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Interface
Signalisation d'appel
usager
1.1 Recommandation H.323
Contrôle d'admission
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optionnelle qui est mise en œuvre par le jeu de requêtes RAS. Elle
permet au gatekeeper de contrôler le niveau d'utilisation de la Présentation Enregistrement Contrôle d'appel et
Applications
bande passante du réseau, et d'accepter ou de refuser l'établisse- de transfert
Audio/vidéo admission de conférence
ment de nouvelles communications ainsi que la modification de de données
communications existantes, en fonction de critères non précisés par
la norme. Un service minimal est prévu, dans lequel le gatekeeeper H.245
H.225.0 H.225.0
peut tout simplement autoriser systématiquement toutes les com- RTP/RTCP ctrl média T.120
RAS ctrl appel
ctrl conf.
munications.
De surcroît, le gatekeeper peut servir de « routeur » par lequel UDP TCP
vont transiter toutes les communications d'établissement d'appel et
d'établissement des flux média associés, dans un but de contrôle
IP / IP multicast
strict des communications.
Un gatekeeper est en principe requis dès lors qu'un système Figure 3 – Pile de protocoles H.323
H.323 intègre une ou plusieurs passerelles, en raison des besoins de
traduction d'adresses soulevés par l'interconnexion de plusieurs
types de réseaux.
cesseurs multipoints pour l'échange des médias (lorsque le réseau
sous-jacent dispose de capacités de diffusion, son exploitation est
1.1.4 Contrôleurs multipoints possible en ce qui concerne les flux média ; le ou les processeurs
multipoints peuvent diffuser les données audio, vidéo à tous les ter-
minaux). Une session multipoint peut également être décentralisée,
Un contrôleur multipoint H.323 assure le contrôle d'au mini- auquel cas les terminaux qui en ont la capacité peuvent directement
mum trois terminaux prenant part à une même session de utiliser la diffusion réseau pour transmettre leurs flux media aux
communication. autres terminaux. Par contre, les informations de signalisation et de
contrôle sont toujours échangées en point-à-point entre chaque ter-
Il peut par extension être utilisé pour interconnecter deux termi- minal et le contrôleur multipoint. Des modes de transmission hybri-
naux dans une session point-à-point, si cette dernière est suscepti- des sont enfin possibles, où certains flux (par exemple audio) sont
ble d'évoluer dans le temps en intégrant de nouveaux participants. diffusés et d'autres (flux vidéos) transmis en point-à-point.
Le contrôleur multipoint fournit aux terminaux un service de négo-
ciation de capacités, permettant d'aboutir au choix de capacités de
communication audio, vidéo, qui soient communes à tous les termi- 1.2 Protocoles H.323
naux connectés. Il peut également offrir un contrôle des ressources
de la conférence. Le contrôleur n'est pas chargé du mélange
(mixage) ou de la commutation des informations audio, vidéo et Nous décrivons maintenant plus en détails les divers composants
données téléinformatiques. protocolaires des systèmes H.323. La figure 3 dénote la pile de pro-
tocoles de ces systèmes : les éléments grisés sont définis par les
recommandations du monde H.323, tandis que les éléments laissés
1.1.5 Processeurs multipoints en clair, bien que partie prenante des systèmes H.323, sont soit défi-
nis par d'autres documentations, Requests for Comments (RFC) du
monde Internet et autres recommandations ITU-T, soit non précisés
Un processeur multipoint H.323 est chargé de centraliser le et donc laissés au libre choix de l'implémenteur d'un système parti-
traitement des informations véhiculées par les flux de données culier.
(audio, vidéo, data) dans une conférence multipoint. La recommandation H.225.0 concerne les communications de
signalisation de bas niveau entre des équipements H.323, destinées
Le processeur multipoint peut réaliser des opérations de mixage en règle générale à l'initiation des appels. Elle se scinde en deux
(mélange des flux audio par exemple), de commutation (sélection sous-ensembles qui concernent respectivement :
du flux vidéo retransmis aux participants) ou d'autres traitements — les fonctionnalités d'enregistrement, d'admission et de statut
non précisés. Il opère sous la houlette d'un contrôleur multipoint et (Registration, Admission, Status ou RAS) ;
peut être chargé d'un flux unique ou d'un ensemble de flux. — la signalisation d'appel, dérivée de la recommandation Q.931 du
RNIS.
