Vous êtes sur la page 1sur 8

Mesures tachymétriques

par Patrick LEBLOIS


Directeur qualité MECASEM
Docteur en sciences pour l’ingénieur
Président du Collège Français de Métrologie

1. Tachymètres à photoréflexion .............................................................. R 1 809 - 2


1.1 Principe de mesure...................................................................................... — 2
1.2 Domaine de mesure .................................................................................... — 3
1.3 Facteurs d’influence .................................................................................... — 3
1.4 Incertitude de mesure ................................................................................. — 3
2. Tachymètres à contact ........................................................................... — 4
2.1 Principe de mesure...................................................................................... — 4
2.2 Domaine de mesure .................................................................................... — 4
2.3 Facteurs d’influence .................................................................................... — 4
2.4 Incertitude de mesure ................................................................................. — 5
3. Tachymètres spécifiques ........................................................................ — 5
4. Stroboscopes ............................................................................................ — 5
4.1 Principe de mesure...................................................................................... — 5
4.2 Domaine de mesure .................................................................................... — 5
4.3 Facteurs d’influence .................................................................................... — 5
4.4 Incertitude de mesure ................................................................................. — 5
5. Codeurs angulaires.................................................................................. — 6
6. Étalonnage de dispositifs de mesure de vitesse de rotation ...... — 6
6.1 Principe de base. Traçabilité........................................................................ — 6
6.2 Étalonnage de tachymètres à photoréflexion ........................................... — 6
6.3 Étalonnage de tachymètres à contact ........................................................ — 7
6.4 Étalonnage de stroboscopes ...................................................................... — 8
7. Conclusion ................................................................................................. — 8
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. R 1 809

es mesures tachymétriques couvrent un large panel d’activités qui va de la


L mesure directe de vitesses de rotation à la réalisation d’asservissements de
moteurs en vitesse ou en position. Dans ce dernier cas, la fonction mesure est
directement intégrée dans la boucle d’asservissement. Les mesures réalisées
sont effectivement des mesures de vitesse de rotation, mais peuvent également
être des mesures de position ou d’accélération. Le traitement de telles boucles
d’asservissement pouvant faire l’objet d’un document à lui seul, il ne sera pas
abordé dans le présent dossier.
Le champ des asservissements de moteurs étant exclu, la plupart des
mesures de vitesses de rotation réalisées en milieu industriel font appel soit à
des tachymètres, soit à des stroboscopes. En ce qui concerne les tachymètres,
deux technologies sont dominantes : les tachymètres à photoréflexion et les
tachymètres à contact. Les stroboscopes présentent quant à eux l’intérêt de
pouvoir contrôler, en outre, des vibrations ou des glissements.
La première partie s’attache à présenter ces différents équipements avec
leurs modalités de mise en œuvre, leurs domaines d’applications respectifs, les
facteurs d’influence et l’incertitude associés aux mesures.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur R 1 809 − 1
MESURES TACHYMÉTRIQUES ____________________________________________________________________________________________________________

Bien que fréquemment rencontrée dans les boucles d’asservissements,


l’utilisation d’un codeur incrémental peut se révéler nécessaire pour certaines
applications de mesure de vitesse de rotation, notamment lorsqu’une faible
incertitude est requise. Il joue là le rôle d’un capteur qu’il convient d’associer
à une électronique adaptée. C’est pourquoi, la fin de la première partie est
consacrée à ce type de codeur.
Qui dit mesurage dit étalonnage afin d’assurer la traçabilité des mesures et
de disposer des informations nécessaires, d’une part, à la connaissance des
erreurs de mesure et, d’autre part, à l’évaluation des incertitudes de mesure.
C’est pourquoi la seconde partie du dossier présente des procédés pour
réaliser l’étalonnage des dispositifs de mesure de vitesse de rotation ainsi que
les éléments permettant d’évaluer les incertitudes associées.
La méthodologie d’évaluation des incertitudes de mesure étant maintenant
relativement bien décrite dans les documents normatifs ainsi que dans
quelques ouvrages, elle n’est pas rappelée dans ce dossier ; elle est direc-
tement appliquée à la problématique traitée.
Enfin, afin de ne pas alourdir le texte, le choix a été fait de décrire le plus
précisément possible l’ensemble des informations pour les applications
relevant des tachymètres à photoréflexion, celles-ci étant facilement trans-
posables pour les autres dispositifs. Pour ces derniers, seules les spécificités
sont développées.

