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1. Définitions.................................................................................................. P 1 380 - 2
2. Technologie................................................................................................ — 6
2.1 Compensation électromagnétique des forces .......................................... — 6
2.2 Technologie des jauges de contrainte........................................................ — 6
2.3 Autres technologies..................................................................................... — 7
3. Utilisation des balances......................................................................... — 8
3.1 Conditions ambiantes ................................................................................. — 8
3.2 Stabilité des indications .............................................................................. — 9
3.3 Adaptateur de vibration .............................................................................. — 9
3.4 Calibrage de la balance ............................................................................... — 9
3.5 Tolérance du poids de calibrage................................................................. — 9
3.6 Temps de stabilisation................................................................................. — 10
3.7 Balances soumises à la réglementation .................................................... — 10
3.8 Indication de la balance avant arrondissage............................................. — 10
4. Influences physiques sur les résultats de pesée ............................. — 10
4.1 Température ................................................................................................. — 10
4.2 Absorption d’humidité ou évaporation ..................................................... — 11
4.3 Magnétisme ................................................................................................. — 11
4.4 Électricité statique ....................................................................................... — 11
4.5 Poussée aérostatique .................................................................................. — 12
4.6 Accélération due à la pesanteur ................................................................. — 13
5. Vérification d’une balance .................................................................... — 14
6. Tolérance de la balance.......................................................................... — 16
6.1 Méthode réglementaire (suivant norme (NF EN 45501)........................... — 16
6.2 Méthode Guide AFNOR (FD X 07-017-1)..................................................... — 17
6.3 Tableau comparatif des valeurs de tolérance ........................................... — 18
7. Les poids étalons ..................................................................................... — 18
7.1 Classe de précision et tolérance................................................................. — 18
7.2 Forme, matière, dimension et marquage .................................................. — 18
7.3 Classement des poids étalons .................................................................... — 19
7.4 Classes de précision .................................................................................... — 19
7.5 Utilisation des poids étalons ...................................................................... — 19
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. P 1 380
Cet article a été écrit par Monsieur LOUVEL de la société Mettler-Toledo S.A.
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BALANCES ET PESÉES __________________________________________________________________________________________________________________
1. Définitions
Les principales définitions relatives aux balances et pesées sont Pour de plus amples renseignements sur les textes réglementai-
données dans le tableau 1. res dont sont extraites ces définitions, le lecteur pourra se reporter
en [Doc. P 1 380].
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2. Technologie 6
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■ Types de capteurs –
+
Un gros avantage de cette technologie provient des différentes
formes possibles pour le corps déformable. Nous donnons ci-après
quelques exemples de ces différentes formes. Jauges
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3. Utilisation des balances Il faut vérifier que la bulle d’air du niveau soit bien centrée par
rapport au repère (cercle du centre). Au besoin, corriger le niveau en
réglant la hauteur des pieds. Il faut aussi s’assurer que tous les pieds
reposent sur le support, afin que la balance ne « boîte » pas.
3.1 Conditions ambiantes La figure 4 montre l’erreur occasionnée par une mise de niveau
défectueuse.
■ Le plateau
Dans tous les cas, l’environnement (température, pression atmos-
phérique, humidité) de la balance doit, si possible, être stable. L’ins-
tallation de la balance doit tenir compte des éventuelles
perturbations causées par des vibrations, des courants d’air et des
défauts d’origine électrique.
■ Emplacement de la balance
La qualité et la fiabilité des résultats de pesage sont étroitement
liées à l’emplacement de la balance. Les points énoncés ci-après
devraient être respectés.
■ La table de pesée
● Poser le produit à peser au centre du plateau afin d’éviter toute
Elle doit, si possible : erreur liée aux charges excentrées.
— transmettre le minimum de vibrations ; ● Sur les microbalances ou les balances semi-micro, il est
— ne pas fléchir lors de son utilisation (par exemple, utiliser une conseillé − après une pause de plus de 30 min − de charger briève-
table ou un plan de travail de laboratoire ou une table en pierre de ment le plateau avant de réutiliser la balance (pour éliminer l’effet
grande stabilité) ; de la première pesée).
