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Volume V – Assurance de la qualité et gestion des
systèmes d’observation
Édition 2018
EAU
CLIMAT
TEMPS
OMM-N° 8
Guide des instruments et des méthodes
d’observation
Volume V – Assurance de la qualité et gestion des
systèmes d’observation
Édition 2018
OMM-N° 8
NOTE DE L’ÉDITEUR
La base de données terminologique de l’OMM, METEOTERM, peut être consultée à l’adresse
http://public.wmo.int/fr/ressources/meteoterm.
Il convient d’informer le lecteur que lorsqu’il copie un hyperlien en le sélectionnant dans le
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OMM-N° 8
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être reproduits sans autorisation, pour autant que la source complète soit clairement indiquée. La
correspondance relative au contenu rédactionnel et les demandes de publication, reproduction ou
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ISBN 978-92-63-20008-2
NOTE
Les appellations employées dans les publications de l’OMM et la présentation des données qui y figurent
n’impliquent, de la part de l’Organisation météorologique mondiale, aucune prise de position quant au
statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières
ou limites.
La mention de certaines sociétés ou de certains produits ne signifie pas que l’OMM les cautionne ou les
recommande de préférence à d’autres sociétés ou produits de nature similaire dont il n’est pas fait mention
ou qui ne font l’objet d’aucune publicité.
TABLEAU DES MISES À JOUR
Partie/
Date chapitre/ Objet de l’amendement Proposé par Approuvé par
section
TABLE DES MATIÈRES
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1.1 GÉNÉRALITÉS
Gestion de la qualité
La gestion de la qualité inclut les principes et le cadre méthodologique des opérations et permet
de coordonner les activités de gestion et de contrôle d’une organisation en matière de qualité.
L’assurance de la qualité et le contrôle de la qualité font partie de tout système pratique de
gestion de la qualité. L’assurance de la qualité, qui a pour but de veiller à ce que les exigences en
matière de qualité soient respectées, inclut toutes les activités planifiées et systématiques lancées
au sein d’un système de gestion de la qualité de façon à ce que ces exigences soient respectées
pour un produit ou un service donné. Le contrôle de la qualité, associé aux éléments employés
pour que les exigences en matière de qualité soient respectées, inclut l’ensemble des techniques
et des activités opérationnelles utilisées dans ce but. Le présent chapitre concerne la gestion
de la qualité associée au contrôle et à l’assurance de la qualité et à la reconnaissance formelle
d’activités de laboratoire, en particulier du point de vue des observations météorologiques du
temps et des variables atmosphériques.
Nous présentons ici la série de normes ISO (Organisation internationale de normalisation) 9000
pour permettre aux intéressés de comprendre la marche à suivre pour mettre en place un
système de gestion de la qualité dans un Service météorologique et hydrologique national
(SMHN). Cette série contient les processus minimaux à intégrer dans un tel système pour
répondre aux conditions de la norme ISO 9001. Nous présentons ensuite la notion de
management total de la qualité selon les directives ISO 9004 en soulignant l’opinion des
usagers et des parties intéressées et donnons un aperçu de la norme ISO/CEI (Commission
électrotechnique internationale) 17025. Nous énonçons les avantages, pour les SMHN et les
centres régionaux d’instruments, d’une accréditation par le biais de cette norme et la nécessité
d’un processus d’accréditation.
Vu que tous les systèmes d’information intègrent des composantes informatiques, la norme
ISO/CEI 20000, concernant la gestion des services informatiques, est également présentée ici.
Des données sont de bonne qualité lorsqu’elles satisfont les besoins exprimés et les besoins
implicites. Ailleurs dans le présent guide figurent, de façon explicite ou implicite, les exigences
en matière d’exactitude, de résolution et de représentativité s’appliquant aux données
météorologiques, principalement pour les applications synoptiques. Il est aussi possible de
présenter des exigences analogues pour d’autres applications. Quelle que soit l’application,
il faut supposer qu’un coût total minimal est aussi une exigence explicite ou implicite. Vouloir
gérer la qualité, c’est veiller à ce que les données répondent, au coût le plus bas possible, à des
exigences (quant à l’incertitude, la résolution, la continuité, l’homogénéité, la représentativité,
le respect des délais, la présentation, etc.) déterminées en fonction de l’application. Toutes les
données recueillies sont imparfaites, mais si leur qualité est connue et vérifiable, elles peuvent
être utilisées à bon escient.
Il n’est pas simple de produire des données météorologiques de bonne qualité et cela ne peut
se faire sans système de gestion de la qualité. Les meilleurs de ces systèmes fonctionnent en
continu et interviennent pour tous les aspects de l’ensemble du système d’observation: de
l’organisation du réseau et de la formation professionnelle associée, en passant par les opérations
d’installation et le fonctionnement des stations, à la transmission et à l’archivage des données.
2 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Ils permettent une rétroaction et un suivi à diverses échelles de temps: des données en temps
réel aux analyses annuelles et aux processus de bout en bout. Les ressources qu’exige une bonne
gestion de la qualité sont proportionnelles au coût de fonctionnement d’un système ou d’un
réseau d’observation, soit en général quelques points de pourcentage du coût global. Sans cette
dépense supplémentaire, les données étant d’une qualité qu’il faut considérer comme inconnue,
leur utilité en sera réduite.
Un système efficace de gestion de la qualité permet de gérer les rapports entre les moyens en
vue de la collecte de données, l’assurance de la qualité des données et leur diffusion auprès des
usagers afin que ceux-ci en reçoivent la quantité voulue. Pour un grand nombre de données
météorologiques, il existe divers cycles de production, de collecte et vérification de la qualité
depuis le terrain jusqu’à la distribution finale aux usagers. Il est essentiel que tous ces cycles
soient identifiés et que le risque de divergence par rapport à la quantité demandée soit réduit
au minimum. Nombre de ces cycles sont liés si étroitement qu’on peut les considérer comme ne
constituant qu’un seul cycle. La plupart des problèmes surgissent lorsqu’il existe divers cycles et
qu’on les considère comme indépendants les uns des autres.
Lorsqu’on obtient une donnée à partir d’un processus de mesure, elle reste une donnée de ce
processus. D’autres processus ultérieurs permettent d’en vérifier la valeur en tant que quantité
demandée, d’utiliser cette donnée dans un processus d’ajustement afin d’obtenir la qualité
voulue ou de la rejeter. Cependant, aucun de ces processus ultérieurs ne modifie la donnée issue
du processus de mesure. Le contrôle de la qualité est le processus visant à vérifier si les processus
aboutissant à la diffusion de la donnée sont corrects et à réduire au minimum le risque de refus
ou d’ajustement de la donnée résultante.
L’assurance de la qualité inclut un contrôle explicite des facteurs qui influent directement
sur les données recueillies et traitées avant d’être diffusées auprès des usagers. Pour les
observations et les mesures, elle inclut le matériel, l’exposition, les procédures de mesure,
l’entretien, l’inspection, l’étalonnage, la création d’algorithmes, la redondance des mesures,
la recherche appliquée et la formation professionnelle. Du point de vue de la transmission de
données, l’assurance de la qualité est le processus établi afin que, pour des données transmises
ultérieurement à une base de données utilisateurs, on établisse des protocoles garantissant que
les usagers ne recueilleront que des données acceptables.
Le contrôle de la qualité est, pour les systèmes de gestion de la qualité, la composante la plus
connue et celle qui en constitue le minimum incompressible. Ce contrôle, qui se compose de tous
les processus mis en place pour susciter la confiance et pour que les données produites aient la
qualité voulue, inclut l’examen des données dans les stations et les centres de données en vue de
vérifier que celles‑ci respectent les objectifs du système de gestion de la qualité et de détecter les
erreurs afin que les données soient étiquetées comme non fiables, corrigées ou, dans le cas des
erreurs importantes, supprimées. Un système de gestion de la qualité devrait comprendre des
procédures de réinsertion dans le processus de mesure et de contrôle de la qualité pour éviter
la répétition des erreurs. L’assurance de la qualité peut s’appliquer en temps réel aux mesures
différées et peut s’intégrer au processus de contrôle de la qualité pour le processus suivant du
système de gestion de la qualité, mais, en général, elle se déroule en temps non réel.
Le contrôle de la qualité en temps réel a lieu habituellement dans la station et dans les centres
d’analyse des données météorologiques. Le contrôle différé de la qualité peut avoir lieu dans
des centres d’analyse, quand il s’agit d’établir une base de données affinée, ou encore dans
des centres climatologiques ou dans des banques de données à des fins d’archivage. Dans
tous les cas, il convient d’adresser les résultats du contrôle de la qualité aux responsables des
observations afin qu’ils puissent leur donner les suites voulues.
1.2 SÉRIE ISO 9000, ISO/CEI 17025, ISO/CEI 20000 ET CADRE DE RÉFÉRENCE
DE L’OMM POUR LA GESTION DE LA QUALITÉ
Le présent chapitre détaille les normes ISO et les rapports qui existent entre elles.
La série ISO 9000 a été conçue pour aider des organisations de tous les types et de toutes les
tailles à mettre en œuvre et à exploiter des systèmes de management de la qualité. Cette série
de normes présente les principes fondamentaux des systèmes de gestion de la qualité et en
définit les conditions (par exemple, exigences et satisfaction de la clientèle). Le concept de
base de cette série est illustré par la figure 1.1. La norme ISO 9001 spécifie les exigences d’un
système de management de la qualité susceptible d’être certifié conformément à cette norme.
La norme ISO 9004 donne des directives en vue de l’amélioration continue du système de
management de la qualité, pour obtenir un système de management total de la qualité. La
norme ISO 19011 donne des orientations pour l’audit du système de management de la qualité.
Toutes ces normes sont présentées plus en détail dans les documents pertinents du cadre de
référence de l’OMM pour la gestion de la qualité.
Le lecteur trouvera ci‑dessous les huit principes de gestion de la qualité sur lesquels repose
implicitement la réussite des SMHN de toutes les tailles et l’amélioration continue de leurs
performances:
a) Souci de la clientèle;
b) «Leadership»;
d) Approche processus;
f) Amélioration continue;
4 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
ISO 19011
Système de
ISO 9000
management
Système de management
de la qualité:
de la qualité: Principes
Lignes directrices
essentiels et vocabulaire
pour l’audit des
systèmes de
management de
la qualité et/ou
ISO 9004
de l’environnement
Systèmes de management de la qualité:
ISO 9001
Modèles
Systèmes de management
d’excellence
de la qualité:
Certification – EFQM
Exigences
– Malcolm
Capacité à répondre aux
Baldridge
besoins des clients
Lignes directrices pour
l’amélioration du rendement EFQM: Fondation européenne pour
la gestion de la qualité
Tous ces principes doivent être documentés et mis en pratique de façon à respecter les exigences
des normes ISO 9000 et 9001 en vue de l’obtention d’une certification. Le principe central de ces
normes est l’approche processus, qu’on peut définir simplement comme étant les activités faisant
appel à des ressources pour transformer les intrants en extrants.
Le système de gestion de la qualité fondé sur les processus est modélisé de façon simple dans la
figure 1.2. L’idée de base est que le mécanisme est susceptible de permettre une amélioration
continue du système et la satisfaction de la clientèle grâce à la mesure des indices des processus
(par exemple, temps de calcul des modèles de prévision numérique du temps, satisfaction
de la clientèle, temps de réaction, etc.), à l’évaluation des résultats, à la prise de décisions
administratives en vue d’améliorer la gestion des ressources et à l’obtention de produits
nécessairement meilleurs.
Amélioration continue
A
Gestion Mesure, analyse
P C
des ressources D et amélioration
Indices
Création
Produits
Besoins du produit Satisfaction
Cette norme indique les exigences de base concernant un système de gestion de la qualité, y
compris les processus d’amélioration et de gestion des plaintes et les analyses de la gestion.
Normalement, ces processus sont intégrés dans le manuel de la qualité. La norme ISO 9001 porte
sur les attributions en matière de gestion plutôt que sur les activités techniques.
Pour obtenir une certification au titre de la norme ISO 9001, l’organisation (SMHN) doit définir et
documenter six processus:
d) Mesures correctives;
e) Mesures préventives;
f) Audit interne.
Il doit en outre exister un manuel de la qualité qui indique la politique (par exemple, le but est
de parvenir à être le chef de file régional en matière de prévision du temps) et les objectifs de
l’organisation (par exemple, amélioration de la prévision du temps: réduction de la probabilité
d’avis erronés) et décrive les cadres des processus et leurs interactions. Des déclarations doivent
être faites concernant:
a) La gestion;
c) L’amélioration continue;
Des exclusions peuvent être prononcées, par exemple en ce qui concerne le développement
(si l’organisation ne réalise aucune activité de développement).
Enfin, les instructions contenues dans la norme ISO 9001 donnent des informations détaillées
sur les étapes à référencer dans la description des processus (par exemple, le lancement
d’une formation sur une station météorologique automatique). Les formulaires et les listes de
vérification sont des outils utiles pour réduire le risque d’oubli de tâches à accomplir.
6 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
1.2.3 ISO 9004: Gestion des performances durables d'un organisme – Approche
de management par la qualité
La norme ISO 9004 présente des directives pour le développement des systèmes de gestion de
la qualité déjà mis en place, afin d’aboutir à l’excellence commerciale. Le principal aspect de la
norme est le passage de la position de la clientèle à la position de parties concernées. Divers
modèles d’excellence peuvent être élaborés au titre des directives ISO 9004, comme le modèle
de la Fondation européenne pour la gestion de la qualité (EFQM)1 ou le Malcolm Baldrige
National Quality Award2. Ces deux modèles sont établis et reconnus dans tous les pays du
monde.
a) «Leadership»;
b) Personnes;
c) Politique et stratégie;
d) Partenariats et ressources;
e) Processus;
i) Performances clefs.
Le modèle Malcolm Baldrige contient sept critères semblables à ceux du modèle de la Fondation,
comme suit:
a) «Leadership»;
b) Planification stratégique;
Manuel de qualité
Descriptions
de processus
Instructions,
formulaires,
listes de contrôle
1
Voir le site Web de la Fondation, à l’adresse http://w ww.efqm.org.
2
Voir le site Web du NIST, à l’adresse http://w ww.nist.gov/baldrige/.
CHAPITRE 1. GESTION DE LA QUALITÉ 7
g) Résultats.
Il n’existe pas de processus de certification pour cette norme, mais une évaluation extérieure
permet d’établir des comparaisons avec d’autres organisations selon le modèle d’excellence
employé (voir aussi la figure 1.1).
1.2.4 ISO 19011: Lignes directrices pour l’audit des systèmes de management
Cette norme, qui sert de guide pour procéder à l’audit des systèmes de management, n’a
pas de caractère réglementaire. Les activités détaillées suivantes servent à réaliser l’audit de
l’organisation:
c) Activités d’audit (lancement de l’audit, préparation et réalisation d’activités d’audit sur site,
préparation du rapport d’audit);
La façon dont un audit est réalisé dépend des objectifs et de la portée de celui‑ci, déterminés par
la direction du client de l’audit. L’objectif principal du premier audit est de vérifier si le système
de management de la qualité est conforme aux exigences de la norme ISO 9001. Dans les audits
ultérieurs, on donne la priorité aux interactions et aux interfaces des processus.
La planification de l’audit publiée par l’organisation devrait indiquer les services concernés de
l’organisation ainsi que les critères, les objectifs, l’endroit, la date et l’heure de l’audit pour en
garantir la mission.
Cet ensemble d’exigences s’applique aux installations, y compris aux laboratoires et aux sites
d’essais, qui souhaitent obtenir une accréditation extérieure de leur compétence en matière de
processus de mesure et d’essai.
La norme ISO/CEI 17025 aligne ses exigences en matière de gestion sur celles de la norme
ISO 9001. Cette norme se divise en deux grandes parties: exigences en matière de gestion et
exigences techniques. Ainsi, le système de gestion de la qualité doit respecter les exigences de
la norme ISO 9001, qui incluent les processus décrits ainsi qu’un manuel de gestion établissant
un lien entre processus et objectifs et énoncé de principes, ces points devant faire l’objet d’audits
réguliers. Tous les processus de laboratoire doivent être approuvés, vérifiés et validés de façon
correcte pour respecter les exigences. En outre, le rôle du représentant de la gestion de la qualité
(gestionnaire de la qualité) et du chef du laboratoire doit être déterminé.
8 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
La mise au point d’analyses d’incertitude pour chacun des processus de mesure, y compris une
traçabilité documentée et vérifiée par rapport aux normes internationales de la métrologie, est
une composante essentielle des exigences techniques.
Les éléments de l’ITIL se divisent en prestation de services et soutien logistique, avec les
processus suivants:
Prestation de services:
b) Gestion financière;
d) Gestion de la disponibilité;
e) Gestion de la capacité.
Soutien logistique:
Une attention particulière a été portée au processus de gestion des changements, qui peut
englober la gestion des déblocages et la gestion des configurations. Normalement, la gestion
des incidents et des problèmes passe par la mise en place d’un service de soutien technique aux
usagers.
CHAPITRE 1. GESTION DE LA QUALITÉ 9
Le cadre de référence est un guide pour les SMHN, et surtout pour ceux qui ont peu d’expérience
d’un système formel de gestion de la qualité. La mise en place d’un système de gestion de
la qualité n’est décrite que brièvement dans la section suivante, sachant que l’OMM ne peut
procéder à aucune certification au titre de la norme ISO 9001.
Les cadres supérieurs définissent une politique et des objectifs en matière de qualité (y compris
un engagement en faveur de la gestion de la qualité) et le personnel doit être suffisamment
formé à la gestion de la qualité pour comprendre le fondement du processus de cette gestion
(voir la section 1.2.2). Chose la plus importante, il faudrait créer une équipe chargée du projet
pour qu’elle gère le passage à un système formel de gestion de la qualité, y compris la définition
et l’analyse des processus employés par l’organisation.
Pour aider l’équipe chargée du projet, on peut donner au personnel responsable de la définition
du processus des instructions comprenant normalement les points suivants:
d) Indiquer ce qui peut être fait pour améliorer constamment les processus.
Vu que la documentation indique ce que fait l’organisation, il faut que les principaux processus
traduisent les fonctions de l’organisation des SMHN. Ces processus peuvent faire partie des
processus cités (voir la figure 1.4), par exemple:
techniques
Systèmes
Installation, exploitation et mise
au point de systèmes techniques,
6 x services de consultation
Production de données,
Activités internationales
Ressources Développement
Veille de l’atmosphère
Conception et mise en œuvre de
Processus
gestion de données
procédures et de méthodes
météorologique
d’appui Conception de modèles de prévision
météorologique numérique et de
la méthodologie correspondante
Développement de l’organisation
et instruments de contrôle
Gestion du personnel, des finances
et des achats
Figure 1.4. Description des processus d’un SMHN (exemple: Deutscher Wetterdienst; OMM,
2005a)
Même si ces processus correspondent aux besoins particuliers des SMHN et donnent naissance à
des sous‑processus, il devrait y avoir des dispositions pour faire face aux incidents (par exemple
les pannes système ou les accidents du personnel).
Les processus doivent être introduits dans l’organisation avec des objectifs clairs en matière
de qualité et l’ensemble du personnel doit être formé de façon à comprendre ces processus, et
notamment l’emploi de procédures et de listes de vérification et la mesure des indicateurs de
processus.
Avant de faire une demande de certification, il faut examiner le système de gestion de la qualité
en procédant à des audits internes des départements et des divisions de l’organisation, pour
vérifier que le système de gestion de la qualité, tel qu’il a été énoncé et promulgué, est conforme.
Ces examens documentés peuvent être effectués sur des produits par des vérificateurs spécialisés
et bien formés. Les exigences et les recommandations concernant ces examens sont présentées
dans la norme ISO 19011 (voir la section 1.2.4).
a) Résultats d’audits;
b) Réactions de la clientèle;
L’accréditation exige des processus et une documentation supplémentaires et, chose la plus
importante, des preuves que le personnel du laboratoire a reçu une formation et maîtrise les
processus et les méthodes à accréditer.
d) Des instructions de travail pour toutes les étapes partielles des processus et des méthodes;
Comme les procédures et les méthodes sont susceptibles de changer plus fréquemment que les
aspects de l’accréditation relatifs à la gestion, les méthodes ne sont généralement pas citées dans
le manuel de gestion. Toutefois, il est fait explicitement référence aux procédures et méthodes
employées dans le manuel de gestion.
Comme il est improbable que tous les aspects de l’accréditation soient couverts lors de la mise en
place du système de gestion de la qualité, il est recommandé de procéder à un audit préalable et
de le coordonner avec l’établissement qui procède à la certification. Lors d’une telle opération, il
est normal que cet établissement:
c) Vérifie la documentation;
a) La documentation;
g) Les analyses d’incertitude concernant des quantités données, les résultats d’essais et les
étalonnages;
h) Des documents servant de preuves (par exemple que le personnel a reçu une formation et
que les quantités sont traçables);
i) Des dossiers (par exemple la correspondance avec la clientèle, les certificats d’étalonnage
produits).
Le groupe d’experts externes peut demander d’autres documents, tous les aspects de
la norme ISO/CEI 17025 étant vérifiés, et ce de façon plus détaillée que dans le cas d’une
certification au titre de la norme ISO 9001.
Outre une inspection des méthodes de travail et du matériel associé, l’évaluation des installations
comprises dans l’accréditation inclura:
b) Une évaluation de l’infrastructure d’appui aux méthodes de travail (bâtiments, accès, etc.).
Il convient aussi de vérifier les points suivants lors de l’évaluation pour s’assurer qu’ils
correspondent aux objectifs imposés par la direction en vue d’une accréditation:
a) Structure organisationnelle;
b) Qualification du personnel;
d) Souci de la clientèle.
Grâce à une accréditation initiale par un établissement de certification indépendant, les SMHN
prouvent leurs compétences en matière de méthodes de mesures et d’essais météorologiques
au titre d’une norme reconnue. Une fois l’accréditation établie, on procède à un audit extérieur
périodique qui donne une preuve supplémentaire que les normes ont été respectées et qui,
chose plus importante, permet à l’organisation de vérifier qu’elle fait face à ses exigences internes
en matière de qualité.
CHAPITRE 1. GESTION DE LA QUALITÉ 13
Une accréditation ayant une portée appropriée donne des possibilités commerciales
d’étalonnage, de vérification et d’évaluation des appareils de mesure.
Les avantages de l’accréditation sont importants pour les organisations qui ne disposent pas
d’un système de gestion de la qualité. Premièrement, l’accréditation certifie le système de
l’organisation et ensuite elle permet d’entamer un processus d’analyse pour accroître l’efficacité
de l’organisation. Par exemple, un élément d’accréditation au titre de la norme ISO/CEI 17025
exige des analyses d’incertitude pour chaque étalonnage et essai de vérification. Ces analyses
quantitatives donnent des informations sur les points pour lesquels on peut obtenir un maximum
d’avantages en employant un minimum de ressources.
Une accréditation ou une certification au titre de tout cadre de gestion de la qualité exige un
enregistrement et des audits périodiques par des experts externes et par l’établissement chargé
de la certification. Ces opérations, qui impliquent des coûts supplémentaires pour l’organisation,
dépendent de la portée de l’accréditation et de la certification.
Si l’on cherche à obtenir une accréditation avant qu’un système efficace de gestion de la
qualité soit en place, on emploie de plus en plus de ressources et des ressources existantes sont
détournées pour établir ce système. On peut aussi prévoir des frais périodiques supplémentaires
pour les audits.
Il existe divers outils bien connus qui facilitent le processus du système de gestion de la qualité
et son amélioration constante. On trouvera ci‑après trois exemples de tels outils: la carte de
pointage équilibrée (Balanced Score card), l’analyse des modes de défaillance et de leurs effets et
Six Sigma.
L’analyse des modes de défaillance et de leurs effets est un moyen d’étudier les causes
manquantes et les anomalies éventuelles ainsi que la probabilité de leur apparition. Cette
méthode peut être utilisée pour analyser les processus de production et les spécifications des
produits. L’objet du processus d’optimisation est de réduire l’ordre de priorité des risques.
La méthode Six Sigma, élaborée dans le secteur des communications, fait appel au contrôle de
processus statistiques pour améliorer la production. Elle a pour objet de réduire les défaillances
des processus au‑dessous d’une valeur donnée.
Différentes étapes jalonnent l’historique d’un instrument en service sur le terrain, notamment
la planification à partir des exigences des utilisateurs, la sélection et l’installation du matériel,
le fonctionnement, l’étalonnage, l’entretien et la formation. Pour obtenir des données qui
répondent à des critères de qualité établis, il faut prendre les mesures nécessaires à chacune de
ces étapes. Dans la présente section, nous décrivons brièvement les facteurs ayant une influence
sur la qualité des données. Le lecteur pourra obtenir davantage de renseignements dans d’autres
chapitres du présent guide et dans d’autres guides et manuels de l’OMM.
14 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Exigences des utilisateurs. Il est possible d’évaluer la qualité d’un système de mesure en
comparant les exigences exprimées par les utilisateurs et la capacité du système à répondre
à ces exigences. Il convient de prendre en compte la compatibilité entre les exigences
des utilisateurs quant à la qualité des données et les performances d’un instrument, non
seulement au cours des étapes de conception et de planification d’un projet, mais aussi
tout au long de l’exploitation. Il faut en outre organiser la mise en œuvre de manière à
optimiser les rapports coûts‑avantages et coûts‑performances. À ce sujet, les utilisateurs,
les spécialistes des instruments et les logisticiens se partagent la responsabilité de faire
concorder les facteurs techniques avec la réalité financière. En particulier, les spécialistes
des instruments doivent étudier les exigences des utilisateurs en matière de qualité des
données afin de pouvoir proposer des caractéristiques réalistes, compte tenu de l’état actuel
de la technique. Cette étape importante de la conception s’appelle l’analyse de la valeur.
Lorsqu’on néglige cette étape, comme c’est souvent le cas, on court le risque de ne pas
pouvoir respecter les critères de coût ou de qualité, voire les deux, et parfois même de faire
échouer le projet, des efforts étant alors déployés inutilement.
Choix des instruments. Il convient de choisir les instruments avec soin, en tenant compte
des exigences en matière d’incertitude, de portée et de résolution (voir les définitions du
chapitre 1 du Volume I), des conditions climatologiques et environnementales à prévoir
en fonction des applications des utilisateurs, des conditions de fonctionnement et de
l’infrastructure technique disponible pour la formation professionnelle, l’installation et
l’entretien. En cas de mauvais choix, on risque d’obtenir des données de piètre qualité,
sans l’avoir anticipé, ce qui peut causer beaucoup de difficultés lorsqu’on s’en apercevra.
Par exemple, en cas de sous‑estimation des caractéristiques, il peut s’ensuivre une usure
et une dérive excessives. D’une manière générale, il ne faudrait utiliser, pour les besoins
de la météorologie, que des instruments de qualité élevée. Le lecteur se reportera aux
informations correspondantes dans divers chapitres du présent guide. De plus amples
détails sur les performances de plusieurs instruments figurent en outre dans les comptes
rendus des comparaisons internationales d’instruments organisées par l’OMM, dans les
rapports des sessions de la Commission des instruments et des méthodes d’observation
et dans les actes d’autres conférences internationales sur les instruments et les méthodes
d’observation.
En cas d’achat de matériel, il faudrait envisager d’imposer au fournisseur de mettre en place des
procédures certifiées d’assurance de la qualité au sein de son organisation, selon les exigences
des SMHN, ce qui réduirait la nécessité d’un essai de réception par la suite. Un prix d’achat
CHAPITRE 1. GESTION DE LA QUALITÉ 15
relativement élevé peut alors se justifier compte tenu des moindres dépenses à consacrer
aux essais en interne ou à l’entretien en exploitation ou encore compte tenu de la qualité du
fonctionnement en service ainsi garantie.
Erreurs instrumentales. Pour obtenir des données de bonne qualité, il est indispensable de bien
choisir les instruments de mesure, mais cela ne suffit pas. Aucune méthode de mesure n’est
parfaite et tous les instruments produisent diverses erreurs systématiques et aléatoires.
Il faudrait donc réduire l’effet de ces erreurs sur les données pour atteindre un niveau de
qualité acceptable en prenant les mesures préventives et correctives utiles. Ces erreurs
varient en fonction du type d’observation; il en est question dans les paragraphes qui
traitent des causes d’erreurs dans divers chapitres du présent guide (voir le Volume I).
Acquisition de données. La qualité des données dépend non seulement de la qualité des
instruments, du choix de leur emplacement et de leur exposition, mais aussi des techniques
et méthodes utilisées pour obtenir les données et les convertir en données représentatives.
