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Résumé – Le présent travail porte sur l’étude et la conception d’un capteur solaire à air destiné à la
production d’air chaud. Pour effectuer ce travail, on a adopté une approche théorique qui consiste à simuler
ce comportement par un programme informatique utilisant un modèle mathématique où tous les paramètres
caractérisant la performance du système sont évaluées instantanément durant la période d’ensoleillement.
La partie expérimentale consiste à la réalisation du modèle considéré. Enfin une interprétation des résultats
obtenus est donnée pour valider le modèle utilisé.
Abstract – This work deals with the air solar flat plate collector design intended for the hot air production.
To perform this work, one has adopted a theoretical approach that consists in the simulation of this
behaviour by a program using a mathematical model where all the parameters characterizing the system
performance evaluated instantaneously during the radiation period. The experimental part consists of the
realization of the model considered. Finally, the comparison of the result has been done so that to confirm
the theoretical model.
Mots clés : Energie solaire - Transferts de chaleur - Convection naturelle - Convection mixte - Capteur
solaire à air - Pertes de charge - Séchage.
1. INTRODUCTION
Les capteurs à air peuvent être utilisés dans beaucoup d’applications nécessitant des températures basses et
modérées, telles que le chauffage des locaux, le séchage des produits agricoles, le séchage du bois, le séchage
des briques, etc.
2. MODELISATION MATHEMATIQUE
Le capteur choisi pour notre étude est représenté en figure 2. Le capteur reçoit un éclairement global (direct
et diffus) mais celui-ci n’est pas totalement récupéré dû aux pertes thermiques.
2.1 Pertes globales d’énergies
Les pertes thermiques sont dues à la différence de température entre l’absorbeur et le milieu ambiant. Elles
se divisent en trois catégories: pertes vers l’avant, pertes vers l’arrière et pertes latérales.
33
34 D. Semmar et al.
X =1−
1708 sin (1,8 β )
Y=
( Gr . Pr . cos β)1 / 3
Gr . Pr . cos β 5830
h rva =
( )(
σ Tp + Tv Tp2 + Tv2 )
1 1
+ −1
εp εv
SIPE : Etude et Réalisation d’un Capteur… 35
Le coefficient de pertes thermiques global vers l’avant du capteur sera donné par la relation suivante :
1
U av =
1 1
+
h cve + h rve h cav + h rav
Cette procédure de calcul, étant très complexe, Duffie et Beckman donnent une relation empirique formulée
par Klein, permettant le calcul de Uav pour des températures comprises entre 0° et 200°C, avec nue précision de
0.3 [W/m2°C]. Donc, Uav devient :
−1
)( )
=
1
+
1
+
(
σ . Tp + Tamb . Tp2 + Tamb
2
U av
C Tp − Tamb
2 h cve ( εp + 0,00591 . N . h cve )
−1
+S
.
Tp N + f
2 . N + f − 0,1333 ε p −1
S = − N
εv
où : f = ( )
1 + 0,089 h cve − 0,1166 . h cve . ε p . ( 1 + 0,07866 . N )
(
C = 520 1 − 0,000051.β2 ) pour 0° ≤ β ≤ 70°
C = β = 70° pour 70° ≤ β ≤ 90°
b- Fluide caloporteur : Le fluide caloporteur, qui est l’air emprunte une certaine énergie, lors de son passage dans
la gaine, par convection, d’une part de la plaque absorbante et d’autre part de l’isolant, ce qui lui permet
d’emmagasiner une chaleur dite: ‘utile’ Qu :
( )
h1 Tp − Tmf + h 2 ( Ti − Tmf ) = Q u = m Cp
dT
dx
c- Plaque postérieure : La plaque postérieure couverte par une couche d’isolant thermique, reçoit de l’énergie par
rayonnement provenant de la plaque absorbante. Cette énergie est transmise d’une part au fluide caloporteur, et
d’autre part à l’extérieur sous forme de pertes :
( )
h r Tp − Ti = U arr ( Ti − Tamb ) + h 2 ( Ti − Tmf )
Ainsi, on établit un système d’équations régissant le transfert de chaleur dans les élément du capteur. La
résolution de ce système, nous mène à l’équation différentielle suivante :
dT 1
m Cp =
U
[ G I T − U1 ( Tmf − Tamb )]
dx 1+ 1
h
1
avec : h = h1 +
1 1
+
h2 hr
h étant le coefficient de transfert de chaleur global dans le capteur. GIT représente le produit GI par (τ α)eff.
La résolution de l’équation différentielle précédente en utilisant les conditions aux limites :
x=0 T = T1 = TFE ; x = L T = T2 = TFS
G IT G IT x
nous donne T = T1 + − T1 − Tamb + exp − Fp . U1 . b .
U1 U1 m Cp
L’équation nous permet de déterminer la température du fluide en tout point de la gaine de passage.
