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M0j,silÉtIL.11
2110 — Capital. •aa• pas actrice. Il a les cheveux bruns, les
.0 — d•un •ana Vola. yeux marron et mesure tags. Prim
291 — Sorra eine. films Inspecteur Sergit, Une
1nare:Vreett;ape . g . Belle Barca Le Grand Rendu-vous,
2. — Nase 1.. à bloale-Carlo. . Le Droit de Perlant, Barry, Rue des
Saussaie,. — Made Caserês, née à
TOUS LES MERCREDIS, 5, boni. dao Italian., PARIS (Pl.
287 — La Valle• . Corogne (Portugal) le m novembre
288 — 2.9.1ea. Rédacteur en chef s Piave* HENRY. mas, est célibataire, brune aux yeux
299 — Claaawa
Chaque peintre mn euvape ce entr Abonnements, France et Colonies :
420 fr.
verts et maure zu,65. — M. amitiés,
et à bientôt I
7."1,1.pitUtc,n‘ *crue ;'tri: 1 an 780 fr. I 6 mois
Compte chèques postaux Paris 5492-99. CAFE CRtYE. — Oui, voua myez
parfois de véritables églises dans un
exemplaire pour Cele (Perlent. Nous tenoro I prévenir nos nome, abonnés qu'un délai de deux termines film. Parfoisaussi let méme le plus
est indispensable pour l'établissement de leur abonnement. (Prière d'écrire le
MON FILM nom en lettres majuscules./ Pour tout changement d'adresse. nos abonnés sont
Priés de joindra le dernière bande d'envoi du journal accompagnée de trente
souvent, pour les scên. d'intérieur)
vous voyez 15e églises reconstituées au
5, boni..... die Italiens, PARIS (e). studio. — Nous transmettrons à
franco en timbres mur établissement du nouveau cliché et frais divers.
(.”(
(Sotte page I)
2
SÉgétI4D6 a'amena
'AUTOMODILE, une luxueuse voiture américaine con- de chambre qui se tenait dans le vestibule, devant la porte
L duite par un chauffeur impeccable, tourna brusque- conduisant aux appartements de Mme Schomberg.
ment à gauche, abandonnant la route bordant la
Méditerranée. Elle s'engagea sur un chemin en
lacets qui escaladait la colline et aboutissait à une riste.
— Madame est chez elle ? interrogea-t-il.
— Je ne sais pas... je ne crois pas... bafouilla la camé-
vaste construction toute blanche devant laquelle elle s'arrêta. Il lui lança un regard froid, traversa un élégant boudoir
Une plaque posée près de la porte d'entrée indiquait : et appela
« Clinique psychiatrique. Professeur W. A. Schomberg. o — Irène... Irène... vous êtes là ?
Bien stylé, le chauffeur ouvrit la portière, qui livra pas- Tout en cherchant à ouvrir la porte de la chambre; mais le
sage à un homme d'une cinquantaine d'années, grand, mince, battant ne céda pas sous sa pression; le verrou intérieur
d'allure très distinguée : W. A. Schomberg en personne, devait être poussé.
Schomberg, le psychiatre réputé — quoique discuté par Impassible, il tourna à nouveau à plusieurs reprises le
certaines confrères, jaloux de sa réussite — dont la clinique bouton de porte, sans plus de succès. Puis, sans un mot,
accueillait les nerveux, les surmenés, les grands neurasthé- il fit demi-tour et regagna le vestibule. En passant, il jeta à la
niques qui venaient chercher dans une atmosphère de calme, femme de chambre, qui semblait terrorisée, un bref :
de silence et de confort le retour à un équilibre mental souvent — Pourquoi ne m'avez-vous pas dit que Madame n'était
bien compromis. pas chez elle ?