1. Tachymètres Durée d'ouverture


à photoréflexion Porte

Signal
1.1 Principe de mesure
Dans un tachymètre à photoréflexion, le capteur est constitué Impulsions comptées
d’un émetteur et d’un récepteur photoélectriques. Pour effectuer
une mesure, il suffit de coller une cible réfléchissante sur l’objet Figure 2 – Fonctionnement du compteur d’impulsions lumineuses
dont on veut mesurer la vitesse de rotation puis d’orienter le
faisceau du tachymètre en direction de cet objet. Le capteur
photoélectrique génère alors une impulsion à chaque fois que la Après avoir été mis en forme, le signal ainsi obtenu est compté
cible réfléchissante passe devant le faisceau lumineux (figure 1). durant un temps τ. La vitesse de rotation n est alors égale au
rapport entre le nombre nimp d’impulsions mesurées durant la
durée τ (figure 2) :
n imp
n = -----------
- (1)
τ
Émetteur Cible
réfléchissante
1.1.1 Résolution de comptage
La résolution du système est de ± 1 impulsion sur la durée du
comptage. Ainsi, la résolution relative du tachymètre est direc-
Capteur tement proportionnelle au temps de comptage et à la vitesse
photoélectrique mesurée. Pour s’affranchir des limitations dues à la résolution sur
les faibles vitesses tout en conservant un temps de comptage suf-
fisamment court, certains appareils sont conçus de telle sorte que
Conditionneur le signal est traité dans un dispositif électronique appelé boucle à
verrouillage de phase qui permet de multiplier sa fréquence sur les
Compteur faibles calibres. Cependant, sur un même calibre, la résolution
Afficheur
reste d’autant meilleure que la vitesse mesurée est élevée.

Horloge interne
1.1.2 Distance de mesure
La source optique de la plupart des tachymètres est une diode
Figure 1 – Synoptique simplifié d’un tachymètre à photoréflexion électroluminescente, dont la longueur d’onde peut varier d’un

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 1 809 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
____________________________________________________________________________________________________________ MESURES TACHYMÉTRIQUES

constructeur à l’autre. Avec ces technologies, les distances de Lorsque l’éclairage ambiant perturbe la mesure, la résolution de
mesures sont limitées dans une plage qui est de l’ordre de 50 à la problématique est parfois plus complexe. Il faut, dans ce cas,
150 mm en moyenne, l’angle d’incidence et la puissance du essayer de réduire l’intensité de cet éclairage, surtout en direction
faisceau étant deux facteurs importants dans la définition de ces du récepteur photoélectrique du tachymètre et de la cible
limites. réfléchissante.
Quelques modèles de tachymètres sont équipés d’une source
laser. L’onde étant polarisée, cette technologie présente quelques
avantages indéniables : 1.4 Incertitude de mesure
— plus faible sensibilité au bruit environnant ;
— diminution de l’influence de l’angle d’incidence lorsque la Les facteurs d’influence cités (§ 1.3) sont des causes d’erreurs
polarisation de l’onde émise est perpendiculaire à celle de l’onde qu’il convient de résoudre avant d’envisager l’estimation de l’incer-
réfléchie. titude de mesure. Ils ne sont donc pas considérés comme étant des
causes d’incertitudes.
Il est alors possible d’effectuer des mesures en maintenant le
tachymètre éloigné (jusqu’à 1 m dans certains cas) de la partie De même, l’erreur de justesse du tachymètre n’est pas considérée
mobile du dispositif dont on mesure la vitesse de rotation. dans l’évaluation de l’incertitude de mesure. Si son incidence est
significative, il convient de l’ajouter linéairement à la valeur finale
de l’incertitude, comme préconisé dans le guide ISO pour l’expres-
sion des incertitudes (repris dans un document normatif français
1.2 Domaine de mesure NF ENV 13005) de mesures plus connu des métrologues sous le
vocable de GUM. Ainsi, les principales causes d’incertitude pour
1.2.1 Limites technologiques une mesure avec un tachymètre à photoréflexion sont :
Pour ce type de tachymètre, le domaine de mesure est essentiel- — la répétabilité du processus de mesure ;
lement limité par : — la résolution du tachymètre ;
— le compteur pour les vitesses basses ; — l’incertitude d’étalonnage du tachymètre.
— le choix du constructeur pour les vitesses hautes. L’expérience montre que, dans la plupart des cas, les autres
Ainsi, la plupart des équipements disponibles sur le marché ont causes potentielles d’incertitudes, telles que le préchauffage de
une limite inférieure qui varie de 1 à 6 tr/min et une limite l’appareil par exemple, sont négligeables.
supérieure qui se situe à 100 000 tr/min. Certains appareils peuvent
descendre jusqu’à 0,5 tr/min alors que d’autres sont limités aux 1.4.1 Répétabilité du processus de mesure
alentours de 20 à 30 000 tr/min en vitesse maximale.
La technique photoélectrique ne faisant pas intervenir de Cette cause d’incertitude prend en compte à la fois, les fluctuations
composants mécaniques, la limite supérieure des tachymètres à de vitesse de l’équipement dont on mesure la vitesse de rotation,
photoréflexion est généralement bien au-delà des besoins réels de le défaut de répétabilité du tachymètre et les éventuels phénomènes
mesure et ne reste que très rarement un critère de choix de subsistants après la correction des facteurs d’influence. Pour la
l’appareil. caractériser, il faut effectuer une série de mesures dans les conditions
de répétabilité (au minimum 10 mesures) puis calculer l’écart-type
expérimental sr correspondant à ces résultats.
1.2.2 Applications En milieu industriel, il peut être suffisant de faire une déter-
Les tachymètres à photoréflexion permettent de réaliser mination de la répétabilité par famille d’équipement dont on est
quasiment tout type de mesure de vitesse de rotation dès lors qu’il amené à effectuer la mesure de la vitesse de rotation.
n’y a pas d’obstacle pour le faisceau lumineux.
Ils sont notamment fréquemment utilisés pour mesurer des 1.4.2 Résolution du tachymètre
vitesses de rotation de centrifugeuses ou de tout autre équipement
tournant possédant des carters de protection ou des sécurités. En Soit q la quantification du tachymètre. Généralement, cette quan-
effet, moyennant quelques adaptations des carters afin de ménager tification est fonction de l’échelle utilisée, ce qui implique d’effec-
un passage pour le faisceau lumineux, les mesures peuvent être tuer une évaluation de l’incertitude pour chaque échelle de
effectuées en toute sécurité. l’appareil.
De même, compte-tenu de leur capacité, ils sont particulière- Les tachymètres disposent d’un affichage numérique, ce qui per-
ment bien adaptés aux mesures des grandes vitesses (vitesses met de faire l’hypothèse d’une loi de probabilité uniforme pour
supérieures à 10 000 tr/min environ), ce qui n’est pas le cas des cette cause d’incertitude, ce qui donne comme incertitude type :
autres tachymètres ou stroboscopes.
q
u q = ----------- (2)
2 3
1.3 Facteurs d’influence
Les principaux facteurs d’influence pour les mesures avec un 1.4.3 Incertitude d’étalonnage du tachymètre
tachymètre à photoréflexion sont : Cette incertitude est donnée dans le certificat d’étalonnage de
— l’orientation du faisceau optique par rapport à la cible l’appareil ; elle est fonction de l’échelle de mesure. Notons uét
réfléchissante ; l’incertitude type au point considéré.
— la distance du tachymètre par rapport à la cible ;
— une éventuelle interférence avec l’éclairage ambiant, selon la
longueur d’onde de la source du tachymètre et son mode de 1.4.4 Incertitude élargie
fonctionnement.
On détermine d’abord l’incertitude composée uc par la formule
En ce qui concerne les deux premiers points, il convient de de propagation des incertitudes :
respecter les conditions précisées dans la documentation
constructeur afin de préserver un taux de réflexion suffisant et de 2 2 2
ne pas obtenir un signal lumineux trop bruité. uc = s r + u q + u ét (3)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur R 1 809 − 3
MESURES TACHYMÉTRIQUES ____________________________________________________________________________________________________________

