBRA et Albert VALENTIN. d'elle-même, s'étonna,
Dialoguas de Pierre LAROCHE.
qu'il ne l'avait prévu, il tout comme le médecin
ne verrait pas les malades INTERPRÉTATION : adjoint, du prompt retour
ce matin. Que son assis- William Schomberg Paul MEURISSE. de Schomberg, et signala
tant fasse le nécessaire Irène Tilde THAMAR. qu'un des malades, le
et, notamment, examine Paula Wallis Vara NORMAN.
Didier Laurent Clérezd LANDE?. Père Ulysse, qui partait
le président... Mais déjà Cortunieseire mye» Antonin SERVAL. le lendemain, désirait
l'ascenseur s'élevait et Lorenni Julien BERTHEAU. voir le professeur.
déposait Schomberg au Malle Solenge VARENNE.
Gilbert leen Pionol. — D'accord... en-
second étage où se trou- Production CODO-CINÉMA, voyez-le-moi, répondit-il
vait son installation per- dietribuée par C. C. F. C. avant de pénétrer dans
sonnelle. Récit de Pierre LEPLAY. son bureau, immense
L'arrivée du «patron s pièce de forme octogo-
eut le don de faire sur-
sauter une jeune femme
-«106,--4 nale, offrant cette parti-
cularité de n'avoir
3
derrière les panneaux voisins. Le tableau de
Matisse découvrit un intérieur très élégant
où une femme, jeune et très belle, écoutait
en sanglotant un disque de chant. C'était
une cantatrice, hier encore célèbre, la Méva.
Mais elle avait subitement perdu sa voix et
ne pouvait plus qu'en entendre d'anciens
enregistrements. En proie à une demi-folie,
elle s'imaginait qu'un jour peut-être elle
retrouverait l'organe merveilleux qui avait
fait d'elle une des plus grandes cantatrices
du siècle.
L'autre panneau, celui du Picasso, révéla
un vieillard déchiffrant fiévreusement un
printing n où s'inscrivaient des cours de
Bourse.
— Amédée Romain, de la Banque Romain...
la plus grosse faillite d'après guerre... Sa
dépression nerveuse a correspondu à la
dépression économique...
— Et qui vous paie, s'il est ruiné ? inter-
rogea naivement le père.
— Les créanciers... ils ont confiance en
ils ont peut-être raison, d'ailleurs. Il est
capable de refaire une fortune...

Schomber g aucune fenêtre et où un éclairage mdi-


montra Didier rect répandait une luminosité parfaite.
aureligleux. Un des panneaux était coupé par la
porte d'entrée, tandis que les sept autres
étaient garnis chacun d'un tableau. Mais
quels tableaux! Des œuvres d'une valeur considérable, signées
des noms de grands maîtres modernes : Braque, Matisse,
Salvador Dali, Picasso, Utrillo, Chagall, Modigliani...
Un grand bureau, très long, isolé au centre de la pièce,
une bibliothèque basse et quelques fauteuils constituaient
tout l'ameublement.
Schomberg alla droit au panneau sur lequel était accroché
le Salvador Dali et, saisissant le bas du cadre, le fit basculer.
Automatiquement, la lumière s'éteignit dans le bureau tandis
que se révélait dans la cloison une ouverture permettant de
voir ce qui se passait dans la pièce voisine, à l'insu de l'occu-
pant de celle-ci. C'était une chambre confortablement, mais
simplement meublée. Elle était vide.
Sans insister, W. A. Schomberg remit le cadre en place,
la lumière se ralluma et, juste à ce moment, le micro-télé-
phone placé sur le bureau fit entendre la voix de la secrétaire
annonçant le Père Ulysse.
La porte s'ouvrit, livrant passage à un père Blanc que le
professeur accueillit la main tendue.
Le moine, un brave homme doté d'un savoureux accent n Vous voyez, mon Père, que — Ce sont vos souvenirs
méridional, exprima sa reconnaissance pour la guérison que votre cas à vous était bien peu qui vous tuent... déclara
lui avaient procurée les soins de la clinique. de chose, au domaine de la S ch om bers à Didier.
— Vous n'étiez pas un malade bien difficile... Il y a tant de névrose.
vieux coloniaux qui abusent de l'alcool... mais ce n'est pas o Vous êtes guéri, mais...
votre cas... attention à certains petits gestes machinaux... cette façon de
Un peu choqué par cette supposition — un ivrogne, lui, le caresser votre doigt... a
Père Ulysse 1 — le visiteur caressait machinalement de la Le professeur pontifiait, s'écoutait parler, tout en regardant
main droite l'annulaire de sa main gauche. Le geste n'échap- fixement le Père Ulysse qui, loin d'être intimidé ou impres-
pait pas au professeur qui poursuivit : sionné, répondit d'un ton bonasse :
— Vous ne nous avez pas donné beaucoup de mal. Mais — Ne vous inquiétez pas... je cherche mon alliance...
nous avons des patients dont les maux sont plus mystérieux. Et il ajouta, de l'air le plus naturel
Tenez... voulez-vous en voir quelques-uns ? — Oui... je suis marié... j'ai une très brave femme, d'ail-
— Volontiers... je prierai pour eux, acquiesça le moine leurs...
qui, pris d'un scrupule soudain, objecta le secret profes- Et, sortant de sa poche une alliance, il la passa à son doigt.
sionnel du médecin. — Vous plaisantez ? coupa froidement Schomberg.
— Ne sommes-nous pas tous deux des confesseurs ? — Hélas! non... Mon costume est un simple déguisement
rétorqua Schomberg. pour être admis dans votre clinique... permettez-moi de me
Suivi du prêtre, il alla droit au panneau du Salvator Dali. présenter Commissaire Ulysse Léon Fourasse, de la Sécurité
Cette fois, la chambre voisine était occupée : un homme du Territoire.
jeune et vigoureux, mais à l'allure inquiète, venait d'y péné- Il fit le tour du bureau et s'approcha du professeur qui,
trer et, se laissant tomber sur un fauteuil, allumait nerveu- conservant tout son sang-froid, interrogeait
sement une cigarette. — Que me voulez-vous ?
Si, quelques minutes plus tôt, lorsqu'il tambourinait à la — Vous donner un conseil... Fermez boutique et dispa-
porte de la chambre de sa femme, Schomberg avait pu regarder raissez...
à travers la cloison, il aurait vu Irène entre les bras du beau Schomberg tenta de plastronner, mais le commissaire, très
garçon qu'il examinait maintenant à son insu. Mais n'était-il à son aise, prenait l'ascendant et réduisait à néant, par avance,
pas fixé déjà sur la nature des relations existant entre sa ses moyens de défense.
femme et son pensionnaire ? — Je sais, Schomberg, vous ne m'avez pas montré tous
— Vous le reconnaissez ? demanda-t-il à Ulysse. vos malades! Vous avez là, dans la chambre derrière le pan-
Sur un geste de dénégation, il précisa : neau où est accroché cet Utrillo, un ancien président du
— Tout le monde le connaît... sa photo a traîné partout... Conseil qui bave en ruminant ses paroles historiques; à côté,
Didier Laurent. c'est un diplomate célèbre ; plus loin un romancier illustre,
— L'aviateur ? une gloire nationale... Ceux-là, vous les tenez en réserve ;
— Tout ce qu'il en reste, précisa brutalement le psychiatre. malgré leurs tares, leur déchéance physique et morale, ils
— Comme il a changé I.. soupira le moine. représentent quelque chose, ils vous servent de paravent en cas
Indifférent à cette remarque, Schomberg refermait le de coup dur... C'est bien grâce à eux que vous ne coucherez
guichet d'observation et, successivement, montrait à son pas en taule ce soir et que je vous donne quarante-huit heures
interlocuteur d'autres malades dont les chambres se situaient pour tout liquider et pour qu'on n'entende plus parler de vous.
4
Le psychiatre tenta de protester, mais le policier l'accablait ser place à aucune équivoque, à aucun espoir, ii expliqua :
de précisions prouvant qu'il n'ignorait rien de son activité au — Depuis six mois que vous êtes ici, tout a été tenté pour
cours des derniers mois : on savait, par exemple, que la cli- vous sauver, mais aucun progrès n'a été marqué. Votre
nique avait dissimulé un certain nombre de criminels de obsession persiste; la vue de cet uniforme suffit pour vous
guerre, notamment le fameux Wilhelm Meister, qui venait bouleverser. Je vous dois la vérité, vous êtes un homme fort...
d'être abattu, la nuit dernière, au moment où il allait franchir J'ai consulté mes assistants et nous sommes malheureusement
la frontière italienne. Tous ces trafics avaient rapporté gros à entièrement d'accord...
Schomberg, mais, maintenant, la farce était terminée, il fallait — Compris I coupa brutalement l'aviateur. Je suis foutu...
fermer boutique, sinon... Et ça peut durer combien de temps encore ?
Sur cette menace, le commissaire quitta le bureau d'un pas — Le délai ne peut dépasser un an, semble-t-il...
décidé. Quel contraste avec l'allure bon enfant qu'affectait le — Ah, ah! ricana Didier. J'aurais pu tomber au « champ
Père Ulysse en venant faire sa visite d'adieux au médecin qui d'honneur o... mais, au lieu de cela, je vais crever ici comme
l'avait soigné ! un rat... un rat qui aurait le temps d'avoir peur...
• *.• Schomberg l'interrompit pour lui expliquer que la clinique
allait fermer ses portes... Mais oui, l'Ordre des Médecins
Resté seul, Schomberg prit dans la bibliothèque mi flacon faisait des ennuis à ce confrère qui réussissait trop bien.
et se versa un verre d'alcool qu'il avala d'un trait, puis il D'ailleurs, Didier n'avait plus besoin de se cloîtrer I A quoi bon ?
réfléchit quelques instants et, prenant une décision, fit bas- Il ferait mieux de profiter des quelques mois de répit qui
culer le tableau de Salvator Dali pour observer Didier Laurent s'offraient à lui, essayer de trouver des distractions...
dans sa chambre. Finalement l'aviateur décida de se rendre à Antibes, où son
L'aviateur avait sorti d'une armoire sa veste d'uniforme et ancien mécano avait monté un petit hôtel-restaurant.
l'avait étalée sur son lit. Et maintenant, enfoncé dans un — Je vous reverrai, conclut Schomberg d'un ton amical.
fauteuil, il regardait fixement la tunique sur le côté gauche de Essayez de ne penser à rien... Un homme comme vous doit
laquelle s'alignaient trois rangées superposées de décorations. regarder la mort en face.
Uinterpella Schomberg, qui venait d'entrer : Resté seul, Didier jeta la tunique dans l'armoire dont il
— Vous ne trouvez pas que ça fait gai, ces taches de cou- referma violemment la porte, puis, se laissant tomber dans le
leur sur l'étoffe sombre ? Et pourtant, quand j'y réfléchis, ce fauteuil, il se cacha le visage dans les mains, s'efforçant de ne
n'est pas précisément gai... cette croix, c'est le souvenir du penser à rien.
bombardement de Berlin... la Victoria Cross, c'est le raid sur
Cologne, et la rosette, c'est Hambourg! Des milliers de vic- • *tt
times... et, de là-haut, on ne les entendait même pas crier...
Pourriez-vous faire disparaître cet uniforme, monsieur le Si Schomberg s'était proposé d'abattre le moral de son
professeur ? malade, il pouvait se vanter d'avoir bien réussi dans son
— Sans doute... et plus facilement que vos souvenirs... Ce entreprise.
Il ne s'en cacha pas, d'ailleurs, quelques minutes plus tard, au
cours d'une explication décisive qu'il eut avec sa femme.
En termes d'une courtoisie glaciale, il signifia à Irène que,
malgré ses dénégations, il était fixé sur sa conduite et n'igno-
rait rien des rendez-vous qu'elle avait accordés à Didier
Laurent.
— Les aviateurs ont toujours collectionné les succès
féminins... mais tout cela n'a qu'une importance minime, et
j'ai déjà réglé la question en ce qui concerne notre ami. Je
tenais son sort entre mes mains et, ma foi, je l'avais presque
guéri, mais un convalescent est toujours près de sa névrose. Il
suffit de lui prédire le pire, d'entretenir son obsession, et le
tour est joué, la tombe est ouverte... Je lui ai donné encore
une année à vivre; il ne me fera pas mentir.
— William! s'écria Irène, épargnez-le. je vous jure que je
ne le reverrai plus.
— Comptez sur moi pour cela, dit-il. Vous avez oublié
que je vous aimais. Je ne puis vous conserver ma confiance et
vous connaissez trop de choses, trop de choses importantes.
Tout cela est bien ennuyeux, chère amie...
Elle se traînait à ses pieds et le suppliait, abdiquant toute
fierté. Indifférent, il allumait une cigarette et regardait cette
femme affaissée sur le tapis...
— Pourquoi pleurez-vous ? Que signifie ce désespoir ? Est-
ce que je pleure, moi ?... Moi qui ai tout perdu en vous per-
dant !
Elle leva vers lui un regard craintif.
Quelle vengeance pouvait-il méditer ? Paula était
Quels plans tortueux était-il en train de unedesétailes
combiner ? cirqu e.