D'un pas rapide, le Et, sans attendre la
professeur pénétra dans réponse, il gagna son
le vestibule et se dirigea cabinet, à l'étage au-
vers l'ascenseur après dessous.
avoir échangé quelques
brefs propos de service
SÉRÉNADE AU BOURREAU Sa secrétaire person-
Reni... alun da Jase STELLI. nelle, une très joliebrune
avec l'un de ses adjoints. d'après le roman de Maurice DEXOBRA. à l'allure décidée et sûre
Bien que rentré plus tilt Adaptation de Maurice DEXOBRA et Albert VALENTIN. d'elle-même, s'étonna,
Dialoguas de Pierre LAROCHE.
qu'il ne l'avait prévu, il tout comme le médecin
ne verrait pas les malades INTERPRÉTATION : adjoint, du prompt retour
ce matin. Que son assis- William Schomberg Paul MEURISSE. de Schomberg, et signala
tant fasse le nécessaire Irène Tilde THAMAR. qu'un des malades, le
et, notamment, examine Paula Wallis Vara NORMAN.
Didier Laurent Clérezd LANDE?. Père Ulysse, qui partait
le président... Mais déjà Cortunieseire mye» Antonin SERVAL. le lendemain, désirait
l'ascenseur s'élevait et Lorenni Julien BERTHEAU. voir le professeur.
déposait Schomberg au Malle Solenge VARENNE.
Gilbert leen Pionol. — D'accord... en-
second étage où se trou- Production CODO-CINÉMA, voyez-le-moi, répondit-il
vait son installation per- dietribuée par C. C. F. C. avant de pénétrer dans
sonnelle. Récit de Pierre LEPLAY. son bureau, immense
L'arrivée du «patron s pièce de forme octogo-
eut le don de faire sur-
sauter une jeune femme
-«106,--4 nale, offrant cette parti-
cularité de n'avoir
3
derrière les panneaux voisins. Le tableau de
Matisse découvrit un intérieur très élégant
où une femme, jeune et très belle, écoutait
en sanglotant un disque de chant. C'était
une cantatrice, hier encore célèbre, la Méva.
Mais elle avait subitement perdu sa voix et
ne pouvait plus qu'en entendre d'anciens
enregistrements. En proie à une demi-folie,
elle s'imaginait qu'un jour peut-être elle
retrouverait l'organe merveilleux qui avait
fait d'elle une des plus grandes cantatrices
du siècle.
L'autre panneau, celui du Picasso, révéla
un vieillard déchiffrant fiévreusement un
printing n où s'inscrivaient des cours de
Bourse.
— Amédée Romain, de la Banque Romain...
la plus grosse faillite d'après guerre... Sa
dépression nerveuse a correspondu à la
dépression économique...
— Et qui vous paie, s'il est ruiné ? inter-
rogea naivement le père.
— Les créanciers... ils ont confiance en
ils ont peut-être raison, d'ailleurs. Il est
capable de refaire une fortune...
can DE
lante, l'absorbe ;
cependant, les délas-
sements qu'il s'offre
n marge du théâtre,
'un tout autre côté
la rampe, sont jeux
c. metteur en scène-
,
poète. Il nous a accordé
peude temps, mais acteur professionnel e
113,3131 allons essayer de
vus le montrer tel
qu'il nous a été permis de le voir sous son jour le meilleur.
8
- La rampe, seule-
NOS VEDETTES.; ment la rampe) Mais,
vu sous ce projecteur,
la foule vous connaît.
vous applaudit, vous
BUCOURT
collectionne I Ce que
veulent nos lecteurs,
c'est un peu plus.
Essayez de vous mettre
à leur place...
- Je e comprends
pas cette curiosité.
- Allons, monsieur,
photographe amateur un bon mouvement...
Il y a bien des instants
où vous faites autre
chose que du théâtre, où vous cessez d'être un acteur pour n'être
qu'un homme ?
Je crois que j'ai touché juste. Il ne sourit ,pas davantage, mais,
indiquant du doigt un énorme colis ficelé, derrière un fauteuil
- Voyez-vous, ce gros paquet, là, derrière vous ?... C'est mon
matériel de photographie.
- Vraiment ?
- Là est ma passion.
- L'art photographique ?... Et que photographiez-vous ?
- Tout, mais surtout les fleurs.
- Ah 1 que vous avez bon goût.
- Et les animaux...
- Vous prenez donc le temps de les
étudier ?
- Les bêtes, autant que les fleurs. Je
fais de la micro et de la macrophotogra-
phie. Je rétrécis et j'agrandis mes images.