— être amagnétique (pas de plan en acier) ;
● Retirer le produit à peser du plateau dès que l’opération de
— être protégée contre l’électricité statique (ne pas être en mesure est terminée. On évite ainsi toute variation de température
matière plastique ou en verre) ; ou d’humidité au sein de la chambre de pesée.
— reposer uniquement sur le sol ou être fixée au mur, mais pas
les deux en même temps (pour éviter la transmission simultanée La charge à peser doit toujours être placée à l’intérieur de repères
des vibrations du mur et du sol) ; centrés sur le plateau pour éviter toute erreur liée à l’excentration.
— n’être réservée qu’au seul pesage. Ces repères peuvent être tracés sur le plateau s’ils n’existaient pas.
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Figure 4 – Répartition des forces sur une balance inclinée La concordance entre la charge déposée et l’affichage est obtenue
par rapport à l’horizontale par le calibrage car, naturellement, lors du dépôt d’une masse de
100 g sur le plateau, on s’attend à ce que la balance affiche exacte-
ment la valeur « 100 ».
■ Le récipient de pesée
Si l’on déclenche le calibrage automatisé de la balance, un dispo-
● Utiliser le plus petit récipient possible. sitif motorisé dépose un poids de référence incorporé sous le pla-
teau.
● Éviter les récipients en matière plastique et, si l’humidité de l’air
est inférieure à 30-40 %, éviter aussi ceux en verre, car ils peuvent se Nota : les poids de calibrage des balances sont en acier inoxydable antimagnétique au
charger en électricité statique (cf. § 4.4). nickel-chrome, d’une masse volumique de 8 000 kg/m3. La masse du poids de calibrage se
rapporte au kilogramme étalon qui représente l’unité de masse et qui est conservé au
● Le récipient de pesée et son contenu doivent, si possible, avoir Pavillon de Breteuil à Sèvres.
la même température que l’environnement. Toute différence de tem-
pérature conduit à une circulation d’air et à une modification de la À partir du résultat de cette pesée de calibrage, qui varie d’un
pellicule d’eau sur le récipient et le produit à peser (cf. § 4.1). point d’utilisation à l’autre, le microprocesseur calcule le facteur de
calibrage et le mémorise de façon permanente jusqu’au prochain
● Ne pas prendre le récipient dans les mains pour le poser dans
calibrage.
la chambre de pesée. Elles risqueraient de modifier la température
et l’humidité de l’air à l’intérieur de la chambre de pesée, ce qui a
À l’aide de ce facteur, il est possible à présent de régler correcte-
une influence défavorable sur l’opération de mesure.
ment la sensibilité de la balance. Toutes les pesées succédant au
calibrage se rapportent alors à la pente correcte de la courbe. On
peut calibrer la balance à tout moment en appelant le calibrage à
3.2 Stabilité des indications partir du menu.
Les nouvelles générations de balances électroniques disposent Cela répond aux conditions fixées par les normes internationales.
