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Thème n°1:
Etude épistémologique du contrôle de gestion
LEBGHADI Meriem
RAJI Kaoutar
SONDAL Abbas
Introduction
Chapitre I : le concept du contrôle de gestion
I. Définition du concept:
II. L’émergence du contrôle de gestion
Conclusion
Bibliographie
Le présent travail vise à mener une approche épistémologique du contrôle de gestion afin de
mieux appréhender le concept. En effet, le terme Epistémologie tire son origine des deux
mots grecs : epistếmê, c'est-à-dire Connaissance ou Science, et lógos qui veut dire Etude.
L’épistémologie (ou la science des sciences) propose de porter un regard sur le statut, la
méthode et la valeur de la connaissance en apportant des réponses à trois principales
questions : « Qu'est ce que la connaissance?; comment est-elle constituée ou engendrée? et
comment apprécier sa valeur ou sa validité ? ». Il s’agit donc d’un champ disciplinaire ayant
pour objectif d’étudier les autres sciences et d’apprécier leur valeur.
De ce fait, nous allons aborder dans une première partie le concept de contrôle de gestion, à
travers des définitions de ladite notion et la présentation des différentes phases de son
émergence, avant de traiter dans une deuxième partie les relations que entretient cette
discipline avec la stratégie et l’organisation ,et finalement on terminera notre étude par la
pratique du contrôleur de gestion.
I. Définition du concept :
Définition n°1 :
Le contrôle de gestion est ainsi présenté sous l’angle des processus ou activités qui
garantissent aux managers efficacité et efficience à la fois dans l’acquisition et la gestion des
ressources (financières, technologiques, humaines, etc.). Deux mots clés sont importants à ce
1
Emmanuel Okamba, Contrôle de gestion et gestion des ressources humaines, Editions
Publibook, 1 janv. 2003.
Mais cette première définition du contrôle de gestion revêt, au premier abord, une dimension
essentiellement technico-économique. Ce dernier se réduit au contrôle de l’allocation
optimale des ressources de l’entreprise. Il ne faut pas oublier les derniers termes de la
définition qui précisent bien que ce contrôle doit être réalisé dans l’accomplissement des buts
organisationnels. Au-delà de cette vision technico-économique, le contrôle de gestion
comporte bien une dimension stratégique et managériale. C’est bien ce qu’a voulu traduire
Robert Anthony lorsque, bien plus tard, en 1988, il nous donne une seconde définition.
Définition n°2: (selon R.Anthony)
« le contrôle de gestion est le processus par lequel les managers influencent d’autres membres
de l’organisation pour appliquer les stratégies ». Ici, en effet, l’accent est mis bien davantage
sur une dimension managériale essentielle du contrôle de gestion : il s’agit alors d’orienter le
comportement des membres de l’organisation vers l’accomplissement des buts stratégiques.
Par sa fonction de traduction des finalités de l’entreprise en objectifs stratégiques et
opérationnels, quantifiables notamment sous la forme d’indicateurs de performance, le
contrôle de gestion doit ainsi produire une vision partagée des buts stratégiques et favoriser
ainsi l’alignement stratégique. Il s’avère alors un puissant vecteur de mise en cohérence au
sein de l’organisation.
Définition n°3 :
Henri Bouquin, professeur à l’université Paris Dauphine, précise alors qu’il conviendra
d’appeler contrôle de gestion « l’ensemble des dispositifs et processus qui garantissent la
cohérence entre la stratégie et les actions concrètes et quotidiennes ».
Il précise également que « Le Contrôle de gestion fait appel à quatre catégories de dispositifs:
Des objectifs, des normes, des règles et des outils »
· Les objectifs sont les résultats (financiers et autres) que l'on se propose d'atteindre sur un
horizon temporel déterminé pour remplir des missions définies sur un horizon au moins aussi
éloigné. Les objectifs sont fixés à l’issue du choix de la stratégie, ils sont actualisables grâce
au système d’écoute et de suivi permanents et fiables instaurés par le contrôle de gestion.
