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Les administrations publiques ont connu au cours des dernières décennies les problèmes
structurels ( décentralisation , privatisation, allègement de la pression fiscale pesant sur les
entreprises assorties des coupures dans les dépenses de l’Etat) et conjoncturels (élément
d’incertitude qui s’installe rendant l’environnement plus hostile, plus complexe), qui ont
conduit à une augmentation des déficits publics et de la dette publique et à une dégradation
de l’image de ces administrations aux yeux de l’opinion publique.
Dans le but de moderniser leur administration et d’améliore la performance de l’action
publique, les gouvernements se sont lancés dans des processus de changements profonds
de la gestion budgétaire avec pour conséquence la transformation des lois de finances ,du
règlement de la comptabilité publique et l’introduction de deux techniques efficaces et
complémentaires dans la maitrise de la complexité de l’action publique : le contrôle de
gestion et l’évaluation.
Pour les budgétaires et les planificateurs, le contrôle de gestion, dispositif d’analyse et
d’action très efficace emprunté au secteur privé, s’articulant sur les objectifs de performance
définis et apporter satisfaction au citoyen et à l’adm publique.
Au niveau de la population :
CONCEPTS
au sens anglo-saxon;
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au sens français;
au sens donné par le sociologue Tannenbaum arnold
Contrôle au sens anglo saxon signifie maitrise :est un dispositif qui oriente les actions. Pour
maitriser, il faut être capable de mener à bien un processus qui :
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du travail de Taylor. Elle repose sur une séparation des fonctions, des économies d’échelle,
une parcellisation des tâches extrêmes et la standardisation des gestes, outils et méthodes.
Pour l’école néoclassique (DRUCKER, SLOAN, GELINIER), le contrôle de gestion concerne la
recherche opérationnelle. Leurs postulats sont la maximisation du profit, la décentralisation
des responsabilités et des décisions, la direction par objectifs, le contrôle par l’analyse des
écarts et la motivation pour la compétitivité.
Ce sont les dispositifs repris dès le début des années 1920 dans certaines grandes
entreprises diversifiées (ex : General Motors) sous le nom de Financial control parce qu’ils
reposaient sur un système d’information comptable et un langage financier
Hélas ce contexte est révolu, car de nos jours, le champ du contrôle s’est considérablement
élargi avec la montée de la complexité et de l’incertitude. Il prend en compte l’évolution de
l’économie sociale et sociétale. Il est nécessaire de déléguer des responsabilités, de s’assurer
que les comportements individuels vont dans le même sens. De nouvelles définitions
mettent l’accent sur les liens entre la stratégie et le pilotage et soulignent l’importance du
facteur humain.
Le professeur R.N. Anthony de Harvard, père incontesté de la discipline, en 1988 définissait
le contrôle de gestion comme le processus par lequel les managers influencent d’autres
membres de l’organisation pour mettre en œuvre les stratégies de l’organisation de manière
efficace et efficiente.
Selon LOWE, le contrôle de gestion est un système qui saisit et traite l’information de
l’organisation ; un système de responsabilité et de feed-back conçu pour apporter
l’assurance que l’entreprise s’adapte aux changements de son environnement et que le
comportement de son personnel au travail est mesuré par référence à un système
d’objectifs opérationnels en cohérence avec les objectifs d’ensemble de telle sorte que toute
incohérence entre les deux puisse être identifiée et corrigée.
L’ensemble de ces outils méritoires ont été transposés dans un système global de gestion de
l’administration publique pour concourir à faire évoluer le mode de management des
administrations publiques. Cette transposition a dénaturé le rôle des systèmes formels de
contrôle dans la gestion publique où la finalité de l’organisation n’est plus interne en terme
de profit mais externe en terme de services rendus : le management public.
Au Cameroun, Cela s’est concrétisé notamment avec d’une part la loi N°2007/006 du 26
décembre 2007 portant régime financier de l’Etat qui va mettre en place la gestion axée sur
les résultats, l’amélioration de la performance opérationnelle, une meilleure lisibilité des
politiques publiques et d’autre part, la préparation, le vote et l’exécution du 1 er budget en
mode programme au 1er janvier 2013 et la circulaire N° 003/PM du 06 juillet 2015 va mieux
le définir et fixer ses modalités d’application dans l’administration camerounaise . Il ne
s’agissait pas de transposer tels quels les mécanismes et les outils du contrôle de gestion
encore appelé « management control », mais d’adapter cet outil aux besoins de l’action
publique et aux caractéristiques de l’administration publique . .