— Je n'l g len de vos sont vos sou-


rendez-vous avec Didier, venirs qui
révéla Schomberg à Irène. vous tuent...
Le méde-
cin s'expri-
mait lentement, d'un ton grave, comme pour
mieux faire pénétrer ses paroles dans l'es-
prit de son malade.
Didier, lui, s'énervait. Comment pourrait-
il se délivrer de ces souvenirs ? Le professeur
lui avait dit, au début, que ce n'était qu'une
question de temps, donc une question d'ar-
gent, quelques mois de soins, de repos, d'iso-
lement...
— Je vous l'avais dit, en effet, mais... je
m'étais trompé.
— Alors ? Que vais-je devenir ?
Schomberg, impassible, observait ce grand
garçon, taillé en athlète, mais en proie à
une nervosité et à une anxiété qui se tradui-
saient par des mouvements brusques, des sur-
sauts.
Et, froidement, choisissant ses mots comme
pour mieux atteindre sa victime et ne lais-
sautant de pied ferme sur son cheval au galop et accomplis-
sant maintes prouesses qui déchaînaient les bravos. Elle se
La guerre terminée, Gilbert, l'ancien mécanicien de Didier, retira sous les applaudissements pour céder la place à Aurora,
avait ouvert à Antibes un petit garage avec un poste d'essence la reine du trapèze.
et, peu après, avait épousé Mélie, une jolie fille active et Aurora grimpa, à la corde lisse, jusqu'à son trapèze sus-
délurée qui exploitait tout à côté un modeste café-restaurant à pendu tout au haut du cirque, sous les cintres, et commença
l'enseigne de : La Pétanque ; les deux établissements étaient une série d'exercices vertigineux. Gilbert était enthousiasmé,
bien situés en bordure de la route devant la plage, Mélie était Mélie n'osait pas regarder, impressionnée par l'audace de
courageuse et dure à l'ouvrage ; quant à Gilbert, il excellait l'acrobate, tandis que Didier, tout à ses pensées, suivait
à diriger son « commis », un galopin d'une quinzaine d'années, distraitement les évolutions d'Aurora.
Honoré, qui servait l'essence, donnait un coup de gonfleur Soudain, un immense cri : la trapéziste, ayant 'manqué sa
aux pneus, faisait en un mot tout le travail courant tandis que reprise de barre, s'écrasait sur le sol... Le personnel du cirque
le patron ne daignait mettre la main à la pâte que pour les se précipita, on emporta Aurora sur une civière. La musique
travaux de mécanique où il excellait on n'a pas été pour rien attaqua aussitôt un air entraînant, les clowns envahirent la
le mécano d'un «as » comme Didier Laurent. Par exemple, piste... et le spectacle continua. Mais Didier n'en pouvait plus.
il ne fallait pas être pressé, car Gilbert, ami du moindre effort, Il demanda à Gilbert de l'emmener, de l'emmener tout de
ne travaillait qu'à ses heures. Pour l'instant, sa grande occu- suite, et Mélie, bouleversée, les suivit sans mot dire jusqu'à
pation était de s'occuper de son ex-capitaine qui, après avoir l'hôtel, où Gilbert alla s'enfermer dans sa chambre, pour une
quitté la clinique Schomberg, était venu s'installer à La nuit d'insomnie et d'angoisse.
Pétanque, où on lui avait, bien entendu, donné la meilleure
chambre. • `.
C'était la fin de la journée, Mélie avait déjà annoncé que
le dîner était servi et Gilbert, tout en préparant son pastis, Le lendemain matin, ayant emprunté une. Jeep portant
rendait compte à Didier d'une mission dont celui-ci l'avait l'inscription «Mondial Circus », Paula, la petite écuyère, se
chargé le portier de la clinique ne savait rien, ou ne voulait rendait à la clinique de Schomberg et s'étonnait de la trouver
rien dire. Il avait pourtant fini par lui confier que Mmr Schom- en plein déménagement. Elle connaissait bien les lieux, car
ber4 était partie, avec sa femme de chambre. Tous les malades elle gagna directement le bureau du professeur. Celui-ci
avaient été liquidés, et le professeur Schomberg restait seul achevait de traiter avec un marchand de tableaux la vente des
pour surveiller la fin du déménagement du mobilier.! toiles qui ornaient son bureau. Ils tombèrent d'accord sur le
Et le brave Gilbert conclut prix global de toute la collection, l'acquéreur s'engageant à
— Une vraie débandade, mon capitaine... Quelle chance verser les fonds dès le lendemain.
que vous soyez guérit Très calme, toujours maitre de lui, Schomberg fit entrer
Didier protestait : il ne voulait plus être appelé « mon capi- dans son cabinet la jeune fille qui l'attendait. Elle n'eut pas
taine », mais Gilbert ne se résignait pas à dire « M. Didier »... besoin de se nommer : il la reconnut aussitôt pour l'avoir eue
Ça faisait trop civil, prétendait-il. comme pensionnaire :
Tout en devisant, ils en étaient revenus à cet éternel sujet de — Vous êtes Paula Cherry... vingt-deux ans... une petite
conversation, les raids qu'ils avaient
accomplis ensemble. Mais là où l'officier
évoquait avec horreur, au fond de lui-
même, les scènes de mort et de terreur, le
mécano, lui, possédé par l'amour de son
métier, ne se souvenait que des incidents
mécaniques. Le raid du iz février sur
Cologne, qui inspirait à Didier d'affreuses
réminiscences, rappelait simplement à
Gilbert tous les ennuis qu'il avait eus
avec son moteur de gauche; l'arrivée
d'huile se faisait mal, et il l'avait bien
vu en démontant la pompe.
Mais Mélie insistait : la soupe était
servie. D'ailleurs, son mari lui avait pro-
mis de l'emmener voir le spectacle du
Mondial Circus, et il ne fallait pas se
mettre en retard. Ne sachant comment
occuper sa soirée, et désireux de ne pas
rester seul, livré à ses pensées, Didier
accepta de les accompagner.
A leur arrivée, une écuyère et des clowns
occupaient la piste. C'était Paula, une
vedette du Mondial qui exécutait
avec un brio et
une souplesse
Schomberg alla voir remarquables le
Didier et Paula à numéro clu-
se La Pétanque ». sique du jockey,