Il y a lieu d’établir une distinction entre les mesures automatisées et celles exécutées par
des observateurs. Il convient d’adapter les procédures d’échantillonnage et de calcul de
moyennes aux caractéristiques techniques d’un capteur, et notamment à sa constante de
temps. Pour éliminer les erreurs dues à des sources externes d’interférences et de bruits
électriques, il convient d’utiliser un conditionneur de signal placé entre le capteur et le
système d’acquisition de données. Le lecteur se reportera aux chapitres 1 et 2 du Volume III,
qui présentent l’échantillonnage et le filtrage. Dans le cas de relevés d’instruments manuels,
il est possible que les erreurs de mesure correspondent à des erreurs de conception, de
réglage ou de résolution ou découlent d’une formation inadéquate des observateurs. Quant
aux observations visuelles ou subjectives, les erreurs peuvent provenir d’une mauvaise
interprétation des phénomènes météorologiques due à l’inexpérience des observateurs.
Traitement des données. Des erreurs peuvent aussi provenir des méthodes de conversion ou
des calculs utilisés pour convertir les données d’un capteur en données météorologiques
de niveau II ou III. Citons notamment le calcul de l’humidité à partir de l’humidité relative
ou du point de rosée mesuré et la réduction de la pression au niveau moyen de la mer.
Des erreurs se produisent également lors du codage ou de la transcription de messages
météorologiques, surtout s’ils sont effectués par un observateur.
Contrôle de la qualité en temps réel. La qualité des données dépend des procédures de
contrôle de la qualité en temps réel qu’on applique lors de l’acquisition et du traitement des
données et de la préparation des messages afin d’éliminer les principales sources d’erreurs.
Ces procédures sont particulières à chaque type de mesure, mais elles incluent en général
16 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Contrôle des performances. Étant donné que les procédures de contrôle de la qualité en temps
réel ont des limites et que certaines erreurs peuvent ne pas être détectées, comme les
dérives à long terme des capteurs et les erreurs de transmission de données, les centres
d’analyse météorologique et les administrateurs de réseaux doivent procéder à un contrôle
des performances au niveau des réseaux. Ce contrôle est présenté dans la section 1.8 du
présent chapitre. On trouvera également des informations dans le chapitre 1 du Volume III
et dans OMM (2010). Il importe d’établir des procédures de liaison efficaces entre les
responsables des contrôles et pour l’entretien et l’étalonnage, afin de favoriser une réaction
rapide en cas de rapports d’anomalies ou de pannes par le système de contrôle.
Entretien. L’entretien peut être correctif (en cas de panne), préventif (nettoyage, graissage, etc.)
ou adaptatif (suite à une modification des besoins ou en cas d’obsolescence). La qualité des
données fournies par un instrument dépend en grande partie de la qualité de l’entretien
qui, elle‑même, est principalement fonction des compétences du personnel d’entretien et
des principes de l’entretien. Les capacités, le personnel et le matériel de l’organisme ou du
service chargé de l’entretien doivent correspondre aux types d’instruments et de réseaux
à entretenir. Il y a lieu de prendre en compte plusieurs facteurs tels que le programme
d’entretien, qui doit faire état des trois formes d’entretien (correctif, préventif et adaptatif),
de la gestion logistique et des moyens et installations de réparation, d’essai et de soutien.
Il convient de noter que le coût de l’entretien peut largement dépasser le prix d’achat d’un
équipement (voir le chapitre 1 du Volume III).
appropriées pour maintenir ou améliorer le niveau de qualité des données. Les exigences
quant aux métadonnées sont approfondies dans la section 1.9. On trouvera de plus amples
informations sur les métadonnées dans le chapitre 1 du Volume I (annexe 1.F) et dans OMM
(2017b).
Le Manuel du Système mondial d'observation (OMM, 2015) établit qu’il convient d’appliquer
certaines procédures de contrôle de la qualité à toutes les données météorologiques destinées
à un échange international. Il faut aussi y assujettir toutes les données de niveau I et celles de
niveau II ainsi que la conversion d’un niveau à l’autre. Selon le document OMM (2017a), il faut
que les centres de traitement des données météorologiques appliquent le contrôle de la qualité
à la plupart des messages météorologiques faisant l’objet d’un échange international pour
éliminer les erreurs de chiffrage et en vérifier la cohérence interne ainsi que la cohérence sur les
plans temporel et spatial et compte tenu des limites physiques et climatologiques. Ce document
indique en outre la fréquence minimale et les horaires du contrôle de la qualité.
Le document OMM (2010) présente des directives générales quant aux procédures. Il souligne
l’importance que revêt le contrôle de la qualité effectué dans les stations, puisque certaines
erreurs introduites à ce niveau ne peuvent être corrigées par la suite, et fait valoir les grands
avantages liés à l’automatisation. Le document OMM (1993a) propose des descriptions assez
détaillées des procédures que peuvent utiliser les centres d’analyse numérique, donne des
directives concernant les limites climatologiques, les types de vérification de cohérence interne
et les comparaisons avec les stations voisines ainsi qu’avec des analyses et des pronostics, et
présente de brèves remarques sur les probabilités de rejet de données correctes et d’acceptation
de données erronées compte tenu de la distribution statistique connue des erreurs.
Le contrôle de la qualité tel qu’il est précisément défini à la section 1.1 s’applique en temps
réel ou quasi réel au processus d’acquisition et de traitement des données. Dans la pratique,
la responsabilité de ce contrôle est affectée à différents points du processus. Il peut s’agir
de stations, lorsque l’acquisition comporte une opération manuelle, ou de divers centres de
traitement des données.
Des procédures d’assurance de la qualité doivent être introduites et réévaluées lors des étapes de
mise au point de nouveaux capteurs ou systèmes d’observation (voir la figure 1.5).
Il est attendu de l’observateur ou du responsable de la station qu’il veille à ce que les données
transmises aient bien subi un contrôle de la qualité. Il convient à ce sujet de mettre en place des
procédures établies devant lui permettre d’assumer cette responsabilité. Il s’agit là d’une fonction
bien précise qui s’ajoute à celles relatives à l’entretien et à la tenue des documents:
Contrôle
Stratégie
des SMN
Usagers/
Clients
internes/
externes
Processus Évaluation
des SMN des besoins
Non
À changer
?
QA: Mesures
préventives Développement
Essais Vérification
QC: Maintenance
préventive des Acquisition/
stations production Validation
météorologiques de données
automatiques
QC: Contrôle
Gestion/
des câbles de
transfert
transmission
des données
de données
Archivage
c) Il convient d’effectuer des vérifications temporelles pour s’assurer que l’évolution depuis
la dernière observation est vraisemblable, surtout lorsque les observations n’ont pas été
effectuées par le même observateur;
d) Il convient de bien vérifier tous les calculs arithmétiques ainsi que toutes les consultations
de tables;
e) Il convient de vérifier le contenu des messages et autres relevés par comparaison avec les
données d’origine.
CHAPITRE 1. GESTION DE LA QUALITÉ 19
Dans les stations météorologiques automatiques, il faudrait faire appel au logiciel pour exécuter
quelques‑unes des vérifications citées ci‑dessus ainsi que des vérifications techniques sur les
performances du système. Le chapitre 1 du Volume III traite ce sujet.
Pour l’essentiel, les procédures de contrôle de la qualité s’appliquant aux données de surface
s’appliquent aussi aux données aérologiques. Des contrôles devraient être effectués afin
d’obtenir une cohérence interne (tels les gradients et les cisaillements), climatologique et
temporelle, en harmonie avec les observations de surface normales. Pour les opérations
de radiosondage, il est crucial que l’étalonnage de référence soit vérifié explicitement et
délibérément. Le message doit également être vérifié avec les données observées.
L’automatisation du contrôle de la qualité dans une station est particulièrement utile pour les
données d’observation en altitude.
Il convient que les données subissent une vérification en temps réel ou la plus proche possible
du temps réel à la première étape et aux étapes suivantes où elles sont reçues et utilisées. Il est
fortement conseillé d’appliquer les mêmes vérifications urgentes à toutes les données, qu’elles
soient utilisées ou non en temps réel, car un contrôle de la qualité effectué ultérieurement tend
à être moins efficace. Lorsqu’on dispose de procédures automatiques, il faudrait évidemment
les utiliser. Il est cependant possible d’effectuer certains contrôles de la qualité sans l’aide d’un
ordinateur ou seulement avec une assistance informatique partielle. Le principe est qu’il convient
de vérifier chaque message, de préférence à chaque étape du cheminement des données.
Habituellement, les vérifications déjà effectuées dans une station sont répétées dans les
centres de données, éventuellement sous une forme plus élaborée faisant appel à des moyens
automatiques. De plus, les centres de données ont en général accès à d’autres données du
réseau, ce qui rend possible une vérification spatiale par comparaison avec les observations
provenant de stations voisines ou encore avec les champs analysés ou prévus. Il s’agit là d’une
méthode très efficace, qui constitue la contribution distinctive d’un centre de données au
contrôle de la qualité.
Lorsque des erreurs sont décelées, il convient de rejeter des données ou de les corriger en
consultant l’expéditeur ou encore de les corriger dans le centre même par déduction. Cette
dernière solution risque évidemment d’introduire des erreurs supplémentaires, mais elle est
néanmoins acceptable dans de nombreux cas. Dans la base de données, il convient d’adjoindre
un indicateur aux données ainsi corrigées. Ces données ne devraient être utilisées qu’avec
prudence.
Le processus de contrôle de la qualité produit des données de qualité établie que l’on peut
ensuite utiliser pour l’exploitation en temps réel et pour alimenter une banque de données. Par
ailleurs, ce processus devrait permettre de regrouper les informations sur les erreurs décelées.
Il est bon de mettre en place, lors de la première étape du traitement des données ou à l’étape
suivante, un système permettant, en cas d’erreur, d’envoyer immédiatement en retour une
information vers le point d’origine des données et d’établir un rapport que l’administrateur
réseau utilisera lors du contrôle des performances dont il est question ci‑après. Il vaut mieux
qu’une telle opération soit effectuée par un centre régional disposant d’un accès immédiat aux
stations.
Les procédures détaillées décrites dans OMM (1993a) servent de guide en ce qui concerne
le contrôle de la qualité des données destinées à un échange international, selon les
recommandations figurant dans OMM (2017a).
20 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Un certain degré de qualité ne peut être maintenu qu’à condition qu’il soit possible de remonter
à la source des erreurs pour prendre des mesures correctives. Dans le cas des données provenant
de stations dotées de personnel, cette opération donne de très bons résultats en temps quasi
réel, non seulement parce qu’il est possible de corriger les erreurs, mais aussi parce le personnel
peut en déceler la source et empêcher qu’elles se répètent.
Dans les centres de données ou d’autres centres d’exploitation, il convient de charger une
personne de maintenir la communication en temps quasi réel avec les stations ainsi que
d’entretenir de bons rapports de travail avec le personnel des stations, ce qui est fort utile lorsque
des données erronées sont détectées.
Un registre des performances régulièrement tenu, généralement tous les jours et tous les mois,
constitue un outil particulièrement important pour la gestion d’un réseau ou d’une station.
L’objectif du contrôle des performances est la vérification continue de la qualité des stations
d’observation et de chaque système d’observation, comme dans le cas de la mesure de la
pression ou du réseau de radiosondage.
a) Il convient, à partir des avis diffusés par les centres de données, d’enregistrer le nombre et
le type des erreurs détectées grâce au contrôle de la qualité;
b) Il convient de regrouper les données de chaque station en ensembles synoptiques pour des
périodes données, puis d’utiliser ces ensembles pour déceler des différences systématiques
entre stations voisines, tant dans les champs spatiaux que dans les séries chronologiques
comparatives. Il est utile d’établir des statistiques concernant les différences moyennes et
les différences dispersées, sachant que les analyses graphiques donnent de bons résultats
dans ces cas;
c) Il convient d’obtenir des stations d’observation des comptes rendus sur les défauts du
matériel ou sur d’autres aspects relatifs aux performances.
Ces types de renseignements permettent de déceler avec beaucoup d’efficacité les défauts
systématiques propres aux performances, mais aussi de choisir des mesures correctives adaptées.
Ce sont des indicateurs efficaces de nombreux facteurs ayant une influence sur la qualité des
données, tels que les modifications d’exposition ou d’étalonnage, la détérioration du matériel,
les variations de qualité des consommables ou la nécessité de perfectionner le personnel. Ils sont
particulièrement importants en tant qu’indicateurs de confiance pour le matériel automatique.
Il convient d’utiliser les résultats du contrôle des performances pour informer les stations
d’observation en retour, ce qui est un élément important pour maintenir un bon niveau de
motivation. Ces résultats indiquent aussi quand il y a lieu de réparer ou d’améliorer le matériel
d’observation.
Autrefois, on créait des réseaux d’observation principalement pour répondre aux besoins
en données de la prévision du temps. Le contrôle de la qualité en exploitation visait
principalement à déceler les valeurs aberrantes et comportait rarement des vérifications
portant sur l’homogénéité des données et sur la cohérence des séries chronologiques. L’intérêt
majeur accordé aux changements climatiques, surtout en raison de l’inquiétude suscitée par
l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, a modifié cette situation. Des tests
d’homogénéité des données ont révélé que, parmi les changements climatiques apparents,
beaucoup pouvaient être attribués aux inhomogénéités des séries chronologiques, qui
découlaient uniquement de modifications touchant l’exploitation des systèmes d’observation.
Dans la présente section, nous tentons de résumer les causes de ces inhomogénéités et nous
proposons quelques lignes directrices relatives aux informations sur les données, appelés
métadonnées, dont il faudrait disposer pour pouvoir veiller à l’homogénéité des données et faire
des recherche sur les changements climatiques.
L’étude concernant les changements apportés aux radiosondes (OMM, 1993b) illustre la gravité
du problème et donne un bon exemple du travail minutieux qu’il faut accomplir pour apporter
des solutions.
Les changements dans les relevés de la température en surface lorsque des stations dotées de
personnel sont remplacées par des stations météorologiques automatiques, et dans les relevés
aérologiques lorsqu’on remplace des radiosondes, sont des causes particulièrement importantes
d’inhomogénéité des données. On en est à présent tout à fait conscient et l’on peut en principe
les anticiper et les corriger. On peut néanmoins utiliser le contrôle des performances pour
confirmer l’efficacité des corrections apportées, voire pour élaborer de telles corrections.
1.9.2 Métadonnées
Une base de métadonnées contient des renseignements sur l’installation initiale et sur les mises
à jour correspondant aux changements intervenus. Les principaux éléments en sont notamment
les suivants:
vii) Observateur;
xi) Qualité des données (sous la forme d’un indicateur ou d’une incertitude).
3
Il convient de joindre des cartes et des plans d’échelle adaptée.
CHAPITRE 1. GESTION DE LA QUALITÉ 23
Le document OMM (1994) présente une analyse fort utile des exigences en la matière,
comprenant des exemples relatifs aux effets des changements sur les procédures d’observation et
une explication des avantages qu’apportent des métadonnées de bonne qualité pour obtenir, à
partir de jeux de données discontinus, un relevé climatologique fiable. Il est possible de résumer
comme suit les éléments fonctionnels fondamentaux du système de gestion d’une base de
métadonnées:
c) Il convient d’établir une libre communication entre les personnes chargées de la collecte
de données et les chercheurs afin de mettre en place des mécanismes de rétroaction
permettant de repérer les problèmes touchant les données, de les corriger ou du moins
de les documenter et d’améliorer la documentation ou de la compléter afin de répondre
aux besoins des utilisateurs qui n’avaient pas été prévus au départ (groupes de travail, par
exemple);
d) Il convient d’établir une documentation détaillée, commode et facilement disponible sur les
procédures, les justifications, les essais, les hypothèses et les problèmes connus relatifs à la
construction d’ensembles de données à partir de mesures.
Tous les facteurs ayant une influence sur la qualité des données, décrits dans la section 1.6,
concernent la gestion des réseaux. Il convient en particulier d’y intégrer les mesures correctives à
prendre en fonction des performances qui ressortent des procédures de contrôle de la qualité et
du contrôle des performances.
Les réseaux sont définis dans OMM (2015) et des directives générales quant à leur gestion
sont présentées dans OMM (2010), y compris la structure et les fonctions d’un service chargé
de la gestion d’un réseau. Les pratiques de la gestion de réseaux varient grandement selon les
dispositions administratives locales.
L’administrateur du réseau devrait suivre de très près les procédures ainsi que les résultats
obtenus en ce qui concerne tous les facteurs ayant une influence sur la qualité dont il est question
dans la section 1.6, en tenant compte des considérations suivantes:
a) Les systèmes de contrôle de la qualité présentés à la section 1.1 constituent des éléments
essentiels au bon fonctionnement de tout réseau météorologique et devraient représenter
une priorité pour les utilisateurs de données et l’administrateur du réseau;
c) L’inspection des stations d’observation, décrite ci‑après, constitue aussi une composante de
la gestion des réseaux;
d) L’entretien du matériel peut faire partie des fonctions relevant directement du service
chargé de la gestion d’un réseau. Dans le cas contraire, le service en question et le bureau
chargé du matériel devraient travailler en collaboration très étroite;
1.10.1 Inspections
Les rapports d’inspection comprennent une partie des résultats découlant du contrôle des
performances.
Il est tout à fait conseillé d’établir des procédures d’inspection complètes et systématiques, de
les décrire de façon exhaustive dans des manuels d’inspection et d’entretien et de demander aux
inspecteurs de les appliquer. De telles procédures devraient inclure des rapports détaillés des
visites d’inspection précédentes et des mesures de suivi.
L’inspecteur devrait veiller en particulier aux aspects suivants du fonctionnement d’une station:
a) Performances des instruments: il convient d’étalonner les instruments qui en ont besoin
à l’aide d’un étalon approprié. Cela s’applique en tout premier lieu aux instruments de
mesure de la pression atmosphérique, puisque tous les baromètres des stations peuvent
présenter une certaine dérive. Il convient de vérifier les appareils enregistreurs mécaniques
et électriques selon des procédures bien définies. Il convient de soumettre le matériel
complexe, tel que stations météorologiques automatiques et radars, à divers tests de
vérification physiques et électriques. Les anémomètres et les abris météorologiques sont
CHAPITRE 1. GESTION DE LA QUALITÉ 25
c) Exposition: il convient de consigner par écrit toute modification des alentours de la station
et de la corriger en temps utile, si cela est possible. Il faut parfois envisager un changement
d’emplacement.
Parmi les objectifs d’un programme d’inspection des stations dotées de personnel figure la
nécessité de maintenir l’intérêt et l’enthousiasme des observateurs. L’inspecteur doit faire preuve
de tact et d’enthousiasme, exercer une fonction d’information et savoir obtenir le concours
d’autrui.
Il est essentiel d’enregistrer par écrit, en indiquant la date, toutes les modifications observées au
cours d’une inspection, de manière à ce qu’il soit possible d’établir l’historique de la station, ce
qui servira ultérieurement dans les études climatologiques et d’autres applications.
En général, on ne peut pas déterminer la fréquence optimale des visites d’inspection, même pour
un type donné de station. Cela dépend des compétences des observateurs et de la qualité du
matériel, de la rapidité avec laquelle le matériel et l’exposition de la station se détériorent et aussi
des changements de personnel et d’installations dans la station. Ainsi, un intervalle de deux ans
peut être suffisant pour une station bien établie, tandis qu’un intervalle de six mois peut convenir
pour une station météorologique automatique. Certains types de stations requièrent des critères
d’inspection spéciaux.
Selon ses compétences, l’inspecteur ou l’équipe d’inspection peut être appelé à effectuer
une partie de l’entretien du matériel. En général, l’entretien devrait être organisé suivant un
programme, tout comme le sont les inspections. Cette question n’est pas examinée ici, car les
exigences et les types de programmes pouvant y répondre sont très divers.
RÉFÉRENCES ET AUTRES LECTURES
Deming, W.E., 1986: Out of the Crisis: Quality, Productivity and Competitive Position. University of Cambridge
Press, Cambridge.
Kaplan, R.S. et D.P. Norton, 1996: The Balanced Scorecard: Translating Strategy into Action. Boston, Harvard
Business School Press.
Miller, P.A. et L.L. Morone, 1993: Real time quality control of hourly reports from the automated surface
observing system. Preprints of the Eighth Symposium on Meteorological Observations and
Instrumentation. Boston, American Meteorological Society, p. 373‑378.
Organisation internationale de normalisation, 2005: Systèmes de management de la qualité – Principes
essentiels et vocabulaire, ISO 9000:2005, Genève.
———, 2008: Systèmes de management de la qualité – Exigences, ISO 9001:2008, Genève.
———, 2009: Gestion des performances durables d'un organisme – Approche de management par la qualité,
ISO 9004:2009, Genève.
———, 2011: Lignes directrices pour l'audit des systèmes de management, ISO 19011:2011, Genève.
Organisation internationale de normalisation/Commission électrotechnique internationale, 2005: Exigences
générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais, ISO/CEI 17025:2005,
Genève.
———, 2011: Technologies de l'information – Gestion des services – Partie 1: Exigences du système de management
des services, ISO/CEI 20000‑1:2011, Genève.
———, 2012: Technologies de l'information – Gestion des services – Partie 2: Guide pour l'application des systèmes
de management des services, ISO/CEI 20000‑2:2012, Genève.
Organisation météorologique mondiale, 1988: Practical experience of the operation of quality evaluation
programmes for automated surface observations both on land and over the sea (M. Field
et J. Nash). Papers Presented at the WMO Technical Conference on Instruments and Methods of
Observation (TECO‑1988). Instruments and Observing Methods Report No. 33
(WMO/TD‑No. 222), Genève.
———, 1993a: Guide du Système mondial de traitement des données (OMM‑N° 305), Genève.
———, 1993b: Historical Changes in Radiosonde Instruments and Practices (D.J. Gaffen). Instruments and
Observing Methods Report No. 50 (WMO/TD‑No. 541), Genève.
———, 1994: Homogeneity of data and the climate record (K.D. Hadeen et N.B. Guttman). Papers Presented
at the WMO Technical Conference on Instruments and Methods of Observation (TECO‑94).
Instruments and Observing Methods Report No. 57 (WMO/TD‑No. 588), Genève.
———, 2005a: WMO Quality Management Framework (QMF). First WMO Technical Report (édition révisée)
(WMO/TD‑No. 1268), Genève.
———, 2005b: Guidelines on Quality Management Procedures and Practices for Public Weather Services. PWS‑11
(WMO/TD‑No. 1256), Genève.
———, 2010 (mise à jour en 2017): Guide du Système mondial d’observation (OMM‑N° 488), Genève.
———, 2015 (mise à jour en 2017): Manuel du Système mondial d'observation (OMM‑N° 544), Volume I,
Genève.
———, 2017a: Manuel du Système mondial de traitement des données et de prévision (OMM‑N° 485), Volume I,
Genève.
———, 2017b: Norme relative aux métadonnées du WIGOS (OMM‑N° 1192), Genève.
CHAPITRE 2. ÉCHANTILLONNAGE DES VARIABLES MÉTÉOROLOGIQUES
2.1 GÉNÉRALITÉS
Le présent chapitre est une initiation à ce domaine complexe, à l’intention des non‑spécialistes
qui ont besoin de suffisamment de connaissances pour le comprendre de façon générale et saisir
l’importance des techniques pertinentes.
b) On peut se livrer à une étude plus fouillée en faisant appel à la théorie de l’analyse des séries
chronologiques, à la notion de spectre des fluctuations et au comportement des filtres; la
démarche s’impose afin de résoudre le problème plus complexe que constitue l’emploi
d’instruments aux temps de réponse relativement courts pour mesurer convenablement la
moyenne ou le spectre d’une grandeur fluctuant rapidement — dont le vent est l’exemple
type.
Il est donc logique de commencer par des exposés sur les séries chronologiques, les spectres
et les filtres (sections 2.2 et 2.3). La section 2.4 contient des conseils pratiques touchant
l’échantillonnage. Les indications données reposent le plus souvent sur l’hypothèse que les
intéressés ont les moyens d’appliquer des techniques numériques et de traitement automatique.
Il faut avoir présent à l’esprit qu’on n’échantillonne jamais une grandeur atmosphérique
elle‑même, mais les sorties du capteur avec lequel on la mesure. La distinction est importante
parce que les capteurs ne reproduisent pas exactement la variable observée. Ils réagissent en
général plus lentement que l’atmosphère ne change et ils ajoutent un bruit au signal d’entrée.
Leur fonctionnement présente des particularités généralement gênantes, comme la dérive de
l’étalonnage ou le fait qu’ils répondent de manière non linéaire, qu’ils influent sur la grandeur
qu’ils mesurent et qu’ils tombent plus souvent en panne qu’ils ne le devraient, mais on se limitera
ici à l’analyse de la réponse du capteur et à l’addition du bruit.
Il existe de nombreux ouvrages résumant ce qu’il y a lieu de savoir sur la conception des systèmes
d’échantillonnage ou sur l’analyse des données échantillonnées; le lecteur consultera par
28 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
exemple avec profit ceux de Bendat et Piersol (1986), d’Otnes et Enochson (1978), ou encore
de Pasquill et Smith (1983), de Stearns et Hush (1990), de Kulhánek (1976) et de Jenkins et
Watts (1968).
2.1.1 Définitions
Les définitions ci‑après ont été retenues aux fins du présent chapitre:
Échantillonnage. Processus par lequel s’obtient une suite discrète de mesures d’une grandeur.
Échantillon. Mesure isolée, extraite généralement d’une série de lectures ponctuelles d’un
capteur. Cette définition diffère de celle ordinairement utilisée par les statisticiens: jeu de
nombres ou de mesures appartenant à une population.
Mesurage. Selon l’ISO, «ensemble d’opérations ayant pour but de déterminer la valeur d’une
grandeur». Dans son acception courante, ce terme, souvent remplacé par mesure, peut
servir à désigner la valeur soit d’un échantillon, soit d’une observation.
Lissage. Processus consistant à atténuer les composantes à hautes fréquences du spectre sans
modifier sensiblement les basses fréquences; le but visé est généralement d’éliminer le bruit
(erreurs aléatoires et fluctuations dépourvues d’intérêt pour l’application considérée).
Filtre. Dispositif servant à atténuer ou sélectionner toute fréquence choisie; le lissage s’effectuant
avec un filtre passe‑bas, on emploie souvent indistinctement les deux termes lissage et
filtrage en ce sens. Il existe cependant aussi des filtres passe‑haut et passe‑bande. Le filtrage
peut provenir d’une caractéristique de l’instrument, telle que son inertie, ou s’opérer
électroniquement ou numériquement.
Pour que les observations soient représentatives, les capteurs sont installés à des hauteurs
normalisées en des endroits bien dégagés et les échantillons sont traités de manière à établir
des valeurs moyennes. Dans quelques cas, les capteurs, tels que les transmissomètres, procurent
intrinsèquement des moyennes spatiales et cela contribue à la représentativité de l’observation.
L’observation humaine de la visibilité en fournit une autre illustration. On ne reviendra cependant
plus à partir d’ici sur l’échantillonnage spatial, pour se concentrer sur l’échantillonnage dans le
temps de mesures ponctuelles.
La portée de ces échelles est limitée dans l’atmosphère. À l’une des extrémités du spectre, les
échelles horizontales ne peuvent pas être plus longues que la circonférence de la Terre, soit
environ 40 000 km. Pour la météorologie, les échelles verticales ne dépassent pas quelques
dizaines de kilomètres. Dans la dimension temporelle par contre, les échelles les plus longues
sont climatologiques et, théoriquement, illimitées, mais en pratique la plus longue période
n’excède pas la durée des relevés existants. À l’autre extrémité, la dissipation visqueuse de
l’énergie de turbulence en chaleur fixe une limite inférieure. Près de la surface de la Terre, cette
limite se situe à une longueur d’onde de quelques centimètres et croît avec l’altitude pour
atteindre quelques mètres dans la stratosphère. Dans la dimension temporelle, ces longueurs
d’onde correspondent à des fréquences de dizaines d’Hertz. Il est exact de dire que les variables
atmosphériques sont limitées en bande passante.
La figure 2.1 représente schématiquement le spectre d’une grandeur météorologique, telle que la
vitesse du vent, hypothétiquement mesurée à un endroit et un moment particuliers. L’ordonnée,
communément appelée énergie ou densité spectrale, est liée à la variance des fluctuations du
vent à chaque fréquence n. Dans ce spectre, l’énergie est minimale pour l’échelle moyenne à
environ un cycle par heure, entre des pics pour l’échelle synoptique à environ un cycle en quatre
jours et à la microéchelle au voisinage d’un cycle par minute. Les plus petites longueurs d’onde
sont de quelques centimètres et les fréquences les plus élevées de plusieurs dizaines d’Hertz
La présente section est destinée à initier le profane aux principes directeurs de l’analyse des
séries chronologiques qui sont la base d’une bonne pratique de l’échantillonnage. Ils revêtent
dans le contexte du présent guide un intérêt particulier pour la mesure du vent, mais les mêmes
questions se posent à l’égard de la température, de la pression et d’autres grandeurs. Leur
importance pour les observations météorologiques courantes s’est accrue avec l’apparition du
mesurage automatique car il est alors devenu possible d’obtenir fréquemment et rapidement
des échantillons. Si la conception des systèmes laisse à désirer, cela peut être à l’origine de graves
erreurs dans les estimations de la moyenne, des extrêmes et du spectre.
