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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA
RECHERCE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)
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SECTEUR INDUSTRIEL
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DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE ET ENERGETIQUE
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Filière : GMP 5

MATIERE : Corrosion

Thème : ETUDE DU MECANISME REGISSANT LA


CORROSION INTERGRANULAIRE

Réalisé par : Sous la supervision de :

AMEODJRANA Eden Dr APOVO Berléo

Année académique : 2023-2024


TABLE DES MATIERES
Introduction ............................................................................................................... 1
I. Définition et généralités sur la corrosion ......................................................... 1
A. Définition .......................................................................................................... 1
B. Généralités ......................................................................................................... 2
II. Corrosion intergranulaire ..................................................................................... 2
A. Définition .......................................................................................................... 2
B. Causes et manifestations ................................................................................... 3
C. Aspects de la corrosion intergranulaire ............................................................. 5
D. Facteurs influençant la corrosion intergranulaire ............................................. 6
E. Moyens de luttes contre la corrosion intergranulaire ........................................ 7
Conclusion................................................................................................................. 7
Références Bibliographiques .................................................................................... 7

i
Introduction
L’importance considérable de la corrosion dans la vie quotidienne (domestique ou
industrielle) n’est plus à démontrer. En effet, ce phénomène touche pratiquement
toutes les réalisations de l’ingénieur, des plus grandes au plus petites : production de
l’énergie, construction, transport, secteur médical, l’électronique, etc.

Dans les pays industrialisés les conséquences de la corrosion ne résident pas


seulement dans le coût économique (gaspillage de matière première, énergie et
temps) mais également dans les accidents que peut provoquer (sécurité public en
jeu) ainsi que le mauvais impact sur l’environnement. Ce présent travail parlera du
mécanisme de corrosion intergranulaire.

I. Définition et généralités sur la corrosion

A. Définition

Du point de vue étymologique, le terme « corrosion » vient du mot latin « corrodere


» qui signifie ronger. Selon les différentes littératures, la corrosion correspond :
• à une destruction ou détérioration des métaux par les agents chimiques qui les
environnent ;
• à un retour des matériaux et alliages à leur état naturel de minerais (processus
inverse de la métallurgie extractive) ;
• à l'attaque destructive d'un métal par réaction chimique ou électrochimique
avec son environnement.

Nous pouvons alors simplement définir la corrosion comme étant le phénomène


implicite de la dégradation d’un matériau. Mais il est important de la distingué de
l’érosion qui résulte d’un effet purement mécanique.

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B. Généralités

La corrosion est le phénomène de dégradation le plus répandu dans les unités de


procédés. Elle est à l’origine des défaillances d’équipements sous pression. On
estime que la corrosion détruit un quart de la production annuelle mondiale d’acier,
ce qui représente environ 150 millions de tonnes par an ou encore cinq tonnes par
seconde [1]. Or la corrosion ne se limite pas à l’acier, mais affecte tous les métaux
ainsi que les polymères et céramiques. Elle résulte d’interactions chimiques et/ou
physiques entre le matériau et son environnement. La figure ci-contre résume
l’ensemble des facteurs qui influencent la corrosion

Figure 1: Les grands facteurs de la corrosion [2]

II. Corrosion intergranulaire

A. Définition

Les métaux et alliages sont généralement constitués de grains, limités entre


eux par des interfaces appelés « Joints de grains » en effet, L’atome est formé d’un
noyau et d’un nuage d’électrons ; le noyau comprend les neutrons et les protons. La

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maille est un motif d’ions (atomes chargés électriquement). L’ensemble des mailles
de même orientation constitue le grain. Les métaux sont formés de grains dont la
forme est polygonale. Cette structure cristalline est à l’origine de leurs propriétés.