d’un détecteur de vibration réglable. Ce système permet de com-
penser les conditions environnantes de pesage en moyennant, sur Dans ce contexte, il est important de constater qu’un écart du
une période réglable, les mesures acquises par le microprocesseur. poids de calibrage apparaît comme une erreur de sensibilité. Cela
Ce dispositif nécessite un temps de stabilisation de l’affichage plus signifie qu’après un tarage l’écart du résultat de pesée ainsi provo-
ou moins long suivant la position de réglage choisie. qué augmente de façon proportionnelle à la quantité dosée (et non
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à la charge totale) : plus la quantité dosée est petite, plus l’écart sera
faible. Balance avec Max = 3 000 g et d = 1 g
Exemple : le poids de calibrage d’une balance laisse apparaître un 2 000 g 2 001 g 2 002 g Poids affiché I
écart maximal de 0,1 mg à 200 g. Si, maintenant, on dose une sub-
stance de 1 g, même dans un récipient lourd, l’écart sera au maximum
de :
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a évaporation b absorption
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entravée par des perturbations ou des différences de potentiel ■ Remède : la charge électrostatique du produit à peser doit être
issues de la ligne de transmission de données. déchargée ou évitée par blindage. Pour cela, il existe plusieurs
possibilités :
Les surtensions ou pointes de tension perturbatrices sur le réseau
d’alimentation électrique, issues d’utilisateurs absorbant des puis- — augmenter l’humidité de l’air à l’aide d’un humidificateur ou
sances importantes (par exemple, les fours, les moteurs, etc.) sont en réglant la climatisation en conséquence. En tenir compte plus
supprimées par le bloc d’alimentation de la balance. Si, malgré tout particulièrement en hiver lorsque les locaux sont chauffés (45 à 60 %
cela, des influences perturbatrices devaient encore arriver jusqu’à la d’humidité relative serait l’idéal) ;
balance, elles seraient absorbées par des filtres de haute fréquence. — stopper les forces électrostatiques par un blindage (poser le
Le bloc d’alimentation stabilise les fluctuations inévitables de la ten- récipient de pesée dans un récipient en métal) ;
sion secteur. — utiliser d’autres récipients de pesée :
Nota : CEM = compatibilité électomagnétique.
Plastique Verre Métal
On entend par là l’influence qu’exercent entre eux les systèmes, appareils et lignes élec- ------------------------------------------------------------------------------------
triques. Ce contexte concerne le comportement d’un appareil face aux influence électroma- Inadéquat Bon Très bon
gnétiques externes (par exemple, les tensions parasites dues au secteur, les champs
électromagnétiques incidents ou les décharges électrostatiques). D’autre part, on consi-
dère l’appareil comme étant à l’origine de perturbations électromagnétiques (par exemple,
— utiliser l’un des « pistolets antistatiques » que l’on trouve dans
l’envoi de perturbations sur le réseau d’alimentation ou l’émission de champs magnétiques le commerce. Ils ne sont cependant pas efficaces avec tous les
de haute fréquence). matériaux ;
— mettre la balance à la terre (et donc le plateau). Sur certaines
balances, cela est effectué automatiquement via la fiche secteur ;
4.4.2 Conséquences pour la balance — placer la balance sur un tapis anti électricité statique (comme
utilisé dans l’industrie électronique) relié à une véritable terre.
■ Effet : un récipient affiche à chaque pesée un poids différent.
L’affichage du poids n’est pas stable et les résultats ne sont pas
reproductibles.
4.5 Poussée aérostatique
■ Cause : le récipient de pesée s’est chargé d’électricité statique.
Les matériaux isolants comme la plupart des récipients de pesée (en
verre, en matière plastique) peuvent se charger d’électricité stati- ■ Effet : un produit pesé dans l’air ambiant et dans le vide n’a pas le
que. Cette charge est créée avant tout par frottement lors de la mani- même poids.
pulation ou du transport de matériaux (en particulier, les poudres et
■ Cause : un corps plongé dans un fluide perd autant en poids que
granulés). Si l’air est sec (taux d’humidité relative inférieur à
le poids du fluide déplacé par ce corps (loi d’Archimède). Grâce à
40 % = moins bonne conductibilité), ces charges électrostatiques ne
cette loi, on explique pourquoi un bateau flotte, un ballon vole ou un
peuvent plus s’écouler ou seulement très lentement, et ce pendant
produit à peser présente un poids différent selon la pression atmos-
des heures.