30 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
S(n)
Bien que la mesure des spectres ne fasse pas partie des activités ordinaires, elle a de nombreuses
applications. Le spectre du vent est important pour les travaux d’ingénierie, et pour la dispersion,
diffusion et la dynamique de l’atmosphère. Les notions exposées ci‑dessous sont également
utilisées pour l’analyse quantitative des données de satellite (dans la dimension spatiale
horizontale) ainsi qu’en climatologie et en micrométéorologie.
b) Selon le théorème de Nyquist, il est possible de déterminer précisément une grandeur qui
fluctue constamment à partir d’une série d’échantillons à l’espacement constant, s’ils sont
assez proches les uns des autres;
c) Si la fréquence des échantillonnages est trop faible, des fluctuations aux fréquences
non échantillonnées les plus hautes (supérieures à la fréquence de Nyquist définie à la
section 2.2.1 ci‑dessous) affecteront l’estimation de la valeur moyenne; elles affecteront de
surcroît le calcul des basses fréquences et fausseront le spectre mesuré. Cet effet, appelé
repliement de spectre, peut engendrer de graves erreurs si on le méconnaît et si on n’en
tient pas compte dans la conception des systèmes;
e) Les filtres peuvent être numériques ou analogiques; un capteur dont le temps de réponse
est suffisamment long se comporte comme un filtre.
Pour bien maîtriser l’échantillonnage il faut être familiarisé avec les spectres de puissance, le
théorème de Nyquist, le filtrage et l’inertie des instruments. Il s’agit là de sujets hautement
spécialisés dont l’abord exige de solides connaissances sur les caractéristiques des capteurs
CHAPITRE 2. ÉCHANTILLONNAGE DES VARIABLES MÉTÉOROLOGIQUES 31
employés, la manière dont les sorties du capteur sont conditionnées, traitées et enregistrées, les
caractéristiques physiques des éléments à mesurer et les fins auxquelles les données analysées
doivent servir. Cela requiert en conséquence des compétences qui s’étendent à la physique des
instruments, au fonctionnement des systèmes électroniques, de traitement et d’enregistrement,
aux mathématiques, à la statistique et à la météorologie des phénomènes observés — et sortent
donc largement du cadre de cet exposé.
Un profane peut néanmoins comprendre quelles sont les bonnes pratiques à respecter
pour mesurer convenablement les moyennes et les extrêmes et acquérir une juste vision des
problèmes associés à la mesure des spectres.
Il est nécessaire de considérer que les signaux s’inscrivent dans les domaines soit du temps, soit
de la fréquence. L’analyse spectrale repose essentiellement sur le concept des transformations
de Fourier. Une fonction f(t), définie entre t = 0 et t = τ, peut être transformée en la somme d’un
ensemble de fonctions sinusoïdales:
∞
f (t ) = ∑ A j sin ( jωt ) + B j cos ( jωt ) (2.1)
j =0
où ω = 2 π/τ. Le second membre de l’équation est une série de Fourier. Aj et Bj expriment
les amplitudes des contributions des composantes aux fréquences nj = jω. Cela constitue la
transformation fondamentale entre les domaines du temps et de la fréquence. Les coefficients
de Fourier Aj et Bj se rapportent directement à la fréquence jω et peuvent être associés aux
contributions spectrales à f(t) dans ces fréquences. Dès lors qu’on connaît la réponse en
fréquence d’un instrument, c’est‑à‑dire de combien il amplifie ou atténue certaines fréquences,
ainsi que de combien ces fréquences contribuent au signal original, on peut calculer l’effet de la
réponse en fréquence sur le signal de sortie. La contribution de chaque fréquence se caractérise
par deux paramètres que, pour plus de commodité, il est loisible d’assimiler à l’amplitude et à
la phase de la composante fréquentielle. Si donc on donne à l’équation 2.1 sa deuxième forme
possible:
∞
f (t ) = ∑ α j sin ( jωt + φ j ) (2.2)
j =0
l’amplitude et la phase associées à chaque contribution spectrale sont αj et ϕj. Toutes deux
peuvent être affectées par l’échantillonnage et le traitement.
La fonction f(t) a été jusqu’ici supposée connue sans interruption sur toute l’étendue de la
gamme t = 0 à t = τ; en réalité c’est rarement le cas: les variables météorologiques sont mesurées
en des points discrets d’une série chronologique composée de N échantillons prélevés à des
intervalles égaux Δt durant une période spécifiée τ = (N–1)Δt. On suppose également que les
échantillons sont prélevés instantanément, ce qui n’est pas tout à fait vrai car tous les dispositifs
de mesure mettent un certain temps à déterminer la valeur qu’ils mesurent. Dans la plupart des
cas, ce temps est court comparativement à l’intervalle Δt entre les échantillons. Même s’il ne l’est
pas, il reste possible de tenir compte du temps de réponse dans l’analyse, mais on n’en traitera
pas ici.
Si l’on considère les données que fournirait l’échantillonnage d’une fonction sinusoïdale à des
intervalles de temps Δt, on constate que la plus haute fréquence détectable est 1/(2Δt) et qu’en
fait toute sinusoïde de fréquence supérieure susceptible de figurer dans la série chronologique se
trouve représentée dans les données comme ayant une fréquence inférieure. La
fréquence 1/(2Δt) est appelée fréquence de Nyquist et désignée ici par ny. On l’appelle aussi
parfois fréquence de repliement, par référence au biais d’analyse des données schématisé
dans la figure 2.2. Quand on effectue l’analyse spectrale d’une série chronologique, en raison
du caractère discret des données, la contribution de fréquence n à l’estimation contient aussi
les contributions de fréquences plus élevées, à savoir celles de 2 jny ± n (j = 1 à ∞). L’une des
façons de se représenter la distorsion est d’imaginer que le domaine des fréquences se replie
32 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
L1
(S)
S(n)
K1
(a) a
K2
(b)
L2 b
(c) c
Figure 2.2. Représentation schématique du repliement d’un spectre calculé à partir d’une
série chronologique stationnaire. On ne peut calculer le spectre que dans la plage comprise
entre la fréquence zéro et la fréquence de Nyquist ny. Les valeurs vraies des énergies aux
fréquences plus élevées sont représentées par les secteurs a, b et c qui se trouvent «repliés»
sur le secteur allant de n = 0 à ny de la manière indiquée par les tracés en pointillé (a), (b)
et (c). Le spectre calculé, matérialisé par le pointillé en trait gras (S), en contient la somme.
sur lui‑même comme le soufflet d’un accordéon à n = 0 et n = ny, et ainsi de suite par pas de ny.
L’estimation spectrale à chaque fréquence de la gamme est la somme de toutes les contributions
des hautes fréquences qui s’y superposent.
Les effets concrets du repliement de spectre sont étudiés à la section 2.4.2. Il s’agit
potentiellement d’un gros problème et il faudrait en tenir compte dans la conception des
systèmes d’instruments. On peut l’éviter en minimisant, ou ramenant à zéro, la puissance du
signal aux fréquences supérieures à ny. Il existe deux façons d’y parvenir. La première consiste
à inclure dans le système un filtre passe‑bas qui atténue les contributions aux fréquences
supérieures à ny avant que le signal ne soit numérisé; le seul inconvénient est que l’instant de
survenue et l’ampleur des changements rapides seront mal enregistrés, voire pas enregistrés
du tout. La seconde consiste à choisir Δt assez court pour que les contributions au‑dessus de la
fréquence de Nyquist soient insignifiantes, ce qui est possible parce que le spectre de la plupart
des variables météorologiques s’affaisse très rapidement aux très hautes fréquences. La seconde
démarche n’est cependant pas toujours applicable: si, par exemple, Δt est de l’ordre de plusieurs
heures pour des mesures de température effectuées toutes les 3 heures, les ordonnées spectrales
des petites fluctuations de quelques minutes ou quelques secondes seront relativement grandes
et le repliement très prononcé. Dans ce cas, il vaut mieux employer la première méthode.
CHAPITRE 2. ÉCHANTILLONNAGE DES VARIABLES MÉTÉOROLOGIQUES 33
La densité spectrale, du moins telle qu’on l’estime à partir de séries chronologiques, se définit
par:
( ) (
S n j = A2j + B 2j )n y = α 2j n y (2.3)
Il existe aussi différentes façons de procéder à l’analyse spectrale d’une série chronologique.
La plus évidente est de lui faire subir une transformation de Fourier directe. Comme la série
n’a qu’une longueur finie, la transformation ne comprend qu’un nombre fini de composantes
fréquentielles. Si la série se compose de N termes, l’analyse donnera N/2 fréquences. Le
calcul direct étant une opération laborieuse, d’autres méthodes ont été mises au point. La
première fut celle de Blackman et Tukey (1958) qui consistait à établir le rapport entre la
fonction d’autocorrélation et des estimations de diverses fonctions spectrales (la fonction
d’autocorrélation r(t) est le coefficient de corrélation calculé entre des termes de la série
chronologique séparés par un intervalle de temps t). Imposée par la faible puissance des
moyens informatiques disponibles dans les années 1950 et 1960, elle a depuis cédé le pas à
la transformation de Fourier rapide (TFR) qui tire parti de la plus grande vitesse de calcul des
ordinateurs modernes. Sa principale faiblesse est que la série chronologique doit contenir
2k termes, où k est un nombre entier. Ce n’est en général pas trop gênant puisqu’on possède dans
la plupart des cas assez de données pour organiser aisément la série jusqu’à une telle longueur.
On peut aussi, avec certains logiciels TFR, utiliser un nombre arbitraire de termes et ajouter des
données artificielles pour parvenir à 2k.
Les méthodes décrites ci‑dessus font de plus en plus partie intégrante des systèmes
météorologiques, et pas uniquement pour l’analyse des données. Comme on l’imagine sans
peine, les spectres qu’on rencontre en météorologie revêtent des formes très différentes
selon qu’ils représentent, à une extrémité de la gamme, les plus basses fréquences associées
à l’évolution du climat, à l’autre extrémité la turbulence ou l’agitation moléculaire, en passant
par les changements annuels et saisonniers, les conditions synoptiques durant des périodes de
plusieurs jours, les variations journalières ou semi‑journalières et les phénomènes à moyenne
échelle locaux. Ce qui offre de l’intérêt pour la plupart des applications météorologiques, y
compris l’analyse synoptique, sont les laps de temps allant de quelques secondes à quelques
minutes, où le spectre décroît très rapidement avec la fréquence. Sur des périodes inférieures
à la minute, le spectre prend souvent des valeurs proportionnelles à n–5/3, si bien que les
contributions des fréquences supérieures à 1 Hz y demeurent relativement faibles.
où σ 2 est la variance de la grandeur mesurée. Il est souvent commode pour l’analyse d’exprimer le
spectre sous une forme continue, de sorte que l’équation 2.4 devient:
∞
∫ S ( n ) dn = σ
2
(2.5)
0
Il ressort des équations 2.4 et 2.5 que les modifications du spectre provoquées, notamment par le
système d’instruments, affecteront la valeur de σ 2 et par conséquent les propriétés statistiques de
la sortie relativement à l’entrée. Ce peut être un point important à considérer dans la conception
des instruments et dans l’analyse des données.
On notera aussi que le premier membre de l’équation 2.5 représente la surface sous la courbe
de la figure 2.2. Le repliement du spectre ne modifie pas cette zone, et donc pas la variance, si la
série chronologique est stationnaire, c’est‑à‑dire si son spectre ne change pas au cours du temps.
Les capteurs, et les circuits électroniques qu’on leur adjoint éventuellement afin de former un
système d’instruments, ont des temps de réponse et exercent un effet de filtrage qui influent sur
les observations.
Dans un système du premier ordre, comme un capteur ordinaire ou le plus rudimentaire des
circuits de filtrage passe‑bas, le rythme auquel change la valeur indiquée par l’instrument est
directement proportionnel à la différence entre celle‑ci et la valeur vraie de la variable mesurée.
Si donc la valeur vraie à l’instant t est s(t) et la valeur enregistrée par l’instrument s0(t), le système
se décrit par l’équation différentielle du premier ordre:
ds0 ( t ) s ( t ) − s0 ( t )
= (2.6)
dt TI
où T I est une constante, qui a la dimension d’un temps, caractéristique du système. La réponse
d’un système du premier ordre à une fonction échelon est proportionnelle à exp(–t/T I) et on
observe que T I est le laps de temps qu’il faut au système, après toute variation d’un échelon, pour
atteindre 63 % de la lecture finale qu’on aurait en régime établi. L’équation 2.6 s’applique à de
nombreux capteurs tels que les thermomètres.
Un anémomètre à coupelles constitue un instrument du premier ordre, à ceci près que T I n’est
pas constant mais varie avec la vitesse du vent. En fait, on dénomme constante de distance le
paramètre s0T I parce qu’il est, lui, presque constant. L’équation 2.6 n’est plus dès lors une égalité
simple du premier ordre car elle devient non linéaire et sa solution très compliquée. Une autre
difficulté provient de ce que T I n’est pas le même selon que la vitesse de rotation des coupelles
croît ou décroît, c’est‑à‑dire selon que le deuxième membre de l’équation est positif ou négatif.
L’explication en est que le coefficient de résistance des coupelles est plus faible quand le vent
arrive de face que quand il vient de derrière.
La girouette s’apparente à un système du deuxième ordre parce que, comme cela est vrai de
tout corps oscillant, un pendule par exemple, la rapidité avec laquelle elle se place dans la
direction véritable du vent est proportionnelle à la distance qui l’en sépare. Le mouvement des
CHAPITRE 2. ÉCHANTILLONNAGE DES VARIABLES MÉTÉOROLOGIQUES 35
girouettes est amorti à la fois naturellement et en raison de leur dessin par une force de résistance
proportionnelle et opposée au rythme de ce mouvement. L’équation différentielle rendant
compte de leur comportement s’écrit par conséquent:
d 2φ0 ( t ) dφ0 ( t )
= k1 φ0 ( t ) − φ ( t ) − k2 (2.7)
dt 2 dt
où ϕ est la direction véritable du vent, ϕ 0 est la direction de la girouette, et k1 et k2 sont des
constantes. Sa solution est une oscillation amortie à la fréquence naturelle de la girouette
(déterminée par la constante k1). L’amortissement, gouverné par la constante k2, joue bien sûr un
rôle primordial. S’il est trop faible, la girouette oscille simplement à la fréquence naturelle; s’il est
trop fort, elle ne réagit pas aux changements de direction du vent.
Il est instructif d’examiner la façon dont ces deux systèmes répondent à un changement d’un
échelon du signal d’entrée car elle est exemplaire de ce qui se passe dans la réalité. Les figures 2.3
et 2.4 matérialisent les réponses à ce changement, données par la solution analytique des
équations 2.6 et 2.7. On notera que ce n’est dans aucun des deux cas la valeur réelle de l’élément
que mesure le système, et aussi que le choix des valeurs attribuées aux constantes k1 et k2 peut
influer grandement sur les sorties.
où les indices out et in désignent les spectres de l’entrée et de la sortie. On remarquera qu’en
vertu de la relation établie dans l’équation 2.5, la variance de la sortie dépend de H(n). H(n)
définit les effets de filtrage exercés par le capteur (section ci‑dessous). Leurs modes de calcul ou
de mesure forment l’objet de la section 2.3.
2.2.4 Filtres
La présente section traite des propriétés des filtres et offre quelques exemples de la façon dont ils
peuvent influer sur les données.
1,0
0,8
Réponse relative
0,6
0,4
0,2
Temps
Figure 2.3. Réponse d’un système du premier ordre à un changement d’un échelon. À
l’instant TI, le système a atteint 63 % de sa valeur finale.
36 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
2,0
0,1
1,5
Réponse relative
0,7
1,0
2,0
0,5
pN 2pN
Temps
Figure 2.4. Réponse d’un système du deuxième ordre à un changement d’un échelon. pN est la
période naturelle, liée à k1 dans l’équation 2.7, qui pour une girouette dépend de la vitesse du
vent. Les courbes correspondent aux facteurs d’amortissement 0,1 (très léger), 0,7 (critique,
optimal pour la plupart des fins) et 2 (fort). Le facteur d’amortissement est lié à k2 dans
l’équation 2.7.
Le filtrage est le processus consistant à traiter une série chronologique (continue ou discrète,
à savoir échantillonnée) de sorte que la valeur assignée à un instant donné soit pondérée par
les valeurs qui se sont établies à d’autres instants. Dans la plupart des cas, ces derniers seront
immédiatement voisins de l’instant donné. C’est ainsi que, dans une série chronologique discrète
de N échantillons numérotés de 0 à N ayant les valeurs yi, la valeur de l’observation filtrée ӯ i peut
se définir par:
m
yi = ∑ w j yi + j (2.9)
j =− m
Le filtre contient en l’occurrence 2m + 1 termes, numérotés de –m à +m par la variable binaire j,
et ӯ i est centrée à j = 0. Quelques données sont rejetées au début et à la fin de la période
d’échantillonnage. wj est communément appelée fonction de pondération et d’ordinaire:
m
∑ wj = 1 (2.10)
j =− m
si bien qu’au moins la valeur moyenne de la série filtrée sera la même qu’avant le filtrage.
L’exemple ci‑dessus se rapporte à un filtrage numérique. On obtient les mêmes effets avec
un dispositif électronique (par exemple, résistance et condensateur) ou par le biais des
caractéristiques du capteur (cas de l’anémomètre étudié précédemment). Qu’il soit numérique
ou analogique, le filtre est caractérisé par H(n). S’il est numérique, H(n) peut se calculer; s’il est
analogique, H(n) s’obtient par l’une des méthodes décrites dans la section 2.3.
Comparons par exemple un filtre du premier ordre dont le temps de réponse est T I à un filtre
rectangulaire («boxcar») de longueur Ts sur une série chronologique discrète provenant d’un
capteur qui répond bien plus rapidement. La figure 2.5 montre la forme des deux filtres.
Tout se passe avec le premier comme si l’instrument était doté d’une mémoire maximale à
l’instant présent, mais faiblissant exponentiellement à mesure que les données deviennent plus
anciennes. Tous les coefficients de pondération du filtre rectangulaire sont égaux jusqu’au temps
Ts, nuls au‑delà. La figure 2.6 représente les fonctions de réponse en fréquence H(n) des deux
filtres.
CHAPITRE 2. ÉCHANTILLONNAGE DES VARIABLES MÉTÉOROLOGIQUES 37
Dans cette figure, les fréquences ont été mises à l’échelle pour faire ressortir la similarité des
deux fonctions de réponse. On constate qu’un instrument dont le temps de réponse est, par
exemple, de 1 s produit sur une entrée à peu près le même effet qu’un filtre rectangulaire
appliqué pendant 4 s. Il convient toutefois de noter qu’un filtre rectangulaire, qui se calcule
numériquement, ne se comporte pas simplement: il n’élimine pas toutes les fréquences
supérieures à celle de Nyquist et ne peut être utilisé valablement que si le spectre s’affaisse
rapidement au‑delà de ny. (Remarque: le filtre rectangulaire de la figure 2.6 est une solution
analytique du cas où w est une fonction continue; si le nombre d’échantillons présents dans le
filtre est petit, la coupure est moins brutale et les pics de haute fréquence indésirables sont plus
importants.)
Le lecteur trouvera dans Acheson (1968) des avis pratiques sur les filtres rectangulaires, le filtrage
exponentiel et une comparaison de leurs effets.
La figure 2.7, représentant la fonction de réponse d’un système du deuxième ordre, une girouette
en l’occurrence, montre comment l’amortissement joue le rôle de filtre passe‑bande.
On voit que le traitement des signaux par les systèmes peut avoir des effets considérables sur les
données de sortie et qu’il demande un grand savoir‑faire.
Les filtres peuvent aussi modifier la signification statistique des données, ainsi qu’on l’a indiqué
précédemment et que l’illustrent les équations 2.5 et 2.8. L’équation 2.5 montre comment
l’intégrale du spectre pour toutes les fréquences donne la variance de la série chronologique,
l’équation 2.8 montre comment le filtrage, par l’effet de la fonction de transfert, modifie le
spectre mesuré. On notera que le filtrage ne diminue pas toujours la variance; pour un système
du deuxième ordre, par exemple, la fonction de transfert amplifie en certains cas des parties du
spectre et éventuellement la variance, comme dans la figure 2.7.
Fonction de
pondération
rectangulaire
Facteur de pondération w
Fonction de
pondération
exponentielle
Temps
Figure 2.5. Facteur de pondération pour une fonction de pondération du premier ordre
(exponentielle) et une fonction de pondération rectangulaire. Dans le second cas, Ta = Ts, la
période d’échantillonnage, et w = 1/N. Dans la fonction de premier ordre, Ta = TI, la constante
de temps du filtre, et w(t) = (1/TI) exp (–t/TI).
38 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
1,0
0,8
Filtre exponentiel Filtre rectangulaire
0,6
H(n)
0,4
0,2
Exponentielle
0,01 0,1 1,0
nTI
Figure 2.6. Fonctions de réponse en fréquence pour une fonction de pondération du premier
ordre (exponentielle) et une fonction de pondération rectangulaire. Pour le filtre du premier
ordre, la fréquence est normalisée par TI, la constante de temps, et pour le filtre rectangulaire
par Ts, la période d’échantillonnage.
0,1
4
H(n)
2
0,7
2,0
1 2 3
n/nN
Figure 2.7. Fonctions de réponse en fréquence pour un système du deuxième ordre tel qu’une
girouette. La fréquence est normalisée par nN, la fréquence naturelle, qui dépend de la vitesse
du vent. Les courbes correspondent aux facteurs d’amortissement 0,1 (très léger), 0,7
(critique, optimal pour la plupart des fins) et 2 (fort).
CHAPITRE 2. ÉCHANTILLONNAGE DES VARIABLES MÉTÉOROLOGIQUES 39
Pour prendre un autre exemple: quand la distribution est gaussienne, la variance constitue un
paramètre utile. Si le filtrage venait à la réduire, l’utilisateur des données sous‑estimerait les
écarts par rapport à la moyenne d’événements survenant avec des probabilités ou des périodes
de retour données.
La conception du filtre numérique peut aussi être à l’origine d’effets inattendus ou indésirables.
L’examen de la figure 2.6 révèle que la fonction de réponse du filtre rectangulaire passe par
une série de maxima à des fréquences au‑dessus desquelles elle devient nulle, ce qui, à ces
fréquences, confère une petite périodicité aux données filtrées. Dans le cas considéré, l’effet
sera minime parce que les maxima sont faibles, mais certains types de filtre peuvent engendrer
des maxima très importants. De manière empirique, le problème est d’autant plus grand que
le nombre des coefficients de pondération est petit. On a parfois attribué aux données des
périodicités qu’elles ne possédaient que parce qu’elles avaient été filtrées.
Une question liée à la conception des filtres est la longueur de l’échantillon. Si le relevé s’étend
sur une période T, aucune contribution à la variabilité des données n’est possible aux fréquences
inférieures à 1/T. On peut démontrer que la longueur finie du relevé exerce l’effet d’un filtre
passe‑haut. Comme les filtres passe‑bas étudiés précédemment, un filtre passe‑haut influe sur la
signification statistique des données de sortie.
Il faut connaître les caractéristiques de filtrage d’un capteur, d’un circuit électronique ou de
l’ensemble qu’ils forment pour déterminer la fréquence d’échantillonnage convenant à la série
chronologique produite par le système. La démarche consiste à mesurer la fonction de transfert
ou de réponse H(n) dans l’équation 2.8.
La fonction de transfert s’obtient d’au moins trois façons: la mesure directe, le calcul et
l’estimation.
La réponse peut se mesurer directement par au moins deux méthodes. Première méthode:
appliquer un changement connu, d’un échelon par exemple, au capteur ou au filtre et mesurer
leur réponse temporelle; il est dès lors possible de calculer H(n). Deuxième méthode: comparer la
sortie du capteur à celle d’un autre beaucoup plus rapide. La première méthode est plus utilisée
que la seconde.
Si l’on dispose d’un autre capteur qui réagit bien plus rapidement que celui dont on veut
déterminer la réponse, on peut mesurer et comparer les entrées et sorties des deux instruments
de manière à obtenir une bonne approximation. L’outil le plus commode à cette fin est sans
doute un analyseur de spectre numérique moderne à deux canaux. On envoie dans l’un des
canaux la sortie du capteur rapide, dans l’autre celle du capteur plus lent, et la fonction de
transfert s’affiche automatiquement. Cette dernière décrit directement l’action du capteur en
tant que filtre. Si le dispositif dont on veut étudier la réponse est un circuit électronique, il est
plus facile de produire un signal d’entrée connu ou même véritablement aléatoire que de trouver
un capteur bien plus rapide. Là encore, un analyseur de spectre numérique moderne à deux
canaux est probablement l’outil le plus commode, mais d’autres instruments de vérification
électroniques sont aussi utilisables.
40 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Il s’agit de la démarche exposée dans la section 2.2.3. Dès lors qu’on en sait suffisamment sur
la physique d’un capteur et/ou d’un filtre, on peut en déterminer soit analytiquement, soit
numériquement la réponse à une large gamme d’entrées. Il est possible de calculer et la réponse
à des entrées spécifiques, telles qu’une variation d’un échelon, et la fonction de transfert. Si
le capteur ou le circuit est linéaire (décrit par une équation différentielle linéaire), la fonction
de transfert fournit tous les renseignements nécessaires car elle rend compte des réponses en
amplitude et en phase en tant que fonction de la fréquence, autrement dit en tant que filtre. Il
n’est pas toujours pratique de considérer la réponse comme une fonction de la fréquence, mais la
fonction de transfert a son équivalent en transformée de Fourier: la réponse impulsionnelle, qui
rend l’interprétation de la réponse comme fonction de temps plus aisée. Celle‑ci est illustrée par
les figures 2.3 et 2.4.
Quand elles sont possibles, les solutions analytiques sont préférables parce qu’elles révèlent
nettement la dépendance à l’égard des différents paramètres.
Lorsqu’on connaît la fonction de réponse d’un transducteur et de tous les circuits en aval, leur
produit est la fonction de transfert du système tout entier. Si, comme c’est généralement le cas,
les fonctions de transfert sont des filtres passe‑bas, leur cumul constitue un filtre passe‑bas dont
la fréquence de coupure est inférieure à celle de n’importe lequel des filtres pris isolément.
Si l’une des fréquences de coupure prise isolément est très inférieure à n’importe laquelle des
autres, celle de l’ensemble n’est que légèrement moindre.
2.4 ÉCHANTILLONNAGE
Il convient de noter que c’est un filtre passe‑bas qui assure le lissage opéré pour des raisons
techniques durant la phase de traitement du signal, en vue d’éliminer les pointes et de stabiliser
l’électronique; il réduit le temps de réponse du capteur et supprime des hautes fréquences qui
pourraient présenter de l’intérêt. Il faudrait donc que le concepteur et l’usager soient bien avertis
de ses effets et que sa fréquence de coupure soit la plus élevée possible.
Des capteurs dits «intelligents», car ils sont couplés à un microprocesseur, peuvent effectuer
eux‑mêmes toutes les opérations susmentionnées. Le circuit de conditionnement du signal
est parfois combiné avec d’autres circuits et tous les capteurs n’en sont pas munis. S’agissant
d’instruments comme les anémomètres à coupelles ou à pales, il est parfois commode de
ne parler que d’un capteur parce qu’il s’avère malaisé de distinguer le transducteur. Dans
CHAPITRE 2. ÉCHANTILLONNAGE DES VARIABLES MÉTÉOROLOGIQUES 41
les rares cas où la sortie du transducteur ou du capteur est un signal dont la fréquence varie
avec la variable atmosphérique mesurée, l’échantillonneur‑bloqueur et le convertisseur
analogique‑numérique peuvent être remplacés par un compteur. Mais ce sont là des détails
secondaires. L’important dans la conception du système est de garantir que la séquence
d’échantillons représente convenablement les modifications significatives de la variable
atmosphérique mesurée.
La première condition à laquelle doivent satisfaire les systèmes schématisés dans la figure 2.8
est que le capteur réagisse assez rapidement pour suivre les fluctuations atmosphériques dont
l’observation doit rendre compte. Cette exigence est peu contraignante pour obtenir une valeur
moyenne sur 1, 2 ou 10 minutes; il faut par contre choisir le capteur avec le plus grand soin
lorsqu’il s’agit d’un aspect de la turbulence tel que la vitesse de pointe des rafales.
Lorsque la fonction de réponse du capteur est appropriée, on peut se passer du filtre passe‑bas,
le prévoir uniquement à titre de précaution, ou encore l’inclure dans le système parce qu’il
améliore la qualité du signal parvenant à l’échantillonneur‑bloqueur. On s’en servira notamment
en vue de supprimer le captage de bruit au bout d’un long câble ou d’accentuer le lissage de la
sortie du capteur. Ce circuit doit évidemment réagir lui aussi assez vite pour suivre les fluctuations
atmosphériques qu’on veut mesurer.