fille que hantait Lecommissalre Ulysse


l'idée dela mort conseilla à Schen,
et quia voulu se barg de disparatere.
suicider...
— Je vous
dois encore de l'argent, dit Paula; vingt-
cinq mille francs... Je vous les apporte.
Mais Schomberg refusait d'accepter cet
argent dont il n'avait nul besoin : la cli-
nique était fermée, et il ne pouvait plus
rien pour son ancienne malade.
Paula protestait : elle n'avait pas besoin
d'argent, elle non plus, et elle ne reve-
nait pas chercher de soins à la clinique.
Elle ne songeait plus au suicide, mais
elle entreprenait un métier qui la débar-
rasserait bien vite du fardeau de l'existence.
Elle remplaçait dans quelques jours sa
camarade, la trapéziste victime d'un acci-
dent mortel. Elle connaissait le numéro,
car elle s'entraînait depuis plusieurs mois
avec Aurora et elle pensait bien que
ce n'était pas une carrière où elle ferait de vieux os. Restés face à face dans la salle à manger, Didier et Paula
Schomberg l'écoutait sans mot dire, puis il lui demanda un échangèrent quelques propos moins acides que lors de leur
service : précédente rencontre. L'aviateur s'excusa de son énervement
— Je voudrais vous présenter un ami... un malade... Il et Gilbert, les voyant en conversation amicale, leur proposa
voudrait reprendre goût à la vie... insidieusement de réunir leurs couverts à la même table, ce
Tout en donnant à Paula ces explications, il l'accompagna qu'ils acceptèrent en souriant.
dans le parc où elle retrouva sa jeep, puis il rentra dans la Pourquoi fallut-il qu'à ce moment précis on entendit au
clinique, sans avoir remarqué qu'un artiste peintre, installé dehors le bruit d'une moto ? Surpris par ce crépitement, Didier
devant son chevalet au bord d'un sentier dominant la cli- bondit, le visage décomposé par l'angoisse et criant :
nique, n'avait rien perdu de ses mouvements. Le Père Ulysse — Gilbert! Qu'est-ce que c'est ? Gilbert!
avait dépouillé sa robe blanche de moine et, redevenu le Le mécano le rassura... Ce n'était rien... une moto, simple-
commissaire Fourasse, surveillait de près son ancien médecin ment.
traitant. Didier se laissa retomber sur sa chaise, en face de Paula et,
Quant à Paula, elle avait gagné l'hôtel de La Pétanque après encore tremblant, répéta
être passée au cirque, où elle avait pris ses valises. — Une moto... bien sûr... une moto...
Mélie l'avait reçue aimablement et l'avait fait conduire à la Leur dîner s'effectua sans nouvel incident. Ils causèrent
chambre qu'elle lui destinait. Honoré, le commis de Gilbert, qui presque amicalement, sentant s'éveiller en eux une sympathie
joignait aux fonctions d'aide-mécanicien celles de valet de réciproque. Si bien que, le repas terminé, Didier assista à la
chambre quand l'occasion s'en présentait, porta les valises et séance de massage pratiquée sur la cheville encore dolente
ouvrit la fenêtre qui donnait sur la plage. de Paula par un masseur chinois. Elle était allongée sur son
Étendu sur le sable, face à la mer, ayant laissé tomber le lit, tandis que lui, dehors, restait assis sur le bord de la fenêtre
livre qu'il avait emporté, Didier rêvait sombrement. De la de la chambre. Sans se soucier du masseur qui ne parlait qu'un
chambre, Paula l'avait remarqué et Honoré s'était empressé anglais assez incertain, Didier expliqua pourquoi il avait dû
de lui expliquer que c'était un pensionnaire de l'hôtel, se faire soigner à la clinique; Paula lui confia qu'elle avait été
l'ancien capitaine du patron... Elle n'avait pu le faire taire conduite chez Schomberg parce qu'elle ne rêvait qu'à la
qu'en lui glissant dans la main le pourboire dû à ses mort (deux tentatives de suicide en six mois)... à l'âge de
bons services et, restée seule, elle s'était dirigée vers la vingt ans
fenêtre pour sauter sur la plage, se dirigeant vers Didier, en — Vous n'allez pas recommencer ? interrogea-t-il.
marchant sur les roches plates qui séparaient la maison de — Ma foi, non. Schomberg m'a guérie de la mort volon-
l'étendue de sable. taire... Mon métier me guérira du reste...
Un petit cri Paula avait trébuché et était tombée assise Elle expliqua qu'elle préparait un numéro de trapèze en
sur un rocher si malencontreusement qu'elle s'était légère- remplacement de sa camarade Aurora, qui s'était tuée l'avant-
ment foulé la cheville. Du coup, Didier se retourna, sortant veille. Et, comme il demeurait interloqué, elle dit gentiment
de sa sombre rêverie. Il comprit l'incident et se dirigea vers — Eh bien! vous en faites une tête.
la jeune fille pour lui porter secours, si besoin était. Mais il — Si vous croyez que vous avez des conversations récon-
s'aperçut vite que ce n'était pas bien grave; son offre de fortantes!
soigner la blessée fut d'ailleurs assez mal accueillie et ils Le Chinois, ayant terminé son massage, assura que dans
échangèrent tous deux des propos aigres-doux. Il eut l'impres- deux jours il n'y paraîtrait plus. Paula, mécontente de ne
sion qu'elle voulait le connaître par curiosité, pour savoir s'il pouvoir s'entraîner dès le lendemain, haussa les épaules et,
était vraiment fou, comme l'avait raconté un hebdomadaire, allumant une cigarette, resta allongée sur son lit, cherchant
et il s'en alla d'un pas rapide vers l'hôtel, laissant sur la à comprendre pourquoi Schomberg avait tenu à la mettre en
plage Paula dont le visage, habituellement grave, s'éclairait relations avec Didier.
d'un fugitif sourire. Comment aurait-elle pu pénétrer la trame que le professeur,
Ils se retrouvèrent, dans la soirée, à La Pétanque, où Didier insidieusement, tissait autour de l'aviateur pour le conduire
avait reçu la visite, inattendue, de W. A. Schomberg. Le au désespoir ?
professeur s'étonna de trouver Paula déjà installée et, voyant Mais ce qu'elle ne pouvait deviner, un homme l'avait,
Didier apparaître, lui serra cordialement la main. Il était pressenti et, bien décidé à s'opposer aux projets du psychiatre,
venu en passant, dit-il, avant d'aller dîner à Eden-Roc où il dressait ses batteries pour les réduire à néant.
il était attendu. Il se déclara ravi de voir son ancien malade C'était le commissaire Ulysse. Ce soir-là, il avait suivi le
en si belle santé. Il fit allusion au hasard qui le mettait en professeur jusqu'à Eden-Roc et, sans façons, s'était assis en
présence d'une autre amie, Paula, puis il engagea les deux face de lui, à sa table.
jeunes gens à bavarder ensemble, à évoquer leurs souvenirs Beau joueur, Schomberg lui proposa de partager son dîner;
s'ils en avaient d'agréables, mais leur conseilla d'éviter tout le policier refusa, n'acceptant qu'un whisky.
ce qui pourrait les agiter. En un mot, il s'efforça de rappeler Homme du monde, Ulysse demanda courtoisement des
à Didier tout ce qu'il lui avait dit avant son départ de la nouvelles de N.. Schomberg.
clinique, c'est-à-dire qu'il n'en avait que — Elle va très bien, répondit le mari. Elle fait une petite
pour un an à peine et qu'il était irrémé- croisière sur mon yacht. Je m'efforce de la rendre heureuse;
diablement condamné. Sur d'hypocrites je la gâte beaucoup...
OldieretPaula protestations d'amitié, il se retira et, Le commissaire félicita le professeur de l'empressement
n• se quit- remontant dans sa voiture, se fit con- qu'il avait mis à liquider la clinique; en haut lieu, on lui
talant plus... duire à Eden-Roc. tiendrait compte de sa docilité. D'ailleurs Schomberg n'était
pas à plaindre, il se retirait après fortune
faite.
Le psychiatre protesta vivement; il
n'était pas un homme d'argent... Du
moment qu'il avait la possibilité de
vivre somptueusement, il ne demandait
rien d'autre.
quittant subitement le ton familier
qu'il avait adopté jusqu'alors, le policier
conseilla :
— A propos, ne vous laissez pas aller
à créer des ennuis au capitaine...
Schomberg voulut crâner :
— Vous êtes au courant ?
— Bah! là-haut, quand j'étais votre
malade, je me trouvais un peu désoceu-
vré, alors j'ai observé autour de moi...
Çam'a même fait plaisir de voir que votre
femme vous trompait...
D'un geste violent, le médecin ren-
verie. son Verre.
— Allons, du calme I Vous n'êtes pas
le premier... Mais, pour en revenir à
Didier, pourquoi êtes-vous passé à
son hôtel ? Pourquoi lui
avez-vous mis une fille
dans les pattes ? Pourquoi
restez-vous seul sur la
côte ?
Il se leva et conclut :
7
Fils du célèbre Le
Bargy, JeanDebucourt
se montre digne de lES AMOURS
l'héritage paternel. Sa
carrière. pleine et bril-

can DE
lante, l'absorbe ;
cependant, les délas-
sements qu'il s'offre
n marge du théâtre,
'un tout autre côté
la rampe, sont jeux
c. metteur en scène-
,
poète. Il nous a accordé
peude temps, mais acteur professionnel e
113,3131 allons essayer de
vus le montrer tel
qu'il nous a été permis de le voir sous son jour le meilleur.

