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Instrumentation – Capteurs
Saı̈d MOUSSAOUI
said.moussaoui@ec-nantes.fr
2020 – 2021
Table des matières
1 Les capteurs 1
1.1 Définitions fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Constitution d’un capteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Choix d’un capteur industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5 Rappel des unités de base du systèmes international . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5 Introduction à LabVIEW 49
5.1 Environnement du logiciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.2 Outils de programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.3 Acquisition de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.4 Exercices de prise en main du logiciel LabView . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
6 Travaux pratiques 71
6.1 Traitement du signal sous LabVIEW . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Une telle opération nécessite la mise en oeuvre d’une série de matériel dont chacun joue
un rôle particulier. A l’origine de cette chaı̂ne se trouve le capteur chargé du prélèvement
de l’information sur le processus et de sa transformation en un signal électrique. Cette
transformation dite transduction est réalisée par l’exploitation ingénieuse d’une loi physique.
Les principes de transduction mis en oeuvre dans la conception des capteurs sont très divers.
De plus, les grandeurs à mesurer sont généralement multiples. Enfin, les conditions d’environ-
nement, d’implémentation et d’utilisation sont souvent très variées selon les applications. La
combinaison de ces différents facteurs, en vue de l’adaptation du système de mesure à chaque
besoin spécifique, aboutit à une extrême diversification des capteurs disponibles dans le marché.
Par ailleurs, on assiste aujourd’hui à une utilisation toujours croissante des capteurs dans tous les
secteurs ayant des activités scientifiques, techniques et industrielles. Ce développement résulte en
particulier de l’utilisation accrue des systèmes à base de microprocesseurs capables de traiter en
un temps réduit un flux important de données pour la supervision et la commande de processus.
6 TABLE DES MATIÈRES
Les capteurs
D’un point de vue technologique, le rôle de la mesure consiste à garantir la qualité d’un produit
ou d’un procédé par raccordement à une référence légale. Ainsi, elle permet de contrôler, de
développer des processus de production ou encore de réaliser des essais permettant d’améliorer,
de conforter ou de découvrir de nouvelles connaissances.
Le terme instrumentation désigne l’ensemble des systèmes permettant soit l’acquisition des
mesures sur un objet d’investigation, soit le contrôle par rétroaction d’un procédé. En ce sens,
les instruments constituent les outils de la mesure et du contrôle.
Une telle opération nécessite la mise en œuvre d’un dispositif de mesure dans lequel chaque
élément joue un rôle particulier. A l’origine de cette chaı̂ne se trouve le capteur chargé du
prélèvement de l’information sur le processus et de sa transformation en un signal électrique.
Cette transformation dite transduction est réalisée par l’exploitation ingénieuse d’une loi
physique.
Les principes de transduction mis en œuvre dans la conception des capteurs sont très divers.
De plus, les grandeurs à mesurer sont généralement multiples. Enfin, les conditions d’environ-
nement, d’implémentation et d’utilisation sont souvent très variées selon les applications. La
combinaison de ces différents facteurs, en vue de l’adaptation du système de mesure à chaque
besoin spécifique, aboutit à une extrême diversification des capteurs disponibles dans le marché.
Cette définition fait appel à la notion de grandeur qui correspond à l’attribut d’un phénomène,
d’un corps ou d’une substance, qui est susceptible d’être distingué qualitativement et déterminé
quantitativement.
2 Chapitre 1. Les capteurs
Le mesurande. La quantité que l’on cherche à mesurer sera appelée mesurande, qui sera
noté le plus souvent m. Le mesurande n’est en général par directement utilisable et constitue le
signal d’entrée du capteur.
Le signal de mesure. La mesure s est une grandeur électrique exploitable qui peut être une
impédance électrique, une charge électrique, un courant ou une différence de potentiel.
L’étalonnage. L’expression s = F (m) est établie par une opération que l’on appelle
étalonnage : on connait à l’aide d’un étalon différentes valeurs du mesurande m, on relève
pour ces valeurs (m1 , m2 , ..., mn ) les valeurs des signaux électriques délivrés par le capteur
(s1 , s2 , ..., sn ) et on trace la caractéristique s = F (m) qui est appelée courbe d’étalonnage du
capteur. Cette courbe est ensuite utilisée pour déduire la valeur du mesurande pour toute valeur
de s.