1.1.6 Unités de contrôle multipoint
1.2.1 H.225.0 RAS
Une unité de contrôle multipoint ou MCU est un équipement Les messages RAS permettent un dialogue entre les équipements
d'extrémité qui fournit la possibilité à trois équipements H.323 d'extrémité (terminaux, passerelles, MCU) et leurs gatekeepers res-
au minimum de communiquer au sein d'une session multipoint. pectifs. Par conséquent, ces messages ne sont pas utilisés dans une
configuration H.323 dépourvue de gatekeeper. Grâce à des échanges
du type requête/réponse, les équipements sont en mesure de
La MCU est constituée d'une part d'un contrôleur multipoint (uni- découvrir dynamiquement l'existence d'un gatekeeper dans leur
que) et d'autre part d'une collection, optionnelle, de processeurs zone, de s'enregistrer auprès de ce gatekeeper, puis de requérir de
multipoints dotés de caractéristiques de traitement variées. Elle celui-ci l'autorisation d'établir un appel H.323. Lors de cette requête,
peut être explicitement appelée lors de l'établissement de la confé- et plus tard pendant le déroulement de l'appel, un équipement peut
rence, ou peut être invoquée de façon transparente par un gatekee- s'adresser à son gatekeeper, par le biais des messages RAS, au sujet
per (par exemple lorsqu'une session point-à-point intègre de d'une ressource partagée, dont la gestion incombe au gatekeeper. Il
nouveaux participants et se transforme en session multipoint). s'agit essentiellement de la bande passante disponible, qui peut être
Une session multipoint peut être centralisée (en étoile), auquel placée sous le contrôle du gatekeeper dans un but de maîtrise de la
cas tous les terminaux communiquent avec la MCU en mode point- qualité de service. Les services de passerelles peuvent également
à-point, c'est-à-dire avec le contrôleur multipoint pour la partie être gérés par le gatekeeper, auquel cas les terminaux souhaitant
signalisation et contrôle de la session et avec un ou plusieurs pro- établir un appel via une passerelle devront au préalable s'adresser à
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leur gatekeeper afin d'obtenir une autorisation d’usage. Par ailleurs, échanges par la même occasion). Dans la majeure partie des cas,
un gatekeeper utilise activement les messages RAS pour s'enquérir cette connexion n'est utilisée que pour l'établissement de l'appel, et
de l'état des composants H.323 dont il a la charge. Il requiert ainsi le peut ensuite être fermée. Elle sera réouverte par l'une ou l'autre des
statut de chaque équipement, pour s'assurer de la disponibilité de extrémités si une fonctionnalité de signalisation est invoquée en
ceux-ci (passerelles) ou détecter des pannes silencieuses. cours d'appel.
Les échanges de messages RAS se caractérisent par une requête
(ReQuest RQ) et une réponse positive (ConFirm CF) ou négative 1.2.3 H.245
(ReJect RJ). Les échanges suivants sont spécifiés par la recomman-
dation H.225.0 : La recommandation H.245 décrit les procédures qui permettent le
— découverte d'un gatekeeper (G) : mise en œuvre par la requête contrôle de la session de communication, en termes de contrôle des
GRQ transmise en multicast dans la zone de rattachement de l'équi- flux media ainsi que de contrôle de conférence dans le cas du multi-
pement, et qui recevra une réponse positive GCF ou négative GRJ ; point. Cette recommandation est exploitée par plusieurs systèmes de
— enregistrement auprès du gatekeeper (Registration R) : communication ITU-T ; de ce fait, son usage au sein d'un système
requête RRQ, réponse positive RCF ou négative RRJ ; pour cet H.323 comporte certaines restrictions (en particulier sur les multiplex
échange, un mécanisme d'obsolescence est possible, qui requiert de flux) et certains ajouts spécifiques à cette norme.
