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EI1

Instrumentation – Capteurs

Saı̈d MOUSSAOUI

said.moussaoui@ec-nantes.fr

Département Automatique et Robotique

2020 – 2021
Table des matières

1 Les capteurs 1
1.1 Définitions fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Constitution d’un capteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Choix d’un capteur industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5 Rappel des unités de base du systèmes international . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2 Le conditionnement des capteurs 17

5 Introduction à LabVIEW 49
5.1 Environnement du logiciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.2 Outils de programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.3 Acquisition de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.4 Exercices de prise en main du logiciel LabView . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

6 Travaux pratiques 71
6.1 Traitement du signal sous LabVIEW . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

A Spécifications constructeur de la carte d’acquisition NI USB-6009 75


Introduction

L’instrumentation relève d’activités scientifiques et technologiques qui conduisent à la mesure.


Elle assure le lien entre les phénomènes physiques, chimiques ou biologiques et leur perception
par l’homme. En constante évolution, l’instrumentation occupe une place prépondérante dans
le domaine de s sciences industrielles et de l’ingénierie au sens large.

A la base de l’instrumentation, la mesure autorise la compréhension de phénomènes observables


dans notre environnement par la déduction et la vérification expérimentale. Effectuer une
mesure, c’est déterminer quantitativement la valeur d’une grandeur de nature quelconque
et l’exprimer dans une unité appropriée. L’opération de mesure implique la comparaison de
la grandeur à mesurer avec une grandeur de référence. Cette comparaison peut se faire de
manière directe, mais le plus souvent, la grandeur à mesurer est traduite en une autre grandeur,
généralement de nature électrique, pouvant ensuite être transmise à distance et exploitée pour
toute sorte d’usage : supervision, diagnostic ou commande d’un procédé industriel par exemple.

Une telle opération nécessite la mise en oeuvre d’une série de matériel dont chacun joue
un rôle particulier. A l’origine de cette chaı̂ne se trouve le capteur chargé du prélèvement
de l’information sur le processus et de sa transformation en un signal électrique. Cette
transformation dite transduction est réalisée par l’exploitation ingénieuse d’une loi physique.

Les principes de transduction mis en oeuvre dans la conception des capteurs sont très divers.
De plus, les grandeurs à mesurer sont généralement multiples. Enfin, les conditions d’environ-
nement, d’implémentation et d’utilisation sont souvent très variées selon les applications. La
combinaison de ces différents facteurs, en vue de l’adaptation du système de mesure à chaque
besoin spécifique, aboutit à une extrême diversification des capteurs disponibles dans le marché.

Par ailleurs, on assiste aujourd’hui à une utilisation toujours croissante des capteurs dans tous les
secteurs ayant des activités scientifiques, techniques et industrielles. Ce développement résulte en
particulier de l’utilisation accrue des systèmes à base de microprocesseurs capables de traiter en
un temps réduit un flux important de données pour la supervision et la commande de processus.
6 TABLE DES MATIÈRES

Rappel des unités de base du systèmes international


Ce système comprend sept unités censées quantifier des grandeurs physiques indépendantes :
m : Le mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une
durée de 1/299 792 458 de seconde
kg : Le kilogramme est l’unité de masse ; il est égal à la masse du prototype international
du kilogramme
s : La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la
transition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium
133.
A : L’ampère est l’intensité d’un courant constant qui, maintenu dans deux conducteurs
parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire négligeable et placés à une
distance de 1 mètre l’un de l’autre dans le vide produirait entre ces deux conducteurs
une force égale à 2 · 10−7 newton par mètre de longueur.
K : Le Kelvin, unité de température thermodynamique, est la fraction 1/273,16 de la
température thermodynamique du point triple de l’eau
mol : La mole est la quantité de matière d’un système contenant autant d’entités
élémentaires qu’il y’a d’atomes dans 0,012 kilogramme de carbone 12.
cd : La candela est l’intensité lumineuse, dans une direction donnée, d’une source qui
émet un rayonnement monochromatique de fréquence 540 · 1012 Hz et dont l’intensité
énergétique dans cette direction est 1/683 watt par stéradian.
Chapitre 1

Les capteurs

Dans toute activité humaine, la notion de mesure correspond à l’établissement d’une


relation entre un phénomène naturel ou artificiel et un ensemble de symboles, généralement des
nombres, en vue de s’en faire une représentation la plus fiable possible. Cette représentation
est alors classée sur une échelle ordonnée de valeurs.

D’un point de vue technologique, le rôle de la mesure consiste à garantir la qualité d’un produit
ou d’un procédé par raccordement à une référence légale. Ainsi, elle permet de contrôler, de
développer des processus de production ou encore de réaliser des essais permettant d’améliorer,
de conforter ou de découvrir de nouvelles connaissances.

Le terme instrumentation désigne l’ensemble des systèmes permettant soit l’acquisition des
mesures sur un objet d’investigation, soit le contrôle par rétroaction d’un procédé. En ce sens,
les instruments constituent les outils de la mesure et du contrôle.

Une telle opération nécessite la mise en œuvre d’un dispositif de mesure dans lequel chaque
élément joue un rôle particulier. A l’origine de cette chaı̂ne se trouve le capteur chargé du
prélèvement de l’information sur le processus et de sa transformation en un signal électrique.
Cette transformation dite transduction est réalisée par l’exploitation ingénieuse d’une loi
physique.

Les principes de transduction mis en œuvre dans la conception des capteurs sont très divers.
De plus, les grandeurs à mesurer sont généralement multiples. Enfin, les conditions d’environ-
nement, d’implémentation et d’utilisation sont souvent très variées selon les applications. La
combinaison de ces différents facteurs, en vue de l’adaptation du système de mesure à chaque
besoin spécifique, aboutit à une extrême diversification des capteurs disponibles dans le marché.

1.1 Définitions fondamentales

La mesure. Le terme mesure désigne l’ensemble d’opérations ayant pour objet la


détermination de la valeur d’une grandeur.

Cette définition fait appel à la notion de grandeur qui correspond à l’attribut d’un phénomène,
d’un corps ou d’une substance, qui est susceptible d’être distingué qualitativement et déterminé
quantitativement.
2 Chapitre 1. Les capteurs

Le mesurande. La quantité que l’on cherche à mesurer sera appelée mesurande, qui sera
noté le plus souvent m. Le mesurande n’est en général par directement utilisable et constitue le
signal d’entrée du capteur.

Le capteur. Le rôle du capteur est de convertir un grandeur d’intérêt m en une grandeur


électrique directement mesurable, que l’on appellera s. Cette grandeur mesurable doit cependant
être totalement indépendante des autres grandeurs pouvant influer sur le capteur. Ces grandeurs
portent le nom de grandeurs d’influence.

Figure 1.1 – Principe général d’un capteur

Le signal de mesure. La mesure s est une grandeur électrique exploitable qui peut être une
impédance électrique, une charge électrique, un courant ou une différence de potentiel.

La relation de transduction. La relation qui lie la mesure s au mesurande m, soit s = F (m),


est souvent de forme non-linéaire. Cette relation dépend de :
— la loi physique régissant le capteur,
— la construction pratique du capteur,
— l’environnement du capteur.

