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MESURES TACHYMÉTRIQUES ____________________________________________________________________________________________________________
Signal
1.1 Principe de mesure
Dans un tachymètre à photoréflexion, le capteur est constitué Impulsions comptées
d’un émetteur et d’un récepteur photoélectriques. Pour effectuer
une mesure, il suffit de coller une cible réfléchissante sur l’objet Figure 2 – Fonctionnement du compteur d’impulsions lumineuses
dont on veut mesurer la vitesse de rotation puis d’orienter le
faisceau du tachymètre en direction de cet objet. Le capteur
photoélectrique génère alors une impulsion à chaque fois que la Après avoir été mis en forme, le signal ainsi obtenu est compté
cible réfléchissante passe devant le faisceau lumineux (figure 1). durant un temps τ. La vitesse de rotation n est alors égale au
rapport entre le nombre nimp d’impulsions mesurées durant la
durée τ (figure 2) :
n imp
n = -----------
- (1)
τ
Émetteur Cible
réfléchissante
1.1.1 Résolution de comptage
La résolution du système est de ± 1 impulsion sur la durée du
comptage. Ainsi, la résolution relative du tachymètre est direc-
Capteur tement proportionnelle au temps de comptage et à la vitesse
photoélectrique mesurée. Pour s’affranchir des limitations dues à la résolution sur
les faibles vitesses tout en conservant un temps de comptage suf-
fisamment court, certains appareils sont conçus de telle sorte que
Conditionneur le signal est traité dans un dispositif électronique appelé boucle à
verrouillage de phase qui permet de multiplier sa fréquence sur les
Compteur faibles calibres. Cependant, sur un même calibre, la résolution
Afficheur
reste d’autant meilleure que la vitesse mesurée est élevée.
Horloge interne
1.1.2 Distance de mesure
La source optique de la plupart des tachymètres est une diode
Figure 1 – Synoptique simplifié d’un tachymètre à photoréflexion électroluminescente, dont la longueur d’onde peut varier d’un
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constructeur à l’autre. Avec ces technologies, les distances de Lorsque l’éclairage ambiant perturbe la mesure, la résolution de
mesures sont limitées dans une plage qui est de l’ordre de 50 à la problématique est parfois plus complexe. Il faut, dans ce cas,
150 mm en moyenne, l’angle d’incidence et la puissance du essayer de réduire l’intensité de cet éclairage, surtout en direction
faisceau étant deux facteurs importants dans la définition de ces du récepteur photoélectrique du tachymètre et de la cible
limites. réfléchissante.
Quelques modèles de tachymètres sont équipés d’une source
laser. L’onde étant polarisée, cette technologie présente quelques
avantages indéniables : 1.4 Incertitude de mesure
— plus faible sensibilité au bruit environnant ;
— diminution de l’influence de l’angle d’incidence lorsque la Les facteurs d’influence cités (§ 1.3) sont des causes d’erreurs
polarisation de l’onde émise est perpendiculaire à celle de l’onde qu’il convient de résoudre avant d’envisager l’estimation de l’incer-
réfléchie. titude de mesure. Ils ne sont donc pas considérés comme étant des
causes d’incertitudes.
Il est alors possible d’effectuer des mesures en maintenant le
tachymètre éloigné (jusqu’à 1 m dans certains cas) de la partie De même, l’erreur de justesse du tachymètre n’est pas considérée
mobile du dispositif dont on mesure la vitesse de rotation. dans l’évaluation de l’incertitude de mesure. Si son incidence est
significative, il convient de l’ajouter linéairement à la valeur finale
de l’incertitude, comme préconisé dans le guide ISO pour l’expres-
sion des incertitudes (repris dans un document normatif français
1.2 Domaine de mesure NF ENV 13005) de mesures plus connu des métrologues sous le
vocable de GUM. Ainsi, les principales causes d’incertitude pour
1.2.1 Limites technologiques une mesure avec un tachymètre à photoréflexion sont :
Pour ce type de tachymètre, le domaine de mesure est essentiel- — la répétabilité du processus de mesure ;
lement limité par : — la résolution du tachymètre ;
— le compteur pour les vitesses basses ; — l’incertitude d’étalonnage du tachymètre.
— le choix du constructeur pour les vitesses hautes. L’expérience montre que, dans la plupart des cas, les autres
Ainsi, la plupart des équipements disponibles sur le marché ont causes potentielles d’incertitudes, telles que le préchauffage de
une limite inférieure qui varie de 1 à 6 tr/min et une limite l’appareil par exemple, sont négligeables.
supérieure qui se situe à 100 000 tr/min. Certains appareils peuvent
descendre jusqu’à 0,5 tr/min alors que d’autres sont limités aux 1.4.1 Répétabilité du processus de mesure
alentours de 20 à 30 000 tr/min en vitesse maximale.