de l'équipement l'envoi périodique de requête RRJ ;
Un canal de contrôle H.245 séparé est établi entre les entités com-
— suppression de cet enregistrement (Unregistration U) : requête
muniquantes après la phase d'établissement d'appel (H.225.0). Les
URQ, réponses positive UCF ou négative URJ ; si la suppression est
messages d'établissement de type Q.931 véhiculent pour ce faire des
initiée par le gatekeeper, l'équipement supprimé n'a pas le droit
informations d'adressage. Ce canal de contrôle H.245 est exploité
d'émettre URJ ;
pour la négociation et l'établissement des flux média. Les fonctionna-
— service de localisation (Location L) : requête LRQ (Location
lités H.245 sont les suivantes :
ReQuest), réponses LCF ou LRJ : la réponse positive véhicule des
informations de localisation sur l'équipement géré : adresses des — détermination de rôle maître/esclave : les équipements utili-
canaux de signalisation, numérotation, extensions... ; sent cette fonctionnalité pour élire un système maître, ce qui permet
— admission, ou autorisation à initier un appel (Admission A) : d'éviter certaines situations de blocage, par exemple lors de l'éta-
requête ARQ, transportant une valeur qui dénote la bande passante blissement de canaux bidirectionnels, ainsi que d'identifier l'équipe-
totale requise, réponses ACF ou ARJ ; la réponse ACF peut modifier ment jouant le rôle de MCU dans une conférence multipoint ;
la valeur demandée ; — échange de capacités d'émission et de réception : les équipe-
— modification de bande passante (Bandwidth B) : requête BRQ, ments exploitent cette fonctionnalité pour décrire à leurs pairs leurs
transportant une valeur qui dénote le nouveau besoin de bande pas- possibilités de codage/décodage en termes d'algorithmes, de paramé-
sante, à la hausse ou à la baisse ; réponse BCF ou BRJ ; si le gate- trage et de formats, en émission et en réception ; cet échange de
keeper est l'instigateur de la modification, l'équipement destinataire capacités permet aux équipements de négocier un ensemble commun
ne peut pas refuser ; de fonctionnalités, et peut avoir lieu à tout moment au cours d'un
— information de statut (Information I) : requête IRQ, réponse appel, ce qui permet la renégociation en cours d'appel ;
IRR ; — contrôle des flux média : ouverture et fermeture de canaux
— message d'erreur XRS (Unknown Message Response) en logiques qui sont des abstractions représentant les media échan-
réponse à une requête inconnue. gés. L'émetteur d'un canal logique doit se conformer aux capacités
Les messages RAS sont transportés par un protocole non fiable de de réception du destinataire, telles que négociées dans la phase pré-
type UDP (User Datagram Protocol) ce qui nécessite la mise en place cédente. Un canal logique audio, vidéo ou de données est toujours
d'un contrôle par numérotation en séquence et d'un mécanisme de de type unidirectionnel, même s'il peut en réalité faire référence à
retransmission des messages perdus. une transmission de données bidirectionnelle (une session RTP) ;
— contrôle de conférence : lors d'une session multipoint, la ges-
tion de la conférence est assurée par des mécanismes H.245 pour
1.2.2 H.225.0 Signalisation d'appel déterminer un ensemble de capacités conjointement supportées par
tous les participants, pour établir le modèle de session (centralisée ou
La signalisation d'appel H.225.0 reprend un sous-ensemble des décentralisée), ainsi que pour fournir un ensemble de fonctions
messages et des procédures qui furent définis pour le RNIS, dans la d'administration de la conférence (contrôle du tour de parole, contrô-
recommandation Q.931. Des informations additionnelles, spécifiques les associés au dirigeant de la conférence etc.).
au monde H.323, sont transportées grâce à des éléments d'informa-
En sus de ces fonctionnalités, H.245 fournit un service d'estima-
tion d'usager (User-User Information Element UUIE).
tion du délai d'aller-retour entre deux équipements, qui permet de
Cette signalisation comprend des requêtes d'établissement plus de vérifier le fonctionnement en continu de ceux-ci.