UNE PORTE QUI SE ROUVRE

— II n'y a rien d'étonnant à ce que je sois acteur, explique Jean


Debucourt ; mon père était Le Bargy.
— rai entendu parler de ce très grand comédien de théâtre.
— Mes débuts ont été faciles. Je suis entré brillamment au Conser-
vatoire. A l'Odéon j'ai joué les classiques, et les Boulevards m'ont
happé... Au cinéma, j'ai débuté dans La chute de la maison Doha',
ers la fin du e muet
e Puis je suis entré en 1936 à la Comé-
die-Française ; j'ai été nommé sociétaire
un an plus tard.
J'y ai joué Molière, Musset et divers
auteurs modernes.
— Et au studio ?
— Là, il est impossible de tout énumé-
rer, car j'ai tourné tant de films I...
»Citons toutefois:; Ki:Mati Col Mayer-
ling; Dernier atout Le ciel d vous;
Douce; Le diable su corps; Monsieur
Danlelle DARRIEUX et la chatte du studio. Vincent; L'Aigle à deux lites; D'homme
(moto Sacha Magon') à hommes; Le secret de Mayerling; Pré-
lude d la gloire; L'agonie des Aigles...
Ah I s'écrie brusquement jean Debu.
court, il faut quej'aille passer un coup de

VIMMIM810 téléphone... Voulezvous m'excuser une


seconde ? a
J'ai à peine le temps d'examiner la
loge baignée d'une lumière heureuse.
1te
(Sotte de la page 2) ment tamisée que l'artiste est revenu.
— Une anecdote ?... Vous voulez une
Roberto Henri votre lettre affranchie Phone au vent. — Dam Le Lit 4 anecdote ?...Je ne crois pas avoir raconté
fié troncs, colonnes, Georges Marchai avait un celle-ci je suis entré pour la première
MICROU. — Dans Autant en em- Petit rôle t (Il était alors I ses fois au Conservatoire comme élève et,
porte le vent (5939). le regrette Leslie débuts) : celui d'Olivier, l'officier qui, lorsque j'en suis sorti, je pensais y avoir
Howard jouait Ashley, Cayrol Nye à la fin du film, épousait l'hérolne fermé une porte, définitivement, sur de
(Frank Kennedy) et One Munson (Odette Joyeux). — J'ignore s'il est très grandes expériences. La jeunesse
(Belle %Ming). titulaire de décorations. est terriblement prétentieuse et aolue...
ADMIRATEUR DE ROBERTO. — ROMANTIQUE. — Les trois filins Cette porte du Conservatoire s'est ouverte
Renseignements déjà donnés. — Ro- que voue nommes me sont totalement sur moi de nouveau quand j'y ai fait
berto Benxi est en France actuelle- Inconnus. Si vous les avez vue a mon entrée comme professeur. Alors men
ment. Mais ses concuts peuvent l'en l'écran, je serais curieux de savoir oh émotions ont été d un tout autre ordre,
éloigner d'un moment à l'autre. Son A moins que vous ne preniez pour des mes expériences autrement scrutatives.
prochain Mm n'est pas encore fixé. films les récits en images quo font Entre l'élève Le Bargy et le sociétaire
paraltre certaines publications. Debucourt, il y avait ma vie d'homme...
NAIDA. — Martine Carol, née
TRIA LABEL. — La regrettée Maria et des années de carrière.
Biarritz le 16 mal 3923, cet Marine
depuis 19.9 à Stem Crane, qui es, Montez (Maria de Santo Sials) était
son premier mari. — Singer Rogers. née it Barahona (Saint-Domingue) le PHOTOGRAPHE AMATEUR
née à Fort-Worth (Texas, U. S. A.) 6 juin mas. Décédée le y septembre
le 26 juillet sole, a divorcé de Lew e95 1à Suresnes, prés do Paris. Elle — Précisément, pour ce qui concerne
Ayres, puis de Jack Briggs. — James avait les cheveux acajou, les yeux
votre vie d'homme...
Stewart, né le se mai 1908 A Indiana marron et mesurait ta it. — Vous
Jean Debucourt fait un geste de recul
(Pennsylvanie, IL S. A.) est marié à devez trouver sa photo dans le tom.
— Ma vie intime ne regarde personne...
Gloria Mac Leave. merce, chez certains papetiers, li- Un récent portrait I
braires, grands magasins.
Vous m'obligerez en ne montrant que
DISETTE MON AMOUR. — Je ne l'acteur.
sais pas encore si nous publierons ces CHAIRE M'ARC. — Pierre Pres-
films. Attendons qu'ils soient sortis. ney et Yvonne Printemps ont tourné
— Adresses exactes. — Transmis votre ensemble dans t La Dams ans mol-
vont à le Direction. lies, Adrienne Lecouvreur, Trois valses, INGRID, OARY, 21:715 ET GIER. — Le Proas Paradise, L'Apaire Macombee,
Vous me poser en tout une trentaine de 1.4 Vallée du jugement, Duel an soleil, Le
PLEURS DUO CHAMPS. — An- Le Duel, Je suis avec toi, Les Condam-
question.. — Chacun de mes correspon- Mur invisible, La Ville abandonnée, Pae.
thony Dealer (vrai nom Walter nés, las Valse de Paris, Le Voyage en
dants s droit à trois questions par mois. lion Male, Un Homme de ler, David et
Fleiscbmann), né dans le Nebraska Amérique. — Pinere Fresnay a joué
Non, impossible de répartir vos nombreuses Bethsabée, Capitaine Sans Peur. — Sophie
(U. S. A.) il y a trente-deux ans, marié le rôle d'un prétre dans Le Duel et
question, sur plusieurs semaines ne com- Desmarets a débuté à l'écran en sois. dans
à Marions Todd, artiste de théâtre, dans Monsieur Vincent.
pliquez pas ma tâche, qui n'est déjà pas un petit rôle de Premier ren,derwous. Elle
n'a tourné que Radotai, Valentino le TOMMY. — Dean Stockwell, qui simple... — Écrives-mol A nouveau si vous était alors encore élève du Conservatoire.
rand décaisse. — Distribution de joue Kim dans le film du même nom, le désirer, pour me reposer Ire questions — Walter Pidgeon, cinquante-trois ans,
Rudelple Volerai« le grand edelueleur est américain de pure race, né le auxquelles vous tertes le Plus. — Parle. mt marié a une ancien. actrice de théâtre
(tg.) )Eleanor Parker (Jean Carlisle(, e mars 0956 à Hollywood, et n'a pas naines d'Ingrid Bergman : dans La Pansas depuis refis et ohm d'une Aile,
Anthony Dealer (Valentino), Richard la moindre parenté hindoue. Autres du bonheur (1939), le regretté Leslie mariée et mère de famille. Cette fille est
Carlson (William lilas), Patricia Me- films Les Vertes Années, Le Mur Howard. Dans La Famille Stoddart (19.r), née d'un premier mariage.
dina (Lita Reyes), Otto Kruger (Mark i faible, Escale d Hollywood, Meurtre Werner Baster. Dans LA Proie du mort
en musique, Les Marins de Ve Or.
L'ÉTRANGER. — Distribution de
Towers) et Done Drake (Maria Torres).
(1941), Robert Montgomery et George L'Inconnue de Montréal René Dary
BOULE DB GOMME. — Adresse gueilleux s, l'Invincible Mac Grole. Senders. — Le file d'Ingrid Bergman et (Pierre Chambrec), Paul Dupuis (le Cana,
— Jet Chandler (vrai nom SUAS«. — Nicole Francis, sterlet, Roberto Rossellini s'appelle Roberto-
Ica
Ira Grener), né à Brooklyn, près de r paru arrerandansLa Cages« Filles, Robertino an langage familier. —
dien Paul Laforét). Patricia Roc (Hélène).
MOU ET MOL — Écrives à s Ciné pour
New-York, le 13 décembre reg, est Le Porteuse de pain, Les Joyeux Non, le récit des Mon Film consacré
tous s, 8, rue du Croissent, Paris (se). —
marié â MarjoMe Hoshelie et père de PlIerins, Bibi &Wolin, La plus belle Pour qui sonne le glas ce figure pue dora
Gary Cooper répond, en général. Nous lui
deux fillettes, Jamie et Diane. — fille da monde. Elle mit née à Mainne- les albums s Six films à succés s. Qu'elle tramtnettrons votre lettre affranchie a
Je n'ai pas de renseignements sur le ville (Eure) en octobre 1929. Cheveux dtait verte ma nattée non plus, car nous 00 trencs. Lissa ma réponse à CINÉPHILE
chanteur Rudi Hirigoyen, je l'ai déjà blonde, yeux gris bleu, taille 1 5 .62. n'avoris jamais publié ce film.
PERMIT, n« 28o, page a. — Pour faire
dit. Célibataire. Elle a paru l'an dernier GIEOU TOULON. — Films de Gregory partie d'un club, il faut écrire au président
BAC/MIRA. -- Georges Guétary• dans plusieurs programmes de la Pak parus en France : Les Clés du m'anise, de ce club et lui demander les conditions
iimt nullement malade ; il va tourner télévision asnérimina La Maison du D' Ediatedes, lady el le lame, d'enlin310213 cest très simple.

8
- La rampe, seule-
NOS VEDETTES.; ment la rampe) Mais,
vu sous ce projecteur,
la foule vous connaît.
vous applaudit, vous

