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SOMMAIRE :
1. L’auteur
2. Postulats et hypothèses de l’auteur
3. Démonstration
4. Résumé de l’ouvrage
Introduction
Mutation du futur
Néohégémonie américaine
Le système PPII
Retour de l’irrationnel
Le matin des tribus
Les rébellions à venir
L’agonie de la culture
Du Kosovo au nouvel ordre mondial
5. Principales conclusions
6. Discussion et critique
7. Actualité de la question
8. Bibliographie complémentaire
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L’AUTEUR
Ancien élève de Roland Barthes, il est depuis 1991, directeur du mensuel Le Monde
diplomatique.
Son éditorial du Monde diplomatique de décembre 1997 a été à l'origine de la création de
l'association ATTAC. Il a été parmi les promoteurs du Forum Social Mondial de Porto
Alegre dont il a proposé le slogan : « Un autre monde est possible ». Il est le fondateur de
l'ONG internationale Media Watch Global (Observatoire international des médias) et de sa
version française : l'Observatoire français des médias. Il est membre du comité de parrainage
de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
Toutes les activités humaines doivent s’y accommoder et si une activité veut se
développer elle doit être à la fois planétaire, permanente, immédiate et immatérielle
(PPII).
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Les Etats nations, les gouvernements, les partis politiques, les syndicats et même les
intellectuels sont dépassés par les événements et perdent leurs repères traditionnels. Les
responsables politiques sont affaiblis devant la puissance des marchés financiers et
donnent l’impression de ne rien comprendre au changement radical en cours.
DÉMONSTRATION :
1. Problématique de l’auteur :
2. Marchandisation génarilisée :
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Les citoyens libres à la recherche de sens, de valeurs, de projets collectifs se sentent englués
poissés par une sorte de visqueuse doctrine qui insensiblement enveloppe tout raisonnement
rebelle, l’inhibe, le trouble, le paralyse et finit par l’étouffer. Cette doctrine c’est « la pensée
unique », la seule autorisée par une invisible et omniprésente police de l’opinion. C’est la
traduction en termes idéologiques des intérêts d’un ensemble de forces économiques, celles en
particulier du capital international.
La pensée unique a été formulée et définie dès 1944, à l’occasion des accords de Betton
Wood. Ses sources principales sont les grandes institutions économiques et monétaires :
Banque mondiale, FMI, OCI…..
Par leur financement, celles-ci enrôlent au service de leurs idées de nombreux centres de
recherche qui affinent et répandent la bonne parole.
Cette bonne parole est reprise et reproduite par les principaux organes d’information
économique.
Un peu partout dans le monde des universitaires, des journalistes, des essayistes, des hommes
politiques, reprennent les principaux commandements de ces tables de loi, par le relais des
grands mass média -qui les répètent à satiété. Sachant que dans les sociétés modernes
médiatiques, répitition vaut démonstration.
5. Une nouvelle manière de penser accompagne s’est imposée avec l’adoption des
deux nouveaux paradigmes (la communication et le marché) :
Ces transformations fantastiques bouleversent les dirigeants et les met hors jeu. Ils ne
semblent même pas capables d’appréhender la profondeur de la crise.
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Fission : pousse les communautés ethniques à bénéficier de la souveraineté, quitte
à briser l’état-nation (Yougoslavie, Irak….). Ce qui peut provoquer des conflits
graves (Caucase, Bosnie…) et fragiliser des puissances (Espagne, France,
Canada..).
Fusion : engendre des espaces commerciaux et politiques intégrés : UE, Amérique
du Nord, L’accord de libre échange (ALENA) … ;
8. Le modèle Archipel :
RÉSUMÉ DE L’OUVRAGE
Introduction :
L’auteur constate :
Une métamorphose du pouvoir : Partout et à tous les niveaux (école, entreprise, état,
international…) une mutation du pouvoir se produit. Nous sommes passés de formes
de pouvoirs autoritaires, hiérarchiques, verticales à des formes négociés, réticulaires,
horizontales plus civilisés mais plus complexes.
