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2ème année
UEF EEAA
Électronique Électrotechnique Automatique Avancé
(3 ECTS)
3
5 MÉTHODE FRÉQUENTIELLE POUR LE CALCUL DE CORRECTEURS PID .... 60
5.1 Principe de la correction par étude fréquentielle............................................................ 60
5.2 Choix d’un correcteur....................................................................................................... 61
5.3 Calcul des paramètres du correcteur............................................................................... 62
5.3.1 Correcteur Proportionnel (P) .......................................................................................................... 62
5.3.2 Correcteur Proportionnel Intégral (PI) ........................................................................................... 63
5.3.3 Correcteur Dérivé (D) ou ‘à avance de phase’ ............................................................................... 65
5.3.4 Correcteur Proportionnel Intégral Dérivé (PID) ............................................................................. 67
5.3.5 Mise en évidence des différentes étapes de calcul d’un correcteur ................................................ 68
5.4 Réalisation de correcteurs analogiques à l’aide d’amplificateurs opérationnels .......... 69
4
Introduction
1. Notion de système
Dans les domaines de la science, évoquer un système revient à considérer des relations de cause
à effet et, à ce titre, le sens physique et la connaissance jouent un rôle primordial pour mener à
bien le raisonnement indispensable à délimiter ce qui est désigné par ‘le système’.
Un système physique peut donc être considéré comme un ensemble d’éléments interconnectés
de manière logique. L’interconnexion doit toujours être vue en accord avec le principe de
causalité sinon l’interprétation sera incohérente.
Dans ces conditions, le système devient un opérateur orienté, cette approche impose alors la
connaissance des caractéristiques de la grandeur choisie comme entrée et de celle choisie
comme sortie.
Il convient de remarquer que la loi causale établie se conçoit comme une manipulation
dynamique de puissance par l’opérateur extérieur agissant sur la position d’ouverture.
Par ailleurs, la qualification du système n’est complète que si l’entrée et la sortie ont des
caractéristiques mesurables : l’ouverture de la vanne mesurée par exemple en degrés, la hauteur
du liquide dans le réservoir en mètres. Le système établit donc une opération temporelle entre
des degrés et des mètres. Les relations causales caractérisant cette opération conduisent au
modèle du système indispensable à la prévision théorique de son comportement.
2. Système asservi
Dans la vie courante, beaucoup de nos comportements sont asservis à un objectif assigné ou
régulés par rapport aux perturbations et gênes de toutes natures.
Dans l’exemple ci-dessous, l’opérateur qui réalise le réglage du niveau peut être remplacé par
un objet physique assurant la même fonction. Un flotteur relié à la vanne grâce à une tige en
provoque la fermeture au fur et à mesure que le niveau s’élève, par exemple. La commande
manuelle devient automatique.
5
Système asservi à commande manuelle Système asservi à commande automatique
Quelle que soit la solution retenue, on a engendré une relation causale inverse de celle du
remplissage du réservoir, puisque le débit diminue avec l’élévation de niveau.
Dans ces conditions, un système asservi est en réalité composé de deux constituants principaux :
- le processus formé d’une association d’objets physiques établissant une causalité
donnée (dans l’exemple, la relation orientée ouverture-niveau) et permettant une
commande manuelle par un opérateur humain,
- le dispositif de commande formé d’objets physiques établissant une autre causalité
(dans l’exemple la relation orientée niveau-ouverture) et assurant ainsi une commande
automatique par réglage du processus.
Le système asservi fonctionne à la fois en poursuite (système suiveur, qui assure le ‘suivi de
consigne’) et en régulation (système régulé, qui assure le ‘rejet de perturbation’).
Système asservi
6
3. Commandes automatiques ‘continue’, en ‘tout ou rien’ ou séquentielle
7
Structure fonctionnelle d’un système asservi à commande automatique, appelé aussi
système automatique :
La figure ci-dessous propose un découpage fonctionnel adaptable à tout système automatique
industriel, en ce sens qu’il découle de l’organisation naturelle induite par la volonté de
minimiser tout écart entre des sorties réglées et des entrées externes, qui définissent les
références ou consignes pour les sorties.
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La cuve est cylindrique, de section S.
On suppose que :
o le débit est proportionnel à l’angle d’ouverture de la vanne (coefficient K1).
o la variation de niveau dans la cuve est proportionnelle à l’angle d’ouverture
de la vanne (coefficient 1/K2).
1) Écrire les équations différentielles qui régissent l’équilibre du système.
2) Les traduire en fonctions de transfert, puis en schéma fonctionnel.
3) Commenter.
Nous verrons que les systèmes échantillonnés, appelés encore systèmes numériques, apparus
avec le développement des microprocesseurs dans les années 1970 peuvent être décrits par des
équations récurrentes auxquelles on associera, pour les mêmes raisons, une représentation par
fonction(s) de transfert discrète(s) et par schéma fonctionnel.
9
5. Différentes structures de commande
Un moteur électrique tournant à vide est un exemple de système que l’on peut caractériser par
sa réponse indicielle :
Moteur électrique
Entrée principale : Sortie ou réponse :
Ici, consigne de vitesse Ici, vitesse de rotation y(t)
matérialisée par une effectivement acquise
tension électrique u(t) par le moteur.
u(t) y(t)
Etat final
Etat initial
t t
Exemple : échelon Allure exponentielle de la sortie
Il s’agit d’un système commandé en ce sens qu’à une consigne « échelon de vitesse », il
répondra par une sortie différente de l’échelon, avec une montée progressive en vitesse. Passé
ce régime transitoire, il est probable que la vitesse de rotation se stabilise au niveau d’une
position d’équilibre proche de la consigne : c’est le régime permanent, la consigne a été
recopiée, l’ordre a été exécuté. On est passé d’un état initial à un état final, cette évolution
pouvant se faire en optimisant un ou plusieurs critères (temps de montée, dépassement,
précision en régime permanent) conduisant à des performances acceptables.
Notons que généralement, l’énergie disponible à la sortie du système n’est pas fournie par les
signaux de commande mais par une source d’énergie extérieure que les signaux de commande
modulent.
Un moteur électrique entraînant une charge en rotation est un exemple plus élaboré. Il fait
apparaître une notion nouvelle, qui est celle de perturbation due à une variation de la charge.
Cette perturbation peut être quantifiée (comme une variation de charge dans une machine à
laver), ou non quantifiée (comme une rafale de vent si le système est destiné à faire tourner une
antenne radar d’un angle donné).
Le schéma fonctionnel générique est le suivant :
perturbation
w(t)
u(t) y(t)
SYSTÈME
10
modéliser finement le système, notamment chacun de ses constituants (moteur, arbre, charge
dans notre exemple) si on veut expliquer certains phénomènes, en particulier des résonances
mécaniques entraînant des oscillations de la sortie, voir la destruction du système si elles ne
sont pas maîtrisées.
Le schéma de commande est alors le suivant :
perturbation
w(t)
Correction
Compensation
La loi de commande ainsi élaborée est dite ‘par anticipation’. Dans la mesure où il s’agit
d’une commande en Boucle Ouverte, elle présente deux inconvénients majeurs :
- elle est imparfaite car elle ne peut pas prendre en compte toutes les erreurs de
modélisation,
- elle ne tient pas compte des perturbations éventuelles qui agissent sur la sortie.
Mais dans de nombreuses applications (pilotage des robots mobiles, des avions), la commande
en Boucle Ouverte est jugée insatisfaisante : elle est remplacée par la commande en Boucle
Fermée, ‘par feedback’.
Un système de commande en Boucle Fermée est un système dans lequel on tient compte pour
la commande non seulement de la consigne mais aussi du degré d’exécution de la consigne ;
plus précisément, le système compare en permanence la consigne yc (t ) et l’image de la sortie
ym (t ) . L’organe de comparaison génère un signal d’écart e (t ) , et le système est commandé
non plus par l’entrée yc (t ) mais par e (t ) qui va être modulé par la loi de commande pour que
y(t ) suive yc (t ) conformément à un cahier des charges donné. Notons que le système bouclé
est conçu de sorte que e ( t ) → 0 .
Le schéma de commande est le suivant :
perturbation
COMPARAISON
w(t)
consigne signal d’écart sortie
yc(t) + e(t) LOI DE u(t) y(t)
COMMANDE SYSTEME
-
INFORMATION
mesure sortie SUR LA SORTIE
ym(t)
11
Un système asservi est un système de commande en Boucle Fermée avec amplification de
puissance :
Chaîne principale, ou chaîne de puissance w(t)
ym(t) CAPTEUR
Chaîne de retour, ou chaîne de précision
On voit donc apparaître dans la chaîne principale un élément nouveau : l’amplificateur, entre la
sortie du correcteur qui réalise la loi de commande et l’entrée du système. L’énergie disponible
en sortie du système n’est donc pas fournie par les signaux de commande mais par une source
extérieure que le signal e c (t ) module.
Le signal d’entrée yc (t ) est une grandeur physique, souvent une tension ou un courant.
Le signal de mesure ym (t ) est issu d’un capteur permettant l’observation de la sortie ; il est de
même nature que yc (t ) pour pouvoir effectuer une comparaison. Parmi les capteurs les plus
courants, citons l’accéléromètre, la dynamo tachymétrique (capteur de vitesse) et le codeur
optique (capteur de position).
Le comparateur est généralement un amplificateur opérationnel monté en soustracteur.
Le correcteur détermine la façon dont la sortie évolue en fonction de la consigne et des
perturbations.
Il est important de noter qu’un système asservi est un système double entrée : la consigne
yc (t ) et la perturbation w(t ) .
C’est donc un système qui a deux fonctions :
- une fonction poursuite, ou suivi de consigne
par exemple, le suivi de trajectoire pour un Pilote Automatique
- une fonction régulation, ou rejet de perturbation
par exemple, le stabilisateur pour un Pilote Automatique.
En vertu du principe de superposition applicable à tout système linéaire, nous traiterons d’une
part de la réponse du système à une entrée donnée lorsque la perturbation est nulle, d’autre part
de sa réponse à une entrée perturbation lorsque la consigne est nulle. Dans le cas général où les
deux entrées sont sollicitées, la sortie sera la somme des deux réponses précédentes.
Le correcteur le plus répandu est le correcteur PID (Proportionnel Intégral Dérivé), qui
1 de
transforme le signal e (t ) en un signal e c ( t ) = K e ( t ) + e ( t )dt + Td .
Ti dt
Proportionnel Dérivé
(présent) Intégral (futur)
(passé)
L’objectif ici est de s’approprier différentes techniques de calcul et réalisation d’une
commande automatique, analogique ou numérique, permettant au système asservi d’avoir
un comportement conforme à un cahier des charges donné.
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- Prérequis -
Commande analogique
des systèmes
13
1 MODÉLISATION PAR FONCTION DE TRANSFERT
On se limitera également à l’étude des systèmes dont le comportement est régi par une équation
différentielle linéaire à coefficients constants :
x(t) y(t)
F
Si le système est suffisamment connu et pas trop complexe, l’équation sera établie à partir
des équations élémentaires associées à chacun des sous-ensembles du système. Elles sont
rappelées ci-dessous pour les systèmes électriques, mécaniques, hydrauliques et thermiques.