BUCOURT
collectionne I Ce que
veulent nos lecteurs,
c'est un peu plus.
Essayez de vous mettre
à leur place...
- Je e comprends
pas cette curiosité.
- Allons, monsieur,
photographe amateur un bon mouvement...
Il y a bien des instants
où vous faites autre
chose que du théâtre, où vous cessez d'être un acteur pour n'être
qu'un homme ?
Je crois que j'ai touché juste. Il ne sourit ,pas davantage, mais,
indiquant du doigt un énorme colis ficelé, derrière un fauteuil
- Voyez-vous, ce gros paquet, là, derrière vous ?... C'est mon
matériel de photographie.
- Vraiment ?
- Là est ma passion.
- L'art photographique ?... Et que photographiez-vous ?
- Tout, mais surtout les fleurs.
- Ah 1 que vous avez bon goût.
- Et les animaux...
- Vous prenez donc le temps de les
étudier ?
- Les bêtes, autant que les fleurs. Je
fais de la micro et de la macrophotogra-
phie. Je rétrécis et j'agrandis mes images.
Les animaux ont une vie honnête. Quand
ils s'appellent des chiens et quand il éagit
d'autres bêtes, de plantes, de fleurs, cela
devient passionnant.
-Ainsi vous pouvez décrire en images
la vie intime d'une fleur... Heureusement,
la nature ne se cache pas, comme vous, Barbara CrisIBIL et un chevreau rencontré en extérieurs.
derrière la rampe 1 (Photo Univermel)
- La rampe n'empêche pas que j'adore
la campagne, confesse Jean Debucourt.
Dès que j'y peux séjourner, je m'adonne
à ce « violon d'Ingres s.
- Avez-vous noté vos observa-
tions ?
- C'est déjà fait. J'ai écrit plusieurs JEUNE PIRATE. - Distribution de photos (voyez aussi ma réponse
ouvrages illustrés par mes photographies de La Roule impériale (se.35) Rate
sur la naissance, la fécondation et la CIDEPIIILE FERVENT, 05 28o,
mort des fleurs et des plantes, l'évolution de Nagy (Joyce), Pierre Richard-Willan page a). - SI vous pouvez • parler à
des arbres, la métamorphose végétale dans (Brant), Jaque Catelain (Dan), Aimé Line Renaud s 1 Mon Dieu, pourquoi
le cycle des saisons... La photographie Clariond (colonel Stark), Pierre Renoir pas ? Mais encore faudrait-il que vous
mène à mille découvertes. (major Hudson) et Kis. Kouprine la rencontriez- C'est la chance que
- Je vois où vous voulez en venir... (Alla). - Napoléon Bonaparte est une je vous souhaite I
Vous ferez un jour de la grande mise en biographie filmée réalisée par Jean
Tédesco en esse. Il n'y a pas lieu de DOROTHY L... - Fernand Ledoux,
scène. né à Bruxelles en 1897, marié, père
- Peut-être. parler de e distributions pour ce film
qui ne comporte pas d'interprètes. - de famille, e tourné notamment
- Encore une anecdote ? L'Homme d la barbiche, La Bile hu-
- Un de mes amis a un petit garçon Distribution de Trolla sur ta piste
blancke (2937) Jean Murat (capitaine ine, Les Vieiie.rs de soir, Premier
qui ne rêve que de posséder une voiture. Rjevsky). Charles Vanel (Steinberg), bal, Le Lit d colonnes, Jeunes Mi«
Conduire son auto lui apparatt comme le Jarry Holt (Georgina Steinberg), Pierre .dans la nuit, L'Homme de Londres,
seul but valant la peine de vivre. Or le Premier rendes-vous, La Grande Mar-
travail n'est pas précisément le fort de Meunier (colonel Eeglobe), Ernest nez, Sortilèges, La Fille aux yens
ce • petit garçon, qui necomprend pas Ferny (Grégor) et Jean-Pierre Tisse
(le petit Stasik). - Trois questions... gris, La Fille du diable, Danger de
endore les relations qui existent entre mort, Éternel cone, L'Ombre,. Pattes
travailler et dépenser. Mon ami est acteur, PLEUR DE CHAMPAGNE. - blanches», Le Mysie. Berton, Monsei-
et quand on dit au gamin Tu veux ta Films de James Cagney (depuis 1950) gneur, La Rose de la mer, Histoires
e voiture ?... Alors il faut travailler 1... :a il extraordinaires, L'Appui. - Distribu-
A chaque aube je meurs, La Glorieuse
ouvre de grands yeux et s'étonne : Parade, Du Sang dans la soleil, Ville tion de La Flèche noire donnée ne 253,
- Alors... papa a donc travaillé ?... conquise ; 13, rue Madeleine ; Les Che- nage a. La firme productrice de ce
valiers du ciel, fesser le vagabond, Le film est Columbia Films, ao, rue
e Jean DEBUCOURT Confidence recueillie Bar atm illusions, Le Fauve en liberté. Troyen, Paris-57,
- De Herbert Marshall Le Crime de RALOTE. - Pas de pseudo...
(Photo Harcourt) par PAULE MAROUT. Mue Letton, La Viper, La Luta, Le et P. une signature Illisible, que je trans-
Fil du tissait Correspondant ep, Le cris au hasard I - ImpossIble de pu-
Mar des ténèbres, Duel au soleil, Black blier Kim, dont les droits sont reser.
LA REINE DES DANSEUSES. - Dis- rixe, Caravaer, César et Cuopeltre, Jusqu'a Jack. - Films tournés par Sun Car-
tribution de Singoalla ahanée n• 253. nés. - Pour Dean Stockwell, voyez
ce que mort s'ensuive, Sarabande, Adan. et rier Postcarral, Secrets, L'Escalier ma réponse à TOMME.
page e. Ce film a été réalisé en 195o, en E.lyne, Les Mines de roi Salomon. sans fin, L'Amane, ut au coin de ta
Suède, par le metteur en mène français rus, Dorothle cherche l'amour, Les PUCE, A DOYET. - Butt Lancas-
Cbristim-Jaque. - Essayes de demander RAULT, VILLA DOUE. - Je suis Clandestin, Gringalet, Désarroi, P44 ter, avant de faire du cinéma, a été
documentation et photm à le firme distri- désolé de ne pouvoir publier votre annonce. si bite, Le Diamant de cent sous, Un tout d'abord acrobate de cirque, de
butrice de Singoalla : Diseena, 128, rue Mais votre adresse est absolument illisible Flic, Bichon, Une Mort sans imper. •1931 à 1936. n a trente-huit ace. Nom
.La Boétie, Paris (81. Mais je r•pête que les eu delà des trois mots que j'indique ci- tance, Halte) police, Trois peton, l'avons vu dans : Les Tueurs, Les
firmes ne sont nullement tenues de fournir dessus. Renouvilea.moi votre demande en une utile, La Vie .1 un >ho, Histoires Démons de la lita!, L'Homme aux
au public un matériel réservé à le profes- écrivant plus clairement, je vous pHs. extraordinaires, Les Mémoires de la abois, Ils étaient tous mes fils, Pour
sion. - Je vous renvoie égadtment à le SOLDAT PAOLI. - Et le puede, - vache Yolande, Les Vacances finissent toi j'ai tut, Les Amants traqués, La
remarque de. BOUCHON DE CHAM- Pour écrire fi Lauren Bacall et Humpbrey demain, Dakota 3o8. Cens de sable, Raccroches c'est une
PAGNE publiée en pages de notre ego. Bogart, procédez comme si souvent dit ici erreur, La Flécha el le embus, Lee
CABOURDIN, TROCHE. - Non, Vaille de la vengeance. - Nous avons
HANOIENNE. - Le film Sérénade (relisez notamment ma réponse d CINE- les firmes productrices ne louent pas
américaine est inconnu en France métro- PHILE PERVINT ne alto, p. ai. Procurez- leurs films aux particuliers. - Hobby publié Samson et Dalila (ne 283) et
politaine. - Nous transmettrons à Ste- vvas des coupons-réponse internationaux Drimoll, que nous avons vu dans Une Capitaine sans PMI,(11.289).
wart Grenier votre lettre affranchie (on les trouve dans n'importe quel bureau incroyable histoire, Mélodie du sud et LE CAMÉRISTE.
3o francs. Lissa ma réponse fi CINÉPHILE de poste). Voue en mettrez (Poila 4. Imnm L'Ils au 1/(80e, a tourné deux mares
FERVENT, n• 28o, page 1. Si voue ne environ) dans la lettre destinée à l'artiste, films que nous ne verrons sans doute LECTRICE recherche les numéros
voulez pas demander de photo à l'artiste Pour couvrir les frais que nécessiteront pas en France... suivants de Mon Film si, 13, 25, 16,
lui-même, adressez-vous à la Maison Sou- l'envoi de sa photo. Vous en tarte« égale- al, 35, 38, 39, 4a, .17. 49, 30,
lage, e6, passage des Panoramas, Parts )a'), ment (pour 3o francs par lettre à tram- - Nous transmettrons à 3l, 33. 56, 37, 38, 6r, 62, 67, 70, 72,
qui Pourra probablement vous la procurer. mettre) dans la lettre destinée d Mon Film Line Renaud votre lettre affranchie 77, 78, 79, 13o, 81, 8e, 87, 88, 89, état
- Films de Stewart Grossir Parus es nous les convertirons en .tindires français 25 fr. Lisez les instructions si souvent indifférent. Écrire Simone
France L'Homme fatal, L'Homme en gris, métropolitains puni affranchir ,t retrans- données en tete de ce courrier pour Malche, 32, rue de la Marne, Libourne
La Madone aux deux visages, Un Soir de mettre vos missives. les lettres aux artistes et les demandes (Gironde).
9
vaguement la musique de l'orchestre du Casino que l'on
entendait faiblement.
Soudain, le grand calme de la nuit fut troublé par de vio-
lentes détonations, en même temps qu'une grande lueur
blafarde jaillissait dans le ciel, éclairant la plage comme en
plein jour.
D'un bond, Didier se leva en hurlant
— Les fusées les fusées!
Son visage était décomposé par l'angoisse. Il prit sa course
vers la mer en criant des mots sans suite, réminiscence
des ordres qu'il donnait au cours de ses vols de bombarde-
ment :
— Gilbert! le moteur gauche... Attention à la flair!...
Pomier, tu es prêt? Je vais piquer... Bombardier... prêt ?
Soudain, les forces lui manquèrent. Il allait s'affaisser dans
l'eau quand Paula, le rejoignant, le soutint et le ramena
jusqu'au sable sur lequel ils s'abattirent tous deux, épuisés.
Les éclairs du feu d'artifice continuaient à illuminer la
plage, et Didier se cachait le visage dans les mains pour ne
rien voir. Alors, Paula, très doucement, le raisonna :
— Ce n'est rien... un feu d'artifice... Souvenez-vous, quand

Paulaallalt rem- — Vous ferez bien de disparaître


placer la trapé- définitivement du circuit. Si je pouvais
ziste du cirque. vous arrêter aujourd'hui, je n'hési-
terais pas. Mais ce n'est que partie
remise...

s`Ar
(Suite
de la
Depuis qu'il avait rençantré Paula, Didier
P.g. 7 )
recommençait à s'intére ecertains faits de
la vie extérieure qu'il eût dédaignés autrefois.
Cette jeune fille désabusée, qui ne tenait pas à l'existence et
avait cherché à mourir, l'apitoyait et l'agaçait tout ensemble...
Qu'il eût, lui, le dégoût de la vie, qu'il se sentit rétrospective-
ment responsable de certaines horreurs inévitables auxquelles
il avait participé pendant la guerre, qu'il eût perdu tout
espoir de chasser l'obsession qui le tenaillait, rien de plus
normal, à son sens.
Mais était-ce normal pour cette gamine obstinée qui, après
une amourette contrariée, avait voulu se suicider et affichait
maintenant un tel dégoût de la vie qu'elle choisissait la car-
rière de trapéziste pour finir en beauté, dans un accident, un
soir de représentation ?
Il aurait voulu la convaincre qu'elle n'avait pas le droit de
se laisser aller à la dérive. C'était son lot à lui, qui avait des
raisons de manquer de confiance en l'avenir! Aussi n'était-ce
entre eux qu'échange de propos parfois acerbes, chacun prê-
chant à l'autre le bon sens.
— Il existe des raisons d'être heureux, disait Didier.
-- Vous parlez comme une midinette, ripostait Paula.
Etre heureux, qu'est-ce que cela veut dire, d'après vous ?
S'aimer pendant six mois, et puis, après, s'ennuyer l'un prés
de l'autre pendant des années ?
Cette discussion avait lieu sur la piste du Mondial-Circus,
le matin, au cours de la répétition. Paula, souffrant encore vous étiez gosse, vous deviez crier: «Oh! —_Paula, j'ai eu
de sa chute, ne pouvait s'exercer, mais elle tenait à se retrem- » la belle bleuet » si peur I... mur-
per dans l'ambiance du cirque. Dans deux jours, elle repren-
drait le travail et remplacerait au programme sa camarade
Aurora tragiquement disparue.
Il se calmait, humilié de sa défail-
lance :
— Oui... un feu d'artifice... L'autre
[ mura Didier.

