Vous êtes sur la page 1sur 4

Lycée Naval, Spé 2.

Transmittance de la chaîne directe


Électronique. 03. Oscillateurs.
Pour la chaîne directe, on reconnaît la structure d’un amplificateur non inverseur.
Oscillateurs En considérant l’ALI idéal et fonctionnant en régime linéaire, on en déduit :
s R2
H(jω) = = 1 +
1 Oscillateur quasi-sinusoïdal r R1

1.1 Principe Transmittance de la chaîne retour

Un oscillateur sinusoïdal est un système bouclé placé dans un état d’instabilité. Expression :
Il est constitué d’une chaîne directe H(p) et d’un quadripôle de réaction K(p). Le quadripôle associé à la chaîne retour porte le nom de « filtre de Wien » de
fonction de transfert :
r Transmittance s
1 1 1
H(p) chaîne directe: H(p) K(jω) = ×   avec ω0 =
3 1 ω ω0 RC
chaîne retour: K(p) 1+j× −
3 ω0 ω
r Transmittance s transmittance de la boucle: Remarque : pour déterminer la fonction de transfert du filtre de Wien, on peut
K(p) T(p)=H(p).K(p) considérer les impédances équivalentes aux associations série et parallèle d’un
condensateur et d’un conducteur ohmique :
1 1 + jRCω R
Zs = R + = et Zp =
1.2 Conditions d’oscillation (condition de Barkhausen) jCω jCω 1 + jRCω
Le système bouclé oscille à condition qu’il existe une pulsation ω0 pour laquelle : Zp
En appliquant la formule du pont diviseur de tension, on en déduit : K = .
Zs + Zp
T (jω0 ) = H(jω0 ).K(jω0 ) = 1
Analyse :
Cette condition se traduit par les relations : GdB ω/ω0
|T (jω0 )| = 1 et arg (T (jω0 )) = 0 [2π]
10−1 100 101 102

1.3 Exemple : « l’oscillateur à pont de Wien » −10

H R2 chaîne retour −20

R1 C K
− R −30

+
s r −40
r
R C On est en présence d’un filtre passe-bande, peu sélectif (facteur de qualité
chaîne directe 1
Q = 1/3), de pulsation de résonance ωc = ω0 = et de gain maximal 1/3.
RC

1
Condition d’oscillations Étude expérimentale
Analyse en terme de transmittance
15 Courbes experimentales, R =1kΩ, C =10nF
La condition d’oscillation impose l’existence d’un ω vérifiant H(jω).K(jω) = 1. R2 ' 2R1 s
10
r
? Comme H est réelle, il faut K également réelle, c’est à dire ω = ω0 . 5

tensions (V)
? Pour ω = ω0 , K = 1/3, ce qui impose H = 3, c’est à dire R2 = 2R1 . 0
Analyse en terme d’équation différentielle 5
10
En partant des fonctions de
 transfert, on écrit :

R2 1 1 15
s= 1+ r et r = ×  s 0 60 120 180
R1 3
1+j×
1 ω

ω0 15
3 ω0 ω R2 =4R1 s
10
C’est à dire : r
5

tensions (V)
      
ω ω0 R2 R2
s 3+j − = 1+ s ⇒ −ω 2 s + ω0 2 − jωs + ω02 s = 0 0
ω0 ω R1 R1
5
On revient alors en représentation temporelle :
d2 s(t)
 
R2 ds(t)
10
+ ω0 2 − + ω02 s(t) = 0 15
dt2 R1 dt 0 60 120 180
t (µs)
Pour obtenir l’équation d’un oscillateur harmonique, le coefficient associé au terme
de dérivée première doit être nul ce qui impose : R2 /R1 = 2 , le système oscillant 60000 Spectres de la tension en sortie ALI
alors à sa pulsation propre ω0 . 50000 R2 ' 2R1
40000
30000
Obtention expérimentale des oscillations 20000
10000
→ Démarrage des oscillations 0
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000
80000
Pour assurer l’apparition des oscillations, le système doit être légèrement instable. 70000 R2 =4R1
Le gain de l’amplificateur doit donc être légèrement supérieur à 3, c’est à dire 60000
50000
R2 /R1 légèrement supérieur à 2. 40000
30000
Ce résultat est compatible avec l’équation différentielle. Pour R2 > 2R1 , l’équation 20000
10000
différentielle est celle d’un système instable (coefficients de signes distincts). 0
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000
→ Stabilisation des oscillations f (Hz)
L’amplitude des oscillations est limitée par les non-linéarités du système : pour Pour un gain de la chaîne directe qui dépasse sensiblement le cas critique, on
|s| > Vsat , l’ALI bascule en mode de saturation ; durant cette phase, le signal est constate que les signaux s’écartent notablement d’une sinusoïde, avec l’apparition
atténué ; au bilan, les apports (ALI en mode linéaire) compensent les pertes (ALI d’harmoniques dans le spectre caractérisant l’importance des non linéarités du
en mode saturé). montage.