Des conflits et des menaces d’un autre type : D’un côté il y a une multiplication des
entités économiques régionales .De l’autre, on remarque une montée en puissance des
mouvements séparatistes, des nationalismes et des intégrismes. La majorité des
conflits opposent un pouvoir central à une partie de sa population.
Les réseaux mafieux internationaux et les crimes organisés constituent nouvelles
menaces car ils sont les supports des circuits clandestins.
A cela, il faut ajouter les problèmes de l’immigration du sud vers le nord.
Une montée des inégalités et des descriminations : La machine économique fabrique
de plus en plus des marginaux notamment parmi les femmes, les jeunes et les
immigrés. Le discours xénophobe de l’extrême droite est de plus en plus reçu parmi
les populations vulnérables.
Une économie mondialisée : Les économies sont devenues dépendantes les unes des
autres. Les marchés financiers ont tissé une toile invisible qui relie les états mais aussi
ligote et emprisonne les gouvernements. Pratiquement, aucun état ne peut plus
s’isoler du reste de la planète.
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L’apparition de nouveaux maîtres du monde : Ce sont des entreprises
multinationales peu nombreuses, très puissantes et qui ont amassé un butin énorme.
La planète qui est mise à sac : L’étendue du désastre écologique devient
préoccupant.
Il évoque aussi les triomphes et les dangers des sciences et des techniques : Une
poignée de firmes dominent la recherche scientifique mondiale pour leur profit. La
cellule, le gène, deviennent une matière première rentable, au même titre que pétrole
ou le coton !
Enfin il se demande est ce que l’humanité se dirige vers une civilisation du chaos ?
Les intellectuels vont–ils surpasser la world culture, se prendre en main et éviter le
naufrage de l’humanité.
Au cours de la dernière décennie, des mutations de grande ampleur ont bouleversé les modes
d’organisation du travail et les modes de production. La seule certitude est l’incertitude. Un
nouvel ordre mondial apparaît et englobe tous les aspects de la vie : politique, économique,
social, culturel et écologique et où tout s’entremêle.
Le temps des rébellions semble bien être terminé. L’Europe occidentale (qui appartient au
triade mondial le plus puissant) est prise en tenaille entre l’est dévasté et le sud menacé
d’explosion sociale.
Mais le malaise est plutôt intérieur.
Le monde subit de plein fouet deux forces contradictoires : la fusion et la fission.
La souveraineté nationale est grignotée de toutes parts.
Les conflits ne sont plus des conflits de classes sociales. Le socialisme n’a plus d’avenir, mais
le capitalisme a aussi échoué.
Le 20ème siècle est américain : les innovations technologiques majeures, la culture de masse et
la consommation de masse sont américains..
Le « modèle américain » est né après la première guerre mondiale et au début de la guerre
froide.
L’apothéose d’un certain style de vie à l’américaine pendant les années cinquante.
Puis déclin du modèle Américain dans les années 70-80, même si l’état américain domine
économiquement et militairement.
Après l’implosion de l’union soviétique (décembre 1991) les Etats Unis domine sans partage
le monde. L’empire américain tend à devenir le gendarme du monde. Aucune puissance ne
peut rivaliser avec l’Amérique ou s’opposer à ses offensives économiques. Partout le modèle
américain constitué : d’Etat réduit, de précarité sociale et de dynamisme communicationnel ;
apparaît pour de nombreux dirigeants comme la panacée.
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Partout dans le monde triomphe la world culture, la culture globale.
La démocratie parlementaire et l’économie de marché sont devenues partout dans le monde
comme des attitudes « rationnelles » et « naturelles » ; ce qui a about à une occidentalisation
accrue de la planète.
Dans les années 70, le modèle de l’entreprise était celui des pieuvres : une entreprise
géographiquement localisée avec des extensions.
Dans les années 90, l’entreprise devient globale. L’entreprise ne possède ni centre, ni corps,
ni cœur. Elle n’a ni personnalité ni nationalité : c’est un réseau constitué de différents
éléments complémentaires éparpillés partout dans le monde et s’articulant autour de deux
maîtres mots : rentabilité et productivité.
