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Volume IV – Observations spatiales
Édition 2018
EAU
CLIMAT
TEMPS
OMM-N° 8
Guide des instruments et des méthodes
d’observation
Volume IV – Observations spatiales
Édition 2018
OMM-N° 8
NOTE DE L’ÉDITEUR
La base de données terminologique de l’OMM, METEOTERM, peut être consultée à l’adresse
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OMM-N° 8
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ISBN 978-92-63-20008-2
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TABLEAU DES MISES À JOUR
Partie/
Date chapitre/ Objet de l’amendement Proposé par Approuvé par
section
TABLE DES MATIÈRES
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CHAPITRE 1. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1 Perspective historique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Échelles spatiales et temporelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 Complémentarité des observations effectuées depuis l'espace et en surface. . . . . . . . . . 2
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D'abord utilisées presque exclusivement pour la prévision immédiate, les données satellitaires
ont commencé, avec le lancement du satellite Nimbus‑3, le 13 avril 1969, à servir à la prévision
numérique du temps: établissement de profils verticaux de la température et de l'humidité
atmosphériques à partir de données recueillies à l'aide d'instruments expérimentaux, et
mesure du déplacement des nuages à partir de données de vent transmises par des satellites
géostationnaires.
L'exploration des océans a débuté avec le lancement du satellite SeaSat, le 27 juin 1978. Le SeaSat
a ouvert la voie à la détection hyperfréquence, passive ou active, dans toutes les conditions
météorologiques. Presque simultanément, le 24 octobre 1978, le satellite Nimbus‑7 commençait
à produire des données de détection hyperfréquence passive et de surveillance de la couleur
océanique. Après les missions d'altimétrie, de diffusiométrie et de radars interférométriques à
synthèse d'ouverture SeaSat, aucune mission de télédétection active n'a été conduite jusqu'au
lancement du satellite européen de télédétection (ERS‑1), le 17 juillet 1991. Plusieurs missions
Nimbus ont d'abord permis de recueillir des informations sur le rayonnement atmosphérique
et la chimie de l'atmosphère. Le lancement du satellite de mesure du bilan radiatif de la Terre
(ERBS), le 5 octobre 1984, a permis de franchir un grand pas dans l'étude du bilan radiatif
de la Terre. Enfin, le lancement du satellite de recherche en haute atmosphère (UARS), le
12 septembre 1991, a constitué un jalon pour l'observation de la chimie de l'atmosphère.
la prévision numérique du temps à l'échelle mondiale. Dans les zones continentales, les réseaux
d'observation mettent l'accent sur les zones peuplées, alors que la grande majorité des surfaces
terrestres sont relativement peu peuplées, et donc sous‑échantillonnées. De plus, certaines
observations locales recueillies en surface (par exemple sur les types de nuages) sont difficiles à
intégrer dans l'espace.
Un des aspects importants qui distingue les observations par satellite des mesures en surface
est leur intégration dans l'espace et dans le temps. Les mesures par satellite intègrent le signal
d'entrée sur un champ de visée instantanée déterminé par la nécessité de recueillir suffisamment
d'énergie rayonnante pour obtenir le rapport signal‑bruit requis. Les mesures en surface sont
d'ordinaire liées à un point particulier dans l'espace, bien que, selon la variable observée,
elles puissent correspondre à des superficies plus ou moins grandes. Dans la dimension
temporelle, en revanche, la situation est inversée: les observations par satellite peuvent être
presque instantanées en fonction du mouvement du satellite ou du temps nécessaire pour
acquérir un élément d'image (pixel) lors du balayage d'une image; les mesures en surface sont
habituellement intégrées sur un certain intervalle de temps afin d'établir une moyenne des
fluctuations instantanées. Ces différences rendent plus difficiles la comparaison et la combinaison
des observations par satellite et des mesures en surface.
Il est reconnu que les satellites ne peuvent pas réaliser toutes les observations nécessaires avec
la qualité requise. Pour certaines variables géophysiques, aucun principe de télédétection n'a
encore été établi. Pour d'autres, il n'est possible d'obtenir des mesures de la qualité requise qu'en
recourant à des informations accessoires obtenues à partir de systèmes fiables d'observation en
surface. Par ailleurs, comme les mesures effectuées par satellite sont souvent indirectes par nature
(le rayonnement constituant la grandeur primaire observée), les mesures effectuées en surface
jouent un rôle majeur dans la validation des produits satellitaires.
Il existe encore des situations où les systèmes limités aux observations en surface peuvent fournir
des mesures de qualité acceptable. Cependant, même dans ces cas, les satellites peuvent servir
à l'extension spatiale des mesures locales et éparses effectuées en surface. En particulier, la
pratique de l'assimilation permet le transfert des informations ayant trait à diverses variables
géophysiques obtenues à l'aide de techniques différentes. Ainsi, les observations satellitaires
pourraient contribuer à notre connaissance des variables géophysiques même lorsque ces
dernières ne sont pas directement observées par satellite, à condition que l'on puisse s'appuyer
sur un rapport physique solide entre ces variables. L'utilisation synergique des observations
effectuées depuis l'espace et en surface est fondamentale pour le Système mondial intégré des
systèmes d'observations de l'OMM (WIGOS).
Note: On trouvera dans la base de données en ligne de l'OMM sur les capacités d'observation depuis l'espace
(www.wmo.int/oscar) des descriptions détaillées des programmes et instruments satellitaires.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D'OBSERVATION DE LA TERRE
DEPUIS L'ESPACE
Le présent chapitre donne un aperçu des activités d'observation de la Terre depuis l'espace, y
compris de leurs avantages possibles et de leurs limites. Il décrit les concepts de base des orbites
et les caractéristiques de l'observation de la Terre depuis l'espace, et énonce les principes de la
télédétection.
On peut observer la Terre depuis l'espace à partir d'orbites différentes et sous diverses conditions
d'observation. La présente section aborde les aspects que voici:
Les observations de la Terre faites à partir d'une plate-forme satellitaire ont sur les observations
effectuées à partir du sol ou d'un ballon l'avantage principal d'offrir un large champ de vision
(field of view – FOV). L'altitude minimale des plates-formes satellitaires est habituellement de
400 km, mais elle est souvent beaucoup plus élevée, parfois jusqu’à 35 786 km dans le cas des
orbites géostationnaires. Le champ de vision dépend de l'altitude orbitale, de la configuration
des instruments et de l'utilisation prévue, qui peuvent influer sur la gamme des angles zénithaux
d'observation possibles (ζ). Le champ de vision peut se définir comme la distance maximale de la
surface terrestre observable à partir du satellite sous un angle zénithal donné, comme l'indique la
formule suivante (voir la figure 2.1):
R
FOV = 2 R δ π 180 sin (ζ − δ ) = sin ζ (2.1)
H +R
où R désigne le rayon moyen de la terre (6 371 km), H l'altitude orbitale en kilomètres, et δ l'angle
géocentrique en degrés.
H
ζ
R δ
ζ = 90°
4 401 km 19,79° 5 326 km 23,95° 6 076 km 27,32° 18 082 km 81,31°
(horizon/horizon)
ζ = 85° (télé-
3 423 km 15,39° 4 322 km 19,43° 5 057 km 22,74° 16 978 km 76,34°
communications)
ζ = 70°
(utilisation 1 746 km 7,85° 2 405 km 10,82° 2 980 km 13,40° 13 752 km 61,84°
qualitative)
ζ = 60°
(utilisation 1 207 km 5,43° 1 707 km 7,68° 2 157 km 9,70° 11 671 km 52,48°
quantitative)
Le tableau 2.1 présente les valeurs du champ de vision d'un satellite (en kilomètres) en fonction
de l'altitude orbitale pour des valeurs typiques de l'angle zénithal ζ. Il indique également les
valeurs correspondantes de l'angle géocentrique δ.
Il peut arriver que le champ de vision potentiel ne soit pas entièrement couvert par un seul
instrument. Le principe de télédétection ou les caractéristiques technologiques de l'instrument
peuvent en effet définir une limite supérieure de la valeur de son champ de vision. Par exemple,
les altimètres radars ne peuvent fonctionner qu'en géométrie nadir et ne possèdent donc pas
de véritable champ de vision, si ce n'est de l'élargissement du faisceau dû à la diffraction. Les
imageurs à résolution très élevée présentent habituellement un champ de vision de l'ordre de
plusieurs dizaines de kilomètres, comme les radars à synthèse d'ouverture (RSO).
Si l'orbite est inclinée par rapport au plan équatorial, le satellite traversera l'équateur à une
certaine longitude. Après T minutes, on assistera à un autre passage au-dessus de l'équateur
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 5
Largeur de fauchée
Décalage
Figure 2.2. Décalage entre deux orbites successives et largeur de fauchée de l'instrument.
Si la largeur de fauchée est au moins équivalente au décalage, la couverture offerte par deux
orbites contiguës sera continue. Ainsi, le temps requis pour obtenir une couverture mondiale
(cycle d’observation) dépendra du rapport entre la largeur de fauchée de l'instrument et le
décalage.
Tableau 2.2. Période, décalage et cycle d’observation pour les orbites décrites au tableau 2.1.
Paramètre orbital H = 400 km H = 600 km H = 800 km H = 35 786 km
Période T 92,6 min 96,7 min 100,9 min 23 h 56 min 04 s
Cycle d’observation pour ζ = 70° 35 h 27 h 23 h Déterminé par
(de jour uniquement) l'instrument
Cycle d’observation pour ζ = 60° 51 h 38 h 31 h Déterminé par
(de jour uniquement) l'instrument
Cycle d’observation pour ζ = 70° 18 h 13 h 11 h Déterminé par
(de jour et de nuit) l'instrument
Dans le cas des satellites géostationnaires, dont la position par rapport à la surface de la Terre est
fixe, la durée du cycle d’observation dépend uniquement des caractéristiques de l'instrument
et peut être de quelques minutes ou moins selon la surface balayée. À l'intérieur de leur zone de
couverture, les observations géostationnaires sont parfaitement adaptées au contrôle continu
requis. Par exemple, un tel contrôle est nécessaire pour la détection d'événements instantanés
comme les éclairs, ou pour l'échantillonnage temporel à haute fréquence de phénomènes
6 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
évoluant rapidement comme la convection active. Cependant, la couverture exclut les très hautes
latitudes et toutes les zones situées trop loin du point sous-satellite. Le tableau 2.1 montre que
δ = 81,31° est l'angle géocentrique maximal.
L'orbite des satellites non géostationnaires affichera ce qu'on appelle un cycle de répétition si
le satellite repasse par la même trajectoire après un certain nombre de révolutions. Pendant
la durée du cycle de répétition, la trajectoire du satellite peut varier de jour en jour en laissant
constater certaines périodicités appelées sous-cycles. Certains de ces sous-cycles peuvent
présenter un intérêt en conduisant à la couverture de certaines zones relativement proches l'une
de l'autre à intervalles rapprochés dans le temps, ou à la couverture de zones adjacentes.
Si l'orbite est héliosynchrone (voir la section 2.1.3), l'existence d'un cycle de répétition signifie
que le satellite peut accomplir un nombre donné de révolutions dans un nombre donné exact
de jours. La période orbitale détermine le nombre de révolutions N accomplies par le satellite
en 24 heures. D'ordinaire, ce n'est pas un nombre entier. Pour obtenir un cycle de répétition de
m jours, on ajuste la période orbitale pour faire en sorte que le produit de «N multiplié par m»
soit un nombre entier. On peut ainsi exprimer N sous la forme suivante, où n et ℓ représentent
respectivement le quotient et le reste de la division entière de «N ∙ m» par m:
N = n + m (2.3)
où n, ℓ et m sont des nombres entiers (ℓ < m).
L'équation 2.3 s'applique également aux orbites non héliosynchrones, mais dans ce cas, le cycle
de répétition m n'est plus exprimé en jours solaires de 24 heures et doit prendre en compte une
légère correction due à la dérive de l'orbite. Le tableau 2.3 présente des exemples de cycles de
répétition et de leurs sous-cycles principaux correspondant à certaines orbites particulières.
Une orbite à cycle de répétition est nécessaire lorsque une zone d'intérêt doit être balayée à
intervalles fixes dans des conditions identiques. C'est le cas pour les mesures altimétriques
réalisées aux fins d'applications géodésiques, ou pour l'imagerie terrestre haute résolution
effectuée pour la détection de variations locales.
Les cycles de répétition peuvent être utiles lorsque la fauchée est beaucoup moins large que le
décalage et qu'il n'est pas possible d'obtenir une couverture mondiale en un seul jour. On peut
dans ce cas organiser la séquence des couvertures quotidiennes successives selon une certaine
logique — par exemple, pour obtenir une progression régulière ou pour éviter les erreurs
systématiques dues à un échantillonnage inadéquat.
Orbites non
Orbites héliosynchrones
héliosynchrones
909 km 705 km
832 km 791 km 820 km
(p.ex., (p.ex., 1 336 km
Altitude orbitale (p.ex., (p.ex., (p.ex.,
Landsat Landsat (p.ex. JASON)
SPOT) Envisat) Metop)
1-3) 4-8)
Période 103,2 min 98,9 min 101,5 min 100,6 min 101,3 min 112,4 min
Note:
a. Dans le cas du réseau conjoint d’océanographie et d’altimétrie par satellite (JASON), qui n'est pas héliosynchrone,
les chiffres correspondent à la durée d'un jour de 23 h 48 min, c'est-à-dire 0,99156 de la durée d'un jour solaire.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 7
Décalage
Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée
19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 09 08 07 06 05 04 03 02 01
Orbite Orbite Jour
02 01 01
Orbite Jour
15 02
Sous-cycle d'une journée
Orbite Jour
29 03
Orbite Jour
43 04
Orbite Jour
57 05
Orbite Jour
71 06
Orbite Jour
85 07
Orbite Jour
99 08
Orbite Jour
113 09
Orbite Jour
127 10
Orbite Jour
141 11
Orbite Jour
155 12
Orbite Jour
169 13
Orbite Jour
183 14
Orbite Jour
197 15
Orbite Jour
211 16
Orbite Jour
225 17
Orbite Jour
239 18
Orbite Orbite Jour
253 252 19
Figure 2.3. Évolution schématique de la trajectoire orbitale d'un satellite Landsat de type
ancien pendant la durée d'un cycle de répétition (N = 13 + 17/18, cycle de répétition: 18 jours,
251 révolutions/cycle)
La figure 2.3 illustre l'évolution de la trajectoire orbitale avec une orbite présentant un sous-
cycle d'une journée (comme les satellites Landsat de type ancien par exemple). On constate que
la fauchée balayée chaque jour est adjacente à celle balayée le jour précédent. La largeur de la
fauchée peut être ajustée afin d'assurer une couverture complète de la surface terrestre. Cette
méthode présente cependant l'inconvénient qu'il n'y aura qu'une seule séquence de jours de
passage au-dessus ou à proximité de la zone d'intérêt par cycle de répétition.
Avec les satellites Landsat actuels, l'évolution temporelle des trajectoires orbitales pendant
le cycle de répétition (16 jours) engendre deux sous-cycles principaux, comme l'indique la
figure 2.4. Le sous-cycle de deux jours donne une lacune temporelle plus courte, mais le sous-
cycle de sept jours donne une meilleure correspondance géographique.
Bien que le concept d'un recours aux cycles et sous-cycles de répétition découle des exigences
créées par l'exploitation d'instruments à fauchée étroite, y compris ceux limités à une visée au
nadir, les orbites à sous-cycles peuvent également s'avérer utiles dans le cas des instruments à
largeur de fauchée relativement grande. Par exemple, certains instruments de sondage peuvent
couvrir une fauchée de plusieurs milliers de kilomètres de largeur (plus de 2 200 km dans le
cas du sondeur amélioré à hyperfréquences (AMSU) et de l’interféromètre atmosphérique
de sondage dans l'infrarouge (IASI)). Cependant, la qualité des informations recueillies est
plus élevée à proximité des points nadir, et il est donc utile de faire en sorte que la couverture
fournisse un mélange adéquat de données de qualité élevée et de qualité moindre. Les orbites
des satellites de l’Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA) et des
satellites météorologiques opérationnels (Metop) ont un sous-cycle de cinq jours, comme
l'indique la figure 2.5 concernant les satellites Metop.
8 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Décalage
Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée Fauchée
17 16 15 14 13 12 11 10 09 08 07 06 05 04 03 02 01
Orbite Jour
31 03
Orbite Jour
45 04
Orbite Jour
60 05
Orbite Jour
74 06
Orbite Jour
Sous-cycle de 7 jours 89 07
Orbite Jour
103 08
Orbite Jour
118 09
Orbite Jour
133 10
Orbite Jour
147 11
Orbite Sous-cycle de 9 jours Jour
162 12
Orbite Jour
176 13
Orbite Jour
191 14
Orbite Jour
205 15
Orbite Jour
220 16
Figure 2.4. Évolution schématique de la trajectoire orbitale d'un satellite Landsat moderne
pendant la durée d'un cycle de répétition (N = 14 + 9/16, cycle de répétition: 16 jours, 233
révolutions/cycle). Trois sous-cycles sont illustrés: sept jours (direction ouest), le principal,
fournissant les informations les plus proches dans l'espace; deux jours (direction est),
fournissant les informations les plus proches dans le temps; et neuf jours (direction est), de
peu d'intérêt, constitué par la somme des deux premiers
Le cycle de répétition et les sous-cycles de répétition présentent plusieurs avantages, mais ils ont
aussi certains inconvénients dont il convient de prendre note:
En conséquence, si tous les instruments embarqués offrent une fauchée de largeur suffisante, il
sera généralement jugé inutile d'exploiter un cycle ou un sous-cycle de répétition.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 9
Décalage
30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 09 08 07 06 05 04 03 02 01
02 01
02 16 02
03 30 03
04 44 04
05 58 05
06 73 06
07 87 07
08 101 08
09 115 09
10 129 10
11 144 11
12 158 12
13 172 13
Sous-cycle de 5 jours
14 186 14
15 Sous-cycle de 4 jours 200 15
16 215 16
17 229 17
18 243 18
19 257 19
20 271 20
21 286 21
22 300 22
23 314 23
24 328 24
25 342 25
26 357 26
27 351 27
28 385 28
29 399 29
414 413
Figure 2.5. Évolution schématique de la trajectoire orbitale Metop (N = 14 + 6/29, cycle de
répétition: 29 jours, 412 révolutions/cycle). Deux sous-cycles sont illustrés: cinq jours
(direction est), le principal, fournissant les informations les plus proches dans l'espace; et
quatre jours (direction ouest), fournissant des informations
légèrement plus proches dans le temps.
Le plan orbital peut correspondre exactement au plan équatorial de la Terre, ou être incliné de
ε degrés par rapport à ce dernier (voir la figure 2.6).
Pôle Nord
Plan
équatorial
Plan orbital
Altitude
Hiver Hiver
18/06 LST 18/06 LST
Orbite polaire Orbite héliosynchrone
Figure 2.7. À gauche: Orbite polaire rigoureuse, avec variation de l'heure solaire locale (LST)
au fil des saisons. À droite: Orbite héliosynchrone avec heure solaire locale fixe.
Lorsque ε = 90°, le satellite suit une trajectoire méridienne et son orbite est polaire. Ce type
d'orbite est très pratique pour l'observation de la surface terrestre d'un pôle à l'autre.
L'inclinaison de l'orbite ε peut être réglée de telle sorte que le taux de précession soit directement
en phase avec la rotation annuelle de la Terre autour du Soleil. Si on impose la valeur α = 360/365
(degré/jour) dans l'équation 2.4, on observe que l'inclinaison ε 0 doit satisfaire à la relation
suivante:
7
H 2
cos ε 0 = −0, 0988 (1 + ) (2.5)
R
L'orbite qui satisfait à cette condition est héliosynchrone. La valeur négative de ε 0 indique que
l'orbite est rétrograde par rapport à la rotation de la Terre. L'heure solaire locale des zones
survolées par le satellite à une latitude donnée reste la même toute l'année (voir la partie droite
de la figure 2.7). Le tableau 2.4 énumère les valeurs ε 0 d'une gamme d'orbites héliosynchrones
en fonction de l'altitude orbitale.
Il convient de noter que la déviation par rapport à l'axe polaire augmente avec l'altitude orbitale,
ce qui présente un inconvénient pour les orbites héliosynchrones hautes: les pôles risquent de
ne pas être observables, à moins que la largeur de fauchée des instruments ne soit suffisante.
Cependant, pour les orbites relativement basses, le plan orbital est quasi polaire.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 11
Les observations ci-dessus s'appliquent aux orbites circulaires, qui sont de loin les plus
couramment utilisées pour l'observation terrestre — notamment les orbites héliosynchrones
et les orbites géostationnaires. Cependant, les orbites basses (LEO) quasi polaires et les orbites
géostationnaires (GEO) présentent plusieurs lacunes.
Le satellite LEO sur orbite quasi polaire procure une couverture mondiale, mais peu fréquente.
Même si la fauchée de l'instrument est aussi large que le décalage et permet donc une
couverture continue grâce à la contiguïté des orbites consécutives, un satellite ne peut
couvrir la surface entière du globe qu'au plus deux fois par jour (ou même une seule fois si la
télédétection ne peut être effectuée que sous des conditions diurnes ou nocturnes). Pour obtenir
une couverture mondiale plus fréquente, il faut avoir recours à plus de satellites en orbites
complémentaires (voir le tableau 2.5).
Tableau 2.5. Nombre de satellites LEO requis pour accomplir un cycle d'observation donné
(altitude présumée: H = 800 km)
Il ressort clairement du tableau 2.5 que tout cycle d'observation plus court que 3 heures par
exemple serait extrêmement coûteux à réaliser puisqu'il exigerait une constellation de satellites
LEO en orbites coordonnées.
La couverture s'améliore sensiblement aux hautes latitudes (voir la figure 2.2), atteignant par
exemple une fréquence deux fois plus élevée à 60° de latitude qu'à l'équateur. Dans les régions
polaires, la fréquence de couverture s'approche de la période orbitale T (c'est-à-dire ~100 min)
ou peut même devenir infra-horaire lorsqu'on utilise plus de satellites.
Un cycle d'observation plus court peut être obtenu en délaissant l'héliosynchronisme pour
adopter une inclinaison plus basse, mais il devient alors impossible d'obtenir une couverture
mondiale. Les orbites à faible inclinaison servent à l'observation des zones intertropicales.
La fréquence des observations réalisables à partir d'une orbite GEO est limitée uniquement par
les instruments utilisés. Cependant, il faut une constellation d'environ six satellites disposés
autour de l'équateur pour couvrir tous les secteurs longitudinaux jusqu'à une latitude d'au moins
55°, et les latitudes les plus élevées ne peuvent être couvertes.
12 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Certaines de ces faiblesses peuvent être atténuées en utilisant une orbite elliptique. La vitesse
d'un satellite en orbite elliptique est variable: elle est minimale à l'apogée, ce qui donne plus de
temps pour la prise des mesures sur la zone survolée. Les orbites elliptiques sont habituellement
optimisées pour répondre à des besoins particuliers, notamment en spatiologie: par exemple,
prise de mesures in situ jusqu'à de très hautes altitudes en traversant l'ionosphère et la
plasmasphère.
Un des problèmes des orbites elliptiques est que, puisque l'argument du périgée est influencé
par la perturbation séculaire, l'apogée est atteint à des latitudes qui varient avec le temps. La
perturbation séculaire peut être compensée si l'inclinaison orbitale ε = sin–1 (4/5)1/2 ≈ 63,4°. Dans
ce cas, la région de l'apogée, où le satellite se trouve la plupart du temps, reste stable. À partir de
cette position, les mesures peuvent être prises à une très grande fréquence, dans des conditions
quasi géostationnaires.
Deux orbites de ce type ont été utilisées pour des satellites de télécommunication auxquels on
compte avoir recours pour l'observation de la terre: Molniya (voir la figure 2.8), qui présente
une période de 12 heures et un apogée de 39 800 km, et Tundra, qui présente une période de
24 heures et un apogée de 48 300 km. L'orbite Molniya est quasi géostationnaire pendant 8 des
12 heures de sa période; l’orbite Tundra l'est pendant environ 16 des 24 heures de sa période.
Les orbites Molniya et Tundra ne servent à couvrir qu'un seul hémisphère. De plus,
la zone d'observation visée pendant la portion de 8 ou de 12 heures passée en orbite
quasi géostationnaire est centrée sur une heure solaire locale particulière. Si toutes les latitudes
supérieures à 60° devaient être couvertes 24 heures par jour, trois satellites Molniya ou deux
satellites Tundra seraient nécessaires. L’orbite TAP (orbite à trois apogées), qui présente une
période de 16 heures et une apogée de 43 500 km, constitue une variante intéressante. Le
tableau 2.6 présente les caractéristiques principales des orbites Molniya et Tundra. Il convient
de noter qu'à leur position en apogée, utile pour les échantillonnages fréquents, l'altitude des
satellites dépasse celle des satellites géostationnaires.
Les satellites sont injectés en orbite par un lanceur, qui doit remplir les fonctions suivantes:
a) Abriter le satellite dans sa coiffe afin d'en protéger les fonctions vitales. Le satellite est arrimé
dans la coiffe sous une forme compacte pour occuper le moins d'espace possible et pour
mieux résister aux effets de l'accélération.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 13
Tableau 2.6. Principales caractéristiques des orbites Molniya et Tundra (les altitudes à
l'apogée et au périgée peuvent être légèrement adaptées aux besoins)
Nombre de satellites
Type
Inclinaison Période Apogée Périgée Couverture (un satellite) requis pour couvrir
d'orbite
l'hémisphère
Visible à partir de deux
Molniya 63,4° 12 h ~39 800 km ~1 000 km positions pendant 3
~8 h
b) Mettre le satellite en orbite. Pour limiter la masse totale à transporter à haute altitude, le
lanceur compte en général plusieurs étages. Le premier étage — le plus lourd puisqu'il
doit produire la poussée maximale nécessaire au décollage — est le premier à être largué.
La coiffe est libérée à une altitude appropriée. Un ou deux autres étages sont mis à feu et
largués selon un ordre établi à l'avance.
c) Libérer le satellite. Pour injecter un satellite sur orbite LEO circulaire, le lanceur le libère
directement sur son orbite définitive. Pour injecter un satellite sur orbite elliptique, le
lanceur le libère au périgée en lui donnant l'accélération supplémentaire requise pour
l'orbite souhaitée.
Une fois en orbite, le satellite déploie ses panneaux solaires et commence à fonctionner de façon
autonome. Une des opérations consiste à atteindre l'orbite définitive en activant le système de
propulsion. Si l'orbite souhaitée est géostationnaire, le satellite est libéré au périgée d'une orbite
elliptique dont l'apogée se situe à 35 786 km, et est muni d'un moteur d'apogée. Le moteur
d'apogée à ergols solides, hybrides ou, plus souvent, liquides est mis à feu à l'apogée et donne
au satellite l'accélération nécessaire pour circulariser l'orbite (voir la figure 2.9).
Le lancement d'un satellite est une opération complexe et coûteuse. Pour des motifs de
rentabilité, plusieurs satellites partagent souvent le même lanceur. Dans un tel cas, le dernier
étage du lanceur sert à libérer les divers satellites à des moments différents sur leurs orbites
respectives. Les systèmes de propulsion des satellites servent ensuite au transfert de ces derniers
sur leur orbite définitive.
Apogée
Orbite
terrestre
basse
Orbite de
transfert
Terre
Périgée
Les constellations de minisatellites, dont le lancement à la pièce serait extrêmement peu rentable,
constituent un bon exemple de l’utilité de tels lancements groupés. La configuration «Walker
Delta» constitue une stratégie efficace de mise en orbite de telles constellations. Tous les satellites
doivent avoir la même inclinaison orbitale ε. Ils peuvent être libérés à leurs altitudes respectives
directement par le lanceur, ou y arriver en utilisant leur propre système de propulsion. Ainsi,
chaque orbite présente son propre taux de précession, défini par l'équation 2.4, et les phases
orbitales se différencient au fil du temps. Une fois les orbites de tous les satellites correctement
espacées, les systèmes de propulsion les placent chacun à l'altitude souhaitée H. L'équation 2.4
montre qu'en pratique, cette stratégie donne de bons résultats pour des inclinaisons et des
altitudes relativement faibles. Sinon, le temps requis pour déployer la constellation devient trop
long. Par exemple, le déploiement du Système d’observation par une constellation de satellites
pour l’étude du temps, du climat et de l’ionosphère (COSMIC) (six satellites, H = 800 km, ε = 71°)
a demandé un an.
f) La télédétection active.
Longueur d’onde
Le tableau 2.7 définit les subdivisions du spectre qui sont généralement utilisées, bien qu'elles ne
soient pas normalisées. La longueur d'onde λ et la fréquence ν, communément utilisées, ainsi que
le nombre d'ondes ν*, surtout utilisé en spectroscopie, sont également indiqués.
Le tableau 2.8 présente une subdivision plus fine des domaines des hyperfréquences et de
l'infrarouge lointain utilisés pour les radars et, par extension, pour la radiométrie passive.
Le spectre global illustré à la figure 2.10 comprend cinq domaines distincts aux caractéristiques
passablement différentes.
Dans le domaine UV, l'absorption atmosphérique est importante et est principalement due
aux éléments constituants de l'air (azote (N2) et oxygène (O2)) et aux gaz à l'état de traces (le
plus important étant l'ozone (O3)). Il n'est pas possible d'observer la surface terrestre dans
ce domaine du spectre. La source de rayonnement utilisée aux fins de la télédétection est le
rayonnement solaire réfléchi.
Les domaines VIS, NIR et SWIR, de 0,4 à 3 µm et jusqu'à 4 µm dans certains cas, peuvent être
détectés à l'aide du rayonnement solaire réfléchi. On y trouve plusieurs régions transparentes
(fenêtres) et plusieurs bandes d'absorption (voir la figure 2.11).
16 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Tableau 2.8. Bandes utilisées en technologie radar (selon l'American Society for
Photogrammetry and Remote Sensing)
L 1 – 2 GHz 15 – 30 cm
Dans les domaines MWIR et TIR, de 4 à 15 µm, la source de rayonnement est constituée des
émissions thermiques de la surface de la Terre et de l'atmosphère, régies principalement par
l'absorption et les émissions de vapeur d'eau et de dioxyde de carbone, responsables dans une
large mesure de l'effet de serre. Combinées à la principale fenêtre atmosphérique, ces émissions
thermiques permettent de maintenir l'équilibre thermique de la planète dans une zone de
valeurs confortables (voir la figure 2.12).
Le domaine suivant du spectre, l'infrarouge lointain, de 15 µm à 1 mm (ou 300 GHz), est
totalement opaque à cause du continuum de la vapeur d'eau. Dans ce domaine, où il est difficile
de faire des observations à cause du manque de techniques de détection efficaces, on observe les
raies d'absorption de plusieurs espèces importantes comme le radical hydroxile (OH), un «agent
nettoyant» atmosphérique, et le chlorure d'hydrogène (HCl), une espèce réservoir qui libère
du chlore préjudiciable à la couche d'ozone. Le radical hydroxile et le chlorure d'hydrogène
ne peuvent être observés que dans le domaine FIR (c'est-à-dire vers 120 µm ≈ 2 500 GHz et
480 µm ≈ 625 GHz, respectivement).
CO2 CO O2 CH4 H2O – bande H2O – continuum N2 Continuum moléculaire O3 Gaz total
1
0,8
Transmittance
0,6
0,4
0,2
0
0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Longueur d’onde (µm)
Figure 2.11. Spectre atmosphérique dans la gamme de longueurs d'onde de 0,4 à 4,0 µm
comportant plusieurs fenêtres ainsi que des bandes d'absorption du monoxyde de carbone
(CO, vers 2,3 µm), du dioxyde de carbone (CO2, vers 1,6, 2,1 et 2,8 µm), du méthane (CH4, vers
2,3 et 3,4 µm), plusieurs bandes d'absorption de l'oxygène (O2, essentiellement vers 0,77 µm),
quelques bandes d'absorption de l'azote (N2) et de l'ozone (O3), et plusieurs bandes
importantes d'absorption de la vapeur d'eau (H2O, essentiellement à 0,94, 1,13, 1,37, 1,8 et
2,7 µm). Le graphique indique aussi le continuum moléculaire qui empêche le recours aux UV
pour l'observation de la surface terrestre et de la basse atmosphère depuis l'espace.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 17
300 CO 300
N2O
240 O3 240
220 220
CO2
600 800 1 000 1 200 1 400 1 600 1 800 2 000 2 200 2 400 2 600 2 800 3 000
Nombre d'ondes (cm–1)
Figure 2.12. Spectre atmosphérique dans la gamme de 3,33 à 16,67 µm. Les principales
fenêtres atmosphériques se situent dans les gammes de 3,7 à 4,0 µm et de 10 à 12 µm; ce sont
de larges bandes d'absorption liées à la vapeur d'eau (H2O) et au dioxyde de carbone (CO2).
Les autres espèces observées sont l'ozone (O3, vers 9,7 µm), le méthane (CH4, vers 7,7 µm), le
monoxyde de carbone (CO, vers 4,6 µm) et l’oxyde nitreux (N2O, vers 4,5 et 7,7 µm).
Dans le domaine MW, de 1 à 300 GHz, la source de rayonnement est constituée des émissions
thermiques de la surface de la Terre et de l'atmosphère. La figure 2.13 illustre le spectre
atmosphérique qui s'étale de 2 GHz jusqu'aux fréquences sous-millimétriques atteignant
1 000 GHz.
Dans la portion du domaine des hyperfréquences où l'atmosphère est plus transparente (c'est-
à-dire aux fréquences inférieures à 100 GHz par exemple), les longueurs d'onde dépassent
les 3 mm et sont donc beaucoup plus grandes que les gouttelettes des nuages, sauf en cas de
précipitations. Ainsi, le domaine des hyperfréquences peut servir à l'observation de la surface
terrestre ou des propriétés atmosphériques dans presque toutes les conditions météorologiques.
La télédétection active est conditionnée par la technologie et, dans le domaine des
hyperfréquences, par les règles régissant le spectre radioélectrique. Les radars utilisent les
hyperfréquences tandis que les lidars utilisent les longueurs d'onde optiques lorsque des sources
appropriées (cristaux) sont disponibles. Le tableau 2.9 présente quelques-unes des fréquences
radar et des longueurs d'onde lidar communément utilisées. À des fins comparatives, le tableau
récapitule également les fréquences utilisées pour le Système mondial de navigation par satellite
(GNSS) et les opérations connexes de mesures de l'atmosphère par occultation radio (voir la
section 3.2.7 du chapitre 3 du présent volume).
A) Estivale – basses latitudes D) Annuelle – latitudes moyennes (air sec) avec ozone
B) Annuelle – latitudes moyennes E) Annuelle – latitudes moyennes: azote seulement
C) Hivernale – hautes latitudes F) Annuelle – latitudes moyennes: oxygène seulement
106
W W
W
104 W
W
W W
W
W W
Opacité zénithale (dB)
O W W A)
W W W
O B)
102
C)
D)
W
100
O
O O
O O
O F)
E)
10–2
O: résonance de l'oxygène
W: résonance de la vapeur d'eau
(2) 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000
Fréquence (GHz)
Un corps qui n'est pas réfléchi et qui est totalement opaque à tout rayonnement, peu en importe
la longueur d'onde (où ρ = τ = 0, et en conséquence ε = 1), est appelé «corps noir». Il rayonne à
toutes les températures T et sur la totalité du spectre λ ou ν, conformément à la loi de Planck:
2π hc 2 1 2πν 3 h
B (λ , T ) = ou B(ν , T ) = (2.7)
hc hν
λ 5
c 2
e λ kT −1 e kT −1
où:
h = 6,6256⋅10 -34 J s (constante de Planck);
c = 2,99793⋅10 8 m s-1 (vitesse de la lumière dans le vide);
k = 1,38044⋅10 -23 J K-1 (constante de Boltzmann).
B(λ,T) (ou B(ν,T)) est la puissance radiative par unité de surface dans la totalité de l'hémisphère
et par unité de longueur d'onde (ou de fréquence). B/π désigne la puissance radiative par unité
d'angle solide. Le graphique de la figure 2.14 illustre la fonction de Planck pour les températures
de 6 000 K et de 273,16 K, représentatives respectivement de la surface du Soleil et de la Terre.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 19
Topographie
Altimètre Bande C (~5,3 GHz) + bande Ku (~13,6 GHz)
des océans
Radar Radar de
Nuages et détection des Bande Ku (~13,6 GHz) et/ou bande K a (~35,5 GHz) ou
précipitations pluies ou des bande W (~94 GHz)
nuages
Turbulence en
Lidar Doppler Lidar UV (355 nm)
air clair
Aérosols,
Lidar à
sommet des Lidar UV (355 nm), lidar VNIR (532 + 1 064 nm)
Lidar rétrodiffusion
nuages
Topographie
de la nappe Altimètre Lidar VNIR (532 + 1 064 nm)
glaciaire
Les deux courbes de la figure 2.14 montrent que les valeurs de la puissance radiative à la surface
du Soleil et de la Terre sont très différentes. Toutefois, en appliquant en guise de facteur de
X
10
8 V
UV
B (λ,T) (10 X W m–2 sr –1 cm–1)
Une différence importante observée entre les deux courbes de la figure 2.14, après mise à
l'échelle, est la longueur d'onde λmax où l'émission atteint sa valeur maximale. Cette valeur est
donnée par:
b
λmax = où b = 0, 0028981 m K Loi de Wien (2.9)
T
L'échelle bilogarithmique de la figure 2.14 a pour effet de masquer le degré d'accentuation de la
pente de la courbe de la fonction de Planck près de la valeur λmax. Dans le cas du rayonnement
solaire (T = 6 000 K), le pic d'émission survient aux alentours de λmax = 0,5 µm, et la puissance
est émise principalement dans la gamme de 0,2 à 3,0 µm. Dans le cas du rayonnement terrestre
(T = 273,16 K, c'est-à-dire T = 0 °C) le pic survient aux alentours de λmax = 10 µm, et la puissance
est émise dans la gamme de 3 à 50 µm.
2π k ν 2
B(ν , T ) = T Loi de Rayleigh-Jeans (2.10)
c2
En raison de ce rapport, les mesures du rayonnement dans la gamme MW peuvent être
assimilées à des mesures de la température et peuvent être exprimées sous la forme de
température de brillance (T B), en unités de température. Bien que la puissance radiative totale
varie avec la température proportionnellement à T 4 conformément à la loi de Stefan-Boltzmann
(équation 2.8), elle varie d'une manière linéaire dans le domaine MW du spectre. Inversement, à
mesure qu'on se déplace vers les longueurs d'onde plus courtes, on observe une augmentation
de l'influence de la température sur la fonction de Planck. Le rayonnement terrestre varie
approximativement avec T 5 dans la principale fenêtre TIR, aux environs de 11 µm et avec T 12 aux
environs de 3,7 µm. Cette caractéristique présente un intérêt pour la télédétection puisqu'elle
signifie que la sensibilité aux hautes températures est plus élevée à 3,7 µm. À l'inverse, ces
longueurs d'onde plus courtes sont moins sensibles aux basses températures.
Par exemple:
a) Pour un corps à 220 K (par exemple, sommet des nuages dans la haute troposphère),
le rayonnement à 11 µm est environ 1 200 fois plus puissant qu'à 3,7 µm, mais à 300 K
(surface), il n'est qu'environ 130 fois plus puissant;
b) La sensibilité aux variations de température (c'est-à-dire (∂B/∂T)/B) est trois fois plus élevée
à 3,7 µm qu'à 11 µm.
En conséquence, la valeur 3,7 µm convient bien aux observations en surface; elle est optimale
pour la détection des incendies, mais moins utile pour l'observation des nuages de l'étage
supérieur.