A la pensée qu'elle allait ainsi risquer sa vie chaque soir, jour, ce n'était qu'une moto... Schomberg avait raison : je
Didier ne décolerait pas. Et pourquoi ? Aucun lien ne l'atta- ne guérirai jamais!
chait à Paula. Elle ne lui inspirait aucun sentiment, aucun Maternelle, Paula épongeait son front humide de sueur,
désir... Pourquoi ? D s'irritait de ne pouvoir trouver une expli- l'interrogeait gentiment
cation à son état d'âme, se jurait de ne plus s'occuper d'elle... — Pourquoi m'avoir laissé croire que vous étiez guéri ?
et s'empressait de partager ses repas, de l'accompagner sur — Parce que je n'aime pas la pitié. Il n'y avait pas de quoi
la plage, de converser avec elle dès qu'elle revenait à La m'en vanter... surtout à vous!
Pétanque. Il y eut un silence. Paula s'était allongée sur le sable, tout
Gilbert et Mélie, qui les observaient discrètement, échan- contre lui, et murmurait rêveusement :
geaient leurs impressions : « Quel gentil couple ils feraient, — Si je pouvais vous donner ma santé... une santé de fer...
tous les deux! » Mais ils ne semblaient pas précisément dis- — Je n'aimerais plus la vie, sans vous.
posés à unir leurs destinées, s'il fallait en juger par leurs — Ma parole, Didier, vous me faites la cour; vous me
perpétuelles discussions. débitez des galanteries...
Après le dîner, ils étaient installés tous les deux sur la plage, Le feu d'artifice continuait et c'était maintenant des alter-
fumant silencieusement, bien allongés sur des chaises longues. nances d'ombre et de lumière, mais Didier y restait insensible,
De temps à autre une brève réflexion, une non moins brève ne sursautait plus à l'éclatement des fusées. Ayant repris son
réponse, et chacun reprenait le cours de ses pensées, écoutant calme, il expliquait posément à la jeune fille que depuis des
10
mois et bien avant de la rencontrer il appréhendait la mort refusé à assister au spectacle dans la salle et avait passé des
et pensait sans cesse à l'heure où la maladie le terrasserait. minutes d'angoisse poignante, abrité derrière le rideau qui
Et, depuis quelques jours, à cette idée fixe s'en était substituée séparait les coulisses de la piste.
une autre, plus impérieuse encore : il se demandait sans trêve : — Paula, j'ai eu si peur ! dit-il en la prenant dans ses
Que deviendrai-je si Paula disparaît ? Comment vivre si bras.
elle n'est plus là? » Il avait esqayé de se raisonner, mais se — Moi aussi... avoua-t-elle avant de l'embrasser.
sentait incapable de chasser cette obsession. Et, maintenant, il Elle manifestait malgré tout une telle confiance, un tel
venait de comprendre brusquement calme qu'il se résigna à partir. Mais, une fois dans le train,
— Paula, je suis peut-être un peu fou, vous le savez... son angoisse le reprit. Quand vint l'heure à laquelle devait se
mais je vois clairement ce qui se passe en moi je vous aime... dérouler le spectacle, il s'efforça de se représenter Paula en
et je ne veux pas que vous mouriez! Je ne veux pas vous train d'exécuter son numéro; il entendit, se substituant pro-
perdre! gressivement au bruit du roulement du train, les rythmes de
Émue, elle murmura l'orchestre accompagnant la trapéziste au cours de son exhi-
— Mon pauvre Didier, que puis-je faire pour vous ? bition. Ce furent d'abord les accords préliminaires, puis
— Tout! l'acrobate faisait son entrée en piste. Sous le feu du projecteur,
Le feu d'artifice s'était terminé sur un magnifique bouquet elle se hissait à la force des poignets, le long de la corde lisse,
multicolore. Sur le sable tiède de la plage plongée maintenant jusqu'aux cintres et se suspendait aux agrès. La musique
dans l'obscurité, Paula se blottissait entre les bras de Didier... jouait maintenant presque en sourdine, et Didier, les yeux
mi-clos, indifférent à la conversation des voyageurs qui
• to l'entouraient, suivait par la pensée les exercices de plus en
plus difficiles et périlleux de Paula. Soudain, la musique
Ayant uni leurs existences, Didier et Paula, chassant les s'arrêta. Didier frémit, c'était l'instant du clou final; il se
idées de mort qui les avaient obsédés l'un et l'autre, ne son- représenta Paula se dressant debout sur la barre du trapèze...
geaient plus maintenant qu'à l'avenir qui pouvait s'offrir à il entendit le roulement de tambour, allant toujours crescendo,
eux. OR lui proposait une situation à Paris il s'agissait qui accompagnait la dernière phase du numéro... et brusque-
d'escorter dans la capitale des étrangers de marque. Certes, ce ment tout fut dominé pour lui par les hurlements d'une foule
n'était pas très reluisant, comme il en convenait avec Paula, invisible. Pas de doute, un accident s'était produit... Paula
mais on le payait largement. avait manqué sa reprise de barre... elle s'était écrasée au sol...
— Tu es d'accord ? demanda-t-il à Paula. Alors, nom Hors de lui, perdant tout contrôle, il poussa un grand cri et,
partons ensemble dimanche à deux heures. Je dois être à Paris se levant, se précipita sur la sonnette d'alarme qu'il tira
lundi au plus tard. brutalement.
— Tu partiras seul, Didier. Je te rejoindrai après la repré- Déjà le train ralentissait, les occupants du compartiment
sentation de dimanche soir. Ils n'ont personne pour me rem- intervenaient, s'informaient, et Didier, revenant à lui sortant
placer; le cirque, c'est toute ma famille; je ne peux pas les du rêve éveillé où il était plongé, réalisait l'absurdité de son
geste. Il lui fallut expliquer au contrôleur qu'il avait été
victime d'une hallucination, d'une sorte de cauchemar, et
il ne put éviter le procès-verbal constatant cette infraction
grave à la police des chemins de fer. Assez mécontent de
lui-même, un peu humilié d'avoir perdu son sang-froid à
la suite d'un rêve, il gagna son hôtel dès l'arrivée à Paris, prit
un bain, s'habilla et sortit pour se rendre au rendez-vous fixé
par M. Lorenzi afin d'arrêter avec celui-ci les conditions
de l'emploi qui lui était proposé.

•*•
Quel que soit le nom que l'on puisse donner à des phéno-
mènes de vision à distance ou de transmission de pensée,
qu'on les nomme télépathie ou autrement, il est indéniable
qu'il s'en produit parfois et un psychiatre éminent — tel que
W. A. Schomberg — n'aurait pas été embarrassé d'analyser
et de commenter le rêve ou l'hallucination dont Didier avait
été la proie. Car, au moment même où l'aviateur assistait
par la pensée à la soirée du Mondial Circus, les faits se dérou-
laient exactement comme il les avait vus, ou avait cru les
voir : Paula, à la fin de son numéro, était tombée sur la piste,
On la releva, on la transporta dans les coulisses, où un médecin,
aussitôt alerté, ne put que diagnostiquer la fracture des deux
jambes. A part des contusions multiples sans grande gravité,
aucun organe essentiel ne semblait atteint
— Elle s'en tirera, assura le chirur-
gien qui procéda, à la clinique, à la
réduction des fractures. Lorenzi expliqua
Aussitôt informé de l'accident, Gil- à Didier son nou-
bert tenta de joindre Didier par télé- veau métier.

Didier tira bru- laisser dans l'embarras.


gaiement la son- Et comme Didier mo-
mies d'alarme, testait, ne voulant pas
qu'elle risquât sa vie,
elle assura :
— Il n'y a plus de danger... Aussi long-
temps que tu vivras, il n'y aura plus de dan-
ger... jamais!
Il avait dû s'incliner et accepter qu'elle
effectuât ses débuts le samedi soir et parût
aux deux représentations du dimanche. Après
quoi, elle le rejoindrait à Paris pour ne plus
le quitter.
Ce début fut pour Paula un véritable
triomphe. Très maîtresse d'elle-même, elle
accomplit avec un sang-froid et une adresse
remarquables les exercices les plus difficiles.
Et c'est sous un tonnerre d'applaudissements
qu'elle termina son numéro et quitta la piste
après avoir salué le public. Dans la coulisse,
le directeur et ses camarades la félicitaient
chaleureusement, mais elle leur échappa pour
se jeter dans les bras de Didier qui s'était
de poker ou de chemin de fer étaient occupées
par une assemblée de joueurs, hommes et
femmes, d'allure parfaitement correcte. Des
valets portant l'habit assuraient le service et, au
bar, officiait un impeccable barman.
Le directeur du club accueillit lui-même
Didier et ses compagnons. Ceux-ci s'installèrent
aussitôt à une table en compagnie de trois
joueurs.
— Voilà, nous pouvons les laisser, dit le
directeur. Vous ne jouez pas, mon capitaine ?
Non, naturellement. Eh bien! venez donc, le bar
nous attend.
Il y avait peu de monde dans la pièce un
couple assis dans un angle peu éclairé poursui-
vait une conversation discrète; juchée sur un
haut tabouret devant le comptoir, une jeune
femme en robe décolletée tournait le dos aux
deux arrivants et fumait, perdue dans une rêve-
rie qui donnait à ses traits une expression de
lassitude et de découragement. Elle ne portait
comme bijoux que deux bracelets curieusement
ouvragés, qui produisaient un cliquetis argentin
+or .....••••••••., à chacun de ses mouvements.
Cr4Vi
lk