En prenant comme facteur d’élargissement k = 2 (recommandé


dans le guide pour l’expression des incertitudes de mesure), nous
obtenons comme incertitude élargie :
U = k · uc = 2uc (4)

Généralement, les trois sources d’incertitudes types ont un poids


équivalent. Bien évidemment, si dans une application particulière
l’une d’entre elle se révélait être relativement faible devant les
autres, il est tout à fait possible de la négliger.
Comme nous l’avons indiqué dans le paragraphe 1.1.1, sur la
partie basse des échelles la qualité des mesures peut être dégradée
par la résolution de comptage du tachymètre. Avec un tachymètre Figure 3 – Mesure de la vitesse de défilement d’un tapis roulant
à photoréflexion, il est possible de positionner plusieurs cibles à l’aide d’un tachymètre à contact
réfléchissantes sur la machine tournante dont on veut mesurer la
vitesse, ce qui permet d’améliorer la résolution de comptage et de
diminuer l’incertitude. Soit mc le nombre de cibles utilisées. La
vitesse de rotation n de la machine est reliée à la vitesse mesurée Le mode de mesure du tachymètre étant basé sur le comptage
nmes par la relation : du nombre d’impulsions, qui correspond au nombre de tour de
l’embout, l’exactitude de la mesure devient particulièrement
n mes sensible au diamètre de cette roue.
n = ------------
- (5)
mc De nombreux tachymètres sont équipés d’un embout cylindrique
dont la circonférence est de 10 cm, ce qui permet d’obtenir un
Dans ces conditions, l’incertitude de mesure est également facteur 10 entre la vitesse de rotation et la vitesse linéaire. Histo-
améliorée d’un facteur mc : riquement, avec les appareils à affichage analogique, le facteur
d’échelle était ainsi facile à convertir. Bien que l’on soit passé en
U ( n mes ) numérique, ce facteur de 10 est resté ce qui, d’un point de vue
U ( n ) = -----------------------
- (6)
mc électronique, peut également se justifier pour le choix des calibres.
D’autres valeurs de diamètre d’embout cylindrique existent
avec U (nmes ) quantité U déterminée par l’équation (4). également.