Atmosphère
CAPTEUR/TRANSDUCTEUR
FILTRE PASSE-BAS
ÉCHANTILLONNEUR-SÉLECTEUR
HORLOGE
CONVERTISSEUR ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE
PROCESSEUR
Observation
La pratique habituelle pour les observations courantes consiste à faire une lecture ponctuelle
du capteur (un thermomètre, par exemple) en escomptant que la constante de temps de
l’instrument garantira une période d’échantillonnage à peu près convenable. Cela revient à se
servir d’un filtre exponentiel (figure 2.6). Les stations météorologiques automatiques sont en
principe dotées de capteurs plus rapides et il faut collecter et traiter plusieurs lectures ponctuelles
pour obtenir une moyenne ordinaire (filtre rectangulaire) ou dûment pondérée.
Il a été recommandé de respecter les règles ci‑après en ce qui regarde les cadences
d’échantillonnage1:
a) Les échantillons prélevés pour calculer les moyennes devraient être recueillis à des
intervalles réguliers qui:
ii) ne soient pas supérieurs à la constante de temps d’un filtre analogique passe‑bas placé
après la sortie d’un capteur à réponse linéaire rapide; ou
iii) soient suffisamment nombreux pour que l’incertitude entachant leur moyenne soit
ramenée à un niveau acceptable, par exemple plus petit que celui correspondant à
l’exactitude requise pour la moyenne de la variable;
b) Les échantillons destinés à l’estimation de fluctuations extrêmes, les rafales de vent par
exemple, devraient être prélevés à des intervalles au moins quatre fois plus fréquents que
ceux prévus aux alinéas i) ou ii) ci‑dessus.
Pour l’obtention des moyennes, il est souvent préconisé de recourir à des fréquences
d’échantillonnage plus denses que celles indiquées en i) et ii) ci‑dessus, par exemple deux fois
par constante de temps.
Les critères i) et ii) sont utilisés pour l’échantillonnage automatique. Le critère statistique iii)
s’applique mieux aux cadences d’échantillonnage beaucoup plus faibles des observations
manuelles. L’incertitude de la moyenne est inversement proportionnelle à la racine carrée du
nombre d’observations et on peut la déterminer à partir des caractéristiques statistiques de la
grandeur mesurée.
Le critère b) met en évidence le fait que la mesure des rafales requiert des fréquences
d’échantillonnage élevées ou, plus précisément, des constantes de temps courtes. La réponse de
l’instrument lisse les rafales enregistrées et la valeur maximale de ces dernières sera moyennée
sur une période excédant de plusieurs fois la constante de temps.
Une manière très simple de se rendre compte des effets de repliement du spectre sur les
estimations de la moyenne consiste à considérer ce qui se passe quand la fréquence de l’onde
mesurée est identique à la fréquence d’échantillonnage ou un multiple de celle‑ci. La moyenne
1
Recommandation 3 (CIMO‑X), adoptée par la Commission des instruments et des méthodes d’observation à sa
dixième session (1989).
CHAPITRE 2. ÉCHANTILLONNAGE DES VARIABLES MÉTÉOROLOGIQUES 43
déduite dépend alors de la répartition des échantillons dans le temps: un échantillon prélevé à
heure fixe une fois par jour ne donnera pas une bonne estimation de la température mensuelle
moyenne.
Pour illustrer l’importance des repliements dans une situation un peu plus complexe, prenons
une série chronologique d’observations de la température exécutées à des intervalles de 3 heures
avec un thermomètre ordinaire. Si la température évolue progressivement, comme elle le fait
généralement, la moyenne journalière calculée à partir de huit échantillons présente une stabilité
acceptable. En revanche, si un phénomène de moyenne échelle (un orage) a refroidi fortement
l’atmosphère pendant 30 minutes, la moyenne ainsi calculée est fausse. La fiabilité des moyennes
journalières dépend de la valeur du spectre à l’échelle moyenne et aux fréquences élevées,
généralement faible. Cependant la survenue d’un phénomène de plus haute fréquence (l’orage)
crée un problème de repliement sur les données, affectant ainsi le calcul de la moyenne, de
l’écart type et d’autres mesures de la dispersion, et du spectre.
L’expression «plus haute fréquence d’amplitude significative» est vague. En donner une définition
précise est difficile parce que les signaux ne sont jamais véritablement limités en largeur de
bande. Il n’est en revanche pas difficile de faire en sorte que l’amplitude des fluctuations du
signal décroisse rapidement avec l’augmentation de la fréquence et que l’amplitude quadratique
moyenne des fluctuations au‑dessus d’une fréquence donnée reste petite comparativement soit
au bruit de quantification du convertisseur analogique‑numérique, soit à une erreur ou un niveau
de bruit acceptables dans les échantillons, ou encore fournisse une contribution négligeable à la
somme des erreurs ou des bruits entachant l’observation.
Nous avons examiné à la section 2.3 les caractéristiques que devaient avoir les capteurs et
les circuits et les ajustements qu’il était possible de leur apporter afin que l’amplitude des
fluctuations du signal diminue rapidement avec l’augmentation de la fréquence. Du fait qu’ils
ne peuvent pas répondre aux fluctuations rapides de l’atmosphère (haute fréquence) mais
reflètent fidèlement ses modifications lentes (basse fréquence), la plupart des transducteurs sont
également des filtres passe‑bas. Par définition, ces filtres limitent la largeur de bande et, en vertu
du théorème de Nyquist, limitent aussi la cadence d’échantillonnage nécessaire pour reproduire
fidèlement leurs sorties. Si par exemple l’atmosphère subit des variations réelles dont les périodes
descendent jusqu’à 100 ms, ce théorème voudrait que la fréquence d’échantillonnage atteigne
un échantillon par 50 ms, ce qui est techniquement coûteux. Si, par ailleurs, ces variations sont
vues au travers d’un capteur et d’un filtre répondant beaucoup plus lentement, par exemple avec
une constante de temps de 10 s, la cadence d’échantillonnage de Nyquist tombe à un échantillon
par 5 s, ce qui est bien plus facile, moins coûteux et préférable lorsqu’il n’est pas indispensable de
mesurer les hautes fréquences.
L’efficacité de bon nombre des techniques de contrôle qualitatif utilisées dans les stations
météorologiques automatiques repose sur la cohérence temporelle, ou persistance, des
données. Imaginons par exemple deux algorithmes de contrôle de qualité des mesures
barométriques transmises par des stations automatiques. Les échantillons sont prélevés toutes
les 10 s, des moyennes sur 60 s sont calculées toutes les minutes et l’on suppose que la pression
atmosphérique change rarement, voire jamais, de plus de 1 hPa par minute.
Le second algorithme rejette tout échantillon qui diffère de plus de 1 hPa du précédent. La
moyenne en ce cas ne contient pas d’erreur supérieure à environ 0,16 (1/6) hPa. De plus, si
l’hypothèse est vraie que la pression atmosphérique change rarement de plus de 1 hPa par
minute, on peut ramener à 0,16 hPa le seuil d’acceptation/de rejet d’échantillons contigus et
restreindre ainsi encore plus l’erreur affectant la moyenne.
L’enseignement à tirer de cet exemple est que les procédures de contrôle de la qualité fondées
sur la consistance temporelle (corrélation) des données sont d’autant plus efficaces que la
résolution temporelle (cadence d’échantillonnage) de ces dernières est forte. À l’extrémité haute
fréquence du spectre du signal de sortie de l’ensemble capteur/filtre, la corrélation entre les
échantillons contigus augmente avec la cadence d’échantillonnage, puis cesse de croître à partir
du moment où la fréquence de Nyquist est atteinte.
Aucun argument n’a jusqu’ici été avancé qui dissuaderait d’utiliser un capteur/filtre dont la
constante de temps serait aussi longue que la période d’établissement de la moyenne requise
pour l’observation et de cantonner cette dernière à un seul échantillon. Agir ainsi imposerait
certes une charge minimale au sous‑système numérique mais irait à l’encontre du contrôle
qualitatif des données. Les observations peuvent en effet se répartir en trois catégories, comme
suit:
Le contrôle de qualité vise à réduire le nombre à la fois des observations inexactes et des
observations manquantes. Il faut pour cela calculer chaque observation à partir d’un nombre
suffisamment grand d’échantillons de qualité contrôlée. On peut ainsi isoler et éliminer les graves
erreurs apparentes et poursuivre le calcul sans qu’il soit contaminé par l’échantillon douteux.
RÉFÉRENCES ET AUTRES LECTURES
Acheson, D.T., 1968: An approximation to arithmetic averaging for meteorological variables. Journal of
Applied Meteorology, 7:548–553.
Bendat, J.S. et A.G. Piersol, 1986: Random Data: Analysis and Measurement Procedures. Deuxième édition,
,New York John Wiley and Sons.
Blackman, R.B. et J.W. Tukey, 1958: The Measurement of Power Spectra. Dover Publications, New York.
Jenkins, G.M. et D.G. Watts, 1968: Spectral Analysis and its Applications. San Francisco, Holden‑Day.
Kulhánek, O., 1976: Introduction to Digital Filtering in Geophysics. Elsevier, Amsterdam.
MacCready, P.B. et H.R. Jex, 1964: Response characteristics and meteorological utilization of propeller and
vane wind sensors. Journal of Applied Meteorology, 3(2):182–193.
Otnes, R.K. et L. Enochson, 1978: Applied Time Series Analysis. Volume 1: Basic techniques. New York, John
Wiley and Sons.
Pasquill, F. et F.B. Smith, 1983: Atmospheric Diffusion. Chichester, Ellis Horwood.
Stearns, S.D. et D.R. Hush, 1990: Digital Signal Analysis. New Jersey, Prentice Hall.
CHAPITRE 3. RÉDUCTION DES DONNÉES
3.1 GÉNÉRALITÉS
Le présent chapitre étudie dans leurs grandes lignes les procédures de traitement et/ou
de conversion s’appliquant aux données directement fournies par les instruments pour les
transformer en des informations utiles pour les utilisateurs de données météorologiques, en
particulier pour les besoins des échanges entre pays. La réduction des données faisant l’objet
d’un échange international est régie par les règles officielles établies par l’OMM (OMM, 2015), et
l’on trouvera quelques conseils et définitions utiles au chapitre 1 du Volume I du présent guide.
3.1.1 Définitions
Lorsqu’il est question des instruments qui servent à mesurer les variables atmosphériques, il
est utile de s’appuyer sur une classification par niveau de données. Cette classification a été
introduite dans le cadre du système de traitement des données relevant du Programme de
recherches sur l’atmosphère globale et est définie dans les publications de l’OMM (2015, 2017).
En général, les données de niveau I sont des relevés d’instruments exprimés en unités physiques,
et sont associées à des coordonnées géographiques. Il faut les convertir pour obtenir les valeurs
des variables météorologiques usuelles (voir le chapitre 1 du Volume I). Souvent les données du
niveau I sont elles‑mêmes obtenues par traitement de signaux électriques, tels que des tensions,
que l’on qualifie de données brutes. Il peut s’agir par exemple des valeurs de la luminance
énergétique obtenues par satellite ou de celles de tensions de vapeur d’eau.
Les données qualifiées de variables météorologiques sont, elles, de niveau II. Elles peuvent être
issues directement des instruments (notamment de divers instruments basiques) ou déduites des
données du niveau I. À titre d’exemple, un capteur ne mesure pas la visibilité, qui est de niveau II,
mais plutôt le coefficient d’extinction, qui est de niveau I.
Les données de niveau III sont celles constituées des séries de données cohérentes exprimées
généralement sous forme de points de grille. Elles ne seront pas évoquées dans le présent guide.
Les stations d’observation du monde entier produisent de façon régulière et fréquente des
observations sous des formats normalisés, ce qui permet l’échange d’informations de qualité
élevée obtenues par des techniques d’observation uniformisées, et ce malgré les différents types
de capteurs pouvant être utilisés dans le monde, voire même au sein du pays lui‑même. Ce
résultat est le fruit d’un travail considérable ayant nécessité d’énormes ressources consacrées,
durant de nombreuses années, à la normalisation du contenu, de la qualité et du format
des données. L’automatisation de l’observation de l’atmosphère allant en augmentant, il est
important de continuer ce travail de normalisation et d’établir des normes complémentaires pour
convertir les données brutes en données de niveau I, ou les données brutes et de niveau I en
données de niveau II.
Le rôle des transducteurs est de convertir la mesure d’une variable atmosphérique en un signal
quantitatif approprié. Ils peuvent cependant être sensibles au milieu dans lequel ils sont utilisés,
ce qui nécessite par exemple une variation de l’étalonnage suivant la température d’utilisation.
De plus, les valeurs qu’ils fournissent comportent diverses erreurs dues notamment à des
CHAPITRE 3. RÉDUCTION DES DONNÉES 47
phénomènes comme les dérives et les bruits. Une fois qu’un système d’acquisition de données a
exécuté l’échantillonnage qui convient, il y a lieu de réduire le signal de sortie et de le linéariser
en fonction de l’étalonnage de l’ensemble du système, puis de le filtrer ou de calculer une
moyenne. À ce stade, voire même avant celui‑ci, le signal devient une donnée brute. Il faut alors
convertir la donnée en valeur de la grandeur physique que mesure le capteur, soit une donnée
de niveau I, voire une donnée de niveau II lorsqu’elle ne nécessite plus aucune conversion. Dans
certains cas des traitements supplémentaires sont réalisés. À différentes étapes du processus, les
données peuvent être affectées d’une correction pour éliminer les effets externes, tels ceux dus à
l’exposition du capteur; elles peuvent aussi faire l’objet d’un contrôle de la qualité.
Les données provenant des stations météorologiques classiques ou automatiques subissent ainsi
de nombreux traitements avant que l’on puisse les utiliser. L’ensemble du processus s’appelle
la réduction des données. Il consiste en l’exécution de plusieurs fonctions comprenant tout ou
partie des opérations suivantes:
Ces fonctions sont citées dans un ordre séquentiel approximatif. Naturellement, la première
et la dernière devraient dans tous les cas demeurer dans ces positions. La linéarisation peut
être assurée à la sortie de l’appareil ou exécutée par le transducteur, mais elle doit précéder
l’extraction d’une moyenne. Le contrôle de la qualité et l’application de corrections peuvent
intervenir à différents stades du processus de réduction des données. Suivant les applications,
les stations peuvent fonctionner à capacité réduite, sans intégrer par conséquent toutes ces
fonctions.
Les fonctions du processus de réduction des données qui importent dans le contexte du présent
guide sont le choix de procédures d’échantillonnage appropriées, l’application de corrections
d’étalonnage, la linéarisation le cas échéant, le filtrage et/ou le calcul de moyennes, la dérivation
de variables connexes, l’application de corrections, le contrôle de la qualité et la collecte des
métadonnées. Elles constituent le sujet du présent chapitre. Des détails plus explicites sur la
gestion de la qualité sont fournis dans le chapitre 1 du présent volume et sur l’échantillonnage, le
filtrage et le calcul de moyennes dans le chapitre 2 du présent volume.
48 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Une fois réduites pour les mettre à la disposition des utilisateurs, il faut coder les données,
les transmettre et les recevoir, les afficher sur écran et aussi les archiver. Ces opérations sont
examinées dans d’autres manuels et guides de l’OMM. Un système d’observation n’est complet
que lorsqu’il est relié à d’autres systèmes qui acheminent les données jusqu’aux utilisateurs.
Dans cet enchaînement de systèmes, la qualité des données est déterminée par le maillon le plus
faible. Il convient donc d’exécuter un contrôle de la qualité à chaque étape.
Dans leur majeure partie, la technologie actuelle et les techniques manuelles normalisées pour
la réduction des données peuvent être adaptées aux stations météorologiques automatiques,
auxquelles s’appliquent cependant des exigences particulières. Les stations météorologiques
automatiques effectuent des mesures à l’aide de différents capteurs, y appliquent des calculs
normalisés pour dériver les éléments des messages et mettent également en forme ces messages.
Selon les types de capteurs, il peut s’avérer difficile de mettre au point une interface avec le
matériel automatique. Il faut alors redéfinir les expressions analytiques que renferment les tables
de calcul ou encore en découvrir de nouvelles. Il faut aussi transcrire les règles de chiffrage des
messages en langage informatique comprenant divers degrés d’exactitude, de complétude et
de cohérence que n’exigent pas les instructions en langage naturel s’adressant aux observateurs.
En outre, l’automatisation de certaines mesures, telles que l’identification des types de nuages,
apparaît impossible dans un avenir prévisible.
Le chapitre 1 du Volume III du présent guide propose une description des logiciels d’acquisition
et de traitement des données qu’utilisent les stations météorologiques automatiques qui est
à la fois relativement précise et suffisamment générale pour pouvoir se rapporter à l’ensemble
des applications des transducteurs électriques en météorologie. Quelques principes généraux
ainsi que des exemples précis relatifs à l’élaboration d’algorithmes destinés aux stations
météorologiques automatiques synoptiques sont présentés dans OMM (1987).
Pour le traitement des données météorologiques, il existe en général une bonne procédure ou
méthode ou un bon algorithme, mais il peut y avoir de nombreuses approximations plus ou
moins utiles. La pratique tend à prouver que la bonne méthode est celle qui donne les meilleurs
résultats à long terme. C’est une méthode directe, comportant peu de restrictions et qui, une
fois mise en œuvre, ne nécessite plus aucune attention. Dans les paragraphes qui suivent, on se
limitera donc surtout à examiner la seule bonne méthode, à condition que le problème étudié
admette des solutions exactes.
3.2 ÉCHANTILLONNAGE
L’une des questions importantes à régler dans la conception des appareils touche la fréquence
d’échantillonnage du signal de sortie du transducteur. À cette question, on peut apporter
la réponse suivante: une fréquence régulière, égale au moins au double de la fréquence de
coupure du signal de sortie du transducteur. Toutefois, il suffit habituellement d’appliquer une
règle équivalente plus simple: la période d’échantillonnage ne devrait pas dépasser la plus
grande des constantes de temps de tous les composants et circuits intervenant avant le système
d’acquisition. Lorsque la fréquence d’échantillonnage est inférieure au double de la fréquence
CHAPITRE 3. RÉDUCTION DES DONNÉES 49
de coupure, des erreurs inutiles se produisent dans la variance des données et dans toutes
les grandeurs et valeurs statistiques dérivées. Dans certains cas, une telle augmentation de la
variance peut être acceptable, mais pas toujours. Un bon échantillonnage doit toujours assurer
une variance minimale.
Pour qu’un transducteur soit bien conçu, il peut falloir l’équiper d’un filtre passe‑bas et le
doter d’une constante de temps à peu près égale à la période d’échantillonnage du système
d’acquisition de données. À titre de précaution, il convient aussi de réduire au minimum les effets
des bruits, en particulier ceux correspondant à la fréquence du réseau électrique, à savoir 50 ou
60 Hz, qui proviennent des câbles de raccordement entre les capteurs et les processeurs ainsi que
des pertes à l’alimentation.
Les règles de l’OMM (OMM, 2015) disposent que les stations sont équipées d’instruments
convenablement étalonnés, utilisant des méthodes d’observation et de mesure adéquates, de
manière que l’exactitude des mesures et observations satisfasse les exigences de la météorologie.
Pour convertir les données brutes en variables météorologiques, il faut y appliquer des fonctions
d’étalonnage. Pour obtenir des mesures dont l’exactitude corresponde aux exigences établies,
il est essentiel d’y appliquer comme il convient les fonctions d’étalonnage et toutes autres
corrections systématiques.
Il est indispensable qu’un expert étalonne régulièrement les instruments de terrain et apporte les
révisions correspondantes aux fonctions d’étalonnage. Il ne suffit donc pas d’utiliser les données
d’étalonnage fournies avec le matériel prévu à cet effet. Tout d’abord, il est souvent impossible de
raccorder les étalons utilisés par le fabricant à un étalon national et, de toute façon, il y a lieu de
prévoir que l’étalonnage de l’instrument subira des changements durant le transport, le stockage
et l’exploitation. Il convient d’enregistrer les modifications d’étalonnage dans les fichiers de
métadonnées de la station.
3.4 LINÉARISATION
a) Une non‑linéarité intrinsèque. Les signaux de sortie de nombreux transducteurs ne sont pas
proportionnels à la variable atmosphérique mesurée. Une thermistance en est un exemple
simple;
50 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
c) Une non‑linéarité associée à la conversion des données de niveau I en données de niveau II.
À titre d’exemple, pour établir des estimations de la visibilité moyenne, le calcul s’effectue à
partir du coefficient d’atténuation et non pas de la visibilité ni du facteur de transmission.
Dans le premier de ces cas, la fonction d’étalonnage utilisée est souvent un polynôme. Il est alors
fortement souhaitable de disposer de capteurs normalisés auxquels s’appliquent des coefficients
d’étalonnage uniformes afin d’éviter les problèmes que soulève le remplacement des capteurs sur
le terrain. Dans les deux autres cas, il s’agit le plus souvent d’une fonction analytique qui décrit le
fonctionnement du transducteur en fonction des conditions.
On utilise en général deux types de lissage ou de calcul d’une moyenne, l’un arithmétique,
l’autre exponentiel. La moyenne arithmétique est conforme à la notion normale de moyenne
et facilement appliquée aux instruments numériques: c’est le cas du filtre d’impulsions longues
(«box car») décrit dans le chapitre 2 du présent volume. La moyenne exponentielle correspond
au signal de sortie du filtre passe‑bas le plus simple, qui représente la réponse la plus simple
d’un capteur aux fluctuations de l’atmosphère. Elle est plus facile à appliquer dans un circuit
analogique que la moyenne arithmétique. Lorsque la constante de temps d’un filtre simple
correspond approximativement à la moitié de la période d’échantillonnage utilisée pour le calcul
d’une moyenne, il est alors impossible dans la pratique d’établir une distinction entre les valeurs
qui ont subi un lissage arithmétique et celles ayant subi un lissage exponentiel (voir le chapitre 2
du présent volume et Acheson, 1968).
Dans le cas des capteurs à réponse rapide, les signaux de sortie variant rapidement, les
fréquences d’échantillonnage doivent être élevées pour que l’on puisse obtenir des moyennes
optimales (comportant une incertitude minimale). Pour réduire la fréquence d’échantillonnage
tout en conservant une moyenne numérique optimale, il serait possible de linéariser le signal
de sortie du transducteur (s’il y a lieu), d’y appliquer un lissage exponentiel à l’aide d’un circuit
analogique de constante de temps tc puis d’exécuter un échantillonnage numérique à intervalles
de temps tc.
De nombreux autres types de filtres complexes, élaborés à partir de calculs numériques, ont été
utilisés pour les besoins d’applications spéciales.
CHAPITRE 3. RÉDUCTION DES DONNÉES 51
Le calcul d’une moyenne appliqué à des variables non linéaires entraîne des problèmes lorsque
les variables varient durant la période de calcul. Il importe donc de bien choisir la variable linéaire
qui servira au calcul de la moyenne. Le tableau de la section 3.6 fournit quelques exemples précis
d’éléments d’une observation synoptique dont les relevés sont des moyennes, ainsi que les
variables linéaires correspondantes qu’il convient d’utiliser pour le calcul de ces moyennes.
Outre les moyennes, il faut aussi déterminer des valeurs extrêmes et d’autres variables
représentatives de périodes bien définies, en fonction de l’objectif des observations. Les mesures
de rafales de vent par exemple nécessitent une fréquence d’échantillonnage particulièrement
élevée.
D’autres variables peuvent être aussi calculées à partir de ces moyennes, telles que la pression
moyenne au niveau de la mer, la visibilité et le point de rosée. Dans les stations manuelles
conventionnelles, on utilise des tables de conversion. Normalement les stations météorologiques
automatiques intègrent ces tables ainsi que des programmes d’interpolation ou les formules
de base ou des approximations de ces formules. Le lecteur se reportera aux divers chapitres
du Volume I quant aux différentes pratiques de conversion des données et au chapitre 1 du
Volume III pour les stations météorologiques automatiques.
Grandeur moyennée
Grandeur calculée
utilisée
Vitesse et direction du Composantes
vent cartésiennes
3.7 CORRECTIONS
La gestion de la qualité est traitée dans le chapitre 1 du présent volume. Les exigences officielles
sont précisées dans OMM (2015) et les procédures générales sont décrites dans OMM (2010).
52 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Il convient de contrôler la qualité des données à chacune des étapes de la conversion du signal de
sortie brut du capteur en une variable météorologique. Cela comprend les traitements impliqués
dans l’acquisition des données et ceux de réduction en données de niveau II.
Au moment de l’acquisition des données, on devrait s’attacher à éliminer non seulement des
erreurs de mesure systématiques ou aléatoires, comme celles issues d’un écart par rapport aux
normes techniques, celles dues à une mauvaise mise en place des instruments ou même les
erreurs subjectives commises par les observateurs.
Les métadonnées font l’objet d’un examen dans le chapitre 1 du Volume I, dans le chapitre 1 du
présent volume et dans d’autres chapitres relatifs aux différentes grandeurs météorologiques. Les
métadonnées doivent être conservées pour les raisons qui suivent:
a) Les données originales peuvent ainsi être retraitées, si nécessaire (par exemple en y
appliquant un filtrage ou des corrections qui soient différents);
b) L’utilisateur peut ainsi facilement connaître la qualité des données et les conditions dans
lesquelles elles ont été obtenues (emplacement de l’instrument par exemple);
c) Des utilisateurs éventuels peuvent ainsi être informés de l’existence de certaines données.
Il y a lieu par conséquent d’enregistrer toutes les procédures utilisées, à tous les stades de
réduction des données décrits ci‑dessus, et ce pour chaque type de données, mais aussi pour
chaque type de station et d’observation.
RÉFÉRENCES ET AUTRES LECTURES
Acheson, D.T., 1968: An approximation to arithmetic averaging for meteorological variables. Journal of
Applied Meteorology, 7(4):548–553.
Organisation météorologique mondiale, 1987: Some General Considerations and Specific Examples in the Design
of Algorithms for Synoptic Automatic Weather Stations (D.T. Acheson). Instruments and Observing
Methods Report No. 19 (WMO/TD‑No. 230), Genève.
———, 2010 (mise à jour en 2017): Guide du Système mondial d’observation (OMM‑N° 488), Genève.
———, 2015 (mise à jour en 2017): Manuel du Système mondial d'observation (OMM‑N° 544), Volume I,
Genève.
———, 2017: Manuel du Système mondial de traitement des données et de prévision (OMM‑N° 485), Genève.
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS
4.1 GÉNÉRALITÉS
L’un des buts de l’OMM, énoncé dans l’article 2, alinéa c), de la Convention de l’Organisation,
est d’«encourager la normalisation des observations météorologiques et connexes et
assurer la publication uniforme d’observations et de statistiques» (OMM, 2015). C’est dans
cette perspective qu’ont été créés des ensembles de protocoles standard et de pratiques
recommandées, dont on trouvera l’essentiel dans le présent guide.
Il existe des normes et des directives nationales et internationales pour de nombreux aspects des
essais et des évaluations, qu’il convient de respecter le cas échéant. Certaines de ces normes et
directives sont citées dans le présent chapitre.
4.1.1 Définitions
Les termes de métrologie sont définis dans le Vocabulaire international de métrologie – Concepts
fondamentaux et généraux et termes associés (VIM) par le Comité commun pour les guides en
métrologie (JCGM) (JCGM, 2012). Nombre de ces définitions sont présentées dans le chapitre 1
du Volume I du présent guide et certaines sont reprises ici par souci de commodité. Il est
vivement recommandé d’utiliser, en météorologie, les définitions du JCGM, même si dans
la pratique, les météorologues utilisent souvent des termes différents. Le document cité du
JCGM est produit conjointement par le Bureau international des poids et mesures (BIPM),
la Commission électrotechnique internationale (CEI), la Fédération internationale de chimie
clinique et de médecine de laboratoire (IFCC), la Coopération internationale sur l'agrément
des laboratoires d'essais (ILAC), l'Organisation internationale de normalisation (ISO), l'Union
internationale de chimie pure et appliquée (UICPA), l'Union internationale de physique pure et
appliquée (UIPPA) et l'Organisation internationale de métrologie légale (OIML).
Exactitude (de mesure). Terme qualitatif désignant l’étroitesse de l’accord entre une valeur
mesurée et une valeur vraie d’un mesurande. L'exactitude de mesure est quelquefois
1
Voir le volume I, chapitre 4, annexe 4.C. Pour les informations les plus récentes sur les CRI, leur mandat, leur
emplacement et leurs capacités, voir: https://w ww.wmo.int/pages/prog/w ww/IMOP/instrument-reg- centres.html.
2
Voir le volume III, chapitre 4, annexe 4.A. Pour les informations les plus récentes sur les CRIM, voir: http://w ww
.jcomm.info/index.php?option= com_content&view=article&id=335:rmics&catid=3 4:capacity-building.