— L'homme en qui vous phone. Il réussit à l'atteindre


aviez confiance a menti, au moment où son ex-capi-
assura la pseudo Mareva. tai n e venait de se mettre
d'accord avec Lorenzi. Celui-
ci, personnage un peu trouble,
organisateur de voyages en Europe pour riches étrangers,
confiait à Didier le soin de piloter ses clients dans Paris et
surtout dans le Paris qui s'amuse : restaurants, clubs, boites
de nuit.
L'entrevue fut rapide : Lorenzi était sur le point de prendre
l'avion de New-York, il ne reviendrait que dans quinze jours,
et Didier ne commencerait son service qu'à ce moment.
Jusque-là, il était libre de disposer de son temps et reçut, à
titre de provision pour ses premiers frais, un gros chèque qui
allait le dégager de tout souci matériel.
Les adieux prolixes et exubérants de Lorenzi, aventurier
bavard et maniéré, mais pittoresque et plutôt sympathique,
furent interrompus par le téléphone. On appelait Didier
d'Antibes.
En quelques mots, Gilbert mit son ancien chef au courant
de l'accident, le rassura sur les conséquences probables et
promit de veiller sur Paula jusqu'à l'arrivée de Didier. Celui-
ci, dès le lendemain, prit le train pour la Côte d'Azur.

Quinze jours plus tard, il ramenait Paula et l'installait


dans un confortable appartement d'Auteuil. La convalescence
serait longue, évidemment, mais elle s'effectuerait dans les
meilleures conditions. Didier semblait avoir maintenant — Un whisky, mon capitaine ? —S c h om bers I...
retrouvé un parfait équilibre mental; ses angoisses, ses inquié- proposa le directeur. Où est Irène?...
tudes avaient disparu. Il ne songeait qu'à l'avenir de bonheur — Volontiers... questionna Didier.
qui s'offrait à lui et à Paula, et se réjouissait de voir que la — Alors, deux scotch, Hugo.
jeune femme, elle aussi, avait chassé de son esprit les idées Instinctivement, la femme se tourna
morbides qui la tenaillaient autrefois. Entre eux s'était légèrement pour voir dans la glace quels étaient les nouveaux
établi un courant d'affection et de confiance mutuelle qui venus. En apercevant Didier, elle eut un sursaut, vite répri-
devait les défendre contre le mauvais sort. mé. Mais son regard avait rencontré celui de l'aviateur et
— Je n'ai jamais été aussi heureuse, disait Paula. Vois-tu, celui-ci, se dressant vivement, renversa son tabouret et alla
le malheur qui nous guettait a raté son mauvais coup. C'est droit à elle en s'écriant :
fini... il ne nous rattrapera plus. — Madame Schomberg! C'est vous... Irène!
Une infirmière, femme d'une quarantaine d'années, au Comme elle restait silencieuse, il insista :
visage grave et sérieux, ne quittait pas la convalescente. — qu'avez-vous? Répondez... le professeur est avec vous ?
Didier pouvait ainsi promener dans Paris les millionnaires Le directeur et le barman échangeaient un bref regard de
américains que lui confiait Lorenzi et passer ses soirées et ses connivence et, en apparence indifférents, observaient les deux
nuits à faire ce qu'il appelait son métier de cornac il était interlocuteurs, mais les yeux du barman restaient fixés sur
sûr que Paula ne manquerait de rien et aurait tous les soins Irène, qui semblait terrorisée.
que nécessitait son état. Didier insistait :
C'est donc l'esprit libre que, quelques jours après leur instal- — Vous ne me reconnaissez pas? Didier Laurent... répon-
lation à Auteuil, il prit sa voiture et se rendit dans un grand dez-moi...
hôtel des Champs-Elysées où Lorenzi devait le mettre en Elle fit un signe négatif de la tête, sans mot dire.
contact avec deux riches industriels de Detroit — ils sont Le directeur du club intervint alors :
millionnaires... en dollars! avait confié l'Italien d'un ton — Vous devez faire erreur, mon capitaine... Mareva n'est
admiratif — qui désiraient s'initier à ce qu'ils pensaient en France que depuis quelques jours... Vous la prenez pour
être la grande vie parisienne. Le programme comportait un quelqu'un d'autre ?
diner dans un restaurant en renom et, ensuite, ces messieurs Didier restait abasourdi... Une telle ressemblance! Non,
désiraient faire une petite partie, un gentil petit poker... c'était impossible I
Lorenzi remit à Didier une carte portant l'adresse du club Il insistait encore
où il devait conduire ses clients : un ravissant hôtel particulier, — Irène... voyons, parlez... qui êtes-vous ? C'est de la
une société très distinguée, un bar excellent... Affirmations sorcellerie!
qui avaient amené un léger sourire sur les lèvres de l'aviateur — C'est ça, répondit-elle, je suis un peu sorcière. Tenez,
ce dernier commençait à savoir ce qu'il convenait de penser donnez-moi votre main...
des enthousiasmes de son employeur. Il obéit, mais insista encore :
Lorenzi n'avait pas menti l'immeuble était luxueusement — Qui êtes-vous ?
installé et meublé : en de vastes salons, des tables de bridge, — Mareva... on vous l'a dit. Mais voilà qui explique tout :
12
vous avez été malade, très malade, récemment, expliqua-t-elle appela le garçon, régla sa consommation et sortit. Schom-
en se penchant sur la paume de la main que tendait Didier. berg aurait pu reconnaître en lui son ancien malade, le
Sur un signe impérieux du directeur, Hugo appuyait sur Père Ulysse, maintenant son adversaire : le commissaire
un bouton de sonnette dissimulé sous le comptoir, tandis que Fourasse.
la jeune femme poursuivait Sans qu'ils s'en doutassent le moins du monde, Didier et
— Écoutez-moi bien... Vous avez été très malade, Paula se trouvaient depuis quelque temps déjà sous la sur-
mais vous êtes guéri, complètement guéri ; cependant, il faut veillance — et peut-être sous la protection — du policier.
vous méfier... Je vois un danger dans votre main, un homme Après avoir quitté Paula, Didier rejoignit Lorenzi, qui le
qui coupe votre ligne de vie... un homme très dangereux... présenta à un couple de riches Hollandais. Toujours le même
Elle fut interrompue par un jeune homme, très élégant, programme dîner, partie de baccara, cabaret en vogue pour
qui venait d'apparaître le coup de sonnette donné par terminer la soirée. ai jeune homme était décidé, ce soir-
s le
Hugo ne devait pas être étranger à cette intervention — et là, à se débarrasser assez rapidement de ses clients pour mettre
le nouveau venu, d'un ton amical, lui rappelait qu'ils avaient à exécution le plan qu'il méditait en vue de tirer au clair le
rendez-vous tous deux et qu'il était l'heure... mystère a Mareva ».
lui tenait le bras et lui faisait abandonner son tabouret, Quand il arriva, en leur compagnie, au club et les eut
mais, tout en le suivant, elle jetait une dernière phrase à installés à une table de jeu, il ne se doutait pas qu'une scène
Didier : atroce s'était déroulée entre Schomberg et Irène, dans un
— ... Un homme en qui vous avez confiance... il vous a appartement situé au premier étage de l'hôtel particulier dont
menti... les salles de jeu occupaient le rez-de-chaussée,
Elle ne put en dire davantage. Son cavalier l'entraînait Cet étage était le domaine privé et personnel du professeur,
en la grondant gentiment qui exploitait, par l'entremise d'un prête-nom, le club dont il
— Chère amie... pourquoi buvez-vous tellement ? était le véritable propriétaire et où il ne paraissait jamais.
Ils disparurent derrière une tenture. Comme Didier faisait Toujours correct, impassible, parlant d'un ton mesuré, sans
un pas dans cette direction, le directeur du club, très courtoise- jamais élever la voix, il avait d'abord reproché à sa femme de
ment, lui tendit son verre qu'il prit machinalement. l'avoir trahi... grave imprudence, car les gens qui le trahis-
— Mareva est une fille charmante, déclara-t-il. Malheu- saient ne vivaient pas vieux!
reusement, elle a un peu trop de goût pour l'alcool... — J'ai eu la faiblesse de vous pardonner, avait-il poursuivi.
Il ajouta philosophiquement, en haussant les épaules Elle s'était insurgée :
— C'est le métier qui veut ça... — Me pardonner ? Vous appelez ça me pardonner ! Qu'avez-
vous fait de moi ?
• — Vous vous êtes conduite comme une fille... je vous
emploie comme une fille...
Le lendemain, Didier, libre de son temps, passait l'après- » J'apprends que vous avez revu votre ami Didier Laurent,
midi auprès de Paula, toujours allongée, les jambes mainte- que vous lui avez parlé. C'est regrettable pour lui... et pour
nues dans le plâtre. Il était distrait, rêveur, semblait préoccupé. Puis il l'avait insultée. Alors, perdant la tête, elle avait
Elle s'en alarma et, gentiment, sans le heurter, le fit parler. crié qu'elle aimait Didier, qu'elle lui dirait qu'il était guéri,
Il lui conta la rencontre de la nuit. Pour lui, il n'y avait que Schomberg avait tenté de le tuer lâchement en lui laissant
pas de doute, il ne pouvait s'agir que d'Irène. D'ailleurs, ce croire que son cas était désespéré.
prénom de Mareva sentait le nom de théâtre. Il dit l'inter-
vention de l'homme qui avait emmené la pseudo-Mareva deEnfin, suprême imprudence, elle avait menacé le professeur
révéler tout ce qu'il avait fait depuis dix ans... tous ses
au moment où, sous couleur de lire dans les lignes de sa trafics, toutes ses compromissions... l'origine scandaleuse de
main, elle le mettait en garde contre un homme en qui il sa fortune!
avait confiance. Elle signait ainsi sa condamnation à mort.
— Schomberg interrompit Paula. Schomberg, tandis qu'elle parlait, avait pris calmement
— Pourquoi Sch omberg?
— Didier, je me souviens... Il m'avait demandé de te une paire de gants et se gantait avec soin.
Puis, s'avançant vers elle qui, muette de terreur, restait
rencontrer. Il prévoyait que, de notre rencontre, résulterait comme figée sur place, il tendait vers son cou ses mains
une catastrophe. largement ouvertes, des mains d'étrangleur.
— Mais le bonheur, notre bonheur, Paula, ce n'est pas — Je... je me tairai... supplia Irène.
une catastrophe! Les mains gantées serrèrent progressivement le cou
— N'importe, Didier, j'ai peur... Méfie-toi. Schomberg délicat, tandis que Schomberg proférait très doucement, très
te veut du mal; elle avait raison...
— Je la reverrai, conclut-il avant de partir. Et nous conciliant: — Oui, ma chère Irène... vous vous tairez... vous serez
burons à quoi nous en tenir. Il faut que je file... Lorenzi est muette comme la tombe...
une crapule d'une ponctualité remarquable. Je ne veux pas
le faire attendre.
La garde-malade sortit en même temps que Didier, sous a*.
prétexte d'aller chercher des journaux pour Paula. Mais, avant
de rentrer auprès de sa malade, elle pénétra dans un petit Ses Hollandais installés à une table de baccara où la partie
café où un homme, assis à une était assez forte, Didier s'éclipsa discrètement et gagna le bar.
table, semblait l'attendre. Interrogé, Hugo, le barman, déclara n'avoir pas vu Mareva.
Didier aperçut un bout Elle eut avec lui un rapide Après avoir pris un whisky, l'aviateur se dirigea d'un air
d'étoffe qui dépassait conciliabule et repartit aussi vite détaché vers la tenture masquant la porte par laquelle Mareva
du spider fermé. qu'elle était venue. L'homme avait disparu la veille. Hugo semblait occupé à servir deux
clients, il ne pouvait le voir... Didier
se glissa derrière le rideau, ouvrit la
porte et se trouva dans un vestibule
où s'amorçait un escalier.
Il avait à peine disparu que le
barman, qui ne l'avait pas perdu de
vue, appuyait sur le bouton placé
sous le comptoir, transmettant ainsi
un mystérieux signal d'alarme.
Didier déboucha dans un vaste
bureau, celui-là même où Mareva se
trouvait une heure plus tôt en compa-
gnie de Schomberg. La pièce était
très sombre.
Soudain la voix de W. A. Schom-
berg se fit entendre
— Alors, mon capitaine, vous
jouez les Arsène Lupin, à vos mo-
ments perdus ?
Et, tournant un interrupteur, il
éclaira brillamment la pièce.
— Où est Irène ? interrogea bru-
talement Didier.
— Vous manquez de tact, persifla
le professeur.
— Assez joué, Schomberg, je veux

