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Traitements de surface des métaux

Étamage par immersion


par Joseph ENDLÉ †
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure d’Électrochimie
et d’Électrométallurgie de Grenoble
Licencié ès Sciences Physiques
Ingénieur de Recherche au Centre de Recherches du Fer-Blanc
et Philippe AUBRUN
Ingénieur Chimiste de l’École Supérieure de Physique
et Chimie Industrielles de la Ville de Paris
Docteur ès Sciences Physiques
Directeur Technique au Centre de Recherches du Fer-Blanc, Sous-Directeur à Sollac

1. Présentation générale............................................................................. M 1 528 - 2


1.1 Caractéristiques des revêtements obtenus ............................................... — 2
1.2 Avantages de l’étamage par immersion.................................................... — 2
2. Technique de l’étamage par immersion ............................................ — 2
2.1 Dégraissage.................................................................................................. — 2
2.2 Décapage...................................................................................................... — 2
2.2.1 Décapage des métaux ferreux........................................................... — 2
2.2.2 Décapage des métaux cuivreux ........................................................ — 3
2.3 Fluxage et étamage ..................................................................................... — 3
2.3.1 Fluxage ................................................................................................ — 3
2.3.2 Étamage............................................................................................... — 3
2.4 Finition.......................................................................................................... — 4
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 1 528

’étamage par immersion, ou au trempé, est un procédé très ancien utilisé


L pour recouvrir des métaux. Ce procédé, d’une application très simple à cause
du bas point de fusion de l’étain (232 oC), est cependant de plus en plus délaissé
au profit de l’étamage électrolytique (article Aciers pour emballage [M 7 960]
dans ce traité) qui permet de mieux adapter l’épaisseur du revêtement à l’usage
envisagé.
L’emploi de l’étamage au trempé se justifie encore grâce à la grande qualité
des revêtements que l’on peut obtenir avec un équipement très simple ne néces-
sitant que peu de frais d’investissement.
Les revêtements d’étain résistent bien aux acides organiques des milieux
alimentaires et, comme les sels d’étain ne sont pas toxiques, l’étamage est parti-
culièrement indiqué pour la protection des métaux dans les industries alimen-
taires. Ces revêtements possèdent, en outre, une assez bonne résistance à la
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corrosion atmosphérique.
Les revêtements d’étain facilitent l’assemblage par soudure aux alliages étain-
plomb, ce qui justifie leur emploi avant soudage ou avant application d’alliages
antifriction.
M 1 528

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TRAITEMENTS DE SURFACE DES MÉTAUX __________________________________________________________________________________________________