14
1.1.2.1 Système électrique
Pour les trois composantes usuelles d’un système électrique que sont la résistance R, le
condensateur de capacité C et la bobine d’inductance L, la relation entre la tension aux bornes
du composant et le courant y circulant est définie sur la figure ci-après :
Les relations entre le couple, la vitesse de rotation de l’arbre d’un moteur électrique à courant
continu, le courant et la fcem à ses bornes sont les suivantes :
i
Г,
e k
e=k Г=ki
La loi d’Ohm régit l’équilibre entre les grandeurs électriques et permet d’écrire l’équation
différentielle du système électrique.
Les composants actifs utilisés en électronique permettent des réalisations très diverses,
notamment autour de l’amplificateur opérationnel.
S’il s’agit d’un système mécanique en rotation autour d’un axe, le même type d’équations est
obtenu en substituant respectivement à l’effort F, à la position x, à la masse M et au ressort de
traction de raideur k les grandeurs suivantes, le couple Г, la position angulaire , le moment
d’inertie I et le ressort de torsion de raideur k.
Г Г Г
Г Г Г
L’équation fondamentale de la dynamique appliquée au solide en translation ou en rotation
régit l’équilibre entre ces grandeurs et permet d’écrire l’équation différentielle du système
mécanique.
15
1.1.2.3 Système hydraulique
Si le système est difficilement modélisable avec les équations de la physique, alors on essaie
d’évaluer le degré de l’équation différentielle qu’on va lui associer à partir, par exemple, de sa
réponse à une entrée connue comme l’échelon.
Il reste ensuite à déterminer les coefficients de cette équation qui traduisent au mieux le
comportement du système. Cette opération s’appelle identification. Elle est réalisée en
minimisant l’écart entre la sortie réelle et celle prévue par l’équation différentielle.
16
1.2 Fonction de transfert
1.2.1.1 Définition
Au signal f (t ) défini pour t réel 0 , on associe sa transformée de Laplace définie pour p
complexe par L ( f ( t )) = F ( p) = e − pt f ( t )dt .
0
(t ) (impulsion de Dirac) 1
u( t ) = 1 (échelon de position) 1
p
t (rampe de vitesse) 1
p2
2
t 2 (rampe d' accélérati on)
p3
t n−1 1
( n − 1)! pn
1
e − at
p+a
1
te − at
( p + a )2
cos t p
p +2
2
sin t
p + 2
2
e − at cos t
( p + a)
( p + a)2 + 2
e − at sin t
( p + a)2 + 2
Ae − at cos( t + )
p +
2 2 + ( − a )2
1
A=
( p + a)2 + 2
avec
− a
= −arctg
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1.2.1.3 Propriétés
Théorème de la valeur initiale : f (0 + ) = lim pF ( p)
p→
p+2 1 2 −1
Exemple 1 : F ( p) = = + 2 + donc f ( t ) = e − t + 2 t − 1
p ( p + 1) p + 1 p
2
p
Exemple 2 :
Soit un système défini par l’équation différentielle reliant l’entrée e (t ) à la sortie s(t ) :
s + s ' = e + ae ' .
On s’intéresse à sa réponse à une entrée de type échelon de position e ( t ) = u( t ) lorsque le
système part du repos, c’est à dire pour s(0) = 0 et s ' (0) = 0 .
Si on prend la transformée de Laplace de chacun des deux membres de l’équation différentielle,
1 + ap
il vient : S ( p ) + pS ( p) = (1 + ap) E ( p) = ,
p
1 + ap 1 a −1
d’où S ( p) = = + .
p(1 + p ) p p + 1 /
Et par conséquent compte tenu des conditions initiales : s( t ) = 1 + ( a − 1)e − t / .
18
1.2.2 Fonction de transfert
Un système linéaire est défini par une équation différentielle linéaire à coefficients constants
reliant l’entrée x (t ) à la sortie y (t ) :
le polynôme C ( p) est nul et nous pouvons alors former le rapport de la sortie Y ( p ) sur l’entrée
X ( p) .
Y ( p) b0 + b1 p + ... + bm p m
H ( p) = =
X ( p) a0 + a1 p + ... + an p n
Y ( p) = H ( p) X ( p)
La connaissance de la fonction de transfert d’un système (et des conditions initiales) permet de
le décrire complètement, tant du point de vue temporel (réponse à une entrée donnée) que du
point de vue fréquentiel (analyse harmonique).
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1.3 Réponse à des entrées types
Pour étudier le comportement dynamique d’un système, il est souvent efficace de le soumettre
à des signaux tests et d’observer la sortie. Puisque les systèmes que nous étudions sont linéaires,
il suffit de choisir une famille de signaux tests permettant d’engendrer une entrée quelconque
par combinaison linéaire. La sortie du système, pour cette entrée quelconque, sera alors égale à
la même combinaison linéaire des sorties associées à chaque signal test.
On distingue plusieurs familles de signaux tests applicables en entrée d’un système :
- l’impulsion de Dirac dont la transformée de Laplace vaut 1 ; la sortie est alors appelée
réponse impulsionnelle,
1
- l’échelon unitaire (de position) dont la transformée de Laplace vaut ; la sortie est
p
appelée réponse indicielle,
1
- la rampe (de vitesse) dont la transformée de Laplace vaut 2 ,
p
- la sinusoïde.
H ( p) = L (réponse impulsionnelle)
Pour une entrée sinusoïdale x ( t ) = x0 sin t de pulsation , la sortie sera un signal sinusoïdal
y ( )
de même pulsation y( t ) = y0 sin( t + ) , amplifié de A( ) = 0 et déphasé de ( ) .
x0
On montre en remplaçant dans l’équation différentielle de départ x (t ) par x0e jt et y(t ) par
y0e j (t + ) que :
y0
A( ) = = H ( p) p= j et () = arg H ( p) p= j
x0
20
1.4 Lieux de transfert
On utilise trois types de représentation graphique, qu’on appelle lieux de transfert, pour
visualiser les variations de la quantité complexe H ( j ) en fonction de , c’est à dire
effectuer l’analyse harmonique du système.
Le nombre complexe H ( j ) est entièrement défini soit par sa partie réelle et sa partie
imaginaire, soit par son module A( ) = H ( p) p= j et son argument () = arg H ( p) p= j .
0
0 0 10 0 102 0 103 0
10
Les diagrammes avec, en abscisses sur une échelle logarithmique, en ordonnées A( ) dB
d'une part, ( ) d'autre part sont appelés diagrammes de Bode.
On verra qu'on les construit souvent sous forme approchée asymptotique.
21
1.4.4 Exemple
Les lieux de Bode et de Black s'avèrent beaucoup plus « pratiques » que le lieu de Nyquist, ils
ont un sens physique :
Calculer |𝐹(𝑗𝜔)|𝑑𝐵 et arg(𝐹(𝑗𝜔))° pour 𝜔𝜖{0, 0.1, 1, 2, 10, 100, +∞} (on justifiera le
choix de cette plage de pulsations).
|𝐹(𝑗𝜔)|𝑑𝐵 =
arg(𝐹(𝑗𝜔)) ° =
22
Lieu de Bode de F ( p ) =
800
: tracé réel et tracé asymptotique
p( p + 2 )
23
Lieu de Black Nichols de F ( p ) =
800
p( p + 2 )
Tracé de Boucle Ouverte et abaque de Boucle Fermée
24
2 SYSTÈMES LINÉAIRES CONTINUS FONDAMENTAUX
Une fonction de transfert est une fraction rationnelle de la variable de Laplace p , de type
2.1.1.1 Échelon
x0 Kx0 1 1
Si X ( p ) = , alors Y ( p) = = Kx0 ( − )
p p(1 + Tp ) p p + 1/T
donc y(t ) = Kx0 (1 − e − t / T ) .
Kx 0
- T fixe la rapidité du système
95% - La pente à l'origine est Kx0 / T
66%
- À t = T, on atteint 2/3 de la valeur finale
À t = 3T, on atteint 95% de la valeur finale
T 3T t À t = 4T, on atteint 98% de la valeur finale
2.1.1.2 Rampe
a Ka Ka 1 1
Si X ( p ) = , alors Y ( p) = = 2 + KaT ( − )
p2 p (1 + Tp ) p
2
( p + 1/ T ) p
− t /T
donc y( t ) = Kat − KaT (1 − e )
x
y
x = at - Pour K = 1 , en régime permanent, la sortie
y suit l'entrée avec une erreur de traînage aT .
aT
erreur de traînage
T t
25
2.1.1.3 Sinusoïde
y0 K
= A( ) = H ( p) p= j =
x = x0 sin t y = y0 sin( t + ) et on a vu que : x0 1 + T 2 2
= arg H ( p) p= j = −arctgT
La réponse fréquentielle est donnée ci-après dans les différents systèmes de coordonnées.
0 K
C'est un cercle de diamètre [0 K]
45° =0
= 1/ T
Nota : les deux asymptotes et les points A, B, C sont le plus souvent suffisants pour le tracé.
26
Pour la phase, on retiendra les valeurs approchées suivantes :
- si → 0 , alors = 0 ,
- si → , alors = −90 ,
- si = 1 / T , alors = −45
- si = 1/ 2T , alors = −26.5 ,
- si = 2 / T , alors = −63.5 .
1/2T 1/ T 2/ T log
0
- 45°
- 90°
On trouvera les diagrammes phase et amplitude vs fréquence plus précis sur les planches
concernant les systèmes du second ordre.
- 90° °
- 45°
Conclusion
Aux très basses fréquences, un système du premier ordre transmet donc les signaux sans
atténuation notable. L'effet essentiel est un déphasage.
À partir de = 1 / T , il y a au contraire une atténuation d'autant plus grande que croît.
Dans la pratique T devra être choisi de façon à ce que le signal utile (BF) soit bien transmis et
le bruit (HF) suffisamment atténué.
27
2.2 Systèmes du premier ordre généralisés
3 = 1
A = 1 + T 2 2 = A1−1
Si H 3 = 1 + Tp (dérivateur), alors et 3
3 = T 3 = arctgT = −1
4 = 1
A = 1 + T 2 2 = A3 = A1−1
Si H 4 = 1 − Tp , alors et 4
4 = −T 3 = −arctgT = 1
L’allure des lieux de transfert (et donc la réponse harmonique) est donnée dans le tableau ci-
après.
1 AdB I
1/T log 1/T log 1 R
0dB
1 + Tp 0°
- 45°
-20dB/déc
- 90°
90° I
AdB
1 45°
1/T log log R
1 − Tp 0dB 0°
1/T 1
-20dB/déc
90° I
AdB
1 + Tp +20dB/déc 45°
R
0dB 0°
1/T log 1/T log 1
AdB
+20dB/déc I
1 − Tp 0dB 1/T 1 R
1/T log 0° log
- 45°
- 90°
28
2.2.2 Intégrateur
1
Un autre cas particulier est celui de l’intégrateur H ( p ) = , qui peut être considéré comme
p
un premier ordre où 1 / T serait très petit.
1 1 1
H ( j ) = − j donc ( H ( j )) = 0 et ( H ( j )) = − , A= et = −90 = Cte .
a1 y' + a0 y = b0 x + b1 x ' ,
Y ( p) b0 + b1 p 1 +1 p K (1 − 1 / 2 )
donc H ( p) = = =K = K 1+ .