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS 55
interprétée comme l'étroitesse de l'accord entre les valeurs mesurées qui sont attribuées
au mesurande. On peut parler d’un instrument ou d’une mesure d’une grande exactitude,
mais la mesure quantitative de l’exactitude s’exprime en incertitude.
Incertitude (de mesure). Paramètre non négatif qui caractérise la dispersion des valeurs
attribuées à un mesurande, à partir des informations utilisées.
Erreur (de mesure). Différence entre la valeur mesurée d'une grandeur et une valeur de
référence (un écart étant de signe opposé). Elle est constituée d’erreurs aléatoires et
systématiques (on emploie couramment le terme «biais» pour désigner une erreur
systématique).
Répétabilité (de mesure). Étroitesse de l'accord entre les indications ou les valeurs mesurées
obtenues du même objet ou d'objets similaires dans un ensemble de conditions qui
comprennent la même procédure de mesure, les mêmes opérateurs, le même système de
mesure, les mêmes conditions de fonctionnement et le même lieu, ainsi que des mesurages
répétés sur le même objet ou des objets similaires pendant une courte période de temps.
Reproductibilité (de mesure). Étroitesse de l'accord entre les indications ou les valeurs mesurées
obtenues du même objet ou d'objets similaires dans un ensemble de conditions qui
comprennent des lieux, des opérateurs et des systèmes de mesure différents, ainsi que des
mesurages répétés.
b) Quelle est la variabilité des mesures dans un réseau intégrant de tels instruments ou
systèmes de mesure?
c) Quelle sera la variation ou l’erreur systématique des données produites par l’instrument ou
le système de mesure considéré si l’on en modifie l’emplacement géographique?
Pour répondre à ces questions et garantir la validité et la pertinence des mesures produites par
un instrument ou un système de mesure météorologique, il convient de procéder à un ensemble
d’étalonnages, d’essais en laboratoire et d’essais de fonctionnement.
Les programmes d’étalonnage et d’essais devraient être réalisés et normalisés selon la variabilité
climatique attendue et selon les perturbations environnementales et électromagnétiques que
sont censés subir les instruments ou systèmes de mesure considérés. Les facteurs à envisager sont
par exemple les plages attendues de température, d’humidité et de vitesse du vent, le fait que
l’instrument ou système de mesure fonctionne ou non dans un milieu marin ou dans un milieu
caractérisé par le soulèvement de poussière ou de sable, la variation attendue de la tension et de
la phase, les transitoires électriques des signaux et du secteur et les parasites électromagnétiques
moyens et maximaux attendus. Les Services météorologiques peuvent acheter des services
d’étalonnage et d’essais à des laboratoires et entreprises privés ou créer des organismes d’essai
chargés d’assurer de tels services.
4.2 ESSAIS
Les essais d’instruments et de systèmes de mesure ont pour objet d’obtenir des renseignements
sur leurs performances dans des conditions définies d’utilisation. En général, les constructeurs
testent leurs instruments et leurs systèmes. Dans certains cas, ils en publient les caractéristiques
de fonctionnement en se fondant sur les résultats de leurs essais. Cependant, il est très important
que les Services météorologiques utilisateurs créent et mettent en œuvre leur propre programme
d’essais ou fassent appel à un service d’essai indépendant.
En général, un programme d’essais a pour but de vérifier si les spécifications d’un instrument
ou d’un système de mesure en matière de performances, d’entretien et de temps moyen entre
pannes sont respectées dans toutes les conditions prévues de fonctionnement, de stockage et
de transport. Il existe aussi des programmes d’essais sur la variabilité pouvant être attendue d’un
réseau d’instruments semblables, sur leur reproductibilité fonctionnelle et sur la comparabilité
des mesures entre divers capteurs ou systèmes.
Même lorsqu’un instrument ou un système de mesure est livré accompagné d’un rapport
d’étalonnage, il convient de le soumettre à des essais d’environnement ainsi qu’à un éventuel
étalonnage supplémentaire. On peut prendre comme exemple les systèmes actuels de mesure
de la température, dont le capteur est souvent un thermomètre à résistance. En général,
plusieurs de ces thermomètres sont étalonnés dans un bain de température par le constructeur,
qui en établit les caractéristiques techniques de performances en se fondant sur les résultats
de l’étalonnage. Cependant, le système de mesure de la température qui donne la valeur de
la température se compose aussi d’un dispositif d’alimentation et de circuits électroniques sur
lesquels la température peut exercer une influence. Il est donc important de faire fonctionner
les circuits électroniques et le capteur ensemble sur toute la plage de température en cours
d’étalonnage. Il est bon également de remplacer le capteur par une résistance dont le coefficient
thermique est connu et qui produira une température connue, et de faire fonctionner les
éléments électroniques de mesure sur toute la plage de température considérée pour assurer une
compensation thermique correcte de ces éléments.
Les utilisateurs devraient aussi disposer d’un programme d’essais aléatoires d’instruments
et de systèmes de mesure de série, même si des modèles de présérie ont été testés, car des
modifications aussi mineures soient‑elles du matériel, de la configuration ou des procédés de
fabrication risquent d’affecter les caractéristiques de fonctionnement des instruments et des
systèmes de mesure.
L’Organisation internationale de normalisation a établi des normes (ISO, 1999, 2013) concernant
les plans et les procédés d’échantillonnage pour le contrôle de lots d’articles.
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS 57
4.2.2.1 Définitions
Les définitions suivantes concernent les qualités d’un instrument ou d’un système de mesure qui
devrait faire l’objet d’essais en exploitation:
vibrations et chocs dus au transport. L’étendue ou les limites de chaque essai sont déterminées
par les conditions d’exploitation, les conditions extrêmes, les conditions extérieures, les
conditions intérieures, les conditions de transport et les conditions de stockage prévues.
L’objet d’un descriptif relatif à un programme d’essais d’environnement est de fixer des critères
standard et les protocoles correspondants pour la définition des caractéristiques, la conception,
l’acquisition et l’essai du matériel. Un tel document devrait être fondé sur les conditions
d’exploitation et les conditions extrêmes attendues.
Le Service météorologique national des États‑Unis d’Amérique a par exemple publié des critères
et protocoles normalisés d’essais d’environnement (National Weather Service, 1984) fondés
sur une étude où il a observé et noté les conditions d’exploitation et les conditions extrêmes de
divers éléments météorologiques sur le territoire des États‑Unis et proposé des critères d’essai
(National Weather Service, 1980). Ces critères et ces procédures sont rassemblés dans trois
parties:
a) Critères d’essais d’environnement et limites des essais dans des conditions extérieures,
intérieures, de transport et de stockage;
b) Protocoles d’essai pour l’évaluation du matériel par rapport aux critères d’essais
d’environnement;
c) Justification étayée par des renseignements généraux sur les diverses conditions ambiantes
auxquelles le matériel risque d’être exposé, leur(s) effet(s) potentiel(s) sur ce matériel et la
justification correspondante des critères d’essai recommandés.
Un descriptif relatif à ce programme devrait être rédigé. Ce document a pour objet d’établir
des critères standard et des procédures d’essai correspondantes, et de servir de guide
uniformisé pour la définition des conditions de susceptibilité aux interférences électriques et
électromagnétiques en vue de l’acquisition et de la conception de matériel.
Le document devrait être fondé sur une étude où seraient quantifiées l’intensité et la durée
des transitoires des signaux et du secteur lors de phénomènes naturels tels que les orages. Il
devrait aussi porter sur des essais concernant les variations attendues de tension et de phase.
Si le matériel doit fonctionner dans un aéroport ou dans un autre milieu risquant d’émettre un
rayonnement électromagnétique, ce rayonnement devrait être également quantifié et inclus
dans la norme. Le programme pourrait aussi avoir pour but de vérifier si le matériel ne produit
pas lui‑même de rayonnement électromagnétique. Il faudrait veiller particulièrement au matériel
contenant un microprocesseur, donc une horloge à quartz, critique pour les fonctions de
synchronisation.
L’étalonnage et les essais d’environnement fournissent une base nécessaire mais insuffisante
pour définir les caractéristiques de fonctionnement d’un instrument ou d’un système de
mesure, car l’étalonnage et les essais en laboratoire ne peuvent rendre entièrement compte
du fonctionnement de l’appareil sur le terrain. Il n’existe aucun moyen de simuler les effets
synergiques de l’ensemble des facteurs météorologiques variables auxquels sera exposé un
instrument en cours de fonctionnement.
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS 59
Dans le cas de nombreuses applications, la comparabilité doit être testée sur le terrain. Pour
cela, on teste parallèlement des instruments ou systèmes de mesure semblables ou différents
par rapport à un étalon de référence sur le terrain. Ce sujet est abordé par Hoehne (1971, 1972,
1977).
Les essais de fonctionnement peuvent être planifiés et réalisés par le laboratoire, de préférence
accrédité, du Service météorologique, d’une autre organisation d’utilisateurs ou d’une entreprise
privée. Lors de l’acquisition et de l’exploitation du matériel, il faut tenir compte du niveau de
formation et de compétence des observateurs et techniciens qui vont utiliser le système de
mesure. La manipulation du matériel par ces personnes devrait faire partie du programme
d’essais. Les personnes qui vont installer, exploiter, entretenir et réparer le matériel devraient
évaluer ces aspects de l’instrument ou du système de mesure considéré, et notamment la
pertinence des instructions et des manuels. Il faudrait également tenir compte de leur niveau de
compétence lors de la définition des spécifications en vue d’acheter le matériel.
4.3 ÉTALONNAGE
L’étalonnage d’un instrument ou d’un système de mesure constitue la première étape en vue
de définir la validité des données. Il s’agit en général de comparer l’appareil à un étalon connu
pour déterminer dans quelle mesure les résultats qu’il produit correspondent à cet étalon sur
la plage de fonctionnement attendue. Dans le cas d’un étalonnage en laboratoire, on suppose
implicitement que les caractéristiques de l’instrument sont suffisamment stables pour que
l’étalonnage réalisé s’applique sur le terrain. Un historique d’une série d’étalonnages peut
confirmer la stabilité de l’instrument.
Plus précisément, l’étalonnage est l’opération qui, dans des conditions spécifiées, établit en
une première étape une relation entre d’une part les valeurs et les incertitudes de mesure
associées qui sont fournies par des étalons et d’autre part les indications correspondantes avec
les incertitudes associées, puis utilise en une seconde étape ces informations pour établir une
relation permettant d'obtenir un résultat de mesure à partir d'une indication (JCGM, 2012).
L’étalonnage devrait permettre de déterminer l’erreur systématique ou l’écart par rapport à
l’étalon de référence de l’instrument ou du système de mesure considéré, les erreurs aléatoires
qu’il commet, la plage de validité de l’étalonnage et la présence de seuils ou de zones où les
résultats ne sont pas linéaires. Il devrait aussi permettre de déterminer la résolution et l’hystérésis
de l’appareil. L’hystérésis devrait être identifiée en soumettant l’appareil à une succession de
cycles sur sa plage de fonctionnement en cours d’étalonnage. Le résultat d’un étalonnage
s’exprime parfois par un ou plusieurs facteurs d’étalonnage qui prennent la forme d’un tableau
ou d’une courbe d’étalonnage. Les résultats d’un étalonnage peuvent être consignés dans un
document appelé certificat ou rapport d’étalonnage.
60 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Le certificat ou rapport en question devrait définir une erreur systématique qui peut être ensuite
supprimée par ajustement mécanique, électrique ou logiciel. L’erreur aléatoire rémanente ne
peut pas se répéter et ne peut pas être éliminée, mais elle peut être définie statistiquement au
moyen d’un nombre suffisant de répétitions des mesures en cours d’étalonnage.
4.3.2 Étalons
Étalon primaire. Étalon établi à l'aide d'une procédure de mesure primaire ou créé comme objet
choisi par convention.
Note: Les laboratoires d’étalonnage des SMHN et les CRI qui se servent d’étalons de ce type devraient veiller à leur
traçabilité par rapport au Système international d’unités (SI).
Étalon secondaire. Étalon établi par l'intermédiaire d'un étalonnage par rapport à un étalon
primaire d'une grandeur de même nature.
Étalon international. Étalon reconnu par les signataires d'un accord international pour une
utilisation mondiale.
Étalon national. Étalon reconnu par une autorité nationale pour servir, dans un état ou une
économie, comme base à l'attribution de valeurs à d'autres étalons de grandeurs de la
même nature.
Étalon de référence. Étalon conçu pour l'étalonnage d'autres étalons de grandeurs de même
nature dans une organisation donnée ou en un lieu donné.
Étalon de travail. Étalon qui est utilisé couramment pour étalonner ou contrôler des instruments
de mesure ou des systèmes de mesure.
Dispositif de transfert. Dispositif utilisé comme intermédiaire pour comparer entre eux des
étalons.
Étalon voyageur. Étalon, parfois de construction spéciale, destiné au transport en des lieux
différents.
Les étalons primaires sont conservés par des établissements de métrologie internationaux
ou nationaux. Les définitions des unités et leur réalisation pratique sont approuvées par la
Conférence générale des poids et mesures (CGPM). La réalisation pratique de ces définitions
est la principale fonction des instituts nationaux de métrologie, lesquels maintiennent les
étalons primaires soit en conservant un étalon qui est régulièrement comparé à un prototype
international, soit en reproduisant une expérience en appliquant une procédure qui produit une
quantité.
Les étalons secondaires, souvent conservés par de grands laboratoires d’étalonnage, ne sont
généralement pas adaptés à un emploi sur le terrain. Ils sont souvent appelés étalons de
référence, conformément à la norme ISO/CEI 17025 (ISO/CEI, 2017). Les étalons de travail
sont en général des instruments de laboratoire qui ont été étalonnés par rapport à un étalon
secondaire. Les étalons de travail pouvant être utilisés sur le terrain sont généralement appelés
étalons voyageurs. Les étalons voyageurs peuvent servir à comparer des instruments aussi bien
en laboratoire que sur le terrain. Les laboratoires d’étalonnage des SMHN et les CRI qui se servent
de tous ces types d’étalons devraient veiller à leur traçabilité par rapport au Système international
d’unités.
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS 61
4.3.3 Traçabilité
La définition de la traçabilité (JCGM, 2012) est la suivante: «Propriété d’un résultat de mesure
selon laquelle ce résultat peut être relié à une référence par l'intermédiaire d'une chaîne
ininterrompue et documentée d'étalonnages dont chacun contribue à l'incertitude de mesure».
Il est vivement recommandé que les mesures météorologiques soient traçables, par exemple en
étant reliées à des étalons voyageurs, à des étalons de travail et à des étalons secondaires par
rapport à des étalons nationaux et que les incertitudes cumulées soient connues (sauf celles qui
se produisent sur le terrain, qui doivent être déterminées par des essais sur site).
Les utilisateurs peuvent aussi acheter des appareils d’étalonnage ou des étalons pour leurs
propres laboratoires. Un bon appareil d’étalonnage devrait toujours être associé à un étalon
approprié, par exemple un étalonneur de température à bain liquide avec des thermomètres à
résistance agréés. Dans cet exemple, il faudrait aussi envisager l’emploi d’une huile de silicone
non conductrice. Ainsi, si un appareil de mesure de la température est monté sur une carte
de circuits électroniques, la carte entière peut être immergée dans le bain, ce qui permet
de tester l’appareil dans sa configuration de fonctionnement. Il faut non seulement que le
matériel d’étalonnage et les étalons soient de bonne qualité, mais aussi que les ingénieurs et les
techniciens du laboratoire d’étalonnage aient une formation correcte en métrologie de base et
en ce qui concerne l’emploi des appareils d’étalonnage et des étalons dont ils disposent.
Lorsque les instruments étalonnés et testés à l’origine sont acceptés par l’utilisateur, celui‑ci
devrait mettre en place un programme de contrôle de l’étalonnage et d’étalonnage régulier.
Certains instruments, fragiles, sont susceptibles de se casser lors du transport sur un site, alors
que d’autres peuvent être trop encombrants ou lourds pour pouvoir être facilement transportés.
Dans les stations éloignées, ces instruments devraient être déplacés le moins possible et être
étalonnés par rapport à des étalons voyageurs, plus robustes, que les contrôleurs peuvent
transporter d’une station à une autre. Les étalons voyageurs doivent être fréquemment comparés
à un étalon de travail ou de référence dans le laboratoire d’étalonnage et avant et après chaque
tournée d’inspection.
On trouvera dans les chapitres pertinents du présent guide et dans des manuels spécialisés (voir
les références ci‑après) des détails sur les modalités d’étalonnage en laboratoire de baromètres,
de thermomètres, d’hygromètres, d’anémomètres, de compteurs de rayonnement et d’autres
appareils. Ces ouvrages contiennent également des renseignements sur les instruments et
appareils d’étalonnage standard internationaux reconnus. Les modalités d’étalonnage des
stations météorologiques automatiques, qui exigent une attention particulière, sont abordées
dans le chapitre 1 du Volume III.
62 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Comparaison interlaboratoires
a) Comparaisons internationales: des participants de tous les pays intéressés peuvent y assister
à la suite d’une invitation générale;
b) Comparaisons régionales: des participants des pays d’une région donnée (par exemple une
région de l’OMM) peuvent y assister à la suite d’une invitation générale;
Des comptes rendus de comparaisons internationales organisées par l’OMM sont cités dans
d’autres chapitres du présent guide (voir par exemple les chapitres 3, 4, 9, 12, 14 et 15 du
Volume I). L’annexe 4.D présente une liste des comparaisons internationales qui ont reçu l’aval de
la CIMO et qui ont été publiées dans des documents techniques de l’OMM.
Les comptes rendus de comparaisons, quel qu’en soit le niveau, devraient être publiés et mis à la
disposition de la communauté météorologique dans son ensemble.
3
Annexe à la recommandation 14 (CIMO‑XI) adoptée par la CIMO à sa onzième session (1994) et annexe IX du
rapport correspondant.
ANNEXE 4.A. PRINCIPES DIRECTEURS POUR L’ORGANISATION DES
COMPARAISONS INTERLABORATOIRES
1. INTRODUCTION
Une comparaison interlaboratoires est définie dans la norme ISO/CEI 17043 (ISO/CEI, 2010)
de la façon suivante: «organisation, exécution et évaluation de mesurages ou d'essais sur la
même entité ou sur des entités similaires par deux laboratoires ou plus selon des conditions
prédéterminées». De telles comparaisons sont pour les laboratoires un moyen supplémentaire
d’évaluer leur performance soit aux fins d’une évaluation par des organismes d’accréditation soit
dans le cadre de leurs procédures internes d’assurance de la qualité. Les techniques employées
varient en fonction des éléments testés, de la méthode utilisée et du nombre de laboratoires
participants. Généralement, un élément à tester est mesuré/étalonné successivement par les
laboratoires participants.
Conformément aux définitions données dans ISO/CEI 17043, on entend par organisateur,
un organisme ayant la responsabilité de toutes les tâches d'élaboration et d'exécution d'un
programme de comparaison et par coordonnateur, une ou plusieurs personnes ayant la
responsabilité d'organiser et de gérer toutes les activités d'un programme de comparaison.
2.1.2 Ainsi, l’organisateur est chargé de lancer le processus, de planifier, de sélectionner les
instruments qui conviennent, de faire fonctionner l’équipement requis, de gérer et distribuer les
éléments à tester, de faire fonctionner le système de traitement des données, de mener l’analyse
statistique, d’évaluer la performance des participants, de donner des avis et des interprétations,
et d’élaborer un rapport dont il autorisera la transmission.
2.2.1 Protocole
2.2.1.1 Un protocole devrait être convenu entre les participants. Il doit être fixé par écrit
avant que la comparaison ne commence. Les informations ci-après devraient y figurer:
g) Description de la fourchette des valeurs et/ou des caractéristiques attendues s’agissant des
éléments à tester;
k) Dates de distribution aux participants des éléments à tester, dates limites de renvoi des
résultats par les participants et, selon qu’il convient, dates de réalisation des essais ou
mesures par les participants;
l) Tous renseignements sur les méthodes ou procédures que les participants doivent suivre
pour préparer le matériel de test et effectuer les essais ou mesures;
m) Procédures d’essai ou méthodes de mesure à utiliser pour tester si les éléments sont stables
et leurs résultats homogènes;
s) Description de la mesure dans laquelle les résultats des participants et les conclusions
fondées sur les résultats de la comparaison seront rendus publics.
2.2.2.1 Les éléments à tester doivent correspondre aux besoins des participants de la
comparaison. Leur sélection est incluse dans l’étape de préparation. Au départ, il est nécessaire
de préciser les caractéristiques de chaque élément, comme la stabilité, la gamme, la résolution,
l’incertitude, etc. Ensuite, on se procure les éléments appropriés, soit dans les stocks, soit
en les achetant. Puis, les éléments sont testés (mesurés plusieurs fois, soumis aux conditions
de transport attendues et mesurés dans les laboratoires participants) afin d’en confirmer
les caractéristiques spécifiées. Si les essais sont fructueux, les éléments sont utilisés pour la
comparaison.
66 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
2.2.2.2 Les éléments dont la stabilité est inférieure à l’incertitude de n’importe lequel des
laboratoires participants ne sont pas retenus pour la comparaison, sauf si les participants en
décident autrement au préalable.
Il est attendu des laboratoires participants qu’ils recourent à une méthode d’essai ou bien à
une procédure d’étalonnage à laquelle ils se conforment habituellement. Dans certains cas,
l’organisateur peut demander aux participants d’utiliser une méthode particulière. Lorsque les
participants peuvent choisir leur méthode, l’organisateur a la possibilité, selon qu’il convient, de
demander des précisions à ce sujet afin d’interpréter convenablement les résultats obtenus via les
différentes méthodes.
2.3 Réalisation
L’organisateur devrait donner des instructions écrites à tous les participants qui sont
généralement associés au protocole de la comparaison. Il doit y préciser les facteurs qui
peuvent influencer les essais menés sur les éléments; la nature de ces éléments; la procédure
à employer; et le calendrier des essais. S’agissant des instructions relatives à l’enregistrement
et la transmission des résultats des essais, des détails sont requis, entre autres, sur les unités de
mesure, le nombre de chiffres significatifs, la méthode de calcul et la date limite de réception des
résultats.
2.3.2.1 L’organisateur devrait protéger et isoler les éléments pour que les conditions
d’entreposage (humidité, température, électricité et champ magnétique) ne puissent les
endommager avant leur distribution aux participants. Pour chaque comparaison, il est par
ailleurs nécessaire de préciser les conditions environnementales dans lesquelles les éléments
pourraient se trouver pendant le transport.
2.3.2.2 Les éléments devraient être protégés contre toute modification (soit en verrouillant
une partie de l’élément par un mot de passe soit en apposant un sceau à usage unique).
2.3.2.3 L’organisateur devrait veiller à ce que tous les éléments soient conditionnés
adéquatement et entreposés dans des lieux sûrs afin d’éviter tout dégât ou détérioration avant
distribution. Selon qu’il convient, l’état des éléments entreposés devrait être évalué à des
intervalles précis pour détecter une dégradation éventuelle. L’organisateur devrait surveiller le
processus de conditionnement et de marquage dans la mesure requise pour garantir le respect
des exigences régionales, nationales et/ou internationales en matière de sécurité et de transport.
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS 67
2.4.1.1 Les résultats reçus de la part des participants doivent être promptement consignés et
analysés selon des méthodes statistiques correctement documentées. Si les résultats de l’analyse
des donnés laissent planer un doute, l’organisateur doit rapidement demander au participant qui
a obtenus ces résultats de les vérifier. Avant la communication du rapport final aux participants,
chaque participant devrait vérifier les données qu’il a fournies et confirmer leur fiabilité, et
également consigner tous les résultats pertinents et les incertitudes associées dans une feuille
de calcul, conformément au protocole. Il convient d’inclure dans l’analyse des données au moins
une synthèse des mesures, des statistiques de performance et des renseignements connexes en
accord avec le modèle statistique et les objectifs de la comparaison. Deux étapes sont communes
à toutes les comparaisons:
i) Valeurs de référence – fixées par l’organisateur, en se fondant sur une analyse, des
mesures ou la comparaison d’un élément avec un étalon traçable par rapport à un
étalon national ou international;
ii) Valeurs consensuelles des laboratoires experts, lesquels devraient avoir fait la preuve
de leurs compétences.
Ce n’est qu’une fois les résultats regroupés que les valeurs assignées peuvent être
communiquées aux participants. L’incertitude des valeurs assignées devrait être
établie selon les méthodes décrites dans le Guide pour l’expression de l’incertitude de
mesure (ISO/CEI, 2008).
où xlab est le résultat du participant, xref la valeur assignée, Ulab l’incertitude élargie (k = 2) du
résultat du participant et Uref l’incertitude élargie (k = 2) de la valeur assignée du laboratoire de
référence.
∧
où x est le résultat du participant, X la valeur assignée et σ l’écart type pour la comparaison, à
calculer à partir des données suivantes:
– Résultats du participant - on cherchera par exemple un écart type solide ou habituel fondé
sur les résultats du participant.
En ≤ 1 = satisfaisant
En > 1 = insatisfaisant
ou z:
2.4.3 Rapports
Le contenu des rapports varie en fonction de l’objectif spécifique de la comparaison. Quoi qu’il
en soit, chaque rapport doit être clair et exhaustif et présenter des données sur la répartition
des résultats de tous les participants, ainsi que sur la performance de chacun d’entre eux.
Habituellement, les informations ci-après figurent dans les rapports des comparaisons:
2.5 Confidentialité
2.5.2 Les participants peuvent convenir de renoncer à ce que leur identité soit
confidentielle dans le protocole et/ou le rapport de la comparaison.
2.5.3 L’option retenue doit être confirmée, par écrit, par tous les participants lorsqu’ils
acceptent de prendre part à la comparaison.
ANNEXE 4.B. PROCÉDURES APPLICABLES AUX COMPARAISONS
MONDIALES ET RÉGIONALES D’INSTRUMENTS ORGANISÉES PAR L’OMM
3. S’il faut procéder d’urgence à une comparaison particulière qui n’a pas été prévue lors la
session d’un organe constituant, le président de l’organe compétent peut présenter une
proposition correspondante au Président de l’OMM, pour approbation.
5. Lorsqu’au moins un Membre a accepté d’assumer les fonctions de pays hôte et qu’un
nombre suffisant de Membres ont fait part de leur intention de participer à la comparaison
prévue, le président de la CIMO établit un comité international d’organisation après avoir, le
cas échéant, pris l’avis des chefs d’organes constituants concernés.
7. Le pays hôte doit désigner un directeur de projet, qui sera responsable de la bonne
conduite des travaux de comparaison, de l’analyse des données et de l’établissement d’un
rapport final comme convenu par le comité international d’organisation. Le directeur du
projet sera membre de droit du comité international d’organisation.
9. Le Secrétaire général est invité à annoncer, dès que possible après l’établissement du
comité international d’organisation, la comparaison prévue. Dans son annonce, il donnera
notamment des informations sur l’organisation de la comparaison et sur les règles qui la
régissent, comme convenu par ce comité. Les Membres participants sont tenus de respecter
ces règles.
10. La responsabilité de toute autre correspondance entre le ou les pays hôtes et les
participants au sujet de questions d’organisation est confiée aux directeurs de projets et
éventuellement aux responsables locaux, à moins que le comité d’organisation n’ait pris
d’autres dispositions à cet égard.
12. Une fois la comparaison terminée, le comité d’organisation examine et approuve les
principaux résultats de l’analyse des données recueillies et formule des propositions en vue
de l’utilisation de ces résultats par la communauté météorologique.
13. Le rapport final de la comparaison, établi par le directeur du projet et approuvé par le
comité d’organisation, doit être publié dans la série de rapports de l’OMM consacrés aux
instruments et aux méthodes d’observation.
ANNEXE 4.C. PRINCIPES DIRECTEURS POUR LES COMPARAISONS
D’INSTRUMENTS ORGANISÉES PAR L’OMM
1. INTRODUCTION
1.2 Cependant, comme toutes les comparaisons diffèrent dans une certaine mesure les
unes des autres, on considérera qu’il s’agit ici en fait d’une énumération générale des tâches. De
ce fait, celles‑ci seront adaptées en fonction de la situation, étant entendu que les critères qui
doivent régir la conduite des comparaisons et des évaluations de l’OMM sont l’objectivité et la
valeur scientifique.
1.3 Pour l’exécution des comparaisons, on pourra s’inspirer des rapports finals de
comparaisons précédentes de l’OMM et des rapports de réunions des comités d’organisation.
Ces rapports peuvent être obtenus auprès du Département de la Veille météorologique
mondiale, au Secrétariat de l’OMM.
Le comité d’organisation, qui devrait examiner les objectifs à atteindre, détermine les problèmes
particuliers qui risquent de se poser. Il est chargé de préparer un exposé clair et détaillé des
principaux objectifs de la comparaison et d’arrêter les critères sur lesquels on se fondera pour
en évaluer les résultats. Il doit également déterminer quelle est la meilleure façon de garantir
le succès de la comparaison, en tirant parti, le cas échéant, de l’expérience acquise au cours de
comparaisons antérieures.
