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BREF RAPPEL

Au cours des dernières décennies qui ont suivi l’adoption de la Convention 155 et la recommandation
164 sur la sécurité et la santé des travailleurs, 1981 par l’Organisation Internationale du Travail (OIT),
les Gouvernements, les Bailleurs de fonds, les Organisations d’employeurs et de travailleurs se sont
appesantis particulièrement sur des questions importantes portant sur les dangers et risques
traditionnels, nouveaux et émergents liés au travail.
Déjà, selon les estimations de l’OIT 2006, les trois quarts des décès des travailleurs étaient liés au
maladies professionnelles soit 86,3 pour cent et imputables aux maladies de l’appareil circulatoire (31
pour cent), aux cancers professionnels (26 pour cent) et aux maladies respiratoires (17 pour cent)
tandis que les accidents du travail mortels représentaient les 13,7 pour cent restants.
Lesdites estimations montraient que les taux de mortalité et de morbidité professionnelles liées au
travail étaient de 11.8 pour cent pour l’Afrique.
Par ailleurs en décembre 2009, l’Observatoire Européen des risques via son Agence Européenne en
charge des questions de santé et de sécurité au travail, a publié un rapport intitulé «  risques nouveaux
et émergents liés à la sécurité et à la santé au travail » dans lequel des chercheurs démontrent que les
accidents du travail et les maladies professionnelles ont un impact majeur sur les individus et leurs
familles , non seulement économique mais aussi en terme de bien-être physique et émotionnel à court
et long termes.
Sur le plan économique :
- Les accidents de travail, les maladies professionnelles ont des effets nocifs considérables sur
les entreprises car ils entravent leur productivité, nuisent à leur compétitivité au plan national et
international et affectent l’économie et la société.
- Tous les accidents et catastrophes industrielles majeures engendrés par des progrès
technologiques importants et réalisés sur les lieux de travail sont imputés à l’absence d’une
culture de sécurité des entreprises et entrainent les compressions d’effectifs, la migration de
travail, les emplois indépendants.
Sur le plan sanitaire :
- De plus en plus les travailleurs sont exposés à des risques professionnels nouveaux et
émergents causés non seulement par des innovations technologiques, les nouveaux processus
de production, mais également soit par les changements sociaux ou organisationnels, soit par
les nouvelles conditions de travail.
L’importance d’améliorer la sécurité et la santé au travail va être de plus en plus largement germer.
De ce fait, le Cameroun à l’instar de plusieurs autres pays va reconnaitre que les risques doivent être
gérés et maitrisés et qu’il est indispensable de disposer de système de gestion de la SST efficace pour
prévenir les accidents du travail et les problèmes de santé. Il devient donc crucial de mettre en place un
système de collecte de données de SST fiable pour la production des rapports et leur analyse.
En 2012, deux systèmes de collecte des données de SST existent au Cameroun.
Celui de la CNPS qui fonctionne normalement mais reste essentiellement déclaratif avec beaucoup
d’écarts par rapport aux données de l’OIT

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Le système de collecte des données du MINTSS quant à lui, reste inefficace en raison d’un déficit
qualitatif et quantitatif des rapports d’activités des services médicaux du travail et des CHS, et d’une
formation insuffisante des inspecteurs du travail en SST.
C’est dans ce contexte que le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, à la suite d’une part de
l’existence de l’Arrêté 039/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales d’hygiène et
de sécurité sur les lieux de travail instituant dans ses articles 8 à 10 les comités d’hygiène et de sécurité
du travail, et d’autre part l’inexistence desdits comités dans les entreprises assujetties , va instruire
l’inscription sur la feuille de route du MINTSS, de la problématique des Comités d’Hygiène et sécurité
(CHS).

CONTEXTE ACTUEL

Depuis 2012, dans le Programme : Amélioration de la Protection du Travail , Activité : évaluation des
Comités d’Hygiène et de Sécurité, le MINTSS met en œuvre par phase, des actions visant à la création,
l’opérationnalisation et évaluation des CHS tel que décrit dans le tableau synoptique ci-dessous :

