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Balances et pesées

par Mettler - Toledo S.A.

1. Définitions.................................................................................................. P 1 380 - 2
2. Technologie................................................................................................ — 6
2.1 Compensation électromagnétique des forces .......................................... — 6
2.2 Technologie des jauges de contrainte........................................................ — 6
2.3 Autres technologies..................................................................................... — 7
3. Utilisation des balances......................................................................... — 8
3.1 Conditions ambiantes ................................................................................. — 8
3.2 Stabilité des indications .............................................................................. — 9
3.3 Adaptateur de vibration .............................................................................. — 9
3.4 Calibrage de la balance ............................................................................... — 9
3.5 Tolérance du poids de calibrage................................................................. — 9
3.6 Temps de stabilisation................................................................................. — 10
3.7 Balances soumises à la réglementation .................................................... — 10
3.8 Indication de la balance avant arrondissage............................................. — 10
4. Influences physiques sur les résultats de pesée ............................. — 10
4.1 Température ................................................................................................. — 10
4.2 Absorption d’humidité ou évaporation ..................................................... — 11
4.3 Magnétisme ................................................................................................. — 11
4.4 Électricité statique ....................................................................................... — 11
4.5 Poussée aérostatique .................................................................................. — 12
4.6 Accélération due à la pesanteur ................................................................. — 13
5. Vérification d’une balance .................................................................... — 14
6. Tolérance de la balance.......................................................................... — 16
6.1 Méthode réglementaire (suivant norme (NF EN 45501)........................... — 16
6.2 Méthode Guide AFNOR (FD X 07-017-1)..................................................... — 17
6.3 Tableau comparatif des valeurs de tolérance ........................................... — 18
7. Les poids étalons ..................................................................................... — 18
7.1 Classe de précision et tolérance................................................................. — 18
7.2 Forme, matière, dimension et marquage .................................................. — 18
7.3 Classement des poids étalons .................................................................... — 19
7.4 Classes de précision .................................................................................... — 19
7.5 Utilisation des poids étalons ...................................................................... — 19
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. P 1 380

fin de répondre aux exigences métrologiques, il est nécessaire d’effectuer la


A qualification et la vérification régulière des balances. Cet article permet au
lecteur de mettre en place des procédures correspondantes, de démontrer à tout
moment la traçabilité aux étalons nationaux, de faire connaître les critères de
fonctionnement retenus et de gérer le risque d’une dérive des balances.

Cet article a été écrit par Monsieur LOUVEL de la société Mettler-Toledo S.A.

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BALANCES ET PESÉES __________________________________________________________________________________________________________________

1. Définitions
Les principales définitions relatives aux balances et pesées sont Pour de plus amples renseignements sur les textes réglementai-
données dans le tableau 1. res dont sont extraites ces définitions, le lecteur pourra se reporter
en [Doc. P 1 380].

Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées


Terme Définition Notes Référence
Ajustage opération destinée à amener un appareil NF X 07-001 ; 4.30
de mesure à un fonctionnement et une justesse
convenables pour son utilisation
Anomalie déviation par rapport à ce qui est attendu Une anomalie justifie une investigation qui peut NF X 50-120 ; 3.26
déboucher sur le constat d’une non-conformité ou
d'un défaut
Balance balance avec une précision d’affichage de 1 d
de précision (1 digit) = 1 g à 1 mg (= 1 g à 0,001 g)
Balance d’analyse balance avec une précision d’affichage de 1 d
(1 digit) = 0,1 mg = 0,0001 g
Balance semi- balance d'analyse avec une précision d’affichage
micro de 1 d (1 digit) = 0,01 mg = 0,000 01 g
Microbalance balance avec une précision d’affichage de 1 d
(1 digit) = 1 µg = 0,000 001 g
Ultramicro- balance avec une précision d'affichage de 1 d
balance (1 digit) = 0,1 µg = 0,000 000 1 g
Calibrage positionnement matériel de chaque repère (éven- Ne pas confondre « calibrage » et « étalonnage » NF X 07 001 ; 4.29
tuellement de certains repères principaux seule-
ment) d’un instrument de mesure en fonction de
la valeur correspondante du mesurande
Classe classe d’instruments de mesure qui satisfont à Une classe de précision est habituellement indi- NF X 07-001 ; 5.22
de précision certaines exigences métrologiques destinées à quée par un nombre ou symbole adopté par
conserver les erreurs dans les limites spécifiées convention
Conservation ensemble des opérations nécessaires à la préser- Les opérations comprennent habituellement NF X 07-001 ; 6.12
d’un étalon vation des caractéristiques métrologiques d’un un étalonnage périodique, un stockage dans des
étalon dans des limites convenables conditions appropriées et des précautions lors
de l’utilisation
Contrôle activités telles que de mesurer, examiner, essayer NF EN ISO 8402 ;
ou passer au calibre une ou plusieurs caractéristi- 2.15
ques d’un instrument de mesure, et de comparer
les résultats aux exigences spécifiées en vue de
déterminer si la conformité est obtenue pour cha-
cune de ces caractéristiques
Défaut non-satisfaction aux exigences de l’utilisation 1) Cette définition couvre l’écart ou l’inexistence NF X 50-120 ; 3.25
prévue d’une ou plusieurs caractéristiques de qualité par
rapport aux exigences de l’utilisation prévue
2) La différence essentielle entre non-conformité et
défaut réside dans le fait que les exigences spéci-
fiées peuvent être différentes des exigences de
l’utilisation prévue
Écart-type pour une série de n mesurages du même mesu- 1) En considérant la série de n valeurs comme NF X 07-001 ; 3.8
expérimental rande, grandeur s caractérisant la dispersion des échantillon d’une distribution, x est un estimateur
résultats, donnée par la formule :
sans biais de la moyenne µ, et s2 est un estimateur
n sans biais de la variance σ 2 de cette distribution
∑ ( xi Ð x )
2
2) L’expression s ⁄ n est une estimation de l’écart-
i=1
s = ------------------------------- type de la distribution de x et est appelée écart-
nÐ1
type expérimental de la moyenne
avec xi résultat du ième mesurage, 3) L’écart-type expérimental de la moyenne est par-
x moyenne arithmétique des fois appelé, à tort, erreur de la moyenne
n résultats considérés.

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Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées (suite)


Terme Définition Notes Référence
Échelon réel (d) valeur exprimée en unités de masse : NF EN 45501 ;
— de la différence entre les valeurs correspon- T 3.2.2
dant à deux repères consécutifs, pour une indica-
tion analogique ; ou :
— de la différence entre deux indications con-
sécutives, pour une indication numérique
Échelon de valeur exprimée en unités de masse utilisée pour NF EN 45501 ;
vérification (e) la classification et la vérification d’un instrument T 3.2.3
Erreur indication d’un instrument de mesure moins une 1) Étant donné qu’une valeur vraie ne peut pas être NF X 07-001 ; 5.20
d’indication valeur vraie de la grandeur d’entrée correspon- déterminée, on utilise dans la pratique une valeur
dante conventionnellement vraie
2) Ce concept s’applique principalement lorsqu’on
compare l’instrument à un étalon de référence
3) Pour une mesure matérialisée, l’indication est la
valeur qui lui est assignée
Erreurs valeurs extrêmes tolérées d’une erreur par NF EN 45501 ;
maximales les spécifications, règlements, etc. pour un instru- T 5.5.4
tolérées ment de mesure donné
Étalonnage ensemble des opérations établissant, dans des 1) Le résultat d’un étalonnage permet soit d’attri- NF X 07-001 ; 6.11
conditions spécifiées, la relation entre les valeurs buer aux indications les valeurs correspondantes
de la grandeur indiquées par un appareil de du mesurande, soit de déterminer les corrections à
mesure ou un système de mesure, ou les valeurs appliquer aux indications
représentées par une mesure matérialisée ou par 2) Un étalonnage peut aussi servir à déterminer
un matériau de référence et les valeurs corres- d’autres propriétés métrologiques telles que les
pondantes de la grandeur réalisées par des éta- effets de grandeurs d’influence
lons 3) Le résultat d’un étalonnage peut être consigné
dans un document parfois appelé certificat d’éta-
lonnage ou rapport d’étalonnage
Étalon de étalon, en général de la plus haute qualité métro- NF X 07-001 ; 6.6
référence logique disponible en un lieu donné, ou une orga-
nisation donnée, dont dérivent les mesurages qui
y sont faits
Étalon de travail étalon qui est utilisé couramment pour étalonner 1) Un étalon de travail est habituellement étalonné NF X 07-001 ; 6.7
ou contrôler des mesures matérialisées, des par comparaison à un étalon de référence
appareils de mesure ou des matériaux de réfé- 2) Un étalon de travail utilisé couramment pour
rence s’assurer que les mesures sont effectuées correcte-
ment est appelé étalon de contrôle
Exactitude (d’un instrument de mesure) aptitude d’un instru- L’exactitude est un qualificatif général et ne peut NF X 07-001 ; 5.18
ment de mesure à donner des indications proches être quantifiée
de la valeur vraie d’une grandeur mesurée
Exactitude (de mesure) étroitesse de l’accord entre le résultat L’emploi du terme précision au lieu d’exactitude NF X 07-001 ; 3.5
d’un mesurage et la valeur (conventionnellement) doit être évité
vraie de la grandeur mesurée
Fidélité aptitude d’un instrument de mesure à donner des NF EN 45501 ;
indications très voisines pour une même charge T 4.3
déposée plusieurs fois et d’une manière pratique-
ment identique sur le récepteur de charge dans
des conditions d’essais raisonnablement constan-
tes
Incertitude paramètre, associé au résultat d’un mesurage, 1) Le paramètre peut être, par exemple, un écart- NF X 07-001 ; 3.9
de mesure qui caractérise la dispersion des valeurs qui type (ou un multiple de celui-ci) ou la demi-largeur
pourraient raisonnablement être attribuées au d’un intervalle de niveau de confiance déterminé
mesurande 2) L’incertitude de mesure comprend, en général,
plusieurs composantes. Certaines peuvent être
évaluées à partir de la distribution statistique des
résultats de série de mesures et peuvent être carac-
térisées par des écarts-types expérimentaux. Les
autres composantes, qui peuvent aussi être carac-
térisées par des écarts-types, sont évaluées en
admettant des distributions de probabilité, d’après
l’expérience ou d’après d’autres informations
Justesse aptitude d’un instrument de mesure à donner des NF X 07-001 ; 5.25
indications exemptes d’erreur systématique

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Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées (suite)