phérique. Le fluide qui entoure nos produits à peser est l’air. La
Les erreurs de pesée proviennent des forces électrostatiques qui masse volumique de l’air est d’environ 1,2 kg/m3 (elle dépend de la
agissent entre le produit à peser et l’environnement. Ainsi, si le pro- température et de la pression). La poussée aérostatique du produit
duit et l’environnement possèdent la même charge électrique (+,+ à peser (corps) est alors de 1,2 kg/m3. Posons un poids de calibrage
ou −,−) ils se repoussent ; si les charges sont opposées (+.− ou −,+) de 100 g dans un bécher en verre sur une balance à fléau puis, sur
ils s’attirent (figure 9). l’autre plateau, remplissons un bécher identique avec une quantité
d’eau telle que la balance soit en équilibre. Ainsi, les deux poids
Ces forces électrostatiques peuvent être mesurées par les pesés dans l’air font 100 g. Plaçons ensuite la balance sous une clo-
microbalances, les balances semi-micro et les balances d’analyses che en verre et créons le vide ; la balance penchera du côté du
et conduisent aux erreurs de pesée décrites. bécher contenant l’eau (figure 10). Étant donné que l’eau prend plus
de volume, elle déplace plus d’air ; elle subissait donc une poussée
Un récipient en matière plastique, frotté avec un chiffon en laine aérostatique plus forte. Dans le vide, la poussée disparaît.
ou en soie produit exactement ce phénomène.
Figure 9 – Influence de l’électricité statique sur les résultats Figure 10 – Effet de la poussée aérostatique sur les résultats
de pesée de pesée
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■ Remède : étant donné que la balance est calibrée avec des poids
de calibrage d’une masse volumique de 8,0 g/cm3, il en résulte des Remarque : en laboratoire, on travaille normalement sans cor-
erreurs dues à la poussée aérostatique dans l’air lorsque l’on pèse rection (erreur systématique). Pour de faibles quantités du pro-
des produits de masse volumique plus faible. Lors du pesage de duit à peser, l’erreur est négligeable.
grande précision (avant tout sur les microbalances), le poids affiché
doit être corrigé en conséquence (tableau 2). Dans le cas de pesées
effectuées à des jours différents (pesées différentielles, pesées com-
paratives), contrôler la pression atmosphérique, le taux d’humidité 4.6 Accélération due à la pesanteur
de l’air et la température et, ensuite, en déduire la masse volumique
exacte de l’air.
4.6.1 La gravitation
a – 35 – 30 – 25 – 20 – 15 – 10 – 5 0 5 10 15 20 25
1 Ð --------------- 90°
8 000 ∆grel (10–4)
m ≈ R -------------------------
a 80°
1 Ð ---
ρ 70°
avec m masse, 60°
R affichage de la balance,
50°
ρ masse volumique du produit à peser en kg/m3.
40°
Exemple :
affichage de la balance : 200,000 g ; 30°
pression atmosphérique : 1 018 hPa ;
20°
taux d’humidité relative : 70 % ;
température 20 °C 10°
9,775
9,780
9,785
9,790
9,795
9,800
9,805
9,810
9,815
9,820
9,825
9,830
9,835
273,15 + 20
⇔ a ≈ 1,2029 kg ⁄ m 3
g (m.s–2)
1,2029 g = 9,80632 – 0,02586 x cos 2 ϕ + 0,00003 x cos 4 ϕ – 0,00000293 x h
1 Ð ----------------------
8 000 ϕ : latitude (°) h : altitude (m)
m ≈ R ---------------------------------- ≈ 200,000 × 1,000312 ≈ 200,0625 g
1,2029
1 Ð ---------------------- Figure 11 – Accélération due à la pesanteur en fonction
2 600 de la latitude et de l’altitude
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L’accélération due à la pesanteur sur la Terre dépend non seule- ■ Cause : pour déterminer le poids d’un corps, la balance mesure la
ment de l’altitude mais aussi, et encore davantage, de la latitude du force de gravitation, autrement dit la force d’attraction entre la Terre
point d’utilisation. Plus on se rapproche de l’équateur, plus la force et le produit à peser. Cette force dépend essentiellement de la lati-
centrifuge due à la rotation de la Terre et s’opposant à la gravitation tude terrestre du lieu d’emplacement et de l’altitude (distance
est grande. jusqu’au centre de la Terre). Ainsi :
C’est pour cette raison que l’accélération due à la pesanteur agis- 1 − la force de gravitation sur le produit à peser est d’autant plus
sant sur une masse est la plus forte aux pôles et la plus faible à faible que celui-ci se trouve éloigné du centre de la Terre. Elle dimi-
l’équateur (cf. tableau 3). nue avec le carré de la distance ;
2 − l’accélération centrifuge créée par la rotation de la Terre qui
s’oppose à la force d’attraction (force de gravitation) est d’autant
plus importante que l’on se trouve près de l’équateur. C’est pour
Tableau 3 – Accélération due à la pesanteur dans quelques cette raison que la force de gravitation qui agit sur une masse est
villes situées à différentes latitudes (1) (2) maximale aux pôles et minimale à l’équateur.