1. Présentation générale À noter, dès maintenant, étant donné que l’étamage se fait dans
un bain de métal fondu, que les problèmes de pollution concernent
essentiellement les opérations de préparation de surface. Ces pro-
1.1 Caractéristiques blèmes, étant envisagés dans l’article Préparation des surfaces.
Introduction [M 1 435] dans ce traité, ne seront pas développés ici.
des revêtements obtenus
Les revêtements obtenus par étamage au trempé comprennent,
en partant de la surface du métal à revêtir, une couche de combi- 2.1 Dégraissage
naison intermétallique et une couche d’étain. L’épaisseur de la
couche intermétallique demeure faible devant celle de la couche Le dégraissage est effectué par un solvant organique tel que le
d’étain. trichloréthylène (article Dégraissage [M 1 450] dans ce traité). Il doit
être suivi d’un dégraissage en bain alcalin, au trempé ou, mieux,
L’étamage au trempé ne peut être appliqué qu’aux aciers extra- sous une électrolyse rendant la pièce cathodique. En absence d’élec-
doux et doux (contenant peu d’éléments d’alliage), au cuivre, à la trolyse, on tire souvent parti de l’agitation du solvant ou de la lessive
plupart des alliages de cuivre (laiton et bronze par exemple) et à la alcaline par des ultrasons (20 ou 40 kHz).
fonte. Certains aciers et bronzes spéciaux (bronzes d’aluminium), le
zinc et ceux de ses alliages qui ont une forte teneur en zinc, ne Il est souvent utile, pour faciliter le dégraissage, de veiller à n’uti-
peuvent être étamés par ce procédé, sauf s’ils ont été préalablement liser, pour l’emboutissage des pièces, que des lubrifiants aisément
revêtus d’une mince couche de nickel électrolytique. solubles, tels que des savons, pour éviter toute difficulté au moment
de l’étamage.
À l’interface entre le substrat et l’étain se forment des combi-
naisons intermétalliques ; sur les métaux ferreux, celles-ci ont pour Un autre procédé (que l’on applique aussi dans la galvanisation)
formule FeSn2 et, sur les métaux cuivreux, Cu6Sn5 et Cu3Sn. consiste à faire brûler les matières grasses retenues sur la surface
Nota : en effet, on peut observer que les températures (de l’ordre de 300 oC) et les courts des pièces par un chauffage à température élevée, généralement
temps de séjour ne permettent que la formation du composé voisin de l’étain pur dans le supérieure à 550 oC, mais il est souvent nécessaire d’atteindre 800
diagramme d’équilibre correspondant (article Diagrammes d’équilibre. Alliages binaires à 950 oC pour débarrasser la pièce de tout résidu charbonneux :
[M 70] dans ce traité). Dans le cas du fer, on n’a jamais trouvé d’autre composé que FeSn2 .
c’est le procédé dénommé brûlage.
Quand l’étamage a été convenablement réalisé, une couche Nota : les opérations de dégraissage et de brûlage avant étamage au trempé sont décrites
continue de combinaison couvre le métal de base. Dans le cas d’une dans Tin and its alloys, chapitre VI [1] et Practical hot-tinning [2]. Le lecteur trouvera éga-
mauvaise préparation de la pièce, la couche de combinaison est lement des informations dans l’article Dégraissage [M 1 450] de la rubrique Traitements de
surface de ce traité.
discontinue et la couche d’étain aussi, car ce dernier ne mouille pas
le métal si cette couche intermédiaire ne s’est pas formée.
L’épaisseur moyenne du revêtement habituellement obtenu par
étamage au trempé est de 7,5 à 40 µm. Avec des installations 2.2 Décapage
modernes, munies de centrifugeuses à grande vitesse, il est possible,
Nota : le lecteur pourra consulter l’article Préparation des surfaces. Introduction
dans le cas de petits objets, d’abaisser l’épaisseur à 2,5 µm. Les [M 1 435] dans ce traité.
dépôts plus minces ou plus épais sont obtenus par voie électro-
chimique (article Aciers pour emballage [M 7 960] dans ce traité). On utilise une grande variété d’acides et de mélanges d’acides,
parmi lesquels on peut retenir ceux indiqués dans les paragraphes
suivants.

1.2 Avantages de l’étamage


par immersion 2.2.1 Décapage des métaux ferreux

L’étamage par immersion donne directement, sans nécessité On emploie le plus souvent des solutions aqueuses d’acide
d’avivage, des revêtements brillants très plaisants, ce qui n’est pas chlorhydrique ou d’acide sulfurique.
le cas avec certains procédés électrochimiques. Ces revêtements
possèdent tous, entre l’étain et le substrat, une couche de combi- 2.2.1.1 Acide chlorhydrique
naison qui accroît la résistance à la corrosion du revêtement et qui
assure au revêtement ainsi qu’à ses soudures une excellente adhé- Cet acide est le plus employé pour le décapage avant étamage,
rence. Les revêtements électrochimiques, au contraire, ne possèdent en raison de son efficacité même à température ambiante. Vers
pas de couche de combinaison ; pour faire apparaître cette couche, 20 oC, avec un bain composé de deux volumes d’acide chlorhydrique
il est nécessaire de refondre ultérieurement le revêtement d’étain. concentré et d’un volume d’eau, le décapage d’une pièce d’acier non
calaminé requiert 15 à 30 min. Si l’on désire toutefois obtenir un
décapage plus rapide, on peut maintenir le bain vers 35 à 40 oC.
La composition des bains utilisables, leur dosage ainsi que le main-
2. Technique de l’étamage tien de leurs caractéristiques (régénération) sont décrits dans l’article
Préparation des surfaces. Introduction [M 1 435] de ce traité.
par immersion À noter seulement que, suivant l’état des pièces, la durée du
décapage peut varier de quelques minutes à plusieurs heures et qu’il
Habituellement, la pièce à étamer est immergée dans un bain est souvent préférable de prolonger le décapage au-delà du temps
d’étain fondu. Dans certains cas particuliers, lorsque, par exemple, nécessaire à l’enlèvement des oxydes, afin de produire une légère
la pièce à étamer est trop grande, l’étain liquide est étalé sur la pièce gravure de la surface, qui facilitera l’étamage.
chaude par frottement : c’est le procédé au tampon. On peut, de la
même façon, pratiquer un étamage sélectif de certaines surfaces [2]. 2.2.1.2 Acide sulfurique
Dans le cas le plus fréquent du procédé par immersion, la pièce Comme pour l’acide chlorhydrique (§ 2.2.1.1), les conditions
à étamer est soigneusement dégraissée, puis décapée. On lui d’emploi de cet acide sont détaillées dans l’article Préparation des
applique ensuite un flux décapant et on l’immerge dans le bain surfaces. Introduction [M 1 435] de ce traité.
d’étain fondu. Après quelques secondes d’immersion, la pièce est
retirée du bain, puis égouttée et laissée refroidir.