Les rapports illustrés par les équations 2.7 à 2.10 ne sont valides que pour un corps noir (ε = 1).
Pour un corps ordinaire, on peut établir la relation à l'aide de l'expérience conceptuelle ci-après.
Si un certain nombre de corps placés dans un système isolé n'échangent des rayonnements
qu'entre eux, on peut supposer qu'au bout d'un court moment, chacun d'eux atteindra un
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 21
b) Un corps ne peut émettre de rayonnements qu'aux longueurs d'onde qu'il est capable
d'absorber.
L'émissivité ε est fonction de la longueur d'onde et, dans une moindre mesure, de la
température. Pour certains corps, elle peut être constante sur de larges portions du spectre.
Lorsqu'elle est constante sur l'ensemble du spectre, le corps est qualifié de «gris». La forme de
la puissance rayonnée P(λ,T) correspond donc exactement à B(λ,T), même si elle est atténuée
par un facteur ε. La loi de Wien (équation 2.9) s'applique intégralement, et la loi de Stefan-
Boltzmann devient W(T) = ε · σ · T 4.
Le principe de Kirchhoff s'applique également aux matières gazeuses. En conséquence, les raies
spectrales des gaz atmosphériques sont généralement (mais pas toujours) pertinentes à la fois
pour l'absorption et pour l'émission.
Les fenêtres atmosphériques sont des régions spectrales où l'atmosphère est presque
transparente. Aucune région de l'atmosphère n'est entièrement transparente. Dans toutes les
régions, il existe un certain degré de perturbation résiduelle causée par des espèces qui forment
un continuum, la plus commune étant la vapeur d'eau dans les domaines IR et MW et, dans une
certaine mesure, dans le domaine SW. Un autre facteur, en particulier dans le domaine SW, est
la diffusion provoquée par les molécules d'air sec (principalement N2 et O2) et les aérosols. Les
fenêtres les plus transparentes sont les suivantes:
Pour simplifier l'analyse, nous supposons un angle de vue vertical à partir du satellite
(figure 2.15), des surfaces planes et un rayonnement vers le zénith (éclairement énergétique).
τ ( λ, T ) · I (λ) Ɛ ( λ, T ) · B ( λ, T ) ρ ( λ, T ) · I (λ)
τ ρ
I (λ, ϴ)
ρ
I (λ)
τ
La composante ρ(λ,T) · Iρ(λ,θ) est le rayonnement réfléchi. Elle est présente lorsqu’il existe
une source de rayonnement dans l'hémisphère où se trouve le satellite. La figure 2.15 indique
le Soleil, mais dans le domaine MW, où le rayonnement solaire est pratiquement nul, la voûte
hémisphérique entière rayonne, comme un corps noir à une température T = 2,725 K, où la
puissance maximale s'exerce à λmax = 1,9 mm (160 GHz). La notation Iρ(λ,θ) indique que la
puissance du rayonnement incident dépend de l'angle d'incidence θ. Normalement, dans le cas
du Soleil, Iρ(λ,θ) = S(λ) · cos ζ, où S(λ) représente la puissance incidente lorsque le Soleil se trouve
au zénith.
Compte tenu de toutes ces composantes, le rayonnement capté par l'instrument du satellite peut
être exprimé sous la forme:
I ( λ , T ) = τ ( λ , T ) ⋅ Iτ ( λ ) + ε ( λ , T ) ⋅ B ( λ , T ) + ρ ( λ , T ) ⋅ I ρ ( λ , θ ) (2.12)
Comme le spectre solaire et la géométrie des observations sont connus, les informations
fournies par une mesure dans un canal SW sont exclusivement liées à la réflectivité de la surface.
On peut estimer plusieurs variables géophysiques (paramètres de la végétation, couleur
de l'océan, texture de la surface terrestre) en mesurant la réflectivité à diverses longueurs
d'onde. Cependant, les nuages sont les objets les plus évidents observés dans le domaine
SW. L'équation 2.13 n'est pas strictement correcte pour une surface nuageuse puisque le
rayonnement en provenance de la surface sous-jacente peut la traverser. Cependant, cet effet a
une incidence limité étant donné:
c) La source de rayonnement d'origine (le Soleil), plus puissante que toute surface située sous
les nuages;
d) La faible réflectivité de la surface sous-jacente (sauf dans le cas du sable d'un désert, de la
neige ou de la glace);
e) La réflectivité des nuages ρ, généralement plus élevée que celle de toute autre surface
terrestre.
L'utilisation du rayonnement SW réfléchi à des fins quantitatives n'est pas aisée, puisque la
réflectivité est généralement anisotrope. Le cas le plus simple s'observe lorsque le corps, peu
importe la direction du rayonnement incident et l’angle d'azimut, redistribue le rayonnement
réfléchi conformément à la loi du cosinus à partir du zénith et d'une manière homogène. C'est
ce qu'on appelle la réflexion lambertienne. Heureusement, la plupart des surfaces terrestres
observées depuis l'espace à une échelle relativement grande paraissent plutôt planes et
rugueuses, de sorte que la diffusion lambertienne peut être considérée comme une bonne
approximation. Dans beaucoup de cas, cependant, le corps présente une fonction de distribution
de la réflectance bidirectionnelle qui devrait être mesurée a priori par des observations effectuées
depuis diverses directions de visée et pour diverses directions du rayonnement incident. Le calcul
final de l'éclairement énergétique vers l'espace nécessite une intégration hémisphérique.
Le recours aux ondes courtes pour l'observation de la Terre à travers les fenêtres atmosphériques
requiert un échantillonnage à diverses longueurs d'ondes (canaux) puisqu'à n'importe quelle
longueur d'onde, des corps différents peuvent afficher des signatures qui leur sont propres, et
qu'un corps particulier peut afficher des signatures différentes à plusieurs longueurs d'onde. Il
convient donc de recourir à des instruments de mesure multicanaux pour faire les distinctions
requises et mesurer simultanément les propriétés différentes de corps différents. Par exemple, les
nuages et la neige présentent la même valeur de réflectance dans le domaine VIS à 0,65 µm, mais
des valeurs très différentes à 1,6 µm. De plus, les largeurs de bande utilisées doivent être propices
à l'objectif poursuivi. Les conditions les plus contraignantes sont celles de la mesure de la couleur
de l'océan (Δλ ≈ 10 nm) et de la végétation (Δλ ≈ 20 nm), tandis que pour les autres types de
surfaces et pour les nuages, des largeurs de bande de plusieurs dizaines de nanomètres suffiront.
2.2.3.3 Mesures dans les bandes infrarouges à ondes moyennes et infrarouges thermiques
Dans la gamme de 4 à 15 µm, le rayonnement solaire est quasiment nul. Sur la surface terrestre
(terres émergées et océans), le rayonnement transmis est aussi nul. Par ailleurs, compte tenu du
fait que l'émissivité est pratiquement indépendante de la température du corps, l'équation 2.12
se réduit à:
I IR ( λ , T ) = ε ( λ ) ⋅ B ( λ , T ) (2.14)
L'équation 2.14 est aussi approximativement valide pour les nuages puisque la transmissivité des
nuages en IR est plutôt faible (exception faite des cirrus minces).
24 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
La plupart des surfaces terrestres, et certainement les océans, présentent une émissivité proche
de 1 avec une petite variance. En conséquence, les informations recueillies à l'aide d'une mesure
dans un canal IR sont étroitement liées à la fonction de Planck (équation 2.7), ou, pour une
longueur d'onde donnée, à la température du corps.
À une longueur d'onde précise λ ou pour un étroit canal Δλ autour de λ, la fonction de Planck
(équation 2.7) peut être facilement inversée pour fournir la température T:
hc
T (λ ) = (2.15)
2π hc 2
λ k ln 1 + 5
λ B(λ )
Cependant, T ne représentera pas la température véritable du corps à moins que ε = 1. Si
l'émissivité du corps est connue, et que la largeur de bande Δλ est assez étroite pour permettre
de considérer ε comme une constante, une correction de l'émissivité peut être appliquée à
la quantité mesurée (par inversion de B(λ,T) = IIR(λ,T)/ε(λ)) et la température du corps peut
être mesurée. Sinon, l'inversion de la quantité mesurée B(λ,T) = IIR(λ,T) permet d'obtenir une
température T BB (température équivalente du corps noir), inférieure à la température réelle du
corps.
À cause de ces effets, l'équation 2.15 trahit une influence de la longueur d'onde sur la
température mesurée (laquelle ne devrait pas exister puisqu'il n'y a qu'une température
possible). L'étendue des valeurs en fonction de la longueur d'onde laisse deviner comment
certains éléments pourraient être expliqués. Par exemple, en comparant les valeurs de T BB
mesurées à 3,7 µm et à 11 µm, il est possible d'expliquer la différence observée d'émissivité, ou le
degré différent de contamination des mesures due aux nuages.
Il est important de noter que la fenêtre de 3,7 µm se comporte très différemment le jour et la
nuit. Le jour, elle est fortement contaminée par le rayonnement solaire réfléchi qu'il faut donc
soustraire avant d'utiliser le canal pour les estimations quantitatives des émissions thermiques.
Il convient aussi de rappeler que la fenêtre de 3,7 µm est beaucoup plus sensible que celle de
11 µm aux hautes températures, et qu'elle n'est toutefois que de peu d'utilité pour les basses
températures qui règnent par exemple au sommet des nuages dans la haute troposphère. Les
différences de température observées entre les fenêtres de 3,7µm et de 11 µm peuvent aussi
servir à détecter le brouillard pendant la nuit.
En ce qui a trait aux nuages, l'équation 2.14 est toujours approximativement valide, mais
l'émissivité est très inférieure à l'unité, sauf en cas de couverture nuageuse très épaisse (cumulus,
nimbus-stratus). La température équivalente du corps noir sous-estime sensiblement la
température réelle, et un facteur de correction doit être appliqué pour tenir compte de la faible
émissivité. La méthode habituelle consiste à coupler le canal fenêtre à un canal très sensible à
la vapeur d'eau. La différence entre les deux valeurs de T BB obtenues fournira une indication de
l'émissivité des nuages (plus la différence sera grande, plus l'émissivité sera faible).
La pénétration du rayonnement infrarouge dans les nuages est très faible. La température
mesurée est celle du sommet des nuages, et les informations portant sur l'intérieur des nuages
sont de piètre qualité, en particulier lorsque la densité de ceux-ci est élevée. Toutefois, la
température du sommet des nuages, qui est en équilibre avec celle de l'air à la même altitude,
revêt une grande importance puisqu'elle indique l'altitude du nuage dans la troposphère et, du
même coup, le type de nuages.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 25
Clair V
i Stratocumulus Cirrus
s
i
b Terrain aride Stratus
l
e Neige
Terrain cultivé
Cirrostratus
Cumulus
Océan
Infrarouge
Terrain boisé
Obscur
Chaud Froid
Les informations sur le sommet des nuages dérivées de la température des corps noirs sont
souvent inexactes. Lorsque le nuage est mince (par exemple, un cirrus mince), la surface de
fond est beaucoup plus chaude que l'air au niveau du nuage. Par conséquent, le rayonnement
en surface transmis à travers le nuage s'ajoute au rayonnement émis par ce dernier, qui paraît
donc plus chaud, et la température attribuée est sous-estimée. Inversement, les cirrus épais à
émissivité élevée paraissent très froids et peuvent être confondus avec des cumulonimbus.
Pour résoudre ces ambiguïtés, il est utile d'établir un histogramme bidimensionnel de la brillance
VIS par rapport à la température IR (figure 2.16). Si on n'utilisait qu'une seule bande (projection
de la configuration 2D sur un axe), plusieurs agrégats passeraient inaperçus. En revanche,
l'analyse multibande permet de distinguer dans cet exemple dix objets différents. Il s'agit d'un
exemple simple avec seulement deux canaux — VIS et IR — d'un instrument ancien (radiomètre
à très haute résolution (VHRR)). Les techniques d'analyses multibandes actuelles permettent
d’utiliser un nombre beaucoup plus grand de canaux.
Dans la gamme MW, le rayonnement solaire est quasiment nul, mais la voûte céleste fait office
de source diffuse de rayonnement incident. En ce qui concerne la surface terrestre, y compris
les terres émergées et les océans, la luminance transmise est nulle. On n'observe que deux
contributions — l'émission thermique et le rayonnement réfléchi — contrôlées par les coefficients
d'émissivité et de réflectivité qui, étant donné que τ = 0, sont liés par la condition ε + ρ = 1
(c'est-à-dire ρ = 1 – ε). En exprimant la puissance du rayonnement en unités de température
conformément à la loi de Rayleigh-Jeans (équation 2.10), on obtient la température de brillance
T B:
26 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
L'impact de Tsky(ν) dépend fortement de l'émissivité ε, laquelle varie sensiblement entre les
océans et les terres émergées.
L'émissivité de la surface océanique dans le domaine MW est très faible: ε ≈ 0,5, et les deux
composantes de l'équation 2.16 ont donc le même poids. En l'absence de nuages précipitants,
la valeur de Tsky est faible et connue, et la mesure peut donc être associée à la température de
la surface de la mer. La fréquence optimale pour cette température se situe aux environs de
5 GHz (voir la figure 2.17), où Tsky est beaucoup plus faible qu'à 40 GHz. La mesure est assez
précise et applicable à toutes les conditions du temps puisque la longueur d'onde (λ = 6 cm)
est beaucoup plus longue que n'importe quelle gouttelette de pluie. L'intensité du signal de
la surface de la mer, à 5 GHz, est représentative de la température d'une couche d'eau de
quelques millimètres de profondeur (sous-pelliculaire), comparativement à quelques dizaines de
micromètres dans le cas de l'infrarouge (température pelliculaire). Aux fréquences plus élevées,
Tsky augmente fortement, en particulier en présence de fortes précipitations. Avec la valeur élevée
de la réflectivité (1 – ε), l'observation devient principalement une mesure de l'intensité des
précipitations.
À terre, l'émissivité est voisine de un; la deuxième composante de l'équation 2.16 est donc
inefficace, et les précipitations sont mal détectées. À des fréquences plus élevées, (~90 GHz
(λ = 3 mm)), le rayonnement ascendant de la surface est diffusé par les grosses gouttelettes, et
plus encore par les cristaux de glace, dans les nuages, et le rayonnement atteignant le satellite
s'en trouve donc diminué.
L'observation sous diverses polarisations peut aussi être utile peu importe l'objectif des mesures
des précipitations. La polarisation différentielle est sensible à la rugosité de la surface, un effet
dont il convient de tenir compte dans les mesures de la température de surface de la mer et qui
peut servir à déduire la vitesse du vent sur l'océan, comme indiqué à la figure 2.17.
Nuages liquides
+
Δ TB Vapeur d'eau
0
Δ Pi 10 20 30 40
Fréquence (GHz)
– Température de
la surface de la mer
Figure 2.17. Sensibilité (∆TB/∆Pi) des hyperfréquences à diverses variables géophysiques (P)
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 27
Étant donné les valeurs totalement différentes de l'émissivité sur les océans et sur les terres
émergées, la caractéristique la plus évidente d'une image hyperfréquences est la limite
terre-mer. Comme l'émissivité de la glace est proche de l'unité, la glace de mer devient
également un phénomène observable dans toutes les conditions météorologiques. Les
images hyperfréquences sont particulièrement utiles dans les régions géographiques souvent
ennuagées. Dans les cas où l'émissivité est proche de l'unité sur les terres émergées, une baisse
de cette émissivité trahit la présence d'eau à la surface. Cela s'explique par le fait que l'émissivité
d'un corps dépend de sa constante diélectrique: l'eau sur les terres émergées est une solution
saline, dont la conductivité est accrue et dont l'émissivité est donc réduite. Cet effet peut être
exploité pour mesurer l'humidité du sol et les propriétés de la neige à la surface.
Les mesures de l'humidité du sol peuvent s'avérer assez précises sur les sols nus, mais cette
précision peut diminuer à mesure que la densité de la végétation augmente. Pour pénétrer le
couvert végétal et mesurer l'humidité du sol dans la rhizosphère, il faut recourir à de très basses
fréquences, dans la bande L ou la bande P. Aux fréquences plus élevées (supérieures à 10 GHz), la
sensibilité à l'humidité du sol n'est significative que si l'interférence du couvert végétal est prise
en compte.
Km
Km 48
43
32
39
27 36
32
7
23
27
20 6
7 6
5 23
16 20
4
16 5
13 3
2 4
13
7 3
1 7 2
4
4 1
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
(λ, Z ) κ ( λ, Z )
L'inversion de l'équation 2.20 n'est pas chose simple. Il s'agit d'une équation de Fredholm
de seconde espèce pour laquelle l'existence ou l'unicité de la solution ne sont pas
mathématiquement garanties. Dans le cas qui nous occupe, l'existence d'une solution est
concédée par nature. Pour assurer l'unicité de la solution, il est nécessaire d'y ajouter des
contraintes puisque le problème est mal conditionné. Plusieurs méthodes ont été élaborées
depuis le début du sondage de profils depuis l'espace. Certaines sont statistiques et linéaires,
d'autres sont physiques et non linéaires, et d'autres enfin combinent les deux approches.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 29
L'étape suivante consiste à récupérer le profil de la vapeur d'eau. Une fois récupéré le profil de la
température au moyen des canaux de la bande d'absorption du CO2, d'autres canaux sont utilisés
dans les bandes d'absorption de l'eau, dont la principale est centrée aux alentours de 6,3 μm
et réagit bien aux hautes températures (c'est-à-dire dans les basse et moyenne troposphères).
Pour les besoins de la surveillance du climat, il est important de mesurer la vapeur d'eau dans la
haute troposphère, mais il faut pour cela utiliser une bande de 18 μm, opération difficile au plan
technologique en raison du manque de détecteurs efficaces dans le domaine FIR.
Il n’est pas facile de récupérer un profil de la vapeur d'eau ou, plus généralement, le profil de
concentration d'un gaz absorbant. Les fonctions de pondération des gaz absorbants culminent à
différentes altitudes dans l'atmosphère selon la concentration et la fréquence des sondages. De
plus, la récupération est intrinsèquement inexacte étant donné que la fonction de transmittance
à inverser (équation 2.17) définit la concentration dans une couche mince à l'altitude z comme
la différence entre les concentrations dans deux couches très épaisses: H à z et H à (z – Δz). En
d’autres termes cela revient à calculer un petit nombre comme la différence entre deux grands
nombres.
La présence de nuages vient ajouter aux difficultés. Si le champ de vision instantané (IFOV) est
entièrement occupé par un nuage aux caractéristiques uniformes, le profil pourra toujours être
récupéré par la même méthode, mais sera toutefois limité à l'atmosphère au-dessus du nuage.
Si l'IFOV n'est rempli que partiellement par une fraction η avec un nuage d'émissivité εcloud,
l'équation du transfert deviendra:
I (λ ) = (1 − ε cloud ⋅η ) I clear (λ ) + ε cloud ⋅η ·I cloud (λ ) (2.21)
où εcloud · η représente la couverture effective.
Plusieurs méthodes peuvent servir à gérer les effets des nuages. L'une d'elles consiste à démarrer
la récupération en utilisant des canaux dont les fonctions de pondération culminent au-dessus
du sommet des nuages afin d'établir une première approximation, et de procéder ensuite
par itérations en modifiant les valeurs de la couverture effective jusqu'à obtenir la meilleure
correspondance des mesures dans tous les autres canaux. Une autre méthode consiste à
comparer un certain nombre d'IFOV voisins en supposant que les signaux ne diffèrent qu'en
raison d'une différence de la proportion de nébulosité η, pour ensuite extrapoler à η = 0.
Il est en tout cas admis que lorsque la nébulosité dans l'IFOV dépasse environ 20 %, il faudrait
renoncer à récupérer les profils en IR. L'IFOV des instruments de sondage, qui s'étendait autrefois
sur plusieurs dizaines de kilomètres, est heureusement aujourd'hui de l'ordre de 10 km, ce qui
augmente considérablement les chances de trouver un nombre important d'IFOV exempts de
nuages.
Le problème des nuages est très largement réduit dans la gamme des hyperfréquences, où les
sondages sont réalisables dans toutes les conditions atmosphériques sauf en cas de fortes pluies.
L'espèce de concentration constante et bien connue utilisée pour la récupération du profil de
la température est l'oxygène, O2, avec des bandes d'absorption situées dans la gamme de 50
à 70 GHz et aux alentours de 118 GHz (utilisation non encore effectuée par les satellites). Pour
la vapeur d'eau, la bande 183 GHz peut être utilisée efficacement. La bande 22 GHz donne un
signal faible qui peut fournir une valeur de la colonne totale intégrée au-dessus de l'océan. Il
30 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
existe d'autres bandes d'absorption pour la température et la vapeur d'eau aux fréquences
plus élevées, mais l'effet radiatif du continuum de la vapeur d'eau empêche l'observation de la
troposphère à l'aide de ces bandes spectrales.
Pourquoi n'utilise-t-on pas exclusivement les hyperfréquences MW aux fins des sondages
radiométriques de la température et de l’humidité puisqu'elles fonctionnent dans presque
toutes les conditions météorologiques? La raison en est que la résolution verticale exige une
haute sensibilité aux variations de la température (avec la hauteur). Elle est maximale dans
la bande 4,3 μm, où la fonction de Planck varie approximativement en fonction de T 12. La
sensibilité est moindre dans la bande 15 μm puisque la fonction de Planck varie en fonction
de T 5. Dans la gamme MW, comme B est une fonction linéaire de T (voir l'équation 2.10),
la sensibilité (∂B/∂T)/B varie en fonction de T –1 (elle diminue à mesure que la température
augmente). Les diverses bandes présentent une caractéristique intéressante: alors que la
bande 4,3 μm convient pour la basse troposphère et que la bande 15 μm convient pour les
moyenne et haute troposphères, la bande MW à 57 GHz convient mieux pour la stratosphère.
En ce qui concerne l'utilisation des hyperfréquences, les instruments actuels ont déjà atteint
leur pouvoir de résolution verticale maximal, lequel ne peut être supérieur à ~1,5 km dans la
troposphère moyenne et sera même moins bon dans la basse troposphère à cause de la forte
contamination due au sol.
Dans la gamme des ondes courtes (UV, VIS, NIR, SWIR), les mesures dans les bandes
d'absorption sont principalement utilisées aux fins des analyses de la chimie de l'atmosphère
par les méthodes spectroscopiques. L'équation du transfert radiatif est plus complexe que
l'équation 2.20. Le rayonnement thermique décrit par la loi de Planck est remplacé par la
diffusion, un processus plus complexe. La récupération des variables géophysiques dépend de
la modélisation plutôt que d'équations explicites. En plus de servir à la chimie de l'atmosphère,
l'analyse des bandes d'absorption peut servir à d'autres fins (se référer au spectre de la
figure 2.11):
b) La mesure de la hauteur du sommet des nuages: elle est dérivée d’un déficit de la colonne
totale d'oxygène découlant du masquage par les nuages de la portion inférieure de la
colonne. Cette méthode est en principe plus exacte que celle du calcul de la hauteur du
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 31
c) La mesure des éclairs: on utilise un canal à bande très étroite à 0,774 μm, où la forte
absorption par l'oxygène obscurcit la surface de la Terre et permet la détection des éclairs
même pendant le jour. L'intensité et le nombre d'éclairs au cours d'une période donnée
et sur une superficie donnée sont représentatifs de la convection, et constituent donc un
indicateur indirect des précipitations. De plus, l'activité des éclairs produit du NOx dans
l'atmosphère et reflète donc le champ électrique terrestre;
d) La mesure de la colonne totale de vapeur d'eau: on compare le signal dans une ou plusieurs
des bandes de la vapeur d'eau (aux environs de 0,94 μm ou de 1,37 μm) avec un signal
d'une fenêtre voisine. Cette méthode peut être plus précise que le profilage IR ou MW.
En balayage transversal, la résolution verticale est déterminée par la définition des fonctions de
pondération, laquelle dépend de la résolution spectrale. En mode limbe, la résolution verticale
est déterminée par balayage mécanique, c'est-à-dire par l'IFOV de l'instrument à travers les
couches atmosphériques en vue transversale, dans la région du limbe (figure 2.19). La résolution
verticale dépend du taux de variation d'échelon, lequel est réglé en fonction de l'ouverture de
l'instrument et de l'intensité du rayonnement disponible. Elle est généralement de 1 à 3 km. La
résolution horizontale est relativement imprécise puisque la mesure est intégrée sur un large
chemin optique, comme indiqué à la figure 2.19. Le chemin optique total peut atteindre des
milliers de kilomètres, mais le chemin effectif, après pondération pour tenir compte de la densité
atmosphérique, s'étend à quelque 300‑500 km autour du point de tangence.
Plate-forme
Ligne de mire
1
..
.
15
16
17
Couches
atmosphériques
Terre
Dans la gamme des ondes courtes (UV, VIS, NIR, SWIR), l'atmosphère peut être balayée en
visant directement le Soleil à son coucher ou à son lever (occultation). Il s'agit de mesurer
l'amortissement des raies du spectre solaire. La méthode de l'occultation présente l'énorme
avantage d’éviter tout déplacement mécanique du télescope de l'instrument et tout étalonnage
puisque les spectres mesurés pendant l'occultation sont comparés au spectre solaire mesuré
peu avant (ou après) l'occultation dans les mêmes conditions. Cependant, un inconvénient de la
méthode est que, au moins dans le cas des satellites à défilement, la couverture est limitée aux
hautes latitudes lorsque un satellite est exposé au lever (ou au coucher) du Soleil au moment
d'entrer dans l'arc nocturne de son orbite (ou d'en sortir). On peut obtenir une couverture plus
large en recourant à l'occultation de la Lune et il est possible de couvrir l'ensemble des latitudes
en recourant à l'occultation des étoiles. Dans ces cas cependant, le rayonnement disponible est
réduit.
Les méthodes de télédétection décrites ci-dessus supposent que les sources à détecter sont le
rayonnement solaire réfléchi et le rayonnement thermique émis par la Terre (auxquels s'ajoutent
d'autres sources de moindre importance comme le rayonnement diffus du ciel en MW, et la
Lune ou les étoiles en occultation). Ces sources naturelles permettent une télédétection passive
aux fins de laquelle les longueurs d'onde d'observation sont largement déterminées par les
cibles naturelles. En télédétection active, la source est artificielle et la longueur d'onde utilisée
ne dépend pas exclusivement des propriétés physiques de la cible; elle peut être choisie en
tenant compte de la production du signal et des contraintes de propagation. Les principes de la
télédétection active qui suivent seront examinés:
L'occultation radio compte parmi les techniques de sondage au limbe. Son approche est
totalement différente des techniques de radiométrie passive. Une source artificielle (dans le cas
présent, un signal émis par un système de navigation par satellite: GPS, GLONASS, Galileo ou
Compass) est suivie par un récepteur installé sur un satellite sur orbite basse (figure 2.20).
Le déplacement de phase est en fin de compte une mesure du temps, l'une des mesures les plus
précises de la physique. L'autre mesure est celle de la distance qui sépare les satellites. Comme le
temps et la distance sont des quantités métriques fondamentales, l'occultation radio fournit des
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 33
mesures absolues (ne nécessitant pas d'étalonnage), ce qui la rend très utile pour la surveillance
du climat. En fait, les observations à long terme de l'occultation radio sont considérées comme
des points de référence parmi les méthodes de détection des changements climatiques.
Les données d'occultation radio sont difficiles à traiter pour deux raisons: d'abord à cause du
déplacement du point de tangence (voir l’image de droite de la figure 2.20) pendant la mesure
du profil, et ensuite à cause du fait que la pression, la température et l'humidité ne sont pas
mesurées indépendamment. Il est donc nécessaire de recourir à l'assimilation 4D dans un
modèle de prévision numérique du temps. La difficulté est moindre en ce qui a trait aux mesures
de la température dans la haute troposphère et la stratosphère, où la teneur en vapeur d'eau est
très faible, et dans la basse troposphère, où la vapeur d'eau est responsable de la plus grande
partie de la variance.
La résolution verticale des profils d'occultation radio dans la haute troposphère et la stratosphère
(0,5 à 1,0 km environ) ne peut être égalée par les mesures IR ou MW en balayage transversal
(1,5 à 2 km). De plus, les fréquences utilisées (bande L, voir le tableau 2.9) sont insensibles aux
nuages, même précipitants. Par conséquent, les mesures, bien qu'elles soient essentiellement
effectuées en mode limbe, peuvent donc être étendues jusqu'à la surface terrestre, par
exemple pour observer les discontinuités atmosphériques telles que le sommet de la couche
limite planétaire. Enfin, grâce à la corrélation entre la hauteur de la tropopause et la pression
atmosphérique au sol, l'occultation radio est une des rares méthodes permettant de déduire la
pression en surface.
Afin de prendre en compte la rotation du signal induite par l'ionosphère, les transmissions à
partir des satellites de navigation utilisent au moins deux fréquences proches. Le processus de
correction fournit donc par ricochet des informations utiles en météorologie de l'espace telles
que le contenu total d'électrons et le profil de densité des électrons.
2.2.5.2 Radar
Le radar (détection et localisation par ondes radio) transmet des signaux pulsés à l'objet à
observer, et récupère le signal rétrodiffusé. Il mesure essentiellement la distance (ou portée) et
la puissance rétrodiffusée du fait de la réflectivité radar ou de la surface équivalente radar de
l'objet.
LEO
𝛼
GPS
a r
a LEO
Terre
600–1 000 km
a = un paramètre d’impact
r = distance du centre de la courbure au point de tangence
Figure 2.20. Principe de la télédétection par occultation radio. Au moment où le satellite GPS
émetteur semble descendre sous l'horizon ou s'élever au-dessus de l'horizon du point de vue
du satellite LEO, la réfraction induite par l'atmosphère change la direction de propagation
d'un angle de courbure α.
34 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
L'équation radar peut prendre diverses formes. La plus facile à comprendre est la suivante:
Pt ⋅ G 1
Ps = ⋅σ ⋅ ⋅ Aeff (2.23)
4π ⋅ r 2
4π ⋅ r 2
où Ps désigne la puissance du signal rétrodiffusé à l'antenne, P t la puissance du signal transmis
par l'antenne, G le gain de l'antenne, Aeff la superficie effective de l'antenne réceptrice du radar, r
la distance et σ la surface équivalente radar. Par conséquent:
Le gain de l'antenne peut prendre la forme G = 4π · Aeff/λ2 (un rapport dérivé directement de la
loi de diffraction). En exprimant la superficie effective de l'antenne réceptrice du radar Aeff et en
l’intégrant dans l'équation 2.23, on obtient:
Pt ⋅ G 2 ⋅ λ 2
Ps = ⋅ σ (2.24)
64π 3 ⋅ r 4
Différents types de radars mettent l'accent soit sur la précision des mesures de la distance
(par exemple, les altimètres), soit sur la réflectivité/surface équivalente (par exemple, les
diffusomètres). Les radars servant à l'observation des nuages et des précipitations mettent
l'accent à la fois sur la distance (profil vertical) et sur la réflectivité. Une caractéristique digne de
mention est la résolution de l'image par radar à synthèse d'ouverture (RSO).
Altimétrie radar
a) Poursuite laser du satellite par des stations au sol avec miroirs réfléchissants installés sur le
satellite;
L'altimétrie radar présente l'inconvénient de limiter l'observation au nadir puisque les échos
provenant des zones environnantes interfèrent avec l'analyse temporelle. Le cycle d'observation
est donc très long. Le signal doit être corrigé pour tenir compte de la rotation de l'ionosphère
(les deux fréquences utilisées sont ~13,6 GHz (fréquence principale) et ~5,3 GHz (fréquence
d'appoint)) et de la vapeur d'eau (on utilise à cette fin un radiomètre hyperfréquences coaligné
avec un canal principal à ~23 GHz et des canaux d'appoint à ~35 GHz et/ou ~19 GHz).
a) Hauteur significative des vagues: à partir de l'analyse de l'étendue des échos captés dans le
temps;
b) Niveau de la mer: après filtrage des fluctuations dues aux vagues et prise en compte de
l'altitude instantanée du satellite par rapport au géoïde;
d) Meilleure connaissance du géoïde: grâce aux statistiques à long terme du niveau observé
de la mer;
Diffusiométrie radar
Contrairement à l'altimétrie radar, qui met l'accent sur la mesure des distances, la diffusiométrie
radar optimise la précision de la mesure de la surface équivalente radar σ (voir l’équation 2.24),
souvent normalisée et appelée σ 0 (sigma-zéro). Il peut même arriver que l'instrument soit
dépourvu d'un sous-système de mesure de la distance, mais l'étalonnage doit être extrêmement
précis.
La surface équivalente radar est une fonction des propriétés diélectriques de la cible, de la
géométrie de visualisation et du rayonnement incident (longueur d'onde, polarisation). Le
diffusomètre sert principalement à mesurer le vent à la surface de l'océan. Il prend pour cibles les
ondes capillaires qui sont étroitement liées au stress éolien. La valeur de σ 0 varie en fonction de
la vitesse du vent, de sa direction relative et de la ligne de mire. En mesurant ce paramètre sous
différents angles d'azimut, on peut déterminer à la fois la vitesse et la direction du vent.
Le rapport entre σ 0 et le vent est plutôt complexe: la solution pratique est empirique ou semi-
empirique. De plus, elle n'est pas unique en termes de direction: plusieurs ambiguïtés demeurent
avec deux angles de vision (il y en a moins avec trois). Un modèle de prévision numérique
prenant en compte l'interaction des vagues et de l'atmosphère et dans lequel sont directement
assimilées les valeurs de σ 0 permet de résoudre les ambiguïtés.
Les différences entre les mesures du vent réalisées par le diffusomètre et par le radiomètre
hyperfréquences passif peuvent se résumer comme suit: i) le radiomètre hyperfréquences
passif ne fournit en règle générale que des informations sur la vitesse du vent; pour obtenir des
informations sur la direction du vent, il faut pouvoir compter sur plusieurs canaux radiométriques
dotés des capacités de polarisation voulues; ii) le diffusomètre fournit généralement des
informations de meilleure qualité, en particulier lorsque la vitesse du vent est faible (moins
de 3 m/s environ); toutefois, lorsque la vitesse du vent est élevée (plus de 20 m/s environ), le
radiomètre passif permet d’obtenir de meilleurs résultats.
Conçus principalement pour mesurer la vitesse du vent à la surface de la mer, les diffusomètres
permettent de réaliser divers types d'observations:
a) Vitesse du vent à la surface de la mer dans toutes les conditions météorologiques (bande C)
ou dans presque toutes les conditions (bande Ku);
c) Humidité du sol dans les zones à végétation clairsemée (avec la bande C, et, dans une
moindre mesure, avec la bande Ku);
d) Indice de surface foliaire ou biomasse totale dans les zones à végétation dense (forêts);
Alors que l'altimètre radar met l'accent sur la mesure des distances et que le diffusomètre radar
sert principalement à optimiser la précision de la mesure de la surface équivalente radar, le
36 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
radar de mesure de la nébulosité et des précipitations combine les deux opérations. La mesure
des distances sert à établir le profil vertical des particules des nuages, et celle de la valeur σ à
déduire la concentration et la taille des particules réfléchissantes. Cependant, l'exactitude que
doivent présenter les mesures de la distance pour les besoins de l'établissement des profils de
précipitation est de l'ordre de 100 m, au lieu de 1 cm dans le cas de l'altimétrie.
Dans le cas des gouttelettes de pluie, à condition que leur diamètre D soit inférieur à λ/10 (c'est-
à-dire qu'elles répondent aux critères de diffusion de Rayleigh), la surface équivalente radar
s'établit à:
π5
σ= ⋅ K 2 ⋅ D6 où K représente la constante diélectrique (2.25)
λ4
Le rayonnement rétrodiffusé total reçu par le radar est la somme de tous les réflecteurs de tous
les diamètres dans l'IFOV. Si l'on suppose que les valeurs du diamètre des particules affichent une
distribution de Marshall-Palmer (N0 · e–ΛD), la réflectivité totale peut être exprimée sous la forme:
Dmax
π5
Z = ⋅ ∫ K 2 ⋅ N 0 ⋅ e− Λ D ⋅ D 6 ⋅ dD (valide pour D λ ) (2.26)
λ 4
0
Les équations 2.25 et 2.26 sont généralement applicables aux radars météorologiques au sol qui
exploitent la bande S (~10 cm) ou la bande C (~5 cm), aux fins de comparaison avec D ~ 0,5 cm
(typique des nuages précipitants). Ces fréquences ne sont pas utilisées depuis l'espace puisque
l'IFOV correspondant au sol, avec une antenne de taille raisonnable, est trop grossier. En raison
de la réglementation concernant l'utilisation des fréquences, les fréquences disponibles pour
l'exploitation d'un radar spatioporté sont ~14 GHz (~2 cm), ~35 GHz (~0,9 cm) et ~94 GHz
(~0,3 cm). Les équations 2.25 et 2.26 ne sont donc pas entièrement applicables et doivent être
corrigées par des méthodes complexes pour tenir compte des conditions de diffusion de Mie.
Une fois mesurée la réflectivité Z, il y a plusieurs façons de convertir cette valeur en taux de
précipitation R. Tout d’abord, il est nécessaire de déduire le taux de précipitation à la surface,
lequel ne peut être directement mesuré depuis l'espace, mais doit au contraire être dérivé à partir
des propriétés mesurées dans la colonne verticale et liées au profil de précipitation.
Le radar de mesure de la nébulosité et des précipitations est le seul outil capable de fournir
des mesures de la hauteur de la base des nuages, une variable importante de la météorologie
aéronautique et de la climatologie. L'exactitude et la fiabilité des mesures dépendent de la
fréquence radar. Le radar doit être en mesure de pénétrer les nuages dans toute leur épaisseur.
D'un point de vue opérationnel, les radars de mesure de la nébulosité et des précipitations
présentent plusieurs inconvénients, notamment une largeur de fauchée limitée, qui empêche
les cycles d'observation fréquents. Ainsi, même si l'imagerie hyperfréquences passive demeure
la technique de base pour obtenir de fréquentes observations des précipitations, l'exactitude
des données obtenues à l'aide de cette méthode doit encore être améliorée. Il est nécessaire de
pouvoir compter sur la présence dans l'espace d'au moins un radar afin d'assurer l'«étalonnage»
du système de radiométrie hyperfréquences passive en s'inspirant, par exemple, des missions de
mesure des précipitations à l'échelle du globe.
Dans le domaine MW, la résolution spatiale est limitée par la diffraction. Pour un radar à visée
latérale dont l'angle de décalage par rapport au nadir est de θ°, à une hauteur orbitale H et muni
d'une antenne de diamètre L, en supposant une surface plane, l'IFOV s'établit comme suit:
H ⋅c
IFOV = 1, 24 ⋅ (2.27)
cos θ ⋅ L ⋅ν
Le tableau 2.10 présente les valeurs de l'IFOV et de la relation L pour des radars exploitant
diverses bandes, en supposant que θ = 23° et que H = 700 km (paramètres du radar à antenne
synthétique sur SeaSat, figure 2.21). Il montre que l'exigence d'un IFOV égal à 1 kilomètre serait
très difficile à respecter, et qu'il serait impossible d'obtenir un IFOV de 100 m ou moins avec un
radar à ouverture réelle.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 37
Trajectoire du satellite
7 450 m/sec
DAT DAT
DR δ AT ≥
2
Angle du cône 6° Trace au sol, dans le sens
(angle d'azimut 1°) C
de la trajectoire (AT), δR≥
ou direction de l'azimut 2ß
Antenne du RSO
800 km Rf
23°
Rn
Élément de résolution
Nadir
δR δ AT
Ouverture
d'antenne ψ
Perpendiculaire de la trajectoire,
ou direction de la portée (R)
Empreinte du radar
Fauchée de Rf – Rn 𝜆R
100 km (Wg) Wg = =
cos ψ DR sin ψ
L'antenne du radar à synthèse d'ouverture (figure 2.21) est orientée dans le sens du déplacement
du satellite. Sa largeur détermine la fauchée, qui est parallèle à la projection au sol de la
trajectoire du satellite. Sa longueur détermine la zone d'analyse des signaux. L'empreinte du
radar correspond à celle d'un radar à ouverture réelle, tandis que les éléments de résolution dans
le champ (pixels) présentent des situations différentes. Les pixels répartis à travers la fauchée se
trouvent à des distances différentes du satellite. Le satellite peut les localiser grâce à sa capacité
de distinguer de petites variations de la distance. Les échos des pixels en avant de la ligne
perpendiculaire à la trajectoire sous-satellite subissent un décalage Doppler positif (fréquence
plus élevée que celle transmise); ceux en arrière de cette transversale subissent un décalage
Doppler négatif. La détermination du moment de l'inversion du décalage permet de répartir les
pixels dans le sens du déplacement du satellite.