2
H. BOUQUIN, «Les fondements du contrôle de gestion» 4ème edition, que sais-je ? 2011.
Dans ce sens, Khemakhem dans son ouvrage « Dynamique du contrôle de gestion » a montré
la difficulté et l'ambigüité de la notion de performance qu'il a expliquée par la manière
suivante :
« La Performance est un mot qui n'existe pas en français classique. Comme tous les
néologismes, il provoque beaucoup de confusion. La racine de ce mot est latine, mais c'est
l'anglais qui lui a donné sa signification. Les mots les plus proches de performance sont `'
performare `' en latin, `'to perform'' et `' performance `' en anglais »3.
Le rappel de ces mots suffira à préciser le sens donné à la performance en contrôle de gestion.
Donc, la performance c'est le fait d'atteindre d'une manière pertinente l'objectif fixé.
Autrement dit, c'est la combinaison entre l'efficacité et l'efficience.
- Notion d'efficacité :
3
A.Khemakhem « la dynamique du contrôle de gestion ». 2éme édition 1976, Dunod.
- Notion d'efficience :
Par efficience, on entend le rapport entre les biens ou les services produits, d'une part et
les ressources utilisées pour les produire, d'autre part.
Dans une opération basée sur l'efficience, pour ensemble de ressources utilisées le produit
obtenu est maximum, ou encore les moyens utilisés sont minimaux pour toute qualité et
quantité donnée de produits ou de services, c'est-à-dire que l'efficience correspond à la
meilleure gestion possible des moyens, des capacités en relation avec les résultats.
- Notion de pertinence :
- Notion d'économie :
Par économie, on entend les conditions dans lesquelles on acquiert des ressources humaines et
matérielles. Pour qu'une opération soit économique, l'acquisition des ressources doit être faite
d'une qualité acceptable et au coût le plus bas possible.
On peut ajouter que la performance oblige à une vision globale interdépendante de tous les
paramètres internes et externes, quantitatifs et qualitatifs, techniques et humains, physiques et
financiers de la gestion. Le gestionnaire doit donc rechercher la performance globale, qui
intègre plusieurs niveaux d'évaluation :
Pour la finance, c'est la rentabilité qui peut être définie de plusieurs manières.
Depuis plusieurs années, la performance tend à être abordée dans une logique plus globale
que la seule appréciation de la rentabilité pour l'entreprise ou pour l'actionnaire. La
performance de l'entreprise résulte aussi de son intégration dans un milieu dont il importe de
comprendre et de maîtriser les règles du jeu, on peut distinguer trois types de performance.
La performance organisationnelle :
- la flexibilité de la structure.
Contrairement aux visions à court terme de la performance guidée par l'appréciation boursière
de la valeur de l'entreprise, certaines entreprises ont tout misé sur la performance à long
terme, garante de leur pérennité. « Les sociétés qui sont arrivées à un leadership global au
cours des vingt dernières années ont toutes débuté avec des ambitions qui étaient sans
proportion avec leurs ressources et capacités. Mais elles ont utilisé une obsession de gagner à
tous les niveaux d'organisation et elles ont entretenu cette obsession au cours des dix ou vingt
ans au cours desquels elles ont conquis ce leadership global. Nous appelons cette obsession
strategicintent » (G. Hamel et C.K Prahalad, 1989)5
4
www.creg.ac-versailles.fr/spip.php article282
5
www.creg.ac-versailles.fr/spip.php article282
La performance à long terme est donc associée à la capacité à remettre en cause des avantages
acquis pour éviter l'échec d'un bon concept, à la définition d'un système de volonté visant le
long terme et à la capacité de l'entreprise à trouver des sources de valeur créatrices de marge.
Mettant l'accent sur la qualité de la stratégie, et donc du stratège, axée sur la compréhension
de l'environnement, cette approche a eu spontanément tendance à identifier la performance
globale à la compétitivité.
La performance humaine :
- motivés,
- compétents,
- communiquant bien entre eux par le moyen d'une langue et de valeurs communes (ce que
l'on désigne en anthropologie par le concept de culture).