1.2 Constitution d’un capteur 3
Chaı̂ne de mesure. On appelle chaı̂ne de mesure l’ensemble des dispositifs ayant un rôle
spécifique et disposés en cascade entre l’organe d’entrée (le capteur) et l’organe de sortie (outils
de visualisation ou de stockage de données) de l’appareil de mesure. Les chaı̂nes de mesure
ont une structure plus ou moins complexe : chaı̂ne ouverte, bouclée, chaı̂nes à plusieurs voies
parallèles avec éventuellement des organes communs (cas du multiplexage utilisé pour traiter
plusieurs mesures distinctes en cascade).
D’une façon générale, la chaı̂ne de mesure assure cinq fonctions distinctes : la transduction, la
conversion, la transmission, le traitement du signal, et l’affichage de l’information.
si l’on considère ` grandeurs d’influence. On peut énumérer plusieurs grandeurs d’influence. Les
principales sont :
— la température qui est la grandeur d’influence la plus répandue et la plus gênante,
— l’humidité,
— les vibrations acoustiques ou mécaniques et les chocs,
— les perturbations électromagnétiques,
— l’alimentation électrique du capteur.
Ces capteurs sont conçus à partir des effets physiques qui assurent la conversion de l’énergie
propre au mesurande en énergie sous la forme de tension, de courant ou de charge électrique
(générateur). L’énergie propre au mesurande peut être mécanique, thermique ou de rayonne-
ment. C’est le cas par exemple des thermocouples, des capteurs piézo-électriques. Les signaux
délivrés sont souvent de très faible puissance et doivent être amplifiés pour pouvoir les interpréter
ou les transmettre à distance.
1.2 Constitution d’un capteur 5
Table 1.1 – Exemple de phénomènes physiques exploités par des capteurs actifs
Figure 1.5 – Illustration des effets exploités dans le cas des capteurs actifs
à partir de la tension aux bornes d’un condensateur placé aux bornes de l’élément
piézoélectrique.
4. Effet d’induction électromagnétique. Lorsqu’un conducteur se déplace dans un champ
d’induction fixe, il est le siège d’une force électromotrice proportionnelle à sa vitesse de
déplacement.
Application : Mesure de la vitesse de déplacement.
5. Effet photoélectrique. On en distingue plusieurs qui diffèrent par leurs manifestations
mais qui ont pour origine commune la libération de charges électriques dans la matière
sous l’influence d’un rayonnement lumineux ou plus généralement électromagnétique.
6. Effet Hall. Soit un matériau semi-conducteur, sous forme de plaquette, parcouru par un
courant d’intensité I et soumis à une induction B faisant un angle θ avec le courant. Il
apparaı̂t dans une direction perpendiculaire à l’induction et au courant une tension vh
proportionnelle à I, B, sin θ.
Application : mesure de la position d’un aimant lié proche de la plaque à partir de la
mesure de vh et la connaissance de B et I.
Table 1.2 – Exemple de propriétés électriques sensibles dans des capteurs passifs
Le montage en pont est dérivé du montage potentiométrique. Il est constitué d’un double
potentiomètre avec mesure différentielle de tension. La mesure est moins sensibles aux dérivées
de la source et aux bruits. Pour les capteurs résistifs, on utilise un pont de Wheastone. Pour
les capteurs capacitifs, on utilise le pont de Nernst ou celui de de Sauty, tandis que pour
les capteurs inductifs, on utilise le pont de Hay ou le pont de Maxwell.
Les oscillateurs, quant à eux, délivrent un signal dont la fréquence est modulée par le
mesurande, ce qui lui assure une bonne protection contre les parasites. De plus, la conversion
du signal sous forme numérique est facilitée puisqu’il suffit de faire un comptage de périodes.
Il existe deux types d’oscillateurs : les oscillateurs sinusoı̈daux et les oscillateurs de relaxation.
La fréquence de l’oscillateur sinusoı̈dal est fixée par la fréquence de résonance d’un circuit
constitué d’une bobine d’inductance et d’un condensateur associé en série ou en parallèle.
L’évolution du mesurande autour de sa position d’origine entraı̂ne la modulation de la fréquence
de l’oscillateur.
