Plus
de
voyages,
plus
de
sorties
à
l’opéra
ou
au
concert,
plus
de
match,
plus
de
magasins
ouverts,
(sinon
pour
les
produits
de
première
nécessité),
plus
de
diners
au
restaurant,
plus
de
bières
en
terrasse,
plus
de
baignades
à
la
plage,
plus
de
flirt
en
discothèque,
plus
de
parties
de
carte,
…
plus
rien
ou
presque.
Nous
voilà
frustrés,
pour
la
première
fois,
de
la
plupart
des
plaisirs
dont
nous
avions
l’habitude
pour
égayer
notre
existence.
Nous
sommes
repliés
sur
nous
même,
seuls
parfois,
ou
avec
un
conjoint,
parfois
avec
nos
enfants.
Comment
allons
nous
survivre
à
cette
situation
qui
commence
à
peine
et
qui
va
sans
doute
durer
un
peu
?
Aujourd’hui
c’est
du
coté
des
Epicuriens
que
nous
nous
tournons
pour
examiner
comment
ne
pas
nous
sentir
frustrés
de
ces
désirs
non
assouvis.
En
effet
pour
les
épicuriens,
la
«
vie
heureuse
»
(le
bonheur)
est
liée
à
une
absence
de
douleur,
et
à
la
satisfaction
de
certains
désirs.
Mais
attention,
contrairement
à
l’image
véhiculée
généralement,
l’épicurien
fait
une
distinction
entre
plusieurs
sortes
de
désirs,
ceux
qu’il
convient
de
suivre,
et
ceux
dont
il
est
préférable
de
s’abstenir.
Il
est
en
effet
des
désirs
naturels
et
nécessaires
(comme
boire
quand
on
a
soif
ou
manger
lorsqu’on
a
faim),
des
désirs
naturels
mais
non
nécessaires
(comme
manger
ou
boire
des
mets
délicats).
Il
n’y
a
pas
lieu
de
s’en
détourner,
mais
ils
ne
sont
pas
indispensables,
et
leur
danger
vient
d’un
usage
immodéré
vers
lesquels
ils
peuvent
nous
entrainer.
Enfin
il
existe
des
désirs
ni
naturels
ni
nécessaires,
qui
naissent
de
la
vanité
de
paraître
ou
de
posséder.
Ceux
là
sont
à
proscrire
car
impossibles
jamais
à
satisfaire
pleinement
et
ils
finissent
par
engendrer
de
la
souffrance.
La
classification
des
désirs
opérée
par
Epicure
met
clairement
en
avant
les
désirs
naturels
et
nécessaires.
En
effet,
ce
sont
ceux
qui
contribuent
au
bonheur
et
à
la
paix
du
corps,
et
plus
généralement
à
la
réalisation
d’une
«
bonne
»
vie.
Alors,
peut-‐être
contraints
et
forcés
aujourd’hui,
réapprenons
à
goûter
ces
plaisirs
naturels
et
nécessaires,
à
leur
donner
plus
de
prix
en
les
dégustant
comme
des
friandises.
Prenons
conscience
que
la
réalisation
des
désirs
ni
naturels
ni
nécessaires
est
insatiable.
Le
désir
de
possession
du
dernier
e-‐phone
ne
s’éteindra
jamais
transformant
ainsi
un
plaisir
en
souffrance.
Apprenons
à
évaluer
et
à
gérer
nos
désirs,
pour
éviter
frustrations
et
satisfactions
éphémères
et
jouir
pleinement
et
simplement
de
la
vie.
Sans
prôner
la
décroissance,
c’est
peut-‐être
le
moment
de
prendre
goût
à
la
sobriété
heureuse.
Demain
:
nous
essaierons
de
penser
avec
Blaise
Pascal