Terme Définition Notes Référence
Linéarité la linéarité d’une balance caractérise son aptitude
à suivre le rapport linéaire entre le poids effectif
du produit à peser et la valeur de mesure effec-
tuée
Masse étalon voir définition poids étalon
Masse marquée objet matériel servant à la détermination de la Circulaire
masse d’un corps. Une masse marquée n’a pas n° 92.00.600.001.1
l’obligation de satisfaire aux spécifications d’une du 15/10/92
masse marquée légale appelée couramment
poids
Mesurage ensemble d’opérations ayant pour but de déter- Le déroulement des opérations peut être automa- NF X 07-001 ; 2.1
miner une valeur d’une grandeur tique
Mesurande grandeur particulière soumise à un mesurage La définition du mesurande peut nécessiter des NF X 07-001 ; 2.6
Exemple : Pression de vapeur d’un échantillon indications relatives à des grandeurs telles que le
donné d’eau à 20 °C temps, la température et la pression
Mobilité aptitude d’un instrument à réagir à de petites NF EN 45501 ;
variations de charge. Le seuil de mobilité à une T 4.2
charge donnée est la valeur de la plus petite sur-
charge qui, déposée ou retirée sans choc sur le
récepteur de charge, provoque une variation per-
ceptible de l’indication
Non-conformité non-satisfaction aux exigences spécifiées 1) La définition s’applique à l’écart ou l’inexistence NF X 50-120 ; 3.24
d’une ou plusieurs caractéristiques de qualité ou
d’éléments d’un système qualité par rapport aux
exigences spécifiées
2) La différence essentielle entre non-conformité et
défaut réside dans le fait que les exigences spéci-
fiées peuvent être différentes des exigences de
l’utilisation prévue
Poids un poids est une masse marquée légale ; Le poids est aussi l’exercice de la force sur tous les Circulaire
sa forme, sa constitution, sa valeur nominale et corps. Il ne faut pas confondre, dans ce cas, le poids n° 92.00.600.001.1
son erreur maximale tolérée sont réglementées avec la masse : pour un corps d’une masse donnée, du 15/10/92
le poids varie en fonction de l’accélération de la
pesanteur du lieu considéré : par contre, la masse
est une grandeur constante qui dépend unique-
ment des caractéristiques du corps
Le poids d’un corps, c’est-à-dire la force P que la
pesanteur exerce sur lui, est le produit de sa masse
m et de l’accélération de la pesanteur g, suivant la
formule P = mg
La masse d’un corps étant constante, le poids de ce
corps varie donc comme l’accélération de la pesan-
teur qui est variable d’un point à l’autre du globe.
De même, un corps transporté sur une autre pla-
nète aurait un poids différent du poids moyen qu’il
a sur la Terre et qui serait fonction de la pesanteur
régnant sur cette planète. Ainsi, un corps pesant
1 kg sur la Terre ne pèserait plus que 160 g sur la
Lune, mais pèserait 2,530 kg sur Jupiter
Poids étalon poids servant soit à l’étalonnage, soit à la vérifica- Circulaire
tion, soit à l’ajustage de masses marquées, de n° 92.00.600.001.1
poids et d’instruments de pesage. Sa valeur du 15/10/92
nominale est comprise entre 1 mg et 50 kg ; au-
delà, il s’agit d’une masse étalon
Portée maximale capacité maximale de pesage, compte non tenu OIML R76-1 ;
de la capacité additive de tare T.3.1.1
Portée minimale valeur de la charge au-dessous de laquelle Il n’est pas « interdit » de peser au-dessous de la OIML R76-1 ;
les résultats des pesées peuvent être entachés portée minimale dès lors que la valeur de l’erreur T.3.1.2
d’une erreur relative trop importante relative est acceptable. L’erreur relative peut être
déterminée avec le rapport entre l’erreur maximale
tolérée à la charge et la valeur de la charge déposée
sur le plateau de la balance
Précision dans tous les cas, le terme précision, seul, est à
éviter (voir définitions « exactitude »)

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Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées (suite)


Terme Définition Notes Référence
Précision plus petit écart entre deux valeurs de mesure pou- sur les balances de précision⇒échelons numéri-
d’affichage vant être lu sur l’affichage. Sur un affichage nu- ques de 0,1g à 1 mg
mérique, c’est le plus petit pas numérique, aussi sur les balances d’analyse ⇒échelon numérique
appelé échelon de 0,1 mg
sur les balances semi-micro ⇒échelon numérique
de 0,01 mg
sur les microbalances ⇒échelon numérique
de 1 µg
sur les ultramicrobalances ⇒échelon numérique
de 0,1 µg
Procédure manière spécifiée d’accomplir une activité Exemples d’activités pouvant faire l’objet de NF EN ISO 8402 ;
procédures : raccordement des étalons, traitement 1.3
des étalons hors service, vérification
Réglage ajustage utilisant uniquement les moyens mis à NF X 07-001 ; 4.31
la disposition de l’utilisateur
Réparation action entreprise sur un produit non conforme de 1) La réparation est un des modes de traitement NF EN ISO 8402 ;
façon qu’il satisfasse aux exigences de l’utilisa- d’un produit non conforme 4.18
tion prévue, bien qu’il ne soit pas nécessairement 2) La réparation comprend les dispositions curati-
conforme aux exigences spécifiées à l’origine ves pour rendre utilisable un produit devenu non
conforme après avoir été conforme antérieure-
ment, par exemple, au titre d’une opération de
maintenance
Répétabilité étroitesse de l’accord entre les résultats 1) Ces conditions sont appelées conditions de répé- NF X 07-001 ; 5.22
des mesurages successifs du même mesurande, tabilité
mesurages effectués dans la totalité des mêmes 2) Les conditions de répétabilité comprennent :
conditions de mesure — même mode opératoire ;
— même observateur ;
— même instrument de mesure utilisé dans
les mêmes conditions ;
— même lieu ;
— répétition durant une courte période
de temps.
3) La répétabilité peut s’exprimer quantitativement
à l’aide des caractéristiques de dispersion des ré-
sultats
Reproductibilité étroitesse de l’accord entre les résultats 1) Pour qu’une expression de la reproductibilité soit NF X 07-001 ; 3.7
des mesurages du même mesurande, mesurages valable, il est nécessaire de spécifier les conditions
effectués en faisant varier les conditions que l’on fait varier
de mesure 2) Les conditions que l’on fait varier peuvent
comprendre :
— le principe de mesure ;
— la méthode de mesure ;
— l’observateur ;
— l’instrument de mesure ;
— l’étalon de référence ;
— le lieu ;
— les conditions d’utilisation ;
— le temps.
3) La reproductibilité peut s’exprimer quantitative-
ment à l’aide des caractéristiques de dispersion des
résultats
4) Les résultats considérés ici sont habituellement
les résultats corrigés
Sensibilité pour une valeur donnée de la masse mesurée, NF EN 45501 ; T4.1
quotient de la variation de la variable observée L
par la variation correspondante de la masse
mesurée M : k = ∆L/∆M
Tolérance différence maximale acceptable, en plus ou en
moins, entre l’indication d’un instrument et
la valeur vraie correspondante (voir erreur maxi-
male tolérée

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Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées (suite)


Terme Définition Notes Référence
Traçabilité aptitude à retrouver l’historique, l’utilisation ou 1) Le terme « traçabilité » peut être utilisé dans trois NF EN ISO 8402 ;
la localisation d’un article ou activités semblables, actions principales : 3.16
au moyen d’une identification enregistrée a) lorsqu’il s’applique à un produit, le terme peut se
référer à :
— l’origine des pièces et des matériaux ;
— l’histoire des divers processus appliqués au
produit ;
— la distribution et l’emplacement du produit
après livraison ;
b) lorsqu’il se rapporte à l’étalonnage, il s’applique
au raccordement des équipements de mesure aux
étalons nationaux ou internationaux, aux étalons
primaires ou aux constantes et propriétés physi-
ques de base ou aux matériaux de référence ;
c) lorsqu’il se rapporte à la collecte de données, il
relie les calculs et les données produits tout au long
de la boucle de la qualité en remontant parfois aux
exigences pour la qualité pour des produits ou ser-
vices.
2) Tous les aspects concernant les éventuelles exi-
gences de traçabilité doivent être clairement spéci-
fiés, par exemple en termes de période couverte,
point d’origine ou identification
Vérification confirmation par examen et établissement NF EN ISO 8402 ;
des preuves que les exigences spécifiées ont été 2.17
satisfaisantes

2. Technologie 6

2.1 Compensation électromagnétique 8 7


des forces 2

Le principe de fonctionnement en est indiqué sur la figure 1.


5
La force d’une charge sur le plateau de la balance (1) est orientée 13
par les guides (3) et agit sur les leviers suspendus (2). Les coupleurs 9
(4) concentrent la force verticalement sur les leviers horizontaux (5).
Les paliers (6) représentent les axes de rotation pour les leviers hori- 10
zontaux. La force de la charge provoque la rotation des leviers (5) et
le déplacement de la languette de position (7) face à la cellule opto- 12 4 3 11
électronique (8). Ce déplacement provoque un changement de ten-
sion détecté par le circuit électronique qui rétablit le système dans 1 Plateau 8 Cellule optoélectronique
2 Leviers suspendus 9 Bobine de compensation
sa position initiale à l’aide des bobines de compensation (9) placées
3 Guide 10 Aimant permanent
dans le champ des aimants permanents (10).
4 Coupleur 11 Coffret de la balance
La force de réaction nécessaire pour compenser le déplacement 5 Leviers horizontaux 12 Capteur de température
est générée par les bobines de compensation. Cette force permet de 6 Paliers 13 Fixation circuit électromagnétique
mesurer la charge déposée sur le plateau ; elle est proportionnelle à 7 Languette de position
l’intensité du courant circulant.
La charge morte de ce système a été conçue de sorte que la posi-
tion zéro mécanique se trouve au milieu de la plage de mesure. Les Figure 1 – Principe de fonctionnement d’une balance fonctionnant
leviers se trouvant en position d’équilibre, les forces dans les bobi- par compensation électromagnétique des forces
nes de compensation se neutralisent.
Le capteur de température (12) permet de compenser l’effet des
variations de température sur l’aimant permanent. 2.2 Technologie des jauges de contrainte
Les leviers suspendus, les paliers, les coupleurs et un levier hori-
zontal ont été créés par électroérosion d’un bloc d’aluminium mas-
sif. Un des côtés du bloc est fixé au coffret de la balance (11). ■ Principe de fonctionnement
L’emplacement (13) sert à la fixation du circuit électronique sur le Ce principe est exposé dans les références [1] et [2], articles parus
bloc. dans ce traité auxquels le lecteur voudra bien se reporter.

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■ Constitution d’une jauge de contrainte


Jauges
De même, le lecteur se reportera avantageusement aux articles F
des références [1] et [2] pour des explications sur la constitution + F

d’une jauge de contrainte.

■ Types de capteurs –
+
Un gros avantage de cette technologie provient des différentes
formes possibles pour le corps déformable. Nous donnons ci-après
quelques exemples de ces différentes formes. Jauges

Figure 2 – Capteur de flexion monobloc


● Capteur de flexion (monobloc) (figure 2)

Ce type de capteur, sensible aux efforts latéraux, nécessite d’avoir


des pièces de montage protégeant totalement le capteur. Il convient 2.3 Autres technologies
pour de faibles portées de 20 à 200 kg.
● Capteur de compression
2.3.1 Balance à cristal de quartz
Pour des portées jusqu’à 50 t, les capteurs utilisés sont constitués
par une simple barre en acier pour le corps déformable. On mesure
la dilatation de la surface (évasement). La fréquence propre d’une lamelle de cristal piézoélectrique
change, si l’une de ses faces est couverte de particules ou d’une cou-
Ce type de capteur est sensible aux efforts latéraux et au point che rapportée, selon l’équation :
d’application de la charge, nécessite d’avoir des pièces de montage
protégeant le capteur des charges latérales. Il convient pour le ∆f ∆m
------ = Ð ---------
pesage de silos de fortes portées et de ponts-bascules. f m
● Capteur annulaire avec m masse du cristal,
Ce type de capteur intègre sa butée de surcharge, offre un faible ∆m masse additive,
encombrement, convient pour les moyennes portées de 500 à
5 000 kg et toutes les utilisations requérant une faible hauteur. ∆f /f changement relatif de fréquence.