Cette entreprise produit là où les coûts salariaux sont les plus faibles et commercialise ses
produits là ou les niveaux de vie sont les plus élevés.
Le fait que la plupart des entreprises appartiennent au tétraèdre (Amérique du nord, Europe,
Asie du pacifique) produit une facture entre ces pays et le reste du monde -surtout avec
l’Afrique.
4. Les marchés financiers sont devenus plus puissants que l’état et les citoyens :
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Le chiffre d’affaires(CA) des 200 principales entreprises représente plus du quart de l’activité
économique mondiale (emploient seulement 0.75 de la main d’œuvre planétaire) ; et plusieurs
pays développés ont des PNB inférieurs à certaines CA d’entreprises (exemple:General
Motors/Danemark, Ford/Afrique du Sud). Et dans le sud les multinationales infléchissent les
décisions politiques des gouvernements.
1. Crise d’intelligibilité :
Nous affrontons une crise d’intelligibilité .En effet, un écart se creuse entre ce qu’il faut
comprendre et les outils conceptuels nécessaires à la compréhension.
2. Désenchantement du monde :
Les causes :
Formidables mutations technologiques,
Persistance des désordres économiques,
Montée des périls écologiques,
Les effets :
Désarroi social,
Explosion des inégalités,
Apparition de nouvelles formes d’inégalités et d’exclusions,
Crise de la valeur travail,
Le profond malaise du pouvoir,
Le chômage de masse,
La progression de l’irrationnel,
La prolifération des nationalismes, des intégrismes et de la xénophobie,
Très forte demande de morale et un essor des préoccupations éthiques.
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Les lois du marché succèdent à ceux de la mécanique pour expliquer le mouvement des
sociétés. Le marché n’offre de salut qu’aux individus solvables (aptes à intégrer le marché),
les autres sont rejetés et laissés pour compte.
Les nouveaux pouvoirs sont les mastodontes de la finance (les fonds de pension ;
principalement les Big Three : Fidelity Investmets, Vanguard Group et Capital Researsh and
Management…) et les mass media (CNN, MTV…)
La brutalité de la crise économique pousserait des citoyens –en principe élevés dans la
rationalité – à se tourner vers Dieu. Plus encore, des citoyens ont adoptés des formes de
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pensée pré rationalistes comme la superstition, l’ésotérisme et commencent à croire aux
baguettes magiques capables de transformer le plomb en or et les crapauds en prince.
Beaucoup d’autres citoyens se sont tournés vers les para sciences et les pratiques occultistes.
D’autres citoyens se tournent vers les paradis artificiels de la drogue, de l’alcool ou vers les
paras sciences et les pratiques occultistes, ou vers le devinatoire.
Lors des précédentes crises économiques, dans des pays fortement industrialisés, on a pu
assister à des mouvements massifs de retour à l’irrationnel :
L’Europe a ainsi connu, lors de la plus grande crise des années trente, un mouvement
massif et émotionnel de retour aux mythes.
La faillite du modernisme, la crise sociale et l’aspiration identitaire provoquèrent une
sorte de désenchantement du monde. Ce qui favorisa, en particulier en Allemagne, une
fascination pour l’irrationnel que Hitler avait capitalisé.
Aux Etats-Unis d’Amérique, la panique et la dépression crées par le crash boursier de
1929 suscitèrent une montée de l’irrationnel. En témoignent les extraordinaires succès
populaires qui ont été rapportés par les films fantastiques de terreur.
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L’incertitude du futur et la frénésie des jeux ont conduit les hordes de prétendants à la fortune
vers les nouvelles générations de magiciens, de voyants, astrologues et d’extralucides (20
millions en France).
Le boom de l’industrie devinatoire (tarots, cartes, talismans, chiromancie, guérisseurs,
radiesthésie) correspond à une régression profonde de l’individu.
Cela revient à admettre que « le ciel de naissance » peut déterminer de manière absolue la
biographie de la personne.