X ( p) a0 + a1 p 1 + 2 p 2 1 + 2 p
29
2.2.3.1 Réponse à des entrées types
transmission directe
K 1 / 2
X + Y
+
K (1- 1 / 2 )
1+ 2 p
H ( p) = K H1 H 2 i.e. H ( p) dB = K dB + A1 dB + A2 dB
alors
arg H ( p) = arg H1 ( p) + arg H 2 ( p)
On peut utiliser les résultats précédents pour effectuer le tracé des différents lieux :
AdB
+20dB/déc
I
20logK log
1/ 1 1/ 2
2 < 1
°
=0 = R
+ 90° 1
log
K K 1 / 2
2
- 90°
Diagrammes de Bode Tracé dans le plan de Nyquist
30
2.3 Retards
x(t) y(t) = x(t-T)
Retard
T
H ( p) = 1
Le théorème du retard permet d’écrire H ( p) = e −Tp , donc pour p = j .
arg H ( p ) = −T
On a regroupé dans le tableau ci-dessous les réponses temporelles et fréquentielles d’un retard
pur de valeur T et d’un premier ordre de constante de temps T .
31
2.4 Systèmes du second ordre
Un système du second ordre, d’entrée x (t ) et de sortie y(t ) est défini par une équation
différentielle du type : a2 y'' + a1 y' + a0 y = b0 x .
Y ( p) b0 K
Sa fonction de transfert s’écrit donc : = H ( p) = = .
X ( p) a0 + a1 p + p 2
2 p2
1+ p+ 2
n n
K représente le gain statique du système, est l’amortissement réduit (si 1 , alors les
pôles, c’est à dire les zéros du dénominateur sont complexes : le système est un second ordre ;
si 1 , alors les pôles sont réels : le système est le produit de deux premiers ordres), n est
la pulsation propre non amortie.
2.4.1.1 Échelon
x0 Kx0
Si X ( p ) = , alors Y ( p) = .
p 2 p2
p(1 + p+ 2)
n n
L'allure de la réponse au départ est donnée par :
y(0) = lim pY ( p) = 0
p →
'
y (0) = lim p pY ( p) − y0 = 0 tangente au départ de pente 0.
p→
1
− T = n + n − 1
2
1
Si 1 , alors les pôles sont réels égaux à :
− 1 = n − n 2 − 1
T2
n 1−
2
*
n
R
−n
*
Pôles de la fonction de transfert, sin 𝜓 = 𝜉
32
Réponses indicielles pour K = 1 ; influence de
1
La réponse évolue entre deux exponentielles d’équation Kx0 1 e −nt .
1− 2
2
La pseudo période des oscillations vaut T = ; lorsqu’il n’y a pas d’amortissement
n 1 − 2
2
( = 0 ), la période des oscillations non amorties vaut T = , d’où le nom de pulsation propre
n
non amortie donné à n .
Les maxima et minima de la courbe sont obtenus aux instants t k pour lesquels la dérivée de la
k
réponse y(t ) est nulle, à savoir : t k = .
n 1 − 2
k
−
1− 2
À ces instants, la distance Dk = y(tk ) − K à la valeur finale vaut : Dk = Ke .
La valeur du premier dépassement D1 dépend de l’amortissement . C’est pour la valeur
= 2 2 = 0.7 que ce dépassement est le plus faible.
Si la valeur de est négative, alors le système est instable : on observe des oscillations dont
l’amplitude croît exponentiellement en fonction du temps. Notons qu’alors les racines du
r = + j 2 − 1
1 n n
dénominateur de la fonction de transfert, ont une partie réelle positive.
r2 = n − j n − 1
2
L’ensemble de ces résultats permet d’identifier un système défini par sa réponse à l’échelon,
lorsque celle-ci est du type second ordre.
33
2.4.1.2 Sinusoïde
y0 K
x = = H ( p) p= j = A( )
2
(1 − 2 ) 2 + (2
0
)2
x = x0 sin t y = y0 sin( t + ) et on a n n
2 / n
= −arctg = arg H ( p) p= j
1 − 2 / n2
La réponse fréquentielle est donnée ci-après dans les différents systèmes de coordonnées.
log
n
pente
-40dB/déc
log
- 90°
- 180°
34
Aux moyennes fréquences, l'allure dépend essentiellement de :
2
Pour 0.7 , le rapport d'amplitude A , passe par un maximum d'autant plus grand que
2
1
est petit, égal à Q = facteur de surtension ou facteur de résonance obtenu pour
2 1 − 2
une pulsation r = n 1 − 2 2 pulsation de résonance :
1
Q=
2 1 − 2
En même temps si est petit, la variation de phase au voisinage de = n est d'autant plus
rapide que est petit. D'où les allures qualitatives suivantes :
AdB
<0.7
log
n
-40dB/déc
>1
°
n log
- 90°
petit >1
- 180°
35
On trouvera dans les deux planches qui suivent les variations de A et en fonction de la
pulsation réduite u = / n pour diverses valeurs de l'amortissement .
36
37
2.4.2.2 Lieu de Black Nichols
AdB
r
- Points communs
-180° -90°
n Asymptote à -180°
n Tangente au point de départ horizontale
= −90 pour = n
- Influence de
Surtension (maximum du module) pour
0.7
- Points communs
I =0 Tangente verticale
= K =0
=0 R = Tangente suivant l’axe réel négatif
=0 =0
= n = −90 (sur l'axe imaginaire)
n 0.7
- Influence de
Si 0.7 Le rayon polaire décroît toujours
Si 0.7 Le rayon polaire a un maximum,
n r
< 0.7 qui correspond à la surtension :
1
r = n 1 − 2 2 , Q =
2 1 − 2
avant de décroître
38
2.5 Systèmes d’ordre quelconque
Une fonction de transfert H ( p) d'ordre quelconque étant toujours décomposable en un produit
de facteurs du premier ordre ou du second ordre (selon que les racines sont réelles ou
complexes), on pourra toujours construire les diagrammes asymptotiques et les lieux de
transfert par addition :
H ( p) dB = H i ( p) dB
H ( p) = H i ( p)
i
i arg H ( p) = arg H i ( p)
i
1 + ...
Pour = 0 , s'il n'y a pas d'intégration, H ( p) = K (avec K 0 ),
1 + ...
l'amplitude est finie, égale au gain statique K ,
la phase est nulle,
K v 1 + ...
s'il y a 1 intégration, H ( p) = ,
p 1 + ...
l'amplitude est infinie,
la phase vaut − 90 ,
K 1 + ...
s'il y a 2 intégrations, H ( p) = ,
p 2 1 + ...
l'amplitude est infinie,
la phase vaut −180 .
Pour = , l'allure dépend des degrés des numérateur (degré m) et dénominateur (degré n)
avec n m , l'amplitude tend vers 0 (car n m ),
la phase tend vers − 90 ( n − m) .
Aux fréquences intermédiaires, si tous les facteurs sont du premier ordre, il n’y a pas de
surtension ; s’il y a des facteurs du second ordre avec 0.7 , alors il y a surtension
correspondant, en Nyquist, à un maximum du rayon polaire, en Black, à un maximum en
ordonnées.
39
Quelques exemples sont donnés ci-dessous.
Exemple 1 :
Cas d’un système sans intégration, avec trois pôles de plus que de zéros, et une paire de pôles
complexes d'amortissement < 0.7.
I AdB
B
A
D E =0 R -270° -180° -90°
A
C
B
D
r
C
Exemple 2 :
Cas d’un système avec une intégration et deux pôles de plus que de zéros.
I
AdB
R
-90°
-180°
=0
40
( p + 0.1)
Exemple 3 : H ( p) =
( p + 1.4 p + 1)
2
41
( p + 9000 )( − p + 80 )
Exemple 4 : H ( p ) =
p ( p + 2)
42
3 ANALYSE DU COMPORTEMENT D’UN SYSTÈME LINÉAIRE
CONTINU
Le comportement d’un système peut être évalué au travers de sa stabilité, sa rapidité, sa bande
passante et éventuellement sa précision.
3.1 Stabilité
Cette notion est très générale et assez intuitive si on considère une bille sur une surface :
Selon la nature de la surface la bille, écartée de sa position d’équilibre, aura une évolution de
nature différente :
- En (1), elle sera ramenée au creux de la cuvette par une force de rappel − kx , plus ou
moins rapidement selon les frottements − fv : le système est stable.
- En (2), si on lui applique une impulsion, elle se stabilisera sur une position d’équilibre
différente de la position d’origine fonction des frottements présentés par la surface : le
système est en limite de stabilité, il est astatique.
- En (3), la bille tombe : le système est instable.
3.1.1.2 Définition
Un système linéaire est stable lorsque, écarté de sa position d’équilibre et en l’absence de signal
de commande, il tend à y revenir. Il est instable lorsqu’il tend à s’en écarter d’avantage. Dans
le cas intermédiaire d’un système qui ne revient pas à son équilibre mais s’en écarte d’une
grandeur finie, on parlera de système en limite de stabilité.
43
S’intéresser à la stabilité du système revient à s’intéresser à l’évolution de la sortie y(t ) lorsque
x ( t ) = 0 (pas de signal de commande) et C ( p) 0 (écart par rapport à la position d’équilibre).
C ( p) C ( p)
On a alors y( t ) = L −1( ) et pour calculer y(t ) , on décompose en éléments
D( p ) D( p )
simples puis on prend la transformée de Laplace inverse.
D( p) possède des racines réelles ou conjuguées : ce sont les pôles de la fonction de transfert.
C ( p) A Ak Bp + C Bk p + C k
= + + +
D( p ) p+a ( p + a) k
( p + b) +
2 2
(( p + b) 2 + 2 ) k
donc y(t ) = Ae −at + A' k t k−1e −at + De −bt sin(t + ) + D' k t k −1e −bt sin(t + ) .
Dans tous les cas, on voit apparaître dans l’expression de la sortie du système des exponentielles
de la forme e t , et la sortie ne convergera vers une limite finie que si 0 .
La condition fondamentale de stabilité pour un système linéaire s’énonce de la façon
suivante :
Un système linéaire défini par sa fonction de transfert est stable si et seulement si tous
les pôles de la fonction de transfert, c’est à dire les zéros de son dénominateur sont à partie
réelle négative.
La figure ci-dessous donne l’allure de la réponse d’un système à un essai de lâcher selon la
position de ses pôles dans le plan complexe :
44
3.1.1.4 Notion de mode
N ( p)
On appelle mode d’un système défini par sa la fonction de transfert H ( p ) = , tout pôle
D( p)
de cette fonction de transfert, c'est-à-dire tout zéro de l’équation D( p) = 0 .
Lorsqu’il est réel, un mode correspond donc à un comportement apériodique (exponentiel) du
système ; lorsqu’il est imaginaire conjugué, le comportement est oscillatoire (sinusoïdal).
Pour une entrée quelconque, le régime transitoire sera constitué de fonctions du temps associées
aux modes du système ; ces modes seront plus ou moins dominants.
La connaissance des modes d’un système est un renseignement d’ordre quantitatif plus riche
que la simple notion de stabilité. Par exemple, si un système est stable et que sa fonction de
transfert possède des pôles très proches de l’axe imaginaire, ses performances transitoires seront
mauvaises à cause :
- d’un régime apériodique trop lent si le pôle est réel,
- d’un mode oscillatoire insuffisamment amorti s’il s’agit d’une paire de pôles
imaginaires conjugués.