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Dans ces bains, composés souvent de 2 à 10 % en volume d’acide Les flux en solution aqueuse utilisés habituellement dans l’éta-
sulfurique (d = 1,84) dans l’eau, et utilisés à des températures supé- mage au trempé sont généralement des solutions de chlorure de
rieures à 70 oC, le plus souvent entre 80 à 85 oC, les pièces relati- zinc, additionnées d’autres chlorures et légèrement acidifiées.
vement propres doivent rester 30 s à 2 min et les pièces très oxydées Nota : ces additions sont nécessitées par le fait que les solutions de chlorure de zinc seul
pas plus de 15 min. Pour éviter une trop forte gravure des pièces, s’hydrolysent trop rapidement et précipitent.
et concomitamment diminuer la consommation d’acide, il y a lieu, ■ Les principales formules utilisées pour le fer et les aciers sont les
pour le décapage des aciers, d’ajouter aux bains acides des inhi- suivantes :
biteurs (article Préparation des surfaces. Introduction [M 1 435] de
ce traité) dont le dosage est fixé par le fournisseur. — Chlorure de zinc ..................................................................... 5 kg
chlorure d’ammonium........................................................ 0,5 kg
2.2.1.3 Cas particulier des aciers s’étamant difficilement acide chlorhydrique ........................................... jusqu’à 250 cm3
eau ............................................................................................ 10 l
Certaines pièces, dont la surface est fortement contaminée par des — Chlorure de zinc .................................................................. 2,5 kg
matières étrangères, restent, malgré les décapages chlorhydrique ou chlorure d’ammonium.....................................................0,250 kg
sulfurique, difficiles à étamer. On fait alors faire suivre ces décapages eau ............................................................................................ 10 l
chlorhydrique ou sulfurique par une attaque brève dans de l’acide
nitrique à 10 ou à 25 % (en volume), à 25 oC ; ensuite, on immerge on ajoute un peu d’acide chlorhydrique pour éviter une forte préci-
dans de l’acide chlorhydrique dilué et on rince à l’eau. Cette attaque pitation d’oxychlorure de zinc.
dans l’acide nitrique dilué dure de 10 s à 1 min ; elle doit être effec- — Formule recommandée par International Tin Research Institute
tuée dans un lieu bien ventilé. pour l’acier et la fonte :
À la place des emplois successifs de solutions d’acides chlor- chlorure de zinc.................................................................. 2,4 kg
hydrique, sulfurique et nitrique, il est possible d’utiliser, entre 25 chlorure de sodium ........................................................... 0,6 kg
et 40 oC, un bain où ces trois acides sont mélangés avec des pro- chlorure d’ammonium....................................................... 0,3 kg
portions respectives en volume de 0,25, de 12 et de 3 %. Le contrôle acide chlorhydrique ................................................60 à 125 cm3
d’un tel bain est toutefois délicat. eau ........................................................................................... 10 l
On signale aussi l’usage de bains sulfuriques (5 % en volume) addi- on peut ajouter 0,25 % d’un agent mouillant (à base d’alkylsulfonates
tionnés de sulfate ferrique (7 % en masse) vers 60 à 70 oC. Ils par exemple). Ce flux ne se solidifie pas sur le bain et ne produit pas
réduisent le risque de chargement de l’acier en hydrogène fragilisant. trop de fumées.