L'Efficacité humaine, Eh, susceptible d'être libérée par un groupe humain s'exprimerait donc
par : Eh=M.C.C
À compétence égale, les performances peuvent être différentes. C'est que si la compétence est
un savoir-faire, la performance présuppose toujours l'existence d'un vouloir-faire ou
motivation. Cette motivation (c'est-à-dire ce qui va conduire l'acteur à s'engager effectivement
dans l'action qui lui est proposée par l'entreprise) détermine les stratégies d'actions choisies
par l'acteur, stratégies soumises aux données de l'environnement de travail qui rendent plus ou
moins possible la réalisation de l'action (pouvoir-faire). Cet environnement peut lui-même
être caractérisé par des données d'organisation (rôles prescrits, injonctions, moyens,...) et des
données de culture (représentation dominante).
Le pilotage de la performance est atteint à partir des calculs des coûts et des budgets de
l'organisation en se limitant aux variables d'action classiques : quantité, prix, productivité,
pour mieux piloter l'efficacité et l'efficience les managers s'efforcent d'intégrer d'autres
variables qualitatives et non financières.
Le contrôle de gestion a instauré une nouvelle technique en proposant des tableaux de bords
pour aider à la gestion et l'amélioration des processus, ces tableaux de bord sont souples et
modulables et permettent de s'adapter à tous les problèmes de gestion pour le niveau
opérationnel comme pour le niveau stratégique.
Les indicateurs peuvent être changés à quel moment donné car ils sont construits en fonction
des besoins des contraintes du contexte.
On peut piloter la performance à travers la création des outils de gestion qui vont gérer des
variables stratégiques et organisationnelles en intégrant la valeur, le temps et les acteurs de
l'organisation.
Les indicateurs de gestion doivent être développés afin de piloter les ressources humaines. Il
faut donner des informations aux clients sur les produits et services, aux actionnaires sur les
La gestion de qualité devient plus difficile avec l'importance des alliances, de la logistique, de
la gestion des flux dans et hors l'organisation car l'instabilité des frontières et des réseaux crée
de l'incertitude. Donc il est préférable de piloter et internaliser la qualité (délai, service,
disponibilité). Pour que tous les acteurs de la chaîne soient gagnants il est nécessaire de
calculer et de suivre plusieurs paramètres de manière transversale à plusieurs organisations.
Les responsables doivent chercher en permanence à gérer les caractéristiques, les forces de la
structure et des capacités organisationnelles pour appuyer des stratégies. Il faut alors
améliorer les processus organisationnels pour se différencier des concurrents, dans ce cas les
méthodes `'ABM7et du `'Target costing'' peuvent constituer une aide pour ce pilotage.
Dans un contexte instable, il s'agit de prévoir les risques qui peuvent influencer la structure et
prévoir les changements organisationnels. Dans ce sens, le contrôle de gestion peut proposer
des indicateurs d'efficience de la structure et de capacité de changement organisationnel.
7
ABM, management par activité
Il s'agit de piloter en temps réel et d'utiliser des simulations qui permettent de modifier les
paramètres par rapport à l'évolution interne ou externe pour aider à la prise de décision.
Il est nécessaire de préciser que le contrôle de gestion ne représente qu’une forme de contrôle
parmi d’autres qui coexistent dans l’organisation, tels que l’audit interne, la révision
comptable (légale ou contractuelle), le contrôle stratégique…et qui permettent un contrôle de
la gestion globalement.
La finalisation porte sur la fixation des objectifs et leur déclinaison, depuis les buts
stratégiques jusqu’aux objectifs opérationnels, à tous les niveaux de l’organisation. Dans
les grandes entreprises, elle s’inscrit dans le cadre d’une planification stratégique.
Mais le système de contrôle ne serait pas complet si l’on n’ajoutait pas à ces trois ensembles
de processus, des éléments qui relèvent plus encore de la dimension managériale
précédemment évoquée : les systèmes de responsabilisation et les systèmes de motivation-
récompenses qui participent de la motivation des managers.
1. L’apparition de la discipline
Le contrôle a toujours existait d’une manière ou d’une autre, que ce soit à travers l’art
militaire ou les premières manufactures de la fin du 19e siècle et surtout du début du 20e
siècle aux États-Unis et en Europe. Il existait par ailleurs en tant qu’outil de surveillance de
l’organisation.
Il a toutefois trouvé sa forme moderne grâce à la mise au point de technique de contrôle dans
l’industrie. , nées en particulier avec l’organisation scientifique du travail et les méthodes
préconisées par Frederick Winslow Taylor qui ont permis l’éclosion de la notion de contrôle
à partir de mesures précises : l’introduction du chronométrage, des standards de fabrication,
des méthodes dans la production et a favorisé le calcul moderne des couts de la gestion par les
écarts.