PROBLEMATIQUE
Le contrôle de gestion dans les administrations publiques est une chose curieuse. Il se trouve
là où on ne l’attend pas. Son identité est difficile à cerner, son périmètre est à géométrie
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variable et son champ prête à discussion. Quels sont les leviers de fondements du
contrôle de gestion ? Quels sont donc les éléments clés qui facilitent la compréhension de
cette notion dans les administrations publiques ? quels sont les principaux enjeux qui
justifient son utilité ? Quels sont les apports du contrôle de gestion à la modernisation et
réforme de l’Etat ? comment s’organise et fonctionne-t-il ? Quels outils pour quels besoins ?
HYPOTHESES DE TRAVAIL
Ces incertitudes ont toutes leurs justifications et nous permettent de poser autant
d’hypothèses de travail :
INTERET
La laborieuse récupération des outils, méthodes et démarches des entreprises par les
administrations publiques à finalité intrinsèquement différente de celle de l’administration
publique, la disparité de certaines démarches, sont là pour nous rappeler qu’il ne suffit pas
de souhaiter le développement du système de contrôle pour que celui-ci se réalise et qu’il
ne suffit pas de l’existence d’outils pour que ces derniers trouvent leur place dans la boite à
outils réellement utilisés par les responsables et les décideurs . L’intérêt critique mais
constructif de notre travail, par l’investigation sur la nature et l’importances des
transpositions ainsi que sur le développement des outils, acteurs, mécanismes, missions du
contrôle de gestion propres aux organisations publiques, constitue une des pistes de
réponses aux défis posés.
Plan
Tout ceci demande au préalable, la clarification du champ, de la nature et des instruments
du contrôle, le développement d’un minimum de langage commun.
Conformément aux bases législatives et réglementaires relatives au management public au
Cameroun, dans une première partie, par observation de ses éléments constitutifs et des
principales spécificités qui justifient son utilité, nous essayeront d’appréhender le contrôle
de gestion et de préciser les fondements qui expliquent sa mobilisation. Dans une seconde
partie, par observation de ses interventions, nous essayerons de décrire son organisation,
son fonctionnement et son positionnement dans la modernisation de la gestion publique et
la réforme de l’Etat.
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Nomalisme est ce qui est formellement défini comme tel
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Le jourdanisme administratif consiste à énoncer à propos d’une nouvelle méthode qu’on l’a pratiquée sans le
savoir comme monsieur Jourdain.
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SECTION 1 : CONTROLE DE GESTION : FONDEMENTS, DEFINITION, SPECIFICITES
Les raisons lointaines qui ont présidé à l’inscription à l’agenda et a la mise en œuvre de cette
dynamique de développement dans l’administration publique seraient multiples :
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problèmes, d’intervenir rapidement et surtout de faire intégrer une logique de gestion
dans le mode de fonctionnement des Etats .
on le constate par exemple avec le FMI qui depuis 1998 a invité tous se états membres à
adhérer au code de bonne gouvernance , à des standards tels publiscité de l’information
budgétaire, transparence des procédures et pratiques budgétaires , contrôle externe .
L IFAC ( federation internationale des comptables ) definit et propose un ensemble de
normes comptables internationales et notamment un modèle de comptabilité fondé
sur celui en vigueur en entreprise.
Les raisons directes sont de trois ordres :
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Certains bénéfices escomptés, la perspective de procédures de gestion plus
responsabilisatrices, la recherche de marges de manœuvre inexploitées constituent
également des fondements mobilisateurs.
la professionnalisation
La professionnalisation consiste à améliorer la pratique du contrôle de gestion à travers les
formations
les formations au pilotage par la performance pour les acteurs fonctionnels vont permettre à
ces derniers :
Animation en réseau
il s’agit ici de traiter entre pairs , de l’émergence d’un référentiel de l’Etat autour du pilotage
en lien avec le PPA et le RAP ; de favoriser le benchmarking(parangonnage) et les bonnes
pratiques ; d’apporter des données pertinentes quant aux fonctionnalités des systèmes
d’information relevant du contrôle de gestion ; mettre une documentation utile et générale
Sous l’égide du MINFI il existe 3 comités interministériels des contrôleurs de gestion :
Le premier niveau de réseautage est le comité interministériel de coordination du contrôle
de gestion : réunion périodique au moins trimestrielle : janvier mars, juin , septembre avec
les contrôleurs chefs de file .