Figure 1.2 – Etalonnage d’un capteur et son utilisation pour la mesure

L’étalonnage. L’expression s = F (m) est établie par une opération que l’on appelle
étalonnage : on connait à l’aide d’un étalon différentes valeurs du mesurande m, on relève
pour ces valeurs (m1 , m2 , ..., mn ) les valeurs des signaux électriques délivrés par le capteur
(s1 , s2 , ..., sn ) et on trace la caractéristique s = F (m) qui est appelée courbe d’étalonnage du
capteur. Cette courbe est ensuite utilisée pour déduire la valeur du mesurande pour toute valeur
de s.
1.2 Constitution d’un capteur 3

Chaı̂ne de mesure. On appelle chaı̂ne de mesure l’ensemble des dispositifs ayant un rôle
spécifique et disposés en cascade entre l’organe d’entrée (le capteur) et l’organe de sortie (outils
de visualisation ou de stockage de données) de l’appareil de mesure. Les chaı̂nes de mesure
ont une structure plus ou moins complexe : chaı̂ne ouverte, bouclée, chaı̂nes à plusieurs voies
parallèles avec éventuellement des organes communs (cas du multiplexage utilisé pour traiter
plusieurs mesures distinctes en cascade).

Figure 1.3 – Constitution d’une chaine de mesure analogique

D’une façon générale, la chaı̂ne de mesure assure cinq fonctions distinctes : la transduction, la
conversion, la transmission, le traitement du signal, et l’affichage de l’information.

1.2 Constitution d’un capteur

Figure 1.4 – Constitution d’un capteur

Les parties constitutives d’un capteur sont les suivantes


1. Le corps d’épreuve. Il s’agit d’un élément mécanique qui réagit sélectivement au me-
surande. Il a pour rôle de transformer la grandeur à mesurer en une autre grandeur
physique dite mesurable. Cette grandeur constitue la sortie du corps d’épreuve.
2. l’élément de transduction. Il s’agit d’un élément sensible qui traduit les réactions du
corps d’épreuve en une grandeur électrique constituant le signal de sortie.
3. le boitier de protection. Il s’agit d’un élément mécanique de protection, de maintien
et de fixation du capteur. Il permet également d’assurer l’indépendance de la sortie du
capteur vis-à-vis de certaines grandeurs d’influence.
4. le module de conditionnement. Il assure plusieurs fonctions telles que :
4 Chapitre 1. Les capteurs

— l’alimentation électrique du capteur (si cela est nécessaire),


— la mise en forme et l’amplification du signal de sortie,
— le filtrage, la correction et le traitement analogique du signal,
— la conversion du signal (analogique/numérique, tension/fréquence).

1.2.1 Les grandeurs d’intérêt


Les capteurs doivent permettre de mesurer des grandeurs physiques très diverses. Ces grandeurs
peuvent être statiques ou dynamiques.
En statique, le mesurande conserve dans le temps une valeur stable ou lentement variable
(par rapport à l’échelle du temps de mesure). C’est le domaine des phénomènes continues.
On convient de classer dans le domaine statique ou quasi-statique les phénomènes variant
de 0 à quelques dizaines de Hz (moins de 10 périodes par seconde).
En dynamique, le mesurande varie en fonction du temps selon une loi de fréquence élevée.
On convient de partager le domaine dynamique en plusieurs tranches :
— Très basses fréquences (TBF) : de 10 à 250 Hz.
— Basses fréquences (BF) : de 250 à 2 KHz.
— Moyennes fréquences (MF) : de 2 KHz à 10 KHz.
— Hautes fréquences (HF) : au delà de 10 KHz.

1.2.2 Les grandeurs d’influence


Si la réponse du capteur dépend d’une grandeur physique autre que le mesurande, on qualifiera
cette grandeur physique de grandeur d’influence. La caractéristique du capteur devient alors
sous la forme
s = F (m) −→ s = F` (m, g1 , g2 , ..., g` )

si l’on considère ` grandeurs d’influence. On peut énumérer plusieurs grandeurs d’influence. Les
principales sont :
— la température qui est la grandeur d’influence la plus répandue et la plus gênante,
— l’humidité,
— les vibrations acoustiques ou mécaniques et les chocs,
— les perturbations électromagnétiques,
— l’alimentation électrique du capteur.

1.2.3 Le mode de fonctionnement des capteurs


Les capteurs fonctionnent selon deux principes de base suivant l’origine du signal électrique de
sortie. On distingue les capteurs actifs fonctionnant en générateur et les capteurs passifs
fonctionnant en impédance.

1.2.3.1 Les capteurs actifs

Ces capteurs sont conçus à partir des effets physiques qui assurent la conversion de l’énergie
propre au mesurande en énergie sous la forme de tension, de courant ou de charge électrique
(générateur). L’énergie propre au mesurande peut être mécanique, thermique ou de rayonne-
ment. C’est le cas par exemple des thermocouples, des capteurs piézo-électriques. Les signaux
délivrés sont souvent de très faible puissance et doivent être amplifiés pour pouvoir les interpréter
ou les transmettre à distance.
1.2 Constitution d’un capteur 5

Mesurande Effet utilisé grandeur de mesure


Température thermoélectricité Tension
Flux lumineux photoémission Courant
pyroélectricité Charge
photovoltaı̈que Tension
Force, pression, accélération piézoéléctricité Charge
Position effet Hall Tension
Vitesse induction électromagnétique Tension

Table 1.1 – Exemple de phénomènes physiques exploités par des capteurs actifs

Figure 1.5 – Illustration des effets exploités dans le cas des capteurs actifs

1. Effet thermoélectrique. Un circuit formé de deux conducteurs de natures chimiques


différentes, et dont les jonctions sont à des températures T1 et T2 différentes, est le
siège d’une force électromotrice, e, fonction de T1 et T2 .
Application : Détermination à partir de la mesure de e de la température T1 lorsque
T2 est connue.
2. Effet pyroélectrique. Certains cristaux ont une polarisation électrique spontanée qui
dépend de leurs température.
Application : Un flux de rayonnement lumineux absorbé par ce cristal pyroélectrique
entraı̂ne la variation de sa température et donc une modification de sa polarisation qui
est mesurable par la variation de la tension aux bornes d’un condensateur associé.
3. Effet piézoélectrique. L’application d’une force et plus généralement d’une contrainte
mécanique à certains matériaux dits piézo-électriques, le quartz par exemple, entraı̂ne une
déformation qui suscite l’apparition de charges électriques égales et de signes contraires
sur les faces opposées.
Application : Mesures de forces ou de grandeurs s’y ramenant (pression, accélération)
6 Chapitre 1. Les capteurs

à partir de la tension aux bornes d’un condensateur placé aux bornes de l’élément
piézoélectrique.
4. Effet d’induction électromagnétique. Lorsqu’un conducteur se déplace dans un champ
d’induction fixe, il est le siège d’une force électromotrice proportionnelle à sa vitesse de
déplacement.
Application : Mesure de la vitesse de déplacement.
5. Effet photoélectrique. On en distingue plusieurs qui diffèrent par leurs manifestations
mais qui ont pour origine commune la libération de charges électriques dans la matière
sous l’influence d’un rayonnement lumineux ou plus généralement électromagnétique.
6. Effet Hall. Soit un matériau semi-conducteur, sous forme de plaquette, parcouru par un
courant d’intensité I et soumis à une induction B faisant un angle θ avec le courant. Il
apparaı̂t dans une direction perpendiculaire à l’induction et au courant une tension vh
proportionnelle à I, B, sin θ.
Application : mesure de la position d’un aimant lié proche de la plaque à partir de la
mesure de vh et la connaissance de B et I.

1.2.3.2 Les capteurs passifs


Pour ces capteurs, c’est l’impédance Z = F (m) des capteurs (soit R, L ou C) qui est
sensible aux variations du mesurande qui peut agir soit sur les paramètres dimensionnels
(épaisseur, longueur, etc.) soit sur les propriétés électriques du matériau constitutif des cap-
teurs (perméabilité, diélectrique ou résistivité). Ces variations d’impédance ne sont mesurables
que par l’intermédiaire d’un circuit de conditionnement. Les capteurs passifs sont de véritables
éléments passifs électriques qui dissipent l’énergie sous forme d’effet Joule, ER = R I 2 , ou qui
1
emmagasinent de l’énergie électrostatique, EC = C V 2 , ou de l’énergie électromagnétique,
2
1
EL = L I 2 . Il agissent donc comme des modulateurs agissant sur l’énergie fournie par une
2
source extérieure. Le signal de sortie est souvent une tension continue ou modulée en fréquence.