Villes Accélération g Latitude La variation de poids repose donc sur une réduction de la force de
gravitation. Étant donné qu’elle diminue avec le carré de la distance,
(m/s2) le facteur de variation peut être calculé comme suit :
Reykjavik 9,82274 64° 8’ pour un produit à peser de 200 g, dont le poids, affiché au 1er étage,
vaut 200,00000 g, on obtient la valeur suivante au 4e étage :
Helsinki 9,81902 60° 10’
Londres 9,81200 51° 30’ ( rayon de la Terre ) 2
200,00000 g ---------------------------------------------------------------------------- ≈
Paris 9,89032 48° 50’ ( rayon de la Terre + 10 m ) 2
Zurich 9,80665 (3) 47° 23’ ( 6 370 000 m ) 2
200,00000 g ----------------------------------------- ≈ 199,99937 g
New York 9,80259 40° 43’ ( 6 370 010 m ) 2
Tokyo 9,79787 35° 40’ ■ Remède : calibrer la balance après chaque changement d’empla-
Caire 9,79322 30° 3’ cement.
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• Cas de pesées effectuées sur toute la portée de la balance : • Durées des phases de chargement et de déchargement : elles
effectuer un contrôle sur toute la portée. Il est recommandé d’effec- sont sensiblement identiques.
tuer 4 à 6 points de mesure sur toute la portée de la balance.
• Démarrage des mesures : la balance est tarée au début de
• Cas de pesées effectuées sur une partie de la portée de la l’essai.
balance avec ou sans tare : effectuer un contrôle sur la portée utili-
sée en fonction du nombre de poids étalons en possession de l’uti- • Valeurs à relever : on relève à chaque charge les valeurs lues,
lisateur. après stabilisation de la balance.
• Cas de pesées différentielles : les balances d’analyse sont utili- ● Calcul de l’erreur
sées pour ce cas, en raison de leur résolution (par exemple :
L’erreur est la différence entre la valeur indiquée par la balance et
1/100 mg). Les balances ont une portée importante, permettant de
la valeur vraie du poids étalon (voir certificat d’étalonnage du poids
tarer le récipient contenant le produit à analyser. C’est la différence,
étalon). L’erreur ne doit pas être supérieure à la tolérance de la
avant et après les pesées, qui est prépondérante dans l’analyse du
balance pour chaque charge déposée sur le plateau (cf. § 6).
produit. Il est préférable, alors, d’effectuer le contrôle de la justesse
autour de la valeur de l’écart mesuré.
Dans tous les cas, la vérification s’effectue sur des valeurs nettes. Remarque :
• l’erreur de justesse ainsi déterminée permet, dans certains
■ Conditions d’essais
cas, une correction systématique des résultats ;
• La balance est mise de niveau. • l’erreur de justesse (supérieure aux tolérances) peut être
• La balance est mise sous tension avant le début des essais. supprimée par le calibrage de la balance.
• Le zéro est réglé, si nécessaire au début de chaque essai.