Samuel Huntington annonça : « le choc des civilisations dominera la politique mondiale. Les
lignes de fracture entre civilisations seront les lignes de front de l’avenir ».
Face aux thèses de Samuel Huntington, certains soutiennent qu’il n’y a plus qu’une
civilisation unique, celle du capitalisme et du néolibéralisme. Et que les conflits futurs
éclateront à l’intérieur d’une même civilisation entre nantis et privilégiés » entre les laissés
pour compte et les nouveaux maîtres du monde.
Nul ne peut plus se sentir en sécurité au sein d’une identité cohérente. À l’abri d’autres formes
culturelles différentes. Cette coexistence peut parfois se révéler pénible. Elle demeure
nécessaire et enrichissante. Ne serait-ce que pour éloigner la néfaste tentation de la pureté
ethnique, culturelle ou religieuse- qui fut à l’origine du drame yougoslave.
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En Europe occidentale
Le nationalisme avait cimenté les pays, les nationalismes les disloquèrent.
Contre la perspective d’un monde uniforme et régi par les idées abstraites du rationalisme,
les nationalistes opposèrent des particularismes sacralisés ; la terre, la langue, la religion,
le sang.
Chaque fois que l’utopie d’une société universelle et parfaite se renforce (comme le
modèle du marché), le nationalisme resurgit avec ferveur.
Mais contre de telles utopies, le nationalisme n’est-il pas une utopie régressive ?
C’est la coexistence entre les diverses cultures qui peut éloigner le spectre des
purifications ethniques et des dérives du nationalisme.
Dans les nouvelles démocraties (anciennement socialistes), où les gens avaient quitté
un système de tyrannie ; le malaise s’aggrave et alimente le nationalisme galopant.
L’occident ne peut plus aider les sociétés du tiers monde à résoudre leurs problèmes.
Et lorsqu’une crise économique et sociale coïncide avec le déchaînement des passions
nationalistes, les pires malheurs sont à craindre (ex Caucase, Géorgie, Tchétchénie,
Abkhazie…)
La fin de la guerre froide n’a pas mis fin aux différents conflits.
L’humanité a retrouvée son état initial : la grande fluidité des frontières.
Le monde est devenu de plus en plus complexe et dangereux -même si la démocratie s’est
propagée partout (sauf dans le monde Arabe à cause du conflit Israélien).
Six ans après la première guerre du golfe aucune grande question du proche orient n’a trouvé
un début de réponse.
Israël est le pays le plus gagnant des deux crises de 1991. Il s’est débarrassé d’un plus grand
adversaire (L’Irak). Il a reçu davantage d’immigrés de L’URSS. Par conséquent, il est devenu
de plus en plus intransigeant.
3. Le conflit Israélo-palestinien :
La guerre ethnique israélo- palestinienne est la plus ancienne de toutes les guerres.
Après cinquante ans de conflits, les deux parties on dû vérifier que les solutions unilatérales
imposées par la force conduisent à l’impasse. Le proche orient reste une poudrière.
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4. La fracture technologique Nord-Sud :
Grâce à sa supériorité technologique, l’Amérique et ses alliés ont obtenu une victoire
écrasante sur l’Irak. Le rapport de un pour mille des victimes est unique dans l’histoire
militaire.
Ceci a monté que l’écart technologique Nord-Sud est une donnée majeure de notre époque.
C’est une mutation de grande envergure qui pénalise brusquement le Sud.
Dans le nouvel ordre économique qui se caractérise par une intensification des échanges entre
trois pôles dominants : Union Européenne, Amérique du Nord, Japan-Asie-Pacifique,
l’Afrique est pratiquement exclue.
Les investissements directs se sont taris. Rares sont les industries qui viennent en Afrique. Les
prix des matières premières se sont effondrés.
A cause de la récession, la demande des produits Africains a chuté. En plus la tendance dans
le Nord, est à la consommation de substituts.
La production alimentaire de l’Afrique noire est inférieure de 20 % par rapport à celle de
1970.