3.1 Le Secrétariat invitera le pays hôte à fournir au comité d’organisation une description
du lieu proposé pour la comparaison et du dispositif prévu (emplacement(s), conditions
environnementales et climatologiques, principales caractéristiques topographiques, etc.). Il
désignera en outre un directeur de projet1.
3.3 Le directeur du projet doit proposer une date à laquelle le lieu retenu et le
dispositif prévu seront disponibles pour l’installation de l’équipement nécessaire et sa mise en
1
Lorsque plusieurs lieux sont prévus pour la comparaison, des responsables locaux seront désignés, selon les besoins.
Certaines tâches du directeur du projet indiquées dans le présent document seront déléguées aux responsables
locaux.
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS 73
4. PARTICIPATION À LA COMPARAISON
4.1 Le comité d’organisation doit examiner les aspects techniques et pratiques, les
caractéristiques souhaitables et les préférences, les restrictions, les priorités et les descriptions
des différents types d’instruments qui doivent faire l’objet de la comparaison.
4.2 Normalement, seuls seront admis les instruments régulièrement utilisés ou ceux qui
devraient l’être sous peu par les Membres. Il incombe aux Membres participants de procéder,
avant l’expédition de leurs instruments, à l’étalonnage de ceux‑ci par rapport à des étalons et de
produire les certificats d’étalonnage appropriés. On peut inviter les participants à fournir deux
instruments identiques de chaque catégorie afin d’assurer une plus grande fiabilité des données.
Cependant, il ne s’agit pas là d’une condition de participation.
4.3 Le comité d’organisation doit établir un questionnaire détaillé, qui lui permettra
d’obtenir les informations requises sur chaque instrument proposé pour la comparaison. Le
directeur du projet donnera encore d’autres détails et mettra la dernière main à ce questionnaire
le plus rapidement possible. Les participants seront invités à préciser clairement dans leurs
réponses les caractéristiques concernant les interfaces et le logiciel et à présenter une
documentation appropriée. (On peut se procurer une liste des questions susceptibles de figurer
dans un questionnaire auprès du Secrétariat de l’OMM.)
a) Charger le Secrétaire général d’inviter officiellement les Membres (qui ont manifesté leur
intérêt) à participer à la comparaison. L’invitation doit comprendre toutes les informations
nécessaires relatives aux règles régissant la comparaison, telles qu’elles ont été établies par
le comité d’organisation et le directeur du projet;
b) Charger le directeur du projet de s’occuper de tous les autres contacts avec les participants.
5. ACQUISITION DE DONNÉES
5.1.1 Le comité d’organisation doit étudier une proposition de schéma pour l’installation
des instruments établie par le directeur du projet et arrêter la disposition des instruments pour
la comparaison. On veillera en particulier à ce que l’emplacement et l’exposition des instruments
soient appropriés, en tenant compte des critères et normes de l’OMM et d’autres organisations
internationales. Les critères adoptés pour ce qui est de l’emplacement et de l’exposition devront
être documentés.
Le pays hôte doit tout mettre en œuvre afin qu’au moins un instrument de référence soit présent
pour la comparaison. L’étalonnage de cet instrument doit être effectué par rapport à un étalon
national ou international. Il y a lieu de fournir au comité d’organisation une description et
74 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
une spécification de l’instrument étalon. S’il n’existe pas d’instrument étalon ou de référence
reconnue pour la ou les variables à mesurer, le comité d’organisation conviendra d’une méthode
pour choisir un instrument auquel on pourra se référer pour la comparaison.
Le comité d’organisation doit donner son accord pour des procédures appropriées d’acquisition
de données, par exemple en ce qui concerne la fréquence des mesures, l’échantillonnage des
données, l’établissement de moyennes, la réduction des données, leur forme de présentation,
le contrôle de la qualité des données en temps réel, etc. Lorsque les participants doivent
communiquer des données au cours de la comparaison ou lorsque des données sont disponibles
en tant qu’enregistrements graphiques ou sous forme de données visuelles, le comité
d’organisation doit prendre des décisions concernant la responsabilité en matière de vérification
de ces données et la période pendant laquelle elles doivent être soumises au directeur du
projet ainsi que la forme de présentation et le support permettant leur stockage dans la base
de données du pays hôte. Lorsque cela est possible, il y a lieu de procéder à des comparaisons
directes par rapport à l’instrument de référence.
Le comité d’organisation doit prévoir un calendrier de la comparaison qui tienne compte à la fois
des tâches courantes et des tâches spécifiques et établir ce calendrier. Les détails seront ensuite
réglés par le directeur du projet et ses collaborateurs.
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS 75
6.1.1 Toutes les données indispensables à la comparaison, y compris celles qui concernent
la météorologie et l’environnement, doivent être stockées dans une base de données en vue de
leur analyse ultérieure sous la supervision du directeur du projet. Le comité d’organisation, en
collaboration avec le directeur du projet, propose une forme de présentation commune pour
l’ensemble des données, y compris celles qui sont communiquées par les participants pendant la
comparaison. Il doit convenir d’une surveillance en temps quasi réel et d’un contrôle de la qualité
afin d’assurer la validité des données.
6.1.2 Une fois la comparaison terminée, le pays hôte fournit, sur demande, à chaque
Membre participant un jeu de données provenant de l’instrument (ou des instruments) qu’il a
soumis. Ce jeu doit également contenir des données météorologiques ou environnementales
ainsi que des données de référence.
6.2.1 Le comité d’organisation doit proposer un cadre pour l’analyse et le traitement des
données et pour la présentation des résultats. Il donnera son accord concernant des algorithmes
de conversion des données, d’étalonnage et de correction et établira une liste des termes,
définitions, abréviations et relations (lorsque ceux‑ci diffèrent de ceux qui sont couramment
acceptés). Il donnera une description détaillée des méthodes statistiques à appliquer en fonction
des objectifs de la comparaison.
6.2.2 Lorsqu’il n’est pas possible de procéder à une comparaison directe et synchronisée
d’instruments réunis en une installation unique (par exemple dans le cas où les instruments visés
se trouveraient dans des lieux séparés), il faut prendre en considération des méthodes d’analyse
fondées sur des distributions statistiques. S’il n’existe pas d’instrument de référence (par exemple
pour la base des nuages ou la portée optique météorologique), on comparera les instruments
concernés à l’instrument de référence choisi parmi eux en tenant compte de valeurs médianes
ou correspondant à un type donné et en veillant à exclure les valeurs non représentatives de la
sous‑série de données retenue.
6.2.3 Lorsqu’il a été procédé à une seconde comparaison, quelque temps après la
première ou lors d’une phase ultérieure d’une comparaison en cours, on tiendra compte, pour les
méthodes d’analyse à appliquer la présentation, de ce qui a été fait initialement. Mais cela ne doit
pas empêcher de faire également appel à de nouvelles méthodes.
6.2.5 Une fois la comparaison terminée, le comité d’organisation en examine les résultats
ainsi que l’analyse effectuée par le directeur du projet. Il doit accorder une attention particulière
aux recommandations concernant l’utilisation des résultats de la comparaison et au contenu du
rapport final.
7.1 Le comité d’organisation doit déterminer les grands axes du rapport final et charger
ensuite le directeur du projet d’en établir une version provisoire.
76 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
7.2 Le rapport final de la comparaison doit contenir, pour chaque instrument, un résumé
des principales caractéristiques de fonctionnement et des facteurs d’exploitation. Les résultats
de l’analyse statistique doivent être présentés dans des tableaux ou des graphiques, selon qu’il
convient. Les graphiques présentant des séries chronologiques doivent être envisagés pour
certaines périodes correspondant à des événements d’une importance particulière. Le pays
hôte doit être invité à préparer un chapitre où seront décrits la base de données et les moyens et
installations utilisés pour le traitement, l’analyse et le stockage des données.
a) Le projet de rapport final sera établi par le directeur du projet et soumis à l’ensemble des
membres du comité d’organisation, de même, le cas échéant, qu’aux Membres participants;
c) Au cas où seules de légères modifications sont proposées, le directeur du projet peut mettre
la dernière main au rapport et l’envoyer au Secrétariat de l’OMM pour publication;
7.4 Le comité d’organisation peut convenir que les résultats intermédiaires et finals ne
pourront être présentés que par le directeur du projet et ses collaborateurs lors de conférences
techniques.
8. RESPONSABILITÉS
8.1.3 Chaque participant fournira tous les accessoires nécessaires, le matériel de montage,
les câbles et connecteurs de communication et d’alimentation (compatibles avec les normes du
pays hôte), les pièces de rechange et les consommables pour son équipement. Si un participant
a besoin d’un type de raccordement électrique spécial ou hors norme, il doit fournir son propre
convertisseur ou adaptateur. Les participants présenteront toutes les instructions détaillées et
tous les manuels nécessaires pour l’installation, l’exploitation, l’étalonnage et l’entretien régulier
de leur équipement.
8.2.1 Si la demande lui en est faite, le pays hôte doit fournir aux Membres participants
les informations nécessaires sur les procédures d’importation et d’exportation temporaires ou
permanentes (dans le cas des consommables). Il doit prêter son concours pour le déballage
CHAPITRE 4. ESSAIS, ÉTALONNAGE ET COMPARAISONS 77
8.2.2 Le pays hôte doit fournir en quantité suffisante l’équipement ou les ouvrages
auxiliaires, tels que tours, abris, bases ou fondations.
8.2.3 L’alimentation électrique nécessaire pour l’ensemble des instruments sera fournie.
Il convient de donner aux participants les indications nécessaires concernant la tension et la
fréquence ainsi que la stabilité de l’alimentation. La connexion des instruments au système
d’acquisition de données et au circuit d’alimentation électrique s’effectuera en collaboration
avec les participants. Le directeur du projet doit s’entendre avec chaque participant au sujet
de la fourniture, par celui‑ci ou par le pays hôte, de câbles d’alimentation électrique ou de
communication d’une longueur suffisante (et des connecteurs appropriés).
8.2.4 C’est au pays hôte qu’il appartient d’obtenir les autorisations officielles pour les
mesures à effectuer dans l’atmosphère en ce qui concerne l’utilisation de fréquences, l’émission
d’un rayonnement laser, le respect du droit civil ou aéronautique, etc. Chaque participant
présentera les documents nécessaires, si le directeur lui en fait la demande.
8.2.5 Le pays hôte peut fournir des informations sur les points suivants: logement, voyage,
transport local, appui logistique quotidien, etc.
8.3.1 Un service d’exploitation régulier ne sera assuré par le pays hôte que pour
des comparaisons de longue durée pour lesquelles l’absence des participants ou de leurs
représentants peut être justifiée.
a) Assurer pour chaque instrument un service normal d’exploitation, en ce qui concerne par
exemple le nettoyage, la recharge et les ajustements réguliers prévus dans les consignes
d’exploitation des participants;
c) Tout mettre en œuvre pour que soient effectuées les vérifications régulières d’étalonnage
selon les consignes données par les participants.
8.3.3 Le directeur du projet doit tenir un registre sur le fonctionnement de tout le matériel
participant à la comparaison. Ce registre contiendra des notes relatives à tout ce qui, sur les lieux
de la comparaison, peut avoir une incidence sur celle‑ci, à tous les faits marquants concernant le
matériel qui fait l’objet de la comparaison et à tout ce qui a trait à l’équipement et aux moyens et
installations fournis par le pays hôte.
9.3 De petites réparations telles que le remplacement de fusibles seront autorisées avec
l’accord du directeur du projet.
9.5 Tout problème qui pourrait se poser au sujet du matériel présenté par les
participants doit être examiné par le directeur du projet.
Dans le tableau ci-dessous, les informations sont présentées par sujet ou instrument, dans l’ordre
alphabétique, et les rapports correspondants figurent dans l’ordre chronologique inverse.
Note: Pour les comptes rendus les plus récents, voir http://w ww.wmo.int/pages/prog/w ww/IMOP/publications
-IOM-series.html. Les comptes rendus des comparaisons internationales de pyrhéliomètres de l’OMM, réalisées tous les
cinq ans sous la direction du Centre radiométrique mondial à Davos (Suisse), sont également distribués par l’OMM.
Comité commun pour les guides en métrologie (JCGM), 2012: Vocabulaire international de métrologie –
Concepts fondamentaux et généraux et termes associés (VIM). JCGM 200:2012.
Commission électrotechnique internationale (CEI), 2002: Classification des conditions d’environnement –
Partie 1: Agents d’environnement et leurs sévérités. CEI 60721‑1, Genève.
Hoehne, W.E., 1971: Standardizing Functional Tests. NOAA Technical Memorandum, NWS T&EL-12.
Sterling, Virginie, United States Department of Commerce.
———, 1972: Standardizing functional tests. Preprints of the Second Symposium on Meteorological Observations
and Instrumentation, American Meteorological Society, p. 161–165.
———, 1977: Progress and Results of Functional Testing. NOAA Technical Memorandum, NWS T&EL-15,
Sterling, Virginie, United States Department of Commerce.
National Weather Service, 1980: Natural Environmental Testing Criteria and Recommended Test Methodologies
for a Proposed Standard for National Weather Service Equipment. Sterling, Virginie, United States
Department of Commerce
———, 1984: NWS Standard Environmental Criteria and Test Procedures. Sterling, Virginie, United States
Department of Commerce.
Organisation internationale de normalisation, 1999: Règles d'échantillonnage pour les contrôles par attributs –
Partie 1: Procédures d'échantillonnage pour les contrôles lot par lot, indexés d'après le niveau de qualité
acceptable (NQA). ISO 2859‑1:1999, Genève.
———, 2013: Règles d'échantillonnage pour les contrôles par mesures – Partie 1: Spécification pour les plans
d'échantillonnage simples indexés d'après une limite de qualité acceptable (LQA) pour un contrôle lot
par lot pour une caractéristique‑qualité unique et une LQA unique. ISO 3951‑1:2013, Genève.
Organisation internationale de normalisation/Commission électrotechnique internationale (CEI), 2008:
Incertitude de mesure – Partie 3: Guide pour l'expression de l'incertitude de mesure, Guide 98‑3:2008,
y compris Suppl. 1:2008/Cor 1:2009, Suppl. 1:2008, Suppl. 2:2011, Genève (équivalant à:
Comité commun pour les guides en métrologie (JCGM), 2008: Évaluation des données de mesure
– Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure, JCGM 100:2008, corrigé en 2010, y compris
JCGM 101:2008, JCGM 102:2011).
———, 2010: Évaluation de la conformité – Exigences générales concernant les essais d'aptitude, ISO 17043:2010,
Genève.
———, 2017: Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et d'essais, ISO/
CEI 17025:2017, Genève.
Organisation météorologique mondiale, 2015: Documents fondamentaux N° 1 (OMM-N° 15), Genève.
———, 2018: Interlaboratory Comparison in the field of Temperature, Humidity and Pressure, in the WMO Regional
Association VI (MM-ILC-2015-THP) (J. Bojkovski, J. Drnovsek, D. Groselj et G. Beges), rapport 128
de la série consacrée aux instruments et aux méthodes d'observation, Genève.
Organisation météorologique mondiale/Conseil international des unions scientifiques, 1986: Revised
Instruction Manual on Radiation Instruments and Measurements (dir.: C. Fröhlich et J. London).
World Climate Research Programme Publications Series No. 7 (WMO/TD‑No. 149), Genève.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS
5.1 INTRODUCTION
5.1.1 Généralités
Qu’elle soit théorique ou appliquée, la météorologie se fonde de plus en plus sur des séries
continues de mesures effectuées à l’aide d’instruments et de systèmes de plus en plus élaborés.
Aussi le présent chapitre traite‑t‑il de la formation professionnelle des spécialistes de tous les
aspects de ces systèmes: planification, spécifications, conception, installation, étalonnage,
mise en service et entretien des instruments météorologiques et des systèmes de télédétection
utilisés en météorologie et gestion des réseaux et programmes d’observation. Dans une moindre
mesure, le présent chapitre porte également sur les exigences en matière de formation de
ceux qui effectuent manuellement des observations1. Les cadres de compétences de tous ces
spécialistes sont présentés dans les annexes 5.A à 5.D et plus en détail dans la section 5.2.4. Le
présent chapitre s’adresse aux cadres techniques et aux formateurs mais aussi et surtout aux
spécialistes des instruments et des observations qui souhaitent progresser dans leur profession.
Pour que le Système mondial intégré des systèmes d'observation de l'OMM (WIGOS) puisse
produire des données d’une qualité uniformément élevée dans les délais impartis et selon un
rapport coût‑efficacité acceptable, tous les pays Membres doivent disposer des techniques
appropriées indispensables et donc d’un personnel qualifié, d’où le caractère essentiel de la
formation professionnelle. Toutefois, les capacités techniques dans le domaine des instruments
ne suffisent plus. La météorologie moderne requiert, outre une qualification technique, des
techniciens qui soient capables de remplir les fonctions de planificateur et de chef de projet, qui
possèdent des connaissances en télécommunications et en traitement de données, qui soient en
mesure de préconiser des solutions techniques efficaces et qui soient compétents tant dans le
domaine financier que dans celui de la gestion du personnel. Par conséquent, les programmes
de formation qui s’adressent aux plus qualifiés des spécialistes des instruments et des ingénieurs
en systèmes d’instruments météorologiques devraient inclure, outre les compétences en
technologie moderne, les sujets les plus variés, y compris le développement personnel et les
aptitudes à la gestion.
De nombreux pays ont créé des centres régionaux de formation professionnelle2 sous les
auspices de l’OMM. Bon nombre de ces centres proposent des cours de formation sur divers
aspects du fonctionnement et de la gestion des instruments et des systèmes d’instruments. Des
centres régionaux d’instruments3 et des centres régionaux d'instruments maritimes4 ont aussi
été installés à de nombreux endroits et certains d’entre eux peuvent assurer des activités de
formation.
1
Par exemple: observations de nuages, de la visibilité et du temps actuel ou de l’état de la mer, dans des endroits où
du matériel sophistiqué n’est pas disponible.
2
Pour obtenir les dernières informations sur les centres régionaux de formation professionnelle et leurs composantes,
veuillez consulter la page Web suivante: https://w ww.wmo.int/pages/prog/dra/etrp/r tcs.php.
3
Pour les informations les plus récentes sur les capacités et activités des centres régionaux d’instruments, voir
l’annexe 1.C du chapitre 1 du Volume I du présent guide ainsi que https://w ww.wmo.int/pages/prog/w ww/IMOP/
instrument-reg- centres.html.
4
Pour des renseignements supplémentaires sur les centres régionaux d'instruments maritimes, voir l’annexe 4.A
du chapitre 4 du Volume II du présent guide, ou http://w ww.jcomm.info/index.php?option= com_content&view=
article&id =335:rmics&catid =3 4:capacity-building.
84 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
par la suite, leur exploitation et les opérations d’entretien réclament de nouvelles qualifications.
Pour ce qui concerne le développement des capacités, cette dimension humaine revêt davantage
d’importance que le matériel technique.
Les mesures effectuées à l’aide de systèmes d’instruments reposent sur l’application de principes
physiques (le changement de la résistance, par exemple). Les variables atmosphériques
mesurées sont transmises sous une forme normalisée qui correspond aux exigences pratiques
de l’utilisateur (par exemple un signal électrique d’entrée pour une station météorologique
automatique). Le principe théorique expliquant le processus de mesure doit aussi tenir compte
du rapport entre l’instrument de mesure et la grandeur à mesurer (la représentativité ou
exposition) et des erreurs imputables aux instruments ou aux observations qui entachent toutes
les mesures. Souvent les données obtenues par mesurage subissent ensuite un traitement,
puis sont codées de façon plus ou moins complexe (par exemple, réduction de la pression
atmosphérique au niveau moyen de la mer ou élaboration de messages d’observation en altitude
à partir de radiosondages), ce qui exige encore d’autres connaissances théoriques.
Le mesurage exige aussi des connaissances et une expérience pratiques lorsqu’il s’agit d’installer
et de régler des instruments pour obtenir des mesures normalisées, de veiller à ce que ceux‑ci
fonctionnent en toute sécurité et avec exactitude et de procéder aux calculs ou au codage des
données avec le moins d’erreurs possible.
L’acquisition de données d’une qualité établie est donc le résultat d’une synthèse de
connaissances théoriques et pratiques. Le personnel chargé de l’exploitation et de la gestion
des systèmes d’instruments doit posséder des connaissances, tant théoriques que pratiques,
en adéquation avec la complexité et la portée de son travail. Les ingénieurs spécialisés dans
la conception ou l’entretien des systèmes d’instruments complexes disposent d’un niveau de
qualification théorique et pratique particulièrement élevé.
Les organisations doivent veiller à ce que leur personnel soit dûment qualifié et compétent (et
qu’il ait donc reçu une formation appropriée), mais aussi en nombre suffisant pour mener à bien
l’ensemble des tâches à accomplir; elles doivent s’assurer en outre que leurs sous‑traitants en
font de même. Par exemple, la formation requise pour relever la température de l’air dans un abri
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 85
Stevenson se situe au bas de l’échelle des qualifications, tandis qu’il va de soi que le personnel
devra suivre une formation théorique et pratique bien plus poussée pour pouvoir établir le
cahier des charges de systèmes tels les stations météorologiques automatiques, les récepteurs de
satellites météorologiques et les radars, installer ces systèmes et en assurer le fonctionnement et
l’entretien.
Il s’avère par conséquent fort utile d’appliquer une classification des niveaux de qualification
en fonction des besoins en matière d’exploitation, d’emploi et de formation. Les niveaux de
qualification définis pour l’enseignement technique à l’échelle nationale constituent des points
de repère importants en la matière. Afin d’aider tous les pays à parvenir à une qualité uniforme
lors de l’acquisition et du traitement des données météorologiques, l’OMM recommande
l’adoption de sa propre classification du personnel, qui comprend, pour chaque niveau, les
fonctions à remplir avec compétence.
Dans les cadres de compétences de l’OMM pour les observations météorologiques (annexe 5.A),
les instruments (annexe 5.B), l’étalonnage (annexe 5.C) et la gestion des programmes et réseaux
d’observation (annexe 5.D), de plus amples détails sont présentés sur les responsabilités et les
fonctions ainsi que les connaissances et compétences requises en matière d’instruments pour
les professionnels en exercice, tandis que le Guide sur l’application de normes d’enseignement et
de formation professionnelle en météorologie et hydrologie (OMM, 2015a) présente les conditions
d’admission. Ces cadres sont conçus pour aider à déterminer les besoins de formation ainsi
que les objectifs d’apprentissage. Ils remplacent les compétences décrites dans la section 7.3
des Directives pour la formation professionnelle des personnels de la météorologie et de l’hydrologie
opérationnelle (OMM, 2001). Ces normes peuvent servir à évaluer les membres du personnel et
à recenser les besoins de formation et les objectifs d’apprentissages souhaités. Le Guide sur les
compétences (OMM, 2018) propose d’autres éléments d’orientation sur l’évaluation et la gestion
des compétences ainsi que sur la formation axée sur les compétences.
5
Système approuvé par le Conseil exécutif de l’OMM à sa cinquantième session (1998) et par le Congrès
météorologique mondial à sa treizième session (1999).
86 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Il importe que les SMHN disposent d’un plan de gestion du personnel qui mette en évidence
le rôle des spécialistes des instruments dans la planification, l’élaboration et l’exploitation
de programmes d’observation météorologique appropriés et économiques. Ce plan devrait
comprendre la liste de tous les membres du personnel spécialisés dans les instruments, avec
leur niveau de classification (OMM, 2015a). Il devrait permettre de déterminer les besoins
des Services en matière de compétences et d’y répondre par le recrutement ou la formation.
Les cadres de compétences (annexes 5.A à 5.D) aideront à parachever les plans individuels.
Désormais, il est recommandé de disposer également de systèmes de gestion de la qualité pour
tous les services, et l’OMM exige, au titre de son Règlement technique (OMM, 2016), la mise en
place de systèmes de qualité pour les services de météorologie aéronautique.
Tout devrait être mis en œuvre pour conserver des compétences techniques rares dans le
domaine des instruments en proposant un bon environnement de travail où le niveau technique
est stimulant, avec des possibilités d’avancement dans la carrière et des salaires comparables à
ceux d’autres métiers techniques de même niveau au sein des SMHN ou à l’extérieur de ceux‑ci.
Par la formation professionnelle des spécialistes des instruments, les cadres visent notamment à:
b) Permettre aux SMHN de parvenir à l’autonomie pour ce qui est des connaissances et des
compétences indispensables à la planification, à la mise en œuvre et à l’exécution efficaces
de programmes d’acquisition de données météorologiques, et à leur permettre aussi de
mettre sur pied des services d’entretien qui leur garantissent une fiabilité, une exactitude et
une rentabilité maximales dans l’exploitation des systèmes d’instruments;
c) Tirer pleinement parti des fonds investis dans les systèmes d’instruments tout au long de la
durée de vie utile optimale de ces systèmes.
L’OMM a élaboré un ensemble de compétences requises des formateurs dans le domaine des
services météorologiques, hydrologiques et climatologiques (OMM, 2013). Les différentes tâches
y sont présentées sous forme d’unités de compétences:
L’objectif général est de former des spécialistes des instruments de façon qu’ils développent
les compétences (aptitudes, connaissances et attitudes) requises pour une prestation de
88 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
services réussie. L’OMM a donc élaboré des cadres de compétences pour les observations
météorologiques, les instruments, l’étalonnage ainsi que la gestion des réseaux et programmes
d’observation. Ces cadres sont tous décrits en détail dans les annexes 5.A à 5.D.
En matière d’acquisition de données, la qualité consiste à garantir dans les délais impartis un flux
de données météorologiques représentatives et exactes dans les centres nationaux de traitement,
et ce au moindre coût. À chacune des étapes du processus de formation technique, il y a lieu
d’inculquer à chacun la conscience de sa propre influence sur la qualité des produits finals. En
tant que discipline, la gestion de la qualité totale (OMM, 2017a) permet d’examiner dans tout
ce qui entoure le mesurage (applications, modes opératoires, instruments et personnel) chaque
élément pouvant influer sur la qualité. Sous cet angle, l’acquisition de données est étudiée en
tant que système ou série de processus. Les éléments critiques de chaque processus, les retards
par exemple, sont mesurés et la variabilité du processus est établie statistiquement. Une petite
équipe connaissant bien le processus intervient à l’aide d’outils de résolution de problèmes afin
de réduire la variabilité du processus et donc d’améliorer la qualité. Les processus sont ainsi
affinés continuellement par des améliorations progressives.
Il est possible d’utiliser une liste de contrôle des divers facteurs sous les en‑têtes suivants:
d) Entretien du matériel;
Pour les spécialistes des instruments, tous ces facteurs ont une influence sur la qualité des
données. Cette liste peut servir aux cadres, pour examiner les domaines qui relèvent de leurs
compétences et déceler les faiblesses, aux formateurs, dans les cours sur les notions de gestion de
la qualité totale, et au personnel en général, pour lui rappeler les facteurs sur lesquels il peut agir
compte tenu de ses connaissances et de ses compétences afin d’améliorer la qualité globale des
données.
Il est recommandé aux formateurs de passer en revue les directives sur la gestion de la qualité en
matière d’évaluation des compétences et de formation qui figurent dans la troisième partie du
Guide sur les compétences (OMM, 2018b).
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 89
L’apprentissage est un processus très personnel variant en fonction des besoins et intérêts de
chacun. L’individu se sent motivé par les avantages qu’il peut tirer de ce processus, comme une
augmentation de salaire, mais, il ressort des recherches que d’autres éléments représentent une
motivation tout aussi forte, si ce n’est plus forte: la satisfaction professionnelle, le sentiment de
participation, l’accomplissement personnel, l’acquisition d’un certain pouvoir ou d’une certaine
influence et la reconnaissance par les pairs et les supérieurs. L’individu se sent donc motivé par
de meilleures performances dans le travail et de meilleurs rapports avec autrui dans le milieu
professionnel.
L’apprentissage est un processus actif selon lequel le stagiaire réagit au milieu et à l’activité de
formation. Comme il s’engage sur le plan mental, physique et émotionnel, le stagiaire subit un
changement de comportement.
a) Disponibilité: plus les stagiaires sont intéressés et disposés à apprendre, plus l’apprentissage
est rapide et efficace.
b) Objectifs: les objectifs d’apprentissage (y compris ceux en lien avec les normes de
compétence) devraient être clairs dans l’esprit des formateurs et des apprenants et
devraient pouvoir être évalués afin de vérifier qu’ils ont été atteints.
c) Engagement actif: l’apprentissage est plus efficace lorsque les stagiaires progressent
d’eux‑mêmes, notamment pour résoudre les problèmes posés, et qu’on ne se contente pas
de leur faire une démonstration et de leur fournir les réponses, ce qui les laisse passifs.
e) Évaluation formative: la formation devrait être complétée par des exercices ou tests
périodiques et des appréciations. Les connaissances seront mieux retenues si elles sont
acquises au cours de plusieurs séances d’apprentissage courtes, chacune se terminant par
une évaluation ou un exercice, plutôt que lors d’une séance relativement longue.
h) Efficacité: les expériences d’apprentissage difficiles mais menant au succès sont plus
satisfaisantes et positives pour l’apprentissage que celles qui pourraient trop facilement
conduire à l’échec et mettre dans l’embarras. Recevoir des approbations stimule les
apprenants.
i) Appui permanent: le superviseur du stagiaire doit avoir une attitude positive au sujet de la
formation suivie et doit y apporter son soutien et la renforcer.