L’oscillateur de relaxation génère des signaux rectangulaires dont la fréquence est liée à la valeur
des composants du circuit. Cette fréquence est modulée par les variations de l’impédance du
mesurande.
Les capteurs à sortie électrique peuvent être classés selon trois catégories :
1. Les capteurs analogiques. Le signal fourni par le capteur est analogique et est souvent
de faible puissance. On les qualifie de capteur bas niveau. Dans le cas où une électronique
de conditionnement est incluse dans le boitier du capteur, le signal de sortie sera alors
de puissance plus grande (0-10 V ou 4-20 mA) et le capteur est souvent appelé capteur-
transmetteur.
2. Les capteurs numériques. Le signal fourni par le capteur est directement codé sous une
forme numérique au sein même du capteur. Le signal peut être absolu dans le cas d’une
transmission en mode parallèle (le signal est codé sur plusieurs bits qui sont transmis
en parallèle sur plusieurs fils) ou incrémental dans le cas d’une transmission série (le
signal codé sur plusieurs bits sera transmis sur un seul fil, les bits du code étant transmis
séquentiellement). Dans le dernier cas, le signal sera composé d’une suite d’impulsions
électriques qu’il est nécessaire de compter pour retrouver la valeur mesurée. Les capteurs
numériques portent souvent le nom de codeurs ou compteurs.
3. Les capteurs logiques. Le signal ne compte que deux états ou valeurs possibles. La
transition correspond au franchissement d’un seuil de la part du mesurande. Ces capteurs
de type tout-ou-rien portent le nom de détecteurs.
8 Chapitre 1. Les capteurs
Dans le cas de signaux analogiques, on distingue le mode de transmission directe (pour une
courte distance) du mode de transmission par modulation d’une onde porteuse (modification de
l’une des caractéristiques de l’onde hautes fréquences, dite porteuse, par le signal de mesure).
La porteuse sert de support de transmission pour une longue distance et en général on choisit
une onde sinusoı̈dale dont on modulera l’amplitude, la fréquence ou la phase.
Dans le cas de capteurs numériques, on utilisera les liaisons parallèle (RJ25) ou série (RS232)
ainsi que les différents bus d’instrumentation (GPIB, PXI, CAN, etc.). La transmission sous
forme numérique présente l’avantage d’une plus grande robustesse via-à-vis du bruit pouvant
apparaı̂tre sur la ligne de transmission.
Domaine de non-détérioration. Défini par les valeurs limites, hors du domaine nominal
d’utilisation, que peuvent atteindre les grandeur d’intérêt et les grandeurs d’influence sans que
les caractéristiques métrologiques soient altérées après retour dans le domaine nominal. Les
altérations causées au capteur seront donc réversibles dans ce cas.
Domaine de non-destruction. Il définit les valeurs limites des valeurs des grandeurs
d’intérêt et d’influence, au delà duquelles les altérations causées au capteurs seront non
10 Chapitre 1. Les capteurs
Etendue de mesure. L’étendue de mesure d’un capteur est définie par la différence
algébrique entre les valeurs limites que peut atteindre la grandeur à mesurer. En général,
celle-ci correspond à la différence entre les valeurs limites du domaine nominal d’utilisation.
En pratique, l’étendue de mesure est un paramètre déterminant pour le choix d’un capteur. Elle
est souvent exprimée en décibels
mmax
EM (dB) = 20 log10
mmin
1.3.2 La précision
La valeur mesurée par un capteur diffère toujours de la valeur vraie du mesurande. L’écart entre
la valeur vraie et la valeur mesurée résulte en particulier des imperfections du capteur ou de
son électronique de conditionnement ou de la méthodologie de la mesure.
L’écart qui peut être calculé et qui peut être (ou non) corrigé (ou compensé) porte le nom
d’erreur de mesure. L’écart qui provient de la variation de paramètre non-contrôlé et qui ne
peut être qu’estimé porte le nom d’incertitude de mesure.
Les erreurs de mesure ont des causes systématiques que l’opérateur peut calculer et décider
de corriger ou non. Citons :
— les erreurs sur la valeur d’une grandeur de référence (erreur sur le zéro),
— les erreurs dues à l’étalonnage,
— les erreurs dues aux grandeurs d’influence telles que la température,
— les erreurs dues aux conditions d’alimentation (fluctuations du générateur de ten-
sion/courant),
— les erreurs dues à l’exploitation du signal de sortie (erreur de linéarité).