En particulier elle a rendu possible une réelle incitation à la productivité grâce à une mesure
objective du travail, en même temps qu’elle a également favorisé la mise en place de système
de sanctions. Il s’agit donc bien là d’une première approche moderne du contrôle de gestion
dans sa version la plus technique via le calcul de standards et d’écarts et la plus primitive-le
contrôle sanction- à l’image de ce que décrivait Henry Fayol (1918) qui a développé de
manière détaillée la fonction de contrôle. Son objet était de vérifier l’adéquation entre une
norme préétablie et le résultat d’une action. La sanction, positive ou négative, était le résultat
de ce contrôle.
Ainsi, après l’analyse des couts, les entreprises mettent en place des budgets prévisionnels et
réels, pour contrôler les réalisations et mesurer les écarts, c’est pourquoi le contrôle a évolué
Ensuite, avec le développement des produits et des services dans une conjoncture en
croissance, les gestionnaires vont chercher dans le contrôle de gestion une aide aux décisions
ainsi que des pistes pour contrôler les acteurs.
A partir des années 70, les perturbations extérieures et intérieures aux organisations obligent à
une remise en cause assez profonde de ce modèle dans des objectifs, ses outils, ses
utilisations.
L’entreprise doit alors appliquer la démarche mercatique l’inverse de celle du producteur dans
la phase précédente) pour connaitre son marché avant de produire les biens qui seront
acceptés.
À partir des années 70: c’est l’émergence, la diffusion et la domination au sein des
grandes entreprises de la fonction ressources humaines. Les choix stratégiques et les
résultats des activités semblent essentiellement corrélés à la gestion des acteurs. En tout
état de cause, après cette période, il n’est plus possible de négliger la dimension humaine
au sein des organisations.
Avec les profondes modifications des marchés financiers, la fonction finance apparait comme
prédominante pour assurer la performance des entreprises.
Après la domination successive des quatre pôles de la gestion durant une quarantaine
d’années, les années 90 voient apparaitre une approche systémique mettant en évidence les
influences réciproques, multiples et permanentes de toutes les dimensions de la gestion.
Les choix stratégiques comme les choix de production évoluent dans ce nouveau cadre et
nécessitent des adaptations des outilles d’aide à la décision et au contrôle.
Face à cette interdépendance des fonctions et des activités, les outils de suivi et de contrôle de
la production sont étendus et adaptés aux autres fonctions :
Le marketing,
Les ressources humaines,
La finance.
Le contrôle de gestion doit donc servir au suivi opérationnel de court terme de toutes les
fonctions et activités de l’entreprise.
1. Définitions de la stratégie :
Selon MORIN (Edgar), la stratégie c’est l’art d’utiliser les informations qui surviennent dans
l’action, de les intégrer, de formuler des schémas d’actions et d’être apte à rassembler le
maximum de certitude pour affronter l’incertain.
Pour CHANDLER, la stratégie consiste en la détermination des buts et des objectifs à long
terme d’une entreprise, l’adoption des moyens et l’allocation des ressources nécessaires pour
atteindre ces objectifs.
La stratégie suppose donc un état de guerre, de ce fait son élaboration exige, au préalable, un
diagnostic pertinent qui doit permettre de déterminer d’abord et de comparer, en suite, les
opportunités et les menaces de l’environnement avec les forces et les faiblesses de
l’organisation.
Une fois définie et mise en œuvre, la stratégie doit assurer à l’organisation sa pérennité et à la
fois un niveau satisfaisant de performance.
Toute organisation doit délimiter ses domaines d’activités, déterminer les couples produits-
marchés sur lesquelles elle se positionne et aussi définir les modes d’obtention d’avantage
concurrentiel pour assurer, préserver et améliorer sa compétitivité.
10
MARMUSE (C). Politique générale », Economica.1996.P.51
Pour tous ses choix, l’organisation opère une segmentation stratégique à partir de son ou ses
métier(s).Dès l’or, un segment stratégique est un sous ensemble de l’activité totale de
l’organisation pour lequel la combinaison des facteurs clés de succès est spécifique.