Mesurande Propriété électrique sensible Type de matériaux


Température résistivité Platine, Nickel, Semi-conducteur
Très basse température constante diélectrique Verre
Flux lumineux résistivité Semi-conducteurs
Déformation résistivité Alliages résistifs NiCr
perméabilité magnétique Alliages ferromagnétiques
Position résistivité Polymères résistifs
Humidité résistivité Chlorure de lithium
constante diélectrique Alumine, polymère
Niveau constante diélectrique Liquides isolants

Table 1.2 – Exemple de propriétés électriques sensibles dans des capteurs passifs

1.2.4 Le conditionnement des capteurs passifs


Le conditionnement d’un capteur passif a pour but de traduire sous la forme d’un signal
électrique les variations d’impédance de l’élément de transduction. Le conditionneur est
constitué d’une source de tension ou de courant et généralement d’autres impédances. On
1.2 Constitution d’un capteur 7

distingue deux types de conditionneurs : les montages potentiométriques et les oscillateurs.

Le montage potentiométrique est le plus simple à élaborer. Cependant, il est assez


sensible aux fluctuations de la source électrique et aux parasites. Dans ce type de montage,
l’impédance du capteur est placée en série avec une impédance connue. Quand le capteur est
purement résistif, on utilise de préférence une source de tension ou de courant continu. Pour
les impédances capacitives ou inductives, on utilise une source sinusoı̈dale.

Le montage en pont est dérivé du montage potentiométrique. Il est constitué d’un double
potentiomètre avec mesure différentielle de tension. La mesure est moins sensibles aux dérivées
de la source et aux bruits. Pour les capteurs résistifs, on utilise un pont de Wheastone. Pour
les capteurs capacitifs, on utilise le pont de Nernst ou celui de de Sauty, tandis que pour
les capteurs inductifs, on utilise le pont de Hay ou le pont de Maxwell.

Les oscillateurs, quant à eux, délivrent un signal dont la fréquence est modulée par le
mesurande, ce qui lui assure une bonne protection contre les parasites. De plus, la conversion
du signal sous forme numérique est facilitée puisqu’il suffit de faire un comptage de périodes.
Il existe deux types d’oscillateurs : les oscillateurs sinusoı̈daux et les oscillateurs de relaxation.

La fréquence de l’oscillateur sinusoı̈dal est fixée par la fréquence de résonance d’un circuit
constitué d’une bobine d’inductance et d’un condensateur associé en série ou en parallèle.
L’évolution du mesurande autour de sa position d’origine entraı̂ne la modulation de la fréquence
de l’oscillateur.

L’oscillateur de relaxation génère des signaux rectangulaires dont la fréquence est liée à la valeur
des composants du circuit. Cette fréquence est modulée par les variations de l’impédance du
mesurande.

1.2.5 Les trois types de capteurs

Les capteurs à sortie électrique peuvent être classés selon trois catégories :

1. Les capteurs analogiques. Le signal fourni par le capteur est analogique et est souvent
de faible puissance. On les qualifie de capteur bas niveau. Dans le cas où une électronique
de conditionnement est incluse dans le boitier du capteur, le signal de sortie sera alors
de puissance plus grande (0-10 V ou 4-20 mA) et le capteur est souvent appelé capteur-
transmetteur.
2. Les capteurs numériques. Le signal fourni par le capteur est directement codé sous une
forme numérique au sein même du capteur. Le signal peut être absolu dans le cas d’une
transmission en mode parallèle (le signal est codé sur plusieurs bits qui sont transmis
en parallèle sur plusieurs fils) ou incrémental dans le cas d’une transmission série (le
signal codé sur plusieurs bits sera transmis sur un seul fil, les bits du code étant transmis
séquentiellement). Dans le dernier cas, le signal sera composé d’une suite d’impulsions
électriques qu’il est nécessaire de compter pour retrouver la valeur mesurée. Les capteurs
numériques portent souvent le nom de codeurs ou compteurs.
3. Les capteurs logiques. Le signal ne compte que deux états ou valeurs possibles. La
transition correspond au franchissement d’un seuil de la part du mesurande. Ces capteurs
de type tout-ou-rien portent le nom de détecteurs.
8 Chapitre 1. Les capteurs

1.2.6 Transmission du signal de mesure


La méthode de transmission du signal de mesure dépend du type de capteur (analogique,
numérique ou logique).

Figure 1.6 – Transmission de données

Dans le cas de signaux analogiques, on distingue le mode de transmission directe (pour une
courte distance) du mode de transmission par modulation d’une onde porteuse (modification de
l’une des caractéristiques de l’onde hautes fréquences, dite porteuse, par le signal de mesure).
La porteuse sert de support de transmission pour une longue distance et en général on choisit
une onde sinusoı̈dale dont on modulera l’amplitude, la fréquence ou la phase.

Dans le cas de capteurs numériques, on utilisera les liaisons parallèle (RJ25) ou série (RS232)
ainsi que les différents bus d’instrumentation (GPIB, PXI, CAN, etc.). La transmission sous
forme numérique présente l’avantage d’une plus grande robustesse via-à-vis du bruit pouvant
apparaı̂tre sur la ligne de transmission.

1.2.7 Les capteurs intelligents


On désigne par capteur intelligent un ensemble de mesure d’une grandeur physique constitué
de deux parties :
— une chaı̂ne de mesure pilotée par un microprocesseur,
— une interface de communication bidirectionnelle.
La chaı̂ne de mesure comporte :
— le capteur principal spécifique au mesurande ciblé, et identifiable par un code stocké
sur une PROM (Programmable Read Only Memory : mémoire programmable à lecture
seule),
— les capteurs secondaires propres aux grandeurs d’influence susceptibles d’affecter la
réponse du capteur principal,
— les dispositifs de numérisation du signal de mesure délivré par chaque capteur,
— un microprocesseur affecté aux tâches de : gestion de l’acquisition, correction de l’effet
des grandeurs d’influence, linéarisation, diagnostic des capteurs.
1.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs 9

L’interface de communication bidirectionnelle assure la liaison du capteur à un calculateur


central via un bus partagé entre plusieurs capteurs intelligents. Les messages porteurs du code
du capteur concerné transitent par l’interface
— dans le sens calculateur vers capteur : configuration, auto-étalonnage,
— dans le sens capteur vers calculateur : résultats de mesure, état de la chaı̂ne (saturation,
défaillance).
Le capteur intelligent offre des avantages spécifiques : configurabilité à distance, crédibilité des
mesures, aide à la maintenance, répartition des tâches et déchargement du calculateur central.

Figure 1.7 – Constitution d’un capteur intelligent

1.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs


1.3.1 Les limites d’utilisation
Domaine nominal d’utilisation. Celui-ci est défini par les valeurs limites {mmin , mmax }
que peuvent atteindre et conserver de façon permanente ou temporaire, d’une part la grandeur
d’intérêt, et d’autre part les grandeurs d’influence, sans que les caractéristiques métrologiques
du capteur soient modifiées. Ce domaine correspond aux conditions normales d’utilisation du
capteur.

Domaine de non-détérioration. Défini par les valeurs limites, hors du domaine nominal
d’utilisation, que peuvent atteindre les grandeur d’intérêt et les grandeurs d’influence sans que
les caractéristiques métrologiques soient altérées après retour dans le domaine nominal. Les
altérations causées au capteur seront donc réversibles dans ce cas.