13
la revoir... Je veux savoir pourquoi elle a si peur I.. — Ces gens-la, il faut les effacer de votre vie. Remontez
Schomberg voulut le narguer. A bout de patience, le jeune chez vous. Je suis sûr qu'on vous attend avec anxiété... Elle
homme sortit un revolver de sa poche et l'appuya au creux n'espère qu'en vous pour être heureuse.
de l'estomac du psychiatre. Ils se serrèrent la main et, tandis que Didier allait retrouver
— Un mort de plus ou de moins, ça n'a pas d'importance Paula, le policier se rendait en hâte chez Schomberg qui, bien
pour moi I que surpris de sa visite, affecta d'oublier la nature, plutôt
L'autre, impassible, rétorqua : désagréable, de leurs précédents entretiens.
— Les morts, en temps de paix, sont parfois bien encom- — J'ai appris, dit le policier, la disparition de M.. Schom-
brants... N'est-ce pas, vous autres ? ajouta-t-il en s'adressant berg et les soupçons que vous inspire Didier Laurent. J'ai
à trois hommes qui venaient d'entrer par une porte latérale et pensé pouvoir vous être utile.
qui, sans un mot, encadraient l'aviateur. Schomberg, trop sûr de lui, tomba dans le piège. Il fit une
Didier remit son arme dans sa poche, mais resta sur la allusion discrète et peinée à la passion de Didier pour Irène.
défensive, s'attendant à une attaque de la part des trois auxi- L'état mental absolument lamentable de Laurent permettait
liaires du professeur. Ceux-ci restaient immobiles. d'imaginer les faits. Didier avait réussi à entrainer Irène dans
— Puisque vous tenez tant à. voir Irène, dit Schomberg, sa voiture... des témoins dignes de foi les avaient vus monter
vous la verrez avant vingt-quatre heures, c'est promis. dans le cabriolet de l'aviateur... Entre les mains de ce demi-
— Ce sera pour moi, et pour vous, une question de vie ou fou, M.. Schomberg courait les pires dangers.
de mort, ne l'oubliez pas! menaça Didier. Le commissaire écoutait gravement, acquiesçait et, finale-
— C'est bien ainsi que je l'entends, conclut le médecin. ment, demandait une photographie récente de la victime
Didier parti, l'un des hommes rendit compte d'une mission présumée.
qu'il venait sans doute d'exécuter : Le professeur se dirigea vers une alcôve, située dans le fond
— Tout s'est bien passé; pas l'ombre d'une complication... de la pièce et masquée par des doubles rideaux qu'il écarta.
une vraie partie de plaisir! Stupeur! Sur un divan, était allongé le corps d'Irène!
— En voilà une surprise! nargua le policier. Et vous pré-
tendiez que cette pauvre femme était sortie vivante de chez
vous... et que des témoins l'avaient vue!
Didier rangea sa voiture dans le garage attenant à sa villa. — C'est une infâme machination! Et vous croyez que je
D allait éteindre quand il vit un lambeau d'étoffe sortant du me laisserai faire ? C'est un piège abominable... Mes avocats
spider fermé. Il ouvrit celui-ci d'un geste brusque et vit avec le crieront à la face du monde!
stupeur le corps, maintenant sans vie, de celle qui avait été — La face du monde ? Elle en a vu d'autres, ces dernières
Irène Schomberg. années! Elle ne se troublera pas pour si peu... Mais, au fond,
Il comprit instantanément la machination préparée contre tu as raison, ce n'est pas très clair; tu devrais y réfléchir en
lui. Schomberg avait tué — ou fait tuer — sa femme et pris t'en allant...
ses dispositions pour que Didier soit accusé du crime. Dans sa surprise, Schomberg ne remarquait pas le tutoie-
Il n'y avait qu'un moyen, si affreux soit-il : se débarrasser ment...
du corps d'Irène. Il aurait l'horrible courage de l'emmener — Vous me laissez libre ?
loin, très loin... — Je ne t'arrête pas ce soir. On ne découvrira le corps que
Mais il fallait attendre la nuit suivante : le jour n'allait pas demain. A ce moment-là, tu seras loin... mais ça ne vaudra
tarder à paraître. Didier ferma soigneusement la porte de son pas mieux pour toi.
garage et alla retrouver Paula, à laquelle il raconta la terrible Les frontières sont bouclées; tu aurais sans cesse la police
aventure. à tes trousses, et un jour... demain... dans un mois... ou plus...
De la chambre voisine, dont la porte était légèrement entre- on te mettrait la main dessus. Un joli procès, sans espoir de
bâillée, l'infirmière avait entendu le récit de l'aviateur. Pré- t'en sortir.
cieux renseignement qui ne tarderait sans doute pas à être Tâche donc de trouver une solution convenable... Tu es
communiqué à un certain Père Ulysse... seul au monde, maintenant. »
Toujours est-il que, plus tard, lorsque Didier retourna
à son garage, il constata avec stupeur que le cadavre d'Irène
avait disparu.
Un homme, dissimulé dans un angle, vint à lui et lui Des semaines s'écoulèrent. Schomberg avait disparu et seul
conseilla d'un ton amical le Commissaire Fourasse savait ce qu'il était devenu.
— A votre place, je ne m'occupe- Paula, complètement rétablie, décida de poursuivre sa
Didier etPaulapou. rais plus de M. et M.. Schomberg... convalescence dans la région d'Antibes. Et Didier, laissant
valent désormais Didier reconnut le commissaire Lorenzi à sa riche clientèle étrangère, renonça sans regrets
vivre h Fourasse, qui poursuivit à sa nouvelle profession. Il trouverait bien à se créer une situa-
tion et à gagner normalement sa vie, maintenant qu'il avait
recouvré la santé et la pleine maitrise de ses facultés.
Quelques jours après leur arrivée sur la Côte d'Azur, ils
eurent l'idée de revoir la clinique où ils avaient, l'un et l'autre,
souffert et passé des jours de désespoir.
Les détritus, les feuilles mortes couvraient le sol. Des portes
ouvertes, des vitres brisées, des toiles d'araignées pendant
aux angles des murs composaient un décor d'abandon et de
désolation.
Ils ne poussèrent pas plus avant leur visite et ne dépassèrent
pas le vestibule d'entrée.
— Partons, demanda Paula; j'ai froid... A quoi bon revoir
cet endroit où nous avons été malheureux ?
Retournons plutôt sur la plage d'Antibes... Tu te souviens
de notre première rencontre, quand je me suis foulé la cheville
et que tu m'as si mal accueillie ? a
Ils s'éloignaient en devisant, sans se douter qu'un autre
avait eu comme eux, mais pour d'autres motifs, l'idée de
revoir la clinique psychiatrique.
Et s'ils avaient pénétré dans l'ancien cabinet du professeur
W. A. Schomberg, ils y auraient vu l'illustre psychiatre affalé,
sans vie, sur une caisse oubliée qui constituait le seul siège
du bureau.
A terre, une seringue de Pravaz, une ampoule vide...
Schomberg avait su choisir un poison qui ne pardonne pas.

FN •

—PUIS-JE RÉUSSIR? —
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Env. date mies. ee Prot.
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