Les animaux ont une vie honnête. Quand
ils s'appellent des chiens et quand il éagit
d'autres bêtes, de plantes, de fleurs, cela
devient passionnant.
-Ainsi vous pouvez décrire en images
la vie intime d'une fleur... Heureusement,
la nature ne se cache pas, comme vous, Barbara CrisIBIL et un chevreau rencontré en extérieurs.
derrière la rampe 1 (Photo Univermel)
- La rampe n'empêche pas que j'adore
la campagne, confesse Jean Debucourt.
Dès que j'y peux séjourner, je m'adonne
à ce « violon d'Ingres s.
- Avez-vous noté vos observa-
tions ?
- C'est déjà fait. J'ai écrit plusieurs JEUNE PIRATE. - Distribution de photos (voyez aussi ma réponse
ouvrages illustrés par mes photographies de La Roule impériale (se.35) Rate
sur la naissance, la fécondation et la CIDEPIIILE FERVENT, 05 28o,
mort des fleurs et des plantes, l'évolution de Nagy (Joyce), Pierre Richard-Willan page a). - SI vous pouvez • parler à
des arbres, la métamorphose végétale dans (Brant), Jaque Catelain (Dan), Aimé Line Renaud s 1 Mon Dieu, pourquoi
le cycle des saisons... La photographie Clariond (colonel Stark), Pierre Renoir pas ? Mais encore faudrait-il que vous
mène à mille découvertes. (major Hudson) et Kis. Kouprine la rencontriez- C'est la chance que
- Je vois où vous voulez en venir... (Alla). - Napoléon Bonaparte est une je vous souhaite I
Vous ferez un jour de la grande mise en biographie filmée réalisée par Jean
Tédesco en esse. Il n'y a pas lieu de DOROTHY L... - Fernand Ledoux,
scène. né à Bruxelles en 1897, marié, père
- Peut-être. parler de e distributions pour ce film
qui ne comporte pas d'interprètes. - de famille, e tourné notamment
- Encore une anecdote ? L'Homme d la barbiche, La Bile hu-
- Un de mes amis a un petit garçon Distribution de Trolla sur ta piste
blancke (2937) Jean Murat (capitaine ine, Les Vieiie.rs de soir, Premier
qui ne rêve que de posséder une voiture. Rjevsky). Charles Vanel (Steinberg), bal, Le Lit d colonnes, Jeunes Mi«
Conduire son auto lui apparatt comme le Jarry Holt (Georgina Steinberg), Pierre .dans la nuit, L'Homme de Londres,
seul but valant la peine de vivre. Or le Premier rendes-vous, La Grande Mar-
travail n'est pas précisément le fort de Meunier (colonel Eeglobe), Ernest nez, Sortilèges, La Fille aux yens
ce • petit garçon, qui necomprend pas Ferny (Grégor) et Jean-Pierre Tisse
(le petit Stasik). - Trois questions... gris, La Fille du diable, Danger de
endore les relations qui existent entre mort, Éternel cone, L'Ombre,. Pattes
travailler et dépenser. Mon ami est acteur, PLEUR DE CHAMPAGNE. - blanches», Le Mysie. Berton, Monsei-
et quand on dit au gamin Tu veux ta Films de James Cagney (depuis 1950) gneur, La Rose de la mer, Histoires
e voiture ?... Alors il faut travailler 1... :a il extraordinaires, L'Appui. - Distribu-
A chaque aube je meurs, La Glorieuse
ouvre de grands yeux et s'étonne : Parade, Du Sang dans la soleil, Ville tion de La Flèche noire donnée ne 253,
- Alors... papa a donc travaillé ?... conquise ; 13, rue Madeleine ; Les Che- nage a. La firme productrice de ce
valiers du ciel, fesser le vagabond, Le film est Columbia Films, ao, rue
e Jean DEBUCOURT Confidence recueillie Bar atm illusions, Le Fauve en liberté. Troyen, Paris-57,
- De Herbert Marshall Le Crime de RALOTE. - Pas de pseudo...