Une fois la segmentation est effectuée, le manager pourra déterminer le type de produit et le
prix qu’il va proposer sur chaque segment. Le contrôle de gestion sera alors utile pour aider à
la fixation des prix en fonction des couts et des performances des activités.
Les axes stratégiques : l’organisation doit choisir ses axes de développement sur chaque
segment ou activité : le maintien, la croissance ou l’abandon.
Pour acquérir, maintenir ou accroitre son avantage concurrentiel sur ses marchés,
l’organisation recherche les moyens lui permettant de se démarquer de ses rivaux. Pour se
faire, deux grands axes stratégiques sont repérés par PORTER (M.) : la stratégie de
domination par les couts 12
et la stratégie de différenciation des produits 13. Il est possible
d’ajouter d’autres stratégies fondées sur d’autres facteurs clés de succès :la stratégie
d’innovation et la stratégie de flexibilité.
Le choix de ces axes s’appuie à son tour sur les informations fournies par les outils de gestion
et en particulier le contrôle de gestion quand il s’agit de domination par les couts.
Le sommet stratégique cherche à utiliser les outils du contrôle de gestion comme une aide au
diagnostic et au pilotage.
11
La segmentation stratégique consiste en un découpage de l’activité globale en domaines d’activités distincts.
12
13
A partir donc de la détermination des FCS, il est fondamental d’organiser les actions qui en
découlent, les investissements nécessaires et d’affecter les objectifs et les ressources aux
différents départements ou centres de responsabilité concernés.
Enfin, une fois les missions définies, il faut élaborer les critères pour évaluer et mesurer les
résultats.
Le contrôle de gestion comme outil de pilotage : d’après DEMESTERE14le pilotage est une
démarche de management qui lie stratégie et action opérationnelle et qui s’appuie, au sein
d’une structure, sur un ensemble de systèmes d’informations comme les plans, les budgets, les
tableaux de bord et la comptabilité de gestion.
Le contrôle de gestion est donc un outil de pilotage de tout responsable quel que soit son
niveau hiérarchique. Il est aussi un outil de pilotage pour l’échelon supérieur qui peut ainsi
piloter, à l’aide des méthodes que lui propose le contrôle de gestion, les échelons dont il a la
tutelle ou sur lesquels il a autorité. Cet aspect du contrôle de gestion s’appelle le reporting
(rapport d’information) : c’est un ensemble d’indicateurs de résultat construit à posteriori, de
façon périodique, afin d’informer la hiérarchie des performances d’une unité.
Le contrôle de gestion passe ainsi d’une simple fonction opérationnelle de calcul des couts (et
surtout des couts de revient) et d’identification des écarts budgétaires, à une fonction
beaucoup plus stratégique de pilotage du changement dans l’organisation, relevant
directement de la direction générale ou de la direction des opérations et intégrant des
informations à la fois quantitatives et qualitatives, transversales et spécifiques.
5 DEMESTERE (R), LORINO (P), MOTTIS (N.) « Contrôle de gestion et pilotage » NATHAN, 1997.
14
A chaque niveau de gestion correspond un contrôle qui lui est corrélé. En effet :
La gestion stratégique oriente les activités de l’organisation sur le long terme. A ce niveau, un
contrôle stratégique doit aider à la prise de décisions stratégiques par la planification
stratégique, l’intégration stratégique, l’intégration des données futures en fonction d’un
diagnostic interne et externe ;
La gestion quotidienne ou courante concerne les actions de court terme (un an) et très court
terme (moins d’un an) : c’est un contrôle d’exécution ou contrôle opérationnel qui doit
permettre de réguler les processus répétitifs (productifs ou administratifs) en vérifiant que les
règles de fonctionnement sont respectées.
En effet, Depuis les analyses de Chandler, les gestionnaires perçoivent les interférences entre
les choixstratégiques et les caractéristiques structurelles d’une organisation.
Le diagnostic stratégique des forces et des faiblesses d’une entreprise ne peut ignorer les
atouts et les compétences de son organisation, autant comme points d’appui pour fonder un
axe stratégique que pour mettre en œuvre des choix stratégiques.