Il est possible de consulter les Directives à l’intention des formateurs dans le domaine des services
météorologiques, hydrologiques et climatologiques (OMM, 2013) pour connaître d’autres principes et
le portail OMM de ressources pour les formateurs (http://etrp.wmo.int/moodle/course/view.php
?id=30) pour obtenir des instructions supplémentaires sur de nombreux sujets de formation.
Les rythmes d’apprentissage varient au sein d’un groupe. Certaines méthodes d’enseignement
conviendront mieux à certaines personnes qu’à d’autres et se révéleront plus efficaces selon les
circonstances. Les varier améliorera sans doute l’attention des apprenants. S’il met en pratique
différentes méthodes et ressources pédagogiques, le formateur aidera probablement mieux un
groupe hétérogène à apprendre.
Pour former des spécialistes des instruments, on peut tirer parti de toutes sortes de méthodes et
de moyens. Les éléments théoriques du mesurage et de la conception des instruments peuvent
être enseignés par des cours magistraux ou des vidéos et reposer sur des graphiques et des
diagrammes. Pour inculquer des connaissances pratiques sur les systèmes d’instruments, et
notamment sur leur fonctionnement, leur entretien et leur étalonnage, les formateurs peuvent
utiliser des textes illustrés, des films, des vidéos, des démonstrations en présentiel et des modèles
physiques qu’il est possible de monter et démonter pour s’entraîner, pour en venir enfin à des
expériences pratiques des systèmes en exploitation et des observations. Il est possible aussi de
simuler des pratiques ou des modes d’utilisation dangereux.
Un service technique spécialisé dans les systèmes d’instruments météorologiques requiert des
individus possédant les compétences voulues dans divers domaines techniques, mais ayant aussi
de bonnes connaissances générales afin de favoriser l’acquisition de compétences fondamentales
que possèdent d’autres spécialistes, par exemple bien s’exprimer à l’oral et à l’écrit, savoir
travailler en équipe, bien gérer des tâches et des projets, utiliser efficacement l’outil informatique
et recourir à des processus décisionnels adéquats. Il convient de proposer aux techniciens
qualifiés faisant preuve des capacités voulues des cours de formation qui leur permettront
d’influer davantage sur les décisions qui touchent à l’évolution de leur SMHN.
Il est indispensable, particulièrement pour les cadres, de savoir bien communiquer pour travailler
en équipe et pour appuyer des programmes techniques ou argumenter en leur faveur. Certains
individus davantage portés sur les chiffres et sur les aspects pratiques et manuels pourraient
moins bien communiquer oralement et par écrit. Des cours portant sur l’art de s’exprimer
en public, sur la négociation, sur la rédaction de lettres et de rapports ou sur l’affirmation de
soi pourraient alors leur être utiles. Certains employés pourront avoir besoin d’une aide pour
apprendre une autre langue afin de poursuivre leur formation.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 91
Tout au long de leur carrière, les spécialistes des instruments devraient s’attendre à participer
à des cycles répétés de formation, qu’il s’agisse d’études structurées, de formation en cours
d’emploi ou encore d’autoformation. Il est possible de distinguer trois phases de formation:
a) Une formation de base au cours de laquelle sont acquis les éléments théoriques et pratiques
généraux correspondant à des qualifications de différents niveaux (OMM, 2015a);
Les spécialistes des instruments reçoivent généralement leur formation technique de base en
partie dans un établissement technique extérieur et en partie dans le centre de formation du
SMHN, où ils suivent notamment un cours général sur les instruments météorologiques. Il faut
noter que grâce à une formation technique ou d’ingénieur, on peut accéder à toutes les classes
de personnel de l’OMM.
La formation complémentaire est répartie sur plusieurs années au cours desquelles le spécialiste
suit des cours de spécialisation sur certains systèmes (par exemple les stations météorologiques
automatiques ou les radars) ou encore dans des disciplines telles que les logiciels informatiques
ou la gestion. Au cours de cette phase, on fait davantage appel à des ressources extérieures, y
compris des formations financées par l’OMM.
Tout au long de leur carrière, les spécialistes des instruments sont appelés à suivre
périodiquement des cours de mise à jour de leurs connaissances compte tenu de l’évolution des
instruments et des techniques, ainsi que d’autres cours complémentaires – dans les domaines de
compétences fondamentales, par exemple.
Les trois phases de la formation sous‑entendent une progression. Les cours sont suivis en
fonction des connaissances acquises lors de précédents cours.
À certains moments de leur carrière, la plupart des spécialistes des instruments sont appelés à
tenir le rôle important et motivant de formateur. Certains en font leur métier, dans leur domaine
de spécialisation. Tous doivent développer certaines compétences pour devenir de bons
formateurs.
92 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Un bon formateur doit avoir à cœur la qualité des résultats qu’il obtient, connaître parfaitement
ses domaines de spécialisation et savoir communiquer. Il doit savoir s’identifier aux stagiaires,
faire preuve de patience et de tolérance, être disposé à encourager et à féliciter autrui, faire
preuve de souplesse et d’imagination et maîtriser différentes techniques pédagogiques.
Un bon formateur fixe des objectifs clairs et sait organiser et préparer ses cours avec soin. Il tient
soigneusement à jour des dossiers sur les directives relatives à la formation, les programmes
d’études, les notes de cours, les cours dispensés, et les résultats obtenus, et sur les budgets
et les dépenses. Il obtient des stagiaires des commentaires sincères sur son travail et doit être
disposé à modifier son approche pédagogique. Il doit s’attendre à apprendre lui‑même de façon
permanente tout au long de sa carrière.
Les compétences attendues des formateurs sont détaillées dans les Directives à l’intention des
formateurs dans le domaine des services météorologiques, hydrologiques et climatologiques (OMM,
2013). Elles correspondent au processus de formation et sont présentées brièvement ci-dessous.
Pour que la formation se déroule de façon que les spécialistes des instruments réussissent au sein
de l’organisation, il est nécessaire d’évaluer constamment le contexte organisationnel, de mettre
au point des plans, politiques et processus de formation et de vérifier leur efficacité.
Cette mission reviendra essentiellement aux cadres qui ont la responsabilité générale de la
formation, aux gestionnaires de la formation, aux décideurs chargés des stratégies globales de
mise en valeur des ressources humaines et à tous les formateurs ayant intérêt à mieux connaître le
contexte dans lequel ils travaillent.
Pour mener à bien sa mission, le personnel responsable doit être en mesure de comprendre
les facteurs de changement au sein d'une organisation, y compris les facteurs politiques,
économiques, sociaux et techniques. Il doit également être capable d’élaborer des plans,
politiques et processus, de savoir quelles sont les technologies nécessaires pour assurer
la formation et d’employer des méthodes d'assurance qualité, de gestion financière et
de promotion de la formation. Enfin, il devrait tenir compte des tendances au niveau de
l'organisation, des techniques et de la recherche qui influent sur la formation.
Les formateurs devraient utiliser des méthodes systématiques pour recenser les besoins en
matière de formation au niveau individuel et au niveau organisationnel, et en faire des objectifs
d’apprentissage et des critères d’évaluation de la formation.
n’aura pas les effets souhaités. Par exemple, si le personnel a déjà les compétences requises, une
formation supplémentaire sur les procédures et processus sera inutile, et si le matériel nécessaire
n’est pas disponible ou en mauvais état, la formation ne changera pas la situation.
L’évaluation des besoins en matière de formation commence souvent par une analyse des
tâches. Un spécialiste des instruments doit recevoir une formation lui permettant d’exécuter
de nombreuses tâches répétitives ou complexes en ce qui concerne l’installation, l’entretien
et l’étalonnage des instruments, et parfois leur fabrication. Il est possible d’utiliser une liste
d’analyse des tâches pour définir comment un travail doit être accompli. Cette liste peut ensuite
servir au formateur pour les besoins de la formation, puis au stagiaire comme liste de contrôle.
On inscrit d’abord les objectifs du travail à accomplir et les critères de rendement à atteindre. Le
travail est ensuite décomposé en étapes ou phases logiques de taille pratique, notamment sous
la forme d’un tableau dont les colonnes s’intitulent par exemple comme suit:
a) Étapes (ce qu’il faut exécuter): elles sont numérotées et comportent une brève description
commençant par un verbe d’action;
Pour bien montrer comment s’imbriquent les différentes étapes d’un travail à accomplir, il peut
être bon de les indiquer sur un organigramme, en particulier lorsque l’ordre des étapes est
important ou que le mode opératoire présente des ramifications.
Enfin, la formation doit être formulée en termes d’objectifs d’apprentissage, qui définissent
les critères d’évaluation de la formation (voir la section 5.4.6). Bien rédigés, les objectifs
d’apprentissage d’une formation professionnelle (formation spécialisée et cours de recyclage)
devraient indiquer ce que la personne est capable de faire après la formation, pas seulement
ce qu’elle est censée connaître ou comprendre. Ainsi, un lien direct peut être établi avec les
compétences et les tâches associées au poste, sur lesquelles se fondent la formation. Toutefois,
même pour une formation de base, qui peut inclure autant de cours théoriques que d’exercices
pratiques, les objectifs d’apprentissage formulés à l’aide de verbes d’action («utiliser», «mener»,
«démontrer», «analyser», «résoudre», etc. plutôt que «connaître» ou «comprendre») aideront à
décider ce qu’il faut enseigner et comment évaluer la formation.
Les professionnels acquièrent leurs compétences par de multiples moyens, formels et informels.
Par solutions d’apprentissage, on entend les modes d’apprentissage utilisés (par exemple,
l’apprentissage en ligne ou en classe) et systèmes de formation (par exemple, les cours,
l’autoformation, le mentorat en cours d’emploi ou l’assistance professionnelle). Une fois définis
les objectifs d’apprentissage, l’étape suivante consiste à choisir une solution d’apprentissage.
Plutôt que de se précipiter sur une solution rapide, les formateurs devraient examiner les besoins
et les restrictions pour trouver la ou les meilleures solutions possibles.
Chacune des solutions présentées ci-dessous est efficace si elle correspond aux objectifs
d’apprentissage ainsi qu’aux capacités et limites de l’organisation.
Solutions formelles:
d) Cours en ligne en autonomie partielle ou sous la direction d’un formateur à distance, avec
éventuellement des ressources hors ligne.
c) Séminaires en ligne ou webinaires de courte durée (de moins d’une heure à une journée);
h) Transmission par les collègues (discussions pendant le travail et en dehors, au sein d’une
communauté en ligne, parfois via des réseaux formels et informels de praticiens, y compris
des forums de discussion sur Internet ou des blogs);
i) Travail en équipe, par exemple avec des pairs ou des collègues plus expérimentés;
j) Travail indépendant mais sous supervision étroite (en tant qu’employé qualifié mais
nouveau).
Souvent, les meilleures options consistent en des associations ou des variations de solutions
présentées ci-dessus.
Après avoir défini les objectifs d’apprentissage et retenu une ou plusieurs solutions, les
formateurs doivent planifier la formation et mettre au point les activités et ressources
pédagogiques en se fondant sur des théories d’apprentissage reconnues ainsi que sur une
bonne connaissance des participants. Les préférences et besoins des apprenants des universités
et écoles techniques peuvent être différents de ceux des spécialistes qui doivent rafraîchir
leurs connaissances. Par exemple, ceux qui apprennent en milieu professionnel souhaiteront
probablement comprendre les bénéfices immédiats qu’ils retireront de la formation et atteindre
les objectifs d’apprentissage plus rapidement. Les formateurs doivent également évaluer les
compétences actuelles des apprenants et repérer les apprenants qui pourraient avoir besoin
d’une attention particulière.
Pour mettre en place une formation ou concevoir une autre solution d’apprentissage, il faut
connaître en premier lieu les objectifs d’apprentissage et la façon d’aider les apprenants à les
atteindre. Les formateurs devraient tenir compte des points forts et des limites des activités
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 95
d'apprentissage possibles. D’une manière générale, les formateurs devront être capables de
concevoir des activités d'apprentissage incluant des tâches réelles et donnant aux apprenants
l'occasion de mettre en pratique les compétences visées, mais ils devront aussi pouvoir préparer
des présentations, mettre au point des ressources didactiques et choisir les outils, la technologie
et les logiciels requis.
Les activités d’apprentissage devraient être variées tout en étant organisées dans un ordre
logique avec une place accordée aux exercices pratiques. Elles devraient s’enchaîner avec
efficacité. L’apprentissage actif permet de s’entraîner, mais également de recevoir des évaluations
et des appréciations, ce qui fondamental à toutes les étapes de formation.
Des exemples illustrant la gamme des activités possibles sont présentés ci-dessous. Il est possible
de les combiner et de les fusionner afin d’offrir des cours de formation très variés:
a) Cours magistraux: Cette méthode peut être la plus directe lorsqu’il s’agit de transmettre de
nombreux enseignements théoriques. Toutefois, les cours magistraux sont plus efficaces
quand ils sont brefs, bien structurés et suivis d’activités plus dynamiques. Il est possible de
les rendre plus interactifs en y intégrant des points «questions-réponses» et des discussions.
c) Études sur le terrain: Pour familiariser les apprenants avec les techniques d’installation, de
maintenance et d’étalonnage, il est utile de leur donner l’occasion d’observer l’utilisation de
méthodes ou de nouveaux instruments sur le terrain.
d) Questions et problèmes: Il est possible d’instruire les apprenants en leur soumettant des
questions et des problèmes plutôt qu’en leur faisant un cours magistral. Ce type d’activités
les encourage à cultiver leur esprit critique et à chercher des solutions.
e) Discussions centrées sur les apprenants: Au lieu de diriger une séance de questions-
réponses après avoir fait un cours magistral, le professeur peut laisser les étudiants répondre
aux questions les uns des autres et se contenter d’orienter les discussions, ce qui peut
stimuler les étudiants et les responsabiliser.
f) Discussions en petits groupes: Diviser les apprenants en petits groupes pour encourager la
participation de tous et l’expression des diversités d’opinion.
h) Exercices pratiques: L’enseignant créé des ensembles d’exercices, tels que des travaux
pratiques en laboratoire, qui permettent d’utiliser les connaissances à retenir.
i) Projets: Confier des tâches et des problèmes du monde réel aux apprenants. Dans des
situations d’apprentissage informelles, il peut s’agir de véritables missions professionnelles,
de stages, d’apprentissages ou d’autres travaux. Dans des situations formelles, il peut s’agir
de recherches, d’élaboration de rapports, de recueil de données et d’analyses statistiques,
de la préparation d’un exposé ou de la création d’une application locale ou d’une étude de
cas.
96 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Pour être réussie, une formation doit non seulement être bien conçue mais aussi bien présentée,
dans un cadre qui favorise et soutient l'apprentissage par la participation, la communication et
l’attention prêtée aux apprenants.
Il faut en premier lieu s’assurer que les activités sont intéressantes, bien organisées et pourront
être suivies facilement. Les formateurs devraient exposer clairement l'objectif des activités
d'apprentissage et les résultats attendus et créer un environnement dans lequel les apprenants
se sentent libres de participer, de poser des questions et de faire état de leurs préoccupations.
Ils doivent créer un climat de confiance et de respect mutuels entre formateurs et apprenants
et au sein des apprenants. Ils doivent savoir écouter, poser aux élèves des questions qui les font
réfléchir et fournir des appréciations utiles. Parfois, ils peuvent devoir atténuer les incidences des
facteurs perturbant l’apprentissage ainsi que les conflits.
Enfin, ils doivent disposer des compétences nécessaires pour utiliser certaines technologies
pendant la formation, tant pour ce qui concerne les instruments à enseigner que pour les outils
de formation (ordinateurs et technologies de communication).
Pour de nombreux formateurs, l’évaluation est la partie de la formation dans laquelle ils
expriment le moins de confiance. L’évaluation est une source de stress tant pour les formateurs
que pour les apprenants. Toutefois, elle joue un rôle essentiel dans le processus d’apprentissage.
Sans elle, les apprenants ne se rendent pas compte de leur progrès et les formateurs ne savent
pas si leur formation porte ses fruits.
À certains égards, il est simple d’évaluer l’apprentissage: ce sont les objectifs d’apprentissage qui
en sont les critères, et ce, dès la conception de la formation. Si les objectifs d’apprentissage ont
été définis correctement, alors le formateur sait ce qu’il faut évaluer.
La difficulté réside dans la sélection d’une méthode efficace et pratique d’évaluation des tâches
dans un cadre pédagogique. Il est difficile de recréer des conditions réalistes hors du milieu de
travail. Les exercices qui font appel à des données réelles et à l’équipement standard permettent
toutefois de s’en approcher.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 97
C’est au poste de travail qu’on apprécie le mieux les compétences professionnelles d’une
personne, notamment si l’évaluation est prise en compte dans la certification professionnelle.
Les tâches sont composées de nombreuses petites actions et se fondent sur une grande quantité
de connaissances de base, c’est pourquoi les méthodes les plus simples sont destinées à évaluer
ces actions et connaissances de base et leurs résultats sont regroupés dans une évaluation plus
complète permettant d’estimer la façon dont une personne fera son travail.
On peut utiliser des méthodes d’évaluation très variées: questionnaires, projets ou rapports,
problèmes à résoudre et exercices, observations de tâches, évaluation par les pairs et auto-
évaluation, etc. Pratiquement toutes les méthodes d’apprentissage actif, si elles sont bien suivies,
peuvent devenir des méthodes d’évaluation efficaces. Il est préférable de contrôler l’acquisition
des compétences en observant simplement comment l’apprenant exécute, dans un milieu
réaliste, une tâche ayant fait l’objet d’’un apprentissage. L’évaluateur peut se servir à cette fin
d’une liste de contrôle des actions et des compétences requises (formulaire d’observation) dans
l’accomplissement d’une tâche particulière.
L’évaluation de la formation est le processus qui consiste à recueillir des informations sur l’utilité
de la formation et à les transmettre à ceux qui peuvent influer sur le futur rendement de la
formation. Les méthodes d’évaluation diffèrent en fonction du destinataire de l’information:
a) L’OMM s’attache à améliorer la qualité des données obtenues via le Système mondial
d’observation. Elle élabore des programmes de formation professionnelle, crée des fonds
et utilise les services d’experts principalement pour renforcer les bases de compétence des
pays en développement;
b) Les SMHN ont besoin de données météorologiques de qualité. Ils veillent aux capacités
globales de leurs services chargés de l’acquisition de données et de certaines tâches
touchant aux instruments, compte tenu des contraintes découlant de leurs effectifs. Ils
s’intéressent au budget et au rapport coûts‑avantages des programmes de formation;
Il faudrait donc évaluer l’efficacité de la formation à plusieurs niveaux. Les centres nationaux et
régionaux de formation professionnelle pourront évaluer leurs programmes tous les ans ou tous
les trois ans et établir des comparaisons entre le nombre de stagiaires des différents cours et le
nombre de stagiaires ayant obtenu la note de passage et les budgets et objectifs qui ont été fixés
au début de chaque période. Les formateurs auront besoin d’évaluer la pertinence et l’efficacité
du contenu et de la présentation de leurs cours.
98 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Les formateurs aussi ont besoin d’être formés, pour se tenir au courant des progrès techniques,
pour apprendre à utiliser de nouvelles techniques et de nouveaux moyens pédagogiques et pour
pouvoir jeter un œil nouveau sur leur travail. Les SMHN devraient prévoir dans leurs budgets
annuels des fonds qui permettront au personnel de formation de saisir, probablement par
rotation, les possibilités de formation qui se présenteront.
Les possibilités de formation sont variées: études personnelles, cours de durée limitée
(notamment sur les techniques pédagogiques) dispensés par des établissements techniques,
congés d’études pour obtenir de meilleures qualifications, visites de fabricants de matériel
météorologique, visites et détachements dans d’autres SMHN et d’autres centres régionaux
d’instruments et participation à des conférences sur la formation ou sur des sujets techniques,
organisées par l’OMM ou d’autres organisations.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 99
Les formateurs et les cadres ne devraient pas négliger les sources d’informations et de référence
à leur disposition, les possibilités de formation à l’extérieur de leurs services, les compléments
de formation que proposent d’autres organismes de formation et en particulier les ressources
financières allouées aux activités de formation.
En général, les SMHN n’ont pas la possibilité de dispenser un enseignement et une formation
professionnelle techniques complets à leurs spécialistes des instruments et ils dépendent donc,
à des degrés différents, d’organismes de formation extérieurs, y compris pour la formation
complémentaire et les cours de recyclage dans les techniques de pointe. Les responsables de la
technogénie météorologique et hydrologique doivent être au courant des programmes d’études
que proposent les organismes nationaux pour être en mesure de conseiller leur personnel quant
aux cours qu’il convient de suivre. L’OMM (OMM, 2001, 2002) produit des directives sur les
programmes d’études exigés pour les postes de spécialistes des instruments des différentes classes.
Lorsque les SMHN recrutent à l’extérieur des spécialistes des instruments ayant des compétences
techniques poussées, il est souhaitable que ceux‑ci aient suivi le programme d’études d’un
organisme national de formation reconnu. Ils doivent ensuite compléter leur formation en
météorologie et en techniques et instruments de mesure météorologiques.
Sur recommandation de la CIMO6, les conseils régionaux de l’OMM ont créé des centres
régionaux d’instruments (CRI)7 chargés d’entretenir les étalons et de prodiguer des conseils.
Les centres régionaux d’instruments concentrent des compétences concernant les divers types
d’instruments, leurs caractéristiques, leurs performances, leurs applications et leur étalonnage.
Ils devraient être dotés d’une bibliothèque scientifique et technique sur les instruments, d’un
laboratoire et de matériel de démonstration. Ils devraient entretenir un ensemble d’étalons dont
l’étalonnage est traçable par rapport à des normes internationales. Ils devraient pouvoir offrir des
informations, des conseils et une aide aux Membres de leur Région.
Lorsque cela est possible, ces centres devraient s’associer avec un centre radiométrique régional
et se situer dans un centre régional de formation professionnelle ou à proximité de celui‑ci afin
que les compétences et les ressources soient partagées.
Les centres régionaux d’instruments devraient favoriser l’emploi des meilleures méthodes
pédagogiques et donner accès à des ressources et à des moyens de formation hors de portée des
SMHN. Ces centres devraient prévoir, pour leurs propres experts, des cours de perfectionnement
axés sur des techniques de pointe, mais aussi sur des méthodes modernes de formation, afin de
maintenir un niveau élevé de compétence.
6
Recommandation 19 (CIMO‑IX), adoptée par la CIMO lors de sa neuvième session (1985).
7
Pour de plus amples renseignements sur les capacités et activités des centres régionaux d’instruments, voir
l’annexe 1.C du chapitre 1 du Volume I du présent guide et https://w ww.wmo.int/pages/prog/w ww/IMOP/
instrument-reg- centres.html.
100 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Ces centres sont des centres d’expertise des types, des caractéristiques, des performances,
des applications et de l’étalonnage d’instruments. Ils devraient disposer d’une bibliothèque
technique consacrée à la science et à la pratique des instruments, de laboratoires et de matériel
de démonstration. Ils devraient entretenir un ensemble d’étalons dont l’étalonnage est traçable
par rapport à des normes internationales. Ils devraient pouvoir offrir des informations, des
conseils et une aide aux Membres de leur Région.
Ces centres devraient favoriser l’emploi des meilleures méthodes d’enseignement et proposer
des ressources et des moyens de formation. Afin de maintenir leur capacité, ils devraient
organiser une remise à niveau de leurs propres experts en matière de méthodes de formation et
de connaissances de pointe.
On trouvera dans les publications de l’OMM (OMM, 2001, 2002) le détail de programmes
d’études pour les spécialisations en instruments météorologiques et en télécommunications
météorologiques. Il convient de s’en inspirer en fonction des besoins et des normes de formation
technique fixées à l’échelon national.
L’OMM mène périodiquement des études sur les besoins en matière de formation par
Région, classe de personnel et spécialisation dans les différents domaines d’application de la
météorologie. Les résultats obtenus lui permettent de sélectionner les activités de formation
qu’elle finance durant une période de quatre ans. Il importe que les pays Membres présentent
à l’OMM une évaluation complète de leurs besoins en spécialistes des instruments pour que
l’Organisation soit en mesure de tenir compte des véritables besoins dans ses activités de
formation.
Les spécialistes des instruments et leurs supérieurs trouveront des éléments d’information
intéressants dans ces publications. L’OMM (1986) a publié deux volumes qui constituent un
recueil de notes de cours sur les instruments météorologiques pour la formation du personnel
météorologique de niveau technicien, dont on peut s’inspirer en classe ou dans une formation
personnalisée.
8
Recommandation 1 (CMOM‑III), adoptée par la CMOM à sa troisième session (2009).
9
Pour de plus amples informations sur les centres régionaux d’instruments maritimes voir l’annexe 4.A du chapitre 4
du Volume II du présent guide et http://w ww.jcomm.info/index.php?option= com_content&view=article&id=335:
rmics&catid =3 4:capacity-building.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 101
Les responsables des groupes techniques devraient se tenir au courant des possibilités de
formation technique annoncées par l’OMM. Ils devraient pour cela entretenir des rapports avec
le Bureau de l'enseignement et de la formation professionnelle de l’OMM et avec la personne qui
reçoit le courrier y afférent dans leur organisation. Les possibilités de formation sont les suivantes:
b) Bourses d’études: l’OMM octroie des bourses d’études dans le cadre du Programme
de coopération technique. Les fonds proviennent de plusieurs sources, y compris le
Programme des Nations Unies pour le développement, le Programme de coopération
volontaire, les fonds d’affectation spéciale de l’OMM, le budget ordinaire de l’Organisation
et d’autres programmes d’aide bilatérale. Les bourses, qui peuvent être de courte (moins
de 12 mois) ou de longue (plusieurs années) durée, sont octroyées pour des études ou une
formation dans des universités, des organismes de formation ou plus spécialement dans des
centres régionaux de formation professionnelle relevant de l’OMM, à différents niveaux:
cours sanctionnés par un diplôme universitaire, études postuniversitaires, études de niveau
supérieur non sanctionnées par un diplôme, cours de formation spécialisée, formation en
cours d’emploi et formation technique au fonctionnement et à l’entretien du matériel. Toute
demande de bourse doit d’abord être approuvée par le représentant permanent auprès
de l’OMM du pays du candidat, celui‑ci ne pouvant en effet la présenter directement à
l’OMM. Elle doit comporter une description précise de la formation requise et une liste
de priorités. Sachant qu’il faut compter en moyenne huit mois pour établir le programme
de formation d’un candidat, compte tenu de la complexité des consultations nécessaires
entre le Secrétariat de l’OMM et les pays donateurs et bénéficiaires, il convient de déposer
les demandes longtemps avant la période de formation proposée. Ce qui précède n’est
qu’un résumé des conditions d’octroi de bourses d’études. Il faut s’adresser au Secrétariat
de l’OMM pour obtenir tous les renseignements voulus à ce sujet et des formulaires de
candidature. Les conditions d’admission étant très strictes, le dossier de demande doit être
complet.
102 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Outre les bourses d’études de l’OMM, des organismes de certains pays proposent d’excellents
programmes de formation pouvant répondre aux besoins de certains candidats. Les
spécialistes des instruments devraient se renseigner sur ces possibilités de formation auprès des
représentants du pays ou de l’organisme dans leur propre pays.
a) Achat de nouveaux systèmes d’acquisition de données: tous les contrats de vente de grands
systèmes d’acquisition de données (y compris pour l’exécution de programmes financés
par des donateurs) devraient accorder une place suffisante à la formation du personnel
local à l’exploitation et à l’entretien des systèmes. Les représentants du SMHN bénéficiaire
devraient être en mesure de bien évaluer la formation offerte afin d’en négocier les
conditions. La formation sur un nouveau système est dispensée habituellement au moment
de la mise en service, mais il est bon aussi de prévoir une séance complémentaire après six
mois d’exploitation ou lorsqu’un problème d’entretien important apparaît.
b) Essai de réception en usine, installation et mise en service: les travaux relatifs à la mise en
place d’un système important d’acquisition de données, tel qu’un système de réception de
signaux de satellites ou un radar, donnent aux stagiaires une occasion unique de se former
et d’apprendre notamment les critères techniques très rigoureux à appliquer.
L’essai de réception est le processus qui consiste à faire subir au système une batterie de
tests convenus au préalable pour vérifier que le cahier des charges est bien respecté, avant
acceptation du système par l’acquéreur puis expédition.