Les bains correspondant à ces différentes formules, n’ayant pas
2.2.1.4 Cas particulier de la fonte malléable besoin d’être chauffés, sont utilisés en bacs de grès.
L’étamage de la fonte malléable est souvent difficile à cause de Nota : les bacs de fer ne peuvent convenir car ils sont attaqués, et le chlorure de fer
contamine le flux, ce qui conduit à la formation de mattes, formées d’oxydes et de FeSn2
la présence de graphite et de silicium. Le meilleur décapage avant dans le bain d’étamage.
étamage consiste à utiliser une solution froide à 5 % en volume
— Flux à base de matières organiques : dans certains cas, on
d’acide fluorhydrique et 5 % en volume d’acide sulfurique. La durée
peut craindre que la pièce retienne des traces de chlorure de zinc
du décapage ne doit pas dépasser 2 min.
après étamage, qui peuvent provoquer de la corrosion. On emploie
L’emploi d’un flux convenable (§ 2.3.1) permet d’éviter ce déca- alors des flux organiques, tels que la résine (riche en colophane)
page. ou l’acide oléique purs.
■ Flux pour fonte malléable : pour éviter le décapage fluorhydrique
2.2.2 Décapage des métaux cuivreux de la fonte malléable, on peut commencer par nettoyer la pièce par
des abrasifs, puis on l’immerge dans un flux fondu composé de
3,5 parties de chlorure de zinc et 1 partie de chlorure de sodium (en
On emploie généralement l’acide sulfurique dilué ou l’acide
masse).
nitrique dilué.
Le bac qui contient le flux défini ci-dessus, fondu et maintenu vers
Pour les conditions d’utilisation de ces solutions, le lecteur se
300 à 350 oC, peut être en métal Monel ou en alliage nickel-chrome.
reportera à l’article Préparation des surfaces. Introduction [M 1 435]
de ce traité. La pièce est immergée dans ce bain pendant 1 à 2 min, c’est-à-dire
Nota : pour une information plus détaillée sur le décapage, le lecteur peut également 20 à 40 s de plus que ce qui est nécessaire pour que les sels figés
consulter [1] au chapitre VI et [2]. sur la surface de la pièce soient de nouveau fondus. La pièce est
aussitôt transférée dans le bain d’étain fondu.
■ Flux pour cuivre : les flux sont les mêmes que pour l’acier mais,
2.3 Fluxage et étamage dans bien des cas, on préfère des flux moins corrosifs. On sèche
alors la pièce après rinçage et on l’introduit dans un bain d’huile de
palme ou d’acide oléique.
Ainsi qu’il a été signalé au paragraphe 1.1, il est nécessaire de Pour toute information complémentaire sur le fluxage, se reporter,
développer une combinaison intermédiaire entre l’étain et le substrat dans ce traité, à l’article Galvanisation à chaud [M 1 534] ou aux
pour assurer un dépôt continu et lisse d’étain. Aussi fait-on précéder références bibliographiques [1] [2].
l’étamage proprement dit d’un fluxage, et retrouve-t-on générale-
ment une couche de flux à la surface du bain d’étain fondu.
2.3.2 Étamage
2.3.1 Fluxage
On introduit la pièce fluxée et humide dans un bain d’étain fondu
puis éventuellement dans un second si les impératifs de qualité le
Le fluxage consiste à soumettre la pièce à étamer à un milieu nécessitent. Chacun de ces bains est recouvert d’une couche d’un
corrosif dont l’action facilitera et accélérera la réaction entre l’étain des flux indiqués plus haut. Le flux minéral contiendra assez d’eau
liquide et le métal de base de la pièce pour développer une mince pour montrer une douce ébullition : quand cela deviendra néces-
couche de composé intermétallique entre l’étain et le métal de saire, on procédera à sa réhydratation, opération délicate que l’on
base. fait par pulvérisation.