1. Définition de l’organisation :
En effet, un ensemble d’activités ne peut se faire sans une certaine organisation. Quelles que
soient la complexité et la diversité des tâches des acteurs, il est nécessaire de diviser le travail
mais aussi de le coordonner.
Ainsi dès qu’une organisation apparaît pour générer une activité économique, il semble utile
de pouvoir mesurer et contrôler ses résultats.
L’organisation correspond :
Applications. Dunod P 19 .
Le contrôle de gestion peut ainsi être considéré comme un processus global, transversal, qui
est partagé par un ensemble de fonctions managériales et de managers en étroite interrelation.
Par exemple, la finalisation commence par la définition d’une stratégie et sa traduction sous la
forme d’un plan. Même si le contrôleur de gestion peut, comme on l’a vu17, apporter son
expertise en matière d’aide à la décision stratégique, la définition d’une stratégie et
l’élaboration d’un plan stratégique relèvent de la responsabilité des dirigeants de l’entreprise.
De même, si l’évaluation des performances s’accompagne d’un système de récompenses, par
des primes, des bonus ou un système d’intéressement aux résultats, la définition d’une
politique de rémunération incombe au directeur des ressources humaines, dans le cadre d’une
politique générale définie au niveau de la direction générale.
Ainsi, dans la plupart des entreprises, tous les cadres exercent à des degrés divers des
fonctions de contrôle de gestion. Bien entendu, dans les grandes entreprises, la nécessité de
coordonner, formaliser et professionnaliser l’ensemble de ces activités, fait naître la nécessité
de créer une fonction à part entière et un poste de contrôleur de gestion. Ce n’est pas le cas
dans les PME ou les usines ou petits centres de profit de grands groupes. Bien souvent, dans
ces établissements, la fonction de contrôle est assurée par un directeur administratif et
financier, celui-ci ayant également la responsabilité de la comptabilité, de la gestion financière
et, dans certains cas, de la gestion du personnel.
16
Cf. partie concept du contrôle de gestion –processus du contrôle de gestion
17
Cf., partie stratégie et contrôle de gestion du présent rapport
En premier lieu, une fonction qui joue un rôle dans l’attribution d’enveloppes budgétaires et
surtout qui est en charge de l’évaluation des performances, ne peut être à la fois « juge et
partie ». La fonction contrôle de gestion doit donc être indépendante pour pouvoir exercer ses
activités en toute autonomie et transparence.
Or, cette situation n’est cependant pas toujours possible, puisqu’en fait ça dépend en grande
partie de la structure organisationnelle adoptée par l’entreprise.
Ainsi, on distingue les trois grandes structures organisationnelles possibles définies par
Mintzberg :
La forme fonctionnelle est souvent considérée comme hiérarchique car le directeur général
s’entoure de spécialistes qui, par affinité et complémentarité, l’aident de façon directe. Le
contrôleur de gestion est rattaché à la technostructure et conseille le directeur générale de
façon directe. Dans ces petites structures, le rôle du contrôleur de gestion est ouvert: il s’étend
de l’activité extra comptable à la mise au point de procédures concernant la gestion des
interfaces entre les services. La faible formalisation de la structure et de son fonctionnement
laisse à la personnalité de chacun une place déterminante.
Quand l’activité s’étend, le système fonctionnel simple laisse souvent place à une organisation
bureaucratique du fait des procédures mises en place pour faire face au changement. Le
directeur général, le plus souvent, ne souhaitant pas déléguer son pouvoir, risque de faire
apparaître des luttes internes qui risquent de compromettre les objectifs de l’organisation.
La délégation des pouvoirs est réelle et les décisions sont prises le plus souvent par mode
consultatif. La place accordée à la technostructure est prédominante. Les services sont
responsables de leurs activités ainsi que du maintient et de l’atteinte de leurs objectifs. La
technostructure aide toute l’organisation par le biais du recours aux experts envoyés par le
siège afin d’aider les managers opérationnels.