2.2 Domaine de mesure


2. Tachymètres à contact
2.2.1 Limites technologiques
2.1 Principe de mesure Le domaine de mesure est cette fois-ci limité, d’une part, par le
système de comptage, comme pour les tachymètres à photo-
réflexion, d’autre part, par la mécanique du tachymètre.
2.1.1 Mesures en mode tachymétrique
La plupart des appareils permettent de faire des mesures depuis
Les tachymètres à contact sont équipés d’un embout, généra- 1 tr/min jusqu’à 20 000 tr/min et, en vitesse linéaire, de 0,1 m/min
lement conique, que l’on vient mettre en contact direct au centre jusqu’à 2 000 m/min.
de l’axe du système en rotation dont on veut mesurer la vitesse. Pour des besoins spécifiques, certains modèles de tachymètres à
Les appareils étant maintenant tous en technologie numérique, contact ont des capacités qui peuvent descendre jusqu’à 0,1 tr/min
la rotation de l’embout est transformée dans le tachymètre en une en vitesse de rotation et 0,02 m/min en vitesse linéaire. À l’opposé,
impulsion électrique qui est ensuite comptée d’une manière simi- on rencontre des appareils pouvant monter jusqu’à 25 000 tr/min
laire à celle du tachymètre à photoréflexion. Ainsi, les tachymètres en vitesse de rotation et 60 000 m/min en vitesse linéaire. Toutefois,
à contact présentent les mêmes limites de résolutions de comp- l’expérience montre qu’il est bien difficile de mesurer au-delà de
tage que celles rencontrées sur les tachymètres à photoréflexion. 10 000 tr/min en mode contact, tout en travaillant dans des condi-
tions de sécurité acceptables.
Un grand nombre d’appareils sont mixtes, c’est-à-dire qu’ils per-
mettent aussi bien de mesurer en mode photoréflexion qu’en
mode contact. Dans ce cas, en mode contact, l’impulsion électrique 2.2.2 Domaine d’application
est générée par l’intermédiaire du système photoélectrique, le sys-
tème de réflexion étant positionné sur le transducteur associé au D’un point de vue pratique, les tachymètres à contact sont
capteur mécanique. utilisés pour effectuer des mesures sur des vitesses de rotation
inférieures à 10 000 tr/min, dès lors que l’axe de rotation est acces-
sible. Comparés aux tachymètres à photoréflexion, le grand intérêt
2.1.2 Mesures en mode linéaire des tachymètres à contact réside dans leur capacité à mesurer des
vitesses de défilement.
La quasi-totalité des tachymètres à contact est équipée d’un
embout cylindrique spécifique pour la mesure des vitesses linéaires
(figure 3). Cet équipement est généralement utilisé pour mesurer
des vitesses de défilement. 2.3 Facteurs d’influence
La vitesse linéaire V est proportionnelle à la vitesse de rotation
n et à la circonférence de l’embout : 2.3.1 Mode tachymétrique
V=π·d·n (7)
Les principaux risques d’erreur de mesure en mode tachy-
avec d diamètre de l’embout. métrique dépendent :

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 1 809 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
____________________________________________________________________________________________________________ MESURES TACHYMÉTRIQUES

— du défaut d’alignement et de centrage de l’embout sur l’axe


de rotation de la machine ; 3. Tachymètres spécifiques
— du risque de glissement de l’embout sur l’axe de rotation ;
— d’un défaut d’alignement entre l’axe de rotation de la Certains tachymètres sont équipés de capteurs spécifiques adap-
machine et l’axe mécanique de l’arbre. tés permettant de mesurer, par exemple, des vibrations ou des
vitesses de moteurs thermiques. Dans ce dernier cas, relativement
Seule une bonne utilisation du matériel permet de limiter ces répandu, il s’agit d’un capteur électromagnétique que l’on
risques d’erreur. positionne sur le fil d’alimentation de la bougie du moteur essence
ou Diesel et qui détecte les impulsions d’allumage.
En ce qui concerne le glissement de l’embout, ce phénomène est
plus particulièrement lié :
— à son usure ;
— à la nature des matériaux de l’embout et surtout de l’arbre de 4. Stroboscopes
la machine sur laquelle on effectue la mesure.