La corrosion intergranulaire correspond à une dissolution préférentielle des


zones d'émergence des joints de ces grains à la surface des matériaux mis en présence
de milieux agressifs. Les milieux susceptibles d'entraîner l'attaque intergranulaire
sont très variés : gaz, solutions, sels fondus, métaux liquides. Appelée parfois
corrosion intercristalline dans d’autres littératures, la corrosion intergranulaire est
aussi considérée comme une attaque sélective aux joints de grains, par suite
d’hétérogénéités locales : appauvrissement de l’un des constituants ou au contraire,
enrichissement par suite de précipitation lors d’un traitement thermique par exemple.
Il a alors création de piles locales avec dissolution des zones anodiques.

B. Causes et manifestations

Les phénomènes observés ont plusieurs origines. La précipitation de phases


étrangères au voisinage des joints de grains peut entraîner, suivant la nature de
l'environnement agressif, la dissolution préférentielle des précipités ou des zones
voisines des précipités appauvries en un élément constituant la matrice. La corrosion
intergranulaire est due à la présence d’impuretés dans le joint de grain et à
l’enrichissement ou à l’épuisement de l’un des constituants de l’alliage dans la zone
proche du joint. Le cas le plus fréquemment rencontré est celui des aciers
inoxydables austénitiques. Ces alliages, exposés à des températures comprises dans
le domaine 400°C – 900°C [1], sont le siège d’une précipitation intercristalline de
carbures de Chrome. L’incursion dans ce domaine de température peut être due soit:

• à la température de service ;
• à une opération de soudage ;

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• à un traitement thermique mal conduit dans le domaine de sensibilisation
(refroidissement trop lent par exemple).

La précipitation de carbure riche en Chrome entraîne de part et d’autre du joint de


grain une véritable « déchromisation » de l’alliage (teneur en Chrome peut chutée
en-dessous de 13%) [1]. ces zones deviennent alors anodiques par rapport au reste
de la structure. Notons aussi que le maintien des inox austénitiques dans la zone
500800°C provoque la corrosion intergranulaire par précipitation de Cr23C6 [4].

Comme son nom l'indique, cette forme de corrosion se manifeste par une
attaque localisée aux joints de grains du matériau. Ces derniers en effet constituent
des zones désordonnées par rapport au réseau cristallographique plus régulier des
grains. Ils contiennent de ce fait de nombreux défauts de structure (lacunes,
dislocations) favorables à la précipitation de phases intermétalliques ou de composés
métalliques tels que les carbures, ainsi qu'à la ségrégation d'impuretés en solution
solide. Cette forme de corrosion qui peut conduire à la ruine d'une installation avec
une perte de matière relativement faible est souvent difficile à détecter par un examen
non destructif. Elle peut survenir dans les alliages d'aluminium, associée à la
formation d'intermétalliques comme Al3Mg2 ou CuAl2 [5] et s'explique alors par
un effet de couplage galvanique ou d'appauvrissement en cuivre.

Figure 2 : Corrosion intergranulaire d’un inox par HCl [5]


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C. Aspects de la corrosion intergranulaire

 Aciers inoxydables austénitiques


Le cas le plus fréquent de corrosion intergranulaire pour ces aciers est consécutif à
un traitement thermique à température moyenne (600 à 700° C) [5] pouvant être dû
à une opération de soudage et qui provoque une précipitation de carbures de chrome
Cr23C6 aux joints de grains. Cette précipitation entraîne dans son voisinage une
diminution importante de la teneur en chrome susceptible de former un oxyde
passivant. Les aciers inoxydables présentant cette caractéristique sont dits
sensibilisés.

Figure 3: Aspect schématique d’une structure austénitique déchromée par la


précipitation de carbures complexes riche en Chrome [1].

 Aciers ferritiques [6]

La zone de susceptibilité se situe au-dessus de 925°C. L'immunité est restaurée


par réchauffage à 650-815°C pendant un temps relativement court (10 à 60 minutes).
Dans les assemblages soudés, les dégradations apparaissent dans la soudure elle-
même et la partie immédiatement adjacente.