L’Afrique est dans un gouffre, mais peut rattraper le monde.
L’Europe sort d’un univers de déterminismes simples et entre dans un monde de complexité
et d’incertitudes où l’on ne sait plus où l’on va. Les grandes bifurcations historiques ne sont
pas encore prises. Comprendre les nouveaux paramètres des temps présents est un enjeu
capital.
2. L’Aveuglement :
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Beaucoup de décisions sont prises à l’aveuglette et les décideurs politiques gèrent à tâtons.
La crise c’est aussi cela. Cette incapacité mentale, intellectuelle, conceptuelle à en mesurer
même la dimension. La société s’est retrouvée non seulement sans croissance, mais ainsi sans
projet.
4. La problématique :
5. La solution :
Pour amorcer ce déblocage, il faut sans doute reprendre, avec un regard critique, le fil de la
construction des principaux paramètres culturels et reconsidérer l’édification de la modernité
en Europe.
Si les citoyens ont supporté et même encouragé l’effondrement des valeurs traditionnelles,
c’est parce que ces valeurs ont été remplacées par quelques croyances essentielles : le progrès
et la science.
Fondés sur la puissance de la raison, le progrès et la science deviennent une nouvelle religion
Un système de pensée conséquent s’édifie : le rationalisme.
La raison collective régit la cité et les individus : ce sera la démocratie.
Le rationalisme atteint son accomplissement politique par la formulation de la déclaration des
droits de l’homme, et en déclanchant dans la seconde moitié du 18è siècle les deux
révolutions Américaines et Françaises.
Au non de la raison politique et de la science, deux guerres abominables ont ravagé l’Europe,
auxquelles il faut ajouter la barbarie des camps de concentration et des goulags.
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9. Les trente glorieuses (47-65) :
La crise la plus grave est la crise culturelle. Au delà des difficultés liées à la complexité du
réel, les intellectuels doivent affronter leur énorme discrédit (dû principalement à un lourd
passif d’erreurs).
Le rôle de l’intellectuel demeure indispensable dans un monde où la science, pour la première
fois de l’histoire, détient seule la légitimité de la vérité.
Tout le monde lui donne raison. Mais la science pose aussi de graves problèmes.
Seuls les intellectuels peuvent remédier aux carences graves de la science.
Si la culture parait donc indispensable, mais de quelle culture s’agit-il ?
Quatre cultures cœxistent dans les pays européens. Elles n’ont entres elles que de faibles
connexions.
a) La culture anthropologique: celle des traditions et des campagnes. Elle détermine
encore fortement les mentalités et cause de graves incompréhensions.
b) La culture humaniste : Issue du 18è siècle, elle s’intéresse à l’homme, à la nature, au
monde et à la société autour de problèmes fondamentaux : le bien, le mal, la vie, la
mort, Dieu, l’au-delà…
c) La culture scientifique : C’est une culture de spécialisation qui s’interroge pas sur
elle-même.
d) La culture de masse : c’est en quelque sorte la culture de masse diffusée par les
masses média.
Que peut faire la culture dans une période où la civilisation occidentale agonise et atteint un
point de bifurcation ?
Au-delà des difficultés liées à la complexité du réel, les intellectuels doivent affronter leur
énorme discrédit, exprimer les souffrances de l’époque bien mieux que ne sauraient le faire
les politiques et les experts.
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la domination absolue des Etats-Unis sur les NTIC mène vers une dépendance et une
vassalisation culturelle.
La menace sur internent provient des mastodontes qui veulent s’emparer de lui.
En effet, les citoyens se souviennent des mises en gardes lancées par Aldous Huxley
contre le faux progrès d’un monde administré par une police de pensée, qui le fait aboutir
à un conditionnement mental planétaire.
Pour Les patrons de ces entreprises, l’information est avant tout considérée comme une
simple marchandise. On est loin de la mission fondamentale des medias : éclairer et le
débat démocratique.