(Photo Harcourt) par PAULE MAROUT. Mue Letton, La Viper, La Luta, Le et P. une signature Illisible, que je trans-
Fil du tissait Correspondant ep, Le cris au hasard I - ImpossIble de pu-
Mar des ténèbres, Duel au soleil, Black blier Kim, dont les droits sont reser.
LA REINE DES DANSEUSES. - Dis- rixe, Caravaer, César et Cuopeltre, Jusqu'a Jack. - Films tournés par Sun Car-
tribution de Singoalla ahanée n• 253. nés. - Pour Dean Stockwell, voyez
ce que mort s'ensuive, Sarabande, Adan. et rier Postcarral, Secrets, L'Escalier ma réponse à TOMME.
page e. Ce film a été réalisé en 195o, en E.lyne, Les Mines de roi Salomon. sans fin, L'Amane, ut au coin de ta
Suède, par le metteur en mène français rus, Dorothle cherche l'amour, Les PUCE, A DOYET. - Butt Lancas-
Cbristim-Jaque. - Essayes de demander RAULT, VILLA DOUE. - Je suis Clandestin, Gringalet, Désarroi, P44 ter, avant de faire du cinéma, a été
documentation et photm à le firme distri- désolé de ne pouvoir publier votre annonce. si bite, Le Diamant de cent sous, Un tout d'abord acrobate de cirque, de
butrice de Singoalla : Diseena, 128, rue Mais votre adresse est absolument illisible Flic, Bichon, Une Mort sans imper. •1931 à 1936. n a trente-huit ace. Nom
.La Boétie, Paris (81. Mais je r•pête que les eu delà des trois mots que j'indique ci- tance, Halte) police, Trois peton, l'avons vu dans : Les Tueurs, Les
firmes ne sont nullement tenues de fournir dessus. Renouvilea.moi votre demande en une utile, La Vie .1 un >ho, Histoires Démons de la lita!, L'Homme aux
au public un matériel réservé à le profes- écrivant plus clairement, je vous pHs. extraordinaires, Les Mémoires de la abois, Ils étaient tous mes fils, Pour
sion. - Je vous renvoie égadtment à le SOLDAT PAOLI. - Et le puede, - vache Yolande, Les Vacances finissent toi j'ai tut, Les Amants traqués, La
remarque de. BOUCHON DE CHAM- Pour écrire fi Lauren Bacall et Humpbrey demain, Dakota 3o8. Cens de sable, Raccroches c'est une
PAGNE publiée en pages de notre ego. Bogart, procédez comme si souvent dit ici erreur, La Flécha el le embus, Lee
CABOURDIN, TROCHE. - Non, Vaille de la vengeance. - Nous avons
HANOIENNE. - Le film Sérénade (relisez notamment ma réponse d CINE- les firmes productrices ne louent pas
américaine est inconnu en France métro- PHILE PERVINT ne alto, p. ai. Procurez- leurs films aux particuliers. - Hobby publié Samson et Dalila (ne 283) et
politaine. - Nous transmettrons à Ste- vvas des coupons-réponse internationaux Drimoll, que nous avons vu dans Une Capitaine sans PMI,(11.289).
wart Grenier votre lettre affranchie (on les trouve dans n'importe quel bureau incroyable histoire, Mélodie du sud et LE CAMÉRISTE.
3o francs. Lissa ma réponse fi CINÉPHILE de poste). Voue en mettrez (Poila 4. Imnm L'Ils au 1/(80e, a tourné deux mares
FERVENT, n• 28o, page 1. Si voue ne environ) dans la lettre destinée à l'artiste, films que nous ne verrons sans doute LECTRICE recherche les numéros
voulez pas demander de photo à l'artiste Pour couvrir les frais que nécessiteront pas en France... suivants de Mon Film si, 13, 25, 16,
lui-même, adressez-vous à la Maison Sou- l'envoi de sa photo. Vous en tarte« égale- al, 35, 38, 39, 4a, .17. 49, 30,
lage, e6, passage des Panoramas, Parts )a'), ment (pour 3o francs par lettre à tram- - Nous transmettrons à 3l, 33. 56, 37, 38, 6r, 62, 67, 70, 72,
qui Pourra probablement vous la procurer. mettre) dans la lettre destinée d Mon Film Line Renaud votre lettre affranchie 77, 78, 79, 13o, 81, 8e, 87, 88, 89, état
- Films de Stewart Grossir Parus es nous les convertirons en .tindires français 25 fr. Lisez les instructions si souvent indifférent. Écrire Simone
France L'Homme fatal, L'Homme en gris, métropolitains puni affranchir ,t retrans- données en tete de ce courrier pour Malche, 32, rue de la Marne, Libourne
La Madone aux deux visages, Un Soir de mettre vos missives. les lettres aux artistes et les demandes (Gironde).