Le 2e niveau de réseautage est le comité interministériel des contrôleurs de gestion des
programmes : réunion biannuelle.
Le 3e niveau de réseautage est le comité ministériel du contrôle de gestion : sous l egide du
SG et du contrôleur de gestion chef de file, réunion bimensuelle, 6/an
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Le calendrier des CG est articulé autour de 2 grandes échéances :
(a) Pour tout responsable, quel que soit son niveau hiérarchique ;
(b)Pour les responsables de niveau hiérarchique supérieur.
(a) Pour qu’il y’ait appropriation du contrôle de gestion par les agents et les
responsables, l’outil doit être utile à ceux chargés de l’animer et l’alimenter à la base.
Exemple : le Chef de service déconcentré. En cela, le contrôle de gestion est présenté
comme un moyen d’autocontrôle.
(b) Mais le contrôle de gestion est aussi un outil de pilotage pour l’échelon supérieur, qui
peut ainsi piloter, à l’aide des méthodes que propose le contrôle de gestion, les
échelons dont il a la tutelle ou sur lesquels il exerce une autorité. Cet aspect du
contrôle de gestion s’appelle le « reporting »
Comme outil de pilotage, le contrôle de gestion est une démarche continue.
Il permet de préparer l’action en amont par l’élaboration des budgets et la fixation des
objectifs et l’allocation des financements.
En cours d’action, il permet au gestionnaire de vérifier s’il tient le bon cap par rapport à ses
objectifs et de prendre des mesures correctives si nécessaires. Plutôt que de constater ex-
post que les objectifs n’ont pas été atteints, il est préférable de constater en cours d’action
les écarts éventuels et de corriger vers des objectifs initialement fixé.
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En fin d’action, il permet de mesurer dans quelle mesure les objectifs ont été atteints et à
quels coûts.
Logique d’animation :
La logique d’animation renvoie à la motivation-évaluation et d’éducation des acteurs
concernés de sorte que l’économique et l’humain y soient imbriqués.
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On comprend que la mise en œuvre d’une démarche de contrôle de gestion implique de
définir le cadre stratégique dans lequel s’inscrit l’action des gestionnaires.
Le gestionnaire doit connaitre la planification à moyen terme de l’échelon supérieur pour
élaborer son budget annuel. De même les objectifs d’un échelon n doivent être la
déclinaison des objectifs de l’échelon n+1 .
en terme d’elements :
Les références :
le control de gestion aide le gestionnaire à comparer ses réalisations à des références qui
sont :
(-)les objectifs préalablement définis
(-) les moyens alloués
(-) les réalisations d’autres gestionnaires dans la même situation (benchmarking)
Système d’information décisionnel dont le rôle est de remonter les données relatives aux
activités des services et de restituer périodiquement ou ponctuellement cette donnée sous
une forme d’information répondant aux besoins décisionnels de l’organisme pour lequel il
est mis en place.
système d’information trasactionnel portent les processus metiers( ex : probmis , sigipes 2,
système de délivancedes cartes d’immatriculation).
Dans les administrations publiques, la définition des objectifs pose certaines difficultés :
Il peut être difficile de traduire les objectifs politiques exprimés en terme généraux
en modalités pratique de mise en œuvre et en objectifs quantifiables et mesurables.
il peut exister un décalage entre les attentes des usagers et les objectifs d’intérêt
général tels que le perçoivent les responsables politiques et les gestionnaires.
Ici, les méthodes du contrôle de gestion vont introduire la culture de la performance par la
définition des objectifs dans le processus de planification-programmation-budgétisation et
suivi-évaluation
1) Contribuer à l’élaboration et traduction des objectifs annuels du CDMT en
programmes ;
2) Déterminer le réalisme et l’ambition des indicateurs (valeurs cibles) proposés par les
responsables d’action et d’activités et s’assurer que leur agrégation permet
d’atteindre les cibles du programme.
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Ici, les méthodes du contrôle de gestion vont introduire la culture de la performance par la
définition des moyens en aidant à corriger ces rigidités en nourrissant le dialogue entre le
responsable programme et les responsables d’actions par :
1) Définition claire des périmètres de responsabilité
2) Définition de la globalisation des crédits
3) Justification de la budgétisation au premier CFA par l’appréciation du triple aspect de
pertinence efficience et economie ,
Tout d’abord les administrations produisent des services de natures difficiles à quantifier
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