● Capteur à cisaillement La figure 3 représente le schéma synoptique d’une telle balance.


Par comparaison à un cristal de référence, les influences de la
Ce type de capteur offre une bonne résistance aux efforts laté-
température et autres variables perturbatrices sont éliminées. Il est
raux, est peu sensible au point d’application de la charge et convient
possible de déceler des variations de masse de quelques picogram-
pour la plupart des applications de moyennes et de fortes portées de
mes. Le quartz vibrant peut servir à la mesure de la teneur en pous-
200 kg à 20 t.
sière de l’air ambiant. On précipite à la surface du cristal la
● Capteur à double cisaillement poussière d’un jet d’air et on observe la variation de fréquence.

Ce type de capteur offre une bonne résistance aux efforts laté-


raux, présente une meilleure assise du capteur avec un montage 2.3.2 Balance à fibre oscillante
facile et convient pour la plupart des applications de moyennes et de
très fortes portées de 2 à 100 t.
L’élément principal est une fibre de quartz de 5 à 20 µm de diamè-
● Capteur de pesage numérique tre, dont l’une des extrémités est fixe et l’autre libre. Cette fibre,
d’environ 1 cm de longueur, est revêtue d’une fine couche métalli-
Des constructeurs ont poursuivi le développement de ce capteur que. L’extrémité libre de la fibre est placée entre deux plaques d’un
et l’ont perfectionné. Cette technologie fait appel aux microproces- condensateur et un signal alternatif est appliqué à la fibre. La fré-
seurs les plus modernes permettant de numériser − dans le capteur quence de résonance de la fibre varie lorsqu’une masse est placée
même − les signaux analogiques sensibles (quelques centièmes de sur l’extrémité libre ; d’où la possibilité de déterminer des masses
volt). La transmission des valeurs de poids vers le terminal est entiè- de 10−5 à 10−11 g.
rement numérique, donc insensible aux perturbations. Les influen-
ces comme les variations de température, le défaut de linéarité, la
dérive des matériaux, sont saisies et compensées immédiatement
au lieu même de leur apparition, autrement dit, dans le capteur.
Oscillateur Fréquencemètre
de mesure numérique
À la production, chaque capteur est étalonné et contrôlé (linéarité, f1 1 Hz – 130 kHz
température, sensibilité aux charges excentrées, dérive). Avec une
production automatisée, on obtient des capteurs d’une qualité éle-
vée et constante. Le diagnostic d’erreur et l’autocontrôle intégrés Fréquencemètre
Premier Deuxième
dans les capteurs de pesage augmentent la fiabilité et diminuent les mélangeur Filtre mélangeur Filtre analogique
f0 – f1
coûts de maintenance. De plus, en cas de dépannage, chaque cap-
teur peut être remplacé sans aucun réglage (par exemple : soudage f2 f2 – f0 – f1
de résistances de réglage, réglage de la sensibilité aux charges
excentrées). Oscillateur Générateur Différenciateur
de référence de signaux carrés d(∆f1)
f0 30 – 140 kHz df
Cette technologie résout de nombreux problèmes chroniques sur
les capteurs analogiques. Le résultat se traduit par des appareils
plus rapides, plus stables et moins sensibles aux perturbations. Figure 3 – Principe d’une microbalance à quartz vibrant

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3. Utilisation des balances Il faut vérifier que la bulle d’air du niveau soit bien centrée par
rapport au repère (cercle du centre). Au besoin, corriger le niveau en
réglant la hauteur des pieds. Il faut aussi s’assurer que tous les pieds
reposent sur le support, afin que la balance ne « boîte » pas.
3.1 Conditions ambiantes La figure 4 montre l’erreur occasionnée par une mise de niveau
défectueuse.
■ Le plateau
Dans tous les cas, l’environnement (température, pression atmos-
phérique, humidité) de la balance doit, si possible, être stable. L’ins-
tallation de la balance doit tenir compte des éventuelles
perturbations causées par des vibrations, des courants d’air et des
défauts d’origine électrique.
■ Emplacement de la balance
La qualité et la fiabilité des résultats de pesage sont étroitement
liées à l’emplacement de la balance. Les points énoncés ci-après
devraient être respectés.
■ La table de pesée
● Poser le produit à peser au centre du plateau afin d’éviter toute
Elle doit, si possible : erreur liée aux charges excentrées.
— transmettre le minimum de vibrations ; ● Sur les microbalances ou les balances semi-micro, il est
— ne pas fléchir lors de son utilisation (par exemple, utiliser une conseillé − après une pause de plus de 30 min − de charger briève-
table ou un plan de travail de laboratoire ou une table en pierre de ment le plateau avant de réutiliser la balance (pour éliminer l’effet
grande stabilité) ; de la première pesée).
— être amagnétique (pas de plan en acier) ;
● Retirer le produit à peser du plateau dès que l’opération de
— être protégée contre l’électricité statique (ne pas être en mesure est terminée. On évite ainsi toute variation de température
matière plastique ou en verre) ; ou d’humidité au sein de la chambre de pesée.
— reposer uniquement sur le sol ou être fixée au mur, mais pas
les deux en même temps (pour éviter la transmission simultanée La charge à peser doit toujours être placée à l’intérieur de repères
des vibrations du mur et du sol) ; centrés sur le plateau pour éviter toute erreur liée à l’excentration.
— n’être réservée qu’au seul pesage. Ces repères peuvent être tracés sur le plateau s’ils n’existaient pas.

■ Le local de travail ■ Le pare-brise


Il doit si possible ;
— ne pas être soumis aux vibrations ou aux secousses ;
— avoir un seul accès (pour éviter les courants d’air) ;
— avoir le moins de fenêtres possible (pour éviter l’exposition
directe aux rayons du soleil).
Les coins du local doivent être réservés à la table de pesée ; c’est
à cet endroit qu’un bâtiment présente le moins de vibrations.
■ La température du local
La température ambiante doit, si possible, être maintenue cons-
tante afin d’éviter toute dérive (1 à 2 ppm/°C typique).
Il ne faut pas peser à proximité de radiateurs.
Sur les balances d’analyse dotées d’un pare-brise motorisé, con-
Les balances dotées d’un calibrage motorisé et entièrement auto-
figurer celui-ci de façon à ouvrir le moins de surface possible.
matique compensent la dérive de température restante. Pour cela, il
suffit d’activer le calibrage. Pour celles qui ne sont dotées que d’un Sur les balances d’analyse dotées d’un pare-brise traditionnel,
dispositif de calibrage externe, c’est l’utilisateur qui l’activera à sa limiter l’ouverture au minimum nécessaire pour poser confortable-
convenance. ment le produit à peser (pour éviter les courants d’air et les varia-
tions de température).
■ L’humidité de l’air
■ La lumière
L’humidité relative doit être comprise entre 45 et 60 %. Pour les
microbalances, il est recommandé de la surveiller en permanence. ● Éviter l’exposition directe aux rayons du soleil (par exemple,
rechercher un mur sans fenêtre).
■ La mise de niveau
● Les sources de lumière doivent être suffisamment éloignées de
La balance doit toujours être de niveau : la table de pesée afin d’éviter tout rayonnement thermique (notam-
ment les lampes à incandescence ; les tubes fluorescents ont moins
d’influence).
■ L’air
● Ne pas peser à proximité d’une climatisation ou d’appareils
dotés de ventilateurs (par exemple, les ordinateurs).
● Éviter la proximité de radiateurs, qui sont sources de chaleur et
générateurs de circulation d’air.
Niveau incorrect Niveau correct
● Ne pas peser près d’une porte.

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3.4 Calibrage de la balance

Les balances électroniques disposent d’un système de calibrage.


Ce système permet de corriger les erreurs de linéarité.
m Si certaines balances disposent d’une technologie de calibrage
motorisé et automatique, dans ce cas, le calibrage est surveillé par
un microprocesseur et corrigé automatiquement en cas de variation
Horizontale
de température. Les autres nécessitent, lors de cette opération, de
N déposer manuellement le poids sur le plateau ; c’est l’utilisateur qui
G
décide du calibrage ; l’automatisation n’est pas envisageable.

H Il est nécessaire de calibrer la balance régulièrement et, en parti-


culier, après la première remise en service après un changement
Comme la direction du poids G (verticale) ne concorde plus d’emplacement, après une mise de niveau ou après d’importantes
avec la direction de mesure de la balance, celle-ci ne mesurera
que la composante normale N ; le dispositif de guidage
variations de température, d’humidité de l’air ou de pression atmos-
du plateau compense la composante tangentielle H. phérique.

Figure 4 – Répartition des forces sur une balance inclinée La concordance entre la charge déposée et l’affichage est obtenue
par rapport à l’horizontale par le calibrage car, naturellement, lors du dépôt d’une masse de
100 g sur le plateau, on s’attend à ce que la balance affiche exacte-
ment la valeur « 100 ».
■ Le récipient de pesée
Si l’on déclenche le calibrage automatisé de la balance, un dispo-
● Utiliser le plus petit récipient possible. sitif motorisé dépose un poids de référence incorporé sous le pla-
teau.
● Éviter les récipients en matière plastique et, si l’humidité de l’air
est inférieure à 30-40 %, éviter aussi ceux en verre, car ils peuvent se Nota : les poids de calibrage des balances sont en acier inoxydable antimagnétique au
charger en électricité statique (cf. § 4.4). nickel-chrome, d’une masse volumique de 8 000 kg/m3. La masse du poids de calibrage se
rapporte au kilogramme étalon qui représente l’unité de masse et qui est conservé au
● Le récipient de pesée et son contenu doivent, si possible, avoir Pavillon de Breteuil à Sèvres.
la même température que l’environnement. Toute différence de tem-
pérature conduit à une circulation d’air et à une modification de la À partir du résultat de cette pesée de calibrage, qui varie d’un
pellicule d’eau sur le récipient et le produit à peser (cf. § 4.1). point d’utilisation à l’autre, le microprocesseur calcule le facteur de
calibrage et le mémorise de façon permanente jusqu’au prochain
● Ne pas prendre le récipient dans les mains pour le poser dans
calibrage.
la chambre de pesée. Elles risqueraient de modifier la température
et l’humidité de l’air à l’intérieur de la chambre de pesée, ce qui a
À l’aide de ce facteur, il est possible à présent de régler correcte-
une influence défavorable sur l’opération de mesure.
ment la sensibilité de la balance. Toutes les pesées succédant au
calibrage se rapportent alors à la pente correcte de la courbe. On
peut calibrer la balance à tout moment en appelant le calibrage à
3.2 Stabilité des indications partir du menu.