Phasage Objectifs Résultats obtenus Observations

Incitation à la création des 1°) Aucune évolution notée


CHS dans les entreprises dans la création des CHS
par les employeurs Absence d’expertise sur
1 phase
ere
Sensibilisation des des questions de santé et
2°) Constat du
2012-2014 responsables des services sécurité au sein des
Fonctionnement anormal
déconcentrés à l’installation entreprises
pour les CHS déjà existants
officielle des membres du
CHS
2e phase Incitation des employeurs à (1) La plupart des
2015-2017 offrir des formation aux formations offertes par les
membres des CHS employeurs n’outillaient pas
existants suffisamment les membres
du CHS

(2) le MINTSS avec le


soutien du Bureau
International du Travail ,
dans le cadre du
Programma Pays pour le
Travail décent va élaborer
un programme officiel de
formation dédié aux
membres du CHS ainsi
qu’aux aux Inspecteurs du

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Travail
Les entreprises ont eu droit
à des conseils, à des
canevas relatifs à la
rédaction des différents
1°) 18,40% d’entreprises rapports concernant les
visitées et assujetties, n’ont activités des CHS à
toujours pas créé de CHS ; transmettre au MINTSS
Evaluation des CHS aux ce qui démontre qu’il y a pour un meilleur suivi et une
plans : encore un effort de exploitation appropriée.
(a)de l’existence sensibilisation à faire. Il s’agissait :
(b) du fonctionnement - d’un canevas de l’ordre du
3e phase
(c) de l’efficacité 2°)20,75% de CHS créés jour d’une réunion ordinaire
2018-2019
ne fonctionnent pas. du CHS ;
Dans les regions du - d’un canevas d’élaboration
Centre , Sud Ouest Littoral 3°) 38,21% de CHS de rapport d’une réunion de
Est fonctionnent anormalement CHS ;
- d’une fiche de synthèse du
4°)50,47% de CHS ont reçu rapport périodique d’un
une formation initiale. CHS ;
- d’un canevas de
réalisation d’une visite de
lieux de travail.

Evaluation des CHS aux


plans : (1) Signature de l’arrêté N°
(a)de l’existence 000197/MINTSS du 04
(b) du fonctionnement février 2020 fixant le
(c) de l’efficacité
(2) la mise à l’écart du CHS
Dans les régions du au bénéfice d’autres
Centre , Sud Ouest Littoral structures telles que HSE
4 phase
e

Est (Hygiène-Sécurité-
2020-2021
Environnement) ou des
divisions QHSE (Qualité-
Hygiène-Sécurité et
Opérationnalisation des
Environnement), pour
services médicaux du
d’autres.
travail

A l’analyse des données relevées, on ne peut que constater une très grande diversité des pratiques. Il
est donc clair que les acteurs du monde du travail n’ont véritablement jamais compris l’utilité et la place
des CHS au sein des entreprises.

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JUSTIFICATIONS

Il nous paraît judicieux pour cette 5 e phase , que les pratiques suscitées fassent l’objet d’une
capitalisation au plus haut niveau. Des missions périodiques d’évaluation paraissent être un modèle et
leur extension devrait permettre de disposer d’informations nouvelles et d’alimenter le débat sur
l’appréhension des conditions de travail par les acteurs dans l’entreprise :
Un consensus sur l’importance de l’institution du CHS, conduit à penser qu’un CHS fonctionnant dans
de bonnes conditions participe non seulement à la régulation des relations sociales mais encore à la
limitation des coûts directs et indirects engendrés par une dégradation des conditions de travail, de
santé et de sécurité.
Un consensus sur l’insuffisante formation des membres du CHSCT. Les données expriment fortement
l’idée d’une grande insuffisance de formation des membres du CHS qu’il s’agisse des élus (en ce
compris le secrétaire) ou du président. Un accent particulier doit être mis sur cette difficulté et de la
nécessité de la briser pour assurer le meilleur fonctionnement possible de l’instance.
Absorption du CHS par les QHSE et HSE. Le constat, partagé au demeurant par une partie des acteurs
rencontrés, est que la frontière entre les attributions des structures susdites et celles du CHSCT est
difficile à tracer et que cet état de fait a pour conséquence d’établir entre les institutions une
concurrence aggravant la complexité de la gestion de l’entreprise. Il est question de repréciser le rôle
du CHS qui est dédié au dialogue et la construction d’actions en faveur de l’amélioration des
conditions de travail et replacer le CHS au cœur du dispositif de prévention et de gestion des risques
professionnels et des problèmes psychosociaux en milieu de travail .
Des questions clivantes relatives au fonctionnement, au budget des CHS, composition, …

OBJECTIFS DE LA MISSION

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