L’un des plus grands services des NTIC à l’économie est l’accélération des
mouvements de capitaux (compression du temps et de l’espace). A cet égard, les NTIC
aident les nouveaux maîtres du monde à faire avaler aux gens les recettes de la
mondialisation.
Le conflit du Kosovo a fourni aux décideurs, l’occasion de dessiner les grands traits d’un
projet stratégique global en matière de sécurité –complément de la mondialisation
économique.
En effet, les causes, la conduite et la finalité de cette guerre ne ressemblent pas du tout à
celles connues auparavant.
Le principe de souveraineté autorise le gouvernement d’un pays à régler ses conflits internes
en fonction de ses lois sans intervention extérieure.
Où réside désormais la souveraineté d’un pays ?
Va-t-on vers l’instauration de « souverainetés limitées » sous l’égide de l’occident ?
Ce qui rappelle la vieille figure du colonialisme : le protectorat.
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Va-t-on vers l’apparition de l’état-individu après l’apparition de l’état-nation où
chaque individu se voyant connaître les attributs et les prérogatives qu’avaient jusqu’à
présent les états ?
PRINCIPALES CONCLUSIONS
Pour arrêter cette course au désastre, il faut organiser une dissidence impliquant une
masse critique de citoyens décidés à faire prévaloir leurs droits et à favoriser l’avènement
d’une vraie société politique.
Le temps presse car une question troublante se pose de plus en plus : la démocratie est-
elle confisquée par les lobbies qui l’utilisent pour leur bénéfice quasi exclusif ?
En effet, l’hémorragie sociale a atteint des proportions saleuses. Partout, chômage et sous
emploi s’étendent. Les salaires sont bloqués et les budgets sociaux sont drastiquement
grignotés au nom de la sainte sacro-sainte compétitivité.
Si l’on ajoute à cela le cynisme des dirigeants qui à peine élus s’empressent de renier leurs
promesses électorales, le poids démesuré des groupes de pression et la montée de la
corruption dans la classe politique.
On comprend pourquoi, la démocratie est en panne, l’extrême droite monte en puissance
et pourquoi les citoyens sont en colère contre les injustices.
«Le bon sens l’emportera-t-il ? En viendra-t-on enfin à admettre que sans développement
social, il ne peut y avoir de développement économique satisfaisant ? Et qu’on ne peut
bâtir une économie solide sur une société en ruine ? »
2. Un consensus asphyxiant :
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3. La résistance s’organise :
Si le pouvoir apparaît de plus en plus, comme un exécutant des marchés financiers, des esprits
libres(au nord comme au sud) s’organisent pour combattre le modèle de société fondé sur
l’ultralibéralisme sauvage. Ils rappellent à leurs dirigeants que les citoyens préfèrent le
désordre à l’injustice.
4. le cas de l’Europe :
En Europe le nombre des exclus s’élève à 50 millions de personnes. Les sociaux démocrates
ont abandonné tout espoir de réforme et proposent aux citoyens de s’adapter (c'est-à-dire
renoncer, se soumettre, abdiquer) aux lois du marché.
Les citoyens s’interrogent sur l’intérêt de bâtir l’Europe sur les ruines de l’état providence, sur
la régression sociale, l’emploi rare, l’argent cher et la baisse des salaires.
Ils se demandent où est le progrès dans tout cela ?
De nombreux citoyens sont convaincus que la science ne peut plus rien faire ni pour eux, ni
pour la planète. De même, quand le progrès est piloté par le seul intérêt marchand, il est la
source de toutes les crises : catastrophes écologiques, sang contaminé, vache folle…
Le nazisme a trouvé dans une Allemagne en désarroi un terrain fertile. Ainsi, il a su profiter
de l’impact de la dépression économique, de la mutation convulsive du capitalisme et du
traumatisme national pour s’emparer du pouvoir.
Les citoyens sauront-ils se mobiliser pour éviter que se reproduise le néfaste précédent.
Dans l’ensemble les réfutations l’emportent contre la théorie des chocs des civilisations.