d'appel, de l'appelant vers l'appelé, des messages intermédiaires
(requête transmise, appelé contacté, etc.), ainsi que les réponses Une clause particulière de la recommandation H.323 définit le
finales retournées à l'appelant (acceptation, rejet, redirection, mécanisme de Fast Connect, ou connexion rapide, afin de réduire le
accompagnés de causes d'erreur). Les divers messages ainsi repris délai d'établissement des flux media. Ce mécanisme prévoit d'adjoin-
de la recommandation Q.931 sont les suivants : dre à une requête d'établissement d'appel SETUP la description de
tous les canaux logiques prévus par l'appelant, en émission comme
— établissement d'appel : SETUP, ALERTING, CONNECT, et de en réception. Cette description constitue une proposition, qui peut
façon optionnelle CALL, PROCEEDING, PROGRESS, SETUP être acceptée ou refusée par l'appelé en fonction de ses capacités
ACKNOWLEDGE ; propres. Dans cette proposition, la description des flux est établie par
— fermeture d'appel : RELEASE COMPLETE ; préférence décroissante. L'appelé choisit dans cette liste un ensem-
— invocation de services H.450 : FACILITY ; ble de flux media qui correspondent à ses possibilités, et retourne son
— autres messages (optionnels) : USER INFORMATION, INFOR- choix dans une structure d'information jointe à un message Q.931 de
MATION, NOTIFY, STATUS INQUIRY. réponse au SETUP (CALL PROCEEDING, ALERTING ou CONNECT).
Les services H.450 sont des services d'appel de plus haut niveau La réception par l'appelant de ce choix est une indication que les
et plus complexes que ceux mis en œuvre dans la signalisation de données des flux media peuvent être transmises, immédiatement
base (transfert d'appel, redirection d'appel, etc.). ou après le traitement du CONNECT du niveau inférieur. Par la suite,
Tous les messages de signalisation d'appel H.225.0 sont transpor- les procédures de traitement H.245 se poursuivent normalement.
tés sur une connexion fiable (de type TCP), ce qui simplifie considé- La version 2 de la recommandation prévoit d'autre part la possibi-
rablement le contrôle d'erreur pour ces échanges (et alourdit ces lité d'utiliser la connexion TCP véhiculant la signalisation d'appel
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(H.225.0) pour transporter les messages H.245 (ce procédé est flux) et la transmission des données audio, vidéo, et/ou téléinformati-
nommé tunneling), ce qui permet de réduire le nombre de con- ques.
nexions TCP utilisées globalement dans une session de communica-
tion ainsi que le délai d'établissement. Lorsqu'un gatekeeper est inclus dans le système, les équipements
terminaux précèdent le premier échange H.325.0 d'un dialogue RAS
avec ce gatekeeper, afin de s'enregistrer et d'obtenir autorisation
1.2.4 RTP et RTCP d'appel et bande passante nécessaire. Si le gatekeeper joue le rôle
de « routeur » pour la signalisation, les messages H.225.0 et/ou
Les données des flux média d'un système H.323 sont transportées H.245 transitent alors par lui, ce qui peut nécessiter éventuellement
par le protocole RTP (Real-time Transport Protocol), défini par la la fermeture et la réouverture d'une tentative d'établissement. Cela
communauté Internet dans le document [5]. Il s'agit d'un protocole se produit par exemple lorsqu'un terminal émet un SETUP vers un
de transport non fiable, dédié aux flux continus de données (audio, autre terminal qui est géré strictement par son gatekeeper. Dans ce
vidéo principalement), et fonctionnant en point-à-point ou en multi- cas, le second terminal répond par un message FACILITY, indiquant
point sur un réseau IP. L'intérêt majeur de RTP réside dans la défini- au premier de clore sa tentative et de se connecter plutôt au gate-
tion de payloads, ou indications de formatage et d'encapsulation keeper pour le joindre.