Les incertitudes de mesure ont des causes accidentelles (ou aléatoires) que l’opérateur ne
peut corriger. Il peut simplement estimer leur ordre de grandeur. On peut citer :
1.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs 11
Figure 1.9 – Distribution des mesures autour de la valeur vraie du mesurande en présence (ou
absence) d’erreurs de justesse et/ou de fidélité.
La précision qualifie l’aptitude d’un capteur à délivrer une valeur mesurée qui individuellement,
soit proche de la valeur vraie du mesurande. Un capteur précis est donc à la fois fidèle (pas
d’incertitude de mesure) et juste (par d’erreur de mesure).
La précision est spécifiée quantitativement par l’écart de précision. Cette écart définit l’inter-
valle, autour de la valeur mesurée, à l’intérieur duquel la valeur vraie du mesurande se trouve.
L’écart de précision résulte de la combinaison des écarts de fidélité et de justesse selon :
q
p = 2j + 2f , (1.1)
où j est le biais quantifiant l’écart de justesse et f est l’écart-type qui représente l’écart de
fidélité (2f est appelé variance). Ces grandeurs sont des valeurs absolues exprimées dans l’unité
du mesurande.
12 Chapitre 1. Les capteurs
L’erreur de précision, ep est exprimée dans une valeur relative en rapportant l’écart de linéarité
à la valeur vraie de la grandeur à mesurer.
p
ep (%) = 100 . (1.2)
mvraie
1.3.3 La linéarité
Un capteur est dit linéaire dans une plage déterminée de la grandeur à mesurer si, dans cette
plage, les variations du signal de mesure sont proportionnelles aux variations de la grandeur à
mesurer. La sensibilité est alors indépendante de la valeur du mesurande.
L’écart de linéarité, ` , est l’écart maximal existant entre la courbe d’étalonnage du capteur
s = F (m) et l’approximation linéaire slin = S m+m0 de cette courbe sur l’étendue de la mesure.
On peut obtenir une telle approximation par la méthode des moindres carrés.
Une conséquence importante de la linéarité est la simplicité du traitement du signal pour accéder
à la valeur numérique de la variation du mesurande à partir du signal de mesure. Cet intérêt de
la linéarité est tel que lorsque le capteur n’est pas linéaire, on se trouve amené à inclure dans la
chaı̂ne de mesure des dispositifs de corrections, dits de linéarisation, dont le rôle est de rendre
les signal de mesure proportionnel aux variations du mesurande.
1.3.4 La sensibilité
Elle est définie d’une façon générale par le rapport de variation du signal de sortie à la variation
du mesurande pour une valeur donnée de mesurande. Mathématiquement elle correspond à la
ds
dérivée S = F 0 (m) = .
dm
1.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs 13
Ainsi pour que la sensibilité soit indépendante de m, il faut que la caractéristique du capteur
soit linéaire s = Sm + s0 .
1.3.5 La rapidité
Cette caractéristique est reflétée par le temps de réponse du capteur. Elle exprime l’aptitude
du capteur à suivre dans le temps les variations de la grandeur à mesurer.
Le temps de réponse est l’intervalle de temps qui s’écoule après variation brusque de la grandeur
à mesurer jusqu’à ce que le capteur délivre une valeur à sa sortie ne différant pas de sa valeur
finale d’un certain pourcentage.
Un temps de réponse doit donc toujours être donné avec l’écart auquel il correspond (ex. on
utilise généralement le temps de réponse 5%). Un capteur est d’autant plus rapide que son
temps de réponse est court. Ce paramètre est un critère de choix de capteur pour mesurer des
grandeurs qui peuvent présenter des variations rapides au cours du temps.
Figure 1.12 – Illustration du temps de réponse à % d’un capteur. Dans le cas d’une réponse
de premier ordre le temps de réponse à 37% correspond à sa constante de temps τ .
14 Chapitre 1. Les capteurs
Le choix d’un capteur industriel apparaı̂t comme l’art du compromis entre plusieurs ca-
ractéristiques pouvant être contradictoires. Il nécessite une bonne connaissance des dispositifs
existants, de leurs caractéristiques générales, avantages et inconvénients. Enfin le choix passe
par la définition précise du besoin.
