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DEUXIEME COURS : LES REGIMES POLITIQUES DEMOCRATIQUES :

TYPOLOGIE ET ANALYSE

Cours

INTRODUCTION :

• Rappel : définitions

 Régime politique : « Sous ensemble du système politique. Il représente (…)


les modes d’organisation et d’exercice du pouvoir politique »

 Régime autoritaire : « Régime à Etat fort et policier, avec des lois strictes, des
libertés très encadrées »

 Régime totalitaire : « Le totalitarisme est un système qui entend contrôler et


dominer totalement la totalité de la vie et de la pensée de la totalité des
populations, et qui interdit et réprime toute tentative de "dépassement", de
remise en question. »

 Démocratie : « Régime politique ou le pouvoir est exercé par le peuple et


pour le peuple ».

 Principe représentatif : « Principe en vertu duquel le peuple réputé souverain


délègue, par un vote au suffrage universel, à un petit nombre de mandataires
le soin d’exprimer sa volonté.

• Typologie institutionnelle classique : les régimes représentatifs


-Régimes parlementaires
-Régimes présidentiels
-Régimes mixtes

• La constitution : « Dans toute société, les institutions politiques, quel que soit leur
degré de différentiation ou de sophistication sont régies par une constitution, c’est à
dire un statut, formel, stabilisé et fluide. »

Deux fonctions à remplir :


- régler la distribution des compétences entre centre et périphérie et entre les divers
organes du pouvoir politique
- régler les procédures d’accès au pouvoir des gouvernants ou agents habilités à décider
au nom du pouvoir politique

La Constitution du 4 octobre 1958 est le texte fondateur de la Ve République. Adoptée par


référendum le 28 septembre 1958, elle organise les pouvoirs publics, définit leur rôle et leurs
relations. Elle est le quinzième texte fondamental (ou le vingt-deuxième si l'on compte les
textes qui n'ont pas été appliqués) de la France depuis la Révolution Française.
Norme suprême du système juridique français, elle a été modifiée à vingt-deux reprises depuis
sa publication par le pouvoir constituant, soit par le Parlement réuni en Congrès, soit
directement par le peuple à travers l'expression du référendum. Elle comporte actuellement
seize titres, cent quatre articles (dont deux transitoires) et un Préambule. Ce dernier renvoie

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directement et explicitement à trois autres textes fondamentaux : la Déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946
(la Constitution de la IVe République) et la Charte de l'environnement de 2004. Ces
énumérations de principes essentiels constituent avec les 104 articles ce que l’on appelle le
bloc de constitutionnalité (qui a pour le juge valeur constitutionnelle.)

I) STRUCTURES DE L’ETAT, DECENTRALISATION : la distribution des compétences


entre centre et périphérie

A) Définitions et typologie:

 Etat : « Personne morale de droit public titulaire d’un pouvoir souverain ».

Il existe différentes sortes d’Etat : tous ne sont pas constitués de la même façon et ne reposent
pas sur les même principes. Il ne s’agit pas de différents modes de gouvernements ou régimes
mais bien des différentes modalités d’organisation de l’Etat.

L’Etat peut-être composé ou unitaire.


- Composé (fédéral, confédéral) : « Etat dans lequel il y a partage du pouvoir à partir des
territoires ».

Dans l’Etat composé des populations et des territoires distincts peuvent être soumis à un
même pouvoir politique ou au contraire une population et un territoire peuvent dépendre
simultanément de deux ou plusieurs pouvoirs politiques.
Ex : Aux Etats-Unis d’Amérique, il y a un Etat fédéral et des Etats fédérés. Certaines lois ne
sont en vigueur que dans certains Etats (peine de mort) et pas dans d’autres. En revanche,
certaines lois fédérales s’appliquent à tout le territoire.

- Unitaire : « Etat dans lequel il y a une seule volonté politique donc un seul pouvoir
politique ».

L’Etat unitaire est un Etat à l’intérieur duquel les divisions rencontrées ne sont que des
divisions administratives. Par exemple en France, les régions, départements et les communes
etc. ne sont que des divisions administratives.

Typologie et fonctionnement des Etats unitaires et fédérés:

 Fédération : « Association d’Etat qui repose sur une constitution de droit interne. Les
Etats membres ont une autonomie constitutionnelle et législative ».

 Confédération : « Association d’Etat dans laquelle ils demeurent égaux et souverains


et qui repose sur un traité de droit international »

 Concentration : « Les autorités centrales prennent toutes les décisions ».

 Centralisation : « Dans un Etat unitaire situation dans laquelle les collectivités locales
sont des personnes morales de droit public mais n’ont pas de pouvoirs souverains. »

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 Déconcentration : « Etat dans lequel on a des autorités centrales mais également des
autorités locales à qui on délègue des compétences. Néanmoins, elles agissent dans le
cadre d’un seul pouvoir administratif »

 Décentralisation : « Etat dans lequel les autorités locales agissent pour le compte des
collectivités locales. Il s’y exerce un contrôle de tutelle et non une subordination.