38 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Le radar à synthèse d'ouverture peut être utilisé dans différents modes d'exploitation, en
fonction du compromis à établir entre la résolution et la fauchée, et de la combinaison des
polarisations transmises et reçues. Un mode d'exploitation sert à l'établissement des spectres
d'ondes. Une petite portion de l'image (vignette) est échantillonnée à intervalles réguliers. Pour
Envisat, par exemple, la vignette est de 5 x 5 km à la meilleure résolution spatiale, 30 m, à tous
les 100 km le long de la trajectoire. Les échos sont analysés afin d'établir le spectre de puissance
à partir duquel il est possible de déterminer la direction de la vague dominante, sa longueur/
période et sa puissance, par rapport à sa hauteur significative.
La liste des applications du RSO est longue, bien que toutes les bandes ne soient pas propices à
toutes les applications:
d) Couverture de glace sur les terres émergées (glaciers) (toutes les bandes);
En utilisant l'interférométrie entre les passages successifs d'un satellite donné sur une orbite
à cycle répété, il est possible de mesurer des changements tels que la dérive des icebergs, les
variations de la surface des glaciers et des lacs, les variations de la topographie de la surface des
volcans et du bradyséisme, l'érosion des côtes et l'urbanisation.
2.2.5.3 Lidar
Le principe du lidar (détection et localisation par la lumière) est le même que celui du radar, mais
la gamme du spectre électromagnétique est différente: hyperfréquences pour le radar, ondes
courtes pour le lidar. La plupart des lidars utilisent des longueurs d'onde dans le spectre UV
(par exemple, 355 nm), VIS (par exemple, 532 nm), NIR (par exemple, 1 064 nm) ou SWIR (par
exemple, 1 550 nm); mais des longueurs d'onde plus longues (par exemple, 10,6 μm) peuvent
également être utilisées. La source, un laser (amplification de lumière par une émission stimulée
de rayonnements), est extrêmement directionnelle, mais comme la distance qui sépare les
satellites de la Terre est très grande, la puissance électrique requise est élevée et la récupération
du signal rétrodiffusé exige de grands télescopes. Ainsi, l'utilisation du lidar dans l'espace exige
des ressources considérables, et même si en principe le lidar pourrait être utilisé pour balayer une
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 39
superficie donnée aux fins d'imagerie, les systèmes lidar dans l'espace n'ont jusqu'à ce jour été
utilisés qu'en pointage nadir ou en mode monodirectionnel. Les missions que voici sont basées
sur le lidar:
Lidar de rétrodiffusion
Le lidar de rétrodiffusion a pour principal objet d'observer les aérosols. Il utilise à cette fin
des longueurs d'onde de taille similaire à des aérosols très fins (~1 μm). Pour élucider un plus
grand nombre de propriétés des aérosols (taille, phase, ratio d'absorption/diffusion et type), de
nouveaux concepts ont été élaborés, dont certains se fondent sur l'utilisation de deux longueurs
d'onde, et d'autres sur le laser à haute résolution spectrale pour distinguer les composantes
de la diffusion de Mie de celles de la diffusion de Rayleigh. En tout état de cause, le lidar de
rétrodiffusion est un très gros instrument (le télescope peut être doté d'une ouverture d'un
mètre). Son empreinte peut n'être que de quelques dizaines de mètres, mais le nombre d'échos
décorrélés utilisés pour établir des moyennes est plus élevé de manière à accroître le rapport
signal-bruit, et la résolution finale correspond donc à une fourchette de quelques centaines
de mètres. La résolution verticale, déterminée par le système de télémétrie du lidar, est fixée à
quelques centaines de mètres.
Conçu principalement pour l'observation des aérosols (la mission la plus exigeante), le lidar de
rétrodiffusion fournit différents types d'informations, y compris:
b) Hauteur du sommet des nuages (beaucoup plus précise que celle mesurée à l'aide des
méthodes NIR et IR passives);
c) Épaisseur optique des nuages minces (cirrus) et hauteur de la base des nuages
semi-transparents;
Lidar Doppler
Le lidar Doppler sert principalement à l'observation des profils de vent, une variable de première
importance pour les prévisions météorologiques.
L'observation du mouvement des champs nuageux est la seule technique disponible pour les
zones nuageuses, tandis que le lidar Doppler permet de réaliser des observations en air clair.
Les remous de l'atmosphère turbulente, des aérosols et de la diffusion moléculaire font office de
traceurs dans ces cas.
L'exploitation du décalage Doppler dû au vent nécessite une prise de vue oblique. La fréquence
de répétition des impulsions laser est telle que l'IFOV correspondant peut être inférieur à 100 m.
Cependant, comme c'est le cas avec tout radar ou lidar, il faut établir la moyenne d'un certain
nombre d'échos décorrélés pour améliorer le rapport signal-bruit: la résolution finale est un
IFOV pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres. À cause des limites de l'alimentation
électrique, l'instrument présente un cycle de service limité, par exemple, il peut échantillonner
à intervalles de 200 km sur une ligne parallèle à la projection au sol de la trajectoire du
satellite. La résolution verticale des données récupérées sur les vents dépend de la fréquence
d'échantillonnage des échos de retour en fonction du temps. Les mesures sont corrigées pour
une résolution verticale d'environ 1 km dans la troposphère moyenne, moins d’1 km dans la
couche limite planétaire, et plus d’1 km dans la stratosphère. Aucune technique fondée sur le
suivi du mouvement des champs de nuages ou de vapeur d'eau à l'aide de satellites GEO ne
peut offrir ce niveau de performance. L'exactitude anticipée de la mesure de la composante
horizontale du vent est de moins de 2 m/s.
Le lidar Doppler est un très gros instrument (le télescope peut présenter une ouverture de 1,5 m)
et requiert un satellite spécial sur une orbite plus basse que celles habituellement utilisées pour
les satellites météorologiques.
La couverture du lidar anémométrique est très limitée. Comme un instrument ne couvre qu'une
ligne parallèle à la projection au sol de la trajectoire du satellite, il faut pouvoir compter sur une
constellation de satellites pour obtenir une couverture fréquente. Tant que la viabilité d'une telle
constellation ne pourra être assurée, le système de base de l'établissement des profils de vent
continuera de dépendre de l'imagerie et du sondage hyperspectral assurés à partir des satellites
GEO, et le rôle du lidar Doppler restera confiné à l'appui aux opérations d'étalonnage du système
global.
Le lidar anémométrique présente en outre l'inconvénient de ne pouvoir fournir des données que
dans le sens de la ligne de visée (1D). La récupération de la composante horizontale 2D requiert
l'assimilation dans un modèle de prévision numérique du temps.
Conçu principalement pour l'observation du vent (la mission la plus exigeante), le lidar Doppler
fournit différents types d'observations, y compris les profils de vent en air clair ou en présence de
cirrus minces, les profils d'aérosol (à partir de l'intensité de l'écho) et la hauteur du sommet des
nuages.
Altimètre lidar
L'altimètre radar peut fournir des mesures d'un degré de précision pouvant atteindre quelques
centimètres. Toutefois, au-delà de 20 km, sa résolution horizontale est plutôt grossière. Grâce
au traitement RSO des signaux recueillis dans le sens de la trace au sol, la résolution peut être
portée à ~300 m, ce qui ne suffit toujours pas pour obtenir une détection exacte des frontières.
L'altimètre radar ne permet pas non plus d'observer les surfaces à émissivité élevée (et donc à
faible réflectivité) dans la gamme hyperfréquence, comme par exemple, les terres émergées et la
glace.
Le lidar ne présente pas ces limitations. La résolution horizontale peut atteindre quelques
dizaines de mètres, et la résolution verticale est de moins de 10 cm. Cette résolution fine permet
de distinguer la frontière entre l'eau de mer et la glace polaire, et de déterminer (après plusieurs
passages successifs) le profil de la hauteur dans le sens de la trace au sol, ce qui permet de
cartographier l'épaisseur de la glace.
Pour fonctionner au-dessus de la mer en dépit de la très faible réflectance dans le domaine VNIR,
l'altimètre lidar doit être muni d'un grand télescope (ouverture ~1 m). Ainsi, pour améliorer le
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 41
rapport coût/efficacité, un capteur utilisant une deuxième longueur d'onde pour l'observation de
l'atmosphère est habituellement ajouté (par exemple, 1 064 nm pour la surface et 532 nm pour
l'atmosphère), ce qui permet d'utiliser l'instrument comme un radar de rétrodiffusion normal.
Comme tous les altimètres, l'altimètre lidar exige une détermination d'orbite extrêmement
précise puisque la mesure de l'altitude correspond à la distance qui sépare l'objet du satellite
en orbite. Cette détermination est réalisée à l'aide d'un récepteur GPS et de la télémétrie laser à
partir d'un réseau de stations terrestres munies de rétroréflecteurs.
d) La topographie de la surface des terres émergées, y compris les glaciers et les lacs;
f) La mesure de la hauteur du sommet des nuages, de l'épaisseur optique des nuages minces
et de la hauteur de la base des nuages semi-transparents;
L'absorption différentielle est basée sur des observations complémentaires d'une espèce cible
réalisées à la crête d'absorption et dans une fenêtre atmosphérique voisine. Le recours au lidar à
cette fin constitue le seul moyen d'obtenir des profils à haute résolution verticale dans la couche
limite planétaire, là où cette résolution verticale est la plus importante. (Le profil est observé aussi
dans les couches plus hautes, y compris la stratosphère.)
Diverses conditions doivent être respectées pour l'utilisation du lidar à absorption différentielle:
l'espèce cible doit être relativement abondante; la ligne d'absorption doit être nette et se trouver
dans une région «propre» au sens spectroscopique; une fenêtre atmosphérique «propre» doit se
trouver à proximité. Voici quelques exemples d'applications possibles:
a) Mesure du CO2 par l'exploitation des raies à 1,57 μm, dans la gamme de 1,6 à 1,7 μm, ou à
2,05 μm, dans la gamme de 2,0 à 2,3 μm;
b) Mesure de l'eau (H2O) par l'exploitation des raies à 935 nm, avec des fenêtres de part et
d'autre;
c) Mesure de l'ozone (O3) par l'exploitation des raies et des fenêtres dans la gamme de 305 à
320 nm.
Les missions exploitant le lidar à absorption différentielle n'en sont encore qu'au stade de projet
ou d'étude de faisabilité. Comme la largeur de bande spectrale (et donc, l'énergie disponible
pour l'observation) est très étroite, et que le réflecteur (un gaz) est très faible, l'instrument doit
être très gros, ce qui présente un défi technologique.
42 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
L'observation de la Terre depuis l'espace exige un système complexe composé i) d'un segment
spatial pour les observations et ii) d'un segment terrien pour la gestion du segment spatial et le
traitement des données d'observation.
a) La plate-forme;
c) Les outils de communication qui reçoivent les commandes et transmettent les données
d'observation au sol.
La taille et la masse des satellites d'observation de la Terre peuvent varier sur deux ordres de
grandeur:
c) Minisatellite: 100-500 kg;
d) Contrôle thermique pour maintenir les instruments dans les conditions d'exploitation
prescrites;
h) Capacité de traitement pour la gestion des données et la préparation des flux de données à
transmettre;
a) Rétroréflecteurs laser;
b) Récepteurs GNSS;
c) Systèmes de radiopositionnement;
d) Suiveurs stellaires.
Rétroréflecteurs laser
Il s’agit de miroirs, construits le plus souvent en forme de pyramides. Ils servent à réfléchir
les rayons laser envoyés au satellite par les sites laser au sol, pendant les opérations de
positionnement. Ces rétroréflecteurs sont utilisés sur beaucoup de satellites pour la
détermination précise a posteriori de l'orbite du satellite par post-traitement de quelques
mesures pendant la nuit et par temps clair uniquement. L'analyse met à contribution un réseau
complet de stations coordonnées au sol. Les résultats sont sporadiques et sont transmis à
retardement, mais ils sont précis au point de pouvoir servir aux applications de géodésie spatiale.
Systèmes de radiopositionnement
Il s’agit de systèmes conçus spécialement pour appuyer les missions d'altimétrie. Ils exploitent
des liaisons radio entre le satellite et les stations de transmission et/ou de réception au sol. Le
positionnement est effectué en temps quasi réel, avec une précision améliorée après le post-
traitement. En voici deux exemples:
b) PRARE (Équipement de mesure précise de la distance et de la vitesse radiale), qui mesure les
signaux différentiels transmis à partir d'un réseau de stations au sol.
Récepteurs GNSS
Ces systèmes exploitent la différence de phase des signaux de plusieurs satellites du GNSS. Le
GNSS est composé des constellations de satellites de navigation des États-Unis (GPS), de la
Fédération de Russie (GLONASS), de l'Union européenne (Galileo) et de la Chine (Compass,
appelé Beidou en chinois). Beaucoup de satellites utilisent actuellement des récepteurs GNSS à
des fins de navigation. Le positionnement est effectué en temps réel.
44 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Suiveurs stellaires
Les suiveurs stellaires sont des dispositifs à couplage de charge, qui peuvent suivre les étoiles
brillantes, en reconnaître la cartographie et transmettre ces informations à un système de
commande d'attitude du satellite. Ils veillent au suivi en continu de l'orientation du satellite d'une
manière beaucoup plus précise que les systèmes basés sur la détection d'horizon. Ces systèmes
sont nécessaires pour les instruments qui requièrent des informations exactes sur leur orientation
(par exemple, les limbosondeurs), tant pour la commande active de l'attitude pendant le vol que
pour le traitement subséquent des données produites par les instruments. Les suiveurs stellaires
équipent désormais un nombre croissant de satellites.
Les systèmes d'orientation et de stabilisation sont des dispositifs essentiels de la plate-forme qui
déterminent les capacités de pointage des instruments.
Le côté de la plate-forme où se trouvent les capteurs devrait idéalement rester tourné vers la
surface de la Terre, à moins que la mission n'ait un objectif différent (par exemple, surveillance
du Soleil). Comme la plate-forme a tendance à maintenir la même orientation par rapport aux
étoiles pendant sa course orbitale, l'intervention d'un mécanisme de stabilisation est nécessaire.
Le mécanisme de stabilisation de la rotation est très simple car il est passif et inertiel. L'axe de
rotation a tendance à maintenir une orientation constante par rapport aux étoiles, et ne répond
donc pas aux exigences d'orientation par rapport à la Terre. Si l'axe de rotation des satellites GEO
est orienté parallèlement à l'axe de rotation de la Terre, la surface terrestre est balayée pendant
une fraction (environ 5 %) du temps que prend le satellite pour décrire un tour complet sur lui-
même. L'axe de rotation des satellites sur orbite basse peut être fixé précisément pour permettre
aux instruments de viser la surface de la Terre pendant une fraction de la durée de rotation. Quoi
qu'il en soit, la stabilisation de la rotation n'est utile que lorsque le budget radiométrique d’un
instrument est suffisant pour effectuer les mesures pour lesquelles l’instrument a été conçu en
dépit de la petite fraction de temps d'observation utile. De plus, la stabilisation de la rotation ne
peut être utilisée que pour un seul instrument ou un très petit nombre d'instruments embarqués
sur une plate-forme donnée.
La stabilisation sur trois axes convient beaucoup plus au maintien d’une orientation constante
par rapport à la Terre et elle répond aux besoins d'un plus grand nombre d'instruments sur une
plate-forme. Elle permet un contrôle actif de l'attitude du satellite en ce qui a trait à la rotation
autour de l'axe perpendiculaire au plan orbital (tangage), de l'axe tangent au déplacement
instantané en orbite (roulis) et de la direction du nadir (lacet).
Le contrôle actif est essentiel puisqu'il laisse supposer un contrôle précis de l'attitude (par
exemple, par le biais de la détection d'horizon, des suiveurs stellaires ou des récepteurs GNSS)
et le recours à des dispositifs de commande efficaces (comme les dispositifs de micropropulsion,
les gyroscopes, les détecteurs très précis de la variation angulaire et les dispositifs de commande
électroniques efficaces). Les défaillances à ce chapitre comptent parmi les causes principales des
échecs des missions. Le contrôle actif risque d'influer sur la qualité des données à cause d'une
exactitude limitée, en particulier dans le cas des instruments haute résolution et des satellites
en orbite géostationnaire haute, et de la perturbation mécanique du système de pointage
d'instruments due à la mise en marche des dispositifs de commande.
Outre les principaux systèmes d'orientation et de stabilisation (par rotation et contrôle triaxial),
on utilise également des systèmes intelligents de commande d'attitude, en particulier pour les
petits satellites. Par exemple, le système de stabilisation par gradient de pesanteur utilise un long
bras qui s'oriente dans la direction du nadir et maintient ainsi un côté de la plate-forme tourné
vers la surface de la Terre.
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 45
Le partage entre les tâches à exécuter à bord des satellites et celles qui peuvent être réalisées au
sol, à condition de disposer d'informations suffisantes sur les caractéristiques des instruments
embarqués, compte parmi les arbitrages à faire dans la conception des satellites. Le matériel
embarqué peut être coûteux; il est exposé à des pannes irréparables et sa performance est
limitée. En conséquence, il est conseillé d'en limiter l'utilisation aux cas où cela est absolument
nécessaire et relativement sûr. Le système de maintenance procure par ailleurs toutes les
informations accessoires requises pour le traitement précis des données au sol.
Quelle que soit l'importance d'un bon système de maintenance, il existe des limites à la précision
des tâches qui peuvent être accomplies par ce genre de logiciels de traitement. Les erreurs
résiduelles de correction ou de reconstruction de logiciel risquent de dépasser les limites
prescrites pour l'application. En conséquence, certaines des corrections doivent dépendre du
matériel de bord.
La plate-forme doit transmettre au sol les résultats des observations effectuées à l'aide des
divers instruments. Quelle que soit l'altitude du satellite, les transmissions radio en direction
de la Terre devront traverser l'ionosphère et la plasmasphère, qui bloquent la propagation des
ondes électromagnétiques dont la fréquence est inférieure à la fréquence de plasma critique
(~25 MHz). Il est nécessaire d'assurer une visibilité directe entre les émetteurs et les récepteurs
installés à bord du satellite et dans la station au sol.
La transmission directe en temps réel est la méthode la plus simple de collecte des données
d'observation par satellite. Dans le cas d'un satellite en orbite basse, une station au sol récupère
toutes les données transmises lors du passage du satellite dans la zone d'acquisition. La taille de
cette zone est la même que celle du champ de vision du satellite pour une distance zénithale ζ de
90° (en principe), ou de 85° (risque réduit d'interférences de sources au sol ou d'occlusion due
à l'orographie du terrain). Le tableau 2.1 permet de constater, par exemple, que pour un satellite
en orbite à une altitude de 800 km, la zone d'acquisition est un cercle de 5 000 km de diamètre
(pour ζ = 85° ou une élévation de 5°).
Lorsque la vitesse du satellite se situe aux alentours de 400 km/min et que le satellite passe au-
dessus de la station d'acquisition, la session d'acquisition dure au plus 15 minutes, et elle est
réduite à quelques minutes lorsque le satellite passe en périphérie de la zone d'acquisition.
Ce type d'acquisition est le plus pratique puisqu'il permet à l'utilisateur d'accéder aux données
d'observation en temps réel pour un traitement immédiat. Cependant, la station de réception
locale n'a accès qu'aux données observées et transmises au moment du passage du satellite
dans la zone d'acquisition. En revanche, les données transmises en direct par les satellites
géostationnaires peuvent être reçues en continu par une station située à l'intérieur de son champ
de vision.
46 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Les données recueillies par un satellite en orbite basse peuvent aussi être stockées à bord
du satellite et transmises sur commande lorsque ce dernier survole une station d'acquisition
centrale. Cette station, qui sert également à transmettre les commandes au satellite, présente
la même zone d'acquisition que n'importe quelle station locale; si elle est située à une latitude
élevée, elle peut récupérer les données recueillies à partir de nombreuses orbites. Le tableau 2.4
montre que la plupart des orbites héliosynchrones passent à moins de 10° du pôle, et qu'une
station centrale installée par exemple à une latitude de 80° sera en mesure d'intercepter toutes
les orbites et d'assurer une acquisition des données à l'échelle du globe. Le système de stockage
et de transmission périodique des données présente l'avantage de permettre la récupération des
données pour l'ensemble du globe, mais il présente par ailleurs plusieurs inconvénients:
b) Le satellite doit transmettre les données accumulées au cours d'une orbite (~100 min)
pendant qu'il traverse la zone d'acquisition de la station centrale (~10 min). En
conséquence, le taux de transmission et les besoins en matière de bande passante doivent
être supérieurs d'un ordre de grandeur à ceux requis pour la transmission directe, ce qui
augmente considérablement le coût, la taille requise et la complexité de la station. Ce mode
d'acquisition convient à un opérateur du satellite, mais ce n’est généralement pas le cas
pour les utilisateurs de données.
Les données qui ne sont pas récupérées localement en temps réel, mais qui sont plutôt
accumulées dans une installation centrale de traitement doivent être retransmises aux
utilisateurs, en général sous forme prétraitée. Dans le cas des satellites géostationnaires, un
transpondeur peut servir à la retransmission des données aux stations utilisatrices locales.
Dans le cas des satellites en orbite basse, il existe entre les deux cas extrêmes (transmission
directe en temps réel des données correspondant à une zone limitée, ou stockage et transmission
périodique, dans un délai de 2 à 3 heures, des données recueillies à l'échelle du globe) des
solutions complémentaires ou de rechange pour la récupération des données:
a) Recours à plusieurs stations de liaison réparties sur l'ensemble du globe, y compris, par
exemple, près de chaque région polaire, pour réduire la durée de stockage à bord du
satellite;
Le temps nécessaire à la récupération des données est un enjeu crucial pour les satellites
opérationnels, et notamment pour les satellites météorologiques, à cause des exigences
concomitantes du respect des délais prescrits et de la couverture mondiale. Les critères temporels
sont moins stricts dans le cas des applications de recherche-développement, où on a tendance
à privilégier le mode de stockage et de transmission périodique des données, associé à un
dispositif efficace d'archivage et d'extraction, capable d'assurer une bonne gestion des données.
a) Collecte de données depuis les plates-formes d’observation in situ exploitées à partir du sol,
d'aéronefs, de ballons, de bouées ou de navires, ou même transportées par des animaux
migrateurs. Les plates-formes de collecte des données peuvent transmettre en continu,
par intermittence, à intervalles fixes, ou encore sur commande lancée par le satellite. Les
plates-formes mobiles peuvent être localisées par les satellites en orbite basse. Les satellites
géostationnaires utilisent pour leur part des plates-formes de collecte situées dans leur
champ de mire (régionales) ou des plates-formes mobiles (installées sur des navires, des
aéronefs, etc.) qui servent tour à tour plusieurs satellites différents (internationales).
b) Recherche et sauvetage par détection des signaux de détresse émis par de petits
transmetteurs transportés par les personnes en difficulté et par la retransmission des appels
à l'aide à l’un des centres d'un réseau mondial de recherche et sauvetage. Les missions
de recherche et sauvetage sont conduites de façon concertée par plusieurs satellites
météorologiques opérationnels en orbite basse ou en orbite géostationnaire. Le service
basé sur des satellites LEO s'appelle SARSAT (système de recherche et de sauvetage à l’aide
de satellites) et celui basé sur des satellites GEO s'appelle GEOSAR (recherche et sauvetage
par satellites géostationnaires).
Cet élément du segment terrien peut être désigné sous l'appellation générique de «station de
télécommande et d'acquisition des données» (TAD). Il s'acquitte des tâches suivantes:
a) Réception des séquences de commande transmises par le centre de contrôle des missions et
des opérations, et retransmission de ces séquences au satellite (aux fins de la configuration
du satellite et de sa charge utile, de la correction d'orbite, etc.);
d) Indexation des flux de données acquis avec des éléments temporels et de l’orbite précis.
Il est possible de n'utiliser qu'une seule TAD pour les satellites géostationnaires. Dans le cas des
systèmes de satellites à défilement, on peut éviter les orbites aveugles en installant la station
à une latitude très élevée (par exemple, Svalbard, à 78° N). Pour améliorer la disponibilité
des données dans le temps, on peut recourir à des stations auxiliaires (par exemple, dans
l'Antarctique). Dans le cas des orbites à faible inclinaison, il est nécessaire de recourir à un réseau
de TAD dont l'une fera office de station principale.
Les TAD utilisent les fréquences dans la bande S (aux environs de 2 100 MHz) pour la
télécommande du satellite. La bande S est presque insensible aux conditions météorologiques et
moins cruciale pour l'exactitude du pointage. Pour l'acquisition des données géophysiques, on
choisit la bande L (aux environs de 1 700 MHz) si le taux d'acquisition des données est inférieur
à 10 Mbps; dans les autres cas, on utilise soit la bande X (aux environs de 8 GHz) pour les taux
d'acquisition atteignant jusqu'à 100 Mbps environ, soit la bande Ka (aux environs de 26 GHz)
pour les taux d'acquisition de plusieurs centaines de Mbps.
Ces éléments sont désignés sous l'appellation générique de centres de contrôle des opérations
(CCO). Ils s'acquittent des tâches suivantes:
a) Collecte d'informations sur le satellite et sa charge utile et sur la situation de son orbite
transmises par TAD ou (en ce qui a trait à l'orbite uniquement) d'autres stations de
télémétrie;
b) Récupération des informations sur les exigences relatives à des éléments tels que la
configuration de la charge utile et la planification de la séquence de mesures auprès
des centres de traitement et d'archivage des données, et d'autres utilisateurs habilités à
formuler des exigences pour le plan de mission;
c) Analyse des informations sur le satellite et sa charge utile, sur la situation de son orbite et sur
les exigences relatives à la configuration de la charge utile ou à la mission; préparation des
rapports de suivi des performances des instruments; préparation du plan opérationnel et
communication à la TAD des commandes à transmettre au satellite;
Les centres de contrôle des missions entretiennent des rapports étroits avec les utilisateurs,
les centres d'application et les équipes scientifiques. Les CCO entretiennent des relations
étroites avec les TAD et les unités responsables de la mise au point du satellite. Ils connaissent
en profondeur les caractéristiques du satellite. Ces deux types de centres sont souvent (mais
pas obligatoirement) établis dans les mêmes locaux, et devraient de préférence compter sur les
services d'un centre d'appoint.
b) Acquisition de données auxiliaires sur l'orbite, le satellite et la charge utile auprès des CCO;
g) Analyse de l'état de la mission et de la charge utile, ainsi que des exigences à respecter aux
fins de la planification de la mission;
h) Transmission aux CCO de la liste des exigences à respecter en ce qui a trait à la charge utile
et au contrôle de la mission.
L'opérateur du satellite se charge en règle générale de l'élaboration des produits de base dans
une installation centrale et peut au besoin faire appel à des centres externes spécialisés pour le
traitement d’autres produits particuliers.
L'archivage des données satellitaires exige une disponibilité élevée et permanente de matériel
capable d'ingérer et de stocker les données ainsi que d'assurer les services de recherche et
d'extraction des données et d'en assurer la préservation à long terme pendant des décennies. Les
données doivent être associées à des métadonnées contenant les informations requises pour leur
utilisation et leur évaluation. Des métadonnées complètes et normalisées ainsi que des systèmes
de catalogues normalisés et compatibles sur le plan mondial permettent d'étendre la recherche
des données à l'échelle mondiale dans le cadre du Système d'information de l'OMM.
Plusieurs méthodes sont envisageables pour accéder aux données et aux produits, selon le
volume des données et les délais prescrits de livraison:
a) Lecture directe des données provenant du satellite (le cas échéant; particulièrement
prévalente dans le cas des satellites sur orbite basse). Cette méthode est la plus rapide, mais
elle présuppose de disposer des moyens requis pour recevoir des données brutes dans une
station de réception appropriée et pour les prétraiter à l'aide du progiciel approprié;
b) Retransmission en temps quasi réel des données après prétraitement ou traitement complet
au sol. La retransmission des données des satellites géostationnaires peut être effectuée par
l'intermédiaire du même satellite. La méthode privilégiée à l'heure actuelle consiste à faire
appel à des satellites de télécommunication commerciale comme le système GEONETCast
qui rassemble trois services coordonnés: EUMETCast (de l’Organisation européenne pour
l'exploitation de satellites météorologiques), CMACast (de l'Administration météorologique
50 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
c) Retransmission en temps quasi réel des données par le biais de réseaux spécialisés comme
le Système mondial de télécommunications de l’OMM ou d'autres;
d) Récupération active, à partir des centres de données, de données hors ligne, et plus
particulièrement des données archivées, à l'aide de la fonction FTP.
La distribution des données et des produits peut être soumise à certaines conditions, selon
la situation et les politiques de diffusion des données de l'agence spatiale responsable du
programme (opérationnel, recherche-développement, commercial) et l'utilisation prévue du
programme. L'accès aux services de retransmission des données est en général contrôlé par un
système de codage et d'inscription, même si aucuns frais ne sont perçus.
Les stations utilisatrices sont installées pour tirer parti de la transmission en temps réel ou quasi
réel des données par le satellite. Selon les modalités d'accès et les besoins des utilisateurs, divers
dispositifs sont envisageables:
b) Stations d'acquisition des données à débit lent pour certaines données dont le volume ou la
qualité sont réduites;
Les fréquences utilisées par les stations d'acquisition à débit rapide se situent dans la bande L
(aux environs de 1 700 MHz) pour les débits inférieurs à 5 Mbps environ, et dans la bande X (aux
environ de 8 GHz) pour les débits atteignant jusqu'à 100 Mbps environ. Les stations d'acquisition
à débit lent utilisent des fréquences relativement basses (bande L: aux environs de 1 700 MHz
pour les satellites géostationnaires, et très haute fréquence (VHF): aux environs de 137 MHz pour
les satellites en orbite basse) qui peuvent être exploitées par des stations mobiles (par exemple,
sur des navires). Les terminaux de satellites de télécommunication commerciale exploitent la
bande Ku (aux environs de 11 GHz) ou la bande C (aux environs de 3,8 GHz).
Les observations sont extraites des données brutes recueillies par les instruments du satellite par
le biais d'une chaîne de traitement. Divers niveaux de traitement sont d'ordinaire envisageables,
selon les instruments utilisés. Le tableau 2.11 présente une description générique de ces
différents niveaux de traitement.
Les données du niveau 0 sont celles issues du traitement des données brutes qui consiste à
supprimer les artefacts de communication (par exemple, les cadres de synchronisation et les
en-têtes des communications) et à ajouter toutes les données auxiliaires requises, y compris les
données de maintenance et les informations fournies par la station concernant la chronologie
des données et le suivi. Les données du niveau 0 devraient être archivées en permanence pour
permettre le retraitement avec un modèle d'instrument plus perfectionné (permettant par
exemple un étalonnage ou une géolocalisation améliorés).
CHAPITRE 2. PRINCIPES D’OBSERVATION DE LA TERRE DEPUIS L’ESPACE 51
Niveau Description
Données d'instrument et données auxiliaires reconstituées à partir des données brutes du
0
satellite après suppression des artefacts de communications
1a (LEO) ou 1.0 (GEO): informations sur l'étalonnage et la
Données d'instrument extraites géolocalisation jointes, mais non appliquées
à la résolution d'origine, 1b (LEO) ou 1.5 (GEO): étalonnage et géolocalisation
1
avec informations sur la appliqués
géolocalisation et l'étalonnage 1c, 1d, etc.: traitement optionnel, selon la nature de
l'instrument
2 Produit géophysique récupéré d'un instrument dans son format d'origine
Produit géophysique récupéré d'un instrument donné, cartographié sur des grilles spatiales
3 ou temporelles uniformes, possiblement sur une base multiorbitale (LEO) ou multitemporelle
(GEO). Processus irréversible en raison du rééchantillonnage
Produits composites issus de l'intégration des données produites par plusieurs capteurs et/ou
4
plusieurs satellites, ou résultant de l'analyse de modèles
Les données du niveau 1a ou 1.0 sont présentées sous forme de fichiers de mesures tels que
produits par l'instrument, auxquels sont ajoutés (mais pas appliqués) la matrice ou l'algorithme
de déformation pour la géolocalisation, et les coefficients d'étalonnage. Le traitement du
niveau 0 au niveau 1a/1.0 est entièrement réversible. Les données du niveau 1a/1.0 sont
normalement archivées en permanence, même si elles peuvent en principe être reproduites si les
données du niveau 0 ont été archivées.
Les données du niveau 1b ou 1.5 sont des données étalonnées, co-enregistrées et géolocalisées
présentées en unités physiques (généralement des unités de luminance énergétique) telles
que produites par l'instrument. En raison des opérations de troncature, de discrétisation et de
rééchantillonnage qu'il comporte, le processus de traitement du niveau 1a/1.0 au niveau 1b/1.5
n'est pas réversible. Bien qu'il soit possible de retraiter les données du niveau 1b/1.5 à partir
des niveaux 1a/1.0 ou 0, le travail que cette opération comporte est tel que les données du
niveau 1b/1.5 sont en règle générale archivées en permanence.
Les données du niveau 1c résultent du traitement des données du niveau 1b produites par
certains instruments, effectué pour en permettre l'utilisation par les utilisateurs finals. Le
processus peut être pleinement réversible (par exemple, production de spectres à partir
d'interférogrammes par la transformation de Fourier) ou non (par exemple, spectres apodisés).
Ces données sont généralement archivées en permanence. Pour certains instruments, d'autres
étapes du niveau 1 (1d, 1e, etc.) peuvent être définies (par exemple, ajout d'un indicateur de
nébulosité).
Le traitement des données de niveaux 0 et 1 est réalisé par l'opérateur du satellite. En cas
de lecture directe, ce dernier veille en général à assurer la disponibilité d'un logiciel de
prétraitement des données pour les utilisateurs locaux des données.
Les produits du niveau 2 sont élaborés à partir des données du niveau 1 à l'aide d'algorithmes
faisant un usage limité d’informations externes. Des informations sur la qualité des données sont
ajoutées. Les données sont présentées telles que produites par l'instrument; elles sont le plus
souvent archivées en permanence.
Les produits du niveau 3 sont élaborés par composition d'une séquence de produits du
niveau 2 issus d'orbites successives (LEO) ou à des moments successifs (GEO). Les lacunes
possibles de la séquence peuvent être comblées par interpolation. En raison des opérations
de rééchantillonnage requises pour la cartographie sur des grilles spatiales ou temporelles
uniformes, le processus conduisant aux données de niveau 3 est irréversible. Les produits sont
élaborés hors ligne par les opérateurs de satellites ou par les utilisateurs finals et sont le plus
souvent archivés en permanence.
52 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Les produits du niveau 4 sont élaborés par intégration des données produites par des instruments
différents sur le même satellite ou sur des satellites différents, soit avec des données d'autres
sources soit par assimilation dans un modèle. Il peut s'avérer difficile de reconnaître dans ces
produits la contribution d'un instrument satellitaire donné.
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION
Le présent chapitre donne un aperçu des concepts fondamentaux qui sous‑tendent les
instruments d'observation de la Terre ainsi que des caractéristiques techniques avancées de
certaines catégories typiques de ces instruments.
Les activités d'observation de la Terre font appel à un large éventail d'instruments et de principes
de télédétection. Le présent chapitre décrit ces instruments et en examine les caractéristiques
fondamentales suivantes:
d) Résolution radiométrique.
Obturateur
Étalonnage en vol
(corps noir de référence)
PbSe
45°
Filtre
Refroidisseur
Miroir Miroir
secondaire primaire
Figure 3.1. Configuration typique d'un radiomètre à balayage sur satellite LEO
54 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Figure 3.2. Schéma du balayage d’un satellite géostationnaire stabilisé par rotation
Pour l'observation depuis un satellite GEO, la position du satellite est fixe par rapport à la surface
terrestre. Les deux dimensions du balayage doivent donc être générées soit par l'instrument soit
par la rotation du satellite. Dans la figure 3.2, on suppose que la rotation du satellite est stabilisée:
le balayage d'ouest en est assuré par la rotation du satellite, tandis que celui du nord au sud est
obtenu à l'aide d'un moteur pas‑à‑pas. Dans le cas d'une stabilisation triaxiale de la plate‑forme,
c'est l'instrument qui veille aux balayages ouest‑est et nord‑sud.
Le balayage conique (figure 3.3) constitue un mécanisme de balayage très pratique pour les
mesures sensibles à la polarisation. Dans cette géométrie, l'angle d'incidence est constant et
l'effet de polarisation ne varie donc pas le long de la ligne de balayage (un arc), alors que pour
le balayage transverse, l'angle d'incidence varie le long de cette ligne entre le nadir et le bord de
l'image. Cette constance de l'effet de polarisation à travers l'image est très importante pour les
mesures en hyperfréquences (MW) dans les canaux «fenêtre» où le rayonnement provenant par
exemple de la surface de la mer est fortement polarisé. La mesure de la polarisation différentielle
est une information importante qui serait très difficile à utiliser si l'angle d'incidence variait d'un
point à l'autre de la scène. Le balayage conique présente en outre l'avantage d'une résolution
constante sur l'ensemble de l'image.
Par contre, en balayage conique, avec l'angle d'incidence choisi, le champ de vision n'atteint
normalement pas l'horizon. Par exemple, la fauchée d'un instrument à une altitude orbitale de
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 55
Orbite du satellite
Direction
de vol Vue vers l'arrière
Empreintes
45°
Largeur de fauchée Direction
de vol
Vue vers
l'avant
800 km est d'environ 1 600 km pour un angle zénithal typique de 53°, ce qui est optimal pour
tirer le meilleur parti de la polarisation différentielle en hyperfréquences, tandis que la fauchée
d'un instrument de balayage transverse atteint près de 3 000 km, en supposant un angle zénithal
de ±70°, comme indiqué au tableau 2.1 du chapitre 2 du présent volume.
La fauchée est une caractéristique importante des instruments en orbite basse puisqu'elle
détermine le cycle d'observation. D’après le tableau 2.2 du chapitre 2 du présent volume, pour
une orbite héliosynchrone à 800 km d'altitude, un instrument dont la fauchée atteint au moins
2 800 km permet d'assurer une couverture mondiale en une journée pour les mesures effectuées
de jour seulement (par exemple, capteurs à ondes courtes (SW)), ou deux couvertures mondiales
par jour pour les mesures effectuées de jour et de nuit (par exemple, capteurs à infrarouge ou
à hyperfréquences). Les instruments à balayage conique hyperfréquences permettent en règle
générale d'assurer une couverture mondiale par jour.
On peut estimer par simple calcul l'ordre de grandeur du cycle d'observation (Δt, en jours).