Mesurande Capteur
analogique numérique logique
nature type bas niveau haut niveau absolu incrémental détecteur
√ √ √
Température – – –
√ √ √
Pression absolue – –
√ √ √
relative – –
√ √ √
différentielle – –
√ √
Force, poids – – – –
√
Couple – – – – –
√ √ √ √
Déplacement rectiligne –
√ √ √ √
angulaire –
√ √
Position – – – –
√ √
Vitesse rectiligne – – –
√ √ √
angulaire – –
√ √
Accélération – – – –
√ √ √ √
Débit liquide/gaz –
√ √ √
Niveau liquide – –
Table 1.3 – Liste des possibilités de choix de capteur en fonction de la grandeur à mesurer
La plupart des dispositifs ne sont aptes à traiter le signal électrique que sous forme de tension.
Le rôle du conditionneur est donc de convertir, lorsqu’elle n’est pas une tension, la grandeur
électrique de sortie du capteur, ou ses variations par rapport à un état d’origine, en une tension
dont l’amplitude ou la période sont déterminées par la sortie du capteur.
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Chapitre 5
Introduction à LabVIEW
L’idée de LabVIEW est de remplacer ces instruments classiques de mesure et d’analyse par
un ordinateur muni de cartes spécifiques et de logiciels appropriés. Les cartes permettent de
convertir des signaux électriques provenant des capteurs en données numériques. Ainsi, un seul
ordinateur muni d’une carte d’acquisition et de LabVIEW est capable de remplacer plusieurs
appareils de mesure (voltmètre, fréquencemètre, oscilloscope, etc.). De plus, on pourra traiter,
analyser et archiver les mesures effectuées et les résultats du traitement.
On parle d’instruments virtuels par analogie avec les instruments classiques de mesure et d’ana-
lyse. Le rôle d’un VI est de traiter les données, à partir d’un fichier, saisies au clavier ou encore
fournies par une carte d’acquisition, de les analyser, et de les présenter au travers d’interfaces
graphiques permettant d’exploiter et de piloter le programme, ou encore de transmettre le
résultat du traitement vers d’autres périphériques.
1. http://www.ni.com/labview/
50 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW
La fenêtre de démarrage disparaı̂t dès l’ouverture d’un VI ou projet. Cependant, celle-ci peut
être affichée en sélectionnant Affichage>Fen^ etre de démarrage dans la barre des menus.
Dans la suite on se focalisera sur le cas où l’on décide d’ouvrir un VI vide.
La face-avant. Celle-ci constitue l’interface utilisateur du VI car elle contient les différents
éléments interactifs. Il s’agit, soit de commandes (actions de l’utilisateur vers l’instrument ; par
exemple des boutons rotatifs, des boutons-poussoirs ou des menus de sélection) ou d’indicateurs
(visualisation et affichage sur des graphes ou des indicateurs). Par défaut, cette fenêtre est de
couleur grise.
5.1 Environnement du logiciel 51
Le diagramme. Celui-ci contient le code graphique du VI. On y retrouve toutes les variables
associées aux objets déposés dans la face-avant et tous les opérateurs nécessaires à la réalisation
du traitement sur les données. Ces opérateurs sont issus des bibliothèques intégrées à LabVIEW.
Cette fenêtre est initialement de couleur blanche.
L’icône et le connecteur. Un VI peut être utilisé comme un sous-VI, c’est à dire comme
fonction dans un autre VI. Pour cela il doit posséder une icône et un connecteur. L’icône est
affichée dans le coin supérieur droit de la face-avant et du diagramme. Elle permet d’identifier
facilement le VI et le type de fonction qu’il réalise. Le connecteur représente l’ensemble des
terminaux du VI qui correspondent à toutes ses variables d’entrée et de sortie.
Icone Connecteur
Afin d’éditer un VI, trois palettes de LabVIEW offrent les options nécessaires pour la création
de la face-avant ainsi que l’écriture du code dans le diagramme : la palette des outils, la
palette des commandes et la palette des fonctions.
La palette des outils est utilisée aussi bien dans la face-avant que dans le diagramme. On y
accède en sélectionnant Affichage>Palette des outils. Elle contient les outils nécessaires
pour l’édition et la mise au point des objets du diagramme et de la face-avant.