9
vaguement la musique de l'orchestre du Casino que l'on
entendait faiblement.
Soudain, le grand calme de la nuit fut troublé par de vio-
lentes détonations, en même temps qu'une grande lueur
blafarde jaillissait dans le ciel, éclairant la plage comme en
plein jour.
D'un bond, Didier se leva en hurlant
— Les fusées les fusées!
Son visage était décomposé par l'angoisse. Il prit sa course
vers la mer en criant des mots sans suite, réminiscence
des ordres qu'il donnait au cours de ses vols de bombarde-
ment :
— Gilbert! le moteur gauche... Attention à la flair!...
Pomier, tu es prêt? Je vais piquer... Bombardier... prêt ?
Soudain, les forces lui manquèrent. Il allait s'affaisser dans
l'eau quand Paula, le rejoignant, le soutint et le ramena
jusqu'au sable sur lequel ils s'abattirent tous deux, épuisés.
Les éclairs du feu d'artifice continuaient à illuminer la
plage, et Didier se cachait le visage dans les mains pour ne
rien voir. Alors, Paula, très doucement, le raisonna :
— Ce n'est rien... un feu d'artifice... Souvenez-vous, quand
s`Ar
(Suite
de la
Depuis qu'il avait rençantré Paula, Didier
P.g. 7 )
recommençait à s'intére ecertains faits de
la vie extérieure qu'il eût dédaignés autrefois.
Cette jeune fille désabusée, qui ne tenait pas à l'existence et
avait cherché à mourir, l'apitoyait et l'agaçait tout ensemble...
Qu'il eût, lui, le dégoût de la vie, qu'il se sentit rétrospective-
ment responsable de certaines horreurs inévitables auxquelles
il avait participé pendant la guerre, qu'il eût perdu tout
espoir de chasser l'obsession qui le tenaillait, rien de plus
normal, à son sens.
Mais était-ce normal pour cette gamine obstinée qui, après
une amourette contrariée, avait voulu se suicider et affichait
maintenant un tel dégoût de la vie qu'elle choisissait la car-
rière de trapéziste pour finir en beauté, dans un accident, un
soir de représentation ?
Il aurait voulu la convaincre qu'elle n'avait pas le droit de
se laisser aller à la dérive. C'était son lot à lui, qui avait des
raisons de manquer de confiance en l'avenir! Aussi n'était-ce
entre eux qu'échange de propos parfois acerbes, chacun prê-
chant à l'autre le bon sens.
— Il existe des raisons d'être heureux, disait Didier.
-- Vous parlez comme une midinette, ripostait Paula.
Etre heureux, qu'est-ce que cela veut dire, d'après vous ?
S'aimer pendant six mois, et puis, après, s'ennuyer l'un prés
de l'autre pendant des années ?
Cette discussion avait lieu sur la piste du Mondial-Circus,
le matin, au cours de la répétition. Paula, souffrant encore vous étiez gosse, vous deviez crier: «Oh! —_Paula, j'ai eu
de sa chute, ne pouvait s'exercer, mais elle tenait à se retrem- » la belle bleuet » si peur I... mur-
per dans l'ambiance du cirque. Dans deux jours, elle repren-
drait le travail et remplacerait au programme sa camarade
Aurora tragiquement disparue.
Il se calmait, humilié de sa défail-
lance :
— Oui... un feu d'artifice... L'autre
[ mura Didier.