Domaine de non-destruction. Il définit les valeurs limites des valeurs des grandeurs
d’intérêt et d’influence, au delà duquelles les altérations causées au capteurs seront non
10 Chapitre 1. Les capteurs

Figure 1.8 – Limites d’utilisation d’un capteur

réversibles. Dans ce cas, la réutilisation du capteur dans le domaine nominal nécessitera un


nouvel étalonnage.

Etendue de mesure. L’étendue de mesure d’un capteur est définie par la différence
algébrique entre les valeurs limites que peut atteindre la grandeur à mesurer. En général,
celle-ci correspond à la différence entre les valeurs limites du domaine nominal d’utilisation.

En pratique, l’étendue de mesure est un paramètre déterminant pour le choix d’un capteur. Elle
est souvent exprimée en décibels
mmax
EM (dB) = 20 log10
mmin

1.3.2 La précision
La valeur mesurée par un capteur diffère toujours de la valeur vraie du mesurande. L’écart entre
la valeur vraie et la valeur mesurée résulte en particulier des imperfections du capteur ou de
son électronique de conditionnement ou de la méthodologie de la mesure.
L’écart qui peut être calculé et qui peut être (ou non) corrigé (ou compensé) porte le nom
d’erreur de mesure. L’écart qui provient de la variation de paramètre non-contrôlé et qui ne
peut être qu’estimé porte le nom d’incertitude de mesure.

Les erreurs de mesure ont des causes systématiques que l’opérateur peut calculer et décider
de corriger ou non. Citons :
— les erreurs sur la valeur d’une grandeur de référence (erreur sur le zéro),
— les erreurs dues à l’étalonnage,
— les erreurs dues aux grandeurs d’influence telles que la température,
— les erreurs dues aux conditions d’alimentation (fluctuations du générateur de ten-
sion/courant),
— les erreurs dues à l’exploitation du signal de sortie (erreur de linéarité).

Les incertitudes de mesure ont des causes accidentelles (ou aléatoires) que l’opérateur ne
peut corriger. Il peut simplement estimer leur ordre de grandeur. On peut citer :
1.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs 11

Figure 1.9 – Distribution des mesures autour de la valeur vraie du mesurande en présence (ou
absence) d’erreurs de justesse et/ou de fidélité.

— les erreurs liées aux indéterminations intrinsèques des caractéristiques du capteur


(résolution, réversibilité, hystérisis),
— les erreurs dues aux grandeurs d’influence non-maı̂trisées.
Les incertitudes de mesure entraı̂nent une dispersion des résultats lors des mesures répétées.
Leur traitement statistique permet de déterminer la valeur la plus probable de la valeur
mesurée et de fixer les limites de l’incertitude.

La précision qualifie l’aptitude d’un capteur à délivrer une valeur mesurée qui individuellement,
soit proche de la valeur vraie du mesurande. Un capteur précis est donc à la fois fidèle (pas
d’incertitude de mesure) et juste (par d’erreur de mesure).
La précision est spécifiée quantitativement par l’écart de précision. Cette écart définit l’inter-
valle, autour de la valeur mesurée, à l’intérieur duquel la valeur vraie du mesurande se trouve.
L’écart de précision résulte de la combinaison des écarts de fidélité et de justesse selon :
q
p = 2j + 2f , (1.1)

où j est le biais quantifiant l’écart de justesse et f est l’écart-type qui représente l’écart de
fidélité (2f est appelé variance). Ces grandeurs sont des valeurs absolues exprimées dans l’unité
du mesurande.
12 Chapitre 1. Les capteurs

L’erreur de précision, ep est exprimée dans une valeur relative en rapportant l’écart de linéarité
à la valeur vraie de la grandeur à mesurer.
p
ep (%) = 100 . (1.2)
mvraie

1.3.3 La linéarité
Un capteur est dit linéaire dans une plage déterminée de la grandeur à mesurer si, dans cette
plage, les variations du signal de mesure sont proportionnelles aux variations de la grandeur à
mesurer. La sensibilité est alors indépendante de la valeur du mesurande.

L’écart de linéarité, ` , est l’écart maximal existant entre la courbe d’étalonnage du capteur
s = F (m) et l’approximation linéaire slin = S m+m0 de cette courbe sur l’étendue de la mesure.

` = max |slin (m) − F (m)|, (1.3)


m∈[mmin ,mmax ]

On peut obtenir une telle approximation par la méthode des moindres carrés.

L’erreur de linéarité, notée e` , est exprimée en pourcentage de l’excursion de la mesure sur


l’étendue de mesure.
`
e` (%) = 100 . (1.4)
smax − smin
En général smax = F (mmax ) et smin = F (mmin ).

Figure 1.10 – Ecart de linéarité de la caractéristique statique d’un capteur

Une conséquence importante de la linéarité est la simplicité du traitement du signal pour accéder
à la valeur numérique de la variation du mesurande à partir du signal de mesure. Cet intérêt de
la linéarité est tel que lorsque le capteur n’est pas linéaire, on se trouve amené à inclure dans la
chaı̂ne de mesure des dispositifs de corrections, dits de linéarisation, dont le rôle est de rendre
les signal de mesure proportionnel aux variations du mesurande.

1.3.4 La sensibilité
Elle est définie d’une façon générale par le rapport de variation du signal de sortie à la variation
du mesurande pour une valeur donnée de mesurande. Mathématiquement elle correspond à la
ds
dérivée S = F 0 (m) = .
dm
1.3 Caractéristiques métrologiques des capteurs 13

Ainsi pour que la sensibilité soit indépendante de m, il faut que la caractéristique du capteur
soit linéaire s = Sm + s0 .

Figure 1.11 – Sensibilité d’un capteur

1.3.5 La rapidité
Cette caractéristique est reflétée par le temps de réponse du capteur. Elle exprime l’aptitude
du capteur à suivre dans le temps les variations de la grandeur à mesurer.
Le temps de réponse est l’intervalle de temps qui s’écoule après variation brusque de la grandeur
à mesurer jusqu’à ce que le capteur délivre une valeur à sa sortie ne différant pas de sa valeur
finale d’un certain pourcentage.

Un temps de réponse doit donc toujours être donné avec l’écart auquel il correspond (ex. on
utilise généralement le temps de réponse 5%). Un capteur est d’autant plus rapide que son
temps de réponse est court. Ce paramètre est un critère de choix de capteur pour mesurer des
grandeurs qui peuvent présenter des variations rapides au cours du temps.

Figure 1.12 – Illustration du temps de réponse à  % d’un capteur. Dans le cas d’une réponse
de premier ordre le temps de réponse à 37% correspond à sa constante de temps τ .
14 Chapitre 1. Les capteurs

1.4 Choix d’un capteur industriel


Le choix d’un capteur industriel dépend de nombreuses considérations techniques et
économiques liées à la nature de la grandeur à mesurer, aux conditions d’utilisation, aux
systèmes de mesure ou de commande dont on dispose. Il appartient à l’utilisateur de pondérer
chaque paramètre en fonction de l’application considérée.

Le choix d’un capteur industriel apparaı̂t comme l’art du compromis entre plusieurs ca-
ractéristiques pouvant être contradictoires. Il nécessite une bonne connaissance des dispositifs
existants, de leurs caractéristiques générales, avantages et inconvénients. Enfin le choix passe
par la définition précise du besoin.

1.4.1 Définition du cahier des charges


Cette première étape correspond à l’expression du besoin de l’utilisateur. Elle peut elle-même
être scindée en deux étapes : (1) la définition du type de matériel, (2) la définition des ca-
ractéristiques essentielles.