Par ailleurs, il existe plusieurs types de VI qui constituent les fonctions de base intégrées dans
LabVIEW.
1. Les fonctions de base sont les éléments d’exploitation fondamentaux (addition, mul-
tiplication, etc.),
2. Les VI standards sont des VI réalisant une opération plus complexe et qui peuvent être
modifiés,
3. Les VI Express qui sont des VI interactifs qui contiennent une boite de dialogue qui
permet de régler les paramètres. Il est fortement conseillé d’utiliser ces VI Express dès
que cela est possible car il requièrent un minimum de câblage.
Les VI Express apparaissent sur le diagramme sur un fond bleu alors que les fonctions de base
sont jaunes et les sous VI sont de couleur grise.
On peut également opter pour une exécution en continu du VI (bouton avec deux flèches
blanches). Pour arrêter le VI dans ce cas, il faut cliquer sur le bouton Arr^
et d’exécution.
Le bouton Pause permet de suspendre/reprendre l’exécution du VI.
Les terminaux. Ce sont les ports par lesquels les données passent entre le diagramme et
la face-avant, ainsi qu’entre les sous-VI et le diagramme. On distingue les terminaux d’entrée
correspondant aux commandes et les terminaux de sortie liées aux indicateurs.
Les noeuds. Ce sont les éléments d’exécution de programme, analogues aux instructions,
opérateurs, fonctions et sous-programmes des langages de programmation conventionnels
Les fils de liaison. Les données sont transmises entre les noeuds du diagramme à l’aide des
fils de liaison. Chaque fil de liaison a une source de donnée unique mais peut être relié à plusieurs
fonctions ou VI qui utilisent ces données. Chaque fil de liaison est de couleur, style et épaisseur
qui dépendent du type de données qu’il véhicule :
— Trait fin pour les variables scalaires, Trait plein pour les tableau 1D (vecteurs) et traits
double pour les tableaux 2D (matrices). Les traits sont discontinus pour les variables
booléennes et les chaı̂nes de caractères.
— Orange pour les réels, Bleu pour les entiers, Vert pour les variables booléens et Rose pour
les chaı̂nes de caractères.
Un fil de liaison brisé apparaissant sous forme d’un trait noir en pointillé avec un X en rouge
signifie que la liaison entre les noeuds sélectionnés est impossible pour cause d’incompatibilité
de type de données. Pour supprimer les liaisons erronées on utilisera le raccourci Ctrl-B.
Les options d’aide. Au cours de l’édition du diagramme une aide contextuelle est disponible
en sélectionnant le noeud et appuyant sur les touches Ctrl-H. On peut également obtenir une
aide détaillée.
Cependant, comme l’option d’aide détaillée nécessite des ressources mémoire très importantes,
on se contentera de l’aide contextuelle.
visualisation et la lecture d’un VI, on prendra soin à la disposition des variables et fonctions sur
le diagramme et on déposera les objets sur la face-avant et le diagramme, selon une séquence
logique allant de la gauche vers la droite.
Boucle While
Boucle For
La structure Case. Dans le cas où le terminal de sélection est un entier, et non un booléen,
cette structure condition devient une structure ”CASE” dans laquelle plusieurs cas en fonction
de la valeur numérique peuvent être envisagés. Chaque opération sera programmée dans le cadre
correspondant qui est identifié par la valeur de la variable du terminal de sélection.
58 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW
Les boı̂tes de calcul. Ces structures permettent d’écrire en mode texte un bout du pro-
gramme en utilisant la même syntaxe que dans le langage C. Ces boites sont utiles pour réaliser
des équations très compliquées et/ou comprenant plusieurs variables car il est plus simple
d’écrire le code pour des calculs mathématiques que de le créer graphiquement. On peut se
servir du VI express formule.
Les tunnels de structure. Ces tunnels apparaissent sous forme d’un carré coloré sur le bord
de la structure (cf. exemple de la structure condition ou la boite de calcul). Le résultat du calcul
n’est transmis à l’extérieur de la structure qu’une fois que la boucle aura terminé son exécution.
Les Registres à décalage. Dans le cas des boucles While et For, le transfert des données
entre l’intérieur et l’extérieur de la structure ne se fait qu’en DEBUT et FIN d’exécution de
la boucle, i.e. c’est à dire après N itérations dans le cas de la boucle For. Cependant, si l’on
souhaite réaliser ce transfert à chaque itération on utilise les registres à décalage.