Les nouvelles générations de balances électroniques disposent


d’un détecteur automatique de stabilisation réglable. Ce détecteur
3.5 Tolérance du poids de calibrage
vérifie si le résultat final varie à l’intérieur d’une bande donnée. Il
provoque l’allumage d’un voyant indiquant une dispersion des
pesées supérieure à la valeur fixée. Ce dispositif existe sur la plupart Lors du calibrage, la balance pèse un poids de référence (aussi
des familles de balances électroniques modernes ; son fonctionne- appelé poids de calibrage) dont la masse exacte est connue. L’écart
ment est développé dans le mode d’emploi de la balance concernée. de la masse de ce poids de calibrage par rapport à la valeur déclarée
Il n’existe aucune équivalence de ce système pour les balances caractérise la tolérance du poids de calibrage.
mécaniques.
Comme la poussée aérostatique influe sur le poids de chaque
masse, le poids de référence est étalonné comme s’il se trouvait
dans de l’air d’une masse volumique de 1,2 kg/m3 et comme s’il
avait une masse volumique de 8 000 kg/m3.
3.3 Adaptateur de vibration
Nota : l’eau a une masse volumique de 1 000 kg/m3.

Les nouvelles générations de balances électroniques disposent Cela répond aux conditions fixées par les normes internationales.
d’un détecteur de vibration réglable. Ce système permet de com-
penser les conditions environnantes de pesage en moyennant, sur Dans ce contexte, il est important de constater qu’un écart du
une période réglable, les mesures acquises par le microprocesseur. poids de calibrage apparaît comme une erreur de sensibilité. Cela
Ce dispositif nécessite un temps de stabilisation de l’affichage plus signifie qu’après un tarage l’écart du résultat de pesée ainsi provo-
ou moins long suivant la position de réglage choisie. qué augmente de façon proportionnelle à la quantité dosée (et non

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à la charge totale) : plus la quantité dosée est petite, plus l’écart sera
faible. Balance avec Max = 3 000 g et d = 1 g

Exemple : le poids de calibrage d’une balance laisse apparaître un 2 000 g 2 001 g 2 002 g Poids affiché I
écart maximal de 0,1 mg à 200 g. Si, maintenant, on dose une sub-
stance de 1 g, même dans un récipient lourd, l’écart sera au maximum
de :

0,1 × 10 Ð3 +++ +++ + +


1 ×  -------------------------------- = 0,5 × 10 Ð6 g = 0,5 µg Poids mesuré P
 200 
1 999,5 g 2 000,5 g 2 001,5 g 2 002,5 g
valeur négligeable, même si l’on opère sur la plage fine (avec une pré- (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d )
cision d’affichage de 0,01mg).
Entre ces deux limites
Noter que l’écart relatif reste constant et égal à 0,00005 %, quelle (± 0,5 d ), un poids mesuré Poids initial
Poids mesuré
que soit la charge. par la balance après
est arrondi par l'affichage mesuré
dépôts successifs
de la balance par la balance
Nota : 0,1 mg/200 g = 0,0000005 (0,00005 % ou 0,5 ppm). de surcharges ∆L
après dépôt
et changement
d'une charge L
d'indication.
de 2 000 g Le poids initial
est donné par :
3.6 Temps de stabilisation P = I + 1/2 d – ∆L

Figure 5 – Utilisation de poids additionnels pour déterminer


Le temps de stabilisation est le temps nécessaire à la balance
l’indication de la balance avant arrondissage
pour effectuer une pesée. Il est défini comme étant l’intervalle de
temps situé entre le chargement du produit à peser sur le plateau et
la stabilisation de l’affichage du poids.
Le temps de stabilisation dépend des conditions ambiantes (cou-
rants d’air, vibrations, etc.) et du réglage des paramètres de la
4. Influences physiques
balance, c’est-à-dire de la précision d’affichage, du détecteur de sta-
bilité, de l’adaptateur du processus de pesage et de l’adaptateur de
sur les résultats de pesée
vibration.
Les influences physiques sont souvent en cause, lorsque l’affi-
chage du poids n’est pas stable, lorsque les résultats augmentent ou
diminuent lentement ou lorsque les valeurs sont erronées.
3.7 Balances soumises
Les causes les plus courantes sont :
à la réglementation
— une mauvaise manipulation des produits à peser ;
— un mauvais emplacement de la balance ;
Une balance est soumise à la réglementation si, et seulement si, — une évaporation ou une absorption d’humidité par les produits
son utilisation correspond aux usages définis dans l’article 1, § 1 du à peser ;
décret n° 91-330 modifié du 27 mars 1991. — des produits à peser ou des récipients chargés d’électricité
Dans ce cas, la balance doit être vérifiée périodiquement (une fois statique ;
par an) par un organisme agréé par la DRIRE, à la demande du — des produits à peser ou des récipients magnétiques.
détenteur et aussi réparée par un organisme agréé par la DRIRE Dans le paragraphe suivant, nous présentons ces influences,
(arrêté du 23 mars 1993 modifié). leurs causes et nous proposons certaines mesures à prendre.
L’accès au calibrage externe d’une balance soumise à la régle-
mentation est scellé, voire impossible par l’utilisateur. Ainsi, il n’est
pas possible de modifier intentionnellement ses indications. Seul un
réparateur agréé peut effectuer un calibrage externe. 4.1 Température

■ Effet : l’affichage du poids d’une charge varie constamment dans


3.8 Indication de la balance avant un sens.
arrondissage ■ Cause : il existe une différence de température entre la charge à
peser et l’environnement, qui conduit à une circulation d’air au voi-
sinage de la charge à peser (figure 6). Avec l’air frôlant la charge de
Pour les balances à indication numérique, les points de change- température plus élevée, il se crée une force ascendante qui fausse
ment de l’indication peuvent être utilisés pour déterminer l’indica- le résultat du pesage : la charge à peser paraît plus légère. L’effet
tion de la balance avant arrondissage (figure 5). diminue lorsque l’équilibre thermique est atteint. L’effet inverse
À une certaine charge L, la valeur indiquée I est notée. On ajoute apparaît quand la charge à peser est plus froide que l’air ambiant.
successivement des poids additionnels (1/10 d ou 1/5 d) jusqu’à ce
que l’indication de la balance augmente d’un échelon d. La charge ■ Remède :
additionnelle ∆L ajoutée sur le plateau donne l’indication P avant — ne pas peser de charge sortie directement d’un endroit ayant
l’arrondissage en utilisant la formule : une température différente de celle du local d’étalonnage ;
— mettre la charge à peser dans le local d’entreposage pour
P = I + 1/2 d − ∆L qu’elle s’acclimate lentement à la température du local ;
Certaines balances disposent d’un dispositif d’extension de l’indi- — ne pas tenir la charge à peser avec les doigts nus, utiliser des
cation avec un échelon inférieur. Ce dispositif est accessible par son pinces ou des gants ;
mode de contrôle. — ne pas introduire la main dans la chambre de pesée.

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a évaporation b absorption

Figure 7 – Influence de l’absorption d’humidité ou de l’évaporation


sur les résultats de pesée

a la température de la charge b la température de la charge


à peser est plus élevée à peser est plus basse
que celle de l'air ambiant que celle de l'air ambiant

Figure 6 – Influence de la température sur les résultats de pesée

4.2 Absorption d’humidité ou évaporation

■ Effet : le poids d’un produit à peser augmente ou diminue sans


cesse (figure 7).
■ Cause : on mesure la perte de poids de produits volatils ou l’éva-
poration d’eau. Une augmentation de poids indique un produit à
peser hygroscopique (absorption de l’humidité de l’air). On peut
mettre en évidence ce phénomène avec de l’alcool ou du gel de
silice.
■ Remède :
— utiliser des récipients de pesée propres et secs et garder la
plate-forme de pesage bien propre et bien sèche ;
— utiliser des récipients à col serré. Mettre un couvercle ; Figure 8 – Champ magnétique autour d’une charge magnétisée
— utiliser un support triangulaire métallique à la place des sup-
ports en liège ou en carton (ces derniers peuvent absorber ou trans-
mettre beaucoup d’humidité).
Le résultat de la pesée est-il faussé ? La balance peut-elle être
endommagée ?
Pour répondre aux exigences générales en cas d’utilisation des
4.3 Magnétisme balances en milieu difficile, tout le soin nécessaire a été apporté lors
du développement de la balance afin de l’immuniser contre toute
influence externe.
■ Effet : une charge peut présenter, suivant sa position sur le pla-
teau, des indications de poids différentes. Les résultats ne sont pas Toutes les balances répondent aux normes actuelles en vigueur
reproductibles. dans le domaine de la compatibilité électromagnétique (CEM) et
sont insensibles à toute influence. La balance supporte ainsi sans
■ Cause : la charge est magnétisée (figure 8). Les objets magnéti- dommage les décharges électriques provoquées par les personnes
ques (cellule du comparateur) et le fer composant la charge s’atti- ou les objets, et cela jusqu’à 15 000 V. (Cet effet n’est pas à confon-
rent. Les forces supplémentaires engendrées sont interprétées de dre avec les erreurs de mesure dues au pesage de produits chargés
façon erronée comme étant une charge. d’électricité statique. Dans ce cas, ce ne sont pas les décharges qui
importent, mais les forces supplémentaires qui viennent perturber
■ Remède : comme la force magnétique diminue avec la distance, les mesures et par là fausser leurs résultats.) Il n’y a aussi rien à
le produit à peser peut être plus loin du plateau à l’aide d’un support craindre quant aux défauts de fonctionnement de la balance (par
amagnétique (plastique, aluminium). exemple, une défaillance au niveau de l’électronique) ou quant à la
dérive du résultat de mesure.
De la même manière, le résultat de pesée est immunisé contre les
4.4 Électricité statique champs électromagnétiques, comme c’est le cas par exemple à
proximité de talkies-walkies ou d’autres émetteurs de haute fré-
quence.
4.4.1 Quand la balance devient paratonnerre En outre, les interfaces de données bénéficient d’une isolation
galvanique par rapport à l’électronique de la balance. Cela évite les
Tout le monde a certainement déjà subi une décharge électrosta- influences éventuelles exercées par la ligne de transmission ou par
tique en sortant de voiture ou en marchant sur une moquette à l’appareil récepteur sur la balance, ce qui ne fait qu’augmenter la fia-
fibres synthétiques. Que se passe-t-il lorsque l’on touche la balance bilité de la transmission de données. En même temps, on a la certi-
et qu’une décharge se produit ? tude que la précision de mesure de la balance ne peut pas être