Définition du type de matériel. Cela concerne d’abord la nature et le type de grandeur


à mesurer et ensuite le type de capteur (analogique, numérique ou logique) qui dépend essen-
tiellement du type de signal souhaité en sortie. Ce choix dépend essentiellement de l’utilisation
de la mesure (supervision, commande, diagnostic, transmission) et du matériel de traitement à
disposition. Le tableau 1.3 illustre certaines possibilités de choix.

Mesurande Capteur
analogique numérique logique
nature type bas niveau haut niveau absolu incrémental détecteur
√ √ √
Température – – –
√ √ √
Pression absolue – –
√ √ √
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√ √ √
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√ √ √ √
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√ √ √ √
angulaire –
√ √
Position – – – –
√ √
Vitesse rectiligne – – –
√ √ √
angulaire – –
√ √
Accélération – – – –
√ √ √ √
Débit liquide/gaz –
√ √ √
Niveau liquide – –

Table 1.3 – Liste des possibilités de choix de capteur en fonction de la grandeur à mesurer

Définition des caractéristiques recherchées. Il s’agit de préciser les caractéristiques


métrologiques essentielles, les conditions d’utilisation, les spécifications géométriques et les pos-
sibilités économiques, voire aussi ergonomiques.
1.5 Rappel des unités de base du systèmes international 15

1.4.1.1 Caractéristiques métrologiques


Trois caractéristiques fondamentales doivent être précisées :
1. L’étendue de mesure nécessaire en fonction de l’étendue des valeurs courantes pouvant
être prises par la grandeur à mesurer.
2. La précision de mesure requise en fonction du problème traité. On l’exprime en
pourcentage de l’étendue de mesure.
3. La rapidité de la mesure en fonction du domaine d’évolution de la grandeur à mesurer.
Pour un capteur, elle s’exprime soit par le temps de réponse, soit par la bande passante.

1.4.1.2 Conditions d’utilisation


Quatre conditions générales d’utilisation doivent être précisées :
1. la gamme de température ambiante admissible en fonction de la plage d’utilisation
du capteur. On l’exprime par les deux valeurs extrêmes.
2. la surcharge admissible en fonction des valeurs accidentelles que peut prendre la
grandeur à mesurer sous l’action des causes extérieures. On exprime ces surcharges en
nombre de fois l’étendue de mesure.
3. la durée de vie en fonction du nombre de cycles ou de manœuvres que doit subir le
capteur au cours de son utilisation sans modification de ses caractéristiques nominales.
4. les diverses protections en fonction de l’environnement du capteur contre les
agressions du milieu extérieur : corrosion, poussière, étanchéité, chocs, rayonnements
électromagnétiques, etc.

1.5 Rappel des unités de base du systèmes international


Ce système comprend sept unités censées quantifier des grandeurs physiques indépendantes :
m : Le mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une
durée de 1/299 792 458 de seconde
kg : Le kilogramme est l’unité de masse ; il est égal à la masse du prototype international
du kilogramme
s : La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la
transition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium
133.
A : L’ampère est l’intensité d’un courant constant qui, maintenu dans deux conducteurs
parallèles, rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire négligeable et placés à une
distance de 1 mètre l’un de l’autre dans le vide produirait entre ces deux conducteurs
une force égale à 2 · 10−7 newton par mètre de longueur.
K : Le Kelvin, unité de température thermodynamique, est la fraction 1/273,16 de la
température thermodynamique du point triple de l’eau
mol : La mole est la quantité de matière d’un système contenant autant d’entités
élémentaires qu’il y’a d’atomes dans 0,012 kilogramme de carbone 12.
cd : La candela est l’intensité lumineuse, dans une direction donnée, d’une source qui
émet un rayonnement monochromatique de fréquence 540 · 1012 Hz et dont l’intensité
énergétique dans cette direction est 1/683 watt par stéradian.
Chapitre 2

Le conditionnement des capteurs

La plupart des dispositifs ne sont aptes à traiter le signal électrique que sous forme de tension.
Le rôle du conditionneur est donc de convertir, lorsqu’elle n’est pas une tension, la grandeur
électrique de sortie du capteur, ou ses variations par rapport à un état d’origine, en une tension
dont l’amplitude ou la période sont déterminées par la sortie du capteur.

Certains conditionneurs offrent la possibilité supplémentaire d’effectuer des corrections sur le


signal qu’ils délivrent : compensation des grandeurs d’influence, linéarisation.
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Chapitre 5

Introduction à LabVIEW

LabVIEW pour Laboratory Virtual Instrument Engineering WorkBench est un


logiciel développé par National Instruments 1 destiné au développement d’applications
pour l’instrumentation et le contrôle d’instruments. C’est un outil d’acquisition, de visualisa-
tion et traitement de données ainsi de présentation des résultats et de supervision des processus.

L’idée de LabVIEW est de remplacer ces instruments classiques de mesure et d’analyse par
un ordinateur muni de cartes spécifiques et de logiciels appropriés. Les cartes permettent de
convertir des signaux électriques provenant des capteurs en données numériques. Ainsi, un seul
ordinateur muni d’une carte d’acquisition et de LabVIEW est capable de remplacer plusieurs
appareils de mesure (voltmètre, fréquencemètre, oscilloscope, etc.). De plus, on pourra traiter,
analyser et archiver les mesures effectuées et les résultats du traitement.

5.1 Environnement du logiciel


Contrairement aux autres langages textuels, dans lesquels des lignes de code doivent être
saisies, LabVIEW offre un environnement de programmation basé sur un langage graphique,
appelé aussi langage G. Ce langage consiste à concevoir graphiquement le code et à gérer le flux
de données en reliant les variables qui les véhiculent aux fonctions de traitement adéquates.
Les modules logiciels ainsi conçus sont appelés des VI pour Virtual Instrument.

On parle d’instruments virtuels par analogie avec les instruments classiques de mesure et d’ana-
lyse. Le rôle d’un VI est de traiter les données, à partir d’un fichier, saisies au clavier ou encore
fournies par une carte d’acquisition, de les analyser, et de les présenter au travers d’interfaces
graphiques permettant d’exploiter et de piloter le programme, ou encore de transmettre le
résultat du traitement vers d’autres périphériques.

1. http://www.ni.com/labview/
50 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW

5.1.1 Démarrage de LabVIEW


Au lancement de LabVIEW la fenêtre Démarrage s’affiche. Cette fenêtre permet de créer un
nouveau VI (VI vide) ou un nouveau projet (Projet vide) ou encore sélectionner parmi les
derniers fichiers LabVIEW qui ont été ouverts. Vous pouvez aussi accéder à d’autres ressources
liées à l’utilisation de LabVIEW ainsi que la recherche d’exemples.

La fenêtre de démarrage disparaı̂t dès l’ouverture d’un VI ou projet. Cependant, celle-ci peut
être affichée en sélectionnant Affichage>Fen^ etre de démarrage dans la barre des menus.
Dans la suite on se focalisera sur le cas où l’on décide d’ouvrir un VI vide.

5.1.2 Constitution d’un VI


Tout VI est composé de trois éléments complémentaires : la face-avant, le diagramme et
l’icône/connecteur.

La face-avant. Celle-ci constitue l’interface utilisateur du VI car elle contient les différents
éléments interactifs. Il s’agit, soit de commandes (actions de l’utilisateur vers l’instrument ; par
exemple des boutons rotatifs, des boutons-poussoirs ou des menus de sélection) ou d’indicateurs
(visualisation et affichage sur des graphes ou des indicateurs). Par défaut, cette fenêtre est de
couleur grise.
5.1 Environnement du logiciel 51

Le diagramme. Celui-ci contient le code graphique du VI. On y retrouve toutes les variables
associées aux objets déposés dans la face-avant et tous les opérateurs nécessaires à la réalisation
du traitement sur les données. Ces opérateurs sont issus des bibliothèques intégrées à LabVIEW.
Cette fenêtre est initialement de couleur blanche.