La notion de stabilité, indispensable pour la plupart des systèmes de mesure et de commande,
n’est pas suffisante pour que le comportement du système soit jugé satisfaisant : il se peut que
des oscillations transitoires soient très mal amorties et intolérables, conduisant à l’instabilité.
Condition 2 :
Dans le cas où la condition 1 est vérifiée, on construit le tableau de Routh à partir des
coefficients du polynôme.
Les deux premières lignes s’obtiennent en reportant les coefficients du polynôme.
Les coefficients des lignes suivantes sont calculés selon les formules indiquées dans le tableau
de la page suivante.
L’interprétation se fait en analysant les coefficients de la première colonne.
Une condition nécessaire et suffisante pour que le système soit stable est que tous les
coefficients de la première colonne soient positifs.
45
pn an an− 2 an− 4
p n−1 a n −1 an−3 a n −5
an−1an−2 − anan−3 an−1an−4 − anan−5 an−1an−6 − anan−7
p n− 2 An−2 = Bn−2 = Cn−2 =
an−1 an−1 an−1
A a − an−1 Bn−2 A a − an−1Cn−2
p n−3 An−3 = n−2 n−3 Bn−3 = n−2 n−5 C n−3
An−2 An−2
. . . .
. . . .
. . . .
p2 A2 B2 C2
p1 A1 B1 C1
A1 B2 − A2 B1 A1C2 − A2C1 A1 D2 − A2 D1
p0 A0 = B0 = A0 =
A1 A1 A1
1
Nota : on montre que la présence d’une ligne de zéros en p indique que le polynôme a deux
N ( p)
Exemple 1 : H ( p) =
p − 5p + 2 p2 + 6 p +1
4 3
N ( p)
Exemple 2 : H ( p) =
p + 6 p + 3p2 + 5 p + 4
4 3
K
Exemple 3 : FTBO ( p) = . Stabilité de la FTBF en fonction de K ?
p ( p + 1)( p + 2)
46
3.2 Rapidité et bande passante
La rapidité d’un système est définie comme l’aptitude à transmettre des signaux rapides.
On peut l’évaluer au moyen du temps de réponse t R à 5%, défini comme étant le temps au bout
duquel la sortie du système a recopié l’entrée de type échelon à 5% près.
On peut également l’évaluer au moyen de la bande passante à − 3dB du système défini par sa
fonction de transfert H ( p) ; cette bande passante s’écrit 0 p où p est la pulsation (en
rd / s ) telle que : p , H (0) dB − 3dB H ( j) dB H (0) dB .
H(j) dB
H(0)
H(0) -3dB
p
On peut la calculer en utilisant le théorème de la valeur finale pour des entrées types :
e = lim x( t ) − y( t ) = lim p X ( p) − Y ( p) = lim pX ( p)(1 − H ( p)) .
t → p→0 p→0
47
4 PERFORMANCES D’UN SYSTÈME ASSERVI
perturbation
w(t)
e(t) +
yc(t) + + y(t)
K1G1(p) K2G2(p)
consigne - signal sortie
d’erreur
ym(t) F(p)
sortie mesurée
Intéressons-nous au comportement en suivi de consigne, c’est à dire en présence d’une consigne
yc (t ) , et en l’absence de perturbation, w( t ) = 0 .
Le schéma fonctionnel équivalent devient :
F(p)
mesure ym
p 1 + a1 p + ... + an p n p→ 0
48
Intéressons-nous au comportement en rejet de perturbations, c’est à dire lorsque la consigne est
yc ( t ) = 0 , et en présence d’une perturbation w(t ) .
Le schéma fonctionnel permet d’écrire :
Y ( p) K 2G2 K 2G2 ( p)
= = .
W ( p) 1 + K1G1 K 2G2 F 1 + KGF ( p)
En présence à la fois de consigne et de perturbation, nous pouvons écrire, compte tenu du
principe de superposition :
KG ( p ) K 2G2 ( p )
Y ( p) = Yc ( p) + W ( p) .
1 + KGF ( p) 1 + KGF ( p)
FTBF
L’erreur e entre la consigne et la sortie du système asservi est alors donnée par la relation :
1 K G F ( p)
E ( p) = Yc ( p) − Ym ( p) = Yc ( p) − FY ( p) = Yc ( p) − 2 2 W ( p) .
1 + KGF ( p) 1 + KGF ( p)
Les performances du système asservi sont directement liées aux caractéristiques de ces
différentes fonctions de transfert, en particulier la FTBF.
KG
Mais l’expression de la FTBF, en , la rend difficilement exploitable par le
(1 + KGF )
concepteur de systèmes asservis : comment par exemple choisir un gain K pour tenir un
cahier des charges donné en termes de stabilité, rapidité et précision ? Il intervient à la fois au
numérateur et au dénominateur de la fonction de transfert en boucle fermée donc son influence
sur les différentes performances est difficilement prévisible…
En revanche, K intervient très simplement sur la FTBO dont l’expression est KGF : c’est
un terme multiplicatif qui s’additionne au gain en décibels de la FTBO.
C’est pourquoi on a développé dès les années 1950, des outils qui relient les caractéristiques de
la FTBO aux performances de la FTBF. Ces outils utilisent l’analyse harmonique de la FTBO.
Ils sont exposés dans le chapitre suivant car on les utilise pour calculer des correcteurs
permettant au système asservi de tenir un cahier des charges donné.
4.2 Performances
Le critère de Routh appliqué aux dénominateurs des fonctions de transfert qui lient consigne
et sortie, ou perturbation et sortie, c’est à dire à l’équation caractéristique 1 + KG ( p)F ( p) = 0
renseigne sur la stabilité du système en boucle fermée. Il permet même de déterminer la valeur
du gain K de Boucle Ouverte conduisant à la limite de stabilité pour le système asservi, ainsi
que la pulsation d’auto-oscillation.
49
Mais ce critère est limité dans la mesure où :
- c’est un critère mathématique qui repose sur les coefficients de la fonction de transfert
supposés parfaitement identifiés : or on sait à quel point un modèle peut être
approximatif !
- il ne renseigne pas sur l’amortissement du système,
- il ne permet pas la synthèse de correcteur, c’est à dire le choix d’une fonction de
transfert C ( p ) qui, mise en cascade avec KGF ( p) permettrait au système asservi de
tenir un cahier des charges précis en termes de performances.
Le critère du revers est une solution graphique à la recherche du signe de la partie réelle
des racines de l’équation caractéristique 1 + KG ( p)F ( p) = 0 .
Il permet de conclure quant à la stabilité de la Boucle Fermée (vis à vis d’une entrée
consigne ou d’une entrée perturbation) à partir du simple examen du lieu de transfert de
Boucle Ouverte.
C’est une version simplifiée du critère de Nyquist, applicable lorsque la Fonction de Transfert
en Boucle Ouverte n’a pas de racine à partie réelle positive, ce qui est le cas pour la majorité
des systèmes.
On ne le démontre pas mais on l’énonce dans le plan de Nyquist (théorique), puis dans les plans
de Bode et de Black (plus pratiques).
Im
B3,B3
C3,C3 C2 B2
A(-1) C1,C1 O → Re
B1,B1
(3) Instable
KGF(j)
(2) Limite de stabilité
→0
(1) Stable
Le tracé (1) correspond donc à un système stable, le tracé (2) à un système en limite de stabilité,
et le tracé (3) à un système instable.
50
Deux grandeurs permettent de caractériser la stabilité : les marges de phase et de gain.
Pour définir ces grandeurs, on est amené à préciser deux points particuliers du lieu KGF ( j ) :
- le point C : il appartient à l’axe réel donc arg KGF ( jC ) = −180 ,
- le point B : il appartient au cercle unité centré en O donc KGF ( jB ) = 1 .
Dans les cas de figure courants où gain et phase diminuent lorsque augmente :
Dans le cas limite où MGdB = 0 dB et MP = 0 , le système est dit auto oscillant : il existe
alors une pulsation B 2 = C 2 = 0 telle que KGF ( j0 ) = −1 ; si on excite le système avec
une entrée sinusoïdale à cette pulsation, et que l’on coupe cette entrée, alors la sortie reste une
sinusoïde entretenue à cette pulsation puisque le comparateur réinjecte dans le système.
Dans le cas où le système est stable, il peut être plus ou moins bien amorti selon la distance par
rapport au point A. Par analogie avec le comportement des systèmes du second ordre, on
considérera que :
MP 45
Un système est stable et bien amorti si et seulement si .
MG 6dB
Notons que ce critère sera très intéressant lorsqu’il s’agira de choisir le correcteur C ( p ) qui,
mis en série avec KGF ( p) permette au système bouclé d’être stable et bien amorti : dans la
mesure où le module en décibels et l’argument en degrés du correcteur viendront s’ajouter à
ceux de la boucle ouverte non corrigée, on dimensionnera le correcteur pour que MP 45 .
51
4.2.1.2 Énoncé du critère du revers dans le plan de Black
Le critère du revers dans le plan de Black est le même que celui énoncé dans le plan de Nyquist,
à condition de remplacer « gauche » par « droite ».
Le système en boucle fermée est stable si, lorsqu’on décrit dans Black le lieu de transfert de la
Fonction de Transfert en Boucle Ouverte KGF ( j ) dans le sens des croissants, on laisse le
point A (-180°, 0dB) sur sa droite.
Avec les marges de phase et de gain il n’y a pas d’ambiguïté :
MP>0 MG<0
MG>0
MP<0
C
Stable Instable
Stable Instable
MG<0
0dB 0dB
B
MG>0 rd/s B rd/s
MP>0 C
-180° -180°
rd/s C MP<0 rd/s
52
4.2.2 Rapidité et bande passante
Les notions de rapidité et de bande passante s’appliquent à tout système linéaire caractérisé par
sa fonction de transfert. Lorsqu’on traite d’un système asservi, c’est la rapidité et la bande
passante de la Fonction de Transfert en Boucle Fermée qui nous intéressent.
Mais pour faire de la synthèse de correcteur, il est plus simple de travailler sur la Fonction de
Transfert en Boucle Ouverte : on va voir que la bande passante de la Boucle Fermée est très
proche d’une pulsation caractéristique pour la Boucle Ouverte, qui est la pulsation de coupure
à 0 dB, c’est à dire la pulsation pour laquelle le module de la Boucle Ouverte vaut 1.
Considérons un système asservi à retour unitaire (on peut toujours s’y ramener), de FTBO
KG ( p) .
KG ( p ) 1 1
La FTBF s’écrit FTBF ( p ) = donc = +1 .
1 + KG ( p ) FTBF ( j ) KG ( j )
1
- si 1 , alors FTBF( j ) KG( j ) .
KG ( j )
dB
c0 : pulsation de coupure à 0 dB de la Boucle Ouverte
KG(j )>>1
KG(j )=1 donc KG(jc0)dB=0dB
KG(j )dB
𝝎𝒑 (𝐛𝐚𝐧𝐝𝐞𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐧𝐭𝐞𝐝𝐞𝐁𝐨𝐮𝐜𝐥𝐞𝐅𝐞𝐫𝐦é𝐞)
≈ 𝝎𝒄𝟎 (𝐩𝐮𝐥𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐝𝐞𝐜𝐨𝐮𝐩𝐮𝐫𝐞à𝟎𝐝𝐁𝐝𝐞𝐁𝐨𝐮𝐜𝐥𝐞𝐎𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞)
53
4.2.3 Précision en régime permanent
Le rôle d’un asservissement est de faire en sorte que la sortie y(t ) suive le plus fidèlement
possible la consigne yc (t ) , quelle que soit la perturbation w(t ) .