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entravée par des perturbations ou des différences de potentiel ■ Remède : la charge électrostatique du produit à peser doit être
issues de la ligne de transmission de données. déchargée ou évitée par blindage. Pour cela, il existe plusieurs
possibilités :
Les surtensions ou pointes de tension perturbatrices sur le réseau
d’alimentation électrique, issues d’utilisateurs absorbant des puis- — augmenter l’humidité de l’air à l’aide d’un humidificateur ou
sances importantes (par exemple, les fours, les moteurs, etc.) sont en réglant la climatisation en conséquence. En tenir compte plus
supprimées par le bloc d’alimentation de la balance. Si, malgré tout particulièrement en hiver lorsque les locaux sont chauffés (45 à 60 %
cela, des influences perturbatrices devaient encore arriver jusqu’à la d’humidité relative serait l’idéal) ;
balance, elles seraient absorbées par des filtres de haute fréquence. — stopper les forces électrostatiques par un blindage (poser le
Le bloc d’alimentation stabilise les fluctuations inévitables de la ten- récipient de pesée dans un récipient en métal) ;
sion secteur. — utiliser d’autres récipients de pesée :
Nota : CEM = compatibilité électomagnétique.
Plastique Verre Métal
On entend par là l’influence qu’exercent entre eux les systèmes, appareils et lignes élec- ------------------------------------------------------------------------------------
triques. Ce contexte concerne le comportement d’un appareil face aux influence électroma- Inadéquat Bon Très bon
gnétiques externes (par exemple, les tensions parasites dues au secteur, les champs
électromagnétiques incidents ou les décharges électrostatiques). D’autre part, on consi-
dère l’appareil comme étant à l’origine de perturbations électromagnétiques (par exemple,
— utiliser l’un des « pistolets antistatiques » que l’on trouve dans
l’envoi de perturbations sur le réseau d’alimentation ou l’émission de champs magnétiques le commerce. Ils ne sont cependant pas efficaces avec tous les
de haute fréquence). matériaux ;
— mettre la balance à la terre (et donc le plateau). Sur certaines
balances, cela est effectué automatiquement via la fiche secteur ;
4.4.2 Conséquences pour la balance — placer la balance sur un tapis anti électricité statique (comme
utilisé dans l’industrie électronique) relié à une véritable terre.
■ Effet : un récipient affiche à chaque pesée un poids différent.
L’affichage du poids n’est pas stable et les résultats ne sont pas
reproductibles.
4.5 Poussée aérostatique
■ Cause : le récipient de pesée s’est chargé d’électricité statique.
Les matériaux isolants comme la plupart des récipients de pesée (en
verre, en matière plastique) peuvent se charger d’électricité stati- ■ Effet : un produit pesé dans l’air ambiant et dans le vide n’a pas le
que. Cette charge est créée avant tout par frottement lors de la mani- même poids.
pulation ou du transport de matériaux (en particulier, les poudres et
■ Cause : un corps plongé dans un fluide perd autant en poids que
granulés). Si l’air est sec (taux d’humidité relative inférieur à
le poids du fluide déplacé par ce corps (loi d’Archimède). Grâce à
40 % = moins bonne conductibilité), ces charges électrostatiques ne
cette loi, on explique pourquoi un bateau flotte, un ballon vole ou un
peuvent plus s’écouler ou seulement très lentement, et ce pendant
produit à peser présente un poids différent selon la pression atmos-
des heures.
phérique. Le fluide qui entoure nos produits à peser est l’air. La
Les erreurs de pesée proviennent des forces électrostatiques qui masse volumique de l’air est d’environ 1,2 kg/m3 (elle dépend de la
agissent entre le produit à peser et l’environnement. Ainsi, si le pro- température et de la pression). La poussée aérostatique du produit
duit et l’environnement possèdent la même charge électrique (+,+ à peser (corps) est alors de 1,2 kg/m3. Posons un poids de calibrage
ou −,−) ils se repoussent ; si les charges sont opposées (+.− ou −,+) de 100 g dans un bécher en verre sur une balance à fléau puis, sur
ils s’attirent (figure 9). l’autre plateau, remplissons un bécher identique avec une quantité
d’eau telle que la balance soit en équilibre. Ainsi, les deux poids
Ces forces électrostatiques peuvent être mesurées par les pesés dans l’air font 100 g. Plaçons ensuite la balance sous une clo-
microbalances, les balances semi-micro et les balances d’analyses che en verre et créons le vide ; la balance penchera du côté du
et conduisent aux erreurs de pesée décrites. bécher contenant l’eau (figure 10). Étant donné que l’eau prend plus
de volume, elle déplace plus d’air ; elle subissait donc une poussée
Un récipient en matière plastique, frotté avec un chiffon en laine aérostatique plus forte. Dans le vide, la poussée disparaît.
ou en soie produit exactement ce phénomène.

100,000g 100,000g 100,015g 100,120g

a pesée à l'air b pesée sous vide

Figure 9 – Influence de l’électricité statique sur les résultats Figure 10 – Effet de la poussée aérostatique sur les résultats
de pesée de pesée

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■ Remède : étant donné que la balance est calibrée avec des poids
de calibrage d’une masse volumique de 8,0 g/cm3, il en résulte des Remarque : en laboratoire, on travaille normalement sans cor-
erreurs dues à la poussée aérostatique dans l’air lorsque l’on pèse rection (erreur systématique). Pour de faibles quantités du pro-
des produits de masse volumique plus faible. Lors du pesage de duit à peser, l’erreur est négligeable.
grande précision (avant tout sur les microbalances), le poids affiché
doit être corrigé en conséquence (tableau 2). Dans le cas de pesées
effectuées à des jours différents (pesées différentielles, pesées com-
paratives), contrôler la pression atmosphérique, le taux d’humidité 4.6 Accélération due à la pesanteur
de l’air et la température et, ensuite, en déduire la masse volumique
exacte de l’air.
4.6.1 La gravitation

Que se passe-t-il lorsque l’on déplace la balance d’un point du


Tableau 2 – Correction de la poussée aérostatique dans
globe à un autre et qu’on la remet en service à cet endroit ? La pré-
le cas de l’expérience de la figure 10 cision d’affichage est-elle encore garantie ?
Poids de calibrage Eau Peut-être ces questions étonneront-elles un peu le lecteur, mais
elles ne sont pas dénuées de sens. En effet, les balances électroni-
Poids dans l’air 100,000 g 100,000 g ques mesurent le poids du produit à peser et non sa masse. Or, la
Masse volumique 8 000 kg/m3 1 000 kg/m3 valeur du poids est fonction de l’accélération due à la pesanteur de
l’endroit où est effectuée la mesure. Sur la Terre, l’accélération due à
Volume 12,5 cm3 100 cm3 la pesanteur (9,8 m/s2 environ) n’est pas une grandeur constante.
Poussée 12,5 cm3 x 1,2 mg/cm3 100 cm3 x 1,2 mg/cm3 Elle dépend beaucoup du lieu, en particulier de la latitude, mais
aérostatique = 15 mg = 120 mg aussi de l’altitude (figure 11).
Poids dans le vide 100,015 g 100,120 g Supposons que la balance ait été transportée dans un laboratoire
situé un étage plus haut. En fait, on augmente de trois mètres envi-
ron la distance séparant la balance du centre de la Terre, ce qui
représente à peu de choses près un demi-millionième de la pre-
Marche à suivre pour la détermination de la masse mière distance.
1. Détermination de la masse volumique de l’air : À ce nouveau point d’utilisation, l’accélération due à la pesanteur
aura donc diminué d’un millionième environ de la valeur qu’elle
0,34844 × p Ð ( 0,00252 × t Ð 0,020582 ) h avait à l’étage inférieur, car la force de gravitation diminue avec le
a ≈ ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- carré de la distance.
273,15 + t Nota : en première approximation on obtient, en effet :
∆g/g ≈ 2 x (3 m/6 370 km) ≈ 1 x 10−6 si on prend le rayon de la Terre égal à 6 370 km.
avec a masse volumique de l’air en kg/m3,
Exemple : ainsi, un poids de 200 g, par exemple, serait affiché avec
t température de l’air en °C, un millionième de moins, soit un écart négatif de 0,2 mg environ.
p pression atmosphérique de l’air en hPa,
h humidité relative de l’air en %.
x 100
2. Correction de la poussée aérostatique dans l’air : Latitude Altitude (m) 21 18 1512 9 6 3 0

a – 35 – 30 – 25 – 20 – 15 – 10 – 5 0 5 10 15 20 25
1 Ð --------------- 90°
8 000 ∆grel (10–4)
m ≈ R -------------------------
a 80°
1 Ð ---
ρ 70°
avec m masse, 60°
R affichage de la balance,
50°
ρ masse volumique du produit à peser en kg/m3.
40°
Exemple :
affichage de la balance : 200,000 g ; 30°
pression atmosphérique : 1 018 hPa ;
20°
taux d’humidité relative : 70 % ;
température 20 °C 10°

0,34844 × 1 018 Ð ( 0,00252 × 20 Ð 0,020582 ) × 70 0°


a ≈ -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
9,770

9,775

9,780

9,785

9,790

9,795

9,800

9,805

9,810

9,815

9,820

9,825

9,830

9,835

273,15 + 20
⇔ a ≈ 1,2029 kg ⁄ m 3
g (m.s–2)
1,2029 g = 9,80632 – 0,02586 x cos 2 ϕ + 0,00003 x cos 4 ϕ – 0,00000293 x h
1 Ð ----------------------
8 000 ϕ : latitude (°) h : altitude (m)
m ≈ R ---------------------------------- ≈ 200,000 × 1,000312 ≈ 200,0625 g
1,2029
1 Ð ---------------------- Figure 11 – Accélération due à la pesanteur en fonction
2 600 de la latitude et de l’altitude

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BALANCES ET PESÉES __________________________________________________________________________________________________________________

L’accélération due à la pesanteur sur la Terre dépend non seule- ■ Cause : pour déterminer le poids d’un corps, la balance mesure la
ment de l’altitude mais aussi, et encore davantage, de la latitude du force de gravitation, autrement dit la force d’attraction entre la Terre
point d’utilisation. Plus on se rapproche de l’équateur, plus la force et le produit à peser. Cette force dépend essentiellement de la lati-
centrifuge due à la rotation de la Terre et s’opposant à la gravitation tude terrestre du lieu d’emplacement et de l’altitude (distance
est grande. jusqu’au centre de la Terre). Ainsi :
C’est pour cette raison que l’accélération due à la pesanteur agis- 1 − la force de gravitation sur le produit à peser est d’autant plus
sant sur une masse est la plus forte aux pôles et la plus faible à faible que celui-ci se trouve éloigné du centre de la Terre. Elle dimi-
l’équateur (cf. tableau 3). nue avec le carré de la distance ;
2 − l’accélération centrifuge créée par la rotation de la Terre qui
s’oppose à la force d’attraction (force de gravitation) est d’autant
plus importante que l’on se trouve près de l’équateur. C’est pour
Tableau 3 – Accélération due à la pesanteur dans quelques cette raison que la force de gravitation qui agit sur une masse est
villes situées à différentes latitudes (1) (2) maximale aux pôles et minimale à l’équateur.