4.1 Principe de mesure


2.3.2 Mode vitesse linéaire
Autre dispositif de mesure de vitesse de rotation, le stroboscope.
En mode vitesse linéaire, le risque de glissement de l’embout Le principe de mesure consiste à générer des flashs dont la
existe de la même manière qu’en mode tachymétrique. Toutefois, la fréquence est égale à la vitesse de rotation du dispositif dont on
plus grande cause d’erreur de mesure est directement fonction de veut mesurer cette vitesse. Lorsque les deux vitesses sont à égalité
l’effort d’appui. En effet, comme nous l’avons décrit précé- dem- parfaite, on a l’impression que le système en rotation est immo-
ment (§ 2.1.2), la vitesse mesurée est proportionnelle au diamètre bile.
de l’embout. Ce dernier étant souvent dans une matière à base de
caoutchouc, il est déformable en fonction de l’effort d’appui, ce qui La référence d’un stroboscope est une base de temps, celle-ci
modifie le diamètre apparent et, par conséquent, la vitesse pouvant être pilotée par un quartz pour les appareils les plus
indiquée par le tachymètre. précis. Selon les appareils, la vitesse minimale se situe entre 30 et
100 tr/min, la vitesse maximale étant, quant à elle, de l’ordre de
Bien sûr, le premier facteur à surveiller est le diamètre de la 10 000 tr/min et pouvant atteindre 18 000 tr/min pour certains
roue. En effet, l’usure excessive de l’embout réduit son diamètre, appareils.
ce qui conduit à surévaluer la vitesse mesurée. Dans ce cas, l’opé-
ration de maintenance consiste tout simplement à remplacer
l’embout usagé. 4.2 Domaine de mesure
La mise en œuvre d’une mesure stroboscopique nécessite
2.4 Incertitude de mesure d’avoir l’extrémité de l’arbre dont on veut mesurer la vitesse de
rotation dans le champ visuel. Ce type de mesure est souvent
utilisé pour des applications mécaniques et pour des vitesses de
Quel que soit le mode de mesure, les causes d’incertitudes types
rotation restant modérées.
pour une mesure avec un tachymètre à contact sont de même
nature. Tout d’abord, on retrouve les mêmes causes qu’avec un
tachymètre à photoréflexion, c’est-à-dire la répétabilité du pro-
cessus de mesure, la résolution du tachymètre et l’incertitude 4.3 Facteurs d’influence
d’étalonnage du tachymètre.
Compte tenu de la technologie des stroboscopes, la plus grande
En outre, ce type de mesure est assez sensible aux effets dus à source intrinsèque d’erreur est due à l’échauffement de la lampe à
l’opérateur, plus particulièrement pour les mesures en mode décharge qui peut induire des changements de fréquence. Il est
vitesse linéaire. Nous avons donc une cause d’incertitude type sup- très difficile de corriger cette erreur car, d’une part, il faudrait
plémentaire qui est la reproductibilité due à l’opérateur. L’une des attendre durant un temps de préchauffage de l’électronique suffi-
méthodes pour quantifier cette incertitude type consiste à faire samment long et, d’autre part, la durée d’allumage de nombreux
appel à deux ou trois opérateurs différents. Afin de limiter stroboscopes est limitée afin d’éviter les risques de surchauffe de
l’influence de la répétabilité du processus de mesure, on demande la lampe.
à chaque opérateur de réaliser trois mesures puis, pour chaque
opérateur, on détermine la moyenne mj des résultats obtenus. Si la durée de mesurage est suffisamment courte, on peut avoir
L’étendue ER de la dispersion des résultats est ensuite calculée à intérêt à effectuer la mesure dès la mise en marche du stro-
partir de la relation : boscope. Sinon, il faut rechercher le meilleur compromis en
caractérisant au mieux l’évolution de la fréquence en fonction du
E R = MAX ( m j ) – MIN ( m j ) temps.
j j (8)
Bien évidemment, le niveau d’investigation à mener doit se
limiter au juste nécessaire selon les tolérances à respecter. En effet,
En faisant l’hypothèse d’une loi de probabilité normale, nous l’influence de l’évolution de fréquence en fonction de la tempé-
obtenons comme incertitude type : rature de la lampe peut parfois se révéler négligeable.
E
u R = ------R (9)
6 4.4 Incertitude de mesure
L’incertitude globale de mesure est ensuite déterminée à partir Comme pour l’ensemble des mesures tachymétriques, les
du calcul de l’incertitude composée comme au paragraphe 1.4.4. principales causes d’incertitude sont :
Bien évidemment, cette évaluation est à faire pour chaque type — la répétabilité du processus de mesure ;
de mesure (mode vitesse de rotation et mode vitesse linéaire) et — la résolution du stroboscope ;
pour chaque échelle utilisée. — l’incertitude d’étalonnage du stroboscope.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur R 1 809 − 5
MESURES TACHYMÉTRIQUES ____________________________________________________________________________________________________________

6. Étalonnage de dispositifs
(0)

Tableau 1 – Facteur de sécurité h à appliquer


sur l’écart-type calculé à partir d’une série de mesures
issue d’un échantillon de moins de 10 valeurs
de mesure de vitesse
(extrait de la norme NF ENV ISO 14253-2) de rotation
Nombre de mesures N Facteur de sécurité h
2 7,0 6.1 Principe de base. Traçabilité
3 2,3
4 1,7 Les mesures tachymétriques relèvent du domaine temps-
5 1,4 fréquence, la vitesse n (exprimée en tr/min) étant reliée à la fré-
6 1,3 quence ν (exprimée en hertz) par la relation :
7 1,3
8 1,2 n = 60 ν (11)
9 1,2 Selon les équipements à étalonner, la référence est donc soit un
 10 1 générateur de fréquence, soit un compteur de fréquence, ces
équipements devant, bien évidemment, être eux-mêmes étalonnés.
4.4.1 Répétabilité du processus de mesure
Une attention particulière doit être portée sur la détermination 6.2 Étalonnage de tachymètres
de la répétabilité du processus de mesure afin de ne pas y intégrer à photoréflexion
une dérive due à l’échauffement de la lampe à éclats.
Si nécessaire, on pourra être amené à réduire le nombre de
mesures utilisées pour estimer l’écart-type de répétabilité. Celui-ci 6.2.1 Mise en œuvre
sera alors calculé soit à partir de la dispersion des résultats en
faisant l’hypothèse d’une loi de probabilité normale, soit en La technique d’étalonnage des tachymètres à photoréflexion
calculant l’écart-type de la série de mesure et en le multipliant par consiste à connecter un dispositif photoémetteur à un générateur
un coefficient de sécurité h adapté, calculé sur la base du facteur t de fréquence tout en orientant le faisceau lumineux en direction du
de Student tel que donné dans la norme NF ENV ISO 14253-2 tachymètre (figure 4). Il est important que le dispositif photo-
(tableau 1). émetteur [LED (light emitting diode ) par exemple] présente un
rayonnement dans le domaine des longueur s d’onde du
tachymètre.
4.4.2 Dérive due à l’échauffement du stroboscope
Bien évidemment, comme pour toute manipulation faisant inter-
Lorsque la dérive due à l’échauffement de la lampe à éclats pré- venir de l’instrumentation électronique, il convient de laisser le
sente une incidence significative sur le résultat de mesure, l’erreur temps nécessaire au préchauffage des équipements afin que les
qu’elle produit reste particulièrement difficile à quantifier. paramètres soient bien stabilisés.
Sachant que le temps de mesure reste généralement relati- Très souvent, les tachymètres sont utilisés pour mesurer
vement court, l’une des méthodes consiste à estimer les ampli- quelques vitesses spécifiques. Dans ce cas, les points d’étalonnage
tudes maximales de variation de fréquence observables sur le sont choisis à ces vitesses. Sinon, on effectue un étalonnage sur
temps de mesure. Notons nmax la vitesse maximale observée et toute l’étendue de mesure tout en veillant à couvrir chaque échelle
nmin la vitesse minimale. Comme il s’agit d’un phénomène de l’appareil.
déterministe, il est très difficile de faire une hypothèse de la loi de
probabilité dessus. On peut considérer que cet intervalle repré-
sente la demi-étendue de la dispersion (il s’agit d’une dérive qui 6.2.2 Incertitude d’étalonnage
évolue toujours dans le même sens) et, par exemple, appliquer une
loi uniforme, ce qui donne comme incertitude type : Les trois principales sources d’incertitude pour l’étalonnage d’un
tachymètre à photoréflexion, selon le processus décrit ci-dessus,
n max – n min sont :
u dér = ------------------------------
- (10)
3 — la répétabilité du processus ;
— la résolution du tachymètre ;
— l’incertitude d’étalonnage du générateur de fréquence.