Compte tenu de la distance parcourue à l'équateur (~40 000 km) et du nombre d'orbites
effectuées par jour (~14,2), et en supposant qu'il n'y a pas de chevauchement important des
fauchées à l'équateur, le calcul est le suivant:
a) Pour les capteurs fonctionnant jour et nuit (IR ou MW) en phases ascendante et
descendante: Δt = 1 400/fauchée (c'est‑à‑dire, pour un scanner conique hyperfréquences à
fauchée de 1 400 km: Δt = 1 jour);
b) Pour les capteurs fonctionnant de jour uniquement (SW) avec un seul passage par période
orbitale: Δt = 2 800/fauchée (c'est‑à‑dire, pour un instrument d'observation de la Terre en
lumière visible à fauchée de 180 km: Δt = 16 jours).
Le concept de fauchée n'est pas applicable pour les instruments qui, comme les altimètres ou les
radars de détection des nuages, n'effectuent pas de balayage transverse. Dans ce cas, l'intervalle
d'échantillonnage transversal Δx à l'équateur remplace la «fauchée» dans la relation ci‑dessus. Il
est aussi utile d'estimer la moyenne mondiale de cet intervalle d'échantillonnage, qui est défini
56 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
par un rapport légèrement différent à cause de la distance plus courte qui sépare les orbites aux
latitudes plus élevées:
a) À un intervalle moyen d'échantillonnage transversal Δx, le temps qui est d'ordinaire requis
pour assurer une couverture mondiale s'établit comme suit:
i) Δt = 900/Δx pour les capteurs fonctionnant jour et nuit (par exemple, l’altimètre radar
(RA‑2) du satellite d'étude de l'environnement Envisat: Δx = 26 km, Δt = 35 jours);
ii) Δt = 1 800/Δx pour les capteurs fonctionnant de jour uniquement (par exemple, le
détecteur de rayonnements solaires rétrodiffusés (SBUV) de la NOAA): Δx = 170 km:
Δt = 11 jours).
i) Δx = 900/Δt pour les capteurs fonctionnant jour et nuit (par exemple, l’altimètre Jason
): Δt = 10 jours, Δx = 90 km);
ii) Δx = 1 800/Δt pour les capteurs fonctionnant de jour uniquement (par exemple,
NOAA SBUV: Δt = 5 jours, Δx = 360 km).
Les limbosondeurs sont généralement considérés comme des instruments non balayeurs dans
le sens transversal. Si on suppose un intervalle d'échantillonnage transversal Δx = 300 km,
qui correspond à la résolution horizontale des mesures, et si on tient compte du sondeur
atmosphérique passif à interféromètre de Michelson embarqué à bord du satellite Envisat, les
rapports établis ci‑dessus donnent le cycle d'observation suivant:
Δt ≈ 3 jours pour les capteurs fonctionnant jour et nuit (par exemple, MIPAS sur Envisat).
Pour les instruments qui fournissent des observations clairsemées, mais bien réparties, on
peut estimer le cycle de couverture ou l'échantillonnage moyen en comparant le nombre
d'événements et leur résolution à la surface terrestre à couvrir. Dans le cas d'occultation radio
avec GPS et GLONASS, chaque satellite est en mesure de fournir environ 1 000 observations par
jour, avec une résolution typique de 300 km, pour une superficie terrestre totale de 510 millions
de km2; c'est ainsi qu'on obtient:
b) Nombre de satellites requis pour un cycle d'observation Δt: N = 5,7/Δt (par exemple, pour
Δt = 0,5 jour, le nombre de satellites requis est de près de 12).
Les instruments d'occultation (du Soleil, de la Lune ou des étoiles) présentent un cas extrême.
L'occultation du Soleil ou de la Lune fournit très peu de mesures par jour, et seulement aux
hautes altitudes du terminateur (occultation solaire) ou à des latitudes quelque peu plus basses
(occultation lunaire). L'occultation stellaire peut fournir plusieurs dizaines de mesures par jour
(par exemple, 40 dans le cas de la surveillance mondiale de l'ozone par occultation d'étoiles
(GOMOS) sur Envisat), également réparties en fonction de la latitude.
Le domaine spectral compte aussi parmi les caractéristiques principales des instruments
d'observation. Comme cela est indiqué dans la section 2.2 du chapitre 2 du présent volume,
il détermine les propriétés des corps, y compris la réflectance, la température et les propriétés
diélectriques, qu'il est possible d'observer. Le domaine spectral comporte par ailleurs diverses
fenêtres et bandes d'absorption principalement utilisées pour la mesure des corps condensés et
des gaz, respectivement.
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 57
Le domaine spectral peut être plus ou moins étroit, selon les effets que l'on souhaite mettre en
évidence ou les facteurs de perturbation qui ont besoin d'être supprimés. On appelle «canaux»
les subdivisions d'une bande ou d'une fenêtre couvertes par un instrument. Leur nombre
dépend du nombre d'éléments indépendants d'informations que l'on souhaite extraire d'une
bande donnée. Si un nombre limité de canaux bien distincts s'avère suffisant, l'instrument choisi
pourra n'inclure que ces canaux; il s'agira alors d'un radiomètre. Si le contenu informatif évolue
rapidement avec la fréquence dans le domaine spectral au point où les canaux doivent être
contigus, l'instrument s'appellera un spectromètre.
La technique retenue pour assurer la séparation des canaux, ou la séparation des sous‑domaines
du spectromètre, constitue une caractéristique majeure de l'instrument. Il existe essentiellement
deux moyens de séparer physiquement deux canaux entre des détecteurs individuels (ou des
barrettes de détecteurs) et les systèmes de filtrage y afférents. Le faisceau peut d'abord être
dirigé sur un diaphragme de champ, pour être ensuite séparé en deux bandes par un miroir
dichroïque. Cette option présente l'avantage de garantir le co‑enregistrement, car les deux
canaux voient le même champ de vision (qui peut être constitué d'une série de champs de
vision instantanés (IFOV)). Cependant, si les deux longueurs d'onde sont trop proches l'une de
l'autre (par exemple, fenêtre dédoublée), un miroir dichroïque ne parviendra pas à les séparer
suffisamment. La deuxième solution consiste à laisser le faisceau entier produire l'image dans le
plan focal, et à installer des détecteurs (ou des barrettes de détecteurs) munis de filtres différents
(qui définissent ainsi des canaux différents) dans des parties différentes du plan focal (séparation
dans le champ). Cette solution est beaucoup plus simple, mais, comme chaque canal voit un
IFOV différent, des problèmes de co‑enregistrement peuvent survenir. Des solutions combinées
sont possibles: la figure 3.4 illustre la solution retenue pour l'imageur SEVIRI, sur satellite
Meteosat de deuxième génération, pour séparer les huit canaux IR, à chacun de ces canaux étant
associés trois détecteurs. Les barrettes de détecteurs actuelles sont beaucoup plus grandes que
par le passé, ce qui rend la séparation dans le champ beaucoup plus pratique.
7,3 µm
IFOV A
13,4 µm
6,2 µm
Amont du système optique
et diaphragme de champ
IFOV B
9,7 µm
8,7 µm
IFOV C
12,0 µm
3,8 µm
IFOV D
10,8 µm
Miroir fixe
Diviseur
Port d'entrée 1 de faisceau
SCÈNE
Miroir
mobile
Port de sortie 1
Figure 3.5. Configuration d'un interféromètre de Michelson montrant les deux ports d'entrée
et les deux ports de sortie
La résolution spectrale est une caractéristique importante d’un spectromètre. La résolution d’un
interféromètre de Michelson est déterminée par la longueur maximale de la différence de chemin
optique (OPD) entre les rayons réfléchis par les miroirs fixe et mobile. S'agissant de la résolution
non apodisée, la formule est:
∆ν = 1 OPDmax (3.1)
Par exemple, pour l’interféromètre IASI, embarqué sur les satellites météorologiques
opérationnels (Metop), le déplacement du miroir mobile est de ±2 cm; ainsi, OPDmax = 4 cm et
Δν = 0,25 cm‑1. Si une analyse fine du spectre est requise (par exemple, pour détecter des raies
de gaz à l'état de traces), une apodisation qui requiert un facteur de ∼2 devient nécessaire, et la
résolution apodisée est donc Δν = 0,5 cm‑1.
Dans le cas d’un radiomètre, le nombre de canaux et leurs largeurs de bandes jouent un rôle
équivalent à celui de la résolution spectrale du spectromètre.
L'IFOV définit probablement le mieux ce qu'on entend communément par résolution. Dans les
instruments optiques (par exemple, à ondes courtes ou à infrarouge), il est déterminé par la
largeur du faisceau et par la taille du détecteur. En hyperfréquences, il est déterminé par la taille
de l'antenne.
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 59
Dans les systèmes optiques, la taille de l'IFOV est déterminée principalement en tenant compte
de considérations énergétiques (voir la section 3.1.4). L’IFOV peut être déterminé par la forme
du détecteur, et bien que cette dernière puisse être carrée, son contour n'est pas excessivement
net. En fait, l'image d'un point est une figure de diffraction appelée «fonction d'étalement»
(figure 3.6). L'IFOV est la convolution de la fonction d'étalement du point avec la réponse
spatiale du détecteur.
La quantité d'énergie captée par le détecteur est également déterminée par le temps
d'intégration entre les lectures successives du signal. Pendant le balayage de l'image, la
position de la ligne de mire varie d'une valeur appelée «distance d'échantillonnage». Lorsqu'il
est porté sur un graphique 2D rastérisé, un pixel (élément d'image) se présente comme une
série d'éléments rectangulaires. Dans la direction de l'abscisse, ils correspondent à la distance
d'échantillonnage, et dans la direction de l'ordonnée, au déplacement du satellite pendant le
temps écoulé d'une ligne à la suivante (ou au mouvement pas‑à‑pas dans le sens nord‑sud dans
le cas des satellites GEO). Les utilisateurs confondent souvent le pixel avec la résolution étant
donné qu'ils peuvent percevoir directement la taille de l'élément d'image tandis que l'IFOV est
un paramètre technique invisible à leurs yeux. Toutefois, il est faux de penser qu'il est possible
d'améliorer la résolution en réduisant le temps d'intégration puisque ce dernier doit être suffisant
pour assurer une précision radiométrique appropriée (voir la section 3.1.4).
Des arbitrages sont nécessaires entre l'IFOV et la taille du pixel. Avec un imageur «parfait»,
l'échantillonnage est effectué de manière à ce que la distance d'échantillonnage soit égale
à la taille de l'IFOV, c'est‑à‑dire que les IFOV soient continus et contigus à travers l'image.
Sinon, l'image pourrait être suréchantillonnée (pixel < IFOV, c'est‑à‑dire chevauchement des
IFOV successifs) ou sous‑échantillonnée (pixel > IFOV, c'est‑à‑dire présence de discontinuités
entre les IFOV successifs). Le suréchantillonnage est un moyen efficace de réduire les effets du
repliement de spectre (c'est‑à‑dire l'accentuation indue des hautes fréquences spatiales à cause
du recouvrement des spectres sur les bords). Le sous‑échantillonnage peut s'avérer necessaire
lorsqu'il convient de capter plus d'énergie pour veiller à atteindre la précision radiométrique
requise. Voici quelques exemples de rapports entre l'IFOV et le pixel:
a) Radiomètre perfectionné très haute résolution (AVHRR) ‑ IFOV: 1,1 km; pixel: 1,1 km dans le
sens de la trace au sol, 0,80 km dans le sens du balayage (suréchantillonnage);
( )
FTM fenêtre ( f ) = sinc(π ⋅ IFOV ⋅ f ), où f = 1 ( 2 ∆ x ) km −1 et sinc y =
sin y
y
(3.3)
On constate que pour Δx = IFOV, FTM = sinc (π/2) = 2/π. Ainsi, même pour un imageur «parfait»,
la valeur de la fonction de transfert de modulation est inférieure à l'unité. La valeur 2/π ≈ 0,64
correspond à l'aire sous une demi‑sinusoïde inscrite dans un carré. Le concept de la FTM doit
être considéré comme étroitement associé à la précision radiométrique: il détermine la longueur
d'onde spatiale à laquelle deux éléments sont résolus si leur rayonnement ne diffère que par
le minimum détectable. Deux éléments dont la différence de rayonnement est nettement plus
marquée que le minimum détectable peuvent être résolus même s'ils sont sensiblement plus
petits. Cependant, s'ils sont aussi petits que IFOV/2, alors FTM = 0 et ils ne pourront être résolus
(f = 1/IFOV est appelé «fréquence de coupure»).
Il est intéressant de noter comment la valeur de FTMfenêtre évolue en fonction des diverses
longueurs d'onde spatiales mesurées en termes d'IFOV (lorsque la longueur d'onde spatiale est
2 Δx]. À partir de l'équation 3.3, nous obtenons le tableau 3.1:
On constate que des éléments dont la taille n'est que de 2/3 de l'IFOV ne peuvent être résolus
que si leur luminance énergétique atteint une valeur plus de trois fois supérieure au minimum
détectable. De plus, les éléments deux fois plus grands que l'IFOV peuvent être résolus si leur
luminance énergétique dépasse de 10 % le minimum détectable.
L'autre contribution importante à la FTM est la diffraction. La relation se définit comme suit:
2 −1 f f f
FTM diffraction =
cos ( ) − 1 − ( )2 (3.4)
π fd fd f d
où f = 1/(2 ϑ H) (avec H = altitude du satellite); ϑ = résolution angulaire (c'est‑à‑dire IFOV/H);
fd = L/(λ H); L = ouverture du système optique primaire; et ainsi f/fd = λ/(2 ϑ L).
La diffraction domine lorsque la longueur d'onde λ est relativement grande (comme dans le
cas des hyperfréquences), que l'ouverture du système optique est relativement petite, ou que
l'altitude du satellite est relativement grande (comme dans le cas des satellites géostationnaires).
En résumé, le pouvoir de résolution dépend d'au moins trois paramètres. Ces paramètres
devraient être pris dans leur contexte, mais ils sont chacun étroitement associés à une perception
différente:
Bien qu'à peine perceptible par l'utilisateur, la résolution radiométrique est une caractéristique
essentielle de la conception des instruments. Les mécanismes de balayage, la résolution
spectrale, la résolution spatiale, le temps d'intégration et les ouvertures du système optique sont
tous définis de manière à répondre aux exigences de résolution radiométrique. Cette résolution
correspond à la différence minimale de luminance énergétique requise pour distinguer deux
objets dans deux IFOV adjacents. La différence observée combine la différence véritable de
luminance énergétique entre les deux corps (signal) et la différence observée lorsque les
contenus des IFOV sont identiques (bruit). Le rapport signal‑bruit (SNR) représente une façon
d'exprimer la résolution radiométrique.
Pour les ondes courtes, la luminance énergétique à l'entrée est la luminance énergétique
spectrale du Soleil corrigée pour tenir compte de l'angle d'incidence et réfléchie en fonction de la
réflectivité du corps (ou l'albédo, si le corps peut être approximativement assimilé à un diffuseur
lambertien). Les équations 3.6 et 3.7 donnent:
SNR
∝L
IFOV ∆ν ⋅ t (3.8)
( pour une valeur particulière de la luminance énergétique à l'entrée I (ν ) ou de l'albédo ρ )
Cette relation établit un lien explicite entre les paramètres axés sur l'utilisateur, tels que le rapport
signal‑bruit, la résolution spectrale Δν, l'IFOV et le temps d'intégration t, et la taille du système
optique primaire L.
Pour les canaux IR à bande étroite, la résolution radiométrique est habituellement définie par la
formule suivante:
NESR
NE∆T = (3.9)
dB / dT
où B = fonction de Planck, et NEΔT = équivalent en bruit du différentiel de température à une
température T donnée.
62 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Avec NEΔT, la formule de performance 3.6 peut être réécrite comme suit:
4H F
NE∆T ⋅ ∆ν ⋅ IFOV ⋅ t = ⋅ (3.10)
π ⋅ dB / dT L ⋅ D * ⋅τ
Le segment gauche de la formule 3.10 présente les paramètres axés sur l'utilisateur (résolutions
radiométrique, spectrale, horizontale et temporelle) tandis que le segment droit présente les
paramètres de calibrage de l'instrument (nombre F, ouverture, détectivité et transmissivité).
Cette formule n'est pas valide dans tous les cas, mais elle peut souvent s'avérer utile pour une
analyse approximative. Les exceptions à cette formule se produisent principalement lorsque le
détecteur constitue lui‑même la source dominante de bruit, ou lorsque son temps de réponse
n'est pas assez court par rapport au temps d'intégration disponible. Cette difficulté survient
d'ordinaire dans le domaine de l'infrarouge lointain, mais elle peut aussi se présenter avec des
longueurs d'onde plus courtes si, par exemple, on utilise des microbolomètres ou des détecteurs
thermiques pour pouvoir fonctionner à la température ambiante. Autrement dit, D*, qui dépend
évidemment de ν, peut être extrêmement dépendant du temps d'intégration disponible.
Dans le cas des canaux à large bande, le concept de NESR, tel que défini dans l'équation 3.6, doit
être redéfini en termes de bruit intégré sur l'ensemble du domaine spectral couvert par chaque
canal. Dans ce cas, il est aussi possible d'obtenir un rapport semblable à celui de la formule 3.10:
1
NE∆R ⋅ IFOV ⋅ t ∝ (3.11)
L
où NEΔR = équivalent en bruit du différentiel de luminance énergétique (unité: W m–2 sr –1).
La situation est différente dans le domaine des hyperfréquences pour deux raisons.
Premièrement, à cause de la nécessité de limiter la taille de l'antenne, la loi de diffraction établit
un lien entre l'IFOV et l'ouverture du système optique L:
1, 24 ⋅ H ⋅ c
IFOV = (3.12)
L ⋅ν *
où ν* = fréquence = c/λ et c = vitesse de la lumière.
Ainsi, le choix des paramètres de rechange valides n'est pas aussi grand. Deuxièmement, le
mécanisme de détection est fondé sur une comparaison de la température de la scène à la
«température du système», laquelle augmente avec la largeur de bande. En conséquence,
l'équivalent des équations 3.8, 3.10 et 3.11 dans le domaine MW est:
où Tsys = température du système.
Ce bref examen met en lumière l'incidence directe des exigences des utilisateurs et de la mission
sur les paramètres de calibrage d’un instrument. Il montre par ailleurs l'importance de formuler
les besoins d'une manière qui laisse place à l'optimisation, sans nécessairement compromettre
la performance globale requise. S'agissant, par exemple, de l'équation 3.10, il est possible de
formuler un certain nombre de conclusions, à savoir:
pendant la transformation des données au sol. Cependant, si toutes les exigences des
utilisateurs sont augmentées sans aucun compromis, il conviendra d'utiliser un instrument
de plus grande taille;
b) L'effet des valeurs des paramètres NEΔT, Δν et IFOV sur la taille de l'instrument varie d'une
manière linéaire avec le diamètre du système optique L. L'effet de t (le temps d'intégration
déterminé par la nécessité de couvrir une superficie donnée dans un temps donné) est
amorti par la racine carrée de sa valeur. En conséquence, les exigences d'une couverture
élargie ou d'une augmentation de la fréquence des observations ont moins d'incidence que
les exigences d'une amélioration de la résolution spatiale, spectrale ou radiométrique;
c) L'augmentation de l'ouverture du système optique L a une très grande incidence sur la taille
de l'instrument. Comme il est très difficile d'utiliser des systèmes optiques à nombre F égal
à f/L < 1, l'augmentation de L nécessite l'augmentation de la distance focale, et donc une
augmentation de la taille de l'ensemble du système optique. Par exemple, une réduction de
l'IFOV de trois à deux kilomètres entraîne un doublement de la masse de l'instrument.
Dans la présente section, les instruments d'observation de la Terre sont classés en fonction de
leurs principales caractéristiques techniques. Nous examinons les catégories d'instruments
suivantes:
f) Limbosondeur;
j) Imageur d’éclairs;
l) Diffusomètre radar;
m) Altimètre radar;
o) Lidar spatial;
p) Capteur de gravité;
a) Fonctionnement dans les bandes VIS, NIR (proche infrarouge), SWIR (infrarouge à courte
longueur d'onde), MWIR (infrarouge de longueur d’onde moyenne) et TIR (infrarouge
thermique) (c'est‑à‑dire de 0,4 à 15 µm);
b) Canaux discrets, quelques‑uns à quelques dizaines, séparés par des dichroïques, des filtres
ou des spectromètres, à largeurs de bandes variant de ~10 nm à ~1 µm;
e) Utilisation possible tant sur les satellites à orbite basse que sur les satellites géostationnaires.
Selon les bandes spectrales exploitées, le nombre et la largeur de bande des canaux et la
résolution radiométrique, les applications peuvent appartenir aux domaines suivants:
a) Imagerie à usages multiples dans le visible et l’infrarouge pour l'analyse des nuages,
de la charge en aérosols, de la température de surface de la mer, de la couverture de
glaces de mer, des paramètres radiatifs de la surface terrestre, des indices de végétation,
des incendies et de l'enneigement. L'amplitude du domaine spectral constitue une
caractéristique essentielle de l’instrument.
c) Imagerie avec géométrie de visée spéciale, pour la meilleure observation des aérosols et des
cirrus, la mesure précise de la température de surface de la mer, la mesure des paramètres
radiatifs de la surface terrestre, y compris la fonction de distribution de la réflectance
bidirectionnelle. Le nombre d'angles de visée et, le cas échéant, de polarisations,
constituent les caractéristiques essentielles de l’instrument.
Les tableaux 3.2 à 3.6 décrivent trois exemples d'imageurs VIS/IR polyvalents (AVHRR/3 sur LEO,
MODIS sur LEO et SEVIRI sur GEO), un exemple d'imageur de la couleur de l'océan (MERIS) et un
exemple d'imageur à géométrie de visée spéciale (POLDER). Le MODIS, un spectroradiomètre
expérimental, joue un rôle particulier en tant qu'imageur à usages multiples dans le visible
et l'infrarouge. Il est largement utilisé pour aider à définir les spécifications des instruments
d'exploitation et de suivi. Les principales utilisations de ses divers groupes de canaux sont
énumérées au tableau 3.3.
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 65
Tableau 3.2. Exemple d'imageur polyvalent VIS/IR fonctionnant sur orbite basse: AVHRR/3
sur NOAA et Metop
Mission Imagerie à usages multiples dans le visible et l’infrarouge, pour l'analyse des
nuages, de la charge en aérosols, de la température de surface de la mer, de la
couverture de glaces de mer, des paramètres radiatifs de la
surface terrestre, de l'indice différentiel normalisé de végétation, des
incendies, de l'enneigement, etc.
Principales 6 canaux (canaux 1,6 et 3,7 fonctionnant à temps partagé), domaines VIS, NIR,
caractéristiques SWIR, MWIR et TIR
Couverture/cycle Couverture mondiale deux fois par jour (canaux à grandes longueurs d'onde) ou
une fois par jour (canaux à courtes longueurs d'onde)
Ressources Masse: 33 kg
Puissance: 27 W
Débit des données: 621,3 kbps
Longueur d'onde Intervalle spectral NEΔT ou SNR à luminance énergétique spectrale
centrale d'entrée indiquée
0,630 µm 0,58–0,68 µm 9 à 0,5% albédo
Tableau 3.3. Exemple d'imageur VIS/IR polyvalent exploité sur orbite basse: MODIS sur EOS
(Système d’observation de la Terre)‑Terra et EOS‑Aqua
Mission Imagerie à usages multiples dans le visible et l’infrarouge, pour l'analyse des nuages,
des propriétés des aérosols, de la
température de surface de la mer et des terres émergées, de la couverture de glaces
de mer, de la couleur de l'océan, des paramètres radiatifs de la surface terrestre, des
indices de végétation, des incendies, de l'enneigement, de l’ozone total, des données
de vent déduites du déplacement des nuages dans les régions polaires, etc.
Technique de Transversale: couloir de 19,7 km de largeur balayé toutes les 2,956 s; comprenant
balayage 16 lignes parallèles échantillonnées par 2 048 pixels de 1 000 m au point sous satellite,
ou 32 lignes parallèles échantillonnées par 4 096 pixels de 500 m au point sous
satellite, ou 64 lignes parallèles échantillonnées par 8 192 pixels de 250 m au point sous
satellite, avec une fauchée de 2 330 km
Couverture/cycle Couverture quasi mondiale deux fois par jour (canaux à grandes longueurs d'onde) ou
une fois par jour (canaux à courtes longueurs d'onde)
66 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
0,469 µm 0,459–0,479 µm 243 à 35,3 W m–2 sr –1 µm–1 500 m Propriétés des terres
0,555 µm 0,545–0,565 µm 228 à 29,0 W m–2 sr –1 µm–1 500 m émergées/nuages/
1,240 µm 1,230–1,250 µm 74 à 5,4 W m–2 sr –1 µm–1 500 m aérosols
1,640 µm 1,628–1,652 µm 275 à 7,3 W m–2 sr –1 µm–1 500 m
2,130 µm 2,105–2,155 µm 110 à 1,0 W m–2 sr –1 µm–1 500 m
0,418 µm 0,405–0,420 µm 880 à 44,9 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m Couleur des océans,
0,443 µm 0,438–0,448 µm 838 à 41,9 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m phytoplancton,
0,488 µm 0,483–0,493 µm 802 à 32,1 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m biogéochimie
0,531 µm 0,526–0,536 µm 754 à 27,9 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m
0,551 µm 0,546–0,556 µm 750 à 21,0 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m
0,667 µm 0,662–0,672 µm 910 à 9,5 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m
0,678 µm 0,673–0,683 µm 1 087 à 8,7 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m
0,748 µm 0,743–0,753 µm 586 à 10,2 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m
0,870 µm 0,862–0,877 µm 516 à 6,2 W m–2 sr –1 µm–1 1 000 m
Tableau 3.4. Exemple d'imageur VIS/IR polyvalent exploité sur orbite géostationnaire: SEVIRI
sur Meteosat de deuxième génération
Mission Imagerie à usages multiples dans le visible et l’infrarouge, pour l'analyse des
nuages, de la charge en aérosols, de la température de surface de la mer, des
paramètres radiatifs de la surface terrestre, de l'indice différentiel normalisé de
végétation, des incendies, de l'enneigement, des données de vent déduites du
déplacement des nuages, etc.
Technique de Mécanique
balayage Rotation du satellite
En continu d'est en ouest
Pas à pas du sud au nord
Résolution (point IFOV de 4,8 km, échantillonnage sur 3 km pour 11 canaux étroits
sous satellite) IFOV de 1,6 km, échantillonnage sur 1 km pour 1 large canal VIS
Tableau 3.5. Exemple d'imageur de la couleur de l'océan exploité sur orbite basse: MERIS sur
Envisat
Tableau 3.6. Exemple d'imageur à géométrie de visée spéciale: POLDER sur PARASOL
Ressources Masse: 32 kg
Puissance: 50 W
Débit des données: 883 kbps
Longueur d'onde centrale Largeur de bande Nombre de SNR à luminance énergétique
polarisations spectrale d'entrée indiquée
443,5 nm 13,4 nm – 200 à 61,9 W m–2 sr –1 µm–1
b) Longueurs d'onde dans les bandes VIS, NIR et SWIR (0,4 à 3 µm), avec extension possible
aux bandes MWIR et TIR;
e) Utilisation en orbite basse. Utilisation en orbite géostationnaire non exclue mais pas encore
concrétisée.
Selon les bandes spectrales utilisées, le nombre et la largeur de bande des canaux et les capacités
d'orientation de la visée, les imageurs optiques haute résolution peuvent accomplir un certain
nombre de types de missions:
Tableau 3.7. Exemple d'imageur panchromatique haute résolution: WV60 sur WorldView‑1
Principales Panchromatique
caractéristiques Résolution: 0,5 m
Capacité d'orientation de la visée
Ouverture du télescope: 60 cm
Technique Longitudinale
de balayage Barrette de 35 000 détecteurs
Fauchée: 17,6 km, addressable par orientation du satellite selon
différents modes d'exploitation
Capacité stéréoscopique tant dans le sens de la trace au sol que dans
le sens transversal
Tableau 3.8. Exemple d'imageur multibandes haute résolution: ETM+ sur Landsat‑7
Technique Transversale
de balayage 6 000 pixels/ligne (bande étroite)
12 000 pixels/ligne (panchromatique)
3 000 pixels/ligne (TIR)
Fauchée: 185 km
Tableau 3.9. Exemple d'imageur hyperspectral haute résolution: Hyperion sur NMP EO‑1
Hyperion
Satellite NMP EO‑1 (Observation de la Terre dans le cadre du programme New
Millennium)
Technique Longitudinale
de balayage 250 pixels/ligne
Fauchée: 7,5 km
Résolution (point 30 m
sous satellite)
Ressources Masse: 49 kg
Puissance: 51 W
Débit des données: 105 Mbps
a) Couverture des bandes spectrales UV, VIS, NIR et SWIR (voir le tableau 3.10). Sensibilité à la
polarisation réduite à moins de 0,5 % grâce à un embrouilleur de polarisation;
b) Résolution spectrale typique des sondeurs à ondes courtes, de l’ordre d’une fraction de
nanomètre (voir le tableau 3.10);
D’un point de vue général, les sondeurs à ondes courtes à balayage transversal peuvent
être utilisés pour l'étude de la chimie de l'atmosphère, pour le contrôle d'un certain nombre
d'espèces. La détection de telle ou telle espèce dépend de la bande spectrale et nécessite une
résolution spectrale suffisante. Le sondage tire profit d’une bonne résolution spatiale car elle
accroît le nombre de vues par ciel clair. L’échantillonnage contigu est à priori moins essentiel,
même s’il a pour grand avantage de permettre la prise d’images. Les espèces qui, selon les
bandes spectrales utilisées, peuvent être détectées sont entre autres les suivantes:
b) UV et VIS: profil de l'ozone, profil total ou profil brut de quelques autres espèces, par
exemple: BrO, NO2, OClO, SO2 et aérosols;
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 73
c) UV, VIS et NIR: profil de l'ozone, profil total ou profil brut de plusieurs autres espèces, par
exemple: BrO, ClO, H2O, HCHO, NO, NO2, NO3, O2, O4, OClO, SO2 et aérosols;
d) UV, VIS, NIR et SWIR: profil de l'ozone, profil total ou profil brut de nombreuses autres
espèces, par exemple: BrO, CH4, ClO, CO, CO2, H2O, HCHO, N2O, NO, NO2, NO3, O2, O4,
OClO, SO2 et aérosols;
e) NIR et SWIR, avec ajout possible des bandes MWIR et TIR: profil total ou profil brut de
certaines espèces, par exemple: CH4, CO, CO2, H2O et O2.
Les tableaux 3.10 et 3.11 décrivent respectivement un exemple de sondeur à couverture spectrale
sur orbite basse (TROPOMI) et un exemple de sondeur à couverture spectrale sur orbite
géostationnaire (UVN sur Meteosat troisième génération).
Tableau 3.10. Exemple de sondeur à ondes courtes à balayage transversal exploité sur orbite
basse: TROPOMI sur S-5 P
Mission Produits obligatoires: O3, SO2, HCHO, NO2, CO, CH4, nébulosité/pression/épaisseur
optique, indice d’aérosol et hauteur de la couche
Produits optionnels: rayonnement UV à la surface, épaisseur optique des aérosols,
H2O, CHOCHO, BrO, OCIO, rapport HDO/H2O
Tableau 3.11. Exemple de sondeur à ondes courtes à balayage transversal exploité sur orbite
géostationnaire: UVN sur Meteosat troisième génération
Technique de Mécanique
balayage Stabilisation triaxiale
En continu d'est en ouest
Pas à pas du sud au nord
a) Longueurs d'onde dans les bandes MWIR et TIR (3‑15 µm), avec extension possible à la
bande FIR (jusqu'à 50 µm) et canaux auxiliaires dans le visible et le proche infrarouge;
Selon les bandes spectrales et la résolution utilisées, les sondeurs infrarouges à balayage
transversal peuvent servir à établir les profils de la température et de l'humidité de l'atmosphère
et/ou servir à l'étude de la chimie de l'atmosphère (profils d'un certain nombre d'espèces):
c) Les spectromètres à très haute résolution conçus spécialement pour l'analyse de la chimie
de l'atmosphère produisent des profils ou mesurent les colonnes totales de diverses
espèces: C 2H2, C 2H6, CFC‑11, CFC‑12, CH4, ClONO2, CO, CO2, COS, H2O, HNO3, N2O, N2O5,
NO, NO2, O3, PAN, SF6, SO2 et aérosols.
Les tableaux 3.12 à 3.14 décrivent trois exemples de ces instruments: un radiomètre en
orbite géostationnaire (sondeur sur satellite géostationnaire d'exploitation pour l'étude de
l'environnement (GOES)); un capteur hyperspectral sur orbite basse (IASI sur Metop) et un
spectromètre à très haute résolution en orbite basse (TES‑nadir sur EOS‑Aura).
Tableau 3.12. Exemple de sondeur radiométrique dans l'infrarouge à balayage transversal sur
orbite géostationnaire: Sondeur sur GOES
Sondeur GOES
Satellites GOES-8, GOES-9, GOES-10, GOES-11, GOES-12, GOES‑13, GOES‑14, GOES‑15
Technique de Mécanique
balayage Biaxiale
Stabilisation triaxiale
Balayage discontinu
12,02 µm 832 cm –1
50 cm –1
0,14 K à 290 K
Longueur d'onde Nombre d'ondes Largeur de bande SNR ou NEΔT à température indiquée
7,43 µm 1 345 cm –1
55 cm –1
0,06 K à 290 K
Tableau 3.13. Exemple de capteur hyperspectral dans l'infrarouge à balayage transversal sur
orbite basse: IASI sur Metop
Tableau 3.14. Exemple de sondeur à très haute résolution dans l'infrarouge à balayage
transversal sur orbite basse: TES‑nadir sur EOS‑Aura
Principales Spectromètre
caractéristiques Résolution spectrale: 0,059 cm–1 (non apodisée)
Domaine spectral MWIR/TIR
Interféromètre imageur: quatre bandes; 40 540 canaux
Couverture/cycle Mode transverse: en utilisation à plein temps avec pointage stratégique, une
couverture mondiale peut être obtenue en 16 jours (cycle de répétition) pour des
cellules d'environ 80 km de côté.
Figure 3.7. Vues schématiques du SMOS (humidité des sols et salinité des océans) équipé du
MIRAS (à gauche), et du satélite de aplicaciones científicas -D (SAC-D) équipé d'Aquarius (à
droite). L'antenne à ouverture réelle de l'Aquarius mesure 2,5 m de diamètre. L'antenne à
ouverture synthétique du MIRAS est inscrite dans un cercle de 4 m de diamètre.
d) Correction des effets de l'atmosphère aux fins des missions d'altimétrie. Caractéristiques
principales des instruments: fréquence de la bande d'absorption de la vapeur d'eau de
23 GHz et de ses fenêtres voisines, et visée nadir co‑centrée avec un altimètre.
Les tableaux 3.15 à 3.18 décrivent un radiomètre à usages multiples (le radiomètre perfectionné
hyperfréquences à balayage pour le Système d’observation de la Terre (AMSR‑E)), un sondeur
de température et d'humidité (le sondeur hyperfréquences à technologie avancée (ATMS)), un
radiomètre à basses fréquences (le radiomètre imageur hyperfréquences à synthèse d’ouverture
(MIRAS)) et un radiomètre à visée nadir (le radiomètre hyperfréquences perfectionné (AMR)).
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 79
Tableau 3.15. Exemple d'imageur hyperfréquences à usages multiples: AMSR‑E sur EOS‑Aqua
f0 ± 0,217 78 QH 1,20 K
Tableau 3.18. Exemple de radiomètre hyperfréquences à visée nadir utilisé en altimétrie: AMR
sur JASON
Résolution 25 km
(point sous
satellite)
Ressources Masse: 27 kg
Puissance: 31 W
Débit des données: 100 bps
3.2.6 Limbosondeurs
b) Spectromètres utilisant les bandes UV/VIS/NIR/SWIR (200 à 3 000 nm), les bandes MWIR/
TIR (3 à 16 µm), ou les hautes fréquences de la gamme MW (100 à 3 000 GHz);
82 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
b) Spectromètres IR, pour un certain nombre d'espèces selon la portion du spectre couverte.
Pour la gamme entière (MWIR/TIR), les principales espèces sont les suivantes: C 2H2, C 2H6,
CFCs (CCl4, CF4, F11, F12, F22), CH4, ClONO2, CO, COF2, H2O, HNO3, HNO4, HOCl, N2O,
N2O5, NO, NO2, O3, OCS, SF6 et aérosols;
d) Sondeurs à occultation radio du Soleil, de la Lune ou des étoiles, pour un certain nombre
d'espèces, selon la portion du spectre couverte. Pour la gamme entière (UV/VIS/NIR/SWIR),
les principales espèces sont les suivantes: H2O, NO2, NO3, O3, OClO et aérosols.
Le tableau 3.19 décrit un exemple de limbosondeur exploitant les ondes courtes en occultation
radio (Expérience sur les aérosols et les gaz stratosphériques (SAGE‑III) à la Station spatiale
internationale (ISS)).
Tableau 3.19. Exemple de limbosondeur exploitant les ondes courtes en occultation radio:
SAGE‑III sur ISS
SAGE‑III ISS Expérience sur les aérosols et les gaz stratosphériques – III pour l'ISS
Satellite Station spatiale internationale (ISS)
Ressources Masse: 76 kg
Puissance: 80 W
Débit des données: 115 kbps
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 83
Transmetteur GNSS
(Utilisé pour la poursuite
et les corrections d'horloge)
Transmetteur GNSS
(Utilisé pour la poursuite)
Trajectoires utilisées pour
la poursuite en orbite basse
Trajectoires utilisées pour
les corrections d'horloge
Trajectoires utilisées pour
les sondages
Station au sol
(Utilisée pour
la poursuite)
Transmetteur GNSS
(Utilisé pour la poursuite)
c) Antennes directionnelles: orientées vers l'arrière (GNSS au coucher) ou vers l'avant (GNSS
au lever), et antenne toroïdale (pour la navigation);
d) Résolution spatiale effective aux environs de 300 km du satellite LEO au satellite GNSS en
occultation; quelques dizaines de kilomètres dans le sens transversal;
Selon leurs caractéristiques particulières, les sondeurs à occultation radio du GNSS peuvent
produire divers types d'informations:
b) La sensibilité de mesure des couches de la basse atmosphère est déterminée par la taille des
antennes d'occultation et par la technique d'échantillonnage dans le temps;
84 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Le tableau 3.20 présente les principales caractéristiques d'un sondeur par occultation radio (le
récepteur GNSS pour les sondages atmosphériques (GRAS)).
Tableau 3.20. Exemple de sondeur par occultation radio: GRAS sur Metop
Ressources Masse: 30 kg
Puissance: 30 W
Débit des données: 27 kbps
a) Longueurs d'onde dans les bandes de rayonnement total issu de la Terre et de l'atmosphère
(0,2‑300 µm) et de la fraction représentée par le rayonnement solaire réfléchi (0,2‑4,0 µm);
b) Un canal à large bande intégrant chacune des deux bandes, et canaux optionnels à bande
étroite dans le visible et/ou l'infrarouge thermique pour recueillir des informations sur les
nuages à l'intérieur du champ de vision instantané;
c) Balayage transverse avec échantillonnage continu et contigu, pour couvrir une fauchée de
quelques milliers de kilomètres avec une résolution spatiale de l'ordre de 10 km;
Les radiomètres à large bande sont conçus pour mesurer le bilan radiatif de la Terre, c'est‑à‑dire
le rayonnement ascendant de grandes et de courtes longueurs d'onde dans la couche supérieure
de l'atmosphère. La précision des instruments dépend de leurs caractéristiques particulières:
c) Canaux à bande étroite pour la collecte d'informations sur les nuages à l'intérieur du champ
de vision instantané.