A la pensée qu'elle allait ainsi risquer sa vie chaque soir, jour, ce n'était qu'une moto... Schomberg avait raison : je
Didier ne décolerait pas. Et pourquoi ? Aucun lien ne l'atta- ne guérirai jamais!
chait à Paula. Elle ne lui inspirait aucun sentiment, aucun Maternelle, Paula épongeait son front humide de sueur,
désir... Pourquoi ? D s'irritait de ne pouvoir trouver une expli- l'interrogeait gentiment
cation à son état d'âme, se jurait de ne plus s'occuper d'elle... — Pourquoi m'avoir laissé croire que vous étiez guéri ?
et s'empressait de partager ses repas, de l'accompagner sur — Parce que je n'aime pas la pitié. Il n'y avait pas de quoi
la plage, de converser avec elle dès qu'elle revenait à La m'en vanter... surtout à vous!
Pétanque. Il y eut un silence. Paula s'était allongée sur le sable, tout
Gilbert et Mélie, qui les observaient discrètement, échan- contre lui, et murmurait rêveusement :
geaient leurs impressions : « Quel gentil couple ils feraient, — Si je pouvais vous donner ma santé... une santé de fer...
tous les deux! » Mais ils ne semblaient pas précisément dis- — Je n'aimerais plus la vie, sans vous.
posés à unir leurs destinées, s'il fallait en juger par leurs — Ma parole, Didier, vous me faites la cour; vous me
perpétuelles discussions. débitez des galanteries...
Après le dîner, ils étaient installés tous les deux sur la plage, Le feu d'artifice continuait et c'était maintenant des alter-
fumant silencieusement, bien allongés sur des chaises longues. nances d'ombre et de lumière, mais Didier y restait insensible,
De temps à autre une brève réflexion, une non moins brève ne sursautait plus à l'éclatement des fusées. Ayant repris son
réponse, et chacun reprenait le cours de ses pensées, écoutant calme, il expliquait posément à la jeune fille que depuis des
10
mois et bien avant de la rencontrer il appréhendait la mort refusé à assister au spectacle dans la salle et avait passé des
et pensait sans cesse à l'heure où la maladie le terrasserait. minutes d'angoisse poignante, abrité derrière le rideau qui
Et, depuis quelques jours, à cette idée fixe s'en était substituée séparait les coulisses de la piste.
une autre, plus impérieuse encore : il se demandait sans trêve : — Paula, j'ai eu si peur ! dit-il en la prenant dans ses
Que deviendrai-je si Paula disparaît ? Comment vivre si bras.
elle n'est plus là? » Il avait esqayé de se raisonner, mais se — Moi aussi... avoua-t-elle avant de l'embrasser.
sentait incapable de chasser cette obsession. Et, maintenant, il Elle manifestait malgré tout une telle confiance, un tel
venait de comprendre brusquement calme qu'il se résigna à partir. Mais, une fois dans le train,
— Paula, je suis peut-être un peu fou, vous le savez... son angoisse le reprit. Quand vint l'heure à laquelle devait se
mais je vois clairement ce qui se passe en moi je vous aime... dérouler le spectacle, il s'efforça de se représenter Paula en
et je ne veux pas que vous mouriez! Je ne veux pas vous train d'exécuter son numéro; il entendit, se substituant pro-
perdre! gressivement au bruit du roulement du train, les rythmes de
Émue, elle murmura l'orchestre accompagnant la trapéziste au cours de son exhi-
— Mon pauvre Didier, que puis-je faire pour vous ? bition. Ce furent d'abord les accords préliminaires, puis
— Tout! l'acrobate faisait son entrée en piste. Sous le feu du projecteur,
Le feu d'artifice s'était terminé sur un magnifique bouquet elle se hissait à la force des poignets, le long de la corde lisse,
multicolore. Sur le sable tiède de la plage plongée maintenant jusqu'aux cintres et se suspendait aux agrès. La musique
dans l'obscurité, Paula se blottissait entre les bras de Didier... jouait maintenant presque en sourdine, et Didier, les yeux
mi-clos, indifférent à la conversation des voyageurs qui
• to l'entouraient, suivait par la pensée les exercices de plus en
plus difficiles et périlleux de Paula. Soudain, la musique
Ayant uni leurs existences, Didier et Paula, chassant les s'arrêta. Didier frémit, c'était l'instant du clou final; il se
idées de mort qui les avaient obsédés l'un et l'autre, ne son- représenta Paula se dressant debout sur la barre du trapèze...