2.3 Rendements
2.3.1 Rendement instantané du capteur
L’analyse faite dans ce domaine par Hottel, Willier, Wortz et Bliss permet d’aboutir à une équation unique
donnant le rendement instantané du capteur que l’on définit par le rapport suivant :
Puissance thermique utile par m 2 de capteur
η =
Flux solaire incident sur le plan du capteur
Cette définition se traduit par l’expression :
Qu
η =
Ac . G I
η =
∑ Qu
Ac ∑ G I
3. CONCEPTION ET EXPERIMENTATION
Le capteur solaire à air est constitué de plusieurs éléments de matériaux différents comme sur la figure
suivante. Le déroulement des expériences a été effectué au niveau de l’université de Blida (Algérie). Les
paramètres caractérisant le site sont : Latitude : 36°31 N. ; Longitude : 2°54 E. ; Altitude : 190 m ; Albédo : 0,2.
SIPE : Etude et Réalisation d’un Capteur… 37
4. RESULTATS ET DISCUSSIONS
Les résultats sont présentés sous forme de graphes en convection naturelle et forcée.
4.1 Convection naturelle
L’évolution de l’éclairement global pour la journée considérée présente une forme en cloche pour les deux
courbes, ce qui est conforme à la théorie. En prenant la courbe théorique comme référence, on constate que la
courbe expérimentale présente une irrégularité dans sa progression journalière, ceci est dû aux passages nuageux
qui ont pu interrompre le déroulement des expériences. L’écart noté entre les deux courbes n’a pu dépasser 10
%, et ce aux environs de midi où l’éclairement est maximal.
La courbe représentative de la puissance utile est portée en figure 7. La courbe théorique présente quelques
fluctuations, cela est dû au fait que le programme de calcul des performances du capteur nécessite l’admission de
la température ambiante comme donnée calculée, or cette dernière est une donnée mesurée. Pour la courbe
expérimentale, l’influence de la perturbation est plus explicite, vue que l’on a d’autres paramètres qui
interviennent comme la température de la plaque, température moyenne du fluide, température de sortie ainsi que
les pertes thermiques. On remarque aussi que la puissance utile mesurée est presque nulle en début de journée,
ceci s'explique du fait que le capteur est à la limite du seuil de production, il arrive juste à vaincre ses pertes.
La température de sortie (Fig. 8) a une relation directe avec la puissance utile ainsi que la température
ambiante par les fluctuations que représente la courbe théorique. La progression de la température de sortie
mesurée présente une diminution au voisinage de midi.
Pour le rendement instantané, il présente un écart moyen de 15 % entre le calculé et le mesuré au voisinage
de midi. Pour le reste de la journée, la valeur du rendement calculé varie entre 31 et 43 alors que le rendement
mesuré débute à 18 % pour atteindre 14 % en fin de journée.
Fig. 10: Variation du rayonnement instantané Fig. 11: Variation de la puissance utile
Fig. 12: Variation de la température de sortie du fluide Fig. 13: Variation du rendement instantané
La progression de la température de sortie présente un écart ne dépassent pas 6 °C comme valeur maximale.
Le rendement instantané calculé varie entre 40 et 50 %, alors que le mesuré varie entre 38 et 45 %. On note
quelques perturbations dans l’allure de la courbe mesurée dû aux paramètres extérieurs.
5. CONCLUSION
L’objectif de ce travail est l’étude et la conception d’un capteur solaire à air à partir d’un modèle sélectionné
parmi d’autres. Une étude comparative entre les paramètres de performance caractérisant le modèle théorique et
ceux présentés par le banc d’essai a été effectuée. On a noté aussi que dans le cas de la convection forcée, on a
un flux d’air chaud important en débits de la température de sortie qui est inférieur à celle obtenue pour la
convection naturelle où le flux est intérieur au premier. Ce qu’on a pu conclure en fin de cette démarche, que
l’écart enregistré entre les résultats calculés et ceux mesurés n’est pas considérable.
NOMENCLATURE
Ac : Aire du capteur Gr : Nombre de Grashof
Alat : Aire latérale du capteur GI : Rayonnement global
b : Epaisseur de la lame d’air séparant la vitre Kisi : Coefficient de conductivité thermique de
de la plaque absorbante l’isolant
Cp : Chaleur spécifique de l’air Pr : Nombre de Prandtl
Eis : Epaisseur de l’isolant σ : Constante de Spefan-Boltzman
N : Nombre de vitres ε : Emissivité de la vitre
Vvent : Vitesse du vent β : Angle d’inclinaison du capteur dépendant du site
REFERENCES
[1] Howell, Bannerot and Viliet, ‘Solar Energy Systems, Analysis and Design’, Mc. Graw Hill, 1982.
[2] A.A. Sfeir et Gharracino, ‘Ingénierie des Systèmes Solaires – Application à l’Habitat’, Tech. et Nomenclature’, 1981.
[3] Z.B. Maroulis and G.D. Saravacos, ‘Solar Heating of Air for Draying Agricultural Products’, Dpt of Chemical Engineering, National
Technical University, Gr 10682, Athens, Greece.
[4] P. Bernard, J.Y. Champagne, S. El Golli et P.H. Bournot, ‘Analyse Fondamentale des Ecoulements Intervenant dans le Fonctionnement
d’un Isolateur Plan à Air’, JITH, 1983, pp. 867-875.
[5] J.M. Chasseriaux, ‘Convection Thermique et Rayonnement Solaire’, Ed. Dunod, 1984.
[6] D. Semmar, ‘Etude Numérique des Ecoulements Laminaires dans les Cavités Bidimensionnelles – Approche au Cas du Capteur Solaire à
Air’, JITH, 1995, pp. 712-721.