Le contrôleur de Gestion, comme tous spécialistes, ne possède qu’un rôle consultatif au sein
de l’organisation. L’imposition d’application ne peut se faire que par la voix de la direction
générale. Ce système nuit directement au rôle opérationnel et à l’influence possible du
contrôleur de gestion sur le management. Effectivement, les managers opérationnels les
voient alors comme le risque d’un contrôle du siège, ce qui conduit à pratiquer des politiques
d’éviction et à générer une réelle rétention d’informations. La place du directeur général est
alors primordiale dans le succès ou l’échec de la mise en place d’outils au sein des unités
décentralisées ou services autonomes. Se pose alors le problème général de ce type de
services qui agissent indépendamment les uns des autres et peuvent développer des objectifs
parallèles ou contradictoires aux réels objectifs de l’organisation.
Le seul inconvénient de ce système est qu’il donne dans certains cas aux managers,
notamment par le biais du benchmarking, l’impression d’un contrôle constant et pesant,
générateur également de stratégie d’asymétrie de l’information
- Les contrôleurs de gestion, situés dans la technostructure, travaillent sur l’activité du siège et
la coordination des entités décentralisées inférieures ;
- Les contrôleurs de gestion, situés dans les unités décentralisées, doivent assurer la remontée
de l’information et ont un rôle opérationnel au sein de leur entité propre.
Le contrôleur est en quelque sorte le navigateur de l’entreprise. Il doit connaître les objectifs
(qu’il aide en général à définir), mettre en place les plans d’action tout en s’assurant du bon
suivi de l’activité de l’organisation. Il crée les outils permettant d’exercer un réel feedback sur
l’activité et définit les critères de performance liés aux différents responsables de ces activités.
Un tableau « idéal » des qualités du contrôleur de gestion est dressé par Bouin et Simon :
En essayant de délimiter les nouveaux rôles assignés au contrôleur de gestion, au-delà de ses
rôles traditionnels :
Le contrôleur de gestion, dont le rôle premier était de fournir certaines informations, a vu ses
missions s’élargir auprès des acteurs et de toute l’organisation ; c’est pourquoi il est possible
de synthétiser ses rôles actuels autour de trois axes :
Au total, le contrôleur de gestion n’est plus seulement fournisseur d’information mais aussi
animateur de processus.
Ainsi apparaissent une extension et une diversification des missions du contrôleur de gestion.
Il doit :
Ces missions nombreuses portant sur des procédures de travail des individus élargissent
beaucoup le rôle initial du contrôleur de telle manière que l’on peut s’interroger sur le profil
nécessaire.
Coordinateur Informateur
Contrôleur
Animateur
Elle a pour objectif d'orienter le choix des axes stratégiques de l'entreprise, ses objectifs
généraux et la détermination des hypothèses économiques.
2.1.1 Le plan :
Il est orienté vers le pilotage à moyen et long terme, il permet de passer d'une réflexion
générale sur les métiers et les stratégies, à une formalisation des objectifs et des actions. On
distingue généralement :
Le plan stratégique: qui sert à définir à long terme (de 5 à 10 ans) et formaliser la vocation
de l'entreprise et son objectif global.
2.1.2 Le budget :
Constitue l'ensemble des objectifs retenus pour l'exercice suivant celui enquestion, au travers
des investissements (budget d'investissements) et de l'exploitation (budget d'exploitation).
Une attention particulière doit être accordée aux encaissements (recettes), décaissements
(dépenses) et prévisions (budget de trésorerie).
Pour mesurer et analyser les performances à posteriori, plusieurs instruments peuvent être
utilisés :
Permet de déterminer le résultat d'une période grâce au compte de résultat ainsi de la situation
du patrimoine en fin de période par le biais de bilan.
En revanche, cet outil présente des limites qui proviennent de sa lourdeur, de son exhaustivité
et de la complexité à laquelle elle se trouve tenue par la législation économique et fiscale. Il
en résulte qu'il est le plus souvent tardif, trop détaillé et peu compréhensible pour les
gestionnaires opérationnels.
C'est par la comptabilité analytique que les performances internes d'une entreprise peuvent
être mises en œuvre (par produit, par fonction ou par département). Elle est composée d'un
ensemble de méthodes de collectes, d'enregistrement et de traitement des données concernant
l'activité de l'entreprise en vue de déterminer des coûts, des prix de revient et des résultats
ainsi de calculer les indicateurs de gestion qui permettent de prendre les meilleures décisions.
Le suivi budgétaire a pour objectif de comparer le niveau des réalisations aux prévisions
préétablis. Il permet de constater les écarts et d'analyser leurs causes et origines pour prendre
les mesures correctives idoines.