Les tableaux 3.21 et 3.22 décrivent un exemple de radiomètre à large bande utilisé sur orbite
basse (le système d’étude du bilan radiatif de la Terre et des nuages (CERES)) et un autre utilisé
sur orbite géostationnaire (le bilan radiatif géostationnaire de la Terre (GERB)).
Tableau 3.21. Exemple de radiomètre à large bande utilisé sur orbite basse: CERES sur TRMM
(Mission pour la mesure des pluies tropicales), EOS‑Terra/Aqua, Suomi‑NPP et JPSS
Couverture/cycle Couverture mondiale deux fois par jour (infrarouge et rayonnement total) ou une fois
par jour (ondes courtes)
Tableau 3.22. Exemple de radiomètre à large bande utilisé sur orbite géostationnaire: GERB
sur Meteosat deuxième génération
Technique Direction nord sud: balayage longitudinal par une barrette de 256 détecteurs
de balayage Balayage d'est en ouest assuré par la rotation du satellite
Intégration sur 5 minutes pour répondre aux exigences relatives au rapport signal
bruit, et sur 15 minutes pour les besoins de synchronisation avec l'imageur SEVIRI
Ressources Masse: 25 kg
Puissance: 35 W
Débit des données: 50,6 kbps
Canal Intervalle spectral Luminance Exactitude absolue SNR
énergétique
équivalente au bruit
Ondes courtes 0,32–4,0 µm 0,8 W m–2 sr –1 2,4 W m–2 sr –1 1 250
Couverture/cycle 100 minutes: une mesure après l'intégration sur toutes les données
recueillies pendant la portion diurne de l'orbite
L'imagerie de la foudre fournit une indication indirecte utile des précipitations convectives et
de la turbulence, pour la surveillance du champ électrique terrestre, ainsi que de la production
de NOx. Des méthodes différentes d'échantillonnage sont utilisées sur orbites basses ou
géostationnaires:
a) À partir de satellites en orbite basse, les mesures sont effectuées pendant les intervalles de
déplacement du satellite au cours desquels un site donné est visible dans le champ de vision
de la matrice DCC (environ 90 secondes);
Les tableaux 3.24 et 3.25 décrivent un exemple d'imageur d'éclairs sur orbite basse (le
capteur d'imagerie de la foudre (LIS)) et d’un autre sur orbite géostationnaire (l’instrument
géostationnaire de cartographie de la foudre (GLM)).
88 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Tableau 3.24. Exemple d'imageur d'éclairs sur orbite basse: LIS sur TRMM
Principales Appareil DCC fonctionnant à 777,4 nm (O2) pour compter les éclairs
caractéristiques et mesurer leur intensité
Résolution 4 km
(point sous
satellite)
Ressources Masse: 21 kg
Puissance: 33 W
Débit des données: 6 kbps
Tableau 3.25. Exemple d'imageur d'éclairs sur orbite géostationnaire: GLM sur GOES
Principales Appareil DCC fonctionnant à 777,4 nm (O2) pour compter les éclairs
caractéristiques et mesurer leur intensité
Résolution 8 km
(point sous
satellite)
Ressources Masse: 35 kg
Puissance: 110 W
Débit des données: 77 Mbps
a) La bande Ku est propice à la mesure des fortes pluies (liquides, à gouttelettes pouvant
excéder 1 cm). Les nuages non précipitants (gouttelettes < 0,1 mm) sont entièrement
transparents, et les précipitations légères sont à peine détectées. À ces fréquences
relativement basses, le recours à la commutation électronique, nécessaire pour éviter les
mouvements mécaniques des grandes antennes, est relativement facile. Il est donc possible
de réaliser des fauchées relativement larges (plusieurs centaines de kilomètres).
b) La bande Ka sert à la mesure des pluies légères (de nuages stratiformes) et des chutes de
neige. La commutation électronique est toujours possible, et on peut réaliser des fauchées
de quelques centaines de kilomètres.
Les tableaux 3.26 et 3.27 décrivent un exemple de radar de détection des précipitations à double
fréquence (DPR) utilisant les bandes Ku et Ka, et un exemple de radar profileur de nuage (CPR, sur
CloudSat) utilisant la bande W.
Tableau 3.26. Exemple de radar de détection des précipitations: DPR sur le satellite principal
GPM (missions de mesure des précipitations à l'échelle du globe)
Mission Profil vertical des fortes pluies (liquides), des pluies légères et des
chutes de neige
Trace au sol
Faisceau extérieur
45°
Fauchée de gauche Fauchée de droite
Faisceau médian, Faisceau médian,
côté gauche côté droit
135°
550 km
500 km
Empreinte Faisceau
instantanée intérieur
de l'antenne
700 km
25 km 900 km
Trace du nadir
Figure 3.9. Deux concepts de diffusomètres à vues multiples: À gauche: six antennes pour
trois valeurs de σ = s avec angles azimutaux de 45°, 90° et 135° respectivement, à gauche et à
droite de la trace au sol (diffusomètre perfectionné (ASCAT) sur Metop). À droite: balayage
conique avec une antenne utilisant deux faisceaux et deux polarisations, pour valeurs de σ = s
avec quatre angles azimutaux pour des fractions de surface dans le cercle intérieur (SeaWinds
sur QuikSCAT). Le concept ASCAT laisse une bande non couverte d'environ 700 km autour de
la trace au sol. Le concept SeaWinds ne laisse semble-t-il aucune surface non couverte, mais la
précision dans la portion intérieure de la fauchée, autour de la trace au sol, est faible.
b) Étalonnage très précis pour la mesure des coefficients de rétrodiffusion (σ 0) des ondes
capillaires à la surface de la mer;
Les tableaux 3.28 et 3.29 décrivent des diffusomètres radar utilisant le balayage longitudinal
(ASCAT) ou le balayage conique (SeaWinds).
Tableau 3.28. Exemple de diffusomètre radar à balayage longitudinal: ASCAT sur Metop
Tableau 3.29. Exemple de diffusomètre radar à balayage conique: SeaWinds sur QuikSCAT
SeaWinds
Satellite QuikSCAT (Mission rapide de diffusiométrie)
Technique Balayage conique: deux faisceaux; quatre vues de chaque point sous
de balayage des angles différents
Fauchée: 1 800 km
Les altimètres radars utilisent généralement la bande Ku, avec l'aide de la bande C pour la
correction de l'effet de la rotation du signal induite par l'ionosphère. Ils sont associés à un
radiomètre hyperfréquences à pointage au nadir pour la correction de l'effet de la vapeur d'eau.
Les mesures précises de télémétrie servent à la topographie océanique: l'analyse des échos
renseigne sur la hauteur significative des vagues tandis que les mesures de l'intensité fournissent
des informations sur la vitesse du vent.
Selon les caractéristiques de l'instrument et l'orbite du satellite, les altimètres peuvent être
optimisés pour servir à diverses fins:
b) Traitement de type RSO (radar à synthèse d’ouverture) des échos de retour pour la synthèse
d'une meilleure résolution spatiale le long de la trace au sol (voir la figure 3.10);
d) Double fréquence (bandes C et Ku) fournissant des informations sur le contenu total
d'électrons entre le satellite et la surface terrestre.
Le tableau 3.30 présente les principales caractéristiques d'un altimètre radar produisant des
données de qualité géodésique (Poseidon‑3).
Ressources Masse: 70 kg
Puissance: 78 W
Débit des données: 22,5 kbps
d) Visée latérale, généralement d'un côté, maintenant une haute résolution à l'intérieur d'un
champ de vision de plusieurs centaines de kilomètres;
La figure 3.11 illustre les modes de fonctionnement d'un radar à synthèse d'ouverture utilisant la
bande C (le radar à synthèse d’ouverture perfectionné (ASAR)).
La fréquence d'exploitation est une caractéristique de premier plan optimisée pour l'utilisation
aux fins de laquelle un RSO est conçu:
n de vol
Directio
485 km
100 km
Vague
VV ou HH
Résolution < 30 m
405 km Polarisation alternante
5 km x 5 km
VV ou HH ou HH/HV
Image Vignettes
Résolution 30 m
Large fauchée VV ou HH (PRI-GEC)
VV ou HH Résolution < 30 m Largeur de fauchée
Surveillance à (PRI-GEC)
Résolution 150 m jusqu'à 100 km
l'échelle du globe Largeur de fauchée
Largeur de fauchée
VV ou HH jusqu'à 100 km
405 km
Résolution 1 000 m
Largeur de fauchée PRI = image de précision GEC = image géocodée
405 km
Figure 3.11. Modes de fonctionnement du radar à synthèse d'ouverture ASAR sur Envisat. En
modes surveillance à l'échelle du globe et large fauchée, une fauchée de 405 km est associée à
une résolution de 1 000 m ou de 150 m. En modes image et polarisation alternante, une
fauchée de 100 km avec résolution de 30 m peut être pointée sur une de sept positions
possibles à l'intérieur d'un champ de visée de 485 km. En mode vague, des vignettes de
5 km x 5 km à résolution de 30 m sont échantillonnées tous les 100 km
le long de la trace au sol.
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 95
d) La bande C sert à un large éventail de fins: glaces de mer, paramètres des vagues par
analyse spectrale de segments d'images, humidité du sol en surface, paramètres de
la neige, glaciers, eau souterraine, etc. Toutefois, il est possible d'observer chacun des
paramètres individuels dans des conditions optimales à d'autres fréquences;
e) La bande X donne la meilleure résolution spatiale, et est donc la plus appropriée pour la
surveillance;
f) La bande Ka est particulièrement propice à la mesure de la neige, qui est transparente aux
fréquences plus basses;
g) L'interférométrie des signaux provenant d'un RSO à des moments différents ou de deux
RSO volant en tandem permet de mesurer le modèle d'élévation numérique et de détecter
les changements de contours (par exemple, côtes et lacs) et d'élévation (par exemple,
sommet des volcans).
Le tableau 3.31 présente les principales caractéristiques d'un radar à synthèse d'ouverture
utilisant la bande C (ASAR).
Mission Observations concernant les glaces de mer, les paramètres des vagues par
analyse spectrale de segments d'images, l'humidité du sol en surface, les
paramètres de la neige, les glaciers, l'eau souterraine, etc.
Résolution (point sous 30 m à 1 km, selon le mode de fonctionnement (voir la partie inférieure du
satellite) présent tableau)
a) Longueurs d'onde opérationnelles dans l'UV (par exemple, 355 nm), le visible (par
exemple, 532 nm), le proche infrarouge (par exemple, 1 064 nm) ou l'infrarouge ondes
courtes (par exemple, 1 600 nm);
b) Possibilité de faire appel à deux longueurs d'onde, à deux récepteurs (pour la diffusion de
Mie ou de Rayleigh); polarimétrie;
Un lidar spatial est un instrument volumineux qui doit être optimisé pour l'usage précis auquel il
est destiné:
a) Les systèmes lidars Doppler fonctionnent généralement dans l'UV, pour la diffusion de Mie
ou de Rayleigh, pour l'observation des aérosols et des molécules d'air; la visée oblique est
utilisée pour la mesure du vent radial en air clair et des aérosols;
b) Les lidars de rétrodiffusion fonctionnent dans une (UV) ou deux (VIS et NIR) longueurs
d'onde, souvent avec plus de polarisations; la visée nadir est utilisée pour l'établissement
des profils des aérosols, la détermination de la hauteur du sommet des nuages et des
discontinuités atmosphériques, comme la hauteur du sommet de la couche limite planétaire
et de la tropopause;
c) Les altimètres lidar fonctionnent habituellement à deux longueurs d'onde (VIS et NIR);
visée nadir, résolution verticale très élevée (pour la mesure de l'élévation de la glace de
mer) et résolution horizontale (pour la détermination des lignes de démarcation des
glaces);
d) Le lidar à absorption différentielle fonctionne à une longueur d'onde centrée sur la crête
d'absorption d'un gaz à l'état de traces, dans l'ultraviolet, le visible, le proche infrarouge ou
l'infrarouge ondes courtes, et dans les fenêtres voisines; la visée nadir est utilisée pour les
observations à résolution verticale élevée de diverses espèces, par exemple: O3, H2O et CO2.
Les tableaux 3.32 à 3.35 décrivent un lidar Doppler (l’instrument laser Doppler d'observation
de l'atmosphère (ALADIN)), un lidar de rétrodiffusion (le lidar d'observation des nuages et des
aérosols à polarisation orthogonale (CALIOP)), un altimètre lidar (le système altimètre laser pour
les sciences de la Terre (GLAS)) et un lidar à absorption différentielle (lidar CO2).
CHAPITRE 3. INSTRUMENTS DE TÉLÉDÉTECTION 97
Principales Une seule longueur d'onde (355 nm), visée latérale; 35° par rapport
caractéristiques au nadir
Laser à haute résolution spectrale pour la reconnaissance des types
d'aérosols
Tableau 3.35. Exemple de lidar à absorption différentielle: lidar CO2 sur ASCENDS
Lidar CO2
Satellite ASCENDS (Détection active des émissions de CO2 nocturnes,
journalières et saisonnières)
3.2.16 Gradiomètres/accéléromètres
L'activité solaire peut être surveillée par télédétection ou in situ, par l'observation du vent solaire
à partir de l'espace lointain et de l'orbite terrestre. Plusieurs types de mesures sont envisageables:
d) Les mesures peuvent être effectuées par intégration sur la totalité du disque solaire, par
imagerie du disque solaire, ou par imagerie de la couronne uniquement par occultation du
disque (coronographie);
e) Un des paramètres d'intérêt est l'éclairement énergétique solaire, soit total soit spectral
(voir la section 3.2.9).
b) Magnétomètres et électromètres.
On peut mesurer les champs magnétique et électrique in situ dans la magnétosphère au fil
du déplacement du satellite sur son orbite. Si l'orbite est très excentrique, elle traverse la
magnétosphère à différentes altitudes et produit ainsi des profils 3D. Les gradients des champs
sont observés plus efficacement à l'aide de plusieurs satellites en orbites coordonnées. On a
recours d'ordinaire aux instruments suivants:
Instruments SOHO
Satellite SOHO (Observatoire solaire et héliosphérique)
Ressources Masse: 17 kg
Puissance: 13,6 W
Débit des données: 16 kbps
102 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Instruments Cluster
Satellites Cluster A, B, C et D (quatre satellites en orbites coordonnées)
Les mesures décrites au chapitre 2 du présent volume sont effectuées dans le cadre de
programmes satellitaires1 mis en œuvre par des agences spatiales dotées d'un mandat
opérationnel répondant aux besoins de collectivités particulières d'utilisateurs, ou d'un mandat
prioritaire de recherche et de développement. Outre les missions essentielles des satellites
météorologiques en orbites géostationnaires ou en orbites héliosynchrones quasi polaires, ces
programmes remplissent des missions environnementales axées sur des paramètres particuliers
de l'atmosphère, l'observation des océans, des glaces, des terres émergées et du solide terrestre
ou la météorologie de l'espace. Nombre de ces missions environnementales sont conçues et
réalisées dans un contexte de recherche ou de démonstration, mais certaines d'entre elles
ont atteint leur maturité opérationnelle et contribuent à l'observation en continu de diverses
composantes environnementales, en particulier lorsqu'elles ont été prolongées dans le temps et/
ou qu'elles débouchent sur un suivi opérationnel. On trouvera au chapitre 5 du présent volume
de plus amples informations sur les principes de mesure et sur les incertitudes qui entourent les
variables géophysiques.
Pour chaque type d'application, les missions satellitaires peuvent être considérées comme parties
intégrantes de constellations de satellites qui, dans beaucoup de cas, n’offrent leur plein potentiel
que lorsqu'elles sont exploitées d'une manière coordonnée, pour assurer ainsi une synergie entre
divers capteurs. Les opérateurs de satellites coordonnent leurs actions à l'échelle internationale
par le biais du Groupe de coordination pour les satellites météorologiques, qui a pour tâche
principale de veiller au bon fonctionnement des constellations de satellites de surveillance des
conditions météorologiques et du climat, et du Comité sur les satellites d'observation de la
Terre, qui a mis en place un ensemble de «constellations virtuelles» poursuivant des objectifs
thématiques précis (topographie de la surface de l'océan, précipitations, composition de
l'atmosphère, imagerie de la surface des terres émergées, vecteur vent à la surface des océans,
radiométrie de la couleur de l'océan, température de surface de la mer).
Le présent chapitre aborde tour à tour les principales catégories de missions suivantes:
b) Orbites héliosynchrones.
1
On trouvera des informations détaillées sur ces programmes dans la base de données en ligne de l'OMM sur les
capacités d'observation depuis l'espace, laquelle est régulièrement mise à jour.
104 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
c) Détermination des vents par l'observation des mouvements des nuages et des
caractéristiques de la vapeur d’eau (y compris l'établissement des profils de vent à partir de
la surveillance des profils de vapeur d'eau);
e) Variables de surface évoluant rapidement (température de surface de la mer dans les zones
côtières, incendies);
f) Ozone et autres gaz à l'état de traces affichant des variations diurnes ou découlant de
l'évolution des sources.
L'orbite géostationnaire présente cependant l'inconvénient de n'offrir qu'une piètre visibilité aux
hautes latitudes, au‑delà d'environ 60° pour les mesures quantitatives et de 70° pour les mesures
qualitatives. On peut y pallier en recourant plutôt à des orbites inclinées très excentriques
(satellites Molniya, Tundra ou «trois apogées») (voir la section 2.1.4 du chapitre 2 du présent
volume). Par ailleurs, la limite de diffraction due aux petits angles sous‑tendus par la grande
distance présente des défis pour l'imagerie optique à très haute résolution et la radiométrie
hyperfréquences. Les observations en hyperfréquences effectuées dans le cadre des sondages
radiométriques tous temps de la température et de l'humidité et les mesures quantitatives des
précipitations effectuées à partir d'orbites géostationnaires devraient être réalisables en utilisant
les hautes fréquences, grâce à l'avènement des nouvelles technologies.
La fréquence requise des observations non polaires globales réalisées depuis les satellites
géostationnaires exige de recourir à six satellites régulièrement espacés (figure 4.1). Il convient
par ailleurs de prévoir des satellites de réserve en sus de ce minimum, aux fins de l'assistance
opérationnelle.
CHAPITRE 4. PROGRAMMES SATELLITAIRES 105
60° N
30° N
30° S
60° S
150° O 120° O 90° O 60° O 30° O 0 30° E 60° E 90° E 120° E 150° E
Figure 4.1. Couverture assurée par six satellites géostationnaires régulièrement espacés. Les
cercles sous‑tendent un angle géocentrique de 60°, considéré comme la limite pratique pour
les observations quantitatives (pour les observations qualitatives, les images s'étendent
au‑delà de ces limites). Toutes les latitudes comprises entre 55° S et 55° N sont couvertes.
Le tableau 4.1 répertorie les programmes d'exploitation qui sont convenus de contribuer à la
constellation de satellites météorologiques géostationnaires en 2012, et indique les positions
nominales des satellites. D'autres positions pourraient être utilisées temporairement, par
exemple en cas d'urgence.
L'orbite héliosynchrone autorise la couverture mondiale nécessaire à des applications telles que
la prévision numérique du temps, la météorologie polaire et la climatologie. Il est moins essentiel
dans ces cas de procéder à des échantillonnages très fréquents, et plus important en revanche de
pouvoir compter sur une couverture mondiale et une grande précision. Les satellites sur orbites
héliosynchrones servent principalement aux missions suivantes:
b) Observations des nuages aux hautes latitudes, en compléments des données recueillies par
les satellites géostationnaires;
d) Mesure des variables relatives à la surface (température de surface de la mer et des terres
émergées, indices de la végétation et de l'humidité du sol);
g) Mesure de l'ozone et des autres gaz à l'état de traces aux fins de la surveillance de
l'environnement et du climat.
Les orbites héliosynchrones et autres orbites basses permettent par ailleurs la télédétection active
dans le domaine des hyperfréquences (radar) et dans le domaine optique (lidar), ainsi que les
mesures au limbe dans la haute atmosphère.
On peut obtenir une couverture mondiale à intervalles d'environ quatre heures à l'aide de trois
satellites en orbites héliosynchrones coordonnées qui traversent l'équateur, par exemple à 5 h 30,
9 h 30 et 13 h 30 heure solaire locale, à condition que la fauchée soit suffisamment large et que
les mesures puissent être effectuées de jour comme de nuit (voir la figure 4.2).
Le tableau 4.2 répertorie les programmes d'exploitation qui participaient, ou dont il était prévu
qu’ils participent, à la constellation de satellites météorologiques héliosynchrones en 2012.
4.2.1 Précipitations
Les précipitations constituent une variable météorologique de base, mais leur mesure exige
l'exploitation du domaine spectral des hyperfréquences à une résolution concordant avec
l'échelle du phénomène et à des fréquences assez basses, ce qui implique de recourir à
des instruments relativement gros. De plus, la relation qui existe entre le sondage passif
hyperfréquences et les précipitations n'est pas explicite. Seule la colonne totale de précipitations
peut être mesurée, et ce dans un nombre limité de canaux. Le problème d'extraction est très mal
conditionné et exige de recourir à la modélisation de la structure verticale des nuages, laquelle
ne peut être observée que par radar. La mission pour la mesure des pluies tropicales (TRMM,
lancée en 1997), qui utilise des détecteurs passifs et actifs à hyperfréquences, a conduit à la mise
au point d'algorithmes qui ont permis de faire bien meilleur usage des mesures passives.
Figure 4.2. Couverture obtenue avec trois satellites sur orbites héliosynchrones à 833 km
d'altitude, dont les heures de passage au‑dessus de l'équateur (ECT) sont régulièrement
espacées à 5 h 30 (d), 9 h 30 (d) et 13 h 30 (a). Pour les besoins des présents diagrammes, on
présume que tous les satellites traversent l'équateur à 1200 UTC. Les diagrammes
correspondent à une fenêtre de 3 heures et 23 minutes (soit deux orbites complètes pour
chaque satellite) centrée sur 1200 UTC. Trois largeurs de fauchée typiques sont considérées.
La mission d'imagerie VIS/IR obtient une couverture mondiale en près de trois heures.
La mission de sondage IR/MW obtient une couverture quasi complète aux latitudes
supérieures à 30 degrés. Pour obtenir une couverture mondiale en trois heures, la mission de
radiométrie hyperfréquences à balayage conique aurait besoin de huit satellites.
JPSS Satellites polaires du Joint Polar Satellite NOAA 833 km 13 h 30 (a)
System
L'occultation radio des satellites du Système mondial de navigation par satellite (GNSS) est une
technique très efficace d'établissement de profils de la température et de l'humidité présentant
une résolution verticale impossible à obtenir à l'aide d'instruments à visée nadir. Cependant, la
mise en place des systèmes d'exploitation requis progresse lentement. Une des difficultés est que
la charge utile, en dépit d'une masse, d'une puissance et d'un débit de données réduits (voir par
exemple la description du récepteur GNSS pour sondages atmosphériques dans le tableau 3.23
de la section 3.2.7 du chapitre 3 du présent volume), impose des contraintes volumétriques à la
plate‑forme (deux grandes antennes d'environ 0,5 m2 exigeant une vue dégagée vers l'avant et
vers l'arrière). Une autre difficulté est due au fait que cette technique exige un nombre important
de satellites placés sur des orbites différentes.
Le concept de l'occultation radio a été démontré dans l'espace en 1995 par le système mondial
de localisation/météorologie (GPS/MET) embarqué sur MicroLab‑1. Depuis, la mise en place
d'une constellation de récepteurs d'occultation radio a été encouragée, d'abord pour des fins
climatologiques, afin d'obtenir des mesures «absolues» comparables en tout temps pour la
détection des tendances du climat, et ensuite aux fins des sondages de prévision numérique du
temps à haute résolution et des mesures de référence absolue requises pour la correction des
erreurs systématiques des autres systèmes de sondages.
L'occultation radio est un événement peu fréquent. En exploitant une constellation GNSS et
en tirant parti des occultations ascendantes et descendantes, on peut compter sur environ 500
de ces événements par jour. Outre les systèmes GPS et GLONASS en service depuis longtemps,
une troisième constellation appelée «Compass» («Beidou» en chinois) est désormais exploitée
par la Chine, et une quatrième, «Galileo», est en voie d'être mise en service par la Commission
européenne (CE) et l'Agence spatiale européenne (ESA). Le nombre d'occultations par jour
et par satellite passe à 1 000 lorsqu'on exploite deux constellations, et à 1 500 lorsque trois
constellations sont utilisées en vues vers l'avant et vers l'arrière. On a estimé que pour assurer
une couverture mondiale avec un échantillonnage moyen de 300 km toutes les 12 heures, il serait
nécessaire de déployer au moins 12 satellites sur des plans orbitaux convenablement répartis.
CHAPITRE 4. PROGRAMMES SATELLITAIRES 109
La constellation A-Train
Aqua
CloudSat
CALIPSO
Glory PARASOL
Aura OCO
Une méthode très efficace consiste à utiliser des groupes de petits satellites spécialisés placés sur
orbite à l'aide d'un seul lanceur. La constellation de satellites pour l’étude du temps, du climat
et de l’ionosphère (COSMIC) compte six microsatellites, qui ont été lancés en même temps
puis répartis sur des orbites régulièrement espacées. Plusieurs satellites météorologiques sont
également équipés de récepteurs individuels d'occultation radio GNSS.
La représentation des processus radiatifs dans l'atmosphère est une des limites de la prévision
numérique du temps et des modèles de la circulation générale. Les aérosols, le contenu des
nuages (en particulier, la glace), les flux radiatifs au sein de l'atmosphère (3D), auxquels
s'ajoutent ceux mesurés dans la couche supérieure de l'atmosphère et à la surface de la terre,
constituent les principaux facteurs responsables de ces processus. La mesure de certaines de ces
variables nécessite de recourir à de gros instruments (lidar, radar de nuages, etc.) impossibles à
embarquer sur les satellites météorologiques d'exploitation polyvalents, et dépend donc d'une
série spécifique d'instruments exploités dans le cadre de programmes opérationnels ou de
missions spéciales.
des orbites héliosynchrones presque identiques de 705 km d'altitude dont l'heure de passage
au‑dessus de l'équateur est environ 13 h 30 en mode ascendant, et qui suivent la même trace au
sol à quelques secondes d'intervalle.
a) Sur les satellites météorologiques, les capteurs hyperspectraux infrarouges (IR) conçus
principalement pour les sondages de la température et de l'humidité participent à
l'observation de la chimie de l'atmosphère, mais leur performance en matière d'analyse
chimique se limite aux colonnes totales de quelques espèces de gaz à effet de serre. Les
instruments à ondes courtes (SW) sont principalement conçus pour l'étude de l'ozone et
de quelques autres espèces dans les domaines du rayonnement ultraviolet (UV) et visible
(VIS);
L'absence de sondages au limbe sur les futurs satellites compromet l'observation de la haute
atmosphère.
La collecte de données sur le vent déduites du déplacement des nuages et d'autres types
de phénomènes atmosphériques compte parmi les premières applications des satellites
géostationnaires. Ces satellites continuent encore aujourd'hui à produire chaque jour des milliers
de vecteurs vent. L'observation des nuages ou des structures de la vapeur d'eau ne permet
cependant d'obtenir des données de vent qu'à un seul niveau. Ce niveau dépend du traceur, et
la précision de sa mesure est limitée. Lorsqu'on travaille à grande échelle, les traceurs sont le plus
souvent dans la même gamme d'altitude, ce qui limite en pratique la résolution verticale à un ou
deux niveaux. La mise en place attendue de capteurs hyperspectraux sur orbites géostationnaires
permettra d'obtenir des profils fréquents de la vapeur d'eau et d'en définir la configuration à des
altitudes différentes, ainsi que d'obtenir une large résolution verticale en atmosphère claire. On
déduit aussi les vents à partir des mouvements atmosphériques sur les régions polaires en tirant
profit des passages fréquents des satellites en orbite polaire.
Diverses expériences ont été réalisées pour faire la démonstration de la surveillance des remous
atmosphériques, des aérosols et des molécules par lidar Doppler, un instrument qui permet
d'obtenir une très grande résolution verticale en atmosphère claire. La mission ADM (dynamique
de l’atmosphère)‑Aeolus utilise l'instrument laser Doppler d'observation de l'atmosphère
(ALADIN) pour réaliser ce genre d'études.
Les vents présentent aussi un intérêt dans l'étude de la stratosphère et de la mésosphère, où les
nuages et la vapeur d'eau ne présentent pas de configurations caractéristiques et où il n'existe
pas non plus de tourbillons de turbulence ni d'aérosols denses. La technique utilisée dans ce
cas consiste à mesurer le décalage Doppler de lignes étroites dans la bande de l'oxygène, aux
environs de 760 nm. Cette technique, démontrée à l'aide du satellite UARS, est utilisée par la
mission d'étude de l'énergie et de la dynamique de la thermosphère, de l'ionosphère et de la
mésosphère (TIMED) avec l'interféromètre Doppler TIDI.
Les satellites météorologiques servent à recueillir certaines observations sur les océans et
les glaces de mer depuis les tout débuts de l'ère spatiale. L'imagerie dans le visible, la toute
112 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
première application des satellites météorologiques, peut servir à la cartographie des glaces
de mer. L'imagerie dans l'infrarouge a ensuite permis de mesurer la température de surface
de la mer. L'imagerie hyperfréquences a élargi les capacités d'observation en permettant de
mesurer la température de surface de la mer et la couverture de glace dans toutes les conditions
météorologiques, en plus de pouvoir mesurer la vitesse des vents à la surface de la mer. Les
diffusomètres radars ont commencé à être mis en service en 1978. Les satellites météorologiques
d'exploitation continuent de fournir des données sur la température de surface de la mer, sur
la vitesse des vents à la surface de la mer et sur la couverture de glaces de mer. D'autres types
de mesures, y compris des variations altimétriques, de la couleur de l'océan, de la salinité et
des vagues, sont réalisés dans le cadre de programmes non météorologiques, parfois conçus
spécialement pour l'étude des océans et des glaces de mer.
Tableau 4.4. Programmes satellitaires consacrés à l'étude des océans et des glaces de mer
Les missions d'étude de la topographie de la surface de l’océan revêtent une grande importance
en océanographie puisqu'elles fournissent des informations sur la circulation océanique à grande
échelle, laquelle constitue une caractéristique océanographique importante et une composante
fondamentale du système climatique. La reconstruction de la topographie de l'océan exige en
outre une détermination exacte du géoïde, une information qui appartient au domaine du solide
terrestre.
La couleur est un paramètre d'une très grande utilité pour déduire l'état de santé de l'océan, son
degré de productivité et sa capacité d'interaction avec l'atmosphère (rôle en tant que puits de
CO2 par exemple). L'observation de la couleur de l'océan constitue donc une source essentielle
d'informations pour les opérations conduites en haute mer et dans les zones côtières, ainsi que
pour la climatologie.
Plusieurs satellites servent à l'observation de la couleur de l'océan. Certains sont des satellites
météorologiques d'exploitation, et l'un d'eux est placé sur orbite géostationnaire (voir le
tableau 4.4).
La mesure des vents à la surface de la mer est fondamentale en océanographie puisque les
vents constituent le moteur du forçage atmosphérique et, partant, des courants de surface,
et déterminent l'intensité des interactions air‑mer. Les vents de surface constituent en outre
évidemment une variable géophysique importante pour la prévision du temps puisque
leur mesure permet de calculer la pression à la surface, un paramètre impossible à mesurer
directement depuis l'espace. La mission météorologique opérationnelle compte donc plusieurs
instruments d'observation des vents. Le tableau 4.4 répertorie les missions portant sur les vents à
la surface de la mer et qui sont en mesure d'en déterminer la vitesse et la direction (diffusomètre
radar, en bande C et en mode de sondage longitudinal, ce qui implique le balayage d'une
fauchée en visée verticale, ou dans la bande Ku avec balayage conique; et radiomètres
polarimétriques passifs hyperfréquences). D'autres radiomètres passifs hyperfréquences qui
peuvent contribuer à la mesure de la vitesse des vents ne sont mentionnés que pour les imageurs
hyperfréquences polyvalents munis de grandes antennes.
4.3.5 Vagues
L'observation des vagues est importante pour les opérations en haute mer, et plus encore
dans les zones côtières. Elle est aussi importante en climatologie des zones côtières.
Malheureusement, il est difficile d'observer les vagues depuis l'espace puisque leur mesure
directe à l'aide de l'altimètre radar ne fournit que la hauteur significative des vagues le long de la
trace au sol. Le tableau 4.4 répertorie les missions altimétriques.
On peut observer le champ des vagues en 2D par analyse spectrale ou par imagerie RSO (d’un
radar à synthèse d'ouverture). Toute vignette d'une image RSO pourrait en principe être traitée
pour fournir la direction et la période dominantes des vagues, ainsi que la répartition de l'énergie
des vagues en fonction de la fréquence et de la direction (spectre directionnel). En pratique,
les vignettes sont échantillonnées par intervalles sur l'ensemble de l'orbite, et stockées à bord
puisque le débit des données est plutôt faible. Le radar à synthèse d'ouverture perfectionné du
satellite Envisat (ASAR) effectue cette opération en mode vague.
CHAPITRE 4. PROGRAMMES SATELLITAIRES 115
Toutes les missions d'imagerie des satellites météorologiques opérationnels recueillent des
informations sur diverses variables géophysiques caractéristiques de la surface des terres:
Cependant, les instruments embarqués sur les satellites météorologiques d'exploitation sont
conçus principalement pour décrire les processus à l'interface surface‑atmosphère nécessaires
(et suffisants) pour l'analyse et les prévisions météorologiques, et pour faire en sorte que les
échelles spatio‑temporelles d'observation satisfassent aux besoins en matière de surveillance du
climat. La présente section met l'accent sur les programmes satellitaires d'observation des terres
émergées ayant principalement pour objectifs de mesurer des variables géophysiques comme la
couverture et l’utilisation des terres, la fraction des terres couvertes de végétation, les types de
végétation, la superficie des lacs et des glaciers, la topographie, et les paramètres de l'humidité
des sols et de la couverture de neige à petite échelle aux fins des études hydrologiques.
Ces applications nécessitent des résolutions spatiales de l'ordre de quelques mètres à quelques
dizaines de mètres, et exigent donc le recours aux bandes optiques (en particulier le visible) ou
à l'imagerie radar (RSO). L'imagerie optique haute résolution peut aussi servir aux opérations
relatives à la sécurité, y compris la surveillance des catastrophes et le contrôle du respect des
protocoles internationaux de protection de l'environnement.
L'observation des terres émergées a été la deuxième application spatiale, après la météorologie,
à conduire à la mise en place de programmes opérationnels. Le premier satellite d'observation
des terres émergées, initialement appelé satellite de télédétection des ressources terrestres
(ERTS), puis rebaptisé Landsat‑1, a été lancé par la NASA en juillet 1972. Depuis, d'autres agences
spatiales ont lancé des programmes d'observation des terres émergées présentant souvent un
volet opérationnel passablement important. Le tableau 4.5 répertorie les programmes dont
l'historique traduit un souci évident de continuité, ou qui sont conçus pour assurer la continuité à
long terme des observations.
Tableau 4.5. Programmes satellitaires d'observation des terres émergées conçus pour assurer
la continuité à long terme des observations
Objectif/nature
Acronyme Nom complet Responsable
du programme
Amazônia Satellite Amazônia INPE Surveillance de la végétation
Toutes les missions énumérées ci‑dessus concernant l'observation des terres émergées partagent
la même contrainte: les observations ne sont possibles qu'en l'absence de nuages. Dans la
plupart des cas, les observations de nuit sont également impossibles puisque les instruments
n'utilisent que le domaine spectral de la lumière visible. Lors de situations d'urgence, qui
nécessitent une haute résolution, il est très important de bénéficier de capacités de télédétection
118 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Figure 4.5. Concept de la constellation de surveillance des catastrophes, fondé sur cinq
satellites décalés chacun d'environ 20 minutes du précédent
en toutes conditions météorologiques. Seuls les radars à synthèse d'ouverture sont dotés de
telles capacités. Il y a actuellement plusieurs missions RSO, dont une grande partie est gérée dans
une perspective de continuité opérationnelle à long terme.
Le nombre de satellites RSO en orbite est important puisque les instruments RSO ont une
fauchée étroite et que leur utilisation pour la surveillance des catastrophes exige une haute
fréquence de passages. De plus, le principe du RSO ne s'applique qu'avec une seule fréquence
alors que les caractéristiques à observer affichent des «signatures» de fréquences diverses. La
mission SIR‑C/X‑SAR, effectuée deux fois depuis la navette spatiale américaine en avril et en
septembre 1994, a démontré les avantages d'une imagerie RSO utilisant simultanément les
bandes L, C et X (L et C fournies par la NASA, et X par le Centre aérospatial allemand (DLR) et
l’Agence spatiale italienne (ASI)).
Le tableau 4.7 répertorie toutes les missions, actuelles et prévues, équipées d'un RSO, regroupées
par bande de fréquences et par agence responsable.
Depuis les tout débuts des missions spatiales, les satellites ont servi à reconstruire la forme du
géoïde à partir d'orbites d'altitudes, d'inclinaisons et d'excentricités diverses. Ces missions
avaient au départ pour objectif principal de prêter assistance aux missions d'analyse, mais avec le
temps et au gré des progrès technologiques, elles ont graduellement évolué pour mettre l'accent
sur l'étude du solide terrestre lui‑même.
Les satellites d'étude du solide terrestre poursuivent les objectifs principaux suivants (voir la
figure 4.6):
a) Fournir une description très précise du géoïde, sur laquelle reposent diverses applications,
notamment la conversion des mesures des altimètres en données sur le niveau de la mer et
la topographie des océans. La technique la plus commune utilise l'altimétrie radar depuis
des orbites très stables et dont l'altitude est relativement élevée;
b) Déduire les caractéristiques dynamiques de la croûte terrestre en surveillant des sites locaux
depuis des satellites à orbites connues et stables. Les outils communément utilisés à cette
fin sont la télémétrie laser et les réseaux de récepteurs GPS au sol;
d) Recueillir des informations sur les couches inférieures du globe (mésosphère inférieure,
noyau liquide, noyau solide) déduites à partir de l'observation de la magnétosphère par
mesures satellitaires des champs magnétiques et électriques.
120 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Lithosphère
Manteau
Mésophère
Noyau liquide
Noyau solide
a) Celles portant sur le géoïde et sur la position et les mouvement de la croûte terrestre
(géodésie spatiale);
Le tableau 4.8 répertorie les missions consacrées à l'étude du solide terrestre appartenant aux
deux catégories précitées.
a) Rétroréflecteurs laser servant à mesurer précisément la distance qui sépare le satellite d'une
source laser au sol et les variations de cette distance;
d) GNSS;
e) Système de poursuite des étoiles, utilisé pour la commande d'attitude du satellite, mais qui
sert également à une détermination précise de l'orbite.
Ces systèmes ont pour fonction principale d'aider à la détermination précise de l'orbite pour
les besoins des instruments utilisés aux fins de la mission satellitaire, les plus sensibles étant
les altimètres et les limbosondeurs. Les missions géodésiques tirent leur utilité de l'analyse
statistique des données. La présente section porte principalement sur l'application qui vise
l'objectif opposé: établir la position d'une station au sol en présumant que l'orbite du satellite
est précisément connue. C'est à cette fin que le Système international de référence terrestre pour
la géodésie spatiale a été mis sur pied afin de recueillir et d'analyser les données dans un certain
nombre de centres coordonnés. Ce système comprend quelques satellites dont l'objectif unique
est l'étude de la géodésie spatiale. Ces satellites sont répertoriés au tableau 4.8.
Malgré sa complexité, nous possédons désormais une représentation assez précise du géoïde.