L’écart entre la sortie asservie et la consigne est mesuré par e ( t ) = yc ( t ) − ym ( t ) . Cet écart
qualifie la précision du système : le système est précis si et seulement si e (t ) est ‘petit’.
On s’intéresse à la précision en régime permanent (l’étude du régime transitoire étant couverte
par l’analyse de la stabilité), donc à e = lim e ( t ) , qu’il faut évaluer en fonction de KGF ( j ) ,
t →
Classe 0 i =0
pas d'intégration 1+ K
Classe 1 i =1
0
une intégration K
Classe 2 i=2
deux intégrations 0 0 2
K
54
La précision en régime permanent d’un système asservi dépend du comportement basses
fréquences de la FTBO : elle augmente avec le gain et la classe de Boucle Ouverte.
D’une manière générale, le réglage d’un système asservi fera l’objet d’un compromis entre la
stabilité / l’amortissement et la précision.
W(p)=1/p, w(t)=u(t)
perturbation échelon
+
Yc(p), yc(t) = 0 + E(p), e(t) + Y(p), y(t)
K1G1(p) K2G2(p)
consigne grandeur
- à asservir
Ym(p), ym(t)
F(p)
mesure
55
K 2 1 + '1 p + ' 2 p + ...
p i 2 1 + '1 p + ' 2 p + ...
e == − lim
→0 K 1 + 1 p + 2 p + ... K 2 1 + '1 p + ' 2 p + ...
1 + i11
p 1 + 1 p + 2 p + ... p i 2 1 + '1 p + ' 2 p + ...
K2
− 1 + K K si i2 = 0
1 2
i1 = 0 Statisme
− 1 si i2 1
K1
i1 = 1 0
i1 = 2 0
56
4.3 Analyse harmonique de boucle ouverte et performances de boucle fermée
Analyse harmonique de la FTBO PERFORMANCES de la FTBF
10 000
Exemple 1 : FTBO1 = , Boucle Fermée ?
( p + 1) ( p + 10) ( p + 100)
57
200
Exemple 2 : FTBO2 = , Boucle Fermée ?
p ( p + 10)
100( p + 10)
Exemple 3 : FTBO3 = , Boucle Fermée ?
p 2 ( p + 100)
58
10 000
Exemple 4 : FTBO4 =
( p + 0,1) ( p + 100)
59
5 MÉTHODE FRÉQUENTIELLE POUR LE CALCUL DE
CORRECTEURS PID
Stabilité + Amortissement
-50
Bande passante
-100
-150
60
5.2 Choix d’un correcteur
Un rôle multiple pour le correcteur Proportionnel : C(p) = K …
-20dB/décade
A(-180°,0dB)
20logK
-90°
0dB
C’est un dérivateur local, qui influe sur la stabilité et l’amortissement mais pas sur la précision,
puisqu’il ne modifie pas le comportement basses fréquences de la Boucle Ouverte.
61
Pour régler un système asservi, on s’intéressera d’abord à l’influence d’un correcteur
Proportionnel, avant d’envisager un correcteur Proportionnel Intégral puis un correcteur
Dérivé, voire la mise en série de ces différents correcteurs.
Ces caractéristiques renseignent sur les performances du système bouclé lorsque C(p) = 1 :
- Stabilité / Amortissement : système stable mais oscillant
- Bande passante à -3dB : 0 20 rd/s
- Précision en régime permanent :
- en suivi de consigne échelon : yc (t ) = u (t ) e0 =
1 + 50
rampe : yc(t) = βtu(t) e1 =
50
- en rejet de perturbation échelon : w(t ) = u (t ) ep = −
1 + 50
62
5.3.2 Correcteur Proportionnel Intégral (PI)
Cahier des charges n°2 :
- Stabilité / Amortissement : système stable et bien amorti
- Bande passante à -3dB : [0 ωp ] non contrainte
- Précision en régime permanent :
- en suivi de consigne échelon : yc (t ) = u (t ) e0 = 0
rampe : yc (t ) = t u (t ) e1 bornée
- en rejet de perturbation échelon : w(t ) = u(t ) ep = 0
-20dB/décade
20logKPI
63
arg C PI (jωc 0( 2 ) ) = −10
Dans notre cas, on choisit :
) = 20 log K PI
(2)
C (jω
PI c 0 dB
tg( 80 )
Il vient − 90 + arctg τ PI ωc0 = −10 d’où τ PI =
(2)
(2)
, donc τ PI = 0.7 s .
ωc 0
1 + 0.7 p
Le correcteur PI a donc pour fonction de transfert C PI (p) = 0.2 .
0.7 p
(2)
On peut vérifier que 1/τ PI ωc 0 mais surtout, il faut s’assurer que le lieu de boucle ouverte
1 + 0.7 p 50
corrigée, C PI (p)KGF(p) = 0.2 , présente des
0.7 p ( 1 + p)(1 + 0.1 p)(1 + 0.005 p)
caractéristiques conformes au cahier des charges de l’asservissement :
(2)
- autour du point critique, on repère MP, MG, et ωc 0 : …………………………….
- aux basses fréquences, on repère classe(s) et gain(s) statique(s) : ………………….
64
Cahier des charges n°3 :
On suppose qu’une contrainte supplémentaire est posée quant aux performances de
l’asservissement : on souhaite e1 .
100
Cela impose un gain statique de 100 pour la boucle ouverte, et donc une
1 + 0.7 p 50
FTBO = G1 (p) = 7 0.2 .
0.7 p ( 1 + p)(1 + 0.1 p)(1 + 0.005 p)
Correcteur PI KGF(p)
+ grand gain
Pour l’exprimer, il faut introduire une inconnue supplémentaire notée ωc0 ( 3 ) , pulsation de
coupure à 0 dB du système G1 (p) corrigé par C D (p) .
65
(2) Hypothèse concernant le correcteur
On va supposer que le correcteur, dont l’allure du Bode est rappelée ci-dessous, apporte le
(3)
maximum de phase en ωc0 .
arg°, CD(j)dB
20loga
+20dB/décade
10loga
0dB
m=arcsin (a-1)/(a+1)
90°
0°
(3)
Il s’agit d’un système non linéaire de 2 équations à 2 inconnues ωc 0 et a .
(3)
Pour trouver le couple (ωc0 ,a) qui satisfasse au mieux ce système, on peut exprimer a en
(3)
fonction de ωc 0 à l’aide de la 2ème équation, puis injecter l’expression obtenue dans la
1ère équation et la résoudre à l’aide d’un solveur mathématique.
(3)
On peut également procéder par itération sur ω , car l’expérience montre que la valeur ωc 0
cherchée se situe dans l’intervalle [1.5×ωc0 non corrigée 2×ωc0 non corrigée ].
Dans notre cas, 1.5×ωc0 non corrigée =1.5×ω*c0 =1.5×25=37rd/s
et 2×ωc0 non corrigée =2×ω*c0 =2×25=50rd/s
dans l’intervalle 30 rd/s 50 rd/s .
(3)
donc on cherchera ωc 0
Quant à a , il sera choisi parmi les valeurs entières de l’intervalle [1 20].
a-1
L’exploitation des tableaux [a 10 log(a) arcsin( )] et [ω |G1 (jω)|dB arg(G1 (jω))°]
a+1
(3)
pour 𝑎 ϵ [1 20] et 𝜔𝜖[30𝑟𝑑/𝑠50𝑟𝑑/𝑠] permettra de trouver le couple (ωc0 ,a) qui
satisfait au mieux le système.
66
Gain et phase Gain et phase de la FTBO
1 + aτ D p G1(p) = 7 0.2
1 + 0.7 p 50
du correcteur dérivé CD(p) = 0.7 p ( 1 + p)(1 + 0.1 p)(1 + 0.005 p)
1+ τD p
en ω= 1⁄τ𝐷 √a pour ω ϵ [30rd/s 50rd/s]
a −1
a 10 log a arcsin ( )° (rd/s) |G1(j)|dB arg(G1(j))°
a +1
1 0 0 31 -3.3 -172
2 3.0 19 32 -3.8 -172
3 4.8 30 33 -4.3 -173
4 6.0 37 34 -4.8 -174
5 7.0 42 35 -5.3 -175
6 7.8 46 36 -5.8 -175
7 8.4 49 37 -6.3 -176
8 9.0 51 38 -6.7 -177
9 9.5 53 39 -7.2 -177
10 10.0 55 40 -7.6 -178
11 10.4 56 41 -8.0 -178
12 10.8 58 42 -8.4 -179
13 11.1 59 43 -8.9 -180
14 11.5 60 44 -9.3 -180
15 11.8 61 45 -9.6 -181
16 12.0 62 46 -10.0 -181
17 12.3 63 47 -10.4 -182
18 12.6 63 48 -10.8 -182
19 12.8 64 49 -11.1 -183
20 13.0 65 50 -11.5 -183
1 1
On choisit dans notre cas a = 5 , c0 = 39rd / s , et donc D = = = 0.01s .
(3)
a c 0 5 39
( 3)
1 + 5 0.01p
Le correcteur s’écrit alors CD ( p) = et on vérifie que, mis en série avec G1 ( p) , il
1 + 0.01p
conduit bien à l’amortissement souhaité.
1 + 0.7 p 1 + 5 0.01 p
Dans notre exemple, C PID ( p ) = 7 0.2 .
0.7 p 1 + 0.01 p
67
5.3.5 Mise en évidence des différentes étapes de calcul d’un correcteur
1. Système non corrigé en boucle ouverte :
50
50 KGF ( p ) =
→0 (1 + p )(1 + 0.1 p )(1 + 0.005 p )
Open-Loop Gain (db)
A MP Précision
0
MG c0
Stabilité+Amortissement Stabilité et amortissement :
-50
+Bande passante MP=22°
-150 Précision :
K=50
Open-Loop Phase (deg) Pas d’intégrateur 1/p (i= i1=0)
-200
-360 -270 -180 -90 0
100
50 Stabilité et amortissement :
MP MP=13°
0
c0 Bande passante à -3dB :
-50
c0=25rd/s
-100
Précision :
-150 K=100
Open-Loop Phase (deg) Un intégrateur 1/p (i=i1=1)
-200
-360 -270 -180 -90 0
-150 Précision :
Open-Loop Phase (deg) K=100
-200 Un intégrateur 1/p (i=i1=1)
-360 -270 -180 -90 0
68
5.4 Réalisation de correcteurs analogiques à l’aide d’amplificateurs
opérationnels
Les schémas de réalisation de correcteurs qui suivent reposent sur le principe de fonctionnement
de l’amplificateur opérationnel en linéaire :
Z2(p)
Z1(p) -
s( p ) Z ( p)
=− 2
e + e( p) Z1 ( p )
s
1 + 0.7 p 1 + 5 0.01 p
Dans notre exemple où C PID ( p ) = 7 0.2 ,
0.7 p 1 + 0.01 p
PI D (avance de phase)
le montage résultera de la mise en cascade de deux amplificateurs opérationnels :
R2 C2
R4 C4
R1
- R3 C3
-
e +
u
+
s
1 1
R2 + R4 +
u C2 p 1 + R2 C 2 p R 1 + R2 C 2 p s C4 p C 1 + R4C4 p
=− =− =− 2 =− =− 3
e R1 R1C 2 p R1 R2 C 2 p u R3 +
1 C4 1 + R3C3 p
C3 p
s s u R2C3 1 + R2C2 p 1 + R4C4 p
CPID ( p) = = =
e u e R1C4 R2C2 p 1 + R3C3 p
P I D
Il suffit d’identifier les valeurs numériques aux valeurs littérales pour déterminer des capacités
et des résistances (ou potentiomètres) qui permettent de réaliser concrètement le correcteur
1 + 0.7 p 1 + 5 0.01 p
C PID ( p ) = 7 0.2 .