La technique photoélectrique ne faisant pas intervenir de Cette cause d’incertitude prend en compte à la fois, les fluctuations
composants mécaniques, la limite supérieure des tachymètres à de vitesse de l’équipement dont on mesure la vitesse de rotation,
photoréflexion est généralement bien au-delà des besoins réels de le défaut de répétabilité du tachymètre et les éventuels phénomènes
mesure et ne reste que très rarement un critère de choix de subsistants après la correction des facteurs d’influence. Pour la
l’appareil. caractériser, il faut effectuer une série de mesures dans les conditions
de répétabilité (au minimum 10 mesures) puis calculer l’écart-type
expérimental sr correspondant à ces résultats.
1.2.2 Applications En milieu industriel, il peut être suffisant de faire une déter-
Les tachymètres à photoréflexion permettent de réaliser mination de la répétabilité par famille d’équipement dont on est
quasiment tout type de mesure de vitesse de rotation dès lors qu’il amené à effectuer la mesure de la vitesse de rotation.
n’y a pas d’obstacle pour le faisceau lumineux.
Ils sont notamment fréquemment utilisés pour mesurer des 1.4.2 Résolution du tachymètre
vitesses de rotation de centrifugeuses ou de tout autre équipement
tournant possédant des carters de protection ou des sécurités. En Soit q la quantification du tachymètre. Généralement, cette quan-
effet, moyennant quelques adaptations des carters afin de ménager tification est fonction de l’échelle utilisée, ce qui implique d’effec-
un passage pour le faisceau lumineux, les mesures peuvent être tuer une évaluation de l’incertitude pour chaque échelle de
effectuées en toute sécurité. l’appareil.
De même, compte-tenu de leur capacité, ils sont particulière- Les tachymètres disposent d’un affichage numérique, ce qui per-
ment bien adaptés aux mesures des grandes vitesses (vitesses met de faire l’hypothèse d’une loi de probabilité uniforme pour
supérieures à 10 000 tr/min environ), ce qui n’est pas le cas des cette cause d’incertitude, ce qui donne comme incertitude type :
autres tachymètres ou stroboscopes.
q
u q = ----------- (2)
2 3
1.3 Facteurs d’influence
Les principaux facteurs d’influence pour les mesures avec un 1.4.3 Incertitude d’étalonnage du tachymètre
tachymètre à photoréflexion sont : Cette incertitude est donnée dans le certificat d’étalonnage de
— l’orientation du faisceau optique par rapport à la cible l’appareil ; elle est fonction de l’échelle de mesure. Notons uét
réfléchissante ; l’incertitude type au point considéré.
— la distance du tachymètre par rapport à la cible ;
— une éventuelle interférence avec l’éclairage ambiant, selon la
longueur d’onde de la source du tachymètre et son mode de 1.4.4 Incertitude élargie
fonctionnement.
On détermine d’abord l’incertitude composée uc par la formule
En ce qui concerne les deux premiers points, il convient de de propagation des incertitudes :
respecter les conditions précisées dans la documentation
constructeur afin de préserver un taux de réflexion suffisant et de 2 2 2
ne pas obtenir un signal lumineux trop bruité. uc = s r + u q + u ét (3)
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6. Étalonnage de dispositifs
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6.3.3 Étalonnage en mode vitesse linéaire tiellement dans le phénomène de dérive de la fréquence du
stroboscope au fur et à mesure de l’échauffement de la lampe à
Pour l’étalonnage en mode linéaire, le même montage est mis éclats. Cela pouvant être différent d’un appareil à l’autre, chacun
en œuvre. Il suffit de connaître avec une exactitude suffisante le définira la méthode d’étalonnage la mieux adaptée aux contraintes
diamètre dmot de l’arbre du moteur sur lequel on effectue la qui lui sont applicables (incertitudes recherchée, amplitude de la
mesure à l’aide du tachymètre, la vitesse linéaire V sur la dérive du stroboscope...).
circonférence de cet arbre étant relié à la fréquence mesurée par la
relation :
6.4.2 Incertitudes d’étalonnage
60 ν
V = ---------- d mot
N
Comme pour les autres familles d’équipements, nous avons trois
Dans ces conditions, l’incertitude type sur la vitesse de référence causes d’incertitudes types incontournables :
dépend bien de deux facteurs : la fréquence mesurée et le diamètre
— la répétabilité du processus d’étalonnage ;
de l’arbre du moteur. En notant u (dmot ) l’incertitude à un
écart-type sur la connaissance du diamètre de l’arbre du moteur, — la résolution du stroboscope ;
on détermine l’incertitude type sur la vitesse de référence par la — l’incertitude sur la mesure de fréquence à l’aide du
relation : fréquencemètre.