2
2 Oscillateurs de relaxation La tension décroît jusqu’à −kVsat (pt. D). Cette valeur est atteinte à l’instant t1 :
Vsat
−kVsat = kVsat − t1 ⇔ t1 = 2kτ
2.1 Principe, schéma fonctionnel τ
La tension de sortie bascule alors à +Vsat (pt. E).
Très généralement, un oscillateur à relaxation peut être réalisé à l’aide d’un mon-
tage astable qui associe un comparateur à hystérésis et un intégrateur. dvr Vsat
Seconde phase : vr (t = t+
1 ) = −kVsat , vs = +Vsat , = >0
hystérésis inverseur hystérésis dt τ
vr vs vr vs La tension vr croît proportionnellement au temps jusqu’à atteindre +kVsat en une
vr durée 2kτ (pt. B), la tension de sortie bascule à nouveau ce qui ramène le système
vs vr vs
dans son état initial (pt. C).
t t t En conclusion :
t
? la tension de sortie vs est une tension créneau prenant les valeurs ±Vsat ,
vr vs vr vs
+ 1τ −1
τ
? la tension retour vr est une tension triangulaire oscillant entre −kVsat et +kVsat ,
? la période vaut T = 4kτ
intégrateur intégrateur inverseur vs vr
Vsat
Pour la suite on considère le schéma fonctionnel de gauche dont les chaînes directe kVsat
C B
et retour peuvent être caractérisées selon :
t
chaîne directe vs chaîne retour
E Vsat B −kVsat
A D E

−Vb Vb = kVsat dv r
τ = vs
dt 2.3 Réalisation pratique
vr
Montage :
D −Vsat C

+
courant
2.2 Séquences de fonctionnement nul
On suppose que le système est initialement dans l’état A : vr = 0, vs = +Vsat . R2
R1
dvr Vsat
L’équation d’évolution de vr s’écrit : = > 0. L’amplitude de la tension R
dt τ
vr augmente jusqu’à atteindre Vb = kVsat , il y a alors basculement de la tension
de sortie. On choisit cet instant comme nouvel instant initial. vr C vs
dvr Vsat
Première phase : (pt. C) vr (t = 0+ ) = kVsat , vs = −Vsat , =− <0
dt τ
 
Vsat t
vr (t) = − t + cste ⇒ vr (t) = Vsat k −
τ τ

3
Chaîne retour : pseudo-intégrateur Capacités exigibles :
v 1 → Oscillateur quasi-sinusoïdal :
La fonction de transfert de la chaîne retour s’écrit : K = r =
vs 1 + jRCω Exprimer les conditions théoriques (gain et fréquence) d’auto-oscillation sinusoï-
1 dale d’un système linéaire bouclé.
La chaîne retour ne constitue un intégrateur idéal que si RCω  1 : K ' Analyser sur l’équation différentielle l’inégalité que doit vérifier le gain de l’am-
jRCω
dvr plificateur afin d’assurer le démarrage des oscillations.
L’équation différentielle associée s’écrit : vr + τ = vs avec τ = RC. Interpréter le rôle des non linéarités dans la stabilisation de l’amplitude des oscil-
dt
lations.
À la place de portions de droite (cas de l’intégrateur idéal), la tension vr évolue Réaliser un oscillateur quasi-sinusoïdal et mettre en évidence la distor-
selon des portions d’exponentielles (charge et décharge d’un condensateur au sein sion harmonique des signaux par une analyse spectrale
d’un circuit RC soumis à un échelon de tension).
Oscillateur de relaxation, R1 = R2 , R =50kΩ, C =10nF → Oscillateur de relaxation :
15 Décrire les différentes séquences de fonctionnement. Exprimer les conditions de
vs basculement. Déterminer la période d’oscillation.
10 vr Réaliser un oscillateur de relaxation et effectuer une analyse spectrale
5 des signaux générés
tension (V)

0
5
10
15
0 1,0 2,0 3,0
t (ms)

Première phase (C à D) : vr (t = 0+ ) = kVsat , vs = −Vsat


La solution de l’équation différentielle est de la forme : vr (t) = −Vsat + Ae−t/τ ;
de la condition initiale, on déduit :
vr (t) = −Vsat + (1 + k)Vsat e−t/τ
Le basculement a lieu pour vr = −kVsat , c’est à dire à l’instant t1 
: 
−t /τ 1+k
vr (t1 ) = −kVsat = −Vsat + (1 + k)Vsat e 1 ⇒ t1 = τ ln
1−k
 
1+k
L’évolution est symétrique sur la seconde phase, ce qui donne T = 2τ ln
1−k
pour la période des signaux.

Vous aimerez peut-être aussi