B) Le système français décentralisé :

1) Principes et fondements de la décentralisation :

L’organisation administrative peut être aménagée suivants deux systèmes différents : la


centralisation et la décentralisation.

• La centralisation et la déconcentration :
La centralisation administrative se caractérise par l’unité de direction. Toute
l’administration est réunie en un centre unique de gestion dirigé par les autorités de l’Etat.
Tous les pouvoirs administratifs sont entre les mains des agents de l’Etat qui gèrent non
seulement les affaires nationales mais également locales. (Exemple : le régime
napoléonien au début du XIX siècle.) La centralisation renforce donc la puissance externe
et interne de l’Etat et permet de lutter contre les forces qui souhaiteraient miner l’unité de
l’Etat. Elle permet également d’assurer un fonctionnement des services publics plus
rationnelle vu que tout est géré d’un même point centralisé. Mais la centralisation génère
des lourdeurs administratives et des solutions déconnectées des réalités locales.

La déconcentration est une modalité de la centralisation qui a pour objectif d’assouplir la


centralisation. Cela consiste à attribuer des pouvoirs de décision aux représentants du
pouvoir central à l’échelle locale (préfets par exemple). La décision se prend au niveau
local mais par un agent de l’Etat subordonné au pouvoir central.

• La décentralisation :
Devant la multiplicité croissante des tâches à accomplir et les besoins à satisfaire, le
pouvoir central est amené à se décharger d’une partie de ses compétences administratives
au profit des collectivités territoriales. L’autorité centrale ne prend plus les décisions, elle
ne fait que contrôler l’action des collectivités qui sont juridiquement et financièrement
autonomes. Chaque collectivité gèrera elle-même ses affaires par ses propres moyens et à
l’aide d’organes qu’elle aura elle-même désignées (conseil municipal, régional, général
etc.)

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2) L’Etat central et les collectivités territoriales : typologie et fonctionnement. Les
principales compétences des collectivités territoriales.

Tableau montrant des exemples de répartition des compétences entre collectivités


territoriales :

Compétence Commune Département Région


Action sociale Assistantes sociales Aide à l’enfance
Protection maternelle
Financement du RMI
Etc.
Enseignement Enseignement Collèges Lycées
primaire Etablissements
d’éducation spéciale

Economie et Aménagement Financement de Pôles de recherche


développement local l’accueil des Contrat de Plan avec
entreprises l’Etat
Etc.
Voirie Routes communales Routes
départementales
Ports maritimes de
pêche et de
commerce
Logement Programme local de Plan pour le
l’habitat logement des
défavorisés
Formation Formation
professionnelle et professionnelle des
apprentissage jeunes
Apprentissage
Etc.

Actuellement en France, et depuis 1982, un processus de décentralisation important est en


cours. Beaucoup de compétences ont été transférées par l’Etat aux collectivités locales.
Celles-ci sont cependant inquiètes estimant ne pas disposer des ressources nécessaires pour
prendre en charge correctement ces nouvelles attributions. D’où des conflits avec l’Etat pour
réclamer plus de ressources pour les collectivités locales.

II. LE REGIME PRESIDENTIEL : l’exemple américain

 Définition : « Régime politique de séparation stricte et équilibrée des pouvoirs dans


lequel tout le pouvoir exécutif appartient au président élu au suffrage universel quasi
direct »

1. Les caractéristiques du régime présidentiel


Mis en œuvre par les Etats-Unis en 1787, le régime présidentiel se caractérise par une stricte
séparation des pouvoirs : le pouvoir législatif a le monopole de l’initiative et la pleine maîtrise
de la procédure législative ; le pouvoir exécutif, qui dispose d’une légitimité fondée sur le
suffrage universel, ne peut être renversé ; le, pouvoir judiciaire dispose de larges prérogatives.

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Le Président, élu au suffrage universel direct ou indirect jouit d’une profonde légitimité qui
fonde les larges pouvoirs dont il dispose. Il a le pouvoir de nommer et révoquer les ministres.
L’exécutif relevant du seul président il est à la fois chef de l’Etat et du gouvernement. Sa
responsabilité politique ne peut être mise en cause par l’assemblée mais réciproquement il
dispose de peu de moyens de contrainte à leur égard. Il ne peut pas dissoudre l’assemblée et
dispose seulement d’un droit de veto sur les textes législatifs.