Création d’un tableau : Pour créer un tableau manuellement, il faut d’abord insérer une
commande de type tableau dans la face-avant (à partir de la palette des commandes, rubrique
tableaux et clusters). Par défaut, le tableau est vide et il faut donc insérer dans celui-ci un
élément qui peut être une commande ou indicateur numérique, booléen, chaı̂ne, chemin. Tous
les éléments du tableau seront donc du même type que cet élément inséré. Pour créer un
tableau multidimensionnel il faut faire un clic droit sur l’afficheur d’indice et sélectionner
ajouter une dimension dans le menu local.
On peut également créer un tableau en utilisant une boucle For dont le nombre d’itération est
fonction de la taille du tableau. Pour cela dans le tunnel de la structure il faut faire un clic droit
et activer l’indexation (cf. figure ci-dessous).
60 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW
Manipulation des tableaux. La manipulation des tableaux se fait en utilisant les fonctions
disponibles dans la rubrique palette des fonctions>programmation>tableaux . Plusieurs
types d’opérations sont déjà pré-programmées, telles que la lecture de la taille du tableau,
l’extraction d’un partie du tableau ou d’un seul élément de celui-ci. Par exemple, la fonction
Indexer un tableau accepte un tableau de dimension n en entrée. Dès que le tableau est
relié à cette fonction, les noms des terminaux d’entrée et de sortie changent pour s’adapter à
la dimension du tableau en entrée. Selon la valeur des variables reliées aux terminaux d’entrée,
on peut récupérer un élément ou une partie du tableau.
chemin du fichier ainsi que les paramètres d’écriture/lecture (type de fichier, format d’édition).
Un double clic permet également d’accéder à cette fenêtre si l’on veut modifier ces réglages.
L’acquisition du signal à l’aide de LabVIEW se fait au moyen d’une carte dédié à l’acquisition
(DAQ). Cependant, pour choisir les paramètres d’acquisition (fréquence d’échantillonnage, type
de numérisation) il est nécessaire d’établir une communication entre LabVIEW et la carte
d’acquisition. Afin d’assurer cette communication, National Instruments a conçu deux outils
nécessaires : MAX et Ni-DAQmx.
MAX : qui signifie Measurement and Automation Explorer, permet de préparer le système à
l’acquisition avant de se lancer dans la programmation sous LabVIEW. Cet outil
— affiche la liste des périphériques et des instruments connectés au système,
— permet de configurer le matériel, spécifier les voies et les échelles,
— offre la possibilité d’exécuter des tests pour vérifier le bon fonctionnement des
périphériques.
62 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW
• Après validation de la sélection de la voie physique, s’ouvre une autre fenêtre qui permet de
spécifier les paramètres liés à l’acquisition du signal.
• Dans cette fenêtre, il faut indiquer la gamme du capteur, c’est à dire la valeur minimale
et maximale du signal électrique. Ce paramètre est important car il influe sur la qualité de
numérisation (i.e. la résolution).
64 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW
• Il faut également, spécifier les paramètres liés à la mesure et à l’échelle du signal. On choisit
le mode mesure différentielle (la mesure correspond à une différence de potentiel entre les deux
bornes de l’entrée) et on considère que les données sont préalablement à la bonne échelle (donc,
pas de mise à l’échelle). Cependant selon le type de capteur, on pourrait avoir à choisir une
méthode de mise à l’échelle spécifique (linéaire, polynomiale).
• Il faut enfin spécifier les paramètres liés à l’échantillonnage. On peut choisir de mesurer
un échantillon à la demande ou encore N échantillons, mais dans ce cas il faut indiquer le
nombre de points et la fréquence d’échantillonnage. On choisira N = 1000 et une fréquence
d’échantillonnage de fe = 1kHz.
• Après validation des paramètres, L’assistant DAQ va créer le VI d’acquisition qui sera placé
dans le diagramme (prévoir quelques secondes d’attente pour la création automatique du VI).
Dès sa création, le VI sera prêt à l’acquisition de 1000 échantillons à une fréquence de 1 kHz à
chaque itération de la boucle While, par exemple.