Par exemple il n’existe pas des contours identifiables des civilisations au point que des
auteurs avancent que seule une civilisation universelle existe : c’est celle du capitalisme et du
néo libéralisme.
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« En ce matin des tribus, comment faire comprendre à ceux qui, en Europe ou ailleurs rêvent
de « nations-états ethniquement purs » qu’un drapeau et un siège aux Nations Unis ne leur
permettront pas de résoudre automatiquement, leurs contradictions sociales et économiques –
à l’heure de la mondialisation. Et ils ne vont pas dissiper, magiquement, leurs instinctives
peurs de fin de millénaire. »
A l’instar des sociétés occidentales, la plupart des intellectuels ne se voient plus clairement
ans le miroir du futur. Ils semblent être gagnés par le désarroi, intimidés par les nouvelles
technologiques, troublés par la mondialisation de l’économie, préoccupés par la dégradation
de l’environnement, méfiants à l’égard des grandes institutions étatiques (Parlement, justice,
police, école, médecine, médias), fortement démoralisés par une corruption proliférante qui
gangrène tout désormais.
Mais peuvent encore relever le défi d’avoir su par leur genre, exprimer les souffrances de
l’époque bien mieux que les politiques ou les experts.
DISCUSSION ET CRITIQUE
Une bonne description, précise et complète des faits, des acteurs, des
changements et des bouleversements en cours en tenant compte des différentes
variables (politique, sociale, économique, écologique, technologique,
démographique, urbanisme…) et des inter relations entre ces variables
(approche systémique).
1. La résistance morale :
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« Après des années d’euphorie financière, de désinvolture et des supercheries, les
citoyens ressentent un fort désir de retour des activités vertueuses : l’éthique, le
travail bien fait, le sentiment de la valeur temps, la compétence, l’excellence,
l’honnêteté…Confusément chacun perçoit que c’est la seule voie permettant de
préserver la planète, d’épargner la nature, et de sauver l’homme. » p 50
2. Le développement humain :
« Les créateurs relèvent le défi d’avoir, par leur génie, à exprimer les
souffrances de l’époque bien mieux que ne sauraient le faire les politiques ou
les experts » p214
Le style journalistique,
La redondance,
Le manque de ponts logiques entre les chapitres.
i.
ACTUALITE DE LA QUESTION
L’ouvrage de Ramonet est au coeur de l’actualité, en témoignent les faits et les analyses
d’autres penseurs :
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1. L’aspect épistémologique : la formulation d'un paradigme en réaction à une crise
grave :
Ibn Khaldun était plus désireux de comprendre cette « nouvelle création » et la cause
du déclin de l'ancienne civilisation,
L'incapacité de son milieu civilisationnel à faire face aux défis du jour indiquait la
venue d'une ère nouvelle,
En fin observateur des événements, Ibn Khaldun voulait comprendre et expliquer les
raisons de ce changement historique, car il croyait que les paradigmes existants ne
pouvaient pas expliquer cet événement,
Il s'était donné le double objectif de comprendre les conditions du passé qui avaient
conduit à la situation contemporaine et de formuler des lignes directrices pour des
actions futures (processus récursif). Il a écrit :
« Aussi faut-il qu'aujourd'hui un historien dresse un tableau d'ensemble des pays et
des peuples, des usages et des croyances religieuses nouvelles » (Ibn Khaldun, cité
par Rajaee).
« Le changement fait partie intégrante de la vie et la réaction d'une personne face au
changement devrait être de formuler un nouveau paradigme pour lui donner un sens.
C'est exactement ce qu'a fait Ibn Khaldun» (Rajaee, page 3)
La même remarque vaut pour l’œuvre de Ramonet.
Des faits majeurs sont venus valider les analyses et les prédictions de l’auteur.
A cet égard il suffit de rappeler les événements du 11 septembre, la guerre en
Afghanistan, Les attentats de Madrid, de Casablanca et de Londres. L’enlisement des
Etats-Unis en Irak, la destruction du Liban, le terrorisme planétaire, La guerre de Mr
Bush contre le « mal », La mondialisation de la pauvreté de la précarité, Le rejet de la
constitution Européenne par les Français, la révolte des banlieues, L’arrivée au pouvoir
des adversaires des Etats-Unis en Amérique latine, la victoire du Hamas, la flambée des
prix de pétrole....