5. Codeurs angulaires Bien souvent, l’incertitude d’étalonnage du générateur de fré-


quence (donnée dans son certificat d’étalonnage) reste négligeable
devant les deux autres causes d’incertitudes qui sont intrinsèques
II ne s’agit pas à proprement parler de dispositifs de mesure de au tachymètre étalonné. Il en est généralement de même pour
vitesse de rotation. En effet, les codeurs angulaires sont plutôt l’erreur d’indication du générateur (écart entre la fréquence du
utilisés pour asservir des moteurs en vitesse. signal délivré et la valeur affichée).
La plupart des codeurs utilisés pour des mesures ou des
contrôles de vitesses de rotation sont des codeurs angulaires
optiques. Un tel dispositif repose sur un disque divisé en N
secteurs. Une source lumineuse éclaire ce disque en rotation, les
signaux optiques transmis par les secteurs étant captés de l’autre Générateur de Tachymètre à
L
côté du disque par un photorécepteur puis traités par un fréquence étalonner
conditionneur de signaux afin de récupérer un signal électrique
dont la fréquence est directement proportionnelle à la vitesse de
rotation. Pour un disque comportant N secteurs, la résolution est Figure 4 – Schéma de principe d’une méthode de base
de 360 o/N. pour réaliser l’étalonnage d’un tachymètre à photoréflexion

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 1 809 − 6 © Techniques de l’Ingénieur
____________________________________________________________________________________________________________ MESURES TACHYMÉTRIQUES