des données en fonction de leur nature (algorithme et format de
codage utilisé). Les données audio ou vidéo ainsi morcelées sont
ensuite encapsulées dans RTP, et le paquet résultant soumis à UDP 1.3.2 Conférence multipoint
pour transmission dans le réseau. Cette transmission étant non fia-
ble, ces paquets pourront être perdus, déséquencés, dupliqués, ou Une session multipoint est gérée de façon homogène par un MC
simplement retardés. De ce fait, chaque paquet RTP renferme dans (Multipoint Controller), qu'elle ait été prévue à l'avance ou qu'elle
son entête des informations de type numéro de séquence et estam- résulte d'un appel point-à-point élargi à de nouveaux participants :
pille temporelle, permettant au récepteur de détecter une perte ou
un retard trop important, et ainsi de jouer le flux de données à l'arri- — dans le premier cas, le MC est généralement situé dans un équi-
vée. Les estampilles temporelles sont utilisées à la fois pour la syn- pement spécial (MCU ou gatekeeper particulier), chargé de gérer la
chronisation intra-flux, ou détermination des instants de jeu de conférence. Les participants se connectent directement à cette
chaque paquet de données, et la synchronisation inter-flux, qui met entité ;
en jeu les relations temporelles existant entre plusieurs flux (syn- — dans le second cas, le MC est l'équipement désigné par le jeu
chronisation de la voix et du mouvement des lèvres par exemple). des mécanismes d'élection H.245 ; ce MC a la capacité d'inviter de
nouveaux participants (éventuellement redirigés sur lui par les partici-
Par ailleurs certains formats de payloads définis dans le contexte pants déjà présents recevant un appel).
de RTP autorisent l'exploitation de mécanismes évolués de correction
d'erreur par anticipation ou de dissimulation d'erreurs à l'arrivée, qui L'établissement des communications dans un scénario multi-
permettent une transmission correcte d'audio et de vidéo même dans point est analogue au cas point-à-point, en ce qui concerne le niveau
un réseau moyennement chargé où se produisent des pertes de H.225.0 (chaque participant établit un appel avec le MC) ainsi que le
paquets. trafic RAS qui est local à chaque zone. En ce qui concerne les échan-
Ce protocole est accompagné d'un protocole de contrôle, RTCP ges H.245, et dans le cas d'une session décentralisée, le MC est
(Real-time Transport Control Protocol), qui offre des fonctionnalités chargé de distribuer des adresses multicast pour chacun des flux
d'observation des communications RTP par le biais d'échange pério- media, et les terminaux ouvrent des canaux logiques vers le MC en
dique de rapports de transmission (pour les sources) et de réception. utilisant ces adresses multicast (adresses IP de classe D). Dans le cas
Ces rapports véhiculent de façon directe ou indirecte des informa- centralisé, les équipements terminaux négocient leurs canaux logi-
tions statistiques sur les communications, en termes de pertes de ques avec le MC uniquement.
paquets, de délai d'aller-retour, de gigue d'interarrivée des paquets
etc., informations qui permettent aux sources d'adapter dynamique-
ment leur transmission aux conditions régnant dans le réseau. 1.4 Services avancés offerts par H.323
1.3 Fonctionnement d'un système H.323 L'architecture H.323 intègre un certain nombre de fonctionnalités
de contrôle d'appel avancé, par le biais des recommandations
H.450.x. Le mécanisme d'acheminement des messages qui mettent
Dans le but d'expliciter le fonctionnement d'un système H.323, en œuvre ces fonctionnalités prévoit leur intégration dans les messa-
nous étudions brièvement ci-après quelques cas de figure, en ren- ges H.225.0 échangés, en utilisant le message FACILITY
voyant le lecteur intéressé à la recommandation H.323, qui présente lorsqu'aucune information H.225.0 particulière n'est à transmettre.