0.7 p 1 + 0.01 p
69
70
Commande numérique
des systèmes
71
1 PRINCIPE
CALCULATEUR PARTIE
NUMÉRIQUE ANALOGIQUE w(t)
COMPARATEUR
C
yc + e u ACTIONNEUR SYSTÈME y
CORRECTEUR N AMPLI
Consigne - Signal A Sortie
SYSTÈME À ASSERVIR
d'écart
C ym
A CAPTEUR
N Mesure
Équivalent à :
Réglage numérique
Perturbation
Convertisseur Convertisseur Sortie
Analogique Numérique
Numérique CALCULATEUR Analogique SYSTÈME
(CAN) (CNA)
La grandeur analogique mesurée en sortie du système est donc échantillonnée à la période Te,
c’est à dire transformée en une suite de nombres par un Convertisseur Analogique Numérique
(CAN).
Cette suite est éventuellement manipulée au niveau d’un algorithme de réglage, le correcteur
numérique, pour être transformée en une autre suite de nombres qui ne peut pas attaquer
directement le système continu.
72
La figure ci-dessous met en évidence la nature des signaux intervenant dans le réglage :
Horloge
Te
Grandeur Grandeur
de réglage Système à régler
CAN Algorithme CNA à régler
y( Te) u(Te) u(t) y(t)
t t t t
Correcteur numérique
Les avantages principaux d’une telle commande sont la souplesse (algorithmes faciles à
modifier), la précision, la fiabilité, l’adaptabilité.
Côté inconvénients, on peut citer une légère dégradation des performances dynamiques (retard
des convertisseurs), ainsi que des difficultés de mise en œuvre sur les systèmes rapides.
Signal analogique
Analogique Conversion
Numérique Numérique
t-3 t-2 t-1 t0 t1 t2 t3 t4 t5 t6 t7 t8 t9 t
Analogique
Signal échantillonné
wi(tk)
wN
wN-1
Quantification
w3
w2 Signal numérique
w1
73
Théorème de Shannon (cf. Annexe 1) :
Un signal analogique w(t ) dont la transformée de Fourier est nulle à l’extérieur de l’intervalle
− 0 ,0 est parfaitement défini par ses valeurs numériques w( kTe ) si la pulsation
2
d’échantillonnage e = satisfait l’inégalité : e 20 (condition de Shannon)
Te
Corollaire :
+
1
W ( ) =
*
Te
W ( + k
k = −
e ) est la Transformée de Fourier du signal échantillonné
+
w (t ) =
*
w(kT ) (t − kT ) ,
k =−
e e
-0 0 e/2 e
|W1()|
-0 0 e/2 e
|Te.W1*()|
-0 0 e/2 e
74
1.2 Filtre de garde
Le signal analogique à numériser est souvent contaminé par des perturbations de fréquences
élevées : le spectre du signal s’étend alors au-delà de la bande − 0 , 0 , et il est nécessaire de
filtrer avant d’échantillonner.
C’est le rôle du filtre de garde : c’est un filtre analogique passe-bas choisi parmi la batterie de
filtres analogiques existants (1er ordre, 2nd ordre, Butterworth, Chebyshev, Elliptique, …) dans
le but de respecter la condition de Shannon, et donc de permettre un échantillonnage du signal
qui ne modifie pas son contenu informationnel.
1 1
1 1 1 − e −Te p
Bo ( p) = L(réponseimpulsionnelle) = − e −Te p = .
p p p
Te
1 − e −Te j sin(Te / 2) − j
Son comportement fréquentiel est donc donné par : B0 ( j ) = = e 2
.
j /2
B0(j)/Te
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 1 2 3 4 /e
Analyse harmonique du bloqueur d’ordre zéro
75
1.4 Choix de la période d’échantillonnage
Dans la pratique, on adopte une marge de sécurité sur la condition de Shannon et on choisit :
e = 10 à 20 fois 0
Le tableau qui suit donne un ordre de grandeur des périodes d’échantillonnage couramment
rencontrées dans différents domaines.
76
2 THÉORIE DES SYSTÈMES DISCRETS
Horloge
3 1 2 4
77
2.1.4 Caractérisation d’un système discret par sa réponse impulsionnelle discrète
Réponse impulsionnelle discrète :
Linéaire
y k = u0 g k + u1 g k −1 + u2 g k − 2 + ... + uk g 0
78
2.2 Modélisation des systèmes discrets
2.2.2 Propriétés
Les principales propriétés de la transformée en Z sont regroupées ci-dessous :
Linéarité
Z (w1 (kTe )+ w2 (kTe )) = Zw1 (kTe )+ Zw2 (kTe )
Z (aw(kTe )) = aZw(kTe ) a C
Décalages temporels
Z w(kTe − lTe ) = z − lW ( z ) l Ν
l −1
Z w(kTe + lTe ) = z lW ( z ) − w( iTe ) z l −i l N
i =0
Dérivation complexe
Z kTe w( kTe ) = −Te z
dW
( z)
dz
Changement d’échelle complexe
z
Z a kTe w( kTe ) = W ( Te ) a C*
a
Valeur finale
lim w( kTe ) = lim ( z − 1)W ( z )
k → z →1
Ce théorème ne s’applique que si les modules des pôles de W(z) sont strictement plus petits que
1, à l’éventuelle exception d’un pôle simple égal à 1.
Produit de convolution
k
si y( kT ) = ( g * u)(kT ) = u( lT ) g ( kT − lT ) , alors Z y( kTe ) = G ( z )U ( z )
e e e e e
l =0
79
On a regroupé dans le tableau ci-après les transformées de Laplace de différents signaux
continus, ainsi que leurs transformées en Z lorsqu’ils sont échantillonnés à la cadence Te.
2 1 1 1 z
p z −1
3 t 1 kTe Te z
p2 ( z − 1) 2
4 1 2
t
1 1
( kTe ) 2 Te2 z( z + 1)
2 p3 2 2( z − 1) 3
5 e − at 1 e − akTe z
p+a z − e −aTe
6 a kTe z
z − a Te
7 k
pi z
z − pi
8 te − at 1 kTe e −akTe Te e − aTe z
( p + a )2 (z − e )
− aTe 2
11 1 l −2 z
( l − 1)! i =0
( k − i ) p k −l +1 ( z − p) l
80
2.2.3 Transformée en Z inverse
On se propose de déterminer l’expression de la suite w( kTe ) à partir de sa transformée en Z
rationnelle :
b0 z m + b1 z m−1 + ... + bm
W ( z) = .
z n + a1 z n−1 + ... + an
Une méthode simple utilise les propriétés précédemment énoncées de la transformée en Z, après
avoir effectué les opérations suivantes :
c1z cz cz z − pi
W ( z ) = c0 + + 2 + .....+ n avec c0 = W (0), c i = lim W ( z) ,
z − p1 z − p2 z − pn z → pi z
wk = c0 k + c1 p1 + ... + cn pn .
k k
donc
1 l −2
donc w(kTe ) = .... + c1 p k + c2 k p k −1 + .... + cl
(l − 1)! i =0
( k − i ) p k −l +1 + ....
1 d i l
W ( z ) = ...c0 +
c1 c2 c
+ 2 + ... + ll + ... avec c l −i = lim i
(z W (z )) i =0,1,....,l ,
z z z z →0 i! dz
donc w( kTe ) = ... + c0 ( kTe ) + c1( kTe − Te ) + c2 ( kTe − 2Te ) + ... + c l ( kTe − lTe )
.
Il s’agit d’un train d’impulsions unité apparaissant aux instants 0, Te , ..., lTe .
81
2.2.4 Fonction de Transfert Discrète
Définition :
La sortie y( kTe ) d’un système discret, linéaire, causal, stationnaire s’exprime comme le
produit de convolution de l’entrée u( kTe ) qui lui est appliquée et de sa réponse
impulsionnelle g ( kTe ) :
k
y(kTe ) = (g * u)(kTe ) = u(lTe ) g (kTe − lTe )
l =0
Y ( z ) = G ( z )U ( z )
La transformée en Z, notée G(z) , de la réponse impulsionnelle g( kTe d’un système discret,
linéaire, causal, stationnaire est appelée Fonction de Transfert Discrète.
Te
{uk} G(z) {yk}
U(z) Y(z)
b0 z −nU ( z) + b1z −( n−1)U ( z) + .....+ bm z −( n−m)U ( z) = a0 z −nY ( z) + a1z −( n−1)Y ( z)+.....an−1z −1Y ( z)+Y ( z)
et, en utilisant la propriété du décalage temporel :
yk = −an−1 yk−1 − ... − a1 yk−( n−1) − a0 yk−n + bm uk−( n−m) + ... + b1uk−( n−1) + b0 uk−n
L’entrée et la sortie du système sont liées par une équation récurrente… et réciproquement…
82
Exemples :
▪ Un système discret est défini par l’équation récurrente :
y k + 3 y k −1 + 4 y k −3 = 0,1uk + 0,5uk −1 − 0,2uk −2
Déterminer sa Fonction de Transfert Discrète.
Y (z) 1 − z −1
▪ Un système discret est défini par sa FTD : = .
U ( z ) 1 + 0,2 z −1
Déterminer l’équation récurrente qui régit ce système.
83
Fonction de transfert discrète d’un système analogique couplé à un calculateur :
Un système analogique décrit par sa fonction de transfert G ( p ) est couplé à un calculateur
travaillant à la cadence Te comme indiqué ci-dessous :
Te Te
{uk} CNA G(p) CAN {yk}
U(z) Y(z)
B0G( z ) = H(z)
84
Exemple :
1
▪ G ( p) = ; calculer H(z) = B0G( z) .
p+2
85
Remarque concernant les pôles des fonctions de transfert continue et discrète :
Si le système analogique décrit par sa fonction de transfert G ( p ) présente un pôle − a de
G ( p)
multiplicité l , alors contient dans sa décomposition en éléments simples :
p
c1 c2 cl
+ + ....+ ,
p + a ( p + a) 2
( p + a) l
c l (− 1) l −1
l −1
G ( p ) c1 z c2Te e − aTe z z .
donc Z L−1 contient + + .... + l −1
p
−aTe
(z − e ) (z − e ) −aTe 2
( l − 1)! a z − e −aTe
Au niveau des pôles des fonctions de transfert continues et discrètes, il y a correspondance entre
le demi plan gauche (pôle stable en continu) et l’intérieur du cercle unité (pôle stable en discret),
comme le montre le schéma ci-dessous :
Im p Im z
N
STABILITE
Re
1
Re +
Condition de Shannon
- N
Im p Im z
N
Re
1
Re + RAPIDITE
- N
Im p Im z
N
Re Re
1 + AMORTISSEMENT
- N
Im p Im z
N
Re Re ‘BON’ REGLAGE
1
- N
86
2.2.5 Discrétisation des équations d’état
Formalisme d’état :
Le formalisme d’état est une vision élargie de la théorie des systèmes reposant sur le concept
d’énergie. L’évolution de tout système est directement liée à celle du volume énergétique qu’il
renferme. Pour un système donné, ce volume représente l’état du système alors spécifié par des
grandeurs caractéristiques ; modifier l’évolution revient donc à agir sur l’état grâce aux facteurs
d’énergie potentielle et cinétique que sont les grandeurs caractéristiques.