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 Aspect métallurgie

Le métal en fusion versé dans une lingotière forme en se refroidissant des cristaux
composés d'atomes, qui se rangent suivant des dendrites. Entre chaque cristal
viennent s'interposer des atomes non rangés accompagnés d'atomes d'impuretés qui
vont constituer les joints de grain. Les joints de grain sont chimiquement plus actifs
et par conséquent sont attaqués plus rapidement que les faces des grains lorsqu'ils
sont exposés dans un milieu corrosif. Dans certaines conditions les joints de grain
sont le siège d'une corrosion localisée très importante alors que le reste du matériau
n'est pas attaqué. L'alliage se désagrège et perd toutes ses propriétés mécaniques (la
charge à la rupture et l'allongement décroissent sensiblement).

D. Facteurs influençant la corrosion intergranulaire

En dehors des facteurs qui influencent la corrosion en général, nous


énumérons ici quelques facteurs qui influencent la corrosion intergranulaire en
particulier.

 Energie des joints de grains : L'existence d'une relation entre l'importance de


l’attaque intergranulaire et l'énergie des joints a été signalée depuis longtemps.
Celle-ci est particulièrement nette aux faibles valeurs de la désorientation 8
(O < 8 < 20") [6]
 Structure des joints de grains : Une meilleure compréhension des phénomènes
de corrosion intergranulaire doit être recherchée dans une corrélation plus
étroite avec la structure des joints de grains
 Intervention des facteurs propres à la matrice : En fait, la corrosion
intergranulaire ne se localise pas seulement dans les zones où la position des
atomes est perturbée par la présence du joint de grains. Elle correspond aussi
à une compétition entre une attaque plus rapide dans le plan du joint et la
corrosion générale de la matrice.
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E. Moyens de luttes contre la corrosion intergranulaire

• Utilisation des aciers inoxydables à bas carbone : moins il y a de carbone, moins


il y a de carbures.
• Utilisation des aciers inoxydables « stabilisés » au titane ou au niobium ; le
titane et le niobium sont plus carburigènes que le chrome et forment plus
facilement des carbures, ce qui évite les déchromisations localisées.
• Pour les aciers inoxydables austénitiques, traitement thermique à 1100°C [1]
suivi d’une trempe rapide (hypertrempe) ; à cette température, les carbures de
Chrome sont dissous et un alliage plus homogène peut être obtenu.

Conclusion

L'étude de la corrosion intergranulaire en phase présente un intérêt certain. En effet,


elle conduit à l'établissement de corrélations entre les caractéristiques
morphologiques de l ‘attaque et des propriétés intrinsèques des joints de grains. De
tels travaux peuvent donc apporter une contribution à la connaissance des joints de
grains. Cependant, la corrosion intergranulaire est un phénomène complexe mettant
en jeu de nombreux paramètres liés aux conditions électrochimiques de l'attaque,
aux propriétés intrinsèques des joints de grains et des matériaux. Des moyens pour
réduire ce phénomène sont également à mettre en œuvre.

Références Bibliographiques

7
[1] : IFP TRAINING (2005), Matériaux métalliques – corrosion industrielle,
appareils à pression : corrosion des métaux. Editions ENSPM Formation industrie,
72 pages. Pages : 1, 5, 14 puis 24 à 27.
[2] : ARCELOR MITTAL, l’acier inoxydable et la corrosion Stainless Europe 6
pages.
[3] : ENSITM, COURS ERROSION : Les différentes formes de corrosion au
travers de l’expertise de l’AVARIE, 29 pages.
[4] : Mm C. DEFONTAINE, Mécanismes de corrosion, systèmes de protection et
vieillissement accéléré, Journée thématique de 24 Mars 2011. 44pages. Pages : 5 à
11.
[5] : Matériaux Métalliques - Phénomènes de Corrosion : Les Différentes Formes
de Corrosion Aqueuse, 86pages. Pages : 73 à 75.
[6] : M. Froment. Corrosion intergranulaire sur le mécanisme de la corrosion
intergranulaire des matériaux métalliques. Journal de Physique Colloques, 1975, 36
(C4), pp.C4-371-C4-385.<10.1051/jphyscol:1975438>.<jpa-00216344>

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