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2.3.2.1 Bain d’étain dans un four après l’avoir enduite de flux pour éviter l’oxydation.
En effet, le cuivre réagit très rapidement avec l’étain, il est donc
Le bain d’étain fondu est contenu dans une cuve ou creuset dont
important de ne laisser la pièce que peu de temps pour ne pas
les dimensions dépendent des pièces à étamer. On compte géné-
contaminer le bain qui, en se chargeant de cuivre, deviendrait pâteux.
ralement que, la pièce étant plongée au milieu de la cuve, il doit rester
tout autour un espace libre de 15 cm pour permettre les mani-
pulations. Le creuset est, en général, en acier doux soudé ou en fonte. 2.3.2.3 Conduite de l’opération
L’attaque de ces matériaux par l’étain est lente, surtout si l’on évite La pièce de fer ou de cuivre, décapée, rincée, est introduite dans
les surchauffes locales : en effet, les points chauds provoquent la bain de flux, puis prise par des pinces et plongée immédiatement
toujours une attaque locale avec enrichissement inutile du bain en dans le bain d’étain à travers la couche surnageante de flux de
fer et précipitation de cristallites de FeSn2 qui risquent de contaminer couverture. On laisse la pièce le temps juste nécessaire pour qu’il
le revêtement de la pièce étamée en lui donnant un aspect rugueux n’y ait plus d’étain figé dessus (aspect rugueux), et on la retire après
dit grêlé. avoir écarté avec une raclette de bois ou d’amiante le flux de
Nota : si l’on utilise un chauffage par brûleurs, il faut veiller à ce que celui-ci se fasse sur- couverture à l’endroit où l’on doit sortir la pièce. Cette dernière est
tout sur les côtés plutôt que sur le fond. Dans ce dernier cas, il arrive, en effet, lors du
réchauffage du creuset que l’étain fonde à la partie inférieure, alors que la surface est encore
égouttée en lui imprimant quelques secousses. Ces manipulations
solide ; il se produit alors une forte pression d’étain liquide sous la surface et finalement la demandent un peu de dextérité de la part de l’opérateur ; l’aspect
surface crève en un point et laisse échapper un jet d’étain qui peut être très dangereux pour final dépend beaucoup de son habileté.
les opérateurs.
Lorsqu’on tient à obtenir un aspect particulièrement brillant, la
Pour éviter l’oxydation de la surface du bain, celui-ci est recou- pièce étamée dans le premier bain d’étain est immédiatement trans-
vert d’une mince couche de flux composé de 3,5 parties en masse férée dans un deuxième bain d’étain recouvert d’une mince couche
de chlorure de zinc et de 1 partie en masse de chlorure de sodium ; d’huile qui, la plupart du temps, ne recouvre que les 2/3 de la surface
on place ce flux sur le bain au début de l’opération. Les apports de du bain. L’huile utilisée est de l’huile de palme ou du suif. La tem-
flux par les pièces, au sortir du bain de fluxage, suffisent ensuite à pérature de ce deuxième bain peut être inférieure à celle du premier
entretenir cette couche. puisque la pièce est encore très chaude quand on l’immerge ; en
général, on adopte 250 oC.
2.3.2.2 Température du bain L’égouttage de très petites pièces peut être assuré en montant les
Cette température doit être contrôlée (les limites peuvent être pièces sur un tourniquet avant leur immersion dans le bain d’étain
de ± 5 oC, mais dépendent beaucoup de la masse des pièces à et en les faisant tourner juste à leur sortie.
étamer) si l’on désire obtenir un aspect convenable du revêtement Nota : pour une information plus détaillée, le lecteur peut consulter [4], chapitre VI et
et ne pas produire une quantité excessive de mattes (oxyde + FeSn2). [2].
Cette température doit être suffisante (280 à 300 oC) pour réchauffer
la pièce assez rapidement afin d’obtenir rapidement son étamage.
Il ne doit pas se produire une solidification d’une quantité importante
d’étain sur la pièce. Ce résultat peut être obtenu par la température
2.4 Finition
judicieuse du bain, mais, mieux encore, par l’emploi d’un volume
de bain suffisant. La température ne doit pas être trop élevée (par
À la sortie du bain d’étain, les pièces sont refroidies soit à l’air
exemple ne pas excéder 350 oC) pour éviter une scorification du flux
libre, soit par immersion dans l’eau ou dans de l’huile fluide. Les
sur la surface du bain. Une température trop élevée provoque aussi
traces de flux sont enlevées par rinçage dans de l’eau contenant 1 %
une oxydation du revêtement d’étain, qui lui donne une teinte jaune.
en volume d’acide chlorhydrique, ou par un léger traitement catho-
Pour des pièces d’acier de dimensions moyennes, la tempéra- dique dans une solution aqueuse contenant 1 % en masse de car-
ture de 300 oC convient bien. bonate de sodium. Les pièces étamées en deux bains sortant du
Pour les pièces de cuivre ou de laiton, la température du bain doit deuxième bain recouvertes d’une couche d’huile, sont essuyées dans
être maintenue aux environs de 250 à 260 oC. Si la pièce est très de la sciure de bois, de la farine de bois ou encore du son.
massive, il convient de la préchauffer en bain d’huile de palme ou

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O
Références bibliographiques
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THWAITES (C.J.). – Practical hot-tinning.
édition française Manuel du fer-blanc.
Centre Information Étain et International
Tin Research Institute.
the thickness of tin coatings (Détermination
de l’épaisseur des revêtements d’étain).
Centre Information Étain et International Tin
R
International Tin Research Institute. [4] ROCQUET (P.). – Flux inclusions in hot Research Institute.
dipped tin coatings (Inclusions de flux dans
les revêtements d’étain au trempé à chaud).
8 p., 16 fig., bibl. (8 réf.), International Tin
Research Institute (1938). P
L
Organismes
France
U
Syndicat National des Fabricants d’Articles Galvanisés et Étamés.
Belgique
S
Centre d’Information de l’Étain.
Grande-Bretagne
International Tin Research Institute.
1 - 1989
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