Certes, la gestion budgétaire représente l'outil incontournable pour le pilotage des actions
mises en œuvre dans l'entreprise, mais elle présente un inconvénient lié à la lenteur de
fourniture des informations et au volume important de cette dernière, alors que les impératifs
de la gestion actuelle imposent de capacité de réaction rapide.
2.2.4 Le reporting :
Il est définit comme étant : "un ensemble de procédures de circulation des informations
assurant leur remontée régulière et formalisée des filiales et des unités de base vers les
niveaux hiérarchiques supérieurs et la direction générale".
Le reporting est un outil de contrôle, à posteriori, il permet de rendre compte des activités
déléguées et de faire remonter les informations des unités élémentaires jusqu'au sommet de la
Les tableaux de bord sont les instruments de pilotage à court terme dirigé vers l'action, ils
comportent un nombre limité d'indicateurs clairs et pertinents. Cesderniers peuvent être
financiers, physiques et/ou qualitatifs.
Par leur aspect synthétique, les tableaux de bord attirent l'attention des responsables sur les
points clés de leur gestion et améliorent ainsi la prise de décision.
- Tout les deux sont des outils d'aide à la prise de décision, offrant la possibilité d'adoption
des mesures correctives;
- Ils reposent sur le principe de comparaison entre les objectifs à atteindre et les résultats
réalisés.
-Ils permettent de déceler les anomalies et les perturbations et mettent en évidence les
tendances.
Ce sont les outils et les méthodes d'analyses, ayant pour objectif d'aider le manager lors de la
mise en œuvre d'action corrective.
2.3.1 Le réengenering :
Il permet de reconfigurer une fonction ou des processus afin d'améliorer la qualité du service
rendu au client. La notion de Reengineering a été introduite à la fin des années 80 – grande
époque de « downsizing » - par Michael Hammer, un consultant américain fameux. Elle
signifie, en majeur, une refonte des processus de l’entreprise de grande ampleur (on vise
généralement des gains de productivité de 50%), en mineur l’utilisation, pour ce faire, des
2.3.2 Le benchmarking :
Le Benchmarking a été inventé par Rank Xerox, leader mondial des photocopieurs en 1975, il
a été attaqué par les Japonais ( Canon, Minolta, Ricah, Sharp.), entre 1976 et 1982, au point
où il a perdu 41% de sa part de marché ( de 82% à 41% ), la reconquête est une partie fondée
sur le Benchmarking lancé en 1979, Rank Xerox apprend par sa filiale commune avec Fuji,
Fuji Xerox, que l'une des sources d'inspiration des entreprises Japonaise est l'échange sur
les « best practices », qui ont lieu entre entreprises d'activités différentes.
Rank Xerox, décide alors de se comparer aux meilleures entreprises dans ses différentes
fonctions ou métiers. Selon David Keams ex DG de Xerox :
Mais le contrôle de gestion a des limites qui peuvent entraver sa précision et son efficacité. En
effet, il existe trois limites fondamentales :
Les indicateurs sont susceptibles d’être manipulés compromettant ainsi la confiance accordée
au système de contrôle de gestion. En effet, si un indicateur devient un but en soi, il peut
induire un stress surtout s’il est mal choisi et trop exigeant. Il est possible de trouver des
parades pour limiter ce phénomène en gardant les indicateurs confidentiels et en les
renouvelants le plus souvent possible.
Les indicateurs ne sont pas suffisants pour établir un suivi précis. Les managers doivent se
rendre sur place pour constater ce qui se passe dans les unités de l’entreprise et avec les
clients.
1. L’apparition de la discipline 17
1. Définitions de la stratégie 20
1. Définition de l’organisation 24
Conclusion ...............................................................................................................................39
Bibliographie.............................................................................................................................43
Webographie.............................................................................................................................44
- Exposé de contrôle de gestion, niveau Bac+4, sur les outils de contrôle de gestion :
http://www.doc-etudiant.fr/Gestion/Controle-de-gestion/Cours-Les-outils-de-controle-
de-gestion-2997.html
- http://www.fusacq.com/buzz/ae32,le-reengineering-une-necessite-pour-le-repreneur-
qui-vient-d-effectuer-sa-reprise.html