• L’environnement (température, humidité) des essais doit être ■ Excentration de charge
stable, si possible, durant les essais.
● Définition
• L’installation de la balance doit tenir compte des éventuelles per-
turbations causées par des vibrations, courants d’air ou des défauts Aptitude de la balance à fournir des résultats concordant entre la
d’origine électrique. valeur lue (indication de la balance) et la valeur vraie (poids étalon),
en modifiant le point d’application d’une même charge sur le pla-
■ Fidélité de la balance teau.
● Procédure de l’essai
● Procédure de l’essai
• Moyens d’essais : les valeurs nominales des poids étalons sont
choisies de manière à réaliser l’essai au moins à la portée d’utilisa- • Moyens d’essais : les valeurs nominales des poids étalons sont
tion. choisies de manière à réaliser l’essai aux alentours du tiers de la
portée maximale.
• Conditions de relevé des mesures : la même répartition des
charges sur le récepteur est conservée lors de chaque application, • Points d’application de la charge : le récepteur de charge est
afin de ne pas engendrer d’erreur d’excentration. À chaque charge, décomposé en quatre parties égales, la charge est appliquée au cen-
la répétition des mesures a lieu dans une courte période de temps et tre du plateau puis au centre des quatre zones définies.
sans interruption. La durée respective d’application d’une même
• Conditions de relevé des mesures : la répartition des charges sur
charge est sensiblement identique.
les différentes parties du plateau de la balance est conservée lors de
• Démarrage des mesures : la balance est tarée au début de chaque application. À chaque charge, les mesures ont lieu dans une
l’essai. courte période de temps et sans interruption. La durée respective
• Valeurs à relever : on relève à chaque charge (3 pour une balance d’application d’une même charge est sensiblement identique.
industrielle, 6 pour une balance d’analyse ou de précision) les • Valeurs à relever : on relève à chaque point de charge (5) les
valeurs lues, après stabilisation de la balance. On corrigera les valeurs lues, accompagnées d’un schéma du plateau de la balance
valeurs de mesure de la dérive du zéro, si elle existe. montrant les emplacements où la charge a été placée.
● Calcul de l’écart
● Calcul de l’erreur
L’écart entre les résultats obtenus au cours des pesées de la
charge ne doit pas être supérieur à la valeur absolue de la tolérance L’erreur est la différence entre la valeur indiquée par la balance et
de la balance, à la charge déposée sur le plateau (cf. § 6). la valeur vraie du poids étalon (voir certificat d’étalonnage du poids
étalon). L’erreur ne doit pas être supérieure à la tolérance de la
balance pour la charge déposée sur le plateau (cf. § 6).
Remarque : l’essai de fidélité, effectué en premier lieu, sert
essentiellement à déterminer un niveau de qualité des indica-
tions de la balance et à juger a priori de la suite à donner aux Remarque : l’essai d’excentration de charge permet de déter-
essais. L’essai de fidélité, effectué à la portée d’utilisation, per- miner un défaut mécanique du système de transmission de la
met de ne pas alourdir la procédure de vérification. charge.
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■ Mobilité
● Procédure de l’essai (figure 12)
• Moyens d’essais : les valeurs nominales des poids étalons sont – –– –
Poids mesuré P
choisies de manière à réaliser l’essai proche de la moitié de la portée + + 1,4 d
d’utilisation et de la portée d’utilisation. Dix poids additionnels équi-
1 999,5 g 2 000,5 g 2 001,5 g 2 002,5 g
valents à 1/10 d sont nécessaires. (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d ) (I + 1/2 d )
• Conditions d’essais : veiller à ce que la housse ne soit pas en Entre ces deux limites
Poids mesuré Poids mesuré
contact avec le plateau. (± 0,5 d ), le poids mesuré par la balance
est arrondi par l'affichage par la balance
• Démarrage des mesures : la balance est remise à zéro au début pour une charge pour une charge
de la balance de 2 000 g
de l’essai si nécessaire. de 2 000 g + 1 g
(10 x 1/10 d ) + 0,7 d + 1,4 d
• Valeurs à relever : aucune.