60 2 2 2 2
U ( V ) = ------ d mot u v + v u ( d mot ) En ce qui concerne la répétabilité, on peut être amené à la
N réaliser sur un court intervalle de temps afin de ne pas y intégrer
le phénomène de dérive dû à l’échauffement de la lampe à éclats.
De nouveau, il ne s’agit pas de réaliser une mesure du diamètre
En revanche, ces trois causes d’incertitudes sont à compléter par
de l’arbre avec la meilleure précision possible, mais tout
une incertitude type supplémentaire, représentative des fluc-
simplement avec une qualité suffisante pour ne pas dégrader
tuations de fréquences observables à cause de cette dérive.
l’incertitude d’étalonnage dans des proportions inacceptables.
Rappelons également que l’effort d’appui, lors du maintien du Exemple : sur des équipements de référence, ne présentant pas
tachymètre, est susceptible d’engendrer une diminution du de dérive due à l’échauffement de la lampe à éclats, nous avons
diamètre apparent du galet d’entraînement et ainsi de générer une observé des écart-types de répétabilité de l’ordre de quelques
erreur sur la vitesse mesurée. Selon les modalités de mise en 10–3 tr/ min.
œuvre de la manipulation, ce phénomène est susceptible
d’engendrer une dégradation de la répétabilité du processus de
mesure et de nécessiter une estimation de la reproductibilité liée
aux effets dus aux opérateurs. Cette incertitude type est direc-
tement proportionnelle à la vitesse mesurée, des applications
7. Conclusion
réalisées dans notre laboratoire ayant permis de mettre en
évidence des amplitudes de variation de l’ordre de quelques Pour réaliser des mesures de vitesses de rotation, l’essentiel
10–2 fois la vitesse. Cette valeur étant particulièrement liée au mode reste de choisir un équipement adapté aux besoins, sans chercher
opératoire et au personnel, il ne s’agit que d’un exemple. à avoir recours à des dispositifs dont la performance est largement
Enfin, si le tachymètre est utilisé à la fois pour effectuer des supérieure à ce qui est nécessaire. Pour cela, nous avons le choix
mesures de vitesses de rotation et de vitesses linéaires, on pri- entre :
vilégiera un étalonnage complet en mode vitesse de rotation qui
est nettement plus facile à réaliser. La mesure en vitesse linéaire — des tachymètres à photoréflexion qui permettent des
n’étant qu’un facteur de conversion associé au diamètre du galet mesures sans contact, qui offrent la possibilité de mesurer des
d’entraînement, il suffit ensuite de s’assurer de l’exactitude des vitesses élevées et souvent sans être contraint de retirer des carter
mesures en vitesse linéaire sur quelques points seulement. de protections ;
— des tachymètres à contact qui sont utilisés sur des vitesses
n’excédant généralement pas 10 000 tr/min et qui sont équipés
6.4 Étalonnage de stroboscopes d’un embout spécifique pour les mesures de vitesse linéaire ;
— des stroboscopes dont le domaine d’application en terme de
vitesse est similaire à celui des tachymètres à contact, mais qui
6.4.1 Mise en œuvre présentent l’avantage d’une mesure sans contact.
La mise en œuvre de l’étalonnage d’un stroboscope reste rela- Pour des applications spécifiques, notamment celles qui
tivement simple. Il suffit de comparer la vitesse indiquée par son nécessitent de faibles incertitudes, l’utilisateur peut être amené à
afficheur à la fréquence des flashs qu’il émet. Pour ce faire, on concevoir son propre dispositif de mesure, par exemple en uti-
oriente la lampe à éclats du stroboscope en direction d’un capteur lisant des codeurs angulaires. Toutefois, il faut garder à l’esprit que
photoélectrique associé à un conditionneur de signaux, lui-même pour un nombre non négligeable de mesures de vitesse de
connecté à un fréquencemètre (figure 6). rotation, les intervalles de tolérances permettant la déclaration de
Bien plus que pour les mesures (on recherche des incertitudes conformité du processus sont assez larges et que les équipements
plus faibles), la difficulté de l’opération d’étalonnage réside essen- disponibles sur le marché sont tout à fait adaptés.
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