de manière détaillée un ensemble de scénarios de fonctionnement, en La recommandation H.450.1 présente ce mécanisme ainsi que plu-
point-à-point ou multipoint, avec ou sans gatekeeper, au sein d'une sieurs paramètres génériques, utilisés dans la mise en œuvre des
zone unique ou entre plusieurs zones distinctes, etc. services avances H.450.x. Ces derniers sont :
— service de transfert d'appel, où un usager A, appelé par B, trans-
1.3.1 Appel point-à-point fère l'appel vers un usager C ; applicable que les appels A ↔ B et A
↔ C soient déjà établis ou non (recommandation H.450.2) ;
Le scénario le plus simple est probablement un appel entre deux — services de déviation d'appel : renvois d'appel inconditionnel,
terminaux dépourvus de gatekeepers. Dans ce contexte, aucun trafic sur occupation, sur absence de réponse, transfert d'appel (call
RAS n'est généré, et la communication H.225.0 débute par l'ouver- deflection) avant que l'appel ne soit établi (recommandation
ture d'une connexion TCP sur un port « bien connu » (le port 1720), H.450.3) ;
puis par l'émission d'une requête d'établissement Q.931 SETUP, qui — service de mise en attente du correspondant ; il est possible de
reçoit en première réponse un message ALERTING, indiquant que le lui fournir un message d'attente audio et/ou vidéo (recommandation
destinataire est convié à répondre, suivi d'un message CONNECT. H.450.4) ;
Ce premier échange permet aux entités de définir des ports dynami-
ques utilisés pour la connexion H.245, qui débute alors (à moins que — service complémentaire d'appel en attente (« signal d'appel »,
le mécanisme de Fast Connect n'ait été utilisé) et permet l'ouverture recommandation H.450.6) ;
des flux RTP (par échange d'adresses et de numéros de port pour ces — des services non normalisés, spécifiques à un fabricant.
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v=0
o=martin 2890842807 2890842807 IN IP4 vorace.filiale.com
s=exemple
2.4 MEGACO & IPTEL
e=martin@entreprise.com
c=IN IP4 vorace.filiale.com
m=audio 47920 RTP/AVP 0 1 Jusqu'à présent, la notion de passerelle n'a pas été abordée dans
a=rtpmap:0 PCMU/8000
a=rtpmap:1 PCMA/8000
le contexte SIP. Cette notion est en fait traitée par des groupes de tra-
m=video 0 RTP/AVP 31 vail distincts de MMUSIC, IPTEL, (IP Telephony) et MEGACO (Media
Gateway Control). Nous passons en revue ci-après les différents
Figure 6 – Spécification SDP en retour aspects abordés par ces deux groupes.
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Ce premier mécanisme est complété par deux autres niveaux, 3.2 Points de comparaison
dans la proposition du groupe ENUM. Le premier niveau complé-
mentaire tire parti des enregistrements de type SRV (localisation de
service) dans le DNS pour obtenir de l’information sur les services 3.2.1 Complexité
associés à un domaine. Ces enregistrements contiendront eux-
mêmes une référence à un service d’information externe (par exem-
Sur le plan technique, la différence la plus largement évoquée
ple LDAP, Lightweight Directory Access Protocol), qui constitue ainsi
entre les deux approches concerne leurs complexités relatives. Il
le dernier niveau de la hiérarchie.
faut noter par exemple qu’en terme de volume de documentation,
Puisque dans la proposition, le numéro de téléphone complet est H.323 totalise environ cinq fois plus de pages que l’approche SIP (en
un domaine, il devient possible d’affecter des descriptions de servi- y incluant des normes connexes). En termes opératoires, la com-
ces à chaque numéro intégré dans le DNS. Dans la figure 8, les deux plexité associée à SIP est analogue à celle des technologies du Web
premiers niveaux sont illustrés par deux requêtes DNS. La première (technologie client-serveur), tandis que la complexité de mise en
vise à identifier le serveur de nom susceptible de renfermer les œuvre d’H.323 est celle d’une pile de protocoles (cette complexité
informations de service et la seconde interroge ce serveur au sujet associée à H.323 est particulièrement mise en évidence lors de réu-
d’un service « voicemail ». L’enregistrement SRV permet enfin nions Interop, visant à tester l’interopérabilité des développements
d’interroger un serveur LDAP qui fournira les informations nécessai- entrepris par divers acteurs : les implémentations présentées à cette
res à l’invocation du service, pour ce numéro de téléphone. occasion sont très en retard sur la normalisation). Les messages,
nettement plus variés dans le monde H.323, sont encodés en ASN.1
(Abstract Syntax Notation 1), ce qui ajoute des procédures de traite-
ment assez lourdes en comparaison du traitement des messages
textuels de SIP. Qui plus est, les messages H.323 sont globalement
3. Comparaison H.323/SIP plus gros que leurs équivalents SIP, malgré la perte de place induite
par la syntaxe textuelle de ce dernier. La nécessité ou non de conser-
ver un contexte de communication est aussi un facteur de com-
plexité H.323, avec ses canaux de contrôle utilisant TCP, impose
Outre le fait que la technologie H.323 est actuellement beaucoup essentiellement que chaque équipement conserve un contexte de la
plus répandue que celle de l’IETF, il existe de nombreux points de connexion en cours, ce qui n’est pas le cas de SIP, où chaque tran-
comparaison entre les deux architectures. saction (requête/réponse) est indépendante des autres.