• Essai de mobilité : après le dépôt de la charge + 10 fois 1/10 d, les
poids additionnels sont successivement enlevés jusqu’à ce que
l’indication numérique initiale I diminue d’un échelon réel. L’un des
poids additionnels est ensuite replacé sur le plateau, puis une Figure 12 – Procédure d’essai pour la détermination de la mobilité
charge équivalente à 1,4 d est placée doucement sur le plateau. de la balance
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Tableau 5 – Détermination de la tolérance pour une balance de précision par la méthode réglementaire (1)
Masses exprimées en grammes
Tolérances réglementaires
de la balance en service
Classe II
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Tableau 6 – Détermination de la tolérance pour une balance de précision par la méthode du guide AFNOR (1)
Masses exprimées en grammes
Tolérances (EMT)
de la balance en service
Classe II
Remarque :
• la méthode réglementaire est obligatoire pour toute balance
99,7 % utilisée conformément à un des usages réglementés ;
• bien que l’échelon de vérification e est toujours b 1 mg ,
95,5 %
les balances de classe I et de classe II possèdent un
68,3 %
échelon réel d B 1 mg . Le rapport e/d peut varier de 1 à
10 000. Pour ces balances, on déterminera une tolérance, tenant
compte de l’échelon réel (d ) (voir § 6.2), afin de ne pas se limiter
aux seules tolérances réglementaires ;
s • la réglementation ne prenant pas en compte la valeur de
l’échelon réel (d ) pour établir la tolérance, cette méthode donne
des tolérances importantes.
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__________________________________________________________________________________________________________________ BALANCES ET PESÉES
■ Poids étalons de classes E1 et E2 Les erreurs maximales tolérées sont prises égales à celles corres-
• Forme, matière, cotes définies. pondant aux classes de précision définies dans le décret n° 75-312
du 4 avril 1975. Les poids étalons doivent aussi se conformer à la cir-
• Pas de marquage ou marque de valeur nominale. culaire n° 92.00.600.001.1 du 15/10/92 relative aux masses étalons et
• Toujours monobloc. poids étalons.
• Matière : acier inoxydable amagnétique.
• Boîte de transport ou de conservation. Remarque : l’utilisation d’un poids étalon classé ne nécessite
pas de tenir compte de son erreur (différence entre mc et m0). Le
• Manipulation à l’aide de gants ou d’une pince.
classement permet de choisir le poids étalon à utiliser en fonc-
■ Poids étalons de classes F1 et F2 tion de la classe de l’instrument à vérifier et de son nombre
d’échelons de vérification (e).
• Forme, matière, cotes définies.
• Marque de la valeur nominale et lettre F (uniquement F2) sans
unité.
• Monobloc ou avec cavité d’ajustage. 7.4 Classes de précision
• Matière : acier inoxydable amagnétique ou laiton chromé.
• Boîte de transport ou de conservation. Les poids étant répartis en sept classes : E1, E2, F1, F2, M1, M2, M3
• Manipulation à l’aide de gants ou d’une pince. suivant leur degré de précision, la différence maximale tolérée entre
la masse nominale et la masse conventionnelle est égale aux
■ Poids étalons de classe M1 valeurs indiquées dans le tableau 8 extrait d’un tableau paru dans le
• Forme, matière, cotes définies. décret n° 75-312 du 9 avril 1975. La répartition des classes s’applique
suivant des caractéristiques métrologiques (valeur nominale, erreur
• Marque de la valeur nominale avec l’unité suivie de la lettre M.
maximale tolérée, etc.) et techniques (forme, matière, exécution,
• Cavité d’ajustage scellée au plomb. etc.).
• Matières : acier inoxydable, laiton, acier, fonte grise.
• Forme cylindrique pour les poids de 10 kg à 1 mg.