2. La chute du néo-libéralisme :
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En effet, l’Argentine, élève exemplaire qui a suivi au pied de la lettre toutes les
recommandations du FMI, privatisant ainsi l’ensemble du patrimoine de l’État, dont le
commerce extérieur a été entièrement libéralisé, qui a licencié des dizaines de milliers de
fonctionnaires, qui a même « dollarisé » son économie, se retrouve à présent ruinée. La
dette qui était de 8 milliards de dollars avant les privatisations, atteint un montant de 132
milliards après les ventes des biens de l’État. Où sont donc passés les fruits de la
privatisation ?
On constate donc qu’il y a un problème quand le FMI veut faire de l’Argentine un
exemple à suivre.
3. Fin de la mondialisation :
« L'économie de marché n'est pas le tout de la liberté. Elle pourrait s'en rapprocher
cependant en incluant dans la compréhension des besoins humains celui de l'aspiration
des hommes à l'égalité, à la non exclusion. Cette jonction fera l'avenir de l'économie de
marché. Sans elle, les sociétés seront vraisemblablement secouées par des crises sociales
récurrentes et dévastatrices » (Roy, 1999)
Et l’auteur de continuer :
« L'économie de marché n'est pas en cause. Comme le dit Octavio Paz, sa nécessité est
manifeste. Elle est selon le même auteur, le coeur de l'activité économique, l'un des
moteurs de l'histoire. Mais sa revendication d'autonomie absolue, sa prétention à animer
seule le développement, son souhait affirmé et réaffirmé de trouver devant elle des Etats
minimalistes, sont irrecevables. [...]
L'idée absurde d'un modèle mondial uniforme s'est elle aussi dissoute dans la crise
récente de l'économie mondiale, et avec elle, la fameuse théorie du Quick Fix, cette
irresponsable et coûteuse demande d'un ajustement universel et subit. Le philosophe
Charles Taylor a arrêté une formule définitive: «Ce qui aurait dû mourir avec le
communisme, c'est la croyance que les sociétés modernes peuvent être gouvernées
selon un seul principe, qu'il s'agisse de planification collective ou de libres jeux du
marché.»
5. La crise la plus grave :
L'économiste Michel Chossudovsky (cité par Trudel, 1998) assène des coups à un ordre
financier et économique entraînant «la mondialisation de la pauvreté» comme
conséquence des réformes proposées par le FMI et la Banque mondiale. C'est ce qui
ressort d’une étude de cas comprenant la Somalie –faite en 1989. La Banque mondiale y
proposait de relever de 3 $ à 4,50 $ le salaire mensuel d'un fonctionnaire, pourvu qu'on
licencie 25% des fonctionnaires, ce qui éviterait l'inflation.
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Pour Noam Chomsky (cité par Trudel, 1998) :«Les nombreuses études de cas qu'il
[Chossudovsky] nous offre démontrent avec perspicacité comment ces "réformes" [de la
BM et du FMI, ajustements structurels ou autres] rétablissent les modèles coloniaux, font
obstacle à toute planification nationale et à toute véritable démocratie.»
Michel Chossudovsky conclut qu’il existe bel et bien une «programmation de la misère» et
la crise que nous vivons présentement est «la plus grave de l'histoire».
Il en appelle à l'esprit critique et conseille de se méfier de la manipulation des données
statistiques (sur l'emploi notamment) et autres exposés rassurants qui ne font que conforter
les tenants du néolibéralisme et les spéculateurs.
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L’engagement de l’auteur n’affecte en rien le sérieux, les arguments et la solidité de
son travail. Nul doute que cette « géopolitique du chaos » aidera ceux, comme moi, qui
cherchent à comprendre un monde de plus incertain et complexe.
BIBLIOGRAPHIE COMPLEMENTAIRE
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