Villes Accélération g Latitude La variation de poids repose donc sur une réduction de la force de
gravitation. Étant donné qu’elle diminue avec le carré de la distance,
(m/s2) le facteur de variation peut être calculé comme suit :
Reykjavik 9,82274 64° 8’ pour un produit à peser de 200 g, dont le poids, affiché au 1er étage,
vaut 200,00000 g, on obtient la valeur suivante au 4e étage :
Helsinki 9,81902 60° 10’
Londres 9,81200 51° 30’ ( rayon de la Terre ) 2
200,00000 g ---------------------------------------------------------------------------- ≈
Paris 9,89032 48° 50’ ( rayon de la Terre + 10 m ) 2
Zurich 9,80665 (3) 47° 23’ ( 6 370 000 m ) 2
200,00000 g ----------------------------------------- ≈ 199,99937 g
New York 9,80259 40° 43’ ( 6 370 010 m ) 2
Tokyo 9,79787 35° 40’ ■ Remède : calibrer la balance après chaque changement d’empla-
Caire 9,79322 30° 3’ cement.

Hongkong 9,78741 22° 15’


Caracas 9,778095 10° 30’
Quito 9,77282 0° 12’ 5. Vérification d’une balance
2
(1) L’unité de mesure pour l’accélération (m/s ), utilisée dans le tableau, est
identique à l’unité « N/kg » mais cette dernière convient mieux à nos
besoins. N (Newton) est l’unité de mesure pour la force, kg celle pour la ■ Choix des étalons
masse. La valeur de l’accélération due à la pesanteur d’environ Le choix des étalons doit intégrer la tolérance à justifier, en corres-
9,81N kg nous indique donc que, sur la Terre, une masse de 1 kg a un pondance avec les erreurs maximales tolérées fixées pour l’utilisa-
poids de 9,81 N.
(2) Tout comme la latitude et l’altitude, le défaut d’homogénéité de la cou-
tion de la balance.
che supérieure de la terre influe sur l’accélération due à la pesanteur. Dans le cas où l’on utilise la masse nominale, le rapport entre
(3) La valeur pour Zurich est (par hasard) identique à la valeur définie pour l’erreur maximale tolérée sur la masse utilisée et l’erreur maximale
l’accélération due à la pesanteur par les normes.
tolérée sur la balance à vérifier est inférieur ou égal à 1/3, quand cela
est possible.
Dans le cas où l’on utilise la masse conventionnelle portée sur le
Supposons qu’une balance installée à Zurich affiche exactement certificat d’étalonnage, le rapport entre l’incertitude U de la masse
100 g pour une masse de 100 g, ce que l’on attend évidemment utilisée et l’erreur maximale tolérée sur la balance à vérifier est de
d’elle. 1/3, quand cela est possible.
Du fait que l’accélération due à la pesanteur diffère d’un endroit à La classe de précision des étalons, en relation avec la classe de
l’autre, la même balance afficherait, par exemple, 100,0546 g à Lon- précision des balances à vérifier, peut correspondre aux indications
dres ou 100,0272 g à Paris, ou encore 99,9586 g à New York et seule- suivantes :
ment 99,9105 g à Tokyo. Bien que ce soit toujours les mêmes 100 g
qui sont placés sur le plateau, cette masse n’a pas partout le même
poids.
Les différentes valeurs de l’accélération due à la pesanteur à tous – balance de classe I (balance d'analyse)
les points du globe, et donc les valeurs de masse affichées, se poids étalons de classe E2 (cf. § 7.1);
situent dans une bande d’environ ± 0,3% de part et d’autre de la – balance de classe II (balance de précision)
valeur normalisée. poids étalons de classe F1 (cf. § 7.1);
Or, si la balance affiche déjà un résultat à environ 0,0001 % près, – balance de classe III (balance industrielle)
ou avec une précision encore plus élevée suivant le modèle, rien poids étalons de classe M1 (cf. § 7.1).
que pour cela, il faut que cette influence puisse être corrigée.

4.6.2 Conséquences pour la balance


■ Choix des points de contrôle pour la vérification
■ Effet : l’affichage du poids varie lorsque la pesée est effectuée Le choix des points de vérification correspond généralement aux
10 m plus haut (par exemple du 1er au 4e étage d’un immeuble). 3 cas d’utilisations d’une balance.

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• Cas de pesées effectuées sur toute la portée de la balance : • Durées des phases de chargement et de déchargement : elles
effectuer un contrôle sur toute la portée. Il est recommandé d’effec- sont sensiblement identiques.
tuer 4 à 6 points de mesure sur toute la portée de la balance.
• Démarrage des mesures : la balance est tarée au début de
• Cas de pesées effectuées sur une partie de la portée de la l’essai.
balance avec ou sans tare : effectuer un contrôle sur la portée utili-
sée en fonction du nombre de poids étalons en possession de l’uti- • Valeurs à relever : on relève à chaque charge les valeurs lues,
lisateur. après stabilisation de la balance.
• Cas de pesées différentielles : les balances d’analyse sont utili- ● Calcul de l’erreur
sées pour ce cas, en raison de leur résolution (par exemple :
L’erreur est la différence entre la valeur indiquée par la balance et
1/100 mg). Les balances ont une portée importante, permettant de
la valeur vraie du poids étalon (voir certificat d’étalonnage du poids
tarer le récipient contenant le produit à analyser. C’est la différence,
étalon). L’erreur ne doit pas être supérieure à la tolérance de la
avant et après les pesées, qui est prépondérante dans l’analyse du
balance pour chaque charge déposée sur le plateau (cf. § 6).
produit. Il est préférable, alors, d’effectuer le contrôle de la justesse
autour de la valeur de l’écart mesuré.
Dans tous les cas, la vérification s’effectue sur des valeurs nettes. Remarque :
• l’erreur de justesse ainsi déterminée permet, dans certains
■ Conditions d’essais
cas, une correction systématique des résultats ;
• La balance est mise de niveau. • l’erreur de justesse (supérieure aux tolérances) peut être
• La balance est mise sous tension avant le début des essais. supprimée par le calibrage de la balance.
• Le zéro est réglé, si nécessaire au début de chaque essai.
• L’environnement (température, humidité) des essais doit être ■ Excentration de charge
stable, si possible, durant les essais.
● Définition
• L’installation de la balance doit tenir compte des éventuelles per-
turbations causées par des vibrations, courants d’air ou des défauts Aptitude de la balance à fournir des résultats concordant entre la
d’origine électrique. valeur lue (indication de la balance) et la valeur vraie (poids étalon),
en modifiant le point d’application d’une même charge sur le pla-
■ Fidélité de la balance teau.
● Procédure de l’essai
● Procédure de l’essai
• Moyens d’essais : les valeurs nominales des poids étalons sont
choisies de manière à réaliser l’essai au moins à la portée d’utilisa- • Moyens d’essais : les valeurs nominales des poids étalons sont
tion. choisies de manière à réaliser l’essai aux alentours du tiers de la
portée maximale.
• Conditions de relevé des mesures : la même répartition des
charges sur le récepteur est conservée lors de chaque application, • Points d’application de la charge : le récepteur de charge est
afin de ne pas engendrer d’erreur d’excentration. À chaque charge, décomposé en quatre parties égales, la charge est appliquée au cen-
la répétition des mesures a lieu dans une courte période de temps et tre du plateau puis au centre des quatre zones définies.
sans interruption. La durée respective d’application d’une même
• Conditions de relevé des mesures : la répartition des charges sur
charge est sensiblement identique.
les différentes parties du plateau de la balance est conservée lors de
• Démarrage des mesures : la balance est tarée au début de chaque application. À chaque charge, les mesures ont lieu dans une
l’essai. courte période de temps et sans interruption. La durée respective
• Valeurs à relever : on relève à chaque charge (3 pour une balance d’application d’une même charge est sensiblement identique.
industrielle, 6 pour une balance d’analyse ou de précision) les • Valeurs à relever : on relève à chaque point de charge (5) les
valeurs lues, après stabilisation de la balance. On corrigera les valeurs lues, accompagnées d’un schéma du plateau de la balance
valeurs de mesure de la dérive du zéro, si elle existe. montrant les emplacements où la charge a été placée.
● Calcul de l’écart
● Calcul de l’erreur
L’écart entre les résultats obtenus au cours des pesées de la
charge ne doit pas être supérieur à la valeur absolue de la tolérance L’erreur est la différence entre la valeur indiquée par la balance et
de la balance, à la charge déposée sur le plateau (cf. § 6). la valeur vraie du poids étalon (voir certificat d’étalonnage du poids
étalon). L’erreur ne doit pas être supérieure à la tolérance de la
balance pour la charge déposée sur le plateau (cf. § 6).
Remarque : l’essai de fidélité, effectué en premier lieu, sert
essentiellement à déterminer un niveau de qualité des indica-
tions de la balance et à juger a priori de la suite à donner aux Remarque : l’essai d’excentration de charge permet de déter-
essais. L’essai de fidélité, effectué à la portée d’utilisation, per- miner un défaut mécanique du système de transmission de la
met de ne pas alourdir la procédure de vérification. charge.

■ Justesse de la balance ■ Vérification de la sensibilité de la balance


● Procédure de l’essai
Cet essai n’est à effectuer que pour des applications devant met-
• Moyens d’essais : les valeurs nominales des poids étalons sont tre en évidence l’évolution de la masse d’un échantillon (pesée dif-
choisies de manière à permettre le relevé de mesures réparties sur, férentielle).
au moins, la plage d’utilisation.
L’utilisateur tare une charge (creuset, fiole, etc.) placée au centre
• Points d’application de la charge : la même répartition des char- du plateau. Ensuite, il place une surcharge (équivalente à la valeur
ges sur le plateau de la balance est conservée lors de chaque appli- de la variation de la masse étudiée durant une pesée différentielle
cation, afin de ne pas engendrer une erreur d’excentration. ou, par exemple, 100d ). La vérification de la sensibilité consiste à
• Conditions de relevé des mesures : l’essai est réalisé en charges s’assurer que l’accroissement de l’indication initiale correspond à la
croissantes puis en charges décroissantes. valeur de la surcharge.