6.2.2.1 Répétabilité du processus d’étalonnage


L’expérience montre que la répétabilité du processus d’étalon-
Boucle d'asservissement
nage, qui dépend surtout du comportement du tachymètre, est un
facteur particulièrement sensible dans les causes d’incertitudes. Il
convient donc de l’évaluer avec la plus grande attention.
Codeur angulaire Moteur Tachymètre à étalonner
La méthodologie d’évaluation de cette cause d’incertitude est simi-
laire à celle décrite dans le paragraphe 1.4.1, concernant la répétabi-
lité de mesure avec un tachymètre à photoréflexion, mais, cette
Fréquencemètre
fois-ci, en mettant en œuvre le processus d’étalonnage. Nous
noterons sre l’écart-type retenu. En condition de laboratoire, les
meilleures valeurs relatives obtenues sont de l’ordre de quelques
10–5. Figure 5 – Schéma de principe d’un banc d’étalonnage
de tachymètres à contact
Il peut parfois être nécessaire de réduire cette source d’incer-
titude. Dans ce cas, au cours de l’étalonnage, les mesures sont
répétés plusieurs fois. Soit nr le nombre de répétitions, l’incertitude
type associée à la répétabilité prend alors pour valeur : 6.3 Étalonnage de tachymètres à contact
s re
u re = ---------- (12)
nr 6.3.1 Mise en œuvre
L’étalonnage d’un tachymètre à contact nécessite de disposer
6.2.2.2 Quantification du tachymètre d’un moteur asservi en vitesse qui entraîne le tachymètre à
étalonner. Dans un tel dispositif, la boucle d’asservissement
Cette incertitude type est tout simplement la même que celle comprend un codeur angulaire, positionné sur l’axe du moteur et
déterminée dans le paragraphe 1.4.2, relatif aux mesures effec- en sortie duquel on mesure la fréquence à l’aide d’un fréquence-
tuées avec un tachymètre à photoréflexion et que nous avions mètre étalonné afin d’assurer la traçabilité (figure 5). La résolution
notée uq . de la mesure sera d’autant meilleure que le nombre N de lignes
par tour du codeur est élevée, la vitesse n du moteur étant reliée
6.2.2.3 Incertitude d’étalonnage du générateur de fréquence à la fréquence ν mesurée par la relation :
Soit ugén l’incertitude à un écart-type donnée dans le certificat
d’étalonnage du générateur de fréquence. En faisant la conversion 60 ν
n = ----------- (16)
entre la vitesse de rotation et la fréquence, l’incertitude type uréf N
qui est à prendre en compte a pour valeur :
D’un point de vue conception, une attention particulière est à
uréf = 60ugén (13) porter sur l’asservissement du moteur. En effet, les fluctuations de
vitesse du moteur peuvent être un facteur d’influence non
6.2.2.4 Incertitude élargie négligeable.
En ce qui concerne l’opération d’étalonnage à proprement parler,
De la même manière que pour le processus de mesure (§ 1.4.4),
la vitesse de référence est mesurée à l’aide du fréquencemètre. Il
on détermine d’abord l’incertitude composée par la relation :
s’agit de la vitesse moyenne du moteur qui est déterminée sur un
2 2 2 temps égal au temps de comptage que nous avons programmé sur
uc = u re + u q + u réf (14) ce fréquencemètre. Cette durée n’ayant aucune relation avec celle
durant laquelle le tachymètre effectue sa propre mesure, nous
puis l’incertitude élargie, avec un facteur d’élargissement k égal avons intérêt à la programmer de telle sorte qu’elle soit assez
à2: longue pour réaliser plusieurs mesures avec le tachymètre. On
U = 2 uc (15) retient comme valeur indiquée par le tachymètre la moyenne des
résultats qui ont été relevés, ce qui permet de diminuer l’influence
Cette formulation est valable lorsque l’erreur d’indication du des fluctuations de vitesse du moteur.
générateur est négligeable devant l’incertitude. Dans le cas
contraire, il convient de l’ajouter linéairement à l’incertitude élargie.
6.3.2 Incertitude d’étalonnage
6.2.3 Solution alternative Comme pour l’étalonnage d’un tachymètre à photoréflexion, les
trois principales causes d’incertitude sont :
Si l’on dispose d’un fréquencemètre étalonné, ce dernier peut
être connecté en sortie du générateur de fréquence afin de mesu- — la répétabilité du processus d’étalonnage ;
rer la fréquence du signal émis. Il n’est alors pas nécessaire que le — la quantification du tachymètre ;
générateur de fréquence soit étalonné. — l’incertitude d’étalonnage du fréquencemètre.
Quelques précautions sont à prendre pour réaliser les mesures. En ce qui concerne la répétabilité du processus d’étalonnage et
En effet, le temps de comptage du fréquencemètre (programmable la quantification du tachymètre, la méthodologie pour déterminer
par l’utilisateur) est différent de celui du tachymètre et il n’y a ces deux incertitudes types reste similaire à celle décrite pour les
aucune raison pour que ces périodes de comptage soient syn- tachymètres à photoréflexion (§ 6.2.2.1 et 6.2.2.2). À titre de
chrones. Afin de diminuer l’influence de ces phénomènes, on peut comparaison, les meilleurs écart-types relatifs obtenus en labora-
programmer un temps de mesure de la fréquence suffisamment toire sont dégradés d’environ un facteur 10 par rapport aux tachy-
long, de telle sorte que plusieurs mesures puissent être relevées sur mètres à photoréflexion.
le tachymètre, le résultat retenu étant la moyenne de ces mesures.
L’incertitude type due à la mesure de fréquence doit quant à elle
Enfin, lorsque l’on utilise cette méthode d’étalonnage, l’incerti-
être pondérée en tenant compte de la relation fonctionnelle entre
tude d’étalonnage du générateur de fréquence n’intervient plus. En
la fréquence mesurée et la vitesse du moteur. Soit uv l’incertitude
revanche, il faut prendre en compte l’incertitude sur la mesure de
à un écart-type issue du certificat d’étalonnage du fréquencemètre.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur R 1 809 − 7
MESURES TACHYMÉTRIQUES ____________________________________________________________________________________________________________

L’incertitude type correspondante, convertie en tours par minute a


pour expression :
Stroboscope Capteur Conditionneur Fréquencemètre
60u à étalonner optique de signaux
u réf = ------------v-
N
avec N nombre de lignes par tour du codeur angulaire utilisé Figure 6 – Exemple de banc d’étalonnage de stroboscopes
dans l’asservissement du moteur.