L’icône et le connecteur. Un VI peut être utilisé comme un sous-VI, c’est à dire comme
fonction dans un autre VI. Pour cela il doit posséder une icône et un connecteur. L’icône est
affichée dans le coin supérieur droit de la face-avant et du diagramme. Elle permet d’identifier
facilement le VI et le type de fonction qu’il réalise. Le connecteur représente l’ensemble des
terminaux du VI qui correspondent à toutes ses variables d’entrée et de sortie.

Icone Connecteur

5.1.3 Edition d’un VI

Afin d’éditer un VI, trois palettes de LabVIEW offrent les options nécessaires pour la création
de la face-avant ainsi que l’écriture du code dans le diagramme : la palette des outils, la
palette des commandes et la palette des fonctions.

5.1.3.1 Palette des outils

La palette des outils est utilisée aussi bien dans la face-avant que dans le diagramme. On y
accède en sélectionnant Affichage>Palette des outils. Elle contient les outils nécessaires
pour l’édition et la mise au point des objets du diagramme et de la face-avant.

Les principaux outils disponibles sont


— La main : sert à manipuler le contenu des variables de commande,
— La flèche : sert sur la face-avant à déplacer les objets graphiques,
— La lettre A : sert à écrire une chaı̂ne de caractères qui peut être le nom d’une variable
par exemple ou encore la valeur d’une variable
— La bobine : cette fonction est très importante pour la programmation LabVIEW puis-
qu’elle sert à relier les objets graphiques avec les fonctions de traitement.
52 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW

5.1.3.2 Palette des commandes


L’édition de la face-avant se fait en utilisant les outils disponibles dans la palette de
commandes. L’accès à la palette des commandes sur la face-avant se fait en sélectionnant
Affichage>Palette des commandes. Cette palette est utilisable uniquement dans la face-avant
et contient toutes les commandes et les indicateurs qui servent à créer l’interface utilisateur.

En choisissant la catégorie Moderne et en parcourant cette palette de droite à gauche et de de


haut en bas, on y trouve les indicateurs et commande associés, aux données numériques (ther-
momètres, vumètres, jauges), aux données de type booléens (interrupteurs, boutons poussoirs,
LED), aux chaı̂nes de caractères, aux tableaux et clusters (regroupement de données de types
différentes sous forme d’une seule variable), aux graphes, et plein d’autres types d’indicateurs
et de commandes.
Pour éditer la face-avant on sélectionnera un objet dans la palette des commandes que l’on glis-
sera et déposera sur la face-avant. Chaque objet ajouté à la face-avant aura une correspondance
dans le diagramme.

5.1.3.3 Palette des fonctions


La palette de fonctions est utilisable uniquement dans le diagramme et elle est accessible dans
Affichage>Palette des fonctions. Elle contient les objets qui servent à programmer le VI,
comme par exemple des opérations arithmétiques, d’entrée/sortie (E/S) d’instrument, d’E/S
sur fichiers et d’acquisition de données. L’écriture d’un programme VI consiste donc à choisir
les fonctions graphiques adéquates dans la palette des fonctions, les placer dans le diagramme
et les relier au moyen de fils de liaisons. Ces fils de liaisons sont tracés en activant l’icône bobine
de la palette des outils et véhiculent les données entre les modules graphiques reliés.
5.1 Environnement du logiciel 53

En parcourant la rubrique Programmation, cette palette de droite à gauche et de de haut


en bas, on y trouve les fonctions de type, structures (boucles while, for, etc.), numériques
(opérations arithmétiques, constantes, etc.), booléen, chaı̂nes de caractères, tableaux, clusters,
comparaisons, et plein d’autres types de fonctions.

Par ailleurs, il existe plusieurs types de VI qui constituent les fonctions de base intégrées dans
LabVIEW.
1. Les fonctions de base sont les éléments d’exploitation fondamentaux (addition, mul-
tiplication, etc.),
2. Les VI standards sont des VI réalisant une opération plus complexe et qui peuvent être
modifiés,
3. Les VI Express qui sont des VI interactifs qui contiennent une boite de dialogue qui
permet de régler les paramètres. Il est fortement conseillé d’utiliser ces VI Express dès
que cela est possible car il requièrent un minimum de câblage.
Les VI Express apparaissent sur le diagramme sur un fond bleu alors que les fonctions de base
sont jaunes et les sous VI sont de couleur grise.

5.1.3.4 Les barres d’outils


Chaque fenêtre, face-avant ou diagramme, possède une barre d’outils.

Barre d’outils de la face-avant. La barre d’outils de la face-avant permet d’exécuter et


d’éditer le VI.
54 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW

L’exécution d’un VI peut se faire à partir de la barre d’outil de la face-avant en cliquant


sur Exécuter. L’exécution n’est possible que si le bouton apparaı̂t sous forme d’une flèche
blanche pleine. Si ce n’est pas le cas, la flèche apparaı̂t sous une forme brisée, ce qui signifie que
le code contient des erreurs. En cliquant sur le bouton on accède à la liste des erreurs. Lorsque
le VI est en exécution le bouton Exécuter change d’aspect (flèche noire discontinue).

On peut également opter pour une exécution en continu du VI (bouton avec deux flèches
blanches). Pour arrêter le VI dans ce cas, il faut cliquer sur le bouton Arr^
et d’exécution.
Le bouton Pause permet de suspendre/reprendre l’exécution du VI.

Barre d’outils du diagramme. La barre d’outils de la fenêtre diagramme comprends les


outils permettant de spécifier la manière d’exécuter le VI. On peut également exécuter ou
arrêter l’exécution du VI à partir du diagramme. La lampe permet d’activer/désactiver le mode
animation qui affiche la manière dont les données circulent dans le diagramme.

5.1.4 Eléments du programme d’un VI


Le programme d’un VI est composé de trois types d’éléments : les terminaux, les noeuds
et les fils de liaison. Une aide contextuelle est également disponible pour savoir comment
utiliser les différentes fonctions.
5.1 Environnement du logiciel 55

Les terminaux. Ce sont les ports par lesquels les données passent entre le diagramme et
la face-avant, ainsi qu’entre les sous-VI et le diagramme. On distingue les terminaux d’entrée
correspondant aux commandes et les terminaux de sortie liées aux indicateurs.

Les noeuds. Ce sont les éléments d’exécution de programme, analogues aux instructions,
opérateurs, fonctions et sous-programmes des langages de programmation conventionnels

Les fils de liaison. Les données sont transmises entre les noeuds du diagramme à l’aide des
fils de liaison. Chaque fil de liaison a une source de donnée unique mais peut être relié à plusieurs
fonctions ou VI qui utilisent ces données. Chaque fil de liaison est de couleur, style et épaisseur
qui dépendent du type de données qu’il véhicule :
— Trait fin pour les variables scalaires, Trait plein pour les tableau 1D (vecteurs) et traits
double pour les tableaux 2D (matrices). Les traits sont discontinus pour les variables
booléennes et les chaı̂nes de caractères.
— Orange pour les réels, Bleu pour les entiers, Vert pour les variables booléens et Rose pour
les chaı̂nes de caractères.
Un fil de liaison brisé apparaissant sous forme d’un trait noir en pointillé avec un X en rouge
signifie que la liaison entre les noeuds sélectionnés est impossible pour cause d’incompatibilité
de type de données. Pour supprimer les liaisons erronées on utilisera le raccourci Ctrl-B.