Avec l'aide de modèles mathématiques utilisant les harmoniques sphériques, on obtient
désormais une précision de l'ordre du centimètre ou moins. La figure 4.7 illustre le géoïde tel que
nous le connaissons actuellement. On peut observer que, dans cette représentation, la surface
de la Terre ne correspond pas à un ellipsoïde régulier, bien que l'intervalle vertical de la hauteur
du géoïde soit de moins de 200 mètres. La régularité du géoïde subit les effets des ondulations
de diverses longueurs d'onde variant de plusieurs milliers à quelques centaines de kilomètres. Un
des objectifs consiste à associer ces anomalies à l'intérieur du globe, et surtout à la lithosphère,
en raison du rôle important qu'elle joue dans le volcanisme et les séismes.
Les missions conçues spécialement pour étudier l'intérieur de la terre exploitent les observations
de la gravité et de son gradient, qui sont représentatives des couches supérieures du globe
(lithosphère, manteau et partie supérieure de la mésosphère), et les champs magnétiques et
électriques, qui renseignent sur les couches inférieures (basse mésosphère, noyaux liquide et
solide) (voir la figure 4.6). Le tableau 4.8 répertorie les missions d'étude de l'intérieur de la Terre.
122 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Bien que le concept de «météorologie de l'espace» soit relativement récent, les activités qui
s'y rapportent ont débuté dès l'avènement de l'ère spatiale, si ce n’est avant, à cause des
graves incidences que peuvent avoir les phénomènes météorologiques spatiaux sur la sécurité
des satellites et des humains dans l'espace. La connaissance de l'environnement spatial et la
prévision de ses variations sont désormais devenues des conditions préalables à la viabilité à long
terme des activités conduites dans l'espace. On prend en outre de plus en plus conscience des
incidences que peuvent avoir les phénomènes météorologiques spatiaux sur les installations au
sol.
Des missions spatiales d'étude de la physique solaire sont conduites depuis les tout débuts de
l'ère spatiale, à partir d'orbites dans l'espace lointain ou d'orbites terrestres.
Deux «sentinelles» du vent solaire, la mission conjointe SOHO de la NASA et de l'ESA et la mission
ACE (satellite perfectionné d'étude de la composition des particules solaires) de la NASA, ont été
lancées en 1995 et en 1998 respectivement. Ces satellites ont été placés au point de Lagrange L1
(à 1 % de la distance Terre‑Soleil); ils mesurent le vent solaire et le champ magnétique y afférent
environ une heure avant qu'ils n'atteignent la Terre. En 2006, en collaboration avec plusieurs
instituts scientifiques européens, la NASA a lancé la mission STEREO (mission d'étude des
éruptions solaires et de leurs effets sur l'environnement terrestre), conçue pour étudier les
éruptions solaires et leurs effets sur l'environnement terrestre. Les deux satellites de cette mission
se déplacent sur l'orbite de la Terre autour du Soleil et observent ce dernier depuis des positions
différentes pour obtenir une vue stéréoscopique des caractéristiques dynamiques des éjections
de matière coronale, en même temps qu'ils mesurent les caractéristiques locales du vent solaire
depuis leur position dans l'espace.
Plusieurs missions sur orbite terrestre utilisent aussi des instruments conçus pour surveiller
en continu l'activité solaire. Le tableau 4.9 répertorie les satellites qui surveillent l'activité
solaire depuis des positions dans l'espace lointain ou sur orbite terrestre. Certains satellites
météorologiques géostationnaires contribuent en outre déjà ou contribueront à l'avenir à la
surveillance du Soleil (GOES ou FY‑4).
Plus près de la surface terrestre (voir les figures 4.8 a) et 4.8 b)), la thermosphère et l'ionosphère
sont les couches où la météorologie spatiale se caractérise par une plus grande turbulence.
Le rayonnement électromagnétique solaire (ultraviolet et ultraviolet extrême) est la cause
principale de l'état d'ionisation de l'ionosphère, lequel est à son tour modulé par l'activité solaire.
L'ionosphère subit les effets des ondes, des tempêtes et des perturbations mobiles. L'interaction
avec les tempêtes magnétiques peut engendrer des particules haute énergie et des courants
électriques qui influeront sur les conditions de propagation des ondes radio. La cartographie
de la densité électronique dans la «région E» de l'ionosphère permet de déduire la conductivité
ionosphérique et les courants. Conjuguées aux données sur le champ magnétique, ces
informations permettent de distinguer les composantes internes du champ magnétique (dues au
solide terrestre) des composantes externes. Les irrégularités de petite échelle et les tourbillons de
l'ionosphère peuvent causer une dispersion des ondes radio (scintillation) qui nuit à la fiabilité
des liaisons radio traversant l'ionosphère.
a)
Exosphère b)
600 km
Ionosphère 300 F2
Thermosphère F
300 km F F1
Altitude (km)
200
E E
E
85 km 100 D
Mésosphère
45 km
Stratosphère 0
12 km
Troposphère Nuit Jour
300 600 900 1 200 1 500 104
10 5
10
6
Les missions consacrées à la magnétosphère ont une longue histoire. Les missions THEMIS
(déroulement des événements et des interactions à grande échelle au cours des sous‑orages) et
MMS (mission multi‑échelle magnétosphérique) constituent deux exemples actuels importants.
La mission THEMIS est consacrée à l'étude des sous‑orages géomagnétiques. Ses cinq petits
satellites lancés par la NASA en 2007 suivent des orbites fortement excentriques qui traversent la
magnétosphère à diverses altitudes (voir la figure 4.9) correspondant à des périodes variant de
0,8 à 4 jours.
La mission THEMIS mesure le champ magnétique, les champs électriques et les particules
chargées afin d'élucider les processus physiques dans l'espace proche de la terre qui engendrent
les éruptions violentes observées pendant les sous‑orages magnétosphériques. Le système
compte également un certain nombre de stations terrestres chargées de surveiller les aurores et
de mesurer le champ magnétique à la surface de la Terre.
La mission MMS mise au point par la NASA utilise une constellation de quatre satellites à orbites
fortement excentriques qui traversent la magnétosphère, comme les satellites de la mission
CHAPITRE 4. PROGRAMMES SATELLITAIRES 125
Figure 4.9. Orbites des cinq satellites THEMIS dans la magnétosphère. L'éclair blanc
représente l'énergie dégagée par un sous‑orage magnétosphérique.
THEMIS (voir la figure 4.10). Elle utilise des analyseurs de plasma, des détecteurs de particules
énergétiques, des magnétomètres et des instruments de mesure du champ électrique pour
étudier la microphysique de la reconnexion magnétique, le facteur déterminant ultime de la
météorologie spatiale. Le tableau 4.10 répertorie un certain nombre de missions consacrées
précisément à l'étude de la magnétosphère.
La section 4.5 décrit un certain nombre de missions utilisant des satellites sur orbites basses qui
sont aussi dotés d'instruments pour l'étude de la magnétosphère:
Figure 4.10. Les quatre satellites de la mission MMS volant en formation tétraédrique pour
capturer la structure 3D des sites de reconnexion rencontrés
126 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Tableau 4.10. Liste non exhaustive de missions dont les satellites traversent la magnétosphère
IMAGE (ou Satellite IMAGE (Imager for NASA Orbite polaire fortement excentrique
Explorer 78) Magnetopause‑to‑Aurora
Global Exploration)
VAP Mission Van Allen Probe NASA Orbites fortement elliptiques, à faible
(2 sat.) (anciennement RBSP) inclinaison, traversant les ceintures de
d'étude des ceintures de rayonnement
rayonnement de Van Allen
CHAPITRE 4. PROGRAMMES SATELLITAIRES 127
Grâce à l'avènement du sondage par occultation radio, le profil de densité électronique dans
l'ionosphère est devenu la meilleure variable géophysique mesurable en météorologie spatiale.
Le signal émis par les satellites de navigation (GPS, GLONASS, Compass, Galileo) est modifié par
la rotation du champ électrique et par le délai induit par l'ionosphère. Pour corriger ces effets,
deux fréquences au moins sont utilisées (on a désormais tendance à en utiliser trois): ~1 180 GHz,
~1 580 GHz et, parfois, ~1 250 GHz. La différenciation des deux (ou trois) signaux permet
d'obtenir des informations sur:
Le contenu total d'électrons, bien qu'il soit intégré le long de la trace, est mesuré à différentes
altitudes tangentes; il est donc possible de reconstruire le profil vertical par tomographie.
Plusieurs instruments de mesure par occultation radio sont embarqués tant sur des satellites
polyvalents que sur des satellites spécialisés (par exemple, la constellation COSMIC).
Les altimètres radars permettent également de mesurer le contenu total d'électrons en exploitant
deux fréquences: généralement ~13,5 et ~5,3 GHz. La couverture est cependant limitée au nadir
et la tomographie n'est pas possible. Cependant, comme les missions d'altimétrie utilisent
souvent des orbites à haute altitude (par exemple, 1 336 km dans le cas des satellites JASON), les
mesures incluent la portion inférieure de la plasmasphère (couche surplombant la thermosphère,
de ~1 000 à ~40 000 km d'altitude).
On peut également procéder à la mesure directe du contenu total d'électrons par analyse du
délai de phase de deux ou trois fréquences transmises par un satellite GNSS et captées par
un satellite en orbite basse. Dans ce cas, le contenu total d'électrons est mesuré le long de
la trajectoire qui sépare le satellite GNSS (~20 000 km d'altitude) du satellite en orbite basse
(∼800 km d'altitude), c'est‑à‑dire dans la plasmasphère moyenne. Le nombre de satellites GNSS
disponibles est passablement élevé: ~24 pour le système GPS, ~24 pour le système GLONASS,
~30 pour le Galileo, et ~35 pour le Compass, soit près de 110 satellites offrant une assez bonne
couverture mondiale.
Le tableau 4.11 présente les informations utiles pour la surveillance des conditions
météorologiques dans l'espace recueillies par les séries de satellites météorologiques
d'exploitation. Les instruments utilisant l'occultation radio (voir la section 4.2.2) ne sont pas
mentionnés.
NOAA 15 à 19 SEM/2 pour la détection de l'énergie totale et de l’énergie moyenne des protons
Metop A, B
JPSS SEM pour le Système national de satellites sur orbite polaire pour l'étude de
l'environnement (NPOESS), comprenant un spectromètre pour la mesure des électrons
et des ions précipitants, un spectromètre pour la mesure des particules d'énergie
moyenne, et des détecteurs omnidirectionnels pour la mesure des particules de haute
énergie
DMSP F16 à SSIES: capteur spécial pour la mesure de la scintillation des ions et des électrons
S20 SSJ5: capteur spécial pour la spectrographie des électrons et des ions précipitants
SSM: magnétomètre (capteur spécial)
SSULI: imageur du limbe ultraviolet (capteur spécial)
SSUSI: imageur spectrographique ultraviolet (capteur spécial)
5.1 INTRODUCTION
Le présent chapitre donne un aperçu des variables géophysiques qu'il est possible d'observer
depuis l'espace ainsi que des résultats que l'on peut attendre des méthodes utilisées pour les
mesurer. Ces résultats sont estimés en tenant compte des principes physiques qui sous‑tendent
les méthodes de mesure et de l'état d'avancement des techniques d'instruments au moment de
la rédaction du présent document et dans un avenir prévisible.
Des hypothèses sont formulées pour fournir l'estimation qui soit la plus conforme à la réalité dans
chaque cas. Les chiffres cités ne sont pas nécessairement représentatifs de l'efficacité réelle d'un
instrument particulier, mais servent plutôt à illustrer l'efficacité relative des différentes techniques
de télédétection.
Aux fins du présent guide, l'analyse se limitera aux variables géophysiques qui peuvent être
déterminées en traitant les données produites par un instrument ou un ensemble d'instruments
étroitement apparentés. L'élaboration des produits peut faire appel à des algorithmes
complexes, à des modèles physiques ou statistiques, et aux sources externes d'informations
d'appoint nécessaires au traitement ou utiles pour en faciliter l'exécution. Le présent chapitre
met l'accent sur les produits qu'il est possible de dériver à partir d'une quantité limitée
d'informations de l'extérieur — qui ne jouent qu'un rôle mineur comparativement aux données
produites par l'instrument satellitaire — et où les modèles ne risquent pas d'engendrer des
erreurs systématiques importantes. Il aborde par exemple la modélisation des phénomènes
physiques influant sur les variables, les modèles de transfert radiatif et l'extraction par inversion
des modèles. En revanche, les méthodes qui assimilent plusieurs séries de mesures et champs de
fond, qui amalgament les caractéristiques physiques du phénomène et les aspects dynamiques
du modèle au point où l'apport des données satellitaires dans l'élaboration du produit final en
devient à peine reconnaissable, et qui peuvent être biaisées en faveur du modèle utilisé, sortent
du cadre du présent chapitre.
Le présent chapitre met l'accent sur les produits de niveau 2 et sur certains produits de niveaux 3
et 4 pour l'élaboration desquels il existe des méthodes établies et reconnues (voir les définitions
des niveaux de traitement dans le tableau 2.11 de la section 2.3.2.6 du chapitre 2 du présent
volume).
Plusieurs critères peuvent servir à définir la qualité des images satellitaires interprétées
directement par l'œil humain: résolution spatiale, exactitude de la géolocalisation, stabilité de
l'étalonnage d'images consécutives, et constance des couleurs utilisées pour représenter une
propriété donnée d'une scène observée dans le cas des images satellitaires composées RVB
(Rouge, Vert, Bleu). Nous ne reviendrons pas, dans la présente section, sur ces composantes de la
qualité des images.
Le présent chapitre vise à définir la qualité des produits quantitatifs à l'aide de chiffres qui
peuvent être utilisés dans le cadre de procédures automatisées ou de modèles numériques. Cette
évaluation pourra ensuite être comparée aux exigences prescrites pour ces produits.
130 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Les besoins des utilisateurs peuvent varier selon la couche de l'atmosphère étudiée. La figure
ci-après indique les définitions des volumes atmosphériques utilisées dans la base de données de
l'OMM sur les exigences en matière d'observation.
Si les besoins des utilisateurs varient par échelon en fonction de l'altitude de la prise de mesures,
la qualité des produits satellitaires change avec l'altitude d'une manière plus graduelle et
dépend principalement du gradient vertical de la quantité, les meilleurs résultats étant obtenus
avec des gradients plus prononcés. Une variation d'échelon se produit lorsque la résolution
verticale requise ne peut être obtenue avec les sondeurs à balayage transversal et qu'il devient
nécessaire de recourir au balayage au limbe. Pour des raisons de simplicité, nous tiendrons
compte de la qualité de diverses mesures prises dans la troposphère, la stratosphère et la colonne
atmosphérique totale (le cas échéant). Il est entendu que la qualité diminue graduellement à
mesure que l'altitude augmente dans la troposphère, ainsi que dans la stratosphère. La qualité
des produits n'est indiquée que pour les altitudes supérieures à 1 kilomètre; en dessous de ce
seuil, l'exactitude des mesures est trop irrégulière et difficile à estimer.
Pour les paramètres comme la nébulosité et la couverture de neige, il faut recourir à un nombre
suffisant d'échantillons (pixels) dans la cellule Δx · Δx pour obtenir l'exactitude voulue. Pour les
mesures en surface de variables changeant lentement (par exemple, la neige) qui sont brouillées
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 131
80 km 0,01 hPa
48 km 1 hPa
Stratosphère
11 km 250 hPa
0 km 1 000 hPa
par les nuages, il peut s'avérer nécessaire de recourir à une analyse multitemporelle et d'attendre
le départ des nuages (on obtiendra dans ce cas un produit de niveau 3). Il est en général
possible, jusqu'à un certain point, de sacrifier la résolution horizontale pour obtenir une plus
grande exactitude lors de l'élaboration du produit. On utilise souvent une résolution horizontale
du produit supérieure à un seul pixel pour améliorer le rapport signal‑bruit et répondre aux
exigences d'exactitude des mesures.
Dans le cas des instruments à balayage transversal, l'IFOV ou la taille du pixel augmentent entre
le point sous‑satellite et le bord de la fauchée, et il faut donc établir une moyenne de la résolution
horizontale du produit sur l'ensemble de la largeur de la fauchée.
Pour les instruments à balayage conique, la résolution le long de la trace est constante, mais la
résolution transversale se dégrade proportionnellement au cosinus de l'angle azimutal (l'IFOV
est quasi elliptique). Il faut considérer la moyenne quadratique dans les sens longitudinal et
transversal du balayage, et prendre en compte l'allongement de l'IFOV dans le sens de la trace
dû au déplacement de l'instrument pendant le temps d'intégration de la mesure. Si une seule
antenne est utilisée pour plusieurs fréquences, la résolution changera en fonction de la fréquence
à cause de la diffraction.
Pour les instruments de sondage au limbe, la résolution horizontale est déterminée par la
géométrie de visée. La longueur de cheminement atmosphérique peut s'étendre physiquement
sur quelques milliers de kilomètres, mais la longueur de cheminement effective (tenant compte
de la densité atmosphérique plus élevée à l'altitude tangentielle) s'établit à environ 300 km
dans le sens de la trace. Dans le sens transversal, bien que l'IFOV transversal soit beaucoup plus
étroit (dizaines de kilomètres), la résolution du produit est déterminée par le nombre de visées
en azimut (dans la plupart des cas, une seule, vers l'avant ou vers l'arrière). Pour des raisons de
simplicité, la résolution horizontale typique des mesures au limbe est fixée à 300 km.
132 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
La résolution verticale (Δz) est également définie par rapport à la distance d'échantillonnage
verticale entre deux valeurs de produit successives traduisant des informations indépendantes.
Il convient de noter que la fonction de pondération change aux altitudes plus élevées à mesure
que l'angle de visée de l'instrument se déplace du nadir au bord de la fauchée. Ce changement
est dû à l'allongement du trajet parcouru par le rayonnement à travers l'atmosphère à mesure
que l'angle de visée augmente. La transmittance est une fonction exponentielle du nombre de
molécules absorbantes qui se trouvent sur la trajectoire du rayonnement qui s'échappe; un angle
plus oblique augmente la probabilité de rencontrer plus de molécules dans la haute atmosphère,
et la fonction de pondération augmente donc en fonction de l'altitude.
Dans la stratosphère et au‑delà, la résolution verticale réalisable par les sondeurs à balayage
transversal est faible. Le sondage au limbe donne une meilleure résolution verticale; cette
dernière est déterminée par le balayage mécanique le long de la verticale (IFOV angulaire
combiné à la vitesse de balayage) et se situe dans une fourchette comprise entre 1 et 3 km
(impossible avec le balayage transversal). La résolution verticale obtenue avec le sondage au
limbe se dégrade avec l'altitude, à mesure que le rapport signal‑bruit se dégrade sous l'effet
de la baisse de la concentration de gaz. La résolution verticale des instruments d'occultation
(y compris l'occultation radio) est déterminée par le taux d'échantillonnage pendant la phase
d'occultation. Au moment du traitement au sol, un algorithme sert à réaliser une certaine
intégration verticale qui se fait au prix d'une baisse de l'exactitude du produit.
Le cycle d’observation (Δt) correspond au temps requis pour obtenir une couverture mondiale
(pour les satellites en orbites basses, ou LEO) ou une couverture plein‑disque (pour les
satellites en orbites géostationnaires, ou GEO). Il est étroitement lié à la capacité de sondage
de l'instrument et aux caractéristiques orbitales du satellite. Les rapports entre le cycle
d’observation et le mécanisme de balayage ont été examinés en détail à la section 3.1.1 du
chapitre 3 du présent volume. Cependant, le cycle d’observation de l'instrument ne coïncide pas
nécessairement avec le cycle d’observation du produit puisque les observations effectuées au
cours du cycle d’observation d'un instrument donné ne sont pas toutes utiles pour un produit
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 133
donné. Par exemple, une carte réalisée en atmosphère claire risque de contenir trop de lacunes
dues aux observations en zones nuageuses. Ainsi, le cycle d’observation effectif représente un
compromis entre le cycle minimal théorique d'observations qui présentera de nombreuses
lacunes, et l'analyse multitemporelle qui a pour effet de dégrader les observations, mais qui
produit un champ de produit plus régulier (généré par un processus de niveau 3). Le compromis
prend en compte la sensibilité de la bande spectrale au facteur de perturbation, et la variabilité
temporelle intrinsèque du paramètre géophysique souhaité (qui peut ne pas tolérer le délai
engendré par l'analyse multitemporelle). Dans un autre exemple, une analyse multitemporelle
peut être nécessaire pour recueillir suffisamment de signaux dans les cas où il s'avère difficile
d'atteindre l'exactitude requise du produit.
Pour la plupart des variables météorologiques, le cycle d’observation requis empêche l'analyse
multitemporelle. Cette difficulté peut se résoudre au niveau du système, en établissant le nombre
de satellites disponibles pour mesurer la variable géophysique. Un cycle mondial d'observation
d'une durée inférieure à 12 heures (pour les mesures en IR ou en MW) ou à 24 heures (pour
les mesures utilisant les ondes courtes) requiert plus de satellites en orbites régulièrement
espacées. Pour un cycle de trois heures, quatre satellites sont requis à condition que la fauchée
de l'instrument soit aussi large que le décalage (par exemple, imageurs visible/infrarouge). Pour
les instruments à fauchée limitée (par exemple, radiomètres hyperfréquences de la mission de
mesure des précipitations à l’échelle du globe), le cycle de trois heures nécessite huit satellites.
On peut raccourcir le cycle d’observation aux dépens de la couverture mondiale en utilisant des
orbites à faible inclinaison. La limite extrême est un cycle Δt inférieur à une période orbitale pour
une orbite quasi équatoriale orientée dans le sens est‑ouest. Les latitudes au‑delà de la fauchée
de l'instrument ne seront pas couvertes dans ce cas.
Les instruments qui n'utilisent que la visée nadir (non balayeurs) donnent rarement une
couverture mondiale. Les instruments de sondage au limbe, y compris ceux qui utilisent
l'occultation radio, se trouvent dans une situation semblable (voir la section 3.1.1 du chapitre 3
du présent volume). Le cycle d’observation de ces instruments est difficile à définir.
L'exactitude est un terme qualitatif désignant l’étroitesse de l’accord entre une valeur mesurée
et une valeur vraie d’un mesurande (d’après le Vocabulaire international de métrologie – Concepts
fondamentaux et généraux et termes associés (VIM), Comité commun pour les guides en métrologie
(JCGM) 200:2012). La mesure quantitative de l’exactitude s’exprime par l’incertitude (voir la
section 1.6.2 du chapitre 1 du Volume I). Elle est le résultat combiné de plusieurs caractéristiques
des instruments: erreur aléatoire, erreur systématique, sensibilité, précision, entre autres. Dans le
présent volume (observations spatiales), l'incertitude est généralement caractérisée par l'erreur
type, c'est‑à‑dire l'écart moyen quadratique (RMS) (valeurs observées – valeur vraies) de la
mesure. L'incertitude de l'observation, depuis l'espace, d'une variable géophysique dépend
du principe physique liant la mesure satellitaire à la variable observée et, en particulier, de la
sensibilité de la mesure aux variations de cette variable.
L'évaluation de l'incertitude dans le cas d'un nouvel instrument nécessite la réalisation d'études
de sensibilité fondées sur des simulations complexes.
Dans le présent volume, l'incertitude du produit est estimée à partir des résultats d'instruments
utilisés actuellement ou par le passé et de simulations d'instruments qu'on projette d'utiliser à
l'avenir. Les estimations des résultats des instruments actuels ou passés comportent un certain
degré de validation de l'exactitude des produits satellitaires (voir le chapitre 6 du présent
volume); pour les instruments futurs, on a plutôt recours à des calculs théoriques.
Le délai de transmission (δ) correspond au temps écoulé entre le moment où l'observation est
faite et celui où le produit devient disponible dans des conditions normales de fonctionnement
des instruments. Il dépend des installations de transmission du satellite, de la disponibilité des
stations d'acquisition des données, du temps requis pour le traitement des données aux fins de
l'élaboration du produit, et des conditions globales de gestion des données.
Dans le présent guide, le délai de transmission δ des divers produits n'a pas été évalué puisqu'il
s'agit d'une caractéristique du système qui n’est pas déterminée uniquement par l'instrument.
Le présent chapitre donne un aperçu des produits satellitaires qu'il peut être possible d'extraire
des instruments dont l’utilisation est actuelle ou prévue et qui portent sur les variables
géophysiques appartenant aux huit grandes catégories que voici:
b) Nuages et précipitations;
c) Aérosols et rayonnement;
f) Solide terrestre;
g) Chimie de l'atmosphère;
h) Météorologie de l'espace.
Pour chaque produit satellitaire, on indique les principes applicables de télédétection ainsi
que toutes les conditions ou limites possibles d'observation. L'annexe au présent chapitre
contient une évaluation de la qualité réalisable exprimée en termes d'erreur type1, de Δx, de
1
Prière de noter que l'erreur type utilisée dans la présente partie correspond approximativement à une incertitude
élargie assortie d'un facteur de couverture k = 1, tandis que dans le reste du Guide, un facteur de couverture k = 2 est
généralement utilisé (voir la section 1.6.4.3 du chapitre 1 de la partie I et le document intitulé Évaluation des données
de mesure ‑ Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure (JCGM 100:2008)).
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 135
Δz et de Δt, fondée sur les caractéristiques des instruments les plus perfectionnés en cours de
développement au moment de la rédaction du présent guide ou qui devraient être mis en service
d'ici 2020.
Le tableau 5.1 énumère les variables atmosphériques de base utilisées pour la prévision des
conditions météorologiques — y compris la prévision numérique du temps (PNT) — observables
depuis l'espace.
Méthode 3: Données d’occultation radio recueillies via le Système mondial de navigation par
satellite (GNSS, constitué du système mondial de localisation (GPS) et du système russe de
navigation par satellite, GLONASS) – principe: réfraction atmosphérique des signaux en bande L
provenant du système mondial de navigation par satellite et captés par un satellite sur orbite
basse pendant la phase d'occultation. Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 4: Lidar à absorption différentielle (DIAL) – principe: rayonnement rétrodiffusé dans une
bande d'absorption de la vapeur d'eau dans le proche infrarouge (NIR) (par exemple, ~935 nm)
et dans une fenêtre voisine. Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 1: Lidar Doppler – principe: déplacement des remous atmosphériques «marqués» par
les aérosols ou par la diffusion moléculaire, suivis par lidar Doppler. Applicable uniquement sur
orbite basse.
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 137
Méthode 3: Sondeur imageur IR – principe: déplacement des nappes de vapeur d'eau suivies
par sondages fréquents effectués à l'aide de spectromètres d'imagerie IR fonctionnant dans les
bandes d'absorption H2O (~6 µm) avec l'aide des bandes CO2 (~4,3 et 15 µm). Applicable tant sur
orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Méthode 4: Sondage au limbe – principe: décalage Doppler et élargissement des raies spectrales
de O2, O3 et OH– observées à l'aide de spectromètres VIS haute résolution fonctionnant en mode
limbe. Applicable uniquement sur orbite basse.
Définition: Composante vectorielle horizontale (2D) du vecteur vent 3D, mesurée d'ordinaire à
une hauteur de 10 mètres – au‑dessus de la mer et des terres émergées (toutes les méthodes
énumérées ci‑dessous sont applicables au‑dessus de la mer). Unité physique: m/s. Unité de
mesure de l'incertitude: m/s servant d'erreur de vecteur, c'est‑à‑dire de module de la différence
vectorielle entre le vecteur observé et le vecteur véritable.
Méthode 1: Diffusiométrie radar – principe: rayonnement rétrodiffusé par les ondes capillaires
mesuré par radar à moyenne fréquence (environ 5 ou 11 GHz). L'ajout d'angles de visée sert à
déterminer la direction. Applicable uniquement au‑dessus de la mer, sur orbite basse.
Définition: Hauteur de la surface séparant la couche limite planétaire de l'atmosphère libre. Unité
physique: km. Unité de mesure de l'incertitude: km.
Méthode 2: Basée sur le sondage dans l'infrarouge – principe: dérivée du sondage infrarouge de
la température et de l'humidité. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Méthode 3: Basée sur le sondage avec récepteur GNSS – principe: dérivée des données
d’occultation radio sur la température et l'humidité recueillies par un GNSS. Applicable
uniquement sur orbite basse.
138 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Méthode 2: Basée sur le sondage dans l'infrarouge – principe: dérivée du sondage infrarouge de
la température. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Méthode 3: Basée sur le sondage avec récepteur GNSS – principe: dérivée des données
d’occultation radio sur la température recueillies par un GNSS. Applicable uniquement sur orbite
basse.
Méthode 1: Basée sur le sondage dans l'infrarouge – principe: dérivée du sondage infrarouge de
la température. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Méthode 2: Basée sur le sondage avec récepteur GNSS – principe: dérivée des données
d’occultation radio sur la température recueillies par un GNSS. Applicable uniquement sur orbite
basse.
Cette catégorie comprend les variables de base observables depuis l'espace utilisées pour
l'analyse météorologique, la prévision à court terme, la prévision immédiate du temps et
l'analyse hydrologique. Le tableau 5.2 énumère ces variables.
Hauteur du sommet Épaisseur optique des Rayon effectif des Intensité des précipitations à la
des nuages nuages particules de glace des surface (liquides ou solides)
nuages
Type de nuages Teneur en eau liquide Hauteur du niveau de Précipitations cumulées (sur 24 h)
des nuages congélation dans les
nuages
Définition: Température à la surface supérieure des nuages. Unité physique: K. Unité de mesure
de l'incertitude: K.
Méthode 2: Basée sur le sondage dans l'infrarouge – principe: sous‑produit des sondages
température/humidité réalisés par spectroscopie IR. Les températures de luminance mesurées
aux différentes longueurs d'onde sensibles au CO2 permettent d'extraire la température au
sommet des nuages à l'intérieur du champ de vision instantané sondé. Applicable tant sur orbite
basse que sur orbite géostationnaire.
Définition: Hauteur de la surface supérieure des nuages. Unité physique: km. Unité de mesure de
l'incertitude: km.
Méthode 1: Radiométrie infrarouge – principe: conversion des valeurs de pression au sommet des
nuages en données de hauteur et de température à l'aide d'un profil des températures prévues
après observation du nuage à travers une paire de canaux à 11 et 13,4 µm (comparaison avec
la «fenêtre», mesures des défauts dans la colonne de CO2 au‑dessus du sommet des nuages).
Applicable tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Méthode 2: Basée sur le sondage dans l'infrarouge – principe: sous‑produit des sondages
température/humidité réalisés par spectroscopie IR. Les valeurs du transfert radiatif mesurées
à différentes longueurs d'onde permettent d'extraire la hauteur du sommet des nuages à
l'intérieur du champ de vision instantané sondé. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite
géostationnaire.
Méthode 5: Spectroscopie en bande A – principe: observation des défauts dans la colonne d'O2
au‑dessus du sommet des nuages par spectroscopie dans la bande A de 760 nm et la «fenêtre»
voisine. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Définition: Ensemble des propriétés des nuages observés. La liste des types qui retiennent
l'attention est prédéterminée. Mesure de l'incertitude: détermination du nombre de types
discriminés (classes).
5.3.4 Nébulosité
Définition: Champ 3D de la fraction du ciel où des nuages sont détectés – champ 3D dans la
troposphère (altitude supposée: 12 km) et couche unique (colonne totale) donnant la nébulosité
totale. Unité physique: %. Unité de mesure de l'incertitude: %.
Méthode 1: Radiométrie dans le visible et l'infrarouge – principe: dérivée de l'imagerie des nuages
effectuée à l'aide de quelques canaux discrets choisis pour détecter tous les types de nuages. La
proportion de nébulosité correspond au nombre de pixels nuageux contenus dans un ensemble
de pixels donné. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Définition: Hauteur de la surface inférieure des nuages. Unité physique: km. Unité de mesure de
l'incertitude: km.
Méthode 1: Radar de détection des nuages – principe: dérivée de la mesure du niveau inférieur
du rayonnement rétrodiffusé par les gouttelettes des nuages, observé à l'aide d'un radar haute
fréquence (~94 GHz). Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 2: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certaines mesures polarimétriques
servant à déterminer trois paramètres de Stokes. Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 5: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certaines mesures polarimétriques
servant à déterminer trois paramètres de Stokes. Essentiellement limitée au sommet des nuages.
Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 1: Radar de détection des nuages – principe: mesure du rayonnement rétrodiffusé par
les particules de glace des nuages à l'aide d'un radar haute fréquence (~94 GHz). Applicable
uniquement sur orbite basse.
Méthode 5: Imagerie dans l'infrarouge lointain (FIR) – principe: mesures du rayonnement émis
et diffusé dans plusieurs fenêtres atmosphériques FIR (18,2, 24,4, 52 et 87 µm), comparées aux
mesures dans l'infrarouge thermique (8,7, 11 et 12 µm). Ne convient que pour la colonne totale.
Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 1: Radar de détection des nuages – principe: mesure du rayonnement rétrodiffusé par
les particules de glace des nuages à l'aide d'un radar haute fréquence (~94 GHz). Applicable
uniquement sur orbite basse.
Méthode 5: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certaines mesures polarimétriques
servant à déterminer trois paramètres de Stokes. Essentiellement limitée au sommet des nuages.
Applicable uniquement sur orbite basse.
Définition: Hauteur de la couche atmosphérique où l'eau des nuages passe de l'état liquide à l'état
solide, et vice versa. Unité physique: km. Unité de mesure de l'incertitude: km.
Définition: Épaisseur de la couche atmosphérique où l'eau des nuages passe de l'état liquide à
l'état solide, et vice versa. Unité physique: km. Unité de mesure de l'incertitude: km.
Définition: Intensité des précipitations qui atteignent le sol. Unité physique: mm/h (pour les
précipitations solides, mm/h d'eau liquide après la fonte). Unité de mesure de l'incertitude:
mm/h. Comme l'incertitude varie en fonction de l'intensité, il est nécessaire d'indiquer une
intensité de référence. Intensité présumée: 5 mm/h.
Méthode 3: Radiométrie dans le visible et l'infrarouge – principe: données déduites des résultats
de l'imagerie des nuages réalisée dans quelques canaux discrets choisis pour permettre la
détection de tous les types de nuages, avec l'aide de modèles conceptuels généralement plus
sensibles aux précipitations de convection. Applicable sur orbite géostationnaire.
Définition: Intégration de l'intensité des précipitations qui atteignent le sol dans des intervalles de
temps donnés. La période d'intégration des données s'établit à 24 heures. Unité physique: mm.
Unité de mesure de l'incertitude: mm.
Méthode 1: Basée sur la fusion du sondage hyperfréquences depuis une orbite basse et du
sondage infrarouge depuis une orbite géostationnaire – principe: données dérivées par
intégration temporelle des taux de précipitations mesurés fréquemment par fusion des données
des sondages MW effectués depuis une orbite basse et des images IR obtenues depuis une orbite
géostationnaire. Requiert des instruments sur orbite basse et sur orbite géostationnaire.
Définition: Cartographie des données sur la foudre indiquant le nombre d'éclairs observés
au cours d'une période de temps donnée et sur une superficie donnée. Unité physique:
dénombrement – incertitude exprimée sous forme de taux de succès (hit rate – HR) et de taux de
fausses alarmes (false alarm rate – FAR).
Méthode 1: Cartographie de la foudre – principe: détection des éclairs à l'aide d'une caméra
équipée d'un détecteur à couplage de charge dans un canal très étroit, dans une bande
d'absorption de l'oxygène dans le proche infrarouge (en général, 777,4 nm) qui peut aussi
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 145
fonctionner le jour. Le nombre d'éclairs observés au cours d'une période de temps donnée et sur
une superficie donnée ainsi que leur intensité sont liés à la maturité du processus de convection
dans les nuages. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Cette catégorie comprend les variables qui influent sur le bilan radiatif de la Terre, l'interaction
nuages‑rayonnement, la formation des nuages, la qualité de l'air et plusieurs facteurs
caractérisant le climat et le changement climatique. Le tableau 5.3 énumère les variables
observables depuis l'espace.
Épaisseur optique des aérosols Luminance énergétique spectrale Albédo de la surface terrestre
ascendante dans la couche
supérieure de l'atmosphère
Méthode 2: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certaines mesures polarimétriques
servant à déterminer trois paramètres de Stokes. Aussi, visées multiples à différents angles
d'incidence. Applicable uniquement sur orbite basse.
146 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Méthode 2: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certaines mesures polarimétriques
servant à déterminer trois paramètres de Stokes. Aussi, visées multiples à différents angles
d'incidence. Applicable uniquement sur orbite basse.
Définition: Champ 3D de la taille moyenne des particules d'aérosols, assimilées à des sphères
de même volume – troposphère (altitude supposée: 12 km) et moyenne sur une colonne. Unité
physique: µm. Unité de mesure de l'incertitude: µm.
Méthode 2: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certaines mesures polarimétriques
servant à déterminer trois paramètres de Stokes. Aussi, visées multiples à différents angles
d'incidence. Informations a priori et modélisation intensive requises. Applicable uniquement sur
orbite basse.
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 147
Définition: Champ 3D. Liste complète des caractéristiques des aérosols sous observation. La
liste des types qui retiennent l'attention est prédéterminée – troposphère (altitude supposée:
12 km) et moyenne sur une colonne. Incertitude exprimée sous la forme du nombre de types
reconnaissables (classes).
Méthode 2: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certaines mesures polarimétriques
servant à déterminer trois paramètres de Stokes. Aussi, visées multiples à différents angles
d'incidence. Informations a priori et modélisation intensive absolument essentielles. Applicable
uniquement sur orbite basse.
Méthode 2: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certaines mesures polarimétriques
servant à déterminer trois paramètres de Stokes. Aussi, visées multiples à différents angles
d'incidence. Applicable uniquement sur orbite basse.
Définition: Densité du flux de rayonnement émis vers l'espace par la surface terrestre,
l'atmosphère et les nuages dans la couche supérieure de l'atmosphère. Unité physique: W/m2.
Unité de mesure de l'incertitude: W/m2.
Méthode 1: Radiométrie à large bande – principe: mesures du rayonnement émis dans l'intervalle
compris entre 4 et 200 µm par le système Terre‑atmosphère vers l'espace au moyen de détecteurs
dont la réponse dans cet intervalle est la plus uniforme possible. Applicable tant sur orbite basse
que sur orbite géostationnaire.
Définition: Densité du flux de rayonnement réfléchi vers l'espace par la surface terrestre,
l'atmosphère et les nuages dans la couche supérieure de l'atmosphère. Unité physique: W/m2.
Unité de mesure de l'incertitude: W/m2.
Définition: Réflectance du rayonnement solaire par les nuages. Unité physique: %. Unité de
mesure de l'incertitude: %.
Méthode 1: Radiométrie ondes courtes – principe: mesure du rayonnement solaire diffusé dans
plusieurs canaux du visible, du proche infrarouge et de l'infrarouge ondes courtes. Recours à
une géométrie de visées multiples jugé utile. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite
géostationnaire.
Méthode 1: Radiométrie ondes courtes – principe: produit de haut niveau dérivé des observations
du rayonnement solaire diffusé dans plusieurs canaux à bande étroite du visible, du proche
infrarouge et de l'infrarouge ondes courtes pour estimer l'atténuation due aux nuages et aux
aérosols. Recours aux visées multiples et à la multipolarisation jugé utile. Applicable tant sur
orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Définition: Réflectance de la surface terrestre intégrée sur l'ensemble d'un hémisphère dans la
gamme de 0,4 à 0,7 µm (ou d'autres gammes particulières du spectre des ondes courtes). Unité
physique: %. Unité de mesure de l'incertitude: %.
Méthode 1: Radiométrie ondes courtes à visées multiples – principe: produit de haut niveau dérivé
de la mesure du rayonnement solaire diffusé dans plusieurs canaux du visible sous plusieurs
angles de visée et angles solaires afin d'estimer les effets d'anisotropie et d'améliorer les calculs
des flux radiatifs. Des canaux sont aussi inclus aux fins des corrections des effets de l'atmosphère.
Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 1: Radiométrie ondes courtes – principe: mesure du rayonnement solaire diffusé dans
plusieurs canaux du visible, du proche infrarouge et de l'infrarouge ondes courtes, observé
sous divers angles de visée et angles solaires pour estimer les effets d'anisotropie et améliorer
les calculs des flux radiatifs. Des canaux sont aussi inclus aux fins des corrections des effets de
l'atmosphère. Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 1: Radiométrie à large bande – principe: mesures du rayonnement émis dans l'intervalle
compris entre 4 et 200 µm à partir de la surface de la Terre vers l'atmosphère et, in fine, vers
l'espace. Méthode exigeant l'utilisation de détecteurs dont la réponse dans cet intervalle est
la plus uniforme possible. Nécessité de recourir à des corrections des effets de l'atmosphère,
principalement pour la vapeur d'eau et les nuages. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite
géostationnaire.
Définition: Densité du flux de photons incidents de longueurs d'onde variant de 0,4 à 0,7 µm
à la surface. Unité physique: µ einstein · m–2 s–1 (1 einstein = 6 · 1023 photons); unité la plus
fréquemment utilisée: W/m2. Unité de mesure de l'incertitude: W/m2.
Méthode 1: Radiométrie dans le visible – principe: produit de haut niveau semblable à la mesure
de l'«éclairement énergétique incident de courtes longueurs d'onde à la surface de la Terre», sauf
qu'il porte sur la gamme 0,4‑0,7 µm utilisée par la végétation pour la photosynthèse. Applicable
tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Cette catégorie comprend les variables qui caractérisent la surface des océans, y compris les
vagues et les glaces de mer. Celles de ces variables observables depuis l'espace sont énumérées
au tableau 5.4.
Tableau 5.4. Variables géophysiques entrant dans la catégorie «océans et glaces de mer»
Plusieurs variables n'ont pas été prises en compte: profils sous‑marins de la température
et de la salinité (impossibles à mesurer depuis l'espace), courants (dérivables à partir de la
topographie des océans comme pour la composante géostrophique, impossibles à déterminer
ou trop imprécis autrement), étendue ou hauteur des icebergs (cas particuliers entrant dans les
catégories «couverture de glaces de mer» et «épaisseur de la glace de mer») et dérive des glaces
(produit de l'analyse multitemporelle).
Définition: Ancien nom: «clarté de l'eau». Indicateur de la turbidité de l'eau et des processus
verticaux dans l'océan. Variable déterminée à partir d'observations de la couleur de l'océan –
pleine mer et zones côtières. Unité physique: m–1. Unité de mesure de l'incertitude: m–1.
Définition: Fraction d'une zone océanique polluée par des rejets accidentels ou délibérés
d'hydrocarbures par les navires. Les déversements d'hydrocarbures influent sur les échanges
océan‑atmosphère – pleine mer et zones côtières. Unité physique: %. Unité de mesure de
l'incertitude: %.
Méthode 2: Polarimétrie ondes courtes – principe: rayonnement solaire diffusé, mesuré dans
plusieurs canaux à bande étroite en UV, VIS, NIR et SWIR, certains à polarisation double.
Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 3: Imagerie optique haute résolution – principe: rayonnement solaire réfléchi en VIS/
NIR/SWIR, observé dans plusieurs canaux discrets à largeurs de bande relativement étroites
(1 %‑5 %). Applicable uniquement sur orbite basse.
Définition: Température de l'eau de mer à la surface. La température «brute» est celle observée
d'ordinaire à 2 mètres de profondeur; la température pelliculaire est celle qui règne dans le
millimètre supérieur. Unité physique: K. Unité de mesure de l'incertitude: K.
Méthode 2: Spectroscopie infrarouge – principe: dérivée d'un nombre élevé de canaux très étroits
du spectre IR, associés à d'autres canaux fournissant toute l'information nécessaire pour effectuer
les corrections des effets de l'atmosphère. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite
géostationnaire.
Définition: Salinité de l'eau de mer dans la couche de surface, soumise à la turbulence liée
à la tension du vent, aux vagues et au cycle de réchauffement diurne par le Soleil. (Cette
couche mesure quelques mètres d'épaisseur, mais une observation à l'aide d'instruments à
hyperfréquences serait représentative de la portion supérieure d'environ 1 mètre.) Le chlorure
est le principal anion responsable de la salinité de l'eau de mer. Unité physique: unité de salinité
pratique (USP), près de 1 ‰, soit 1 gramme de sel par litre de solution. Unité de mesure de
l'incertitude: USP.
Définition: Écart du niveau de la mer par rapport au géoïde causé par les courants océaniques
(après correction des effets des marées et de la pression atmosphérique). Unité physique: cm.
Unité de mesure de l'incertitude: cm.
Définition: Écart du niveau de la mer par rapport à la valeur de référence locale dans les zones
côtières, causé par les courants locaux et les marées (astronomiques et induites par le vent). Unité
physique: cm. Unité de mesure de l'incertitude: cm.
Définition: Amplitude moyenne des 30 plus hautes vagues observées sur un groupe de 100. Unité
physique: m. Unité de mesure de l'incertitude: m.
Définition: Une des caractéristiques du spectre des vagues océaniques. Il s'agit de la direction de
la vague la plus puissante du spectre. Unité physique: degrés. Unité de mesure de l'incertitude:
degrés.
Définition: Une des caractéristiques du spectre des vagues océaniques. Il s'agit de la période de la
vague la plus puissante du spectre. Unité physique: s. Unité de mesure de l'incertitude: s.
Définition: Fraction d'une zone océanique où la présence de glaces de mer est détectée. Unité
physique: %. Unité de mesure de l'incertitude: %.
Méthode 3: Imagerie optique haute résolution – principe: rayonnement solaire réfléchi dans le
visible, l'infrarouge et l'infrarouge ondes courtes, observé dans plusieurs canaux discrets. La
haute résolution reçoit la priorité aux dépens du cycle d’observation. Applicable uniquement sur
orbite basse.
Définition: Description de l'ensemble des propriétés (âge, rugosité, densité, etc.) de la glace
de mer observée. La liste des types qui retiennent l'attention est prédéterminée. Mesure de
l'incertitude: détermination du nombre de types discriminés (classes).
Cette catégorie comprend des variables qui caractérisent la surface des terres émergées, y
compris la végétation, les incendies, les glaciers et la neige. Les variables observables depuis
l'espace sont énumérées au tableau 5.5.
Tableau 5.5. Variables géophysiques entrant dans la catégorie «surface des terres émergées
(y compris couverture neigeuse)»
Humidité du sol (dans la Proportion des terres incendiées Équivalent en eau Topographie des
zone racinaire) de la couverture de glaciers
neige
Quelques variables n'ont pas été prises en compte, comme par exemple l’eau souterraine (prise
en compte dans l'étude de l'humidité du sol, de la neige, des glaciers et d'un type de couverture
terrestre); les débits fluviaux (produit de niveau trop élevé); les profils de température du
sous‑sol (impossible à observer depuis l'espace); température de surface de la neige et des lacs;
pergélisol (cas particuliers de l'observation de la température de surface); topographie des côtes
(trop évidente); biomasse (trop générique).
Définition: Température de la surface apparente des terres émergées (sol nu ou végétation). Unité
physique: K. Unité de mesure de l'incertitude: K.
Méthode 2: Spectroscopie infrarouge – principe: dérivée d'un nombre élevé de canaux très étroits
du spectre IR, associés à d'autres canaux fournissant toute l'information nécessaire pour effectuer
les corrections des effets de l'atmosphère, ce qui permet d'estimer l'émissivité. Applicable tant
sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Définition: Fraction d'eau contenue dans un volume donné de sol humide – couche supérieure
(premiers centimètres). Unité physique: m3/m3. Unité de mesure de l'incertitude: m3/m3.
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 157
Définition: Champ 3D de la fraction d'eau contenue dans un volume donné de sol humide – de
la surface du sol jusqu'à une profondeur d'environ 3 mètres. Unité physique: m3/m3. Unité de
mesure de l'incertitude: m3/m3.
Définition: Fraction d'une zone de terre émergée où la végétation est présente. Unité physique:
%. Unité de mesure de l'incertitude: %.
Définition: Combinaison des espèces ou familles végétales observées. La liste des types qui
retiennent l'attention est prédéterminée. Mesure de l'incertitude: nombre de types identifiés
(classes).
158 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Définition: Moitié de la superficie totale développée par les feuilles vertes par unité horizontale
de surface au sol. Indice représentatif de la biomasse totale et de la santé de la végétation. Unité
physique: %. Unité de mesure de l'incertitude: %.
Méthode 1: Radiométrie ondes courtes – principe: mesure du rayonnement solaire diffusé dans
plusieurs canaux du visible, du proche infrarouge et de l'infrarouge ondes courtes (jusqu'à
2,4 µm, par exemple). Plusieurs canaux relativement étroits (2 %‑3 %) sont requis. Applicable tant
sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Définition: Différence entre les valeurs de la réflectance maximale (en proche infrarouge) et de la
réflectance minimale (autour du «rouge») de la végétation, divisée par la somme de ces valeurs
(max – min./max. + min.). Représentatif de la biomasse totale, utile pour le calcul de l'indice de
surface foliaire, lorsque ce dernier n'est pas calculé directement. Unité physique: %. Unité de
mesure de l'incertitude: %.
Définition: Proportion de la superficie des terres touchées par des incendies. Unité physique: %.
Unité de mesure de l'incertitude: %.
bande relativement grande (5 %‑10 %). La couverture est définie par le nombre de «points
chauds» (pixels identifiés comme renfermant un feu) présents dans un ensemble donné de
pixels. Applicable tant sur orbite basse que sur orbite géostationnaire.
Méthode 2: Imagerie optique haute résolution – principe: rayonnement solaire réfléchi dans le
visible, l'infrarouge et l'infrarouge ondes courtes, observé dans plusieurs canaux discrets. Utile
a posteriori pour dresser l'inventaire des dommages. La haute résolution reçoit la priorité aux
dépens du cycle d’observation. Applicable uniquement sur orbite basse.
Définition: Température d'un incendie sévissant dans une zone donnée. Unité physique: K. Unité
de mesure de l'incertitude: K.
Définition: Énergie dégagée par un incendie sévissant dans une zone donnée. Unité physique:
kW · m–2. Unité de mesure de l'incertitude: kW · m–2.
Définition: Produit binaire (neige sèche ou fondante) définissant la présence d'eau liquide
dans une couche de neige. Incertitude exprimée sous forme de taux de succès (HR) et de taux
de fausses alarmes (FAR) calculés aux fins de la détermination de l'état du manteau neigeux
(humide ou sec).
Définition: Proportion d'une zone donnée qui est recouverte de neige. Unité physique: %. Unité
de mesure de l'incertitude: %.
160 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Méthode 3: Imagerie optique haute résolution – principe: rayonnement solaire réfléchi dans le
visible, l'infrarouge et l'infrarouge ondes courtes, observé dans plusieurs canaux discrets. La
haute résolution reçoit la priorité aux dépens du cycle d’observation. Applicable sur orbite basse,
voire sur orbite géostationnaire.
Définition: Épaisseur de la couche d'eau que produirait la fonte d'une couche donnée de neige.
L'épaisseur de la couche de neige peut être déduite en exploitant les informations recueillies sur
la densité de cette couche. Unité physique: mm. Unité de mesure de l'incertitude: mm.
Définition: Composition ou structure observées du sol (acide, alcalin, rugueux, etc.). La liste des
types qui retiennent l'attention est prédéterminée. Mesure de l'incertitude: nombre de types
identifiés (classes).
Définition: Utilisation observée des terres (zones urbaines, terres cultivées, déserts, etc.). La liste
des types qui retiennent l'attention est prédéterminée. Mesure de l'incertitude: nombre de types
identifiés (classes).
Méthode 1: Stéréoscopie haute résolution dans le visible – principe: rayonnement solaire réfléchi
dans le visible, observé dans un ou plusieurs canaux à largeur de bande relativement étroite
(1 %‑5 %) sous au moins deux angles de visée, généralement depuis deux orbites successives,
pour les besoins de la stéréoscopie. Applicable uniquement sur orbite basse.
Définition: Proportion d'une zone terrestre donnée recouverte de glace en permanence. Unité
physique: %. Unité de mesure de l'incertitude: %.
Méthode 1: Stéréoscopie haute résolution dans le visible – principe: rayonnement solaire réfléchi
dans le visible, le proche infrarouge et l'infrarouge ondes courtes, observé dans plusieurs canaux
discrets à largeur de bande relativement étroite (1 %‑5 %). Applicable sur orbite basse, voire sur
orbite géostationnaire.
Définition: Cartographie de la hauteur de la surface des glaciers. Unité physique: cm. Unité de
mesure de l'incertitude: cm.
Les variables de cette catégorie servent à caractériser le solide terrestre (géodésie spatiale
et physique de l'intérieur de la Terre). Celles observables depuis l'espace sont énumérées au
tableau 5.6.
5.7.1 Géoïde
Méthode 1: Télémétrie laser – principe: mesure précise de la distance séparant le satellite du sol à
l'aide d'un laser installé au sol et qui capte la lumière réfléchie par des miroirs de type «coins de
cube» recouvrant la surface du satellite. Un réseau mondial permet à la fois une détermination
précise de l'orbite et de la position des plaques tectoniques sur lesquelles sont installées les
stations de télémétrie laser. Applicable uniquement sur orbite basse.
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 163
Méthode 2: Récepteur GPS – principe: analyse statistique de la position d'un récepteur GPS
installé au sol et localisé par des constellations de satellites de navigation (GPS, GLONASS,
Compass, Galileo). Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 1: Télémétrie laser – principe: analyse des changements de position des plaques
tectoniques terrestres, fondée sur une mesure précise de la distance séparant le satellite du sol à
l'aide d'un laser installé au sol et qui capte la lumière réfléchie par des miroirs de type «coins de
cube» recouvrant la surface du satellite. Cette analyse est rendue possible par un réseau mondial
de stations de télémétrie laser. Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 2: Récepteur GPS – principe: analyse des changements de position des plaques
tectoniques, mesurés par des récepteurs GPS installés au sol et localisés par des constellations de
satellites de navigation (GPS, GLONASS, Compass, Galileo). Applicable uniquement sur orbite
basse.
Définition: Champ 3D mesuré in situ à l'altitude orbitale. Renseigne sur les caractéristiques
statiques et dynamiques de la lithosphère et du manteau. Unité physique: mGal (1 Gal =
0,01 m/s2, c'est‑à‑dire, 1 mGal ≈ 10 ‑6 g0 (le Gal est une unité de mesure qui tire son nom du
physicien Galilée). Unité de mesure de l'incertitude: mGal.
Définition: Champ 3D mesuré in situ à l'altitude orbitale. Fournit des indications détaillés sur les
caractéristiques statiques et dynamiques de la lithosphère et du manteau. Unité physique: E,
Eötvös (1 E = 1 mGal/10 km). Unité de mesure de l'incertitude: E.
Cette catégorie traite des espèces chimiques qui influent sur le cycle de l'ozone, contribuent à
l'effet de serre ou influent sur la qualité de l'air. Les espèces observables depuis l'espace et qui
font, à ce jour, l'objet d'exigences explicites sont énumérées au tableau 5.7.
164 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Nitrate de
O3 C2H2 CFC–11 CH2O ClO CO COS HCl HNO3 N2O5 NO2 SF6
peroxyacétyle
Présence de
nuages
BrO C2H6 CFC–12 CH4 ClONO2 CO2 H2O HDO N2O NO OH SO2
stratosphériques
polaires
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de l'ozone dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M) + colonne totale. Unités physiques:
nmol/mol pour les couches, Dobson (UD) pour la colonne totale
(1 UD = 2,69 · 1020 molécules/m2). Unités de mesure de l'incertitude: nmol/mol pour les couches,
UD pour la colonne totale.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de BrO dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de
mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de C 2H2 dans l'air sec – troposphère (couches: LT, HT).
Unité physique: nmol/mol. Unité de mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de C2H6 dans l'air sec – troposphère (couches: LT, HT).
Unité physique: nmol/mol. Unité de mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de CFC‑11 dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de
mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de CFC‑12 dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de
mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de CH2O dans l'air sec – troposphère (couches:
LT, HT) + colonne totale. Unités physiques: nmol/mol pour les couches, unités de
1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne totale. Unités de mesure de l'incertitude: nmol/mol
pour les couches, 1,3 · 1015 cm–2 pour la colonne totale.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de CH4 dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M) + colonne totale. Unités physiques:
nmol/mol pour les couches, unités de 1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne totale. Unités de
mesure de l'incertitude: nmol/mol pour les couches, 1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne
totale.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de ClO dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de
mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de CO2 dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M) + colonne totale. Unités physiques:
nmol/mol pour les couches, unités de 1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne totale. Unités de
mesure de l'incertitude: nmol/mol pour les couches, 1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne
totale.
168 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de COS dans l'air sec – de la surface à la basse
stratosphère (couches: LT, HT, LS). Unité physique: nmol/mol. Unité de mesure de l'incertitude:
nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de H2O dans l'air sec (espèce chimique pertinente
aux analyses de la chimie de l'atmosphère) – de la surface à la couche supérieure de l'atmosphère
(couches: LT, HT, LS, HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de mesure de l'incertitude:
nmol/mol.
Méthode 4: Occultation radio GNSS – principe: réfraction atmosphérique des signaux dans la
bande L des satellites de navigation du GNSS captés par un satellite en orbite basse pendant la
phase d'occultation. Applicable uniquement sur orbite basse.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de HCl dans l'air sec – de la troposphère moyenne à
la couche supérieure de l'atmosphère (couches: HT, LS, HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité
de mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de HDO (vapeur d'eau dont l'un des noyaux
d’hydrogène est remplacé par du deutérium) dans l'air sec – de la basse stratosphère à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LS et HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de mesure
de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de HNO3 dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M) + colonne totale. Unités physiques:
170 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
nmol/mol pour les couches, unités de 1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne totale. Unités de
mesure de l'incertitude: nmol/mol pour les couches, 1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne
totale.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de N2O dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de
mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de N2O5 dans l'air sec – troposphère (couches: LT,
HT). Unité physique: nmol/mol. Unité de mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de NO2 dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M) + colonne totale. Unités physiques:
nmol/mol pour les couches, unités de 1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne totale. Unités de
mesure de l'incertitude: nmol/mol pour les couches, 1,3 · 1015 cm–2 pour la colonne totale.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire d'OH dans l'air sec – de la surface à la couche
supérieure de l'atmosphère (couches: LT, HT, LS, HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de
mesure de l'incertitude: nmol/mol.
172 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de SF6 dans l'air sec – de la basse stratosphère à la
couche supérieure de l'atmosphère (couches: LS et HS&M). Unité physique: nmol/mol. Unité de
mesure de l'incertitude: nmol/mol.
Définition: Champ 3D de la fraction molaire de SO2 dans l'air sec – de la surface à la basse
stratosphère (couches: LT, HT, LS) + colonne totale. Unités physiques: nmol/mol pour les couches,
unités de 1,3 · 1015 molécules/cm2 pour la colonne totale. Unités de mesure de l'incertitude:
nmol/mol pour les couches, 1,3 · 1015 cm–2 pour la colonne totale.
Cette catégorie englobe les variables qui caractérisent la météorologie de l'espace Ces variables
sont classées ci‑dessous en trois grandes catégories:
Tableau 5.8 – Observations satellitaires axées sur la surveillance des processus solaires
Tableau 5.9. Observations satellitaires axées sur l'espace interplanétaire Soleil‑Terre et sur le
vent solaire
Contenu total d'électrons de Nombre d'électrons entre deux points Unités TEC
l'ionosphère (contenu
électronique
total)(TECU)
Les sections suivantes présentent certains détails concernant quelques‑unes des variables ayant
trait à l'ionosphère et à la magnétosphère.
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 175
Définition: Nombre d'électrons se trouvant sur une trajectoire entre deux points. Observé sous
différents angles de visée afin de produire des profils verticaux par tomographie – ionosphère et
plasmasphère. Unité physique: électrons/m2; unité pratique: TECU = 1016 électrons/m2. Unité de
mesure de l'incertitude: %.
Méthode 1: Occultation radio GNSS – principe: réfraction différentielle des signaux de deux
fréquences (~1,2 et 1,6 GHz) transmis par un satellite de navigation du GNSS et captés par
un satellite en orbite basse pendant la phase d'occultation. Le contenu intégré le long de
la trajectoire est mesuré à différentes hauteurs tangentielles pour établir un profil vertical.
Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 2: Altimétrie radar – principe: différence de délai de phase entre les signaux émis par un
altimètre radar bifréquence (~13 GHz et ~3 ou 5 GHz). Mesure de la rotation de phase, nécessaire
surtout pour corriger les mesures de distance de l'altimètre, et servant également à déduire le
contenu total d'électrons sur la colonne totale. Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 3: Délai de phase du signal GPS‑LEO – principe: différence de délai de phase entre les
signaux émis par des transmetteurs GPS bifréquences (~1,2 et 1,6 GHz) et un récepteur sur orbite
basse en utilisant le GPS pour la navigation. En principe, tout satellite équipé d'un système de
navigation GPS convient. Les informations recueillies concernent le sommet de l'ionosphère et
la plasmasphère, c'est‑à‑dire la couche qui se trouve entre l'altitude du satellite et celle du GPS
(~20 000 km). Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 1: Occultation radio GNSS – principe: réfraction différentielle des signaux de deux
fréquences (~1,2 et 1,6 GHz) transmis par un satellite de navigation du GNSS et captés par un
satellite en orbite basse pendant la phase d'occultation. Dérivée par tomographie du contenu
total d'électrons. Applicable uniquement sur orbite basse.
Méthode 1: Magnétométrie – principe: plus de magnétomètres pour les mesures in situ le long de
la trajectoire du satellite. Applicable sur orbite basse, sur orbite géostationnaire et sur orbite très
elliptique.
Méthode 1: Dérive des ions – principe: mesure de l'ampleur et de la direction du flux d'ions
incident. Le champ électrique est déduit des relations entre le champ électrique, la vitesse
mesurée de la dérive des ions, et la force mesurée du champ magnétique. Mesures in situ le long
de la trajectoire du satellite. Applicable sur orbite basse et sur orbite très elliptique.
ANNEXE. QUALITÉ RÉALISABLE DES PRODUITS SATELLITAIRES
La présente annexe décrit la qualité réalisable des divers produits satellitaires exprimée
en termes d'erreur type1, de résolution horizontale (Δx), de résolution verticale (Δz) et du
cycle d’observation (Δt), compte tenu d'une série d'hypothèses concernant le nombre de
satellite requis pour mener à bien le cycle d’observation indiqué Δt, ainsi que des principales
conditions ou limites possibles d'observation. Ces estimations de la qualité sont fondées sur les
caractéristiques des instruments les plus perfectionnés en cours de développement au moment
de la rédaction du présent guide et qui devraient être mis en service d'ici 2020.
Ces estimations sont réalisées en tenant compte de chacun des principes applicables de
télédétection pour les variables géophysiques appartenant aux huit grandes catégories
suivantes:
b) Nuages et précipitations;
c) Aérosols et rayonnement;
f) Solide terrestre;
g) Chimie de l'atmosphère;
h) Météorologie de l'espace.
1
Prière de noter que l'erreur type utilisée dans la présente partie correspond approximativement à une incertitude
élargie assortie d'un facteur de couverture k = 1, tandis que dans le reste du Guide, un facteur de couverture k = 2 est
généralement utilisé (voir la section 1.6.4.3 du chapitre 1 de la partie I et le document intitulé Évaluation des données
de mesure ‑ Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure (JCGM 100:2008)).
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 177
Incertitude Δx Δz Δt Nbre de
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 1K 20 1 4 3 Air clair
(à ~500 hPa)
GEO Spectroscopie IR 1K 20 1 0,5 6 Air clair
LEO Radiométrie 4K 30 4 4 3 –
MW/submil.
Incertitude Δx Δz Δt Nbre de
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 10 % 20 1,5 4 3 Air clair
(à ~500 hPa)
GEO Spectroscopie IR 10 % 20 2 0,5 6 Air clair
Incertitude Δx Δz Δt Nbre de
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) sat.
Troposphère LEO Lidar Doppler 1 m · s–1 50 0,5 180 1 Air clair
(à ~500 hPa) (non balayeur)
Tableau 5.A.1.4. Qualité potentielle estimée du produit «vecteur vent au‑dessus de la surface
(horizontal)» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Lidar de
LEO rétrodiffusion (non 0,1 km 50 – 360 1 Air clair
balayeur)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Lidar de rétrodiffusion Air clair
LEO 0,1 km 50 – 360 1
(non balayeur)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Basé sur sondage IR 2K 20 – 4 3 Air clair
2. NUAGES ET PRÉCIPITATIONS
Hauteur du sommet Épaisseur optique des Rayon effectif des Intensité des précipitations à
des nuages nuages particules de glace des la surface (liquides ou solides)
nuages
Type de nuages Teneur en eau liquide Hauteur du niveau de Précipitations cumulées (sur
des nuages congélation dans les 24 h)
nuages
Tableau 5.A.2.1. Qualité potentielle estimée du produit «température au sommet des nuages»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Radiométrie IR 2K 1 – 4 3 –
Tableau 5.A.2.2. Qualité potentielle estimée du produit «hauteur du sommet des nuages»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Radiométrie IR 0,5 km 1 – 4 3 –
Spectroscopie De jour
LEO 0,3 km 4 – 8 3
dans la bande A
Spectroscopie De jour
GEO 0,3 km 8 – 0,25 6
dans la bande A
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Canaux VIS
LEO Radiométrie VIS/IR 10 classes 4 – 4 3 indisponibles de
nuit
s.o.
Canaux VIS
GEO Radiométrie VIS/IR 8 classes 12 – 0,1 1 indisponibles de
nuit
182 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Basé sur 10 % 10 6 4 3 À l'intérieur de
sondage IR l'IFOV sondé
Tableau 5.A.2.5. Qualité potentielle estimée du produit «hauteur de la base des nuages»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radar de détection
Orbites
s.o. LEO des nuages (non 0,3 km 50 – 360 1
multiples
balayeur)
Tableau 5.A.2.6. Qualité potentielle estimée du produit «épaisseur optique des nuages»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Lidar de Orbites
LEO rétrodiffusion (non 0,1 50 – 360 1 multiples
balayeur)
Colonne Polarimétrie ondes De jour
totale LEO 0,5 20 – 48 1
courtes
Tableau 5.A.2.7. Qualité potentielle estimée du produit «teneur en eau liquide des nuages»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Radar de 10 % 50 0,3 360 1 Orbites
détection des multiples
nuages (non
balayeur)
Tableau 5.A.2.8. Qualité potentielle estimée du produit «rayon effectif des gouttelettes de
nuages» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Tropo- LEO Radar de 3 µm 50 0,3 360 1 Nuages non
sphère détection des précipitants
nuages (non
balayeur)
Tableau 5.A.2.9. Qualité potentielle estimée du produit «glace des nuages» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Radar de 10 % 50 0,3 360 1 Nuages non
détection des précipitants
nuages (non
balayeur)
Tableau 5.A.2.10. Qualité potentielle estimée du produit «rayon effectif des particules de
glace des nuages» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Radar de 3 µm 50 0,3 360 1 Nuages non
détection des précipitants
nuages (non
balayeur)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radar de détection des
LEO 0,3 km 5 – 120 1 –
précipitations
s.o.
LEO Sondage MW/submil. 1,5 km 30 – 4 3 –
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radar de détection des
LEO 0,3 km 5 – 120 1 –
précipitations
s.o.
LEO Sondage MW/submil. 1,5 km 30 – 4 3 –
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radar de détection
LEO 10 % 5 0,3 120 1 –
des précipitations
Très
8
LEO Sondage MW/submil. 30 % 20 3 3 dépendant
Troposphère (GPM)
des modèles
Très
GEO Sondage MW/submil. 30 % 30 3 0,5 6 dépendant
des modèles
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radar de détection des
LEO 0,5 mm h–1 5 – 120 1 –
précipitations
Très
8
LEO Sondage MW/submil. 1 mm h–1 10 – 3 dépendant
(GPM)
des modèles
Très
Surface GEO Sondage MW/submil. 1,5 mm h–1 10 – 0,5 6 dépendant
des modèles
Convection
GEO Radiométrie VIS/IR 5 mm h–1 10 – 0,1 6
seulement
Produit issu
Fusion LEO/MW
GEO 2,5 mm h–1 10 – 0,1 6 de la fusion
+ GEO/IR
des données
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Produit issu de
Fusion LEO/MW
GEO 5 mm 10 – 3 3 (LEO) + 6 (GEO) la fusion des
+ GEO/IR
Surface données
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Cartographie
LEO 0,10/0,95 FAR/HR 5 – 12 3 –
de la foudre
s.o.
Cartographie
GEO 0,15/0,90 FAR/HR 10 – 0,01 6 –
de la foudre
3. AÉROSOLS ET RAYONNEMENT
Tableau 5.A.3.1. Qualité potentielle estimée du produit «épaisseur optique des aérosols»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Lidar de Air clair
LEO rétrodiffusion 0,01 50 – 360 1
(non balayeur)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Lidar de 1 % 50 0,1 360 1 Air clair
(à ~500 hPa) rétrodiffusion
(non balayeur)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Colonne LEO Lidar de 0,1 g · m–2 50 – 360 1 Clear-air
totale rétrodiffusion
(non balayeur)
Tableau 5.A.3.3. Qualité potentielle estimée du produit «rayon effectif des aérosols»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Lidar de 0,2 µm 50 0,3 360 1 Air clair
rétrodiffusion
(non balayeur)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Lidar de 6 classes 50 0,3 360 1 Air clair
rétrodiffusion
(non balayeur)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Lidar de 1 % 50 0,1 360 1 Air clair
rétrodiffusion
(non balayeur)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Couche
supérieure Radiomètre Intégration sur
LEO 0,2 W · m–2 s.o. – 24 1
de à cavité plusieurs orbites
l'atmosphère
Couche
supérieure Radiomètre Intégration
GEO 0,15 W · m–2 s.o. – 24 6
de à cavité quotidienne
l'atmosphère
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(unit) (km) (km) (h) de sat.
Couche 50 – 720 1 Sans balayage
supérieure
Spectroscopie
de LEO 100 SNR
SW+LW 10 – 168 1 Fauchée limitée
l'atmo-
sphère
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Couche Radiométrie
LEO 4 W · m–2 20 – 4 3 –
supérieure à large bande
de l'atmo- Radiométrie
sphère GEO 4 W · m–2 30 – 0,25 6 –
à large bande
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie Avec l'aide
Couche LEO à large bande 10 W · m–2 20 – 4 3 d'un
supérieure modèle
de Radiométrie Avec l'aide
l'atmosphère GEO à large bande 15 W · m–2 30 – 0,25 6 d'un
modèle
194 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Tableau 5.A.3.10. Qualité potentielle estimée du produit «réflectance des nuages de courtes
longueurs d'onde» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Couche Radiométrie
LEO 5 % 4 – 4 3 –
supérieure ondes courtes
de Radiométrie
l'atmosphère GEO ondes courtes
7 % 8 – 0,1 6 –
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Basé sur Avec l'aide
LEO 10 W · m–2 20 – 4 3
sondage IR/MW d'un modèle
Surface
Basé sur Avec l'aide
GEO 10 W · m–2 20 – 0,5 6
sondage IR/MW d'un modèle
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie ondes Air clair, avec
LEO courtes 20 W · m–2 4 – 4 3 l'aide d'un
modèle
Surface
Radiométrie ondes Air clair, avec
GEO courtes 30 W · m–2 8 – 0,1 6 l'aide d'un
modèle
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie Air clair, avec
LEO ondes courtes à 1 % 10 – 168 1 l'aide d'un
visées multiples modèle
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie
Surface LEO ondes courtes 3 % 8 – 168 1 Air clair
à visées multiples
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Air clair, avec
Radiométrie à large
LEO 15 W · m–2 20 – 4 3 l'aide d'un
bande
modèle
Surface
Air clair, avec
Radiométrie à large
GEO 15 W · m–2 30 – 0,25 6 l'aide d'un
bande
modèle
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Radiométrie IR 3 % 4 – 168 3 Air clair
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Air clair, avec
LEO Radiométrie VIS 10 W · m–2 4 – 4 3 l'aide d'un
modèle
Surface
Air clair, avec
GEO Radiométrie VIS 10 W · m–2 8 – 0,1 6 l'aide d'un
modèle
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Air clair, avec
LEO Radiométrie VIS 10 % 4 – 4 3 l'aide d'un
modèle
Surface
Air clair, avec
GEO Radiométrie VIS 10 % 8 – 0,1 6 l'aide d'un
modèle
196 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Air clair, de jour,
Radiométrie
LEO 0,1 mg · m–3 4 – 8 3 avec l'aide
VIS
d'un modèle
Surface
Air clair, de jour,
Radiométrie
GEO 0,2 mg · m–3 8 – 0,25 6 avec l'aide
VIS
d'un modèle
Tableau 5.A.4.2. Qualité potentielle estimée du produit «matière organique dissoute colorée»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Air clair, de jour,
LEO Radiométrie VIS 0,01 m–1 4 – 8 3 avec l'aide
d'un modèle
Surface
Air clair, de jour,
GEO Radiométrie VIS 0,02 m–1 8 – 0,25 6 avec l'aide
d'un modèle
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Air clair, de jour,
LEO Radiométrie VIS 0,05 g · m–3 4 – 8 3 avec l'aide
d'un modèle
Surface
Air clair, de jour,
GEO Radiométrie VIS 0,1 g · m–3 8 – 0,25 6 avec l'aide
d'un modèle
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 197
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Air clair, de jour,
LEO Radiométrie VIS 0,5 m–1 4 – 8 3 avec l'aide
d'un modèle
Surface
Air clair, de jour,
GEO Radiométrie VIS 1 m–1 8 – 0,25 6 avec l'aide
d'un modèle
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie VIS/NIR Air clair,
LEO 15 % 4 – 8 3
de jour
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Radiométrie IR 0,4 K 8 – 4 3 Air clair
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Tous temps,
Radiométrie
intégration dans
Surface LEO hyperfréquences 0,3 USP 200 – 240 1
l'espace et dans le
(bande L)
temps
198 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Altimétrie radar
Surface LEO 3 cm 50 – 240 2 Tous temps
(sans balayage)
Tableau 5.A.4.9. Qualité potentielle estimée du produit «niveau de la mer à proximité des
côtes (marées)» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Altimétrie radar
Surface LEO 3 cm 50 – 240 2 Tous temps
(sans balayage)
Tableau 5.A.4.10. Qualité potentielle estimée du produit «hauteur significative des vagues»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Altimétrie radar
LEO 0,1 m 50 – 240 2 Tous temps
(sans balayage)
Surface Basé sur
LEO spectrométrie 0,5 m 50 – 240 2 Tous temps
RSO
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Basé sur
Surface LEO spectrométrie 10 degrés 50 – 240 2 Tous temps
RSO
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Basé sur
Surface LEO spectrométrie 10 s 50 – 240 2 Tous temps
RSO
Tableau 5.A.4.13. Qualité potentielle estimée du produit «spectre directionnel des vagues»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Basé sur
Surface LEO spectrométrie 0,1 m2 · Hz–1 · rad–1 50 – 240 2 Tous temps
RSO
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 199
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Radiométrie VIS/IR 10 % 5 – 48 3 Air clair
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Altimétrie radar Tous temps
LEO 25 cm 30 – 720 1
(sans balayage)
Tableau 5.A.4.16. Qualité potentielle estimée du produit «type de glace de mer» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Diffusiométrie radar 5 classes 20 – 12 3 Tous temps
Tableau 5.A.5. Variables géophysiques entrant dans la catégorie «surfaces des terres
émergées (y compris couverture neigeuse)»
Humidité du sol en surface Indice différentiel Couverture neigeuse Couverture des glaciers
normalisé de
végétation
Humidité du sol (dans la zone Proportion des terres Équivalent en eau de la Topographie des glaciers
racinaire) incendiées couverture de neige
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (km) de sat.