2. Le processus électoral du président américain

calendrier
nature des opérations
des elections
de septembre
Entrée en course des candidats potentiels dans chaque parti.
à janvier
Elections primaires : ce sont des élections-tests dans chaque parti pour les
de février à futurs candidats ; elles se pratiquent dans 35 états et permettent de désigner
juin les délégués de chaque parti aux conventions de l'été. le new hampshire
donne le coup d'envoi des primaires.
Conventions nationales des grands partis : délégués républicains et
démocrates se réunissent dans deux grandes villes des Etats-Unis.
juillet et août
investiture du candidat pressenti dans chaque parti et formation du "ticket"
: président et vice-président.
la campagne électorale.
de septembre
Celle-ci ne commence vraiment que à partir du Labor Day (Fête du travail),
à novembre
le premier Lundi de Septembre.
novembre (le
mardi qui
suit le "election day": élection au suffrage universel
premier lundi "vote populaire" : tous les citoyens américains âgés de 18 ans.
de
novembre)
dans chaque état : session du collège électoral formé par les grands
décembre (le électeurs ; la liste des "votes électoraux" est dressée et envoyée à
premier lundi Washington au président du sénat. les 538 grands électeurs votent pour le
de décembre) candidat qu'ils se sont engagés à soutenir ; pour être élu, le candidat doit
obtenir la majorité absolue : 538/2 + 1 = 270.
séance plénière du congrès : scrutin officiel et désignation du président des
le 6 janvier
Etats-Unis.
le 20 janvier "inauguration day" : à midi, début de la nouvelle présidence.

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III. LE REGIME PARLEMENTAIRE : l’exemple anglais

Définition : « Régime, politique de séparation souple et équilibrée des pouvoirs dans lequel
l’exécutif est dualiste et le gouvernement est politiquement et collectivement responsable
devant la chambre basse et éventuellement devant le chef de l’Etat ».

1. Les caractéristiques des régimes parlementaires

La principale caractéristique de ce régime réside dans la nécessité pour le Gouvernement de


disposer de la confiance de la majorité parlementaire : il est donc responsable devant elle et
doit remettre sa démission s’il ne dispose plus d’une majorité. Pour cette raison, l’Exécutif est
dissocié entre le chef de l’Etat et le Gouvernement. Le premier, qui peut être un monarque,
incarne la continuité de l’Etat et ne participe pas à l’exercice du pouvoir en dehors de la
nomination du chef du Gouvernement. N’ayant pas, en principe, de rôle actif, il est
politiquement irresponsable. En revanche, le chef du Gouvernement et ses ministres assument
la conduite de la politique nationale sous le contrôle des assemblées parlementaires : l’autorité
et la responsabilité politique sont ainsi étroitement liées. Pour cette raison, la plupart des actes
du chef de l’Etat doivent être contresignés par les membres du Gouvernement concernés.

Le fonctionnement du régime parlementaire implique une étroite collaboration entre le


Gouvernement et les assemblées. Le plus souvent les membres du Gouvernement sont choisis
parmi les parlementaires et ont accès aux assemblées. Le Gouvernement dispose par ailleurs
de l’initiative législative et participe à l’élaboration de la loi. Compte tenu des risques de
blocage pouvant résulter de la mise en cause de la responsabilité du Gouvernement ou de la
perte de confiance dans l’une des chambres, un pouvoir de dissolution est reconnu au chef de
l’Etat ou au chef de Gouvernement. Le renversement du Gouvernement ou la dissolution
apparaissent ainsi comme deux mécanismes de régulation permettant de surmonter les
tensions qui peuvent survenir entre le Gouvernement et sa majorité. La dissolution présente,
en outre, l’intérêt de solliciter l’arbitrage des électeurs.

2. L’exemple de la Grande Bretagne : une monarchie


parlementaire

La stabilité ministérielle y est si forte que le plus souvent on peut parler de Gouvernement de
législature. Le Gouvernement disposant ainsi de la durée peut mettre en œuvre sa politique, il
devient alors prépondérant. Le bipartisme rigide que connaît la Grande Bretagne explique en
grande partie cette situation. En effet, il conduit à l’existence d’une majorité cohérente, stable
et solide ainsi qu’à la quasi-élection du Premier ministre au suffrage universel. Cela entraîne
quelques conséquences paradoxales. On constate en effet la quasi-disparition de la
responsabilité politique du Gouvernement ainsi que la transformation du rôle de la dissolution
qui devient un moyen de choisir le meilleur moment pour organiser les élections législatives.

IV. LE REGIME MIXTE

Ce régime correspond à celui de la Ve République en France depuis l’introduction de


l’élection du Président de la République au suffrage universel direct. On y trouve certaines
caractéristiques du régime présidentiel : le chef de l’Etat, élu par le peuple, choisit et révoque
les membres du Gouvernement, s’il dispose d’une majorité parlementaire conforme à ses
vues. Le régime mixte emprunte aussi des éléments au régime parlementaire : le chef du

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Gouvernement est distinct du chef de l’Etat et sa responsabilité peut être mise en cause par
l’une des deux assemblées. Le chef de l’Etat dispose du pouvoir de dissolution et le
Gouvernement bénéficie d’importantes prérogatives dans la procédure législative. Un tel
régime ne peut fonctionner qu’en cas d’accord entre le chef de l’Etat et la majorité
parlementaire : dans une telle configuration le chef du Gouvernement est doublement
responsable (devant le Président de la République et devant le Parlement). Dans le cas
contraire, le régime fonctionne comme un régime parlementaire à part entière, le Président
cède sa prééminence au Premier ministre. C’est le cas de figure de la "cohabitation" de la Ve
République.

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