Notion d’état :
Le niveau d’un réservoir, la tension aux bornes d’un condensateur, le courant circulant dans
une bobine, la vitesse d’un mobile, sont autant de grandeurs appelées variables d’état,
puisqu’elles représentent la mémoire énergétique de l’élément correspondant. À l’instant
considéré comme initial, le niveau atteint par ces grandeurs résulte des actions passées ; à partir
de ce même instant, elles détiennent l’information nécessaire et suffisante pour déterminer
l’évolution future connaissant le système et les actions auxquelles il va être soumis.
Vecteur d’état :
Par définition, les n composantes d’un vecteur d’état noté x sont des grandeurs ou variables
d’état telles que x = x1 x2 xn .
t
L R C
v
Il s’agit d’un circuit électrique où l’énergie totale accumulée à un instant donné a pour
expression :
1 1
E = E L + EC = Li2 + Cv 2
2 2
L : inductance de la bobine, C : capacité du condensateur
Il découle donc de la notion d’état que le courant i et la tension vc sont des grandeurs d’état
puisqu’elles expriment l’énergie présente dans le système. La détermination de l’évolution
d’une quelconque variable de ce système à partir d’un instant arbitraire t0 exige la connaissance
simultanée de ces grandeurs à l’instant alors considéré comme initial.
di dv
Comme v = v L + v R + vC avec v L = L et i = C C , il vient :
dt dt
dvc2 dv
LC 2
+ RC C + vC = v
dt dt
Cette équation différentielle du second ordre montre la relation qui existe entre la tension aux
bornes du condensateur et celle appliquée à l’ensemble du circuit série. Sa résolution nécessite
2 valeurs initiales, soit vC = vC 0 et dvC dt = vC 0 à t = t 0 (la dérivée de la tension vc est bien
l’image du courant dans le circuit).
87
Modèle d’état :
Équation d’état :
L’équation d’état est l’interprétation mathématique du principe de causalité : à partir d’un
instant donné, les variations de l’état d’un système s’obtiennent par superposition pondérée, à
l’état courant, des effets des actions connues et appliquées au système à tout instant. L’équation
prend la forme suivante :
dx
x = = Ax + Bu
dt
avec : x vecteur d’état à n composantes, u le vecteur d’entrée à q composantes tels que :
x = x1 x2 xn et u = u1 u2 uq
t t
Remarque :
L’équation d’état se présente comme une forme généralisée de l’équation différentielle du
premier ordre. Les coefficients de la matrice A autres que ceux de la diagonale directe sont les
équations de couplage entre les variables d’état, les coefficients de la matrice B expriment la
superposition des effets des entrées.
Équation d’observation :
Les grandeurs d’état ne sont pas nécessairement celles qui intéressent l’utilisateur du système,
toutefois il est naturel que les sorties soient fonctions de l’état et des entrées. L’équation
d’observation détermine alors les relations qui existent entre ces diverses grandeurs :
y = Cx + Du
avec : y le vecteur de sortie ou d’observation à s composantes tels que :
y = y1 y2 ys
t
Remarques :
L’énergie d’un système isolé ne pouvant subir de discontinuité, toute variable d’état est une
grandeur continue au sens mathématique du terme.
Dans la plupart des processus ou systèmes, la matrice D est identiquement nulle, les sorties sont
uniquement fonctions des grandeurs d’état de sorte que le vecteur d’observation y ne peut lui-
même subir de discontinuité.
88
2.2.6 Différents modes de représentation des systèmes
On peut, pour résumer les différents modes de représentation des systèmes, faire le schéma
général suivant :
Dans les paragraphes qui suivent, on s’intéresse à l’obtention des équations d’état discrètes et
au passage de ces équations à la fonction de transfert discrète et réciproquement.
e
A ( kT − )
x ( kT ) = e AkT
x0 + Bu( )d
0
( k +1)T
x( k + 1)T = e AT
x ( kT ) + e
A ( kT − )
Bu( )d
kT
d’où, avec le changement de variable = − kT :
T
x( k + 1)T = e AT x ( kT ) + e AT e −A Bu( kT + )d
0
D’autre part, en admettant que l’entrée est constante entre deux instants d’échantillonnage (du
fait de la présence du bloqueur d’ordre 0), alors u( kT + ) = u( kT ) et on peut extraire le terme
de l’intégrale :
T A(T − )
x( k + 1)T = e x ( kT ) + e
AT
Bd u( kT )
0
89
F = e AT qui ne dépend que de A
On pose : T A
G = e d B qui dépend de A et B
0
ainsi que H = C
A 2T 2 A3T 3 A nT n
(Rappel : e AT = I + AT + + + ... + + ... )
2! 3! n!
On peut alors écrire les équations d’état du système échantillonné bloqué sous la forme
matricielle suivante :
x( k + 1)T = Fx( kT ) + Gu( kT )
y( kT ) = Hx( kT ) + Du( kT )
Remarques :
Les équations d’état discrètes sont des équations de récurrence.
Il existe une homogénéité complète entre les représentations d’état continues et discrètes, par
conséquent les mêmes méthodes algébriques sont en général valables dans les deux cas.
On cherche à obtenir x (kT ) connaissant les conditions initiales x 0 et tous les échantillons
d’entrée u(kT ) . Il suffit d’effectuer les multiplications et additions correspondant au modèle
d’état et de s’arrêter à l’instant k, ce qui donne :
k −1
x(kT ) = F k x0 + F k −1−iGu(iT )
i =0
Cette expression fait apparaître 2 termes :
- un terme de régime libre : F k x0
- un terme de régime forcé résultant d’une opération de convolution discrète :
k −1
Fi =0
k −1− i
Gu( iT )
soit : ( zI − F ) X ( z ) = zx 0 + GU ( z )
c'est-à-dire : X ( z) = z( zI − F ) −1 x0 + ( zI − F ) −1GU ( z)
On retrouve à nouveau 2 termes :
- le terme de régime libre : X ( z) = z( zI − F ) −1 x0
- le terme de régime forcé : X ( z ) = ( zI − F ) −1 GU ( z )
Les deux approches sont cohérentes puisque :
90
F −1 F F2 F3 Fk
z( zI − F ) = ( I − ) = I + + 2 + 3 + ... + k + ... = I + Fz −1 + F 2 z −2 + ... + F k z −k + ...
−1
z z z z z
−1
donc : Z ( F ) = z ( zI − F ) .
k
x1 ( k + 1)T = − 1 2 x1 ( kT ) + 1 2 u( kT )
x 2 ( k + 1)T = − 1 3 x1 ( kT ) + 1 3 u( kT )
y( kT ) = − x ( kT ) + 4 x ( kT )
1 2
F est diagonale
Dans le cas d’un système non strictement propre, il suffit d’ajouter le terme D de transmission
directe :
Y (z)
= B0G ( z ) = H ( zI − F ) −1 G + D
U ( z)
91
2.3 Analyse des systèmes discrets
U(z) Y(z)
G(z)
{u(kTe)} {y(kTe)}
donc
z − e jTe z
y(kTe ) = c0 k + c1 p1 + ... + cn pn + ce
k k jkTe
, c = limjTe G( z ) jTe
= G(e jTe ) .
z→e z z−e
z
En régime permanent, Y ( z ) = G ( e jTe ) ,
z − e jTe
jTe jTe
y( kTe ) = G (e jTe )e jkTe = G (e jTe ) e j argG ( e )
e jkTe = G(e jTe ) e j (kTe +argG ( e ))
La sortie d’un système discret de fonction de transfert discrète G (z ) soumis à une entrée
sinusoïdale discrète de pulsation , est donc un signal sinusoïdal discret de pulsation , atténué
jTe
de G(e jT ) et déphasé de arg G ( e
e ) par rapport à l’entrée.
92
Exemple :
, avec Te = 1s .
0,5
▪ Réaliser l’analyse harmonique du système discret G ( z ) =
z − 0,5
93
2.3.2 Analyse harmonique à partir d’une transformée en w
j T
Lorsque l’expression de G (e e ) est connue analytiquement, le tracé des lieux de transfert se
fait avantageusement sur ordinateur.
jTe
Par contre, une esquisse manuelle dans Bode est difficile car G (e ) n’est pas une fonction
rationnelle de j , comme en analogique, mais de e jTe .
Cette différence avec les systèmes analogiques ne permettra d’ailleurs pas d’utiliser directement
dans le domaine discret, les techniques éprouvées de calcul de correcteurs continus par étude
fréquentielle.
On a donc tout intérêt à rechercher un changement de variable qui permette de définir un
‘pseudo’ système continu dont le comportement harmonique serait le même que celui du
système discret : il s’agit de remplacer z = e jTe par une fraction rationnelle de w = j où
et seraient liés par une relation à préciser.
jTe T
2 1 + tg e j
e 2
Or on peut écrire e jTe = jT = .
− e Te
e 2 1 − tg j
2
T 1 + j 1 + w
Donc si on pose = tg e , il vient z = e jT = e
= , avec w = j .
2 1 − j 1 − w
1 + j
• Dès lors, soit G0 (w) = G( z ) 1+ w , on a G0 ( j ) Te = G( ) Te = G(e jTe ) .
z=
1− w
= tg
2
1 − j =tg 2
2 Te
Au changement de graduation près entre et ( = tg ), le lieu de transfert
Te 2
G(e jTe ) N coïncide avec celui de G1 ( j ) , fraction rationnelle en w = j qui se traite
comme en continu.
On appelle transformation de Tustin le changement de variable :
T
1+ e w
z = e jTe = 2 , w = j = j 2 tg Te .
T Te 2
1− e w
2
94
La transformation de Tustin est du même type que la transformation bilinéaire ; elle
permet en plus d’assurer pour des périodes d’échantillonnage très petites, où le
comportement du système discret est voisin de celui du système continu.
Exemple :
avec Te = 1s ,
1
▪ Réaliser l’analyse harmonique du système discret G ( z ) =
z + 0,1
en utilisant la transformation bilinéaire.
Mettre en place le tracé de Bode asymptotique associé.
Donner l’allure du tracé de Black Nichols.
95
2.3.3 Stabilité
Résultat :
Un système discret linéaire causal stationnaire décrit par une fonction de transfert rationnelle
N (z)
propre G ( z ) = est stable si et seulement si tous ses pôles (c’est à dire les racines de
D( z )
l’équation D( z ) = 0 ) sont de module inférieur à 1.
Critère algébrique :
Il n’est pas toujours aisé de déterminer les racines d’une équation polynomiale D( z ) = 0 ,
notamment lorsque les coefficients de l’équation sont fonction de paramètres réglables.
Un critère algébrique permettant de conclure sur la position dans le plan complexe des racines
de l’équation D( z ) = 0 , sans avoir à calculer ces racines, peut alors présenter un certain intérêt.