geaient plus maintenant qu'à l'avenir qui pouvait s'offrir à il entendit le roulement de tambour, allant toujours crescendo,
eux. OR lui proposait une situation à Paris il s'agissait qui accompagnait la dernière phase du numéro... et brusque-
d'escorter dans la capitale des étrangers de marque. Certes, ce ment tout fut dominé pour lui par les hurlements d'une foule
n'était pas très reluisant, comme il en convenait avec Paula, invisible. Pas de doute, un accident s'était produit... Paula
mais on le payait largement. avait manqué sa reprise de barre... elle s'était écrasée au sol...
— Tu es d'accord ? demanda-t-il à Paula. Alors, nom Hors de lui, perdant tout contrôle, il poussa un grand cri et,
partons ensemble dimanche à deux heures. Je dois être à Paris se levant, se précipita sur la sonnette d'alarme qu'il tira
lundi au plus tard. brutalement.
— Tu partiras seul, Didier. Je te rejoindrai après la repré- Déjà le train ralentissait, les occupants du compartiment
sentation de dimanche soir. Ils n'ont personne pour me rem- intervenaient, s'informaient, et Didier, revenant à lui sortant
placer; le cirque, c'est toute ma famille; je ne peux pas les du rêve éveillé où il était plongé, réalisait l'absurdité de son
geste. Il lui fallut expliquer au contrôleur qu'il avait été
victime d'une hallucination, d'une sorte de cauchemar, et
il ne put éviter le procès-verbal constatant cette infraction
grave à la police des chemins de fer. Assez mécontent de
lui-même, un peu humilié d'avoir perdu son sang-froid à
la suite d'un rêve, il gagna son hôtel dès l'arrivée à Paris, prit
un bain, s'habilla et sortit pour se rendre au rendez-vous fixé
par M. Lorenzi afin d'arrêter avec celui-ci les conditions
de l'emploi qui lui était proposé.
•*•
Quel que soit le nom que l'on puisse donner à des phéno-
mènes de vision à distance ou de transmission de pensée,
qu'on les nomme télépathie ou autrement, il est indéniable
qu'il s'en produit parfois et un psychiatre éminent — tel que
W. A. Schomberg — n'aurait pas été embarrassé d'analyser
et de commenter le rêve ou l'hallucination dont Didier avait
été la proie. Car, au moment même où l'aviateur assistait
par la pensée à la soirée du Mondial Circus, les faits se dérou-
laient exactement comme il les avait vus, ou avait cru les
voir : Paula, à la fin de son numéro, était tombée sur la piste,
On la releva, on la transporta dans les coulisses, où un médecin,
aussitôt alerté, ne put que diagnostiquer la fracture des deux
jambes. A part des contusions multiples sans grande gravité,
aucun organe essentiel ne semblait atteint
— Elle s'en tirera, assura le chirur-
gien qui procéda, à la clinique, à la
réduction des fractures. Lorenzi expliqua
Aussitôt informé de l'accident, Gil- à Didier son nou-
bert tenta de joindre Didier par télé- veau métier.
FN •
—PUIS-JE RÉUSSIR? —
Dév Pvas.RYYie,a.so. Rad. aefieed-4.'DANSER lient, affaires, etc.)
Env. date mies. ee Prot.
nsisê °Po Américain b triple ANDRIEU (Sers. R F. 159),
réacrion 11.1,1m. ou onguent Cà./ rom en quelques heures. Arec une
r.CinunDitre.Toulousa.
Sein-APPOsi. Rêsult. melliode ioda*, de rende clam, à la
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rnrséd parsec ornls.
n o tteclot. portée de Mut Notice II contre ensel.
seul. si talle action .JoIndre
du inonde arum. Norim 111us1. et 2 Ilmbr. Institut M. F., V RANT, 55, ...timbrée avec adresee
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et 301r.ent.-D. Dia ,MAI..
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C'EST UNE SPÉCIALITÉ LEVER 10.22.289