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● Conditions de vérification ● Résultat


La même répartition des charges sur le plateau de la balance est Le dépôt de la charge équivalent à 1,4 d doit donner une indica-
conservée lors de chaque application, afin de ne pas engendrer une tion numérique de pesée augmentée d’un échelon réel au-dessus de
erreur d’excentration. l’indication initiale.
● Valeurs à relever et à reporter sur le relevé de mesures
Après stabilisation de la balance, on relève la valeur lue après le Remarque : l’essai de mobilité n’est à effectuer que pour des
dépôt de la surcharge. balances numériques ayant un échelon réel d supérieur à 0,2 g.
● Calcul de l’erreur Au-dessous de cette valeur, l’utilisation de poids additionnels
devient difficile, voire impossible (exemple : d = 0,1 mg).
L’erreur de sensibilité est l’écart d’indication entre l’indication ini-
tiale et l’indication obtenue après le dépôt de la surcharge.
L’écart ne doit pas être supérieur à la valeur vraie de la surcharge ■ Présentation des résultats
déposée sur le plateau.
Les résultats et les relevés de mesure sont portés sur un constat
de vérification permettant de démontrer la traçabilité des mesures
Remarque : cet essai est à réaliser à l’aide d’un poids étalon. effectuées avec la balance, en y reportant les caractéristiques de la
balance et son identification, la référence du certificat d’étalonnage
des poids étalons et leur numéro de série. La norme NF X 07-011
■ Fluage ou dérive sous charge donne un exemple de présentation plus général.
● Procédure de l’essai
• Moyens d’essais : les valeurs nominales des poids étalons sont
choisies de manière à réaliser l’essai au moins à la portée d’utilisa-
tion. 6. Tolérance de la balance
• Conditions d’essais : aucune autre utilisation ou mesure ne doit
être faite pendant cet essai.
• Démarrage des mesures : la balance est tarée au début de l’essai
si nécessaire.
6.1 Méthode réglementaire (suivant
norme NF EN 45501)
• Valeurs à relever : on relève l’indication dès stabilisation de la
balance, puis après plusieurs minutes.
● Calcul de l’erreur
À partir de la valeur de l’échelon de vérification (e) et de la classe
L’écart, entre l’indication obtenue au moment du dépôt de la de précision (indication sous la forme d’un chiffre romain dans un
charge et l’indication obtenue après un temps déterminé, ne doit champ de forme ovale) relevés sur la balance, on détermine la tolé-
pas être supérieur à la valeur absolue de la tolérance de la balance rance réglementaire (ou erreur maximale tolérée) de la balance à
à la charge considérée (cf. § 6). l’aide du tableau 4.
Exemple : un exemple de détermination pour une balance de préci-
Remarque : sion est donné dans le tableau 5.
• l’essai de fluage permet de déterminer un défaut du système
de compensation en température ;
• l’essai de fluage n’est à effectuer que pour des applications
devant mettre en évidence une évolution de la masse d’un
échantillon maintenu sur le plateau de la balance ;
• les défauts de fluage peuvent être intégrés en tant que valeur Balance avec Max = 3 000 g et d = 1 g
corrective pour les pesées de longue durée.
2 000 g 2 001 g 2 002 g Poids affiché I

■ Mobilité
● Procédure de l’essai (figure 12)
• Moyens d’essais : les valeurs nominales des poids étalons sont – –– –
Poids mesuré P
choisies de manière à réaliser l’essai proche de la moitié de la portée + + 1,4 d
d’utilisation et de la portée d’utilisation. Dix poids additionnels équi-
1 999,5 g 2 000,5 g 2 001,5 g 2 002,5 g
valents à 1/10 d sont nécessaires. (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d )
• Conditions d’essais : veiller à ce que la housse ne soit pas en Entre ces deux limites
Poids mesuré Poids mesuré
contact avec le plateau. (± 0,5 d ), le poids mesuré par la balance
est arrondi par l'affichage par la balance
• Démarrage des mesures : la balance est remise à zéro au début pour une charge pour une charge
de la balance de 2 000 g
de l’essai si nécessaire. de 2 000 g + 1 g
(10 x 1/10 d ) + 0,7 d + 1,4 d
• Valeurs à relever : aucune.
• Essai de mobilité : après le dépôt de la charge + 10 fois 1/10 d, les
poids additionnels sont successivement enlevés jusqu’à ce que
l’indication numérique initiale I diminue d’un échelon réel. L’un des
poids additionnels est ensuite replacé sur le plateau, puis une Figure 12 – Procédure d’essai pour la détermination de la mobilité
charge équivalente à 1,4 d est placée doucement sur le plateau. de la balance

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Tableau 4 – Détermination de la tolérance (d’après norme NF EN 45501, § 3.5.1 et 3.5.2) (1)


Masses exprimées en échelon de vérification e
Tolérance de
la balance en service
Classe I Classe II Classe III Classe IIII

±1e 0 B m B 50 000 e 0 B m B 5 000 e 0 B m B 500 e 0 B m B 50 e


±2e 50 000 e < m B 200 000 e 5 000 e < m B 20 000 e 500 e < m B 2 000 e 50 e < m B 200 e
±3e 200 000 e < m 20 000 e < m B 100 000 e 2 000 e < m B 10 000 e 200 e < m B 1 000 e
(1) m : rapport entre le poids étalon déposé sur le plateau de la balance et l’échelon de vérification e (m = Étalon/e).

Tableau 5 – Détermination de la tolérance pour une balance de précision par la méthode réglementaire (1)
Masses exprimées en grammes
Tolérances réglementaires
de la balance en service
Classe II

± 1 e = ± 0,1 g 0 B m B 5 000 e ⇔ 0 B m B 5 000 × 0,1 g ⇔ 0 B m B 500 g (2)


± 2 e = ± 0,2 g 5 000 e < m B 20 000 e ⇔ 5 000 × 0,1 g < m B 20 000 × 0,1 g ⇔ 5 00 g < m B 2 000 g (3)
± 3 e = ± 0,3 g 20 000 e < m B 100 000 e ⇔ 20 000 × 0,1 g < m B 100 000 × 0,1 g ⇔ 2 000 g < m B 10 000 g (4)
(1) Caractéristiques réglementaires : échelon réel (d) ...................... 0,01 g
échelon de vérification (e)..... 0,1 g
portée maximale .................... 2 100 g
(2) Pour une masse déposée entre 0 et 500 g, la tolérance est de ± 0,1 g.
(3) Pour une masse déposée entre 500 et 2 000 g, la tolérance est de ± 0,2 g.
(4) Pour une masse déposée entre 2 000 et plus, la tolérance est de ± 0,3 g.

(balance neuve) avec k 2 b 1 (voir tableau 6, norme NF EN 45501


Remarque : § 3.5.1 et 3.5.2).
• cette méthode est obligatoire pour toute balance utilisée
conformément à un des usages réglementés ;
• les tolérances présentées dans le tableau 4 sont celles utili- Remarque : le guide AFNOR n’indique pas comment détermi-
sées en vérification périodique (balance en service). Quand la ner la classe de précision de la balance quand elle n’est pas indi-
balance est neuve, ces tolérances sont deux fois plus petites quée sur la balance. La classe de précision fixe des bornes aux
(vérification primitive). changements de tolérance ; l’utilisateur pourra donc choisir la
classe de précision qu’il souhaite en fonction de ses besoins.

6.2 Méthode Guide AFNOR ■ Détermination des facteurs k1 et k2


(FD X 07-017-1) Tout produit fabriqué en série évolue entre des limites de tolé-
rance. Aucun produit ne sera à 100% identique à un autre. Il y aura
toujours une dispersion ou un écart par rapport à l’objectif fixé. Le
■ Détermination de l’échelon de vérification (e) mathématicien allemand Gauss a découvert que cette dispersion
obéissait à une loi et il la nomma distribution normale (courbe en
L’échelon de vérification (e) est calculé à partir de l’échelon réel (d) cloche ou courbe de Gauss). Il définit alors l’écart-type (s) comme
selon l’équation : mesure des écarts. Selon la courbe de Gauss pour une distribution
normale, l’erreur est comprise dans l’intervalle 1 s (k = 1) avec une
e = k1 x d
probabilité de 68,3 %. Elle est comprise dans l’intervalle 2 s (k = 2)
avec une probabilité de 95,5 %, et dans l’intervalle 3 s (k = 3) avec
avec k 1 b 1 . une probabilité de 99,7 % (figure 13).
L’échelon de vérification (e) et k1 sont définis par l’utilisateur, en Exemple de calcul pour une balance de précision
fonction de ses besoins et des exigences spécifiées par des normes Soit une balance de précision d’une portée de 2 100 g avec un éche-
ou prescriptions en vigueur. lon réel (d ) de 0,01 g.
Détermination de l’échelon de vérification :
■ Détermination de l’erreur maximale tolérée (EMT)
e = k1 ∞ d, avec k1 = 2 ⇒ e = 2 ∞ 0,01 g = 0,02 g
Les erreurs maximales tolérées pour les vérifications en service Détermination de la tolérance :
sont égales à k2 fois celles fixées pour la vérification primitive Les résultats sont rassemblés dans le tableau 6.

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Tableau 6 – Détermination de la tolérance pour une balance de précision par la méthode du guide AFNOR (1)
Masses exprimées en grammes
Tolérances (EMT)
de la balance en service
Classe II

± 1 e = ± 0,02 g 0 B m B 5 000 e ⇔ 0 B m B 5 000 × 0,02 g ⇔ 0 B m B100 g (2)


± 2 e = ± 0,04 g 5 000 e < m B 20 000 e ⇔ 5 000 × 0,02 g < m B 20 000 × 0,02 g ⇔ 1 00 g < m B 400 g (3)
± 3 e = ± 0,06 g 20 000 e < m B 100 000 e ⇔ 20 000 × 0,02 g < m B 100 000 × 0,02 g ⇔ 4 00 g < m B 2 000 g (4)
(1) EMT = k2 e, avec k2 = 1.
(2) Pour une masse déposée entre 0 et 100 g, la tolérance est de ± 0,02 g.
(3) Pour une masse déposée entre 100 et 400 g, la tolérance est de ± 0,04 g.
(4) Pour une masse déposée entre 400 et 2 000 g, la tolérance est de ± 0,06 g.

Remarque :
• la méthode réglementaire est obligatoire pour toute balance
99,7 % utilisée conformément à un des usages réglementés ;
• bien que l’échelon de vérification e est toujours b 1 mg ,
95,5 %
les balances de classe I et de classe II possèdent un
68,3 %
échelon réel d B 1 mg . Le rapport e/d peut varier de 1 à
10 000. Pour ces balances, on déterminera une tolérance, tenant
compte de l’échelon réel (d ) (voir § 6.2), afin de ne pas se limiter
aux seules tolérances réglementaires ;
s • la réglementation ne prenant pas en compte la valeur de
l’échelon réel (d ) pour établir la tolérance, cette méthode donne
des tolérances importantes.

7. Les poids étalons

7.1 Classe de précision et tolérance


Figure 13 – Courbe de Gauss pour la détermination des facteurs k1
et k2
Les poids sont caractérisés par leur masse conventionnelle. Elle
est égale à la masse totale des poids de référence réalisés dans une
matière de masse volumique 8 000 kg/m3, qui équilibre la masse de
6.3 Tableau comparatif des valeurs ce poids, dans l’air de masse volumique 1,2 kg/m3, l’opération étant
de tolérance effectuée à 20 °C.
Les poids sont répartis en sept classes : E1, E2, F1, F2, M1, M2, M3
suivant leur degré de précision.
Le tableau 7 résume les tolérances obtenues suivants les deux
méthodes décrites ci-dessus, pour une même balance de précision.
7.2 Forme, matière, dimension
et marquage
Tableau 7 – Tableau comparatif des valeurs de tolérance
Ces caractéristiques sont décrites dans l’arrêté du 11 juin 1975.
Points de contrôle Méthode réglementaire Méthode AFNOR Elles sont obligatoires pour des poids utilisés dans le cadre régle-
mentaire. Les critères retenus sont parfaitement applicables en
k 1 = 2 ; k2 = 2 métrologie dans une entreprise.
200 g ± 0,1 g ± 0,04 g ■ Valeur nominale d’un poids étalon
500 g ± 0,2 g ± 0,06 g Toujours de la forme :
1 000 g ± 0,2 g ± 0,06 g (a x 10n kg)
1 500 g ± 0,2 g ± 0,06 g avec a = 1, 2 ou 5,
2 000 g ± 0,2 g ± 0,06 g n représente soit zéro, soit un nombre entier positif ou négatif.