Parmi les critères utilisés en Automatique, citons le critère de Routh qui permet de savoir si
les racines d’une équation polynomiale à coefficients réels sont toutes à partie réelle négative.
Il n’est pas directement applicable au cas des systèmes discrets puisque pour eux il s’agit de
déterminer si les racines de l’équation caractéristique sont toutes de module inférieur à 1 ou
non.
1+ w
On peut pourtant s’y ramener en considérant la transformation bilinéaire, z = fonction
1− w
homographique qui établit une bijection entre l’intérieur du cercle unité et le demi-plan
complexe gauche.
D( z ) = 0 1+ w
D( )=0
On aura si et seulement si 1 − w . On appliquera donc le critère de Routh
z 1 Re( w) 0
1+ w
au numérateur de la fraction rationnelle D( ) pour savoir si le système est stable.
1− w
Exemple :
▪ Étudier la stabilité du système discret de Fonction de Transfert Discrète
, avec D( z ) = 1 + az + bz .
N ( z) 2
G( z) =
D( z )
96
2.4 Performances d’un système bouclé discret
2.4.1 Principe
Un système bouclé discret peut être modélisé par le schéma fonctionnel suivant :
w perturbation
yc(kTe) + e u + + y(kTe)
C(z) (z)
consigne - sortie
correcteur système asservie
numérique à asservir
̅̅̅̅̅
Notons 𝑇(𝑧) = 𝐶(𝑧)𝐵 0 𝐺 (z)= C(z)H(z) la Fonction de Transfert en Boucle Ouverte.
Dès lors, on démontre que les résultats associant les performances de la Boucle Fermée à
l’analyse harmonique de Boucle Ouverte s’énoncent de la même façon qu’en continu. Ils sont
précisés dans les paragraphes qui suivent.
Critère du revers :
Il s’agit d’une version simplifiée du critère de Nyquist, utilisable si T (z ) n’a pas de pôles de
module supérieur à 1 (équivalent à T1 ( w) n’a pas de pôles à partie réelle négative), ce qui est
le cas pour la majorité des systèmes.
jTe
Ce système est stable si et seulement si, lorsqu’on décrit le lieu T ( e ) du plan complexe dans
e
le sens des croissants, 0, N = (équivalent à décrire le lieu T1 ( j ) dans le sens
2
des croissants, 0, + ), on laisse le point critique A d’affixe -1 sur sa gauche.
97
Im
B3
C3 C2 B2 C1
A(-1) O → Re
→e/2
B1
(3) Instable
T1(j)
(2) Limite de stabilité T(ejTe)
→0
(1) Stable →0
Soit 0 p la bande passante à -3dB de l’asservissement, c’est à dire de la Boucle Fermée
Y T
= .
Yc 1 + T
Soit c0 la pulsation de coupure à 0 dB de la Boucle Ouverte, c’est à dire la pulsation pour
jc 0Te
laquelle T (e ) = 0dB .
dB
Alors p c 0 .
98
3 CORRECTEURS PID NUMÉRIQUES
Nous allons nous intéresser maintenant à la recherche d’un correcteur numérique de fonction
de transfert discrète C (z ) permettant au système bouclé échantillonné de respecter un cahier
des charges donné.
L’analyse harmonique de boucle ouverte étant totalement liée aux performances de la boucle
fermée (stabilité, amortissement, rapidité, bande passante et précision en régime permanent),
nous proposons deux méthodes :
- une première rigoureuse mais lourde, s’appuyant sur une analyse harmonique de
boucle ouverte du système échantillonné, sur la base d’une transformation en w ;
- une seconde plus rapide mais sans garantie, où le correcteur discret C (z ) est déduit
d’un correcteur continu C(p) préalablement calculé, en approximant l’opérateur
dérivé p ou intégral 1/p par un opérateur en z.
L’équation récurrente qui sera implantée au niveau du microprocesseur pour réaliser la loi de
commande sera directement déduite de la fonction de transfert discrète C (z ) obtenue.
3.1.1 Principe
On utilise la fonction de transfert discrète 𝐻(𝑧) du système à asservir, équivalente à l’ensemble
CNA - G ( p ) - CAN dans le cas d’un système continu de fonction de transfert G ( p ) piloté par
calculateur.
T
1+ e w T
2
La transformation de Tustin : z= 2 , w = j , = tg e
T Te 2
1− e w
2
va nous permettre de travailler comme en continu pour dimensionner le correcteur C1 ( w) qui,
mis en série avec le système 𝐻1 (𝑤), conduira à l’analyse harmonique de Boucle Ouverte
souhaitée, donc aux performances de Boucle Fermée souhaitées.
2 z −1
Dès lors, la transformation de Tustin inverse, w = donnera C (z ) à partir de C1 ( w) :
Te z + 1
C ( z ) = C1 ( w) 2 z −1 .
w=
Te z +1
w perturbation
yc (kTe ) + e u + + y(kTe )
T(z)
H(z) sortie
consigne -
système asservie
à asservir
w
yc(t) + e u + + y(t)
T
H11(w)
(z)
-
système
à asservir
99
3.1.2 Résumé de la méthode
Te
1+ w 2 T
et ( z = e jTe = 2 avec w = j et = tg e ).
T Te 2
1− e w
2
➢ On calcule C1 ( w) avec les règles classiques de calcul sur les correcteurs en analogique.
! Convertir le cahier des charges numérique en un cahier des charges analogique : attention
au changement d’échelle pour les pulsations.
2 z −1 2 z −1
➢ En utilisant la relation j = w = , on en déduit C ( z ) = C1 ( ).
Te z + 1 Te z + 1
Nota : avec cette technique, pas de ‘mauvaise surprise’ dans la mesure où on travaille vraiment
sur le lieu de Boucle Ouverte du système à asservir.
Le système que l’on souhaite piloter par calculateur est analogique, défini par sa fonction de
transfert G ( p ) .
Avec la théorie des systèmes linéaires bouclés continus et les techniques de synthèse de
régulateurs analogiques, on sait calculer le correcteur PID continu qui permette au système
bouclé de tenir un cahier des charges donné en termes de stabilité, rapidité, bande passante et
précision en régime permanent.
Ce correcteur est défini par sa fonction de transfert :
U ( p) b0 p m + .....+ bm b0 p m−n + .....+ bm p − n
C ( p) = = = avec n m .
E ( p) p n + .....+ an 1 + .....+ an p −n
w(t)
yc(t) + e(t) u(t)+ ym(t)
C(p) G (p)
+
-
100
U (z)
On obtient ainsi une fonction de transfert discrète rationnelle en z , notée C * ( z ) = , qu’on
E ( z)
pourra associer à une équation récurrente implantée au niveau du calculateur, liant les suites
e ( kTe ) et u( kTe ) conformément au schéma de commande ci-dessous :
w(t)
yc(kTe) + e(kTe) u(kTe) +
C*(z) CNA G(p) ym(t)
+
-
CAN
ym(kTe)
A
z −1
La première approximation d’Euler, qui consiste à poser p = n’est pas très utilisable
Te
dans la mesure où, partant d’un correcteur continu stable (i.e. dont les pôles sont à partie réelle
négative), elle ne conduit pas nécessairement à un correcteur discret stable (i.e. avec des pôles
de module inférieur à 1).
Dans la deuxième méthode d’Euler, la dérivée du signal x (t ) prise à l’instant kTe est
• x( kTe ) − x((k − 1)Te )
approximée par x( kTe ) = , à condition que Te soit suffisamment petite.
Te
1 − z −1
À partir de quoi, on peut écrire p= , dite transformée en .
Te
Pour numériser la fonction de transfert C ( p ) , il suffit donc de remplacer dans celle-ci p par
1 − z −1 1 − z −1
; le régulateur numérique équivalent à C ( p ) sera C * ( z ) = C ( ) . L’équation
Te Te
récurrente associée sera implantée sur le calculateur.
Cette méthode est simple dans la mesure où elle ne fait pas appel à la théorie des systèmes
échantillonnés, mais les performances du système ainsi piloté ne sont pas garanties, notamment
si la période d’échantillonnage n’est pas ‘petite’ !
Exemple :
Un système continu étant défini par sa fonction de transfert
50
G ( p) = , on a déterminé le correcteur PID continu,
(1 + p )(1 + 0.1 p )(1 + 0.005 p )
1 + 0.7 p 1 + 0.05 p
C ( p) = 2 , qui permet d’assurer une bonne stabilité et une bonne
p 1 + 0.01 p
précision.
101
Pour Te = 0.05 s , l’application numérique donne C1 ( z ) = ...
*
Te = 0.05 s
300 80
Gain dB Amplitude
250 60
200
40
150
20
100
0
50
0 -20
A(-180°,0dB)
Phase (deg) No. of Samples
-50 -40
-360 -270 -180 -90 0 0 5 10 15 20
Te = 0.001 s
150 1.4
Gain dB Amplitude
1.2
100
1
50
0.8
0 0.6
A(-180°,0dB)
0.4
-50
0.2
Phase (deg) No. of Samples
-100 0
-360 -270 -180 -90 0 0 50 100 150 200
102
Annexe 1 – Théorème de Shannon
Démonstration
+
1
W () désignant la transformée de Fourier de w(t ) , on a : w( t ) = W ( )e
j t
d .
2 −
1 +
Soit la fonction périodique de période e : We ( ) = W ( + ke ) .
Te k =−
Cette fonction, vu son caractère périodique, se développe en série de Fourier :
2
e = T
+ e
We () = ck e − jkTe
avec e
2
e
2
.
c = 1 1
k e e e 2 e
k =−
W ( )e e d =
jkT
TeWe ( )e e d
jkT
−
2
−
2
Par ailleurs, comme W () est nulle en dehors de l’intervalle − 0 ,+0 et que e 0 , on a
2
l’égalité :
e
TeWe ( ) si 2
W ( ) = ,
0 si e
2
+ +
donc ck =
1
2 W ( )e
jkTe
d = w( kTe ) , et par conséquent We () = w(kT )e
k =−
e
− jkTe
.
−
103
k =+
que la suite w( kTe ) définit à elle seule le spectre W ( ) et donc aussi le signal analogique
w(t ) .
e e
+ +
2 2
Te Te
We ( )e d = w( kT )e
j t − jkTe
Par ailleurs, w( t ) = e j t d .
2 2
e
e k = −
− − e
2 2
Corollaire
+
1
Te
W (+ k )
k =−
e est la transformée de Fourier du signal échantillonné
+
w (t ) =
*
w(kT ) (t − kT ) ,
k =−
e e
Démonstration :
+
La transformée de Fourier de w ( t ) =
*
w(kT ) (t − kT ) est :
k =−
e e
+ + + + +
W * ( ) =
−
w(kTe ) (t − kTe )e − jt dt = w(kTe ) (t − kTe )e − jt dt =
k =− k =−
−
w(kT )e
k =−
e
− jkTe
+ +
1
Or on a vu précédemment que w(kTe )e − jkTe = We ( ) =
k = − Te
W ( + kT ) ,
k = −
e
+
1
donc W * ( ) =
Te
W ( + kT ) .
k =−
e
104
Annexe 2 – Outils pour la modélisation des systèmes
U Y
S
LINÉAIRES NON LINÉAIRES
CONTINUS DISCRETS
105