LEO Radiométrie IR 2K 8 – 4 3 Air clair
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie Tous temps,
LEO hyperfréquences 0,05 m3 · m–3 30 – 8 3 sensible à la
végétation
Tableau 5.A.5.3. Qualité potentielle estimée du produit «humidité du sol (dans la zone
racinaire)» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie Tous temps,
LEO hyperfréquences 0,05 m3 · m–3 50 0,0001 72 1 avec l'aide
(bande L) d'un modèle
Surface
Imagerie RSO Tous temps,
LEO (bande L) 0,1 m3 · m–3 0,1 0,0001 1 440 1 avec l'aide
d'un modèle
Tableau 5.A.5.4. Qualité potentielle estimée du produit «fraction des terres couvertes de
végétation» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Imagerie Air clair, de jour
LEO optique haute 10 % 1 – 168 4
Surface résolution
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Imagerie
LEO optique haute 20 classes 0,1 – 2 160 4 Air clair, de jour
Surface résolution
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie ondes
LEO 10 % 2 – 168 3 Air clair, de jour
courtes
Radiométrie ondes
GEO 10 % 4 – 72 6 Air clair, de jour
Surface courtes
Imagerie optique
LEO 10 % 0,1 – 168 4 Air clair, de jour
haute résolution
202 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie VIS/NIR Air clair,
LEO 5 % 2 – 168 3
de jour
Tableau 5.A.5.8. Qualité potentielle estimée du produit «proportion des terres incendiées»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie VIS/IR Canaux VIS
LEO 12 % 4 – 4 3 indisponibles de
nuit
Imagerie optique
LEO 10 % 0,1 – 168 4 Air clair, de jour
haute résolution
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Radiométrie IR 10 K 2 – 4 3 Air clair
Surface
GEO Radiométrie IR 20 K 6 – 0,1 6 Air clair
Tableau 5.A.5.10. Qualité potentielle estimée du produit «énergie radiative des incendies»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Radiométrie IR 10 kW · m–2 2 – 4 3 Air clair
Surface
GEO Radiométrie IR 20 kW · m–2 6 – 0,1 6 Air clair
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie 8
LEO 0,15/0,90 FAR/HR 10 – 3 Tous temps
Surface hyperfréquences (GPM)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Radiométrie VIS/IR 10 % 5 – 48 3 Air clair
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Radiométrie Tous temps
LEO 20 mm 10 – 8 3
hyperfréquences
Surface
LEO Diffusiométrie radar 20 mm 20 – 12 3 Tous temps
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Imagerie optique
LEO 20 classes 0,01 – 8 760 4 Air clair, de jour
Surface haute résolution
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Imagerie optique
LEO 20 classes 0,01 – 8 760 4 Air clair, de jour
Surface haute résolution
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Stéréoscopie VIS
LEO 2m 0,01 – 8 760 4 Air clair, de jour
haute résolution
Interférométrie par
LEO 1m 0,01 – 8 760 2 Tous temps
RSO
Surface
Altimétrie radar
LEO 0,2 m 0,2 – 43 800 1 Tous temps
(sans balayage)
Tableau 5.A.5.17. Qualité potentielle estimée du produit «couverture des glaciers» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Imagerie optique Air clair, de jour
LEO 10 % 0,01 – 8 760 4
Surface haute résolution
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Interférométrie
Surface LEO 100 cm 0,01 – 8 760 2 Tous temps
par RSO
6. SOLIDE TERRESTRE
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Altimétrie radar Tous temps,avec
LEO 10 cm 500 – 8 760 2
(sans balayage) l'aide d'un modèle
Surface
Champ Tous temps, avec
LEO 1 cm 100 – 17 520 1
gravitationnel l'aide d'un modèle
Tableau 5.A.6.2. Qualité potentielle estimée du produit «position des plaques tectoniques»
(d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Télémétrie laser 2 cm 500 – 8 760 5 De nuit, air clair
Surface
LEO Récepteur GPS 2 cm 100 – 8 760 24 Tous temps
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
LEO Télémétrie laser 2 mm · a–1 500 – 8 760 5 De nuit, air clair
Surface
LEO Récepteur GPS 2 mm · a–1 100 – 8 760 24 Tous temps
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 205
Tableau 5.A.6.4. Qualité potentielle estimée du produit «champ gravitationnel» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Changement
LEO Gradiométrie 2 mGal 300 – 8 760 1 d'orbite pendant la
Altitude mission
de
l’orbite Changement
Télémétrie
LEO 2 mGal 300 – 8 760 2 d'orbite pendant la
satellite‑satellite
mission
Tableau 5.A.6.5. Qualité potentielle estimée du produit «gradients de gravité» (d'ici 2020)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Gradiométrie Changement
LEO 0,1 E 300 – 8 760 1 d'orbite pendant la
Altitude mission
de
l'orbite Télémétrie Changement
LEO satellite‑satellite 0,1 E 300 – 8 760 2 d'orbite pendant la
mission
7. CHIMIE DE L'ATMOSPHÈRE
Nitrate de
O3 C 2H2 CFC–11 CH2O ClO CO COS HCl HNO3 N2O5 NO2 SF6
peroxyacétyle
Présence
de nuages
BrO C 2H6 CFC–12 CH4 ClONO2 CO2 H2O HDO N2O NO OH SO2
stratosphériques
polaires
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie ondes 10 nmol mol–1 20 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) courtes (balayage de jour
transversal)
LEO DIAL (non balayeur) 3 nmol mol–1 50 0,5 360 1 Air clair
206 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Stratosphère LEO Spectroscopie ondes 20 nmol mol–1 20 5 8 3 De jour
(à ~30 hPa) courtes (balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie UV 40 nmol · mol–1 50 5 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) (balayage de jour
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie TIR
LEO (balayage 30 nmol · mol–1 50 3 4 3 Air clair
Troposphère transversal)
(à ~500 hPa) Spectroscopie TIR
GEO (balayage 50 nmol · mol–1 50 4 0,5 6 Air clair
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie TIR
LEO (balayage 30 nmol · mol–1 50 4 4 3 Air clair
Troposphère transversal)
(à ~500 hPa) Spectroscopie TIR
GEO (balayage 50 nmol · mol–1 50 5 0,5 6 Air clair
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 10 nmol · mol–1 50 4 4 3 Air clair
(à ~500 hPa) (balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 10 nmol · mol–1 50 4 4 3 Air clair
(à ~500 hPa) (balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie UV 25 nmol · mol–1 50 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) (balayage de jour
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 10 nmol · mol–1 50 4 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) ondes courtes de jour
(balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie 40 nmol · mol–1 50 5 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) UV (balayage de jour
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 10 nmol · mol–1 50 4 4 3 Air clair
(à ~500 hPa) (balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 20 nmol · mol–1 50 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) ondes courtes de jour
(balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 10 nmol · mol–1 100 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) ondes courtes de jour
(balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie TIR 10 nmol · mol–1 50 3 4 3 Air clair
(à ~500 hPa) (balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie ondes 5 nmol · mol–1 10 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) courtes (balayage de jour
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Stratosphère LEO Spectroscopie ondes 15 nmol · mol–1 10 5 8 3 De jour
(à ~30 hPa) courtes (balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie
Stratosphère
LEO submil. 30 nmol · mol–1 300 2 72 1 –
(à ~30 hPa)
(balayage au limbe)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie
Stratosphère
LEO submil. 15 nmol · mol–1 300 2 72 1 –
(à ~30 hPa)
(balayage au limbe)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 30 nmol · mol–1 50 3 4 3 Air clair
(à ~500 hPa) (balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Stratosphère LEO Spectroscopie IR 50 nmol · mol–1 50 6 4 3 –
(à ~30 hPa) (balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie IR 10 nmol · mol–1 50 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) ondes courtes de jour
(balayage transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie TIR
LEO (balayage 30 nmol · mol–1 50 3 4 3 Air clair
Troposphère transversal)
(à ~500 hPa) Spectroscopie TIR
GEO (balayage 50 nmol · mol–1 50 4 0,5 1 Air clair
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie 20 nmol · mol–1 50 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) ondes courtes de jour
(balayage
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie ondes 20 nmol · mol–1 50 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) courtes (balayage de jour
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie submil.
LEO 30 nmol · mol–1 300 2 72 1 –
Stratosphère (balayage au limbe)
(à ~30 hPa) Spectroscopie FIR
LEO 20 nmol · mol–1 300 2 72 1 –
(balayage au limbe)
218 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie TIR
LEO (balayage 30 nmol · mol–1 50 3 4 3 Air clair
Troposphère transversal)
(à ~500 hPa) Spectroscopie TIR
GEO (balayage 40 nmol · mol–1 50 4 0,5 6 Air clair
transversal)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie
ondes courtes 0,30/0,80
LEO 50 4 8 3 De jour
(balayage FAR/HR
transversal)
Spectroscopie
ondes courtes 0,40/0,70
GEO 50 4 8 6 De jour
(balayage FAR/HR
transversal)
Stratosphère Spectroscopie
(à ~30 hPa) ondes courtes 0,20/0,85
LEO 300 2 144 1 De jour
(balayage au FAR/HR
limbe)
Spectroscopie IR
0,25/0,80
LEO (balayage au 300 2 72 1 –
FAR/HR
limbe)
Lidar de
0,10/0,95
LEO rétrodiffusion (visée 50 0,1 360 1 –
FAR/HR
nadir)
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Spectroscopie TIR
LEO (balayage 25 nmol · mol–1 50 6 4 3 –
transversal)
Spectroscopie TIR
Stratosphère
GEO (balayage 30 nmol · mol–1 50 8 0,25 6 –
(à ~30 hPa)
transversal)
Spectroscopie TIR
LEO (balayage au 15 nmol · mol–1 300 2 72 1 –
limbe)
CHAPITRE 5. OBSERVATION DES VARIABLES GÉOPHYSIQUES DEPUIS L’ESPACE 219
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Troposphère LEO Spectroscopie UV 20 nmol · mol–1 50 3 8 3 Air clair,
(à ~500 hPa) (balayage de jour
transversal)
8. MÉTÉOROLOGIE DE L'ESPACE
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Occultation Altitude
LEO 5 % 300 3 12 12
radio GNSS 90‑800 km
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Altitude
Ionosphère LEO Occultation radio GNSS 10 % 300 10 12 12
90‑800 km
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Limité à l'orbite
LEO Magnétométrie 0,3 nT 100 – 240 1
du satellite
Magnétosphère
Limité à l'orbite
GEO Magnétométrie 1 nT 100 – 0,25 6
du satellite
Incertitude Δx Δz Δt Nbre
Couche Orbite Technique Conditions
(RMS) (km) (km) (h) de sat.
Limité à l'orbite
LEO Dérive d'ions 10 mV·m–1 100 – 240 1
du satellite
Magnétosphère
Limité à l'orbite
GEO Dérive d'ions 10 mV·m–1 100 – 0,25 6
du satellite
CHAPITRE 6. ÉTALONNAGE ET VALIDATION
6.1.1 Introduction
L'étalonnage est l'opération qui établit une définition quantitative de la réponse de l'instrument
satellitaire à des signaux d'entrée connus et contrôlés1. Les informations d'étalonnage se trouvent
dans une formule d'étalonnage ou dans des coefficients d'étalonnage qui servent à convertir
les lectures instrumentales («visées», originalement sous forme de «signaux analogiques») en
unités physiques (par exemple, valeur de luminance énergétique). L'étalonnage de l'instrument
est une opération préalable essentielle à tout traitement ultérieur des données, en particulier
pour dériver des produits quantitatifs ou pour fusionner les données issues d'instruments
différents (par exemple, pour la production d'images composites). Dans le cas des applications
climatologiques, la nécessité d'un étalonnage précis revêt une importance particulière2 puisque
la détection de tendances légères qui se dégagent sur de longues périodes de temps exige
qu'on puisse comparer les mesures effectuées à l'aide d'instruments différents embarqués
sur des satellites différents et utilisés à des moments différents. L'établissement de jeux de
données climatologiques homogènes dépend de la stabilité des opérations d'étalonnage et de
caractérisation des erreurs.
Les considérations qui suivent s'appliquent à la fois aux instruments passifs et actifs.
L'étalonnage fondé sur des cibles terrestres stables et aux caractéristiques bien définies (appelé
«étalonnage vicariant») peut servir de solution de rechange lorsqu'un instrument satellitaire ne
peut être relié directement à un étalon de référence3 à cause, par exemple, de l'absence à bord
du satellite d'un dispositif d'étalonnage fiable. Il est possible de réétalonner rétrospectivement
les données produites par d'anciens instruments lorsque des informations supplémentaires sur
l'état de ces instruments deviennent disponibles, en recourant par exemple à une comparaison
avec des séries chronologiques anciennes bien connues et soumises à un nouveau traitement.
1
Définition retenue par le Groupe de travail sur l’étalonnage et l’homologation du Comité sur les satellites
d'observation de la Terre (CSOT). (Les termes définis dans la présente partie diffèrent dans certains cas de ceux
définis dans Comité commun pour les guides en métrologie (JCGM, 2012).)
2
Voir par exemple Ohring (2007).
3
Pour en savoir plus sur les normes de référence, voir par exemple Fox (2010).
222 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
Dans le cas des instruments à infrarouge, si on suppose que la réponse des détecteurs du
radiomètre est linéaire, le voltage de sortie sera défini par la formule suivante:
V = α R + V0
où R désigne la radiance d'entrée, α la réceptivité du radiomètre, et V0 la tension de décalage du
système. L'étalonnage consiste à déterminer les valeurs de α et de V0, ce que l'on fait en exposant
le radiomètre à au moins deux cibles de référence présentant des températures de luminance
significativement différentes.
Pour les instruments infrarouges et hyperfréquences, une des cibles de référence est l'espace
lointain, avec une température de 2,725 K. L'observation en visée directe de l'espace lointain
n'est pas toujours possible pour les instruments embarqués sur une plate-forme satellitaire. Par
exemple, les instruments à balayage longitudinal orientés en permanence vers la surface de la
Terre ont besoin d'être équipés d'un sous-réflecteur pour être en mesure de fournir à intervalles
une visée de l'espace lointain. Une source aux caractéristiques bien définies dont la température
se situe dans la portion moyenne à supérieure de la gamme dynamique peut habituellement
servir de deuxième cible. Il s'agit souvent d'un corps noir dont les mesures sont idéalement
rapportées au Système international d'unités (SI) — par exemple, une échelle de luminance
fournie par un institut national de métrologie.
Pour les instruments dans l’ultraviolet, le visible et le proche infrarouge, l'étalonnage à bord
présente des difficultés supplémentaires puisqu'il subira l'influence de plusieurs facteurs. À
l'extrémité inférieure du spectre de puissance des signaux, l'espace lointain constitue une
référence utile à condition que les effets perturbateurs (par exemple, réflexions d'autres
parties du satellite) soient évités. À l'extrémité supérieure du spectre, une source absolue est
généralement remplacée par des diffuseurs solaires qui procurent une référence assez stable. La
Lune peut aussi servir de cible de référence, et présente l'avantage d'être observable sans l'aide
d'un atténuateur; dans ce cas, il faut cependant utiliser en même temps un modèle précis de
la luminance lunaire. Ni le diffuseur solaire ni la Lune ne fournissent un étalon absolu. Un autre
système souvent utilisé consiste en un ensemble de sources lumineuses linéaires d'intensité bien
maîtrisée. Il convient enfin de tenir également compte des effets de polarisation dépendants du
spectre induits par les surfaces réfléchissantes des éléments optiques de l'instrument.
L'étalonnage à bord présente une autre difficulté: il arrive souvent que la structure de
l'instrument ne permette pas l'illumination entière des éléments optiques primaires par les
sources de référence. Par exemple, un radiomètre en orbite géostationnaire stabilisé par rotation
utilise un corps noir interne qui nécessite le recours à un modèle des contributions du télescope
et des éléments optiques d'entrée au rayonnement de fond. Souvent, la source de référence
n'illumine qu'une fraction des éléments optiques de l'instrument, et on l'utilise en conséquence
davantage pour le contrôle de la stabilité que pour l'étalonnage absolu.
L'étalonnage à bord peut être complété par le recours à des cibles stables au sol, utilisées en
guise de cibles de référence dans le cadre d'un processus appelé étalonnage vicariant. La cible
doit être correctement caractérisée pour permettre de déduire la luminance énergétique émise
ou réfléchie dans l'espace. Les effets combinés de la géométrie de visée et, dans le cas des
ondes courtes, de la fonction de distribution de la réflectance bidirectionnelle de la surface et
de l'atmosphère doivent être pris en compte. Il importe également de connaître précisément
le transfert radiatif à travers l'atmosphère, entre le satellite et la source de référence au sol, au
moment du passage du satellite. Dans les cas d'observations en ciel clair, le spectre à ondes
courtes est particulièrement touché par les effets des aérosols, tandis que le spectre à grandes
longueurs d'onde est particulièrement influencé par la présence de vapeur d'eau.
224 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
L'étalonnage vicariant peut faire appel à divers types de cibles: champs de glace polaires
servant de corps noir pour les radiomètres hyperfréquences; champs de neige, reflet solaire,
régions désertiques homogènes et sommet des nuages de convection profonde pour la portion
supérieure de la gamme dynamique visible; océans exempts de toute couverture nuageuse
servant de cibles foncées dans le visible; miroirs de type «coins de cube» pour les radars à
synthèse d’ouverture; étendues de forêt pluviale servant de corps noir pour les diffusiomètres
radar; etc. Les sites d'étalonnage équipés d'instruments d'observations in situ servent à
l'étalonnage d'instruments satellitaires à haute résolution spatiale. Au moment de la mise en
service initiale de la charge utile ou à intervalles réguliers, le survol synchronisé d'une zone cible
par un aéronef et par le satellite constitue un moyen de recueillir des données supplémentaires
d'étalonnage vicariant.
L'interétalonnage des instruments satellitaires est fondé sur le rapport des mesures effectuées à
l'aide de deux instruments distincts. Cette procédure vise deux objectifs:
b) Intégrer les données produites par plusieurs instruments pour générer des séries
chronologiques cohérentes.
b) Les états atmosphériques différents dans la ligne de visée, y compris la présence d'aérosols
et de nuages;
Il convient de noter que les observations simultanées de deux satellites héliosynchrones ne sont
réalisables qu'aux intersections de leurs plans orbitaux, lesquelles correspondent toujours à un
temps solaire local donné et à une latitude donnée généralement haute, au nord ou au sud4.
6.1.7 Correction des erreurs systématiques dans les registres de données à long
terme
Une autre méthode d'interétalonnage des instruments qui exige moins de calculs et qui
s'applique a posteriori aux longues séries de données consiste à simplement comparer la
4
Pour une inclinaison de 98°, la latitude de croisement est supérieure à 70° lorsque les heures de passage au-dessus
de l'équateur (ECT) des deux orbites s'écartent de moins de 8 heures; cette latitude ne diminue sensiblement que
lorsque la différence d'ECT augmente pour s'approcher de 12 heures.
CHAPITRE 6. ÉTALONNAGE ET VALIDATION 225
Pour les applications qui exigent un haut degré d'exactitude et de cohérence entre les divers
registres de données, une correction supplémentaire peut venir s'ajouter à l'étalonnage
opérationnel pour prendre en compte les résultats des plus récentes activités d'interétalonnage.
Le GSICS fournit de telles corrections. Les coefficients d'étalonnage corrigés peuvent être
inclus dans les formats de données de niveau 1b/1.5 à titre d'informations d'étalonnage
supplémentaires.
Bien que l'interétalonnage puisse assurer la cohérence des mesures effectuées par les
différents instruments satellitaires, il n'en assure pas nécessairement la traçabilité au SI, sauf
si un instrument de référence en orbite est rattaché au SI. Il est très difficile de parvenir à
une traçabilité par rapport au SI en orbite puisque la plupart des capteurs se détériorent
physiquement pendant et après le lancement; cette difficulté pose des défis majeurs de
conception des instruments et continue de faire l'objet de recherches pour presque tous les types
de mesures.
226 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
La mission CLARREO (Climate Absolute Radiance and Refractivity Observatory) proposée par
le Conseil national de recherche des États-Unis d'Amérique fait appel à un interféromètre
infrarouge de haute précision doté d'un corps noir de référence d'émissivité élevée utilisant de
multiples cellules de changement de phase pour un thermomètre d’étalonnage rattaché au SI,
un spectromètre dans l’ultraviolet, le visible et le proche infrarouge étalonné par visées solaires
et lunaires, un radiomètre cryogénique à cavité active, et des mesures d'occultation radio. Cette
série d'instruments vise à fournir des mesures absolument identifiables de l'ensemble du spectre
du rayonnement solaire émis et réfléchi par la Terre. La mise en œuvre et le maintien en service
d'une telle mission pourrait servir de point d'ancrage à l'étalonnage et à la traçabilité de la
constellation entière de radiomètres d'exploitation.
Pour assurer la traçabilité des mesures, il convient de tirer parti des instruments qui ne
dépendent pas d'un étalonnage radiométrique, comme les capteurs à occultation radio et les
capteurs à occultation du Soleil ou des étoiles (voir les sections 2.2.4.3 et 2.2.5.1 du chapitre 2 du
présent volume).
La validation est l'opération qui sert à évaluer par des moyens indépendants la qualité des
produits tirés des mesures effectuées par les instruments satellitaires5. La validation des produits
devrait être effectuée par leurs concepteurs, après l'étalonnage des instruments, et sa mise
en œuvre devrait faire l'objet de plans détaillés adaptés aux instruments utilisés. On trouvera
dans le cadre «assurance de la qualité» pour l’observation de la Terre (Fox, 2010) des directives
concernant les informations à fournir sur la qualité des produits.
Les produits géophysiques sont élaborés à partir des données satellitaires (souvent des mesures
de luminance énergétique) par l'application d'un algorithme physique ou empirique. La
comparaison des produits déduits et des tendances qu'ils laissent deviner aux observations
in situ ou aux résultats de la modélisation représente une étape importante du processus
consistant à évaluer et attester la fiabilité des algorithmes d'extraction et à en définir le domaine
d'application.
Une tendance particulière peut être liée à la performance de l'instrument utilisé, et il convient
donc de procéder à une analyse minutieuse de l'étalonnage de l'instrument satellitaire et des
données environnementales avant de pouvoir procéder à toute correction empirique.
5
Définition retenue par le Groupe de travail sur l'étalonnage et l'homologation du CSOT.
CHAPITRE 6. ÉTALONNAGE ET VALIDATION 227
Il convient de noter qu'il peut arriver, pour certains produits satellitaires, qu'aucune mesure
indépendante de validation ne soit disponible, et qu'il faille alors s'en remettre à une évaluation
de l'impact du produit au moment de son utilisation dans une application (par exemple, lors de
l'assimilation dans un modèle de prévision numérique du temps).
Les méthodes de validation des produits dérivés des satellites devraient être conformes aux
meilleures pratiques et reposer sur des protocoles dépendants des variables — par exemple, ceux
mis au point par le Groupe de travail sur l’étalonnage et l’homologation du CSOT. La validation
des paramètres et produits dérivés des satellites peut être réalisée en utilisant les sources
suivantes:
Par exemple, pour faciliter l’élaboration validée de produits satellitaires combinés de température
de surface de la mer, le Groupe sur les données de température de surface de la mer en haute
résolution a élaboré une stratégie de validation complète6 incluant une description détaillée des
protocoles, des stratégies d'harmonisation des concepts de validation adaptés aux différents
capteurs embarqués à bord de satellites et participant à la mesure de la température de surface
de la mer, des besoins en matière de mesures in situ (bouées) servant de sources de données in
situ, et des mesures de contrôle de la qualité des produits.
L'expérience démontre que les résultats de la validation directe sont moins significatifs pour
certains produits dérivés des satellites que pour d'autres. Comme les tests de validation
combinent les effets de diverses sources d'erreurs (produit satellitaire, mesures au sol, méthode
de comparaison), l'erreur due au produit satellitaire lui-même risque d'être difficile à isoler. Pour
certaines variables géophysiques, les mesures au sol risquent d'être plutôt inexactes. Pour les
autres, il est possible que la méthode de comparaison soit trop dépendante de l'environnement
d'observation.
Une méthode possible d'évaluation d'un produit par rapport à une application particulière
consiste donc à évaluer l'impact sur les capacités de l'application. Dans ce cas, l'évaluation reflète
la qualité du produit associée à l'aptitude de l'application à l'utiliser. Par exemple, les modèles
de prévision numérique du temps fondés sur des sondages de la température et de l'humidité
ont pendant quelques décennies laissé conclure à un impact marginal; on n'a commencé à parler
d'un impact positif significatif qu'à partir de l'avènement de l'assimilation directe de la luminance
6
https://w ww.ghrsst.org/products-and-services/product-validation/
228 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
énergétique. Inversement, l'assimilation des vents déduits des mouvements des nuages a au
départ laissé constater un fort impact positif malgré les résultats décevants des exercices de
validation initiaux.
En résumé, la validation nécessite une analyse rigoureuse de toutes les sources d'erreurs et de
toutes les étapes de la méthode de comparaison. Si cette analyse laisse conclure à l'impossibilité
d'isoler l'erreur due au produit satellitaire, l'analyse d'impact demeure un mécanisme de
validation envisageable.
CHAPITRE 7. QUESTIONS TRANSSECTORIELLES
a) Les observations passives de la surface terrestre (par les fenêtres atmosphériques) et des
gaz de l’atmosphère dans les bandes d’absorption;
b) Les observations actives par radar (altimètres, diffusomètres, radars à synthèse d'ouverture
(RSO));
L'utilisation du spectre des fréquences radioélectriques est coordonnée à l'échelle du globe par
l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le Règlement des radiocommunications
est mis à jour par les États membres de l’UIT lors de la Conférence mondiale des
radiocommunications, qui se tient tous les quatre ans. L'UIT réglemente l’attribution de bandes
de fréquences radioélectriques aux différentes applications, connues sous le nom de services,
comme les services de télécommunications fixes et mobiles, les applications mobiles large bande,
la radionavigation, les radars au sol, les dispositifs à courte portée et le reportage électronique
d'actualités. L'UIT classe les applications liées à l'observation de la Terre en deux grandes
catégories: le service d'exploration de la Terre par satellite (SETS) et le service de météorologie
par satellite (Metsat). Bien que certaines bandes soient attribuées à un service sur une base
exclusive, la plupart sont attribuées à plusieurs services, sous certaines conditions (telles que la
limitation du nombre, de la puissance d'émission et de la répartition géographique des sources)
qui visent à éviter les interférences préjudiciables.
Étant donné l'expansion rapide du secteur des télécommunications et ses besoins de spectre
croissants, la protection des fréquences requises pour le STES et le service Metsat a pris une
importance considérable. Diverses préoccupations sont à prendre en compte à cet égard:
a) Le brouillage causé par les émissions incontrôlées dans la bande de fréquences exclusives
du SETS ou du service Metsat, ou par les émissions hors bande voisines des fréquences de la
bande passante;
b) Le partage de bandes de fréquences dans des conditions qui ne sont pas assez rigoureuses
pour garantir une protection fiable;
c) Le désir d'autres services d’utiliser des bandes attribuées auparavant au SETS ou au service
Metsat;
d) La nécessité pour le STES ou le Metsat d'utiliser de nouvelles bandes du fait des avancées
technologiques dans le domaine de la télédétection (par exemple, hyperfréquences
au‑delà de 300 GHz), de l'augmentation du débit des données ou de l'augmentation de la
largeur de bande requise pour les télécommunications.
Pour répondre à ces préoccupations, il convient de se rappeler que les fréquences utilisées pour
les mesures passives ne peuvent être choisies dans n'importe quel segment du spectre: leur
choix est déterminé par des impératifs physiques, et doit correspondre aux crêtes d’absorption
des composantes atmosphériques ou aux canaux fenêtres. Les émissions naturelles sont
230 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
extrêmement faibles comparativement à celles de la plupart des sources artificielles, et sont donc
facilement brouillées. En conséquence, il convient de considérer les bandes radiométriques de
mesures passives comme un patrimoine naturel à préserver.
Le domaine spectral utilisé pour les observations terrestres s'étend de ∼1,4 GHz (par exemple,
pour la mesure de la salinité de l'eau des océans) à ∼2 500 GHz et au‑delà. Les principaux
problèmes se posent pour les fréquences inférieures à 300 GHz. On commence à peine à utiliser
les fréquences supérieures à ∼300 GHz; de plus, comme le continuum de la vapeur d'eau
empêche l'observation de la basse troposphère, la plupart des instruments fonctionnant à
ces fréquences sont conçus pour l'analyse de la chimie de l’atmosphère et utilisent le sondage
au limbe, ce qui les rend moins sensibles aux brouillages émanant de sources au sol. L'UIT a
recensé un nombre limité de bandes attribuées au SETS et dont l'utilisation active est interdite
ou limitée. À mesure que le spectre des fréquences radioélectriques devient plus encombré et
que le débit des données transmises par les utilisateurs augmente, les pressions exercées par la
demande pour les plus hautes fréquences ne cessent d'augmenter, ce qui pousse l'UIT à partager
les bandes du SETS avec les services actifs. Seules quelques bandes étroites sont attribuées
au SETS sur une base exclusive assurant une protection juridique fiable. Cette situation a les
conséquences suivantes:
a) Il arrive souvent que la position des canaux hyperfréquences attribués ne coïncide pas avec
le pic de sensibilité pour la variable géophysique requise, ou avec une région spectrale
exempte de contamination causée par d'autres effets;
b) La largeur de bande protégée peut être étroite au point de donner un piètre rapport
signal‑bruit, ce qui peut obliger les intéressés à envisager l'utilisation d'une bande plus
large, mais non protégée, et à courir ainsi le risque de brouillage.
Malheureusement, les pressions exercées par d'autres utilisateurs du spectre, y compris les
services commerciaux et mobiles, ne cessent d'augmenter. Les groupes d'experts de l'OMM, le
Groupe de coordination pour les satellites météorologiques et les agences spatiales doivent ainsi
suivre l'évolution de la situation à chacune des mises à jour du règlement de l'UIT.
L'attribution des fréquences pour les communications des satellites au sol constitue un autre
enjeu très important. Comme il s'agit d'un usage actif, le règlement de l'UIT est très restrictif en
ce qui concerne les fréquences, les largeurs de bande et la puissance d'émission autorisées. Ces
restrictions ont les conséquences que voici:
a) Coûts d'exploitation plus élevés des stations de réception au sol qui utilisent de faibles
signaux;
CHAPITRE 7. QUESTIONS TRANSSECTORIELLES 231
b) Coût plus élevé puisque l'absence de bandes passantes suffisamment larges pour la
transmission de hauts débits de données oblige à recourir à des bandes de fréquences plus
hautes qui présentent des défis technologiques plus lourds et exigent plus de précautions
en ce qui a trait à l'orientation de l'antenne;
Quoi qu'il en soit, la protection des fréquences est difficile à garantir, et les utilisateurs
rencontrent des difficultés, en particulier dans les zones industrialisées. Le tableau de la présente
section répertorie les bandes de fréquences attribuées pour la transmission des données
à destination et en provenance des satellites météorologiques (OMM/UIT, 2008). Il tient
également compte de la bande 7 850–7 900 MHz, ajoutée après la Conférence mondiale des
radiocommunications de 2012).
7 450 ‑ 7 550 Espace vers Terre, attribution à titre primaire, satellites géostationnaires uniquement
8 025 ‑ 8 400 Espace vers Terre, attribution à titre primaire, pour satellites d'exploration de la
Terrea
18 000 ‑ 18 300 Espace vers Terre dans la Région 2b, attribution à titre primaire,
satellites géostationnaires uniquement
18 100 ‑ 18 400 Espace vers Terre dans les Régions 1 et 3b, attribution à titre primaire,
satellites géostationnaires uniquement
25 500 ‑ 27 000 Espace vers Terre, attribution à titre primaire, pour satellites d'exploration de la
Terrea
Notes:
a Metsat faisant partie du SETS, les applications de Metsat peuvent profiter des bandes attribuées au SETS
(25 500 à 27 000 MHz, par exemple).
b Il s’agit des Régions de l’UIT.
Le Groupe de coordination pour les satellites météorologiques (CGMS) met l'accent sur les
missions soutenues à long terme. Conformément au mandat convenu, il assure la coordination
des constellations de satellites géostationnaires et de satellites à orbite basse à l’appui de l’OMM
et des programmes coparrainés. Mis sur pied en 1972 pour assurer principalement la surveillance
des conditions météorologique par les satellites géostationnaires aux fins des prévisions
232 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
météorologiques, le CGMS a dans un premier temps défini des normes communes pour la
diffusion d'images de faible résolution en format fac‑similé et pour le système international de
collecte de données à l'appui des stations mobiles vues par les différents satellites. Le mandat
du CGMS a été élargi en 1992 pour couvrir les satellites météorologiques à défilement, et le
Groupe porte désormais de plus en plus d'attention aux principaux enjeux des observations
climatologiques. Le mandat convenu décrit les missions à poursuivre à long terme; il sert
de référence pour les contributions prévues des membres participants au Système mondial
d'observation (SMO) conformément aux perspectives d'évolution du SMO à l'horizon 2025
définies par l'OMM. Le CGMS définit des normes techniques, ou pratiques optimales, pour
assurer l'interopérabilité du système global. Il a élaboré des plans d'intervention d'urgence qui
établissent les mesures à prendre en cas de panne de satellite ou d'autres situations imprévues
qui pourraient faire obstacle à la mise en œuvre complète du mandat convenu.
Le Comité sur les satellites d'observation de la Terre (CSOT) a été mis sur pied en 1984 par
le groupe des sept pays les plus industrialisés du monde (G7). Contrairement au Groupe de
coordination pour les satellites météorologiques, il a d'abord mis l'accent sur les satellites
d’observation de la Terre (d'abord Landsat, puis le satellite pour l’observation de la Terre (SPOT)
et le satellite de télédétection de l'Inde (IRS)) en s'intéressant particulièrement aux nouvelles
technologies comme celle des radars à synthèse d’ouverture. Il a ensuite élargi la portée de son
action à l'ensemble des programmes d'observation de la Terre, mais en accordant cependant
moins d'attention à la météorologie, jusqu'à ce que les enjeux climatiques contribuent à
susciter son intérêt pour cette question. Depuis sa mise sur pied, il joue un rôle très actif dans les
domaines de l'étalonnage et de l'homologation par le biais du Groupe de travail sur l'étalonnage
et l'homologation. Les autres groupes de travail du CSOT sont le Groupe de travail sur les
systèmes et services d’information, le Groupe de travail sur le renforcement des capacités et la
démocratie des données, et le nouveau Groupe de travail CSOT/CGMS sur le climat.
a) Composition de l'atmosphère;
d) Précipitations;
Dans les premiers temps de la météorologie satellitaire, le cycle de vie des missions des satellites
météorologiques ne s'étendait que sur quelques années. Les étapes de la définition des missions,
de la conception des satellites, de l'élaboration des systèmes et de la démonstration scientifique
exigeaient chacune un ou deux ans. La période d'exploitation était courte, et le secteur terrien
était souvent sous‑dimensionné.
Phase 0: détermination des besoins des utilisateurs, en collaboration avec la collectivité des
utilisateurs, et définition des spécifications relatives à la mission, c'est‑à‑dire définition des
techniques qui pourront satisfaire aux besoins des utilisateurs. Cette phase s'étend sur 3 à
4 ans environ;
Phase D: intégration de tous les sous‑systèmes, essai du système et lancement. Cette phase
est d'ordinaire accomplie en un an.
Si on ajoute le temps requis pour les processus de prise de décisions et d'approbation ainsi que
pour la mise en service sur orbite, la phase d’élaboration entière s’étend d’ordinaire sur une
quinzaine d’années.
Phase E: la phase d'exploitation s’étend d’ordinaire sur une quinzaine d’années pour un
programme opérationnel utilisant une série de trois ou quatre satellites, incluant une
certaine redondance en cas d'imprévus (la durée de vie typique d'un satellite en orbite
basse est de cinq ans; celle d'un satellite géostationnaire est de sept ans). La durée d'une
génération de satellites est le résultat d'un compromis entre, d’une part, la nécessité
de recueillir de longues séries de données pour amortir le coût de développement et
rentabiliser la courbe d’apprentissage des utilisateurs et, d’autre part, la nécessité de mettre
au point une nouvelle génération d'instruments satellitaires intégrant les derniers progrès
de la technologie.
234 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
La continuité des observations spatiales est devenue un impératif crucial pour la constellation
des satellites météorologiques géostationnaires à partir du moment où la prévision immédiate
et la prévision des phénomènes météorologiques violents, y compris la prévision des cyclones
tropicaux, ont commencé à dépendre de la surveillance par satellite. La transmission des
images GEO en continu nécessite un fonctionnement vingt‑quatre heures sur vingt‑quatre,
une disponibilité élevée, une capacité de transmission en temps quasi réel des données et
une continuité sur le long terme garantis par un programme robuste prévoyant de surcroît
la disponibilité d'équipements de réserve en orbite. Lorsque la constellation de satellites à
défilement a été mise en service et que les modèles de prévision numérique du temps ont
commencé à dépendre de plus en plus des données de sondage par satellite (infrarouges,
hyperfréquences et occultation radio) et d'autres observations satellitaires cruciales, comme
les vents à la surface de l'océan, la continuité opérationnelle s'est imposée également aux
capacités de sondage des satellites sur les orbites du matin et de l'après‑midi, qui sont devenus
la constellation météorologique centrale de satellites en orbite polaire. Une configuration de
base du système d'observation spatiale a été définie et adoptée par les opérateurs de satellites
contribuant aux programmes de l'OMM.
Bien que les opérateurs de satellites aient promis de tout faire pour maintenir la continuité des
observations en orbite géostationnaire et en orbite polaire héliosynchrone, le CGMS a élaboré
un plan de secours à l’échelle du globe (voir la section 7.2.1 et l'encadré ci‑dessous) fournissant
un cadre technique et juridique pour la mise en œuvre de mesures d'urgence fondées sur le
principe de l'«aide aux voisins» en cas de défaillance d'un des éléments de la configuration
opérationnelle.
Pour les satellites géostationnaires, l'assistance d'urgence peut être déployée si le nombre de
satellites en service est suffisant et s'ils sont répartis adéquatement autour de l'équateur (voir
par exemple la figure 4.1 du chapitre 4 du présent volume). Le déplacement d'un satellite d'une
longitude à l'autre exige peu de carburant s'il est effectué suffisamment lentement. En vertu
du plan de secours, plusieurs satellites sont maintenus en position de réserve et peuvent être
déplacés au besoin pour combler un vide grâce à une manœuvre qui s'étalera sur quelques
jours ou quelques semaines, selon le degré d'urgence et la quantité de carburant disponible à
bord. Plusieurs opérations de ce genre ont déjà été réalisées: un satellite Meteosat de secours
a été déplacé pour couvrir l'ouest de l'Atlantique lorsque la mise en service du système de
satellite géostationnaire d'exploitation pour l'étude de l'environnement (GOES) a été retardée
au début des années 1990; un GOES de secours a été utilisé pour couvrir l’ouest du Pacifique
pendant la transition du satellite météorologique géostationnaire (GMS) au satellite de transport
plurifonctionnel (MTSAT), au début des années 2000; et l'océan Indien a été couvert à plusieurs
reprises aux cours des deux dernières décennies par des satellites GOES et Meteosat.
CHAPITRE 7. QUESTIONS TRANSSECTORIELLES 235
La planification d'urgence est plus complexe dans le cas des satellites héliosynchrones. Il faut
beaucoup de carburant pour modifier le plan orbital d'un satellite, et ce type d'opération n'est
pas envisagé sauf en cas de dérive naturelle due à la précession, ou d'interventions destinées
à corriger cette dérive. Le plan d'urgence met donc l'accent sur la disponibilité de satellites de
réserve sur chaque plan orbital, et sur l'espacement régulier des heures de passage au‑dessus de
l'équateur des satellites sur orbites héliosynchrones.
Lorsque l'OMM a adopté les perspectives d'avenir du SMO à l'horizon 2025, la portée du
système opérationnel d'observation par satellite a été élargie pour englober la surveillance du
climat, reflétant à la fois la nécessité de surveiller l'évolution du climat sur une base continue, et la
maturité des systèmes spatiaux, qui étaient passés du stade de la recherche‑développement au
stade opérationnel. Dans la foulée, le CGMS a adopté une nouvelle base de référence incorporant
un certain nombre de missions axées sur la surveillance du climat. La continuité est aussi
cruciale pour la surveillance du climat qu'elle l'est pour les services opérationnels de prévisions
météorologiques. Cependant, les exigences sont différentes puisque l'évolution du climat
s'observe sur des échelles de temps différentes. Tout d’abord, la disponibilité en temps quasi réel
et la prise en compte des lacunes à court terme du cycle d'observation quotidien ne sont pas des
exigences essentielles. Ensuite, il convient d'accorder une attention particulière à la continuité
à long terme et à la stabilité des méthodes de mesure d'une décennie à l'autre. Les principes
élaborés par le Système mondial d'observation du climat (SMOC) pour la surveillance du climat
exigent de prévoir une période de fonctionnement parallèle des satellites qui se succèdent afin
de permettre l'interétalonnage et la traçabilité des données. La stabilité et la traçabilité peuvent
également être assurées en maintenant une mission de référence hautement sécurisée, avec un
satellite de réserve qui sert d'étalon de référence pour tous les autres (voir la section 6.1.9 du
chapitre 6 du présent volume). Ce type de mesure devrait constituer un élément primordial de
l’architecture spatiale pour la surveillance du climat.
L’évolution des besoins des utilisateurs de données satellitaires et les avancées technologiques
spectaculaires dans le domaine de l'espace et de la télédétection exigent une amélioration
constante des systèmes et des instruments satellitaires.
En même temps, les fortes pressions exercées sur les ressources rappellent l'urgence de
chercher à optimiser les efforts déployés à l'échelle mondiale pour garantir la disponibilité d'un
système d'observation exhaustif et pour éviter les redondances au‑delà des marges requises à
236 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION – VOLUME IV
des fins de fiabilité. L'optimisation est également requise dans les domaines de l'élaboration,
de l'homologation et de la transformation viable de produits dérivés, et nécessite le partage,
l'interopérabilité et l'assurance de la qualité des données. L'OMM s'occupe de la coordination
mondiale qui permettra d'assurer une telle optimisation dans le contexte global du Système
mondial intégré des systèmes d'observation de l'OMM (WIGOS), grâce à l’étude continue
des besoins, aux orientation de haut niveau qui guident l’évolution générale du SMO, aux
déclarations d'orientation pour chaque champ d'application et au Plan de mise en œuvre
pour l’évolution des systèmes mondiaux d’observation, lequel regroupe les recommandations
formulées à l'intention des exploitants de systèmes d'observation. Un autre projet digne de
mention est celui de l’architecture pour la surveillance du climat depuis l’espace appuyé par
l'OMM, le CSOT et le CGMS. Ce projet vise à ce que les systèmes d'observation depuis l'espace
puissent satisfaire l'ensemble des besoins en matière de surveillance du climat.
RÉFÉRENCES ET AUTRES LECTURES
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JN 181782