Les options d’aide. Au cours de l’édition du diagramme une aide contextuelle est disponible
en sélectionnant le noeud et appuyant sur les touches Ctrl-H. On peut également obtenir une
aide détaillée.

Cependant, comme l’option d’aide détaillée nécessite des ressources mémoire très importantes,
on se contentera de l’aide contextuelle.

5.1.5 Exécution d’un VI


Les VIs suivent le concept de l’exécution de programme par flux de données. Les fils de liaison
définissent le flux de données à travers le programme. L’exécution d’un noeud ou d’un terminal
n’a lieu que lorsque toutes ses entrées sont disponibles. Dès qu’un noeud a fini de s’exécuter,
il transfère toutes ses sorties au(x) prochain(s) noeud(s) dans le chemin de flux de données.
L’exécution se fait toujours de gauche à droite et de haut en bas. Ainsi, afin de faciliter la
56 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW

visualisation et la lecture d’un VI, on prendra soin à la disposition des variables et fonctions sur
le diagramme et on déposera les objets sur la face-avant et le diagramme, selon une séquence
logique allant de la gauche vers la droite.

5.2 Outils de programmation


5.2.1 Les variables
Comme dans tout langage de programmation, les variables manipulées dans LabVIEW ont un
type, qui définit leur taille mémoire et l’usage que l’on peut en faire. Il est possible de changer le
type d’une donnée en cliquant sur le bouton droit et en sélectionnant l’option représentation.
Un sous-menu s’affiche alors pour choisir le type de représentation.
Les différent types de données sous LabVIEW sont :
— les nombres en virgule flottante, ou réels, représentés soit en simple précision (32
bits, notés SGL) ou double précision (64 bits, noté DBL) ou en précision étendue (jusqu’à
80 bits, selon la plate-forme, noté EXT). Ces variables sont représentées en orange,
— les nombres entiers, sont codés sur soit 8 bits, 16 bits, 32 ou 64 bits (donc de type,
respectivement). Ils peuvent être signés (de type I8, I16, I32, I64), ou non-signés (de
type U8, U16, U32, U64). L’arrondi de réel vers entier se fait toujours au nombre pair
le plus proche. Les entiers sont représentés par la couleur bleu.
— les nombres complexes, sont représentés par deux valeurs, la partie réelle et la partie
imaginaire. De même que pour les réels, ils sont représentés en orange et peuvent être
codés simple précision(type CSG), double précision (type CDB) et précision étendue
(type CXT).
— les booléennes, sont identifiées par une couleur verte, et peuvent prendre la valeur
VRAI ou FAUX (ou encore 1 et 0).
— les cha^ ınes, sont identifiées par une couleur rose. Une chaı̂ne est une suite de caractère
ASCII qui servent, par exemple, à créer un message texte ou encore à l’envoi d’instruc-
tions de code pour le contrôle du instrument.
— les énums, sont des variables de type énumération. Un énum (indicateur, constante ou
commande énumération) représente une paire de valeurs faisant partie d’une liste. On
peut par exemple créer un énum pour les mois de l’année, les paires de valeurs possibles
sont donc (janvier,0), (février,1), etc. Ainsi, dans le diagramme la variable aura les valeurs
0,1,...,11 et dans la face-avant, on affichera le mois en chaı̂ne de caractères.
— les données dynamiques, ce type données enregistre les informations générées ou ac-
quises par un VI Express. Ces données apparaissent sous forme d’un terminal bleu
foncé. On peut convertir ces données sous forme de données numériques en utilisant le
VI Express convertir des données dynamiques (rubrique Palette des fonction
>Express > Manipulation de signaux ).
5.2 Outils de programmation 57

5.2.2 Les boucles et les structures conditionnelles


Les structures conditionnelles et les boucles sont représentées sous forme d’une aire fermée. Tous
les objets graphiques qui sont inscrits dans l’aire appartiennent à la structure sont donc exécutés
itérativement. Des tunnels permettent d’acheminer les données vers l’intérieur ou l’extérieur de
la structure.

La boucle While. En bas à droite de l’aire se trouve le terminal conditionnel d’exécution de


la boucle. On peut choisir soit ”arrêt si condition vraie” ou encore ”continuer si condition vraie”.
Pour créer la variable booléenne qui va contrôler l’exécution de la boucle, on peut ajouter un
bouton de commande (par exemple Cancel ou Stop) dan la face-avant et le relier la variable
correspondante dans le diagramme vers ce terminal conditionnel. On peut également contrôler
l’arrêt de la boucle par le résultat de calcul à chaque itération. Noter que la boucle While
s’exécute au moins une fois.

Boucle While

La boucle For. On y retrouve les deux


paramètres essentiels d’une boucle For : la
nombre maximal d’itérations N et l’indice de
boucle i. Bien entendu pour faire fonctionner
la boucle il faudra indiquer la valeur de N et
on peut utiliser la valeur de l’itération.

Boucle For

La structure If. Cette structure permet de


spécifier le calcul à effectuer en fonction de la
valeur d’une variable booléenne. Il faut donc
spécifier le calcul à effectuer dans le cas VRAI
ainsi que dans le cas FAUX. Dans l’exemple
suivant on calcule z selon
(
x − y si x > y
z=
y − x sinon

La structure Case. Dans le cas où le terminal de sélection est un entier, et non un booléen,
cette structure condition devient une structure ”CASE” dans laquelle plusieurs cas en fonction
de la valeur numérique peuvent être envisagés. Chaque opération sera programmée dans le cadre
correspondant qui est identifié par la valeur de la variable du terminal de sélection.
58 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW

Les boı̂tes de calcul. Ces structures permettent d’écrire en mode texte un bout du pro-
gramme en utilisant la même syntaxe que dans le langage C. Ces boites sont utiles pour réaliser
des équations très compliquées et/ou comprenant plusieurs variables car il est plus simple
d’écrire le code pour des calculs mathématiques que de le créer graphiquement. On peut se
servir du VI express formule.

Les tunnels de structure. Ces tunnels apparaissent sous forme d’un carré coloré sur le bord
de la structure (cf. exemple de la structure condition ou la boite de calcul). Le résultat du calcul
n’est transmis à l’extérieur de la structure qu’une fois que la boucle aura terminé son exécution.

Les Registres à décalage. Dans le cas des boucles While et For, le transfert des données
entre l’intérieur et l’extérieur de la structure ne se fait qu’en DEBUT et FIN d’exécution de
la boucle, i.e. c’est à dire après N itérations dans le cas de la boucle For. Cependant, si l’on
souhaite réaliser ce transfert à chaque itération on utilise les registres à décalage.

5.2.3 Les graphes


LabVIEW offre un choix important de fonctions graphiques et immédiatement utilisables par
l’utilisateur. Celles-ci sont disponibles dans la palette de commandes dans la rubrique graphes.
On y retrouve, en autres les graphes déroulants et les graphes XY. Le réglage des éléments visuels
du graphe (légende des tracés, légende des échelles, étiquette, etc. ) se fait dans la face-avant et
en utilisant la palette des outils.
On peut également tracer plusieurs signaux sur le même graphe en utilisant la fonction ”As-
sembler” (rubrique Cluster dans la palette des fonctions) dans le cas de données numériques
ou ”Fusionner les signaux” (disponible dans la rubrique manipulation de signaux de la palette
des fonctions) pour les données dynamiques.
5.2 Outils de programmation 59

5.2.4 Les tableaux


Les tableaux permettent de combiner des données du même type. Ils permettent par exemple
de stocker les données générées dans des boucles à chaque itération. On peut manipuler des
tableaux de plusieurs dimension. La création d’un tableau se fait à partir de la palette des
commandes et donc dans la face-avant. Les éléments d’un tableau sont ordonnés et un indice
est utilisé pour accéder facilement aux éléments. Les indices commencent à 0 et non à 1.