• Forme parallélépipédique pour les poids de 5, 10, 20 et 50 kg. 7.5 Utilisation des poids étalons
■ Poids étalons de classe M2
• Forme, matière, cotes définies. ■ Conditions de conservation
• Marque de la valeur nominale avec l’unité. Il est recommandé de conserver les poids étalons, à l’abri de la
• Cavité d’ajustage scellée au plomb. poussière, dans un local régulé en température et en humidité rela-
tive.
• Matières : acier inoxydable, laiton, acier, fonte grise.
À l’abri de la poussière : l’accumulation de la poussière sur un éta-
• Forme cylindrique pour les poids de 20 kg à 100 mg. lon augmente sa masse et crée une source d’erreur systématique
• Forme parallélépipédique pour les poids de 5, 10, 20 et 50 kg. difficile à quantifier. Le seul remède consiste à conserver les poids
étalons dans une boîte, meuble ou tout autre emballage clos, où la
poussière ne peut s’infiltrer.
Remarque : graver un numéro de série sur une masse de
classe E1 ou E2 provoquera son déclassement en F1 et, ainsi, Avantage d’une régulation en température (20 ± 2) °C : conserver
limitera sa qualité. les étalons dans un local régulé permet d’éviter, au cours de leur uti-
lisation, une circulation d’air nuisible à la stabilité d’indication de la
balance [4].
Avantage d’une régulation en humidité inférieure à (50 ± 5) % :
7.3 Classement des poids étalons l’humidité de l’air (> 60 %) engendre une oxydation sur la surface du
métal provoquant une variation de masse et créant ainsi une autre
source d’erreur systématique difficile à quantifier.
Le classement consiste à s’assurer que l’écart entre la masse
conventionnelle, mc , et la valeur nominale de la masse m0 ne doit ■ Conditions de manipulation
pas être supérieur à la valeur de la différence : erreur maximale tolé- Les étalons sont manipulés à l’aide d’outils de manutention non
rée, EMT, moins l’incertitude U : métalliques appropriés (pinces, fourches, gants en peau ou en
coton, élingues). Une manipulation à doigts nus laisse un dépôt de
m 0 Ð ( EMT Ð U ) B m c B m 0 + ( EMT Ð U ) sébum qui oxydera la surface de l’étalon.
La masse conventionnelle mc et l’incertitude U sont issues du cer- ■ Nettoyage
tificat d’étalonnage édité par le service de métrologie habilité (SMH)
ou le centre d’étalonnage agréé (CEtA) ou par tout autre laboratoire Le nettoyage s’effectue à l’aide d’un chiffon propre imbibé d’un
habilité par un organisme signataire de l’accord EA. mélange d’eau distillée et d’alcool.
Nota : EA (European Cooperation for accreditation) : la politique de Bruxelles engage les ■ Critères de déclassement
organismes d’accréditation à se rapprocher pour former des sortes de « clubs ». Le but
d’EA est de s’efforcer d’harmoniser les pratiques de l’accréditation des laboratoires dans Les critères de déclassement portent sur :
les pays, pour le moment, de l’Europe de l’Ouest.
Pour que l’organisme d’accréditation d’un pays fasse partie de ce « club » appelé accord — l’état général de l’étalon (rayures, traces de chocs, oxydation) ;
multilatéral, il doit se soumettre à un audit effectué par ses pairs européens. — la valeur de l’écart supérieur aux incertitudes entre 2 étalonna-
Actuellement, 16 pays font partie de cet accord appelé MLA (Multilateral agreement). ges.
L’intérêt de cet accord, pour un laboratoire, est d’avoir une reconnaissance européenne
des certificats d’étalonnage qu’il émet. Un certificat d’étalonnage revêtu du logo d’un des La norme NFX 07-010 portant sur la fonction métrologique dans
organismes d’accréditation a ainsi la même force probante parmi les signataires du MLA. l’entreprise aborde le sujet.
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