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■ Poids étalons de classes E1 et E2 Les erreurs maximales tolérées sont prises égales à celles corres-
• Forme, matière, cotes définies. pondant aux classes de précision définies dans le décret n° 75-312
du 4 avril 1975. Les poids étalons doivent aussi se conformer à la cir-
• Pas de marquage ou marque de valeur nominale. culaire n° 92.00.600.001.1 du 15/10/92 relative aux masses étalons et
• Toujours monobloc. poids étalons.
• Matière : acier inoxydable amagnétique.
• Boîte de transport ou de conservation. Remarque : l’utilisation d’un poids étalon classé ne nécessite
pas de tenir compte de son erreur (différence entre mc et m0). Le
• Manipulation à l’aide de gants ou d’une pince.
classement permet de choisir le poids étalon à utiliser en fonc-
■ Poids étalons de classes F1 et F2 tion de la classe de l’instrument à vérifier et de son nombre
d’échelons de vérification (e).
• Forme, matière, cotes définies.
• Marque de la valeur nominale et lettre F (uniquement F2) sans
unité.
• Monobloc ou avec cavité d’ajustage. 7.4 Classes de précision
• Matière : acier inoxydable amagnétique ou laiton chromé.
• Boîte de transport ou de conservation. Les poids étant répartis en sept classes : E1, E2, F1, F2, M1, M2, M3
• Manipulation à l’aide de gants ou d’une pince. suivant leur degré de précision, la différence maximale tolérée entre
la masse nominale et la masse conventionnelle est égale aux
■ Poids étalons de classe M1 valeurs indiquées dans le tableau 8 extrait d’un tableau paru dans le
• Forme, matière, cotes définies. décret n° 75-312 du 9 avril 1975. La répartition des classes s’applique
suivant des caractéristiques métrologiques (valeur nominale, erreur
• Marque de la valeur nominale avec l’unité suivie de la lettre M.
maximale tolérée, etc.) et techniques (forme, matière, exécution,
• Cavité d’ajustage scellée au plomb. etc.).
• Matières : acier inoxydable, laiton, acier, fonte grise.
• Forme cylindrique pour les poids de 10 kg à 1 mg.
• Forme parallélépipédique pour les poids de 5, 10, 20 et 50 kg. 7.5 Utilisation des poids étalons
■ Poids étalons de classe M2
• Forme, matière, cotes définies. ■ Conditions de conservation
• Marque de la valeur nominale avec l’unité. Il est recommandé de conserver les poids étalons, à l’abri de la
• Cavité d’ajustage scellée au plomb. poussière, dans un local régulé en température et en humidité rela-
tive.
• Matières : acier inoxydable, laiton, acier, fonte grise.
À l’abri de la poussière : l’accumulation de la poussière sur un éta-
• Forme cylindrique pour les poids de 20 kg à 100 mg. lon augmente sa masse et crée une source d’erreur systématique
• Forme parallélépipédique pour les poids de 5, 10, 20 et 50 kg. difficile à quantifier. Le seul remède consiste à conserver les poids
étalons dans une boîte, meuble ou tout autre emballage clos, où la
poussière ne peut s’infiltrer.
Remarque : graver un numéro de série sur une masse de
classe E1 ou E2 provoquera son déclassement en F1 et, ainsi, Avantage d’une régulation en température (20 ± 2) °C : conserver
limitera sa qualité. les étalons dans un local régulé permet d’éviter, au cours de leur uti-
lisation, une circulation d’air nuisible à la stabilité d’indication de la
balance [4].
Avantage d’une régulation en humidité inférieure à (50 ± 5) % :
7.3 Classement des poids étalons l’humidité de l’air (> 60 %) engendre une oxydation sur la surface du
métal provoquant une variation de masse et créant ainsi une autre
source d’erreur systématique difficile à quantifier.
Le classement consiste à s’assurer que l’écart entre la masse
conventionnelle, mc , et la valeur nominale de la masse m0 ne doit ■ Conditions de manipulation
pas être supérieur à la valeur de la différence : erreur maximale tolé- Les étalons sont manipulés à l’aide d’outils de manutention non
rée, EMT, moins l’incertitude U : métalliques appropriés (pinces, fourches, gants en peau ou en
coton, élingues). Une manipulation à doigts nus laisse un dépôt de
m 0 Ð ( EMT Ð U ) B m c B m 0 + ( EMT Ð U ) sébum qui oxydera la surface de l’étalon.
La masse conventionnelle mc et l’incertitude U sont issues du cer- ■ Nettoyage
tificat d’étalonnage édité par le service de métrologie habilité (SMH)
ou le centre d’étalonnage agréé (CEtA) ou par tout autre laboratoire Le nettoyage s’effectue à l’aide d’un chiffon propre imbibé d’un
habilité par un organisme signataire de l’accord EA. mélange d’eau distillée et d’alcool.
Nota : EA (European Cooperation for accreditation) : la politique de Bruxelles engage les ■ Critères de déclassement
organismes d’accréditation à se rapprocher pour former des sortes de « clubs ». Le but
d’EA est de s’efforcer d’harmoniser les pratiques de l’accréditation des laboratoires dans Les critères de déclassement portent sur :
les pays, pour le moment, de l’Europe de l’Ouest.
Pour que l’organisme d’accréditation d’un pays fasse partie de ce « club » appelé accord — l’état général de l’étalon (rayures, traces de chocs, oxydation) ;
multilatéral, il doit se soumettre à un audit effectué par ses pairs européens. — la valeur de l’écart supérieur aux incertitudes entre 2 étalonna-
Actuellement, 16 pays font partie de cet accord appelé MLA (Multilateral agreement). ges.
L’intérêt de cet accord, pour un laboratoire, est d’avoir une reconnaissance européenne
des certificats d’étalonnage qu’il émet. Un certificat d’étalonnage revêtu du logo d’un des La norme NFX 07-010 portant sur la fonction métrologique dans
organismes d’accréditation a ainsi la même force probante parmi les signataires du MLA. l’entreprise aborde le sujet.

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BALANCES ET PESÉES __________________________________________________________________________________________________________________

Tableau 8 – Différence maximale tolérée entre la masse nominale et la masse conventionnelle


suivant décret n° 75-312 du 9 avril 1975 (1)
Valeur nominale E1 E2 F1 F2 M1 M2 M3

50 kg ± 25 mg ± 75 mg ± 250 mg ± 0,75 g ± 2,5 g ±8g ± 25 g


20 kg ± 10 mg ± 30 mg ± 100 mg ± 0,3 g ±1g ± 3,2 g ± 10 g
10 kg ± 5 mg ± 15 mg ± 50 mg ± 0,15 g ± 0,5 g ± 1,6 g ±5g
5 kg ± 2,5 mg ± 7,5 mg ± 25 mg ± 75 mg ± 0,25 g ± 0,8 g ± 2,5 g
2 kg ± 1,0 mg ± 3,0 mg ± 10 mg ± 30 mg ± 0,1 g ± 0,4 g ±1g
1 kg ± 500 µg ± 1,5 mg ± 5 mg ± 15 mg ± 50 mg ± 0,2 g ± 0,5 g
500 g ± 250 µg ± 750 µg ± 2,5 mg ± 7,5 mg ± 25 mg ± 0,1 g ± 0,3 g
200 g ± 100 µg ± 300 µg ± 1,0 mg ± 3,0 mg ± 10 mg ± 50 mg ± 0,1 g
100 g ± 50 µg ± 150 µg ± 500 µg ± 1,5 mg ± 5 mg ± 30 mg ± 0,1 g
50 g ± 30 µg ± 100 µg ± 300 µg ± 1,0 mg ± 3,0 mg ± 30 mg ± 0,1 g
20 g ± 25 µg ± 80 µg ± 250 µg ± 0,8 mg ± 2,5 mg ± 20 mg ± 0,05 g
10 g ± 20 µg ± 60 µg ± 200 µg ± 0,6 mg ± 2,0 mg ± 20 mg ± 0,05 g
5g ± 15 µg ± 50 µg ± 150 µg ± 500 µg ± 1,5 mg ± 10 mg ± 0,05 g
2g ± 12 µg ± 40 µg ± 120 µg ± 400 µg ± 1,2 mg ± 5 mg
1g ± 10 µg ± 30 µg ± 100 µg ± 300 µg ± 1,0 mg ± 5 mg
500 mg ± 8 µg ± 25 µg ± 80 µg ± 250 µg ± 0,8 mg ± 5 mg
200 mg ± 6 µg ± 20 µg ± 60 µg ± 200 µg ± 0,6 mg ± 4 mg
100 mg ± 5 µg ± 15 µg ± 50 µg ± 150 µg ± 0,5 mg ± 3 mg
50 mg ± 4 µg ± 12 µg ± 40 µg ± 120 µg ± 0,4 mg
20 mg ± 3 µg ± 10 µg ± 30 µg ± 120 µg ± 0,3 mg
10 mg ± 2 µg ± 8 µg ± 25 µg ± 100 µg ± 0,25 g
5 mg ± 2 µg ± 6 µg ± 20 µg ± 60 µg ± 0,20 g
2 mg ± 2 µg ± 6 µg ± 20 µg ± 60 µg ± 0,20 g
1 mg ± 2 µg ± 6 µg ± 20 µg ± 60 µg ± 0,20 g
(1) Pas de poids étalons > 50 kg, au-delà, il s’agit de masses étalons.

■ Périodicité d’étalonnage NF X 07-010 portant sur la fonction métrologique dans l’entreprise


Un poids varie peu dans le temps. Les raisons de son usure pro- aborde le sujet.
viennent essentiellement de son utilisation et de sa conservation.
■ Raccordement interne des étalons de travail
Le paragraphe précédent a montré comment on conserve un
étalon ; l’évolution de sa valeur est donc proportionnelle à son utili- Il est possible de limiter le raccordement de tous les étalons de
sation. Cette évolution est calculée par l’écart de la valeur du poids travail auprès d’un laboratoire accrédité.
d’un certificat d’étalonnage à l’autre en comparant avec la valeur de Les moyens à mettre en place pour cela sont :
l’incertitude de mesure.
— une méthode de travail, un environnement et une incertitude
Il importe de déterminer une période d’étalonnage courte (par appropriés ;
exemple, 12 mois) puis, en fonction du calcul d’écart, de l’augmen- — un comparateur de masses (fonction des valeurs nominales
ter ou de la raccourcir. Un usage permet de conserver pendant des étalons de travail) ;
5 années, sans nouvel étalonnage, les étalons de référence et durant
— une série d’étalons de référence raccordée aux étalons natio-
1 année les étalons de travail. Dans les 2 cas, il est préférable de se
naux (fonction des valeurs nominales des étalons de travail).
baser d’après des données techniques plutôt que d’après un usage
non reconnu par les différents organismes certificateurs. La norme La norme NF X 07-010 aborde le sujet.

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