6.3.3 Étalonnage en mode vitesse linéaire tiellement dans le phénomène de dérive de la fréquence du
stroboscope au fur et à mesure de l’échauffement de la lampe à
Pour l’étalonnage en mode linéaire, le même montage est mis éclats. Cela pouvant être différent d’un appareil à l’autre, chacun
en œuvre. Il suffit de connaître avec une exactitude suffisante le définira la méthode d’étalonnage la mieux adaptée aux contraintes
diamètre dmot de l’arbre du moteur sur lequel on effectue la qui lui sont applicables (incertitudes recherchée, amplitude de la
mesure à l’aide du tachymètre, la vitesse linéaire V sur la dérive du stroboscope...).
circonférence de cet arbre étant relié à la fréquence mesurée par la
relation :
6.4.2 Incertitudes d’étalonnage
60 ν
V = ---------- d mot
N
Comme pour les autres familles d’équipements, nous avons trois
Dans ces conditions, l’incertitude type sur la vitesse de référence causes d’incertitudes types incontournables :
dépend bien de deux facteurs : la fréquence mesurée et le diamètre
— la répétabilité du processus d’étalonnage ;
de l’arbre du moteur. En notant u (dmot ) l’incertitude à un
écart-type sur la connaissance du diamètre de l’arbre du moteur, — la résolution du stroboscope ;
on détermine l’incertitude type sur la vitesse de référence par la — l’incertitude sur la mesure de fréquence à l’aide du
relation : fréquencemètre.
60 2 2 2 2
U ( V ) = ------ d mot u v + v u ( d mot ) En ce qui concerne la répétabilité, on peut être amené à la
N réaliser sur un court intervalle de temps afin de ne pas y intégrer
le phénomène de dérive dû à l’échauffement de la lampe à éclats.
De nouveau, il ne s’agit pas de réaliser une mesure du diamètre
En revanche, ces trois causes d’incertitudes sont à compléter par
de l’arbre avec la meilleure précision possible, mais tout
une incertitude type supplémentaire, représentative des fluc-
simplement avec une qualité suffisante pour ne pas dégrader
tuations de fréquences observables à cause de cette dérive.
l’incertitude d’étalonnage dans des proportions inacceptables.
Rappelons également que l’effort d’appui, lors du maintien du Exemple : sur des équipements de référence, ne présentant pas
tachymètre, est susceptible d’engendrer une diminution du de dérive due à l’échauffement de la lampe à éclats, nous avons
diamètre apparent du galet d’entraînement et ainsi de générer une observé des écart-types de répétabilité de l’ordre de quelques
erreur sur la vitesse mesurée. Selon les modalités de mise en 10–3 tr/ min.
œuvre de la manipulation, ce phénomène est susceptible
d’engendrer une dégradation de la répétabilité du processus de
mesure et de nécessiter une estimation de la reproductibilité liée
aux effets dus aux opérateurs. Cette incertitude type est direc-
tement proportionnelle à la vitesse mesurée, des applications
7. Conclusion
réalisées dans notre laboratoire ayant permis de mettre en
évidence des amplitudes de variation de l’ordre de quelques Pour réaliser des mesures de vitesses de rotation, l’essentiel
10–2 fois la vitesse. Cette valeur étant particulièrement liée au mode reste de choisir un équipement adapté aux besoins, sans chercher
opératoire et au personnel, il ne s’agit que d’un exemple. à avoir recours à des dispositifs dont la performance est largement
Enfin, si le tachymètre est utilisé à la fois pour effectuer des supérieure à ce qui est nécessaire. Pour cela, nous avons le choix
mesures de vitesses de rotation et de vitesses linéaires, on pri- entre :
vilégiera un étalonnage complet en mode vitesse de rotation qui
est nettement plus facile à réaliser. La mesure en vitesse linéaire — des tachymètres à photoréflexion qui permettent des
n’étant qu’un facteur de conversion associé au diamètre du galet mesures sans contact, qui offrent la possibilité de mesurer des
d’entraînement, il suffit ensuite de s’assurer de l’exactitude des vitesses élevées et souvent sans être contraint de retirer des carter
mesures en vitesse linéaire sur quelques points seulement. de protections ;
— des tachymètres à contact qui sont utilisés sur des vitesses
n’excédant généralement pas 10 000 tr/min et qui sont équipés
6.4 Étalonnage de stroboscopes d’un embout spécifique pour les mesures de vitesse linéaire ;
— des stroboscopes dont le domaine d’application en terme de
vitesse est similaire à celui des tachymètres à contact, mais qui
6.4.1 Mise en œuvre présentent l’avantage d’une mesure sans contact.
La mise en œuvre de l’étalonnage d’un stroboscope reste rela- Pour des applications spécifiques, notamment celles qui
tivement simple. Il suffit de comparer la vitesse indiquée par son nécessitent de faibles incertitudes, l’utilisateur peut être amené à
afficheur à la fréquence des flashs qu’il émet. Pour ce faire, on concevoir son propre dispositif de mesure, par exemple en uti-
oriente la lampe à éclats du stroboscope en direction d’un capteur lisant des codeurs angulaires. Toutefois, il faut garder à l’esprit que
photoélectrique associé à un conditionneur de signaux, lui-même pour un nombre non négligeable de mesures de vitesse de
connecté à un fréquencemètre (figure 6). rotation, les intervalles de tolérances permettant la déclaration de
Bien plus que pour les mesures (on recherche des incertitudes conformité du processus sont assez larges et que les équipements
plus faibles), la difficulté de l’opération d’étalonnage réside essen- disponibles sur le marché sont tout à fait adaptés.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 1 809 − 8 © Techniques de l’Ingénieur

Vous aimerez peut-être aussi