Au cours de l’installation, il arrive souvent que les ingénieurs du fournisseur soient amenés
à travailler en collaboration avec les ingénieurs de l’acquéreur. Il peut falloir intégrer aussi
dans cette opération d’autres éléments, comme le bâtiment, l’alimentation électrique, les
télécommunications et le traitement de données.
La mise en service consiste à effectuer des tests convenus au préalable une fois l’installation
achevée afin de s’assurer une fois encore que le système correspond bien au cahier des
charges.
Un pays peut saisir l’occasion fournie par l’installation et la mise en service d’un système
d’instruments important pour inviter des stagiaires d’un autre pays, dans le cadre d’une
entente bilatérale, à venir assister à ces opérations.
Les expériences à grande échelle organisées lors de l’exécution de programmes tels que le
Programme climatologique mondial, le Programme consacré à la recherche atmosphérique et
à l’environnement et le Programme concernant les cyclones tropicaux peuvent donner à des
spécialistes locaux des instruments l’occasion de participer à des campagnes de mesure auprès
de collègues plus chevronnés et d’en tirer des enseignements utiles.
Lorsqu’il y a lieu, la CIMO désigne une catégorie de mesures météorologiques qu’il convient
d’étudier en particulier afin de faire avancer les connaissances. Il est alors organisé une
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 103
comparaison d’instruments de marques différentes fournis par des Membres, selon des
conditions normalisées dans les installations d’un pays hôte. Un comité d’organisation se charge
de planifier la comparaison et présente ensuite dans son rapport les caractéristiques et les
performances des différents instruments.
Lorsqu’ils peuvent être associés à ce type d’opération, les spécialistes des instruments ont la
possibilité de tirer des enseignements utiles de leur participation à certaines des activités dans
les domaines suivants: conception expérimentale, exposition des instruments, techniques
d’exploitation, échantillonnage de données, acquisition de données, traitement de données,
analyse et interprétation des résultats. Si de telles comparaisons peuvent être organisées dans
des centres régionaux d’instruments, il y a peut‑être lieu d’envisager la possibilité de tenir
parallèlement un cours de formation spécial.
Les activités de formation entraînent des dépenses importantes, mais les ressources seront
probablement toujours limitées. Il est donc indispensable de fixer les coûts de différentes options
de formation et de les comparer, de contrôler toutes les activités de formation sous l’angle
du rapport coût‑efficacité et de prendre les bonnes décisions. Globalement, dans un SMHN,
l’investissement dans la formation doit être perçu comme productif.
Les coûts peuvent être répartis entre les coûts directs imputables à la tenue de certains cours
de formation et les coûts indirects ou frais généraux engagés pour offrir des installations et
des moyens de formation. Il est possible d’affecter à chaque activité de formation une certaine
partie des coûts indirects et des coûts directs d’exploitation. Lorsque les installations servent à
de nombreuses activités tout au long de l’année, les coûts indirects par activité sont faibles et
l’exploitation de ces installations est alors rentable.
Il est possible d’inclure dans les coûts directs les frais de déplacement des stagiaires et des
enseignants, les frais de logement, les frais de repas et les indemnités journalières, le prix des
cours et des enseignants, les dépenses afférentes au personnel de l’OMM, le coût des notes
fournies aux stagiaires et des consommables particuliers au cours ainsi que le coût des congés de
formation des stagiaires.
Il est possible d’inclure dans les coûts indirects ou frais généraux les bâtiments du centre de
formation (classes, ateliers et laboratoires), les coûts afférents au matériel et les dépenses
courantes, les salaires des enseignants et du personnel administratif, les frais généraux
d’administration de l’OMM, le coût de production du matériel didactique (cours nouvellement
conçu, notes documentaires, matériel audiovisuel) et le coût des consommables généralement
utilisés pour les besoins de la formation.
104 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Voici comment se classent habituellement, par ordre croissant, les divers types de formations
en fonction des coûts généraux (ce qui dépend de l’efficacité avec laquelle les ressources sont
exploitées):
e) Cours nationaux donnés dans des centres où les participants doivent se rendre;
f) Modules d’apprentissage en ligne interactifs (coût initial de production élevé mais faibles
coûts par la suite);
Au sein d'un SMHN ou d'un organisme apparenté, différents types de personnels qualifiés
peuvent intervenir dans les activités liées aux observations météorologiques: météorologues,
climatologues, géographes, techniciens en instruments météorologiques, techniciens
en météorologie, etc. Celles-ci peuvent être aussi effectuées par d'autres personnes qui
n'appartiennent pas directement à la sphère d'influence du SMHN, par exemple des agriculteurs,
des policiers, des employés de bureau ou des particuliers. Des tiers (universités, organismes
internationaux et régionaux, centres de recherche, etc.) et des organismes du secteur privé
peuvent être eux aussi appelés à participer.
Il est recommandé que les observateurs météorologiques professionnels aient suivi avec
succès le Programme d'enseignement de base pour les techniciens en météorologie (PEB-TM)
(qui est exposé en détail dans le Guide sur l’application de normes d’enseignement et de formation
professionnelle en météorologie et en hydrologie (OMM, 2015a), disponible à l'adresse http://library
.wmo.int/pmb_ged/wmo_1083_fr.pdf).
Conditions d'application
f) Disparités régionales:
Description
Analyser les conditions météorologiques pour déterminer toute évolution des phénomènes
significatifs susceptible d'exercer à plus ou moins longue échéance une influence sur la zone de
responsabilité en question durant la période de veille.
Fonctions
b) Analyser l'influence que l'évolution de la situation météorologique pourrait avoir sur les
observations ultérieures;
b) Identification des nuages et autres météores à l'aide de l’Atlas international des nuages -
Manuel de l’observation des nuages et des autres météores (OMM, 2017b);
Description
Fonctions
– Précipitations
– Pression atmosphérique
– Température
– Humidité
– Nébulosité
– Visibilité
– Rayonnement solaire
– Durée d'insolation
– Évaporation
– Température du sol
– État du sol
– Autres paramètres, le cas échéant (par exemple l'humidité du sol, l'état de la mer, la
composition de l'atmosphère, le cisaillement du vent, le mouillage des feuilles ou la
phénologie)
b) Classification des nuages telle qu'elle est définie dans l’Atlas international des nuages - Manuel
de l’observation des nuages et des autres météores (OMM, 2017b);
h) Recours à des codes météorologiques pour consigner les données d'observation (en se
référant par exemple au Manuel du Système mondial de traitement des données et de prévision
(OMM, 2017c) et au Manuel des codes (OMM, plusieurs volumes/dernières éditions)).
Description
Effectuer une observation par ballon-sonde en suivant les pratiques et les procédures prescrites.
Fonctions
– Lâcher du ballon;
c) Calculer et consigner:
– D'autres données d'observation en altitude, le cas échéant (sur l'ozone par exemple);
Description
Effectuer des observations en recourant à des techniques de télédétection (par exemple des
satellites, des radars météorologiques, des radars profileurs de vent, des lidars anémométriques,
des célomètres, des radiomètres hyperfréquences et des systèmes de détection des éclairs).
Fonctions
a) Interpréter les données d'observation obtenues par télédétection (par exemple les données
de célomètre pour la détermination de la hauteur de la base des nuages dans le contexte
des observations synoptiques (SYNOP) et des messages d'observation météorologique
régulière pour l'aviation (METAR));
b) Recouper les données obtenues par diverses techniques d'observation (par exemple la
télédétection et les observations in situ) afin d'assurer la cohérence voulue (par exemple
en comparant les relevés des instruments de mesure de la visibilité avec les images satellite
(brouillard, tempêtes de sable, etc.) et les observations manuelles).
Description
Fonctions
1
Voir aussi la compétence 2 de l'annexe 5.B consacrée aux compétences en matière d'instruments.
110 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
b) Exigences d'exactitude des instruments et des mesures (notamment celles qui sont
mentionnées dans le présent guide et d'autres textes réglementaires et d'orientation de
l'OMM ou de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI));
h) Plans d'urgence prescrits (par exemple en cas de panne de courant et des systèmes
de communication ou de dommage aux infrastructures causé par des conditions
météorologiques extrêmes).
Description
Maintenir au niveau requis la qualité des données d'observation en appliquant des méthodes
éprouvées de gestion de la qualité.
Fonctions
b) Consigner les corrections, les données suspectes et les mesures de suivi dans le répertoire
de métadonnées;
c) Contrôler le format et la teneur des messages d'observation avant leur diffusion et apporter
le cas échéant les corrections requises;
d) Veiller à ce que toutes les données d'observation soient envoyées et parviennent à leur(s)
destinataire(s).
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 111
c) Exigences d'exactitude des mesures (notamment celles qui sont mentionnées dans le
présent guide et d'autres textes réglementaires et d'orientation de l'OMM ou de l'OACI);
f) Plans d'urgence prescrits (par exemple en cas d'échec d'une transmission ou de panne de
courant).
Description
S'acquitter de toutes les fonctions d'observation dans un milieu de travail sûr et salubre, en se
conformant en tout temps aux règles et procédures applicables à l'hygiène et à la sécurité au
travail.
Fonctions
e) Observer la prudence requise pour toutes les activités d'observation, en évitant le plus
possible de s'exposer à des risques naturels (conditions météorologiques extrêmes, foudre,
crues et inondations, ouragans, incendies de forêt, etc.);
f) Observer la prudence requise pour toutes les activités d'observation exposées à des
dangers (manœuvres à grande hauteur, exposition à des hyperfréquences ou à des gaz
comprimés, etc.);
c) Registre des risques récapitulant tous les dangers potentiels sur le lieu de travail et les
mesures prises pour renforcer la sécurité.
ANNEXE 5.B. CADRE DE COMPÉTENCES DU PERSONNEL CHARGÉ DE
L'INSTALLATION ET DE L'ENTRETIEN DES INSTRUMENTS
Au sein d'un SMHN ou d'un service apparenté, différents types de personnels qualifiés peuvent
intervenir dans les activités d'installation et d'entretien des instruments: météorologues,
experts en instruments et techniciens, ingénieurs, informaticiens, etc. Du personnel rattaché
à des organisations extérieures (par exemple, des entrepreneurs privés, des entreprises de
télécommunication et des agents d'entretien des instruments) ainsi que d'autres prestataires
peuvent également intervenir dans l'installation et la maintenance de divers instruments
d'observation météorologique.
La présente annexe définit un cadre de compétences pour le personnel qui intervient d'une
façon ou d'une autre dans les activités d'installation et d'entretien des instruments d'observation
météorologique1, mais il n’est pas nécessaire que chaque personne possède l’ensemble
des compétences énoncées. Toutefois, dans des conditions d'application particulières (voir
ci-dessous), propres à chaque organisation, tout établissement fournissant des services
d'installation et d'entretien des instruments devrait réunir au sein de son effectif des personnes
qui, ensemble, couvrent toutes les compétences voulues. Il convient de moduler les diverses
fonctions ainsi que les exigences en matière de connaissances et d’aptitudes énoncées pour
chacune des compétences en fonction du contexte particulier de chaque établissement.
Cependant, les exigences et critères généraux énoncés ici s’appliquent dans la plupart des cas.
Il est recommandé que le personnel qui participe à l'installation et à l'entretien des instruments
d'observation météorologique ait atteint certains des objectifs d'apprentissage applicables
aux instruments et aux méthodes d'observation météorologiques qui sont énoncés dans le
cadre du Programme d'enseignement de base pour les techniciens en météorologie (PEB-TM)
(qui est exposé en détail dans le Guide sur l’application de normes d’enseignement et de formation
professionnelle en météorologie et en hydrologie (OMM, 2015a), disponible à l'adresse http://library
.wmo.int/pmb_ged/wmo_1083_fr.pdf).
Conditions d'application
1
Les compétences dont il est question dans la présente annexe correspondent aux prestations qui consistent à
installer et entretenir des composantes mineures des instruments d'observation. Les compétences qui se rapportent
aux grandes infrastructures d'observation météorologique telles que les radars et les profileurs de vent font l'objet
de l'annexe 5.D consacrée à la gestion des programmes et des réseaux d'observation.
114 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
Description
Fonctions
f) Compléter la classification des sites pour la ou les variables considérées; établir les
métadonnées relatives aux instruments et aux variables et les communiquer au WIGOS via
l'Outil d'analyse de la capacité des systèmes d'observation (OSCAR);
c) Recours à des codes météorologiques pour consigner les données d'observation (en se
référant par exemple au Manuel du Système mondial de traitement des données et de prévision
(OMM, 2017c) et au Manuel des codes (OMM, plusieurs volumes/dernières éditions));
Description
Fonctions
e) Procéder à des étalonnages in situ en suivant les procédures prescrites pour veiller à ce que
les résultats de mesure restent dans les limites de tolérance;
f) Fournir des orientations et donner des cours de recyclage, à distance le cas échéant, au
personnel de terrain, pour garantir le respect des instructions de fonctionnement des
instruments d'observation ainsi que des procédures de réduction des données;
g) Contrôler l'exposition des instruments et éliminer au besoin les obstacles qui pourraient se
trouver à proximité;
2
Voir aussi la compétence 5 de l'annexe 5.D, consacrée à la gestion des programmes et des réseaux d'observation.
3
Voir aussi la compétence 5 de l'annexe 5.A, consacrée aux observations météorologiques.
116 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
h) Consigner les opérations d'entretien des instruments et d'inspection des sites4 , les
étalonnages et les remplacements de capteurs ou d'instruments dans le journal d'entretien
ou le répertoire de métadonnées.
Description
Fonctions
c) Donner des instructions, à distance le cas échéant, au personnel de terrain pour l'aider à
déceler et diagnostiquer des défaillances mineures;
d) Consigner toutes les défaillances, avec indication de l'heure, dans un journal d'entretien ou
un répertoire de métadonnées;
4
Pour les opérations d'inspection de site, se reporter au présent guide, en particulier le Volume I, chapitre 1,
section 1.3.5.1 et au présent volume, chapitre 1, section 1.10.1; voir aussi le Guide du Système mondial d’observation
(OMM-N° 488), en particulier les sections 3.1.3.8 et 3.1.3.11 du chapitre 3, et le Manuel du Système mondial intégré des
systèmes d’observation de l’OMM (OMM-N° 1160), en particulier la section 3.4.8 du chapitre 3.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 117
c) Recours à des codes météorologiques pour consigner les données d'observation (en se
référant par exemple au Manuel du Système mondial de traitement des données et de prévision
(OMM, 2017c) et au Manuel des codes (OMM, plusieurs volumes/dernières éditions));
d) Configuration du SIO;
Description
Fonctions
a) Donner des instructions, à distance le cas échéant, au personnel de terrain pour l'aider à
réparer des défaillances mineures;
d) Procéder à des essais après une réparation pour veiller à ce que les critères de
fonctionnement soient respectés;
c) Recours à des codes météorologiques pour consigner les données d'observation (en se
référant par exemple au Manuel du Système mondial de traitement des données et de prévision
(OMM, 2017c) et au Manuel des codes (OMM, plusieurs volumes/dernières éditions));
d) Configuration du SIO;
Description
S'acquitter de toutes les tâches dans un milieu de travail sûr et salubre, en se conformant en tout
temps aux règles et procédures applicables à l'hygiène et à la sécurité au travail.
Fonctions
b) Sensibiliser les autres employés et les visiteurs du site aux questions de sécurité;
g) Prendre les précautions de mise face aux risques d'électrocution, en cas d'exposition à
des hyperfréquences ou à des aléas météorologiques ou en cas de manœuvres à grande
hauteur ou dans des espaces confinés;
Au sein d'un SMHN ou d'un service apparenté, différents types de personnels qualifiés
peuvent intervenir dans les activités d'étalonnage des instruments: météorologues, experts
en instruments, techniciens, ingénieurs, etc. Des organisations extérieures (par exemple, des
entrepreneurs privés, des prestataires de services d'étalonnage et des laboratoires) peuvent
également intervenir dans l'étalonnage de divers instruments d'observation météorologique.
La présente annexe définit un cadre de compétences pour le personnel qui travaille dans
des laboratoires d'étalonnage et/ou fournit des services centralisés d'étalonnage pour les
instruments d'observation météorologique, mais il n’est pas nécessaire que chaque personne
possède l’ensemble des compétences énoncées. Toutefois, dans des conditions d'application
particulières (voir ci-dessous), propres à chaque organisation, tout établissement fournissant des
services d'étalonnage des instruments devrait réunir au sein de son effectif des personnes qui,
ensemble, couvrent toutes les compétences voulues. Il convient de moduler les diverses fonctions
ainsi que les exigences en matière de connaissances et d’aptitudes énoncées pour chacune
des compétences en fonction du contexte particulier de chaque établissement. Cependant, les
exigences et critères généraux énoncés ici s’appliquent dans la plupart des cas.
Conditions d'application
1
Ce terme désigne ici le stockage et la protection des données et des informations, ainsi que la fourniture des moyens
de recherche, de consultation et d’extraction voulus.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 121
Description
Appliquer des méthodes d'étalonnage standard, depuis la manutention des objets d'étalonnage
jusqu'à l'édition de certificats d'étalonnage.
Fonctions
Description
Fonctions
Description
Fonctions
f) Dialoguer avec les clients au sujet des étalonnages, notamment pour présenter les résultats
de ces derniers;
g) Mener à bien des audits internes et externes et, autant que possible, des comparaisons
interlaboratoires selon les prescriptions de la norme ISO/CEI 17025.
c) Métrologie (niveau avancé) et calcul des incertitudes; en plus des notions fondamentales,
connaissance approfondie du Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure (GUM) (ISO/
CEI, 2008) ou d'un ouvrage équivalent, et application du cadre pour l'évaluation de
l'incertitude fourni par le GUM;
e) Prescriptions relatives à la qualité (par exemple, ISO 9001, ISO/CEI 17025 et bonnes
pratiques de laboratoire);
Description
Installer et entretenir l'infrastructure physique (caissons d'essai, étalons, cellules à point fixe,
générateurs de pression, etc.) et les applications nécessaires aux opérations d'étalonnage.
Fonctions
a) Mettre sur pied l'infrastructure physique et installer les logiciels nécessaires aux opérations
d'étalonnage;
a) Installations et étalons de laboratoire (y compris les logiciels), ainsi que leur maintenance;
Description
Élaborer, évaluer et tenir à jour les procédures d'exploitation normalisées nécessaires aux
opérations d'étalonnage et, plus particulièrement, au calcul des incertitudes d'étalonnage.
Fonctions
d) Tenir à jour et optimiser les procédures d'exploitation normalisées (notamment pour les
besoins de la maintenance).
b) Métrologie (niveau avancé) et calcul des incertitudes; en plus des notions fondamentales,
connaissance approfondie du Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure (GUM)
(ISO/CEI, 2008) ou d'un ouvrage équivalent; application du cadre pour l'évaluation
de l'incertitude fourni par le GUM, organisation de comparaisons interlaboratoires et
détermination des aptitudes du laboratoire en matière de mesures et d’étalonnages;
d) Prescriptions relatives à la qualité (par exemple, ISO 9001, ISO/CEI 17025 et bonnes
pratiques de laboratoire);
Description
Assurer l'archivage des mesures d'étalonnage, des certificats d'étalonnage et des relevés.
Fonctions
a) Archiver les mesures et les métadonnées d'étalonnage ainsi que les relevés correspondants;
Connaissance des pratiques prescrites pour l'archivage des données et des relevés.
Description
S'acquitter de toutes les tâches d'étalonnage dans un milieu de travail sûr et salubre, en se
conformant en tout temps aux règles et procédures applicables à l'hygiène et à la sécurité au
travail.
Fonctions
d) Observer la prudence requise pour toutes les activités d'étalonnage exposées à des
dangers;
Au sein d’un SMHN ou d’un service apparenté, différents types de personnels qualifiés peuvent
intervenir dans la gestion des programmes et réseaux d’observation, comme les planificateurs et
gestionnaires de programmes, les météorologues, les experts en instruments et les techniciens,
les ingénieurs et les informaticiens. Du personnel rattaché à des organisations extérieures
(par exemple, des entrepreneurs privés, des entreprises de télécommunication et des agents
d'entretien des instruments) et d’autres prestataires peuvent également fournir des services
de conseil et de gestion en lien avec un programme d’observation et /ou intervenir dans la
maintenance du matériel du réseau d’observation.
La présente annexe définit un cadre de compétences pour le personnel qui intervient dans
la gestion des programmes et réseaux d’observation, mais il n’est pas nécessaire que chaque
personne possède l’ensemble des compétences énoncées1. Toutefois, dans des conditions
d'application particulières (voir ci-dessous), propres à chaque organisation, tout établissement
gérant des programmes et réseaux d’observation devrait réunir au sein de son effectif ou parmi
ses collaborateurs externes des personnes qui, ensemble, couvrent toutes les compétences
voulues. Il convient de moduler les diverses fonctions ainsi que les exigences en matière de
connaissances et d’aptitudes énoncées pour chacune des compétences en fonction du contexte
particulier de chaque établissement. Cependant, les exigences et critères généraux énoncés ici
s’appliquent dans la plupart des cas.
Conditions d'application
1
Ici, le terme «compétence» se réfère aux résultats requis pour gérer efficacement un programme d’observation
comprenant de grands réseaux d’observation météorologiques tels que ceux incluant des radars et des profileurs de
vent.
128 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
2. Acquérir le matériel
Description
Fonctions
a) Évaluer les besoins des utilisateurs en matière d’observations (étude continue des besoins);
c) Préciser les instruments d’observation nécessaires pour combler les lacunes repérées;
g) Établir un plan de gestion du cycle de vie entièrement chiffré pour assurer durablement
l’exploitation du programme d’observation envisagé;
i) Vérifier que la version finale du programme d’observation répond aux critères définis au
départ (la passer en revue et recueillir l’avis des utilisateurs);
j) Élaborer (ou actualiser) le plan d’urgence et le plan de poursuite des opérations relatifs au
programme d’observation.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 129
g) Connaissance des règles, principes directeurs et activités de l’OMM (par exemple, Guide des
instruments et des méthodes d’observation (OMM-N° 8), Guide du Système mondial d'observation
(OMM-N° 488), Manuel du Système mondial intégré des systèmes d'observation de l'OMM
(OMM-N° 1160), étude continue des besoins, OSCAR et centres d'expérimentation de la
CIMO);
Description
Acquérir les instruments et les éléments associés (y compris les systèmes de communications,
les pièces de rechange initiales et la formation du personnel) qui ont été prévus pour la mise en
place et le fonctionnement à long terme du programme d’observation.
Fonctions
a) Confirmer l’ampleur des achats avec l’équipe de planification, en vérifiant notamment que
les fonds sont suffisants pour couvrir les coûts d’investissement et d’exploitation;
b) Mener des études de marché pour sélectionner des modèles d’instruments permettant de
répondre aux besoins en matière d’observation;
c) Mener des travaux de conception technique et/ou établir les spécifications fonctionnelles
des instruments à acheter;
130 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
d) Lancer l’appel d’offres ou le processus d’achat pour le matériel et les éléments associés (en
ayant obtenu les approbations nécessaires) et établir les documents relatifs aux étapes
suivantes:
– Recommandation d’achat;
– Désignation du fournisseur;
g) Autoriser les paiements sous réserve du respect des conditions prévues dans le contrat.
Description
Sélectionner, acquérir et mettre en service les sites d’observation où seront installés les
instruments et systèmes de communications.
Fonctions
a) Recenser les sites adéquats pour des observations portant sur de longues périodes, qui
répondent aux exigences en matière d’observation (mener par exemple une étude sur
place pour vérifier qu’il est possible d’obtenir des mesures représentatives des variables
requises et de répondre aux exigences des domaines d’application de l’OMM s’agissant des
données);
c) Préparer le site ou l’enceinte (par exemple, travaux de génie civil: nettoyer et niveler le site,
installer l’électricité et les dispositifs de communications; clôturer le site et assurer un accès
par la route);
f) Confirmer les conditions du site, par exemple, la planéité du site, les conditions de mise à la
terre (< 10 ohms) permettant de se protéger de la foudre, la faiblesse du bruit de fond pour
le capteur de foudre, la qualité de l’alimentation électrique, la bande passante, les routes et
les clôtures;
g) Finaliser la livraison du site (par exemple obtenir les certificats de réception relatifs au site);
a) Guide des instruments et des méthodes d’observation (OMM-N° 8) (par exemple, le Volume I,
chapitre 1, en particulier la section 1.3, et l’annexe 1.D – Classification de sites pour les
stations terrestres d’observation en surface (OMM/ISO); ainsi que l’annexe 1.F – Description
de l’exposition des stations);
e) Gestion de projets;
Description
Installer, tester et mettre en service les grandes2 composantes des réseaux d’observation (par
exemple, radars météorologiques et profileurs verticaux de vent).
Fonctions
b) Transporter les composantes jusqu’au site ou coordonner leur livraison par le fournisseur;
2
Il s’agit de composantes qui représentent un investissement significatif pour un organisme et nécessitent donc une
méthode de gestion de projets structurée, par opposition à des pièces mineures des infrastructures d’observation,
dont les compétences sont présentées au titre des compétences relatives à l’instrumentation.
132 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
d) Veiller à ce qu’une formation soit dispensée pour répondre aux exigences opérationnelles
ou à celles des utilisateurs (y compris procédures normalisées d'exploitation et instructions,
manuels des systèmes et schémas de raccordement);
e) Achever la classification du site pour la ou les variables concernées; établir les métadonnées
WIGOS du site et les transmettre via OSCAR;
Description
Gérer le réseau d’observation (y compris les observations, l’étalonnage des instruments et leur
maintenance) de façon qu’il fonctionne en continu et fournisse des observations de qualité en
temps opportun.
Fonctions
b) Mettre au point et utiliser des outils d’assurance de la qualité (pour les diagnostics réguliers
des fonctions et paramètres des systèmes) pour tous les instruments, tant in situ que de
télédétection;
c) Élaborer et tenir à jour un système de suivi de la qualité des données (par exemple,
systèmes manuels et/ou automatisés de contrôle de la qualité des données) pour garantir la
traçabilité des données et la fiabilité des métadonnées;
3
Y compris pour l’équipement de télédétection. Des orientations détaillées sur la maintenance des radars et des
profileurs de vent figurent dans le Guide des instruments et des méthodes d’observation (OMM-N° 8), Volume III,
chapitre 7, section 7.7, ainsi que dans la publication intitulée Operational Aspects of Wind Profiler Radars
(WMO/TD‑No. 1196), chapitre 4, respectivement.
CHAPITRE 5. FORMATION DES SPÉCIALISTES DES INSTRUMENTS 133
d) Collaborer avec des sources externes (partenaires, volontaires et autres organismes tiers,
par exemple via la production participative) s’agissant de la communication de leurs
données pour assurer la qualité des données et l’homogénéité du réseau intégré;
g) Fixer par écrit toutes les procédures opérationnelles (maintenance du réseau, étalonnage
des instruments, algorithmes de contrôle de la qualité des données, plans d’urgence, etc.);
e) Normes de gestion des actifs, par exemple norme ISO 55000 (Gestion d’actifs –
Aperçu général, principes et terminologie) et Global Forum on Maintenance and Asset
Management (Forum mondial sur la maintenance et la gestion des actifs);
Description
Fonctions
a) Planifier les ressources financières et humaines et réunir les ressources nécessaires pour
pérenniser le programme d’observation;
b) Évaluer régulièrement les résultats du personnel et offrir une formation continue (en
collaboration avec le service de formation du personnel si nécessaire) pour garantir le
maintien des compétences de tout le personnel du programme d’observation;
134 GUIDE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES D’OBSERVATION - VOLUME V
c) Collaborer avec les utilisateurs et, selon les besoins, actualiser les exigences du programme
d’observation en matière de données (observations en temps réel, prévision numérique du
temps, surveillance du climat, etc.);
e) Étudier et mettre en place des solutions techniques dans les domaines d’amélioration
recensés en tenant compte des évolutions technologiques en matière d’instruments et de
méthodes de communication des données;
e) Connaissance des règles, principes directeurs et activités de l’OMM (par exemple Règlement
technique (OMM-N° 49), Guide du Système mondial d'observation (OMM-N° 488), Manuel du
Système mondial intégré des systèmes d'observation de l'OMM (OMM-N° 1160) et OSCAR);
Craig, R.L. (dir.), 1987: Training and Development Handbook: A Guide to Human Resource Development, New
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Moss, G., 1987: The Trainer’s Handbook. Ministry of Agriculture and Fisheries, Nouvelle‑Zélande.
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———, 2015a: Systèmes de management de la qualité – Exigences. ISO 9001:2015, Genève.
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Guide 98‑3:2008, y compris Suppl. 1:2008/Cor 1:2009, Suppl. 1:2008, Suppl. 2:2011, Genève
(équivalant à: Comité commun pour les guides en métrologie (JCGM), 2008: Évaluation des
données de mesure – Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure, JCGM 100:2008, corrigé en
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Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser à:
public.wmo.int
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