Création d’un tableau : Pour créer un tableau manuellement, il faut d’abord insérer une
commande de type tableau dans la face-avant (à partir de la palette des commandes, rubrique
tableaux et clusters). Par défaut, le tableau est vide et il faut donc insérer dans celui-ci un
élément qui peut être une commande ou indicateur numérique, booléen, chaı̂ne, chemin. Tous
les éléments du tableau seront donc du même type que cet élément inséré. Pour créer un
tableau multidimensionnel il faut faire un clic droit sur l’afficheur d’indice et sélectionner
ajouter une dimension dans le menu local.

On peut également créer un tableau en utilisant une boucle For dont le nombre d’itération est
fonction de la taille du tableau. Pour cela dans le tunnel de la structure il faut faire un clic droit
et activer l’indexation (cf. figure ci-dessous).
60 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW

On peut créer un tableau 2D à l’aide de deux boucles imbriquées.

Manipulation des tableaux. La manipulation des tableaux se fait en utilisant les fonctions
disponibles dans la rubrique palette des fonctions>programmation>tableaux . Plusieurs
types d’opérations sont déjà pré-programmées, telles que la lecture de la taille du tableau,
l’extraction d’un partie du tableau ou d’un seul élément de celui-ci. Par exemple, la fonction
Indexer un tableau accepte un tableau de dimension n en entrée. Dès que le tableau est
relié à cette fonction, les noms des terminaux d’entrée et de sortie changent pour s’adapter à
la dimension du tableau en entrée. Selon la valeur des variables reliées aux terminaux d’entrée,
on peut récupérer un élément ou une partie du tableau.

5.2.5 Les entrées-sorties sur fichiers


LabVIEW est capable d’utiliser ou de créer des fichiers sous les formats suivants : binaire,
ASCII, LVM, TDMS.
— les fichiers binaires sont à la base de tous les formats de fichiers,
— un fichier ASCII est un type de fichier binaire spécifique et constitue une norme utilisée
par beaucoup de programme,
— le fichier LVM est un fichier de mesure LabVIEW. Il s’agit d’un fichier texte, délimité
par des tabulations, qui peut être lu par une application de traitement de texte. En plus
des mesures, ce fichier contient des informations supplémentaires liées aux paramètres
d’acquisition.
— le format TDMS est un type de fichier binaire créé spécifiquement pour les produits
Texas Instruments.
Certains VI d’entrée/sortie sur fichier (lecture/écriture) disponibles sous LabVIEW effectuent
les trois opérations suivantes : ouverture du fichier, lecture/écriture, fermeture du fichier. On
utilisera les VI Express Ecrire dans un fichier de mesure et Lire un fichier de mesure.
Ces VI sont disponibles dans palette des fonctions>E/S sur fichiers>. Dès que l’un de
ces deux VI est inséré dans le diagramme, une fenêtre interactive s’ouvre afin de spécifier le
5.3 Acquisition de données 61

chemin du fichier ainsi que les paramètres d’écriture/lecture (type de fichier, format d’édition).
Un double clic permet également d’accéder à cette fenêtre si l’on veut modifier ces réglages.

5.3 Acquisition de données


Un capteur convertit un phénomène physique en un signal électrique mesurable par un système
d’acquisition de données. Le système d’acquisition est souvent composé d’un module de condi-
tionnement du signal (amplification et filtrage) si cela est nécessaire avant de réaliser les
opérations d’échantillonnage et de numérisation.

5.3.1 Configuration de la carte d’acquisition

L’acquisition du signal à l’aide de LabVIEW se fait au moyen d’une carte dédié à l’acquisition
(DAQ). Cependant, pour choisir les paramètres d’acquisition (fréquence d’échantillonnage, type
de numérisation) il est nécessaire d’établir une communication entre LabVIEW et la carte
d’acquisition. Afin d’assurer cette communication, National Instruments a conçu deux outils
nécessaires : MAX et Ni-DAQmx.

MAX : qui signifie Measurement and Automation Explorer, permet de préparer le système à
l’acquisition avant de se lancer dans la programmation sous LabVIEW. Cet outil
— affiche la liste des périphériques et des instruments connectés au système,
— permet de configurer le matériel, spécifier les voies et les échelles,
— offre la possibilité d’exécuter des tests pour vérifier le bon fonctionnement des
périphériques.
62 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW

Ni-DAQmx : Il s’agit de la dernière génération de drivers développé par National Instru-


ments permettant de prendre en charge la communication entre les cartes d’acquisition NI et
LabVIEW. Il permet la configuration d’un VI express Assistant DAQ pour accomplir une
tache d’acquisition.

5.3.2 Mise en oeuvre de l’acquisition à l’aide du VI Express Assistant DAQ


Dès le rajout du VI Express Assistant DAQ dans le diagramme, une fenêtre interactive s’ouvre
pour configurer la tâche d’acquisition ou de génération de signaux. La configuration dépend
donc de la nature de la tâche ainsi que du type du signal. La plupart des cartes d’acquisition
sont composées d’entrées/sorties analogiques, E/S numériques et compteurs. Les étapes des
configuration du VI Express Assistant DAQ seront très similaires quelque soit la nature des
données. On donnera comme exemple, le cas d’un signal analogique. Les autres cas seront
traités dans le cadre des travaux dirigés et pratiques.

Acquisition d’un signal analogique


5.3 Acquisition de données 63

• Dans la fenêtre de l’Assistant DAQ,


il faut sélectionner Acquérir des signaux
> Entrée analogique > Tension. Le type
d’entrée dépend bien évidemment du type de
mesure (tension, courant, température, etc.).

• Les périphériques et les voies physiques dis-


ponibles pour le type de mesure choisie vont en-
suite s’afficher (dans notre cas il s’agit de Dev
1 qui correspond à une carte USB-6009). On
peut donc sélectionner, une ou plusieurs voies
d’entrée, à utiliser pour l’acquisition. On choi-
sit par exemple la voie ai0 (Analog Input 0).

• Après validation de la sélection de la voie physique, s’ouvre une autre fenêtre qui permet de
spécifier les paramètres liés à l’acquisition du signal.

• Dans cette fenêtre, il faut indiquer la gamme du capteur, c’est à dire la valeur minimale
et maximale du signal électrique. Ce paramètre est important car il influe sur la qualité de
numérisation (i.e. la résolution).
64 Chapitre 5. Introduction à LabVIEW

• Il faut également, spécifier les paramètres liés à la mesure et à l’échelle du signal. On choisit
le mode mesure différentielle (la mesure correspond à une différence de potentiel entre les deux
bornes de l’entrée) et on considère que les données sont préalablement à la bonne échelle (donc,
pas de mise à l’échelle). Cependant selon le type de capteur, on pourrait avoir à choisir une
méthode de mise à l’échelle spécifique (linéaire, polynomiale).

• Il faut enfin spécifier les paramètres liés à l’échantillonnage. On peut choisir de mesurer
un échantillon à la demande ou encore N échantillons, mais dans ce cas il faut indiquer le
nombre de points et la fréquence d’échantillonnage. On choisira N = 1000 et une fréquence
d’échantillonnage de fe = 1kHz.

• Après validation des paramètres, L’assistant DAQ va créer le VI d’acquisition qui sera placé
dans le diagramme (prévoir quelques secondes d’attente pour la création automatique du VI).
Dès sa création, le VI sera prêt à l’acquisition de 1000 échantillons à une fréquence de 1 kHz à
chaque itération de la boucle While, par exemple.

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