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3.2.2 Flexibilité réductions massives des coûts d’infrastructures. Sur le plan applica-
tif, l’usage d’Internet permet aisément de combiner communica-
Un système de téléphonie Internet, pensé pour un déploiement tions vocales et autres modes de communication, synchrones ou
mondial et l’émergence d’applications non encore envisagées, se non : les navigateurs World Wide Web peuvent ainsi s’interfacer aux
doit être flexible afin de suivre les évolutions probables des besoins. applications de téléphonie pour permettre à un usager d’initier une
L’évolution de H.323 passe par la définition de nouvelles versions communication simplement en cliquant sur un hyperlien particulier
de la norme, ajoutant des fonctionnalités supplémentaires, offrant (appel d’un agent commercial pour un complément d’information
des procédures simplifiant la signalisation, etc., tout en respectant ou une commande par exemple). Les applications partagées, de
la compatibilité ascendante (une nouvelle version est compatible type travail coopératif, peuvent inclure des mécanismes similaires
avec les versions antérieures). permettant une synchronisation à géométrie variable de l’exécution
des tâches. Les applicatifs destinés à la surveillance en général
H.323 autorise l’intégration d’extensions propriétaires, grâce à (monitoring) seront susceptibles de joindre un opérateur humain en
des champs « paramètre non standard » insérés dans la syntaxe cas de besoin. L’ordinateur individuel (éventuellement réduit à un
ASN.1, identifiés par un code de fabricant suivi du paramètre opa- produit nomade) pourra constituer, de par ses potentialités en terme
que qu’il souhaite ajouter. Ces extensions sont ainsi limitées aux d’interface homme-machine, le point central du réseau de commu-
endroits dans la syntaxe ASN.1 où elles ont été prévues et la con- nications tissé par tout un chacun, filtrant les appels en leur assi-
trainte de compatibilité ascendante ne permet pas de modifier cette gnant une priorité (fonction de l’appelant, du sujet, de la localisation
syntaxe. Cela peut être problématique lorsque, par exemple, une géographique, ou tout autre critère...), les routant vers une messa-
nouvelle valeur pour un paramètre existant est souhaitée, et gerie texte, vocale ou vidéo, initiant des sessions de conférence à la
qu’aucun champ d’extension propriétaire n’est disponible. Par demande, invoquant un serveur de contenu, etc.
ailleurs, l’opacité de ces champs limite considérablement les possi-
bilités d’interopération entre équipements hétérogènes. L’approche L’émergence et le succès de cet ensemble d’applications futures
de l’IETF est différente et passe par l’ajout de types de champs d’en- requiert vraisemblablement de l’Internet qu’il évolue selon plu-
têtes dans les messages. Le comportement par défaut étant d’igno- sieurs axes [2]. En premier lieu, la qualité globale, perçue par l’usa-
rer un en-tête non reconnu, la compatibilité ascendante est automa- ger, des services de communication, doit tendre vers les standards
tiquement préservée. Ces nouveaux en-têtes doivent être avalisés actuels de l’industrie téléphonique. Qualité perceptuelle du son, qui
par l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority), ce qui procure découle du débit disponible et de ses variations, du taux d’erreurs
aux fabricants une moins grande liberté de manœuvre, mais permet subi par la transmission, du délai d’acheminement des paquets de
l’interopérabilité. données. Qualité au sens plus large aussi, englobant les notions de
disponibilité, de probabilité d’interruption d’une communication en
cours et de rejet ou de non aboutissement d’une requête d’établis-
3.3 Services sement de connexion, délai d’établissement, facilité d’adressage et
services d’annuaires associés, ou encore capacité du système à
trouver un correspondant sur le réseau s’il y est raccordé. Nombre
Les services de téléphonie avancés offerts par H.323 et SIP sont de ces critères sont du ressort de l’opérateur applicatif, mais cer-
analogues, quoique plus complets dans le cadre H.450.x (l’ajout de tains peuvent bénéficier de l’adjonction à l’Internet actuel de méca-
nouveaux service est constant dans les deux communautés, il est nismes gérant la qualité de service au niveau réseau de paquets
donc difficile d’opérer une comparaison). Sur le plan de l’échange et (différentiation de services par exemple). La tarification de ce ser-
de la négociation de capacités, les fonctionnalités apportées par vice amélioré est également à mettre en place, puisqu’elle consti-
H.323 sont nettement plus riches, grâce aux mécanismes de H.245, tuera vraisemblablement l’élément régulateur de la fourniture de
plus aboutis que le simple usage de SDP. qualité de service. L’accroissement de la fiabilité de certains équipe-
Le contrôle d’appel par un tiers (usager A établissant et contrôlant ments dans le réseau peut aussi répondre à certains critères. Sur un
une communication entre deux usagers B et C) n’est disponible que plan différent, il faut noter que de nombreuses applications de com-
dans l’approche SIP. munication interpersonnelle requièrent de l’usager qu’il soit joigna-
Enfin, sur le plan de la qualité de service des flux audiovisuels ble, c’est-à-dire connecté au réseau et susceptible de prendre un
échangés, les deux approches font référence à des mécanismes appel, à tout instant. À l’heure actuelle, de nombreux usagers
externes, tels que RSVP. Notons que la version 3 de H.323, non d’Internet, utilisant un accès tarifé à la durée, ne rentrent pas dans
encore finalisée, prévoit la négociation de paramètres de qualité de cette description, et il faut envisager une évolution des modalités
service lors de l’établissement d’appel. Cette négociation qui n’est d’accès au réseau de paquets (accès forfaitaire illimité dans le
pour l’instant pas prévue dans SIP pourrait être mise en œuvre au temps).
moyen de SDP.
Les normes doivent elles aussi évoluer, pour intégrer des fonc-
tionnalités plus élaborées et s’ouvrir, en terme d’interopérabilité.
Dans le monde H.323, de nombreux axes sont actuellement à
4. Enjeux de la téléphonie l’étude ; citons le développement de protocoles pour l’interaction de
gatekeepers, intra ou inter-domaines, l’usage des technologies
Internet H.323 dans les backbones ou cœurs de réseaux téléphoniques,
l’intégration de procédures pour le contrôle d’équipement à dis-
tance (pilotage d’une caméra, prise de contrôle d’une application...),
Le domaine encore jeune de la téléphonie Internet reçoit une l’adjonction de transfert de document de type fax, ou encore la con-
attention considérable de la part de nombreux acteurs du secteur ception de Management Information Bases (MIB) dédiées aux pro-
des télécommunications. Le fait n’est pas surprenant dans la tocoles et aux systèmes H.323, et permettant leur administration à
mesure où ce domaine est considéré comme précurseur de nouvel- l’aide d’outils standards de gestion de réseau. Côté SIP, les dévelop-
les modalités de communications interpersonnelles assistées par pements les plus intenses concernent la notion de passerelle, avec
ordinateurs. Dans ce contexte, l’Internet constitue le medium le plus MEGACO et IPTEL. L’aspect tarification est aussi à l’étude, de même
naturel, car, réseau unique véhiculant tous types de données, il que le transport de la signalisation du réseau téléphonique com-
répond au souci d’intégration de services et offre l’opportunité de muté par un réseau IP (backbone IP).
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